- Speaker #0
Bienvenue dans Le Juste Rythme, le podcast qui explore le cœur, le corps et la tête. Je suis Marion Béchade, une femme, une mère, une entrepreneuse passionnée mais souvent débordée,
- Speaker #1
en quête chaque jour d'un peu plus de sérénité. Un podcast pour se déculpabiliser et peut-être se donner une nouvelle impulsion.
- Speaker #0
Cet épisode du podcast Le Juste Rythme est soutenu par l'Auberge Basque, un hôtel-restaurant, relais et châteaux, un lieu unique au cœur du Pays Basque qui invite... à ralentir, à se reconnecter à ses cinq sens et à prendre un temps pour soi, l'endroit parfait pour retrouver son juste rythme. Dans cet épisode, j'ai eu la joie de recevoir Élodie Garamond, une femme, une mère, une entrepreneuse hypersensible et profondément vivante, qui vit aujourd'hui en Normandie, au plus près de la nature. Élodie s'est confiée avec une grande sincérité sur son rapport au corps, sur les blessures de l'anorexie, et sur la façon dont ces épreuves ont façonné sa quête d'équilibre, de sens et de liberté. Nous avons parlé de la colère, de la honte, de cet égo abîmé après la fermeture du tigre yoga, mais aussi de la métamorphose qui est suivie, à travers l'application Le Tigre, les maisons mouches et les retraites où elle transmet aujourd'hui une approche du bien-être plus consciente. Elodie nous a parlé de méditation, de renaissance et de cette envie profonde de réunir, de tisser du lien, de créer un lieu de vie où les gens se retrouvent. Échange et Respire, un projet qu'elle incarne désormais à travers son café boutique en Normandie. Elle évoque aussi cette métaphore qui la guide, surfer la vie, avancer au rythme des saisons et son acceptation des imperfections. Et puis il y a cette part d'elle, tournée vers les autres, celle qui donne des cours de yoga en Irak pour aider les femmes à se reconnecter à leur corps. Un échange fort, sincère et profondément humain qui parle de vulnérabilité, de reconstruction et du courage qu'il faut pour transformer la chute en chemin de conscience.
- Speaker #1
Je vous laisse découvrir le juste rythme d'Élodie Garamond.
- Speaker #0
Bonjour Elodie, bienvenue dans Le Juste Rythme.
- Speaker #1
Bonjour Marion.
- Speaker #0
Merci d'avoir accepté mon invitation. Avant qu'on commence notre échange, j'aimerais que tu me partages l'énergie dans laquelle tu es ce matin.
- Speaker #1
C'est une très bonne question. Je suis dans une énergie très joyeuse parce qu'il fait un temps magnifique chez moi, la campagne, tout est beau, les feuilles des arbres, je suis très contemplative en automne. Donc voilà, je suis dans cette énergie-là.
- Speaker #0
Super. Est-ce que toi, tu es sensible à l'énergie des personnes que tu côtoies ?
- Speaker #1
Oui, beaucoup, fois même trop, comme beaucoup d'hypersensibles. J'ai découvert récemment, l'année dernière, il y a un an et demi, que je remplissais toutes les cases des hypersensibles. J'avais toujours considéré que ça ne pouvait pas du tout être une personnalité comme la mienne. Et en fait, c'est en découvrant que mon fils l'était que je me suis rendu compte que je l'étais aussi. Et voilà, donc oui, je suis très sensible à ça.
- Speaker #0
Élodie, tu es une femme, une mère, une entrepreneuse. Tu voyages beaucoup avec les retraites que tu organises. Si tu devais me décrire ton rythme actuel en trois mots, lesquels tu choisirais ?
- Speaker #1
Énergie, partage et apprentissage.
- Speaker #0
Avant de commencer notre conversation, je reviens un petit peu en arrière dans une ancienne vie, dans le monde de l'hypisme. Qu'est-ce que tu as gardé de ce monde-là dans ta vie actuelle ?
- Speaker #1
J'ai gardé ma capacité à être à l'aise n'importe où, avec n'importe qui, n'importe quand. J'ai beaucoup appris ça dans ce milieu-là. D'abord, j'étais une femme dans un milieu d'hommes, j'étais jeune, je faisais jeune. Je ne venais pas du sérail, donc il a fallu que je me moule dans des codes qui n'étaient pas forcément les miens. Et c'est un milieu qui est intéressant dans le sens où, quel que soit qui l'on est, son milieu d'origine, son niveau social, ses revenus financiers, tout le monde se parle avec le même respect parce qu'il y a un partage d'une passion commune qui est absolument dévorante quand on l'a. Et les grands propriétaires vont avoir envie et besoin de parler avec des lades, personnel d'écurie. et il y a toujours une forme de... de respect, d'écoute, de partage de cette passion commune. Et donc, ça m'a beaucoup ouvert sur ça, c'est-à-dire donner une capacité à être à l'aise avec tout le monde, n'importe où, n'importe quand. Et j'ai adoré ces années-là. C'est quand même 15 années de ma vie. Ce n'est pas une petite parenthèse.
- Speaker #0
Je crois que tu as rencontré le yoga assez tôt dans ta vie, à Dauphine, pendant tes études. Est-ce que tu peux nous raconter cette première rencontre ? et ce que cette pratique a éveillé chez toi à ce moment-là ?
- Speaker #1
Je ne sais pas pour quelle raison j'avais pris le yoga en option en première année à Dauphine, donc j'avais 18 ans, post-bac. Je ne me l'explique toujours pas parce que je ne venais pas du tout d'une famille qui avait de l'attirance pour ce genre de discipline. Et moi, ma passion, c'était de monter un cheval. Et donc j'ai découvert le yoga dans la salle de sport de Dauphine, qui à l'époque était une petite salle dans le parking, dans le sous-sol, avec un prof de gym en survêtement taquini. Et je me souviendrai toute ma vie du premier cours où il nous a parlé de Kundalini. C'était assez surprenant de voir ce vieux monsieur avec ses cheveux gris et son survêtement. Je vois que ce n'était pas destiné que le yoga devienne une partie de ma vie. Voilà, ça s'est resté profondément ancré. Donc voilà, la Kundalini et moi, nous sommes rencontrés dans le parking de Dauphine.
- Speaker #0
Un jour en réunion dans ton ancienne vie, est venu ton déclic de créer le Tigre Yoga. Est-ce que tu peux nous raconter ce que tu as ressenti exactement et la vision que tu as eue à ce moment-là ?
- Speaker #1
Oui, c'était assez étonnant parce que j'ai eu des palpitations un peu comme quand on rencontre un... Un homme ou une femme, mais on sait qu'il va se passer quelque chose de très fort. C'était un peu de cet ordre-là où je bossais pour ce grand groupe de communication et j'étais en réunion de 7h30 à 21h30 tous les jours et c'était la semaine du Business Review. Donc c'était pire que tout, on passait les journées enfermées avec toutes les BU, donc toutes les business units qui venaient présenter leurs comptes et j'avalais du PowerPoint. PowerPoint et du tableau Excel toute la journée, mon pire cauchemar. Et je me suis rendue compte que je n'avais pas vu la lumière du jour depuis plusieurs jours. Et je cherchais discrètement un cours de yoga le soir en me disant, il ne faut pas que ma semaine soit complètement gâchée. Il n'y avait rien autour de moi, il n'y avait rien qui... Il n'y avait aucun studio, on était dans l'ouest parisien, il n'y avait aucun studio qui proposait un cours après 18h, tu vois. Et je me souviens précisément que l'idée est venue à ce moment-là en disant « Mais pourquoi est-ce que je ne rachèterais pas un petit studio ? » Et je fais mon petit studio avec des horaires de gens qui travaillent. Et c'est venu comme ça.
- Speaker #0
Et le nom du Tigre, il vient d'où ?
- Speaker #1
Le nom du Tigre, il vient d'un brainstorming avec une copine qui, à l'époque, devait peut-être s'associer avec moi. Je voulais surtout un nom qui puisse à la fois devenir une marque et devenir une destinée. Je voulais qu'on puisse dire « Je vais où ? » Quelque part, je fais partie d'eux. Il fallait qu'il y ait une incarnation dans ce nom qui puisse créer un sentiment d'appartenance. Et donc, on a visité. C'est elle qui a trouvé le tigre. Et j'ai adoré tout de suite la sonorité. Et elle m'a dit, ah non, quand même, c'est un peu agressif. Je dis, oui, mais l'esthétique est belle. Et on a recherché toute la symbolique du tigre dans la mythologie indienne. Et c'était l'initiant à travers la jungle guide. En plus, en Inde, c'est le symbole de la force et de la sagesse. Et voilà, donc pour moi, c'était vraiment évident.
- Speaker #0
Tu as dit d'ailleurs que le yoga est une voie de liberté intérieure au-delà des postures. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Speaker #1
Je pense qu'on vit tous avec ce qu'on appelle en sanskrit des kleshas, c'est des obstructions, des obstructions du mental. Un peu comme serait l'envie, la jalousie, la peur. Et donc ces obstructions nous empêchent à la fois d'être qui on est et elles nous empêchent de répondre. Moi, j'ai toujours considéré que la liberté, c'est de dire oui à tout ce que la vie te propose. Ces obstructions nous empêchent de répondre oui, parce qu'on va avoir des schémas projetés, fantasmés, des schémas réels ou imaginaires, mais qui vont nous bloquer pour avancer dans la vie. Merci, Yoga. Ce ne sont pas que des potions, le yoga au contraire. C'est aussi de venir libérer ça. C'est de nettoyer toutes les pensées parasites. Je ne dis pas qu'il faut faire le vide de ces pensées, parce que certaines sont évidemment nécessaires, utiles, et puis surtout on ne peut pas faire le vide. Il y a cette idée de laisser partir ce dont on n'a pas besoin, ce qui vient se mettre comme une surcouche, qui obstrue l'accès à la liberté intérieure.
- Speaker #0
Et cette idée de liberté s'incarne pour toi au quotidien ?
- Speaker #1
Oui, c'est quelque chose d'important pour moi à beaucoup de niveaux. Ce qui n'est pas toujours simple, parce que quand on est très attaché à la liberté, on a du mal avec les règles. Parce que dans une vie normale, sociétale, classique, on est bien obligé de se conformer à des règles, encore plus quand on éduque les enfants. Donc tout, la liberté, elle est assez associée à la solitude dans beaucoup de situations. Pas forcément de solitude sentimentale, mais il y a quand même cette idée-là. C'est pas toujours facile, et puis c'est souvent, on se rend compte, surtout quand on cherche la liberté. C'est difficile à trouver parce qu'on ne l'est jamais vraiment complètement. Donc en plus, ça crée une nouvelle frustration de se dire j'y arrive pas. Mais en tout cas, oui, c'est une quête.
- Speaker #0
Tu as également dit qu'il y avait faire du yoga et être en yoga. Est-ce que tu peux nous expliquer la différence ?
- Speaker #1
C'est drôle que tu aies retenu ça parce que je le dis souvent à la fin de mes cours. pas tout le temps, mais ça m'arrive souvent, ça vient comme ça, quand elles sont, quand les élèves font le sabassana, et je leur dis, voilà, tu fais toute ta guidance de détente, et je leur dis, le corps et l'esprit sont apaisés et unis, et être en yoga, c'est juste ça. Et c'est vrai que j'utilise souvent cette expression de être en yoga. Et bien, je ne sais pas d'où ça m'est venu, je ne peux pas te dire, c'est un... Je le dis vraiment comme ça, avec la conviction que pour moi, en effet, c'est plus de l'ordre de l'être que du faire, le yoga. Je dis souvent que c'est un art de vivre plus qu'un art de faire. C'est une façon d'être, et d'ailleurs, dans l'origine du yoga, on parle des huit corps du yoga, des huit limbes du yoga, vraiment dans cette idée de source fondatrice du yoga. ou de racines fondatrices, voilà. Il y a ce qu'on appelle les yamas et les niyamas qui sont des règles de vie, des règles diviennes, mentales, psychiques, émotionnelles, sociales, qu'on s'applique à toi et aux autres. Et pour moi, du coup, ça, ça relève de l'être, tu vois. Ça relève de l'être plus que du faire. Ça ne peut pas… Ça ne peut pas être, tu vois, tu ne fais pas de la non-violence. Tu es non-violent. Tu ne fais pas de la vérité. Tu es dans la vérité, tu vois. Donc voilà, pour moi, tu as raison, on ne m'avait jamais posé la question pourquoi j'utilise ça.
- Speaker #0
Dans notre société, on est beaucoup dans le faire et pas beaucoup dans l'être.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Est-ce que c'est un rapport, tu penses ? Qu'est-ce que tu fais dans la vie, par exemple ? Tu vois, ce genre de questions. C'est un peu ça.
- Speaker #1
En fait, on utilise le faire pour justifier qui on est.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
On a besoin de... Mais peut-être moi, la première, ça révèle quelque chose de plus profond, de se dire que finalement, on a besoin de faire pour trouver qui on est.
- Speaker #0
Le yoga, c'est aussi une voie de retour au corps. Le yoga apprend à habiter son corps, à le ressentir de l'intérieur plutôt qu'à le juger. En quoi cette pratique, toi, elle t'a aidé à réapprivoiser ton corps ?
- Speaker #1
Déjà, elle m'a appris à le réaimer, à le reconnaître. Et moi, j'ai fait beaucoup de mal à mon corps. Je l'ai beaucoup désaimé pendant longtemps. C'est probablement d'ailleurs un truc un peu cellulaire parce que ma grand-mère était comme ça, ma mère était comme ça. malheureusement c'est une triste transmission et quand j'ai traversé pas mal de phases de désamour avec mon corps où je lui ai fait beaucoup de mal et je crois que les deux vrais piliers qui m'ont aidé à m'en sortir ça a été la scoprologie et le yoga et à me sortir d'une période où je voulais me faire disparaître tu vois à le... enfin vraiment, tu ne t'aimes pas. Et le yoga, il nous donne déjà la conscience du corps. Donc, c'est comme si on réapprenait à connaître quelqu'un. Il va s'exécuter ses défauts en lui trouvant à nouveau, j'en sais rien, du charme, de l'humour, de la souplesse. Et donc... Oui, ça m'a réconciliée. En tout cas, ça m'a fait perdre l'envie de lui faire du mal. Et voilà.
- Speaker #0
Je sais que le massage, pour toi, c'est aussi un signe d'amour qu'on envoie à son corps. Et je sais que tu es assez invictie dans les femmes touchées par le cancer. Celle de la réconciliation aussi avec le corps abîmé. Qu'est-ce que ça représente pour toi, ce travail, cette mission ?
- Speaker #1
Tu sais, on dit toujours... On dit toujours... On dit souvent qu'on doit rendre au yoga ce que le yoga nous a donné. Donc moi, ça a été une évidence pour moi d'utiliser le yoga, ou en tout cas de l'offrir. Et il y avait cette... ce rapport un peu schizophenique que j'avais au yoga, puisque j'en avais fait mon business, et donc je devais me commercialiser. Et c'était quelque chose d'assez gênant pour moi. Enfin, gênant. Je sentais bien que je n'étais pas OK avec ça. Et donc, je trouve que mes deux parents, ma mère et mon beau-père, qui était mon père adoptif, ont été tous les deux malades, sont tous les deux décédés. Et moi, j'ai eu envie de transmuter la colère en action et d'aider d'autres gens, en fait. Et finalement, la seule chose que je connaissais, c'était ça. Et donc, voilà, j'y croyais, j'avais envie d'offrir ça. Et voilà, ça m'a beaucoup réconciliée justement avec cette espèce de schizophrénie parce que du coup, c'était plus juste d'offrir et de vendre du yoga si je l'offrais de l'autre côté. Et puis après, ça a été ça, ça a été les femmes. atteintes de cancer. En effet, après, ça a été les femmes victimes de violences sexuelles, ça a été les enfants, les enfants dans des camps de réfugiés, ça a été... Je ne sais pas, j'ai beaucoup offert le yoga, et encore aujourd'hui, je suis très heureuse d'avoir la possibilité d'offrir le yoga dès que je peux.
- Speaker #0
Les femmes en Irak victimes de violences sexuelles, c'est ça dont tu parles, là, tu leur as... permis, tu dirais, de se réapproprier leur corps, de se reconnecter avec lui ?
- Speaker #1
Oui, alors c'est un truc qui m'a beaucoup questionnée, parce qu'en effet, le yoga permet ça, exactement comme tu l'as dit, de se réapproprier son corps, de revenir dans son corps. Et en même temps, quand j'en ai parlé avec des médecins, des psys, des personnels, des gens, des encadrants, des accompagnants dans les camps, on s'est rendu compte que souvent ces personnes-là, ces femmes-là, ont vécu de tels drames, on ne peut pas décrire ni imaginer les ignominies qu'elles ont vécues. Leur seul moyen de supporter l'insupportable, c'est de se dissocier de leur corps. Sinon, c'est très dur. Sinon, tu ne peux pas en réalité. Et donc, on s'est beaucoup questionnés. Je me suis beaucoup questionnée en me disant, mais qui suis-je, venant de mon petit tigre parisien, pour venir bousculer ces femmes qui se sont construites dans une résistance et une intelligence intuitive ? Parce que tu ne décides pas de te dissocier. Ça te fait… c'est un processus de… qui je suis pour venir leur proposer une activité qui m'a fait beaucoup de bien à moi, mais peut-être que ça va leur mettre la tête à l'envers. Donc, avant de le faire, j'ai quand même réfléchi, parlé. On a commencé par les enfants. Et pour le coup, c'était génial de le faire avec tous ces enfants. Et puis, petit à petit, les femmes sont venues. Et en fait, elles m'ont adorée. Ça a été des moments incroyables. Mais avec beaucoup de... Tu vois, je ne rentrais à aucun moment dans la dimension spirituelle du yoga. Je restais beaucoup dans le corps, dans le souffle, dans les ressentis, mais je ne cherchais pas non plus à les emmener comme je peux emmener moi, certains de mes élèves, en retraite ou dans mes cours, où je les emmène assez loin dans la... dans les larmes de leur propre corps, propre psyché, parce que je pense que c'est là où on vient de la vérité, et aussi de la libération. Mais là, j'ai été extrêmement prudente. Et comme tu fais ça, il faut y aller avec humilité.
- Speaker #0
Absolument, oui. Et tu le fais encore ça, actuellement ?
- Speaker #1
Oui, je le fais toujours. On est deux avec Patrick Frappeau. On a formé 38 psychothérapeutes qui, du coup, tournent dans des camps pour faire ça. Il y en a une quinzaine qui enseignent aujourd'hui. Et donc oui, c'est une action que je continue à mener avec Élise Kerr, avec Noem Zé, que je soutiens. toujours très activo.
- Speaker #0
Merci pour ce partage. Je crois qu'il y a aussi la méditation qui occupe une bonne place dans ta vie. Est-ce que c'est une pratique à part ou est-ce que pour toi, elle fait partie du même souffle que le yoga ?
- Speaker #1
Alors, elle fait totalement partie... Les deux, en fait. Je vais te dire les deux, mon capitaine. C'est-à-dire que quand je suis à cheval, tu vois, toute seule ce matin... Je suis dans le jour qui se lève, le soleil qui se lève, je suis sur mon cheval avec mon chien et dans un silence où j'écoute les oiseaux et tout, je rentre dans ma méditation à moi. Parce qu'effectivement, je suis tellement présente à tout, à chaque détail, chaque élément, chaque rayon de lumière entre les branches, c'est assez puissant. Et quand je pratique le yoga ou quand je l'enseigne, je joue. Je m'invite et j'invite les autres à rentrer dans cet état de méditation, c'est-à-dire de parfaite conscience de soi, de faire le plein de soi dans l'instant T. Et donc, oui, les deux.
- Speaker #0
Et justement, là, tu viens de dire faire le plein, et souvent, on entend faire le vide. Est-ce que…
- Speaker #1
Oui, moi, je n'en…
- Speaker #0
Je sais que tu n'aimes pas.
- Speaker #1
Mais peut-être que c'est plus que je suis pas du genre à faire le vide. Merci. Non, moi je suis dans le faire le plein, mais peut-être que l'un a besoin de l'autre. C'est-à-dire que pour faire le plein, il faut avoir fait le vide, mais ça se fait, c'est le bon vide. C'est justement ce que tu disais tout à l'heure, tu vides les options, tu vides… On dit, alors je peux le retraduire, mais dans les sutras, qui sont les yogas sutras, ce sont tous les aphorismes. qui font partie des textes sur le yoga, et on parle de dépenser parasites, de nettoyer les pensées parasites. Donc c'est plutôt ça, effectivement, on fait le vide des pensées parasites, autant que faire se peut pour mieux re-remplir. Mais moi, en tout cas dans ma démarche, il y a plus une logique de passer par le plein pour faire le vide que passer par le vide pour faire le plein. Je pense que dans un monde occidental, c'est plus simple d'en faire plein. mais je... J'adorerais être une grande méditante très puissante et très éveillée, mais je ne le suis pas du tout.
- Speaker #0
Pas encore.
- Speaker #1
L'humilité de ne même pas faire semblant de l'être.
- Speaker #0
Oui, complètement. Est-ce que toi, tu as des rituels dans ton quotidien qui t'aident à garder ton énergie et ta créativité ?
- Speaker #1
Oui. Déjà, je bouge beaucoup. Je ne me fuis du tout pas. Le cheval, le marché. J'ai besoin de temps de silence. Je cuisine et quand je cuisine, j'aime bien être seule dans ma bulle, mettre les mains dans les légumes, enfin voilà, d'être dans mon... J'ai beaucoup de temps seule en fait. Seule, sans écran, sans écouture, sans... J'éprouve un vrai plaisir à être avec moi-même et je pense que... C'est pas prétentieux, mais j'aime bien être avec moi-même. Donc je pense que les idées, la créativité, l'énergie, c'est comme ça que je me ressens.
- Speaker #0
Patry a dit mettre les mains quand tu cuisines. Lequel de tes cinq sens tu utilises le plus ?
- Speaker #1
C'est une bonne question. C'est une bonne question. Je dirais quand même... l'odorat, c'est notre sens le plus reptilien, le premier de nos cinq sens.
- Speaker #0
J'aimerais qu'on revienne sur l'époque du tigre, tu as su en faire une métamorphose, quand le tigre a fermé tu as eu sans doute de la colère, de la honte et de la tristesse, comment est-ce que tu as accueilli tout ça ?
- Speaker #1
J'ai essayé de... Je méditais beaucoup. Je n'arrivais plus à faire du yoga. C'est mon malin de très peu. Mais je méditais et je me répétais sans arrêt, sans arrêt. Ils n'auront pas ma joie. Ils n'auront pas ma joie. Ils n'auront pas ma joie. J'avais cette phrase qui était obsessionnelle. Et donc, j'étais déterminée à rester du côté de la joie, même quand j'étais peut-être très mal, très malheureuse. Et je pense que ça m'a aidée à piéger mon cerveau, à piéger mon... à faire semblant, tu vois. Et même, d'ailleurs, on me l'a même reproché en me disant que j'avais l'air trop bien, trop joyeuse. Ça déstabilisait les gens et tout. Et voilà, c'est plutôt après, c'est au bout de 6 mois, 7 mois, quand la bulle s'est un peu dégonflée. C'est là où j'ai eu le vrai conflit. J'ai eu quelques mois d'hiver qui a suivi. Ça a été très difficile, mais bon, j'avais perdu mon père. J'ai divorcé la semaine après le dépôt de bilan des tigres. Et j'ai perdu mon père juste après. Donc, j'ai quitté Paris. Ça a été, tu sais, les quatre dés. Le deuil, le dépôt de bilan, divorce et déménagement. Et j'ai fait les quatre en quatre mois.
- Speaker #0
Posto. Je ne connaissais pas les quatre dés, mais OK, je retiens. Aujourd'hui...
- Speaker #1
Je ne souhaite pas. Non, je vais trouver quatre. Je souhaite juste les retenir sans avoir à les vivre.
- Speaker #0
Non, je vais trouver d'autres dés. mais Aujourd'hui, là, tu continues à faire vivre l'esprit du tigre à travers l'application et tu as aussi Maison Mouche. Je voulais savoir, qu'est-ce que Maison Mouche a dit de toi aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors, Maison Mouche, c'est drôle, ça a été quelque chose qui m'a beaucoup réconciliée. Justement, ça a été le moment d'apaisement des tigres. La blessure du tigre, elle est arrivée, comme je te dis, a posteriori. Et soudainement, au bout de 6-7 mois, je me suis mise à faire des insomnies épouvantables. Et la journée, ça allait, je donnais le change, tout allait bien. Je m'occupais de la plateforme, je m'occupais de plein de trucs. Et puis, à la nuit, remontait de la colère, des souvenirs. Je réécrivais l'histoire, tu sais, ce qu'on appelle dans un deuil, le bargaining, la phase de marchandage, où je disais, mais j'aurais dû faire ci, pourquoi je n'ai pas fait ça ? Et ce truc, et c'était, mais invivable. Et il y avait ça, et le fait que je ne supportais plus qu'on me parle du tigre. Et dès que j'arrivais dans un déjeuner, des vacances, un dîner, n'importe quoi, chaque fois, on me disait... Ah là là, mais je vais nous étudier la théâtre. Et ce qui, en temps normal, me fait extrêmement plaisir, évidemment. Et là, pendant quelques mois, c'était épidermique. C'est comme si à chaque fois, on venait me penser vers ça. Ou des phrases du style, « Ah, mais c'est tellement dommage que tu n'en aies pas gardé au moins un. Pourquoi tu n'en as pas gardé au moins un ? » Parce que je n'y ai pas pensé. J'attendais de te croiser pour y penser, en fait. Et donc, c'était devenu invivable. c'est Maison Mouche qui a stoppé les insomnies, qui a stoppé ça, qui a fait une micro-salle de yoga, la plus petite que j'ai jamais eue, je peux même dire, de tapis. J'étais tellement contente. C'était comme un baume tout doux. J'avais l'impression qu'on m'appliquait du calendula sur le corps. Maison Mouche, je pense que ça dit de moi que dans cet art de vivre du yoga, que j'ai beaucoup... beaucoup revendiquée, sur lequel je me suis beaucoup exprimée, etc. Il y a quand même cette idée de réunir, de réunir soi, de réunir les gens. Moi, j'ai eu la chance de grandir dans une grande famille avec plein d'enfants. On était toujours très nombreux, les copains, les cousins, etc. Et donc, moi, j'aime ce côté clanique, etc. Et je pense que j'ai toujours vécu le yoga avec cette idée de communauté, de sangha. de fédérer autour de moi. Donc j'ai fédéré avec le Tigre, je fédère avec mes élèves, je fédère dans mes retraites, les événements. J'ai adoré, adoré créer des équipes de profs, les réunir, les faire vivre ensemble, tester les cours les uns des autres. Tu vois, vraiment créer une famille du Tigre, c'est ça qui a été d'ailleurs le plus dur, c'était la déliquescence de cette famille que j'avais créée, entre ceux qui m'ont carrément lâché, ceux qui m'ont carrément planté des couteaux dans le dos. ceux qui étaient malheureux, je m'en voulais parce qu'ils étaient malheureux à cause de moi, tu vois. Donc c'était horrible, horrible, horrible d'être finalement l'actrice principale de ce film où tout partait en déroute. Et donc cette maison mouche, elle m'a permis de recréer. Ça, de recréer dans mon village une mini-communauté, des gens qui viennent prendre leur match à la thé chez Mouche le dimanche, de recréer quelque chose, un lieu de vie, un lieu où on se retrouve, où on se parle. Et d'ailleurs, parce que j'ai fait un café boutique, et ce n'est pas un café où chacun s'assoit à sa table. Non, c'est comme au Tigre, c'est un café où tout le monde se parle, tu arrives, tu es seul, tu peux t'asseoir avec n'importe qui, les gens sont dans les canapés, tu vois, ce n'est pas une table fermée, c'est un espace ouvert. Et donc ça raconte ça, je pense que ça raconte que profondément, c'était aussi ça mon ADN, c'était de créer des espaces d'échange, de communauté, j'adore faire ça.
- Speaker #0
même si je ne le savais pas avant ça t'a reconnecté au plaisir d'accueillir,
- Speaker #1
de recevoir ouais et puis il y a une forme de fierté aussi parce que j'avais honte tu l'as dit tout à l'heure j'avais honte de moi j'avais honte de ça m'a abîmée ça a abîmé mon égo alors je sais qu'on dit qu'il faut se départir de son égo mais moi je pense qu'il y a du bon égo il n'y a pas que du mauvais égo Et là, ça m'a réconciliée avec l'idée que je n'étais pas que cette personne vouée à l'échec.
- Speaker #0
Ça, c'est sûr. Et cette salle de yoga avec les sept tapis, du coup, tu donnes des cours dedans ?
- Speaker #1
Je donne des cours dedans. Alors, comme j'ai la chance d'avoir un groupe d'élèves très fidèles qui sont un peu plus nombreux. Je donne surtout des cours chez moi. C'est une grande maison de campagne, donc j'ai plus d'espace. Mais oui, je donne des cours dedans et c'est très jouissif.
- Speaker #0
Là, tu as 47 ou 48 ans. 48. 48, à 48 ans. Aujourd'hui, comment est-ce que tu décrirais ton rapport à ton corps ? Est-ce que tu es dans l'acceptation, l'écoute, la transformation ?
- Speaker #1
Alors, je suis très bien avec mon corps. Je suis très heureuse avec mon âge, avec mes rides, avec mon corps qui change. J'ai beaucoup de... J'ai transformé ma détestation plutôt en gratitude. Je porte toujours les séquelles du mal que je lui ai fait. Et parce que voilà, il y a des choses... ton son irréversible et que tu as de l'air et ton corps donc voilà je vis avec ça et puis je vis tout ceci mais je suis plutôt bien je suis plutôt très alors je n'ai aucune j'aime pas spécialement me voir en photo encore moins en vidéo je me regarde pas nue dans une glace j'ai d'ailleurs pas de glace en plein pied chez moi et j'ai pas de mais je suis bien Je suis bien. Non, je trouve que je suis plutôt apaisée.
- Speaker #0
Apaisée.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Dans un monde qui va toujours plus vite, c'est quoi ta vision de l'équilibre à long terme ?
- Speaker #1
Je pense que c'est, comme disait Joël de Renay dans un livre que j'aimais beaucoup, c'est de surfer la vie. Pour moi, c'était vraiment ça. Je la trouvais assez jolie, cette métaphore. C'est que oui, ça va de plus en plus vite, mais il y a aussi, si on sait les trouver, il y a aussi des temps de ralentissement. Donc, c'est justement de se mettre au diapason des saisons, de vivre avec le feu de l'été, de vivre avec la torpeur de l'hiver, avec... Si on s'accorde aux saisons et si on se met au diapason de la nature et des saisons, je sais que c'est plus facile de dire ça quand on habite à Campagne. C'est lucide. Mais néanmoins, ça veut dire qu'instinctivement, tu écoutes ton corps, puisque notre corps est rythmé exactement comme les saisons, c'est un mini cosmos. Donc ce côté cosmos en miniature, avec les mêmes éléments, les mêmes fluctuations, etc. Si on apprend à vivre avec et du coup à le connaître et à le respecter, à ne pas se pousser dans la mauvaise soi-même, dans la mauvaise direction, tu vois, on n'en fait pas de tomates en hiver. et on va pas on se met on s'accorde avec soi même donc c'est la même chose il faut pas demander à son faut demander à son corps ce qu'il est capable de faire dans le parti donc de ralentir d'accélérer de moi j'aime bien aussi en cette accélération du temps plus hyperactive d'heures quand il se passe un truc quand il y a de l'énergie du feu de la créativité mais il faut s'écouter
- Speaker #0
Du coup, tu me dis que tu es hyper active, mais est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais ralentir dans ta vie ?
- Speaker #1
Non, je bouge beaucoup. Je fais quand même beaucoup de déplacements, de voyages. Je n'ai pas spécialement envie de les ralentir. Non, je dirais que si j'ai ce qui me dérange plus aujourd'hui chez moi, qui reste et qui est devenu encore plus problématique, c'est que c'est la dispersion. Je suis quelqu'un d'assez dispersé. J'ai des besoins de me nourrir, de me remplir et j'ai du mal. En fait, je crois que c'est un peu l'effet post-tigre, c'est que pendant 12 ans, j'ai vécu pour part avec le tigre. Je savais pourquoi je me levais le matin, pourquoi je me couchais le soir, j'étais vive. René, au TIC, j'étais sous perte 7 jours sur 7. Tu vois, c'était ma raison de me lever, ma raison de vivre. Bon, ça n'a rien à voir, je veux dire. Évidemment, ça reste mes enfants, ma raison de vivre, ma famille, etc. Mais ce que je veux dire, c'est que j'avais cette colonne vertébrale qui justifiait tout ce que je faisais. Même quand j'allais en Irak donner des cours de yoga, même quand j'écrivais un livre, même quand je organisais des événements, des retraites. toutes les branches étaient rattachées au même tronc de l'arbre. Et en fait, le fait qu'on ait coupé le tronc de l'arbre, et que j'ai gardé toutes les branches, parce que je continue toutes ces activités, les événements, les retraites, les cours, les écrire, composer, etc. Mais il n'y a plus rien à raccrocher au tronc. Et du coup, tu vois, ça flottit un peu, c'est un peu dispersé, c'est un peu… voilà, il y a des branches dans le vent. Et donc, j'ai transformé le tronc du tigre en tronc yoga, wellness, etc. Mais je sens quand même qu'il me manque cette colonne vertébrale.
- Speaker #0
Et après toutes ces expériences, qu'est-ce que tu refuses désormais de sacrifier, quoi qu'il arrive ?
- Speaker #1
Le temps pour moi. Pour moi, au sens large. Moi, c'est mes enfants, mes chiens. Ce temps qui n'est pas dans du paraître, qui n'est pas du temps pour les autres, c'est vraiment pour ma bulle et mon corps. Ça, je sacrifierais le plus.
- Speaker #0
Est-ce que le mot « non » maintenant, ou toujours, est-ce qu'il a eu une place dans ta vie ou est-ce qu'il a une place plus grande maintenant ?
- Speaker #1
Le mot « non » ? Il n'a pas eu assez de place dans ma vie. C'est très difficile pour moi. Je disais toujours, la liberté, c'est de dire oui à ce que la vie propose. Et donc, j'ai plutôt toujours dit oui. Je me disais toujours, pas grave. Ma mère avait cette expression, comme j'étais jeune, elle me disait, vas-y, au pire, tu rentres. Vu que ça m'est un peu resté. Donc, j'avais cette tendance à dire oui. Je dis oui, puis je gère derrière. Et j'ai trop dit oui. J'ai trop dit oui. J'ai fait beaucoup d'erreurs dans ma vie pour ne pas avoir su dire non.
- Speaker #0
Et du coup, maintenant ? Tu dis plus, non ?
- Speaker #1
Je dis moins, oui.
- Speaker #0
Ok. Pour toi, réussir sa vie, ça veut dire quoi ?
- Speaker #1
Ça veut dire oui à tout ce qu'elle est.
- Speaker #0
Joliment dit. Est-ce que... Quel est ton regard sur les injonctions dans la vie en général avec les femmes et dans le monde du yoga ?
- Speaker #1
Moi, je me suis assez détachée, je pense, de ça. Parce que déjà, je n'ai jamais trop aimé être dans des carcans. Et moi, j'assume très bien, mais je l'assumais moins, donc je l'assume mieux maintenant, de pouvoir me taper un pot de tarama entier. avec l'apéro, d'avoir envie de fumer une clope le soir parce que je suis près du feu et que le moment m'invite à ça. Je n'aime pas l'idée de l'injonction en général si ce n'est pas quelque chose qui répond profondément à l'intuition de mon corps, de mon esprit. Moi, j'ai appris à aimer les imperfections de ma vie, comme j'ai appris à aimer les imperfections de mon corps, mais ça m'a pris beaucoup de temps, donc je respecte énormément les gens qui vivent avec ça. Je comprends que ce soit aussi très rassurant d'avoir un cadre où on fait tout parfait, le jus vert, le truc, on mange tout, on fait six heures de sport par semaine, tout ça. Je comprends ce que ça a d'apaisant, de rassurant pour le mental. Je crois juste que ce n'est pas un schéma qui est fait pour moi. Et ce n'est pas grave, je ne m'en fous de ne pas incarner. Tu vois, c'est vrai que sur les réseaux sociaux, je ne montre pas ma recette de jus vert avec mon grand écart derrière. Ce n'est pas trop mon truc. Moi, je montre plutôt mes craquages, mes plaques. Je me prends quatre tablettes. Ou un déjeuner avec mes copines. Et tu sais quoi ? Ça m'empêche pas, je crois, mais pendant longtemps, évidemment, j'ai questionné mon intégrité. Je crois que ça m'empêche pas d'être une bonne yogi. Je l'aime profondément la vie et je l'aime profondément les autres et faire du bien aux gens. Je crois que c'est plus ça mon injonction à moi.
- Speaker #0
Faire plaisir, faire du bien. Avec quoi est-ce que tu te fous la paix pour avancer plus légère ?
- Speaker #1
Justement avec le fait de... J'ai eu beaucoup de troubles alimentaires pendant longtemps. J'ai été boulimique et très anorexique. Et j'ai mis 15 ans à vraiment m'en sortir. Et je crois que je me fous la paix sur la bouffe.
- Speaker #0
C'est pas important. Bravo. Et si tu devais...
- Speaker #1
C'est pas la même balance, je ne me dis pas forcément bravo, mais je crois que j'ai un peu arrêté ce combat. En tout cas, l'intensité de ce combat.
- Speaker #0
Si tu pouvais garder une seule chose de ce que tu as appris, ton corps et ton rythme, ce serait quoi ?
- Speaker #1
La saisonnalité. S'adapter à la saisonnalité. Vivre avec le ciel, la lumière. Vivre avec l'extérieur, se remettre en harmonie avec mon extérieur.
- Speaker #0
Avec la nature. Si ton rythme naturel n'avait plus à s'adapter à celui des autres, est-ce que tu abandonnerais quelque chose en chemin ?
- Speaker #1
Si mon rythme naturel n'avait plus à s'adapter à celui des autres... C'est une bonne question. Oui, je crois que je dînerais tous les soirs à 19h.
- Speaker #0
Moi aussi, je ferais un truc comme ça.
- Speaker #1
Le test d'une état. J'ai horreur de ça et c'est le... Et qu'est-ce que tu retrouverais du coup en faisant ça ? Des nuits plus longues. Moi, j'adore me lever tôt le matin. Et surtout, moi, j'aime me mettre, j'aime lire, j'aime me mettre dans ma bulle avec du temps pour lire, du temps long.
- Speaker #0
Du temps long.
- Speaker #1
Le vrai luxe dans la vie, c'est le temps long.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. Le vrai luxe, c'est ça. Si tu devais me donner l'odeur de ton enfance ?
- Speaker #1
Le jasmin.
- Speaker #0
Une posture de yoga qui te ressemble ?
- Speaker #1
La posture sur la tête.
- Speaker #0
Kirstasana. Un objet qui te reconnecte à ton juste rythme ?
- Speaker #1
La bouillotte.
- Speaker #0
Et une chanson qui te fait ressentir plein d'émotions ?
- Speaker #1
La VO de Cinema Paradiso. Je ne sais plus comment, quel est le titre de la chanson. Tu vois, la chanson de... Je ne sais plus.
- Speaker #0
Un objet qui te reconnecte à ta féminité.
- Speaker #1
En fait, spontanément, j'ai failli te répondre.
- Speaker #0
Mon cheval.
- Speaker #1
C'est le... Le womanizer français, tu vois.
- Speaker #0
Mais oui, c'est pris.
- Speaker #1
Donc, j'ai failli me dire directement le womanizer, mais je ne sais plus comment il s'appelle, le ONA. Voilà. d'ailleurs c'est pas ça, il s'appelle Nué donc c'est le sextoy mon sextoy bouche bête Très bien,
- Speaker #0
on finit avec cette belle anecdote Merci beaucoup Elodie pour ton temps d'avoir pris le temps de partager ton juste rythme avec nous.
- Speaker #1
Merci d'avoir partagé ce moment avec nous dans le juste rythme J'espère que cet épisode vous a offert un souffle, un sourire ou une idée à glisser dans votre quotidien
- Speaker #0
pour avancer un peu plus à votre rythme. Si cet échange vous a plu, parlez-en autour de vous et abonnez-vous à votre plateforme préférée. Laissez un commentaire, c'est ce qui permet au podcast de rayonner. Pour découvrir d'autres épisodes ou me contacter, rendez-vous sur le juste rythme. Si une femme inspirante vous vient à l'esprit, écrivez-moi, elle pourrait être ma prochaine invitée. A très bientôt, et d'ici là, prenez soin de votre cœur, de votre corps, de votre tête.