- Speaker #0
Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. À travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu es à la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute. Je te laisse avec l'épisode du jour. Salut, bienvenue dans ce nouvel épisode du Club BG. Aujourd'hui je suis à Paris sous la fuie dans les locaux de Lennon Monkeys accompagné de Rodolphe Landemeyne. Salut Rodolphe.
- Speaker #1
Bonjour Maxime.
- Speaker #0
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Eh bien écoute ça va bien. C'est ce qu'on disait par contre j'aimerais bien un petit peu de soleil.
- Speaker #0
Un petit peu de soleil, là ça fait longtemps qu'il n'a pas t'as protégé le bout de son nez donc...
- Speaker #1
petite année je pense en Paris quoi tu vois.
- Speaker #0
Donc ça serait sympa qu'ils viennent.
- Speaker #1
Je vois la météo ils disent ce week-end on croise les doigts.
- Speaker #0
Ok peut-être que tous les parisiens vont être de sortie ce week-end. Donc on a plein de choses très intéressantes à aborder aujourd'hui mais je voudrais que commencer un peu par le commencement et que tu me racontes toi comment ça s'est passé la transition vers une alimentation végétale. Je sais que tu as commencé par le végétarisme.
- Speaker #1
J'ai commencé par un régime végétarien notamment quand j'étais enfant parce que mes parents avaient un régime végétarien. Donc on a grandi avec une famille qui était sensible à ce sujet-là et à la maison, il n'y avait pas de viande, pas de poisson. Il y avait du fromage et du beurre, des yaourts aussi. Donc il y a eu déjà ce petit côté, le côté éthique animale, sensibilité sur la cause animale. C'était pour cette raison que mes parents ont adopté ce régime végétarien.
- Speaker #0
Et c'était quand ils t'ont eu, ils étaient déjà végétariens ?
- Speaker #1
Alors non. Ma sœur et moi, on avait autour de 7-8 ans et pratiquement du jour au lendemain, ils ont vu des reportages sur la condition animale et notamment la mise à mort, je me souviens, et que ça a été un choix délibéré assez rapide de leur part. Ils nous ont jamais forcé à manger de cette façon, mais à la maison, à manger de cette façon et à l'école, c'était plus compliqué. Donc, je pense, je me souviens pas, mais je pense qu'on avait gardé un régime classique.
- Speaker #0
Ok. Ouais, il y avait cette balance-là de... Exactement.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
On mange comme les parents veulent. Exactement. Ok. Et du coup, est-ce qu'ils vous ont expliqué ?
- Speaker #1
Ah, c'est... Putain, c'est vrai. Alors, expliqué, mais je trouve pas assez.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et franchement, je pense qu'ils étaient dans la retenue et qu'ils savaient pas comment bien expliquer les choses. Ils avaient probablement peur de faire une erreur et que c'était peut-être un peu confus et qu'on n'a pas pris le temps, tu vois, comme moi j'ai fait avec ma fille, de se mettre autour de la table et d'exposer les raisons qui avaient fait qu'ils avaient transité vers ce régime-là. Et à l'époque, il n'y avait pas Internet, il y avait moins de ressources pour pouvoir se documenter. C'était un petit peu intuitif.
- Speaker #0
C'est vrai que ça a dû être un gros changement pour eux, je pense, de dire « Ok, on arrête » . Et comme tu disais, il n'y avait pas toutes les ressources qu'on peut avoir aujourd'hui. Donc, ça a été un petit peu compliqué de savoir « Ok, qu'est-ce que je leur dis ? »
- Speaker #1
C'est ça. Et pas de l'imposer. Le côté « Je l'impose aux enfants, est-ce que je fais une bêtise ? » etc. je pense que
- Speaker #0
notre maman elle a peur de se dire je vais faire une bêtise tu vois donc ouais c'était pas quelque chose qui avait été beaucoup débattu pas assez je pense parce qu'il faut prendre le temps de l'expliquer c'est peut-être des choses du coup qu'on en reparlera tout à l'heure avec la fille mais que qui viennent avec le temps aussi de savoir comment expliquer etc et du coup toi qu'est ce que tu t'es dit à ce moment là je sais pas si tu te souviens peut-être mais en mode ok je change d'alimentation à l'école on va dire que je garde la même chose que les copains mais chez moi c'est un peu différent quand tu ben en fait quand on était jeune
- Speaker #1
on a compris un petit peu la démarche, mais par contre à cet âge-là, à moins d'être hyper mature, tu poses très peu de questions. Tu suis ce que les parents font. Tu vois, un enfant de moins de 10 ans, s'il arrive à poser des questions précises sur ces sujets-là, il est vraiment fort. Donc, tu as tendance à faire l'éponge et par mimétisme, à suivre ce que tes parents font. Et puis, c'est revenu après à l'âge adulte, toutes ces réflexions autour de la condition animale.
- Speaker #0
Ok. Donc, du coup, il y a eu ce changement-là dans ton enfance. Et... T'as grandi, t'as évolué avec ce passé-là de végétarien.
- Speaker #1
Exactement, complètement. Après j'ai repris une alimentation classique quand j'étais avec mes parents parce que j'étais chez les compagnons, tu voyages, t'es en communauté, tu te poses pas vraiment de questions sur ces sujets, mais tu te poses des questions sur plus ta carrière. Enfin tu vois, si t'es pas prépondérant autour de toi, il y en a pas du tout qui sont végétariens. C'est pas une question qui était sur la table. Et puis t'appartiens à un groupe, faut s'ostraciser, faut un peu se désolidariser du groupe. tous ces sujets-là qui sont un peu confus. Et après, dès que j'ai retrouvé une stabilité, tu vois, avec ma femme, une espèce de stabilité de foyer, etc., tout très vite, ces questions, elles sont revenues, je ne sais plus comment, mais elles sont revenues très vite, en fait. On a supprimé le poisson, on a supprimé la viande et le poisson, et après, on est devenu végétalien.
- Speaker #0
Ok, donc du coup, pendant ton fin d'adolescence, peut-être, tu as eu un régime, on va dire, classique.
- Speaker #1
Exactement. Pour ne pas,
- Speaker #0
du coup, avoir à te prendre la tête avec la société, etc. Tu étais focus, je pense, sur ton avenir.
- Speaker #1
Ouais, mais comme plein de jeunes. Oui, bien sûr. Tu n'es pas cuisinier, tu as la cantine. Tu vois, chez les compagnons, on vit en communauté. Donc, on vit à 150, 200 par siège. Il n'y a pas un régime spécifique. Tu vois, être bon, je mange comme tout le monde, tu vois. Ok.
- Speaker #0
Et...
- Speaker #1
Et comme ces questions n'avaient pas été débattues aussi philosophiquement ou sociologiquement avec mes parents, peut-être c'est quelque chose qui m'a échappé à ma sœur et moi, mais après c'est très vite revenu aussi avec ma sœur et moi.
- Speaker #0
Ok, et donc du coup, pendant cette période-là, tu cherchais un peu ce que tu voulais faire ?
- Speaker #1
Ouais, en fait, focus sur ta carrière, sur ce que tu as, comme tout adolescent qui a entre 18 et 25 ans, qui a d'autres considérations, enfin je les trouve plus matures maintenant qu'avant. Franchement, ils sont très sympas.
- Speaker #0
Mais il y a accessibilité des informations, etc.
- Speaker #1
Exactement. Donc c'est super.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Démocratisation aussi de cette façon de manger. Oui.
- Speaker #0
Et du coup, qu'est-ce qui t'a poussé à t'intéresser à la boulangerie ?
- Speaker #1
Alors, moi, j'avais, je te le dis, une sensibilité pour la cause animale. Et quand j'étais jeune, je voulais faire des métiers en lien avec la cause animale, l'éthologie, tu vois, étudier les animaux dans leur milieu naturel, des choses comme ça. Les eaux et forêts, j'avais songé à ça aussi. C'est pour ça que j'avais été vers une filière plutôt scientifique. Et à côté de ça, comme je venais d'un milieu populaire, je voulais entreprendre à l'époque. Et donc, je balançais entre le cœur et la raison. Et il se trouve que vraiment, par le plus grand des hasards, mon père connaissait un boulanger. Il y avait plusieurs affaires. J'ai parlé avec lui et il décidait de basculer du côté obscur de la force et d'entreprendre. Non, mais je pense sincèrement que ce n'était pas... Ça s'est bien passé, mais pas mon ADN profond. Et je reviens maintenant un peu à ce qui m'anime. Mais bon, voilà, ça s'est fait un peu par revanche sociale, comme j'ai l'habitude de dire. Et avec l'envie de se dire que dans l'âge, dans la maturité de l'âge, au Moyen-Âge, dans la quarantaine, j'avais sécurisé ce sujet-là. C'est un peu ça. Quand t'as manqué jeune, t'as vraiment le sujet sur la table.
- Speaker #0
Mais du coup, à l'époque, c'était vraiment une opportunité qui s'est offerte à toi, genre un peu comme ça. Avant, tu n'étais pas venu à l'idée. Pas du tout. C'était quoi ton idée avant que ton père te présente ce boulot ?
- Speaker #1
Mon idée, c'était de faire un bac scientifique, de faire des études de biologie ou de botanique. Pas botanique, plus biologie. Et de rejoindre une réserve naturelle et d'étudier les animaux dans leur boulot. J'étais passionné de ça, j'aimais bien l'archéologie, la paléoanthropologie, toutes ces choses-là. Mais bon, prof de fac, ça ne m'animait pas du tout. Et des boulots qui sont super intéressants, il n'y en a pas des masses.
- Speaker #0
Il n'y avait pas assez de débouchés pour toi ?
- Speaker #1
J'ai eu peur de me dire, je vais bosser, et puis ça se trouve, je ne vais pas être retenu dans un truc qui m'anime. Donc j'étais pragmatique, en fait.
- Speaker #0
Tu t'es tourné vers la raison en disant, bon, OK, je vais faire un truc qui a du potentiel.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Et tu ne t'es pas dit que... de sortir un petit peu de ce que tu voulais faire, tu n'allais pas forcément être heureux. Enfin, tu vois ce que je veux dire un peu de...
- Speaker #1
C'était très dur les premiers trimestres, les premiers semestres, les premières années même, parce qu'en fait, vraiment, je n'avais pas une appétence pour la bouffe, pour de vrai. Ah oui ? Non, non, non. Et je n'étais pas gourmand. En plus, ça qui est dingue, c'est que je ne mangeais même pas de dessert. Moi, je mangeais toujours une tarte aux pommes ou un éclair café. Je ne suis pas gourmand, j'étais mec comme un clou. Je faisais de la course. Je veux dire, la nourriture, ça me passait au dessus du carafon, mais vraiment. Et je comprenais. Vraiment pas quelqu'un qui touillait dans une casserole. Non mais c'est fou quand je réfléchis. Le dessin c'est bizarre quand même tu vois. Et bon bah j'ai découvert ce métier petit à petit bon an maintenant, le maîtrisant. Fréquentant cet écosystème petit à petit j'ai appris à l'apprivoiser. Mais comme j'avais un but bien précis c'était pas tout à fait la même chose en fait. J'avais quand même le but de monter une boîte en vérité, de monter une entreprise.
- Speaker #0
Du coup dans la boulangerie ou vraiment t'as fait...
- Speaker #1
Non dans la boulangerie pâtisserie ouais. Ouais dans la boulangerie ouais t'avais fait ça. Moi, je m'étais mis dans la boulangerie par l'opportunité qu'avait de rencontrer cette personne, mais aussi en me disant que c'était un métier hyper traditionnel et que j'allais traverser les âges avec ça, et que les gens mangeraient toujours du pain dans 30 ans, et que je finirais probablement... Il faut bien que tu essaies de faire un plan quand tu as 20 ans.
- Speaker #0
Ben bingo, on y est.
- Speaker #1
Ça va, ça s'est pas trop mal passé.
- Speaker #0
Tu as eu le nez creux comme on dit à l'époque. Donc, tu l'as mentionné tout à l'heure, tu as fait les compagnons du devoir pour te former à la pâtisserie-boulangerie.
- Speaker #1
Exactement. Donc, le principe, tu voyages un an par ville et tu apprends ton métier. Tu multiplies les expériences d'entreprises différentes et quand tu rentres au siège, tu as des cours le soir. Il y a 20 métiers manuels qui cohabitent plutôt les métiers du bâtiment. Et donc c'est très intense, ça demande beaucoup de travail. Et donc travailler en plus au siège après avoir travaillé en entreprise, ça demande beaucoup d'intention, de volonté de la part des gens qui sont là. Et souvent chez les compagnons, tu as une centaine de personnes par corporation qui veulent rentrer. Tu en as une dizaine qui sont prises à la première année et trois, quatre qui finissent compagnons parce que c'est très intense.
- Speaker #0
Ok, donc sur une grosse proportion, il y en a qu'un. Et ça, ça a duré combien de temps pour toi ?
- Speaker #1
Cinq ans.
- Speaker #0
Pendant cinq ans, tu as appris de l'expérience ?
- Speaker #1
Exactement. Tu tournes de ville en ville et tu apprends ton métier. Moi, j'ai fait Paris, Bruxelles, Lyon et Reims.
- Speaker #0
Et du coup, après ces cinq années, tu es quoi ?
- Speaker #1
Alors, après la première année, tu es aspirant. Et une fois que tu as fini ton tour de France, tu es compagnon. du tour de france donc c'est plutôt c'est pas un diplôme c'est un travail de réception un travail d'adoption etc et du coup tu es tu peux après rentrer dans une boulangerie parce que tu as ce nom dans ces plans en plus pour apprendre ton métier en fait les gens qui marquent et pour deux choses c'est un problème métier et de vivre une expérience sociale une expérience humaine c'est souvent des gens qui ont une appétence pour le voyage et tu vois qui partent assez jeunes sur le tour et il y a plein de synergies différentes, dont celle du voyage qui ouvre les chakras un peu. C'est-à-dire, quelqu'un qui vient de la province, qui rentre là-dedans, qui voyage, il découvre un peu le monde. Donc, c'est une expérience initiatique pour devenir un homme, tout simplement. Oui,
- Speaker #0
ce n'est pas focus sur la formation, c'est vraiment plus une expérience. Et du coup, à la sortie de ces cinq années, qu'est-ce que tu fais ?
- Speaker #1
Donc après tu te formes, moi j'ai continué à me former chez les grandes maisons, j'ai travaillé à Paris dans quelques grandes maisons, notamment avec Pierre Hermé, avec Aubristol, chez Sanderhans qui est un 3 étoiles, donc tu complètes ta formation dans des grandes maisons. Moi c'est ce que j'ai fait, et donc avec le projet de finir ta formation, de réunir l'argent que tu as besoin pour acquérir ton premier pont de commerce, parce que c'est quand même beaucoup de sous quand tu es salarié. à trouver quand même pour ton premier fonds de commerce. Et moi, comme je voulais, dans le milieu populaire, je n'avais pas l'argent. Et une fois que j'ai réuni la somme pour pouvoir faire l'acquisition de mon premier fonds de commerce, j'ai commencé à chercher un fonds de commerce. Et puis après, tu fais pratiquement tapis. Tu apportes l'argent que tu as économisé, tu empruntes avec une banque le reste de ce que tu as besoin, tu achètes ce fonds de commerce et tu opères ce fonds de commerce et la vie d'artisan entrepreneur commence.
- Speaker #0
Donc, tu mises un peu toutes tes économies, ce pour quoi tu as économisé pendant tant d'années sur un…
- Speaker #1
Non, disons que tu fais tapis. Oui,
- Speaker #0
sur un commerce qui ne fait pas trop un peu…
- Speaker #1
Ah si, si, tu ne fais pas trop. En fait, quand tu fais ce move-là, c'est un move en devenir. Ça veut dire que tu sens quand même que cet emplacement-là, il est sous-estimé, sous-évalué et que toi, tu vas pouvoir le développer. Et en général, pour lequel ça se passe bien… Pour lesquels ça se passe bien, c'est souvent ceux qui font ce premier move qui se passe bien. C'est-à-dire que tu fais l'acquisition d'une entreprise ou d'un fonds de commerce pour commencer, le premier move doit bien se passer parce que c'est la rampe de lancement pour le reste.
- Speaker #0
Si ça se passe mal au début...
- Speaker #1
Et tous ceux qui ont commencé, ils ont commencé par un magasin. Que ce soit Paul, tous les grands de n'importe quel commerce, tu commences par un Starbucks. Il y avait un Starbucks au départ, une histoire en 80, avant d'en avoir 30 000. Donc ça commence toujours par ce premier pas.
- Speaker #0
Du coup, donc ça, c'est le premier. Tu me parles du coup de la première boutique maison Landman. Oui. Que tu as ouverte en...
- Speaker #1
En 2007.
- Speaker #0
Ok. Et donc, du coup, là, c'était un peu expérience. Ça y est, tu rentres dans le dur après toutes ces années d'acquérir de l'expérience différente. Là, c'est toi, du coup, qui es aux commandes.
- Speaker #1
Tu es aux commandes. Donc, tu apprends ton métier d'entrepreneur. Ouais. Je pève d'entreprise, ce qui n'est pas la même chose que le chef pâtissier ou l'ouvrier, etc.
- Speaker #0
Du coup là t'apprends un peu sur le tas T'apprends sur le tas
- Speaker #1
Tu apprends sur le tas. Et puis même celui qui a une formation académique, il prend des claques et il apprend sur le tas. Tu apprends à tout. Tu apprends du droit, du juridique, de la finance, de l'admin, de la compta. Enfin, plein de choses pour lesquelles tu as eu des formations académiques un peu candides, un peu justes, qui ne suffisent pas. Donc, tu continues à te former. Sur tous ces sujets, la vie, c'est qu'un apprentissage perpétuel. Et donc, tu apprends plein de nouveaux métiers, à gérer des hommes, mais différemment, à gérer le droit du travail, etc. Et puis, avec toutes ces contraintes, d'essayer de développer ton entreprise, de faire prospérer ton premier fonds de commerce et puis de cranter, d'avancer.
- Speaker #0
Et du coup, comment tu as réussi à faire une place ? dans le milieu un peu compétitif de la boulangerie parce qu'on va dire qu'on a quand même pas mal.
- Speaker #1
Alors à l'époque, il y avait quand même un peu moins de... Il y avait un petit peu moins, il y avait quelques artisans. En fait, déjà, il y avait peu de réseaux chaînés. Tu vois, il y avait plus Monsieur, Madame, l'artisan indépendant avec son fonds de commerce. Ça s'est un peu démocratisé, le fait d'en avoir plusieurs, etc. Donc c'était un peu moins le cas auparavant. Et bien sûr que... ta stratégie, elle s'affine au fur et à mesure que tu développes ta marque. Ton identité se développe au fur et à mesure qui tu es. Tu vois, au début, tu as un plan, une espèce de silhouette un peu brumeuse de ce que tu veux faire, qui est plutôt intuitive. Et au fil de la croissance de ton entreprise, tu affines ta raison d'être, qui tu es, ta strat, ton marketing, ton image, quoi, ton identité de marque.
- Speaker #0
Et du coup, Combien de temps vous avez mis à ouvrir une deuxième ?
- Speaker #1
Alors un an, on a ouvert la deuxième l'année suivante, parce que la première ça s'est vraiment bien passé, on a dû faire x3 je crois dans l'année. Donc l'année suivante, on rénove le magasin plus l'acquisition d'une deuxième. Pareil après, bon après tu... pareil, l'argent je l'ai généré. Le plus dur c'est plus la transformation à chaque fois quand tu fais ce nouveau move. C'est plus tout à fait la même entreprise, c'est-à-dire quand on a une ou deux, c'est pas tout à fait pareil, parce que tu doubles, mais mine de rien, tu splits aussi toi ton énergie en deux. Donc ça demande un petit peu d'organisation humaine, etc. Et de réorganisation, organisation et réorganisation à chaque taille de la boîte.
- Speaker #0
Et quand t'as ouvert la première boutique, t'avais déjà en tête...
- Speaker #1
Oui, c'était prévu que je fasse... Enfin moi, c'était prévu... Le plan, c'était pas de faire une entreprise, enfin une boulangerie, c'était de... de développer une enseigne.
- Speaker #0
Ok, d'une ancienne... Du coup, vous êtes aussi sur Paris ? Au Japon. Au Japon aussi. Et du coup, maintenant, à l'heure actuelle, il y a combien ?
- Speaker #1
Maintenant, les jours lendemains, il y en a 35 entre Paris et Tokyo.
- Speaker #0
Ok, c'est pas mal.
- Speaker #1
Voilà, et on est passé de 7 à je crois 600 collaborateurs en un peu plus de 15 ans. Donc ça s'est bien passé, ouais.
- Speaker #0
Et pour revenir du coup sur ton régime alimentaire, à quel moment est-ce que du coup... Ce que tu me disais tout à l'heure, vu que ta situation était plus posée,
- Speaker #1
plus stable.
- Speaker #0
Ça t'est intervenu à quel moment ? Après l'ouverture ?
- Speaker #1
Vers 2012-2013.
- Speaker #0
Ok, donc c'était 5-6 ans après l'ouverture des premières boutiques.
- Speaker #1
Ouais. Je ne sais plus comment je commence à parler. Tu vois, ta vie se stabilise, tu as du temps de cerveau disponible pour penser à d'autres choses. C'est bête. Ah oui ?
- Speaker #0
C'est totalement vrai. La plupart des personnes ne font pas cette sorte de réflexion, c'est parce que la vie est faite.
- Speaker #1
La vie est faite qu'ils n'y pensent pas. C'est revenu, j'ai commencé à proposer à ma femme, je crois qu'assez bêtement, on a commencé par la viande. Oui, c'est ça, par la viande, classiquement, en disant, quand j'étais petit, j'avais un régime végétarien, j'allais parler de ça. On a enlevé la viande, très très vite, on a enlevé la viande et le poisson, ça se fait souvent comme ça. Et après, j'y découvre. J'étais plus loin parce que j'avais du temps et donc j'ai lu quelques bouquins sur ces sujets-là, quelques vidéos. Je me suis réintéressé profondément à la question du végétarisme, mais le déclic, c'est le livre de Peter Singer, La libération animale, en 2015, où là, j'ai un peu plus de temps, je lis des bouquins. Et en fait, j'interroge la pertinence d'un modèle végétarien sur tous les volets. Le volet santé, le volet écologique, le volet éthique et moral. En essayant de voir si cette pensée elle se tient et si elle est cohérente, si elle est louable, à minima si elle est belle, déjà elle était belle, je la trouvais belle sur le papier, de me nourrir sans, en évitant de tuer des animaux, tu vois je trouvais ça très élégant. Et donc je suis rentré par l'éthique animale, j'ai creusé tous ces sujets, j'ai découvert qu'il y avait en plus des raisons écologiques qui étaient moins bien comprises il y a dix ans, qu'il y avait des raisons de santé qui étaient aussi moins bien comprises il y a dix ans. Et donc on a tout enlevé avec ma femme à la maison en se disant bon maintenant on embrasse un régime végétalien, vegan. Donc ouais ça s'est fait comme ça assez vite, assez en rupture mais on était très à l'aise.
- Speaker #0
Tu dirais combien de temps là ? Tu m'as parlé de cette période là de...
- Speaker #1
Un an et demi, deux ans je crois. Ok. Entre le moment où on enlève la viande, je me souviens plus, mais je crois, ouais peut-être même un peu plus, peut-être deux ans mais ça a été vite. Parce qu'à partir du moment où tu enlèves la viande, tu commences à réfléchir à ça. Et on va plus loin,
- Speaker #0
le processus de pourquoi j'enlève la viande,
- Speaker #1
pourquoi je garde les sous-produits alors que j'ai enlevé la viande et le poisson. À l'époque, on parlait peu de véganisme, on parlait de végétarisme à peine, mais peu de véganisme.
- Speaker #0
C'était déjà bien pour l'époque.
- Speaker #1
Ouais, c'était déjà pas mal. Et ce n'était pas évident pour tous ceux qui ont fait ce move-là socialement, au niveau de la famille, au niveau des amis. C'était un peu délicat.
- Speaker #0
Oui. C'était quoi les plus gros obstacles que vous avez rencontrés pour switcher du végétarisme au végétalisme ? Oui.
- Speaker #1
Les plus gros obstacles ? Moi, je suis un peu… Je n'ai pas trop peur de porter mes idées et d'être un peu ostracisé par les autres et de causer ça. Mais je n'aime pas trop… Comme il y avait un enfant, il y avait ce sujet sur l'enfant. Parce qu'Alka, elle était petite, elle avait, je ne sais plus, 4-5 ans. Tu vois ? Ah oui,
- Speaker #0
d'accord. Donc elle a eu... Vous avez eu cette réflexion là après avoir eu votre fille. Exactement.
- Speaker #1
Donc est ce que elle aussi, on lui fait embrasser un régime végétalien, etc. Donc on l'a tout bien fait. On faisait des prises de faim. Tu vois, on a fait les choses correctement pour être sûr de ne pas faire de bêtises. Mais pour nous, c'était assez facile. C'était dur à l'époque socialement, je t'ai dit, où on a perdu un peu d'amis, de choses comme ça, qui nous invitaient plus parce que... Pas d'amis, pas de proches proches, mais de gens que tu vénères. Oui,
- Speaker #0
parce que tu ne te mangeais pas.
- Speaker #1
Et voilà.
- Speaker #0
Il fallait faire quelque chose de spécifique, c'était chiant quoi.
- Speaker #1
Et puis, de façon indirecte, tu mets ce sujet sur la table qui n'est pas agréable pour tout le monde. Donc c'est quand même mieux de ne pas les inviter parce qu'autrement on va devoir se justifier de bouffer du poulet. Il dit caricature, mais c'est pas pour ça.
- Speaker #0
Ils vont nous saouler parce qu'on va avoir notre pièce de vie. Regardez, alors que tu vas rien dire, mais c'est la tension.
- Speaker #1
En fait, tu poses pas de questions, mais c'est les autres qui te posent des questions. Et après, ils te disent, tu parles toujours de ça. Mais je dis non, moi, je parle pas de ça. Tu me poses des questions, je réponds aux questions.
- Speaker #0
C'est très, très drôle,
- Speaker #1
ce genre de situation. Tout le monde le connaît, tout le monde l'a connu. Maintenant, ça y est, je pense que ça y est, c'est rentré dans les mœurs. qui a pu se suivre là c'est pas très grave et d'ailleurs Je pense que tout le monde a fait son petit mea culpa en disant, bon ben voilà, on a le droit d'embrasser ces causes-là qui semblent justes et belles. Et donc ça s'est fait comme ça. Donc ça n'a pas été très très très difficile. Mais maintenant, je t'en perds un peu en disant, je pense qu'il est plus bénéfique d'être moins radical dans l'approche. En fait, ce que je veux dire, c'est que je me suis rendu compte que c'était une vision très binaire de part et d'autre. Il fallait être soit vegan, soit omnivore. Et maintenant... j'ai tendance à mettre un peu de tempérance là-dessus et à dire c'est un cheminement vert. Et en fait, ce n'est pas le grand saut vers l'inconnu. Chacun y va à sa vitesse. Chacun a un gradient qui lui est propre. Il y en a qui décident de tout enlever parce qu'ils sont très à l'aise avec ça. Et d'autres qui vont déjà faire des efforts en végétalisant. Et nous, c'est plutôt le discours que je tiens. C'est que végétaliser votre alimentation, ça ne veut pas dire renoncer du jour au lendemain à manger un bout de comté. Et je pense qu'à un moment donné, les ultras trop radicaux, ils ont été contre la cause. Et en fait, tu vois, j'ai un discours de tempérance et de progression, et je trouve que ça met plus à l'aise les gens qui ne mangent pas de cette façon-là, et qui les amènent à se dire, ah oui, parce que moi j'en ai plein en tenant ce discours, qui m'ont dit, ah mais ça me soulage quand tu me parles comme ça, quand vous me parlez comme ça, tu sais, je suis en conférence, parce que je me dis, je peux le faire à ma vitesse, parce qu'il retarde ce grand saut qui fait peur. Et là tu lui dis, mais non, fais un lundi végétarien. Et après, si tu es bien, fais un lundi-mardi. Et après, ainsi de suite. Et puis, si tu as envie de manger dans un bistrot ou dans un 3 étoiles, fais-le. Ne te mette pas cette contrainte dure de devoir être irréprochable.
- Speaker #0
Je suis totalement d'accord. J'ai le même discours avec le podcast. C'est vraiment de, OK, chaque pas est important. Comme toi, tu as commencé végétarien, tu es revenu omnivore. Et tu l'as repassé après par la suite. Donc, c'est un chemin de manche. Chacun va à sa vitesse. en fonction des sensibilités, de ce qu'on peut voir, de ce qu'on peut comprendre aussi. Donc effectivement, comme tu le disais très bien, les gens qui sont trop, on va dire, extrêmes sur ce côté-là, en fait, ils desservent la cause parce que du coup, les gens vont être pas du tout réceptifs au sujet.
- Speaker #1
Et fondamentalement, ils ont raison. En fait, je comprends, moi aussi, j'ai eu un moment donné de colère. Il faut se faire violence et se dire que c'est pas la meilleure façon de faire progresser ce sujet-là. C'est contre-produit. Il faut être factuel là-dessus. Et donc, dire aux gens, si tu as envie de me manger un croissant au beurre, si tu as envie de manger un bout de fromage, c'est dur à lire quand tu es végétalien. On n'en a pas envie, mais l'effort qui sera fait par les personnes qui vont... Enfin, je préfère avoir 65 millions de Français qui font un repas végétarien par semaine que 0,5% de véganes. Tu vois, l'impact entre vie animale sauvée, il est plus fort. Donc, c'est ça qui m'importe, moi, c'est le nombre... de vie animale qui vont aller te sauver et donc comment tu fais cranter et progresser ce sujet.
- Speaker #0
Et oui c'est très juste, tu vas beaucoup plus diffuser le message en étant bienveillant aussi et d'y aller pas à pas que de... Complètement.
- Speaker #1
Et bienveillant c'est le bon mot parce qu'on est tous remplis de paradoxes et tous un peu schizo sur plein de sujets. Et ça sous-entendrait que nous on est pur et parfait. Et donc nous aussi on est remplis de contradictions, et d'accepter qu'en face il y ait des choses qui ne soient pas parfaites pour les amener à se poser les bonnes questions, et que petit à petit, bon an maintenant, les sociétés évoluent sur ces sujets-là. Et ça se fera petit à petit.
- Speaker #0
Et je pense que c'est ça qui a manqué aux premières heures du véganisme. pour qu'il soit bien vu par la suite.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Je pense que ça a été trop, trop direct, trop fondal et que du coup, en fait, les gens sont mis à la hausse. Eux, là, on n'en veut pas. Exactement. Ils vont nous faire chier. Donc c'est non. Et en fait, voilà, ça a créé, comme tu as dit,
- Speaker #1
une barrière énorme.
- Speaker #0
Et en fait, là, on commence un petit à petit. Je pense retrouver un petit peu de un petit peu de mélange.
- Speaker #1
Et tu sais, moi, je veux opérer une marque qui ne l'est pas, que je vais gétaliser mes environs de mails. Je veux opérer un réseau qui est 100% VR. Donc en fait, je suis entre deux mondes qui se parlent et j'interagis tout le temps avec des gens de l'agro. J'étais avec les équipes de Sodexo la semaine dernière, j'étais avec l'équipe de Daily France, des grosses boîtes partout à qui je parle. Et en fait, ils ont besoin de ce discours de tempérance. C'est-à-dire qu'il y a besoin de porosité entre ces deux mondes-là. C'est-à-dire que même si on voudrait que ça aille plus vite, on doit prendre le temps d'amener les gens à se poser les bonnes questions et d'être sur la bonne trajectoire. Et moi, ce que je vous dirais par là, c'est qu'ils ne me cataloguent pas comme un ultra.
- Speaker #0
Oui, oui.
- Speaker #1
Comme progressif.
- Speaker #0
Oui, tu es dans le truc, ok, il veut végétaliser, c'est bien, on va le faire à notre rythme. Il veut que ce soit maintenant et du coup, on va lui dire non. Et puis,
- Speaker #1
tu vas lui montrer du doigt, tu vas être moralisateur, ils vont se sentir un petit peu comme des vilains petits canards et ils ne vont rien bouger. Tu vois, on parle, on communique, on leur montre que c'est comme on peut le faire et ensemble, on y va.
- Speaker #0
Ok. Du coup, ça, on va en parler juste après. Mais du coup, par rapport à ta fille, je voulais juste revenir là-dessus.
- Speaker #1
Du coup vous êtes venu vous deux avec ta femme végétaliens et votre fille aussi par occasion vous vous êtes dit donc tu t'es renseigné enfin vous vous êtes renseigné sur chez elle vous avez vu ouais pour les enfants c'est ok donc voilà c'est ça donc on tous les trois là mais j'en on a mangé comme ça et je me souviens quand elle est rentrée au cp j'avais fait un petit mot pour dire que à ce cas moi j'avais pas mis vegan parce que c'est une école un peu concentré mais végétarienne ok c'était déjà pas mal Et tu sais quand tu as 5 ans, que tu rentres en CP, va expliquer tous ces sujets, c'est compliqué. Donc je lui avais appris à dire sans viande, sans poisson, c'était mignon tu vois.
- Speaker #0
Et du coup qu'est-ce que tu lui as appris, que tu m'as dit tout à l'heure que ça t'avait manqué par rapport à tes parents qui t'expliquent. Là qu'est-ce que tu as fait toi par rapport à JP ?
- Speaker #1
Bah plus prendre le temps de lui expliquer les raisons tu vois. Mais c'est pareil, c'est pas si évident parce qu'il ne faut pas que ce soit trop lourd, que ce soit un sujet redondant. Tu sais quand on est jeune, on a besoin de faire partie d'un groupe. Si autour de toi tout le monde mange comme ça et que toi t'es toute seule, quand t'es plus adulte c'est facile à porter comme sujet. Quand t'as 9 ans, 8 ans, 12 ans, 15 ans, enfin plutôt 15 ans, 16 ans où t'as besoin d'une grosse appartenance à une espèce de tribu.
- Speaker #0
manger différemment c'est pas facile tu vois donc moi j'ai jamais voulu avoir de la lourdeur à la manger tout le temps comme ça la maison et à la cantine mais je vais pas tu sais les pieds pour savoir dans sa vie sociale elle fait pas des écarts ce que tu fais souvent ce qui est interdit c'est là où on va et donc je la laisse enfin donc le prendre le temps d'expliquer les raisons éthiques les raisons écologiques la santé puisqu'on cuisine des produits bruts etc et après qu'elle fasse son propre cheminement de vie à sa vitesse et même tu vois et donc
- Speaker #1
que ce soit bien compris déjà et qu'après elles fassent ses propres choix et pas que je les impose surtout dans la période de rébellion de l'adolescence du coup et donc tu l'as expliqué tu l'as dit voilà c'est comme ça à la maison pour telle et telle raison et bon ben c'est peut-être c'est mieux si tu fais ça aussi toi mais du coup tu as le choix de faire enfin voilà tu as laissé les possibilités.
- Speaker #0
Je lui ai jamais dit tu as le droit de le faire mais je ne viens pas derrière après de parents à de sachant à un enfant qui dit c'est comme ça que ça doit se passer, mais plus d'explications de texte sur les raisons qui nous ont poussé, nous, sa mère et moi, à embrasser ce régime-là. Ok.
- Speaker #1
Et du coup, elle a quel âge maintenant ?
- Speaker #0
17 ans.
- Speaker #1
Ok. Donc, est-ce que la phase de rébellion est passée ?
- Speaker #0
Ouais. Mais tu vois, je pense que quand elle est avec ses amis, elle n'est pas une ultra. Tu vois, je l'intuite. À la maison, c'est toujours vegan. Tu vois, et ça se passe bien. manière elle a tellement pris l'habitude de manger comme ça que finalement pour elle c'est bon c'est naturel elle a pris ses habitudes là et après je te dis de faire attention c'est difficile avec les enfants de pas être trop sectaire dans l'injonction et de la laisser cheminer à sa vitesse tout seul et si elle trouve ses idées pertinentes et belle peut-être qu'elle les embrassera mais ça sera pas moi qui les aura inoculés de force oui parce que tu peux avoir avoir tendance peut-être à dire non faut que tu vas comme ça parce que
- Speaker #1
Crois-moi, c'est la bonne façon de faire et du coup, l'enfant va faire tout le contraire.
- Speaker #0
Exactement. Alors qu'en fait,
- Speaker #1
là, tu laisses cheminer un peu naturellement. Exactement. Ok, peut-être qu'elle va faire ses essais.
- Speaker #0
Il y aura peut-être un peu d'écart, mais au moins, tu sais, à la fin, ces discussions reviendront et elle jugera de la pertinence,
- Speaker #1
ces idées-là. Et il n'y a pas eu trop de problèmes, du coup, pendant l'adolescence, l'enfance, tu sais, au niveau des goûters chez les copains, les copines, etc.
- Speaker #0
Non. Ça, je pense que tu vois, pareil, est-ce que c'est vraiment une super question ? Tu as un goûter avec des enfants, est-ce que tu dois pousser le bouchon jusqu'à dire tu ne manges pas de gâteau au chocolat parce qu'il y a des œufs dedans ? Quand tu as une fille de 12, 11 ans, 13 ans, c'est quasiment impossible à faire dans une classe. Je veux dire, tu ne peux pas aller jusque-là, c'est trop... Tu imagines le degré de souffrance de l'enfant et après le côté vindicatif qui pourrait revenir de ça. Donc, tu es obligé. On ne vit pas dans une société comme... Une fois, je ne sais plus qui l'avait expliqué, cette... On ne vit pas dans une société qui milite pour ces transitions agroécologiques, transitions alimentaires, transitions... Donc en fait, on se bat contre. Et c'est ça qui est dur. Si on évolue dans un écosystème qui facilitait ce genre de choses, ce serait tellement facile. Mais on est rempli de forces qui luttent contre. Donc ça, ce n'est pas évident.
- Speaker #1
C'est vrai que oui, si on avait un peu de...
- Speaker #0
De facilité.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Ça serait beaucoup plus pratique. Mais comme tu dis, en fait, on est... face à la société qui fait que tout ce qu'on peut faire, ça va à l'encontre. Donc c'est hyper compliqué, même à l'adulte, de faire ce choix-là, d'être un peu l'exclu, tu sais, à part en mode « Ok, moi j'ai décidé que je ne mangeais plus d'animaux et du coup, on va me dire « Ah, regarde lui » . » Alors qu'en fait, si on facilite tout ça, je ne sais pas, en intégrant des... Plus d'hommes. Ouais, voilà, et que ce ne soit pas...
- Speaker #0
comme on dit sur le côté tu vois des trucs comme ça qu'on met vraiment en valeur comme les autres options donc ouais donc il ya tous et comme ça ouais bah oui ma part celui qui soit décidé d'être un peu écolo et de faire attention il fait que des petits gestes des petits pas il est entouré de deux choses qui vont à l'encontre des petits pas que lui tente de faire donc il a l'impression de lutter contre ces systèmes là qui n'est pas en adéquation avec ses valeurs et je pense que ça rejoint du coup ce qu'on disait tout à l'heure qu'il ya beaucoup de personnes qui prennent pas le temps
- Speaker #1
comme tu l'as fait, d'aller chercher les infos, de comprendre et tout, parce qu'en fait, c'est lutter contre tout le monde à chaque fois.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et du coup, quel était ton état d'esprit lorsque tu es devenu végétalien par rapport à ton entreprise, à tes boutiques ?
- Speaker #0
Il y a eu un passage vraiment dur, vraiment, vraiment dur, parce que j'étais presque en mode en rébellion, en me disant que ce n'était pas possible, je ne voulais pas évoluer dans cet écosystème en prenant ce genre de choses. Donc on a vraiment... réfléchi à tourner la page de cette histoire-là et à passer à autre chose. C'était vraiment une période un peu confuse qui a duré 2-3 ans. Et donc, ça n'a pas été facile. Et après ça, plutôt la renaissance sur la créativité et sur l'idée de se servir de l'existant et de ma posture et d'en faire une force. En me retirant du game, ce n'était pas comme ça que je servirais mieux les intérêts de la cause. J'avais plus ou moins réussi avec un nom, une entreprise qui tournait, une certaine oreille de l'écosystème food. Donc plutôt se dire à un moment, je vais rester là et je vais faire naître des projets et je vais tenter d'avoir une tribune pour en parler. Et je pense que ce sera plus louable que de tout vendre et partir faire autre chose. Donc c'est comme ça que c'est venu, c'est venu petit à petit. Mais c'est ça la vie aussi, c'est un cheminement, on se pose des questions, on cherche sa voie, tout d'un coup on retrouve sa voie, son chemin, on l'avait perdu, et moi ça a été ça. Et à partir du moment où je me suis dit je reste dans le game, et je vais me prouver déjà moi-même que c'est possible de faire des choses gourmandes, de par mon histoire personnelle d'essayer de voir si c'était audible et crédible et faisable, et je me suis pratiquement relevé ce défi presque avec moi-même. en fait l'idée c'était vraiment de se dire On va voir si je suis capable de garder vraiment de la gourmandise ou avoir ce côté un peu food porn, de la gourmandise française, franco-française et de la végétaliser et de voir si ça marche. Parce qu'à l'époque, c'est facile à dire aujourd'hui, mais à l'époque, je ne le savais pas. Donc, c'est comme ça que ça s'est fait. Crèche Pénéo.
- Speaker #1
Donc, tu as capitalisé sur tout ce que tu avais bâti pendant plus de
- Speaker #0
10 ans. Un peu moins, c'était 8 ans.
- Speaker #1
Pour, du coup, te donner un coup de tremplin. Et du coup, tu t'es dit directement... boulangerie végétale, tu n'as pas eu une autre idée ?
- Speaker #0
Non, je me suis dit d'abord, je vais créer des gourmandises vegan végétales que je vais mettre chez mes hollandais. Donc, ça a commencé comme ça.
- Speaker #1
C'était ton premier pas sur un peu de transition, tu mets un peu de vegan.
- Speaker #0
Exactement, je n'ai pas pensé à la boulangerie vegan au début. C'était vraiment, on a fait des gâteaux, je n'ai pas pensé à une autre marque. J'ai fait des gâteaux, des viennoiseries, des sandwichs vegan. J'ai commencé à faire des… des produits véganes qui n'existaient pas dans les boulangeries. Tu n'avais jamais des gâteaux, des viennoiseries, des sandwichs véganes. Mais bon, bien fait. Donc, ça a commencé comme ça. Et voilà, ça a bien marché. J'entendais des végétariens aussi, véganes et végétariens. Et j'entendais des jeunes qui disaient, c'est trop bien, une boulangerie avec des oeufs végétariennes. Tu vois, ça n'existait pas en 2015. 16, 17, on voit que ça marche. On faisait 20, 25 % de la gamme. de petits gâteaux sur huit. Et puis le chausson aux pommes vegan, et puis les tartes aux pommes sont devenues vegan, et puis tu vois, parce que le feuilletage, je le faisais au beurre végétal, et puis les gens ne voyaient rien, donc ça avançait, tu vois.
- Speaker #1
C'était marqué sur la petite étiquette ?
- Speaker #0
C'était marqué tout petit, tu vois, j'avais mis vraiment vegan en vert, tout vert comme ça.
- Speaker #1
Donc il y avait plein de personnes qui prouvaient juste parce qu'elle était bonne.
- Speaker #0
C'est comme ça, et après, l'idée de la boulangerie vegan, elle m'est venue comme ça, d'un coup, d'un seul, je ne sais plus, je marchais, et j'ai dit non mais je vais faire une boulangerie, je vais faire une... Un endroit 100% vegan.
- Speaker #1
Quand tu l'as eu en tête, est-ce que tu t'es dit, ah putain, c'est ça l'idée ?
- Speaker #0
Non, mais tu sais quoi ? Quand je l'ai eu en tête, c'était une excitation de ma boule. Je crois que c'était vers 2018. Et en fait, tu sais, moi, je me considère comme un vraiment pur entrepreneur. C'est le mec qui a des idées. Je montais beaucoup d'autres entreprises, etc. Et donc, en fait, quand tu tiens quelque chose, tu vois, qui était en adéquation en plus avec mes valeurs, et que j'ai commencé à penser à ce projet qui était fou à l'époque. J'étais vraiment excité, mais je savais que je tenais à un truc de fou. Par contre, je m'étais dit avec toi, je vais le faire, mais je vais mettre la barre haute. En fait, ce que je voulais, c'était vraiment que les gens disent c'est bon, c'est sympa. Tu sais, il n'y avait pas toutes ces offres-là, il n'y avait pas tout ce qu'on avait fait à l'époque. Donc, c'était une période de créativité extrêmement belle, de grande excitation et tu sais, ce travail de deux ans. trois ans à travailler sur ces recettes-là, sur cette identité de marque, qui on était, qu'est-ce qu'on voulait que ce soit, qu'est-ce qu'on voulait que le client... Comment on voulait qu'il nous voit ? Qu'est-ce qu'on représentait ? Comment on allait le communiquer, etc. C'était vraiment une super belle période.
- Speaker #1
Donc, tu as pris une page blanche, tu t'es dit, OK, là, il faut tout construire parce qu'il n'y avait rien. Et ça a duré, tu m'as dit, deux, trois ans.
- Speaker #0
Oui, on va dire que 2018-2020, je suis en full time avec quelques chefs en recherche et développement, focus cerveau là-dessus.
- Speaker #1
quoi. Tu te dis là j'ai un truc donc je bosse à fond et tout.
- Speaker #0
On savait qu'au fond de moi je n'en parlais pas mais je savais qu'il y avait un truc atomique.
- Speaker #1
Ouais clairement, c'est validé maintenant. Ouais voilà,
- Speaker #0
c'est validé maintenant mais en fait j'ai quand même dit à mes équipes, parce que là on est dans la boutique historique, là qui a ouvert c'était une boulangerie en bas qui était une boulangerie conventionnelle, qui faisait 500 000 euros, on a fait x3. Donc quand on a ouvert j'ai quand même pris mon équipe en lui disant, bon ok si ça ferme. dans six mois c'est pas grave on aura fait un ballon blessé on aura tenté mais soyez cool soyez gentil s'il ya quelqu'un qui est dur avec vous dit soyez cool et gentil et il y aura de tout il y aura du pour il y aura du contre et et faisons les choses comme un professionnel ça doit pas marcher parce que le momentum est pas bon Et bien, ce n'est pas grave, c'est la vie.
- Speaker #1
Et du coup, est-ce que tu avais d'autres craintes, d'autres peurs avant l'ouverture de cette première boutique ?
- Speaker #0
Non, ma plus grande peur, c'était... Alors, la plus grande, c'était que ça ne marche pas. La deuxième, c'était surtout de se dire que je n'ai que des léganes. Ah oui, ok. Et que je polarise cette clientèle-là, mais que je ne vais pas séduire celles qui sont autour. Moi, dans une boulangerie, j'ai besoin de séduire ce capital. C'est mes clients. Dans une boulangerie, j'ai besoin que celui qui... qui sort du métaux Saint-Sébastien-Froissart et qui rentre à la maison, il passe chez moi acheter une baguette et un croissant et un gâteau. Sinon, j'ai raté ma mission.
- Speaker #1
Qu'il soit vegan ou pas.
- Speaker #0
Exactement. Pour le coup, il y a peut-être 10 mecs, je n'en sais rien. On est dans un écosystème classique de résidents qui sont pour la plupart pas végétariens ni végétaliens. Donc ça, c'était pour moi... très important. Ça voulait dire que si ça on était capable de le faire, alors il n'y avait pas de limite à la progression de cette marque. C'était ça le message subliminal.
- Speaker #1
Donc c'était un défi surtout d'attirer tout le monde en fait, d'être ouvert à tout le monde.
- Speaker #0
Exactement, de fédérer et de ne pas se stigmatiser.
- Speaker #1
Est-ce que ça a été un petit peu un... de ne pas mettre végétal en gros ? Parce que c'est en tout petit, quand on arrive sur la boutique c'était pour ne pas...
- Speaker #0
Pareil. pas de mot vegan pas de côté moralisateur cette sémantique qui revient à l'infini on se concentre sur le goût la gourmandise,
- Speaker #1
si c'est bon on gagnera notre pari t'avais peur de repousser un peu si t'avais marqué par exemple vegan t'avais peur que les gens qui ne se sont pas concernés ils se sont dit ok je suis avec ma route j'avais lu des choses là dessus des études qui ont été faites qui montraient que c'était
- Speaker #0
contre-productif d'utiliser cette verbatim là. Donc on l'a pas mise, on a juste par souci de transparence à minima vis-à-vis de notre clientèle, boulangerie-pastries 100% végétales, c'est tout basta, t'en fais ce que t'en veux.
- Speaker #1
Ça marche bien le végétal, enfin tu vois, c'est mieux que, c'est comme moi aussi tu vois je parle d'alimentation végétale quand je parle du podcast, c'est pas de véganisme parce que du coup c'est, ça englobe comme tu disais en fait, c'est pour englober tout le monde, même ceux qui commencent tout juste que ceux qui sont au bout. Pour vraiment qu'il n'y ait pas de distinction entre les deux. Est-ce que tu as une idée de la part de clients véganes ? Non,
- Speaker #0
on va faire une étude là. On parle toujours de 80-20. 80 non véganes. On estime autour de 20% suivant les quartiers. La clientèle qui est plutôt veggie-friendly, on va dire. Végétarien végane. Par exemple, à Turin, je pense que c'est même un peu plus. Parce que là-bas, il y a beaucoup de gens qui viennent avec une app, des étrangers et tout. et donc Je pense que là-bas, c'est peut-être 60-40, 40 % de levée de vie. Je les entends. Mais c'est difficile parce que ça voudrait dire demander à chaque client. Mais on va le faire quand même un petit peu.
- Speaker #1
Vous avez une idée de quand vous allez…
- Speaker #0
Je pense qu'il faut qu'on fasse un audit. Tu vas avoir tes 500, 600, 700 clients quotidiens. Et tout bêtement, tu leur demandes. Tu dis, je fais une étude, j'ai envie de savoir. Et on verra. Mais de cet ordre-là, peut-être. Oui,
- Speaker #1
ça ne t'a pas trop eu.
- Speaker #0
Non. Au début, il y en avait bien sûr énormément. C'est un lieu de destination.
- Speaker #1
Franchement, je pense que tu as été adoubé par tout le monde.
- Speaker #0
On avait mis un livre d'or. Je ne pourrais jamais oublier les messages qu'il y avait dedans. En fait, les messages que j'ai lus, ça valait toutes tes années de travail. Parce que même moi, c'était comme ça. Je me suis dit, je vais faire des trucs que je peux manger. Et donc, si moi, je peux manger ça parce que c'est vegan, d'autres se le feront et ce sera cool.
- Speaker #1
Donc oui, tu as eu ce genre de retour là. Oui. Et globalement, les premières semaines de la boulangerie, les retours, c'était quoi ?
- Speaker #0
C'était atomique. Oui. Il n'y avait aucune personne qui a eu un message négatif.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et il y a eu plein d'anecdotes croustillantes de gens qui disaient « Mais en fait, moi, je ne suis pas végane, mais j'adore ce que vous faites. » Tu vois, des locaux… Oui, oui. Donc, on voyait bien qu'on l'avait bien pris par le bon prix, tu vois, parce que ça rentrait dans le commerce. On n'a pas perdu nos 40% de restauration salée du midi. Parce que tu vois, on a une école de design derrière, il y avait plein de jeunes qui venaient là. Et eux, c'était très important, ces 40% de salée, de se dire on ne va pas les perdre parce que tout est végétalien. T'imagines, la boulangerie rouvre, ils prenaient un jambon beurre, un thon, un jambon fromage, et tout d'un coup, il n'y a plus. Et donc, est-ce qu'ils ne vont plus jamais revenir ? Il y avait vraiment ces questions, tu vois, toutes bêtes.
- Speaker #1
Donc vous avez quand même gardé la clientèle qu'il y avait avant dans votre boulangerie ? Oui, oui.
- Speaker #0
Ok. Les gens, j'imagine qu'il n'y avait pas tout le monde, mais dans les chiffres, on voyait bien qu'on tenait les chiffres, et puis même qu'on les a fait évoluer dans le bon sens. On ne s'est pas contenté de les tenir, on a progressé. Tu dois, quand on a tenu le pari que c'était bon et que les gens se sont dit « Ouais, c'est bon, je veux bien. »
- Speaker #1
Ouais, ok. Et raconte-moi la petite histoire derrière le nom, l'année de Monkey.
- Speaker #0
L'année de Monkey, je l'ai raconté plein de fois parce que c'était... Moi, je voulais un truc fun, un anglicisme. Parce que je voulais un truc qui soit disruptif par rapport au métier.
- Speaker #1
Ok, oui, pas un truc classique. Non,
- Speaker #0
la cavab, le machin. Je voulais vraiment, en fait... Comme on savait qu'on allait faire un truc un peu atypique, singulier, il fallait que le nom suive. détonne un peu, anglicisme parce que cette marque là je l'ai toujours dit elle est faite pour aller à l'étranger.
- Speaker #1
Tu l'avais, tu l'avais déjà de base quand tu l'as écrit, tu t'es dit ok ça c'est fait pour l'export aussi.
- Speaker #0
Même plus loin que ça, si ça n'avait pas marché à Paris, je n'aurais pas abandonné, j'aurais été ailleurs. Mais Paris ça m'amusait de commencer par là, bon c'était mon terreau, il fallait qu'il y ait des quartiers veggie friendly, des gens sensibles à ça, plus que ce qu'on pensait d'ailleurs, le marché était prêt. Et là on est de Monkey, je l'ai fait travailler des designers et puis en gros j'en ai deux trois qui bossent chacun de leur côté et un qui me déroule ça. Et il y avait le côté Monkey, du petit clin d'œil à nos origines de grands singes, qui sont majoritairement frugivores ou végétariens. Majoritairement parce qu'il y a aussi quelques fois des exceptions avec certains singes qui vont de façon anecdotique manger un peu de viande mais majoritairement donc c'est notre famille. Et l'an de la terre, terre et singe, je trouvais le petit clin d'œil, tu vois, d'essayer de, par l'alimentation, de réconcilier cette terre avec nous. Donc c'est amusant, c'est un anglicisme. Il y a plein de petits clins d'œil sous-jacents qui sont tellement nous. Et voilà, tu aimes, tu n'aimes pas, mais en fait je trouvais que ça avait le mérite de sonner quelque chose de nouveau.
- Speaker #1
Ouais, de... de faire un petit peu un tilt dans la tête en disant c'est sympa ça,
- Speaker #0
c'est une boulangerie j'ai même des mamies qui m'ont dit mais j'adore votre nom tu vois, je dis ah ouais vous aimez vraiment t'aime bien, elle m'a dit ouais j'adore donc c'est particulier quand même,
- Speaker #1
ouais ouais, non mais c'est bien tu fais un peu peau neuve tu vois dans le milieu de la boulangerie avec des nouveaux standards donc c'est quand même cool et comment est-ce que tu perçois l'impact des boulangeries de l'Edenmonkeys dans le L'avancement du véganisme en France.
- Speaker #0
Énorme, j'en suis sûr. Est-ce que tu...
- Speaker #1
Ouais, pour toi, il y a eu...
- Speaker #0
Il y a un avant et un après. En fait, je te l'ai dit, moi je suis un entrepreneur. Et j'avais dit à mes équipes... C'est pas pédant quand je dis ça, c'est parce que j'avais envie de porter ce projet de façon très ambitieuse. Quand on avait fait un audit monde de toutes les initiatives véganes, on trouvait qu'elles étaient timorées, vindicatives, moralisatrices. pas une offre gourmande et bonne. Tu vois, en fait, ce que je veux dire, c'est qu'on ne voulait pas se mentir à nous-mêmes. On allait être franc avec nous-mêmes. Et donc, d'être capable de montrer que si je faisais que le 86 boulevard Beaumarchais, que ça marchait, l'écosystème food qui me connaît aurait dit « Rodolphe, c'est sa danseuse, il est vegan, il est content avec sa petite boutique là-bas, ça marche bien, mais ça ne va pas changer le monde. » Tu en fais 2, 3, ça commence à dire « Ah oui, quand même, tu vois. » Bon, tu en fais 10. Là, comment tu commences ? toi, tout à l'heure, je te parle, je monte à... Je prends le train et je monte à Bruxelles parler à un groupe, un gros groupe dont je t'ai le nom, qui fait 5 milliards et qui veut qu'on bosse ensemble sur des sujets végétaux. Ce que je veux dire par là, c'est qu'on avait l'intention de mettre un pavé dans la mare et que les gens s'interrogent sur ce sujet-là. Mais pour qu'ils s'interrogent, il fallait deux choses. Un, qu'ils aient peur de passer à côté du train qui passait et d'être un peu old school. Et deux, de montrer qu'en fait, il y avait de la profondeur de marché sur cette offre-là quand elle était bien adressée. Et donc ça passait que par une résuite financière. C'est un embryon, c'est pas Starbucks. Mais dit boutique parisienne, tu montres quand même que tu n'as pas cannibalisé la première, qu'elle n'a pas baissé la niveau, tu n'as ni la deuxième ni la troisième. Donc c'est des chiffres d'affaires qui se juxtaposent. Et donc que tu as une profondeur de marché au-dessus de ce que les gens imaginaient. J'ai fait aussi une collaboration avec un gros groupe qui s'appelle Daily France. On a créé 8 recettes vegan qu'on distribue dans toute l'Europe. C'est un groupe qui fait un milliard. Donc, ça a fait émerger d'autres projets. C'est ça que je veux dire. Je n'ai pas dit que le marché était complètement prêt. J'ai dit qu'il faut qu'on montre qu'on est à l'aube d'un grand changement, mais qu'il faut des belles initiatives, des belles réussites dans tous les domaines pour que, collectivement, on se dise qu'il y a une place pour ça.
- Speaker #1
En fait, tu as fait tes preuves avec toutes tes boutiques. Tu en as ouvert une, deux, trois, tu as dit regardez un peu ce qui... Le marché est là, la réussite est là, enfin voilà, tout se passe très bien. Donc, ça te... Ça assoie un peu ta légitimité pour du coup faire plein d'autres projets comme tu viens de me lancer.
- Speaker #0
Et la vérité, c'est que j'avais envie que d'autres fassent ça. En fait, moi je ne veux pas être tout seul. Oui, tu ouvres la porte. Je fais ça pour qu'il y ait plein de gens qui se lancent là-dedans. et qui, pas forcément qui adresse un véganisme ou un végétarisme pur, mais qui adresse des cartes plus ambitieuses sur le végétarisme, et qui se rendent compte que les brasses, enfin, toute la food de façon holistique est sur la carte une offre végétarienne et végane significative et bonne. C'est ça le vrai impact. Il est là le vrai impact.
- Speaker #1
Et pas que des légumes aussi.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et du coup, tu as vu un changement un petit peu dans peut-être le milieu parisien ? au niveau des boutiques, des restaurants, des offres qui avaient des...
- Speaker #0
Oui, alors on voit plutôt d'autres initiatives émergées de restauration qui marchent, et ça, ça fait plaisir. Hotel Hoy, Faubourg des Mans, Maslow, c'est des trucs de mieux en mieux faits, vachement pros. Oui,
- Speaker #1
avec une belle offre. Exactement.
- Speaker #0
Donc tu vois, celui qui mange comme ça, de plus en plus, il a plein d'adresses où aller manger, c'est canon. Et tu vois, c'est le cercle vertueux. Plus il y a d'offres. plus il y a de gens qui transitent, plus il y a d'offres.
- Speaker #1
Et pour ça, il faut aller aussi hors de Paris.
- Speaker #0
Exactement. Alors nous, on est en train d'adresser le marché du monde maintenant. Ouais. Euh, marché, pardon, français.
- Speaker #1
France d'abord, ouais.
- Speaker #0
Donc on a ouvert à Bordeaux. Là, on ouvre à Aix-en-Provence dans trois mois. On a Annecy qui est dans le pipe. On a Marseille qui est dans le pipe. Je sais plus trop quoi. On parle avec des anglais, on parle avec des gens à Barcelone.
- Speaker #1
Ok, ouais.
- Speaker #0
Donc ça y est, c'est parti.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais te demander du coup, c'est que l'ouverture à Bordeaux a fait quand même beaucoup de bruit.
- Speaker #0
Oui, oui, c'était important.
- Speaker #1
Tu t'es rendu compte que ça soit hors de Paris ? C'est ça. Donc franchement, c'était super. J'ai eu l'occasion d'y aller et franchement, c'est top d'avoir une ville comme ça là en haut, tu vois, pour manger et tout. Donc c'est vraiment super. Donc ouais, tu m'as dit Aix, c'est Calais, c'est dans…
- Speaker #0
Aix, c'est en travaux. Ok. Ça ouvre en... En avril,
- Speaker #1
je crois. Ouais, ok. Donc là, on est en janvier, donc en avril. Et après, tu m'as dit peut-être Marseille.
- Speaker #0
Donc Annecy qui est dans le pipe. Je t'ai dit Yanis qui est dans le pipe avec un super couple très sérieux. J'aime beaucoup.
- Speaker #1
Est-ce que tu as des choses sur la côte ouest ? Autre que Bordeaux, du coup, est-ce que tu as peut-être Nantes, La Rochelle, peut-être Viary ?
- Speaker #0
Je demande à Mathilde qui est là parce que c'est elle qui gère. En fait, j'ai des équipes qui sont complètement dédiées au développement, qui sont extraordinaires. Franchement, qui sont des équipes trop belles. et qui font un boulot de fou, on a un plan ultra précis sur la façon dont on veut se développer. Et donc nous on veut faire Paris, ça y est c'est fait, on a validé, regardez en fait. On va arriver à un petit réseau d'une dizaine d'affaires. Tu vois, on va générer presque une quinzaine de millions d'euros de chiffre d'affaires, 180-200 personnes. Ça y est, tu vois, Paris, tu peux dire qu'on a montré que ça s'est validé. On va faire la province parce que nous, on a envie de montrer qu'en province et en région, plutôt, c'est faisable ce genre d'offres. Et on espère que ça va marcher. Et après, on va aller dans les grandes métropoles du monde. Ouais, ok. Tu vois, là où on sait qu'il y en a qui ont 10 ans d'avance, le nombre d'Anglais qui me disent « mais il faut que tu viennes à Londres » , tu vois, on le sait. À Berlin, en Amérique du Nord, il y a plein de villes, là, on est en train de parler. à des gens au Japon, tu vois. Mais on fait aussi un gros travail de pédagogie. En vérité, on parle beaucoup, pas dans des pays comme l'Ontario, mais au Japon, on explique pourquoi on a fait ça. Heureusement, il y a la caution Landman qui aide beaucoup, parce que tu vois, on est un peu connu grâce à ça et tout. Mais on dit voilà, c'est ça les raisons qui nous font aller là-dedans. Et franchement, les gens sont prêts, ils sont demandeurs. Ils disent c'est formidable. Mais par contre, ce n'est pas parce que collectivement, les décideurs se disent que c'est formidable. que le marché est prêt, le marché il faut l'accompagner, il faut l'amener gentiment, il ne faut pas le forcer, il faut qu'il l'accompagne parce que tu vois le consommateur, c'est le consommateur comme on dit là où il va dépenser son argent, c'est lui qui vote pour le futur en décidant d'acheter dans ce type de commerce.
- Speaker #1
Oui parce que du coup c'est vrai que je pense que le savoir-faire français de la boulangerie pâtisserie est très bien vu dans par contre parce qu'à chaque fois qu'on va dans différents pays le pain voilà et pas trop ça donc en plus en version végétale je pense que là tu as une plus value quand même qui est énorme mais comme tu dis peut-être que le marché est prêt ou pas prêt enfin ouais c'est à voir donc ouais tu mets donc Barcelone et après peut-être les pays qui sont peut-être déjà prêts tu vois genre je pense en Angleterre exactement les pays scandinaves mais on va d'abord
- Speaker #0
nous ce qui est important c'est de trouver les bons porteurs de projets ouais trouver les bonnes personnes parce que du coup c'était en franchise tout ça Alors là, c'est en franchise. Parce que si tu veux avoir un big impact, soit tu vas en succursale comme l'endemain, et t'en fais comme j'ai fait 30 en 15 ans, et le monde aura le temps de cramer que j'aurais rien fait. Soit tu veux multiplier ton impact, et alors là, t'as que de la franchise pour aller plus vite. Tu partages la valeur, les gens sont des intrapreneurs, ils aiment le projet, ils entreprennent. sous une enseigne et ça va beaucoup plus vite.
- Speaker #1
C'est beaucoup plus rapide d'exécution derrière et d'impact aussi. Oui. Ok. Oui parce que je pense que tous les végés vegan de France rêveraient d'avoir un NL Monkey's par contre chez eux.
- Speaker #0
Oui c'est ça.
- Speaker #1
Parce qu'à chaque fois que tout le monde vient, je sais, pour discuter pas mal de fois, tout le monde vient sur Paris, bon ok, direction le NL Monkey's parce qu'on sait qu'on va se marier.
- Speaker #0
Moi ils sont trop sympas. Quand je dis ça, je suis trop ému à chaque fois parce que tu vois tous les trucs qui passent et tu me dis c'est... C'est trop bien, la communauté répond et surtout ils sont contents. Parce que tu vois, ils sont contents du travail qu'on a fait et ça, ça nous fait plaisir parce que ça booste les équipes.
- Speaker #1
Franchement, vous répondez à quelque chose qui n'existe pas.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Tu en auras peut-être du vegan sous vide, mais bon, ça n'a rien à voir. Et une boulangerie, franchement, tu rentres dans un parquet boulangerie, tu n'en auras pas. Donc là, c'est la pépite. Du coup, au niveau des retours sur Bordeaux, parce que c'était la première franchise hors...
- Speaker #0
Or paris bas pour l'instant on est en ligne avec le business plan qu'on s'était fait ok donc là bas on s'était fait un bp de x et pour l'instant on est en ligne ok donc on va faire le business plan pour qu'on s'était fixé au départ et et
- Speaker #1
donc tout va bien en fait tu vois ça va être validé comme on l'est comme on l'espérait donc c'est très bien et du coup à part que tout soit végétal quels sont aussi les autres valeurs de l'ancienne parce que c'est que tu alors fait ouais c'est très global
- Speaker #0
et tu vois j'étais avec mes équipes il n'y a pas longtemps pour leur dire maintenant il va falloir que moi je veux de la même façon que Patagonia quand tu achètes un vêtement tu sais pas directement, pas précisément mais tu sais où est-ce que tu mets ton argent nous on veut que les gens qui consomment chez nous sachent aussi ce qu'on fait de cette création de valeur et sur cette marque là on est entreprise à mission, on est sans plastique dans le magasin Il n'y a pas de meubles LS avec du plastique, donc on a banni le plastique. On a adopté la triple comptabilité, ça veut dire qu'on regarde l'entreprise par le prisme d'autres métriques. C'est-à-dire, la triple compta, en gros, tu prends trois métriques qui te semblent pertinentes. Donc nous, on a pris l'économie d'eau, l'économie de terrain arable et la décarbonation. Et tu viens mettre ce compte de résultat dans ton compte de résultat tous les ans. Et tu pilotes ça en montrant qu'à business égal avec une autre boulangerie, toi, tu es plus efficient, plus efficace et tu pèses moins sur la biosphère, moins d'impact sur la biosphère. Et nous, tu vois, rien que sur le carbone, on est à moins 35, moins 40%. Je ne te parle même pas de l'éthique animale puisqu'on ne prélève pas la vie d'animaux. Et donc, on économise aussi des terres arables et de l'eau puisqu'on a moins d'animaux à nourrir, etc. Donc, on montre que manger comme ça, c'est bénéfique à tous les niveaux. On est fondation actionnaire. J'ai monté un fonds de dotation dans lequel j'ai cédé, donc donné une partie des titres de la holding. 20% maintenant et ça va monter à 51% dans les années suivantes. C'est-à-dire que chaque euro qui va monter dans la holding, Tu vois les franchisés ils versent 6% du chiffre d'affaires dans la franchise, dans la tête de réseau comme on appelle ça. La moitié va vers la philanthropie, la moitié va vers le business pour continuer à croître. Et donc on est une vraie fondation actionnaire et dans cet argent qui est fléché vers le fonds de dotation, on fait un truc très simple, c'est qu'on achète des grandes surfaces de terre qu'on laisse en libre évolution. Et là on vient de passer sur France 3 hier soir parce qu'ils sont venus filmer notre premier spot en Normandie sur 200 hectares. On a acheté 200 hectares, on les a mis dans le fonds de dotation, légué avec un manoir qui est dessus. Donc ça appartient en commun, un fonds de dotation ça appartient en commun, ça ne m'appartient plus. Et on montre que, c'est pas qu'on montre, c'est ce qui est écrit noir sur blanc dans le rapport du GIEC. 30% des surfaces émergées sans activité anthropique. En France on est à 1%. Donc on a failli à notre mission, l'État. l'Occident dans sa généralité. Et donc, il y a besoin de rendre des grandes surfaces, qui sont des grandes zones de vie, dans lesquelles les écosystèmes vont se régénérer. Et donc, nous, ce qu'on veut, ce que je veux absolument qu'il se sache dans le futur, avec les consommateurs qui viendront chez nous, c'est qu'au-delà de l'éthique animale, de cette façon de se restaurer, que la moitié de l'argent qu'ils dépensent vont vers des projets de protection de la vie, de la faune en France. Parce que moi, je pense... Penser global, agir local, tu connais le dicton. Ça veut dire qu'on veut pouvoir montrer ce qu'on est en train de faire au niveau national. On soutient plein de... Sous chaque entité de l'endettement qu'il y a une association qui est greffée, qui donne 1% de son chiffre d'affaires. 1%. Donc on soutient par exemple le Refuge Gouin-Gouin, qui a été notre premier soutien. On parraine symboliquement une vache qu'on finance pour les entretiens divers et variés. Mais en gros, on greffe une association sous chaque entité, et dans la tête de réseau, la moitié vers la philanthropie. Donc à la fin, ça sera vraiment une fondation actionnaire qui sera pratiquement détenue à la fin. en grande majorité par un fonds de dotation. Donc en fait, ça ne sera même pas pour enrichir un président fondateur ou des actionnaires, ça ira que pour la protection du vivant.
- Speaker #1
Ok, donc le projet derrière aussi, c'est de se servir de cette réussite-là pour être un bon cercle vertueux.
- Speaker #0
Vertueux, pardon.
- Speaker #1
Vertueux vraiment et de, comme tu dis, ré-ensauvager. Le projet, c'est d'acheter des terres et on ne fait rien dessus. Exactement.
- Speaker #0
Et on les audite avec des scientifiques, des naturalis. Pour voir ce qu'il se passe.
- Speaker #1
Est-ce que c'est un peu nouveau ce genre de projet ?
- Speaker #0
Oui, c'est très nouveau. On a reçu Discovery Channel, on a reçu FR3 la semaine dernière. Le mois prochain, on fait un 8 minutes sur Arte, sur ce sujet de la libre évolution. Mais pas que. Il y a deux mois, on a cofinancé avec Ben Goldsmith, qui est un acteur majeur de la libre évolution en Angleterre, qui a ré-ensauvagé 3000 hectares dans le Sussex. dans le sud-est de l'Angleterre. On a co-financé ensemble la réintroduction du castor dans l'Ariège. On a financé une association qui a réintroduit cette espèce de chapeau dans les rivières de l'Ariège. Il y a eu plein d'articles là-dessus. C'est ça notre mission. C'est-à-dire qu'on agit sur les animaux d'élevage positivement et on agit aussi sur la faune sauvage, indirectement, même directement par la valeur qui est créée. Et donc, ce qui est beau là-dedans, c'est que c'est très holistique comme façon de concevoir les choses. c'est que... Ton sous-jacent, c'est quelque chose qui fait sens, qui apporte une réponse sociétale, environnementale au problème du XXe siècle. Et la création de valeur, elle sert à amender des projets en lien aussi avec ça. Donc la boucle est bouclée. Pour moi, c'est l'entreprise du XXe siècle. C'est l'entreprise régénérative.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est franchement, comme tu dis, global et tout, c'est vraiment bien. Est-ce que tu sais s'il y a d'autres entreprises aussi vertueuses ?
- Speaker #0
J'en sais pas. Mais en tout cas, je fais partie d'une association qui s'appelle De Facto. parce que j'avais travaillé sur ces fondations actionnaires avec une juriste qui s'appelle Virginie Segers qui fait un travail incroyable pour prôner les fondations actionnaires. Et donc, dans cette association où on regroupe ces fondations actionnaires en France, on n'est même pas à une quarantaine, ce qui n'est pas normal. On devrait être des milliers. Alors que ce modèle-là, il est très bien compris et mis en action dans plein de pays comme la Scandinavie, le Danemark, l'Allemagne, etc. Le principe, c'est d'avoir quelque chose de protéiforme avec une partie qui va vers le business et une partie qui va vers... le bien commun, l'intérêt général.
- Speaker #1
Donc on est un peu hors tard aussi.
- Speaker #0
Comme d'hab. C'est dommage parce que, tu vois, en fait c'est se servir de toutes les forces vives de l'entreprise et de flécher une partie vers l'intérêt général. Mais l'intérêt général de façon holistique. Les femmes, l'égalité homme-femme, la réinsertion sociale, la pauvreté, enfin tous les sujets qui sont tous les sujets qui ont besoin d'être financés qui sont portés par des gens qui te sacrifient presque parce qu'ils sont là. à peine payés pour le travail qu'ils font.
- Speaker #1
Et puis c'est comme si on ré-ensauvage un peu d'espace en France, ça pourrait être que bénéfique pour tout le monde en fait. En fait,
- Speaker #0
c'est... Enrayer l'effondrement de la biodiversité, enrayer l'effondrement du vivant, ça devrait être... C'est comme si tu appuyais sur un émergenti, on devrait être tous en train de travailler dessus, parce que c'est des chiffres apocalyptiques, et nous, à notre humble niveau, on fait notre part. tout simplement, mais si c'était collectif t'imagines si tout le monde faisait ça mais en quelques années, quelques dizaines d'années,
- Speaker #1
on inverserait la vapeur mais c'est fou parce que du coup c'est un peu le comme en politique, même si on va pas du tout parler politique, mais d'avoir un parti écologie alors qu'en fait l'écologie elle devrait être elle devrait être partout tout le monde vit sur la même planète et moi je trouve ça absurde en fait d'avoir juste un parti où tu vas dire ok je vais écouter alors qu'en fait non, tous les partis devraient avoir un petit peu d'écologie en eux et c'est frustrant. Heureusement qu'il y a quand même des entreprises et on espère un petit peu plus à l'avenir qui vont être dans ce sens là. Est-ce que vous avez d'autres projets du coup de ré-ensauvagement ? Oui,
- Speaker #0
nous on a envie de, tu sais, c'est grand, c'est bon, on a envie de faire toujours plus et surtout on a envie d'emmener des acteurs majeurs à envisager ça. On a envie que ce... On aimerait. que ces sujets-là soient en haute piste chez les politiques. Parce que, je te donne un exemple, le Danemark, le mois passé, il a racheté 10% de ses terres, 10% ! Ouais, c'est beaucoup. L'État, pour les laisser en libre évolution. C'est comme si on rachetait, t'imagines, 10% il a racheté à ses agriculteurs des terres pour dire je les prends, je te les achète, et ça je les rends à la nature pour redynamiser les écosystèmes et sauver la vie. Tu vois, je trouve cette démarche tellement belle. En fait, c'est l'objectif, c'est fixer l'Europe à l'horizon 2030, 10%. Et 30% à l'horizon 2050 si tu suis les préceptes du chef. Nous on est loin en France, on est à 1%. On est à la ramasse. En Italie, ils sont à 10%.
- Speaker #1
Ah oui ? 10%.
- Speaker #0
Donc nous en France, on est à la masse. On ne tolère même pas 500 pauvres loups en France. Il y a tellement de travail à faire sur ces sujets-là. Et comme tu le dis, ça ne devrait pas être des sujets politiques ou d'un parti politique. Ça devrait être le sujet de tout le monde.
- Speaker #1
Malheureusement, ce n'est pas trop le cas encore en France. Je pense que ça l'est dans certains pays d'Europe.
- Speaker #0
Oui, mais pas encore assez. Je veux dire, il y a encore beaucoup de travail à faire. Je pense que le pire est derrière nous. par rapport à ce que j'ai pu lire, etc. On voit en fait le pire côtoie le meilleur en ce moment. Mais avant, il n'y avait même pas le meilleur. Il n'y avait que du pire. Donc là, il y a quand même aussi des belles choses. Et j'ai l'impression que dans différents compartiments de la société, les entrepreneurs, les intellectuels, les scientifiques, peut-être pas encore assez les politiques, mais quand même, il y a des acteurs qui ont bien compris le problème et qui tentent de s'emparer de ces sujets-là. Je ne vais pas... Le pire côtoie le meilleur. Mais avant, au XXe siècle, il n'y avait vraiment que du pire.
- Speaker #1
Mais peut-être qu'on est conscient aussi que ça s'emballe de plus en plus vite.
- Speaker #0
Exactement. Donc, on parle des choses.
- Speaker #1
Oui, ça devient urgent.
- Speaker #0
Ça devient urgent.
- Speaker #1
Parce que du coup, j'avais noté que... Enfin, ce n'était même pas besoin forcément d'aller faire des recherches, mais que l'année 2024 avait battu tous les records de température, de chaleur. Et je ne me suis même pas imaginé des catastrophes. Enfin voilà, là encore, actuellement, il y en a... un peu partout, que ce soit des incendies ou des inondations, ça n'arrête pas. C'est ça. Et pour toi, quel rôle jouent les entreprises dans le changement climatique ?
- Speaker #0
Énorme. En fait, on fait ce podcast-là, je reviens de trois jours de session 2 de la CEC, la Convention des entreprises pour le climat, qui est une session de formation en six sessions pour les entreprises.
- Speaker #1
Dans lequel tu étais intervenant ou tu étais… Non, non,
- Speaker #0
je venais… En fait, moi, je suis en train d'amener mes équipes. En fait, je participe. nous on est très sensible sur ces sujets là ce qui m'intéresse c'est qu'avec les équipes encadrantes ces sujets là rentrent par d'autres vecteurs que par le mien ou d'autres et que quand je vais un peu me détacher de l'opérationnel ils suivent la roadmap et la feuille de route qu'on s'est fixé par rapport à ça j'ai toujours pensé que les entreprises avaient un rôle majeur majeur majeur mais qu'elles devaient se réinventer mais pas que se réinventer Merci. elle devait imaginer d'autres récits et d'autres univers complètement différents. C'est-à-dire que l'entreprise, c'est un levier extrêmement puissant, extrêmement puissant, beaucoup plus que les politiques, complètement à la ramasse. Et par contre, tu vois, regarde ce qu'on fait ici avec l'endemnement. Ça part d'un rêve d'un mec qui marche dans la rue, qui se dit « je vais créer une boulangerie-pâtisserie végétale » . C'est ça. Et tout d'un coup, trois ans après, il y a 200 personnes. Et peut-être que dans trois ans, on sera 600 personnes. Tu vois, je veux dire, on a entraîné dans notre rêve, dans cette utopie de départ, quelque chose, un récit nouveau, avec la création de valeur qu'on utilise pour faire autre chose. Donc maintenant, imagine que tu la dupliques à tout le tissu entrepreneurial. Et qu'on se dise qu'il y aurait 20% de la création de valeur qui irait pour ce dividende écologique. J'aime bien ce terme qu'a employé la Maïf. Pour réparer, restaurer, régénérer. Ça n'empêcherait pas les business de se développer, de croître si on a envie. Ça ne changerait rien du tout. Mais par contre, on préserverait les conditions de vie sur Terre, ce qui est majeur quand même, parce qu'il n'y a pas de business, les gens l'ont oublié, sans des écosystèmes en bonne santé. 75% de la création de valeur des entreprises dépendent d'écosystèmes directs. Ça, ils l'ont oublié aussi. Donc, on joue dans notre bac à sable, on ne franchit pas les limites planétaires, ça c'est la règle numéro un, on restaure, on répare. Et après ça... On se pose la question des industries qui sont importantes pour nous dans le futur et donc par donc de ce que nous on souhaite collectivement aussi que la question philosophique derrière c'est celle là en fait qu'est ce qu'on veut collectivement donc qu'est ce qu'on veut plus c'est ça ça veut dire aussi et après dans ce bac à sable là où il ya plein de sable on fait ce qu'on veut mais pas dépasser ses limites planétaires et surtout réparer les bêtises qui ont été faites.
- Speaker #1
Je pense que c'est un peu ça, c'est qu'en fait, on va dire les 100 dernières années, le modèle c'était, ok on va faire le plus de profit possible, on va prendre toutes les ressources de la planète, et en fait, du coup maintenant,
- Speaker #0
on a un peu de mal à changer de plan. Nature c'est pas la vie. En fait, j'ose même pas te poser, aller sur ce champ-là tout de suite, mais le vivant en tant que tel a le droit de vivre. C'est pas que des ressources, un arbre c'est pas que des ressources. Ah oui, bien sûr, bien sûr. Tu vois ce que je veux dire ? On converge là-dessus, j'ai même pas envie tout de suite d'y aller parce qu'on en est loin dans nos sociétés occidentales. Mais ce que je veux dire c'est que de projeter un autre regard sur ce vivant, de s'y inscrire pleinement, de comprendre que sans vers de terre, il n'y a pas de vie sur terre, que sans pollinisateur, il n'y a pas de vie sur terre, de se rendre compte de ça.
- Speaker #1
Je pense qu'en fait, personne n'en a conscience.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Là pour le coup c'est un cercle vicieux, parce qu'en fait on détruit alors que c'est l'essence même de ce qui va te rendre riche, ce qui va te permettre à ta boîte de consommer.
- Speaker #0
De créer de la valeur. De marché, moi je ne dépends que des champs de blé qu'ils ont produit, donc je dépends de la terre en direct, sinon je ne suis pas boulanger, je ne peux pas nourrir les gens.
- Speaker #1
Donc il va falloir que ça change. Révolution. Ouais voilà, à grande échelle. Je pense que c'est encore un peu marginal les entreprises comme toi. Je t'ai demandé tout à l'heure si tu avais des idées d'entreprises qui faisaient un peu comme les Demon Keys.
- Speaker #0
Patagonia, parce que je sais qu'ils ont fait la même chose et qu'ils ont tout mis dans un fonds de notation et qu'ils décident. Tu sais, Patagonia, je crois que c'est 500 millions de dollars de résultats par an qui sont mis au service de l'intérêt général, de la lutte contre le réchauffement climatique. J'ai vu le fondateur de Fortnite. J'ai lu la news qu'il a acheté, je ne sais plus, je crois une dizaine de milliers d'hectares en Californie qu'il laisse en libre évolution. Il a mis 20 ans pour acheter ça. Une quinzaine d'années, je crois que ça a été long parce qu'il voulait acquérir une très grande surface. Donc, l'entreprise peut aussi se servir de ses ressources formidables pour faire quelque chose de dingue, tu vois, et pas le confier à des associations qui ont peu de moyens ou des politiques qui n'ont pas le pouvoir. Oui.
- Speaker #1
Est-ce que tu es éco-anxieux à mort ?
- Speaker #0
Mais comme je suis dans l'action, ça va beaucoup mieux qu'avant. Avant, j'étais complètement au bout du tout.
- Speaker #1
Avant, genre quand ?
- Speaker #0
Il y a 10 ans. Je rentrais sur ces sujets-là par le prisme du véganisme. J'ai découvert le poteau rose. J'ai dit bon, ok, on est dans la merde. J'ai pensé, je t'ai dit à tout vendre, à me barrer parce que je me suis dit, tout va collapse. Je suis arrivé sur ces sujets de collapse. Ah ouais,
- Speaker #1
ça y est, c'est la fin.
- Speaker #0
Bah tu sais, Yves Cochet, Servigne, tout le monde qui bosse sur le collapse. Arthur Keller sur la descente énergétique, je les ai tous faits.
- Speaker #1
Non, je vais essayer de...
- Speaker #0
Non, mais en fait, tu n'as pas le choix. En fait, tu dois rejoindre des gens qui pensent comme toi. Si tu es seul, tu es mort. Et tu dois être dans l'action en te disant, au moins, j'ai l'impression d'être sur le bon chemin. Et puis, si ça doit péter, je leur arrêterai ce que je fais. Voilà,
- Speaker #1
c'est ça. Donc, tu dirais que c'était à ce moment-là que... Gérer un peu c'était bon, c'était là, tu as eu ce cheminement-là.
- Speaker #0
Exactement, de passer à l'action.
- Speaker #1
Mais en fait,
- Speaker #0
les rencontres avec des gens, ils m'ont dit, avec qui j'ai parlé, même moi je m'en suis rendu compte, que d'ailleurs quand il n'y a plus d'espoir, il y a l'action. Comme dit le proverbe, et c'est la vérité, quand il n'y a plus d'espoir, il reste l'action. Ça veut dire que tu ne peux pas être dans ton canapé à attendre comme ça que le monde s'écroule.
- Speaker #1
Malheureusement, oui, ce n'est pas en restant dans le canapé qu'il va se passer des changements. Tu es dans l'action donc tu as du coup, tu dirais que ça aide vachement de faire des choses. Si tu avais des conseils à donner à des personnes qui se sentent...
- Speaker #0
Rejoindre, alors être dans un tissu associatif, pas que business mais un tissu associatif. Tu vois, nous ce qu'on fait en Normandie, ça me fait énormément de bien. On remet les mains dans la terre, on fait un jardin forêt, on amène des gens toutes les semaines. Tu vois, l'écosystème entrepreneur, les politiques, je reçois des politiques. Je suis dans l'action, je suis dans se reconnecter à la nature. Ouais, vraiment, vraiment, vraiment, fortement, ne plus être dans les bureaux policés des grandes villes et de réparer le monde sur son laptop. Non, il faut aller mettre les mains dans la terre, il faut aller voir les forêts qui sont en train de faire des descentes de cimes et de crever. Se rendre compte que tout est perturbé pour de vrai. Rejoindre des gens qui ont compris, comme toi, comme vous, comme nous. Et donc se regrouper, mais pas que se regrouper, qu'avec des gens qui ont compris, mais aller rejoindre des collectifs qui ont compris ce qui se passait pour ne pas se sentir seul. Et après, embrasser. Moi, c'est comme ça que souvent, j'en ai vu beaucoup qui se remplissaient un peu plus de spiritualité. Parce que quand tu lâches la consommation, tu te remplis d'autres choses. Et donc, tu bascules vers un peu plus de... de spiritualité mais sans tromper dans l'ésotérisme. C'est te remplir du sens de ce qu'est la vie et te rendre compte que de vivre c'est juste merveilleux.
- Speaker #1
Est-ce que tu as un peu renoué avec ce rêve d'enfant, avec le projet du coin Normandie ? Complètement ! De remettre les mains dans la terre au contact de la nature et tout ?
- Speaker #0
Exactement ! Je suis revenu à mon moi d'ado.
- Speaker #1
Donc tu as fait une petite boucle un peu super importante. ça fait sens en fait, tout le chemin fait sens et du coup...
- Speaker #0
Complètement, c'est la chance. Mais oui, maintenant je fais ce qui me plaît, enfin je fais ce qui est en résonance avec ma sensibilité personnelle.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu vois l'avenir de l'alimentation végétale en France ?
- Speaker #0
Alors là, je n'ai aucun problème sur le fait de dire que maintenant, le verre est dans la pomme, si je peux me permettre cet exprès. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en fait, maintenant, que les forces inversent le veuille ou non, force du mal. Oui. Leveuil ou non, c'est inéluctable. Ça va arriver. Maintenant, ils ne peuvent pas lutter contre. Ils doivent faire avec. Et ils ont l'outil comme tout le temps. Et au lieu de mettre dans cet outil de la viande animale, il faut construire autre chose, construire une autre façon de se restaurer. Et tu vois, je vais te le dire, même en étant végétalien, je n'ai pas peur de dire oui, ça ne me dérange pas qu'il reste le poulet du dimanche comme on est mes arrière-grands-parents ou mes grands-parents. C'était hyper raisonnable, c'était festif, c'était quelque chose qui était... Il y avait une sacralisation de la mise à mort de l'animal qui était là de temps en temps et qui venait donner un côté festif parce que c'était rare. Mais là, c'est plus du tout... On en est aujourd'hui. Donc déjà, si on en était là aujourd'hui, on enlèverait des millions et des milliards d'animaux morts pour rien. Donc la mort, pour vivre, elle fait partie du vivant. On s'en extrait pas. On a juste le choix que certains animaux n'ont pas. Nous on a le choix de décider de ce qu'on mange. Et si ça doit passer par temps en temps, un côté festif, d'un poisson ou d'une viande, en vérité je vais te dire, ça ne me dérange pas trop. Ce n'est pas ça le grand problème. C'est quand on compte la concentration dans laquelle on met les animaux et qu'on tue dans des souffrances effrayantes qui ne sont même pas bonnes. Ce n'est pas bon pour eux, ce n'est pas bon pour nous, ce n'est pas bon pour la terre, ce n'est bon pour personne. Il faut sortir de ce truc et vite.
- Speaker #1
Oui, en fait, comme tu dis, c'est négatif sur tous les points. Tous les points,
- Speaker #0
même pour notre santé à nous. Il n'y en a même pas, enfin, c'est mauvais pour tout le monde. Bien sûr. Il faut retrouver la raison, on a perdu la raison.
- Speaker #1
À force du coup de, comme tu disais, peut-être revenir comme c'était avant. Pas le truc de c'était mieux avant, mais... Non ! Parce que je ne pense pas que c'était mieux avant, mais voilà, de la consommation d'avant, comme tu disais de... C'était un peu le truc exceptionnel parce que c'était quelque chose pour un peu les...
- Speaker #0
Christif ?
- Speaker #1
Ouais, voilà, un peu haut de gamme, on va dire. Ouais,
- Speaker #0
haut de gamme. T'es en famille, t'es en repas de famille. Il y avait ce côté-là, c'était rare. On sacralisait, tu vois, cet animal qu'on avait tué pour se restaurer, ce qui est symboliquement très puissant et fort, normalement, dans l'inconscient d'Homo sapiens, tu vois. Et qu'on a banalisé, en fait.
- Speaker #1
Selon toi, qu'est-ce qui manque à la France ? pour avoir un niveau de démocratisation du véganisme à la hauteur de nos pays voisins européens ?
- Speaker #0
Ce qui manque, c'est imaginer qu'on puisse plugger ces images-là dans notre héritage socioculturel. C'est-à-dire que ce ne soit pas quelque chose qui lutte contre notre héritage. Si on arrive à le faire rentrer, c'est ce que j'ai fait avec l'un de mes amis, si on arrive à le faire rentrer... En fait, moi je dis tout le temps, on a fait rentrer la boulangerie-pastry française dans le XXIe siècle. C'est-à-dire que le monde change tout le temps. Et donc, nous, c'est une espèce de continuation, d'une évolution. Rien n'est... Tout est en mouvement et en transition. Il n'y a rien qui est fixe. Les gens pensent qu'on a fait ça depuis des milliers d'années. C'est faux. Si je te fais l'évolution d'Homo sapiens depuis 3 millions d'années, même pas depuis 300 000, il y a eu plein de transitions. Donc, en fait, c'est une transition vers autre chose. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut absolument que des boulangeries véganes ou des restaurants véganes. Je ne dis pas ça. Je dis que c'est une transition vers une alimentation beaucoup plus digitale qui est audible, crédible. faisable avec notre héritage culturel qui est très dépendant des protéines animales.
- Speaker #1
Oui c'est de laisser cours aux choses en fait, d'être dans le présent, enfin voilà on est en 2025 donc il faut se remettre un petit peu et pas rester dans les traditions comme tu disais un peu passées.
- Speaker #0
Et en plus tu sais comparaison n'est pas raison, c'est vraiment ça, c'est dire que tu peux pas comparer les époques. Tu peux pas comparer une époque où il y avait un milliard de personnes. Dans les campagnes c'était plus de la survie. que la C'était dur. Mes grands-parents avaient une petite ferme dans l'Orne. Honnêtement, ça ne roulait pas sur l'or. Et la petite ferme de polyculture élevage, c'était de la survie, ce n'était pas de la vie. Tu n'as pas le choix que de manger comme ça quand tu fais six mois d'hiver. Il faisait moins 15 à l'époque. Tu n'es pas sur la côte méditerranée avec des fruits, des légumes, machin. Je veux dire, tu ne peux pas comparer les époques. Et donc aujourd'hui, ce n'est pas la même époque. Les gens comparent. Aujourd'hui, on est 8 milliards. On tue des dizaines, on va dire des centaines de fois plus d'animaux qu'autrefois et dans des conditions qui sont abominables, donc tu ne peux pas comparer les époques. Et on est loin du poulet, comme je disais, fermier de la grand-mère. Et eux, ils se veulent absolument pourvoyeurs de la continuation d'une tradition qui n'est plus du tout la même. Tu vois, cette espèce de ferme réenchantée bucolique qui n'existe plus. Et d'ailleurs, tu leur demanderais tous de le tuer, le poulet, je suis sûr qu'il n'y en a pas un sur deux qui arriverait. Bien sûr. Tu vois, rien que ça, parce que je suis assez admiratif de celui qui tue l'animal qui est capable de manger, enfin tu vois, qui mange. Parce que lui, il a le courage, il donne pas ce sale travail à faire à quelqu'un d'autre, mais va dire à tout ça, bah oui, ton poulet de ferme que t'adores, là, vas-y, va lui couper la tête et puis va le manger. Pas si simple pour tout le monde, je dis pas, il y en a qui savent le faire. Ah oui,
- Speaker #1
mais c'est la minime, je pense, comparée à la proportion des personnes qui mangent.
- Speaker #0
Donc, c'est un monde en transition.
- Speaker #1
Faut vivre avec son temps, quoi, en fait.
- Speaker #0
Faut vivre avec son temps. Exactement, il faut bien s'entendre, les conditions de l'équation ne sont plus les mêmes, tu vois. Et aujourd'hui, j'ai envie de dire que c'est une question presque de survie, de végétaliser en fait, de rendre à la nature des grandes surfaces de terre pour qu'il deviendront des forêts primaires. C'est presque une question de survie pour nous en fait. L'ironie de l'histoire, c'est que la façon dont on se restaure, elle peut peser ou négativement ou très positivement sur notre futur. Moi, je trouve ça admirable. C'est presque un pied de nez à l'histoire. C'est que la façon dont on se restaure, ça peut jouer à fond, tu vois. C'est beau quand même !
- Speaker #1
Ouais, bah il faut qu'on s'abonne.
- Speaker #0
C'est pas une techno !
- Speaker #1
Non, ah, parfait.
- Speaker #0
Tu vois, c'est pas une techno à la musk dans 30 ans. C'est que, bah, ok, je mange des légumes, tu vois ? Ouais.
- Speaker #1
On le sait que de toute façon, la technologie, enfin voilà, il y en a qui misent un peu là-dessus pour nous sauver de tous nos problèmes. On sait que ça va être...
- Speaker #0
Voilà,
- Speaker #1
t'as dit,
- Speaker #0
ça s'appelle ? Les techno solutions. Voilà.
- Speaker #1
On sait que bon, bah, c'est peut-être pas ça qui va forcément nous sauver, on l'a vu, enfin je veux dire, toutes les catastrophes naturelles, c'est pas forcément les... À part qu'on nous en voyait peut-être sur une autre planète, mais bon, là, c'est un autre sujet. Donc il faut vraiment se remettre dans le concret un petit peu de ce qui passe. Et toi, où est-ce que tu vois l'année Monkeys dans 10 ans ?
- Speaker #0
Dans 10 ans, on sera... Je ne vois pas.
- Speaker #1
C'est déjà...
- Speaker #0
Il y a le plan sur 10 ans d'été. Non, ce n'est pas fait sur 10 ans, mais dans 10 ans, on sera dans une dizaine de pays minimum. Dans 10 ans, il y aura une centaine de magasins. Je pense. Oui, même plus. Je dirais, allez. Soyons pas dans le quantitatif. Le quantitatif, c'est chiant. C'est toujours nos sociétés. On sera dans une dizaine de pays sûrs. On aura validé l'idée qu'on puisse manger gourmand en étant vegan. Oui. On fera plein de belles choses avec la création de valeur qu'on aura construite pour tenter d'apporter notre pierre à l'édifice sur ces sujets-là. Et je pense qu'on aura la satisfaction du devoir accompli. On dira, tu vois, nous on l'a fait quoi, c'était cool.
- Speaker #1
Notre part entre guillemets de... Ouais,
- Speaker #0
ça continuera, mais tu vois, on sera tous... Enfin, on en est fiers déjà parce que tu vois, c'est quand même cool, mais on sera contents du chemin accompli, tu vois.
- Speaker #1
Carrément. Est-ce qu'il y aura, bon, peut-être on peut espérer, au moins dans les grandes moyennes villes, les Nemonkeys... Oui,
- Speaker #0
oui, oui, non mais ça c'est sûr. Oui, ça fait sûr ? Ça c'est sûr. Ok. Je précise, en France, dans 10 ans, on sera dans les grandes villes de France, c'est sûr et certain. Lyon, Annecy, on sera partout. Avec je ne sais pas combien de magasins suivants, mais peut-être entre 1 et 3 magasins. Après, on sera dans quelques pays d'Europe et peut-être dans d'autres pays du monde. Mais bon, avec ce qui se passe en géopolitique aujourd'hui, te faire des plans à 10 ans, c'est fou. Tu vois, c'est dur de faire des pronostics. Mais soyons optimistes.
- Speaker #1
Oui, mais il faut. Tu l'es donc c'est bien. Quel conseil tu donnerais aux entrepreneurs qui veulent se lancer dans des projets durables, végétales ou pas forcément, mais voilà, durables comme toi tu fais ?
- Speaker #0
D'être vraiment un rêveur utopique parce qu'on en a besoin. Je pense qu'on a plus besoin de rêveurs que d'ingénieurs. Alors un ingénieur peut être un rêveur aussi, mais on a besoin de gens qui sont complètement fous et audacieux. et qui dessinent par leurs actes un monde différent de celui dans lequel ils ont grandi. Et peut-être qu'ils construisent un monde qui est sur le papier complètement utopique, où tout le monde va rigoler, mais eux ils y croient et ils poursuivent cette vision.
- Speaker #1
Est-ce que ça a un petit peu été toi à l'époque ? Ouais. Est-ce que quand tu avais ce projet-là du coup de Boulanger Vége, est-ce qu'on t'a dit un peu « ah,
- Speaker #0
ils rêvent » ? Bien sûr, bien sûr. Non mais moi ça ne m'affecte pas. Oui bien sûr,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
Non mais tu vois, moi je n'ai pas d'ego et ça ne m'affecte pas. Et je comprends que les mecs prennent ça à la rigolade. Ils auraient pu avoir raison, ça aurait pu très mal se passer, mais ce n'est pas ça le plus important. Si ça n'avait pas marché, j'aurais dit soit, ça ne marche pas. Mais oui, forcément, il faut être un peu crédule pour porter ce genre de projet. Si tu n'es pas un peu crédule, tu ne le fais pas. Si tu es trop pragmatique, tu ne le fais pas. Tu as besoin d'être un peu… De toute manière, les vrais entrepreneurs, c'est quand même à la base des grands rêveurs, souvent. pas tous, mais beaucoup. Tu vois, le mec Schwinner, il t'explique l'histoire de Patagonia, tu te délectes de son histoire, quoi, tu vois. Parce que c'est trop beau. Le mec, il est passionné de la montagne, il dit, j'ai pas envie qu'on abîme la montagne. Enfin, tu vois, il a envie d'une autre façon de consommer la montagne. Il y en a plein, des histoires comme ça. Il y en a plein à tous les niveaux. Et ça commence d'abord par un rêve, en fait.
- Speaker #1
Ouais, parce que si on fait face à tout ce qui se passe actuellement, c'est pas que tu te dis bon en fait ça vaut peut-être pas le coup, etc. Donc, peut-être s'isoler un petit peu de ce qui peut se passer, de se dire, OK, qu'est-ce que je veux dans, voilà, quel avenir je veux, on va dire.
- Speaker #0
Soit le changement que tu veux avoir.
- Speaker #1
Exactement. Il n'y a pas plus de... De la fascination phare, ça, de voir le changement que tu veux avoir dans le monde. Juste pour revenir, du coup, sur Lady Monkey, j'avais juste deux petites questions. Quel est le best-seller des boutiques ?
- Speaker #0
Le Monkey Cookie. Le cookie avec le topping caramel et l'intérieur chocolat, carton.
- Speaker #1
OK. C'est le number one.
- Speaker #0
Number one. Et le deuxième, je me demande si ce n'est pas celui à la pistache qu'on a lancé il n'y a pas longtemps. Donc, je dirais que les deux cookies, oui.
- Speaker #1
Ce ne sont même pas les classiques pain au chocolat ou quoi ? Non,
- Speaker #0
je crois que c'est ça.
- Speaker #1
Ok. Et le produit qui te rend le plus fier que tu as ? Du coup, la boutique qui a demandé peut-être le plus de travail en R&D ? Alors,
- Speaker #0
c'est toute la partie très compliquée. Oui, c'est toute la partie traiteur et surtout la partie sandwicherie.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
C'est pas ce qui me rend... Enfin plus fier peut-être pas, mais ce qui me rend le plus... Ouais parce que c'était dur d'adresser aux gens une dizaine d'offres sandwich vegan. Alors que dans la boulangerie conventionnelle, tu vas travailler sans arrêt des sous-produits animaux, des produits animaux directs, du jambon, du fromage, du thon, du poulet, de la copa, du chèvre. Et là tu te dis putain je dois faire une gamme de 10 sandwiches. parce que tu vois je peux pas en faire que de trois je dois mettre que des légumes que les mecs qui font un peu marre c'est ça donc je dois être un peu créa ouais et il faut que je monte que dans mon pied et nez tu vois parce que nous c'est à peu près 30% du chiffre d'affaires qui est salé et bien j'arrive à garder cette offre midi 14 que les gens fassent pas demi tour quand je dis quand je dis j'ai pas de poulet j'ai pas de camembert j'ai pas de soucis là j'ai été vraiment ouais ok ça c'était vraiment probablement le plus réussi ouais tu t'es fait plaisir aussi je pense à ce niveau là en mode ok mon bel appareil
- Speaker #1
Un peu carte au gland, je dois reproduire ce qu'il y a dans la tradi, les boulons de la tritonelle, comment je vais faire, etc. Et puis, maintenant, c'est un peu plus facile, j'ai envie de dire, peut-être avec les entreprises qui sont spécialisées dans des différents produits végétaux qui remplacent les...
- Speaker #0
Exactement. Au début, il n'y avait pas tout ça. Et j'ai pour habitude de dire qu'il y a une caisse à outils plus large avec plein d'initiatives. C'est-à-dire qu'en fait, en gros, il y a plus de startups, de boîtes qui montrent des produits qui nous permettent... d'élargir le champ des possibles. Donc, d'année en année, c'est un peu plus facile.
- Speaker #1
Tu as moins à te prendre là. Tu vas te dire tout le monde que je vais faire. Juste, avant de passer à la dernière partie, on n'a pas parlé de Youmgo. Est-ce que tu peux, parce que du coup, c'est un peu lié à tout ça.
- Speaker #0
Oui, exactement. C'est une startup qui trouve des solutions pour remplacer les œufs dans les recettes. J'avais des gros problèmes sur ce segment des ingrédients pour végétaliser les recettes de pâtisserie dans lesquelles il y a toujours des œufs. Donc, on a monté cette startup qu'on développe avec Anne-Vincent qui est... la cofondratrice avec moi. Et donc, on a fait travailler des ingés agro à sourcer des protéines qui ont le même rôle dans les recettes, le rôle de liant, foisonnant, stabilisateur d'émissions.
- Speaker #1
Du coup, c'était en travaillant sur l'NN Monkey's, tu t'es dit,
- Speaker #0
mince, j'arrive pas à...
- Speaker #1
Enfin, ça va me poser problème pour faire les recettes. C'est ça. OK. Et du coup, vous utilisez Yungo maintenant, vous ?
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et sans Yungo, ça aurait été compliqué. Est-ce que vous avez réussi ou pas ?
- Speaker #0
Oui, mais c'est... Oui et non parce qu'en fait il fallait customiser avec chaque recette.
- Speaker #1
Ah oui en fonction de la liste des ingrédients, qu'est-ce que tu peux mettre pour remplacer le feu. Alors que là c'est universel,
- Speaker #0
générique.
- Speaker #1
Donc ça facilite la vie des pros.
- Speaker #0
Oui c'est une solution générique qui facilite la vie des pros.
- Speaker #1
Donc c'est vraiment que pour les pros.
- Speaker #0
Non, pour l'instant c'est pour les pros. On a adressé le marché des professionnels et des industries B2B.
- Speaker #1
Ok, ça marche. Du coup, on arrive à la dernière partie de l'interview. C'est le dernier gros. Le principe est simple, j'ai une quinzaine de questions. Le but, c'est que tu répondes le plus vite possible. Est-ce que tu es prêt ? Vas-y. Alors, l'indispensable vegan de tes placards ? Le riz.
- Speaker #0
Ma femme est japonaise. C'est presque tous les jours.
- Speaker #1
Ok, ça marche. Ton plat végétal préféré de tous les temps ?
- Speaker #0
De tous les temps ? Ouais. Omisushi-ru, okome avec skemono. C'est du riz avec des légumes lacto-fermentés qui a une petite soupe miso.
- Speaker #1
Ok. Donc traditionnel aussi du Japon.
- Speaker #0
Je mange 90% japonais. J'adore.
- Speaker #1
Le plat à faire goûter à une personne non végane ?
- Speaker #0
Et je lui ferai goûter notre offre sandwich. Par exemple, le sandwich pâté qu'on avait mis au point de pâté végétal. Je n'en ai pas eu un qui m'a dit c'est pas atomique, il n'en revenait pas. Donc, je dirais le sandwich au pâté végétal.
- Speaker #1
C'est vous qui avez fait le pâté ? C'est à base de lentilles ?
- Speaker #0
Lentilles, tofu, noisettes, il y a un peu d'épices, de la cannelle, je crois. En fait, tu as l'impression que c'est une vraie terri. Et tu manges ça avec des cornichons, de la salade, un peu de moutarde, c'est pareil. Et moi, quand je les ai mangées, je peux dire que c'était... Hyper content !
- Speaker #1
Et puis bien protéiné en plus parce que tu l'entites pour fou et c'est quand même une bonne option. Le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan ?
- Speaker #0
Petit à petit.
- Speaker #1
Le mythe le plus agaçant sur les vegans ?
- Speaker #0
Carencé.
- Speaker #1
Le resto vegan que tu recommandes les yeux fermés ?
- Speaker #0
Oye.
- Speaker #1
Qui est à Paris ?
- Speaker #0
Paris 9.
- Speaker #1
La question la plus insolite qu'on t'ait posée parce que tu es vegan ?
- Speaker #0
La plus insolite je sais pas... La plus insolite, c'est que des questions cons qui reviennent avec les carottes et les protéines. Tout ça, insolite, je ne l'ai pas tout de suite. La plus insolite, c'est vraiment la souffrance sur les végétaux. Tu causes plus de souffrance parce que tu manges plus de légumes. C'est toi qui es moi, j'ai pris là.
- Speaker #1
Tu te dis, mais comment est-ce que tu peux me sortir un truc ? Pareil. Tu te demandes en fait on vit dans quel monde sur le sol. C'est pas pareil.
- Speaker #0
Il est moins maintenant, ça a efflué.
- Speaker #1
Ça va, c'est passé un petit peu. À part les vinoiseries, les manquises, quel est ton petit plaisir coupable ?
- Speaker #0
J'aime beaucoup un avocado que je mange dans un coffee shop parisien le matin avec un latté végétal et je l'adore. C'est pas très coupable ? Non, c'est pas très coupable.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
mais en fait, je mange pas beaucoup de sucre. Ça,
- Speaker #1
c'est quand même fou.
- Speaker #0
C'est ouf ?
- Speaker #1
Est-ce qu'il t'appelle ? Est-ce que t'es présent lors des recherches de nouveaux produits sucrés ?
- Speaker #0
Oui, c'est moi qui valide tout.
- Speaker #1
C'est toi qui valide, donc même si t'es pas fan, tu valides quand même.
- Speaker #0
En fait, je valide l'Astra de produits, c'est moi, et je valide les produits parce que je sais ce que je veux dans mes magasins.
- Speaker #1
Ok, même si t'es pas forcément le... plus grands consommateurs de ces produits-là ?
- Speaker #0
Très peu, ouais. Tu sais, moi, je dis toujours aux gens, mangez des fruits, quoi. Non, mais un petit cookie. Léger sur le sud, tu vois, léger sur le sud.
- Speaker #1
C'est drôle, quand même. Ouais, bah oui, que t'es pas... Donc là, par exemple, tu viens dans une de tes boutiques,
- Speaker #0
tu vas tourner... Non,
- Speaker #1
mais tu vas tourner plus facilement vers du salé, du coup.
- Speaker #0
Ouais, mais ce midi, tu vois, j'ai mangé un demi-cookie, puis ça faisait longtemps parce que je mange pas beaucoup de sucre. J'ai mangé un demi-cookie pistache.
- Speaker #1
avec un petit expresso et c'est pas quotidien mais tu vois je veux dire de temps en temps j'ai pas d'argent quand même ok du coup tu as déjà recommandé un livre tout à l'heure parce que tu en as un autre sur le véganisme voilà l'écologie l'antispécisme en plus général qui t'avait peut-être marqué à l'époque quand tu avais fait ta transition moi c'était vraiment
- Speaker #0
Singer la libération animale ça a été le déclic sur les autres après j'en ai lu plein et fort sur J'ai lu Caron, j'en ai lu pas mal. Après c'est redondant quand même. Les classiques. Après c'est redondant. Mais ouais, j'aimais bien Singer parce que je trouvais que c'était une approche très philo et factuelle, sans trop parti pris, et qui a levé le mérite d'interroger. C'est-à-dire que c'était quand même... C'est vraiment de la philo où tu démontres que de façon éthique et morale, tu peux ne pas concevoir de manger des animaux. Et après c'est des questions ouvertes. Donc tu peux te faire ton propre cheminement intellectuel. Ça pose la question. Moi j'aimais bien. J'aime pas les injonctions.
- Speaker #1
T'as plus grande peur ?
- Speaker #0
Ma plus grande peur, c'est que c'est un collapse. Un collapse, vraiment, ça tourne en boucle, mais un collapse sociétal, à quel niveau, je sais pas, mais que tout s'effondre. et que les fondamentaux d'une culture, d'une civilisation qui repose sur la culture, tout ça, n'existent plus et que tout se délite, comme disait Camus. C'est peut-être notre devoir d'éviter que tout se délite. Et c'est peut-être qu'on essaye de le faire, quoi.
- Speaker #1
T'as plus grande fierté ?
- Speaker #0
Je crois que ma plus grande fierté, c'est d'avoir permis d'avoir, tu vois, ce petit bout de 200 hectares en Normandie que j'ai sanctuarisé. c'est presque un aboutissement. Je suis presque le plus fier de ça parce que je me dis que c'est un arbre. Tu as l'impression d'avoir... Je suis hyper fier de ça. Et quand je vais là-bas, je suis content de savoir qu'ici, il n'y aura pas d'arbre coupé, que la vie s'épanouit, que les vivants sont... Tu vois, les insectes reviennent, les oiseaux reviennent, que la vie reprend. Ça, ça me touche énormément. Et ça me fait du bien. Donc, j'en suis très fier.
- Speaker #1
Tu vois, je pense que le résultat, vraiment... concrète,
- Speaker #0
tangible de tout ce que tu as fait derrière avec ces 15 dernières années tu me dis ok là je vais travailler tu vois j'ai créé de la valeur mais en fait j'ai fait un truc ça, ça me remplit de joie et j'en suis fier et je suis fier que les gens viennent voir cette initiative et que ça me permette finalement de la partager et de faire prendre conscience à d'autres et peut-être d'emmener d'autres à faire ça d'être initiateur du coup du changement de faire la même chose et ça je dis merci à Gilles Bercochet Si j'avais peut-être un... Tiens, tu me parlais d'un livre tout à l'heure qui m'a bouleversé. Moi, c'est Gilbert Cochet sur la libre évolution et le réensauvagement, avec sa femme Béatrice Crémer-Cochet, dont je recommande chaudement les lectures, qui s'appelle Réensauvage dans la France, Réensauvage dans l'Europe. Je me souviens que j'avais vu une de ses vidéos. Ça avait détonné en moi en me disant, mais c'est tellement simple, c'est ça que je veux faire. Je veux juste laisser... Parce qu'il parlait d'endroits où on ne fait rien.
- Speaker #1
simple en fait. Ouais,
- Speaker #0
ouais et je lui avais écrit un texto quand j'avais acheté le costil et je lui ai dit j'ai lu vos livres, j'ai fait si, il m'avait répondu, il est venu visiter. Et voilà comme quoi tu vois chez les humains la transmission des idées c'est hyper important quoi tu vois c'est enfin il y a des gens formidables qui font des trucs tu vois personne n'entend parler et puis il sème des graines et d'un coup un jour donc lui est Baptiste Morisot voilà. Donc manière d'être vivant. de Morizo. Donc,
- Speaker #1
tout cet aspect de en fait,
- Speaker #0
de reconnexion vivante. Il parle de crise de la sensibilité, Morizo, mais je pense que c'est vraiment ça. Et donc, de faire descendre les 30 cm dont on parle, du cérébral au cœur, et de t'émerveiller de ce qu'on ne s'émerveille plus.
- Speaker #1
Avant-dernière question. Quelle citation te représente le mieux ?
- Speaker #0
Ils l'ont fait parce que c'était impossible.
- Speaker #1
Et enfin, qu'est-ce que tu aimerais que les gens retiennent de notre échange ? Si tu avais un message important à garder en tête.
- Speaker #0
C'est bateau, mais en vérité... c'est vraiment de suivre ses rêves. Tout le monde dit ça, mais c'est la vérité. Moi, je pense que je suis vraiment l'adulte qui a suivi ses rêves d'ado. Mais pour de vrai. Tu m'étais fait des promesses à 15 ans que j'ai tenues. Et je pense que, tu vois, j'en suis convaincu. Je trouve que les gens, quand ils deviennent adultes, ils deviennent chiants, cons. Et ils deviennent trop adultes. Moi, je crois que je suis resté un grand enfant. Et en fait, tu vois, mes promesses d'enfant et d'adolescent, finalement, je les ai gardées. Et je pense que c'est ce qui me... permet d'imaginer que ces trucs un peu fous soient possibles.
- Speaker #1
Et du coup là maintenant tu dirais que tu es aligné avec toi-même et avec ce que tu étais avant.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Tu es épanoui.
- Speaker #0
Ça valait la peine tu vois. Ouais. En fait tu te dis ça valait la peine.
- Speaker #1
De faire le petit détour tout ça.
- Speaker #0
De faire le petit détour et surtout de suivre ton chemin même si ça ne plaît pas à tout le monde. Mais tu vois d'être celui qui ne va pas coller un habit, un moule mais qui va suivre sa trajectoire qui… qu'il a au fond de lui, il suit ses guts, c'est son intuition, et finalement, après coup, il dit, ça valait le coup.
- Speaker #1
Ça valait le coup, alors. Merci beaucoup. Et puis, on peut venir déguster toutes les belles choses chez la Nanon Kids, et donc, partout, bientôt,
- Speaker #0
en France. J'espère.
- Speaker #1
Merci à toi, à bientôt.
- Speaker #0
Merci, Axel. Salut.
- Speaker #2
Merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes, mais c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter Le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. A bientôt !