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LE LAB' ONCORIF

Thrombose & Cancer : comment réussir la pluridisciplinarité ?

Thrombose & Cancer : comment réussir la pluridisciplinarité ?

10min |22/05/2025|

9

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10min |22/05/2025|

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Description

Le Lab’ ONCORIF – Saison 1 : Thrombose et cancer, parlons-en !


🔎 Comment mieux comprendre la thrombose chez les patients atteints de cancer ?

Le Lab’ ONCORIF est le podcast dédié aux professionnels de cancérologie en Île-de-France. Dans cette première saison, nous abordons un enjeu majeur : le lien entre thrombose et cancer. À travers des épisodes précis et documentés, des experts partagent leurs connaissances, leurs expériences et les meilleures pratiques pour améliorer la prise en charge des patients.


🎧 Médecins, infirmiers, pharmaciens et autres acteurs du parcours de soins : restez informés et affinez votre expertise grâce à des discussions riches et accessibles.


💻Testez le e-learning élaboré avec Onco-Nouvelle-Aquitaine


📌 Retrouvez-nous aussi sur notre compte LinkedIn pour prolonger la conversation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast du Lab'ONCORIF. Je suis Rym Khayat, chef de projet au sein d'Oncorif, le Dispositif Spécifique Régional du cancer en Ile-de-France, et j'ai le plaisir d'animer ce troisième épisode de la série « Thrombose et cancer, parlons-en ! » . La prise en charge de la thrombose associée au cancer nécessite la coopération de différents professionnels. Des médecins et pharmaciens hospitaliers, comme nous avons pu l'entendre dans les épisodes précédents, mais également des professionnels des structures en ville, médecins généralistes, pharmaciens d'officine et infirmières à domicile. Pour illustrer cette pluridisciplinarité, le Dr Lise Matton, oncologue à l'hôpital Avicenne, le Dr Isabelle Debrix, pharmacien à l'hôpital Tenon, Nadège Fleury, infirmière coordinatrice au sein du dispositif d'appui à la coordination DACTYS dans les Yvelines, et Dr Eric DourieZ, pharmacien d'officine dans le Val-de-Marne, sont avec nous au micro du Lab'ONCORIF pour cet épisode "thrombose et cancer, comment réussir la pluridisciplinarité ?". Docteur Matton, vous êtes oncologue. Pourquoi et comment travaillez-vous en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer ?

  • Speaker #1

    Il est indispensable que l'on travaille en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer, car c'est une situation fréquente, mais qui comporte des spécificités en termes de modalité et durée de traitement, mais aussi de risque évolutif. De plus, il existe des interactions médicamenteuses avec les traitements du cancer que l'on doit prendre en compte. Il peut y avoir également un risque hémorragique plus important, nécessitant une attention particulière dans certaines situations liées au cancer ou aux procédures diagnostiques et thérapeutiques. Pour cela, nous travaillons en collaboration avec les pharmaciens, les biologistes, mais aussi les médecins vasculaires, les pneumologues, les radiologues. Nous discutons des cas complexes lors de réunions dédiées, les RCP thrombose et cancer. Nous sollicitons les autres intervenants pour l'organisation de consultations et d'HDJ en médecine vasculaire, afin d'instaurer et de suivre le traitement anticoagulant en garantissant leur sécurité d'utilisation. Enfin, le travail en pluridisciplinarité permet la mise en place de protocoles de recherche clinique qui sont essentielles pour faire évoluer les pratiques.

  • Speaker #0

    Docteur Debrix, vous êtes pharmacien hospitalier. Comment intervenez-vous dans la prise en charge du patient ayant un cancer et une thrombose ?

  • Speaker #2

    Nous avons commencé à développer la pluridisciplinarité grâce aux consultations que l'on avait mises en place auprès des patients, en collaboration avec les médecins et les infirmières, pour les patients qui étaient traités, et qui le sont toujours, par anticancéreux oraux, notamment dans le cadre de la primo-prescription. Et au fur et à mesure du temps, nous avons affiné nos organisations, on les a structurées, notamment grâce à notre implication dans l'article 51. Parallèlement, nous avons développé dans notre même établissement des liens étroits et une collaboration intéressante avec le service d'hématologie, plus particulièrement les hémostasiens, ce qui nous a permis d'améliorer, nous, nos interventions pharmaceutiques auprès des médecins et des patients, traités dans un premier temps pour thrombose induite par l'héparine. Et puis au fur et à mesure du temps, nous avons augmenté notre champ d'action vis-à-vis d'autres situations cliniques nécessitant des anticoagulants. Ne pouvant pas créer d'autres consultations pharmaceutiques pour des raisons évidentes de personnel, on a profité de la consultation qui existe et on en profite aujourd'hui pour se focaliser auprès de ces patients-là sur les anticoagulants lorsqu'ils en prennent. Et on sait qu'ils en prennent grâce à la conciliation médicamenteuse qui est faite en amont. Ces patients peuvent prendre des anticoagulants pour des raisons de thrombose, et enfin de raison de thrombose bien évidemment, mais de raison de cancer, mais également pour d'autres pathologies. Et c'est pour nous l'occasion, lors de cette consultation dédiée aux anticancéreux oraux, de faire un point sur les anticoagulants quant à leur durée de traitement, revoir avec eux les interactions médicamenteuses, les alertes quant au risque de thrombose et d'hémorragie en cas de mauvais suivi de traitement, et puis surtout d'insister sur les durées, notamment dans le cadre des HBPM. Nous avons aussi collaboré à la création d'un outil d'aide à la décision pour la prise en charge de la maladie thrombo-embolique veineuse, que l'on appelle RECODOC-MTEV, malheureusement insuffisamment connu au jour d'aujourd'hui car pas interfacé avec notre logiciel de prescription. Et fort de toutes ces activités faites en amont, on serait ravis de participer désormais à une RCP thrombose et cancer. Je crois qu'il en existe une dans notre GH.

  • Speaker #0

    Docteur Douriez, vous êtes pharmacien en officine, comment pouvez-vous assurer le relais du suivi du patient en ville ?

  • Speaker #3

    Bonjour, merci de m'avoir donné la parole. Effectivement, en tant que pharmacien officinal, pour assurer ce relais, on va avoir en tant que pharmacien une action à plusieurs niveaux. On va d'abord mettre à disposition et dispenser les anticoagulants aux patients. Et cette dispensation va se faire en vérifiant si ces produits correspondent bien aux indications, en vérifiant la posologie, si celle-ci est conforme aux recommandations et aux données biologiques du patient, dont la fonction rénale et le poids. En parallèle, on va vérifier qu'il n'y a pas d'interaction médicamenteuse avec les traitements connus du patient. On va lui produire les conseils nécessaires pour le bon usage du produit, avec un focus sur l'observance, parce que ce sont des traitements qui vont durer un certain temps, qui vont être vraiment sur du long terme, et c'est important que le patient en soit conscient. On va s'assurer aussi de l'équipe qui l'accompagne pour les injections, savoir s'il a une infirmière, s'il a un médecin traitant. On va lui aussi lui apprendre la nécessité de gérer ses déchets parce que ceux-ci doivent suivre un schéma d'élimination particulier.

  • Speaker #0

    De la dispensation, qu'est-ce que vous pouvez proposer d'autre ?

  • Speaker #3

    Depuis quelques années, on a de nouveaux outils à proposer aux patients. Et si le patient est éligible, on pourra soit lui proposer un entretien anticoagulant oral ou un bilan partagé de médication qui vont nous permettre de l'accompagner dans son traitement. Et les informations que nous allons recueillir et les conclusions que nous allons émettre seront ensuite transmises au médecin traitant. et intégrer soit dans mon espace santé ou ajouter dans le dossier santé lien si celui-ci est utilisé pour la coordination du parcours de soins du patient.

  • Speaker #0

    Sur quels outils les professionnels peuvent-ils s'appuyer pour la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, c'est important d'avoir les bons outils pour pouvoir accompagner correctement le patient. Et moi, je conseille aux pharmaciens de s'orienter sur le site Oncorif avec l'onglet prise en charge spécifique. Il y a un chapitre thrombose et cancer. où on pourra télécharger des plaquettes d'informations pour les patients, des plaquettes d'informations pour les professionnels de santé, et eux-mêmes pourront faire un e-learning sur thrombose et cancer.

  • Speaker #0

    Madame Nadège Fleury, vous êtes infirmière au sein d'un DAC. Quand accompagnez-vous le patient atteint de thrombose et cancer ?

  • Speaker #4

    Nous accompagnons les patients à leur domicile, considérés comme complexes tout au long de leur parcours oncologique. Le risque de thrombose est important dans le cadre de nombreux cancers. C'est la deuxième cause de mortalité dans de nombreux cancers. Notre rôle est de sensibiliser le patient, son aidant, sur l'observance du traitement tout au long du parcours. Nous informons aussi les infirmières libérales des risques et de l'observance du traitement. Nous faisons le lien avec l'hôpital car le traitement anticoagulant doit durer environ 6 mois et n'est pas toujours bien compris par le patient. Il faut savoir que le risque thrombogène varie tout au long du traitement oncologique.

  • Speaker #0

    Un DAC peut intervenir à toutes les étapes du parcours de soins d'un patient ?

  • Speaker #4

    Oui, tout à fait. On peut intervenir tout au long du parcours du patient, en amont de la prise en charge, pendant la prise en charge et après la prise en charge de son cancer. Afin d'éviter la rupture de soins, nous restons en contact avec le patient très régulièrement.

  • Speaker #0

    Docteur Dourier, en tant que pharmacien d'officine, quels obstacles rencontrez-vous ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, pour un pharmacien d'officine, on a des obstacles à différents niveaux. on va déjà avoir le pouvoir. Le premier qui va être un obstacle social. Est-ce que les droits sociaux du patient sont ouverts ? Est-ce que le dossier patient est à jour ? Est-ce que l'ALD a été accordé ? Donc ça, ça peut être souvent un premier obstacle pour le patient. On va en avoir d'autres aussi qui vont être plus pharmaceutiques, qui sont la qualité des documents. Est-ce qu'on a des documents qui sont conformes à la législation ? Est-ce qu'on a toutes les informations nécessaires pour pouvoir faire cette dispensation ? Et il est important de rappeler qu'un temps administratif est du temps pharmaceutique perdu. Donc c'est du temps auprès du patient qui est perdu. Pour être plus efficace, le pharmacien a besoin que la formation lui soit transmise, et surtout en période de pénurie des traitements. Donc on a vraiment besoin d'avoir les ordonnances en amont, avoir un compte rendu de la conciliation médicamenteuse pour savoir pourquoi il y a eu des changements, être informé de la durée prévisionnelle des traitements, parce que nous ne savons pas si nous avons une thrombose sur un cancer ou si nous avons une thrombose simple. Et là, ça va être l'importance de la formation en e-learning qui est mise à disposition pour un hors-pens. en Corif et qui est intitulé « Trop beaux ces cancers » . L'autre obstacle, c'est qu'on n'est pas identifié par l'équipe de soins comme un interlocuteur du patient. Donc, il faut qu'on soit identifié. Il faut aussi sensibiliser le patient à la stabilité de son équipe de soins pour une meilleure qualité de sa prise en charge. Et en parallèle, aussi avoir les informations concernant l'évolution des recommandations. Donc, nombreux obstacles seront levés quand les différents intervenants autour du patient seront clairement identifiés. et en particulier les pharmaciens. Et on peut ajouter maintenant deux outils de coordination qui sont très utiles, qui sont les dispositifs à la coordination et les CPTS, surtout lorsque le patient n'a pas de médecin traitant, pour nous aider à accompagner les patients.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Dr Maton, Dr Debris, Mme Fleury et Dr Durier d'avoir répondu à nos questions. La mission d'Encore If, c'est de vous donner de l'information. Alors, on se retrouve très bientôt pour un prochain épisode de notre série « Thrombose et cancer, parlons-en » du podcast Le Laban Corif.

Description

Le Lab’ ONCORIF – Saison 1 : Thrombose et cancer, parlons-en !


🔎 Comment mieux comprendre la thrombose chez les patients atteints de cancer ?

Le Lab’ ONCORIF est le podcast dédié aux professionnels de cancérologie en Île-de-France. Dans cette première saison, nous abordons un enjeu majeur : le lien entre thrombose et cancer. À travers des épisodes précis et documentés, des experts partagent leurs connaissances, leurs expériences et les meilleures pratiques pour améliorer la prise en charge des patients.


🎧 Médecins, infirmiers, pharmaciens et autres acteurs du parcours de soins : restez informés et affinez votre expertise grâce à des discussions riches et accessibles.


💻Testez le e-learning élaboré avec Onco-Nouvelle-Aquitaine


📌 Retrouvez-nous aussi sur notre compte LinkedIn pour prolonger la conversation.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast du Lab'ONCORIF. Je suis Rym Khayat, chef de projet au sein d'Oncorif, le Dispositif Spécifique Régional du cancer en Ile-de-France, et j'ai le plaisir d'animer ce troisième épisode de la série « Thrombose et cancer, parlons-en ! » . La prise en charge de la thrombose associée au cancer nécessite la coopération de différents professionnels. Des médecins et pharmaciens hospitaliers, comme nous avons pu l'entendre dans les épisodes précédents, mais également des professionnels des structures en ville, médecins généralistes, pharmaciens d'officine et infirmières à domicile. Pour illustrer cette pluridisciplinarité, le Dr Lise Matton, oncologue à l'hôpital Avicenne, le Dr Isabelle Debrix, pharmacien à l'hôpital Tenon, Nadège Fleury, infirmière coordinatrice au sein du dispositif d'appui à la coordination DACTYS dans les Yvelines, et Dr Eric DourieZ, pharmacien d'officine dans le Val-de-Marne, sont avec nous au micro du Lab'ONCORIF pour cet épisode "thrombose et cancer, comment réussir la pluridisciplinarité ?". Docteur Matton, vous êtes oncologue. Pourquoi et comment travaillez-vous en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer ?

  • Speaker #1

    Il est indispensable que l'on travaille en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer, car c'est une situation fréquente, mais qui comporte des spécificités en termes de modalité et durée de traitement, mais aussi de risque évolutif. De plus, il existe des interactions médicamenteuses avec les traitements du cancer que l'on doit prendre en compte. Il peut y avoir également un risque hémorragique plus important, nécessitant une attention particulière dans certaines situations liées au cancer ou aux procédures diagnostiques et thérapeutiques. Pour cela, nous travaillons en collaboration avec les pharmaciens, les biologistes, mais aussi les médecins vasculaires, les pneumologues, les radiologues. Nous discutons des cas complexes lors de réunions dédiées, les RCP thrombose et cancer. Nous sollicitons les autres intervenants pour l'organisation de consultations et d'HDJ en médecine vasculaire, afin d'instaurer et de suivre le traitement anticoagulant en garantissant leur sécurité d'utilisation. Enfin, le travail en pluridisciplinarité permet la mise en place de protocoles de recherche clinique qui sont essentielles pour faire évoluer les pratiques.

  • Speaker #0

    Docteur Debrix, vous êtes pharmacien hospitalier. Comment intervenez-vous dans la prise en charge du patient ayant un cancer et une thrombose ?

  • Speaker #2

    Nous avons commencé à développer la pluridisciplinarité grâce aux consultations que l'on avait mises en place auprès des patients, en collaboration avec les médecins et les infirmières, pour les patients qui étaient traités, et qui le sont toujours, par anticancéreux oraux, notamment dans le cadre de la primo-prescription. Et au fur et à mesure du temps, nous avons affiné nos organisations, on les a structurées, notamment grâce à notre implication dans l'article 51. Parallèlement, nous avons développé dans notre même établissement des liens étroits et une collaboration intéressante avec le service d'hématologie, plus particulièrement les hémostasiens, ce qui nous a permis d'améliorer, nous, nos interventions pharmaceutiques auprès des médecins et des patients, traités dans un premier temps pour thrombose induite par l'héparine. Et puis au fur et à mesure du temps, nous avons augmenté notre champ d'action vis-à-vis d'autres situations cliniques nécessitant des anticoagulants. Ne pouvant pas créer d'autres consultations pharmaceutiques pour des raisons évidentes de personnel, on a profité de la consultation qui existe et on en profite aujourd'hui pour se focaliser auprès de ces patients-là sur les anticoagulants lorsqu'ils en prennent. Et on sait qu'ils en prennent grâce à la conciliation médicamenteuse qui est faite en amont. Ces patients peuvent prendre des anticoagulants pour des raisons de thrombose, et enfin de raison de thrombose bien évidemment, mais de raison de cancer, mais également pour d'autres pathologies. Et c'est pour nous l'occasion, lors de cette consultation dédiée aux anticancéreux oraux, de faire un point sur les anticoagulants quant à leur durée de traitement, revoir avec eux les interactions médicamenteuses, les alertes quant au risque de thrombose et d'hémorragie en cas de mauvais suivi de traitement, et puis surtout d'insister sur les durées, notamment dans le cadre des HBPM. Nous avons aussi collaboré à la création d'un outil d'aide à la décision pour la prise en charge de la maladie thrombo-embolique veineuse, que l'on appelle RECODOC-MTEV, malheureusement insuffisamment connu au jour d'aujourd'hui car pas interfacé avec notre logiciel de prescription. Et fort de toutes ces activités faites en amont, on serait ravis de participer désormais à une RCP thrombose et cancer. Je crois qu'il en existe une dans notre GH.

  • Speaker #0

    Docteur Douriez, vous êtes pharmacien en officine, comment pouvez-vous assurer le relais du suivi du patient en ville ?

  • Speaker #3

    Bonjour, merci de m'avoir donné la parole. Effectivement, en tant que pharmacien officinal, pour assurer ce relais, on va avoir en tant que pharmacien une action à plusieurs niveaux. On va d'abord mettre à disposition et dispenser les anticoagulants aux patients. Et cette dispensation va se faire en vérifiant si ces produits correspondent bien aux indications, en vérifiant la posologie, si celle-ci est conforme aux recommandations et aux données biologiques du patient, dont la fonction rénale et le poids. En parallèle, on va vérifier qu'il n'y a pas d'interaction médicamenteuse avec les traitements connus du patient. On va lui produire les conseils nécessaires pour le bon usage du produit, avec un focus sur l'observance, parce que ce sont des traitements qui vont durer un certain temps, qui vont être vraiment sur du long terme, et c'est important que le patient en soit conscient. On va s'assurer aussi de l'équipe qui l'accompagne pour les injections, savoir s'il a une infirmière, s'il a un médecin traitant. On va lui aussi lui apprendre la nécessité de gérer ses déchets parce que ceux-ci doivent suivre un schéma d'élimination particulier.

  • Speaker #0

    De la dispensation, qu'est-ce que vous pouvez proposer d'autre ?

  • Speaker #3

    Depuis quelques années, on a de nouveaux outils à proposer aux patients. Et si le patient est éligible, on pourra soit lui proposer un entretien anticoagulant oral ou un bilan partagé de médication qui vont nous permettre de l'accompagner dans son traitement. Et les informations que nous allons recueillir et les conclusions que nous allons émettre seront ensuite transmises au médecin traitant. et intégrer soit dans mon espace santé ou ajouter dans le dossier santé lien si celui-ci est utilisé pour la coordination du parcours de soins du patient.

  • Speaker #0

    Sur quels outils les professionnels peuvent-ils s'appuyer pour la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, c'est important d'avoir les bons outils pour pouvoir accompagner correctement le patient. Et moi, je conseille aux pharmaciens de s'orienter sur le site Oncorif avec l'onglet prise en charge spécifique. Il y a un chapitre thrombose et cancer. où on pourra télécharger des plaquettes d'informations pour les patients, des plaquettes d'informations pour les professionnels de santé, et eux-mêmes pourront faire un e-learning sur thrombose et cancer.

  • Speaker #0

    Madame Nadège Fleury, vous êtes infirmière au sein d'un DAC. Quand accompagnez-vous le patient atteint de thrombose et cancer ?

  • Speaker #4

    Nous accompagnons les patients à leur domicile, considérés comme complexes tout au long de leur parcours oncologique. Le risque de thrombose est important dans le cadre de nombreux cancers. C'est la deuxième cause de mortalité dans de nombreux cancers. Notre rôle est de sensibiliser le patient, son aidant, sur l'observance du traitement tout au long du parcours. Nous informons aussi les infirmières libérales des risques et de l'observance du traitement. Nous faisons le lien avec l'hôpital car le traitement anticoagulant doit durer environ 6 mois et n'est pas toujours bien compris par le patient. Il faut savoir que le risque thrombogène varie tout au long du traitement oncologique.

  • Speaker #0

    Un DAC peut intervenir à toutes les étapes du parcours de soins d'un patient ?

  • Speaker #4

    Oui, tout à fait. On peut intervenir tout au long du parcours du patient, en amont de la prise en charge, pendant la prise en charge et après la prise en charge de son cancer. Afin d'éviter la rupture de soins, nous restons en contact avec le patient très régulièrement.

  • Speaker #0

    Docteur Dourier, en tant que pharmacien d'officine, quels obstacles rencontrez-vous ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, pour un pharmacien d'officine, on a des obstacles à différents niveaux. on va déjà avoir le pouvoir. Le premier qui va être un obstacle social. Est-ce que les droits sociaux du patient sont ouverts ? Est-ce que le dossier patient est à jour ? Est-ce que l'ALD a été accordé ? Donc ça, ça peut être souvent un premier obstacle pour le patient. On va en avoir d'autres aussi qui vont être plus pharmaceutiques, qui sont la qualité des documents. Est-ce qu'on a des documents qui sont conformes à la législation ? Est-ce qu'on a toutes les informations nécessaires pour pouvoir faire cette dispensation ? Et il est important de rappeler qu'un temps administratif est du temps pharmaceutique perdu. Donc c'est du temps auprès du patient qui est perdu. Pour être plus efficace, le pharmacien a besoin que la formation lui soit transmise, et surtout en période de pénurie des traitements. Donc on a vraiment besoin d'avoir les ordonnances en amont, avoir un compte rendu de la conciliation médicamenteuse pour savoir pourquoi il y a eu des changements, être informé de la durée prévisionnelle des traitements, parce que nous ne savons pas si nous avons une thrombose sur un cancer ou si nous avons une thrombose simple. Et là, ça va être l'importance de la formation en e-learning qui est mise à disposition pour un hors-pens. en Corif et qui est intitulé « Trop beaux ces cancers » . L'autre obstacle, c'est qu'on n'est pas identifié par l'équipe de soins comme un interlocuteur du patient. Donc, il faut qu'on soit identifié. Il faut aussi sensibiliser le patient à la stabilité de son équipe de soins pour une meilleure qualité de sa prise en charge. Et en parallèle, aussi avoir les informations concernant l'évolution des recommandations. Donc, nombreux obstacles seront levés quand les différents intervenants autour du patient seront clairement identifiés. et en particulier les pharmaciens. Et on peut ajouter maintenant deux outils de coordination qui sont très utiles, qui sont les dispositifs à la coordination et les CPTS, surtout lorsque le patient n'a pas de médecin traitant, pour nous aider à accompagner les patients.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Dr Maton, Dr Debris, Mme Fleury et Dr Durier d'avoir répondu à nos questions. La mission d'Encore If, c'est de vous donner de l'information. Alors, on se retrouve très bientôt pour un prochain épisode de notre série « Thrombose et cancer, parlons-en » du podcast Le Laban Corif.

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🔎 Comment mieux comprendre la thrombose chez les patients atteints de cancer ?

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🎧 Médecins, infirmiers, pharmaciens et autres acteurs du parcours de soins : restez informés et affinez votre expertise grâce à des discussions riches et accessibles.


💻Testez le e-learning élaboré avec Onco-Nouvelle-Aquitaine


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  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast du Lab'ONCORIF. Je suis Rym Khayat, chef de projet au sein d'Oncorif, le Dispositif Spécifique Régional du cancer en Ile-de-France, et j'ai le plaisir d'animer ce troisième épisode de la série « Thrombose et cancer, parlons-en ! » . La prise en charge de la thrombose associée au cancer nécessite la coopération de différents professionnels. Des médecins et pharmaciens hospitaliers, comme nous avons pu l'entendre dans les épisodes précédents, mais également des professionnels des structures en ville, médecins généralistes, pharmaciens d'officine et infirmières à domicile. Pour illustrer cette pluridisciplinarité, le Dr Lise Matton, oncologue à l'hôpital Avicenne, le Dr Isabelle Debrix, pharmacien à l'hôpital Tenon, Nadège Fleury, infirmière coordinatrice au sein du dispositif d'appui à la coordination DACTYS dans les Yvelines, et Dr Eric DourieZ, pharmacien d'officine dans le Val-de-Marne, sont avec nous au micro du Lab'ONCORIF pour cet épisode "thrombose et cancer, comment réussir la pluridisciplinarité ?". Docteur Matton, vous êtes oncologue. Pourquoi et comment travaillez-vous en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer ?

  • Speaker #1

    Il est indispensable que l'on travaille en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer, car c'est une situation fréquente, mais qui comporte des spécificités en termes de modalité et durée de traitement, mais aussi de risque évolutif. De plus, il existe des interactions médicamenteuses avec les traitements du cancer que l'on doit prendre en compte. Il peut y avoir également un risque hémorragique plus important, nécessitant une attention particulière dans certaines situations liées au cancer ou aux procédures diagnostiques et thérapeutiques. Pour cela, nous travaillons en collaboration avec les pharmaciens, les biologistes, mais aussi les médecins vasculaires, les pneumologues, les radiologues. Nous discutons des cas complexes lors de réunions dédiées, les RCP thrombose et cancer. Nous sollicitons les autres intervenants pour l'organisation de consultations et d'HDJ en médecine vasculaire, afin d'instaurer et de suivre le traitement anticoagulant en garantissant leur sécurité d'utilisation. Enfin, le travail en pluridisciplinarité permet la mise en place de protocoles de recherche clinique qui sont essentielles pour faire évoluer les pratiques.

  • Speaker #0

    Docteur Debrix, vous êtes pharmacien hospitalier. Comment intervenez-vous dans la prise en charge du patient ayant un cancer et une thrombose ?

  • Speaker #2

    Nous avons commencé à développer la pluridisciplinarité grâce aux consultations que l'on avait mises en place auprès des patients, en collaboration avec les médecins et les infirmières, pour les patients qui étaient traités, et qui le sont toujours, par anticancéreux oraux, notamment dans le cadre de la primo-prescription. Et au fur et à mesure du temps, nous avons affiné nos organisations, on les a structurées, notamment grâce à notre implication dans l'article 51. Parallèlement, nous avons développé dans notre même établissement des liens étroits et une collaboration intéressante avec le service d'hématologie, plus particulièrement les hémostasiens, ce qui nous a permis d'améliorer, nous, nos interventions pharmaceutiques auprès des médecins et des patients, traités dans un premier temps pour thrombose induite par l'héparine. Et puis au fur et à mesure du temps, nous avons augmenté notre champ d'action vis-à-vis d'autres situations cliniques nécessitant des anticoagulants. Ne pouvant pas créer d'autres consultations pharmaceutiques pour des raisons évidentes de personnel, on a profité de la consultation qui existe et on en profite aujourd'hui pour se focaliser auprès de ces patients-là sur les anticoagulants lorsqu'ils en prennent. Et on sait qu'ils en prennent grâce à la conciliation médicamenteuse qui est faite en amont. Ces patients peuvent prendre des anticoagulants pour des raisons de thrombose, et enfin de raison de thrombose bien évidemment, mais de raison de cancer, mais également pour d'autres pathologies. Et c'est pour nous l'occasion, lors de cette consultation dédiée aux anticancéreux oraux, de faire un point sur les anticoagulants quant à leur durée de traitement, revoir avec eux les interactions médicamenteuses, les alertes quant au risque de thrombose et d'hémorragie en cas de mauvais suivi de traitement, et puis surtout d'insister sur les durées, notamment dans le cadre des HBPM. Nous avons aussi collaboré à la création d'un outil d'aide à la décision pour la prise en charge de la maladie thrombo-embolique veineuse, que l'on appelle RECODOC-MTEV, malheureusement insuffisamment connu au jour d'aujourd'hui car pas interfacé avec notre logiciel de prescription. Et fort de toutes ces activités faites en amont, on serait ravis de participer désormais à une RCP thrombose et cancer. Je crois qu'il en existe une dans notre GH.

  • Speaker #0

    Docteur Douriez, vous êtes pharmacien en officine, comment pouvez-vous assurer le relais du suivi du patient en ville ?

  • Speaker #3

    Bonjour, merci de m'avoir donné la parole. Effectivement, en tant que pharmacien officinal, pour assurer ce relais, on va avoir en tant que pharmacien une action à plusieurs niveaux. On va d'abord mettre à disposition et dispenser les anticoagulants aux patients. Et cette dispensation va se faire en vérifiant si ces produits correspondent bien aux indications, en vérifiant la posologie, si celle-ci est conforme aux recommandations et aux données biologiques du patient, dont la fonction rénale et le poids. En parallèle, on va vérifier qu'il n'y a pas d'interaction médicamenteuse avec les traitements connus du patient. On va lui produire les conseils nécessaires pour le bon usage du produit, avec un focus sur l'observance, parce que ce sont des traitements qui vont durer un certain temps, qui vont être vraiment sur du long terme, et c'est important que le patient en soit conscient. On va s'assurer aussi de l'équipe qui l'accompagne pour les injections, savoir s'il a une infirmière, s'il a un médecin traitant. On va lui aussi lui apprendre la nécessité de gérer ses déchets parce que ceux-ci doivent suivre un schéma d'élimination particulier.

  • Speaker #0

    De la dispensation, qu'est-ce que vous pouvez proposer d'autre ?

  • Speaker #3

    Depuis quelques années, on a de nouveaux outils à proposer aux patients. Et si le patient est éligible, on pourra soit lui proposer un entretien anticoagulant oral ou un bilan partagé de médication qui vont nous permettre de l'accompagner dans son traitement. Et les informations que nous allons recueillir et les conclusions que nous allons émettre seront ensuite transmises au médecin traitant. et intégrer soit dans mon espace santé ou ajouter dans le dossier santé lien si celui-ci est utilisé pour la coordination du parcours de soins du patient.

  • Speaker #0

    Sur quels outils les professionnels peuvent-ils s'appuyer pour la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, c'est important d'avoir les bons outils pour pouvoir accompagner correctement le patient. Et moi, je conseille aux pharmaciens de s'orienter sur le site Oncorif avec l'onglet prise en charge spécifique. Il y a un chapitre thrombose et cancer. où on pourra télécharger des plaquettes d'informations pour les patients, des plaquettes d'informations pour les professionnels de santé, et eux-mêmes pourront faire un e-learning sur thrombose et cancer.

  • Speaker #0

    Madame Nadège Fleury, vous êtes infirmière au sein d'un DAC. Quand accompagnez-vous le patient atteint de thrombose et cancer ?

  • Speaker #4

    Nous accompagnons les patients à leur domicile, considérés comme complexes tout au long de leur parcours oncologique. Le risque de thrombose est important dans le cadre de nombreux cancers. C'est la deuxième cause de mortalité dans de nombreux cancers. Notre rôle est de sensibiliser le patient, son aidant, sur l'observance du traitement tout au long du parcours. Nous informons aussi les infirmières libérales des risques et de l'observance du traitement. Nous faisons le lien avec l'hôpital car le traitement anticoagulant doit durer environ 6 mois et n'est pas toujours bien compris par le patient. Il faut savoir que le risque thrombogène varie tout au long du traitement oncologique.

  • Speaker #0

    Un DAC peut intervenir à toutes les étapes du parcours de soins d'un patient ?

  • Speaker #4

    Oui, tout à fait. On peut intervenir tout au long du parcours du patient, en amont de la prise en charge, pendant la prise en charge et après la prise en charge de son cancer. Afin d'éviter la rupture de soins, nous restons en contact avec le patient très régulièrement.

  • Speaker #0

    Docteur Dourier, en tant que pharmacien d'officine, quels obstacles rencontrez-vous ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, pour un pharmacien d'officine, on a des obstacles à différents niveaux. on va déjà avoir le pouvoir. Le premier qui va être un obstacle social. Est-ce que les droits sociaux du patient sont ouverts ? Est-ce que le dossier patient est à jour ? Est-ce que l'ALD a été accordé ? Donc ça, ça peut être souvent un premier obstacle pour le patient. On va en avoir d'autres aussi qui vont être plus pharmaceutiques, qui sont la qualité des documents. Est-ce qu'on a des documents qui sont conformes à la législation ? Est-ce qu'on a toutes les informations nécessaires pour pouvoir faire cette dispensation ? Et il est important de rappeler qu'un temps administratif est du temps pharmaceutique perdu. Donc c'est du temps auprès du patient qui est perdu. Pour être plus efficace, le pharmacien a besoin que la formation lui soit transmise, et surtout en période de pénurie des traitements. Donc on a vraiment besoin d'avoir les ordonnances en amont, avoir un compte rendu de la conciliation médicamenteuse pour savoir pourquoi il y a eu des changements, être informé de la durée prévisionnelle des traitements, parce que nous ne savons pas si nous avons une thrombose sur un cancer ou si nous avons une thrombose simple. Et là, ça va être l'importance de la formation en e-learning qui est mise à disposition pour un hors-pens. en Corif et qui est intitulé « Trop beaux ces cancers » . L'autre obstacle, c'est qu'on n'est pas identifié par l'équipe de soins comme un interlocuteur du patient. Donc, il faut qu'on soit identifié. Il faut aussi sensibiliser le patient à la stabilité de son équipe de soins pour une meilleure qualité de sa prise en charge. Et en parallèle, aussi avoir les informations concernant l'évolution des recommandations. Donc, nombreux obstacles seront levés quand les différents intervenants autour du patient seront clairement identifiés. et en particulier les pharmaciens. Et on peut ajouter maintenant deux outils de coordination qui sont très utiles, qui sont les dispositifs à la coordination et les CPTS, surtout lorsque le patient n'a pas de médecin traitant, pour nous aider à accompagner les patients.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Dr Maton, Dr Debris, Mme Fleury et Dr Durier d'avoir répondu à nos questions. La mission d'Encore If, c'est de vous donner de l'information. Alors, on se retrouve très bientôt pour un prochain épisode de notre série « Thrombose et cancer, parlons-en » du podcast Le Laban Corif.

Description

Le Lab’ ONCORIF – Saison 1 : Thrombose et cancer, parlons-en !


🔎 Comment mieux comprendre la thrombose chez les patients atteints de cancer ?

Le Lab’ ONCORIF est le podcast dédié aux professionnels de cancérologie en Île-de-France. Dans cette première saison, nous abordons un enjeu majeur : le lien entre thrombose et cancer. À travers des épisodes précis et documentés, des experts partagent leurs connaissances, leurs expériences et les meilleures pratiques pour améliorer la prise en charge des patients.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast du Lab'ONCORIF. Je suis Rym Khayat, chef de projet au sein d'Oncorif, le Dispositif Spécifique Régional du cancer en Ile-de-France, et j'ai le plaisir d'animer ce troisième épisode de la série « Thrombose et cancer, parlons-en ! » . La prise en charge de la thrombose associée au cancer nécessite la coopération de différents professionnels. Des médecins et pharmaciens hospitaliers, comme nous avons pu l'entendre dans les épisodes précédents, mais également des professionnels des structures en ville, médecins généralistes, pharmaciens d'officine et infirmières à domicile. Pour illustrer cette pluridisciplinarité, le Dr Lise Matton, oncologue à l'hôpital Avicenne, le Dr Isabelle Debrix, pharmacien à l'hôpital Tenon, Nadège Fleury, infirmière coordinatrice au sein du dispositif d'appui à la coordination DACTYS dans les Yvelines, et Dr Eric DourieZ, pharmacien d'officine dans le Val-de-Marne, sont avec nous au micro du Lab'ONCORIF pour cet épisode "thrombose et cancer, comment réussir la pluridisciplinarité ?". Docteur Matton, vous êtes oncologue. Pourquoi et comment travaillez-vous en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer ?

  • Speaker #1

    Il est indispensable que l'on travaille en pluridisciplinarité pour prendre en charge les patients atteints de thrombose et de cancer, car c'est une situation fréquente, mais qui comporte des spécificités en termes de modalité et durée de traitement, mais aussi de risque évolutif. De plus, il existe des interactions médicamenteuses avec les traitements du cancer que l'on doit prendre en compte. Il peut y avoir également un risque hémorragique plus important, nécessitant une attention particulière dans certaines situations liées au cancer ou aux procédures diagnostiques et thérapeutiques. Pour cela, nous travaillons en collaboration avec les pharmaciens, les biologistes, mais aussi les médecins vasculaires, les pneumologues, les radiologues. Nous discutons des cas complexes lors de réunions dédiées, les RCP thrombose et cancer. Nous sollicitons les autres intervenants pour l'organisation de consultations et d'HDJ en médecine vasculaire, afin d'instaurer et de suivre le traitement anticoagulant en garantissant leur sécurité d'utilisation. Enfin, le travail en pluridisciplinarité permet la mise en place de protocoles de recherche clinique qui sont essentielles pour faire évoluer les pratiques.

  • Speaker #0

    Docteur Debrix, vous êtes pharmacien hospitalier. Comment intervenez-vous dans la prise en charge du patient ayant un cancer et une thrombose ?

  • Speaker #2

    Nous avons commencé à développer la pluridisciplinarité grâce aux consultations que l'on avait mises en place auprès des patients, en collaboration avec les médecins et les infirmières, pour les patients qui étaient traités, et qui le sont toujours, par anticancéreux oraux, notamment dans le cadre de la primo-prescription. Et au fur et à mesure du temps, nous avons affiné nos organisations, on les a structurées, notamment grâce à notre implication dans l'article 51. Parallèlement, nous avons développé dans notre même établissement des liens étroits et une collaboration intéressante avec le service d'hématologie, plus particulièrement les hémostasiens, ce qui nous a permis d'améliorer, nous, nos interventions pharmaceutiques auprès des médecins et des patients, traités dans un premier temps pour thrombose induite par l'héparine. Et puis au fur et à mesure du temps, nous avons augmenté notre champ d'action vis-à-vis d'autres situations cliniques nécessitant des anticoagulants. Ne pouvant pas créer d'autres consultations pharmaceutiques pour des raisons évidentes de personnel, on a profité de la consultation qui existe et on en profite aujourd'hui pour se focaliser auprès de ces patients-là sur les anticoagulants lorsqu'ils en prennent. Et on sait qu'ils en prennent grâce à la conciliation médicamenteuse qui est faite en amont. Ces patients peuvent prendre des anticoagulants pour des raisons de thrombose, et enfin de raison de thrombose bien évidemment, mais de raison de cancer, mais également pour d'autres pathologies. Et c'est pour nous l'occasion, lors de cette consultation dédiée aux anticancéreux oraux, de faire un point sur les anticoagulants quant à leur durée de traitement, revoir avec eux les interactions médicamenteuses, les alertes quant au risque de thrombose et d'hémorragie en cas de mauvais suivi de traitement, et puis surtout d'insister sur les durées, notamment dans le cadre des HBPM. Nous avons aussi collaboré à la création d'un outil d'aide à la décision pour la prise en charge de la maladie thrombo-embolique veineuse, que l'on appelle RECODOC-MTEV, malheureusement insuffisamment connu au jour d'aujourd'hui car pas interfacé avec notre logiciel de prescription. Et fort de toutes ces activités faites en amont, on serait ravis de participer désormais à une RCP thrombose et cancer. Je crois qu'il en existe une dans notre GH.

  • Speaker #0

    Docteur Douriez, vous êtes pharmacien en officine, comment pouvez-vous assurer le relais du suivi du patient en ville ?

  • Speaker #3

    Bonjour, merci de m'avoir donné la parole. Effectivement, en tant que pharmacien officinal, pour assurer ce relais, on va avoir en tant que pharmacien une action à plusieurs niveaux. On va d'abord mettre à disposition et dispenser les anticoagulants aux patients. Et cette dispensation va se faire en vérifiant si ces produits correspondent bien aux indications, en vérifiant la posologie, si celle-ci est conforme aux recommandations et aux données biologiques du patient, dont la fonction rénale et le poids. En parallèle, on va vérifier qu'il n'y a pas d'interaction médicamenteuse avec les traitements connus du patient. On va lui produire les conseils nécessaires pour le bon usage du produit, avec un focus sur l'observance, parce que ce sont des traitements qui vont durer un certain temps, qui vont être vraiment sur du long terme, et c'est important que le patient en soit conscient. On va s'assurer aussi de l'équipe qui l'accompagne pour les injections, savoir s'il a une infirmière, s'il a un médecin traitant. On va lui aussi lui apprendre la nécessité de gérer ses déchets parce que ceux-ci doivent suivre un schéma d'élimination particulier.

  • Speaker #0

    De la dispensation, qu'est-ce que vous pouvez proposer d'autre ?

  • Speaker #3

    Depuis quelques années, on a de nouveaux outils à proposer aux patients. Et si le patient est éligible, on pourra soit lui proposer un entretien anticoagulant oral ou un bilan partagé de médication qui vont nous permettre de l'accompagner dans son traitement. Et les informations que nous allons recueillir et les conclusions que nous allons émettre seront ensuite transmises au médecin traitant. et intégrer soit dans mon espace santé ou ajouter dans le dossier santé lien si celui-ci est utilisé pour la coordination du parcours de soins du patient.

  • Speaker #0

    Sur quels outils les professionnels peuvent-ils s'appuyer pour la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, c'est important d'avoir les bons outils pour pouvoir accompagner correctement le patient. Et moi, je conseille aux pharmaciens de s'orienter sur le site Oncorif avec l'onglet prise en charge spécifique. Il y a un chapitre thrombose et cancer. où on pourra télécharger des plaquettes d'informations pour les patients, des plaquettes d'informations pour les professionnels de santé, et eux-mêmes pourront faire un e-learning sur thrombose et cancer.

  • Speaker #0

    Madame Nadège Fleury, vous êtes infirmière au sein d'un DAC. Quand accompagnez-vous le patient atteint de thrombose et cancer ?

  • Speaker #4

    Nous accompagnons les patients à leur domicile, considérés comme complexes tout au long de leur parcours oncologique. Le risque de thrombose est important dans le cadre de nombreux cancers. C'est la deuxième cause de mortalité dans de nombreux cancers. Notre rôle est de sensibiliser le patient, son aidant, sur l'observance du traitement tout au long du parcours. Nous informons aussi les infirmières libérales des risques et de l'observance du traitement. Nous faisons le lien avec l'hôpital car le traitement anticoagulant doit durer environ 6 mois et n'est pas toujours bien compris par le patient. Il faut savoir que le risque thrombogène varie tout au long du traitement oncologique.

  • Speaker #0

    Un DAC peut intervenir à toutes les étapes du parcours de soins d'un patient ?

  • Speaker #4

    Oui, tout à fait. On peut intervenir tout au long du parcours du patient, en amont de la prise en charge, pendant la prise en charge et après la prise en charge de son cancer. Afin d'éviter la rupture de soins, nous restons en contact avec le patient très régulièrement.

  • Speaker #0

    Docteur Dourier, en tant que pharmacien d'officine, quels obstacles rencontrez-vous ?

  • Speaker #3

    Oui, effectivement, pour un pharmacien d'officine, on a des obstacles à différents niveaux. on va déjà avoir le pouvoir. Le premier qui va être un obstacle social. Est-ce que les droits sociaux du patient sont ouverts ? Est-ce que le dossier patient est à jour ? Est-ce que l'ALD a été accordé ? Donc ça, ça peut être souvent un premier obstacle pour le patient. On va en avoir d'autres aussi qui vont être plus pharmaceutiques, qui sont la qualité des documents. Est-ce qu'on a des documents qui sont conformes à la législation ? Est-ce qu'on a toutes les informations nécessaires pour pouvoir faire cette dispensation ? Et il est important de rappeler qu'un temps administratif est du temps pharmaceutique perdu. Donc c'est du temps auprès du patient qui est perdu. Pour être plus efficace, le pharmacien a besoin que la formation lui soit transmise, et surtout en période de pénurie des traitements. Donc on a vraiment besoin d'avoir les ordonnances en amont, avoir un compte rendu de la conciliation médicamenteuse pour savoir pourquoi il y a eu des changements, être informé de la durée prévisionnelle des traitements, parce que nous ne savons pas si nous avons une thrombose sur un cancer ou si nous avons une thrombose simple. Et là, ça va être l'importance de la formation en e-learning qui est mise à disposition pour un hors-pens. en Corif et qui est intitulé « Trop beaux ces cancers » . L'autre obstacle, c'est qu'on n'est pas identifié par l'équipe de soins comme un interlocuteur du patient. Donc, il faut qu'on soit identifié. Il faut aussi sensibiliser le patient à la stabilité de son équipe de soins pour une meilleure qualité de sa prise en charge. Et en parallèle, aussi avoir les informations concernant l'évolution des recommandations. Donc, nombreux obstacles seront levés quand les différents intervenants autour du patient seront clairement identifiés. et en particulier les pharmaciens. Et on peut ajouter maintenant deux outils de coordination qui sont très utiles, qui sont les dispositifs à la coordination et les CPTS, surtout lorsque le patient n'a pas de médecin traitant, pour nous aider à accompagner les patients.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Dr Maton, Dr Debris, Mme Fleury et Dr Durier d'avoir répondu à nos questions. La mission d'Encore If, c'est de vous donner de l'information. Alors, on se retrouve très bientôt pour un prochain épisode de notre série « Thrombose et cancer, parlons-en » du podcast Le Laban Corif.

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