- Speaker #0
Depuis 2017, j'accompagne et côtoie des entrepreneurs à succès. Chaque rencontre est unique et permet d'identifier ce qui crée la réussite. Je suis Alec Henry, l'initiateur du mouvement entrepreneurs.com. Et dans ce podcast, j'ai l'opportunité d'échanger avec des personnalités inspirantes qui ont su créer la différence. Avec Le Déclic, je vous offre une perspective unique afin que vous puissiez à votre tour faire la différence. Bonjour et bienvenue sur le podcast Le Déclic. Encore une fois, bien accompagné, je suis avec Guillaume Fiala. Comment tu vas Guillaume ?
- Speaker #1
Super, et toi Alec ?
- Speaker #0
Eh bien écoute, en pleine forme, ça me fait extrêmement plaisir de t'avoir sur le plateau du podcast Le Déclic. Rapidement, je vais te présenter. Guillaume, tu es artisan poissonnier, fils de poissonnier, ancien militaire, autodidacte et entrepreneur par conviction, fondateur de Fiala Marais, entreprise de pêche artisanale et de distribution locale. Tu es très attaché à la mise en avant de la pêche locale et artisanale, mais aussi du savoir-faire artisanal, de son perfectionnement, sa préservation et sa transmission. en 2017 Tu avais tout perdu, on va en reparler dans quelques minutes et aujourd'hui tu comptes un chiffre d'affaires de plus de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires, tu as deux boutiques, 15 marchés et aussi très heureux de rappeler que tu fais partie des entrepreneurs accompagnés par entrepreneurs.com. Tu as rejoint Entrepreneurs pour structurer encore davantage cette croissance, poser une vision long terme et scaler ce que tu as construit. Bienvenue sur le déclic Guillaume.
- Speaker #1
Merci Alec, quelle présentation, ça fait tout drôle de se faire présenter comme ça donc merci. Tout est juste, j'ai hâte de faire cet épisode avec toi et d'offrir un maximum de valeur à nos auditeurs.
- Speaker #0
Génial, merci d'être là en tout cas. Il y a plein de choses à traiter, il y a énormément de valeurs qui vont sortir de cet épisode. Je rebondis rapidement sur ton parcours. Tu viens d'une famille de poissonniers avec un père qui t'a transmis ses valeurs très tôt. Qu'est-ce qui t'a poussé à marcher sur ces traces malgré les difficultés de ce métier ?
- Speaker #1
Il faut savoir que je n'étais pas du tout destiné à ça en fait. C'est assez drôle. Alors je pense qu'il y a beaucoup d'artisans qui vont se reconnaître dans ce que je vais dire mais bon comme mon papa était poissonnier, le premier coup de main généralement d'un artisan vient de la famille et quand j'étais ado en fait il m'emmenait avec lui sur les marchés ou dans les boutiques qu'il a pu avoir et c'est comme ça que j'ai mis mes premiers pieds en fait entre guillemets sur les marchés et puis dans le métier du poisson. Bon, à cette époque, j'étais plus dans ses pattes à lui réclamer d'acheter des chemises sur les vendeurs du marché qu'autre chose que de l'aider réellement. Mais après, devenu ado, en fait, j'ai commencé à mettre la main à la pâte et puis faire les petites mains, en fait, dans une poissonnerie, c'est-à-dire nettoyer la chambre froide du sol au plafond avec la javel qui pique les yeux, trier les arêtes dans le poisson qui vient de sortir du four pour pouvoir... Faire des plats préparés. Enfin voilà, toutes ces petites choses-là. Mais à la base, je n'étais pas du tout, du tout destiné à ça. On va sûrement en discuter après dans mon parcours. Mais voilà. En tout cas, les premiers pas de Guillaume dans le métier de poissonnier se sont faits comme ça.
- Speaker #0
Justement, on va en parler dans ton parcours. Tu passes, tu vas à l'armée. Après ton passage à l'armée, tu reviens à zéro, sans diplôme. Qu'est-ce qui fait que tu choisis de revenir à l'artisanat plutôt que de tourner vers une voie différente ?
- Speaker #1
Alors... En fait, le premier déclic, c'est qu'à la fin de mes classes à l'armée, j'étais au 3e régiment d'infanterie de marine à Vannes. Et à la fin de mes classes en 2010, mon père et mon oncle ont eu un accident de voiture fin août. Ils sont décédés sur le coup. Donc, j'ai perdu mon père et mon oncle comme ça. Je suis l'aîné de ma famille, donc j'ai dû gérer tout ça et prendre tout sur mes épaules. À cette époque-là, mon père avait son entreprise sur les marchés. donc J'ai dû malheureusement faire les papiers nécessaires et tout ça pour pouvoir assurer la transition et puis l'avenir de ma famille. Mon frère était déscolarisé. Enfin voilà, il y avait plein de sujets en cours. Moi, j'étais à l'armée. Je suis parti, allez, trois, quatre mois après en mission au Sénégal. Et après avoir fait ce temps dans l'armée, quand je suis sorti de l'armée, finalement, je me suis dit, merde, je me suis engagé. J'avais 17 ans et demi. Je n'ai pas de diplôme. Je n'ai rien du tout. Qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? sachant que j'avais déjà un appartement à charge, j'avais des charges qu'il fallait que je paye. Donc, j'ai fait une petite rétrospective de mon parcours, hors armée, et puis finalement, c'est très vite revenu sur le « Ah ouais, quand j'étais jeune, j'allais sur les marchés avec mon père, c'était pas mal. Je vais essayer de… La vente, j'aimais bien, le petit commerce, la proximité, etc. Donc, je vais essayer de pousser vers ça. » Alors, je me suis inscrit en BTS en alternance. BTS commercial parce que je me suis dit mince t'as fait l'erreur une fois quand même de pas avoir de diplôme c'était à l'époque où on pensait que c'était encore super important et valorisant d'avoir un diplôme aujourd'hui je crois plus ça du tout mais ça c'est une parenthèse on pourra en revenir Et du coup, me voilà inscrit en BTS, négociation relations clients, en alternance, parce qu'il me fallait un emploi et de la rémunération. Et je me retrouve dans une entreprise de quincaillerie et avec ma petite clio rouge pour faire le tour d'un secteur commercial à aller expliquer à des artisans du bâtiment que ma vie, c'était meilleur que celle du concurrent alors que je ne suis pas bricoleur pour un sou. Donc, tu imagines bien qu'au bout de deux ans, à la fin de cette alternance-là, en fait je vais j'ai remarqué que ce n'était pas ce genre de commerce-là qui me faisait vibrer, c'était vraiment le commerce de proximité. Et de fil en aiguille, il y a toute cette petite graine que mon père avait mise à germer dans ma tête quand j'étais ado, qui est revenue sur le devant de la scène.
- Speaker #0
Donc en fait, finalement, c'est les expériences qui t'ont ramené progressivement vers ces racines. Tu dis souvent que ton métier, ce n'est pas seulement vendre du poisson, mais redonner du sens à ce que l'on mange. Comment cette mission est née ?
- Speaker #1
Alors... Cette mission, elle est née, ce n'est pas forcément par hasard, mais c'est une construction, en fait, comme tu dis, liée à mon expérience. C'est-à-dire que quand j'ai commencé à mettre les pieds dans le poisson, j'ai eu une très mauvaise expérience d'association à ce moment-là, mais la vision que j'avais déjà à cette époque, en remettant les pieds dans le poisson, c'était de me dire, je voyais autour de moi la plupart des poissonniers. se contentaient de 3-4 grossistes de la place nantaise en ne faisant pas forcément gaffe à ce qu'ils achetaient, en achetant beaucoup de produits d'import, beaucoup de produits d'élevage. Il n'y avait pas vraiment d'éthique, ou très très peu en tout cas. On achetait du poisson, on vendait. C'était aussi après l'essor des grandes surfaces, l'essor d'une grosse boîte aussi sur Nantes qui avait cassé un peu tous les prix. Et du coup, je pense qu'ils avaient réagi comme ça. Et puis c'était une... on va dire une génération qui avaient tous le même âge et qui arrivait un petit peu à la fin. Et moi je suis arrivé là-dedans, je me suis dit mince on est à Nantes, autour de chez nous, dans un rayon de 150 km, on a une dizaine de criers, donc on a plein de pêcheurs, plein de petits bateaux, et du coup je me suis engagé à mettre en avant justement ces petits pêcheurs, ces bateaux, la pêche locale et artisanale, et c'est comme ça que j'ai mis le pied dedans. Donc à la base j'étais beaucoup plus jeune que ça. ça remonte à une dizaine d'années et du coup j'étais un petit peu trop en avance sur mon temps. Sur mes premiers étalages, je ne faisais pas de saumon, pas de cabillaud, pas de crevette d'import, etc. Et puis au final, on s'adapte un petit peu parce que sinon, on ne vend rien face à la concurrence. Mais toujours en gardant cette éthique de travail et ce petit truc de valoriser la pêche locale dans un coin de ma tête.
- Speaker #0
Alors c'est hyper intéressant, tu parles de valoriser la pêche locale, l'éthique de travail. C'est quoi les valeurs de l'artisanat que tu refuses aujourd'hui de sacrifier, même face à la pression des grands distributeurs et de tout ce qui est présent dans cet écosystème artisanal, quel que soit le métier d'ailleurs ?
- Speaker #1
Je pense que pendant un temps, ça c'est ma vision des choses, on a le droit de ne pas être d'accord avec ça, mais... Pendant un temps, je pense que les artisans ont largement subi l'essor de la grande distribution, par exemple, et ont essayé de s'adapter comme ils pouvaient avec les armes qu'ils avaient peut-être à l'époque, donc essayer d'imiter ou du moins de limiter la casse, alors qu'en fait, moi je trouve qu'aujourd'hui, la vraie force, elle est dans la différenciation justement, dans la préservation d'un savoir-faire qui est ancestral, quand on parle de nos métiers d'artisans. et la valorisation de celui-là, essayer de le perfectionner, de le transmettre et d'expliquer. Il y a un gros côté aussi pédagogique et éducation dans nos métiers. Pouvoir transmettre, c'est quand même un mot qui a du sens pour nous en tant qu'artisans, que ce soit transmettre les bases, est-ce que c'est un beau poisson, comment on le consomme, quel poisson est de saison, etc. et essayer de de faire prendre conscience aux gens de ce qu'ils mangent et de ce qu'ils mettent dans leur assiette, ce qui n'est pas forcément fait, du coup, pour le coup, dans la grande distribution, où là, on est plus sur une économie d'échelle, quoi, où il faut débiter, et puis on a des produits toute l'année, voilà, on peut avoir des moules toute l'année, on peut avoir de ces produits-là toute l'année, alors que nous, on essaye de respecter la nature, tout simplement, la saisonnalité, et puis la qualité des produits, quoi.
- Speaker #0
Complètement. Je vais changer un petit peu de sujet, on va passer de l'artisanat à l'innovation technologique parce que tu as mis en place plein de choses, des commandes en crié digital, les box en ligne, un assistant en IA, des choses qui ne sont pas forcément communes dans ton métier qui est très traditionnel et très manuel. Mais avant ça, avant de rejoindre Entrepreneurs.com, tu étais avant tout un artisan passionné, à quel moment tu as senti que tu avais besoin d'apprendre à devenir chef d'entreprise, de mettre en place différentes choses que peut-être tu n'avais pas et que tu as mis aujourd'hui qui ont pu créer des changements. Tu dis souvent également, j'étais artisan, j'ai appris à être entrepreneur. Qu'est-ce que ça signifie pour toi au quotidien ?
- Speaker #1
La dernière phrase que tu as dit, Alex, c'est exactement ça. Quand j'ai rejoint l'écosystème entrepreneurs.com, j'étais un artisan à bout de souffle, en bout de course. parce qu'en tant qu'artisan quand on grandit parce que je suis passé de tout seul à quasiment 15 personnes dans mon effectif en à peine 2 ans, 2 ans et demi en fait c'était la course à la scalabilité on va dire alors que j'étais pas du tout un chef d'entreprise, j'étais juste un bon artisan qui savait vendre son poisson acheter, vendre gérer ses marges, voilà, pas tellement, analyser ses chiffres, pas tellement, gérer une équipe, pas du tout. Donc, quand j'ai mis les pieds chez vous, en fait, j'avais un certain niveau de chiffre d'affaires, mais un certain niveau de rentabilité qui n'était pas bon. Et du coup, je me suis dit, mince, là, il faut que je me fasse aider parce que les problèmes que je vis sont récurrents. Il y a un moment donné, il doit y avoir une solution, en fait. Il doit y avoir un... Un truc que j'ai raté, un truc que j'ai loupé. Et puis, au fil de nos conversations, j'ai remarqué que je n'avais pas de structure. Simplement que c'était le gros défaut de mon entreprise et que j'ai grossi vite, peut-être trop, sans avoir de réflexion particulière et de prise de hauteur particulière, soit sur les fonds que je pouvais acheter ou j'investissais, ou soit sur l'équipe que j'avais constituée, ne serait-ce que dans l'organisation de celle-ci. l'évolution de la masse salariale. En fait, moi, je m'imaginais tout bêtement que, OK, moi, ça marche bien derrière mon banc. Si je prends un deuxième mec qui a un deuxième banc, ça marchera bien aussi. Sauf que moi, je vendrais 3 kilos lieu jaune, il vendra 3 kilos lieu jaune, ça fera 6 kilos. Et voilà, en fait, j'avais réfléchi comme ça. Et au final, tu arrives au bout de 2 ans et demi, à bout de course, à faire des 16 heures par jour, 6 jours par semaine. Et là, tu te dis, non, il y a un truc que j'ai raté.
- Speaker #0
Et justement, c'est quoi ce truc que tu avais raté ? Quand tu te rends compte qu'il manque des éléments, tu te dis je vais me faire accompagner. Alors, ce n'est pas anodin et le but, ce n'est pas forcément de parler de toute ton expérience entreprendance.com. L'idée, c'est vraiment de mettre en lumière ton parcours, ce que tu as mis en place, comment ça peut aider certains artisans qui nous écoutent. Mais c'est quoi les différentes choses que tu as pu mettre en place dans ton quotidien, dans la gestion de tes effectifs, tes équipes, ton business, tes outils ? même à l'époque je me souviens tu te levais extrêmement tôt le matin, tu faisais 300 km par jour, il y a plein de choses qui ont changé par rapport à ça, qu'est-ce que tu as mis en place ?
- Speaker #1
Alors si on revient là-dessus en fait déjà au bout du premier mois d'accompagnement on a carrément changé toute la politique d'achat en digitalisant tout ça donc ce que tu disais tout à l'heure c'est quelque chose qui n'était pas forcément commun dans notre métier et effectivement je me levais à ... Je me levais à minuit et demi pour prendre mon camion, emmener ma remorque sur le marché, ensuite aller en crier, revenir de crier, faire le tour de mes équipes, faire bon marché. C'était carrément invivable. Parce que si tu te lèves à minuit et demi, le soir, tu te couches, il est 19h. Donc pareil, la vie de famille empathie. Donc mon but, c'était gagner liberté, sérénité. Et puis de toute façon, si je continuais comme ça, à un moment donné, il allait m'arriver une bricole. Même si je suis encore jeune et pétillant, il y a un moment donné, ça... Ça ne peut pas continuer comme ça sur beaucoup d'années. Au départ, j'allais en criée physiquement. Je me contentais d'aller dans une seule criée finalement. J'étais aussi tributaire des apports de cette criée-là en particulier, qui est la criée de l'Orient. C'est-à-dire que si demain, il y a un coup de tempête ou il y a des bateaux qui décident de ne pas sortir à l'Orient, la marchandise est... Pour expliquer, pour que les gens comprennent bien, on fonctionne encore sur un système d'enchaire et d'offres et de demandes. si demain j'ai l'habitude d'avoir 500 kg de langoustines il y en a que 50 il y a le même nombre d'acheteurs donc le prix va flamber et voilà donc se contenter d'une seule criée c'est mettre tous ses oeufs dans le même panier c'était pas forcément très très sain surtout vu le volume en fait qu'on passait donc au bout d'un mois on a décidé de digitaliser tout ça donc là tu vois je suis à côté de mon setup j'ai quatre ordinateurs en face de moi et Et c'est possible en fait avec l'expérience que j'avais acquise de quel bateau travaille bien, quel produit je peux acheter, dans quel crié, etc. Et bien je me suis ouvert de 1 à 10 criés en fait. Par nuit, j'étais capable de suivre 10 criés, j'étais capable du coup de me lever plus tard, de ne pas prendre mon camion pour faire 300 bonnes allers-retours et puis de rester derrière mon PC. Et puis j'aime bien dire ça comme ça parce que c'est une image qui est assez parlante pour ceux qui ne sont pas du métier et du domaine, mais je faisais du trading de poissons tout simplement. C'est-à-dire que je regardais sur toutes les criées et puis si on peut prendre le macro que le poisson tout le monde connaît... S'il y avait 50 kg de macro à Lorient, il faisait très cher. Mais par contre, à côté, à la Turballe, il y en avait 500 kg. Donc, le prix s'effondrait un petit peu. Alors, je faisais mon macro à la Turballe, Madorada à Lorient, etc. Et puis, en piochant à droite à gauche, en fait, ça m'a fait et un avantage concurrentiel, et un avantage au niveau des marges, et aussi un avantage au niveau de la qualité de vie. Donc ça, ça a été le premier gros truc qu'on a fait ensemble. Et ça, c'était top. Et à partir de là... du coup ça m'a permis aussi d'optimiser mon équipe parce que j'avais un chauffeur qui faisait aussi les criers, qui allait livrer mon équipe etc, du coup j'ai pu optimiser ce poste là parce qu'on était arrivé à une rentabilité qui était quasiment nulle sur 2 millions de chiffre d'affaires donc il fallait aussi faire quelque chose à ce niveau là donc voilà, ça nous a permis ça en fait très clair,
- Speaker #0
et il y a beaucoup d'artisans qui peut-être nous écoutent, certains pas mais en tout cas qui craignent que la modernisation dilue Leur identité dilue, ce qui fait d'eux un artisan réputé de renommée. En plus, tu fais aussi des concours. Donc, il y a cette volonté aussi de donner plus de visibilité aussi à ce métier. Comment fais-tu pour garder une expérience authentique malgré ces innovations ? Est-ce que vraiment, toi, de ton expérience, ton recul, ces choses que tu as pu mettre en place, par exemple, le fait de ne plus aller physiquement, mais de le faire via le digital ? peut-être des agents IA, peut-être même que tu t'es mis sur les réseaux sociaux différemment, peut-être que tu travailles avec des gens en remote, toutes ces choses. Est-ce que ça t'a permis d'amplifier ta capacité à créer du lien et améliorer l'expérience de tes clients ou ça l'a réellement diminué comme beaucoup de gens le pensent ?
- Speaker #1
C'est justement ce que j'allais te répondre, c'est que ça a amplifié le côté que je voulais mettre en avant. c'est à dire que le fait de passer de 1 criée en physique à 10 criées en digital j'ai pu encore plus affiner ma sélection de produits, ma variété de produits et mes prix ça correspondait totalement aux valeurs et à la vision que j'avais je pouvais suivre les petites criées avec les bateaux qui pêchent à la ligne le truc que je ne pouvais pas toucher avant et ça m'arrivait d'avoir des prix sur des beaux poissons de ligne qui étaient moins chers que mon concurrent qui achetait sur des gros bateaux pas ouf quoi tu vois donc ça a exacerbé un petit peu ce que je voulais mettre en place et après derrière aussi ça m'a permis moi de prendre du recul de me libérer un petit peu de l'opérationnel et puis de voir aussi d'aller décortiquer tout ce qui n'allait pas dans ma boîte parce que comme j'ai dit tout à l'heure il y avait zéro structure quoi c'est à dire il n'y avait pas de process, il n'y avait rien du tout et ça on a mis tout ça en place ensemble vous m'avez fait goûter à L'IA aussi, alors moi, j'étais à GPT, j'en avais entendu parler juste pour la rigolade, mais aujourd'hui, j'ai cinq assistants IA que je consulte tous les jours. Je m'en sers même sur mon côté perso, c'est-à-dire que j'ai un assistant qui me fait mes rituels du matin, mes rituels du soir. Alors là, j'ai vraiment exploité le truc au maximum. Et en plus de ça, là, on a créé en fait un assistant qu'on va pouvoir sortir. pour nos clients, un assistant de cuisine Chad GPT qui a le nom en fait de l'entreprise, c'est à dire que demain Alec tu vas acheter ton poisson en poissonnerie et avec l'assistant le lien que je vais t'envoyer bien sûr juste après ce podcast, tu pourras dire écoute, salut Guillaume, j'ai acheté ça à la poissonnerie ce matin, qu'est-ce que tu me conseilles et il va te sortir 3-4 recettes simples et efficaces à réaliser avec des produits frais, avec des produits de saison et puis quelque chose de simple pour pas se casser la tête justement parce qu'on voulait aussi que les gens se réapproprient le poisson. C'est une des plus grandes peurs que les gens ont, c'est comment on cuisine, c'est compliqué, ça sent mauvais, etc. Donc on a créé cet assistant IA avec ChatGPT tout simplement et on va le mettre à disposition de nos clients très bientôt. Tu vois, en fait, l'évolution et la digitalisation, elle a aussi du bon dans notre métier d'artisan si on sait l'apprendre de la bonne façon. Et de toute façon, je crois aujourd'hui que... c'est ultra nécessaire pour l'évolution de nos métiers. Si ça peut permettre d'affiner, de développer encore plus notre différenciation, go. Si ça peut faire porter mon message plus loin et plus fort, go, j'y vais. Il n'y a pas de débat.
- Speaker #0
Complètement. Je rebondis aussi sur un point. Je me souviens qu'à une époque, tu te connectes dans un coaching de groupe. tu es dans ta camionnette et tu me dis, il faut que je revoie ma culture, je dois recruter, là mes effectifs ne savent pas, etc. Et tu découvrais finalement le concept un peu de culture d'entreprise et tu me disais comment je fais pour mes valeurs, mais si je dois poser des questions à un collaborateur, mec, ce n'est pas les bons, comment je... Comment justement tu as pu améliorer ta culture d'entreprise, restructurer d'une certaine façon ton équipe, peut-être recruter... des talents, des personnes différemment de ce que tu faisais dans le passé parce que certains pourraient se dire oui mais bon, moi si je suis poissonnier paysagiste, ébéniste menuisier, c'est pas aussi sexy que si je suis une start-up à la Silicon Valley ou en train de révolutionner le monde grâce à une intelligence artificielle, alors qu'en soi ben pas vraiment on peut très bien raconter sa propre histoire on peut avoir une vraie mission, on peut avoir une vraie culture on peut attirer des talents comment tu t'y es pris ?
- Speaker #1
Alors, le résumé de ma culture, quand j'ai commencé à en entendre parler par toi, c'était valoriser la pêche locale et artisanale, mais c'était une conviction que je portais moi-même et que je pensais que les gens qui rejoignaient mon entreprise la portaient automatiquement parce que pour moi, ça coulait de source et pas du tout. En fait, la culture d'entreprise, elle doit s'installer et surtout être partagée par l'ensemble des effectifs. Et à l'époque, j'avais 15 personnes qui ne partageaient pas forcément ma vision. Et du coup, c'était un peu conflictuel et compliqué. Alors, quand on parle de l'équipe, tout ça, en fait, c'est lié à la structuration. Tu vois, je n'avais pas de structure, pas de process, etc. Donc, j'ai fait des recrutements qui n'étaient pas forcément les bons. Donc, il y a eu un gros sujet là-dessus aussi pendant l'année que j'ai passé avec vous, de se dire, OK, on a envie de mettre des choses en place, on a envie de mettre une culture en place, de créer un vrai concept et un vrai alignement sur la vision que je porte. Mais ça passe par... par un ménage des équipes. Donc, qui dit ménage dit, bon, il y a un moment donné, il faut recruter aussi pour remplacer. Donc, qui dit recruter dit process de recrutement. Moi, c'était un truc qui était inconnu pour moi. Moi, un recrutement, c'était mettre une affiche sur mon banc, recherche poissonnier, et puis du bouche à oreille, à essayer à droite à gauche. Mon entretien, c'était prendre un café en cinq minutes et puis dire, OK, c'est bon, on se tape dans la main et c'est parti. Bon, c'est bien plus complexe que ça, évidemment, surtout quand on atteint une taille comme on avait. Donc, en fait, on a fait tout ce gros travail de fond et de structure avec notamment Anis, qui a été exceptionnel là-dessus avec moi. Et en même temps, en fait, comme ça ne se passait pas très bien au niveau des équipes, il a eu un gros soutien, en fait, mindset et puis moral, en fait, parce que finalement, quand tu es à la tête d'une entreprise comme ça, des fois, tu es un peu seul. donc ça fait du bien d'avoir quelqu'un qui te soutient et quelqu'un qui te pousse en te disant ok bon la direction qu'on a prise c'est la bonne il faut maintenir le cap et puis ça va le faire donc en fait gros gros travail de structuration tout processiser créer la culture d'entreprise créer les process de recrutement changer les équipes etc etc et
- Speaker #0
voilà ça a été un gros gros travail c'est quoi le plus grand challenge auquel t'as fait face durant tous ces changements est-ce que c'est plutôt humain est-ce que c'est plutôt du technologique, est-ce que c'est plutôt lié au client, à un prix, à une gestion en particulier ? Parce que l'entrepreneuriat, ce n'est pas un long fleuve tranquille, ce n'est pas facile, ce n'est pas rapide, ce n'est pas simple. Il y a des hauts, il y a des bas, il y a des challenges. Ça fait plus de 10 ans que tu entreprends. Il y a plein de choses qui ont été en plus chamboulées sur cette dernière année parce qu'il y a énormément de choses qu'en 10 ans, quand on est dans la tête, dans le guidon, on ne peut pas voir, on ne peut pas connaître. on ne peut pas savoir si c'est normal. C'est quoi le ou les plus grands challenges qui t'ont offert les plus belles leçons que tu as envie de partager aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors, moi, mon plus gros challenge, personnellement, il a été essentiellement humain, en fait. Ça revient un petit peu à ce que je disais tout à l'heure. Pour moi, en fait, faire grossir ma boîte, c'était juste... additionner des personnes qui pouvaient qui je pensais en fait tout bêtement parce que si tu veux il y a aussi ça un artisan quand il aime ce qu'il fait et qu'il vit pour ça en fait moi c'est bête ce que je vais dire mais j'ai l'impression que c'est facile en fait si tu veux pour moi aller vendre du poisson, aller l'acheter, le vendre le promouvoir, parler au client d'où il vient, quel pêcheur l'a pêché t'as l'impression que c'est facile donc tu te dis si je recrute une personne qui est comme moi et qui a son point de vente c'est facile il va faire la même chose en fait il n'y a pas besoin de le manager voilà moi je pensais que ça fonctionnait comme ça et puis j'ai fait beaucoup d'achats de fonds de commerce par opportunité des gens qui partaient à la retraite et finalement avec du recul aujourd'hui c'était des achats qui étaient trop impulsifs parce que j'étais jeune, fougueux, j'avais une revanche à prendre sur la vie et sur l'entrepreneuriat. Donc, j'y suis allé à fond. Sauf qu'en fait, c'est comme si pour imager, j'avais monté une structure sur un seul meuble. Tant que c'était des roseaux, ça allait. Mais une fois qu'on a édifié une muraille, ça tanguait. Parce que le socle et la base n'étaient pas solides et parce que j'avais toute une série de petits points de vente un peu à droite, à gauche, qui ne performaient pas autant. c'était moi qui étais derrière le banc ou si c'était un collaborateur. Donc au final ça a été un gros challenge pour moi d'essayer de rebooster tout ça et de le restructurer et il faut le dire aussi dans notre métier et c'est pour ça que je te remercie pour la visibilité que tu peux me donner et puis sur le fait de pouvoir partager mon message c'est que on a du mal à avoir des nouveaux poissonniers on a les CFA malheureusement qui ferment les impres après les autres, parce que les gens ne sont pas forcément attirés par nos métiers et par l'artisanat, alors que finalement, dès que j'en parle autour de moi, il n'y a quasiment que des amoureux, à partir du moment où on met la main dedans. Donc c'est dommage, je trouve, on a de plus en plus de mal à recruter. On a été obligés de faire des process de recrutement qui étaient assez lourds, et je pense que si je les utilisais aujourd'hui, les mêmes process dans un domaine et un secteur d'activité porteur, j'aurais 100 CV dès demain. Mais du coup, on a dû former pas mal aussi. Moi, c'est un truc que j'aime bien en tant qu'artisan pour le coup, mais ce n'est pas forcément efficace non plus. Donc, le gros challenge, ça a été humain parce que du coup, c'est pareil. J'étais parti avec une équipe de 15 personnes qui n'avaient jamais connu de process et rien du tout. Et tu vas leur mettre, tu vas restructurer toute la boîte. Donc, il y a des choses qui ne se sont pas très bien passées. On a dû faire des licenciements, on a dû faire des ruptures de PNDCF. On a des choses qui ne sont pas très agréables, que je n'avais pas encore connues, mais qui sont le quotidien finalement d'un entrepreneur. Et aujourd'hui, je remercie ça parce que je ne le prends pas comme un échec, je le prends comme un apprentissage tout simplement. Parce qu'aujourd'hui, tout ce que j'ai appris, que ce soit avec vous, que ce soit en structurant ma boîte, que ce soit en ayant tous ces salariés, même les mauvaises expériences m'ont appris quelque chose. Donc, c'est juste top pour la suite.
- Speaker #0
Cet état d'esprit de croissance, tu l'as toujours eu ou c'est quelque chose qui est venu par rapport à une expérience particulière ? des livres, des échanges, une rencontre, peu importe, parce que ce n'est pas anodin. Le fait que déjà tu aies l'envie de te former, de te faire accompagner, c'est une chose. Le fait que tu le fasses, c'en est une autre. Le fait que tu implémentes tous ces sujets qui sont complètement différents de ton quotidien, c'en est une autre. Le fait que faisant face à certains challenges liés à l'implémentation de ceci, tu continues d'y croire parce que tu sais qu'au bout du tunnel, Il y a vraiment un changement de vie possible, c'en est une autre, et le fait qu'ensuite tu aies cet état d'esprit positif où tu te dis, même les galères, elles sont là pour nous apprendre des choses, c'est suffisamment honorable et rare pour que je le mette en lumière et que j'insiste dessus parce que c'est ce qui fait la différence entre finalement un artisan qui reste un artisan et un entrepreneur qui passe le coche et qui peut aller chercher beaucoup plus d'impact.
- Speaker #1
plus de résultats alors c'est adorable merci tu es tu réussis presque à me clouer le bec c'est quand même un exploit non je pense qu'il faut là on va rentrer dans une petite parenthèse un peu plus perso je pense qu'il faut remonter à l'époque en fait où juste après mon bts nrc si tu me donnes cinq petites minutes pour l'expliquer en fait je m'associe à à un des professeurs de ce BTS-là. Donc, je te passe un petit peu les détails. Mais grosso modo, je recontacte l'ancien associé de mon père en lui disant, écoute, j'aimerais bien me lancer dans la poissonnerie. C'est une idée qui me trotte depuis le décès de papa. Et puis, voilà. Et cet associé-là, en fait, c'était celui à qui j'avais revendu l'entreprise de mon père quand il était décédé. Donc, il lui restait quelques années pour arriver à la retraite. Et la bonne étoile a voulu, en fait, que les planètes s'alignent et qu'on reprenne l'entreprise. de mon père que j'avais revendu à cet associé là et je l'ai reprise avec un associé ça a duré deux ans et ça a été un très gros échec parce que j'ai tout perdu
- Speaker #0
j'ai perdu tous mes investissements, tout mon argent, il y a le côté émotionnel aussi, c'est-à-dire que j'ai perdu le matériel de mon père, j'ai perdu, parce qu'avec cet associé-là, c'était un arnaqueur tout simplement, on peut le dire comme ça, et ça c'était fin 2017, donc quand tu as dit dans l'intro 2017 j'ai tout perdu, c'est vrai, j'avais vraiment tout perdu, j'avais zéro euro. Et je me revends encore le matin même aller aux mines de Nantes pour chercher ma marchandise et quasiment m'effondrer parce que je prenais le café avec un des poissonniers qui est devenu un peu mon mentor. Et je me souviens très bien de cette matinée-là parce qu'il m'a pris pour schématiser par la peau du cou et mis un coup de pied aux fesses en disant écoute gamin, tu ne vas pas te laisser faire. Moi, je viens de racheter un camion, j'ai un vieux camion qui traîne, tu vas le prendre, tu me paieras quand tu pourras. et puis Un autre poissonnier qui traînait par là m'a dit, j'ai une remorque, elle a 30 ans, elle est au fond de mon jardin, elle est recouverte de mousse, mais tu la prends et puis tu y retournes. C'est comme ça que j'ai remis le pied dedans. Et tu dis, d'où vient cette résilience-là ? Elle vient de là, de me dire, écoute, j'ai tout perdu, aujourd'hui je rattaque, je suis de rentrer en concurrence frontale avec mon ancien associé qui avait le matériel de mon père. le point de vente de mon père. Lui, il racontait partout que j'allais mourir d'une grave maladie et que je ne pourrais plus jamais revenir. Ça a été vraiment un calvaire et une partie assez noire de ma vie. Mais finalement, ça m'a permis de rebondir. Et après, ça s'est enchaîné très vite. Je pense que j'avais une revanche à prendre et quelque chose à prouver. Donc voilà, pendant un an, je vais passer l'expression parce qu'elle n'est pas belle sur le pot. de casse du decking, mais je me suis bougé les fesses pour pouvoir m'en sortir, pendant les 6 premiers mois je ne me suis pas payé j'ai payé le camion que j'avais emprunté, la remorque, et je faisais des marchés le matin, l'après-midi, les criers les nuits, je faisais des journées à 20h je dormais 3h, c'était une folie et après j'ai commencé à racheter des fonds de commerce, 1, 2, 3 et ça a fini, en fait le dernier fonds de commerce que j'ai racheté c'est le fonds de commerce de mon mentor qui m'avait mis le coup de pied au cul à la base donc Voilà d'où vient cette résilience-là et cette volonté. Sauf que l'élément déclencheur, le déclic qui m'a fait prendre conscience que j'étais comme un hamster un peu dans une roue qui tourne en rond, c'est le concours que j'ai vécu en janvier de cette année-là, de cette année, en 2025, où c'est un concours prestigieux, c'est le CIRA, qui est un des plus gros concours de poissonnerie en France. Et un échec total pour moi. mais vraiment total, j'ai fini dernier j'ai rendu une prestation carrément dégueulasse parce que j'ai pas pu me préparer correctement justement parce que j'étais en plein dans la structuration de mes équipes la gestion humaine elle était horrible à ce moment là donc j'ai pas pu me préparer et à la fin de ce concours heureusement j'ai rencontré des personnes qui sont exceptionnelles à travers mon parcours dans notre métier, des artisans qui sont passionnés et qu'il faudrait tous les jours mettre en lumière également et Et une, Ingrid, si tu l'écoutes ce podcast, cette minute est pour toi. Elle m'a pris un truc à dieu, j'étais presque au bord des larmes, j'étais à deux doigts de lâcher. Et elle m'a dit, écoute, là, il faut que tu arrêtes, tu vas exploser. Tu essayes de prouver quoi, en fait ? Tu veux prouver quoi à qui ? Et en fait, je me suis rendu compte que toutes ces années-là, j'étais dans une mauvaise schématisation et façon de penser en me disant la croissance pour prouver, pour prouver. prouver pour prouver et finalement je me suis rendu compte moi que c'était pas forcément ce que je voulais ce qui était aligné à moi et ce qui était le plus efficace pour porter le message que je voulais porter et la vision que je voulais porter. Je sais pas si ça répond à ta question, j'ai un peu divagué j'ai l'impression.
- Speaker #1
Non non c'est très clair, c'est très clair justement et ça donne aussi de de la clarté sur l'importance d'importance. de savoir qui l'on est, où l'on va et ce qui fait le parcours et l'histoire de chacun et que donc lorsqu'on est face à un moment plus compliqué, plus difficile, on trouve la force de continuer d'avancer malgré peut-être les challenges. Ça me permet de rebondir justement sur un autre point, c'est est-ce que tu peux nous partager un déclic encore ou une remise en question forte que tu n'aurais pas forcément eu seul ? par rapport à ta marge, par rapport à la manière de gérer ton entreprise, par rapport à tous ces éléments et surtout, concrètement, comment tu y as fait face derrière ? Par exemple, quand tu parlais de ta marge, le fait que tu fais 2 millions, mais tu n'es pas extrêmement rentable, qu'est-ce que ça a changé ? Dans quelle mesure ? ensuite tu l'as été bien plus pourquoi en un mois on arrive à faire des changements aussi rapides, est-ce que c'est parce qu'en fait c'est des petites actions simples auxquelles il aurait fallu penser qu'on penserait même pas adaptables à notre activité qui font de grandes différences ou c'est des choses que tu savais déjà mais que tu osais pas mettre en place ça peut être intéressant de donner un exemple concret pour ceux qui nous écoutent et qui peut-être peuvent l'implémenter chez eux et bien c'est un
- Speaker #0
C'est un mélange de tout ça en fait. C'était un mélange de solutions que je ne pensais pas implémentables chez moi. C'était un mélange d'innovation dans la structuration. C'était vraiment tout ça. Et comme je l'ai déjà dit tout à l'heure, à Nice, je me souviens très bien du jour où on a discuté du fait de changer complètement ma politique d'achat. Quand tu reviens à ce moment-là, je pense que je suis... Je suis très coachable en fait parce que quand tu reviens à ce moment-là, tu es en face de quelqu'un qui faisait les criers quasiment toutes les nuits, qui avait l'habitude d'aller voir son poisson, qui avait des idées reçues, qui était bien ancrée. Et j'ai fait entièrement confiance les yeux fermés à Anis, qui n'était pas du coup du poisson, qui était mon coach référent, qui m'a dit écoute, maintenant on va acheter en ligne et on va se faire livrer. Là, quand tu es poissonnier, que tu es du métier ou artisan en général, C'est difficile à entendre. Et là, tu te dis, écoute, je te fais confiance, on essaie, on voit. Et comme j'ai dit tout à l'heure, ça m'a apporté de la marche, ça m'a apporté de la différenciation, ça m'a apporté énormément de choses que je ne pensais pas que ça allait m'apporter. Mais en plus, c'était visible tout de suite. C'est-à-dire que ça a été quasiment immédiat. Donc, il faut, je pense, être ouvert d'esprit. Et la deuxième chose qui est ultra importante aussi, c'est que cette année a... pouvoir discuter, échanger, en fait, tout simplement, ça te fait prendre de la hauteur. Et comme tu le dis justement et assez souvent, il y a des fois, quand on est chef d'entreprise, il faut arrêter de travailler dans son entreprise, mais sur son entreprise. Et c'est ce que je n'avais jamais fait, finalement. Donc, j'ai commencé à être chef d'entreprise à partir du moment où j'ai commencé avec vous et à travailler sur mon entreprise plutôt que dans mon entreprise. et après toute une série effectivement de petites actions comme ça qu'on a mis en place mais tout découle en fait de là simplement c'est à dire que on change notre politique d'achat après tu te rends compte que t'as pas de process tu fais que tu crées des process tu te rends compte que t'as pas de structure pas de culture bah t'en fais une et puis bah là tu commences à te dire bon bah attends écoute là ouais mais si j'ai ce gars là ici bah j'ai restructuré comme ça je peux l'organiser comme ça en fait c'est des réflexions que t'as quand tu peux prendre de la hauteur et du recul que tu n'as jamais quand tu as la tête dans le guidon. Quand tu as la tête dans le guidon, c'est on y va, il faut y aller, putain, merde, il manque un gars, il faut que je recrute, je recrute, le premier venu, toi, tu lèves la main, ok, vas-y, viens, on se serre la main, et puis c'est parti, et puis tu ne fais pas gaffe, en fait. Et ça rogne petit à petit ta rentabilité, ça rogne ta marge, et puis souvent, c'est toi qui traînes. Donc à un moment donné, c'est ultra important de prendre du recul.
- Speaker #1
Complètement. Et d'être ouvert. On a beaucoup parlé d'automatisation, de process, de standardisation, d'IA dans cet épisode. Tu parles souvent également d'expérience client humaine et engagée, qui est une arme de force majeure face notamment aux géants qui misent sur les prix et la standardisation uniquement. Tu peux nous en dire plus sur ce sujet parce que finalement, ça va aussi, je pense, rassurer beaucoup d'entrepreneurs plus traditionnels qui peut-être pensent que tous ces éléments que j'ai cités au préambule cassent ce lien qu'on peut avoir avec la clientèle.
- Speaker #0
Pas du tout. Désolé pour ceux qui nous écoutent, mais pas du tout. Ça a amplifié le lien que j'ai avec mes clients, tout simplement. Je pense qu'il ne se passe pas une semaine, après moi je suis un grand malade, mais il ne se passe pas une semaine, je pense, sans que je demande à mon coach assistant de chat GPT comment je peux améliorer mon expérience client, comment je peux faire pour avoir une expérience client qui soit à 1000% mieux que la semaine dernière. Et en fait, je le challenge toutes les semaines là-dessus. Et je lui ai dit, sors-moi les idées les plus folles, etc. Et en fait, ça t'ouvre aussi d'autres horizons. Ça te donne des idées que toi, tu n'aurais pas forcément eues, tout simplement. Et au final, on a mis en place tout un tas de petits trucs qui peuvent paraître bêtes. Mais c'est des trucs que je n'avais pas eu l'idée, que j'ai eu l'idée grâce à mon échange avec mon assistant hier. Je peux donner des exemples, si tu veux, mais c'est des trucs tout cons. J'ai imprimé des petites cartes merci. tu vois, juste sur une feuille à quatre qu'on découpe en boutique on a six ou sept cartes différentes avec merci d'avoir choisi la pêche locale, chaise d'un artisan poissonnier, signé Guillaume et son équipe et on le met automatiquement dans les paquets des clients avant qu'ils partent enfin voilà, c'est plein de petites choses et de petits exemples comme ça toujours pareil, quand t'es la tête dans le guidon et puis tu fais pas en fait et aujourd'hui je pense que notre expérience client elle est devenue top grâce au process, grâce aussi à toute cette technologie, le fait de pouvoir challenger et d'avoir des idées quasiment à la seconde et à la demande, c'est juste top et c'est valable pour n'importe quel type de métier la preuve, je suis poissonnier un poissonnier qui utilise l'IA ne peut pas y en avoir énormément et pour autant, quand je vois tout ce que ça m'a apporté et tout ce que ça m'apporte encore je continuerai à le faire complètement,
- Speaker #1
merci Guillaume pour tous ces éléments, on aurait pu parler des heures ensemble. J'ai encore une dernière question que j'ai à te poser, que je pose à tous nos invités. Mais avant ça, si vous avez eu autant de plaisir à écouter cet épisode que je n'en ai eu à l'anime, faites-le nous savoir comme à chaque fois en mettant 5 étoiles sur votre plateforme de streaming préférée, en partageant cet épisode. D'ailleurs, on va faire un article LinkedIn sur celui-ci comme à chaque fois. N'hésitez pas aussi à aller le liker et aller voir ce que fait Guillaume au quotidien aussi au travers de son activité. Guillaume, est-ce que tu peux nous partager le déclic qui a fait toute la différence pour toi dans ta vie que tu n'as pas encore partagé dans cet épisode, que peut-être tu n'as partagé nulle part, même si tu en as partagé déjà quand même pas mal ici. Ça peut être une simple phrase, une situation, quelque chose de positif, moins positif. Peu importe, tu as carte blanche pour le mot de la fin.
- Speaker #0
J'ai eu mon lot de déclic quand même. J'appréhendais cette question. Je savais que tu allais me la poser forcément. mais Si je parle à l'instant T, vraiment le plus gros déclic que j'ai eu, c'est de prendre conscience que quand on est entrepreneur, artisan, ou n'importe quel entrepreneur et n'importe quel niveau d'entrepreneur, je pense que quand on s'écoute et qu'on reste aligné à ses envies profondes, c'est presque ésotérique ce que je vais dire, à ce à quoi on est destiné c'est quand même beaucoup mieux et les choses s'organisent quand même beaucoup mieux après dans ta vie quand tu as l'impression de moins forcer et ça c'est un déclic qui a été important pour moi juste avec la phrase comme je te disais tout à l'heure d'Ingrid de tu veux prouver quoi à qui et en fait c'est à ce moment là qu'est né ce déclic et finalement j'ai commencé à plus m'écouter et à rediriger l'entreprise dans ce sens là mais je pense que c'est valable pour tout type d'entrepreneur.
- Speaker #1
Merci Guillaume
- Speaker #0
Merci à toi Alec