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Fabriquer de la viande VÉGÉTALE... de façon ARTISANALE : l'histoire de Valérie et sa marque Veggie Deli [#50] cover
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Le Club VG - On démocratise l'alimentation végétale et le mode de vie vegan ensemble

Fabriquer de la viande VÉGÉTALE... de façon ARTISANALE : l'histoire de Valérie et sa marque Veggie Deli [#50]

Fabriquer de la viande VÉGÉTALE... de façon ARTISANALE : l'histoire de Valérie et sa marque Veggie Deli [#50]

1h15 |03/12/2025
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1h15 |03/12/2025
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Description

Fabriquer de la viande végétale... à la main ?

C'est le pari fou que relève Valérie depuis plusieurs années avec sa marque de viande végétale : Veggie Deli.


Dans cet épisode, je retrouve Valérie dans son jardin, assis sur l’herbe avec une vue incroyable sur les montagnes près de Grenoble.

On parle de son changement de vie, de la création de Veggie Deli et de tout ce que représente le fait de produire de la viande végétale de façon artisanale en France aujourd’hui.


Elle fabrique ses alternatives végétales à partir d’ingrédients simples et gère chaque étape elle-même : recettes, emballage, livraisons…


Au programme de l'épisode :

- Pourquoi elle a quitté la finance après un burn-out

- Le documentaire qui a déclenché sa transition alimentaire

- Comment elle a appris la cuisine végétale

- Pourquoi elle a lancé Veggie Deli et choisi de travailler le seitan

- Ce que signifie produire de la viande végétale de façon artisanale

- Les contraintes de l'artisanat au quotidien : matériel, logistique, transport frais, stocks...

- L’impact de Top Chef sur sa visibilité… et le cyberharcèlement qui a suivi

- Sa vision du futur


Cet épisode authentique et sans filtre avec Valérie rappelle qu'il est important de soutenir les artisan·e·s passioné·e·s qui font bouger les lignes ✨


- - -


Merci à Valérie pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram.

Découvre (et commande) tous ses produits sur Official Vegan Shop.


Le document qui a aidé Valérie : La santé dans l'assiette



Épisode complémentaire : Similis carnés, c'est quoi le PROBLÈME ? Avec Florimond Peureux (épisode Comme un poisson dans l'eau)


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📅 Épisode tourné en août 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


- - -

Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. À travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu as la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme de clout.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans un nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je t'emmène dans le Vercors, juste à côté de Grenoble, chez Valérie, alias Veggie Daily. Cette Québécoise d'origine s'est installée en France en 2017 et quelques années plus tard, elle décide de passer derrière les fourneaux pour fabriquer sa propre viande végétale artisanale. Depuis son atelier, elle imagine et façonne à la main des alternatives 100% vegan, sans conservateurs ni produits chimiques, à base de ses temps et d'ingrédients aussi locaux que possible. C'est tout un univers à découvrir, aussi gourmand qu'engagé. Dans cet épisode, on va parler de son parcours, de l'art de créer de la viande végétale, de son passage dans Objectif Top Chef et des défis quotidiens de l'artisanat vegan. Salut Valérie, comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Maxime, ça va super bien. Très heureuse de t'avoir chez moi, sous les pommiers.

  • Speaker #0

    Effectivement, on est en extérieur pour celles et ceux qui nous écoutent juste en audio et on a la vue sur les montagnes derrière Valérie, c'est vraiment magnifique. J'adore ce paysage, franchement c'est super.

  • Speaker #1

    Génial, je suis contente que ça te plaise.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'ai bien présenté ?

  • Speaker #1

    Absolument, franchement 10 sur 10.

  • Speaker #0

    10 sur 10 ? C'est super, on va pouvoir directement commencer. Et donc moi je voudrais savoir un petit peu, quel était ton rapport à l'alimentation durant ton enfance ? Comment est-ce que c'était à la maison ? Est-ce que la viande était très présente ? Donc du coup, tu es née au Québec ?

  • Speaker #1

    Oui absolument, née au Québec, à Montréal.

  • Speaker #0

    Et donc raconte-nous un petit peu comment c'était à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, j'ai toujours été une grande gourmande. Ma maman qui cuisine énormément. J'ai rendu toutes mes amies très jaloux à l'école parce que chez nous, on n'a pas la cantine. Tout le monde apporte ses repas. C'est vrai,

  • Speaker #0

    oui. Vous devez préparer votre lunchbox.

  • Speaker #1

    Souvent, j'échangeais même les repas avec les potes parce qu'ils avaient quelque chose qui était hyper transformé que moi, je n'avais pas. Moi, c'était que des petits plats cuisinés avec du cœur, avec plein de saveurs.

  • Speaker #0

    Ta maman a été…

  • Speaker #1

    Je suis en influence dans ma vie pour ça, c'est certain. Certains. Ma famille aussi. Dans ma famille, j'ai des chasseurs, pêcheurs. Puis j'ai beaucoup de gourmands. Ma famille, vraiment, les gros moments à table et tout, c'était des moments très importants. On faisait même des soirées déguisées où on imprégnait la culture d'un autre pays.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Par exemple, une soirée, on pouvait se faire une soirée espagnole. On écoutait de la musique espagnole. On mangeait espagnole. On s'habillait le plus que possible dans les coutumes. Espagnol. Du coup, la nourriture a toujours fait une grande partie intégrale de ma vie. Et j'avoue que la viande, énormément.

  • Speaker #0

    Parce que là, tu me dis, tu avais des chasseurs, des pêcheurs dans ta famille. Donc, ta mère faisait beaucoup à manger, fait encore à manger, j'imagine. Elle aime beaucoup ça. Et donc, ça t'a sensibilisé à la partie cuisine. Et du coup, tu étais aussi, j'imagine, très tournée sur la viande.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Je dois avouer, moi, je suis vraiment quelqu'un qui aime manger de la viande. Je ne pouvais même pas concevoir qu'un jour, on me dirait que je suis végane. C'était quelque chose que je pouvais... Je pense que j'aurais ri, j'aurais été comme non, ce n'est pas possible. Mais, tada !

  • Speaker #0

    On va y venir. Et du coup, est-ce que tu avais un plat ou un souvenir culinaire qui t'a marqué de ton enfance ? Quelque chose où tu penses à ton enfance ? au repas que faisait ta maman et tu te dis « Ah, là, j'ai ça en tête » .

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Je pense tout de suite au bœuf à la citronnelle. C'est un plat asiatique avec beaucoup de saveurs, gingembre, ail, beaucoup de citronnelle. C'est une salade de pak choy, bok choy, plein de légumes et tout. Puis c'était mon plat préféré à chaque anniversaire. Je demandais à maman « Bœuf à la citronnelle » . C'est quand même bizarre qu'à 8 ans, je demandais un plat asiatique, un bœuf super santé. Ben, on s'entend. Mais je veux dire, c'est quand même... Je ne demandais pas du Big Mac. Donc,

  • Speaker #0

    tu avais déjà une culture culinaire assez développée, je pense. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Pour que je pense vraiment au bœuf à la citronnelle en premier, c'est... Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Quel a été le déclic pour passer à une alimentation végétale ? Peut-être que tu es passée végétarienne d'abord, je ne sais pas. Raconte-moi un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Non, moi, je suis très extrémiste, tu sais, alors je suis passée du jour au lendemain vegan. Bon, le plus que possible, parce que c'est vrai qu'au tout début, il y a plein de faux pas que tu fais, c'est normal. Il y a plein de choses que tu ne t'attendais pas qui ont des... éléments cachés, de la poudre de lait, des choses que tu ne penses pas, donc c'est normal, puis tu as des cravings au tout début. Mais moi, le déclic s'est passé quand j'ai regardé l'émission, le documentaire La santé dans l'assiette. Moi, je l'ai écouté en anglais, évidemment, Fork Silver Knives. C'est vraiment un documentaire qui est basé sur justement la santé dans ton assiette, le véganisme par rapport... Qu'est-ce que le véganisme peut avoir... à peu faire par rapport à ton corps. Moi, c'est quelque chose qui me turlupinait depuis quelques instants. C'est vrai parce que mon mari a 11 ans de plus que moi et statistiquement parlant, les femmes ont une plus longue longévité qu'un homme. Donc, ça commençait à me tirailler de me dire que je pouvais passer possiblement les 15-20 dernières années de ma vie seule.

  • Speaker #0

    Sans lui, vous, plus ou moins.

  • Speaker #1

    Sans mon homme. Puis, quand on a regardé ce documentaire-là, c'était comme une évidence. de se dire que ce qu'on met dans notre corps va avoir des répercussions sur notre corps. Comme si jamais j'y avais pensé avant. C'est con, hein ?

  • Speaker #0

    Donc, c'était à vers quel âge que vous avez eu, du coup, parce que vous étiez à deux, si je comprends bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, quand même tard. 25 ans.

  • Speaker #0

    25 ans, ok.

  • Speaker #1

    Ça fait 10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dizaine d'années. Donc, t'étais pas toute seule dans cette réflexion-là. T'étais avec ton mari, du coup. Exactement. Où vous avez regardé le documentaire ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Une semaine après, j'ai dit à ma mère, écoute, faut vraiment que tu regardes ce documentaire-là. puis euh La journée d'après, elle m'a appelée et elle m'a dit « Ok, je deviens végane, je vous suis » . C'est cool, hein ?

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Un documentaire ?

  • Speaker #1

    Et boum !

  • Speaker #0

    Une semaine ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais comme « Maman, je suis convaincue, on va devenir végane » . J'étais comme « Attends, il faut quand même que je vide le congélateur » .

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc, vous avez regardé ce documentaire-là. Tu m'as dit « Vous, en une semaine aussi, pareil ? » Ouais, en fait,

  • Speaker #1

    après le documentaire, on était décidés.

  • Speaker #0

    Le temps de vider les congèles

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a regardé le documentaire en novembre Et on s'était dit ok On se donne jusqu'à la fin de l'année Pour tout vider le congélateur J'en ai donné pareil J'ai donné une tonne de choses aussi Parce que franchement c'était pas possible Tu te rends compte que tout ce qu'on avait dans le frigo Et dans le congélateur et dans tous les garnagers C'était que des produits d'origine animale C'est vraiment fou Le nouvel an on s'est dit let's go On a eu beaucoup de difficultés avec le fromage Même encore aujourd'hui j'ai de la difficulté avec le fromage Vous étiez act...

  • Speaker #0

    Où ça, à l'époque ? Montréal, à ce moment-là. Montréal, OK. Donc, comment est-ce que c'était là-bas ? Du coup, il y a 10 ans, est-ce que le véganisme était déjà bien implanté ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. En fait, avant de déménager en France, je ne réalisais pas à quel point Montréal, c'était un paradis, puis que la France, c'est un renom de fer.

  • Speaker #0

    Donc, tu es passée du paradis, tu es venue te mettre en enfer.

  • Speaker #1

    Surtout qu'il y a 8 ans, quand j'ai déménagé ici, je veux dire, ça a été très, très difficile.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Même trouver du tofu. Plus que maintenant, quoi. Là, ça a vachement évolué. Heureusement. On s'en va dans la bonne direction, je pense.

  • Speaker #0

    OK, donc vous étiez déjà dans un endroit qui était très vegan-friendly. Il y avait des restaurants aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais à Montréal, absolument tous les restaurants ont une option vegan absolument délicieuse.

  • Speaker #0

    Même à l'époque ?

  • Speaker #1

    Même à l'époque.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Vraiment. OK, c'est bien. Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez rencontré des difficultés ? Déjà, vous étiez deux, j'imagine que l'entraide, quand on fait une transition à deux, c'est beaucoup plus facile. Même socialement, tu pèses beaucoup plus. Quand tu es invitée, tu te dis qu'on est deux. C'est sûr que tout seul, la relou vegan.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ma famille, mes amis, ils ont tous fait ça très bien. J'étais bien entourée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que le fait que ce soit canadien, du côté un peu déjà ouvert, est-ce que tu penses que l'aspect social s'est mieux passé ? que si tu avais été en France et tout ?

  • Speaker #1

    Absolument. Absolument. Absolument. C'était vraiment plus facile. C'est beaucoup plus accepté au Canada. En fait, dans tous les pays anglo-saxons en général, c'est vraiment accepté. C'était pas une tonne comme ici. C'est pas genre, en fait,

  • Speaker #0

    t'es vegan, ok. Ouais,

  • Speaker #1

    genre j'ai perdu aucun ami à Montréal. Alors qu'ici, pour en faire des amis, quand tu dis que t'es vegan, c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Après faut dire bon voilà t'es Vous n'êtes pas dans une grande ville. Vous êtes un petit peu à la campagne, à côté de la montagne. Ça joue aussi peut-être un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu disais que le fromage, ça a été compliqué d'arrêter. Comment vous vous y êtes pris ? J'imagine que ton mari est français. Lui, il avait déjà cette culture du fromage français. Toi, un peu moins. Lui,

  • Speaker #1

    il avait explosé les quotas déjà. Ça ne lui dérangeait pas d'arrêter complètement. Alors que moi...

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas eu ton quota.

  • Speaker #1

    J'ai eu beaucoup de difficultés en rentrant en France. Au début, je ne voulais vraiment pas. pas de manger de fromage, mais j'ai craqué puis tu sais quoi, c'est correct. Je me considère toujours comme étant végane, même si j'ai craqué sur le fromage. Ça m'arrive encore aujourd'hui de craquer sur le fromage. Puis je trouve ça... C'est mon petit point faible. C'est correct. J'adore ça. J'en achèterai pas, moi, de mon argent, mais j'avoue, si je vais chez des potes et qu'il y a un plateau de fromage, je vais avoir beaucoup de difficultés à pas taper dedans.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Tu dis pas...

  • Speaker #1

    Ah ben non, le fromage, c'est vraiment... En plus, le plus qui pue, alors là...

  • Speaker #0

    Mais... Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'arrives pas à tout dire, même s'il y a le plateau...

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de difficultés à me contenir, c'est vrai. Ok. Mais par contre... Dans mes plats au quotidien, je les remplace facilement par des sauces. En fait, c'est juste... Dans les plats, souvent, c'est un aspect crémeux qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est facile à remplacer.

  • Speaker #1

    Exactement. Puis comme c'est facile à remplacer, j'ai appris à cuisiner sans. Il n'y a pas de problème. Mais c'est vrai que c'est le plateau de fromage, tu vois. Ça, c'est irrésistible.

  • Speaker #0

    Et si tu remplaces par des fromages végétaux,

  • Speaker #1

    des affinés ? Oui, j'aimerais bien. Mais des fois, c'est qu'il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Il faut que tu ramènes le tien. Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Tu rajoutes le petit fromage vegan sur le plateau.

  • Speaker #1

    Exactement, pour pas que les autres y touchent. Non, non, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    C'est vrai que vu la taille de nos fromages, après, ça veut vite partir. Ils vont taper dedans.

  • Speaker #1

    Tout le monde veut savoir. C'est ce que je trouve cool. C'est que je vois vraiment une évolution. Les gens, ils veulent goûter. Donc, c'est bien.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est sûr. Et du coup, quand vous êtes arrivés en France, tu me parles du fromage. Est-ce qu'il y a d'autres aspects qui étaient compliqués ? Comment c'était pour trouver les produits ?

  • Speaker #1

    Trouver les produits, c'était très difficile. J'avais l'impression que je devais faire 56 000 épiceries, que je devais me mettre à genoux, que je demandais des questions, puis qu'on me regardait si j'étais une extraterrestre. La levure maltaise, quoi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ? Mais le tofu, ce machin au soja, là ? Et puis là, il m'amène dans l'épicerie sec. Je suis comme, pourquoi il m'amène dans l'épicerie sec si j'ai demandé pour du tofu ? Puis là, je vois un truc sous vide, là, pas au frais. Je suis comme, c'est quoi ça ? Alors que chez nous, au Canada, l'étalage est gros comme les yaourts. Tu as toutes les saveurs, les fermetés, les marques. Du coup, là, quand je suis arrivée, j'ai trouvé ça très, très difficile.

  • Speaker #0

    Oui, vous avez plus de... de marques, de variétés différentes, de saveurs, d'art matisé, tout ça, de préparation.

  • Speaker #1

    Je te avouais qu'on a été quelques fois en Allemagne pour aller chercher des produits et revenir.

  • Speaker #0

    Ça, je viens de croire, oui. Mais bon, tu disais aussi, du coup, quand on a papoté avant, que niveau fruits et légumes, c'était quand même beaucoup plus compliqué qu'en France.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. À Montréal, pour être honnête, tout au Canada, il n'y a pas beaucoup de fruits et légumes, ils ne goûtent vraiment pas bon. Donc,

  • Speaker #0

    il faut que tu l'os.

  • Speaker #1

    Moi, je faisais une heure de métro, de transport en commun pour aller chercher mes fruits et légumes. Une heure aller, une heure retour avec mon petit caddie. Je galérais bien dans le métro, mais je ne pouvais pas m'alimenter d'une autre part que des fruits et légumes qui venaient, oui, oui, de France. Je sais, je sais.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est horrible. L'empreinte carbone est horrible.

  • Speaker #0

    Donc de France, carrément ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de Paris, de Rungis. Mais c'était la seule façon dont je pouvais avoir du plaisir à manger Moi acheter des tomates 20 euros le kilo qui goûtent l'eau ça me fait chier Parce qu'au moins Il peut être 30 euros le kilo mais il goûte bon C'est mieux

  • Speaker #0

    Ok Tu disais que ta mère était passée vegan aussi très rapidement Est-ce qu'elle a eu du mal aussi Peut-être au côté famille D'une autre génération Comment ça s'est passé de son côté à elle ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr une autre génération, elle a eu des tensions avec la famille. Des gens qui comprenaient pas. Surtout que ma mère a toujours eu un peu des problèmes alimentaires. Elle a toujours surveillé son poids. Donc là, on prenait comme si c'était devenu une paranoïa. Qu'elle était tombée dans ce truc extrême, tu vois. Ils avaient peur. Les carences. Alors que pour moi, il n'y avait aucun problème. Mais ma mère, ça a été plus difficile au niveau de la famille. Puis même les amis. On dirait... Ils se disent, ben, c'est pas grave, tu mangeras le poisson. Tu vois, on va au restaurant, ils choisissent le truc le plus carné possible et inimaginable. J'ai même dû écrire à ses amis et lui dire, ben écoutez, on est à Montréal, regardez sur Apica ou au moins choisissez un restaurant qui est vegan friendly, pas nécessairement full vegan. Mais même à ça, il y a tellement de restaurants full vegan à Montréal, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    De ne pas aller dans... Ouais.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus difficile pour les vieilles générations.

  • Speaker #0

    Il faut se faire accéder. Ça fait 40 ans qu'on a telles habitudes d'aller dans tel restaurant, de manger telle chose, que du coup, quand tu changes les habitudes-là, les autres sont en mode, tu fais quoi là en fait ? T'étais pas comme ça avant, donc qu'est-ce qui s'est passé ? Alors que quand t'es plus jeune, tu te dis, ok, c'est le temps de s'imposer, peut-être que tu vois les nouvelles idées, etc.

  • Speaker #1

    Comme là, ça fait presque 10 ans, franchement, la famille s'y fait. Ils ont leur propre... Instaurer les routines, tu vois. Quand ils l'invitent à la maison, ils lui disent bien avant, s'il lui fait part du repas, s'ils ne sont pas capables de lui préparer quelque chose, ils lui disent, amène-toi quelque chose pour que ça puisse s'intégrer facilement, tu vois. Du coup, souvent, elle m'appelle et me dit, Valérie, quels 7 ans que je fais ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu lui envoies ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Quand elle vient ici, honnêtement, elle revient avec son petit stock congelé. On serre les fesses toujours à la douane. Ça passe.

  • Speaker #0

    Ça va, ce n'est pas de la viande. Oui, exactement. Raconte-moi ton parcours pro. Parce que tu étais dans la finance à Montréal. Et quand vous avez déménagé en France, tu as changé, tu fais un métier manuel, artisanal. Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est quand même assez drôle. Je travaillais en finances pour vraiment les gros méchants loups, l'investissement. C'est vraiment ce qu'il y a de pire. Je prenais l'argent des pauvres pour leur donner aux plus riches. Puis franchement, ça commençait à me creuser un énorme...

  • Speaker #0

    Malette. Ouais,

  • Speaker #1

    malette dans l'estomac. J'avais un poids, je n'étais pas bien avec ça. D'ailleurs, la personne pour laquelle je travaillais à ce moment-là, c'est elle qui m'a forcé à écouter La santé dans l'assiette, Forks Over Knives.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a... a amené à faire une grosse dépression, un gros burn-out. Et puis pendant mon burn-out, tout ce que j'avais envie de faire, je venais juste de devenir végane. Donc là, évidemment, vu que je venais juste de devenir végane, j'étais en mode, je veux juste cuisiner. Puis ça m'a réveillée un peu sur le fait que, en fait, tout ce que j'avais envie de faire, c'était de cuisiner. Et puis, je suis quand même retournée au travail après ça, mais beaucoup plus plaisablement en me disant que j'avais un but qui était d'arrêter. Et puis de m'ouvrir mon entreprise Je savais pas encore quoi Mais je savais qu'il fallait que ça soit en alimentation Je savais qu'il fallait que ça soit engagé Quelque chose par rapport au véganisme Mais je savais pas encore quoi Donc là tu m'as dit que

  • Speaker #0

    Tu sentais que t'avais besoin de cuisiner Que c'est ça qui te faisait plaisir Mais du coup est-ce que avant, pendant ton adolescence Est-ce que t'aimais cuisiner ou est-ce que c'est parce que t'es devenue végane Que t'as aimé cuisiner ?

  • Speaker #1

    J'étais une petite fille Pourrigatée en nourriture Ma mère me cuisinait tout le temps Du coup... Moi, quand je suis partie en appartement à 18 ans, qu'il n'y avait plus de maman pour me cuisiner mes bons petits plats, je suis tombée dans... Je ne cuisinais pas du tout, en fait. J'allais acheter le fast-food. Le fast-food que ma mère m'interdisait. Bien, pas qu'elle m'interdisait. On avait le droit, une fois de temps en temps. Mais je ne sais pas pourquoi, à force de manger tellement de healthy food, j'avais trop hâte de manger de la fast-food. Donc, j'ai mangé ça. Jusqu'à temps que je devienne végane. J'avoue, je... Je commençais à avoir des problèmes avec mon poids aussi. Je commençais à me trouver pas belle. Manger du fast-food, nécessairement, ça a un impact sur toi.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Du coup, quand je suis devenue végane, j'ai beaucoup perdu de poids. Ça m'a vraiment aidée, nécessairement. Du coup, ça m'a aidée aussi à continuer. Je me suis dit, c'est bon, je suis dans le bon chemin, là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas automatique. Je veux dire, c'est pas parce qu'on devient végane qu'on va perdre du poids. Mais effectivement, comme tu le disais...

  • Speaker #1

    Moi, vu que je suis passée de vraiment fast-food à végane, rien de transformé. À ce moment-là, je ne savais même pas qu'il y avait des alternatives à la viande, tu vois. Je faisais absolument tout. C'était beaucoup au tout début. J'avais l'impression de, tu sais, tout faire. Le pain, la viande, le fromage, la crêpe. Ah,

  • Speaker #0

    tu faisais tout ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ouais. J'ai vraiment, je te l'ai dit, je suis intense.

  • Speaker #0

    Effectivement, là, je comprends tout à fait. Tu as voulu faire quelque chose de tes... proprement, la cuisine et tout. Comment est-ce qu'après le switch, vous avez vous êtes venue en France, est-ce que c'était déjà en tête avant de partir ? Qu'est-ce que c'était ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai quitté mon emploi, j'ai déménagé chez ma mère pendant trois mois, le temps qu'on puisse partir en France, mais je savais déjà, une fois que j'avais quitté mon emploi, je savais que je voulais faire quelque chose sur le véganisme. En arriver en France, ça me prit un an pour comprendre ce que je voulais faire mais pas très longtemps, il faut être honnête, parce que je suis arrivée en France. Il n'y avait aucune alternative à la viande. Donc là, je me suis dit, ça y est, c'est vraiment là-dedans qu'il faut que je me lance. Il y a vraiment une possibilité dans le marché. Il n'y a personne. C'est le moment.

  • Speaker #0

    Et en partant, est-ce que tu avais déjà cette idée dans la tête ? Tu t'es dit, je vais lancer un truc moi-même dans la viande ? Ou est-ce que c'est vraiment en France que tu as vu qu'il y avait une opportunité ? Oui, c'est vraiment en France que j'ai vu l'opportunité. Donc, tu partais du Canada sans vraiment trop savoir ce que tu allais faire ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas m'ouvrir un restaurant parce que c'est beaucoup de travail. C'est les horaires que je n'aime pas, le soir et les week-ends. Moi, j'aime bien avoir le soir et mes week-ends libres. Du coup, là, un restaurant, c'était comme non. Après ça, je me suis dit peut-être catering, peut-être que je pourrais faire traiteur, faire des formations ou consulting. Je vacillais autour de ça. Jusqu'à temps que je me suis dit, ben ouais vraiment, il y a une place dans le marché à saisir et je vais me lancer pour la viande végétale, let's go !

  • Speaker #0

    Ok, pourquoi est-ce que tu as choisi le sédan comme base de tes produits ?

  • Speaker #1

    Ça s'est fait totalement naturellement parce que moi j'aime ça, c'est hyper protéiné, les valeurs nutritionnelles sont exceptionnelles, c'est quelque chose que moi j'ai envie d'avoir dans mon alimentation.

  • Speaker #0

    de façon hebdomadaire donc je me suis dit que si moi je voulais forcément d'autres personnes voulaient puis en fait ça me tentait pas de m'en aller vers quelque chose de transformé j'aime pas les choses transformées donc je me suis lancée vraiment là-dedans en me disant que

  • Speaker #1

    pas trop réfléchir pour moi ça me semblait naturel de voir que c'était ça me fait rire ce que tu dis moi je voulais ça donc les autres aussi voulaient c'est un peu le truc au dos mouillé je sens qu'il y a une demande euh hum hum Donc tes produits sont à base de gluten Parce que le sétan c'est du gluten de blé Ce qui peut parfois un petit peu diviser Est-ce que tu ressens un petit peu de méfiance à ce niveau-là ? Comment est-ce que les personnes le prennent ? Et comment est-ce que tu expliques pour assurer à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    De moins en moins je trouve Drôlement je trouve qu'au Québec On me jugeait beaucoup plus là-dessus Ok qu'en France.

  • Speaker #1

    Est-ce que le marché du sangluté n'était peut-être plus développé qu'en France ?

  • Speaker #0

    Je pense. Ou peut-être qu'il était plus développé à ce moment-là. Et que quand je suis arrivée en France, cette espèce de mode, si je peux dire, elle était en train de terminer, tu vois. Franchement, c'est quelque chose que j'ai pas trop lutté pour. Certaines personnes me font la remarque. Mais Jordi, est-ce que tu es vraiment maladie coélac ? Oui, voilà. Tu es vraiment juste intolérant au gluten ? Oui.

  • Speaker #1

    Explique-moi du coup un petit peu, parce que voilà, comment est-ce qu'on fait si on a du coup, voilà, intolérance, la maladie coélac, enfin voilà.

  • Speaker #0

    La maladie coélac, tu ne pourrais vraiment pas goûter à mes produits. Voilà, OK. Ce serait bien dommage. Je suis désolée pour toi parce que ça a l'air d'être un enfer au quotidien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, si tu es intolérant au gluten, la plupart du temps, c'est parce que tu te nourris de mauvaises qualités de gluten. Tu manges des... La farine qui est blanche, pas de complète. Si tu manges des pâtes barillades tous les jours, par exemple, que tu manges du pain de mie, des pains plein de gluten, c'est sûr. Et forcément, tu vas développer un intérêt. Ton corps va te dire stop, j'en ai marre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est parce que le gluten utilisé est de mauvaise qualité.

  • Speaker #0

    Exactement. Il n'est pas digestif.

  • Speaker #1

    Il est très transformé et du coup, le corps réagit un petit peu.

  • Speaker #0

    Ma protéine de blé, mon gluten de blé, en fait, je le pétris tellement que je casse le gluten et il devient digeste. Mais vraiment, il faut le travailler d'une force. Si je le faisais à la main, je pense que pour pétrir une pâte, ça pourrait me prendre peut-être une heure. Alors que là, avec ma machine, je peux le faire pendant 30 minutes, ma machine. On s'entend, c'est un pétrisseur. C'est un gros pétrisseur. Ce n'est pas R2D2. Moi, souvent, quand quelqu'un me dit que j'ai une intolérance au gluten, je dis, écoute, si tu es capable, je ne veux pas te forcer non plus, goûte un tout petit morceau. Puis si demain, tu te sens bien, tu sauras que tu pourras en manger plus. Souvent, les gens me disent, tu as bien fait Valérie, j'ai essayé et ça s'est super bien passé, je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand tu m'as dit ça, j'étais assez étonné en fait. Parce que pour moi, c'est vrai que soit tu le tolères, soit tu ne le tolérais pas. C'est fou. C'est curieux, mais je te fais confiance. Tu maîtrises ton sujet. Il faut bien choisir la provenance de ses aliments.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est sûr qu'il y a toujours des nuances.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Faire une généralité. Exactement. Tester. Ok. Comment est-ce que tu as appris à faire ce que tu fais ? La viande végétale ? Le gluten, le pétri, est-ce que c'était autodidacte ? Est-ce que tu t'es formée ? Comment est-ce que t'as fait ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'ai acheté une tonne de livres véganes. Je peux même vous dire celui qui m'a vraiment, vraiment aidée. C'est le livre de Isa Chandra Moskowitz qui s'appelle The Vegan Holiday Cookbook, que je trouve génial parce que c'est tout sur des occasions. Moi, j'aime bien cuisiner pour des occasions. Du coup, là-dedans, il y avait pas mal de ces temps. Et puis, en vrai, j'ai commencé par ma faucisse américaine. Déjà, les saucisses, à Hot Dog, chez nous, c'est quelque chose qui est extrêmement... process. C'est ultra transformé. Mais ça fait partie de notre culture et notre quotidien. C'est quelque chose que je mange, j'aime très souvent. Et puis maintenant, quand j'ai réussi à faire celle-ci, je me suis dit, je pourrais peut-être en faire d'autres. Et puis, l'idée est un peu partie de ça. Je me suis dit, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le porc, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le poulet, peut-être que je pourrais essayer de... de faire un peu comme le bœuf. En fait, c'est vraiment partie de ça. J'ai compris un peu la chimie en arrière du 7 ans, comment ça fonctionnait assez rapidement. Je me suis lancée, franchement, dans mes premiers essais. Je réussissais très bien. Moi, la R&D, je n'en ai pas eu beaucoup besoin.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu te dis « Ok, là, c'est bon, j'ai atteint le produit final tel que je le veux. » Je ne sais pas, est-ce que tu as dû peut-être ajuster les recettes ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, ce n'est jamais parfait. J'ai toujours envie d'ajuster mes recettes. Mais je pense que quand je mange un plat et que je me dis « Ah ouais, ouais, ouais, là, ça coche toutes les casas » , je suis comme « Ok, il est prêt, c'est bon » .

  • Speaker #1

    Et d'où vient le nom « Veggie » d'Elie ?

  • Speaker #0

    Alors, Veggie, qui veut dire… Ben, vegetables, les légumes, mais aussi qui veut dire englobe les personnes étant végétariennes ou végétaliennes. Oui. Et puis, délit vient de délicatesen. Délicatesen, c'est un petit épicerie typiquement qu'on retrouverait dans les pays anglo-saxons. Donc, je voulais quand même garder un peu cet esprit-là parce que je suis quand même, je viens de là. Et puis, c'est une épicerie qui est de proximité où on peut trouver des choses d'appoint, la charcuterie. Des olives. En fait, c'est un peu la place comme pour l'apéro. Je trouvais ça cool. Il y avait vraiment un côté en plus boucherie derrière cette espèce de petite délicatesse. Je trouvais sympa. Ça faisait un peu délicieux à la fois.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être interprété de différentes façons. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu es toute seule à la production. À quoi ressemble une semaine type dans ton labo ?

  • Speaker #0

    Une semaine type dans mon labo ? Donc, lundi, je prends tous mes courriels, je vérifie toutes mes commandes, je me mets en place et puis j'attaque la production. La production, c'est normalement lundi, mardi, pendant les gros temps à Noël, c'est lundi, mardi, mercredi et des fois même jeudi. Et puis après, j'ai toujours une journée ou deux journées, dépendamment de combien de commandes que j'ai, les quantités, pour tout mettre sous vide. Sous vide, c'est une partie très, très longue de mon travail qui me saoule.

  • Speaker #1

    mais que je ne peux pas faire autrement j'ai assisté hier un petit peu à la mise sous vide donc voilà c'est très long tu prends les produits, tu les mets bien en forme tu les mets dans ton sachet tu fermes le sachet pour le mettre sous vide tu mets la petite étiquette à la main c'est très artisanal vraiment à la main parce que c'est ce qui coûte le moins cher pour pas que tes produits deviennent trop chers il y a une petite partie manutention que j'imagine que ce n'est pas ton coeur de métier qui est nécessaire il

  • Speaker #0

    y a la partie livraison soit que je le mette dans des cartons étiquetés pour que ça parte à travers la France via CronoFresh, ou sinon, c'est moi qui vais livrer en vrai. Malheureusement, je ne fais pas toute la France, je ne fais que Grenoble.

  • Speaker #1

    Donc du coup, qui sont tes clients principaux ?

  • Speaker #0

    Je travaille encore avec des particuliers, mais vraiment de moins en moins. Mon but étant vraiment de travailler avec... les professionnels, mais j'avoue, je me suis attachée à ma clientèle, puis il y a certains clients que je ne peux pas dire non. Mais oui, typiquement, ça peut être des traiteurs, des restaurants, des épiceries, beaucoup d'épiceries, des épiceries en ligne. En fait, vraiment, j'ai pas mal de tout. Oui.

  • Speaker #1

    Donc, tu es dans une chaîne ou dans un seul magasin de boulangerie ? Non, là,

  • Speaker #0

    maintenant, avec la talemellerie, je suis dans cette chaîne à Grenoble qui est cette talemellerie. Je les aide à développer vraiment le côté vegan, végétal chez eux. Ils sont super sympas. Ça me fait vraiment plaisir. En fait, j'aime beaucoup cette partie de mon travail qui est un peu d'accompagner. Ça sort un petit peu de...

  • Speaker #1

    ma robotisation de faire là t'es plus toute seule tu sors un peu de ton lapin tu expliques ta passion voilà tes conseils et tout c'est vrai que ça doit être sympa aussi parce que j'imagine que t'es toute la journée toute seule à faire tes produits donc ça doit être cool pour toi ouais exactement de sortir un peu de partager ma passion comme tu dis c'est cool donc du coup t'as cette chaîne là t'es dans certaines épiceries du coup t'es disponible aussi chez Official Vegan Shop ouais t'es à tout début merci Official Vegan Shop Ok, du coup, tu dirais combien de ton pourcentage de pro versus de particulier à l'heure actuelle ?

  • Speaker #0

    Ouais, là, on est vraiment vacillés. On est 90% professionnels, 10% particuliers.

  • Speaker #1

    Et au début, tu étais plus vers les...

  • Speaker #0

    90% particuliers et 10% professionnels. Donc, ça a changé au fil des années. Ben, j'ai commencé une semaine avant le COVID. Ah oui.

  • Speaker #1

    Du coup,

  • Speaker #0

    mon idée de travailler avec le professionnel a pris un peu le bord.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, ok. Ça s'est amélioré après le Covid où tu as pu développer la partie pro.

  • Speaker #0

    Du coup, le Covid m'a quand même aidé aussi parce que les gens étaient beaucoup plus consciencieux. Ça m'a aidé à aller chercher des professionnels qui peut-être n'étaient pas ouverts d'esprit avant le Covid.

  • Speaker #1

    Ça a été en mode, on va aller voir les petits producteurs, on va les soutenir. Tout les trucs sont fermés. Ça a été aussi un point positif. Exact. Combien de kilos par semaine est-ce que tu fais en général ? Je sais qu'il y a des grosses semaines comme avant Noël parce que tu fais des pièces un peu spéciales Noël, des grosses pièces qu'on peut manger en famille. Dis-moi un petit peu de tes productions.

  • Speaker #0

    J'ai deux grosses périodes, Noël et avril. Pour Pâques, c'est vraiment des grosses périodes où je peux attendre jusqu'à 140 kilos par semaine. Là, je dois tout donner. quand c'est du 140 kilos par semaine je donne tout mon âme tout, tout, j'ai pas une seconde à moi c'est intense là l'été je peux avoir du 15 kilos par semaine et t'as le temps de faire des interviews j'ai le temps de faire des interviews donc ça va être petit beaucoup mais je te dirais qu'en moyenne si on regroupe à travers toute l'année je devrais avoir environ 50-60 kilos par semaine ce

  • Speaker #1

    qui me permet de vivre correctement ça te permet d'avoir une bonne balance entre Tu as suffisamment de travail pour en vivre sans que ce soit trop toute la journée. Exactement. Est-ce que c'est difficile de te sourcer localement pour tes ingrédients, pour tes produits ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je vais me sourcer localement le plus que possible. Comme les champignons sont du coin, les betteraves viennent de moins de 100 km de chez moi. Mon exemple principal, le gluten est impossible à trouver en France. Que ce soit en bio ou... en pas bio, c'est impossible. Du coup, ça, ça fait un peu chier. Je dois avouer, j'aimerais vraiment ça, avoir du gluten de blé français. Mais ça n'existe pas. J'aimerais bien... J'aimerais bien essayer de trouver quelqu'un. Si quelqu'un entend mon cri à l'aide, aidez-moi.

  • Speaker #1

    Donc, du gluten de blé français. Le tien vient...

  • Speaker #0

    Le mien vient d'Italie.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas... T'es à côté de l'Italie.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas très loin. J'ai été la fin de semaine dernière, ça me prend deux heures et demie en voiture.

  • Speaker #1

    C'est à côté. Mais oui, effectivement, je pense que c'est bien quand tout est fait en France.

  • Speaker #0

    Par exemple, il y a d'autres choses. J'utilise beaucoup le paprika fumé. Le paprika fumé, ça ne se trouve pas en France. Ou très, très peu. Du coup, je prends d'Espagne. C'est des choses que j'aimerais bien. Oui,

  • Speaker #1

    après tu fais ce que tu peux Si ça n'existe pas, tu ne peux pas

  • Speaker #0

    Demain on me donne une grosse somme d'argent Je pense que je planterai plein de piments J'achèterai un gros smoker Et je le ferai moi-même Le paprika fumé J'aimerais bien faire pousser mes propres betteraves Mon propre ail, mes propres oignons Mes propres carottes Uniquement pour ma production

  • Speaker #1

    Le kiff ultime Ok, donc il y a des petites Un peu compliquées Mais tu fais au mieux

  • Speaker #0

    Je fais au mieux, exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Quels sont les défis concrets du modèle artisanal aujourd'hui que toi, tu peux rencontrer au quotidien ? Les plus gros freins que tu peux avoir pour le développement de Veggie Daily ?

  • Speaker #0

    Déjà, vu que mes produits sont réfrigérés, le transport réfrigéré est un énorme frein. Énorme frein parce que Chrono Fresh, ils ont le monopole. Et puis, ils font des prix qui sont dérisoires.

  • Speaker #1

    Non. Je ne crois pas que ce soit ce mot-là. Dérisoire.

  • Speaker #0

    Dérisoire,

  • Speaker #1

    ça veut dire petit.

  • Speaker #0

    Ah non, non, non, c'est tout le contraire. Abusif. Abusif. Ah oui.

  • Speaker #1

    Dérisoire, ça veut dire que c'est pas grand-chose. Ah,

  • Speaker #0

    bon, on ne chante plus. Ah, ouais, ouais. Parce que non, non, non, non, non, il me charge. Pin-up, pin-up. couche de la peau du cul. À chaque fois, quand je reçois la facture, je fais...

  • Speaker #1

    Oui. Donc, il n'y a pas d'autres transporteurs pour du frais ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est que en palette.

  • Speaker #1

    Ah oui. Et là,

  • Speaker #0

    il faut que tu aies assez de clients qui vont t'acheter en palette.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, soit tu passes un peu par la partie particulière, donc c'est des petites quantités. Oui,

  • Speaker #0

    de 30 kilos.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement. Je ne suis pas en train de prendre de fraîche. Sinon, après, c'est des grosses quantités. Donc, on palette et là, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Puis là, il faut que j'ai assez de clients pour que ça soit rentable.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça fait combien une palette de kilos, par exemple ?

  • Speaker #0

    Une palette, c'est environ entre 100 ou 200 kilos. Ça dépend.

  • Speaker #1

    100, 200 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est…

  • Speaker #0

    Disons 150 pour trancher la poire en deux.

  • Speaker #1

    Donc, tu peux faire ça une fois à Noël, quoi.

  • Speaker #0

    On va dire…

  • Speaker #1

    Voilà. Et encore, il faut que ça aille au même endroit. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Donc, un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Un peu compliqué, exactement. Ça, c'est un énorme frein, je dois l'avouer. Vraiment, si on pouvait régler cette situation, je pense que je pourrais avoir beaucoup plus de trésorerie.

  • Speaker #1

    Oui, tu as une bonne partie qui part, donc la livraison fraîche. Donc ça, c'est un gros point négatif. Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Après, de mettre à une échelle. C'est-à-dire que moi, je fais un produit artisanal. Au tout début, j'avais l'impression que je n'avais pas besoin d'un gros pétrisseur, que je n'avais pas besoin. Mettre à l'échelle, c'est un autre challenge. Le four, tous les équipements qui viennent avec, la chambre froide, tout ça, tout ça. C'est toutes des choses que, quand j'ai commencé, étaient difficiles à concevoir, qui ont été un peu un frein. Parce que personne n'a fait ça, à part moi. Très peu, en tout cas. J'ai bien cherché des gens qui faisaient du 7 ans quand je me suis lancée, puis il n'y en avait pas. Du coup, je n'avais aucun modèle. qui demandaient qu'est-ce que je vais avoir besoin, c'était tout par rapport à moi, qu'est-ce que je fais. Honnêtement, j'ai un petit Magimix Cook Expert, puis j'imaginais que j'allais être capable de faire tout dans le Magimix Cook Expert, qui est comme gros, c'est trois litres, quoi.

  • Speaker #1

    En fait, tu as commencé du coup à petit, tu t'es dit, en fait, ça va le faire, je vais faire... chez moi comme ce que je fais pour moi. Oui, exactement. Tu te rends compte vite que...

  • Speaker #0

    Tu te rends compte vite que ton frigo personnel, tu ne peux même pas l'utiliser pour le professionnel, qu'il faut que tu achètes un frigo, puis après ça, un congélateur, après ça, une salade de repos. Oui, tu as tous les trucs que tu n'avais pas forcément pensé au début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais fait une petite, je ne sais pas, je ne sais pas comment ça s'appelle, peut-être un... Oui,

  • Speaker #0

    un prévisionnel. Oui, voilà,

  • Speaker #1

    d'OK, qu'est-ce que je vais avoir besoin et tout.

  • Speaker #0

    Je l'ai fait avec quelqu'un de la chambre des métiers de l'artisanat, mais comme eux, ils n'avaient pas plus idée de ce qu'ils me... me fallait comme équipement. Du coup, il se disait, tu sais, il n'y a personne qui me corrigeait vraiment. Enfin quoi, je me suis un peu lancée dans le vide.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, donc tu as dû t'ajuster au cours de route. OK, là, j'ai besoin de ça sans l'avoir imaginé avant.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, ouais. Est-ce que tu as d'autres trucs qui te viennent en tête ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, honnêtement. Les freins, après, c'est mental. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je fais ça bien ? est-ce que je vais être acceptée ? C'est plus mental par rapport à moi. C'est moi-même mon propre frein.

  • Speaker #1

    Oui, c'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de doutes envers moi-même, souvent.

  • Speaker #1

    Surtout quand tu entreprends, tu es tout seul. C'est normal. Après, il faut travailler dessus, effectivement. Mais au début, je pense que c'est évidemment normal. Est-ce que maintenant, tu te sens alignée entre tes valeurs, ton métier ? ton alimentation, est-ce que les trois piliers sont... Tu dirais que c'était...

  • Speaker #0

    Ah oui, récemment, je trouve que j'ai réussi à trouver l'équilibre parfait entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle, que je suis très fière d'où je suis rendue. Vraiment, je suis très, très, très contente. Je suis dans une bonne partie de ma vie, ma vie professionnelle, ma vie personnelle, tout va très bien. Donc oui, c'est un bel équilibre. Je suis contente de où je suis présentement.

  • Speaker #1

    OK. Donc, on continue sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Combien est-ce que tu as de produits ? Combien est-ce que tu as de viande ?

  • Speaker #0

    Si je ne me trompe pas, j'en ai 17 à ce jour.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas mal. C'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui. Puis, si je ne m'arrêtais pas, j'en aurais 57.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, tu aimes bien la partie créative un peu en mode, OK, je vais développer des nouvelles.

  • Speaker #0

    Vraiment ma partie préférée. Vos atténuatives. Oui, j'adore ça.

  • Speaker #1

    Et quels sont tes best-sellers ?

  • Speaker #0

    Le foulet, définitivement.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Le foulet best-seller, forever. Après, je te dirais best-seller, beaucoup le blanc de dingue. Les gens adorent le blanc de dingue. Ils sont dingues pour le blanc de dingue.

  • Speaker #1

    Donc là, vraiment la partie poulet d'Inde.

  • Speaker #0

    Mes larbons aussi font tabac. Drôlement, parce qu'il y a beaucoup de compétitions. Oui, oui, oui. L'art d'on,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu n'es pas la seule.

  • Speaker #0

    Oui, puis ça fonctionne feu de Dieu, franchement. Je suis toujours très surprise même. Parce que c'est vrai que mes larbons, ce n'est pas le produit qui est le plus... proche de la version animale. C'est-à-dire que mes concurrents qui sont dans l'ultra-transformé, ça va être beaucoup plus réaliste que moi. Je suis toujours surprise quand les gens me disent « C'est mon préféré, je suis comme « Ah ouais, vraiment ? » » Et le magret, ça fonctionne super bien à Noël. Le magret, c'est vraiment un carton plein.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu m'avais dit que tu avais certains produits que tu faisais presque exclusivement que pour les fêtes de fin d'année, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, donc les magrets, carrément, je fais quasiment juste... pour Noël et avril, pour Pâques. Le rôti de pabœuf aussi. C'est vraiment des produits festifs.

  • Speaker #1

    À partager, des grosses pièces.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres idées de produits que tu aimerais ?

  • Speaker #0

    Toujours là, je vous avoue. Peut-être que... J'espère que je m'avance pas trop. Aujourd'hui, on a goûté à mon pastrami. Et puis, je pense que ça va être mon petit nouveau quand je vais sortir. On va enlever un petit peu le coating, là, parce qu'il y avait un peu trop d'épices, mais on va voir. Il est vraiment proche d'être vendable, là. Puis en plus, c'est vraiment un produit qui me tient vraiment à cœur parce que le pastrami, ça fait vraiment partie de la culture montréalaise. C'est vraiment quelque chose que moi, je mangeais pratiquement toutes les semaines. D'ailleurs, avec mon homme, on allait souvent chez Schwartz pour manger un bon smoked meat, là. Ceux qui sont allés à Montréal, vous savez de quoi je parle. Le restaurant Schwartz C'est une institution à Montréal C'est le restaurant de Céline Dion Elle a même ouvert un à Paris Je devrais la contacter

  • Speaker #1

    Il n'y a rien de végétal là-bas Ah non,

  • Speaker #0

    mais ça serait vachement bien Qu'elle intègre mon pastrami Je ne crois plus, on verra la vidéo

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, tu as participé À Objectif Top Chef Pourquoi est-ce que tu as décidé De te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours eu une passion pour les compétitions culinaires. J'adore ça. Genre, même si c'était avant même d'être végane, quand j'étais carnée, c'était le truc. Je vais passer des heures à écouter ces émissions, puis à pleurer de joie, de toutes les émotions que je pouvais vivre. C'est d'ailleurs aussi quelque chose qui m'a fait réaliser qu'il fallait carrément que je m'en aille en alimentation. Mais depuis que j'étais en France, évidemment, je me suis mis aux coutumes françaises. Et Top Chef est devenue une de mes émissions préférées. J'adore vraiment. Et puis Objectif Top Chef, c'est la seule façon de rentrer dans Top Chef. J'avais vachement envie de savoir c'était quoi mon niveau. Parce que je n'ai jamais fait d'émission culinaire. Mais aussi, j'avais, et principalement, j'avais vraiment envie de faire découvrir... que l'alimentation végétale, elle peut être gourmande. Et puis, ça peut te faire plaisir. J'avais vraiment envie de changer l'image qu'on a de l'alimentation végétale parce que c'est vrai que souvent dans les épisodes de Top Chef, pas récemment, depuis les deux dernières années, j'avoue, ils ont beaucoup amené le véganisme. Mais avant ça, c'était vraiment, si c'était des plats sur le végétal, c'était vraiment des plats que sur le légume. Puis ça avait l'air quand même très délicieux, mais j'avoue que ça avait quand même l'air boring un peu. J'avais envie vraiment de leur montrer que tu peux t'égaler en mangeant vegan.

  • Speaker #1

    Avec des protéines, enfin pas que des légumes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'avoir un truc vraiment complet. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, je me suis pas mis trop de pression. J'allais où est-ce que j'allais. Mon but, en vrai, c'était pas d'aller à Top Chef. Je le savais bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que t'allais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui, je le savais. Parce que du coup,

  • Speaker #1

    c'est donc objectif Top Chef, c'est vraiment les... On va dire la phase de sélection pour après passer dans le programme principal Top Chef en prime time et tout. Donc là, c'était vraiment avant ça. C'était la phase de sélection un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça s'est super. Moi, j'ai adoré l'expérience. Je me suis sentie comme un petit poisson dans l'eau, franchement. Mais filmez-moi tous les jours.

  • Speaker #1

    Venez me filmer pendant que je fais de la cuisine. J'adore ça.

  • Speaker #0

    J'adore ça, vraiment, vraiment. J'adore ça. J'adore qu'on me donne des challenges. J'adore vraiment ça. C'était vraiment une expérience. Si c'était à refaire, je le ferais. Les yeux bandés, c'est ça ? Les yeux fermés ?

  • Speaker #1

    Oui, les yeux bandés, ça marche aussi. Les yeux fermés, on dit oui. T'inquiète, on t'a pardonné. OK. Donc, tu le referais, l'expérience ?

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment. C'est sûr que ça m'a amené beaucoup de positifs et beaucoup de négatifs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, est-ce que je le ferais différemment ? Je ne pense même pas. Maintenant, avec du recul, je ne pense même pas. Je me suis fait découvrir par beaucoup de personnes. J'ai gagné une tonne de followers grâce à ça. J'ai même des écoles qui sont venues me voir pour me demander que je les forme en végétal. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était hyper intéressant ça. Hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Donc ça, super, super cool. Mais je dois avouer qu'il y a eu une partie très négative qui m'a beaucoup... Je me suis renfermée beaucoup sur moi-même après. C'est-à-dire que j'ai vécu une vague de cyber-harcèlement et ce n'était pas par les fécitariens, les omnivores, c'était par ma propre communauté, les véganes. J'ai trouvé ça très difficile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi du coup ?

  • Speaker #0

    Dans le cadre d'Objectif Top Chef, on m'a demandé de goûter. Mais franchement, j'aurais goûté. C'est normal, tu es dans une compétition culinaire.

  • Speaker #1

    Pour juste mettre du contexte, tu dois faire... Tu as un challenge où tu dois faire un plat.

  • Speaker #0

    En fait, le premier challenge, tu fais ce que tu veux. Donc là, j'avais deux chefs étoilés qui venaient à la maison.

  • Speaker #1

    Qui sont venus ici. Tu leur as fait un plat 100% vegan.

  • Speaker #0

    100% vegan. Ce qu'on a mangé ce midi, quasiment.

  • Speaker #1

    Ah, c'était ça ? Oui,

  • Speaker #0

    du smoked meat. avec le pastrami, avec un fromage, une salade de choux. Nous, on l'a mangé en râpe. Là, je l'avais mis sur un beau petit pain de sec, tu vois. Et puis, ils ont été bluffés.

  • Speaker #1

    Ils ne savaient pas que c'était...

  • Speaker #0

    Non, c'était vraiment le challenge que je voulais donner. Ils ne savaient pas du tout que c'était vegan, pas végétal. Je leur ai montré une image où il y avait la vache. Je leur ai demandé de quelle partie de la vache. Ils se demandaient vachement parce qu'ils voyaient bien que c'était comme reconstitué. Puis, j'ai... Il y en a un qui a compris. J'avoue, j'étais en plein milieu de mon entrevue. Pendant qu'ils sont en train de goûter, j'ai juste à côté les agriculteurs qui sont en train de faucher. Du coup, j'ai dû arrêter l'entrevue. Eux, ils ont continué à goûter. Ils ont ouvert le sandwich. Ils ont regardé comment c'était constitué. Juan Arbelaz, il a tout de suite compris. Il était comme, OK. Je pense que je sais c'est quoi. Il n'a pas dit à l'autre. En plus, il voyait que sur mon... J'avais mon... Ton tablier. Ton tablier. Il envoyait le blé, tu vois. Ils avaient caché Veggie Daily, malheureusement. Mais il y avait le petit blé. Fait que lui, il avait comme compris. Il s'était dit, ah, OK, j'ai compris. Mais Johan Comte, lui, il n'avait rien compris. Mais ça m'a fait plaisir. À la fin, que je lui dise, ben, c'est pas dans la vache. C'est en bas. C'est le gazon. C'est l'herbe. C'est l'herbe. ces gens, ouais vous avez mangé des plantes là, que des plantes ils étaient sur le cul, c'était génial Du coup, là, ça, je savais que j'allais avoir des points, mais je savais que j'allais aller au prochain challenge. Le prochain challenge qu'ils m'ont donné, c'était... Tu as tous les ingrédients d'une quiche Lorraine, mais tu ne fais pas une quiche Lorraine. Qu'est-ce que tu fais ? Du coup, je me suis creusé la tête parce que les ingrédients d'une quiche Lorraine, ce n'est pas du tout... Pas du tout végan, non ?

  • Speaker #1

    J'imagine que tu en avais conscience avant d'y aller, que tu allais devoir... Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'espérais qu'ils allaient me donner un challenge qui a... qui allait me donner la possibilité de faire quelque chose de totalement vegan. Mais là, ce n'était pas possible. Donc,

  • Speaker #1

    dans ta tête, tu t'avais quand même, tu t'es dit, OK, ils savent que je suis vegan, ils savent mes valeurs, etc. Peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'ils vont être sympas et qu'ils vont mettre, voilà, soit tes produits, soit un autre truc pour que tu puisses cuisiner 100% vegan.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Sauf que ça n'a pas été le cas.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Donc, tu as eu, donc, pâte feuilletée ou pâte brisée.

  • Speaker #0

    Ouais, pâte brisée.

  • Speaker #1

    Pardon.

  • Speaker #0

    Lardons.

  • Speaker #1

    Oeuf.

  • Speaker #0

    Oeuf.

  • Speaker #1

    Lait. L'aigle Fromage Oh là là C'est la 14

  • Speaker #0

    c'est vrai que quand on y pense une quiche tu te dis ouais ça va mais en fait non c'est la cata ok donc t'as ça et là tu te dis ben moi je me dis bon ben on va faire un jamaïcan pie ok qu'est-ce que c'est un petit peu en fait j'ai pris la pâte brisée que j'ai fait moi-même c'est comme entre la pâte feuilletée puis la pâte brisée disons du coup là j'ai pu utiliser le beurre tu vois faire la pâte brisée comme il voulait mais dedans tu mets du curry mais à l'intérieur tu fais une farce normalement c'est avec du bœuf, mais moi je l'ai fait avec... avec des choux-fleurs et des noix de Grenoble que j'ai mélangées ensemble avec plein d'épices. J'ai broyé ça. J'ai fait une salsa. Je l'ai mis dedans. Puis, j'ai fait revenir les lardons. Mais je n'avais pas le choix de les utiliser, tu vois. Donc, je les ai mis quasiment qu'ils soient comme un accompagnement à ma farce végétale.

  • Speaker #1

    Pas à l'entrée. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Et puis, j'ai mis du fromage dedans parce qu'il fallait bien que je le mette à quelque part. Puis, c'est vrai qu'avec toutes les épices, ça donnait quand même un goût adouci. Et puis le jaune d'oeuf, je l'ai utilisé comme dorure dessus. Donc là, puis franchement, Philippe Itchebes, quand il a goûté, il m'a dit,

  • Speaker #1

    c'est quelle viande ça ! Mais il savait du coup qu'il y avait les lardons. Non,

  • Speaker #0

    Philippe Etchebes, lui, il n'avait pas vu tout quand je cuisinais. En fait, moi, j'étais dans une espèce de boîte noire.

  • Speaker #1

    Il goûte juste le résultat sans savoir.

  • Speaker #0

    Il savait me voir. Bon, il m'entendait parler. Donc, il savait bien que j'étais québécoise.

  • Speaker #1

    Et sans savoir le défi en mode, OK, tu as les ingrédients de la quiche Lorraine, tu dois faire autre chose. Ça, il ne savait pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'il savait c'était quoi. Parce qu'il aurait pu me dire, non, tu n'es pas. pas... Hors sujet ? Hors sujet, ouais. Hors thème, il aurait pu. Il savait très bien c'était quoi. Ok, d'accord. J'avais très, très peur, hein, parce qu'en plein milieu de Juan Arbelaz, c'était comme mon coach, il vient me voir et il me dit, mais là, t'es sûr que t'es sur les...

  • Speaker #1

    Ah, ok, donc vous avez votre coach et vous devez faire goûter à Philippe. Oui. Après, c'est lui qui donne le verdict.

  • Speaker #0

    J'avais très peur parce que Juan, il m'avait dit, non, mais t'es hors sujet, t'es hors C'est juste... Mais je suis comme... Vous m'avez dit de ne pas faire une quiche sereine et d'utiliser... Tu sais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Comme... Je suis désolée, mais non. Je suis sur le sujet, puis je l'ai été. Donc, j'ai gagné ce challenge-là. Et j'ai été dans l'autre challenge après.

  • Speaker #1

    Donc, t'as... OK, t'es contre. Exactement.

  • Speaker #0

    Puis l'autre challenge après, c'était... rôti du dimanche. Rôti de bœuf du dimanche. J'aurais bien essayé de leur dire est-ce que je pourrais essayer de... Mais non, non, non. Il faut vraiment que ça soit du bœuf. Ils étaient comme, tu peux essayer, mais tu peux être hors sujet aussi. Bon, écoute, je n'aurai pas le choix. Il va falloir que je travaille le bœuf. Je ne savais pas que j'allais être en équipe aussi. Du coup, là, en équipe, c'est encore plus difficile. Parce que lui, la personne avec qui j'étais, il voulait du archi-traditionnel. Moi, je voulais... Moi, en fait, dès qu'on m'a dit bœuf du dimanche, j'ai pensé tout de suite à mon bœuf à la citronnelle qu'on a parlé tantôt. Du coup, moi, je voulais m'en aller vers l'Asie. Lui,

  • Speaker #1

    il voulait patates,

  • Speaker #0

    carottes, tu vois, le bœuf avec le jus de viande, là, le truc nul. Mais, drôlement, j'ai pas été capable d'imposer mon choix, puis j'ai été éliminée. Du coup... Tout ça pour te dire que j'ai dû goûter à mes préparations. Pendant que c'était pour la quiche sereine, j'ai goûté au lardon, j'ai dit que c'était bon, j'ai goûté au bœuf et j'ai dit que c'était bon. Et puis là est venue une vague de haine sur les réseaux sociaux. Parce que j'ai goûté, j'ai dit que c'était bon, je n'étais plus végane, j'offusquais la communauté végane, alors que moi j'avais juste envie de faire rayonner la communauté végane. À partir de ce moment-là, je ne me suis plus considérée comme végane. J'ai arrêté de dire aux gens que j'étais végane. J'ai arrêté de faire des stories sur Insta, j'ai arrêté de parler, j'ai arrêté de publier. C'était un moment très, très, très difficile pour moi, en fait, de me faire insulter comme ça, de vivre. Puis c'était vraiment du cyberharcèlement. Les gens se sont mis en groupe, ils m'ont donné des mauvais reviews sur Facebook, sur Google, sur Insta. Ils écrivaient des mauvais commentaires sur tout. J'ai même pu comprendre qu'il y avait des gens qui sortaient des publications que j'avais faites en 2017 pour dire « Regarde, regarde, elle a dit qu'à Noël, elle avait mangé du fromage, elle n'est donc pas végane. » Tu vois, c'est genre… Je suis désolée, mais j'ai dédié ma vie à essayer de végétaliser le plus d'assiettes que possible. Donc déjà, on ne devrait pas me tirer vers le bas. « Si ça ne fait pas ton affaire, ferme ta gueule et passe à autre chose. » Ça m'a vraiment atteint. Vraiment profondément atteint. C'était très difficile.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine que ce n'est jamais une partie de tes...

  • Speaker #0

    J'ai trouvé que tu étais spectaire. J'ai eu l'impression que... J'ai même eu peur pendant un moment qu'il n'y allait pas avoir des gens qui allaient venir jeter des trucs sur ma maison. Parce que vraiment, c'était une haine. Une haine. haine envers moi. Je ne pouvais même pas croire que les gens pouvaient être autant haineux envers quelqu'un qui essaie de donner autant de positifs sur cette planète. J'ai trouvé ça vraiment injuste, vraiment plate. J'en sors à peine, puis ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Non, mais oui, je vois, je comprends et tout, et est-ce que c'est pas le fait que, du coup... C'est super que je pense qu'il y ait des vegans qui essayent d'aller dans ces genres de concours pour essayer de faire bouger les choses, qu'il y ait des candidats qui soient vegans et tout. Moi, je me rappelle, parce que je suis plus pâtisserie, donc je regardais Le Meilleur Pâtissier, et je me rappelle qu'il y a une année, il y avait une... Je crois que c'était en plus une Québécoise, si je ne dis pas de bêtises, qui était végane. Et du coup, elle essayait... Tu vois, quand Thierry lui dit, OK, vous allez me faire la revisite de la tarte aux pommes, tu vois. Elle, OK, elle essayait de le faire en version végane. Sauf que du coup en fait elle était vachement Déséquilibrée, elle partait pas du tout sur le même Basse que les autres tu vois parce que bah évidemment Tu vas pas retrouver le même goût,

  • Speaker #0

    enfin tu vois ça va être différent Et en plus ils vont pas te donner le beurre que tu veux Oui voilà Les marques que t'es habitué

  • Speaker #1

    Et du coup moi j'étais en mode ah mais c'est trop bien Tu vois je suis en mode bah vas-y go, bon elle a pas fait long feu Malheureusement Mais du coup je suis en mode ok c'est cool tu vois Bon même si évidemment Tu peux pas demander la même chose

  • Speaker #0

    tu vas pas avoir le même résultat final il faut le comprendre j'attends juste qu'on puisse faire une émission végane mais allez-y j'ai animatrice et juge et je participerai aussi mais voilà du coup je pense que c'est peut-être ça le truc de ok t'as

  • Speaker #1

    essayé effectivement t'as pas pu imposer ton choix d'avoir le truc 100% végane et du coup t'as dû te en fait je pense que ça t'as du te... rabaisser bien sûr entre gros guillemets ah ok bon bah je fais ce qu'on me demande tu vois il y a le truc de en fait

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Absolument. J'aurais bien aimé qu'on me donne un peu plus de liberté. Parce que, par exemple, j'aurais bien aimé qu'on me dise le rôti du dimanche, c'est un... Tu fais comme tu veux. Puis là, je t'aurais sorti un sétang du dimanche. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est dingue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je comprends. Moi aussi, je serais frustré. C'est trop dommage. On a une végane. Tu lui demandes de faire un truc tradit. qu'elle ne fait même plus, qu'elle ne mange même plus.

  • Speaker #0

    Franchement, quand tu regardes toute la saison, tu te dis, j'ai bien eu les deux seuls challenges carnés.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    ils ont fait exprès. J'ai empêché, tu me les aurais donnés à la fin. Quand tu as fait tes preuves,

  • Speaker #1

    tu vois, en version digitale et tout.

  • Speaker #0

    J'aurais attendu un peu plus longtemps, un peu plus tard dans la compétition pour me donner ce genre de challenge-là, parce qu'effectivement, si je veux rentrer à top chef, je dois maîtriser tout. Oui, oui, oui. et la viande, mais là, ils ne m'ont pas permis vraiment de...

  • Speaker #1

    de montrer le temps du métal j'avoue j'ai pas regardé j'ai pas suivi mais j'avoue que j'aurais été peut-être frustré aussi c'est trop dommage elle peut même pas faire le truc en version végétale après de là aller bien sûr insulter ou donner enfin propager de la haine effectivement c'est beaucoup trop mais ouais c'est bon mitigé comme expérience

  • Speaker #0

    Mitigé comme expérience, mais je décide de me souvenir que du positif. C'est ce que, dernièrement, j'ai appris. En fait, c'est ce que je me dis dernièrement, là. Vraiment, ça a débloqué à l'intérieur de moi un peu, là. Je vais essayer d'être plus présente, de revenir le rayon de soleil que je suis, puis pas de me laisser abattre par les mauvaises énergies des autres. Mais...

  • Speaker #1

    Ce qu'il faut faire, c'est du coup développer un concours 100% végétal. Tu sais que... Je l'ai en tête depuis hyper longtemps, le truc meilleur pâtissier. Moi, je suis vraiment côté sucré. Ouais. La version meilleur pâtissier sans vegan.

  • Speaker #0

    Quand tu consommes, toi, tu t'occupes de la partie sucrée, puis moi, du salé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je suis en mode, mais ce serait tellement bien, tu vois. C'est vraiment bien. Du coup, les gens qui regardent, ils disent, ah, OK, mais en fait, ma version traditionnelle, je lis la même chose. Ouais. Et puis, encore plus dans le sucré. Enfin, je veux dire,

  • Speaker #0

    c'est envisageable. Gordon Ramsay, il fait avec les Bush Brothers au

  • Speaker #1

    UK. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils ont fait une émission.

  • Speaker #1

    culinaire vegan et puis on est au UK on n'est pas en France là tu vois il faut venir en France parce que on a quand même ça crée traduit aussi au niveau sucré tu vois les recettes de grand-mère et tout que tu peux veganiser il y a d'ailleurs Aude de The Green Quest qui a fait un bon livre sur les recettes de grand-mère les recettes traduites tu les végétalises et en fait tu vois pas la différence exactement donc là en fait c'est invisible plus facile j'imagine que les versions où t'as la viande qui est en pièce principale et là bon bah Pour la cacher, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc du coup, point positif qu'on retient de cette expérience, c'est que tu as pu voir un petit peu de l'intérieur comment c'était, tu t'es fait découvrir par le grand public, tu as des écoles qui t'ont contacté pour que tu fasses du consulting un petit peu, en mode aide-nous à avoir notre part de végétal à la semaine. Exactement. Et donc tu bosses encore avec les écoles en ce moment ?

  • Speaker #0

    Oui, je bosse encore avec les écoles, ça se passe super bien. C'est une partie que j'adore beaucoup de mon boulot, l'accompagnement, donner des idées de recettes et tout. Puis en plus, vu que j'ai une cuisine professionnelle, je sais comment adapter les recettes à beaucoup. Parce qu'on s'entend que les restaurations collectives, c'est 700 personnes par jour, 700 enfants par jour. environ, il y en a que c'est 500, il y en a que c'est 1000 ça parie beaucoup c'est vraiment une partie de mon travail que j'adore j'adore vraiment donner au prochain mon savoir, d'ailleurs faudrait vraiment que je me mette à faire un livre de recettes parce que c'est vraiment une partie que je kiffe tu bosses sur le livre ? je commence, mais c'est comme le site web, j'arrive jamais à le finir il y a des projets oui,

  • Speaker #1

    on commence Merci que...

  • Speaker #0

    qui a terminé surtout quand tu bosses déjà toute la semaine et tout l'équilibre travail et puis vie personnelle des fois est un peu compliqué les projets j'arrive difficilement à les finir des fois mais comme

  • Speaker #1

    on dit quand on est son propre patron on est le pire patron du monde parce qu'on s'autorise des choses qu'on n'autoriserait jamais un supérieur exactement où est-ce que tu vois Veggie Daily dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Dans cinq ans, c'est difficile. J'espère que je travaillerai uniquement, 100 % avec les professionnels. J'espère que j'aurai réduit ma clientèle, c'est-à-dire que j'aurai cinq clients qui vont me rapporter tout. Ça, ça serait le kiff ultime, tu vois. Peut-être aussi que je me diversifierai. Oui, diversifierait, ça marche. Diversifierait. Oh là là. Et puis, parce que j'aimerais bien justement faire un peu plus d'accompagnement. J'aimerais bien peut-être donner des cours un peu de nutrition. J'aimerais faire un peu autre chose. Parce que c'est vrai que Védidélie, là, tout seul, j'ai l'impression d'être un peu un robot.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce que tu aimerais embaucher quelqu'un peut-être pour te...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Si le volume, bien sûr, permet de... D'avoir quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est vraiment, honnêtement, c'est le but. J'ai lancé le truc, puis qu'après, je puisse me dire, OK, bon, il y a quelqu'un qui va me remplacer. Moi, je peux passer à faire tout ce que j'ai toujours voulu faire. Justement, les projets que j'aimerais entreprendre, mais que des fois, je commence, mais que je n'arrive même pas à terminer parce que je suis toute seule à faire Veggie Daily. Donc, oui, je pense qu'on va s'en aller vers quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    OK. Et quelle est ta vision de l'avenir de la viande végétale en France ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question. Mais ça me réfléchit un peu.

  • Speaker #1

    C'est ça que tu m'as dit tout à l'heure en mode, si j'ai beaucoup de choses qui arrivent dans la tête, je dis, c'est une bonne question et je réfléchis.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, tu réfléchis.

  • Speaker #0

    Ben, c'est difficile à dire parce que je vois comme deux solutions. Je vois dans deux endroits où ça pourrait aller. Soit qu'on va aller vers du genre style Beyond Meat ultra transformé. C'est juste ça qu'il va y avoir. Il va y avoir plein de produits comme ça qui vont sortir. Puis on va continuer d'avoir des critiques parce que, bon, c'est quand même du ultra transformé. Ou soit qu'on va revoir un peu notre façon de faire, puis qu'on va aller vers une façon plus naturelle. Ce qui voudrait dire moins de grosses usines, mais plein de petites usines comme les miennes, qui feraient plus du travail artisanal. J'espère qu'on va aller vers l'option numéro deux. C'est vrai que je lutte énormément contre l'ultra transformé.

  • Speaker #1

    Ouais. Il y a aussi... Enfin, il y a l'ultra transformé. Après, il y a l'industriel, je veux dire, en général. Parce qu'il y a quand même pas mal d'industriels qui font du transformé, OK ? C'est pas non plus... Enfin, la compo est quand même assez clean. Mais après, c'est de l'industriel. C'est pas de l'artisanal, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. C'est sûr que, tu sais, des nuggets, que ce soit des nuggets animaux ou des nuggets végétaux, ça reste transformé. Mais après, il y a plein de produits qui... Tu peux pas nécessairement... Tu ne peux pas manger des nuggets animaux tous les jours.

  • Speaker #1

    On s'entend.

  • Speaker #0

    Du coup, il te faut quelque chose d'autre. C'est là que je trouve qu'il y a une lacune. Quand tu as envie d'avoir des protéines, de ne pas te casser la tête, mais que tu as envie que ça soit sain et gourmand, c'est limité là. On est vraiment limité. Mais il y avait du délit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es prête à satisfaire toute la demande qui va arriver ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute, j'aimerais bien, honnêtement. Ça serait vraiment le plus beau des cadeaux qu'on pourrait me faire. C'est qu'on me dise que j'explose, que la demande n'arrête pas. Ça serait un rêve devenu réalité, là, vraiment. Je cours après un peu ce rêve-là, je pense.

  • Speaker #1

    OK. Ben, écoute, c'est tout ce que je te souhaite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    On arrive à la dernière partie qui s'appelle le dernier croc.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    J'ai une... Quinzaine de questions pour toi, le but c'est que tu répondes le plus rapidement possible Ok Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #0

    Go Go,

  • Speaker #1

    ok L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    Vegan de mes placards, ben de l'ail Oui, désolé, mais indispensable, je ne peux pas vivre sans ail

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Mon plat végétal préféré de tous les temps, les burgers Burger,

  • Speaker #1

    ok, moi je te... Le plat à faire goûter à quelqu'un de non vegan ?

  • Speaker #0

    Bœuf bourguignon vegan

  • Speaker #1

    Ok, tu prends le tradition, tu le... Et en protéines, c'est du sétan, du coup ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Je pourrais le marquer avec des champignons, mais ça serait moins bon.

  • Speaker #1

    Tu ne serais pas rassasié pareil. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Puis vraiment, parce que je trouve que d'amener... Tu sais, les plats qui sont un peu... C'est d'Asie, d'Inde. C'est des plats qui sont un peu typiques de ce qu'on peut penser à de l'alimentation végétale. Je trouve que ce n'est pas ce qui va donner le « wow » à quelqu'un qui ne connaît pas du tout l'alimentation végétale. Alors là, tu lui fais goûter un bœuf bourguignon vegan. Je connais déjà en version garnie. Mais mon Dieu, c'est absolument exquis. Puis en plus, je me sens vraiment mieux maintenant que je l'ai mangé en version animale. Donc ça, pour moi, c'est vraiment... Et j'aime bien donner le plat vraiment de viandard à quelqu'un qui est viandard, mais en version végétale.

  • Speaker #1

    Et en plus, vu que c'est un plat en sauce, tu peux un peu, tu vois, « camoufler » , entre gros guillemets, bien sûr. Et en fait, on ne s'aperçoit pas que ce n'est pas du végétal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    que c'est du final plutôt tu noies la bête avec du vin je les saoule c'est ça le truc le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan

  • Speaker #0

    Écoute pas les autres. Surtout, écoute les autres qui te donnent du positif. Mais écoute pas les autres qui te donnent du négatif. Arrête. Écoute ton cœur. Fais comme toi et te sens. Va chercher de l'aide chez ceux qui t'amènent du positif. Puis, ne t'éloigne pas non plus de ceux qui t'amènent du négatif, mais ça rentre par une oreille et ça sort de l'autre. Voilà. Parce que tu vas en rencontrer beaucoup dans ton chemin, les gens. qui vont t'amener beaucoup de négatifs. Puis, il ne faut pas que tu te laisses... Il ne faut pas que ça te touche. C'est très facile à dire et très difficile à faire.

  • Speaker #1

    Donc, faire un peu le tri de, OK, ça, je prends vraiment à cœur parce que ça va m'aider. Et l'autre, OK, c'est un avis, j'entends, mais je ne prends pas forcément compte parce que je sais que ça ne va pas m'aider à avancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Le mythe le plus agaçant sur les véganes ?

  • Speaker #0

    Le soja, là. Oh là là, je suis vraiment écoeurée sur le soja, comme si genre... Je mangeais du soja du Brésil tous les jours. En plus, les carnés réalisent même pas que c'est eux qui mangent du soja du Brésil tous les jours à travers la viande qu'ils mangent. Ça, ça me saoule. Vraiment, ce mythe du soja. Ou quand je dis que je fais de la viande végétale, les gens sont comme, ah ouais, c'est machin au soja. Comme si je faisais que du tofu écrasé.

  • Speaker #1

    Attends, attends. Parce que là, ça me fait penser à un truc. On n'en a pas parlé. Mais du coup, tu utilises en principal du sédan. Mais tu mets aussi un petit peu de tofu.

  • Speaker #0

    Oui, je mets beaucoup de mes produits Donc voilà,

  • Speaker #1

    tu utilises aussi du tofu et du soja J'utilise aussi la sauce soja C'est pour dire qu'il n'y a pas que du seitan à l'intérieur de tes produits Et que ça te concerne aussi quand on parle de soja Oui,

  • Speaker #0

    exactement,

  • Speaker #1

    absolument Tu en utilises aussi Mais oui, ça va être de remettre un petit peu encore une fois les points sur l'île Que ceux qui consomment le plus de soja du Brésil qu'on s'entende Et même en général je pense, c'est les gens qui mangent de la viande Parce que les animaux sont nourris avec du soja du Brésil Qui déforeste etc Mais tu sais qu'il y a une loi en France Qui interdit de manger pour la consommation humaine Du soja qui provient d'un autre pays Et au GM aussi

  • Speaker #0

    Parce que je pense que ça doit passer pour l'Europe Par contre je pense qu'il y a une dérogation pour la Chine Parce que quand tu vas dans ton petite épicerie chinoise C'est toujours du tofu chinois Oui oui oui Je pense

  • Speaker #1

    Mais sinon globalement dans les épiceries bio et généralement c'est du soja de France toi du coup ton soja c'est je le prends chez Biocop et donc il vient du Soudouès aussi ou pas ? exactement ça fait du sens donc on ne prend pas du soja du Brésil le resto vegan que tu recommandes les yeux fermés ?

  • Speaker #0

    Gustavo à Grenoble même bien qu'ils n'ont pas de ma viande végétale à moi je dois l'avouer qu'à chaque fois que je vais là-bas c'est quand même un gros kiff je vais y aller

  • Speaker #1

    d'ici quelques jours pour goûter moi-même.

  • Speaker #0

    Ouais, tu me diras.

  • Speaker #1

    J'ai entendu parler que du bien de ce restaurant depuis très longtemps. Il a l'air d'être un peu une institution.

  • Speaker #0

    Il y a des petits accompagnements et tout. Donc à Grenoble,

  • Speaker #1

    Gustavo, on recommande. Quel est ton petit plaisir coupable en nourriture ?

  • Speaker #0

    Oui, en nourriture.

  • Speaker #1

    Je t'ai vu en mode, quel jeu ça ordonne ? La nourriture, Valérie, on reste focus nourriture.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, plaisir coupable. Ah oui, je dois avouer, moi, ça reste, je vais de l'Amérique du Nord, et puis moi, tout le sucre, mais pas le sucre en dessert, le sucre à boire. J'adore ça. Si le coca n'était pas mauvais pour la santé, j'en boirais tous les jours. J'adore ça. C'est vraiment le truc. Par contre, le coca, j'en bois plus quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu veux dire que tu étais accro quand même. Oui,

  • Speaker #0

    tout ce qui est liquide à boire, les jus, les boissons pétillantes, avec le sucre. Pas du tout,

  • Speaker #1

    tu bois tes 15 morceaux de sucre en deux minutes. Oui,

  • Speaker #0

    je sais que ce n'est vraiment pas bon pour moi, mais écoutons, je ne peux pas être parfait.

  • Speaker #1

    Tu as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Plus grande peur ? Mon dieu, c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Merci, merci. J'aime bien quand on me dit ça.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, ma plus grande peur, ma plus grande peur, ça pourrait... Ah oui, je sais, je sais, je sais, je sais, je sais, c'est quoi ma plus grande peur ? J'ai vraiment peur de l'échec. Très, très peur de l'échec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est vraiment... Oui, oui. C'est même un problème.

  • Speaker #1

    Et donc, est-ce qu'il y a un moment donné où tu te dis, ah, est-ce que... Enfin voilà, tu vois. est-ce que là avec VGD par exemple Est-ce que ça t'arrive encore où tu te dis, peut-être que j'ai fait tout ça et que finalement, ça ne m'a peut-être pas amené là où je voulais que ça m'amène ?

  • Speaker #0

    Absolument. Mais non, moi, je pensais qu'en deux semaines, j'étais rendu millionnaire.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc là, on est expectation versus… On n'est pas trop bien. Oui, tu avais peut-être une idée faussée.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je me suis beaucoup donnée. T'as toujours la peur de dire, mon Dieu, est-ce que j'ai fait tout ce travail-là pour, au final, rien. Est-ce que je ne me suis pas trompée ? Je n'aurais pas dû m'en aller dans quelque chose d'autre Comme je disais le consulting Est-ce que je n'aurais pas dû être nutritionniste ? Cette peur de l'échec est toujours derrière ma pensée

  • Speaker #1

    Et puis si tu dois devenir nutritionniste Tu seras nutritionniste ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'empêche ? Tu as 35 ans Si ça s'arrête demain, ce que je ne te souhaite pas Tu peux te reconvertir

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai

  • Speaker #1

    T'auras testé ça, t'auras kiffé, t'auras fait tes trucs.

  • Speaker #0

    Je t'arrive à rationaliser, tu vois, tout ça, tout ce que tu me dis. Mais ? Mais à l'intérieur de moi, j'ai toujours ce sentiment, cette peur, cette anxiété de ne pas réussir, de ne pas être aux attentes que je me suis faites. Ouais. Mais écoute, je rationalise.

  • Speaker #1

    T'as plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, mon Dieu, encore là, je pense que ça serait Vigideli, tu vois. Autant que c'est ma plus grande peur, c'est aussi ma plus grande fierté. C'est vraiment le couteau à double tranchante. Vraiment, je suis très, très fière de Vigideli, d'où je suis, de faire un métier hyper hors normes, d'être mon propre patron. Ça, c'est vraiment, je trouve ça super cool. Puis d'être proche de mes convictions, de les tenir, puis d'aller vers l'avant. Oui, je suis très fière de moi.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et enfin ? Qu'est-ce que tu aimerais que les gens retiennent de notre échange ?

  • Speaker #0

    J'aimerais que les gens retiennent que... Oh là là, tu me dis de faire ça très rapide, mais tu me poses de super bonnes questions à la toute fin.

  • Speaker #1

    C'est la dernière.

  • Speaker #0

    Oui, c'est la dernière. Écoute, que l'alimentation végétale est gourmande, qu'on peut le faire avec plaisir et que ce n'est pas besoin d'être transformé. qu'on peut s'alimenter de façon totalement naturelle tout en ayant du plaisir. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup Valérie pour cet échange. Également de m'avoir accueillie chez toi. Merci d'être venue. Vraiment. Ça fait longtemps que je devais venir. Effectivement, on n'habite pas à côté. C'est un long voyage. À l'autre bout de la France, il y a la diagonale du vide qui nous sépare. C'est assez compliqué. Mais voilà, je suis là. Et je n'ai pas besoin de préciser que tu es une... très grande cuisinière et que je me régale à chaque repas.

  • Speaker #0

    Ça me fait plaisir.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas dans le mood d'ouvrir un restaurant, mais peut-être qu'à un moment donné... Ça viendra peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'au final, je vais faire l'air comme ça, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà mentionné tout à l'heure, mais si les gens qui nous écoutent et qui nous regardent veulent trouver tes produits, où est-ce qu'on se les procure ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'Official Vegan Job, c'est vraiment sur ce sur. Après ça, à Grenoble, je fais la bonne pioche qui est en précommande tous les mois.

  • Speaker #1

    Donc c'est une épicerie ?

  • Speaker #0

    Une épicerie, oui, pardonnez-moi. Et puis il y a l'épicerie Montvrac aussi, qui ont tout le... tous mes produits là-bas. Alors là, ça fait sûr, ça fait sûr. Aussi à Grenoble. Ah,

  • Speaker #1

    donc deux épiceries à Grenoble.

  • Speaker #0

    Exactement. J'aimerais bien que ça soit aussi dans les épiceries un peu partout en France, mais malheureusement, c'est juste pas possible. J'ai fait la livraison moi-même, donc vous pouvez m'écrire, m'appeler, m'envoyer des signaux de fumée. Normalement, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Donc sur Instagram, on peut te contacter. Ouais. Donc le Veggie Daily sur Insta. Et donc là, on te dit, OK, on va faire notre petite sélection et tout. Et voilà, toi, tu fais aussi ça, voilà. Occasionnellement, on va dire, parce que ça te demande peut-être plus de temps que de faire pour les pros, vu que c'est des plus grosses quantités.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais écoute, j'ai beaucoup de difficultés. C'est ce que je voulais dire. Ouais.

  • Speaker #1

    Tu as du mal à dire non, donc effectivement.

  • Speaker #0

    Mais c'est surtout quand quelqu'un t'écrit pour vraiment faire la démarche d'avoir un de mes produits, c'est que tu dis que vraiment, il les veut. Donc, j'ai beaucoup de difficultés à dire non. Des fois, je vais être déplacée à la semaine d'après.

  • Speaker #1

    je vais dire ah là ça m'arrange pas mais la semaine prochaine je peux te le faire à moins que t'aies des contraintes c'est me dire ah j'ai une contrainte j'en ai besoin pour ce week-end je dis ok bon je vais te le faire quand même allez profite de ta toque et puis tu y vas quoi ouais exactement ok et bien écoutez merci à vous de nous avoir écouté ou regardé jusqu'au bout si l'épisode vous a plu n'hésitez pas à laisser 5 étoiles et un commentaire pour nous dire si vous avez déjà goûté les produits de Valérie ou si ça vous donne envie c'est un petit geste mais ça aide énormément le podcast à se faire connaître, à le développer. En tout cas, merci beaucoup Valérie. Et puis on se dit à très vite.

  • Speaker #0

    A très bientôt. Salut à tous.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes, mais c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience. Merci. pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. A bientôt !

Description

Fabriquer de la viande végétale... à la main ?

C'est le pari fou que relève Valérie depuis plusieurs années avec sa marque de viande végétale : Veggie Deli.


Dans cet épisode, je retrouve Valérie dans son jardin, assis sur l’herbe avec une vue incroyable sur les montagnes près de Grenoble.

On parle de son changement de vie, de la création de Veggie Deli et de tout ce que représente le fait de produire de la viande végétale de façon artisanale en France aujourd’hui.


Elle fabrique ses alternatives végétales à partir d’ingrédients simples et gère chaque étape elle-même : recettes, emballage, livraisons…


Au programme de l'épisode :

- Pourquoi elle a quitté la finance après un burn-out

- Le documentaire qui a déclenché sa transition alimentaire

- Comment elle a appris la cuisine végétale

- Pourquoi elle a lancé Veggie Deli et choisi de travailler le seitan

- Ce que signifie produire de la viande végétale de façon artisanale

- Les contraintes de l'artisanat au quotidien : matériel, logistique, transport frais, stocks...

- L’impact de Top Chef sur sa visibilité… et le cyberharcèlement qui a suivi

- Sa vision du futur


Cet épisode authentique et sans filtre avec Valérie rappelle qu'il est important de soutenir les artisan·e·s passioné·e·s qui font bouger les lignes ✨


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Merci à Valérie pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram.

Découvre (et commande) tous ses produits sur Official Vegan Shop.


Le document qui a aidé Valérie : La santé dans l'assiette



Épisode complémentaire : Similis carnés, c'est quoi le PROBLÈME ? Avec Florimond Peureux (épisode Comme un poisson dans l'eau)


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📅 Épisode tourné en août 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


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Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. À travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu as la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme de clout.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans un nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je t'emmène dans le Vercors, juste à côté de Grenoble, chez Valérie, alias Veggie Daily. Cette Québécoise d'origine s'est installée en France en 2017 et quelques années plus tard, elle décide de passer derrière les fourneaux pour fabriquer sa propre viande végétale artisanale. Depuis son atelier, elle imagine et façonne à la main des alternatives 100% vegan, sans conservateurs ni produits chimiques, à base de ses temps et d'ingrédients aussi locaux que possible. C'est tout un univers à découvrir, aussi gourmand qu'engagé. Dans cet épisode, on va parler de son parcours, de l'art de créer de la viande végétale, de son passage dans Objectif Top Chef et des défis quotidiens de l'artisanat vegan. Salut Valérie, comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Maxime, ça va super bien. Très heureuse de t'avoir chez moi, sous les pommiers.

  • Speaker #0

    Effectivement, on est en extérieur pour celles et ceux qui nous écoutent juste en audio et on a la vue sur les montagnes derrière Valérie, c'est vraiment magnifique. J'adore ce paysage, franchement c'est super.

  • Speaker #1

    Génial, je suis contente que ça te plaise.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'ai bien présenté ?

  • Speaker #1

    Absolument, franchement 10 sur 10.

  • Speaker #0

    10 sur 10 ? C'est super, on va pouvoir directement commencer. Et donc moi je voudrais savoir un petit peu, quel était ton rapport à l'alimentation durant ton enfance ? Comment est-ce que c'était à la maison ? Est-ce que la viande était très présente ? Donc du coup, tu es née au Québec ?

  • Speaker #1

    Oui absolument, née au Québec, à Montréal.

  • Speaker #0

    Et donc raconte-nous un petit peu comment c'était à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, j'ai toujours été une grande gourmande. Ma maman qui cuisine énormément. J'ai rendu toutes mes amies très jaloux à l'école parce que chez nous, on n'a pas la cantine. Tout le monde apporte ses repas. C'est vrai,

  • Speaker #0

    oui. Vous devez préparer votre lunchbox.

  • Speaker #1

    Souvent, j'échangeais même les repas avec les potes parce qu'ils avaient quelque chose qui était hyper transformé que moi, je n'avais pas. Moi, c'était que des petits plats cuisinés avec du cœur, avec plein de saveurs.

  • Speaker #0

    Ta maman a été…

  • Speaker #1

    Je suis en influence dans ma vie pour ça, c'est certain. Certains. Ma famille aussi. Dans ma famille, j'ai des chasseurs, pêcheurs. Puis j'ai beaucoup de gourmands. Ma famille, vraiment, les gros moments à table et tout, c'était des moments très importants. On faisait même des soirées déguisées où on imprégnait la culture d'un autre pays.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Par exemple, une soirée, on pouvait se faire une soirée espagnole. On écoutait de la musique espagnole. On mangeait espagnole. On s'habillait le plus que possible dans les coutumes. Espagnol. Du coup, la nourriture a toujours fait une grande partie intégrale de ma vie. Et j'avoue que la viande, énormément.

  • Speaker #0

    Parce que là, tu me dis, tu avais des chasseurs, des pêcheurs dans ta famille. Donc, ta mère faisait beaucoup à manger, fait encore à manger, j'imagine. Elle aime beaucoup ça. Et donc, ça t'a sensibilisé à la partie cuisine. Et du coup, tu étais aussi, j'imagine, très tournée sur la viande.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Je dois avouer, moi, je suis vraiment quelqu'un qui aime manger de la viande. Je ne pouvais même pas concevoir qu'un jour, on me dirait que je suis végane. C'était quelque chose que je pouvais... Je pense que j'aurais ri, j'aurais été comme non, ce n'est pas possible. Mais, tada !

  • Speaker #0

    On va y venir. Et du coup, est-ce que tu avais un plat ou un souvenir culinaire qui t'a marqué de ton enfance ? Quelque chose où tu penses à ton enfance ? au repas que faisait ta maman et tu te dis « Ah, là, j'ai ça en tête » .

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Je pense tout de suite au bœuf à la citronnelle. C'est un plat asiatique avec beaucoup de saveurs, gingembre, ail, beaucoup de citronnelle. C'est une salade de pak choy, bok choy, plein de légumes et tout. Puis c'était mon plat préféré à chaque anniversaire. Je demandais à maman « Bœuf à la citronnelle » . C'est quand même bizarre qu'à 8 ans, je demandais un plat asiatique, un bœuf super santé. Ben, on s'entend. Mais je veux dire, c'est quand même... Je ne demandais pas du Big Mac. Donc,

  • Speaker #0

    tu avais déjà une culture culinaire assez développée, je pense. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Pour que je pense vraiment au bœuf à la citronnelle en premier, c'est... Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Quel a été le déclic pour passer à une alimentation végétale ? Peut-être que tu es passée végétarienne d'abord, je ne sais pas. Raconte-moi un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Non, moi, je suis très extrémiste, tu sais, alors je suis passée du jour au lendemain vegan. Bon, le plus que possible, parce que c'est vrai qu'au tout début, il y a plein de faux pas que tu fais, c'est normal. Il y a plein de choses que tu ne t'attendais pas qui ont des... éléments cachés, de la poudre de lait, des choses que tu ne penses pas, donc c'est normal, puis tu as des cravings au tout début. Mais moi, le déclic s'est passé quand j'ai regardé l'émission, le documentaire La santé dans l'assiette. Moi, je l'ai écouté en anglais, évidemment, Fork Silver Knives. C'est vraiment un documentaire qui est basé sur justement la santé dans ton assiette, le véganisme par rapport... Qu'est-ce que le véganisme peut avoir... à peu faire par rapport à ton corps. Moi, c'est quelque chose qui me turlupinait depuis quelques instants. C'est vrai parce que mon mari a 11 ans de plus que moi et statistiquement parlant, les femmes ont une plus longue longévité qu'un homme. Donc, ça commençait à me tirailler de me dire que je pouvais passer possiblement les 15-20 dernières années de ma vie seule.

  • Speaker #0

    Sans lui, vous, plus ou moins.

  • Speaker #1

    Sans mon homme. Puis, quand on a regardé ce documentaire-là, c'était comme une évidence. de se dire que ce qu'on met dans notre corps va avoir des répercussions sur notre corps. Comme si jamais j'y avais pensé avant. C'est con, hein ?

  • Speaker #0

    Donc, c'était à vers quel âge que vous avez eu, du coup, parce que vous étiez à deux, si je comprends bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, quand même tard. 25 ans.

  • Speaker #0

    25 ans, ok.

  • Speaker #1

    Ça fait 10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dizaine d'années. Donc, t'étais pas toute seule dans cette réflexion-là. T'étais avec ton mari, du coup. Exactement. Où vous avez regardé le documentaire ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Une semaine après, j'ai dit à ma mère, écoute, faut vraiment que tu regardes ce documentaire-là. puis euh La journée d'après, elle m'a appelée et elle m'a dit « Ok, je deviens végane, je vous suis » . C'est cool, hein ?

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Un documentaire ?

  • Speaker #1

    Et boum !

  • Speaker #0

    Une semaine ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais comme « Maman, je suis convaincue, on va devenir végane » . J'étais comme « Attends, il faut quand même que je vide le congélateur » .

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc, vous avez regardé ce documentaire-là. Tu m'as dit « Vous, en une semaine aussi, pareil ? » Ouais, en fait,

  • Speaker #1

    après le documentaire, on était décidés.

  • Speaker #0

    Le temps de vider les congèles

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a regardé le documentaire en novembre Et on s'était dit ok On se donne jusqu'à la fin de l'année Pour tout vider le congélateur J'en ai donné pareil J'ai donné une tonne de choses aussi Parce que franchement c'était pas possible Tu te rends compte que tout ce qu'on avait dans le frigo Et dans le congélateur et dans tous les garnagers C'était que des produits d'origine animale C'est vraiment fou Le nouvel an on s'est dit let's go On a eu beaucoup de difficultés avec le fromage Même encore aujourd'hui j'ai de la difficulté avec le fromage Vous étiez act...

  • Speaker #0

    Où ça, à l'époque ? Montréal, à ce moment-là. Montréal, OK. Donc, comment est-ce que c'était là-bas ? Du coup, il y a 10 ans, est-ce que le véganisme était déjà bien implanté ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. En fait, avant de déménager en France, je ne réalisais pas à quel point Montréal, c'était un paradis, puis que la France, c'est un renom de fer.

  • Speaker #0

    Donc, tu es passée du paradis, tu es venue te mettre en enfer.

  • Speaker #1

    Surtout qu'il y a 8 ans, quand j'ai déménagé ici, je veux dire, ça a été très, très difficile.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Même trouver du tofu. Plus que maintenant, quoi. Là, ça a vachement évolué. Heureusement. On s'en va dans la bonne direction, je pense.

  • Speaker #0

    OK, donc vous étiez déjà dans un endroit qui était très vegan-friendly. Il y avait des restaurants aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais à Montréal, absolument tous les restaurants ont une option vegan absolument délicieuse.

  • Speaker #0

    Même à l'époque ?

  • Speaker #1

    Même à l'époque.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Vraiment. OK, c'est bien. Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez rencontré des difficultés ? Déjà, vous étiez deux, j'imagine que l'entraide, quand on fait une transition à deux, c'est beaucoup plus facile. Même socialement, tu pèses beaucoup plus. Quand tu es invitée, tu te dis qu'on est deux. C'est sûr que tout seul, la relou vegan.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ma famille, mes amis, ils ont tous fait ça très bien. J'étais bien entourée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que le fait que ce soit canadien, du côté un peu déjà ouvert, est-ce que tu penses que l'aspect social s'est mieux passé ? que si tu avais été en France et tout ?

  • Speaker #1

    Absolument. Absolument. Absolument. C'était vraiment plus facile. C'est beaucoup plus accepté au Canada. En fait, dans tous les pays anglo-saxons en général, c'est vraiment accepté. C'était pas une tonne comme ici. C'est pas genre, en fait,

  • Speaker #0

    t'es vegan, ok. Ouais,

  • Speaker #1

    genre j'ai perdu aucun ami à Montréal. Alors qu'ici, pour en faire des amis, quand tu dis que t'es vegan, c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Après faut dire bon voilà t'es Vous n'êtes pas dans une grande ville. Vous êtes un petit peu à la campagne, à côté de la montagne. Ça joue aussi peut-être un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu disais que le fromage, ça a été compliqué d'arrêter. Comment vous vous y êtes pris ? J'imagine que ton mari est français. Lui, il avait déjà cette culture du fromage français. Toi, un peu moins. Lui,

  • Speaker #1

    il avait explosé les quotas déjà. Ça ne lui dérangeait pas d'arrêter complètement. Alors que moi...

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas eu ton quota.

  • Speaker #1

    J'ai eu beaucoup de difficultés en rentrant en France. Au début, je ne voulais vraiment pas. pas de manger de fromage, mais j'ai craqué puis tu sais quoi, c'est correct. Je me considère toujours comme étant végane, même si j'ai craqué sur le fromage. Ça m'arrive encore aujourd'hui de craquer sur le fromage. Puis je trouve ça... C'est mon petit point faible. C'est correct. J'adore ça. J'en achèterai pas, moi, de mon argent, mais j'avoue, si je vais chez des potes et qu'il y a un plateau de fromage, je vais avoir beaucoup de difficultés à pas taper dedans.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Tu dis pas...

  • Speaker #1

    Ah ben non, le fromage, c'est vraiment... En plus, le plus qui pue, alors là...

  • Speaker #0

    Mais... Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'arrives pas à tout dire, même s'il y a le plateau...

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de difficultés à me contenir, c'est vrai. Ok. Mais par contre... Dans mes plats au quotidien, je les remplace facilement par des sauces. En fait, c'est juste... Dans les plats, souvent, c'est un aspect crémeux qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est facile à remplacer.

  • Speaker #1

    Exactement. Puis comme c'est facile à remplacer, j'ai appris à cuisiner sans. Il n'y a pas de problème. Mais c'est vrai que c'est le plateau de fromage, tu vois. Ça, c'est irrésistible.

  • Speaker #0

    Et si tu remplaces par des fromages végétaux,

  • Speaker #1

    des affinés ? Oui, j'aimerais bien. Mais des fois, c'est qu'il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Il faut que tu ramènes le tien. Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Tu rajoutes le petit fromage vegan sur le plateau.

  • Speaker #1

    Exactement, pour pas que les autres y touchent. Non, non, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    C'est vrai que vu la taille de nos fromages, après, ça veut vite partir. Ils vont taper dedans.

  • Speaker #1

    Tout le monde veut savoir. C'est ce que je trouve cool. C'est que je vois vraiment une évolution. Les gens, ils veulent goûter. Donc, c'est bien.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est sûr. Et du coup, quand vous êtes arrivés en France, tu me parles du fromage. Est-ce qu'il y a d'autres aspects qui étaient compliqués ? Comment c'était pour trouver les produits ?

  • Speaker #1

    Trouver les produits, c'était très difficile. J'avais l'impression que je devais faire 56 000 épiceries, que je devais me mettre à genoux, que je demandais des questions, puis qu'on me regardait si j'étais une extraterrestre. La levure maltaise, quoi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ? Mais le tofu, ce machin au soja, là ? Et puis là, il m'amène dans l'épicerie sec. Je suis comme, pourquoi il m'amène dans l'épicerie sec si j'ai demandé pour du tofu ? Puis là, je vois un truc sous vide, là, pas au frais. Je suis comme, c'est quoi ça ? Alors que chez nous, au Canada, l'étalage est gros comme les yaourts. Tu as toutes les saveurs, les fermetés, les marques. Du coup, là, quand je suis arrivée, j'ai trouvé ça très, très difficile.

  • Speaker #0

    Oui, vous avez plus de... de marques, de variétés différentes, de saveurs, d'art matisé, tout ça, de préparation.

  • Speaker #1

    Je te avouais qu'on a été quelques fois en Allemagne pour aller chercher des produits et revenir.

  • Speaker #0

    Ça, je viens de croire, oui. Mais bon, tu disais aussi, du coup, quand on a papoté avant, que niveau fruits et légumes, c'était quand même beaucoup plus compliqué qu'en France.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. À Montréal, pour être honnête, tout au Canada, il n'y a pas beaucoup de fruits et légumes, ils ne goûtent vraiment pas bon. Donc,

  • Speaker #0

    il faut que tu l'os.

  • Speaker #1

    Moi, je faisais une heure de métro, de transport en commun pour aller chercher mes fruits et légumes. Une heure aller, une heure retour avec mon petit caddie. Je galérais bien dans le métro, mais je ne pouvais pas m'alimenter d'une autre part que des fruits et légumes qui venaient, oui, oui, de France. Je sais, je sais.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est horrible. L'empreinte carbone est horrible.

  • Speaker #0

    Donc de France, carrément ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de Paris, de Rungis. Mais c'était la seule façon dont je pouvais avoir du plaisir à manger Moi acheter des tomates 20 euros le kilo qui goûtent l'eau ça me fait chier Parce qu'au moins Il peut être 30 euros le kilo mais il goûte bon C'est mieux

  • Speaker #0

    Ok Tu disais que ta mère était passée vegan aussi très rapidement Est-ce qu'elle a eu du mal aussi Peut-être au côté famille D'une autre génération Comment ça s'est passé de son côté à elle ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr une autre génération, elle a eu des tensions avec la famille. Des gens qui comprenaient pas. Surtout que ma mère a toujours eu un peu des problèmes alimentaires. Elle a toujours surveillé son poids. Donc là, on prenait comme si c'était devenu une paranoïa. Qu'elle était tombée dans ce truc extrême, tu vois. Ils avaient peur. Les carences. Alors que pour moi, il n'y avait aucun problème. Mais ma mère, ça a été plus difficile au niveau de la famille. Puis même les amis. On dirait... Ils se disent, ben, c'est pas grave, tu mangeras le poisson. Tu vois, on va au restaurant, ils choisissent le truc le plus carné possible et inimaginable. J'ai même dû écrire à ses amis et lui dire, ben écoutez, on est à Montréal, regardez sur Apica ou au moins choisissez un restaurant qui est vegan friendly, pas nécessairement full vegan. Mais même à ça, il y a tellement de restaurants full vegan à Montréal, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    De ne pas aller dans... Ouais.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus difficile pour les vieilles générations.

  • Speaker #0

    Il faut se faire accéder. Ça fait 40 ans qu'on a telles habitudes d'aller dans tel restaurant, de manger telle chose, que du coup, quand tu changes les habitudes-là, les autres sont en mode, tu fais quoi là en fait ? T'étais pas comme ça avant, donc qu'est-ce qui s'est passé ? Alors que quand t'es plus jeune, tu te dis, ok, c'est le temps de s'imposer, peut-être que tu vois les nouvelles idées, etc.

  • Speaker #1

    Comme là, ça fait presque 10 ans, franchement, la famille s'y fait. Ils ont leur propre... Instaurer les routines, tu vois. Quand ils l'invitent à la maison, ils lui disent bien avant, s'il lui fait part du repas, s'ils ne sont pas capables de lui préparer quelque chose, ils lui disent, amène-toi quelque chose pour que ça puisse s'intégrer facilement, tu vois. Du coup, souvent, elle m'appelle et me dit, Valérie, quels 7 ans que je fais ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu lui envoies ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Quand elle vient ici, honnêtement, elle revient avec son petit stock congelé. On serre les fesses toujours à la douane. Ça passe.

  • Speaker #0

    Ça va, ce n'est pas de la viande. Oui, exactement. Raconte-moi ton parcours pro. Parce que tu étais dans la finance à Montréal. Et quand vous avez déménagé en France, tu as changé, tu fais un métier manuel, artisanal. Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est quand même assez drôle. Je travaillais en finances pour vraiment les gros méchants loups, l'investissement. C'est vraiment ce qu'il y a de pire. Je prenais l'argent des pauvres pour leur donner aux plus riches. Puis franchement, ça commençait à me creuser un énorme...

  • Speaker #0

    Malette. Ouais,

  • Speaker #1

    malette dans l'estomac. J'avais un poids, je n'étais pas bien avec ça. D'ailleurs, la personne pour laquelle je travaillais à ce moment-là, c'est elle qui m'a forcé à écouter La santé dans l'assiette, Forks Over Knives.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a... a amené à faire une grosse dépression, un gros burn-out. Et puis pendant mon burn-out, tout ce que j'avais envie de faire, je venais juste de devenir végane. Donc là, évidemment, vu que je venais juste de devenir végane, j'étais en mode, je veux juste cuisiner. Puis ça m'a réveillée un peu sur le fait que, en fait, tout ce que j'avais envie de faire, c'était de cuisiner. Et puis, je suis quand même retournée au travail après ça, mais beaucoup plus plaisablement en me disant que j'avais un but qui était d'arrêter. Et puis de m'ouvrir mon entreprise Je savais pas encore quoi Mais je savais qu'il fallait que ça soit en alimentation Je savais qu'il fallait que ça soit engagé Quelque chose par rapport au véganisme Mais je savais pas encore quoi Donc là tu m'as dit que

  • Speaker #0

    Tu sentais que t'avais besoin de cuisiner Que c'est ça qui te faisait plaisir Mais du coup est-ce que avant, pendant ton adolescence Est-ce que t'aimais cuisiner ou est-ce que c'est parce que t'es devenue végane Que t'as aimé cuisiner ?

  • Speaker #1

    J'étais une petite fille Pourrigatée en nourriture Ma mère me cuisinait tout le temps Du coup... Moi, quand je suis partie en appartement à 18 ans, qu'il n'y avait plus de maman pour me cuisiner mes bons petits plats, je suis tombée dans... Je ne cuisinais pas du tout, en fait. J'allais acheter le fast-food. Le fast-food que ma mère m'interdisait. Bien, pas qu'elle m'interdisait. On avait le droit, une fois de temps en temps. Mais je ne sais pas pourquoi, à force de manger tellement de healthy food, j'avais trop hâte de manger de la fast-food. Donc, j'ai mangé ça. Jusqu'à temps que je devienne végane. J'avoue, je... Je commençais à avoir des problèmes avec mon poids aussi. Je commençais à me trouver pas belle. Manger du fast-food, nécessairement, ça a un impact sur toi.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Du coup, quand je suis devenue végane, j'ai beaucoup perdu de poids. Ça m'a vraiment aidée, nécessairement. Du coup, ça m'a aidée aussi à continuer. Je me suis dit, c'est bon, je suis dans le bon chemin, là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas automatique. Je veux dire, c'est pas parce qu'on devient végane qu'on va perdre du poids. Mais effectivement, comme tu le disais...

  • Speaker #1

    Moi, vu que je suis passée de vraiment fast-food à végane, rien de transformé. À ce moment-là, je ne savais même pas qu'il y avait des alternatives à la viande, tu vois. Je faisais absolument tout. C'était beaucoup au tout début. J'avais l'impression de, tu sais, tout faire. Le pain, la viande, le fromage, la crêpe. Ah,

  • Speaker #0

    tu faisais tout ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ouais. J'ai vraiment, je te l'ai dit, je suis intense.

  • Speaker #0

    Effectivement, là, je comprends tout à fait. Tu as voulu faire quelque chose de tes... proprement, la cuisine et tout. Comment est-ce qu'après le switch, vous avez vous êtes venue en France, est-ce que c'était déjà en tête avant de partir ? Qu'est-ce que c'était ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai quitté mon emploi, j'ai déménagé chez ma mère pendant trois mois, le temps qu'on puisse partir en France, mais je savais déjà, une fois que j'avais quitté mon emploi, je savais que je voulais faire quelque chose sur le véganisme. En arriver en France, ça me prit un an pour comprendre ce que je voulais faire mais pas très longtemps, il faut être honnête, parce que je suis arrivée en France. Il n'y avait aucune alternative à la viande. Donc là, je me suis dit, ça y est, c'est vraiment là-dedans qu'il faut que je me lance. Il y a vraiment une possibilité dans le marché. Il n'y a personne. C'est le moment.

  • Speaker #0

    Et en partant, est-ce que tu avais déjà cette idée dans la tête ? Tu t'es dit, je vais lancer un truc moi-même dans la viande ? Ou est-ce que c'est vraiment en France que tu as vu qu'il y avait une opportunité ? Oui, c'est vraiment en France que j'ai vu l'opportunité. Donc, tu partais du Canada sans vraiment trop savoir ce que tu allais faire ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas m'ouvrir un restaurant parce que c'est beaucoup de travail. C'est les horaires que je n'aime pas, le soir et les week-ends. Moi, j'aime bien avoir le soir et mes week-ends libres. Du coup, là, un restaurant, c'était comme non. Après ça, je me suis dit peut-être catering, peut-être que je pourrais faire traiteur, faire des formations ou consulting. Je vacillais autour de ça. Jusqu'à temps que je me suis dit, ben ouais vraiment, il y a une place dans le marché à saisir et je vais me lancer pour la viande végétale, let's go !

  • Speaker #0

    Ok, pourquoi est-ce que tu as choisi le sédan comme base de tes produits ?

  • Speaker #1

    Ça s'est fait totalement naturellement parce que moi j'aime ça, c'est hyper protéiné, les valeurs nutritionnelles sont exceptionnelles, c'est quelque chose que moi j'ai envie d'avoir dans mon alimentation.

  • Speaker #0

    de façon hebdomadaire donc je me suis dit que si moi je voulais forcément d'autres personnes voulaient puis en fait ça me tentait pas de m'en aller vers quelque chose de transformé j'aime pas les choses transformées donc je me suis lancée vraiment là-dedans en me disant que

  • Speaker #1

    pas trop réfléchir pour moi ça me semblait naturel de voir que c'était ça me fait rire ce que tu dis moi je voulais ça donc les autres aussi voulaient c'est un peu le truc au dos mouillé je sens qu'il y a une demande euh hum hum Donc tes produits sont à base de gluten Parce que le sétan c'est du gluten de blé Ce qui peut parfois un petit peu diviser Est-ce que tu ressens un petit peu de méfiance à ce niveau-là ? Comment est-ce que les personnes le prennent ? Et comment est-ce que tu expliques pour assurer à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    De moins en moins je trouve Drôlement je trouve qu'au Québec On me jugeait beaucoup plus là-dessus Ok qu'en France.

  • Speaker #1

    Est-ce que le marché du sangluté n'était peut-être plus développé qu'en France ?

  • Speaker #0

    Je pense. Ou peut-être qu'il était plus développé à ce moment-là. Et que quand je suis arrivée en France, cette espèce de mode, si je peux dire, elle était en train de terminer, tu vois. Franchement, c'est quelque chose que j'ai pas trop lutté pour. Certaines personnes me font la remarque. Mais Jordi, est-ce que tu es vraiment maladie coélac ? Oui, voilà. Tu es vraiment juste intolérant au gluten ? Oui.

  • Speaker #1

    Explique-moi du coup un petit peu, parce que voilà, comment est-ce qu'on fait si on a du coup, voilà, intolérance, la maladie coélac, enfin voilà.

  • Speaker #0

    La maladie coélac, tu ne pourrais vraiment pas goûter à mes produits. Voilà, OK. Ce serait bien dommage. Je suis désolée pour toi parce que ça a l'air d'être un enfer au quotidien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, si tu es intolérant au gluten, la plupart du temps, c'est parce que tu te nourris de mauvaises qualités de gluten. Tu manges des... La farine qui est blanche, pas de complète. Si tu manges des pâtes barillades tous les jours, par exemple, que tu manges du pain de mie, des pains plein de gluten, c'est sûr. Et forcément, tu vas développer un intérêt. Ton corps va te dire stop, j'en ai marre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est parce que le gluten utilisé est de mauvaise qualité.

  • Speaker #0

    Exactement. Il n'est pas digestif.

  • Speaker #1

    Il est très transformé et du coup, le corps réagit un petit peu.

  • Speaker #0

    Ma protéine de blé, mon gluten de blé, en fait, je le pétris tellement que je casse le gluten et il devient digeste. Mais vraiment, il faut le travailler d'une force. Si je le faisais à la main, je pense que pour pétrir une pâte, ça pourrait me prendre peut-être une heure. Alors que là, avec ma machine, je peux le faire pendant 30 minutes, ma machine. On s'entend, c'est un pétrisseur. C'est un gros pétrisseur. Ce n'est pas R2D2. Moi, souvent, quand quelqu'un me dit que j'ai une intolérance au gluten, je dis, écoute, si tu es capable, je ne veux pas te forcer non plus, goûte un tout petit morceau. Puis si demain, tu te sens bien, tu sauras que tu pourras en manger plus. Souvent, les gens me disent, tu as bien fait Valérie, j'ai essayé et ça s'est super bien passé, je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand tu m'as dit ça, j'étais assez étonné en fait. Parce que pour moi, c'est vrai que soit tu le tolères, soit tu ne le tolérais pas. C'est fou. C'est curieux, mais je te fais confiance. Tu maîtrises ton sujet. Il faut bien choisir la provenance de ses aliments.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est sûr qu'il y a toujours des nuances.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Faire une généralité. Exactement. Tester. Ok. Comment est-ce que tu as appris à faire ce que tu fais ? La viande végétale ? Le gluten, le pétri, est-ce que c'était autodidacte ? Est-ce que tu t'es formée ? Comment est-ce que t'as fait ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'ai acheté une tonne de livres véganes. Je peux même vous dire celui qui m'a vraiment, vraiment aidée. C'est le livre de Isa Chandra Moskowitz qui s'appelle The Vegan Holiday Cookbook, que je trouve génial parce que c'est tout sur des occasions. Moi, j'aime bien cuisiner pour des occasions. Du coup, là-dedans, il y avait pas mal de ces temps. Et puis, en vrai, j'ai commencé par ma faucisse américaine. Déjà, les saucisses, à Hot Dog, chez nous, c'est quelque chose qui est extrêmement... process. C'est ultra transformé. Mais ça fait partie de notre culture et notre quotidien. C'est quelque chose que je mange, j'aime très souvent. Et puis maintenant, quand j'ai réussi à faire celle-ci, je me suis dit, je pourrais peut-être en faire d'autres. Et puis, l'idée est un peu partie de ça. Je me suis dit, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le porc, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le poulet, peut-être que je pourrais essayer de... de faire un peu comme le bœuf. En fait, c'est vraiment partie de ça. J'ai compris un peu la chimie en arrière du 7 ans, comment ça fonctionnait assez rapidement. Je me suis lancée, franchement, dans mes premiers essais. Je réussissais très bien. Moi, la R&D, je n'en ai pas eu beaucoup besoin.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu te dis « Ok, là, c'est bon, j'ai atteint le produit final tel que je le veux. » Je ne sais pas, est-ce que tu as dû peut-être ajuster les recettes ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, ce n'est jamais parfait. J'ai toujours envie d'ajuster mes recettes. Mais je pense que quand je mange un plat et que je me dis « Ah ouais, ouais, ouais, là, ça coche toutes les casas » , je suis comme « Ok, il est prêt, c'est bon » .

  • Speaker #1

    Et d'où vient le nom « Veggie » d'Elie ?

  • Speaker #0

    Alors, Veggie, qui veut dire… Ben, vegetables, les légumes, mais aussi qui veut dire englobe les personnes étant végétariennes ou végétaliennes. Oui. Et puis, délit vient de délicatesen. Délicatesen, c'est un petit épicerie typiquement qu'on retrouverait dans les pays anglo-saxons. Donc, je voulais quand même garder un peu cet esprit-là parce que je suis quand même, je viens de là. Et puis, c'est une épicerie qui est de proximité où on peut trouver des choses d'appoint, la charcuterie. Des olives. En fait, c'est un peu la place comme pour l'apéro. Je trouvais ça cool. Il y avait vraiment un côté en plus boucherie derrière cette espèce de petite délicatesse. Je trouvais sympa. Ça faisait un peu délicieux à la fois.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être interprété de différentes façons. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu es toute seule à la production. À quoi ressemble une semaine type dans ton labo ?

  • Speaker #0

    Une semaine type dans mon labo ? Donc, lundi, je prends tous mes courriels, je vérifie toutes mes commandes, je me mets en place et puis j'attaque la production. La production, c'est normalement lundi, mardi, pendant les gros temps à Noël, c'est lundi, mardi, mercredi et des fois même jeudi. Et puis après, j'ai toujours une journée ou deux journées, dépendamment de combien de commandes que j'ai, les quantités, pour tout mettre sous vide. Sous vide, c'est une partie très, très longue de mon travail qui me saoule.

  • Speaker #1

    mais que je ne peux pas faire autrement j'ai assisté hier un petit peu à la mise sous vide donc voilà c'est très long tu prends les produits, tu les mets bien en forme tu les mets dans ton sachet tu fermes le sachet pour le mettre sous vide tu mets la petite étiquette à la main c'est très artisanal vraiment à la main parce que c'est ce qui coûte le moins cher pour pas que tes produits deviennent trop chers il y a une petite partie manutention que j'imagine que ce n'est pas ton coeur de métier qui est nécessaire il

  • Speaker #0

    y a la partie livraison soit que je le mette dans des cartons étiquetés pour que ça parte à travers la France via CronoFresh, ou sinon, c'est moi qui vais livrer en vrai. Malheureusement, je ne fais pas toute la France, je ne fais que Grenoble.

  • Speaker #1

    Donc du coup, qui sont tes clients principaux ?

  • Speaker #0

    Je travaille encore avec des particuliers, mais vraiment de moins en moins. Mon but étant vraiment de travailler avec... les professionnels, mais j'avoue, je me suis attachée à ma clientèle, puis il y a certains clients que je ne peux pas dire non. Mais oui, typiquement, ça peut être des traiteurs, des restaurants, des épiceries, beaucoup d'épiceries, des épiceries en ligne. En fait, vraiment, j'ai pas mal de tout. Oui.

  • Speaker #1

    Donc, tu es dans une chaîne ou dans un seul magasin de boulangerie ? Non, là,

  • Speaker #0

    maintenant, avec la talemellerie, je suis dans cette chaîne à Grenoble qui est cette talemellerie. Je les aide à développer vraiment le côté vegan, végétal chez eux. Ils sont super sympas. Ça me fait vraiment plaisir. En fait, j'aime beaucoup cette partie de mon travail qui est un peu d'accompagner. Ça sort un petit peu de...

  • Speaker #1

    ma robotisation de faire là t'es plus toute seule tu sors un peu de ton lapin tu expliques ta passion voilà tes conseils et tout c'est vrai que ça doit être sympa aussi parce que j'imagine que t'es toute la journée toute seule à faire tes produits donc ça doit être cool pour toi ouais exactement de sortir un peu de partager ma passion comme tu dis c'est cool donc du coup t'as cette chaîne là t'es dans certaines épiceries du coup t'es disponible aussi chez Official Vegan Shop ouais t'es à tout début merci Official Vegan Shop Ok, du coup, tu dirais combien de ton pourcentage de pro versus de particulier à l'heure actuelle ?

  • Speaker #0

    Ouais, là, on est vraiment vacillés. On est 90% professionnels, 10% particuliers.

  • Speaker #1

    Et au début, tu étais plus vers les...

  • Speaker #0

    90% particuliers et 10% professionnels. Donc, ça a changé au fil des années. Ben, j'ai commencé une semaine avant le COVID. Ah oui.

  • Speaker #1

    Du coup,

  • Speaker #0

    mon idée de travailler avec le professionnel a pris un peu le bord.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, ok. Ça s'est amélioré après le Covid où tu as pu développer la partie pro.

  • Speaker #0

    Du coup, le Covid m'a quand même aidé aussi parce que les gens étaient beaucoup plus consciencieux. Ça m'a aidé à aller chercher des professionnels qui peut-être n'étaient pas ouverts d'esprit avant le Covid.

  • Speaker #1

    Ça a été en mode, on va aller voir les petits producteurs, on va les soutenir. Tout les trucs sont fermés. Ça a été aussi un point positif. Exact. Combien de kilos par semaine est-ce que tu fais en général ? Je sais qu'il y a des grosses semaines comme avant Noël parce que tu fais des pièces un peu spéciales Noël, des grosses pièces qu'on peut manger en famille. Dis-moi un petit peu de tes productions.

  • Speaker #0

    J'ai deux grosses périodes, Noël et avril. Pour Pâques, c'est vraiment des grosses périodes où je peux attendre jusqu'à 140 kilos par semaine. Là, je dois tout donner. quand c'est du 140 kilos par semaine je donne tout mon âme tout, tout, j'ai pas une seconde à moi c'est intense là l'été je peux avoir du 15 kilos par semaine et t'as le temps de faire des interviews j'ai le temps de faire des interviews donc ça va être petit beaucoup mais je te dirais qu'en moyenne si on regroupe à travers toute l'année je devrais avoir environ 50-60 kilos par semaine ce

  • Speaker #1

    qui me permet de vivre correctement ça te permet d'avoir une bonne balance entre Tu as suffisamment de travail pour en vivre sans que ce soit trop toute la journée. Exactement. Est-ce que c'est difficile de te sourcer localement pour tes ingrédients, pour tes produits ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je vais me sourcer localement le plus que possible. Comme les champignons sont du coin, les betteraves viennent de moins de 100 km de chez moi. Mon exemple principal, le gluten est impossible à trouver en France. Que ce soit en bio ou... en pas bio, c'est impossible. Du coup, ça, ça fait un peu chier. Je dois avouer, j'aimerais vraiment ça, avoir du gluten de blé français. Mais ça n'existe pas. J'aimerais bien... J'aimerais bien essayer de trouver quelqu'un. Si quelqu'un entend mon cri à l'aide, aidez-moi.

  • Speaker #1

    Donc, du gluten de blé français. Le tien vient...

  • Speaker #0

    Le mien vient d'Italie.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas... T'es à côté de l'Italie.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas très loin. J'ai été la fin de semaine dernière, ça me prend deux heures et demie en voiture.

  • Speaker #1

    C'est à côté. Mais oui, effectivement, je pense que c'est bien quand tout est fait en France.

  • Speaker #0

    Par exemple, il y a d'autres choses. J'utilise beaucoup le paprika fumé. Le paprika fumé, ça ne se trouve pas en France. Ou très, très peu. Du coup, je prends d'Espagne. C'est des choses que j'aimerais bien. Oui,

  • Speaker #1

    après tu fais ce que tu peux Si ça n'existe pas, tu ne peux pas

  • Speaker #0

    Demain on me donne une grosse somme d'argent Je pense que je planterai plein de piments J'achèterai un gros smoker Et je le ferai moi-même Le paprika fumé J'aimerais bien faire pousser mes propres betteraves Mon propre ail, mes propres oignons Mes propres carottes Uniquement pour ma production

  • Speaker #1

    Le kiff ultime Ok, donc il y a des petites Un peu compliquées Mais tu fais au mieux

  • Speaker #0

    Je fais au mieux, exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Quels sont les défis concrets du modèle artisanal aujourd'hui que toi, tu peux rencontrer au quotidien ? Les plus gros freins que tu peux avoir pour le développement de Veggie Daily ?

  • Speaker #0

    Déjà, vu que mes produits sont réfrigérés, le transport réfrigéré est un énorme frein. Énorme frein parce que Chrono Fresh, ils ont le monopole. Et puis, ils font des prix qui sont dérisoires.

  • Speaker #1

    Non. Je ne crois pas que ce soit ce mot-là. Dérisoire.

  • Speaker #0

    Dérisoire,

  • Speaker #1

    ça veut dire petit.

  • Speaker #0

    Ah non, non, non, c'est tout le contraire. Abusif. Abusif. Ah oui.

  • Speaker #1

    Dérisoire, ça veut dire que c'est pas grand-chose. Ah,

  • Speaker #0

    bon, on ne chante plus. Ah, ouais, ouais. Parce que non, non, non, non, non, il me charge. Pin-up, pin-up. couche de la peau du cul. À chaque fois, quand je reçois la facture, je fais...

  • Speaker #1

    Oui. Donc, il n'y a pas d'autres transporteurs pour du frais ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est que en palette.

  • Speaker #1

    Ah oui. Et là,

  • Speaker #0

    il faut que tu aies assez de clients qui vont t'acheter en palette.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, soit tu passes un peu par la partie particulière, donc c'est des petites quantités. Oui,

  • Speaker #0

    de 30 kilos.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement. Je ne suis pas en train de prendre de fraîche. Sinon, après, c'est des grosses quantités. Donc, on palette et là, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Puis là, il faut que j'ai assez de clients pour que ça soit rentable.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça fait combien une palette de kilos, par exemple ?

  • Speaker #0

    Une palette, c'est environ entre 100 ou 200 kilos. Ça dépend.

  • Speaker #1

    100, 200 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est…

  • Speaker #0

    Disons 150 pour trancher la poire en deux.

  • Speaker #1

    Donc, tu peux faire ça une fois à Noël, quoi.

  • Speaker #0

    On va dire…

  • Speaker #1

    Voilà. Et encore, il faut que ça aille au même endroit. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Donc, un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Un peu compliqué, exactement. Ça, c'est un énorme frein, je dois l'avouer. Vraiment, si on pouvait régler cette situation, je pense que je pourrais avoir beaucoup plus de trésorerie.

  • Speaker #1

    Oui, tu as une bonne partie qui part, donc la livraison fraîche. Donc ça, c'est un gros point négatif. Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Après, de mettre à une échelle. C'est-à-dire que moi, je fais un produit artisanal. Au tout début, j'avais l'impression que je n'avais pas besoin d'un gros pétrisseur, que je n'avais pas besoin. Mettre à l'échelle, c'est un autre challenge. Le four, tous les équipements qui viennent avec, la chambre froide, tout ça, tout ça. C'est toutes des choses que, quand j'ai commencé, étaient difficiles à concevoir, qui ont été un peu un frein. Parce que personne n'a fait ça, à part moi. Très peu, en tout cas. J'ai bien cherché des gens qui faisaient du 7 ans quand je me suis lancée, puis il n'y en avait pas. Du coup, je n'avais aucun modèle. qui demandaient qu'est-ce que je vais avoir besoin, c'était tout par rapport à moi, qu'est-ce que je fais. Honnêtement, j'ai un petit Magimix Cook Expert, puis j'imaginais que j'allais être capable de faire tout dans le Magimix Cook Expert, qui est comme gros, c'est trois litres, quoi.

  • Speaker #1

    En fait, tu as commencé du coup à petit, tu t'es dit, en fait, ça va le faire, je vais faire... chez moi comme ce que je fais pour moi. Oui, exactement. Tu te rends compte vite que...

  • Speaker #0

    Tu te rends compte vite que ton frigo personnel, tu ne peux même pas l'utiliser pour le professionnel, qu'il faut que tu achètes un frigo, puis après ça, un congélateur, après ça, une salade de repos. Oui, tu as tous les trucs que tu n'avais pas forcément pensé au début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais fait une petite, je ne sais pas, je ne sais pas comment ça s'appelle, peut-être un... Oui,

  • Speaker #0

    un prévisionnel. Oui, voilà,

  • Speaker #1

    d'OK, qu'est-ce que je vais avoir besoin et tout.

  • Speaker #0

    Je l'ai fait avec quelqu'un de la chambre des métiers de l'artisanat, mais comme eux, ils n'avaient pas plus idée de ce qu'ils me... me fallait comme équipement. Du coup, il se disait, tu sais, il n'y a personne qui me corrigeait vraiment. Enfin quoi, je me suis un peu lancée dans le vide.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, donc tu as dû t'ajuster au cours de route. OK, là, j'ai besoin de ça sans l'avoir imaginé avant.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, ouais. Est-ce que tu as d'autres trucs qui te viennent en tête ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, honnêtement. Les freins, après, c'est mental. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je fais ça bien ? est-ce que je vais être acceptée ? C'est plus mental par rapport à moi. C'est moi-même mon propre frein.

  • Speaker #1

    Oui, c'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de doutes envers moi-même, souvent.

  • Speaker #1

    Surtout quand tu entreprends, tu es tout seul. C'est normal. Après, il faut travailler dessus, effectivement. Mais au début, je pense que c'est évidemment normal. Est-ce que maintenant, tu te sens alignée entre tes valeurs, ton métier ? ton alimentation, est-ce que les trois piliers sont... Tu dirais que c'était...

  • Speaker #0

    Ah oui, récemment, je trouve que j'ai réussi à trouver l'équilibre parfait entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle, que je suis très fière d'où je suis rendue. Vraiment, je suis très, très, très contente. Je suis dans une bonne partie de ma vie, ma vie professionnelle, ma vie personnelle, tout va très bien. Donc oui, c'est un bel équilibre. Je suis contente de où je suis présentement.

  • Speaker #1

    OK. Donc, on continue sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Combien est-ce que tu as de produits ? Combien est-ce que tu as de viande ?

  • Speaker #0

    Si je ne me trompe pas, j'en ai 17 à ce jour.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas mal. C'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui. Puis, si je ne m'arrêtais pas, j'en aurais 57.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, tu aimes bien la partie créative un peu en mode, OK, je vais développer des nouvelles.

  • Speaker #0

    Vraiment ma partie préférée. Vos atténuatives. Oui, j'adore ça.

  • Speaker #1

    Et quels sont tes best-sellers ?

  • Speaker #0

    Le foulet, définitivement.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Le foulet best-seller, forever. Après, je te dirais best-seller, beaucoup le blanc de dingue. Les gens adorent le blanc de dingue. Ils sont dingues pour le blanc de dingue.

  • Speaker #1

    Donc là, vraiment la partie poulet d'Inde.

  • Speaker #0

    Mes larbons aussi font tabac. Drôlement, parce qu'il y a beaucoup de compétitions. Oui, oui, oui. L'art d'on,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu n'es pas la seule.

  • Speaker #0

    Oui, puis ça fonctionne feu de Dieu, franchement. Je suis toujours très surprise même. Parce que c'est vrai que mes larbons, ce n'est pas le produit qui est le plus... proche de la version animale. C'est-à-dire que mes concurrents qui sont dans l'ultra-transformé, ça va être beaucoup plus réaliste que moi. Je suis toujours surprise quand les gens me disent « C'est mon préféré, je suis comme « Ah ouais, vraiment ? » » Et le magret, ça fonctionne super bien à Noël. Le magret, c'est vraiment un carton plein.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu m'avais dit que tu avais certains produits que tu faisais presque exclusivement que pour les fêtes de fin d'année, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, donc les magrets, carrément, je fais quasiment juste... pour Noël et avril, pour Pâques. Le rôti de pabœuf aussi. C'est vraiment des produits festifs.

  • Speaker #1

    À partager, des grosses pièces.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres idées de produits que tu aimerais ?

  • Speaker #0

    Toujours là, je vous avoue. Peut-être que... J'espère que je m'avance pas trop. Aujourd'hui, on a goûté à mon pastrami. Et puis, je pense que ça va être mon petit nouveau quand je vais sortir. On va enlever un petit peu le coating, là, parce qu'il y avait un peu trop d'épices, mais on va voir. Il est vraiment proche d'être vendable, là. Puis en plus, c'est vraiment un produit qui me tient vraiment à cœur parce que le pastrami, ça fait vraiment partie de la culture montréalaise. C'est vraiment quelque chose que moi, je mangeais pratiquement toutes les semaines. D'ailleurs, avec mon homme, on allait souvent chez Schwartz pour manger un bon smoked meat, là. Ceux qui sont allés à Montréal, vous savez de quoi je parle. Le restaurant Schwartz C'est une institution à Montréal C'est le restaurant de Céline Dion Elle a même ouvert un à Paris Je devrais la contacter

  • Speaker #1

    Il n'y a rien de végétal là-bas Ah non,

  • Speaker #0

    mais ça serait vachement bien Qu'elle intègre mon pastrami Je ne crois plus, on verra la vidéo

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, tu as participé À Objectif Top Chef Pourquoi est-ce que tu as décidé De te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours eu une passion pour les compétitions culinaires. J'adore ça. Genre, même si c'était avant même d'être végane, quand j'étais carnée, c'était le truc. Je vais passer des heures à écouter ces émissions, puis à pleurer de joie, de toutes les émotions que je pouvais vivre. C'est d'ailleurs aussi quelque chose qui m'a fait réaliser qu'il fallait carrément que je m'en aille en alimentation. Mais depuis que j'étais en France, évidemment, je me suis mis aux coutumes françaises. Et Top Chef est devenue une de mes émissions préférées. J'adore vraiment. Et puis Objectif Top Chef, c'est la seule façon de rentrer dans Top Chef. J'avais vachement envie de savoir c'était quoi mon niveau. Parce que je n'ai jamais fait d'émission culinaire. Mais aussi, j'avais, et principalement, j'avais vraiment envie de faire découvrir... que l'alimentation végétale, elle peut être gourmande. Et puis, ça peut te faire plaisir. J'avais vraiment envie de changer l'image qu'on a de l'alimentation végétale parce que c'est vrai que souvent dans les épisodes de Top Chef, pas récemment, depuis les deux dernières années, j'avoue, ils ont beaucoup amené le véganisme. Mais avant ça, c'était vraiment, si c'était des plats sur le végétal, c'était vraiment des plats que sur le légume. Puis ça avait l'air quand même très délicieux, mais j'avoue que ça avait quand même l'air boring un peu. J'avais envie vraiment de leur montrer que tu peux t'égaler en mangeant vegan.

  • Speaker #1

    Avec des protéines, enfin pas que des légumes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'avoir un truc vraiment complet. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, je me suis pas mis trop de pression. J'allais où est-ce que j'allais. Mon but, en vrai, c'était pas d'aller à Top Chef. Je le savais bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que t'allais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui, je le savais. Parce que du coup,

  • Speaker #1

    c'est donc objectif Top Chef, c'est vraiment les... On va dire la phase de sélection pour après passer dans le programme principal Top Chef en prime time et tout. Donc là, c'était vraiment avant ça. C'était la phase de sélection un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça s'est super. Moi, j'ai adoré l'expérience. Je me suis sentie comme un petit poisson dans l'eau, franchement. Mais filmez-moi tous les jours.

  • Speaker #1

    Venez me filmer pendant que je fais de la cuisine. J'adore ça.

  • Speaker #0

    J'adore ça, vraiment, vraiment. J'adore ça. J'adore qu'on me donne des challenges. J'adore vraiment ça. C'était vraiment une expérience. Si c'était à refaire, je le ferais. Les yeux bandés, c'est ça ? Les yeux fermés ?

  • Speaker #1

    Oui, les yeux bandés, ça marche aussi. Les yeux fermés, on dit oui. T'inquiète, on t'a pardonné. OK. Donc, tu le referais, l'expérience ?

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment. C'est sûr que ça m'a amené beaucoup de positifs et beaucoup de négatifs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, est-ce que je le ferais différemment ? Je ne pense même pas. Maintenant, avec du recul, je ne pense même pas. Je me suis fait découvrir par beaucoup de personnes. J'ai gagné une tonne de followers grâce à ça. J'ai même des écoles qui sont venues me voir pour me demander que je les forme en végétal. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était hyper intéressant ça. Hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Donc ça, super, super cool. Mais je dois avouer qu'il y a eu une partie très négative qui m'a beaucoup... Je me suis renfermée beaucoup sur moi-même après. C'est-à-dire que j'ai vécu une vague de cyber-harcèlement et ce n'était pas par les fécitariens, les omnivores, c'était par ma propre communauté, les véganes. J'ai trouvé ça très difficile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi du coup ?

  • Speaker #0

    Dans le cadre d'Objectif Top Chef, on m'a demandé de goûter. Mais franchement, j'aurais goûté. C'est normal, tu es dans une compétition culinaire.

  • Speaker #1

    Pour juste mettre du contexte, tu dois faire... Tu as un challenge où tu dois faire un plat.

  • Speaker #0

    En fait, le premier challenge, tu fais ce que tu veux. Donc là, j'avais deux chefs étoilés qui venaient à la maison.

  • Speaker #1

    Qui sont venus ici. Tu leur as fait un plat 100% vegan.

  • Speaker #0

    100% vegan. Ce qu'on a mangé ce midi, quasiment.

  • Speaker #1

    Ah, c'était ça ? Oui,

  • Speaker #0

    du smoked meat. avec le pastrami, avec un fromage, une salade de choux. Nous, on l'a mangé en râpe. Là, je l'avais mis sur un beau petit pain de sec, tu vois. Et puis, ils ont été bluffés.

  • Speaker #1

    Ils ne savaient pas que c'était...

  • Speaker #0

    Non, c'était vraiment le challenge que je voulais donner. Ils ne savaient pas du tout que c'était vegan, pas végétal. Je leur ai montré une image où il y avait la vache. Je leur ai demandé de quelle partie de la vache. Ils se demandaient vachement parce qu'ils voyaient bien que c'était comme reconstitué. Puis, j'ai... Il y en a un qui a compris. J'avoue, j'étais en plein milieu de mon entrevue. Pendant qu'ils sont en train de goûter, j'ai juste à côté les agriculteurs qui sont en train de faucher. Du coup, j'ai dû arrêter l'entrevue. Eux, ils ont continué à goûter. Ils ont ouvert le sandwich. Ils ont regardé comment c'était constitué. Juan Arbelaz, il a tout de suite compris. Il était comme, OK. Je pense que je sais c'est quoi. Il n'a pas dit à l'autre. En plus, il voyait que sur mon... J'avais mon... Ton tablier. Ton tablier. Il envoyait le blé, tu vois. Ils avaient caché Veggie Daily, malheureusement. Mais il y avait le petit blé. Fait que lui, il avait comme compris. Il s'était dit, ah, OK, j'ai compris. Mais Johan Comte, lui, il n'avait rien compris. Mais ça m'a fait plaisir. À la fin, que je lui dise, ben, c'est pas dans la vache. C'est en bas. C'est le gazon. C'est l'herbe. C'est l'herbe. ces gens, ouais vous avez mangé des plantes là, que des plantes ils étaient sur le cul, c'était génial Du coup, là, ça, je savais que j'allais avoir des points, mais je savais que j'allais aller au prochain challenge. Le prochain challenge qu'ils m'ont donné, c'était... Tu as tous les ingrédients d'une quiche Lorraine, mais tu ne fais pas une quiche Lorraine. Qu'est-ce que tu fais ? Du coup, je me suis creusé la tête parce que les ingrédients d'une quiche Lorraine, ce n'est pas du tout... Pas du tout végan, non ?

  • Speaker #1

    J'imagine que tu en avais conscience avant d'y aller, que tu allais devoir... Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'espérais qu'ils allaient me donner un challenge qui a... qui allait me donner la possibilité de faire quelque chose de totalement vegan. Mais là, ce n'était pas possible. Donc,

  • Speaker #1

    dans ta tête, tu t'avais quand même, tu t'es dit, OK, ils savent que je suis vegan, ils savent mes valeurs, etc. Peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'ils vont être sympas et qu'ils vont mettre, voilà, soit tes produits, soit un autre truc pour que tu puisses cuisiner 100% vegan.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Sauf que ça n'a pas été le cas.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Donc, tu as eu, donc, pâte feuilletée ou pâte brisée.

  • Speaker #0

    Ouais, pâte brisée.

  • Speaker #1

    Pardon.

  • Speaker #0

    Lardons.

  • Speaker #1

    Oeuf.

  • Speaker #0

    Oeuf.

  • Speaker #1

    Lait. L'aigle Fromage Oh là là C'est la 14

  • Speaker #0

    c'est vrai que quand on y pense une quiche tu te dis ouais ça va mais en fait non c'est la cata ok donc t'as ça et là tu te dis ben moi je me dis bon ben on va faire un jamaïcan pie ok qu'est-ce que c'est un petit peu en fait j'ai pris la pâte brisée que j'ai fait moi-même c'est comme entre la pâte feuilletée puis la pâte brisée disons du coup là j'ai pu utiliser le beurre tu vois faire la pâte brisée comme il voulait mais dedans tu mets du curry mais à l'intérieur tu fais une farce normalement c'est avec du bœuf, mais moi je l'ai fait avec... avec des choux-fleurs et des noix de Grenoble que j'ai mélangées ensemble avec plein d'épices. J'ai broyé ça. J'ai fait une salsa. Je l'ai mis dedans. Puis, j'ai fait revenir les lardons. Mais je n'avais pas le choix de les utiliser, tu vois. Donc, je les ai mis quasiment qu'ils soient comme un accompagnement à ma farce végétale.

  • Speaker #1

    Pas à l'entrée. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Et puis, j'ai mis du fromage dedans parce qu'il fallait bien que je le mette à quelque part. Puis, c'est vrai qu'avec toutes les épices, ça donnait quand même un goût adouci. Et puis le jaune d'oeuf, je l'ai utilisé comme dorure dessus. Donc là, puis franchement, Philippe Itchebes, quand il a goûté, il m'a dit,

  • Speaker #1

    c'est quelle viande ça ! Mais il savait du coup qu'il y avait les lardons. Non,

  • Speaker #0

    Philippe Etchebes, lui, il n'avait pas vu tout quand je cuisinais. En fait, moi, j'étais dans une espèce de boîte noire.

  • Speaker #1

    Il goûte juste le résultat sans savoir.

  • Speaker #0

    Il savait me voir. Bon, il m'entendait parler. Donc, il savait bien que j'étais québécoise.

  • Speaker #1

    Et sans savoir le défi en mode, OK, tu as les ingrédients de la quiche Lorraine, tu dois faire autre chose. Ça, il ne savait pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'il savait c'était quoi. Parce qu'il aurait pu me dire, non, tu n'es pas. pas... Hors sujet ? Hors sujet, ouais. Hors thème, il aurait pu. Il savait très bien c'était quoi. Ok, d'accord. J'avais très, très peur, hein, parce qu'en plein milieu de Juan Arbelaz, c'était comme mon coach, il vient me voir et il me dit, mais là, t'es sûr que t'es sur les...

  • Speaker #1

    Ah, ok, donc vous avez votre coach et vous devez faire goûter à Philippe. Oui. Après, c'est lui qui donne le verdict.

  • Speaker #0

    J'avais très peur parce que Juan, il m'avait dit, non, mais t'es hors sujet, t'es hors C'est juste... Mais je suis comme... Vous m'avez dit de ne pas faire une quiche sereine et d'utiliser... Tu sais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Comme... Je suis désolée, mais non. Je suis sur le sujet, puis je l'ai été. Donc, j'ai gagné ce challenge-là. Et j'ai été dans l'autre challenge après.

  • Speaker #1

    Donc, t'as... OK, t'es contre. Exactement.

  • Speaker #0

    Puis l'autre challenge après, c'était... rôti du dimanche. Rôti de bœuf du dimanche. J'aurais bien essayé de leur dire est-ce que je pourrais essayer de... Mais non, non, non. Il faut vraiment que ça soit du bœuf. Ils étaient comme, tu peux essayer, mais tu peux être hors sujet aussi. Bon, écoute, je n'aurai pas le choix. Il va falloir que je travaille le bœuf. Je ne savais pas que j'allais être en équipe aussi. Du coup, là, en équipe, c'est encore plus difficile. Parce que lui, la personne avec qui j'étais, il voulait du archi-traditionnel. Moi, je voulais... Moi, en fait, dès qu'on m'a dit bœuf du dimanche, j'ai pensé tout de suite à mon bœuf à la citronnelle qu'on a parlé tantôt. Du coup, moi, je voulais m'en aller vers l'Asie. Lui,

  • Speaker #1

    il voulait patates,

  • Speaker #0

    carottes, tu vois, le bœuf avec le jus de viande, là, le truc nul. Mais, drôlement, j'ai pas été capable d'imposer mon choix, puis j'ai été éliminée. Du coup... Tout ça pour te dire que j'ai dû goûter à mes préparations. Pendant que c'était pour la quiche sereine, j'ai goûté au lardon, j'ai dit que c'était bon, j'ai goûté au bœuf et j'ai dit que c'était bon. Et puis là est venue une vague de haine sur les réseaux sociaux. Parce que j'ai goûté, j'ai dit que c'était bon, je n'étais plus végane, j'offusquais la communauté végane, alors que moi j'avais juste envie de faire rayonner la communauté végane. À partir de ce moment-là, je ne me suis plus considérée comme végane. J'ai arrêté de dire aux gens que j'étais végane. J'ai arrêté de faire des stories sur Insta, j'ai arrêté de parler, j'ai arrêté de publier. C'était un moment très, très, très difficile pour moi, en fait, de me faire insulter comme ça, de vivre. Puis c'était vraiment du cyberharcèlement. Les gens se sont mis en groupe, ils m'ont donné des mauvais reviews sur Facebook, sur Google, sur Insta. Ils écrivaient des mauvais commentaires sur tout. J'ai même pu comprendre qu'il y avait des gens qui sortaient des publications que j'avais faites en 2017 pour dire « Regarde, regarde, elle a dit qu'à Noël, elle avait mangé du fromage, elle n'est donc pas végane. » Tu vois, c'est genre… Je suis désolée, mais j'ai dédié ma vie à essayer de végétaliser le plus d'assiettes que possible. Donc déjà, on ne devrait pas me tirer vers le bas. « Si ça ne fait pas ton affaire, ferme ta gueule et passe à autre chose. » Ça m'a vraiment atteint. Vraiment profondément atteint. C'était très difficile.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine que ce n'est jamais une partie de tes...

  • Speaker #0

    J'ai trouvé que tu étais spectaire. J'ai eu l'impression que... J'ai même eu peur pendant un moment qu'il n'y allait pas avoir des gens qui allaient venir jeter des trucs sur ma maison. Parce que vraiment, c'était une haine. Une haine. haine envers moi. Je ne pouvais même pas croire que les gens pouvaient être autant haineux envers quelqu'un qui essaie de donner autant de positifs sur cette planète. J'ai trouvé ça vraiment injuste, vraiment plate. J'en sors à peine, puis ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Non, mais oui, je vois, je comprends et tout, et est-ce que c'est pas le fait que, du coup... C'est super que je pense qu'il y ait des vegans qui essayent d'aller dans ces genres de concours pour essayer de faire bouger les choses, qu'il y ait des candidats qui soient vegans et tout. Moi, je me rappelle, parce que je suis plus pâtisserie, donc je regardais Le Meilleur Pâtissier, et je me rappelle qu'il y a une année, il y avait une... Je crois que c'était en plus une Québécoise, si je ne dis pas de bêtises, qui était végane. Et du coup, elle essayait... Tu vois, quand Thierry lui dit, OK, vous allez me faire la revisite de la tarte aux pommes, tu vois. Elle, OK, elle essayait de le faire en version végane. Sauf que du coup en fait elle était vachement Déséquilibrée, elle partait pas du tout sur le même Basse que les autres tu vois parce que bah évidemment Tu vas pas retrouver le même goût,

  • Speaker #0

    enfin tu vois ça va être différent Et en plus ils vont pas te donner le beurre que tu veux Oui voilà Les marques que t'es habitué

  • Speaker #1

    Et du coup moi j'étais en mode ah mais c'est trop bien Tu vois je suis en mode bah vas-y go, bon elle a pas fait long feu Malheureusement Mais du coup je suis en mode ok c'est cool tu vois Bon même si évidemment Tu peux pas demander la même chose

  • Speaker #0

    tu vas pas avoir le même résultat final il faut le comprendre j'attends juste qu'on puisse faire une émission végane mais allez-y j'ai animatrice et juge et je participerai aussi mais voilà du coup je pense que c'est peut-être ça le truc de ok t'as

  • Speaker #1

    essayé effectivement t'as pas pu imposer ton choix d'avoir le truc 100% végane et du coup t'as dû te en fait je pense que ça t'as du te... rabaisser bien sûr entre gros guillemets ah ok bon bah je fais ce qu'on me demande tu vois il y a le truc de en fait

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Absolument. J'aurais bien aimé qu'on me donne un peu plus de liberté. Parce que, par exemple, j'aurais bien aimé qu'on me dise le rôti du dimanche, c'est un... Tu fais comme tu veux. Puis là, je t'aurais sorti un sétang du dimanche. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est dingue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je comprends. Moi aussi, je serais frustré. C'est trop dommage. On a une végane. Tu lui demandes de faire un truc tradit. qu'elle ne fait même plus, qu'elle ne mange même plus.

  • Speaker #0

    Franchement, quand tu regardes toute la saison, tu te dis, j'ai bien eu les deux seuls challenges carnés.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    ils ont fait exprès. J'ai empêché, tu me les aurais donnés à la fin. Quand tu as fait tes preuves,

  • Speaker #1

    tu vois, en version digitale et tout.

  • Speaker #0

    J'aurais attendu un peu plus longtemps, un peu plus tard dans la compétition pour me donner ce genre de challenge-là, parce qu'effectivement, si je veux rentrer à top chef, je dois maîtriser tout. Oui, oui, oui. et la viande, mais là, ils ne m'ont pas permis vraiment de...

  • Speaker #1

    de montrer le temps du métal j'avoue j'ai pas regardé j'ai pas suivi mais j'avoue que j'aurais été peut-être frustré aussi c'est trop dommage elle peut même pas faire le truc en version végétale après de là aller bien sûr insulter ou donner enfin propager de la haine effectivement c'est beaucoup trop mais ouais c'est bon mitigé comme expérience

  • Speaker #0

    Mitigé comme expérience, mais je décide de me souvenir que du positif. C'est ce que, dernièrement, j'ai appris. En fait, c'est ce que je me dis dernièrement, là. Vraiment, ça a débloqué à l'intérieur de moi un peu, là. Je vais essayer d'être plus présente, de revenir le rayon de soleil que je suis, puis pas de me laisser abattre par les mauvaises énergies des autres. Mais...

  • Speaker #1

    Ce qu'il faut faire, c'est du coup développer un concours 100% végétal. Tu sais que... Je l'ai en tête depuis hyper longtemps, le truc meilleur pâtissier. Moi, je suis vraiment côté sucré. Ouais. La version meilleur pâtissier sans vegan.

  • Speaker #0

    Quand tu consommes, toi, tu t'occupes de la partie sucrée, puis moi, du salé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je suis en mode, mais ce serait tellement bien, tu vois. C'est vraiment bien. Du coup, les gens qui regardent, ils disent, ah, OK, mais en fait, ma version traditionnelle, je lis la même chose. Ouais. Et puis, encore plus dans le sucré. Enfin, je veux dire,

  • Speaker #0

    c'est envisageable. Gordon Ramsay, il fait avec les Bush Brothers au

  • Speaker #1

    UK. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils ont fait une émission.

  • Speaker #1

    culinaire vegan et puis on est au UK on n'est pas en France là tu vois il faut venir en France parce que on a quand même ça crée traduit aussi au niveau sucré tu vois les recettes de grand-mère et tout que tu peux veganiser il y a d'ailleurs Aude de The Green Quest qui a fait un bon livre sur les recettes de grand-mère les recettes traduites tu les végétalises et en fait tu vois pas la différence exactement donc là en fait c'est invisible plus facile j'imagine que les versions où t'as la viande qui est en pièce principale et là bon bah Pour la cacher, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc du coup, point positif qu'on retient de cette expérience, c'est que tu as pu voir un petit peu de l'intérieur comment c'était, tu t'es fait découvrir par le grand public, tu as des écoles qui t'ont contacté pour que tu fasses du consulting un petit peu, en mode aide-nous à avoir notre part de végétal à la semaine. Exactement. Et donc tu bosses encore avec les écoles en ce moment ?

  • Speaker #0

    Oui, je bosse encore avec les écoles, ça se passe super bien. C'est une partie que j'adore beaucoup de mon boulot, l'accompagnement, donner des idées de recettes et tout. Puis en plus, vu que j'ai une cuisine professionnelle, je sais comment adapter les recettes à beaucoup. Parce qu'on s'entend que les restaurations collectives, c'est 700 personnes par jour, 700 enfants par jour. environ, il y en a que c'est 500, il y en a que c'est 1000 ça parie beaucoup c'est vraiment une partie de mon travail que j'adore j'adore vraiment donner au prochain mon savoir, d'ailleurs faudrait vraiment que je me mette à faire un livre de recettes parce que c'est vraiment une partie que je kiffe tu bosses sur le livre ? je commence, mais c'est comme le site web, j'arrive jamais à le finir il y a des projets oui,

  • Speaker #1

    on commence Merci que...

  • Speaker #0

    qui a terminé surtout quand tu bosses déjà toute la semaine et tout l'équilibre travail et puis vie personnelle des fois est un peu compliqué les projets j'arrive difficilement à les finir des fois mais comme

  • Speaker #1

    on dit quand on est son propre patron on est le pire patron du monde parce qu'on s'autorise des choses qu'on n'autoriserait jamais un supérieur exactement où est-ce que tu vois Veggie Daily dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Dans cinq ans, c'est difficile. J'espère que je travaillerai uniquement, 100 % avec les professionnels. J'espère que j'aurai réduit ma clientèle, c'est-à-dire que j'aurai cinq clients qui vont me rapporter tout. Ça, ça serait le kiff ultime, tu vois. Peut-être aussi que je me diversifierai. Oui, diversifierait, ça marche. Diversifierait. Oh là là. Et puis, parce que j'aimerais bien justement faire un peu plus d'accompagnement. J'aimerais bien peut-être donner des cours un peu de nutrition. J'aimerais faire un peu autre chose. Parce que c'est vrai que Védidélie, là, tout seul, j'ai l'impression d'être un peu un robot.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce que tu aimerais embaucher quelqu'un peut-être pour te...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Si le volume, bien sûr, permet de... D'avoir quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est vraiment, honnêtement, c'est le but. J'ai lancé le truc, puis qu'après, je puisse me dire, OK, bon, il y a quelqu'un qui va me remplacer. Moi, je peux passer à faire tout ce que j'ai toujours voulu faire. Justement, les projets que j'aimerais entreprendre, mais que des fois, je commence, mais que je n'arrive même pas à terminer parce que je suis toute seule à faire Veggie Daily. Donc, oui, je pense qu'on va s'en aller vers quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    OK. Et quelle est ta vision de l'avenir de la viande végétale en France ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question. Mais ça me réfléchit un peu.

  • Speaker #1

    C'est ça que tu m'as dit tout à l'heure en mode, si j'ai beaucoup de choses qui arrivent dans la tête, je dis, c'est une bonne question et je réfléchis.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, tu réfléchis.

  • Speaker #0

    Ben, c'est difficile à dire parce que je vois comme deux solutions. Je vois dans deux endroits où ça pourrait aller. Soit qu'on va aller vers du genre style Beyond Meat ultra transformé. C'est juste ça qu'il va y avoir. Il va y avoir plein de produits comme ça qui vont sortir. Puis on va continuer d'avoir des critiques parce que, bon, c'est quand même du ultra transformé. Ou soit qu'on va revoir un peu notre façon de faire, puis qu'on va aller vers une façon plus naturelle. Ce qui voudrait dire moins de grosses usines, mais plein de petites usines comme les miennes, qui feraient plus du travail artisanal. J'espère qu'on va aller vers l'option numéro deux. C'est vrai que je lutte énormément contre l'ultra transformé.

  • Speaker #1

    Ouais. Il y a aussi... Enfin, il y a l'ultra transformé. Après, il y a l'industriel, je veux dire, en général. Parce qu'il y a quand même pas mal d'industriels qui font du transformé, OK ? C'est pas non plus... Enfin, la compo est quand même assez clean. Mais après, c'est de l'industriel. C'est pas de l'artisanal, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. C'est sûr que, tu sais, des nuggets, que ce soit des nuggets animaux ou des nuggets végétaux, ça reste transformé. Mais après, il y a plein de produits qui... Tu peux pas nécessairement... Tu ne peux pas manger des nuggets animaux tous les jours.

  • Speaker #1

    On s'entend.

  • Speaker #0

    Du coup, il te faut quelque chose d'autre. C'est là que je trouve qu'il y a une lacune. Quand tu as envie d'avoir des protéines, de ne pas te casser la tête, mais que tu as envie que ça soit sain et gourmand, c'est limité là. On est vraiment limité. Mais il y avait du délit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es prête à satisfaire toute la demande qui va arriver ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute, j'aimerais bien, honnêtement. Ça serait vraiment le plus beau des cadeaux qu'on pourrait me faire. C'est qu'on me dise que j'explose, que la demande n'arrête pas. Ça serait un rêve devenu réalité, là, vraiment. Je cours après un peu ce rêve-là, je pense.

  • Speaker #1

    OK. Ben, écoute, c'est tout ce que je te souhaite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    On arrive à la dernière partie qui s'appelle le dernier croc.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    J'ai une... Quinzaine de questions pour toi, le but c'est que tu répondes le plus rapidement possible Ok Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #0

    Go Go,

  • Speaker #1

    ok L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    Vegan de mes placards, ben de l'ail Oui, désolé, mais indispensable, je ne peux pas vivre sans ail

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Mon plat végétal préféré de tous les temps, les burgers Burger,

  • Speaker #1

    ok, moi je te... Le plat à faire goûter à quelqu'un de non vegan ?

  • Speaker #0

    Bœuf bourguignon vegan

  • Speaker #1

    Ok, tu prends le tradition, tu le... Et en protéines, c'est du sétan, du coup ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Je pourrais le marquer avec des champignons, mais ça serait moins bon.

  • Speaker #1

    Tu ne serais pas rassasié pareil. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Puis vraiment, parce que je trouve que d'amener... Tu sais, les plats qui sont un peu... C'est d'Asie, d'Inde. C'est des plats qui sont un peu typiques de ce qu'on peut penser à de l'alimentation végétale. Je trouve que ce n'est pas ce qui va donner le « wow » à quelqu'un qui ne connaît pas du tout l'alimentation végétale. Alors là, tu lui fais goûter un bœuf bourguignon vegan. Je connais déjà en version garnie. Mais mon Dieu, c'est absolument exquis. Puis en plus, je me sens vraiment mieux maintenant que je l'ai mangé en version animale. Donc ça, pour moi, c'est vraiment... Et j'aime bien donner le plat vraiment de viandard à quelqu'un qui est viandard, mais en version végétale.

  • Speaker #1

    Et en plus, vu que c'est un plat en sauce, tu peux un peu, tu vois, « camoufler » , entre gros guillemets, bien sûr. Et en fait, on ne s'aperçoit pas que ce n'est pas du végétal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    que c'est du final plutôt tu noies la bête avec du vin je les saoule c'est ça le truc le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan

  • Speaker #0

    Écoute pas les autres. Surtout, écoute les autres qui te donnent du positif. Mais écoute pas les autres qui te donnent du négatif. Arrête. Écoute ton cœur. Fais comme toi et te sens. Va chercher de l'aide chez ceux qui t'amènent du positif. Puis, ne t'éloigne pas non plus de ceux qui t'amènent du négatif, mais ça rentre par une oreille et ça sort de l'autre. Voilà. Parce que tu vas en rencontrer beaucoup dans ton chemin, les gens. qui vont t'amener beaucoup de négatifs. Puis, il ne faut pas que tu te laisses... Il ne faut pas que ça te touche. C'est très facile à dire et très difficile à faire.

  • Speaker #1

    Donc, faire un peu le tri de, OK, ça, je prends vraiment à cœur parce que ça va m'aider. Et l'autre, OK, c'est un avis, j'entends, mais je ne prends pas forcément compte parce que je sais que ça ne va pas m'aider à avancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Le mythe le plus agaçant sur les véganes ?

  • Speaker #0

    Le soja, là. Oh là là, je suis vraiment écoeurée sur le soja, comme si genre... Je mangeais du soja du Brésil tous les jours. En plus, les carnés réalisent même pas que c'est eux qui mangent du soja du Brésil tous les jours à travers la viande qu'ils mangent. Ça, ça me saoule. Vraiment, ce mythe du soja. Ou quand je dis que je fais de la viande végétale, les gens sont comme, ah ouais, c'est machin au soja. Comme si je faisais que du tofu écrasé.

  • Speaker #1

    Attends, attends. Parce que là, ça me fait penser à un truc. On n'en a pas parlé. Mais du coup, tu utilises en principal du sédan. Mais tu mets aussi un petit peu de tofu.

  • Speaker #0

    Oui, je mets beaucoup de mes produits Donc voilà,

  • Speaker #1

    tu utilises aussi du tofu et du soja J'utilise aussi la sauce soja C'est pour dire qu'il n'y a pas que du seitan à l'intérieur de tes produits Et que ça te concerne aussi quand on parle de soja Oui,

  • Speaker #0

    exactement,

  • Speaker #1

    absolument Tu en utilises aussi Mais oui, ça va être de remettre un petit peu encore une fois les points sur l'île Que ceux qui consomment le plus de soja du Brésil qu'on s'entende Et même en général je pense, c'est les gens qui mangent de la viande Parce que les animaux sont nourris avec du soja du Brésil Qui déforeste etc Mais tu sais qu'il y a une loi en France Qui interdit de manger pour la consommation humaine Du soja qui provient d'un autre pays Et au GM aussi

  • Speaker #0

    Parce que je pense que ça doit passer pour l'Europe Par contre je pense qu'il y a une dérogation pour la Chine Parce que quand tu vas dans ton petite épicerie chinoise C'est toujours du tofu chinois Oui oui oui Je pense

  • Speaker #1

    Mais sinon globalement dans les épiceries bio et généralement c'est du soja de France toi du coup ton soja c'est je le prends chez Biocop et donc il vient du Soudouès aussi ou pas ? exactement ça fait du sens donc on ne prend pas du soja du Brésil le resto vegan que tu recommandes les yeux fermés ?

  • Speaker #0

    Gustavo à Grenoble même bien qu'ils n'ont pas de ma viande végétale à moi je dois l'avouer qu'à chaque fois que je vais là-bas c'est quand même un gros kiff je vais y aller

  • Speaker #1

    d'ici quelques jours pour goûter moi-même.

  • Speaker #0

    Ouais, tu me diras.

  • Speaker #1

    J'ai entendu parler que du bien de ce restaurant depuis très longtemps. Il a l'air d'être un peu une institution.

  • Speaker #0

    Il y a des petits accompagnements et tout. Donc à Grenoble,

  • Speaker #1

    Gustavo, on recommande. Quel est ton petit plaisir coupable en nourriture ?

  • Speaker #0

    Oui, en nourriture.

  • Speaker #1

    Je t'ai vu en mode, quel jeu ça ordonne ? La nourriture, Valérie, on reste focus nourriture.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, plaisir coupable. Ah oui, je dois avouer, moi, ça reste, je vais de l'Amérique du Nord, et puis moi, tout le sucre, mais pas le sucre en dessert, le sucre à boire. J'adore ça. Si le coca n'était pas mauvais pour la santé, j'en boirais tous les jours. J'adore ça. C'est vraiment le truc. Par contre, le coca, j'en bois plus quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu veux dire que tu étais accro quand même. Oui,

  • Speaker #0

    tout ce qui est liquide à boire, les jus, les boissons pétillantes, avec le sucre. Pas du tout,

  • Speaker #1

    tu bois tes 15 morceaux de sucre en deux minutes. Oui,

  • Speaker #0

    je sais que ce n'est vraiment pas bon pour moi, mais écoutons, je ne peux pas être parfait.

  • Speaker #1

    Tu as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Plus grande peur ? Mon dieu, c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Merci, merci. J'aime bien quand on me dit ça.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, ma plus grande peur, ma plus grande peur, ça pourrait... Ah oui, je sais, je sais, je sais, je sais, je sais, c'est quoi ma plus grande peur ? J'ai vraiment peur de l'échec. Très, très peur de l'échec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est vraiment... Oui, oui. C'est même un problème.

  • Speaker #1

    Et donc, est-ce qu'il y a un moment donné où tu te dis, ah, est-ce que... Enfin voilà, tu vois. est-ce que là avec VGD par exemple Est-ce que ça t'arrive encore où tu te dis, peut-être que j'ai fait tout ça et que finalement, ça ne m'a peut-être pas amené là où je voulais que ça m'amène ?

  • Speaker #0

    Absolument. Mais non, moi, je pensais qu'en deux semaines, j'étais rendu millionnaire.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc là, on est expectation versus… On n'est pas trop bien. Oui, tu avais peut-être une idée faussée.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je me suis beaucoup donnée. T'as toujours la peur de dire, mon Dieu, est-ce que j'ai fait tout ce travail-là pour, au final, rien. Est-ce que je ne me suis pas trompée ? Je n'aurais pas dû m'en aller dans quelque chose d'autre Comme je disais le consulting Est-ce que je n'aurais pas dû être nutritionniste ? Cette peur de l'échec est toujours derrière ma pensée

  • Speaker #1

    Et puis si tu dois devenir nutritionniste Tu seras nutritionniste ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'empêche ? Tu as 35 ans Si ça s'arrête demain, ce que je ne te souhaite pas Tu peux te reconvertir

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai

  • Speaker #1

    T'auras testé ça, t'auras kiffé, t'auras fait tes trucs.

  • Speaker #0

    Je t'arrive à rationaliser, tu vois, tout ça, tout ce que tu me dis. Mais ? Mais à l'intérieur de moi, j'ai toujours ce sentiment, cette peur, cette anxiété de ne pas réussir, de ne pas être aux attentes que je me suis faites. Ouais. Mais écoute, je rationalise.

  • Speaker #1

    T'as plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, mon Dieu, encore là, je pense que ça serait Vigideli, tu vois. Autant que c'est ma plus grande peur, c'est aussi ma plus grande fierté. C'est vraiment le couteau à double tranchante. Vraiment, je suis très, très fière de Vigideli, d'où je suis, de faire un métier hyper hors normes, d'être mon propre patron. Ça, c'est vraiment, je trouve ça super cool. Puis d'être proche de mes convictions, de les tenir, puis d'aller vers l'avant. Oui, je suis très fière de moi.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et enfin ? Qu'est-ce que tu aimerais que les gens retiennent de notre échange ?

  • Speaker #0

    J'aimerais que les gens retiennent que... Oh là là, tu me dis de faire ça très rapide, mais tu me poses de super bonnes questions à la toute fin.

  • Speaker #1

    C'est la dernière.

  • Speaker #0

    Oui, c'est la dernière. Écoute, que l'alimentation végétale est gourmande, qu'on peut le faire avec plaisir et que ce n'est pas besoin d'être transformé. qu'on peut s'alimenter de façon totalement naturelle tout en ayant du plaisir. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup Valérie pour cet échange. Également de m'avoir accueillie chez toi. Merci d'être venue. Vraiment. Ça fait longtemps que je devais venir. Effectivement, on n'habite pas à côté. C'est un long voyage. À l'autre bout de la France, il y a la diagonale du vide qui nous sépare. C'est assez compliqué. Mais voilà, je suis là. Et je n'ai pas besoin de préciser que tu es une... très grande cuisinière et que je me régale à chaque repas.

  • Speaker #0

    Ça me fait plaisir.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas dans le mood d'ouvrir un restaurant, mais peut-être qu'à un moment donné... Ça viendra peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'au final, je vais faire l'air comme ça, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà mentionné tout à l'heure, mais si les gens qui nous écoutent et qui nous regardent veulent trouver tes produits, où est-ce qu'on se les procure ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'Official Vegan Job, c'est vraiment sur ce sur. Après ça, à Grenoble, je fais la bonne pioche qui est en précommande tous les mois.

  • Speaker #1

    Donc c'est une épicerie ?

  • Speaker #0

    Une épicerie, oui, pardonnez-moi. Et puis il y a l'épicerie Montvrac aussi, qui ont tout le... tous mes produits là-bas. Alors là, ça fait sûr, ça fait sûr. Aussi à Grenoble. Ah,

  • Speaker #1

    donc deux épiceries à Grenoble.

  • Speaker #0

    Exactement. J'aimerais bien que ça soit aussi dans les épiceries un peu partout en France, mais malheureusement, c'est juste pas possible. J'ai fait la livraison moi-même, donc vous pouvez m'écrire, m'appeler, m'envoyer des signaux de fumée. Normalement, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Donc sur Instagram, on peut te contacter. Ouais. Donc le Veggie Daily sur Insta. Et donc là, on te dit, OK, on va faire notre petite sélection et tout. Et voilà, toi, tu fais aussi ça, voilà. Occasionnellement, on va dire, parce que ça te demande peut-être plus de temps que de faire pour les pros, vu que c'est des plus grosses quantités.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais écoute, j'ai beaucoup de difficultés. C'est ce que je voulais dire. Ouais.

  • Speaker #1

    Tu as du mal à dire non, donc effectivement.

  • Speaker #0

    Mais c'est surtout quand quelqu'un t'écrit pour vraiment faire la démarche d'avoir un de mes produits, c'est que tu dis que vraiment, il les veut. Donc, j'ai beaucoup de difficultés à dire non. Des fois, je vais être déplacée à la semaine d'après.

  • Speaker #1

    je vais dire ah là ça m'arrange pas mais la semaine prochaine je peux te le faire à moins que t'aies des contraintes c'est me dire ah j'ai une contrainte j'en ai besoin pour ce week-end je dis ok bon je vais te le faire quand même allez profite de ta toque et puis tu y vas quoi ouais exactement ok et bien écoutez merci à vous de nous avoir écouté ou regardé jusqu'au bout si l'épisode vous a plu n'hésitez pas à laisser 5 étoiles et un commentaire pour nous dire si vous avez déjà goûté les produits de Valérie ou si ça vous donne envie c'est un petit geste mais ça aide énormément le podcast à se faire connaître, à le développer. En tout cas, merci beaucoup Valérie. Et puis on se dit à très vite.

  • Speaker #0

    A très bientôt. Salut à tous.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes, mais c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience. Merci. pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. A bientôt !

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Description

Fabriquer de la viande végétale... à la main ?

C'est le pari fou que relève Valérie depuis plusieurs années avec sa marque de viande végétale : Veggie Deli.


Dans cet épisode, je retrouve Valérie dans son jardin, assis sur l’herbe avec une vue incroyable sur les montagnes près de Grenoble.

On parle de son changement de vie, de la création de Veggie Deli et de tout ce que représente le fait de produire de la viande végétale de façon artisanale en France aujourd’hui.


Elle fabrique ses alternatives végétales à partir d’ingrédients simples et gère chaque étape elle-même : recettes, emballage, livraisons…


Au programme de l'épisode :

- Pourquoi elle a quitté la finance après un burn-out

- Le documentaire qui a déclenché sa transition alimentaire

- Comment elle a appris la cuisine végétale

- Pourquoi elle a lancé Veggie Deli et choisi de travailler le seitan

- Ce que signifie produire de la viande végétale de façon artisanale

- Les contraintes de l'artisanat au quotidien : matériel, logistique, transport frais, stocks...

- L’impact de Top Chef sur sa visibilité… et le cyberharcèlement qui a suivi

- Sa vision du futur


Cet épisode authentique et sans filtre avec Valérie rappelle qu'il est important de soutenir les artisan·e·s passioné·e·s qui font bouger les lignes ✨


- - -


Merci à Valérie pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram.

Découvre (et commande) tous ses produits sur Official Vegan Shop.


Le document qui a aidé Valérie : La santé dans l'assiette



Épisode complémentaire : Similis carnés, c'est quoi le PROBLÈME ? Avec Florimond Peureux (épisode Comme un poisson dans l'eau)


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📅 Épisode tourné en août 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


- - -

Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. À travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu as la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme de clout.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans un nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je t'emmène dans le Vercors, juste à côté de Grenoble, chez Valérie, alias Veggie Daily. Cette Québécoise d'origine s'est installée en France en 2017 et quelques années plus tard, elle décide de passer derrière les fourneaux pour fabriquer sa propre viande végétale artisanale. Depuis son atelier, elle imagine et façonne à la main des alternatives 100% vegan, sans conservateurs ni produits chimiques, à base de ses temps et d'ingrédients aussi locaux que possible. C'est tout un univers à découvrir, aussi gourmand qu'engagé. Dans cet épisode, on va parler de son parcours, de l'art de créer de la viande végétale, de son passage dans Objectif Top Chef et des défis quotidiens de l'artisanat vegan. Salut Valérie, comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Maxime, ça va super bien. Très heureuse de t'avoir chez moi, sous les pommiers.

  • Speaker #0

    Effectivement, on est en extérieur pour celles et ceux qui nous écoutent juste en audio et on a la vue sur les montagnes derrière Valérie, c'est vraiment magnifique. J'adore ce paysage, franchement c'est super.

  • Speaker #1

    Génial, je suis contente que ça te plaise.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'ai bien présenté ?

  • Speaker #1

    Absolument, franchement 10 sur 10.

  • Speaker #0

    10 sur 10 ? C'est super, on va pouvoir directement commencer. Et donc moi je voudrais savoir un petit peu, quel était ton rapport à l'alimentation durant ton enfance ? Comment est-ce que c'était à la maison ? Est-ce que la viande était très présente ? Donc du coup, tu es née au Québec ?

  • Speaker #1

    Oui absolument, née au Québec, à Montréal.

  • Speaker #0

    Et donc raconte-nous un petit peu comment c'était à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, j'ai toujours été une grande gourmande. Ma maman qui cuisine énormément. J'ai rendu toutes mes amies très jaloux à l'école parce que chez nous, on n'a pas la cantine. Tout le monde apporte ses repas. C'est vrai,

  • Speaker #0

    oui. Vous devez préparer votre lunchbox.

  • Speaker #1

    Souvent, j'échangeais même les repas avec les potes parce qu'ils avaient quelque chose qui était hyper transformé que moi, je n'avais pas. Moi, c'était que des petits plats cuisinés avec du cœur, avec plein de saveurs.

  • Speaker #0

    Ta maman a été…

  • Speaker #1

    Je suis en influence dans ma vie pour ça, c'est certain. Certains. Ma famille aussi. Dans ma famille, j'ai des chasseurs, pêcheurs. Puis j'ai beaucoup de gourmands. Ma famille, vraiment, les gros moments à table et tout, c'était des moments très importants. On faisait même des soirées déguisées où on imprégnait la culture d'un autre pays.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Par exemple, une soirée, on pouvait se faire une soirée espagnole. On écoutait de la musique espagnole. On mangeait espagnole. On s'habillait le plus que possible dans les coutumes. Espagnol. Du coup, la nourriture a toujours fait une grande partie intégrale de ma vie. Et j'avoue que la viande, énormément.

  • Speaker #0

    Parce que là, tu me dis, tu avais des chasseurs, des pêcheurs dans ta famille. Donc, ta mère faisait beaucoup à manger, fait encore à manger, j'imagine. Elle aime beaucoup ça. Et donc, ça t'a sensibilisé à la partie cuisine. Et du coup, tu étais aussi, j'imagine, très tournée sur la viande.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Je dois avouer, moi, je suis vraiment quelqu'un qui aime manger de la viande. Je ne pouvais même pas concevoir qu'un jour, on me dirait que je suis végane. C'était quelque chose que je pouvais... Je pense que j'aurais ri, j'aurais été comme non, ce n'est pas possible. Mais, tada !

  • Speaker #0

    On va y venir. Et du coup, est-ce que tu avais un plat ou un souvenir culinaire qui t'a marqué de ton enfance ? Quelque chose où tu penses à ton enfance ? au repas que faisait ta maman et tu te dis « Ah, là, j'ai ça en tête » .

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Je pense tout de suite au bœuf à la citronnelle. C'est un plat asiatique avec beaucoup de saveurs, gingembre, ail, beaucoup de citronnelle. C'est une salade de pak choy, bok choy, plein de légumes et tout. Puis c'était mon plat préféré à chaque anniversaire. Je demandais à maman « Bœuf à la citronnelle » . C'est quand même bizarre qu'à 8 ans, je demandais un plat asiatique, un bœuf super santé. Ben, on s'entend. Mais je veux dire, c'est quand même... Je ne demandais pas du Big Mac. Donc,

  • Speaker #0

    tu avais déjà une culture culinaire assez développée, je pense. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Pour que je pense vraiment au bœuf à la citronnelle en premier, c'est... Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Quel a été le déclic pour passer à une alimentation végétale ? Peut-être que tu es passée végétarienne d'abord, je ne sais pas. Raconte-moi un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Non, moi, je suis très extrémiste, tu sais, alors je suis passée du jour au lendemain vegan. Bon, le plus que possible, parce que c'est vrai qu'au tout début, il y a plein de faux pas que tu fais, c'est normal. Il y a plein de choses que tu ne t'attendais pas qui ont des... éléments cachés, de la poudre de lait, des choses que tu ne penses pas, donc c'est normal, puis tu as des cravings au tout début. Mais moi, le déclic s'est passé quand j'ai regardé l'émission, le documentaire La santé dans l'assiette. Moi, je l'ai écouté en anglais, évidemment, Fork Silver Knives. C'est vraiment un documentaire qui est basé sur justement la santé dans ton assiette, le véganisme par rapport... Qu'est-ce que le véganisme peut avoir... à peu faire par rapport à ton corps. Moi, c'est quelque chose qui me turlupinait depuis quelques instants. C'est vrai parce que mon mari a 11 ans de plus que moi et statistiquement parlant, les femmes ont une plus longue longévité qu'un homme. Donc, ça commençait à me tirailler de me dire que je pouvais passer possiblement les 15-20 dernières années de ma vie seule.

  • Speaker #0

    Sans lui, vous, plus ou moins.

  • Speaker #1

    Sans mon homme. Puis, quand on a regardé ce documentaire-là, c'était comme une évidence. de se dire que ce qu'on met dans notre corps va avoir des répercussions sur notre corps. Comme si jamais j'y avais pensé avant. C'est con, hein ?

  • Speaker #0

    Donc, c'était à vers quel âge que vous avez eu, du coup, parce que vous étiez à deux, si je comprends bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, quand même tard. 25 ans.

  • Speaker #0

    25 ans, ok.

  • Speaker #1

    Ça fait 10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dizaine d'années. Donc, t'étais pas toute seule dans cette réflexion-là. T'étais avec ton mari, du coup. Exactement. Où vous avez regardé le documentaire ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Une semaine après, j'ai dit à ma mère, écoute, faut vraiment que tu regardes ce documentaire-là. puis euh La journée d'après, elle m'a appelée et elle m'a dit « Ok, je deviens végane, je vous suis » . C'est cool, hein ?

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Un documentaire ?

  • Speaker #1

    Et boum !

  • Speaker #0

    Une semaine ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais comme « Maman, je suis convaincue, on va devenir végane » . J'étais comme « Attends, il faut quand même que je vide le congélateur » .

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc, vous avez regardé ce documentaire-là. Tu m'as dit « Vous, en une semaine aussi, pareil ? » Ouais, en fait,

  • Speaker #1

    après le documentaire, on était décidés.

  • Speaker #0

    Le temps de vider les congèles

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a regardé le documentaire en novembre Et on s'était dit ok On se donne jusqu'à la fin de l'année Pour tout vider le congélateur J'en ai donné pareil J'ai donné une tonne de choses aussi Parce que franchement c'était pas possible Tu te rends compte que tout ce qu'on avait dans le frigo Et dans le congélateur et dans tous les garnagers C'était que des produits d'origine animale C'est vraiment fou Le nouvel an on s'est dit let's go On a eu beaucoup de difficultés avec le fromage Même encore aujourd'hui j'ai de la difficulté avec le fromage Vous étiez act...

  • Speaker #0

    Où ça, à l'époque ? Montréal, à ce moment-là. Montréal, OK. Donc, comment est-ce que c'était là-bas ? Du coup, il y a 10 ans, est-ce que le véganisme était déjà bien implanté ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. En fait, avant de déménager en France, je ne réalisais pas à quel point Montréal, c'était un paradis, puis que la France, c'est un renom de fer.

  • Speaker #0

    Donc, tu es passée du paradis, tu es venue te mettre en enfer.

  • Speaker #1

    Surtout qu'il y a 8 ans, quand j'ai déménagé ici, je veux dire, ça a été très, très difficile.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Même trouver du tofu. Plus que maintenant, quoi. Là, ça a vachement évolué. Heureusement. On s'en va dans la bonne direction, je pense.

  • Speaker #0

    OK, donc vous étiez déjà dans un endroit qui était très vegan-friendly. Il y avait des restaurants aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais à Montréal, absolument tous les restaurants ont une option vegan absolument délicieuse.

  • Speaker #0

    Même à l'époque ?

  • Speaker #1

    Même à l'époque.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Vraiment. OK, c'est bien. Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez rencontré des difficultés ? Déjà, vous étiez deux, j'imagine que l'entraide, quand on fait une transition à deux, c'est beaucoup plus facile. Même socialement, tu pèses beaucoup plus. Quand tu es invitée, tu te dis qu'on est deux. C'est sûr que tout seul, la relou vegan.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ma famille, mes amis, ils ont tous fait ça très bien. J'étais bien entourée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que le fait que ce soit canadien, du côté un peu déjà ouvert, est-ce que tu penses que l'aspect social s'est mieux passé ? que si tu avais été en France et tout ?

  • Speaker #1

    Absolument. Absolument. Absolument. C'était vraiment plus facile. C'est beaucoup plus accepté au Canada. En fait, dans tous les pays anglo-saxons en général, c'est vraiment accepté. C'était pas une tonne comme ici. C'est pas genre, en fait,

  • Speaker #0

    t'es vegan, ok. Ouais,

  • Speaker #1

    genre j'ai perdu aucun ami à Montréal. Alors qu'ici, pour en faire des amis, quand tu dis que t'es vegan, c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Après faut dire bon voilà t'es Vous n'êtes pas dans une grande ville. Vous êtes un petit peu à la campagne, à côté de la montagne. Ça joue aussi peut-être un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu disais que le fromage, ça a été compliqué d'arrêter. Comment vous vous y êtes pris ? J'imagine que ton mari est français. Lui, il avait déjà cette culture du fromage français. Toi, un peu moins. Lui,

  • Speaker #1

    il avait explosé les quotas déjà. Ça ne lui dérangeait pas d'arrêter complètement. Alors que moi...

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas eu ton quota.

  • Speaker #1

    J'ai eu beaucoup de difficultés en rentrant en France. Au début, je ne voulais vraiment pas. pas de manger de fromage, mais j'ai craqué puis tu sais quoi, c'est correct. Je me considère toujours comme étant végane, même si j'ai craqué sur le fromage. Ça m'arrive encore aujourd'hui de craquer sur le fromage. Puis je trouve ça... C'est mon petit point faible. C'est correct. J'adore ça. J'en achèterai pas, moi, de mon argent, mais j'avoue, si je vais chez des potes et qu'il y a un plateau de fromage, je vais avoir beaucoup de difficultés à pas taper dedans.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Tu dis pas...

  • Speaker #1

    Ah ben non, le fromage, c'est vraiment... En plus, le plus qui pue, alors là...

  • Speaker #0

    Mais... Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'arrives pas à tout dire, même s'il y a le plateau...

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de difficultés à me contenir, c'est vrai. Ok. Mais par contre... Dans mes plats au quotidien, je les remplace facilement par des sauces. En fait, c'est juste... Dans les plats, souvent, c'est un aspect crémeux qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est facile à remplacer.

  • Speaker #1

    Exactement. Puis comme c'est facile à remplacer, j'ai appris à cuisiner sans. Il n'y a pas de problème. Mais c'est vrai que c'est le plateau de fromage, tu vois. Ça, c'est irrésistible.

  • Speaker #0

    Et si tu remplaces par des fromages végétaux,

  • Speaker #1

    des affinés ? Oui, j'aimerais bien. Mais des fois, c'est qu'il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Il faut que tu ramènes le tien. Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Tu rajoutes le petit fromage vegan sur le plateau.

  • Speaker #1

    Exactement, pour pas que les autres y touchent. Non, non, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    C'est vrai que vu la taille de nos fromages, après, ça veut vite partir. Ils vont taper dedans.

  • Speaker #1

    Tout le monde veut savoir. C'est ce que je trouve cool. C'est que je vois vraiment une évolution. Les gens, ils veulent goûter. Donc, c'est bien.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est sûr. Et du coup, quand vous êtes arrivés en France, tu me parles du fromage. Est-ce qu'il y a d'autres aspects qui étaient compliqués ? Comment c'était pour trouver les produits ?

  • Speaker #1

    Trouver les produits, c'était très difficile. J'avais l'impression que je devais faire 56 000 épiceries, que je devais me mettre à genoux, que je demandais des questions, puis qu'on me regardait si j'étais une extraterrestre. La levure maltaise, quoi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ? Mais le tofu, ce machin au soja, là ? Et puis là, il m'amène dans l'épicerie sec. Je suis comme, pourquoi il m'amène dans l'épicerie sec si j'ai demandé pour du tofu ? Puis là, je vois un truc sous vide, là, pas au frais. Je suis comme, c'est quoi ça ? Alors que chez nous, au Canada, l'étalage est gros comme les yaourts. Tu as toutes les saveurs, les fermetés, les marques. Du coup, là, quand je suis arrivée, j'ai trouvé ça très, très difficile.

  • Speaker #0

    Oui, vous avez plus de... de marques, de variétés différentes, de saveurs, d'art matisé, tout ça, de préparation.

  • Speaker #1

    Je te avouais qu'on a été quelques fois en Allemagne pour aller chercher des produits et revenir.

  • Speaker #0

    Ça, je viens de croire, oui. Mais bon, tu disais aussi, du coup, quand on a papoté avant, que niveau fruits et légumes, c'était quand même beaucoup plus compliqué qu'en France.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. À Montréal, pour être honnête, tout au Canada, il n'y a pas beaucoup de fruits et légumes, ils ne goûtent vraiment pas bon. Donc,

  • Speaker #0

    il faut que tu l'os.

  • Speaker #1

    Moi, je faisais une heure de métro, de transport en commun pour aller chercher mes fruits et légumes. Une heure aller, une heure retour avec mon petit caddie. Je galérais bien dans le métro, mais je ne pouvais pas m'alimenter d'une autre part que des fruits et légumes qui venaient, oui, oui, de France. Je sais, je sais.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est horrible. L'empreinte carbone est horrible.

  • Speaker #0

    Donc de France, carrément ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de Paris, de Rungis. Mais c'était la seule façon dont je pouvais avoir du plaisir à manger Moi acheter des tomates 20 euros le kilo qui goûtent l'eau ça me fait chier Parce qu'au moins Il peut être 30 euros le kilo mais il goûte bon C'est mieux

  • Speaker #0

    Ok Tu disais que ta mère était passée vegan aussi très rapidement Est-ce qu'elle a eu du mal aussi Peut-être au côté famille D'une autre génération Comment ça s'est passé de son côté à elle ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr une autre génération, elle a eu des tensions avec la famille. Des gens qui comprenaient pas. Surtout que ma mère a toujours eu un peu des problèmes alimentaires. Elle a toujours surveillé son poids. Donc là, on prenait comme si c'était devenu une paranoïa. Qu'elle était tombée dans ce truc extrême, tu vois. Ils avaient peur. Les carences. Alors que pour moi, il n'y avait aucun problème. Mais ma mère, ça a été plus difficile au niveau de la famille. Puis même les amis. On dirait... Ils se disent, ben, c'est pas grave, tu mangeras le poisson. Tu vois, on va au restaurant, ils choisissent le truc le plus carné possible et inimaginable. J'ai même dû écrire à ses amis et lui dire, ben écoutez, on est à Montréal, regardez sur Apica ou au moins choisissez un restaurant qui est vegan friendly, pas nécessairement full vegan. Mais même à ça, il y a tellement de restaurants full vegan à Montréal, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    De ne pas aller dans... Ouais.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus difficile pour les vieilles générations.

  • Speaker #0

    Il faut se faire accéder. Ça fait 40 ans qu'on a telles habitudes d'aller dans tel restaurant, de manger telle chose, que du coup, quand tu changes les habitudes-là, les autres sont en mode, tu fais quoi là en fait ? T'étais pas comme ça avant, donc qu'est-ce qui s'est passé ? Alors que quand t'es plus jeune, tu te dis, ok, c'est le temps de s'imposer, peut-être que tu vois les nouvelles idées, etc.

  • Speaker #1

    Comme là, ça fait presque 10 ans, franchement, la famille s'y fait. Ils ont leur propre... Instaurer les routines, tu vois. Quand ils l'invitent à la maison, ils lui disent bien avant, s'il lui fait part du repas, s'ils ne sont pas capables de lui préparer quelque chose, ils lui disent, amène-toi quelque chose pour que ça puisse s'intégrer facilement, tu vois. Du coup, souvent, elle m'appelle et me dit, Valérie, quels 7 ans que je fais ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu lui envoies ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Quand elle vient ici, honnêtement, elle revient avec son petit stock congelé. On serre les fesses toujours à la douane. Ça passe.

  • Speaker #0

    Ça va, ce n'est pas de la viande. Oui, exactement. Raconte-moi ton parcours pro. Parce que tu étais dans la finance à Montréal. Et quand vous avez déménagé en France, tu as changé, tu fais un métier manuel, artisanal. Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est quand même assez drôle. Je travaillais en finances pour vraiment les gros méchants loups, l'investissement. C'est vraiment ce qu'il y a de pire. Je prenais l'argent des pauvres pour leur donner aux plus riches. Puis franchement, ça commençait à me creuser un énorme...

  • Speaker #0

    Malette. Ouais,

  • Speaker #1

    malette dans l'estomac. J'avais un poids, je n'étais pas bien avec ça. D'ailleurs, la personne pour laquelle je travaillais à ce moment-là, c'est elle qui m'a forcé à écouter La santé dans l'assiette, Forks Over Knives.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a... a amené à faire une grosse dépression, un gros burn-out. Et puis pendant mon burn-out, tout ce que j'avais envie de faire, je venais juste de devenir végane. Donc là, évidemment, vu que je venais juste de devenir végane, j'étais en mode, je veux juste cuisiner. Puis ça m'a réveillée un peu sur le fait que, en fait, tout ce que j'avais envie de faire, c'était de cuisiner. Et puis, je suis quand même retournée au travail après ça, mais beaucoup plus plaisablement en me disant que j'avais un but qui était d'arrêter. Et puis de m'ouvrir mon entreprise Je savais pas encore quoi Mais je savais qu'il fallait que ça soit en alimentation Je savais qu'il fallait que ça soit engagé Quelque chose par rapport au véganisme Mais je savais pas encore quoi Donc là tu m'as dit que

  • Speaker #0

    Tu sentais que t'avais besoin de cuisiner Que c'est ça qui te faisait plaisir Mais du coup est-ce que avant, pendant ton adolescence Est-ce que t'aimais cuisiner ou est-ce que c'est parce que t'es devenue végane Que t'as aimé cuisiner ?

  • Speaker #1

    J'étais une petite fille Pourrigatée en nourriture Ma mère me cuisinait tout le temps Du coup... Moi, quand je suis partie en appartement à 18 ans, qu'il n'y avait plus de maman pour me cuisiner mes bons petits plats, je suis tombée dans... Je ne cuisinais pas du tout, en fait. J'allais acheter le fast-food. Le fast-food que ma mère m'interdisait. Bien, pas qu'elle m'interdisait. On avait le droit, une fois de temps en temps. Mais je ne sais pas pourquoi, à force de manger tellement de healthy food, j'avais trop hâte de manger de la fast-food. Donc, j'ai mangé ça. Jusqu'à temps que je devienne végane. J'avoue, je... Je commençais à avoir des problèmes avec mon poids aussi. Je commençais à me trouver pas belle. Manger du fast-food, nécessairement, ça a un impact sur toi.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Du coup, quand je suis devenue végane, j'ai beaucoup perdu de poids. Ça m'a vraiment aidée, nécessairement. Du coup, ça m'a aidée aussi à continuer. Je me suis dit, c'est bon, je suis dans le bon chemin, là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas automatique. Je veux dire, c'est pas parce qu'on devient végane qu'on va perdre du poids. Mais effectivement, comme tu le disais...

  • Speaker #1

    Moi, vu que je suis passée de vraiment fast-food à végane, rien de transformé. À ce moment-là, je ne savais même pas qu'il y avait des alternatives à la viande, tu vois. Je faisais absolument tout. C'était beaucoup au tout début. J'avais l'impression de, tu sais, tout faire. Le pain, la viande, le fromage, la crêpe. Ah,

  • Speaker #0

    tu faisais tout ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ouais. J'ai vraiment, je te l'ai dit, je suis intense.

  • Speaker #0

    Effectivement, là, je comprends tout à fait. Tu as voulu faire quelque chose de tes... proprement, la cuisine et tout. Comment est-ce qu'après le switch, vous avez vous êtes venue en France, est-ce que c'était déjà en tête avant de partir ? Qu'est-ce que c'était ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai quitté mon emploi, j'ai déménagé chez ma mère pendant trois mois, le temps qu'on puisse partir en France, mais je savais déjà, une fois que j'avais quitté mon emploi, je savais que je voulais faire quelque chose sur le véganisme. En arriver en France, ça me prit un an pour comprendre ce que je voulais faire mais pas très longtemps, il faut être honnête, parce que je suis arrivée en France. Il n'y avait aucune alternative à la viande. Donc là, je me suis dit, ça y est, c'est vraiment là-dedans qu'il faut que je me lance. Il y a vraiment une possibilité dans le marché. Il n'y a personne. C'est le moment.

  • Speaker #0

    Et en partant, est-ce que tu avais déjà cette idée dans la tête ? Tu t'es dit, je vais lancer un truc moi-même dans la viande ? Ou est-ce que c'est vraiment en France que tu as vu qu'il y avait une opportunité ? Oui, c'est vraiment en France que j'ai vu l'opportunité. Donc, tu partais du Canada sans vraiment trop savoir ce que tu allais faire ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas m'ouvrir un restaurant parce que c'est beaucoup de travail. C'est les horaires que je n'aime pas, le soir et les week-ends. Moi, j'aime bien avoir le soir et mes week-ends libres. Du coup, là, un restaurant, c'était comme non. Après ça, je me suis dit peut-être catering, peut-être que je pourrais faire traiteur, faire des formations ou consulting. Je vacillais autour de ça. Jusqu'à temps que je me suis dit, ben ouais vraiment, il y a une place dans le marché à saisir et je vais me lancer pour la viande végétale, let's go !

  • Speaker #0

    Ok, pourquoi est-ce que tu as choisi le sédan comme base de tes produits ?

  • Speaker #1

    Ça s'est fait totalement naturellement parce que moi j'aime ça, c'est hyper protéiné, les valeurs nutritionnelles sont exceptionnelles, c'est quelque chose que moi j'ai envie d'avoir dans mon alimentation.

  • Speaker #0

    de façon hebdomadaire donc je me suis dit que si moi je voulais forcément d'autres personnes voulaient puis en fait ça me tentait pas de m'en aller vers quelque chose de transformé j'aime pas les choses transformées donc je me suis lancée vraiment là-dedans en me disant que

  • Speaker #1

    pas trop réfléchir pour moi ça me semblait naturel de voir que c'était ça me fait rire ce que tu dis moi je voulais ça donc les autres aussi voulaient c'est un peu le truc au dos mouillé je sens qu'il y a une demande euh hum hum Donc tes produits sont à base de gluten Parce que le sétan c'est du gluten de blé Ce qui peut parfois un petit peu diviser Est-ce que tu ressens un petit peu de méfiance à ce niveau-là ? Comment est-ce que les personnes le prennent ? Et comment est-ce que tu expliques pour assurer à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    De moins en moins je trouve Drôlement je trouve qu'au Québec On me jugeait beaucoup plus là-dessus Ok qu'en France.

  • Speaker #1

    Est-ce que le marché du sangluté n'était peut-être plus développé qu'en France ?

  • Speaker #0

    Je pense. Ou peut-être qu'il était plus développé à ce moment-là. Et que quand je suis arrivée en France, cette espèce de mode, si je peux dire, elle était en train de terminer, tu vois. Franchement, c'est quelque chose que j'ai pas trop lutté pour. Certaines personnes me font la remarque. Mais Jordi, est-ce que tu es vraiment maladie coélac ? Oui, voilà. Tu es vraiment juste intolérant au gluten ? Oui.

  • Speaker #1

    Explique-moi du coup un petit peu, parce que voilà, comment est-ce qu'on fait si on a du coup, voilà, intolérance, la maladie coélac, enfin voilà.

  • Speaker #0

    La maladie coélac, tu ne pourrais vraiment pas goûter à mes produits. Voilà, OK. Ce serait bien dommage. Je suis désolée pour toi parce que ça a l'air d'être un enfer au quotidien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, si tu es intolérant au gluten, la plupart du temps, c'est parce que tu te nourris de mauvaises qualités de gluten. Tu manges des... La farine qui est blanche, pas de complète. Si tu manges des pâtes barillades tous les jours, par exemple, que tu manges du pain de mie, des pains plein de gluten, c'est sûr. Et forcément, tu vas développer un intérêt. Ton corps va te dire stop, j'en ai marre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est parce que le gluten utilisé est de mauvaise qualité.

  • Speaker #0

    Exactement. Il n'est pas digestif.

  • Speaker #1

    Il est très transformé et du coup, le corps réagit un petit peu.

  • Speaker #0

    Ma protéine de blé, mon gluten de blé, en fait, je le pétris tellement que je casse le gluten et il devient digeste. Mais vraiment, il faut le travailler d'une force. Si je le faisais à la main, je pense que pour pétrir une pâte, ça pourrait me prendre peut-être une heure. Alors que là, avec ma machine, je peux le faire pendant 30 minutes, ma machine. On s'entend, c'est un pétrisseur. C'est un gros pétrisseur. Ce n'est pas R2D2. Moi, souvent, quand quelqu'un me dit que j'ai une intolérance au gluten, je dis, écoute, si tu es capable, je ne veux pas te forcer non plus, goûte un tout petit morceau. Puis si demain, tu te sens bien, tu sauras que tu pourras en manger plus. Souvent, les gens me disent, tu as bien fait Valérie, j'ai essayé et ça s'est super bien passé, je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand tu m'as dit ça, j'étais assez étonné en fait. Parce que pour moi, c'est vrai que soit tu le tolères, soit tu ne le tolérais pas. C'est fou. C'est curieux, mais je te fais confiance. Tu maîtrises ton sujet. Il faut bien choisir la provenance de ses aliments.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est sûr qu'il y a toujours des nuances.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Faire une généralité. Exactement. Tester. Ok. Comment est-ce que tu as appris à faire ce que tu fais ? La viande végétale ? Le gluten, le pétri, est-ce que c'était autodidacte ? Est-ce que tu t'es formée ? Comment est-ce que t'as fait ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'ai acheté une tonne de livres véganes. Je peux même vous dire celui qui m'a vraiment, vraiment aidée. C'est le livre de Isa Chandra Moskowitz qui s'appelle The Vegan Holiday Cookbook, que je trouve génial parce que c'est tout sur des occasions. Moi, j'aime bien cuisiner pour des occasions. Du coup, là-dedans, il y avait pas mal de ces temps. Et puis, en vrai, j'ai commencé par ma faucisse américaine. Déjà, les saucisses, à Hot Dog, chez nous, c'est quelque chose qui est extrêmement... process. C'est ultra transformé. Mais ça fait partie de notre culture et notre quotidien. C'est quelque chose que je mange, j'aime très souvent. Et puis maintenant, quand j'ai réussi à faire celle-ci, je me suis dit, je pourrais peut-être en faire d'autres. Et puis, l'idée est un peu partie de ça. Je me suis dit, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le porc, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le poulet, peut-être que je pourrais essayer de... de faire un peu comme le bœuf. En fait, c'est vraiment partie de ça. J'ai compris un peu la chimie en arrière du 7 ans, comment ça fonctionnait assez rapidement. Je me suis lancée, franchement, dans mes premiers essais. Je réussissais très bien. Moi, la R&D, je n'en ai pas eu beaucoup besoin.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu te dis « Ok, là, c'est bon, j'ai atteint le produit final tel que je le veux. » Je ne sais pas, est-ce que tu as dû peut-être ajuster les recettes ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, ce n'est jamais parfait. J'ai toujours envie d'ajuster mes recettes. Mais je pense que quand je mange un plat et que je me dis « Ah ouais, ouais, ouais, là, ça coche toutes les casas » , je suis comme « Ok, il est prêt, c'est bon » .

  • Speaker #1

    Et d'où vient le nom « Veggie » d'Elie ?

  • Speaker #0

    Alors, Veggie, qui veut dire… Ben, vegetables, les légumes, mais aussi qui veut dire englobe les personnes étant végétariennes ou végétaliennes. Oui. Et puis, délit vient de délicatesen. Délicatesen, c'est un petit épicerie typiquement qu'on retrouverait dans les pays anglo-saxons. Donc, je voulais quand même garder un peu cet esprit-là parce que je suis quand même, je viens de là. Et puis, c'est une épicerie qui est de proximité où on peut trouver des choses d'appoint, la charcuterie. Des olives. En fait, c'est un peu la place comme pour l'apéro. Je trouvais ça cool. Il y avait vraiment un côté en plus boucherie derrière cette espèce de petite délicatesse. Je trouvais sympa. Ça faisait un peu délicieux à la fois.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être interprété de différentes façons. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu es toute seule à la production. À quoi ressemble une semaine type dans ton labo ?

  • Speaker #0

    Une semaine type dans mon labo ? Donc, lundi, je prends tous mes courriels, je vérifie toutes mes commandes, je me mets en place et puis j'attaque la production. La production, c'est normalement lundi, mardi, pendant les gros temps à Noël, c'est lundi, mardi, mercredi et des fois même jeudi. Et puis après, j'ai toujours une journée ou deux journées, dépendamment de combien de commandes que j'ai, les quantités, pour tout mettre sous vide. Sous vide, c'est une partie très, très longue de mon travail qui me saoule.

  • Speaker #1

    mais que je ne peux pas faire autrement j'ai assisté hier un petit peu à la mise sous vide donc voilà c'est très long tu prends les produits, tu les mets bien en forme tu les mets dans ton sachet tu fermes le sachet pour le mettre sous vide tu mets la petite étiquette à la main c'est très artisanal vraiment à la main parce que c'est ce qui coûte le moins cher pour pas que tes produits deviennent trop chers il y a une petite partie manutention que j'imagine que ce n'est pas ton coeur de métier qui est nécessaire il

  • Speaker #0

    y a la partie livraison soit que je le mette dans des cartons étiquetés pour que ça parte à travers la France via CronoFresh, ou sinon, c'est moi qui vais livrer en vrai. Malheureusement, je ne fais pas toute la France, je ne fais que Grenoble.

  • Speaker #1

    Donc du coup, qui sont tes clients principaux ?

  • Speaker #0

    Je travaille encore avec des particuliers, mais vraiment de moins en moins. Mon but étant vraiment de travailler avec... les professionnels, mais j'avoue, je me suis attachée à ma clientèle, puis il y a certains clients que je ne peux pas dire non. Mais oui, typiquement, ça peut être des traiteurs, des restaurants, des épiceries, beaucoup d'épiceries, des épiceries en ligne. En fait, vraiment, j'ai pas mal de tout. Oui.

  • Speaker #1

    Donc, tu es dans une chaîne ou dans un seul magasin de boulangerie ? Non, là,

  • Speaker #0

    maintenant, avec la talemellerie, je suis dans cette chaîne à Grenoble qui est cette talemellerie. Je les aide à développer vraiment le côté vegan, végétal chez eux. Ils sont super sympas. Ça me fait vraiment plaisir. En fait, j'aime beaucoup cette partie de mon travail qui est un peu d'accompagner. Ça sort un petit peu de...

  • Speaker #1

    ma robotisation de faire là t'es plus toute seule tu sors un peu de ton lapin tu expliques ta passion voilà tes conseils et tout c'est vrai que ça doit être sympa aussi parce que j'imagine que t'es toute la journée toute seule à faire tes produits donc ça doit être cool pour toi ouais exactement de sortir un peu de partager ma passion comme tu dis c'est cool donc du coup t'as cette chaîne là t'es dans certaines épiceries du coup t'es disponible aussi chez Official Vegan Shop ouais t'es à tout début merci Official Vegan Shop Ok, du coup, tu dirais combien de ton pourcentage de pro versus de particulier à l'heure actuelle ?

  • Speaker #0

    Ouais, là, on est vraiment vacillés. On est 90% professionnels, 10% particuliers.

  • Speaker #1

    Et au début, tu étais plus vers les...

  • Speaker #0

    90% particuliers et 10% professionnels. Donc, ça a changé au fil des années. Ben, j'ai commencé une semaine avant le COVID. Ah oui.

  • Speaker #1

    Du coup,

  • Speaker #0

    mon idée de travailler avec le professionnel a pris un peu le bord.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, ok. Ça s'est amélioré après le Covid où tu as pu développer la partie pro.

  • Speaker #0

    Du coup, le Covid m'a quand même aidé aussi parce que les gens étaient beaucoup plus consciencieux. Ça m'a aidé à aller chercher des professionnels qui peut-être n'étaient pas ouverts d'esprit avant le Covid.

  • Speaker #1

    Ça a été en mode, on va aller voir les petits producteurs, on va les soutenir. Tout les trucs sont fermés. Ça a été aussi un point positif. Exact. Combien de kilos par semaine est-ce que tu fais en général ? Je sais qu'il y a des grosses semaines comme avant Noël parce que tu fais des pièces un peu spéciales Noël, des grosses pièces qu'on peut manger en famille. Dis-moi un petit peu de tes productions.

  • Speaker #0

    J'ai deux grosses périodes, Noël et avril. Pour Pâques, c'est vraiment des grosses périodes où je peux attendre jusqu'à 140 kilos par semaine. Là, je dois tout donner. quand c'est du 140 kilos par semaine je donne tout mon âme tout, tout, j'ai pas une seconde à moi c'est intense là l'été je peux avoir du 15 kilos par semaine et t'as le temps de faire des interviews j'ai le temps de faire des interviews donc ça va être petit beaucoup mais je te dirais qu'en moyenne si on regroupe à travers toute l'année je devrais avoir environ 50-60 kilos par semaine ce

  • Speaker #1

    qui me permet de vivre correctement ça te permet d'avoir une bonne balance entre Tu as suffisamment de travail pour en vivre sans que ce soit trop toute la journée. Exactement. Est-ce que c'est difficile de te sourcer localement pour tes ingrédients, pour tes produits ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je vais me sourcer localement le plus que possible. Comme les champignons sont du coin, les betteraves viennent de moins de 100 km de chez moi. Mon exemple principal, le gluten est impossible à trouver en France. Que ce soit en bio ou... en pas bio, c'est impossible. Du coup, ça, ça fait un peu chier. Je dois avouer, j'aimerais vraiment ça, avoir du gluten de blé français. Mais ça n'existe pas. J'aimerais bien... J'aimerais bien essayer de trouver quelqu'un. Si quelqu'un entend mon cri à l'aide, aidez-moi.

  • Speaker #1

    Donc, du gluten de blé français. Le tien vient...

  • Speaker #0

    Le mien vient d'Italie.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas... T'es à côté de l'Italie.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas très loin. J'ai été la fin de semaine dernière, ça me prend deux heures et demie en voiture.

  • Speaker #1

    C'est à côté. Mais oui, effectivement, je pense que c'est bien quand tout est fait en France.

  • Speaker #0

    Par exemple, il y a d'autres choses. J'utilise beaucoup le paprika fumé. Le paprika fumé, ça ne se trouve pas en France. Ou très, très peu. Du coup, je prends d'Espagne. C'est des choses que j'aimerais bien. Oui,

  • Speaker #1

    après tu fais ce que tu peux Si ça n'existe pas, tu ne peux pas

  • Speaker #0

    Demain on me donne une grosse somme d'argent Je pense que je planterai plein de piments J'achèterai un gros smoker Et je le ferai moi-même Le paprika fumé J'aimerais bien faire pousser mes propres betteraves Mon propre ail, mes propres oignons Mes propres carottes Uniquement pour ma production

  • Speaker #1

    Le kiff ultime Ok, donc il y a des petites Un peu compliquées Mais tu fais au mieux

  • Speaker #0

    Je fais au mieux, exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Quels sont les défis concrets du modèle artisanal aujourd'hui que toi, tu peux rencontrer au quotidien ? Les plus gros freins que tu peux avoir pour le développement de Veggie Daily ?

  • Speaker #0

    Déjà, vu que mes produits sont réfrigérés, le transport réfrigéré est un énorme frein. Énorme frein parce que Chrono Fresh, ils ont le monopole. Et puis, ils font des prix qui sont dérisoires.

  • Speaker #1

    Non. Je ne crois pas que ce soit ce mot-là. Dérisoire.

  • Speaker #0

    Dérisoire,

  • Speaker #1

    ça veut dire petit.

  • Speaker #0

    Ah non, non, non, c'est tout le contraire. Abusif. Abusif. Ah oui.

  • Speaker #1

    Dérisoire, ça veut dire que c'est pas grand-chose. Ah,

  • Speaker #0

    bon, on ne chante plus. Ah, ouais, ouais. Parce que non, non, non, non, non, il me charge. Pin-up, pin-up. couche de la peau du cul. À chaque fois, quand je reçois la facture, je fais...

  • Speaker #1

    Oui. Donc, il n'y a pas d'autres transporteurs pour du frais ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est que en palette.

  • Speaker #1

    Ah oui. Et là,

  • Speaker #0

    il faut que tu aies assez de clients qui vont t'acheter en palette.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, soit tu passes un peu par la partie particulière, donc c'est des petites quantités. Oui,

  • Speaker #0

    de 30 kilos.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement. Je ne suis pas en train de prendre de fraîche. Sinon, après, c'est des grosses quantités. Donc, on palette et là, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Puis là, il faut que j'ai assez de clients pour que ça soit rentable.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça fait combien une palette de kilos, par exemple ?

  • Speaker #0

    Une palette, c'est environ entre 100 ou 200 kilos. Ça dépend.

  • Speaker #1

    100, 200 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est…

  • Speaker #0

    Disons 150 pour trancher la poire en deux.

  • Speaker #1

    Donc, tu peux faire ça une fois à Noël, quoi.

  • Speaker #0

    On va dire…

  • Speaker #1

    Voilà. Et encore, il faut que ça aille au même endroit. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Donc, un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Un peu compliqué, exactement. Ça, c'est un énorme frein, je dois l'avouer. Vraiment, si on pouvait régler cette situation, je pense que je pourrais avoir beaucoup plus de trésorerie.

  • Speaker #1

    Oui, tu as une bonne partie qui part, donc la livraison fraîche. Donc ça, c'est un gros point négatif. Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Après, de mettre à une échelle. C'est-à-dire que moi, je fais un produit artisanal. Au tout début, j'avais l'impression que je n'avais pas besoin d'un gros pétrisseur, que je n'avais pas besoin. Mettre à l'échelle, c'est un autre challenge. Le four, tous les équipements qui viennent avec, la chambre froide, tout ça, tout ça. C'est toutes des choses que, quand j'ai commencé, étaient difficiles à concevoir, qui ont été un peu un frein. Parce que personne n'a fait ça, à part moi. Très peu, en tout cas. J'ai bien cherché des gens qui faisaient du 7 ans quand je me suis lancée, puis il n'y en avait pas. Du coup, je n'avais aucun modèle. qui demandaient qu'est-ce que je vais avoir besoin, c'était tout par rapport à moi, qu'est-ce que je fais. Honnêtement, j'ai un petit Magimix Cook Expert, puis j'imaginais que j'allais être capable de faire tout dans le Magimix Cook Expert, qui est comme gros, c'est trois litres, quoi.

  • Speaker #1

    En fait, tu as commencé du coup à petit, tu t'es dit, en fait, ça va le faire, je vais faire... chez moi comme ce que je fais pour moi. Oui, exactement. Tu te rends compte vite que...

  • Speaker #0

    Tu te rends compte vite que ton frigo personnel, tu ne peux même pas l'utiliser pour le professionnel, qu'il faut que tu achètes un frigo, puis après ça, un congélateur, après ça, une salade de repos. Oui, tu as tous les trucs que tu n'avais pas forcément pensé au début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais fait une petite, je ne sais pas, je ne sais pas comment ça s'appelle, peut-être un... Oui,

  • Speaker #0

    un prévisionnel. Oui, voilà,

  • Speaker #1

    d'OK, qu'est-ce que je vais avoir besoin et tout.

  • Speaker #0

    Je l'ai fait avec quelqu'un de la chambre des métiers de l'artisanat, mais comme eux, ils n'avaient pas plus idée de ce qu'ils me... me fallait comme équipement. Du coup, il se disait, tu sais, il n'y a personne qui me corrigeait vraiment. Enfin quoi, je me suis un peu lancée dans le vide.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, donc tu as dû t'ajuster au cours de route. OK, là, j'ai besoin de ça sans l'avoir imaginé avant.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, ouais. Est-ce que tu as d'autres trucs qui te viennent en tête ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, honnêtement. Les freins, après, c'est mental. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je fais ça bien ? est-ce que je vais être acceptée ? C'est plus mental par rapport à moi. C'est moi-même mon propre frein.

  • Speaker #1

    Oui, c'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de doutes envers moi-même, souvent.

  • Speaker #1

    Surtout quand tu entreprends, tu es tout seul. C'est normal. Après, il faut travailler dessus, effectivement. Mais au début, je pense que c'est évidemment normal. Est-ce que maintenant, tu te sens alignée entre tes valeurs, ton métier ? ton alimentation, est-ce que les trois piliers sont... Tu dirais que c'était...

  • Speaker #0

    Ah oui, récemment, je trouve que j'ai réussi à trouver l'équilibre parfait entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle, que je suis très fière d'où je suis rendue. Vraiment, je suis très, très, très contente. Je suis dans une bonne partie de ma vie, ma vie professionnelle, ma vie personnelle, tout va très bien. Donc oui, c'est un bel équilibre. Je suis contente de où je suis présentement.

  • Speaker #1

    OK. Donc, on continue sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Combien est-ce que tu as de produits ? Combien est-ce que tu as de viande ?

  • Speaker #0

    Si je ne me trompe pas, j'en ai 17 à ce jour.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas mal. C'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui. Puis, si je ne m'arrêtais pas, j'en aurais 57.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, tu aimes bien la partie créative un peu en mode, OK, je vais développer des nouvelles.

  • Speaker #0

    Vraiment ma partie préférée. Vos atténuatives. Oui, j'adore ça.

  • Speaker #1

    Et quels sont tes best-sellers ?

  • Speaker #0

    Le foulet, définitivement.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Le foulet best-seller, forever. Après, je te dirais best-seller, beaucoup le blanc de dingue. Les gens adorent le blanc de dingue. Ils sont dingues pour le blanc de dingue.

  • Speaker #1

    Donc là, vraiment la partie poulet d'Inde.

  • Speaker #0

    Mes larbons aussi font tabac. Drôlement, parce qu'il y a beaucoup de compétitions. Oui, oui, oui. L'art d'on,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu n'es pas la seule.

  • Speaker #0

    Oui, puis ça fonctionne feu de Dieu, franchement. Je suis toujours très surprise même. Parce que c'est vrai que mes larbons, ce n'est pas le produit qui est le plus... proche de la version animale. C'est-à-dire que mes concurrents qui sont dans l'ultra-transformé, ça va être beaucoup plus réaliste que moi. Je suis toujours surprise quand les gens me disent « C'est mon préféré, je suis comme « Ah ouais, vraiment ? » » Et le magret, ça fonctionne super bien à Noël. Le magret, c'est vraiment un carton plein.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu m'avais dit que tu avais certains produits que tu faisais presque exclusivement que pour les fêtes de fin d'année, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, donc les magrets, carrément, je fais quasiment juste... pour Noël et avril, pour Pâques. Le rôti de pabœuf aussi. C'est vraiment des produits festifs.

  • Speaker #1

    À partager, des grosses pièces.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres idées de produits que tu aimerais ?

  • Speaker #0

    Toujours là, je vous avoue. Peut-être que... J'espère que je m'avance pas trop. Aujourd'hui, on a goûté à mon pastrami. Et puis, je pense que ça va être mon petit nouveau quand je vais sortir. On va enlever un petit peu le coating, là, parce qu'il y avait un peu trop d'épices, mais on va voir. Il est vraiment proche d'être vendable, là. Puis en plus, c'est vraiment un produit qui me tient vraiment à cœur parce que le pastrami, ça fait vraiment partie de la culture montréalaise. C'est vraiment quelque chose que moi, je mangeais pratiquement toutes les semaines. D'ailleurs, avec mon homme, on allait souvent chez Schwartz pour manger un bon smoked meat, là. Ceux qui sont allés à Montréal, vous savez de quoi je parle. Le restaurant Schwartz C'est une institution à Montréal C'est le restaurant de Céline Dion Elle a même ouvert un à Paris Je devrais la contacter

  • Speaker #1

    Il n'y a rien de végétal là-bas Ah non,

  • Speaker #0

    mais ça serait vachement bien Qu'elle intègre mon pastrami Je ne crois plus, on verra la vidéo

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, tu as participé À Objectif Top Chef Pourquoi est-ce que tu as décidé De te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours eu une passion pour les compétitions culinaires. J'adore ça. Genre, même si c'était avant même d'être végane, quand j'étais carnée, c'était le truc. Je vais passer des heures à écouter ces émissions, puis à pleurer de joie, de toutes les émotions que je pouvais vivre. C'est d'ailleurs aussi quelque chose qui m'a fait réaliser qu'il fallait carrément que je m'en aille en alimentation. Mais depuis que j'étais en France, évidemment, je me suis mis aux coutumes françaises. Et Top Chef est devenue une de mes émissions préférées. J'adore vraiment. Et puis Objectif Top Chef, c'est la seule façon de rentrer dans Top Chef. J'avais vachement envie de savoir c'était quoi mon niveau. Parce que je n'ai jamais fait d'émission culinaire. Mais aussi, j'avais, et principalement, j'avais vraiment envie de faire découvrir... que l'alimentation végétale, elle peut être gourmande. Et puis, ça peut te faire plaisir. J'avais vraiment envie de changer l'image qu'on a de l'alimentation végétale parce que c'est vrai que souvent dans les épisodes de Top Chef, pas récemment, depuis les deux dernières années, j'avoue, ils ont beaucoup amené le véganisme. Mais avant ça, c'était vraiment, si c'était des plats sur le végétal, c'était vraiment des plats que sur le légume. Puis ça avait l'air quand même très délicieux, mais j'avoue que ça avait quand même l'air boring un peu. J'avais envie vraiment de leur montrer que tu peux t'égaler en mangeant vegan.

  • Speaker #1

    Avec des protéines, enfin pas que des légumes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'avoir un truc vraiment complet. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, je me suis pas mis trop de pression. J'allais où est-ce que j'allais. Mon but, en vrai, c'était pas d'aller à Top Chef. Je le savais bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que t'allais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui, je le savais. Parce que du coup,

  • Speaker #1

    c'est donc objectif Top Chef, c'est vraiment les... On va dire la phase de sélection pour après passer dans le programme principal Top Chef en prime time et tout. Donc là, c'était vraiment avant ça. C'était la phase de sélection un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça s'est super. Moi, j'ai adoré l'expérience. Je me suis sentie comme un petit poisson dans l'eau, franchement. Mais filmez-moi tous les jours.

  • Speaker #1

    Venez me filmer pendant que je fais de la cuisine. J'adore ça.

  • Speaker #0

    J'adore ça, vraiment, vraiment. J'adore ça. J'adore qu'on me donne des challenges. J'adore vraiment ça. C'était vraiment une expérience. Si c'était à refaire, je le ferais. Les yeux bandés, c'est ça ? Les yeux fermés ?

  • Speaker #1

    Oui, les yeux bandés, ça marche aussi. Les yeux fermés, on dit oui. T'inquiète, on t'a pardonné. OK. Donc, tu le referais, l'expérience ?

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment. C'est sûr que ça m'a amené beaucoup de positifs et beaucoup de négatifs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, est-ce que je le ferais différemment ? Je ne pense même pas. Maintenant, avec du recul, je ne pense même pas. Je me suis fait découvrir par beaucoup de personnes. J'ai gagné une tonne de followers grâce à ça. J'ai même des écoles qui sont venues me voir pour me demander que je les forme en végétal. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était hyper intéressant ça. Hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Donc ça, super, super cool. Mais je dois avouer qu'il y a eu une partie très négative qui m'a beaucoup... Je me suis renfermée beaucoup sur moi-même après. C'est-à-dire que j'ai vécu une vague de cyber-harcèlement et ce n'était pas par les fécitariens, les omnivores, c'était par ma propre communauté, les véganes. J'ai trouvé ça très difficile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi du coup ?

  • Speaker #0

    Dans le cadre d'Objectif Top Chef, on m'a demandé de goûter. Mais franchement, j'aurais goûté. C'est normal, tu es dans une compétition culinaire.

  • Speaker #1

    Pour juste mettre du contexte, tu dois faire... Tu as un challenge où tu dois faire un plat.

  • Speaker #0

    En fait, le premier challenge, tu fais ce que tu veux. Donc là, j'avais deux chefs étoilés qui venaient à la maison.

  • Speaker #1

    Qui sont venus ici. Tu leur as fait un plat 100% vegan.

  • Speaker #0

    100% vegan. Ce qu'on a mangé ce midi, quasiment.

  • Speaker #1

    Ah, c'était ça ? Oui,

  • Speaker #0

    du smoked meat. avec le pastrami, avec un fromage, une salade de choux. Nous, on l'a mangé en râpe. Là, je l'avais mis sur un beau petit pain de sec, tu vois. Et puis, ils ont été bluffés.

  • Speaker #1

    Ils ne savaient pas que c'était...

  • Speaker #0

    Non, c'était vraiment le challenge que je voulais donner. Ils ne savaient pas du tout que c'était vegan, pas végétal. Je leur ai montré une image où il y avait la vache. Je leur ai demandé de quelle partie de la vache. Ils se demandaient vachement parce qu'ils voyaient bien que c'était comme reconstitué. Puis, j'ai... Il y en a un qui a compris. J'avoue, j'étais en plein milieu de mon entrevue. Pendant qu'ils sont en train de goûter, j'ai juste à côté les agriculteurs qui sont en train de faucher. Du coup, j'ai dû arrêter l'entrevue. Eux, ils ont continué à goûter. Ils ont ouvert le sandwich. Ils ont regardé comment c'était constitué. Juan Arbelaz, il a tout de suite compris. Il était comme, OK. Je pense que je sais c'est quoi. Il n'a pas dit à l'autre. En plus, il voyait que sur mon... J'avais mon... Ton tablier. Ton tablier. Il envoyait le blé, tu vois. Ils avaient caché Veggie Daily, malheureusement. Mais il y avait le petit blé. Fait que lui, il avait comme compris. Il s'était dit, ah, OK, j'ai compris. Mais Johan Comte, lui, il n'avait rien compris. Mais ça m'a fait plaisir. À la fin, que je lui dise, ben, c'est pas dans la vache. C'est en bas. C'est le gazon. C'est l'herbe. C'est l'herbe. ces gens, ouais vous avez mangé des plantes là, que des plantes ils étaient sur le cul, c'était génial Du coup, là, ça, je savais que j'allais avoir des points, mais je savais que j'allais aller au prochain challenge. Le prochain challenge qu'ils m'ont donné, c'était... Tu as tous les ingrédients d'une quiche Lorraine, mais tu ne fais pas une quiche Lorraine. Qu'est-ce que tu fais ? Du coup, je me suis creusé la tête parce que les ingrédients d'une quiche Lorraine, ce n'est pas du tout... Pas du tout végan, non ?

  • Speaker #1

    J'imagine que tu en avais conscience avant d'y aller, que tu allais devoir... Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'espérais qu'ils allaient me donner un challenge qui a... qui allait me donner la possibilité de faire quelque chose de totalement vegan. Mais là, ce n'était pas possible. Donc,

  • Speaker #1

    dans ta tête, tu t'avais quand même, tu t'es dit, OK, ils savent que je suis vegan, ils savent mes valeurs, etc. Peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'ils vont être sympas et qu'ils vont mettre, voilà, soit tes produits, soit un autre truc pour que tu puisses cuisiner 100% vegan.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Sauf que ça n'a pas été le cas.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Donc, tu as eu, donc, pâte feuilletée ou pâte brisée.

  • Speaker #0

    Ouais, pâte brisée.

  • Speaker #1

    Pardon.

  • Speaker #0

    Lardons.

  • Speaker #1

    Oeuf.

  • Speaker #0

    Oeuf.

  • Speaker #1

    Lait. L'aigle Fromage Oh là là C'est la 14

  • Speaker #0

    c'est vrai que quand on y pense une quiche tu te dis ouais ça va mais en fait non c'est la cata ok donc t'as ça et là tu te dis ben moi je me dis bon ben on va faire un jamaïcan pie ok qu'est-ce que c'est un petit peu en fait j'ai pris la pâte brisée que j'ai fait moi-même c'est comme entre la pâte feuilletée puis la pâte brisée disons du coup là j'ai pu utiliser le beurre tu vois faire la pâte brisée comme il voulait mais dedans tu mets du curry mais à l'intérieur tu fais une farce normalement c'est avec du bœuf, mais moi je l'ai fait avec... avec des choux-fleurs et des noix de Grenoble que j'ai mélangées ensemble avec plein d'épices. J'ai broyé ça. J'ai fait une salsa. Je l'ai mis dedans. Puis, j'ai fait revenir les lardons. Mais je n'avais pas le choix de les utiliser, tu vois. Donc, je les ai mis quasiment qu'ils soient comme un accompagnement à ma farce végétale.

  • Speaker #1

    Pas à l'entrée. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Et puis, j'ai mis du fromage dedans parce qu'il fallait bien que je le mette à quelque part. Puis, c'est vrai qu'avec toutes les épices, ça donnait quand même un goût adouci. Et puis le jaune d'oeuf, je l'ai utilisé comme dorure dessus. Donc là, puis franchement, Philippe Itchebes, quand il a goûté, il m'a dit,

  • Speaker #1

    c'est quelle viande ça ! Mais il savait du coup qu'il y avait les lardons. Non,

  • Speaker #0

    Philippe Etchebes, lui, il n'avait pas vu tout quand je cuisinais. En fait, moi, j'étais dans une espèce de boîte noire.

  • Speaker #1

    Il goûte juste le résultat sans savoir.

  • Speaker #0

    Il savait me voir. Bon, il m'entendait parler. Donc, il savait bien que j'étais québécoise.

  • Speaker #1

    Et sans savoir le défi en mode, OK, tu as les ingrédients de la quiche Lorraine, tu dois faire autre chose. Ça, il ne savait pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'il savait c'était quoi. Parce qu'il aurait pu me dire, non, tu n'es pas. pas... Hors sujet ? Hors sujet, ouais. Hors thème, il aurait pu. Il savait très bien c'était quoi. Ok, d'accord. J'avais très, très peur, hein, parce qu'en plein milieu de Juan Arbelaz, c'était comme mon coach, il vient me voir et il me dit, mais là, t'es sûr que t'es sur les...

  • Speaker #1

    Ah, ok, donc vous avez votre coach et vous devez faire goûter à Philippe. Oui. Après, c'est lui qui donne le verdict.

  • Speaker #0

    J'avais très peur parce que Juan, il m'avait dit, non, mais t'es hors sujet, t'es hors C'est juste... Mais je suis comme... Vous m'avez dit de ne pas faire une quiche sereine et d'utiliser... Tu sais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Comme... Je suis désolée, mais non. Je suis sur le sujet, puis je l'ai été. Donc, j'ai gagné ce challenge-là. Et j'ai été dans l'autre challenge après.

  • Speaker #1

    Donc, t'as... OK, t'es contre. Exactement.

  • Speaker #0

    Puis l'autre challenge après, c'était... rôti du dimanche. Rôti de bœuf du dimanche. J'aurais bien essayé de leur dire est-ce que je pourrais essayer de... Mais non, non, non. Il faut vraiment que ça soit du bœuf. Ils étaient comme, tu peux essayer, mais tu peux être hors sujet aussi. Bon, écoute, je n'aurai pas le choix. Il va falloir que je travaille le bœuf. Je ne savais pas que j'allais être en équipe aussi. Du coup, là, en équipe, c'est encore plus difficile. Parce que lui, la personne avec qui j'étais, il voulait du archi-traditionnel. Moi, je voulais... Moi, en fait, dès qu'on m'a dit bœuf du dimanche, j'ai pensé tout de suite à mon bœuf à la citronnelle qu'on a parlé tantôt. Du coup, moi, je voulais m'en aller vers l'Asie. Lui,

  • Speaker #1

    il voulait patates,

  • Speaker #0

    carottes, tu vois, le bœuf avec le jus de viande, là, le truc nul. Mais, drôlement, j'ai pas été capable d'imposer mon choix, puis j'ai été éliminée. Du coup... Tout ça pour te dire que j'ai dû goûter à mes préparations. Pendant que c'était pour la quiche sereine, j'ai goûté au lardon, j'ai dit que c'était bon, j'ai goûté au bœuf et j'ai dit que c'était bon. Et puis là est venue une vague de haine sur les réseaux sociaux. Parce que j'ai goûté, j'ai dit que c'était bon, je n'étais plus végane, j'offusquais la communauté végane, alors que moi j'avais juste envie de faire rayonner la communauté végane. À partir de ce moment-là, je ne me suis plus considérée comme végane. J'ai arrêté de dire aux gens que j'étais végane. J'ai arrêté de faire des stories sur Insta, j'ai arrêté de parler, j'ai arrêté de publier. C'était un moment très, très, très difficile pour moi, en fait, de me faire insulter comme ça, de vivre. Puis c'était vraiment du cyberharcèlement. Les gens se sont mis en groupe, ils m'ont donné des mauvais reviews sur Facebook, sur Google, sur Insta. Ils écrivaient des mauvais commentaires sur tout. J'ai même pu comprendre qu'il y avait des gens qui sortaient des publications que j'avais faites en 2017 pour dire « Regarde, regarde, elle a dit qu'à Noël, elle avait mangé du fromage, elle n'est donc pas végane. » Tu vois, c'est genre… Je suis désolée, mais j'ai dédié ma vie à essayer de végétaliser le plus d'assiettes que possible. Donc déjà, on ne devrait pas me tirer vers le bas. « Si ça ne fait pas ton affaire, ferme ta gueule et passe à autre chose. » Ça m'a vraiment atteint. Vraiment profondément atteint. C'était très difficile.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine que ce n'est jamais une partie de tes...

  • Speaker #0

    J'ai trouvé que tu étais spectaire. J'ai eu l'impression que... J'ai même eu peur pendant un moment qu'il n'y allait pas avoir des gens qui allaient venir jeter des trucs sur ma maison. Parce que vraiment, c'était une haine. Une haine. haine envers moi. Je ne pouvais même pas croire que les gens pouvaient être autant haineux envers quelqu'un qui essaie de donner autant de positifs sur cette planète. J'ai trouvé ça vraiment injuste, vraiment plate. J'en sors à peine, puis ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Non, mais oui, je vois, je comprends et tout, et est-ce que c'est pas le fait que, du coup... C'est super que je pense qu'il y ait des vegans qui essayent d'aller dans ces genres de concours pour essayer de faire bouger les choses, qu'il y ait des candidats qui soient vegans et tout. Moi, je me rappelle, parce que je suis plus pâtisserie, donc je regardais Le Meilleur Pâtissier, et je me rappelle qu'il y a une année, il y avait une... Je crois que c'était en plus une Québécoise, si je ne dis pas de bêtises, qui était végane. Et du coup, elle essayait... Tu vois, quand Thierry lui dit, OK, vous allez me faire la revisite de la tarte aux pommes, tu vois. Elle, OK, elle essayait de le faire en version végane. Sauf que du coup en fait elle était vachement Déséquilibrée, elle partait pas du tout sur le même Basse que les autres tu vois parce que bah évidemment Tu vas pas retrouver le même goût,

  • Speaker #0

    enfin tu vois ça va être différent Et en plus ils vont pas te donner le beurre que tu veux Oui voilà Les marques que t'es habitué

  • Speaker #1

    Et du coup moi j'étais en mode ah mais c'est trop bien Tu vois je suis en mode bah vas-y go, bon elle a pas fait long feu Malheureusement Mais du coup je suis en mode ok c'est cool tu vois Bon même si évidemment Tu peux pas demander la même chose

  • Speaker #0

    tu vas pas avoir le même résultat final il faut le comprendre j'attends juste qu'on puisse faire une émission végane mais allez-y j'ai animatrice et juge et je participerai aussi mais voilà du coup je pense que c'est peut-être ça le truc de ok t'as

  • Speaker #1

    essayé effectivement t'as pas pu imposer ton choix d'avoir le truc 100% végane et du coup t'as dû te en fait je pense que ça t'as du te... rabaisser bien sûr entre gros guillemets ah ok bon bah je fais ce qu'on me demande tu vois il y a le truc de en fait

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Absolument. J'aurais bien aimé qu'on me donne un peu plus de liberté. Parce que, par exemple, j'aurais bien aimé qu'on me dise le rôti du dimanche, c'est un... Tu fais comme tu veux. Puis là, je t'aurais sorti un sétang du dimanche. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est dingue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je comprends. Moi aussi, je serais frustré. C'est trop dommage. On a une végane. Tu lui demandes de faire un truc tradit. qu'elle ne fait même plus, qu'elle ne mange même plus.

  • Speaker #0

    Franchement, quand tu regardes toute la saison, tu te dis, j'ai bien eu les deux seuls challenges carnés.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    ils ont fait exprès. J'ai empêché, tu me les aurais donnés à la fin. Quand tu as fait tes preuves,

  • Speaker #1

    tu vois, en version digitale et tout.

  • Speaker #0

    J'aurais attendu un peu plus longtemps, un peu plus tard dans la compétition pour me donner ce genre de challenge-là, parce qu'effectivement, si je veux rentrer à top chef, je dois maîtriser tout. Oui, oui, oui. et la viande, mais là, ils ne m'ont pas permis vraiment de...

  • Speaker #1

    de montrer le temps du métal j'avoue j'ai pas regardé j'ai pas suivi mais j'avoue que j'aurais été peut-être frustré aussi c'est trop dommage elle peut même pas faire le truc en version végétale après de là aller bien sûr insulter ou donner enfin propager de la haine effectivement c'est beaucoup trop mais ouais c'est bon mitigé comme expérience

  • Speaker #0

    Mitigé comme expérience, mais je décide de me souvenir que du positif. C'est ce que, dernièrement, j'ai appris. En fait, c'est ce que je me dis dernièrement, là. Vraiment, ça a débloqué à l'intérieur de moi un peu, là. Je vais essayer d'être plus présente, de revenir le rayon de soleil que je suis, puis pas de me laisser abattre par les mauvaises énergies des autres. Mais...

  • Speaker #1

    Ce qu'il faut faire, c'est du coup développer un concours 100% végétal. Tu sais que... Je l'ai en tête depuis hyper longtemps, le truc meilleur pâtissier. Moi, je suis vraiment côté sucré. Ouais. La version meilleur pâtissier sans vegan.

  • Speaker #0

    Quand tu consommes, toi, tu t'occupes de la partie sucrée, puis moi, du salé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je suis en mode, mais ce serait tellement bien, tu vois. C'est vraiment bien. Du coup, les gens qui regardent, ils disent, ah, OK, mais en fait, ma version traditionnelle, je lis la même chose. Ouais. Et puis, encore plus dans le sucré. Enfin, je veux dire,

  • Speaker #0

    c'est envisageable. Gordon Ramsay, il fait avec les Bush Brothers au

  • Speaker #1

    UK. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils ont fait une émission.

  • Speaker #1

    culinaire vegan et puis on est au UK on n'est pas en France là tu vois il faut venir en France parce que on a quand même ça crée traduit aussi au niveau sucré tu vois les recettes de grand-mère et tout que tu peux veganiser il y a d'ailleurs Aude de The Green Quest qui a fait un bon livre sur les recettes de grand-mère les recettes traduites tu les végétalises et en fait tu vois pas la différence exactement donc là en fait c'est invisible plus facile j'imagine que les versions où t'as la viande qui est en pièce principale et là bon bah Pour la cacher, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc du coup, point positif qu'on retient de cette expérience, c'est que tu as pu voir un petit peu de l'intérieur comment c'était, tu t'es fait découvrir par le grand public, tu as des écoles qui t'ont contacté pour que tu fasses du consulting un petit peu, en mode aide-nous à avoir notre part de végétal à la semaine. Exactement. Et donc tu bosses encore avec les écoles en ce moment ?

  • Speaker #0

    Oui, je bosse encore avec les écoles, ça se passe super bien. C'est une partie que j'adore beaucoup de mon boulot, l'accompagnement, donner des idées de recettes et tout. Puis en plus, vu que j'ai une cuisine professionnelle, je sais comment adapter les recettes à beaucoup. Parce qu'on s'entend que les restaurations collectives, c'est 700 personnes par jour, 700 enfants par jour. environ, il y en a que c'est 500, il y en a que c'est 1000 ça parie beaucoup c'est vraiment une partie de mon travail que j'adore j'adore vraiment donner au prochain mon savoir, d'ailleurs faudrait vraiment que je me mette à faire un livre de recettes parce que c'est vraiment une partie que je kiffe tu bosses sur le livre ? je commence, mais c'est comme le site web, j'arrive jamais à le finir il y a des projets oui,

  • Speaker #1

    on commence Merci que...

  • Speaker #0

    qui a terminé surtout quand tu bosses déjà toute la semaine et tout l'équilibre travail et puis vie personnelle des fois est un peu compliqué les projets j'arrive difficilement à les finir des fois mais comme

  • Speaker #1

    on dit quand on est son propre patron on est le pire patron du monde parce qu'on s'autorise des choses qu'on n'autoriserait jamais un supérieur exactement où est-ce que tu vois Veggie Daily dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Dans cinq ans, c'est difficile. J'espère que je travaillerai uniquement, 100 % avec les professionnels. J'espère que j'aurai réduit ma clientèle, c'est-à-dire que j'aurai cinq clients qui vont me rapporter tout. Ça, ça serait le kiff ultime, tu vois. Peut-être aussi que je me diversifierai. Oui, diversifierait, ça marche. Diversifierait. Oh là là. Et puis, parce que j'aimerais bien justement faire un peu plus d'accompagnement. J'aimerais bien peut-être donner des cours un peu de nutrition. J'aimerais faire un peu autre chose. Parce que c'est vrai que Védidélie, là, tout seul, j'ai l'impression d'être un peu un robot.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce que tu aimerais embaucher quelqu'un peut-être pour te...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Si le volume, bien sûr, permet de... D'avoir quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est vraiment, honnêtement, c'est le but. J'ai lancé le truc, puis qu'après, je puisse me dire, OK, bon, il y a quelqu'un qui va me remplacer. Moi, je peux passer à faire tout ce que j'ai toujours voulu faire. Justement, les projets que j'aimerais entreprendre, mais que des fois, je commence, mais que je n'arrive même pas à terminer parce que je suis toute seule à faire Veggie Daily. Donc, oui, je pense qu'on va s'en aller vers quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    OK. Et quelle est ta vision de l'avenir de la viande végétale en France ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question. Mais ça me réfléchit un peu.

  • Speaker #1

    C'est ça que tu m'as dit tout à l'heure en mode, si j'ai beaucoup de choses qui arrivent dans la tête, je dis, c'est une bonne question et je réfléchis.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, tu réfléchis.

  • Speaker #0

    Ben, c'est difficile à dire parce que je vois comme deux solutions. Je vois dans deux endroits où ça pourrait aller. Soit qu'on va aller vers du genre style Beyond Meat ultra transformé. C'est juste ça qu'il va y avoir. Il va y avoir plein de produits comme ça qui vont sortir. Puis on va continuer d'avoir des critiques parce que, bon, c'est quand même du ultra transformé. Ou soit qu'on va revoir un peu notre façon de faire, puis qu'on va aller vers une façon plus naturelle. Ce qui voudrait dire moins de grosses usines, mais plein de petites usines comme les miennes, qui feraient plus du travail artisanal. J'espère qu'on va aller vers l'option numéro deux. C'est vrai que je lutte énormément contre l'ultra transformé.

  • Speaker #1

    Ouais. Il y a aussi... Enfin, il y a l'ultra transformé. Après, il y a l'industriel, je veux dire, en général. Parce qu'il y a quand même pas mal d'industriels qui font du transformé, OK ? C'est pas non plus... Enfin, la compo est quand même assez clean. Mais après, c'est de l'industriel. C'est pas de l'artisanal, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. C'est sûr que, tu sais, des nuggets, que ce soit des nuggets animaux ou des nuggets végétaux, ça reste transformé. Mais après, il y a plein de produits qui... Tu peux pas nécessairement... Tu ne peux pas manger des nuggets animaux tous les jours.

  • Speaker #1

    On s'entend.

  • Speaker #0

    Du coup, il te faut quelque chose d'autre. C'est là que je trouve qu'il y a une lacune. Quand tu as envie d'avoir des protéines, de ne pas te casser la tête, mais que tu as envie que ça soit sain et gourmand, c'est limité là. On est vraiment limité. Mais il y avait du délit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es prête à satisfaire toute la demande qui va arriver ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute, j'aimerais bien, honnêtement. Ça serait vraiment le plus beau des cadeaux qu'on pourrait me faire. C'est qu'on me dise que j'explose, que la demande n'arrête pas. Ça serait un rêve devenu réalité, là, vraiment. Je cours après un peu ce rêve-là, je pense.

  • Speaker #1

    OK. Ben, écoute, c'est tout ce que je te souhaite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    On arrive à la dernière partie qui s'appelle le dernier croc.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    J'ai une... Quinzaine de questions pour toi, le but c'est que tu répondes le plus rapidement possible Ok Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #0

    Go Go,

  • Speaker #1

    ok L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    Vegan de mes placards, ben de l'ail Oui, désolé, mais indispensable, je ne peux pas vivre sans ail

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Mon plat végétal préféré de tous les temps, les burgers Burger,

  • Speaker #1

    ok, moi je te... Le plat à faire goûter à quelqu'un de non vegan ?

  • Speaker #0

    Bœuf bourguignon vegan

  • Speaker #1

    Ok, tu prends le tradition, tu le... Et en protéines, c'est du sétan, du coup ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Je pourrais le marquer avec des champignons, mais ça serait moins bon.

  • Speaker #1

    Tu ne serais pas rassasié pareil. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Puis vraiment, parce que je trouve que d'amener... Tu sais, les plats qui sont un peu... C'est d'Asie, d'Inde. C'est des plats qui sont un peu typiques de ce qu'on peut penser à de l'alimentation végétale. Je trouve que ce n'est pas ce qui va donner le « wow » à quelqu'un qui ne connaît pas du tout l'alimentation végétale. Alors là, tu lui fais goûter un bœuf bourguignon vegan. Je connais déjà en version garnie. Mais mon Dieu, c'est absolument exquis. Puis en plus, je me sens vraiment mieux maintenant que je l'ai mangé en version animale. Donc ça, pour moi, c'est vraiment... Et j'aime bien donner le plat vraiment de viandard à quelqu'un qui est viandard, mais en version végétale.

  • Speaker #1

    Et en plus, vu que c'est un plat en sauce, tu peux un peu, tu vois, « camoufler » , entre gros guillemets, bien sûr. Et en fait, on ne s'aperçoit pas que ce n'est pas du végétal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    que c'est du final plutôt tu noies la bête avec du vin je les saoule c'est ça le truc le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan

  • Speaker #0

    Écoute pas les autres. Surtout, écoute les autres qui te donnent du positif. Mais écoute pas les autres qui te donnent du négatif. Arrête. Écoute ton cœur. Fais comme toi et te sens. Va chercher de l'aide chez ceux qui t'amènent du positif. Puis, ne t'éloigne pas non plus de ceux qui t'amènent du négatif, mais ça rentre par une oreille et ça sort de l'autre. Voilà. Parce que tu vas en rencontrer beaucoup dans ton chemin, les gens. qui vont t'amener beaucoup de négatifs. Puis, il ne faut pas que tu te laisses... Il ne faut pas que ça te touche. C'est très facile à dire et très difficile à faire.

  • Speaker #1

    Donc, faire un peu le tri de, OK, ça, je prends vraiment à cœur parce que ça va m'aider. Et l'autre, OK, c'est un avis, j'entends, mais je ne prends pas forcément compte parce que je sais que ça ne va pas m'aider à avancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Le mythe le plus agaçant sur les véganes ?

  • Speaker #0

    Le soja, là. Oh là là, je suis vraiment écoeurée sur le soja, comme si genre... Je mangeais du soja du Brésil tous les jours. En plus, les carnés réalisent même pas que c'est eux qui mangent du soja du Brésil tous les jours à travers la viande qu'ils mangent. Ça, ça me saoule. Vraiment, ce mythe du soja. Ou quand je dis que je fais de la viande végétale, les gens sont comme, ah ouais, c'est machin au soja. Comme si je faisais que du tofu écrasé.

  • Speaker #1

    Attends, attends. Parce que là, ça me fait penser à un truc. On n'en a pas parlé. Mais du coup, tu utilises en principal du sédan. Mais tu mets aussi un petit peu de tofu.

  • Speaker #0

    Oui, je mets beaucoup de mes produits Donc voilà,

  • Speaker #1

    tu utilises aussi du tofu et du soja J'utilise aussi la sauce soja C'est pour dire qu'il n'y a pas que du seitan à l'intérieur de tes produits Et que ça te concerne aussi quand on parle de soja Oui,

  • Speaker #0

    exactement,

  • Speaker #1

    absolument Tu en utilises aussi Mais oui, ça va être de remettre un petit peu encore une fois les points sur l'île Que ceux qui consomment le plus de soja du Brésil qu'on s'entende Et même en général je pense, c'est les gens qui mangent de la viande Parce que les animaux sont nourris avec du soja du Brésil Qui déforeste etc Mais tu sais qu'il y a une loi en France Qui interdit de manger pour la consommation humaine Du soja qui provient d'un autre pays Et au GM aussi

  • Speaker #0

    Parce que je pense que ça doit passer pour l'Europe Par contre je pense qu'il y a une dérogation pour la Chine Parce que quand tu vas dans ton petite épicerie chinoise C'est toujours du tofu chinois Oui oui oui Je pense

  • Speaker #1

    Mais sinon globalement dans les épiceries bio et généralement c'est du soja de France toi du coup ton soja c'est je le prends chez Biocop et donc il vient du Soudouès aussi ou pas ? exactement ça fait du sens donc on ne prend pas du soja du Brésil le resto vegan que tu recommandes les yeux fermés ?

  • Speaker #0

    Gustavo à Grenoble même bien qu'ils n'ont pas de ma viande végétale à moi je dois l'avouer qu'à chaque fois que je vais là-bas c'est quand même un gros kiff je vais y aller

  • Speaker #1

    d'ici quelques jours pour goûter moi-même.

  • Speaker #0

    Ouais, tu me diras.

  • Speaker #1

    J'ai entendu parler que du bien de ce restaurant depuis très longtemps. Il a l'air d'être un peu une institution.

  • Speaker #0

    Il y a des petits accompagnements et tout. Donc à Grenoble,

  • Speaker #1

    Gustavo, on recommande. Quel est ton petit plaisir coupable en nourriture ?

  • Speaker #0

    Oui, en nourriture.

  • Speaker #1

    Je t'ai vu en mode, quel jeu ça ordonne ? La nourriture, Valérie, on reste focus nourriture.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, plaisir coupable. Ah oui, je dois avouer, moi, ça reste, je vais de l'Amérique du Nord, et puis moi, tout le sucre, mais pas le sucre en dessert, le sucre à boire. J'adore ça. Si le coca n'était pas mauvais pour la santé, j'en boirais tous les jours. J'adore ça. C'est vraiment le truc. Par contre, le coca, j'en bois plus quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu veux dire que tu étais accro quand même. Oui,

  • Speaker #0

    tout ce qui est liquide à boire, les jus, les boissons pétillantes, avec le sucre. Pas du tout,

  • Speaker #1

    tu bois tes 15 morceaux de sucre en deux minutes. Oui,

  • Speaker #0

    je sais que ce n'est vraiment pas bon pour moi, mais écoutons, je ne peux pas être parfait.

  • Speaker #1

    Tu as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Plus grande peur ? Mon dieu, c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Merci, merci. J'aime bien quand on me dit ça.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, ma plus grande peur, ma plus grande peur, ça pourrait... Ah oui, je sais, je sais, je sais, je sais, je sais, c'est quoi ma plus grande peur ? J'ai vraiment peur de l'échec. Très, très peur de l'échec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est vraiment... Oui, oui. C'est même un problème.

  • Speaker #1

    Et donc, est-ce qu'il y a un moment donné où tu te dis, ah, est-ce que... Enfin voilà, tu vois. est-ce que là avec VGD par exemple Est-ce que ça t'arrive encore où tu te dis, peut-être que j'ai fait tout ça et que finalement, ça ne m'a peut-être pas amené là où je voulais que ça m'amène ?

  • Speaker #0

    Absolument. Mais non, moi, je pensais qu'en deux semaines, j'étais rendu millionnaire.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc là, on est expectation versus… On n'est pas trop bien. Oui, tu avais peut-être une idée faussée.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je me suis beaucoup donnée. T'as toujours la peur de dire, mon Dieu, est-ce que j'ai fait tout ce travail-là pour, au final, rien. Est-ce que je ne me suis pas trompée ? Je n'aurais pas dû m'en aller dans quelque chose d'autre Comme je disais le consulting Est-ce que je n'aurais pas dû être nutritionniste ? Cette peur de l'échec est toujours derrière ma pensée

  • Speaker #1

    Et puis si tu dois devenir nutritionniste Tu seras nutritionniste ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'empêche ? Tu as 35 ans Si ça s'arrête demain, ce que je ne te souhaite pas Tu peux te reconvertir

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai

  • Speaker #1

    T'auras testé ça, t'auras kiffé, t'auras fait tes trucs.

  • Speaker #0

    Je t'arrive à rationaliser, tu vois, tout ça, tout ce que tu me dis. Mais ? Mais à l'intérieur de moi, j'ai toujours ce sentiment, cette peur, cette anxiété de ne pas réussir, de ne pas être aux attentes que je me suis faites. Ouais. Mais écoute, je rationalise.

  • Speaker #1

    T'as plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, mon Dieu, encore là, je pense que ça serait Vigideli, tu vois. Autant que c'est ma plus grande peur, c'est aussi ma plus grande fierté. C'est vraiment le couteau à double tranchante. Vraiment, je suis très, très fière de Vigideli, d'où je suis, de faire un métier hyper hors normes, d'être mon propre patron. Ça, c'est vraiment, je trouve ça super cool. Puis d'être proche de mes convictions, de les tenir, puis d'aller vers l'avant. Oui, je suis très fière de moi.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et enfin ? Qu'est-ce que tu aimerais que les gens retiennent de notre échange ?

  • Speaker #0

    J'aimerais que les gens retiennent que... Oh là là, tu me dis de faire ça très rapide, mais tu me poses de super bonnes questions à la toute fin.

  • Speaker #1

    C'est la dernière.

  • Speaker #0

    Oui, c'est la dernière. Écoute, que l'alimentation végétale est gourmande, qu'on peut le faire avec plaisir et que ce n'est pas besoin d'être transformé. qu'on peut s'alimenter de façon totalement naturelle tout en ayant du plaisir. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup Valérie pour cet échange. Également de m'avoir accueillie chez toi. Merci d'être venue. Vraiment. Ça fait longtemps que je devais venir. Effectivement, on n'habite pas à côté. C'est un long voyage. À l'autre bout de la France, il y a la diagonale du vide qui nous sépare. C'est assez compliqué. Mais voilà, je suis là. Et je n'ai pas besoin de préciser que tu es une... très grande cuisinière et que je me régale à chaque repas.

  • Speaker #0

    Ça me fait plaisir.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas dans le mood d'ouvrir un restaurant, mais peut-être qu'à un moment donné... Ça viendra peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'au final, je vais faire l'air comme ça, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà mentionné tout à l'heure, mais si les gens qui nous écoutent et qui nous regardent veulent trouver tes produits, où est-ce qu'on se les procure ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'Official Vegan Job, c'est vraiment sur ce sur. Après ça, à Grenoble, je fais la bonne pioche qui est en précommande tous les mois.

  • Speaker #1

    Donc c'est une épicerie ?

  • Speaker #0

    Une épicerie, oui, pardonnez-moi. Et puis il y a l'épicerie Montvrac aussi, qui ont tout le... tous mes produits là-bas. Alors là, ça fait sûr, ça fait sûr. Aussi à Grenoble. Ah,

  • Speaker #1

    donc deux épiceries à Grenoble.

  • Speaker #0

    Exactement. J'aimerais bien que ça soit aussi dans les épiceries un peu partout en France, mais malheureusement, c'est juste pas possible. J'ai fait la livraison moi-même, donc vous pouvez m'écrire, m'appeler, m'envoyer des signaux de fumée. Normalement, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Donc sur Instagram, on peut te contacter. Ouais. Donc le Veggie Daily sur Insta. Et donc là, on te dit, OK, on va faire notre petite sélection et tout. Et voilà, toi, tu fais aussi ça, voilà. Occasionnellement, on va dire, parce que ça te demande peut-être plus de temps que de faire pour les pros, vu que c'est des plus grosses quantités.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais écoute, j'ai beaucoup de difficultés. C'est ce que je voulais dire. Ouais.

  • Speaker #1

    Tu as du mal à dire non, donc effectivement.

  • Speaker #0

    Mais c'est surtout quand quelqu'un t'écrit pour vraiment faire la démarche d'avoir un de mes produits, c'est que tu dis que vraiment, il les veut. Donc, j'ai beaucoup de difficultés à dire non. Des fois, je vais être déplacée à la semaine d'après.

  • Speaker #1

    je vais dire ah là ça m'arrange pas mais la semaine prochaine je peux te le faire à moins que t'aies des contraintes c'est me dire ah j'ai une contrainte j'en ai besoin pour ce week-end je dis ok bon je vais te le faire quand même allez profite de ta toque et puis tu y vas quoi ouais exactement ok et bien écoutez merci à vous de nous avoir écouté ou regardé jusqu'au bout si l'épisode vous a plu n'hésitez pas à laisser 5 étoiles et un commentaire pour nous dire si vous avez déjà goûté les produits de Valérie ou si ça vous donne envie c'est un petit geste mais ça aide énormément le podcast à se faire connaître, à le développer. En tout cas, merci beaucoup Valérie. Et puis on se dit à très vite.

  • Speaker #0

    A très bientôt. Salut à tous.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes, mais c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience. Merci. pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. A bientôt !

Description

Fabriquer de la viande végétale... à la main ?

C'est le pari fou que relève Valérie depuis plusieurs années avec sa marque de viande végétale : Veggie Deli.


Dans cet épisode, je retrouve Valérie dans son jardin, assis sur l’herbe avec une vue incroyable sur les montagnes près de Grenoble.

On parle de son changement de vie, de la création de Veggie Deli et de tout ce que représente le fait de produire de la viande végétale de façon artisanale en France aujourd’hui.


Elle fabrique ses alternatives végétales à partir d’ingrédients simples et gère chaque étape elle-même : recettes, emballage, livraisons…


Au programme de l'épisode :

- Pourquoi elle a quitté la finance après un burn-out

- Le documentaire qui a déclenché sa transition alimentaire

- Comment elle a appris la cuisine végétale

- Pourquoi elle a lancé Veggie Deli et choisi de travailler le seitan

- Ce que signifie produire de la viande végétale de façon artisanale

- Les contraintes de l'artisanat au quotidien : matériel, logistique, transport frais, stocks...

- L’impact de Top Chef sur sa visibilité… et le cyberharcèlement qui a suivi

- Sa vision du futur


Cet épisode authentique et sans filtre avec Valérie rappelle qu'il est important de soutenir les artisan·e·s passioné·e·s qui font bouger les lignes ✨


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Merci à Valérie pour cet échange. Retrouve-la sur Instagram.

Découvre (et commande) tous ses produits sur Official Vegan Shop.


Le document qui a aidé Valérie : La santé dans l'assiette



Épisode complémentaire : Similis carnés, c'est quoi le PROBLÈME ? Avec Florimond Peureux (épisode Comme un poisson dans l'eau)


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📅 Épisode tourné en août 2025

🎶 Musique par  Wesley Joachim


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Que tu sois végétarien·végétarienne, vegan, ou simplement curieux·curieuse, si tu t’intéresses à l’alimentation végétale, la nutrition, la cuisine, la santé, l’environnement, l'écologie ou le bien-être animal, tu es au bon endroit !


Ici, on parle de végétarisme, véganisme, food, écologie, animaux, engagement, éthique, spécisme, relations, pression sociale et bien plus encore. Tu découvriras des témoignages inspirants, ainsi que des conseils et astuces concrètes pour t’aider au quotidien.


Le Club VG, c'est le podcast incontournable sur l'alimentation végétale, le véganisme et le mode de vie végane.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à toi, c'est Maxime. Bienvenue dans Le Club VG, le podcast qui rend l'alimentation végétale accessible à toutes et à tous. À travers des épisodes seuls ou accompagnés de mes invités, mon but est de t'aider et de t'inspirer à végétaliser ton quotidien. Alors si tu as la recherche de conseils, d'astuces ou de retours d'expérience, tu es au bon endroit. Si tu apprécies le podcast, n'hésite pas à le soutenir en laissant une note 5 étoiles sur ta plateforme de clout.

  • Speaker #1

    Je te laisse avec l'épisode du jour.

  • Speaker #0

    Salut à toutes et à tous et bienvenue dans un nouvel épisode du Club VG. Aujourd'hui, je t'emmène dans le Vercors, juste à côté de Grenoble, chez Valérie, alias Veggie Daily. Cette Québécoise d'origine s'est installée en France en 2017 et quelques années plus tard, elle décide de passer derrière les fourneaux pour fabriquer sa propre viande végétale artisanale. Depuis son atelier, elle imagine et façonne à la main des alternatives 100% vegan, sans conservateurs ni produits chimiques, à base de ses temps et d'ingrédients aussi locaux que possible. C'est tout un univers à découvrir, aussi gourmand qu'engagé. Dans cet épisode, on va parler de son parcours, de l'art de créer de la viande végétale, de son passage dans Objectif Top Chef et des défis quotidiens de l'artisanat vegan. Salut Valérie, comment est-ce que tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Maxime, ça va super bien. Très heureuse de t'avoir chez moi, sous les pommiers.

  • Speaker #0

    Effectivement, on est en extérieur pour celles et ceux qui nous écoutent juste en audio et on a la vue sur les montagnes derrière Valérie, c'est vraiment magnifique. J'adore ce paysage, franchement c'est super.

  • Speaker #1

    Génial, je suis contente que ça te plaise.

  • Speaker #0

    Est-ce que je t'ai bien présenté ?

  • Speaker #1

    Absolument, franchement 10 sur 10.

  • Speaker #0

    10 sur 10 ? C'est super, on va pouvoir directement commencer. Et donc moi je voudrais savoir un petit peu, quel était ton rapport à l'alimentation durant ton enfance ? Comment est-ce que c'était à la maison ? Est-ce que la viande était très présente ? Donc du coup, tu es née au Québec ?

  • Speaker #1

    Oui absolument, née au Québec, à Montréal.

  • Speaker #0

    Et donc raconte-nous un petit peu comment c'était à l'époque.

  • Speaker #1

    À l'époque, j'ai toujours été une grande gourmande. Ma maman qui cuisine énormément. J'ai rendu toutes mes amies très jaloux à l'école parce que chez nous, on n'a pas la cantine. Tout le monde apporte ses repas. C'est vrai,

  • Speaker #0

    oui. Vous devez préparer votre lunchbox.

  • Speaker #1

    Souvent, j'échangeais même les repas avec les potes parce qu'ils avaient quelque chose qui était hyper transformé que moi, je n'avais pas. Moi, c'était que des petits plats cuisinés avec du cœur, avec plein de saveurs.

  • Speaker #0

    Ta maman a été…

  • Speaker #1

    Je suis en influence dans ma vie pour ça, c'est certain. Certains. Ma famille aussi. Dans ma famille, j'ai des chasseurs, pêcheurs. Puis j'ai beaucoup de gourmands. Ma famille, vraiment, les gros moments à table et tout, c'était des moments très importants. On faisait même des soirées déguisées où on imprégnait la culture d'un autre pays.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Par exemple, une soirée, on pouvait se faire une soirée espagnole. On écoutait de la musique espagnole. On mangeait espagnole. On s'habillait le plus que possible dans les coutumes. Espagnol. Du coup, la nourriture a toujours fait une grande partie intégrale de ma vie. Et j'avoue que la viande, énormément.

  • Speaker #0

    Parce que là, tu me dis, tu avais des chasseurs, des pêcheurs dans ta famille. Donc, ta mère faisait beaucoup à manger, fait encore à manger, j'imagine. Elle aime beaucoup ça. Et donc, ça t'a sensibilisé à la partie cuisine. Et du coup, tu étais aussi, j'imagine, très tournée sur la viande.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Je dois avouer, moi, je suis vraiment quelqu'un qui aime manger de la viande. Je ne pouvais même pas concevoir qu'un jour, on me dirait que je suis végane. C'était quelque chose que je pouvais... Je pense que j'aurais ri, j'aurais été comme non, ce n'est pas possible. Mais, tada !

  • Speaker #0

    On va y venir. Et du coup, est-ce que tu avais un plat ou un souvenir culinaire qui t'a marqué de ton enfance ? Quelque chose où tu penses à ton enfance ? au repas que faisait ta maman et tu te dis « Ah, là, j'ai ça en tête » .

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Je pense tout de suite au bœuf à la citronnelle. C'est un plat asiatique avec beaucoup de saveurs, gingembre, ail, beaucoup de citronnelle. C'est une salade de pak choy, bok choy, plein de légumes et tout. Puis c'était mon plat préféré à chaque anniversaire. Je demandais à maman « Bœuf à la citronnelle » . C'est quand même bizarre qu'à 8 ans, je demandais un plat asiatique, un bœuf super santé. Ben, on s'entend. Mais je veux dire, c'est quand même... Je ne demandais pas du Big Mac. Donc,

  • Speaker #0

    tu avais déjà une culture culinaire assez développée, je pense. Oui,

  • Speaker #1

    absolument. Pour que je pense vraiment au bœuf à la citronnelle en premier, c'est... Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Quel a été le déclic pour passer à une alimentation végétale ? Peut-être que tu es passée végétarienne d'abord, je ne sais pas. Raconte-moi un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Non, moi, je suis très extrémiste, tu sais, alors je suis passée du jour au lendemain vegan. Bon, le plus que possible, parce que c'est vrai qu'au tout début, il y a plein de faux pas que tu fais, c'est normal. Il y a plein de choses que tu ne t'attendais pas qui ont des... éléments cachés, de la poudre de lait, des choses que tu ne penses pas, donc c'est normal, puis tu as des cravings au tout début. Mais moi, le déclic s'est passé quand j'ai regardé l'émission, le documentaire La santé dans l'assiette. Moi, je l'ai écouté en anglais, évidemment, Fork Silver Knives. C'est vraiment un documentaire qui est basé sur justement la santé dans ton assiette, le véganisme par rapport... Qu'est-ce que le véganisme peut avoir... à peu faire par rapport à ton corps. Moi, c'est quelque chose qui me turlupinait depuis quelques instants. C'est vrai parce que mon mari a 11 ans de plus que moi et statistiquement parlant, les femmes ont une plus longue longévité qu'un homme. Donc, ça commençait à me tirailler de me dire que je pouvais passer possiblement les 15-20 dernières années de ma vie seule.

  • Speaker #0

    Sans lui, vous, plus ou moins.

  • Speaker #1

    Sans mon homme. Puis, quand on a regardé ce documentaire-là, c'était comme une évidence. de se dire que ce qu'on met dans notre corps va avoir des répercussions sur notre corps. Comme si jamais j'y avais pensé avant. C'est con, hein ?

  • Speaker #0

    Donc, c'était à vers quel âge que vous avez eu, du coup, parce que vous étiez à deux, si je comprends bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, quand même tard. 25 ans.

  • Speaker #0

    25 ans, ok.

  • Speaker #1

    Ça fait 10 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, il y a une dizaine d'années. Donc, t'étais pas toute seule dans cette réflexion-là. T'étais avec ton mari, du coup. Exactement. Où vous avez regardé le documentaire ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Une semaine après, j'ai dit à ma mère, écoute, faut vraiment que tu regardes ce documentaire-là. puis euh La journée d'après, elle m'a appelée et elle m'a dit « Ok, je deviens végane, je vous suis » . C'est cool, hein ?

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Un documentaire ?

  • Speaker #1

    Et boum !

  • Speaker #0

    Une semaine ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais comme « Maman, je suis convaincue, on va devenir végane » . J'étais comme « Attends, il faut quand même que je vide le congélateur » .

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Donc, vous avez regardé ce documentaire-là. Tu m'as dit « Vous, en une semaine aussi, pareil ? » Ouais, en fait,

  • Speaker #1

    après le documentaire, on était décidés.

  • Speaker #0

    Le temps de vider les congèles

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a regardé le documentaire en novembre Et on s'était dit ok On se donne jusqu'à la fin de l'année Pour tout vider le congélateur J'en ai donné pareil J'ai donné une tonne de choses aussi Parce que franchement c'était pas possible Tu te rends compte que tout ce qu'on avait dans le frigo Et dans le congélateur et dans tous les garnagers C'était que des produits d'origine animale C'est vraiment fou Le nouvel an on s'est dit let's go On a eu beaucoup de difficultés avec le fromage Même encore aujourd'hui j'ai de la difficulté avec le fromage Vous étiez act...

  • Speaker #0

    Où ça, à l'époque ? Montréal, à ce moment-là. Montréal, OK. Donc, comment est-ce que c'était là-bas ? Du coup, il y a 10 ans, est-ce que le véganisme était déjà bien implanté ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. En fait, avant de déménager en France, je ne réalisais pas à quel point Montréal, c'était un paradis, puis que la France, c'est un renom de fer.

  • Speaker #0

    Donc, tu es passée du paradis, tu es venue te mettre en enfer.

  • Speaker #1

    Surtout qu'il y a 8 ans, quand j'ai déménagé ici, je veux dire, ça a été très, très difficile.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Même trouver du tofu. Plus que maintenant, quoi. Là, ça a vachement évolué. Heureusement. On s'en va dans la bonne direction, je pense.

  • Speaker #0

    OK, donc vous étiez déjà dans un endroit qui était très vegan-friendly. Il y avait des restaurants aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais à Montréal, absolument tous les restaurants ont une option vegan absolument délicieuse.

  • Speaker #0

    Même à l'époque ?

  • Speaker #1

    Même à l'époque.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Vraiment. OK, c'est bien. Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez rencontré des difficultés ? Déjà, vous étiez deux, j'imagine que l'entraide, quand on fait une transition à deux, c'est beaucoup plus facile. Même socialement, tu pèses beaucoup plus. Quand tu es invitée, tu te dis qu'on est deux. C'est sûr que tout seul, la relou vegan.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ma famille, mes amis, ils ont tous fait ça très bien. J'étais bien entourée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que le fait que ce soit canadien, du côté un peu déjà ouvert, est-ce que tu penses que l'aspect social s'est mieux passé ? que si tu avais été en France et tout ?

  • Speaker #1

    Absolument. Absolument. Absolument. C'était vraiment plus facile. C'est beaucoup plus accepté au Canada. En fait, dans tous les pays anglo-saxons en général, c'est vraiment accepté. C'était pas une tonne comme ici. C'est pas genre, en fait,

  • Speaker #0

    t'es vegan, ok. Ouais,

  • Speaker #1

    genre j'ai perdu aucun ami à Montréal. Alors qu'ici, pour en faire des amis, quand tu dis que t'es vegan, c'est très compliqué.

  • Speaker #0

    Après faut dire bon voilà t'es Vous n'êtes pas dans une grande ville. Vous êtes un petit peu à la campagne, à côté de la montagne. Ça joue aussi peut-être un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Tu disais que le fromage, ça a été compliqué d'arrêter. Comment vous vous y êtes pris ? J'imagine que ton mari est français. Lui, il avait déjà cette culture du fromage français. Toi, un peu moins. Lui,

  • Speaker #1

    il avait explosé les quotas déjà. Ça ne lui dérangeait pas d'arrêter complètement. Alors que moi...

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas eu ton quota.

  • Speaker #1

    J'ai eu beaucoup de difficultés en rentrant en France. Au début, je ne voulais vraiment pas. pas de manger de fromage, mais j'ai craqué puis tu sais quoi, c'est correct. Je me considère toujours comme étant végane, même si j'ai craqué sur le fromage. Ça m'arrive encore aujourd'hui de craquer sur le fromage. Puis je trouve ça... C'est mon petit point faible. C'est correct. J'adore ça. J'en achèterai pas, moi, de mon argent, mais j'avoue, si je vais chez des potes et qu'il y a un plateau de fromage, je vais avoir beaucoup de difficultés à pas taper dedans.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Tu dis pas...

  • Speaker #1

    Ah ben non, le fromage, c'est vraiment... En plus, le plus qui pue, alors là...

  • Speaker #0

    Mais... Ok.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'arrives pas à tout dire, même s'il y a le plateau...

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup de difficultés à me contenir, c'est vrai. Ok. Mais par contre... Dans mes plats au quotidien, je les remplace facilement par des sauces. En fait, c'est juste... Dans les plats, souvent, c'est un aspect crémeux qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est facile à remplacer.

  • Speaker #1

    Exactement. Puis comme c'est facile à remplacer, j'ai appris à cuisiner sans. Il n'y a pas de problème. Mais c'est vrai que c'est le plateau de fromage, tu vois. Ça, c'est irrésistible.

  • Speaker #0

    Et si tu remplaces par des fromages végétaux,

  • Speaker #1

    des affinés ? Oui, j'aimerais bien. Mais des fois, c'est qu'il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Il faut que tu ramènes le tien. Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Tu rajoutes le petit fromage vegan sur le plateau.

  • Speaker #1

    Exactement, pour pas que les autres y touchent. Non, non, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    C'est vrai que vu la taille de nos fromages, après, ça veut vite partir. Ils vont taper dedans.

  • Speaker #1

    Tout le monde veut savoir. C'est ce que je trouve cool. C'est que je vois vraiment une évolution. Les gens, ils veulent goûter. Donc, c'est bien.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est sûr. Et du coup, quand vous êtes arrivés en France, tu me parles du fromage. Est-ce qu'il y a d'autres aspects qui étaient compliqués ? Comment c'était pour trouver les produits ?

  • Speaker #1

    Trouver les produits, c'était très difficile. J'avais l'impression que je devais faire 56 000 épiceries, que je devais me mettre à genoux, que je demandais des questions, puis qu'on me regardait si j'étais une extraterrestre. La levure maltaise, quoi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ? Mais le tofu, ce machin au soja, là ? Et puis là, il m'amène dans l'épicerie sec. Je suis comme, pourquoi il m'amène dans l'épicerie sec si j'ai demandé pour du tofu ? Puis là, je vois un truc sous vide, là, pas au frais. Je suis comme, c'est quoi ça ? Alors que chez nous, au Canada, l'étalage est gros comme les yaourts. Tu as toutes les saveurs, les fermetés, les marques. Du coup, là, quand je suis arrivée, j'ai trouvé ça très, très difficile.

  • Speaker #0

    Oui, vous avez plus de... de marques, de variétés différentes, de saveurs, d'art matisé, tout ça, de préparation.

  • Speaker #1

    Je te avouais qu'on a été quelques fois en Allemagne pour aller chercher des produits et revenir.

  • Speaker #0

    Ça, je viens de croire, oui. Mais bon, tu disais aussi, du coup, quand on a papoté avant, que niveau fruits et légumes, c'était quand même beaucoup plus compliqué qu'en France.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. À Montréal, pour être honnête, tout au Canada, il n'y a pas beaucoup de fruits et légumes, ils ne goûtent vraiment pas bon. Donc,

  • Speaker #0

    il faut que tu l'os.

  • Speaker #1

    Moi, je faisais une heure de métro, de transport en commun pour aller chercher mes fruits et légumes. Une heure aller, une heure retour avec mon petit caddie. Je galérais bien dans le métro, mais je ne pouvais pas m'alimenter d'une autre part que des fruits et légumes qui venaient, oui, oui, de France. Je sais, je sais.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est horrible. L'empreinte carbone est horrible.

  • Speaker #0

    Donc de France, carrément ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de Paris, de Rungis. Mais c'était la seule façon dont je pouvais avoir du plaisir à manger Moi acheter des tomates 20 euros le kilo qui goûtent l'eau ça me fait chier Parce qu'au moins Il peut être 30 euros le kilo mais il goûte bon C'est mieux

  • Speaker #0

    Ok Tu disais que ta mère était passée vegan aussi très rapidement Est-ce qu'elle a eu du mal aussi Peut-être au côté famille D'une autre génération Comment ça s'est passé de son côté à elle ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr une autre génération, elle a eu des tensions avec la famille. Des gens qui comprenaient pas. Surtout que ma mère a toujours eu un peu des problèmes alimentaires. Elle a toujours surveillé son poids. Donc là, on prenait comme si c'était devenu une paranoïa. Qu'elle était tombée dans ce truc extrême, tu vois. Ils avaient peur. Les carences. Alors que pour moi, il n'y avait aucun problème. Mais ma mère, ça a été plus difficile au niveau de la famille. Puis même les amis. On dirait... Ils se disent, ben, c'est pas grave, tu mangeras le poisson. Tu vois, on va au restaurant, ils choisissent le truc le plus carné possible et inimaginable. J'ai même dû écrire à ses amis et lui dire, ben écoutez, on est à Montréal, regardez sur Apica ou au moins choisissez un restaurant qui est vegan friendly, pas nécessairement full vegan. Mais même à ça, il y a tellement de restaurants full vegan à Montréal, je trouve ça dommage.

  • Speaker #0

    De ne pas aller dans... Ouais.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus difficile pour les vieilles générations.

  • Speaker #0

    Il faut se faire accéder. Ça fait 40 ans qu'on a telles habitudes d'aller dans tel restaurant, de manger telle chose, que du coup, quand tu changes les habitudes-là, les autres sont en mode, tu fais quoi là en fait ? T'étais pas comme ça avant, donc qu'est-ce qui s'est passé ? Alors que quand t'es plus jeune, tu te dis, ok, c'est le temps de s'imposer, peut-être que tu vois les nouvelles idées, etc.

  • Speaker #1

    Comme là, ça fait presque 10 ans, franchement, la famille s'y fait. Ils ont leur propre... Instaurer les routines, tu vois. Quand ils l'invitent à la maison, ils lui disent bien avant, s'il lui fait part du repas, s'ils ne sont pas capables de lui préparer quelque chose, ils lui disent, amène-toi quelque chose pour que ça puisse s'intégrer facilement, tu vois. Du coup, souvent, elle m'appelle et me dit, Valérie, quels 7 ans que je fais ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu lui envoies ce que tu fais ?

  • Speaker #1

    Quand elle vient ici, honnêtement, elle revient avec son petit stock congelé. On serre les fesses toujours à la douane. Ça passe.

  • Speaker #0

    Ça va, ce n'est pas de la viande. Oui, exactement. Raconte-moi ton parcours pro. Parce que tu étais dans la finance à Montréal. Et quand vous avez déménagé en France, tu as changé, tu fais un métier manuel, artisanal. Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est quand même assez drôle. Je travaillais en finances pour vraiment les gros méchants loups, l'investissement. C'est vraiment ce qu'il y a de pire. Je prenais l'argent des pauvres pour leur donner aux plus riches. Puis franchement, ça commençait à me creuser un énorme...

  • Speaker #0

    Malette. Ouais,

  • Speaker #1

    malette dans l'estomac. J'avais un poids, je n'étais pas bien avec ça. D'ailleurs, la personne pour laquelle je travaillais à ce moment-là, c'est elle qui m'a forcé à écouter La santé dans l'assiette, Forks Over Knives.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Ce qui m'a... a amené à faire une grosse dépression, un gros burn-out. Et puis pendant mon burn-out, tout ce que j'avais envie de faire, je venais juste de devenir végane. Donc là, évidemment, vu que je venais juste de devenir végane, j'étais en mode, je veux juste cuisiner. Puis ça m'a réveillée un peu sur le fait que, en fait, tout ce que j'avais envie de faire, c'était de cuisiner. Et puis, je suis quand même retournée au travail après ça, mais beaucoup plus plaisablement en me disant que j'avais un but qui était d'arrêter. Et puis de m'ouvrir mon entreprise Je savais pas encore quoi Mais je savais qu'il fallait que ça soit en alimentation Je savais qu'il fallait que ça soit engagé Quelque chose par rapport au véganisme Mais je savais pas encore quoi Donc là tu m'as dit que

  • Speaker #0

    Tu sentais que t'avais besoin de cuisiner Que c'est ça qui te faisait plaisir Mais du coup est-ce que avant, pendant ton adolescence Est-ce que t'aimais cuisiner ou est-ce que c'est parce que t'es devenue végane Que t'as aimé cuisiner ?

  • Speaker #1

    J'étais une petite fille Pourrigatée en nourriture Ma mère me cuisinait tout le temps Du coup... Moi, quand je suis partie en appartement à 18 ans, qu'il n'y avait plus de maman pour me cuisiner mes bons petits plats, je suis tombée dans... Je ne cuisinais pas du tout, en fait. J'allais acheter le fast-food. Le fast-food que ma mère m'interdisait. Bien, pas qu'elle m'interdisait. On avait le droit, une fois de temps en temps. Mais je ne sais pas pourquoi, à force de manger tellement de healthy food, j'avais trop hâte de manger de la fast-food. Donc, j'ai mangé ça. Jusqu'à temps que je devienne végane. J'avoue, je... Je commençais à avoir des problèmes avec mon poids aussi. Je commençais à me trouver pas belle. Manger du fast-food, nécessairement, ça a un impact sur toi.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Du coup, quand je suis devenue végane, j'ai beaucoup perdu de poids. Ça m'a vraiment aidée, nécessairement. Du coup, ça m'a aidée aussi à continuer. Je me suis dit, c'est bon, je suis dans le bon chemin, là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est pas automatique. Je veux dire, c'est pas parce qu'on devient végane qu'on va perdre du poids. Mais effectivement, comme tu le disais...

  • Speaker #1

    Moi, vu que je suis passée de vraiment fast-food à végane, rien de transformé. À ce moment-là, je ne savais même pas qu'il y avait des alternatives à la viande, tu vois. Je faisais absolument tout. C'était beaucoup au tout début. J'avais l'impression de, tu sais, tout faire. Le pain, la viande, le fromage, la crêpe. Ah,

  • Speaker #0

    tu faisais tout ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ouais. J'ai vraiment, je te l'ai dit, je suis intense.

  • Speaker #0

    Effectivement, là, je comprends tout à fait. Tu as voulu faire quelque chose de tes... proprement, la cuisine et tout. Comment est-ce qu'après le switch, vous avez vous êtes venue en France, est-ce que c'était déjà en tête avant de partir ? Qu'est-ce que c'était ?

  • Speaker #1

    En fait, j'ai quitté mon emploi, j'ai déménagé chez ma mère pendant trois mois, le temps qu'on puisse partir en France, mais je savais déjà, une fois que j'avais quitté mon emploi, je savais que je voulais faire quelque chose sur le véganisme. En arriver en France, ça me prit un an pour comprendre ce que je voulais faire mais pas très longtemps, il faut être honnête, parce que je suis arrivée en France. Il n'y avait aucune alternative à la viande. Donc là, je me suis dit, ça y est, c'est vraiment là-dedans qu'il faut que je me lance. Il y a vraiment une possibilité dans le marché. Il n'y a personne. C'est le moment.

  • Speaker #0

    Et en partant, est-ce que tu avais déjà cette idée dans la tête ? Tu t'es dit, je vais lancer un truc moi-même dans la viande ? Ou est-ce que c'est vraiment en France que tu as vu qu'il y avait une opportunité ? Oui, c'est vraiment en France que j'ai vu l'opportunité. Donc, tu partais du Canada sans vraiment trop savoir ce que tu allais faire ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas m'ouvrir un restaurant parce que c'est beaucoup de travail. C'est les horaires que je n'aime pas, le soir et les week-ends. Moi, j'aime bien avoir le soir et mes week-ends libres. Du coup, là, un restaurant, c'était comme non. Après ça, je me suis dit peut-être catering, peut-être que je pourrais faire traiteur, faire des formations ou consulting. Je vacillais autour de ça. Jusqu'à temps que je me suis dit, ben ouais vraiment, il y a une place dans le marché à saisir et je vais me lancer pour la viande végétale, let's go !

  • Speaker #0

    Ok, pourquoi est-ce que tu as choisi le sédan comme base de tes produits ?

  • Speaker #1

    Ça s'est fait totalement naturellement parce que moi j'aime ça, c'est hyper protéiné, les valeurs nutritionnelles sont exceptionnelles, c'est quelque chose que moi j'ai envie d'avoir dans mon alimentation.

  • Speaker #0

    de façon hebdomadaire donc je me suis dit que si moi je voulais forcément d'autres personnes voulaient puis en fait ça me tentait pas de m'en aller vers quelque chose de transformé j'aime pas les choses transformées donc je me suis lancée vraiment là-dedans en me disant que

  • Speaker #1

    pas trop réfléchir pour moi ça me semblait naturel de voir que c'était ça me fait rire ce que tu dis moi je voulais ça donc les autres aussi voulaient c'est un peu le truc au dos mouillé je sens qu'il y a une demande euh hum hum Donc tes produits sont à base de gluten Parce que le sétan c'est du gluten de blé Ce qui peut parfois un petit peu diviser Est-ce que tu ressens un petit peu de méfiance à ce niveau-là ? Comment est-ce que les personnes le prennent ? Et comment est-ce que tu expliques pour assurer à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    De moins en moins je trouve Drôlement je trouve qu'au Québec On me jugeait beaucoup plus là-dessus Ok qu'en France.

  • Speaker #1

    Est-ce que le marché du sangluté n'était peut-être plus développé qu'en France ?

  • Speaker #0

    Je pense. Ou peut-être qu'il était plus développé à ce moment-là. Et que quand je suis arrivée en France, cette espèce de mode, si je peux dire, elle était en train de terminer, tu vois. Franchement, c'est quelque chose que j'ai pas trop lutté pour. Certaines personnes me font la remarque. Mais Jordi, est-ce que tu es vraiment maladie coélac ? Oui, voilà. Tu es vraiment juste intolérant au gluten ? Oui.

  • Speaker #1

    Explique-moi du coup un petit peu, parce que voilà, comment est-ce qu'on fait si on a du coup, voilà, intolérance, la maladie coélac, enfin voilà.

  • Speaker #0

    La maladie coélac, tu ne pourrais vraiment pas goûter à mes produits. Voilà, OK. Ce serait bien dommage. Je suis désolée pour toi parce que ça a l'air d'être un enfer au quotidien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, si tu es intolérant au gluten, la plupart du temps, c'est parce que tu te nourris de mauvaises qualités de gluten. Tu manges des... La farine qui est blanche, pas de complète. Si tu manges des pâtes barillades tous les jours, par exemple, que tu manges du pain de mie, des pains plein de gluten, c'est sûr. Et forcément, tu vas développer un intérêt. Ton corps va te dire stop, j'en ai marre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est parce que le gluten utilisé est de mauvaise qualité.

  • Speaker #0

    Exactement. Il n'est pas digestif.

  • Speaker #1

    Il est très transformé et du coup, le corps réagit un petit peu.

  • Speaker #0

    Ma protéine de blé, mon gluten de blé, en fait, je le pétris tellement que je casse le gluten et il devient digeste. Mais vraiment, il faut le travailler d'une force. Si je le faisais à la main, je pense que pour pétrir une pâte, ça pourrait me prendre peut-être une heure. Alors que là, avec ma machine, je peux le faire pendant 30 minutes, ma machine. On s'entend, c'est un pétrisseur. C'est un gros pétrisseur. Ce n'est pas R2D2. Moi, souvent, quand quelqu'un me dit que j'ai une intolérance au gluten, je dis, écoute, si tu es capable, je ne veux pas te forcer non plus, goûte un tout petit morceau. Puis si demain, tu te sens bien, tu sauras que tu pourras en manger plus. Souvent, les gens me disent, tu as bien fait Valérie, j'ai essayé et ça s'est super bien passé, je te remercie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand tu m'as dit ça, j'étais assez étonné en fait. Parce que pour moi, c'est vrai que soit tu le tolères, soit tu ne le tolérais pas. C'est fou. C'est curieux, mais je te fais confiance. Tu maîtrises ton sujet. Il faut bien choisir la provenance de ses aliments.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est sûr qu'il y a toujours des nuances.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Faire une généralité. Exactement. Tester. Ok. Comment est-ce que tu as appris à faire ce que tu fais ? La viande végétale ? Le gluten, le pétri, est-ce que c'était autodidacte ? Est-ce que tu t'es formée ? Comment est-ce que t'as fait ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'ai acheté une tonne de livres véganes. Je peux même vous dire celui qui m'a vraiment, vraiment aidée. C'est le livre de Isa Chandra Moskowitz qui s'appelle The Vegan Holiday Cookbook, que je trouve génial parce que c'est tout sur des occasions. Moi, j'aime bien cuisiner pour des occasions. Du coup, là-dedans, il y avait pas mal de ces temps. Et puis, en vrai, j'ai commencé par ma faucisse américaine. Déjà, les saucisses, à Hot Dog, chez nous, c'est quelque chose qui est extrêmement... process. C'est ultra transformé. Mais ça fait partie de notre culture et notre quotidien. C'est quelque chose que je mange, j'aime très souvent. Et puis maintenant, quand j'ai réussi à faire celle-ci, je me suis dit, je pourrais peut-être en faire d'autres. Et puis, l'idée est un peu partie de ça. Je me suis dit, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le porc, peut-être que je pourrais essayer d'avoir le poulet, peut-être que je pourrais essayer de... de faire un peu comme le bœuf. En fait, c'est vraiment partie de ça. J'ai compris un peu la chimie en arrière du 7 ans, comment ça fonctionnait assez rapidement. Je me suis lancée, franchement, dans mes premiers essais. Je réussissais très bien. Moi, la R&D, je n'en ai pas eu beaucoup besoin.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que tu te dis « Ok, là, c'est bon, j'ai atteint le produit final tel que je le veux. » Je ne sais pas, est-ce que tu as dû peut-être ajuster les recettes ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, ce n'est jamais parfait. J'ai toujours envie d'ajuster mes recettes. Mais je pense que quand je mange un plat et que je me dis « Ah ouais, ouais, ouais, là, ça coche toutes les casas » , je suis comme « Ok, il est prêt, c'est bon » .

  • Speaker #1

    Et d'où vient le nom « Veggie » d'Elie ?

  • Speaker #0

    Alors, Veggie, qui veut dire… Ben, vegetables, les légumes, mais aussi qui veut dire englobe les personnes étant végétariennes ou végétaliennes. Oui. Et puis, délit vient de délicatesen. Délicatesen, c'est un petit épicerie typiquement qu'on retrouverait dans les pays anglo-saxons. Donc, je voulais quand même garder un peu cet esprit-là parce que je suis quand même, je viens de là. Et puis, c'est une épicerie qui est de proximité où on peut trouver des choses d'appoint, la charcuterie. Des olives. En fait, c'est un peu la place comme pour l'apéro. Je trouvais ça cool. Il y avait vraiment un côté en plus boucherie derrière cette espèce de petite délicatesse. Je trouvais sympa. Ça faisait un peu délicieux à la fois.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être interprété de différentes façons. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Du coup, tu es toute seule à la production. À quoi ressemble une semaine type dans ton labo ?

  • Speaker #0

    Une semaine type dans mon labo ? Donc, lundi, je prends tous mes courriels, je vérifie toutes mes commandes, je me mets en place et puis j'attaque la production. La production, c'est normalement lundi, mardi, pendant les gros temps à Noël, c'est lundi, mardi, mercredi et des fois même jeudi. Et puis après, j'ai toujours une journée ou deux journées, dépendamment de combien de commandes que j'ai, les quantités, pour tout mettre sous vide. Sous vide, c'est une partie très, très longue de mon travail qui me saoule.

  • Speaker #1

    mais que je ne peux pas faire autrement j'ai assisté hier un petit peu à la mise sous vide donc voilà c'est très long tu prends les produits, tu les mets bien en forme tu les mets dans ton sachet tu fermes le sachet pour le mettre sous vide tu mets la petite étiquette à la main c'est très artisanal vraiment à la main parce que c'est ce qui coûte le moins cher pour pas que tes produits deviennent trop chers il y a une petite partie manutention que j'imagine que ce n'est pas ton coeur de métier qui est nécessaire il

  • Speaker #0

    y a la partie livraison soit que je le mette dans des cartons étiquetés pour que ça parte à travers la France via CronoFresh, ou sinon, c'est moi qui vais livrer en vrai. Malheureusement, je ne fais pas toute la France, je ne fais que Grenoble.

  • Speaker #1

    Donc du coup, qui sont tes clients principaux ?

  • Speaker #0

    Je travaille encore avec des particuliers, mais vraiment de moins en moins. Mon but étant vraiment de travailler avec... les professionnels, mais j'avoue, je me suis attachée à ma clientèle, puis il y a certains clients que je ne peux pas dire non. Mais oui, typiquement, ça peut être des traiteurs, des restaurants, des épiceries, beaucoup d'épiceries, des épiceries en ligne. En fait, vraiment, j'ai pas mal de tout. Oui.

  • Speaker #1

    Donc, tu es dans une chaîne ou dans un seul magasin de boulangerie ? Non, là,

  • Speaker #0

    maintenant, avec la talemellerie, je suis dans cette chaîne à Grenoble qui est cette talemellerie. Je les aide à développer vraiment le côté vegan, végétal chez eux. Ils sont super sympas. Ça me fait vraiment plaisir. En fait, j'aime beaucoup cette partie de mon travail qui est un peu d'accompagner. Ça sort un petit peu de...

  • Speaker #1

    ma robotisation de faire là t'es plus toute seule tu sors un peu de ton lapin tu expliques ta passion voilà tes conseils et tout c'est vrai que ça doit être sympa aussi parce que j'imagine que t'es toute la journée toute seule à faire tes produits donc ça doit être cool pour toi ouais exactement de sortir un peu de partager ma passion comme tu dis c'est cool donc du coup t'as cette chaîne là t'es dans certaines épiceries du coup t'es disponible aussi chez Official Vegan Shop ouais t'es à tout début merci Official Vegan Shop Ok, du coup, tu dirais combien de ton pourcentage de pro versus de particulier à l'heure actuelle ?

  • Speaker #0

    Ouais, là, on est vraiment vacillés. On est 90% professionnels, 10% particuliers.

  • Speaker #1

    Et au début, tu étais plus vers les...

  • Speaker #0

    90% particuliers et 10% professionnels. Donc, ça a changé au fil des années. Ben, j'ai commencé une semaine avant le COVID. Ah oui.

  • Speaker #1

    Du coup,

  • Speaker #0

    mon idée de travailler avec le professionnel a pris un peu le bord.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, ok. Ça s'est amélioré après le Covid où tu as pu développer la partie pro.

  • Speaker #0

    Du coup, le Covid m'a quand même aidé aussi parce que les gens étaient beaucoup plus consciencieux. Ça m'a aidé à aller chercher des professionnels qui peut-être n'étaient pas ouverts d'esprit avant le Covid.

  • Speaker #1

    Ça a été en mode, on va aller voir les petits producteurs, on va les soutenir. Tout les trucs sont fermés. Ça a été aussi un point positif. Exact. Combien de kilos par semaine est-ce que tu fais en général ? Je sais qu'il y a des grosses semaines comme avant Noël parce que tu fais des pièces un peu spéciales Noël, des grosses pièces qu'on peut manger en famille. Dis-moi un petit peu de tes productions.

  • Speaker #0

    J'ai deux grosses périodes, Noël et avril. Pour Pâques, c'est vraiment des grosses périodes où je peux attendre jusqu'à 140 kilos par semaine. Là, je dois tout donner. quand c'est du 140 kilos par semaine je donne tout mon âme tout, tout, j'ai pas une seconde à moi c'est intense là l'été je peux avoir du 15 kilos par semaine et t'as le temps de faire des interviews j'ai le temps de faire des interviews donc ça va être petit beaucoup mais je te dirais qu'en moyenne si on regroupe à travers toute l'année je devrais avoir environ 50-60 kilos par semaine ce

  • Speaker #1

    qui me permet de vivre correctement ça te permet d'avoir une bonne balance entre Tu as suffisamment de travail pour en vivre sans que ce soit trop toute la journée. Exactement. Est-ce que c'est difficile de te sourcer localement pour tes ingrédients, pour tes produits ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je vais me sourcer localement le plus que possible. Comme les champignons sont du coin, les betteraves viennent de moins de 100 km de chez moi. Mon exemple principal, le gluten est impossible à trouver en France. Que ce soit en bio ou... en pas bio, c'est impossible. Du coup, ça, ça fait un peu chier. Je dois avouer, j'aimerais vraiment ça, avoir du gluten de blé français. Mais ça n'existe pas. J'aimerais bien... J'aimerais bien essayer de trouver quelqu'un. Si quelqu'un entend mon cri à l'aide, aidez-moi.

  • Speaker #1

    Donc, du gluten de blé français. Le tien vient...

  • Speaker #0

    Le mien vient d'Italie.

  • Speaker #1

    Bon, c'est pas... T'es à côté de l'Italie.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas très loin. J'ai été la fin de semaine dernière, ça me prend deux heures et demie en voiture.

  • Speaker #1

    C'est à côté. Mais oui, effectivement, je pense que c'est bien quand tout est fait en France.

  • Speaker #0

    Par exemple, il y a d'autres choses. J'utilise beaucoup le paprika fumé. Le paprika fumé, ça ne se trouve pas en France. Ou très, très peu. Du coup, je prends d'Espagne. C'est des choses que j'aimerais bien. Oui,

  • Speaker #1

    après tu fais ce que tu peux Si ça n'existe pas, tu ne peux pas

  • Speaker #0

    Demain on me donne une grosse somme d'argent Je pense que je planterai plein de piments J'achèterai un gros smoker Et je le ferai moi-même Le paprika fumé J'aimerais bien faire pousser mes propres betteraves Mon propre ail, mes propres oignons Mes propres carottes Uniquement pour ma production

  • Speaker #1

    Le kiff ultime Ok, donc il y a des petites Un peu compliquées Mais tu fais au mieux

  • Speaker #0

    Je fais au mieux, exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Quels sont les défis concrets du modèle artisanal aujourd'hui que toi, tu peux rencontrer au quotidien ? Les plus gros freins que tu peux avoir pour le développement de Veggie Daily ?

  • Speaker #0

    Déjà, vu que mes produits sont réfrigérés, le transport réfrigéré est un énorme frein. Énorme frein parce que Chrono Fresh, ils ont le monopole. Et puis, ils font des prix qui sont dérisoires.

  • Speaker #1

    Non. Je ne crois pas que ce soit ce mot-là. Dérisoire.

  • Speaker #0

    Dérisoire,

  • Speaker #1

    ça veut dire petit.

  • Speaker #0

    Ah non, non, non, c'est tout le contraire. Abusif. Abusif. Ah oui.

  • Speaker #1

    Dérisoire, ça veut dire que c'est pas grand-chose. Ah,

  • Speaker #0

    bon, on ne chante plus. Ah, ouais, ouais. Parce que non, non, non, non, non, il me charge. Pin-up, pin-up. couche de la peau du cul. À chaque fois, quand je reçois la facture, je fais...

  • Speaker #1

    Oui. Donc, il n'y a pas d'autres transporteurs pour du frais ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est que en palette.

  • Speaker #1

    Ah oui. Et là,

  • Speaker #0

    il faut que tu aies assez de clients qui vont t'acheter en palette.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, soit tu passes un peu par la partie particulière, donc c'est des petites quantités. Oui,

  • Speaker #0

    de 30 kilos.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement. Je ne suis pas en train de prendre de fraîche. Sinon, après, c'est des grosses quantités. Donc, on palette et là, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Puis là, il faut que j'ai assez de clients pour que ça soit rentable.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça fait combien une palette de kilos, par exemple ?

  • Speaker #0

    Une palette, c'est environ entre 100 ou 200 kilos. Ça dépend.

  • Speaker #1

    100, 200 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est…

  • Speaker #0

    Disons 150 pour trancher la poire en deux.

  • Speaker #1

    Donc, tu peux faire ça une fois à Noël, quoi.

  • Speaker #0

    On va dire…

  • Speaker #1

    Voilà. Et encore, il faut que ça aille au même endroit. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Donc, un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Un peu compliqué, exactement. Ça, c'est un énorme frein, je dois l'avouer. Vraiment, si on pouvait régler cette situation, je pense que je pourrais avoir beaucoup plus de trésorerie.

  • Speaker #1

    Oui, tu as une bonne partie qui part, donc la livraison fraîche. Donc ça, c'est un gros point négatif. Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Après, de mettre à une échelle. C'est-à-dire que moi, je fais un produit artisanal. Au tout début, j'avais l'impression que je n'avais pas besoin d'un gros pétrisseur, que je n'avais pas besoin. Mettre à l'échelle, c'est un autre challenge. Le four, tous les équipements qui viennent avec, la chambre froide, tout ça, tout ça. C'est toutes des choses que, quand j'ai commencé, étaient difficiles à concevoir, qui ont été un peu un frein. Parce que personne n'a fait ça, à part moi. Très peu, en tout cas. J'ai bien cherché des gens qui faisaient du 7 ans quand je me suis lancée, puis il n'y en avait pas. Du coup, je n'avais aucun modèle. qui demandaient qu'est-ce que je vais avoir besoin, c'était tout par rapport à moi, qu'est-ce que je fais. Honnêtement, j'ai un petit Magimix Cook Expert, puis j'imaginais que j'allais être capable de faire tout dans le Magimix Cook Expert, qui est comme gros, c'est trois litres, quoi.

  • Speaker #1

    En fait, tu as commencé du coup à petit, tu t'es dit, en fait, ça va le faire, je vais faire... chez moi comme ce que je fais pour moi. Oui, exactement. Tu te rends compte vite que...

  • Speaker #0

    Tu te rends compte vite que ton frigo personnel, tu ne peux même pas l'utiliser pour le professionnel, qu'il faut que tu achètes un frigo, puis après ça, un congélateur, après ça, une salade de repos. Oui, tu as tous les trucs que tu n'avais pas forcément pensé au début.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais fait une petite, je ne sais pas, je ne sais pas comment ça s'appelle, peut-être un... Oui,

  • Speaker #0

    un prévisionnel. Oui, voilà,

  • Speaker #1

    d'OK, qu'est-ce que je vais avoir besoin et tout.

  • Speaker #0

    Je l'ai fait avec quelqu'un de la chambre des métiers de l'artisanat, mais comme eux, ils n'avaient pas plus idée de ce qu'ils me... me fallait comme équipement. Du coup, il se disait, tu sais, il n'y a personne qui me corrigeait vraiment. Enfin quoi, je me suis un peu lancée dans le vide.

  • Speaker #1

    OK. Ouais, donc tu as dû t'ajuster au cours de route. OK, là, j'ai besoin de ça sans l'avoir imaginé avant.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, ouais. Est-ce que tu as d'autres trucs qui te viennent en tête ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, honnêtement. Les freins, après, c'est mental. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je fais ça bien ? est-ce que je vais être acceptée ? C'est plus mental par rapport à moi. C'est moi-même mon propre frein.

  • Speaker #1

    Oui, c'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de doutes envers moi-même, souvent.

  • Speaker #1

    Surtout quand tu entreprends, tu es tout seul. C'est normal. Après, il faut travailler dessus, effectivement. Mais au début, je pense que c'est évidemment normal. Est-ce que maintenant, tu te sens alignée entre tes valeurs, ton métier ? ton alimentation, est-ce que les trois piliers sont... Tu dirais que c'était...

  • Speaker #0

    Ah oui, récemment, je trouve que j'ai réussi à trouver l'équilibre parfait entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle, que je suis très fière d'où je suis rendue. Vraiment, je suis très, très, très contente. Je suis dans une bonne partie de ma vie, ma vie professionnelle, ma vie personnelle, tout va très bien. Donc oui, c'est un bel équilibre. Je suis contente de où je suis présentement.

  • Speaker #1

    OK. Donc, on continue sur cette lancée.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Combien est-ce que tu as de produits ? Combien est-ce que tu as de viande ?

  • Speaker #0

    Si je ne me trompe pas, j'en ai 17 à ce jour.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas mal. C'est beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui. Puis, si je ne m'arrêtais pas, j'en aurais 57.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, tu aimes bien la partie créative un peu en mode, OK, je vais développer des nouvelles.

  • Speaker #0

    Vraiment ma partie préférée. Vos atténuatives. Oui, j'adore ça.

  • Speaker #1

    Et quels sont tes best-sellers ?

  • Speaker #0

    Le foulet, définitivement.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Le foulet best-seller, forever. Après, je te dirais best-seller, beaucoup le blanc de dingue. Les gens adorent le blanc de dingue. Ils sont dingues pour le blanc de dingue.

  • Speaker #1

    Donc là, vraiment la partie poulet d'Inde.

  • Speaker #0

    Mes larbons aussi font tabac. Drôlement, parce qu'il y a beaucoup de compétitions. Oui, oui, oui. L'art d'on,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu n'es pas la seule.

  • Speaker #0

    Oui, puis ça fonctionne feu de Dieu, franchement. Je suis toujours très surprise même. Parce que c'est vrai que mes larbons, ce n'est pas le produit qui est le plus... proche de la version animale. C'est-à-dire que mes concurrents qui sont dans l'ultra-transformé, ça va être beaucoup plus réaliste que moi. Je suis toujours surprise quand les gens me disent « C'est mon préféré, je suis comme « Ah ouais, vraiment ? » » Et le magret, ça fonctionne super bien à Noël. Le magret, c'est vraiment un carton plein.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu m'avais dit que tu avais certains produits que tu faisais presque exclusivement que pour les fêtes de fin d'année, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, donc les magrets, carrément, je fais quasiment juste... pour Noël et avril, pour Pâques. Le rôti de pabœuf aussi. C'est vraiment des produits festifs.

  • Speaker #1

    À partager, des grosses pièces.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres idées de produits que tu aimerais ?

  • Speaker #0

    Toujours là, je vous avoue. Peut-être que... J'espère que je m'avance pas trop. Aujourd'hui, on a goûté à mon pastrami. Et puis, je pense que ça va être mon petit nouveau quand je vais sortir. On va enlever un petit peu le coating, là, parce qu'il y avait un peu trop d'épices, mais on va voir. Il est vraiment proche d'être vendable, là. Puis en plus, c'est vraiment un produit qui me tient vraiment à cœur parce que le pastrami, ça fait vraiment partie de la culture montréalaise. C'est vraiment quelque chose que moi, je mangeais pratiquement toutes les semaines. D'ailleurs, avec mon homme, on allait souvent chez Schwartz pour manger un bon smoked meat, là. Ceux qui sont allés à Montréal, vous savez de quoi je parle. Le restaurant Schwartz C'est une institution à Montréal C'est le restaurant de Céline Dion Elle a même ouvert un à Paris Je devrais la contacter

  • Speaker #1

    Il n'y a rien de végétal là-bas Ah non,

  • Speaker #0

    mais ça serait vachement bien Qu'elle intègre mon pastrami Je ne crois plus, on verra la vidéo

  • Speaker #1

    Il y a deux ans, tu as participé À Objectif Top Chef Pourquoi est-ce que tu as décidé De te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    J'ai toujours eu une passion pour les compétitions culinaires. J'adore ça. Genre, même si c'était avant même d'être végane, quand j'étais carnée, c'était le truc. Je vais passer des heures à écouter ces émissions, puis à pleurer de joie, de toutes les émotions que je pouvais vivre. C'est d'ailleurs aussi quelque chose qui m'a fait réaliser qu'il fallait carrément que je m'en aille en alimentation. Mais depuis que j'étais en France, évidemment, je me suis mis aux coutumes françaises. Et Top Chef est devenue une de mes émissions préférées. J'adore vraiment. Et puis Objectif Top Chef, c'est la seule façon de rentrer dans Top Chef. J'avais vachement envie de savoir c'était quoi mon niveau. Parce que je n'ai jamais fait d'émission culinaire. Mais aussi, j'avais, et principalement, j'avais vraiment envie de faire découvrir... que l'alimentation végétale, elle peut être gourmande. Et puis, ça peut te faire plaisir. J'avais vraiment envie de changer l'image qu'on a de l'alimentation végétale parce que c'est vrai que souvent dans les épisodes de Top Chef, pas récemment, depuis les deux dernières années, j'avoue, ils ont beaucoup amené le véganisme. Mais avant ça, c'était vraiment, si c'était des plats sur le végétal, c'était vraiment des plats que sur le légume. Puis ça avait l'air quand même très délicieux, mais j'avoue que ça avait quand même l'air boring un peu. J'avais envie vraiment de leur montrer que tu peux t'égaler en mangeant vegan.

  • Speaker #1

    Avec des protéines, enfin pas que des légumes, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    D'avoir un truc vraiment complet. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, je me suis pas mis trop de pression. J'allais où est-ce que j'allais. Mon but, en vrai, c'était pas d'aller à Top Chef. Je le savais bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que t'allais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui, je le savais. Parce que du coup,

  • Speaker #1

    c'est donc objectif Top Chef, c'est vraiment les... On va dire la phase de sélection pour après passer dans le programme principal Top Chef en prime time et tout. Donc là, c'était vraiment avant ça. C'était la phase de sélection un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça s'est super. Moi, j'ai adoré l'expérience. Je me suis sentie comme un petit poisson dans l'eau, franchement. Mais filmez-moi tous les jours.

  • Speaker #1

    Venez me filmer pendant que je fais de la cuisine. J'adore ça.

  • Speaker #0

    J'adore ça, vraiment, vraiment. J'adore ça. J'adore qu'on me donne des challenges. J'adore vraiment ça. C'était vraiment une expérience. Si c'était à refaire, je le ferais. Les yeux bandés, c'est ça ? Les yeux fermés ?

  • Speaker #1

    Oui, les yeux bandés, ça marche aussi. Les yeux fermés, on dit oui. T'inquiète, on t'a pardonné. OK. Donc, tu le referais, l'expérience ?

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment. C'est sûr que ça m'a amené beaucoup de positifs et beaucoup de négatifs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, est-ce que je le ferais différemment ? Je ne pense même pas. Maintenant, avec du recul, je ne pense même pas. Je me suis fait découvrir par beaucoup de personnes. J'ai gagné une tonne de followers grâce à ça. J'ai même des écoles qui sont venues me voir pour me demander que je les forme en végétal. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était hyper intéressant ça. Hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Donc ça, super, super cool. Mais je dois avouer qu'il y a eu une partie très négative qui m'a beaucoup... Je me suis renfermée beaucoup sur moi-même après. C'est-à-dire que j'ai vécu une vague de cyber-harcèlement et ce n'était pas par les fécitariens, les omnivores, c'était par ma propre communauté, les véganes. J'ai trouvé ça très difficile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi du coup ?

  • Speaker #0

    Dans le cadre d'Objectif Top Chef, on m'a demandé de goûter. Mais franchement, j'aurais goûté. C'est normal, tu es dans une compétition culinaire.

  • Speaker #1

    Pour juste mettre du contexte, tu dois faire... Tu as un challenge où tu dois faire un plat.

  • Speaker #0

    En fait, le premier challenge, tu fais ce que tu veux. Donc là, j'avais deux chefs étoilés qui venaient à la maison.

  • Speaker #1

    Qui sont venus ici. Tu leur as fait un plat 100% vegan.

  • Speaker #0

    100% vegan. Ce qu'on a mangé ce midi, quasiment.

  • Speaker #1

    Ah, c'était ça ? Oui,

  • Speaker #0

    du smoked meat. avec le pastrami, avec un fromage, une salade de choux. Nous, on l'a mangé en râpe. Là, je l'avais mis sur un beau petit pain de sec, tu vois. Et puis, ils ont été bluffés.

  • Speaker #1

    Ils ne savaient pas que c'était...

  • Speaker #0

    Non, c'était vraiment le challenge que je voulais donner. Ils ne savaient pas du tout que c'était vegan, pas végétal. Je leur ai montré une image où il y avait la vache. Je leur ai demandé de quelle partie de la vache. Ils se demandaient vachement parce qu'ils voyaient bien que c'était comme reconstitué. Puis, j'ai... Il y en a un qui a compris. J'avoue, j'étais en plein milieu de mon entrevue. Pendant qu'ils sont en train de goûter, j'ai juste à côté les agriculteurs qui sont en train de faucher. Du coup, j'ai dû arrêter l'entrevue. Eux, ils ont continué à goûter. Ils ont ouvert le sandwich. Ils ont regardé comment c'était constitué. Juan Arbelaz, il a tout de suite compris. Il était comme, OK. Je pense que je sais c'est quoi. Il n'a pas dit à l'autre. En plus, il voyait que sur mon... J'avais mon... Ton tablier. Ton tablier. Il envoyait le blé, tu vois. Ils avaient caché Veggie Daily, malheureusement. Mais il y avait le petit blé. Fait que lui, il avait comme compris. Il s'était dit, ah, OK, j'ai compris. Mais Johan Comte, lui, il n'avait rien compris. Mais ça m'a fait plaisir. À la fin, que je lui dise, ben, c'est pas dans la vache. C'est en bas. C'est le gazon. C'est l'herbe. C'est l'herbe. ces gens, ouais vous avez mangé des plantes là, que des plantes ils étaient sur le cul, c'était génial Du coup, là, ça, je savais que j'allais avoir des points, mais je savais que j'allais aller au prochain challenge. Le prochain challenge qu'ils m'ont donné, c'était... Tu as tous les ingrédients d'une quiche Lorraine, mais tu ne fais pas une quiche Lorraine. Qu'est-ce que tu fais ? Du coup, je me suis creusé la tête parce que les ingrédients d'une quiche Lorraine, ce n'est pas du tout... Pas du tout végan, non ?

  • Speaker #1

    J'imagine que tu en avais conscience avant d'y aller, que tu allais devoir... Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'espérais qu'ils allaient me donner un challenge qui a... qui allait me donner la possibilité de faire quelque chose de totalement vegan. Mais là, ce n'était pas possible. Donc,

  • Speaker #1

    dans ta tête, tu t'avais quand même, tu t'es dit, OK, ils savent que je suis vegan, ils savent mes valeurs, etc. Peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'ils vont être sympas et qu'ils vont mettre, voilà, soit tes produits, soit un autre truc pour que tu puisses cuisiner 100% vegan.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Sauf que ça n'a pas été le cas.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Donc, tu as eu, donc, pâte feuilletée ou pâte brisée.

  • Speaker #0

    Ouais, pâte brisée.

  • Speaker #1

    Pardon.

  • Speaker #0

    Lardons.

  • Speaker #1

    Oeuf.

  • Speaker #0

    Oeuf.

  • Speaker #1

    Lait. L'aigle Fromage Oh là là C'est la 14

  • Speaker #0

    c'est vrai que quand on y pense une quiche tu te dis ouais ça va mais en fait non c'est la cata ok donc t'as ça et là tu te dis ben moi je me dis bon ben on va faire un jamaïcan pie ok qu'est-ce que c'est un petit peu en fait j'ai pris la pâte brisée que j'ai fait moi-même c'est comme entre la pâte feuilletée puis la pâte brisée disons du coup là j'ai pu utiliser le beurre tu vois faire la pâte brisée comme il voulait mais dedans tu mets du curry mais à l'intérieur tu fais une farce normalement c'est avec du bœuf, mais moi je l'ai fait avec... avec des choux-fleurs et des noix de Grenoble que j'ai mélangées ensemble avec plein d'épices. J'ai broyé ça. J'ai fait une salsa. Je l'ai mis dedans. Puis, j'ai fait revenir les lardons. Mais je n'avais pas le choix de les utiliser, tu vois. Donc, je les ai mis quasiment qu'ils soient comme un accompagnement à ma farce végétale.

  • Speaker #1

    Pas à l'entrée. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Et puis, j'ai mis du fromage dedans parce qu'il fallait bien que je le mette à quelque part. Puis, c'est vrai qu'avec toutes les épices, ça donnait quand même un goût adouci. Et puis le jaune d'oeuf, je l'ai utilisé comme dorure dessus. Donc là, puis franchement, Philippe Itchebes, quand il a goûté, il m'a dit,

  • Speaker #1

    c'est quelle viande ça ! Mais il savait du coup qu'il y avait les lardons. Non,

  • Speaker #0

    Philippe Etchebes, lui, il n'avait pas vu tout quand je cuisinais. En fait, moi, j'étais dans une espèce de boîte noire.

  • Speaker #1

    Il goûte juste le résultat sans savoir.

  • Speaker #0

    Il savait me voir. Bon, il m'entendait parler. Donc, il savait bien que j'étais québécoise.

  • Speaker #1

    Et sans savoir le défi en mode, OK, tu as les ingrédients de la quiche Lorraine, tu dois faire autre chose. Ça, il ne savait pas ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'il savait c'était quoi. Parce qu'il aurait pu me dire, non, tu n'es pas. pas... Hors sujet ? Hors sujet, ouais. Hors thème, il aurait pu. Il savait très bien c'était quoi. Ok, d'accord. J'avais très, très peur, hein, parce qu'en plein milieu de Juan Arbelaz, c'était comme mon coach, il vient me voir et il me dit, mais là, t'es sûr que t'es sur les...

  • Speaker #1

    Ah, ok, donc vous avez votre coach et vous devez faire goûter à Philippe. Oui. Après, c'est lui qui donne le verdict.

  • Speaker #0

    J'avais très peur parce que Juan, il m'avait dit, non, mais t'es hors sujet, t'es hors C'est juste... Mais je suis comme... Vous m'avez dit de ne pas faire une quiche sereine et d'utiliser... Tu sais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Comme... Je suis désolée, mais non. Je suis sur le sujet, puis je l'ai été. Donc, j'ai gagné ce challenge-là. Et j'ai été dans l'autre challenge après.

  • Speaker #1

    Donc, t'as... OK, t'es contre. Exactement.

  • Speaker #0

    Puis l'autre challenge après, c'était... rôti du dimanche. Rôti de bœuf du dimanche. J'aurais bien essayé de leur dire est-ce que je pourrais essayer de... Mais non, non, non. Il faut vraiment que ça soit du bœuf. Ils étaient comme, tu peux essayer, mais tu peux être hors sujet aussi. Bon, écoute, je n'aurai pas le choix. Il va falloir que je travaille le bœuf. Je ne savais pas que j'allais être en équipe aussi. Du coup, là, en équipe, c'est encore plus difficile. Parce que lui, la personne avec qui j'étais, il voulait du archi-traditionnel. Moi, je voulais... Moi, en fait, dès qu'on m'a dit bœuf du dimanche, j'ai pensé tout de suite à mon bœuf à la citronnelle qu'on a parlé tantôt. Du coup, moi, je voulais m'en aller vers l'Asie. Lui,

  • Speaker #1

    il voulait patates,

  • Speaker #0

    carottes, tu vois, le bœuf avec le jus de viande, là, le truc nul. Mais, drôlement, j'ai pas été capable d'imposer mon choix, puis j'ai été éliminée. Du coup... Tout ça pour te dire que j'ai dû goûter à mes préparations. Pendant que c'était pour la quiche sereine, j'ai goûté au lardon, j'ai dit que c'était bon, j'ai goûté au bœuf et j'ai dit que c'était bon. Et puis là est venue une vague de haine sur les réseaux sociaux. Parce que j'ai goûté, j'ai dit que c'était bon, je n'étais plus végane, j'offusquais la communauté végane, alors que moi j'avais juste envie de faire rayonner la communauté végane. À partir de ce moment-là, je ne me suis plus considérée comme végane. J'ai arrêté de dire aux gens que j'étais végane. J'ai arrêté de faire des stories sur Insta, j'ai arrêté de parler, j'ai arrêté de publier. C'était un moment très, très, très difficile pour moi, en fait, de me faire insulter comme ça, de vivre. Puis c'était vraiment du cyberharcèlement. Les gens se sont mis en groupe, ils m'ont donné des mauvais reviews sur Facebook, sur Google, sur Insta. Ils écrivaient des mauvais commentaires sur tout. J'ai même pu comprendre qu'il y avait des gens qui sortaient des publications que j'avais faites en 2017 pour dire « Regarde, regarde, elle a dit qu'à Noël, elle avait mangé du fromage, elle n'est donc pas végane. » Tu vois, c'est genre… Je suis désolée, mais j'ai dédié ma vie à essayer de végétaliser le plus d'assiettes que possible. Donc déjà, on ne devrait pas me tirer vers le bas. « Si ça ne fait pas ton affaire, ferme ta gueule et passe à autre chose. » Ça m'a vraiment atteint. Vraiment profondément atteint. C'était très difficile.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine que ce n'est jamais une partie de tes...

  • Speaker #0

    J'ai trouvé que tu étais spectaire. J'ai eu l'impression que... J'ai même eu peur pendant un moment qu'il n'y allait pas avoir des gens qui allaient venir jeter des trucs sur ma maison. Parce que vraiment, c'était une haine. Une haine. haine envers moi. Je ne pouvais même pas croire que les gens pouvaient être autant haineux envers quelqu'un qui essaie de donner autant de positifs sur cette planète. J'ai trouvé ça vraiment injuste, vraiment plate. J'en sors à peine, puis ça fait deux ans.

  • Speaker #1

    Non, mais oui, je vois, je comprends et tout, et est-ce que c'est pas le fait que, du coup... C'est super que je pense qu'il y ait des vegans qui essayent d'aller dans ces genres de concours pour essayer de faire bouger les choses, qu'il y ait des candidats qui soient vegans et tout. Moi, je me rappelle, parce que je suis plus pâtisserie, donc je regardais Le Meilleur Pâtissier, et je me rappelle qu'il y a une année, il y avait une... Je crois que c'était en plus une Québécoise, si je ne dis pas de bêtises, qui était végane. Et du coup, elle essayait... Tu vois, quand Thierry lui dit, OK, vous allez me faire la revisite de la tarte aux pommes, tu vois. Elle, OK, elle essayait de le faire en version végane. Sauf que du coup en fait elle était vachement Déséquilibrée, elle partait pas du tout sur le même Basse que les autres tu vois parce que bah évidemment Tu vas pas retrouver le même goût,

  • Speaker #0

    enfin tu vois ça va être différent Et en plus ils vont pas te donner le beurre que tu veux Oui voilà Les marques que t'es habitué

  • Speaker #1

    Et du coup moi j'étais en mode ah mais c'est trop bien Tu vois je suis en mode bah vas-y go, bon elle a pas fait long feu Malheureusement Mais du coup je suis en mode ok c'est cool tu vois Bon même si évidemment Tu peux pas demander la même chose

  • Speaker #0

    tu vas pas avoir le même résultat final il faut le comprendre j'attends juste qu'on puisse faire une émission végane mais allez-y j'ai animatrice et juge et je participerai aussi mais voilà du coup je pense que c'est peut-être ça le truc de ok t'as

  • Speaker #1

    essayé effectivement t'as pas pu imposer ton choix d'avoir le truc 100% végane et du coup t'as dû te en fait je pense que ça t'as du te... rabaisser bien sûr entre gros guillemets ah ok bon bah je fais ce qu'on me demande tu vois il y a le truc de en fait

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Absolument. J'aurais bien aimé qu'on me donne un peu plus de liberté. Parce que, par exemple, j'aurais bien aimé qu'on me dise le rôti du dimanche, c'est un... Tu fais comme tu veux. Puis là, je t'aurais sorti un sétang du dimanche. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est dingue.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je comprends. Moi aussi, je serais frustré. C'est trop dommage. On a une végane. Tu lui demandes de faire un truc tradit. qu'elle ne fait même plus, qu'elle ne mange même plus.

  • Speaker #0

    Franchement, quand tu regardes toute la saison, tu te dis, j'ai bien eu les deux seuls challenges carnés.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    ils ont fait exprès. J'ai empêché, tu me les aurais donnés à la fin. Quand tu as fait tes preuves,

  • Speaker #1

    tu vois, en version digitale et tout.

  • Speaker #0

    J'aurais attendu un peu plus longtemps, un peu plus tard dans la compétition pour me donner ce genre de challenge-là, parce qu'effectivement, si je veux rentrer à top chef, je dois maîtriser tout. Oui, oui, oui. et la viande, mais là, ils ne m'ont pas permis vraiment de...

  • Speaker #1

    de montrer le temps du métal j'avoue j'ai pas regardé j'ai pas suivi mais j'avoue que j'aurais été peut-être frustré aussi c'est trop dommage elle peut même pas faire le truc en version végétale après de là aller bien sûr insulter ou donner enfin propager de la haine effectivement c'est beaucoup trop mais ouais c'est bon mitigé comme expérience

  • Speaker #0

    Mitigé comme expérience, mais je décide de me souvenir que du positif. C'est ce que, dernièrement, j'ai appris. En fait, c'est ce que je me dis dernièrement, là. Vraiment, ça a débloqué à l'intérieur de moi un peu, là. Je vais essayer d'être plus présente, de revenir le rayon de soleil que je suis, puis pas de me laisser abattre par les mauvaises énergies des autres. Mais...

  • Speaker #1

    Ce qu'il faut faire, c'est du coup développer un concours 100% végétal. Tu sais que... Je l'ai en tête depuis hyper longtemps, le truc meilleur pâtissier. Moi, je suis vraiment côté sucré. Ouais. La version meilleur pâtissier sans vegan.

  • Speaker #0

    Quand tu consommes, toi, tu t'occupes de la partie sucrée, puis moi, du salé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je suis en mode, mais ce serait tellement bien, tu vois. C'est vraiment bien. Du coup, les gens qui regardent, ils disent, ah, OK, mais en fait, ma version traditionnelle, je lis la même chose. Ouais. Et puis, encore plus dans le sucré. Enfin, je veux dire,

  • Speaker #0

    c'est envisageable. Gordon Ramsay, il fait avec les Bush Brothers au

  • Speaker #1

    UK. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils ont fait une émission.

  • Speaker #1

    culinaire vegan et puis on est au UK on n'est pas en France là tu vois il faut venir en France parce que on a quand même ça crée traduit aussi au niveau sucré tu vois les recettes de grand-mère et tout que tu peux veganiser il y a d'ailleurs Aude de The Green Quest qui a fait un bon livre sur les recettes de grand-mère les recettes traduites tu les végétalises et en fait tu vois pas la différence exactement donc là en fait c'est invisible plus facile j'imagine que les versions où t'as la viande qui est en pièce principale et là bon bah Pour la cacher, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Donc du coup, point positif qu'on retient de cette expérience, c'est que tu as pu voir un petit peu de l'intérieur comment c'était, tu t'es fait découvrir par le grand public, tu as des écoles qui t'ont contacté pour que tu fasses du consulting un petit peu, en mode aide-nous à avoir notre part de végétal à la semaine. Exactement. Et donc tu bosses encore avec les écoles en ce moment ?

  • Speaker #0

    Oui, je bosse encore avec les écoles, ça se passe super bien. C'est une partie que j'adore beaucoup de mon boulot, l'accompagnement, donner des idées de recettes et tout. Puis en plus, vu que j'ai une cuisine professionnelle, je sais comment adapter les recettes à beaucoup. Parce qu'on s'entend que les restaurations collectives, c'est 700 personnes par jour, 700 enfants par jour. environ, il y en a que c'est 500, il y en a que c'est 1000 ça parie beaucoup c'est vraiment une partie de mon travail que j'adore j'adore vraiment donner au prochain mon savoir, d'ailleurs faudrait vraiment que je me mette à faire un livre de recettes parce que c'est vraiment une partie que je kiffe tu bosses sur le livre ? je commence, mais c'est comme le site web, j'arrive jamais à le finir il y a des projets oui,

  • Speaker #1

    on commence Merci que...

  • Speaker #0

    qui a terminé surtout quand tu bosses déjà toute la semaine et tout l'équilibre travail et puis vie personnelle des fois est un peu compliqué les projets j'arrive difficilement à les finir des fois mais comme

  • Speaker #1

    on dit quand on est son propre patron on est le pire patron du monde parce qu'on s'autorise des choses qu'on n'autoriserait jamais un supérieur exactement où est-ce que tu vois Veggie Daily dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Dans cinq ans, c'est difficile. J'espère que je travaillerai uniquement, 100 % avec les professionnels. J'espère que j'aurai réduit ma clientèle, c'est-à-dire que j'aurai cinq clients qui vont me rapporter tout. Ça, ça serait le kiff ultime, tu vois. Peut-être aussi que je me diversifierai. Oui, diversifierait, ça marche. Diversifierait. Oh là là. Et puis, parce que j'aimerais bien justement faire un peu plus d'accompagnement. J'aimerais bien peut-être donner des cours un peu de nutrition. J'aimerais faire un peu autre chose. Parce que c'est vrai que Védidélie, là, tout seul, j'ai l'impression d'être un peu un robot.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce que tu aimerais embaucher quelqu'un peut-être pour te...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Si le volume, bien sûr, permet de... D'avoir quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est vraiment, honnêtement, c'est le but. J'ai lancé le truc, puis qu'après, je puisse me dire, OK, bon, il y a quelqu'un qui va me remplacer. Moi, je peux passer à faire tout ce que j'ai toujours voulu faire. Justement, les projets que j'aimerais entreprendre, mais que des fois, je commence, mais que je n'arrive même pas à terminer parce que je suis toute seule à faire Veggie Daily. Donc, oui, je pense qu'on va s'en aller vers quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    OK. Et quelle est ta vision de l'avenir de la viande végétale en France ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question. Mais ça me réfléchit un peu.

  • Speaker #1

    C'est ça que tu m'as dit tout à l'heure en mode, si j'ai beaucoup de choses qui arrivent dans la tête, je dis, c'est une bonne question et je réfléchis.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, tu réfléchis.

  • Speaker #0

    Ben, c'est difficile à dire parce que je vois comme deux solutions. Je vois dans deux endroits où ça pourrait aller. Soit qu'on va aller vers du genre style Beyond Meat ultra transformé. C'est juste ça qu'il va y avoir. Il va y avoir plein de produits comme ça qui vont sortir. Puis on va continuer d'avoir des critiques parce que, bon, c'est quand même du ultra transformé. Ou soit qu'on va revoir un peu notre façon de faire, puis qu'on va aller vers une façon plus naturelle. Ce qui voudrait dire moins de grosses usines, mais plein de petites usines comme les miennes, qui feraient plus du travail artisanal. J'espère qu'on va aller vers l'option numéro deux. C'est vrai que je lutte énormément contre l'ultra transformé.

  • Speaker #1

    Ouais. Il y a aussi... Enfin, il y a l'ultra transformé. Après, il y a l'industriel, je veux dire, en général. Parce qu'il y a quand même pas mal d'industriels qui font du transformé, OK ? C'est pas non plus... Enfin, la compo est quand même assez clean. Mais après, c'est de l'industriel. C'est pas de l'artisanal, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. C'est sûr que, tu sais, des nuggets, que ce soit des nuggets animaux ou des nuggets végétaux, ça reste transformé. Mais après, il y a plein de produits qui... Tu peux pas nécessairement... Tu ne peux pas manger des nuggets animaux tous les jours.

  • Speaker #1

    On s'entend.

  • Speaker #0

    Du coup, il te faut quelque chose d'autre. C'est là que je trouve qu'il y a une lacune. Quand tu as envie d'avoir des protéines, de ne pas te casser la tête, mais que tu as envie que ça soit sain et gourmand, c'est limité là. On est vraiment limité. Mais il y avait du délit.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es prête à satisfaire toute la demande qui va arriver ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute, j'aimerais bien, honnêtement. Ça serait vraiment le plus beau des cadeaux qu'on pourrait me faire. C'est qu'on me dise que j'explose, que la demande n'arrête pas. Ça serait un rêve devenu réalité, là, vraiment. Je cours après un peu ce rêve-là, je pense.

  • Speaker #1

    OK. Ben, écoute, c'est tout ce que je te souhaite.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    On arrive à la dernière partie qui s'appelle le dernier croc.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    J'ai une... Quinzaine de questions pour toi, le but c'est que tu répondes le plus rapidement possible Ok Est-ce que tu es prête ?

  • Speaker #0

    Go Go,

  • Speaker #1

    ok L'indispensable vegan de tes placards ?

  • Speaker #0

    Vegan de mes placards, ben de l'ail Oui, désolé, mais indispensable, je ne peux pas vivre sans ail

  • Speaker #1

    Ton plat végétal préféré de tous les temps ?

  • Speaker #0

    Mon plat végétal préféré de tous les temps, les burgers Burger,

  • Speaker #1

    ok, moi je te... Le plat à faire goûter à quelqu'un de non vegan ?

  • Speaker #0

    Bœuf bourguignon vegan

  • Speaker #1

    Ok, tu prends le tradition, tu le... Et en protéines, c'est du sétan, du coup ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Je pourrais le marquer avec des champignons, mais ça serait moins bon.

  • Speaker #1

    Tu ne serais pas rassasié pareil. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Puis vraiment, parce que je trouve que d'amener... Tu sais, les plats qui sont un peu... C'est d'Asie, d'Inde. C'est des plats qui sont un peu typiques de ce qu'on peut penser à de l'alimentation végétale. Je trouve que ce n'est pas ce qui va donner le « wow » à quelqu'un qui ne connaît pas du tout l'alimentation végétale. Alors là, tu lui fais goûter un bœuf bourguignon vegan. Je connais déjà en version garnie. Mais mon Dieu, c'est absolument exquis. Puis en plus, je me sens vraiment mieux maintenant que je l'ai mangé en version animale. Donc ça, pour moi, c'est vraiment... Et j'aime bien donner le plat vraiment de viandard à quelqu'un qui est viandard, mais en version végétale.

  • Speaker #1

    Et en plus, vu que c'est un plat en sauce, tu peux un peu, tu vois, « camoufler » , entre gros guillemets, bien sûr. Et en fait, on ne s'aperçoit pas que ce n'est pas du végétal.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    que c'est du final plutôt tu noies la bête avec du vin je les saoule c'est ça le truc le conseil à donner à quelqu'un qui souhaite devenir vegan

  • Speaker #0

    Écoute pas les autres. Surtout, écoute les autres qui te donnent du positif. Mais écoute pas les autres qui te donnent du négatif. Arrête. Écoute ton cœur. Fais comme toi et te sens. Va chercher de l'aide chez ceux qui t'amènent du positif. Puis, ne t'éloigne pas non plus de ceux qui t'amènent du négatif, mais ça rentre par une oreille et ça sort de l'autre. Voilà. Parce que tu vas en rencontrer beaucoup dans ton chemin, les gens. qui vont t'amener beaucoup de négatifs. Puis, il ne faut pas que tu te laisses... Il ne faut pas que ça te touche. C'est très facile à dire et très difficile à faire.

  • Speaker #1

    Donc, faire un peu le tri de, OK, ça, je prends vraiment à cœur parce que ça va m'aider. Et l'autre, OK, c'est un avis, j'entends, mais je ne prends pas forcément compte parce que je sais que ça ne va pas m'aider à avancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Le mythe le plus agaçant sur les véganes ?

  • Speaker #0

    Le soja, là. Oh là là, je suis vraiment écoeurée sur le soja, comme si genre... Je mangeais du soja du Brésil tous les jours. En plus, les carnés réalisent même pas que c'est eux qui mangent du soja du Brésil tous les jours à travers la viande qu'ils mangent. Ça, ça me saoule. Vraiment, ce mythe du soja. Ou quand je dis que je fais de la viande végétale, les gens sont comme, ah ouais, c'est machin au soja. Comme si je faisais que du tofu écrasé.

  • Speaker #1

    Attends, attends. Parce que là, ça me fait penser à un truc. On n'en a pas parlé. Mais du coup, tu utilises en principal du sédan. Mais tu mets aussi un petit peu de tofu.

  • Speaker #0

    Oui, je mets beaucoup de mes produits Donc voilà,

  • Speaker #1

    tu utilises aussi du tofu et du soja J'utilise aussi la sauce soja C'est pour dire qu'il n'y a pas que du seitan à l'intérieur de tes produits Et que ça te concerne aussi quand on parle de soja Oui,

  • Speaker #0

    exactement,

  • Speaker #1

    absolument Tu en utilises aussi Mais oui, ça va être de remettre un petit peu encore une fois les points sur l'île Que ceux qui consomment le plus de soja du Brésil qu'on s'entende Et même en général je pense, c'est les gens qui mangent de la viande Parce que les animaux sont nourris avec du soja du Brésil Qui déforeste etc Mais tu sais qu'il y a une loi en France Qui interdit de manger pour la consommation humaine Du soja qui provient d'un autre pays Et au GM aussi

  • Speaker #0

    Parce que je pense que ça doit passer pour l'Europe Par contre je pense qu'il y a une dérogation pour la Chine Parce que quand tu vas dans ton petite épicerie chinoise C'est toujours du tofu chinois Oui oui oui Je pense

  • Speaker #1

    Mais sinon globalement dans les épiceries bio et généralement c'est du soja de France toi du coup ton soja c'est je le prends chez Biocop et donc il vient du Soudouès aussi ou pas ? exactement ça fait du sens donc on ne prend pas du soja du Brésil le resto vegan que tu recommandes les yeux fermés ?

  • Speaker #0

    Gustavo à Grenoble même bien qu'ils n'ont pas de ma viande végétale à moi je dois l'avouer qu'à chaque fois que je vais là-bas c'est quand même un gros kiff je vais y aller

  • Speaker #1

    d'ici quelques jours pour goûter moi-même.

  • Speaker #0

    Ouais, tu me diras.

  • Speaker #1

    J'ai entendu parler que du bien de ce restaurant depuis très longtemps. Il a l'air d'être un peu une institution.

  • Speaker #0

    Il y a des petits accompagnements et tout. Donc à Grenoble,

  • Speaker #1

    Gustavo, on recommande. Quel est ton petit plaisir coupable en nourriture ?

  • Speaker #0

    Oui, en nourriture.

  • Speaker #1

    Je t'ai vu en mode, quel jeu ça ordonne ? La nourriture, Valérie, on reste focus nourriture.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, plaisir coupable. Ah oui, je dois avouer, moi, ça reste, je vais de l'Amérique du Nord, et puis moi, tout le sucre, mais pas le sucre en dessert, le sucre à boire. J'adore ça. Si le coca n'était pas mauvais pour la santé, j'en boirais tous les jours. J'adore ça. C'est vraiment le truc. Par contre, le coca, j'en bois plus quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu veux dire que tu étais accro quand même. Oui,

  • Speaker #0

    tout ce qui est liquide à boire, les jus, les boissons pétillantes, avec le sucre. Pas du tout,

  • Speaker #1

    tu bois tes 15 morceaux de sucre en deux minutes. Oui,

  • Speaker #0

    je sais que ce n'est vraiment pas bon pour moi, mais écoutons, je ne peux pas être parfait.

  • Speaker #1

    Tu as plus grande peur ?

  • Speaker #0

    Plus grande peur ? Mon dieu, c'est une très bonne question.

  • Speaker #1

    Merci, merci. J'aime bien quand on me dit ça.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, ma plus grande peur, ma plus grande peur, ça pourrait... Ah oui, je sais, je sais, je sais, je sais, je sais, c'est quoi ma plus grande peur ? J'ai vraiment peur de l'échec. Très, très peur de l'échec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    C'est vraiment... Oui, oui. C'est même un problème.

  • Speaker #1

    Et donc, est-ce qu'il y a un moment donné où tu te dis, ah, est-ce que... Enfin voilà, tu vois. est-ce que là avec VGD par exemple Est-ce que ça t'arrive encore où tu te dis, peut-être que j'ai fait tout ça et que finalement, ça ne m'a peut-être pas amené là où je voulais que ça m'amène ?

  • Speaker #0

    Absolument. Mais non, moi, je pensais qu'en deux semaines, j'étais rendu millionnaire.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc là, on est expectation versus… On n'est pas trop bien. Oui, tu avais peut-être une idée faussée.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je me suis beaucoup donnée. T'as toujours la peur de dire, mon Dieu, est-ce que j'ai fait tout ce travail-là pour, au final, rien. Est-ce que je ne me suis pas trompée ? Je n'aurais pas dû m'en aller dans quelque chose d'autre Comme je disais le consulting Est-ce que je n'aurais pas dû être nutritionniste ? Cette peur de l'échec est toujours derrière ma pensée

  • Speaker #1

    Et puis si tu dois devenir nutritionniste Tu seras nutritionniste ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'empêche ? Tu as 35 ans Si ça s'arrête demain, ce que je ne te souhaite pas Tu peux te reconvertir

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai

  • Speaker #1

    T'auras testé ça, t'auras kiffé, t'auras fait tes trucs.

  • Speaker #0

    Je t'arrive à rationaliser, tu vois, tout ça, tout ce que tu me dis. Mais ? Mais à l'intérieur de moi, j'ai toujours ce sentiment, cette peur, cette anxiété de ne pas réussir, de ne pas être aux attentes que je me suis faites. Ouais. Mais écoute, je rationalise.

  • Speaker #1

    T'as plus grande fierté ?

  • Speaker #0

    Eh bien, mon Dieu, encore là, je pense que ça serait Vigideli, tu vois. Autant que c'est ma plus grande peur, c'est aussi ma plus grande fierté. C'est vraiment le couteau à double tranchante. Vraiment, je suis très, très fière de Vigideli, d'où je suis, de faire un métier hyper hors normes, d'être mon propre patron. Ça, c'est vraiment, je trouve ça super cool. Puis d'être proche de mes convictions, de les tenir, puis d'aller vers l'avant. Oui, je suis très fière de moi.

  • Speaker #1

    Trop cool. Et enfin ? Qu'est-ce que tu aimerais que les gens retiennent de notre échange ?

  • Speaker #0

    J'aimerais que les gens retiennent que... Oh là là, tu me dis de faire ça très rapide, mais tu me poses de super bonnes questions à la toute fin.

  • Speaker #1

    C'est la dernière.

  • Speaker #0

    Oui, c'est la dernière. Écoute, que l'alimentation végétale est gourmande, qu'on peut le faire avec plaisir et que ce n'est pas besoin d'être transformé. qu'on peut s'alimenter de façon totalement naturelle tout en ayant du plaisir. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup Valérie pour cet échange. Également de m'avoir accueillie chez toi. Merci d'être venue. Vraiment. Ça fait longtemps que je devais venir. Effectivement, on n'habite pas à côté. C'est un long voyage. À l'autre bout de la France, il y a la diagonale du vide qui nous sépare. C'est assez compliqué. Mais voilà, je suis là. Et je n'ai pas besoin de préciser que tu es une... très grande cuisinière et que je me régale à chaque repas.

  • Speaker #0

    Ça me fait plaisir.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas dans le mood d'ouvrir un restaurant, mais peut-être qu'à un moment donné... Ça viendra peut-être.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'au final, je vais faire l'air comme ça, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà mentionné tout à l'heure, mais si les gens qui nous écoutent et qui nous regardent veulent trouver tes produits, où est-ce qu'on se les procure ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'Official Vegan Job, c'est vraiment sur ce sur. Après ça, à Grenoble, je fais la bonne pioche qui est en précommande tous les mois.

  • Speaker #1

    Donc c'est une épicerie ?

  • Speaker #0

    Une épicerie, oui, pardonnez-moi. Et puis il y a l'épicerie Montvrac aussi, qui ont tout le... tous mes produits là-bas. Alors là, ça fait sûr, ça fait sûr. Aussi à Grenoble. Ah,

  • Speaker #1

    donc deux épiceries à Grenoble.

  • Speaker #0

    Exactement. J'aimerais bien que ça soit aussi dans les épiceries un peu partout en France, mais malheureusement, c'est juste pas possible. J'ai fait la livraison moi-même, donc vous pouvez m'écrire, m'appeler, m'envoyer des signaux de fumée. Normalement, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Donc sur Instagram, on peut te contacter. Ouais. Donc le Veggie Daily sur Insta. Et donc là, on te dit, OK, on va faire notre petite sélection et tout. Et voilà, toi, tu fais aussi ça, voilà. Occasionnellement, on va dire, parce que ça te demande peut-être plus de temps que de faire pour les pros, vu que c'est des plus grosses quantités.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais écoute, j'ai beaucoup de difficultés. C'est ce que je voulais dire. Ouais.

  • Speaker #1

    Tu as du mal à dire non, donc effectivement.

  • Speaker #0

    Mais c'est surtout quand quelqu'un t'écrit pour vraiment faire la démarche d'avoir un de mes produits, c'est que tu dis que vraiment, il les veut. Donc, j'ai beaucoup de difficultés à dire non. Des fois, je vais être déplacée à la semaine d'après.

  • Speaker #1

    je vais dire ah là ça m'arrange pas mais la semaine prochaine je peux te le faire à moins que t'aies des contraintes c'est me dire ah j'ai une contrainte j'en ai besoin pour ce week-end je dis ok bon je vais te le faire quand même allez profite de ta toque et puis tu y vas quoi ouais exactement ok et bien écoutez merci à vous de nous avoir écouté ou regardé jusqu'au bout si l'épisode vous a plu n'hésitez pas à laisser 5 étoiles et un commentaire pour nous dire si vous avez déjà goûté les produits de Valérie ou si ça vous donne envie c'est un petit geste mais ça aide énormément le podcast à se faire connaître, à le développer. En tout cas, merci beaucoup Valérie. Et puis on se dit à très vite.

  • Speaker #0

    A très bientôt. Salut à tous.

  • Speaker #1

    Merci à toi d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, je t'invite à laisser 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Ça ne prend que quelques secondes, mais c'est le meilleur moyen de soutenir et de faire connaître le podcast. Si tu souhaites aller plus loin et en apprendre davantage sur l'alimentation végétale, inscris-toi à ma newsletter, le Club VG. Chaque dimanche, je te partage mes conseils et mes retours d'expérience. Merci. pour t'aider dans ton quotidien. Tu trouveras le lien dans la description de l'épisode. Sur ce, je te dis à très vite pour un nouvel épisode du Club VG. A bientôt !

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