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Le Lab’Oratoire by Daouila Salmi

#02 - S2 Libérez votre voix, guérissez vos blessures : l'art oratoire comme chemin d'éveil

#02 - S2 Libérez votre voix, guérissez vos blessures : l'art oratoire comme chemin d'éveil

41min |04/10/2024
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Le Lab’Oratoire by Daouila Salmi

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41min |04/10/2024
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Description


Avez-vous déjà ressenti ce nœud dans la gorge, cette peur paralysante de prendre la parole en public ?

Derrière cette appréhension se cachent souvent des blessures profondes, des expériences passées qui ont laissé des traces sur notre estime de soi et notre capacité à nous exprimer.

Dans cet épisode, Daouila Salmi vous invite à un voyage intérieur à la découverte de ces blessures.

En comprenant les mécanismes qui les alimentent, vous pourrez enfin les transcender et vous libérer de leurs chaînes.

L'art oratoire devient alors un véritable outil d'éveil, de transformation puissant, un catalyseur de guérison.


Pourquoi nos blessures influencent-elles notre communication ?


Daouila Salmi vous expliquera comment nos expériences passées, nos jugements intérieurs et nos peurs peuvent saboter notre capacité à nous affirmer et à connecter avec les autres.

En comprenant ces dynamiques, vous pourrez identifier les schémas répétitifs qui vous limitent et mettre en place des stratégies pour les dépasser.


En pratiquant l'art oratoire, nous apprenons à nous connaître plus profondément, à accepter nos imperfections et à célébrer notre unicité.


Prêt à vous lancer dans cette aventure intérieure ?


Écoutez dès maintenant ce nouvel épisode et rejoignez la communauté des orateurs inspirés !


N'oubliez pas de vous inscrire à notre prochain séminaire à Alger le 10 et le 11 Novembre 2024 ! 🇩🇿 pour approfondir vos connaissances et mettre en pratique ces nouveaux outils.


Le but : déployer votre message pour porter une cause qui vous anime grâce à des techniques oratoires utilisées par les plus grands orateurs de ce monde 💎


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Si vous souhaitez aller plus loin et débloquer vos freins internes pour construire une vie alignée avec votre potentiel, je vous invite à consulter nos programmes Initiatiques (en presentiel ou en ligne) de déploiement de votre leadership ici 👇


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https://daouilasalmi.com/contact/#calendly




Fraternellement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab Oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, très heureuse de vous retrouver pour ce merveilleux volet autour de l'Arc Oratoire. Bonjour Dawila, comment te sens-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ah, je me sens... toujours aussi bien lorsque je suis en podcast pour partager un moment riche avec les auditoires et avec toi. Et toi, comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    Toujours aussi motivée pour en savoir plus sur l'art oratoire. Pour ce deuxième épisode, nous allons explorer un aspect fascinant de l'art oratoire, son pouvoir d'éveil. La parole, cet outil que nous utilisons quotidiennement, peut être un véritable catalyseur de transformation intérieure. En explorant les liens entre l'art oratoire et la quête de soi, nous découvrirons comment notre voix peut devenir un instrument de libération et de croissance personnelle. Vous êtes-vous déjà demandé comment un simple mot pouvait déclencher une révolution intérieure ? Comment le fait de s'exprimer avec authenticité pouvait nous aider à mieux nous connaître ? Préparez-vous un voyage extraordinaire au cœur de votre être, guidé par la voix. envoûtante de Dawila.

  • Speaker #1

    Waouh ! Des introductions toujours extraordinaires. Tu nous as mis dans un bain incroyable. Écoutez, pour rester dans cette direction que tu nous offres, je vais inviter l'auditoire à fermer les yeux un instant et imaginer qu'une voix à l'intérieur d'eux-mêmes est en train de chantonner comme une mélodie qui résonne fortement. Cette mélodie, cette tonalité musicale, ce son est votre vérité intérieure, votre essence, votre fitra. En apprenant à maîtriser, à apprivoiser l'art oratoire, nous apprenons aussi à nous connecter à cette mélodie intérieure, à cette musicalité, cette tonalité vibratoire originelle et à la partager. à l'humanité, tout simplement. Et dans cet épisode, c'est ce que nous allons explorer ensemble et voir comment la parole peut devenir un pont entre notre monde intérieur et le monde extérieur. C'est d'ailleurs ce que ça m'a fait comme sensation la première fois que j'ai compris le véritable sens de l'art oratoire. J'ai vraiment compris que Dieu nous avait créés d'une manière extrêmement sacrée. qui avait une dimension artistique dans la manière dont il nous avait créé. Parce qu'on porte à l'intérieur de nous une force phonique, une voix qui est concentrée au niveau du ventre. Et le ventre est connecté aussi à notre colonne vertébrale. Et donc, cette puissance intérieure, parce que ce sont nos muscles, d'ailleurs quand on veut travailler le dos, ne dit-on pas qu'il faut gainer ? Pourquoi ? Parce que ça va donner du coffre et de la résonance à notre voix. Parce que la voix, V-O-I-X, est au service de la voix, de notre voix, V-O-I-E. Mais encore faut-il débroussailler et mettre de la lumière à ce chemin qui nous mène vers cette voix-là. Et c'est pour ça que l'art oratoire va nous inviter à nous éveiller profondément à nous-mêmes, au monde, pour délivrer un message de la manière, de la meilleure des manières.

  • Speaker #0

    Tu me fais une parfaite transition. Pour ma première question, Daouila, tu nous parles de débroussailler cette voie, ce chemin. Comment utiliser l'art oratoire comme outil d'éveil pour comprendre nos fonctionnements internes, notre histoire et même se libérer de nos tabous ?

  • Speaker #1

    Il y en a. Il y en a énormément. Il y a énormément pour chaque individu qui chemine sur cette terre-là. Parce que je porte la croyance, et ce n'est pas que moi qui le dis, mais je vais reprendre une... magnifique citation qui dit que nous sommes des êtres spirituels qui vivons une expérience humaine. Et dans cette expérience humaine, parfois, on ne laisse pas suffisamment de place à cet être spirituel. Être spirituel, expérience humaine. Être spirituel, ça demande d'être, d'exister. Et expérience, ça demande de faire, de tester, d'actionner, de bouger, de manifester, de créer, de dessiner. Il y a un mouvement. Mais ce mouvement-là demande aussi une certaine immobilité dans le sens vertical. Il y a un besoin d'ancrage, un besoin d'enracinement quelque part. Ça part de soi. Ça part de soi, donc quand on veut s'éveiller, eh bien, c'est aussi accepter de mettre la lumière dans nos parts d'ombre. De mettre la lumière là où on nous a dit Chut, scout, tais-toi, t'as pas à savoir. C'est pas tes histoires. C'était le passé. C'est plus de ton époque. C'est pas important. Oui, mais cette ancienne époque influence mes choix, mes décisions, influence mes fréquentations. influence absolument tout le monde. Et donc quand on veut servir un message avec authenticité, il est fondamental, absolument essentiel, de se dépouiller. Et quand on se dépouille, on va aller incarner un mot qui s'appelle islam C'est-à-dire je vais m'élever Car l'islam est un art de vivre plus qu'une religion. Islam c'est je vais m'élever, je vais m'éveiller pour être en paix Et pour être en paix, je vais devoir réunir. réconcilier des parts tiraillées, des parts en conflit qui sont en moi. Et cela passe par les émotions. Et je ne peux pas être en gestion de mes émotions, apprivoiser mon trac, apprivoiser mon stress, quand je prends la parole, quand je dois porter un projet, quand je dois fédérer une émotion. La prise de parole, elle existe dans tous les espaces politiques, économiques, dans tous les espaces parentaux, éducationnels, maritaux, absolument partout. Donc si je ne suis pas en capacité de faire le tri, d'harmoniser mon intérieur, je vais avoir une communication et une parole trouble. Je vais troubler mon environnement et donc vivre un tremblement et un enfermement parce que je n'ose pas aller libérer ce qui est complètement enfermé. D'ailleurs, dans le mot enfermement, il y a le mot enfer. Et donc, ce processus d'éveil qui nous est invité à apprendre, à actionner à travers l'art oratoire, va venir nous inviter à créer un personnage qui va s'autoriser à aller explorer des zones où notre petite personne, la petite personne humaine que nous sommes, n'aurait jamais osé aller explorer. Et donc l'art oratoire nous invite à créer un personnage solide. Par exemple, en entreprise, quand tu es amené à évoluer professionnellement parlant et que par exemple tu vas prendre des postes de manager, et que tu n'as jamais été manager, donc tu ne sais pas comment fédérer une équipe, tu ne sais pas comment faire exécuter une vision, parce qu'un manager est un directeur, un chef d'entreprise, un dirigeant. Son objectif premier, c'est d'orienter des ressources humaines vers un objectif qu'il a construit, une vision. Mais si toi, tu n'incarnes pas ce message, il n'y a personne qui te suivra. Sauf qu'un manager, ce n'est pas forcément un père de famille. Le père de famille a un rôle. Le manager a un rôle, a une logique de pensée. Le manager est aussi époux parfois. Il a une conjointe, qu'importe, une compagnonne, qu'importe. Il ne se comporte pas de la même manière quand il est époux, quand il est compagnon et quand il est manager. Il ne se compagnera, il ne se comporte pas non plus de la même manière si cette personne-là est en pleine négociation. Pour clôturer un gros deal, il ne se comportera pas de la même manière que si il est en posture de recrutement. Donc on est bien d'accord que pour chaque rôle, il y a un personnage. Et ça, on ne s'autorise pas parfois. En tant que femme, on va rester cantonnée, confinée à des rôles qu'on nous a insufflés. Pour rester conforme à la norme, on va nous inviter à rester systématiquement dans le même rôle. La petite sœur sympatoche. Moi, je suis quatrième d'une fratrie de six. La quatrième, on ne la calcule pas trop. Donc elle est censée se taire. Quand j'ai décidé de sortir un peu des sentiers battus et d'aller explorer des zones où personne dans ma famille a été, c'était mais où tu vas ? Et pourquoi ? Eh bien, mon message est universel. Donc, je me devais de créer un personnage adamique, un personnage être spirituel qui expérimente la vie humaine. Et donc, pour cela, ça m'a vraiment demandé de mettre une autre paire de lunettes. J'appelle ça les lunettes SSL, SLM. Une autre paire de lunettes pour... comprendre la grandeur de ce monde-là, parce que mon message traite de l'unification. Mon message traite de la réconciliation. Et pour cela, je devais aller explorer, m'éveiller à la réconciliation et à l'exploration de tout ce que l'on ne voulait pas que j'explore. Tu parlais de tabou. Je vais te laisser développer.

  • Speaker #0

    Juste avant, parce que je trouve hyper intéressant ce que tu partages au niveau du rôle d'un manager par exemple. Dans une société ou même un entrepreneur, parfois certains hésitent à mélanger vie perso et vie pro, c'est-à-dire on ne mélange pas la famille et le travail. De ce que je comprends, des personnes qui n'auraient pas incarné leur rôle, leur personnage. Parce que si on est en capacité d'incarner un personnage, de ce que je comprends, on arrive facilement à faire la distinction en travaillant avec sa famille et en passant du rôle de père, par exemple, au rôle de dirigeant. Je te donne un cas concret, pour être sûre d'avoir bien assimilé. Tu prends le cas d'une boulangerie, donc un père de famille qui ouvre sa boulangerie. et qui va prendre en salarié un de ses enfants, il va devoir, au moment où il rentre dans la boulangerie, retirer sa casquette de père et du coup, incarner le masque du dirigeant, du directeur. Vous êtes d'accord ? Bien évidemment. Donc, quand il y a des conflits comme ça dans des structures, parfois, c'est que chacun n'incarne pas son mal. Tout à fait. Quand son père se tâche.

  • Speaker #1

    Exactement. Exceptionnel. Tu as une forme un point avec le théâtre. Parce que si on observait... Et si on œuvrait dans l'entreprise comme on construit une pièce de théâtre, je te jure qu'il y aurait beaucoup moins de conflits d'égo. Chacun son rôle. Hlas ! Hlas ! T'as tel rôle, t'as tel scénario, tu joues ton rôle. Point barre. Quand tu es acteur, quand tu es comédien, tu as un travail d'acteur. Donc tu vas jouer la pièce qui t'est demandée d'être jouée. Tu la joues, point. Avec tout ce que tu es. Mais tu joues le personnage qu'on te demande. Pour autant, si tu es amené à pleurer dans ce personnage-là, dans ce script, dans cette scène-là, ce sont tes larmes. Mais tu joues quand même la personne qui pleure. Donc, quelque part, la vie en entreprise, si on devait la gérer... C'est un jeu.

  • Speaker #0

    C'est un jeu.

  • Speaker #1

    Oui, la vie est un jeu, d'ailleurs. Petit claquement. Il y a la pièce de théâtre.

  • Speaker #0

    La brière.

  • Speaker #1

    La pièce de la brière qu'on nous avons faite le 29 juin, une date incroyable, symbolique. Et donc, oui, quelque part, si on ne crée pas des personnages, on ne peut pas s'autoriser les différentes facettes de notre personnalité. On ne peut pas s'autoriser. Moi, quand j'ai été manager, à un moment donné, j'ai dû... apprendre à trancher, à dire, c'est comme ça. Je t'aime bien, on déjeune ensemble, on prend des cafés ensemble, je t'apprécie, tu es presque une amie, on a des relations, mais à un moment donné, la vision de l'entreprise s'éloigne de ce que tu souhaites réaliser avec cette entreprise. Donc, soit tu suis la vision de l'entreprise, et là c'est, non mais attends, vu comment tu me parles, attends, on est amis.

  • Speaker #0

    C'est difficile dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est pour ça que les managers sont péris. Ils disent des liens.

  • Speaker #0

    tu as travaillé dans des grandes structures, c'est également mon cas, c'est que souvent, on a forcément des affinités, on est humain, donc on va faire des déj, on va prendre des cafés, on a des échanges parfois très amicaux, et ensuite, bim, on retourne dans notre poste, et là, le manager reprend une autre... Oui,

  • Speaker #1

    oui. Complètement.

  • Speaker #0

    Une autre casquette.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que c'est important d'accepter, tu vois, quand on est manager, un manager qui ne fait pas ce travail de dépouillement sur lui, qui est complètement en dépendance affective, ou qui est dans des blessures de l'ego, dans les blessures de trahison, qu'il a peur d'être abandonné, ça sera un manager toxique. Déjà pour lui-même.

  • Speaker #0

    Toxique dans quel sens ?

  • Speaker #1

    Dans le sens où il va vouloir s'approprier le travail des autres. Il va vouloir peut-être contrôler, par peur d'avoir une mauvaise image vis-à-vis de ses équipes. Alors il y a deux... C'est un peu le train de Karpman, mais il aura à peu près, en gros, je la fais courte, deux chemins. Soit il va vouloir contrôler et il va projeter son incompétence sur ses équipes. De toute façon, vous n'êtes que des nuls. Si on n'arrive pas à réaliser l'objectif de l'entreprise, c'est de votre faute. Parce que vous n'êtes pas en capacité de, vous nous êtes incompétents, alors que c'est sa propre incompétence qu'il cache derrière l'incompétence de ses collaborateurs. Ou alors il a tellement peur que ses collaborateurs le détestent qu'il va le faire à leur place. Et là, burn-out. Et donc, dans les deux cas, il ne sait pas. positionné. Et pour moi, quand on est dans des fonctions directionnelles, il y a la dimension de direction. Donc, j'offre une direction. Et c'est ce qui justifie, à un moment donné, un salaire. C'est ce qui justifie une rémunération. Cette capacité à trancher, à montrer la direction, au risque des déplaires. Personne n'a fait l'unanimité dans le monde entier. Je le répète souvent en podcast et dans mes messages en général, mais c'est pareil pour le manager. Cette dimension d'explorer une autre personnalité de soi-même, ça fait peur. Quand toute ta vie, on t'a cantonné, à un rôle de petite. Et là, tout d'un coup, on te met sur la scène, on te dit, bon, on a confiance en tes compétences, on les a vues. Moi, je vois souvent des compétences autour de moi, mais la personne, elle se dit, non, non, non, moi, je ne suis pas capable. Moi, je suis trop petite. Ah non, non, mais moi... Ah non, non, mais attends, toi, toi, toi, quoi. Vas-y, va au-devant de la scène. Moi, je ne peux pas. J'étais comme ça avec un de mes collaborateurs à l'époque quand je travaillais à la banque. C'était un homme, on était en binôme. Et quand il y avait des gros deals, je ne sais pas pourquoi, gros deal égale homme. Il fallait que ce soit lui qui aille défendre et taper sur la table parce que ce n'était pas conforme à la femme que j'étais censée représenter. Donc, je ne pouvais pas contredire la direction, etc. Jusqu'au jour où j'ai fait de l'auroratoire et j'ai compris, je me suis déprimée. Je dis Attends, attends, attends, il s'appelait… Je ne vais pas donner son nom, mais ce n'est pas grave, il s'appelait Fred. Je dis Non, Fred, c'est moi qui vais y aller. Et là, j'ai défendu mon dossier avec mon côté masculin. Et j'étais fière de moi. Tu t'es fait défendre ? Oui.

  • Speaker #0

    C'était sous ce brouhaha que tu as pu…

  • Speaker #1

    De cette voix intérieure qui me disait… Tu ne peux pas, reste à ta place, laisse les grands, laisse les autres, laisse les hommes. C'était une tablée. Complètement, c'était une tablée d'hommes. Et ce jour-là, mon dossier méritait de la poigne, de la solidité et méritait ce côté action, ce côté masculin qu'on a en nous. Ce n'est pas parce qu'à un moment donné, dans le traitement d'un deal, dans une certaine négociation, tu restes dans tes positions parce que tu sais que c'est pour rester dans un rapport win-win. Ce n'est pas parce que tu restes dans une position que tu n'es pas à l'écoute. Quand tu sais que ce n'est pas aligné, qu'il y a une problématique, un déséquilibre dans la négociation, c'est important pour défendre les intérêts de ton client de dire non je ne suis pas d'accord et de venir avec des arguments et de co-construire mais parfois c'est des négociations musclées, c'est des débats contradictoires très très musclés, ça demande à un moment donné de montrer une autre facette de sa personnalité parfois c'est agréable, donc c'est pour ça que c'est s'autoriser, c'est s'éveiller à d'autres dimensions intérieures tu vois,

  • Speaker #0

    et la roue à toi et aussi soigner ses blessures de ce que je comprends je veux bien avec le manager toxique mais et Et tu en as parlé très légèrement de la dépendance affective. Cette image, tu sais, on aime être... Je pense que la plupart des gens aiment entendre qu'ils sont de très bons managers, très sympas, très gentils, etc. Mais après, on se laisse vite déborder par cet élan de gentillesse. Et après, on remet le curseur au milieu quand en face, la personne n'a pas fait son job et qu'il faut la recadrer. Donc si tu es en dépendance affective, ça devient très compliqué.

  • Speaker #1

    Il y a deux choses sur la dépendance. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ça, je sais que ça fera aussi l'objet d'un prochain épisode. Pour revenir au tabou...

  • Speaker #1

    Pour rester sur l'art oratoire, en fait, du souverain.

  • Speaker #0

    L'éveil. Donc, pour en revenir au tabou, comment l'art oratoire, outil d'éveil, peut nous libérer des tabous ? Bien.

  • Speaker #1

    Tu sais, pour faire le point de ce que tu as dit, parce que si tu l'as dit, c'est que c'était important de le dire et que l'auditoire a besoin de l'entendre, parce que tu es la voix des auditeurs, c'est que la parole cherche toujours à plaire. C'est vrai ou pas ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    D'accord ? Quand on n'est pas dépouillé, quand on est en dépendance affective, quand on a peur d'être rejeté, on parle pour plaire. Exactement. Pour être applaudi, il te râle à l'air. C'est pour ça qu'il y a tout un travail de... Tu ne feras pas l'unanimité, mais ce n'est pas grave, ton message peut rentrer dans le cœur. Tu le vis au quotidien. Ah bah oui, moi je le vis au quotidien.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est même plus plus depuis les podcasts, parce que là, tu es encore plus open.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc moi, la parole, je ne suis pas là pour plaire à l'auditoire, d'accord ? Je suis là pour transmettre un message. Qu'il fasse l'animité ou pas, de toute façon, je sais que c'est impossible. Mais mon objectif, c'est de faire réfléchir. Non seulement la parole cherche à plaire, mais elle se suradapte aussi à ce qu'on attend de nous parfois, quand on n'est pas dépouillé. Et quand elle se suradapte, qu'est-ce qu'elle veut prouver ? Elle veut prouver qu'elle est conforme à ce qu'on attend d'elle. D'accord ? Donc je vais dire un certain discours, lisser. Je vais éviter de blesser. Je vais éviter d'exposer une problématique. très précis chez quelqu'un parce que j'ai peur de l'avexer mais ce n'est pas la personne que je vise, c'est la compétence. En entreprise, c'est compliqué. Moi, je vois les managers, on voit très bien ceux qui restent plus d'un an, plus de deux ans. Quand ils commencent à bégayer parce qu'ils commencent à avoir un mélange des genres entre la personne et la compétence, c'est terminé. Le manager ne pourra pas construire une relation saine et pérenne. Donc, c'est important de construire cette relation en disant quand je te demande qu'un dossier soit fait, Je ne suis pas en train de te dire que tu n'es pas reconnu dans ton travail. Je ne suis pas en train de te critiquer en tant qu'être. Je suis juste en train de dire que le travail n'est pas fait. Donc je suis sur ta fonction d'entreprise. Quand tu rentres dans l'entreprise, tu incarnes une logique de pensée. Et donc tu es payé, même en tant qu'entrepreneur, tu reçois une rémunération parce que tu vas servir un message. Et si à un moment donné ton client te dit je ne suis pas satisfait ce n'est pas toi, tu n'es pas assez. Mais si tu n'as pas travaillé ? À l'intérieur de toi, si tu ne t'es pas éveillé à cette part d'ombre en toi, où ton père, ta mère t'a dit que tu n'es pas assez, que ce n'est pas suffisant, que tu devrais en faire plus, à la minute où ton responsable, ton manager, ton collaborateur, ta mère, ton père, ta fratrie, ton mari, ton compagnon, tes enfants vont te faire une réflexion qui est Aujourd'hui, tu es fatigué, je ne suis pas assez. Ton manager qui te dit Le dossier manque de quelque chose. Tu sais ce qui va se passer, Sophia. Tu vas le prendre pour toi parce que tu as complètement créé une fusion entre ta compétence, une logique de pensée, une fonction et ton être. Et donc tu es complètement déstabilisé. Comment est-ce que tu veux porter une parole lourde ? Comment est-ce que tu veux prendre la parole ? Comment est-ce que tu veux défendre un projet ? Comment veux-tu négocier avec impact et influence ? Comment est-ce que tu peux créer des bascules mentales avec l'autre ? Si dès que la personne te critique sur ce que tu dis et ce que tu dis n'est pas ce que tu es, comment garder une... une posture de solidité, de leader, si tu n'as pas travaillé toutes ces parts d'ombre et que tu n'as pas purifié. Donc l'éveil ! de tes facettes intérieures est fondamentale quand tu souhaites porter une parole lourde. Sinon, tu deviens même un collaborateur toxique et tu passes ton temps à te plaindre.

  • Speaker #0

    D'où aussi l'intérêt d'avoir un costume, une tenue de travail. C'est-à-dire qu'une fois que tu as déposé ta veste, ce n'est plus toi. Exactement. Il me semble que c'était le docteur I.S. Barley qui nous avait partagé l'histoire de la blouse blanche en hôpital. C'est ça. Tu vas à l'hôpital, tu as une blouse blanche, tu repars avec... Tu as du sang, des fois, elle est achetée. Une fois que tu la retires, ça y est, tu sors de ton personnage.

  • Speaker #1

    Et c'est un très bel exemple pour illustrer le personnage que tu dois créer pour incarner ta fonction, incarner ton message. Ton message, ta fonction a besoin d'une blouse blanche. Quand tu es un médecin, tu dois porter cette blouse blanche. Tu dois avoir une certaine attitude comportementale qui transpire la confiance pour inspirer confiance à ton... patient, d'accord ? Donc tu dois incarner tout cela. Et pour autant, dans la vie de tous les jours, tu peux ne pas avoir confiance en toi dans certains espaces. Mais ton message te demande d'explorer cette confiance. C'est ça qui est génial avec l'oratoire, parce que tu vas te mettre au service d'un message. Et parfois, ton message, il va te demander de te dévoiler, dans le sens où tu vas devoir dire certains messages que tu n'as pas osé dire parce qu'ils étaient voilés à l'intérieur de toi. Et donc, ce dévoilement, c'est l'éveil. Moi, en tout cas, c'était mon cheminement. C'est-à-dire qu'à un moment donné... Pour libérer ma parole, j'ai d'abord dû libérer tous ces freins, tous ces plafonds de verre entre moi et moi. J'ai le droit ou je n'ai pas le droit ? Je peux ou je ne peux pas ? Et pourquoi je ne peux pas ? Vraiment, j'étais en pleine négociation, j'étais en train de discuter. D'ailleurs, je discute souvent avec moi et mon égo, je parle souvent avec ces voix-là. Et j'essaie au maximum de gagner, de gagner dans le sens où il n'y a pas de rationalité à ces peurs. C'est des choses qui sont là, qui sont dans notre ADN. C'est scientifique, c'est dans nos mémoires, dans nos mémoires cellulaires. Mais ces mémoires cellulaires, on peut juste les purifier à partir du moment où on les regarde et qu'on change la charge émotionnelle. On les affronte. Exactement. On les confronte, affronte, il y a un petit combat. Et pour revenir à ce que disait Iles Barli, parce que c'était son exemple effectivement, la notion de créer un personnage, c'est qu'une fois que je retire la blouse blanche, que je la mets à laver, je ne suis plus médecin. C'est pareil, quand vous quittez votre domaine entrepreneurial, vous quittez votre fonction... opérationnelle ou qu'importe, d'exécutante, qu'importe, c'est fini. Vous rentrez dans un autre rôle. D'ailleurs, on se prend souvent la tête, mais quand t'es mère, t'as beau te former en maman, le métier de maman, ça prend dans le tas. Très clairement. Prenez un raccourci. L'art orateur vous permet d'aller explorer des zones complètement étrangères. Et de regarder ces zones-là avec neutralité. Et comme ressource aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais de dévoilement. Je voudrais t'amener sur un petit sujet. qui tiraillent, je pense, beaucoup de personnes, hommes et femmes pour le coup. C'est, tu sais, cette ambivalence entre la modernité parfois qui pousse à nous éveiller et la piété. Tu sais, on est parfois assez tiraillés. J'aimerais que tu nous en parles un petit peu toujours avec ce prisme d'art oratoire outil d'éveil.

  • Speaker #1

    Donc, pour éviter ce tiraillement justement entre la modernité et... La piété, il va falloir à un moment donné te positionner, trancher avec toi-même aussi quelque part. Donc tu peux être les deux. Tu peux à un moment donné choisir un chemin de modernité et à un moment donné choisir ton chemin spirituel. Qu'est-ce qui a créé cette dualité ? En fait, le problème, c'est qu'on nous a fait croire que quand tu étais spirituel, tu devais être un clochard. Non, presque un clochard. Pauvre, pas parler, la piété, comment dire ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une connotation.

  • Speaker #1

    Ne te pas remarquer. Pas trop fort.

  • Speaker #0

    La transparence même.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est une expérience.

  • Speaker #0

    C'est aussi. Il faut te faire petit.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, parce que t'es connecté à quelque chose. Donc, c'est un petit peu perché leur sujet. Donc, du coup, tu peux pas aller dans certains endroits. C'est pas en reliance. Ils vont te créer une incohérence, tu vois. Et donc, si toi, t'es pas convaincu que toutes ces facettes-là avec toi, elles sont justes, ça va être très compliqué d'incarner un message. Donc, ce tiraillement entre la modernité, la foi, la modernité, la tradition, eh bien... C'est un conflit, tu es d'accord avec moi ? Être tiraillé, c'est un conflit. Bien sûr. Mais de toute façon, tu le sens, ton corps, tu le sens quand tu es en tiraillement. Tu as le cœur qui va battre plus vite, tu vas peut-être transpirer.

  • Speaker #0

    Chaque être humain... Tu as des maux de tête souvent.

  • Speaker #1

    Des maux de tête, voilà, tu n'es pas bien, tu as mal au ventre pour certaines personnes. Tout dépend de votre fonctionnement, de votre histoire, etc. Donc, il y a quand même ce travail d'unification et d'harmonisation. Et de dire, ok, parfois, je me sens complètement... en adéquation, en alignement avec cette part de personnalité, avec ce trait de caractère. Mais dans certains espaces, j'en ai pas besoin. Et j'ai le droit d'aller explorer d'autres traits de caractère. Pourquoi est-ce qu'on doit être une seule personne ? D'ailleurs, c'est même renier l'aspect adamique que nous sommes. On est des êtres multidimensionnels. Par exemple, comment est-ce que tu veux incarner un message avec puissance, avec impact, fédérer, laisser une trace au sein de ton auditoire, si toi-même, t'es pas aligné avec ta propre foi ? T'as du mal déjà à être au clair avec ce qui t'anime. On est dans des sociétés aujourd'hui, et je vais mettre les pieds dans le plat, je suis désolée, c'est un podcast qui n'a pas de langue de bois, aujourd'hui, parler de Dieu, c'est compliqué. Moi, je le fais, c'est mon podcast, ok ? Mais combien de fois sur Instagram ? J'ai été boycottée, bypassée, shadowban, comme on dit. Mon nombre de vœux a été divisé par 30, tu le sais très bien. Pourquoi ? Parce que j'ai pris position. J'ai pris position par rapport au conflit israélo-palestinien. Il y a des mots qui sont interdits. C'est compliqué quand même. Parce que prendre position dans un espace où il y a des gens qui meurent, c'est juste être en alignement avec ces valeurs de vie. C'est parce qu'on aime la vie. Prendre position parce qu'un enfant se fait déchiqueter en plein 20 heures et se dire que c'est anormal de banaliser la situation, C'est parce qu'à un moment donné, il y a une valeur qui a été touchée à l'intérieur de moi. Mais, comme on me dit que tu n'as pas le droit, parce que tu dois cacher ta foi, parce que la foi que tu représentes est dérangeante, malaisante, pour le paysage culturel dans lequel tu vis, comment tu veux prendre la parole un beau matin ? Puisque toute ta vie, on te dit chut, cache-toi Même nos aïeux, nos ancêtres, ont à un moment donné dû cacher leur identité. Aujourd'hui, il y a encore des peuples, il y a encore certains contrées dans le monde, certaines contrées dans le monde. Ou malheureusement, ils doivent cacher leur foi. Et je suis désolée, on vit dans un milieu où on nous dit, cache ta croix, cache ta foi, cache ta kippa et cache ton voile. Mais si moi, ça me fait du bien de porter mon turban, ça me fait du bien de porter un voile, et si moi, ça me fait du bien de porter ma croix, et si c'est une kiffance pour moi de porter ma kippa, si ça me connecte à quelque chose de beaucoup plus grand, si ça me réveille, si ça m'éveille, en quoi ça dérange ? Donc si toi, t'es perturbé par ce qui dérange les autres, comment est-ce que tu peux porter un message ? porter un projet, servir des valeurs, prendre position face à l'adversité. Ça va être très compliqué. Et donc, c'est pour ça qu'il est important de construire ce personnage qui est complètement décorrélé avec ton être. Parce que ton être, il existe. Ton être, il a de la valeur. Parce que ta valeur, elle est corrélée à celui que tu as créé. Mais ton message, il peut être critiqué. Et c'est OK. D'accord ?

  • Speaker #0

    C'est ces forces que tu nous partages. Et j'ai une pensée très forte à ma grand-mère maternelle. Parce que c'est vrai qu'elle nous a toujours transmis cette discrétion, même au niveau de la pratique et de la foi. Mais c'est lié à son histoire. Elle est née en Algérie, elle a connu la guerre et elle a aussi connu cette période noire, malheureusement, du terrorisme. Et il fallait se cacher. Et forcément que ce message-là me parle, ce que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est un message qui est porté par de l'art oratoire. C'est ça. C'est pas audible.

  • Speaker #0

    C'est que non seulement il y a la société qui crée un tabou autour de la religion, on nous pousse de plus en plus... En fait, t'es un peu à la mode, t'es in. Si tu ne crois pas en Dieu, et t'es ringard dès que tu vas parler de Dieu, de ta foi, mais il y a aussi le côté historique qui nous pousse parfois à être discrets, et c'est pour ça que je fais le lien avec ma grand-mère, qui, elle, était contrainte, entre guillemets, de se cacher, parce qu'elle a vécu des choses très difficiles de par l'histoire, qui faisaient qu'on ne pouvait pas parler religion comme ça. J'ai visité l'Ouzbékistan, c'était aussi pareil. L'Ouzbékistan a vécu une histoire compliquée avec l'état soviétique, l'influence soviétique, pardon. Et pareil, j'avais rencontré une femme qui nous disait qu'il fut un temps, elle se cachait pour lire quelques versets de Coran alors qu'elle était chez elle parce qu'il y avait un danger. Et on sait que ce n'est pas que la religion musulmane. Il y a d'autres religions qui aussi ont été, comment dirais-je, boycottées partout dans le monde. Mais voilà ce que tu... Ce que tu me dis, voilà, je voulais juste faire cette petite anecdote.

  • Speaker #1

    C'est une grande anecdote et je pense qu'elle va résonner chez beaucoup de personnes qui nous écoutent. Tu sais, quand tu commences à prendre la parole, dans ces dimensions-là qu'on essaie d'explorer avec l'auditoire, tu commences réellement à être et ne plus juste à faire. Et cela vraiment demande de sortir du mode survie pour aller dans le mode vie. C'est pour ça que c'est important la sécurité intérieure, tu vois, se détacher du regard des autres, ce qu'on disait à l'épisode 1. Vraiment un processus de dépouillement. Et c'est pour ça que c'est important de se raccrocher à un repère, mais un repère solide.

  • Speaker #0

    Moi, pour moi, c'est ma foi, c'est ma conviction, c'est ma croyance. Il n'y a rien de plus solide que ma foi. Il n'y a rien de plus solide que ça. Il n'y a rien de plus solide que celui qui a créé tous ces mondes. Donc c'est compliqué pour moi de faire confiance à quelqu'un d'autre, même si je vis en collaboration, tu vois, même si je les regarde avec ressources. Mais quand moi, je suis fragilisée, eh bien, ma plus grande force, c'est cet être suprême. C'est mon créateur, c'est mon soeur de l'univers, c'est Dieu, c'est Allah, tu vois. J'ai besoin de le nommer.

  • Speaker #1

    Le moi, il est faillible.

  • Speaker #0

    complètement, il est éphémère, il est faillible, il est fragile, il est comme moi, wesh. Et pour revenir à cette notion de ringard et de hymne, on le voit aujourd'hui dans le développement personnel, sur les réseaux sociaux. Tu ne sais même plus quelle est leur croyance. Ils sont en panique totale. Ça parle chinois. Ils sont là à transmettre des valeurs magnifiques, comme étant l'alignement, soyez convaincus de ce que vous dites, connectez-vous, demandez. Et quand tu leur dis, mais toi tu demandes à qui, c'est quoi ta croyance ? Tout d'un coup, il y a une espèce de coup d'électricité qui est dans leur corps. Tu les vois, ils basculent, le corps est en train de les dénoncer clairement. Ils sont en total PLS. PLS, c'est un manque de puissance, un manque de liberté, un manque de sécurité total. Et là, ils te disent, ah bah non, c'est comme vous voulez, appelez comme vous voulez. La source, l'amour, l'univers. Pourquoi tu n'es pas clair dans ta croyance ? Alors que tu accompagnes les gens à être... claire, à mettre de la clarté dans leur vie, à poser des intentions claires. Pourquoi tu dis pas clairement à qui tu parles quand t'es pas bien ? Voilà, moi je parle à la pointe, c'est clair. Je préfère... Qui est mon guide ? Voilà, on a fait un réel dessus. Qui est mon guide ? Ben mon guide, moi je sais qui c'est, point. Pourquoi est-ce que vous, pourquoi est-ce que certaines, quand je dis vous, je vais parler en je, mais pourquoi aujourd'hui c'est tellement ringard de parler de Dieu, tellement ringard de parler de sa foi, qu'on va aller chercher, tu sais, des mots à la mode. Des mots qui font plus in. qui sont plus audibles. Combien de fois, moi, même mes équipes marketing m'ont dit Ouais, mais attends, si tu dis Allah, ça va quand même faire résonance avec les attentats. Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Je ne suis pas responsable des projections des autres sur mes mots. Moi, je sais ce que ça veut dire Allah, qui veut dire l'unique, l'unique source d'amour inconditionnel.

  • Speaker #1

    Si d'autres l'associent à d'autres connotations, ça n'est pas ta raison. Mais toi,

  • Speaker #0

    si tu ne l'incarnes pas,

  • Speaker #1

    tel que tu le vis,

  • Speaker #0

    on en a honte. Moi, j'en suis fière. Honte ? Moi, j'en suis fière. Moi, c'est cette fois-là qui me permet aujourd'hui d'entreprendre, de lever les voiles sur tout ce qui m'empêche d'être libre, d'être heureuse. C'est cette fois-là qui me permet de faire des grands projets, de débarquer à Alger sans que personne ne me connaisse. C'est cette fois-là qui me permet de lancer des projets incroyables. C'est tout,

  • Speaker #1

    point. De décrocher le théâtre de la bruyère.

  • Speaker #0

    De décrocher le théâtre. On entend.

  • Speaker #1

    En record.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. De décrocher effectivement le théâtre de la bruyère. en moins de deux semaines, alors qu'on n'avait plus de théâtre pour jouer.

  • Speaker #1

    Et que vous avez rempli, parce que c'est une équipe qui était derrière, plus de 300 places.

  • Speaker #0

    336 personnes, c'était comble. La salle était complète. C'est une foi en la magie. C'est une foi au miracle. Mais quand tu crois en Dieu, tu crois au miracle. Parce que toi, tu peux te limiter, Sophia. En tant qu'être humain, on peut se limiter. Je suis limitée de par mon cerveau, de par mes aptitudes, mes capacités. mais celui qui m'a créé est illimité il a créé un monde avec des lois illimitées donc moi quand je sais que j'ai du mal à réfléchir j'ai un rêve mais je ne sais pas comment y arriver, mais je me dis que si ce rêve là il est là, c'est que Dieu me l'a mis quelque part dans ma tête, je me dis bah lui il est illimité, parce que si tu te freines, tu le freines c'est à dire que tu as une vision de Dieu parce que de quoi on parle depuis tout à l'heure, c'est la représentation qu'on a de Dieu, moi c'est pas mon problème si les gens pensent que Dieu est un diable c'est pas mon problème si les gens ont la croyance que Dieu est mauvais C'est pas mon problème si les gens pensent que l'islam se soumet à un dieu mauvais. C'est pas mon problème. Explorez-vous, éveillez-vous, réfléchissez. Remettez un peu en question le paysage culturel et médiatique. C'est pas mon problème si aujourd'hui on voit un état comme étant un méchant et un état comme étant un gentil. C'est pas mon problème s'il y a ces dualités-là. Mais moi en tant qu'être spirituel, mon rôle dans cette vie, c'est de kiffer ma vie et de vivre de la manière la plus authentique. Et quand je suis pas alignée, stop. Je suis pas alignée, que tu sois mon ami ou pas. Que tu sois mon manager ou pas, que tu sois mon responsable ou pas, là, je ne respecte, je ne supporte pas comment tu me parles. Parce que tu me manques de respect. Et là, mon corps me parle. J'arrête la relation. Au prix que ça me coûte. Tu vois ? Au prix que ça me coûte. Parce que j'ai foi en moi. Parce que j'ai foi en celui qui m'a créé. Et je sais qu'il va m'offrir d'autres horizons. J'en suis convaincue. Tu vois ? Parce qu'il est bon. Parce que moi, mon Seigneur, il est bon. Mon Seigneur, il est amour. Mon Seigneur n'a pas besoin de ma prière. Mon Seigneur n'a pas besoin que je le prie tous les jours à la mosquée, à la synagogue. Il n'a pas besoin de mon foulard. Il n'a pas besoin de mon foulard,

  • Speaker #1

    il n'a pas besoin de mon djidbeb,

  • Speaker #0

    de ma prière, de ma kippa, de ma croix. Il n'a pas besoin de mes pardons. Il est. Par contre, moi, j'en ai besoin. Moi, j'ai besoin de ma prière. C'est pour ça que je disais dans l'un des réels que la prière, c'est quelque chose de vital, ce n'est pas quelque chose d'obligatoire. Que vous la faites ou que vous ne la faites pas, que vous méditez ou que vous ne vous méditez pas, que vous fassiez l'aumône. Que vous ou pas, ça ne change rien à celui qui n'a pas été engendré, qui n'engendre pas. Ça ne change rien à celui qui a créé tous ces mondes. Vous pensez vraiment qu'il y a que ce monde ? Ça ne change rien. Par contre, nous, notre objectif, c'est que ceci nous a mis sur terre. C'est parce qu'on a un travail. On est el-Khalifa, on est des acteurs, des ambassadeurs de paix. Et la paix, c'est une action inspirée. C'est une action au quotidien. Et que ça passe par la parole. Et donc ça passe par l'art oratoire. Tu vois, parce que l'art oratoire est indépendante de notre petit moi. Voilà pour faire le petit résumé. Et je voulais juste revenir à ta grand-mère sur le tabou. Quand on parle d'éveil, c'est très important d'aller explorer les tabous, les non-dits et les mensonges qu'il peut y avoir dans notre histoire. Moi, quand je me suis réconciliée avec l'Algérie et que j'ai fait le musée des martyrs, j'ai pris une gifle monumentale. Il y avait tellement de tabous, de souffrances, parce que la liberté en Algérie, on l'a arrachée avec nos dents. Quand je dis on je m'intègre. Dans une période, je suis l'arrière-petite-fille de Moudjahidine. Et donc, tu vois, ça a laissé une trace dans mes cellules. Ça a laissé une trace. Et donc, quand j'ai découvert l'atrocité, je me suis dit, mais attends, c'est comme après l'école.

  • Speaker #1

    Il est magnifique, d'ailleurs, ce musée. La place des martyrs, le musée qui est juste en tout.

  • Speaker #0

    Il est juste exceptionnel. C'est une autre manière d'exprimer ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie. C'est un autre regard. C'est l'autre partie qu'on ne nous a pas suffisamment mis en avant quand on était à l'école. Moi, j'ai pris une gifle monumentale. J'en ai pleuré. Je dis à ma mère, pourquoi tu ne nous as pas raconté ça ? Elle me dit, c'est trop violent. On veut oublier. On ne peut pas t'en parler. Moi, ma grand-mère, elle me dit, je ne peux pas t'en parler. C'était d'une violence. Il faut savoir que nos grands-mères se faisaient violer. Elles avaient des enfants qui n'étaient pas légitimes. Mais le mari n'était plus là. Il était mort à la guerre. Il y a plein de choses comme ça. Tu penses vraiment que nous, on est là. Alors, tu peux me raconter ton histoire, maman ? Parce que moi, j'ai des traumas transgénérationnels. Elle te regarde, mais il y a un mutisme, en fait. Donc, on a grandi. On fait partie d'une génération qui a grandi avec...

  • Speaker #1

    Avec ses non-dits.

  • Speaker #0

    Avec des anciens. Avec des taboues.

  • Speaker #1

    À la boile de fond, il y avait énormément de douleurs et de souffrances.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et cette souffrance-là, on la ressent. Mais par pudeur, par amour pour nos anciens. On n'ose même pas l'explorer. Quand j'ai décidé d'œuvrer, de transmettre, de prendre la parole, je savais qu'il fallait que je passe par ce cheminement-là, de m'éveiller à mon histoire, aux tabous, aux vérités difficiles. C'est pas beau, hein ? Il y a des choses qui n'étaient pas très jolies à voir. Par contre, il y avait d'autres pans de mon histoire qui étaient extraordinaires. Et ça, je me dis, ça, je garde. Ça, je suis déloyale. Et ça, je suis loyale. Ça, je prends. Et j'ai honoré. C'est comme ça qu'on peut honorer nos ascendants. Et ainsi, ouvrir la porte. un autre chemin plus fluide, plus facile. Même si nous ne sommes pas les euro-bénéficiaires de cette parole libre, nos enfants méritent ce chemin de déploiement, cette vie facile. Et contrairement à ce qu'on peut penser, ce n'est pas parce qu'on parle d'une douleur, ce n'est pas parce qu'on réactive de douleurs qu'on les alimente. On met de la lumière dessus et on change la perception, on extrait le merveilleux et on découvre la beauté cachée. de toutes ces épreuves, de toutes ces tortures. Et on se dit, ok, ça je prends. Je prends le flambeau de ce cadeau et je l'offre aux générations qui arriveront. Tu vois, c'est complètement...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de nourrir une rancœur par rapport à tous ces événements.

  • Speaker #0

    Non. C'est pas de mouliner. Par contre, de comprendre la rancœur que l'on peut ressentir dans certaines situations professionnelles, amicales. Eh oui. Parce que parfois, il y a de la rancœur, on ne comprend pas. Et elle nous détruit, elle nous consomme. Alors que cette rancœur, elle est en nous, donc elle nous appartient, mais elle vient de plus haut parfois. Et donc mettre de la lumière et de comprendre d'où elle vient permet aussi de la libérer.

  • Speaker #1

    Quand tu dis plus haut, c'est des générations plus à plus haut.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr. Ça laisse des traces, c'est de l'épigénétique.

  • Speaker #1

    Donc pour clôturer par rapport à l'éveil et l'épreuve de la vie ?

  • Speaker #0

    Pour clôturer, ce que je veux dire par là, c'est que quand on souhaite transmettre une parole, porter un projet, défendre des idées, si vous n'explorez pas toutes les facettes de votre personnalité, la vie et ses contractions, vous vous invitez à le faire. Moi j'ai longtemps été une enfant, j'avais envie de parler mais j'étais plutôt sage, j'osais pas, je me cachais beaucoup derrière l'autorité, la blouse blanche, etc. Par peur de décevoir, pour que mes aînés soient fiers de moi, on me disait faut que papa soit fier de toi, etc. Quand j'ai perdu mon père, j'ai découvert la vie, c'est-à-dire qu'il fallait aller à un moment donné au charbon. Et c'est là où j'ai vraiment utilisé mon côté masculin, comme je le disais. C'est là où quelque part j'ai exploré... les facettes de ma perte qui étaient juste extraordinaires. Je me suis rendue compte que je pouvais me relever seule. Je me suis rendue compte que face à certaines trahisons, face à certaines humiliations, j'avais encore la capacité de marcher, que j'avais encore la capacité de me relever. Je me suis dit wow, t'es solide quand même ! Donc quelque part, ces expériences-là... N'attendez pas de les vivre dans la douleur, mais autorisez-vous, lorsque vous avez une envie de transmettre ce message, à explorer ces personnalités qui sont en vous. Si elles existent, si à un moment donné vous vous voyez en train de rire à pleines dents, si à un moment donné vous vous voyez en train de diriger une équipe, c'est que vous êtes fait pour ça. Mais ça demande de laisser tomber une part ancienne de vous-même, je le dis d'ailleurs souvent, pour qu'un empire s'élève, un autre doit tomber. Cet empire c'est vous, il faut savoir aussi... Tournez le dos à ce que vous ne voulez plus et allez vers ce qui vous attend réellement pour être heureux dans cette vie. Et l'art oratoire est un magnifique parcours pour y arriver.

  • Speaker #1

    Merci Daouda. Merci de nous avoir éclairé sur les pouvoirs insoupçonnés de l'art oratoire avec cet épisode autour de l'éveil. Merci à toutes et à tous de nous avoir écoutés. Et rendez-vous au prochain épisode dans lequel nous aborderons comment l'art oratoire peut impacter notre environnement.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce magnifique épisode. Encore une fois, on s'est laissé porter par l'inspiration. Je vous confie à Dieu dont les dépôts confiés ne se perdent jamais. N'oubliez pas d'utiliser votre plus belle posture pour honorer votre plus beau message. Et je vous dis à la semaine prochaine. C'est l'aime !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Abonnez-vous pour ne rien louper.

Description


Avez-vous déjà ressenti ce nœud dans la gorge, cette peur paralysante de prendre la parole en public ?

Derrière cette appréhension se cachent souvent des blessures profondes, des expériences passées qui ont laissé des traces sur notre estime de soi et notre capacité à nous exprimer.

Dans cet épisode, Daouila Salmi vous invite à un voyage intérieur à la découverte de ces blessures.

En comprenant les mécanismes qui les alimentent, vous pourrez enfin les transcender et vous libérer de leurs chaînes.

L'art oratoire devient alors un véritable outil d'éveil, de transformation puissant, un catalyseur de guérison.


Pourquoi nos blessures influencent-elles notre communication ?


Daouila Salmi vous expliquera comment nos expériences passées, nos jugements intérieurs et nos peurs peuvent saboter notre capacité à nous affirmer et à connecter avec les autres.

En comprenant ces dynamiques, vous pourrez identifier les schémas répétitifs qui vous limitent et mettre en place des stratégies pour les dépasser.


En pratiquant l'art oratoire, nous apprenons à nous connaître plus profondément, à accepter nos imperfections et à célébrer notre unicité.


Prêt à vous lancer dans cette aventure intérieure ?


Écoutez dès maintenant ce nouvel épisode et rejoignez la communauté des orateurs inspirés !


N'oubliez pas de vous inscrire à notre prochain séminaire à Alger le 10 et le 11 Novembre 2024 ! 🇩🇿 pour approfondir vos connaissances et mettre en pratique ces nouveaux outils.


Le but : déployer votre message pour porter une cause qui vous anime grâce à des techniques oratoires utilisées par les plus grands orateurs de ce monde 💎


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Fraternellement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab Oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, très heureuse de vous retrouver pour ce merveilleux volet autour de l'Arc Oratoire. Bonjour Dawila, comment te sens-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ah, je me sens... toujours aussi bien lorsque je suis en podcast pour partager un moment riche avec les auditoires et avec toi. Et toi, comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    Toujours aussi motivée pour en savoir plus sur l'art oratoire. Pour ce deuxième épisode, nous allons explorer un aspect fascinant de l'art oratoire, son pouvoir d'éveil. La parole, cet outil que nous utilisons quotidiennement, peut être un véritable catalyseur de transformation intérieure. En explorant les liens entre l'art oratoire et la quête de soi, nous découvrirons comment notre voix peut devenir un instrument de libération et de croissance personnelle. Vous êtes-vous déjà demandé comment un simple mot pouvait déclencher une révolution intérieure ? Comment le fait de s'exprimer avec authenticité pouvait nous aider à mieux nous connaître ? Préparez-vous un voyage extraordinaire au cœur de votre être, guidé par la voix. envoûtante de Dawila.

  • Speaker #1

    Waouh ! Des introductions toujours extraordinaires. Tu nous as mis dans un bain incroyable. Écoutez, pour rester dans cette direction que tu nous offres, je vais inviter l'auditoire à fermer les yeux un instant et imaginer qu'une voix à l'intérieur d'eux-mêmes est en train de chantonner comme une mélodie qui résonne fortement. Cette mélodie, cette tonalité musicale, ce son est votre vérité intérieure, votre essence, votre fitra. En apprenant à maîtriser, à apprivoiser l'art oratoire, nous apprenons aussi à nous connecter à cette mélodie intérieure, à cette musicalité, cette tonalité vibratoire originelle et à la partager. à l'humanité, tout simplement. Et dans cet épisode, c'est ce que nous allons explorer ensemble et voir comment la parole peut devenir un pont entre notre monde intérieur et le monde extérieur. C'est d'ailleurs ce que ça m'a fait comme sensation la première fois que j'ai compris le véritable sens de l'art oratoire. J'ai vraiment compris que Dieu nous avait créés d'une manière extrêmement sacrée. qui avait une dimension artistique dans la manière dont il nous avait créé. Parce qu'on porte à l'intérieur de nous une force phonique, une voix qui est concentrée au niveau du ventre. Et le ventre est connecté aussi à notre colonne vertébrale. Et donc, cette puissance intérieure, parce que ce sont nos muscles, d'ailleurs quand on veut travailler le dos, ne dit-on pas qu'il faut gainer ? Pourquoi ? Parce que ça va donner du coffre et de la résonance à notre voix. Parce que la voix, V-O-I-X, est au service de la voix, de notre voix, V-O-I-E. Mais encore faut-il débroussailler et mettre de la lumière à ce chemin qui nous mène vers cette voix-là. Et c'est pour ça que l'art oratoire va nous inviter à nous éveiller profondément à nous-mêmes, au monde, pour délivrer un message de la manière, de la meilleure des manières.

  • Speaker #0

    Tu me fais une parfaite transition. Pour ma première question, Daouila, tu nous parles de débroussailler cette voie, ce chemin. Comment utiliser l'art oratoire comme outil d'éveil pour comprendre nos fonctionnements internes, notre histoire et même se libérer de nos tabous ?

  • Speaker #1

    Il y en a. Il y en a énormément. Il y a énormément pour chaque individu qui chemine sur cette terre-là. Parce que je porte la croyance, et ce n'est pas que moi qui le dis, mais je vais reprendre une... magnifique citation qui dit que nous sommes des êtres spirituels qui vivons une expérience humaine. Et dans cette expérience humaine, parfois, on ne laisse pas suffisamment de place à cet être spirituel. Être spirituel, expérience humaine. Être spirituel, ça demande d'être, d'exister. Et expérience, ça demande de faire, de tester, d'actionner, de bouger, de manifester, de créer, de dessiner. Il y a un mouvement. Mais ce mouvement-là demande aussi une certaine immobilité dans le sens vertical. Il y a un besoin d'ancrage, un besoin d'enracinement quelque part. Ça part de soi. Ça part de soi, donc quand on veut s'éveiller, eh bien, c'est aussi accepter de mettre la lumière dans nos parts d'ombre. De mettre la lumière là où on nous a dit Chut, scout, tais-toi, t'as pas à savoir. C'est pas tes histoires. C'était le passé. C'est plus de ton époque. C'est pas important. Oui, mais cette ancienne époque influence mes choix, mes décisions, influence mes fréquentations. influence absolument tout le monde. Et donc quand on veut servir un message avec authenticité, il est fondamental, absolument essentiel, de se dépouiller. Et quand on se dépouille, on va aller incarner un mot qui s'appelle islam C'est-à-dire je vais m'élever Car l'islam est un art de vivre plus qu'une religion. Islam c'est je vais m'élever, je vais m'éveiller pour être en paix Et pour être en paix, je vais devoir réunir. réconcilier des parts tiraillées, des parts en conflit qui sont en moi. Et cela passe par les émotions. Et je ne peux pas être en gestion de mes émotions, apprivoiser mon trac, apprivoiser mon stress, quand je prends la parole, quand je dois porter un projet, quand je dois fédérer une émotion. La prise de parole, elle existe dans tous les espaces politiques, économiques, dans tous les espaces parentaux, éducationnels, maritaux, absolument partout. Donc si je ne suis pas en capacité de faire le tri, d'harmoniser mon intérieur, je vais avoir une communication et une parole trouble. Je vais troubler mon environnement et donc vivre un tremblement et un enfermement parce que je n'ose pas aller libérer ce qui est complètement enfermé. D'ailleurs, dans le mot enfermement, il y a le mot enfer. Et donc, ce processus d'éveil qui nous est invité à apprendre, à actionner à travers l'art oratoire, va venir nous inviter à créer un personnage qui va s'autoriser à aller explorer des zones où notre petite personne, la petite personne humaine que nous sommes, n'aurait jamais osé aller explorer. Et donc l'art oratoire nous invite à créer un personnage solide. Par exemple, en entreprise, quand tu es amené à évoluer professionnellement parlant et que par exemple tu vas prendre des postes de manager, et que tu n'as jamais été manager, donc tu ne sais pas comment fédérer une équipe, tu ne sais pas comment faire exécuter une vision, parce qu'un manager est un directeur, un chef d'entreprise, un dirigeant. Son objectif premier, c'est d'orienter des ressources humaines vers un objectif qu'il a construit, une vision. Mais si toi, tu n'incarnes pas ce message, il n'y a personne qui te suivra. Sauf qu'un manager, ce n'est pas forcément un père de famille. Le père de famille a un rôle. Le manager a un rôle, a une logique de pensée. Le manager est aussi époux parfois. Il a une conjointe, qu'importe, une compagnonne, qu'importe. Il ne se comporte pas de la même manière quand il est époux, quand il est compagnon et quand il est manager. Il ne se compagnera, il ne se comporte pas non plus de la même manière si cette personne-là est en pleine négociation. Pour clôturer un gros deal, il ne se comportera pas de la même manière que si il est en posture de recrutement. Donc on est bien d'accord que pour chaque rôle, il y a un personnage. Et ça, on ne s'autorise pas parfois. En tant que femme, on va rester cantonnée, confinée à des rôles qu'on nous a insufflés. Pour rester conforme à la norme, on va nous inviter à rester systématiquement dans le même rôle. La petite sœur sympatoche. Moi, je suis quatrième d'une fratrie de six. La quatrième, on ne la calcule pas trop. Donc elle est censée se taire. Quand j'ai décidé de sortir un peu des sentiers battus et d'aller explorer des zones où personne dans ma famille a été, c'était mais où tu vas ? Et pourquoi ? Eh bien, mon message est universel. Donc, je me devais de créer un personnage adamique, un personnage être spirituel qui expérimente la vie humaine. Et donc, pour cela, ça m'a vraiment demandé de mettre une autre paire de lunettes. J'appelle ça les lunettes SSL, SLM. Une autre paire de lunettes pour... comprendre la grandeur de ce monde-là, parce que mon message traite de l'unification. Mon message traite de la réconciliation. Et pour cela, je devais aller explorer, m'éveiller à la réconciliation et à l'exploration de tout ce que l'on ne voulait pas que j'explore. Tu parlais de tabou. Je vais te laisser développer.

  • Speaker #0

    Juste avant, parce que je trouve hyper intéressant ce que tu partages au niveau du rôle d'un manager par exemple. Dans une société ou même un entrepreneur, parfois certains hésitent à mélanger vie perso et vie pro, c'est-à-dire on ne mélange pas la famille et le travail. De ce que je comprends, des personnes qui n'auraient pas incarné leur rôle, leur personnage. Parce que si on est en capacité d'incarner un personnage, de ce que je comprends, on arrive facilement à faire la distinction en travaillant avec sa famille et en passant du rôle de père, par exemple, au rôle de dirigeant. Je te donne un cas concret, pour être sûre d'avoir bien assimilé. Tu prends le cas d'une boulangerie, donc un père de famille qui ouvre sa boulangerie. et qui va prendre en salarié un de ses enfants, il va devoir, au moment où il rentre dans la boulangerie, retirer sa casquette de père et du coup, incarner le masque du dirigeant, du directeur. Vous êtes d'accord ? Bien évidemment. Donc, quand il y a des conflits comme ça dans des structures, parfois, c'est que chacun n'incarne pas son mal. Tout à fait. Quand son père se tâche.

  • Speaker #1

    Exactement. Exceptionnel. Tu as une forme un point avec le théâtre. Parce que si on observait... Et si on œuvrait dans l'entreprise comme on construit une pièce de théâtre, je te jure qu'il y aurait beaucoup moins de conflits d'égo. Chacun son rôle. Hlas ! Hlas ! T'as tel rôle, t'as tel scénario, tu joues ton rôle. Point barre. Quand tu es acteur, quand tu es comédien, tu as un travail d'acteur. Donc tu vas jouer la pièce qui t'est demandée d'être jouée. Tu la joues, point. Avec tout ce que tu es. Mais tu joues le personnage qu'on te demande. Pour autant, si tu es amené à pleurer dans ce personnage-là, dans ce script, dans cette scène-là, ce sont tes larmes. Mais tu joues quand même la personne qui pleure. Donc, quelque part, la vie en entreprise, si on devait la gérer... C'est un jeu.

  • Speaker #0

    C'est un jeu.

  • Speaker #1

    Oui, la vie est un jeu, d'ailleurs. Petit claquement. Il y a la pièce de théâtre.

  • Speaker #0

    La brière.

  • Speaker #1

    La pièce de la brière qu'on nous avons faite le 29 juin, une date incroyable, symbolique. Et donc, oui, quelque part, si on ne crée pas des personnages, on ne peut pas s'autoriser les différentes facettes de notre personnalité. On ne peut pas s'autoriser. Moi, quand j'ai été manager, à un moment donné, j'ai dû... apprendre à trancher, à dire, c'est comme ça. Je t'aime bien, on déjeune ensemble, on prend des cafés ensemble, je t'apprécie, tu es presque une amie, on a des relations, mais à un moment donné, la vision de l'entreprise s'éloigne de ce que tu souhaites réaliser avec cette entreprise. Donc, soit tu suis la vision de l'entreprise, et là c'est, non mais attends, vu comment tu me parles, attends, on est amis.

  • Speaker #0

    C'est difficile dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est pour ça que les managers sont péris. Ils disent des liens.

  • Speaker #0

    tu as travaillé dans des grandes structures, c'est également mon cas, c'est que souvent, on a forcément des affinités, on est humain, donc on va faire des déj, on va prendre des cafés, on a des échanges parfois très amicaux, et ensuite, bim, on retourne dans notre poste, et là, le manager reprend une autre... Oui,

  • Speaker #1

    oui. Complètement.

  • Speaker #0

    Une autre casquette.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que c'est important d'accepter, tu vois, quand on est manager, un manager qui ne fait pas ce travail de dépouillement sur lui, qui est complètement en dépendance affective, ou qui est dans des blessures de l'ego, dans les blessures de trahison, qu'il a peur d'être abandonné, ça sera un manager toxique. Déjà pour lui-même.

  • Speaker #0

    Toxique dans quel sens ?

  • Speaker #1

    Dans le sens où il va vouloir s'approprier le travail des autres. Il va vouloir peut-être contrôler, par peur d'avoir une mauvaise image vis-à-vis de ses équipes. Alors il y a deux... C'est un peu le train de Karpman, mais il aura à peu près, en gros, je la fais courte, deux chemins. Soit il va vouloir contrôler et il va projeter son incompétence sur ses équipes. De toute façon, vous n'êtes que des nuls. Si on n'arrive pas à réaliser l'objectif de l'entreprise, c'est de votre faute. Parce que vous n'êtes pas en capacité de, vous nous êtes incompétents, alors que c'est sa propre incompétence qu'il cache derrière l'incompétence de ses collaborateurs. Ou alors il a tellement peur que ses collaborateurs le détestent qu'il va le faire à leur place. Et là, burn-out. Et donc, dans les deux cas, il ne sait pas. positionné. Et pour moi, quand on est dans des fonctions directionnelles, il y a la dimension de direction. Donc, j'offre une direction. Et c'est ce qui justifie, à un moment donné, un salaire. C'est ce qui justifie une rémunération. Cette capacité à trancher, à montrer la direction, au risque des déplaires. Personne n'a fait l'unanimité dans le monde entier. Je le répète souvent en podcast et dans mes messages en général, mais c'est pareil pour le manager. Cette dimension d'explorer une autre personnalité de soi-même, ça fait peur. Quand toute ta vie, on t'a cantonné, à un rôle de petite. Et là, tout d'un coup, on te met sur la scène, on te dit, bon, on a confiance en tes compétences, on les a vues. Moi, je vois souvent des compétences autour de moi, mais la personne, elle se dit, non, non, non, moi, je ne suis pas capable. Moi, je suis trop petite. Ah non, non, mais moi... Ah non, non, mais attends, toi, toi, toi, quoi. Vas-y, va au-devant de la scène. Moi, je ne peux pas. J'étais comme ça avec un de mes collaborateurs à l'époque quand je travaillais à la banque. C'était un homme, on était en binôme. Et quand il y avait des gros deals, je ne sais pas pourquoi, gros deal égale homme. Il fallait que ce soit lui qui aille défendre et taper sur la table parce que ce n'était pas conforme à la femme que j'étais censée représenter. Donc, je ne pouvais pas contredire la direction, etc. Jusqu'au jour où j'ai fait de l'auroratoire et j'ai compris, je me suis déprimée. Je dis Attends, attends, attends, il s'appelait… Je ne vais pas donner son nom, mais ce n'est pas grave, il s'appelait Fred. Je dis Non, Fred, c'est moi qui vais y aller. Et là, j'ai défendu mon dossier avec mon côté masculin. Et j'étais fière de moi. Tu t'es fait défendre ? Oui.

  • Speaker #0

    C'était sous ce brouhaha que tu as pu…

  • Speaker #1

    De cette voix intérieure qui me disait… Tu ne peux pas, reste à ta place, laisse les grands, laisse les autres, laisse les hommes. C'était une tablée. Complètement, c'était une tablée d'hommes. Et ce jour-là, mon dossier méritait de la poigne, de la solidité et méritait ce côté action, ce côté masculin qu'on a en nous. Ce n'est pas parce qu'à un moment donné, dans le traitement d'un deal, dans une certaine négociation, tu restes dans tes positions parce que tu sais que c'est pour rester dans un rapport win-win. Ce n'est pas parce que tu restes dans une position que tu n'es pas à l'écoute. Quand tu sais que ce n'est pas aligné, qu'il y a une problématique, un déséquilibre dans la négociation, c'est important pour défendre les intérêts de ton client de dire non je ne suis pas d'accord et de venir avec des arguments et de co-construire mais parfois c'est des négociations musclées, c'est des débats contradictoires très très musclés, ça demande à un moment donné de montrer une autre facette de sa personnalité parfois c'est agréable, donc c'est pour ça que c'est s'autoriser, c'est s'éveiller à d'autres dimensions intérieures tu vois,

  • Speaker #0

    et la roue à toi et aussi soigner ses blessures de ce que je comprends je veux bien avec le manager toxique mais et Et tu en as parlé très légèrement de la dépendance affective. Cette image, tu sais, on aime être... Je pense que la plupart des gens aiment entendre qu'ils sont de très bons managers, très sympas, très gentils, etc. Mais après, on se laisse vite déborder par cet élan de gentillesse. Et après, on remet le curseur au milieu quand en face, la personne n'a pas fait son job et qu'il faut la recadrer. Donc si tu es en dépendance affective, ça devient très compliqué.

  • Speaker #1

    Il y a deux choses sur la dépendance. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ça, je sais que ça fera aussi l'objet d'un prochain épisode. Pour revenir au tabou...

  • Speaker #1

    Pour rester sur l'art oratoire, en fait, du souverain.

  • Speaker #0

    L'éveil. Donc, pour en revenir au tabou, comment l'art oratoire, outil d'éveil, peut nous libérer des tabous ? Bien.

  • Speaker #1

    Tu sais, pour faire le point de ce que tu as dit, parce que si tu l'as dit, c'est que c'était important de le dire et que l'auditoire a besoin de l'entendre, parce que tu es la voix des auditeurs, c'est que la parole cherche toujours à plaire. C'est vrai ou pas ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    D'accord ? Quand on n'est pas dépouillé, quand on est en dépendance affective, quand on a peur d'être rejeté, on parle pour plaire. Exactement. Pour être applaudi, il te râle à l'air. C'est pour ça qu'il y a tout un travail de... Tu ne feras pas l'unanimité, mais ce n'est pas grave, ton message peut rentrer dans le cœur. Tu le vis au quotidien. Ah bah oui, moi je le vis au quotidien.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est même plus plus depuis les podcasts, parce que là, tu es encore plus open.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc moi, la parole, je ne suis pas là pour plaire à l'auditoire, d'accord ? Je suis là pour transmettre un message. Qu'il fasse l'animité ou pas, de toute façon, je sais que c'est impossible. Mais mon objectif, c'est de faire réfléchir. Non seulement la parole cherche à plaire, mais elle se suradapte aussi à ce qu'on attend de nous parfois, quand on n'est pas dépouillé. Et quand elle se suradapte, qu'est-ce qu'elle veut prouver ? Elle veut prouver qu'elle est conforme à ce qu'on attend d'elle. D'accord ? Donc je vais dire un certain discours, lisser. Je vais éviter de blesser. Je vais éviter d'exposer une problématique. très précis chez quelqu'un parce que j'ai peur de l'avexer mais ce n'est pas la personne que je vise, c'est la compétence. En entreprise, c'est compliqué. Moi, je vois les managers, on voit très bien ceux qui restent plus d'un an, plus de deux ans. Quand ils commencent à bégayer parce qu'ils commencent à avoir un mélange des genres entre la personne et la compétence, c'est terminé. Le manager ne pourra pas construire une relation saine et pérenne. Donc, c'est important de construire cette relation en disant quand je te demande qu'un dossier soit fait, Je ne suis pas en train de te dire que tu n'es pas reconnu dans ton travail. Je ne suis pas en train de te critiquer en tant qu'être. Je suis juste en train de dire que le travail n'est pas fait. Donc je suis sur ta fonction d'entreprise. Quand tu rentres dans l'entreprise, tu incarnes une logique de pensée. Et donc tu es payé, même en tant qu'entrepreneur, tu reçois une rémunération parce que tu vas servir un message. Et si à un moment donné ton client te dit je ne suis pas satisfait ce n'est pas toi, tu n'es pas assez. Mais si tu n'as pas travaillé ? À l'intérieur de toi, si tu ne t'es pas éveillé à cette part d'ombre en toi, où ton père, ta mère t'a dit que tu n'es pas assez, que ce n'est pas suffisant, que tu devrais en faire plus, à la minute où ton responsable, ton manager, ton collaborateur, ta mère, ton père, ta fratrie, ton mari, ton compagnon, tes enfants vont te faire une réflexion qui est Aujourd'hui, tu es fatigué, je ne suis pas assez. Ton manager qui te dit Le dossier manque de quelque chose. Tu sais ce qui va se passer, Sophia. Tu vas le prendre pour toi parce que tu as complètement créé une fusion entre ta compétence, une logique de pensée, une fonction et ton être. Et donc tu es complètement déstabilisé. Comment est-ce que tu veux porter une parole lourde ? Comment est-ce que tu veux prendre la parole ? Comment est-ce que tu veux défendre un projet ? Comment veux-tu négocier avec impact et influence ? Comment est-ce que tu peux créer des bascules mentales avec l'autre ? Si dès que la personne te critique sur ce que tu dis et ce que tu dis n'est pas ce que tu es, comment garder une... une posture de solidité, de leader, si tu n'as pas travaillé toutes ces parts d'ombre et que tu n'as pas purifié. Donc l'éveil ! de tes facettes intérieures est fondamentale quand tu souhaites porter une parole lourde. Sinon, tu deviens même un collaborateur toxique et tu passes ton temps à te plaindre.

  • Speaker #0

    D'où aussi l'intérêt d'avoir un costume, une tenue de travail. C'est-à-dire qu'une fois que tu as déposé ta veste, ce n'est plus toi. Exactement. Il me semble que c'était le docteur I.S. Barley qui nous avait partagé l'histoire de la blouse blanche en hôpital. C'est ça. Tu vas à l'hôpital, tu as une blouse blanche, tu repars avec... Tu as du sang, des fois, elle est achetée. Une fois que tu la retires, ça y est, tu sors de ton personnage.

  • Speaker #1

    Et c'est un très bel exemple pour illustrer le personnage que tu dois créer pour incarner ta fonction, incarner ton message. Ton message, ta fonction a besoin d'une blouse blanche. Quand tu es un médecin, tu dois porter cette blouse blanche. Tu dois avoir une certaine attitude comportementale qui transpire la confiance pour inspirer confiance à ton... patient, d'accord ? Donc tu dois incarner tout cela. Et pour autant, dans la vie de tous les jours, tu peux ne pas avoir confiance en toi dans certains espaces. Mais ton message te demande d'explorer cette confiance. C'est ça qui est génial avec l'oratoire, parce que tu vas te mettre au service d'un message. Et parfois, ton message, il va te demander de te dévoiler, dans le sens où tu vas devoir dire certains messages que tu n'as pas osé dire parce qu'ils étaient voilés à l'intérieur de toi. Et donc, ce dévoilement, c'est l'éveil. Moi, en tout cas, c'était mon cheminement. C'est-à-dire qu'à un moment donné... Pour libérer ma parole, j'ai d'abord dû libérer tous ces freins, tous ces plafonds de verre entre moi et moi. J'ai le droit ou je n'ai pas le droit ? Je peux ou je ne peux pas ? Et pourquoi je ne peux pas ? Vraiment, j'étais en pleine négociation, j'étais en train de discuter. D'ailleurs, je discute souvent avec moi et mon égo, je parle souvent avec ces voix-là. Et j'essaie au maximum de gagner, de gagner dans le sens où il n'y a pas de rationalité à ces peurs. C'est des choses qui sont là, qui sont dans notre ADN. C'est scientifique, c'est dans nos mémoires, dans nos mémoires cellulaires. Mais ces mémoires cellulaires, on peut juste les purifier à partir du moment où on les regarde et qu'on change la charge émotionnelle. On les affronte. Exactement. On les confronte, affronte, il y a un petit combat. Et pour revenir à ce que disait Iles Barli, parce que c'était son exemple effectivement, la notion de créer un personnage, c'est qu'une fois que je retire la blouse blanche, que je la mets à laver, je ne suis plus médecin. C'est pareil, quand vous quittez votre domaine entrepreneurial, vous quittez votre fonction... opérationnelle ou qu'importe, d'exécutante, qu'importe, c'est fini. Vous rentrez dans un autre rôle. D'ailleurs, on se prend souvent la tête, mais quand t'es mère, t'as beau te former en maman, le métier de maman, ça prend dans le tas. Très clairement. Prenez un raccourci. L'art orateur vous permet d'aller explorer des zones complètement étrangères. Et de regarder ces zones-là avec neutralité. Et comme ressource aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais de dévoilement. Je voudrais t'amener sur un petit sujet. qui tiraillent, je pense, beaucoup de personnes, hommes et femmes pour le coup. C'est, tu sais, cette ambivalence entre la modernité parfois qui pousse à nous éveiller et la piété. Tu sais, on est parfois assez tiraillés. J'aimerais que tu nous en parles un petit peu toujours avec ce prisme d'art oratoire outil d'éveil.

  • Speaker #1

    Donc, pour éviter ce tiraillement justement entre la modernité et... La piété, il va falloir à un moment donné te positionner, trancher avec toi-même aussi quelque part. Donc tu peux être les deux. Tu peux à un moment donné choisir un chemin de modernité et à un moment donné choisir ton chemin spirituel. Qu'est-ce qui a créé cette dualité ? En fait, le problème, c'est qu'on nous a fait croire que quand tu étais spirituel, tu devais être un clochard. Non, presque un clochard. Pauvre, pas parler, la piété, comment dire ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une connotation.

  • Speaker #1

    Ne te pas remarquer. Pas trop fort.

  • Speaker #0

    La transparence même.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est une expérience.

  • Speaker #0

    C'est aussi. Il faut te faire petit.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, parce que t'es connecté à quelque chose. Donc, c'est un petit peu perché leur sujet. Donc, du coup, tu peux pas aller dans certains endroits. C'est pas en reliance. Ils vont te créer une incohérence, tu vois. Et donc, si toi, t'es pas convaincu que toutes ces facettes-là avec toi, elles sont justes, ça va être très compliqué d'incarner un message. Donc, ce tiraillement entre la modernité, la foi, la modernité, la tradition, eh bien... C'est un conflit, tu es d'accord avec moi ? Être tiraillé, c'est un conflit. Bien sûr. Mais de toute façon, tu le sens, ton corps, tu le sens quand tu es en tiraillement. Tu as le cœur qui va battre plus vite, tu vas peut-être transpirer.

  • Speaker #0

    Chaque être humain... Tu as des maux de tête souvent.

  • Speaker #1

    Des maux de tête, voilà, tu n'es pas bien, tu as mal au ventre pour certaines personnes. Tout dépend de votre fonctionnement, de votre histoire, etc. Donc, il y a quand même ce travail d'unification et d'harmonisation. Et de dire, ok, parfois, je me sens complètement... en adéquation, en alignement avec cette part de personnalité, avec ce trait de caractère. Mais dans certains espaces, j'en ai pas besoin. Et j'ai le droit d'aller explorer d'autres traits de caractère. Pourquoi est-ce qu'on doit être une seule personne ? D'ailleurs, c'est même renier l'aspect adamique que nous sommes. On est des êtres multidimensionnels. Par exemple, comment est-ce que tu veux incarner un message avec puissance, avec impact, fédérer, laisser une trace au sein de ton auditoire, si toi-même, t'es pas aligné avec ta propre foi ? T'as du mal déjà à être au clair avec ce qui t'anime. On est dans des sociétés aujourd'hui, et je vais mettre les pieds dans le plat, je suis désolée, c'est un podcast qui n'a pas de langue de bois, aujourd'hui, parler de Dieu, c'est compliqué. Moi, je le fais, c'est mon podcast, ok ? Mais combien de fois sur Instagram ? J'ai été boycottée, bypassée, shadowban, comme on dit. Mon nombre de vœux a été divisé par 30, tu le sais très bien. Pourquoi ? Parce que j'ai pris position. J'ai pris position par rapport au conflit israélo-palestinien. Il y a des mots qui sont interdits. C'est compliqué quand même. Parce que prendre position dans un espace où il y a des gens qui meurent, c'est juste être en alignement avec ces valeurs de vie. C'est parce qu'on aime la vie. Prendre position parce qu'un enfant se fait déchiqueter en plein 20 heures et se dire que c'est anormal de banaliser la situation, C'est parce qu'à un moment donné, il y a une valeur qui a été touchée à l'intérieur de moi. Mais, comme on me dit que tu n'as pas le droit, parce que tu dois cacher ta foi, parce que la foi que tu représentes est dérangeante, malaisante, pour le paysage culturel dans lequel tu vis, comment tu veux prendre la parole un beau matin ? Puisque toute ta vie, on te dit chut, cache-toi Même nos aïeux, nos ancêtres, ont à un moment donné dû cacher leur identité. Aujourd'hui, il y a encore des peuples, il y a encore certains contrées dans le monde, certaines contrées dans le monde. Ou malheureusement, ils doivent cacher leur foi. Et je suis désolée, on vit dans un milieu où on nous dit, cache ta croix, cache ta foi, cache ta kippa et cache ton voile. Mais si moi, ça me fait du bien de porter mon turban, ça me fait du bien de porter un voile, et si moi, ça me fait du bien de porter ma croix, et si c'est une kiffance pour moi de porter ma kippa, si ça me connecte à quelque chose de beaucoup plus grand, si ça me réveille, si ça m'éveille, en quoi ça dérange ? Donc si toi, t'es perturbé par ce qui dérange les autres, comment est-ce que tu peux porter un message ? porter un projet, servir des valeurs, prendre position face à l'adversité. Ça va être très compliqué. Et donc, c'est pour ça qu'il est important de construire ce personnage qui est complètement décorrélé avec ton être. Parce que ton être, il existe. Ton être, il a de la valeur. Parce que ta valeur, elle est corrélée à celui que tu as créé. Mais ton message, il peut être critiqué. Et c'est OK. D'accord ?

  • Speaker #0

    C'est ces forces que tu nous partages. Et j'ai une pensée très forte à ma grand-mère maternelle. Parce que c'est vrai qu'elle nous a toujours transmis cette discrétion, même au niveau de la pratique et de la foi. Mais c'est lié à son histoire. Elle est née en Algérie, elle a connu la guerre et elle a aussi connu cette période noire, malheureusement, du terrorisme. Et il fallait se cacher. Et forcément que ce message-là me parle, ce que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est un message qui est porté par de l'art oratoire. C'est ça. C'est pas audible.

  • Speaker #0

    C'est que non seulement il y a la société qui crée un tabou autour de la religion, on nous pousse de plus en plus... En fait, t'es un peu à la mode, t'es in. Si tu ne crois pas en Dieu, et t'es ringard dès que tu vas parler de Dieu, de ta foi, mais il y a aussi le côté historique qui nous pousse parfois à être discrets, et c'est pour ça que je fais le lien avec ma grand-mère, qui, elle, était contrainte, entre guillemets, de se cacher, parce qu'elle a vécu des choses très difficiles de par l'histoire, qui faisaient qu'on ne pouvait pas parler religion comme ça. J'ai visité l'Ouzbékistan, c'était aussi pareil. L'Ouzbékistan a vécu une histoire compliquée avec l'état soviétique, l'influence soviétique, pardon. Et pareil, j'avais rencontré une femme qui nous disait qu'il fut un temps, elle se cachait pour lire quelques versets de Coran alors qu'elle était chez elle parce qu'il y avait un danger. Et on sait que ce n'est pas que la religion musulmane. Il y a d'autres religions qui aussi ont été, comment dirais-je, boycottées partout dans le monde. Mais voilà ce que tu... Ce que tu me dis, voilà, je voulais juste faire cette petite anecdote.

  • Speaker #1

    C'est une grande anecdote et je pense qu'elle va résonner chez beaucoup de personnes qui nous écoutent. Tu sais, quand tu commences à prendre la parole, dans ces dimensions-là qu'on essaie d'explorer avec l'auditoire, tu commences réellement à être et ne plus juste à faire. Et cela vraiment demande de sortir du mode survie pour aller dans le mode vie. C'est pour ça que c'est important la sécurité intérieure, tu vois, se détacher du regard des autres, ce qu'on disait à l'épisode 1. Vraiment un processus de dépouillement. Et c'est pour ça que c'est important de se raccrocher à un repère, mais un repère solide.

  • Speaker #0

    Moi, pour moi, c'est ma foi, c'est ma conviction, c'est ma croyance. Il n'y a rien de plus solide que ma foi. Il n'y a rien de plus solide que ça. Il n'y a rien de plus solide que celui qui a créé tous ces mondes. Donc c'est compliqué pour moi de faire confiance à quelqu'un d'autre, même si je vis en collaboration, tu vois, même si je les regarde avec ressources. Mais quand moi, je suis fragilisée, eh bien, ma plus grande force, c'est cet être suprême. C'est mon créateur, c'est mon soeur de l'univers, c'est Dieu, c'est Allah, tu vois. J'ai besoin de le nommer.

  • Speaker #1

    Le moi, il est faillible.

  • Speaker #0

    complètement, il est éphémère, il est faillible, il est fragile, il est comme moi, wesh. Et pour revenir à cette notion de ringard et de hymne, on le voit aujourd'hui dans le développement personnel, sur les réseaux sociaux. Tu ne sais même plus quelle est leur croyance. Ils sont en panique totale. Ça parle chinois. Ils sont là à transmettre des valeurs magnifiques, comme étant l'alignement, soyez convaincus de ce que vous dites, connectez-vous, demandez. Et quand tu leur dis, mais toi tu demandes à qui, c'est quoi ta croyance ? Tout d'un coup, il y a une espèce de coup d'électricité qui est dans leur corps. Tu les vois, ils basculent, le corps est en train de les dénoncer clairement. Ils sont en total PLS. PLS, c'est un manque de puissance, un manque de liberté, un manque de sécurité total. Et là, ils te disent, ah bah non, c'est comme vous voulez, appelez comme vous voulez. La source, l'amour, l'univers. Pourquoi tu n'es pas clair dans ta croyance ? Alors que tu accompagnes les gens à être... claire, à mettre de la clarté dans leur vie, à poser des intentions claires. Pourquoi tu dis pas clairement à qui tu parles quand t'es pas bien ? Voilà, moi je parle à la pointe, c'est clair. Je préfère... Qui est mon guide ? Voilà, on a fait un réel dessus. Qui est mon guide ? Ben mon guide, moi je sais qui c'est, point. Pourquoi est-ce que vous, pourquoi est-ce que certaines, quand je dis vous, je vais parler en je, mais pourquoi aujourd'hui c'est tellement ringard de parler de Dieu, tellement ringard de parler de sa foi, qu'on va aller chercher, tu sais, des mots à la mode. Des mots qui font plus in. qui sont plus audibles. Combien de fois, moi, même mes équipes marketing m'ont dit Ouais, mais attends, si tu dis Allah, ça va quand même faire résonance avec les attentats. Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Je ne suis pas responsable des projections des autres sur mes mots. Moi, je sais ce que ça veut dire Allah, qui veut dire l'unique, l'unique source d'amour inconditionnel.

  • Speaker #1

    Si d'autres l'associent à d'autres connotations, ça n'est pas ta raison. Mais toi,

  • Speaker #0

    si tu ne l'incarnes pas,

  • Speaker #1

    tel que tu le vis,

  • Speaker #0

    on en a honte. Moi, j'en suis fière. Honte ? Moi, j'en suis fière. Moi, c'est cette fois-là qui me permet aujourd'hui d'entreprendre, de lever les voiles sur tout ce qui m'empêche d'être libre, d'être heureuse. C'est cette fois-là qui me permet de faire des grands projets, de débarquer à Alger sans que personne ne me connaisse. C'est cette fois-là qui me permet de lancer des projets incroyables. C'est tout,

  • Speaker #1

    point. De décrocher le théâtre de la bruyère.

  • Speaker #0

    De décrocher le théâtre. On entend.

  • Speaker #1

    En record.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. De décrocher effectivement le théâtre de la bruyère. en moins de deux semaines, alors qu'on n'avait plus de théâtre pour jouer.

  • Speaker #1

    Et que vous avez rempli, parce que c'est une équipe qui était derrière, plus de 300 places.

  • Speaker #0

    336 personnes, c'était comble. La salle était complète. C'est une foi en la magie. C'est une foi au miracle. Mais quand tu crois en Dieu, tu crois au miracle. Parce que toi, tu peux te limiter, Sophia. En tant qu'être humain, on peut se limiter. Je suis limitée de par mon cerveau, de par mes aptitudes, mes capacités. mais celui qui m'a créé est illimité il a créé un monde avec des lois illimitées donc moi quand je sais que j'ai du mal à réfléchir j'ai un rêve mais je ne sais pas comment y arriver, mais je me dis que si ce rêve là il est là, c'est que Dieu me l'a mis quelque part dans ma tête, je me dis bah lui il est illimité, parce que si tu te freines, tu le freines c'est à dire que tu as une vision de Dieu parce que de quoi on parle depuis tout à l'heure, c'est la représentation qu'on a de Dieu, moi c'est pas mon problème si les gens pensent que Dieu est un diable c'est pas mon problème si les gens ont la croyance que Dieu est mauvais C'est pas mon problème si les gens pensent que l'islam se soumet à un dieu mauvais. C'est pas mon problème. Explorez-vous, éveillez-vous, réfléchissez. Remettez un peu en question le paysage culturel et médiatique. C'est pas mon problème si aujourd'hui on voit un état comme étant un méchant et un état comme étant un gentil. C'est pas mon problème s'il y a ces dualités-là. Mais moi en tant qu'être spirituel, mon rôle dans cette vie, c'est de kiffer ma vie et de vivre de la manière la plus authentique. Et quand je suis pas alignée, stop. Je suis pas alignée, que tu sois mon ami ou pas. Que tu sois mon manager ou pas, que tu sois mon responsable ou pas, là, je ne respecte, je ne supporte pas comment tu me parles. Parce que tu me manques de respect. Et là, mon corps me parle. J'arrête la relation. Au prix que ça me coûte. Tu vois ? Au prix que ça me coûte. Parce que j'ai foi en moi. Parce que j'ai foi en celui qui m'a créé. Et je sais qu'il va m'offrir d'autres horizons. J'en suis convaincue. Tu vois ? Parce qu'il est bon. Parce que moi, mon Seigneur, il est bon. Mon Seigneur, il est amour. Mon Seigneur n'a pas besoin de ma prière. Mon Seigneur n'a pas besoin que je le prie tous les jours à la mosquée, à la synagogue. Il n'a pas besoin de mon foulard. Il n'a pas besoin de mon foulard,

  • Speaker #1

    il n'a pas besoin de mon djidbeb,

  • Speaker #0

    de ma prière, de ma kippa, de ma croix. Il n'a pas besoin de mes pardons. Il est. Par contre, moi, j'en ai besoin. Moi, j'ai besoin de ma prière. C'est pour ça que je disais dans l'un des réels que la prière, c'est quelque chose de vital, ce n'est pas quelque chose d'obligatoire. Que vous la faites ou que vous ne la faites pas, que vous méditez ou que vous ne vous méditez pas, que vous fassiez l'aumône. Que vous ou pas, ça ne change rien à celui qui n'a pas été engendré, qui n'engendre pas. Ça ne change rien à celui qui a créé tous ces mondes. Vous pensez vraiment qu'il y a que ce monde ? Ça ne change rien. Par contre, nous, notre objectif, c'est que ceci nous a mis sur terre. C'est parce qu'on a un travail. On est el-Khalifa, on est des acteurs, des ambassadeurs de paix. Et la paix, c'est une action inspirée. C'est une action au quotidien. Et que ça passe par la parole. Et donc ça passe par l'art oratoire. Tu vois, parce que l'art oratoire est indépendante de notre petit moi. Voilà pour faire le petit résumé. Et je voulais juste revenir à ta grand-mère sur le tabou. Quand on parle d'éveil, c'est très important d'aller explorer les tabous, les non-dits et les mensonges qu'il peut y avoir dans notre histoire. Moi, quand je me suis réconciliée avec l'Algérie et que j'ai fait le musée des martyrs, j'ai pris une gifle monumentale. Il y avait tellement de tabous, de souffrances, parce que la liberté en Algérie, on l'a arrachée avec nos dents. Quand je dis on je m'intègre. Dans une période, je suis l'arrière-petite-fille de Moudjahidine. Et donc, tu vois, ça a laissé une trace dans mes cellules. Ça a laissé une trace. Et donc, quand j'ai découvert l'atrocité, je me suis dit, mais attends, c'est comme après l'école.

  • Speaker #1

    Il est magnifique, d'ailleurs, ce musée. La place des martyrs, le musée qui est juste en tout.

  • Speaker #0

    Il est juste exceptionnel. C'est une autre manière d'exprimer ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie. C'est un autre regard. C'est l'autre partie qu'on ne nous a pas suffisamment mis en avant quand on était à l'école. Moi, j'ai pris une gifle monumentale. J'en ai pleuré. Je dis à ma mère, pourquoi tu ne nous as pas raconté ça ? Elle me dit, c'est trop violent. On veut oublier. On ne peut pas t'en parler. Moi, ma grand-mère, elle me dit, je ne peux pas t'en parler. C'était d'une violence. Il faut savoir que nos grands-mères se faisaient violer. Elles avaient des enfants qui n'étaient pas légitimes. Mais le mari n'était plus là. Il était mort à la guerre. Il y a plein de choses comme ça. Tu penses vraiment que nous, on est là. Alors, tu peux me raconter ton histoire, maman ? Parce que moi, j'ai des traumas transgénérationnels. Elle te regarde, mais il y a un mutisme, en fait. Donc, on a grandi. On fait partie d'une génération qui a grandi avec...

  • Speaker #1

    Avec ses non-dits.

  • Speaker #0

    Avec des anciens. Avec des taboues.

  • Speaker #1

    À la boile de fond, il y avait énormément de douleurs et de souffrances.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et cette souffrance-là, on la ressent. Mais par pudeur, par amour pour nos anciens. On n'ose même pas l'explorer. Quand j'ai décidé d'œuvrer, de transmettre, de prendre la parole, je savais qu'il fallait que je passe par ce cheminement-là, de m'éveiller à mon histoire, aux tabous, aux vérités difficiles. C'est pas beau, hein ? Il y a des choses qui n'étaient pas très jolies à voir. Par contre, il y avait d'autres pans de mon histoire qui étaient extraordinaires. Et ça, je me dis, ça, je garde. Ça, je suis déloyale. Et ça, je suis loyale. Ça, je prends. Et j'ai honoré. C'est comme ça qu'on peut honorer nos ascendants. Et ainsi, ouvrir la porte. un autre chemin plus fluide, plus facile. Même si nous ne sommes pas les euro-bénéficiaires de cette parole libre, nos enfants méritent ce chemin de déploiement, cette vie facile. Et contrairement à ce qu'on peut penser, ce n'est pas parce qu'on parle d'une douleur, ce n'est pas parce qu'on réactive de douleurs qu'on les alimente. On met de la lumière dessus et on change la perception, on extrait le merveilleux et on découvre la beauté cachée. de toutes ces épreuves, de toutes ces tortures. Et on se dit, ok, ça je prends. Je prends le flambeau de ce cadeau et je l'offre aux générations qui arriveront. Tu vois, c'est complètement...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de nourrir une rancœur par rapport à tous ces événements.

  • Speaker #0

    Non. C'est pas de mouliner. Par contre, de comprendre la rancœur que l'on peut ressentir dans certaines situations professionnelles, amicales. Eh oui. Parce que parfois, il y a de la rancœur, on ne comprend pas. Et elle nous détruit, elle nous consomme. Alors que cette rancœur, elle est en nous, donc elle nous appartient, mais elle vient de plus haut parfois. Et donc mettre de la lumière et de comprendre d'où elle vient permet aussi de la libérer.

  • Speaker #1

    Quand tu dis plus haut, c'est des générations plus à plus haut.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr. Ça laisse des traces, c'est de l'épigénétique.

  • Speaker #1

    Donc pour clôturer par rapport à l'éveil et l'épreuve de la vie ?

  • Speaker #0

    Pour clôturer, ce que je veux dire par là, c'est que quand on souhaite transmettre une parole, porter un projet, défendre des idées, si vous n'explorez pas toutes les facettes de votre personnalité, la vie et ses contractions, vous vous invitez à le faire. Moi j'ai longtemps été une enfant, j'avais envie de parler mais j'étais plutôt sage, j'osais pas, je me cachais beaucoup derrière l'autorité, la blouse blanche, etc. Par peur de décevoir, pour que mes aînés soient fiers de moi, on me disait faut que papa soit fier de toi, etc. Quand j'ai perdu mon père, j'ai découvert la vie, c'est-à-dire qu'il fallait aller à un moment donné au charbon. Et c'est là où j'ai vraiment utilisé mon côté masculin, comme je le disais. C'est là où quelque part j'ai exploré... les facettes de ma perte qui étaient juste extraordinaires. Je me suis rendue compte que je pouvais me relever seule. Je me suis rendue compte que face à certaines trahisons, face à certaines humiliations, j'avais encore la capacité de marcher, que j'avais encore la capacité de me relever. Je me suis dit wow, t'es solide quand même ! Donc quelque part, ces expériences-là... N'attendez pas de les vivre dans la douleur, mais autorisez-vous, lorsque vous avez une envie de transmettre ce message, à explorer ces personnalités qui sont en vous. Si elles existent, si à un moment donné vous vous voyez en train de rire à pleines dents, si à un moment donné vous vous voyez en train de diriger une équipe, c'est que vous êtes fait pour ça. Mais ça demande de laisser tomber une part ancienne de vous-même, je le dis d'ailleurs souvent, pour qu'un empire s'élève, un autre doit tomber. Cet empire c'est vous, il faut savoir aussi... Tournez le dos à ce que vous ne voulez plus et allez vers ce qui vous attend réellement pour être heureux dans cette vie. Et l'art oratoire est un magnifique parcours pour y arriver.

  • Speaker #1

    Merci Daouda. Merci de nous avoir éclairé sur les pouvoirs insoupçonnés de l'art oratoire avec cet épisode autour de l'éveil. Merci à toutes et à tous de nous avoir écoutés. Et rendez-vous au prochain épisode dans lequel nous aborderons comment l'art oratoire peut impacter notre environnement.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce magnifique épisode. Encore une fois, on s'est laissé porter par l'inspiration. Je vous confie à Dieu dont les dépôts confiés ne se perdent jamais. N'oubliez pas d'utiliser votre plus belle posture pour honorer votre plus beau message. Et je vous dis à la semaine prochaine. C'est l'aime !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Abonnez-vous pour ne rien louper.

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Description


Avez-vous déjà ressenti ce nœud dans la gorge, cette peur paralysante de prendre la parole en public ?

Derrière cette appréhension se cachent souvent des blessures profondes, des expériences passées qui ont laissé des traces sur notre estime de soi et notre capacité à nous exprimer.

Dans cet épisode, Daouila Salmi vous invite à un voyage intérieur à la découverte de ces blessures.

En comprenant les mécanismes qui les alimentent, vous pourrez enfin les transcender et vous libérer de leurs chaînes.

L'art oratoire devient alors un véritable outil d'éveil, de transformation puissant, un catalyseur de guérison.


Pourquoi nos blessures influencent-elles notre communication ?


Daouila Salmi vous expliquera comment nos expériences passées, nos jugements intérieurs et nos peurs peuvent saboter notre capacité à nous affirmer et à connecter avec les autres.

En comprenant ces dynamiques, vous pourrez identifier les schémas répétitifs qui vous limitent et mettre en place des stratégies pour les dépasser.


En pratiquant l'art oratoire, nous apprenons à nous connaître plus profondément, à accepter nos imperfections et à célébrer notre unicité.


Prêt à vous lancer dans cette aventure intérieure ?


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Fraternellement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab Oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, très heureuse de vous retrouver pour ce merveilleux volet autour de l'Arc Oratoire. Bonjour Dawila, comment te sens-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ah, je me sens... toujours aussi bien lorsque je suis en podcast pour partager un moment riche avec les auditoires et avec toi. Et toi, comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    Toujours aussi motivée pour en savoir plus sur l'art oratoire. Pour ce deuxième épisode, nous allons explorer un aspect fascinant de l'art oratoire, son pouvoir d'éveil. La parole, cet outil que nous utilisons quotidiennement, peut être un véritable catalyseur de transformation intérieure. En explorant les liens entre l'art oratoire et la quête de soi, nous découvrirons comment notre voix peut devenir un instrument de libération et de croissance personnelle. Vous êtes-vous déjà demandé comment un simple mot pouvait déclencher une révolution intérieure ? Comment le fait de s'exprimer avec authenticité pouvait nous aider à mieux nous connaître ? Préparez-vous un voyage extraordinaire au cœur de votre être, guidé par la voix. envoûtante de Dawila.

  • Speaker #1

    Waouh ! Des introductions toujours extraordinaires. Tu nous as mis dans un bain incroyable. Écoutez, pour rester dans cette direction que tu nous offres, je vais inviter l'auditoire à fermer les yeux un instant et imaginer qu'une voix à l'intérieur d'eux-mêmes est en train de chantonner comme une mélodie qui résonne fortement. Cette mélodie, cette tonalité musicale, ce son est votre vérité intérieure, votre essence, votre fitra. En apprenant à maîtriser, à apprivoiser l'art oratoire, nous apprenons aussi à nous connecter à cette mélodie intérieure, à cette musicalité, cette tonalité vibratoire originelle et à la partager. à l'humanité, tout simplement. Et dans cet épisode, c'est ce que nous allons explorer ensemble et voir comment la parole peut devenir un pont entre notre monde intérieur et le monde extérieur. C'est d'ailleurs ce que ça m'a fait comme sensation la première fois que j'ai compris le véritable sens de l'art oratoire. J'ai vraiment compris que Dieu nous avait créés d'une manière extrêmement sacrée. qui avait une dimension artistique dans la manière dont il nous avait créé. Parce qu'on porte à l'intérieur de nous une force phonique, une voix qui est concentrée au niveau du ventre. Et le ventre est connecté aussi à notre colonne vertébrale. Et donc, cette puissance intérieure, parce que ce sont nos muscles, d'ailleurs quand on veut travailler le dos, ne dit-on pas qu'il faut gainer ? Pourquoi ? Parce que ça va donner du coffre et de la résonance à notre voix. Parce que la voix, V-O-I-X, est au service de la voix, de notre voix, V-O-I-E. Mais encore faut-il débroussailler et mettre de la lumière à ce chemin qui nous mène vers cette voix-là. Et c'est pour ça que l'art oratoire va nous inviter à nous éveiller profondément à nous-mêmes, au monde, pour délivrer un message de la manière, de la meilleure des manières.

  • Speaker #0

    Tu me fais une parfaite transition. Pour ma première question, Daouila, tu nous parles de débroussailler cette voie, ce chemin. Comment utiliser l'art oratoire comme outil d'éveil pour comprendre nos fonctionnements internes, notre histoire et même se libérer de nos tabous ?

  • Speaker #1

    Il y en a. Il y en a énormément. Il y a énormément pour chaque individu qui chemine sur cette terre-là. Parce que je porte la croyance, et ce n'est pas que moi qui le dis, mais je vais reprendre une... magnifique citation qui dit que nous sommes des êtres spirituels qui vivons une expérience humaine. Et dans cette expérience humaine, parfois, on ne laisse pas suffisamment de place à cet être spirituel. Être spirituel, expérience humaine. Être spirituel, ça demande d'être, d'exister. Et expérience, ça demande de faire, de tester, d'actionner, de bouger, de manifester, de créer, de dessiner. Il y a un mouvement. Mais ce mouvement-là demande aussi une certaine immobilité dans le sens vertical. Il y a un besoin d'ancrage, un besoin d'enracinement quelque part. Ça part de soi. Ça part de soi, donc quand on veut s'éveiller, eh bien, c'est aussi accepter de mettre la lumière dans nos parts d'ombre. De mettre la lumière là où on nous a dit Chut, scout, tais-toi, t'as pas à savoir. C'est pas tes histoires. C'était le passé. C'est plus de ton époque. C'est pas important. Oui, mais cette ancienne époque influence mes choix, mes décisions, influence mes fréquentations. influence absolument tout le monde. Et donc quand on veut servir un message avec authenticité, il est fondamental, absolument essentiel, de se dépouiller. Et quand on se dépouille, on va aller incarner un mot qui s'appelle islam C'est-à-dire je vais m'élever Car l'islam est un art de vivre plus qu'une religion. Islam c'est je vais m'élever, je vais m'éveiller pour être en paix Et pour être en paix, je vais devoir réunir. réconcilier des parts tiraillées, des parts en conflit qui sont en moi. Et cela passe par les émotions. Et je ne peux pas être en gestion de mes émotions, apprivoiser mon trac, apprivoiser mon stress, quand je prends la parole, quand je dois porter un projet, quand je dois fédérer une émotion. La prise de parole, elle existe dans tous les espaces politiques, économiques, dans tous les espaces parentaux, éducationnels, maritaux, absolument partout. Donc si je ne suis pas en capacité de faire le tri, d'harmoniser mon intérieur, je vais avoir une communication et une parole trouble. Je vais troubler mon environnement et donc vivre un tremblement et un enfermement parce que je n'ose pas aller libérer ce qui est complètement enfermé. D'ailleurs, dans le mot enfermement, il y a le mot enfer. Et donc, ce processus d'éveil qui nous est invité à apprendre, à actionner à travers l'art oratoire, va venir nous inviter à créer un personnage qui va s'autoriser à aller explorer des zones où notre petite personne, la petite personne humaine que nous sommes, n'aurait jamais osé aller explorer. Et donc l'art oratoire nous invite à créer un personnage solide. Par exemple, en entreprise, quand tu es amené à évoluer professionnellement parlant et que par exemple tu vas prendre des postes de manager, et que tu n'as jamais été manager, donc tu ne sais pas comment fédérer une équipe, tu ne sais pas comment faire exécuter une vision, parce qu'un manager est un directeur, un chef d'entreprise, un dirigeant. Son objectif premier, c'est d'orienter des ressources humaines vers un objectif qu'il a construit, une vision. Mais si toi, tu n'incarnes pas ce message, il n'y a personne qui te suivra. Sauf qu'un manager, ce n'est pas forcément un père de famille. Le père de famille a un rôle. Le manager a un rôle, a une logique de pensée. Le manager est aussi époux parfois. Il a une conjointe, qu'importe, une compagnonne, qu'importe. Il ne se comporte pas de la même manière quand il est époux, quand il est compagnon et quand il est manager. Il ne se compagnera, il ne se comporte pas non plus de la même manière si cette personne-là est en pleine négociation. Pour clôturer un gros deal, il ne se comportera pas de la même manière que si il est en posture de recrutement. Donc on est bien d'accord que pour chaque rôle, il y a un personnage. Et ça, on ne s'autorise pas parfois. En tant que femme, on va rester cantonnée, confinée à des rôles qu'on nous a insufflés. Pour rester conforme à la norme, on va nous inviter à rester systématiquement dans le même rôle. La petite sœur sympatoche. Moi, je suis quatrième d'une fratrie de six. La quatrième, on ne la calcule pas trop. Donc elle est censée se taire. Quand j'ai décidé de sortir un peu des sentiers battus et d'aller explorer des zones où personne dans ma famille a été, c'était mais où tu vas ? Et pourquoi ? Eh bien, mon message est universel. Donc, je me devais de créer un personnage adamique, un personnage être spirituel qui expérimente la vie humaine. Et donc, pour cela, ça m'a vraiment demandé de mettre une autre paire de lunettes. J'appelle ça les lunettes SSL, SLM. Une autre paire de lunettes pour... comprendre la grandeur de ce monde-là, parce que mon message traite de l'unification. Mon message traite de la réconciliation. Et pour cela, je devais aller explorer, m'éveiller à la réconciliation et à l'exploration de tout ce que l'on ne voulait pas que j'explore. Tu parlais de tabou. Je vais te laisser développer.

  • Speaker #0

    Juste avant, parce que je trouve hyper intéressant ce que tu partages au niveau du rôle d'un manager par exemple. Dans une société ou même un entrepreneur, parfois certains hésitent à mélanger vie perso et vie pro, c'est-à-dire on ne mélange pas la famille et le travail. De ce que je comprends, des personnes qui n'auraient pas incarné leur rôle, leur personnage. Parce que si on est en capacité d'incarner un personnage, de ce que je comprends, on arrive facilement à faire la distinction en travaillant avec sa famille et en passant du rôle de père, par exemple, au rôle de dirigeant. Je te donne un cas concret, pour être sûre d'avoir bien assimilé. Tu prends le cas d'une boulangerie, donc un père de famille qui ouvre sa boulangerie. et qui va prendre en salarié un de ses enfants, il va devoir, au moment où il rentre dans la boulangerie, retirer sa casquette de père et du coup, incarner le masque du dirigeant, du directeur. Vous êtes d'accord ? Bien évidemment. Donc, quand il y a des conflits comme ça dans des structures, parfois, c'est que chacun n'incarne pas son mal. Tout à fait. Quand son père se tâche.

  • Speaker #1

    Exactement. Exceptionnel. Tu as une forme un point avec le théâtre. Parce que si on observait... Et si on œuvrait dans l'entreprise comme on construit une pièce de théâtre, je te jure qu'il y aurait beaucoup moins de conflits d'égo. Chacun son rôle. Hlas ! Hlas ! T'as tel rôle, t'as tel scénario, tu joues ton rôle. Point barre. Quand tu es acteur, quand tu es comédien, tu as un travail d'acteur. Donc tu vas jouer la pièce qui t'est demandée d'être jouée. Tu la joues, point. Avec tout ce que tu es. Mais tu joues le personnage qu'on te demande. Pour autant, si tu es amené à pleurer dans ce personnage-là, dans ce script, dans cette scène-là, ce sont tes larmes. Mais tu joues quand même la personne qui pleure. Donc, quelque part, la vie en entreprise, si on devait la gérer... C'est un jeu.

  • Speaker #0

    C'est un jeu.

  • Speaker #1

    Oui, la vie est un jeu, d'ailleurs. Petit claquement. Il y a la pièce de théâtre.

  • Speaker #0

    La brière.

  • Speaker #1

    La pièce de la brière qu'on nous avons faite le 29 juin, une date incroyable, symbolique. Et donc, oui, quelque part, si on ne crée pas des personnages, on ne peut pas s'autoriser les différentes facettes de notre personnalité. On ne peut pas s'autoriser. Moi, quand j'ai été manager, à un moment donné, j'ai dû... apprendre à trancher, à dire, c'est comme ça. Je t'aime bien, on déjeune ensemble, on prend des cafés ensemble, je t'apprécie, tu es presque une amie, on a des relations, mais à un moment donné, la vision de l'entreprise s'éloigne de ce que tu souhaites réaliser avec cette entreprise. Donc, soit tu suis la vision de l'entreprise, et là c'est, non mais attends, vu comment tu me parles, attends, on est amis.

  • Speaker #0

    C'est difficile dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est pour ça que les managers sont péris. Ils disent des liens.

  • Speaker #0

    tu as travaillé dans des grandes structures, c'est également mon cas, c'est que souvent, on a forcément des affinités, on est humain, donc on va faire des déj, on va prendre des cafés, on a des échanges parfois très amicaux, et ensuite, bim, on retourne dans notre poste, et là, le manager reprend une autre... Oui,

  • Speaker #1

    oui. Complètement.

  • Speaker #0

    Une autre casquette.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que c'est important d'accepter, tu vois, quand on est manager, un manager qui ne fait pas ce travail de dépouillement sur lui, qui est complètement en dépendance affective, ou qui est dans des blessures de l'ego, dans les blessures de trahison, qu'il a peur d'être abandonné, ça sera un manager toxique. Déjà pour lui-même.

  • Speaker #0

    Toxique dans quel sens ?

  • Speaker #1

    Dans le sens où il va vouloir s'approprier le travail des autres. Il va vouloir peut-être contrôler, par peur d'avoir une mauvaise image vis-à-vis de ses équipes. Alors il y a deux... C'est un peu le train de Karpman, mais il aura à peu près, en gros, je la fais courte, deux chemins. Soit il va vouloir contrôler et il va projeter son incompétence sur ses équipes. De toute façon, vous n'êtes que des nuls. Si on n'arrive pas à réaliser l'objectif de l'entreprise, c'est de votre faute. Parce que vous n'êtes pas en capacité de, vous nous êtes incompétents, alors que c'est sa propre incompétence qu'il cache derrière l'incompétence de ses collaborateurs. Ou alors il a tellement peur que ses collaborateurs le détestent qu'il va le faire à leur place. Et là, burn-out. Et donc, dans les deux cas, il ne sait pas. positionné. Et pour moi, quand on est dans des fonctions directionnelles, il y a la dimension de direction. Donc, j'offre une direction. Et c'est ce qui justifie, à un moment donné, un salaire. C'est ce qui justifie une rémunération. Cette capacité à trancher, à montrer la direction, au risque des déplaires. Personne n'a fait l'unanimité dans le monde entier. Je le répète souvent en podcast et dans mes messages en général, mais c'est pareil pour le manager. Cette dimension d'explorer une autre personnalité de soi-même, ça fait peur. Quand toute ta vie, on t'a cantonné, à un rôle de petite. Et là, tout d'un coup, on te met sur la scène, on te dit, bon, on a confiance en tes compétences, on les a vues. Moi, je vois souvent des compétences autour de moi, mais la personne, elle se dit, non, non, non, moi, je ne suis pas capable. Moi, je suis trop petite. Ah non, non, mais moi... Ah non, non, mais attends, toi, toi, toi, quoi. Vas-y, va au-devant de la scène. Moi, je ne peux pas. J'étais comme ça avec un de mes collaborateurs à l'époque quand je travaillais à la banque. C'était un homme, on était en binôme. Et quand il y avait des gros deals, je ne sais pas pourquoi, gros deal égale homme. Il fallait que ce soit lui qui aille défendre et taper sur la table parce que ce n'était pas conforme à la femme que j'étais censée représenter. Donc, je ne pouvais pas contredire la direction, etc. Jusqu'au jour où j'ai fait de l'auroratoire et j'ai compris, je me suis déprimée. Je dis Attends, attends, attends, il s'appelait… Je ne vais pas donner son nom, mais ce n'est pas grave, il s'appelait Fred. Je dis Non, Fred, c'est moi qui vais y aller. Et là, j'ai défendu mon dossier avec mon côté masculin. Et j'étais fière de moi. Tu t'es fait défendre ? Oui.

  • Speaker #0

    C'était sous ce brouhaha que tu as pu…

  • Speaker #1

    De cette voix intérieure qui me disait… Tu ne peux pas, reste à ta place, laisse les grands, laisse les autres, laisse les hommes. C'était une tablée. Complètement, c'était une tablée d'hommes. Et ce jour-là, mon dossier méritait de la poigne, de la solidité et méritait ce côté action, ce côté masculin qu'on a en nous. Ce n'est pas parce qu'à un moment donné, dans le traitement d'un deal, dans une certaine négociation, tu restes dans tes positions parce que tu sais que c'est pour rester dans un rapport win-win. Ce n'est pas parce que tu restes dans une position que tu n'es pas à l'écoute. Quand tu sais que ce n'est pas aligné, qu'il y a une problématique, un déséquilibre dans la négociation, c'est important pour défendre les intérêts de ton client de dire non je ne suis pas d'accord et de venir avec des arguments et de co-construire mais parfois c'est des négociations musclées, c'est des débats contradictoires très très musclés, ça demande à un moment donné de montrer une autre facette de sa personnalité parfois c'est agréable, donc c'est pour ça que c'est s'autoriser, c'est s'éveiller à d'autres dimensions intérieures tu vois,

  • Speaker #0

    et la roue à toi et aussi soigner ses blessures de ce que je comprends je veux bien avec le manager toxique mais et Et tu en as parlé très légèrement de la dépendance affective. Cette image, tu sais, on aime être... Je pense que la plupart des gens aiment entendre qu'ils sont de très bons managers, très sympas, très gentils, etc. Mais après, on se laisse vite déborder par cet élan de gentillesse. Et après, on remet le curseur au milieu quand en face, la personne n'a pas fait son job et qu'il faut la recadrer. Donc si tu es en dépendance affective, ça devient très compliqué.

  • Speaker #1

    Il y a deux choses sur la dépendance. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ça, je sais que ça fera aussi l'objet d'un prochain épisode. Pour revenir au tabou...

  • Speaker #1

    Pour rester sur l'art oratoire, en fait, du souverain.

  • Speaker #0

    L'éveil. Donc, pour en revenir au tabou, comment l'art oratoire, outil d'éveil, peut nous libérer des tabous ? Bien.

  • Speaker #1

    Tu sais, pour faire le point de ce que tu as dit, parce que si tu l'as dit, c'est que c'était important de le dire et que l'auditoire a besoin de l'entendre, parce que tu es la voix des auditeurs, c'est que la parole cherche toujours à plaire. C'est vrai ou pas ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    D'accord ? Quand on n'est pas dépouillé, quand on est en dépendance affective, quand on a peur d'être rejeté, on parle pour plaire. Exactement. Pour être applaudi, il te râle à l'air. C'est pour ça qu'il y a tout un travail de... Tu ne feras pas l'unanimité, mais ce n'est pas grave, ton message peut rentrer dans le cœur. Tu le vis au quotidien. Ah bah oui, moi je le vis au quotidien.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est même plus plus depuis les podcasts, parce que là, tu es encore plus open.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc moi, la parole, je ne suis pas là pour plaire à l'auditoire, d'accord ? Je suis là pour transmettre un message. Qu'il fasse l'animité ou pas, de toute façon, je sais que c'est impossible. Mais mon objectif, c'est de faire réfléchir. Non seulement la parole cherche à plaire, mais elle se suradapte aussi à ce qu'on attend de nous parfois, quand on n'est pas dépouillé. Et quand elle se suradapte, qu'est-ce qu'elle veut prouver ? Elle veut prouver qu'elle est conforme à ce qu'on attend d'elle. D'accord ? Donc je vais dire un certain discours, lisser. Je vais éviter de blesser. Je vais éviter d'exposer une problématique. très précis chez quelqu'un parce que j'ai peur de l'avexer mais ce n'est pas la personne que je vise, c'est la compétence. En entreprise, c'est compliqué. Moi, je vois les managers, on voit très bien ceux qui restent plus d'un an, plus de deux ans. Quand ils commencent à bégayer parce qu'ils commencent à avoir un mélange des genres entre la personne et la compétence, c'est terminé. Le manager ne pourra pas construire une relation saine et pérenne. Donc, c'est important de construire cette relation en disant quand je te demande qu'un dossier soit fait, Je ne suis pas en train de te dire que tu n'es pas reconnu dans ton travail. Je ne suis pas en train de te critiquer en tant qu'être. Je suis juste en train de dire que le travail n'est pas fait. Donc je suis sur ta fonction d'entreprise. Quand tu rentres dans l'entreprise, tu incarnes une logique de pensée. Et donc tu es payé, même en tant qu'entrepreneur, tu reçois une rémunération parce que tu vas servir un message. Et si à un moment donné ton client te dit je ne suis pas satisfait ce n'est pas toi, tu n'es pas assez. Mais si tu n'as pas travaillé ? À l'intérieur de toi, si tu ne t'es pas éveillé à cette part d'ombre en toi, où ton père, ta mère t'a dit que tu n'es pas assez, que ce n'est pas suffisant, que tu devrais en faire plus, à la minute où ton responsable, ton manager, ton collaborateur, ta mère, ton père, ta fratrie, ton mari, ton compagnon, tes enfants vont te faire une réflexion qui est Aujourd'hui, tu es fatigué, je ne suis pas assez. Ton manager qui te dit Le dossier manque de quelque chose. Tu sais ce qui va se passer, Sophia. Tu vas le prendre pour toi parce que tu as complètement créé une fusion entre ta compétence, une logique de pensée, une fonction et ton être. Et donc tu es complètement déstabilisé. Comment est-ce que tu veux porter une parole lourde ? Comment est-ce que tu veux prendre la parole ? Comment est-ce que tu veux défendre un projet ? Comment veux-tu négocier avec impact et influence ? Comment est-ce que tu peux créer des bascules mentales avec l'autre ? Si dès que la personne te critique sur ce que tu dis et ce que tu dis n'est pas ce que tu es, comment garder une... une posture de solidité, de leader, si tu n'as pas travaillé toutes ces parts d'ombre et que tu n'as pas purifié. Donc l'éveil ! de tes facettes intérieures est fondamentale quand tu souhaites porter une parole lourde. Sinon, tu deviens même un collaborateur toxique et tu passes ton temps à te plaindre.

  • Speaker #0

    D'où aussi l'intérêt d'avoir un costume, une tenue de travail. C'est-à-dire qu'une fois que tu as déposé ta veste, ce n'est plus toi. Exactement. Il me semble que c'était le docteur I.S. Barley qui nous avait partagé l'histoire de la blouse blanche en hôpital. C'est ça. Tu vas à l'hôpital, tu as une blouse blanche, tu repars avec... Tu as du sang, des fois, elle est achetée. Une fois que tu la retires, ça y est, tu sors de ton personnage.

  • Speaker #1

    Et c'est un très bel exemple pour illustrer le personnage que tu dois créer pour incarner ta fonction, incarner ton message. Ton message, ta fonction a besoin d'une blouse blanche. Quand tu es un médecin, tu dois porter cette blouse blanche. Tu dois avoir une certaine attitude comportementale qui transpire la confiance pour inspirer confiance à ton... patient, d'accord ? Donc tu dois incarner tout cela. Et pour autant, dans la vie de tous les jours, tu peux ne pas avoir confiance en toi dans certains espaces. Mais ton message te demande d'explorer cette confiance. C'est ça qui est génial avec l'oratoire, parce que tu vas te mettre au service d'un message. Et parfois, ton message, il va te demander de te dévoiler, dans le sens où tu vas devoir dire certains messages que tu n'as pas osé dire parce qu'ils étaient voilés à l'intérieur de toi. Et donc, ce dévoilement, c'est l'éveil. Moi, en tout cas, c'était mon cheminement. C'est-à-dire qu'à un moment donné... Pour libérer ma parole, j'ai d'abord dû libérer tous ces freins, tous ces plafonds de verre entre moi et moi. J'ai le droit ou je n'ai pas le droit ? Je peux ou je ne peux pas ? Et pourquoi je ne peux pas ? Vraiment, j'étais en pleine négociation, j'étais en train de discuter. D'ailleurs, je discute souvent avec moi et mon égo, je parle souvent avec ces voix-là. Et j'essaie au maximum de gagner, de gagner dans le sens où il n'y a pas de rationalité à ces peurs. C'est des choses qui sont là, qui sont dans notre ADN. C'est scientifique, c'est dans nos mémoires, dans nos mémoires cellulaires. Mais ces mémoires cellulaires, on peut juste les purifier à partir du moment où on les regarde et qu'on change la charge émotionnelle. On les affronte. Exactement. On les confronte, affronte, il y a un petit combat. Et pour revenir à ce que disait Iles Barli, parce que c'était son exemple effectivement, la notion de créer un personnage, c'est qu'une fois que je retire la blouse blanche, que je la mets à laver, je ne suis plus médecin. C'est pareil, quand vous quittez votre domaine entrepreneurial, vous quittez votre fonction... opérationnelle ou qu'importe, d'exécutante, qu'importe, c'est fini. Vous rentrez dans un autre rôle. D'ailleurs, on se prend souvent la tête, mais quand t'es mère, t'as beau te former en maman, le métier de maman, ça prend dans le tas. Très clairement. Prenez un raccourci. L'art orateur vous permet d'aller explorer des zones complètement étrangères. Et de regarder ces zones-là avec neutralité. Et comme ressource aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais de dévoilement. Je voudrais t'amener sur un petit sujet. qui tiraillent, je pense, beaucoup de personnes, hommes et femmes pour le coup. C'est, tu sais, cette ambivalence entre la modernité parfois qui pousse à nous éveiller et la piété. Tu sais, on est parfois assez tiraillés. J'aimerais que tu nous en parles un petit peu toujours avec ce prisme d'art oratoire outil d'éveil.

  • Speaker #1

    Donc, pour éviter ce tiraillement justement entre la modernité et... La piété, il va falloir à un moment donné te positionner, trancher avec toi-même aussi quelque part. Donc tu peux être les deux. Tu peux à un moment donné choisir un chemin de modernité et à un moment donné choisir ton chemin spirituel. Qu'est-ce qui a créé cette dualité ? En fait, le problème, c'est qu'on nous a fait croire que quand tu étais spirituel, tu devais être un clochard. Non, presque un clochard. Pauvre, pas parler, la piété, comment dire ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une connotation.

  • Speaker #1

    Ne te pas remarquer. Pas trop fort.

  • Speaker #0

    La transparence même.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est une expérience.

  • Speaker #0

    C'est aussi. Il faut te faire petit.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, parce que t'es connecté à quelque chose. Donc, c'est un petit peu perché leur sujet. Donc, du coup, tu peux pas aller dans certains endroits. C'est pas en reliance. Ils vont te créer une incohérence, tu vois. Et donc, si toi, t'es pas convaincu que toutes ces facettes-là avec toi, elles sont justes, ça va être très compliqué d'incarner un message. Donc, ce tiraillement entre la modernité, la foi, la modernité, la tradition, eh bien... C'est un conflit, tu es d'accord avec moi ? Être tiraillé, c'est un conflit. Bien sûr. Mais de toute façon, tu le sens, ton corps, tu le sens quand tu es en tiraillement. Tu as le cœur qui va battre plus vite, tu vas peut-être transpirer.

  • Speaker #0

    Chaque être humain... Tu as des maux de tête souvent.

  • Speaker #1

    Des maux de tête, voilà, tu n'es pas bien, tu as mal au ventre pour certaines personnes. Tout dépend de votre fonctionnement, de votre histoire, etc. Donc, il y a quand même ce travail d'unification et d'harmonisation. Et de dire, ok, parfois, je me sens complètement... en adéquation, en alignement avec cette part de personnalité, avec ce trait de caractère. Mais dans certains espaces, j'en ai pas besoin. Et j'ai le droit d'aller explorer d'autres traits de caractère. Pourquoi est-ce qu'on doit être une seule personne ? D'ailleurs, c'est même renier l'aspect adamique que nous sommes. On est des êtres multidimensionnels. Par exemple, comment est-ce que tu veux incarner un message avec puissance, avec impact, fédérer, laisser une trace au sein de ton auditoire, si toi-même, t'es pas aligné avec ta propre foi ? T'as du mal déjà à être au clair avec ce qui t'anime. On est dans des sociétés aujourd'hui, et je vais mettre les pieds dans le plat, je suis désolée, c'est un podcast qui n'a pas de langue de bois, aujourd'hui, parler de Dieu, c'est compliqué. Moi, je le fais, c'est mon podcast, ok ? Mais combien de fois sur Instagram ? J'ai été boycottée, bypassée, shadowban, comme on dit. Mon nombre de vœux a été divisé par 30, tu le sais très bien. Pourquoi ? Parce que j'ai pris position. J'ai pris position par rapport au conflit israélo-palestinien. Il y a des mots qui sont interdits. C'est compliqué quand même. Parce que prendre position dans un espace où il y a des gens qui meurent, c'est juste être en alignement avec ces valeurs de vie. C'est parce qu'on aime la vie. Prendre position parce qu'un enfant se fait déchiqueter en plein 20 heures et se dire que c'est anormal de banaliser la situation, C'est parce qu'à un moment donné, il y a une valeur qui a été touchée à l'intérieur de moi. Mais, comme on me dit que tu n'as pas le droit, parce que tu dois cacher ta foi, parce que la foi que tu représentes est dérangeante, malaisante, pour le paysage culturel dans lequel tu vis, comment tu veux prendre la parole un beau matin ? Puisque toute ta vie, on te dit chut, cache-toi Même nos aïeux, nos ancêtres, ont à un moment donné dû cacher leur identité. Aujourd'hui, il y a encore des peuples, il y a encore certains contrées dans le monde, certaines contrées dans le monde. Ou malheureusement, ils doivent cacher leur foi. Et je suis désolée, on vit dans un milieu où on nous dit, cache ta croix, cache ta foi, cache ta kippa et cache ton voile. Mais si moi, ça me fait du bien de porter mon turban, ça me fait du bien de porter un voile, et si moi, ça me fait du bien de porter ma croix, et si c'est une kiffance pour moi de porter ma kippa, si ça me connecte à quelque chose de beaucoup plus grand, si ça me réveille, si ça m'éveille, en quoi ça dérange ? Donc si toi, t'es perturbé par ce qui dérange les autres, comment est-ce que tu peux porter un message ? porter un projet, servir des valeurs, prendre position face à l'adversité. Ça va être très compliqué. Et donc, c'est pour ça qu'il est important de construire ce personnage qui est complètement décorrélé avec ton être. Parce que ton être, il existe. Ton être, il a de la valeur. Parce que ta valeur, elle est corrélée à celui que tu as créé. Mais ton message, il peut être critiqué. Et c'est OK. D'accord ?

  • Speaker #0

    C'est ces forces que tu nous partages. Et j'ai une pensée très forte à ma grand-mère maternelle. Parce que c'est vrai qu'elle nous a toujours transmis cette discrétion, même au niveau de la pratique et de la foi. Mais c'est lié à son histoire. Elle est née en Algérie, elle a connu la guerre et elle a aussi connu cette période noire, malheureusement, du terrorisme. Et il fallait se cacher. Et forcément que ce message-là me parle, ce que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est un message qui est porté par de l'art oratoire. C'est ça. C'est pas audible.

  • Speaker #0

    C'est que non seulement il y a la société qui crée un tabou autour de la religion, on nous pousse de plus en plus... En fait, t'es un peu à la mode, t'es in. Si tu ne crois pas en Dieu, et t'es ringard dès que tu vas parler de Dieu, de ta foi, mais il y a aussi le côté historique qui nous pousse parfois à être discrets, et c'est pour ça que je fais le lien avec ma grand-mère, qui, elle, était contrainte, entre guillemets, de se cacher, parce qu'elle a vécu des choses très difficiles de par l'histoire, qui faisaient qu'on ne pouvait pas parler religion comme ça. J'ai visité l'Ouzbékistan, c'était aussi pareil. L'Ouzbékistan a vécu une histoire compliquée avec l'état soviétique, l'influence soviétique, pardon. Et pareil, j'avais rencontré une femme qui nous disait qu'il fut un temps, elle se cachait pour lire quelques versets de Coran alors qu'elle était chez elle parce qu'il y avait un danger. Et on sait que ce n'est pas que la religion musulmane. Il y a d'autres religions qui aussi ont été, comment dirais-je, boycottées partout dans le monde. Mais voilà ce que tu... Ce que tu me dis, voilà, je voulais juste faire cette petite anecdote.

  • Speaker #1

    C'est une grande anecdote et je pense qu'elle va résonner chez beaucoup de personnes qui nous écoutent. Tu sais, quand tu commences à prendre la parole, dans ces dimensions-là qu'on essaie d'explorer avec l'auditoire, tu commences réellement à être et ne plus juste à faire. Et cela vraiment demande de sortir du mode survie pour aller dans le mode vie. C'est pour ça que c'est important la sécurité intérieure, tu vois, se détacher du regard des autres, ce qu'on disait à l'épisode 1. Vraiment un processus de dépouillement. Et c'est pour ça que c'est important de se raccrocher à un repère, mais un repère solide.

  • Speaker #0

    Moi, pour moi, c'est ma foi, c'est ma conviction, c'est ma croyance. Il n'y a rien de plus solide que ma foi. Il n'y a rien de plus solide que ça. Il n'y a rien de plus solide que celui qui a créé tous ces mondes. Donc c'est compliqué pour moi de faire confiance à quelqu'un d'autre, même si je vis en collaboration, tu vois, même si je les regarde avec ressources. Mais quand moi, je suis fragilisée, eh bien, ma plus grande force, c'est cet être suprême. C'est mon créateur, c'est mon soeur de l'univers, c'est Dieu, c'est Allah, tu vois. J'ai besoin de le nommer.

  • Speaker #1

    Le moi, il est faillible.

  • Speaker #0

    complètement, il est éphémère, il est faillible, il est fragile, il est comme moi, wesh. Et pour revenir à cette notion de ringard et de hymne, on le voit aujourd'hui dans le développement personnel, sur les réseaux sociaux. Tu ne sais même plus quelle est leur croyance. Ils sont en panique totale. Ça parle chinois. Ils sont là à transmettre des valeurs magnifiques, comme étant l'alignement, soyez convaincus de ce que vous dites, connectez-vous, demandez. Et quand tu leur dis, mais toi tu demandes à qui, c'est quoi ta croyance ? Tout d'un coup, il y a une espèce de coup d'électricité qui est dans leur corps. Tu les vois, ils basculent, le corps est en train de les dénoncer clairement. Ils sont en total PLS. PLS, c'est un manque de puissance, un manque de liberté, un manque de sécurité total. Et là, ils te disent, ah bah non, c'est comme vous voulez, appelez comme vous voulez. La source, l'amour, l'univers. Pourquoi tu n'es pas clair dans ta croyance ? Alors que tu accompagnes les gens à être... claire, à mettre de la clarté dans leur vie, à poser des intentions claires. Pourquoi tu dis pas clairement à qui tu parles quand t'es pas bien ? Voilà, moi je parle à la pointe, c'est clair. Je préfère... Qui est mon guide ? Voilà, on a fait un réel dessus. Qui est mon guide ? Ben mon guide, moi je sais qui c'est, point. Pourquoi est-ce que vous, pourquoi est-ce que certaines, quand je dis vous, je vais parler en je, mais pourquoi aujourd'hui c'est tellement ringard de parler de Dieu, tellement ringard de parler de sa foi, qu'on va aller chercher, tu sais, des mots à la mode. Des mots qui font plus in. qui sont plus audibles. Combien de fois, moi, même mes équipes marketing m'ont dit Ouais, mais attends, si tu dis Allah, ça va quand même faire résonance avec les attentats. Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Je ne suis pas responsable des projections des autres sur mes mots. Moi, je sais ce que ça veut dire Allah, qui veut dire l'unique, l'unique source d'amour inconditionnel.

  • Speaker #1

    Si d'autres l'associent à d'autres connotations, ça n'est pas ta raison. Mais toi,

  • Speaker #0

    si tu ne l'incarnes pas,

  • Speaker #1

    tel que tu le vis,

  • Speaker #0

    on en a honte. Moi, j'en suis fière. Honte ? Moi, j'en suis fière. Moi, c'est cette fois-là qui me permet aujourd'hui d'entreprendre, de lever les voiles sur tout ce qui m'empêche d'être libre, d'être heureuse. C'est cette fois-là qui me permet de faire des grands projets, de débarquer à Alger sans que personne ne me connaisse. C'est cette fois-là qui me permet de lancer des projets incroyables. C'est tout,

  • Speaker #1

    point. De décrocher le théâtre de la bruyère.

  • Speaker #0

    De décrocher le théâtre. On entend.

  • Speaker #1

    En record.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. De décrocher effectivement le théâtre de la bruyère. en moins de deux semaines, alors qu'on n'avait plus de théâtre pour jouer.

  • Speaker #1

    Et que vous avez rempli, parce que c'est une équipe qui était derrière, plus de 300 places.

  • Speaker #0

    336 personnes, c'était comble. La salle était complète. C'est une foi en la magie. C'est une foi au miracle. Mais quand tu crois en Dieu, tu crois au miracle. Parce que toi, tu peux te limiter, Sophia. En tant qu'être humain, on peut se limiter. Je suis limitée de par mon cerveau, de par mes aptitudes, mes capacités. mais celui qui m'a créé est illimité il a créé un monde avec des lois illimitées donc moi quand je sais que j'ai du mal à réfléchir j'ai un rêve mais je ne sais pas comment y arriver, mais je me dis que si ce rêve là il est là, c'est que Dieu me l'a mis quelque part dans ma tête, je me dis bah lui il est illimité, parce que si tu te freines, tu le freines c'est à dire que tu as une vision de Dieu parce que de quoi on parle depuis tout à l'heure, c'est la représentation qu'on a de Dieu, moi c'est pas mon problème si les gens pensent que Dieu est un diable c'est pas mon problème si les gens ont la croyance que Dieu est mauvais C'est pas mon problème si les gens pensent que l'islam se soumet à un dieu mauvais. C'est pas mon problème. Explorez-vous, éveillez-vous, réfléchissez. Remettez un peu en question le paysage culturel et médiatique. C'est pas mon problème si aujourd'hui on voit un état comme étant un méchant et un état comme étant un gentil. C'est pas mon problème s'il y a ces dualités-là. Mais moi en tant qu'être spirituel, mon rôle dans cette vie, c'est de kiffer ma vie et de vivre de la manière la plus authentique. Et quand je suis pas alignée, stop. Je suis pas alignée, que tu sois mon ami ou pas. Que tu sois mon manager ou pas, que tu sois mon responsable ou pas, là, je ne respecte, je ne supporte pas comment tu me parles. Parce que tu me manques de respect. Et là, mon corps me parle. J'arrête la relation. Au prix que ça me coûte. Tu vois ? Au prix que ça me coûte. Parce que j'ai foi en moi. Parce que j'ai foi en celui qui m'a créé. Et je sais qu'il va m'offrir d'autres horizons. J'en suis convaincue. Tu vois ? Parce qu'il est bon. Parce que moi, mon Seigneur, il est bon. Mon Seigneur, il est amour. Mon Seigneur n'a pas besoin de ma prière. Mon Seigneur n'a pas besoin que je le prie tous les jours à la mosquée, à la synagogue. Il n'a pas besoin de mon foulard. Il n'a pas besoin de mon foulard,

  • Speaker #1

    il n'a pas besoin de mon djidbeb,

  • Speaker #0

    de ma prière, de ma kippa, de ma croix. Il n'a pas besoin de mes pardons. Il est. Par contre, moi, j'en ai besoin. Moi, j'ai besoin de ma prière. C'est pour ça que je disais dans l'un des réels que la prière, c'est quelque chose de vital, ce n'est pas quelque chose d'obligatoire. Que vous la faites ou que vous ne la faites pas, que vous méditez ou que vous ne vous méditez pas, que vous fassiez l'aumône. Que vous ou pas, ça ne change rien à celui qui n'a pas été engendré, qui n'engendre pas. Ça ne change rien à celui qui a créé tous ces mondes. Vous pensez vraiment qu'il y a que ce monde ? Ça ne change rien. Par contre, nous, notre objectif, c'est que ceci nous a mis sur terre. C'est parce qu'on a un travail. On est el-Khalifa, on est des acteurs, des ambassadeurs de paix. Et la paix, c'est une action inspirée. C'est une action au quotidien. Et que ça passe par la parole. Et donc ça passe par l'art oratoire. Tu vois, parce que l'art oratoire est indépendante de notre petit moi. Voilà pour faire le petit résumé. Et je voulais juste revenir à ta grand-mère sur le tabou. Quand on parle d'éveil, c'est très important d'aller explorer les tabous, les non-dits et les mensonges qu'il peut y avoir dans notre histoire. Moi, quand je me suis réconciliée avec l'Algérie et que j'ai fait le musée des martyrs, j'ai pris une gifle monumentale. Il y avait tellement de tabous, de souffrances, parce que la liberté en Algérie, on l'a arrachée avec nos dents. Quand je dis on je m'intègre. Dans une période, je suis l'arrière-petite-fille de Moudjahidine. Et donc, tu vois, ça a laissé une trace dans mes cellules. Ça a laissé une trace. Et donc, quand j'ai découvert l'atrocité, je me suis dit, mais attends, c'est comme après l'école.

  • Speaker #1

    Il est magnifique, d'ailleurs, ce musée. La place des martyrs, le musée qui est juste en tout.

  • Speaker #0

    Il est juste exceptionnel. C'est une autre manière d'exprimer ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie. C'est un autre regard. C'est l'autre partie qu'on ne nous a pas suffisamment mis en avant quand on était à l'école. Moi, j'ai pris une gifle monumentale. J'en ai pleuré. Je dis à ma mère, pourquoi tu ne nous as pas raconté ça ? Elle me dit, c'est trop violent. On veut oublier. On ne peut pas t'en parler. Moi, ma grand-mère, elle me dit, je ne peux pas t'en parler. C'était d'une violence. Il faut savoir que nos grands-mères se faisaient violer. Elles avaient des enfants qui n'étaient pas légitimes. Mais le mari n'était plus là. Il était mort à la guerre. Il y a plein de choses comme ça. Tu penses vraiment que nous, on est là. Alors, tu peux me raconter ton histoire, maman ? Parce que moi, j'ai des traumas transgénérationnels. Elle te regarde, mais il y a un mutisme, en fait. Donc, on a grandi. On fait partie d'une génération qui a grandi avec...

  • Speaker #1

    Avec ses non-dits.

  • Speaker #0

    Avec des anciens. Avec des taboues.

  • Speaker #1

    À la boile de fond, il y avait énormément de douleurs et de souffrances.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et cette souffrance-là, on la ressent. Mais par pudeur, par amour pour nos anciens. On n'ose même pas l'explorer. Quand j'ai décidé d'œuvrer, de transmettre, de prendre la parole, je savais qu'il fallait que je passe par ce cheminement-là, de m'éveiller à mon histoire, aux tabous, aux vérités difficiles. C'est pas beau, hein ? Il y a des choses qui n'étaient pas très jolies à voir. Par contre, il y avait d'autres pans de mon histoire qui étaient extraordinaires. Et ça, je me dis, ça, je garde. Ça, je suis déloyale. Et ça, je suis loyale. Ça, je prends. Et j'ai honoré. C'est comme ça qu'on peut honorer nos ascendants. Et ainsi, ouvrir la porte. un autre chemin plus fluide, plus facile. Même si nous ne sommes pas les euro-bénéficiaires de cette parole libre, nos enfants méritent ce chemin de déploiement, cette vie facile. Et contrairement à ce qu'on peut penser, ce n'est pas parce qu'on parle d'une douleur, ce n'est pas parce qu'on réactive de douleurs qu'on les alimente. On met de la lumière dessus et on change la perception, on extrait le merveilleux et on découvre la beauté cachée. de toutes ces épreuves, de toutes ces tortures. Et on se dit, ok, ça je prends. Je prends le flambeau de ce cadeau et je l'offre aux générations qui arriveront. Tu vois, c'est complètement...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de nourrir une rancœur par rapport à tous ces événements.

  • Speaker #0

    Non. C'est pas de mouliner. Par contre, de comprendre la rancœur que l'on peut ressentir dans certaines situations professionnelles, amicales. Eh oui. Parce que parfois, il y a de la rancœur, on ne comprend pas. Et elle nous détruit, elle nous consomme. Alors que cette rancœur, elle est en nous, donc elle nous appartient, mais elle vient de plus haut parfois. Et donc mettre de la lumière et de comprendre d'où elle vient permet aussi de la libérer.

  • Speaker #1

    Quand tu dis plus haut, c'est des générations plus à plus haut.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr. Ça laisse des traces, c'est de l'épigénétique.

  • Speaker #1

    Donc pour clôturer par rapport à l'éveil et l'épreuve de la vie ?

  • Speaker #0

    Pour clôturer, ce que je veux dire par là, c'est que quand on souhaite transmettre une parole, porter un projet, défendre des idées, si vous n'explorez pas toutes les facettes de votre personnalité, la vie et ses contractions, vous vous invitez à le faire. Moi j'ai longtemps été une enfant, j'avais envie de parler mais j'étais plutôt sage, j'osais pas, je me cachais beaucoup derrière l'autorité, la blouse blanche, etc. Par peur de décevoir, pour que mes aînés soient fiers de moi, on me disait faut que papa soit fier de toi, etc. Quand j'ai perdu mon père, j'ai découvert la vie, c'est-à-dire qu'il fallait aller à un moment donné au charbon. Et c'est là où j'ai vraiment utilisé mon côté masculin, comme je le disais. C'est là où quelque part j'ai exploré... les facettes de ma perte qui étaient juste extraordinaires. Je me suis rendue compte que je pouvais me relever seule. Je me suis rendue compte que face à certaines trahisons, face à certaines humiliations, j'avais encore la capacité de marcher, que j'avais encore la capacité de me relever. Je me suis dit wow, t'es solide quand même ! Donc quelque part, ces expériences-là... N'attendez pas de les vivre dans la douleur, mais autorisez-vous, lorsque vous avez une envie de transmettre ce message, à explorer ces personnalités qui sont en vous. Si elles existent, si à un moment donné vous vous voyez en train de rire à pleines dents, si à un moment donné vous vous voyez en train de diriger une équipe, c'est que vous êtes fait pour ça. Mais ça demande de laisser tomber une part ancienne de vous-même, je le dis d'ailleurs souvent, pour qu'un empire s'élève, un autre doit tomber. Cet empire c'est vous, il faut savoir aussi... Tournez le dos à ce que vous ne voulez plus et allez vers ce qui vous attend réellement pour être heureux dans cette vie. Et l'art oratoire est un magnifique parcours pour y arriver.

  • Speaker #1

    Merci Daouda. Merci de nous avoir éclairé sur les pouvoirs insoupçonnés de l'art oratoire avec cet épisode autour de l'éveil. Merci à toutes et à tous de nous avoir écoutés. Et rendez-vous au prochain épisode dans lequel nous aborderons comment l'art oratoire peut impacter notre environnement.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce magnifique épisode. Encore une fois, on s'est laissé porter par l'inspiration. Je vous confie à Dieu dont les dépôts confiés ne se perdent jamais. N'oubliez pas d'utiliser votre plus belle posture pour honorer votre plus beau message. Et je vous dis à la semaine prochaine. C'est l'aime !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Abonnez-vous pour ne rien louper.

Description


Avez-vous déjà ressenti ce nœud dans la gorge, cette peur paralysante de prendre la parole en public ?

Derrière cette appréhension se cachent souvent des blessures profondes, des expériences passées qui ont laissé des traces sur notre estime de soi et notre capacité à nous exprimer.

Dans cet épisode, Daouila Salmi vous invite à un voyage intérieur à la découverte de ces blessures.

En comprenant les mécanismes qui les alimentent, vous pourrez enfin les transcender et vous libérer de leurs chaînes.

L'art oratoire devient alors un véritable outil d'éveil, de transformation puissant, un catalyseur de guérison.


Pourquoi nos blessures influencent-elles notre communication ?


Daouila Salmi vous expliquera comment nos expériences passées, nos jugements intérieurs et nos peurs peuvent saboter notre capacité à nous affirmer et à connecter avec les autres.

En comprenant ces dynamiques, vous pourrez identifier les schémas répétitifs qui vous limitent et mettre en place des stratégies pour les dépasser.


En pratiquant l'art oratoire, nous apprenons à nous connaître plus profondément, à accepter nos imperfections et à célébrer notre unicité.


Prêt à vous lancer dans cette aventure intérieure ?


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Fraternellement


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Lab Oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.

  • Speaker #1

    C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, très heureuse de vous retrouver pour ce merveilleux volet autour de l'Arc Oratoire. Bonjour Dawila, comment te sens-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Ah, je me sens... toujours aussi bien lorsque je suis en podcast pour partager un moment riche avec les auditoires et avec toi. Et toi, comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    Toujours aussi motivée pour en savoir plus sur l'art oratoire. Pour ce deuxième épisode, nous allons explorer un aspect fascinant de l'art oratoire, son pouvoir d'éveil. La parole, cet outil que nous utilisons quotidiennement, peut être un véritable catalyseur de transformation intérieure. En explorant les liens entre l'art oratoire et la quête de soi, nous découvrirons comment notre voix peut devenir un instrument de libération et de croissance personnelle. Vous êtes-vous déjà demandé comment un simple mot pouvait déclencher une révolution intérieure ? Comment le fait de s'exprimer avec authenticité pouvait nous aider à mieux nous connaître ? Préparez-vous un voyage extraordinaire au cœur de votre être, guidé par la voix. envoûtante de Dawila.

  • Speaker #1

    Waouh ! Des introductions toujours extraordinaires. Tu nous as mis dans un bain incroyable. Écoutez, pour rester dans cette direction que tu nous offres, je vais inviter l'auditoire à fermer les yeux un instant et imaginer qu'une voix à l'intérieur d'eux-mêmes est en train de chantonner comme une mélodie qui résonne fortement. Cette mélodie, cette tonalité musicale, ce son est votre vérité intérieure, votre essence, votre fitra. En apprenant à maîtriser, à apprivoiser l'art oratoire, nous apprenons aussi à nous connecter à cette mélodie intérieure, à cette musicalité, cette tonalité vibratoire originelle et à la partager. à l'humanité, tout simplement. Et dans cet épisode, c'est ce que nous allons explorer ensemble et voir comment la parole peut devenir un pont entre notre monde intérieur et le monde extérieur. C'est d'ailleurs ce que ça m'a fait comme sensation la première fois que j'ai compris le véritable sens de l'art oratoire. J'ai vraiment compris que Dieu nous avait créés d'une manière extrêmement sacrée. qui avait une dimension artistique dans la manière dont il nous avait créé. Parce qu'on porte à l'intérieur de nous une force phonique, une voix qui est concentrée au niveau du ventre. Et le ventre est connecté aussi à notre colonne vertébrale. Et donc, cette puissance intérieure, parce que ce sont nos muscles, d'ailleurs quand on veut travailler le dos, ne dit-on pas qu'il faut gainer ? Pourquoi ? Parce que ça va donner du coffre et de la résonance à notre voix. Parce que la voix, V-O-I-X, est au service de la voix, de notre voix, V-O-I-E. Mais encore faut-il débroussailler et mettre de la lumière à ce chemin qui nous mène vers cette voix-là. Et c'est pour ça que l'art oratoire va nous inviter à nous éveiller profondément à nous-mêmes, au monde, pour délivrer un message de la manière, de la meilleure des manières.

  • Speaker #0

    Tu me fais une parfaite transition. Pour ma première question, Daouila, tu nous parles de débroussailler cette voie, ce chemin. Comment utiliser l'art oratoire comme outil d'éveil pour comprendre nos fonctionnements internes, notre histoire et même se libérer de nos tabous ?

  • Speaker #1

    Il y en a. Il y en a énormément. Il y a énormément pour chaque individu qui chemine sur cette terre-là. Parce que je porte la croyance, et ce n'est pas que moi qui le dis, mais je vais reprendre une... magnifique citation qui dit que nous sommes des êtres spirituels qui vivons une expérience humaine. Et dans cette expérience humaine, parfois, on ne laisse pas suffisamment de place à cet être spirituel. Être spirituel, expérience humaine. Être spirituel, ça demande d'être, d'exister. Et expérience, ça demande de faire, de tester, d'actionner, de bouger, de manifester, de créer, de dessiner. Il y a un mouvement. Mais ce mouvement-là demande aussi une certaine immobilité dans le sens vertical. Il y a un besoin d'ancrage, un besoin d'enracinement quelque part. Ça part de soi. Ça part de soi, donc quand on veut s'éveiller, eh bien, c'est aussi accepter de mettre la lumière dans nos parts d'ombre. De mettre la lumière là où on nous a dit Chut, scout, tais-toi, t'as pas à savoir. C'est pas tes histoires. C'était le passé. C'est plus de ton époque. C'est pas important. Oui, mais cette ancienne époque influence mes choix, mes décisions, influence mes fréquentations. influence absolument tout le monde. Et donc quand on veut servir un message avec authenticité, il est fondamental, absolument essentiel, de se dépouiller. Et quand on se dépouille, on va aller incarner un mot qui s'appelle islam C'est-à-dire je vais m'élever Car l'islam est un art de vivre plus qu'une religion. Islam c'est je vais m'élever, je vais m'éveiller pour être en paix Et pour être en paix, je vais devoir réunir. réconcilier des parts tiraillées, des parts en conflit qui sont en moi. Et cela passe par les émotions. Et je ne peux pas être en gestion de mes émotions, apprivoiser mon trac, apprivoiser mon stress, quand je prends la parole, quand je dois porter un projet, quand je dois fédérer une émotion. La prise de parole, elle existe dans tous les espaces politiques, économiques, dans tous les espaces parentaux, éducationnels, maritaux, absolument partout. Donc si je ne suis pas en capacité de faire le tri, d'harmoniser mon intérieur, je vais avoir une communication et une parole trouble. Je vais troubler mon environnement et donc vivre un tremblement et un enfermement parce que je n'ose pas aller libérer ce qui est complètement enfermé. D'ailleurs, dans le mot enfermement, il y a le mot enfer. Et donc, ce processus d'éveil qui nous est invité à apprendre, à actionner à travers l'art oratoire, va venir nous inviter à créer un personnage qui va s'autoriser à aller explorer des zones où notre petite personne, la petite personne humaine que nous sommes, n'aurait jamais osé aller explorer. Et donc l'art oratoire nous invite à créer un personnage solide. Par exemple, en entreprise, quand tu es amené à évoluer professionnellement parlant et que par exemple tu vas prendre des postes de manager, et que tu n'as jamais été manager, donc tu ne sais pas comment fédérer une équipe, tu ne sais pas comment faire exécuter une vision, parce qu'un manager est un directeur, un chef d'entreprise, un dirigeant. Son objectif premier, c'est d'orienter des ressources humaines vers un objectif qu'il a construit, une vision. Mais si toi, tu n'incarnes pas ce message, il n'y a personne qui te suivra. Sauf qu'un manager, ce n'est pas forcément un père de famille. Le père de famille a un rôle. Le manager a un rôle, a une logique de pensée. Le manager est aussi époux parfois. Il a une conjointe, qu'importe, une compagnonne, qu'importe. Il ne se comporte pas de la même manière quand il est époux, quand il est compagnon et quand il est manager. Il ne se compagnera, il ne se comporte pas non plus de la même manière si cette personne-là est en pleine négociation. Pour clôturer un gros deal, il ne se comportera pas de la même manière que si il est en posture de recrutement. Donc on est bien d'accord que pour chaque rôle, il y a un personnage. Et ça, on ne s'autorise pas parfois. En tant que femme, on va rester cantonnée, confinée à des rôles qu'on nous a insufflés. Pour rester conforme à la norme, on va nous inviter à rester systématiquement dans le même rôle. La petite sœur sympatoche. Moi, je suis quatrième d'une fratrie de six. La quatrième, on ne la calcule pas trop. Donc elle est censée se taire. Quand j'ai décidé de sortir un peu des sentiers battus et d'aller explorer des zones où personne dans ma famille a été, c'était mais où tu vas ? Et pourquoi ? Eh bien, mon message est universel. Donc, je me devais de créer un personnage adamique, un personnage être spirituel qui expérimente la vie humaine. Et donc, pour cela, ça m'a vraiment demandé de mettre une autre paire de lunettes. J'appelle ça les lunettes SSL, SLM. Une autre paire de lunettes pour... comprendre la grandeur de ce monde-là, parce que mon message traite de l'unification. Mon message traite de la réconciliation. Et pour cela, je devais aller explorer, m'éveiller à la réconciliation et à l'exploration de tout ce que l'on ne voulait pas que j'explore. Tu parlais de tabou. Je vais te laisser développer.

  • Speaker #0

    Juste avant, parce que je trouve hyper intéressant ce que tu partages au niveau du rôle d'un manager par exemple. Dans une société ou même un entrepreneur, parfois certains hésitent à mélanger vie perso et vie pro, c'est-à-dire on ne mélange pas la famille et le travail. De ce que je comprends, des personnes qui n'auraient pas incarné leur rôle, leur personnage. Parce que si on est en capacité d'incarner un personnage, de ce que je comprends, on arrive facilement à faire la distinction en travaillant avec sa famille et en passant du rôle de père, par exemple, au rôle de dirigeant. Je te donne un cas concret, pour être sûre d'avoir bien assimilé. Tu prends le cas d'une boulangerie, donc un père de famille qui ouvre sa boulangerie. et qui va prendre en salarié un de ses enfants, il va devoir, au moment où il rentre dans la boulangerie, retirer sa casquette de père et du coup, incarner le masque du dirigeant, du directeur. Vous êtes d'accord ? Bien évidemment. Donc, quand il y a des conflits comme ça dans des structures, parfois, c'est que chacun n'incarne pas son mal. Tout à fait. Quand son père se tâche.

  • Speaker #1

    Exactement. Exceptionnel. Tu as une forme un point avec le théâtre. Parce que si on observait... Et si on œuvrait dans l'entreprise comme on construit une pièce de théâtre, je te jure qu'il y aurait beaucoup moins de conflits d'égo. Chacun son rôle. Hlas ! Hlas ! T'as tel rôle, t'as tel scénario, tu joues ton rôle. Point barre. Quand tu es acteur, quand tu es comédien, tu as un travail d'acteur. Donc tu vas jouer la pièce qui t'est demandée d'être jouée. Tu la joues, point. Avec tout ce que tu es. Mais tu joues le personnage qu'on te demande. Pour autant, si tu es amené à pleurer dans ce personnage-là, dans ce script, dans cette scène-là, ce sont tes larmes. Mais tu joues quand même la personne qui pleure. Donc, quelque part, la vie en entreprise, si on devait la gérer... C'est un jeu.

  • Speaker #0

    C'est un jeu.

  • Speaker #1

    Oui, la vie est un jeu, d'ailleurs. Petit claquement. Il y a la pièce de théâtre.

  • Speaker #0

    La brière.

  • Speaker #1

    La pièce de la brière qu'on nous avons faite le 29 juin, une date incroyable, symbolique. Et donc, oui, quelque part, si on ne crée pas des personnages, on ne peut pas s'autoriser les différentes facettes de notre personnalité. On ne peut pas s'autoriser. Moi, quand j'ai été manager, à un moment donné, j'ai dû... apprendre à trancher, à dire, c'est comme ça. Je t'aime bien, on déjeune ensemble, on prend des cafés ensemble, je t'apprécie, tu es presque une amie, on a des relations, mais à un moment donné, la vision de l'entreprise s'éloigne de ce que tu souhaites réaliser avec cette entreprise. Donc, soit tu suis la vision de l'entreprise, et là c'est, non mais attends, vu comment tu me parles, attends, on est amis.

  • Speaker #0

    C'est difficile dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est pour ça que les managers sont péris. Ils disent des liens.

  • Speaker #0

    tu as travaillé dans des grandes structures, c'est également mon cas, c'est que souvent, on a forcément des affinités, on est humain, donc on va faire des déj, on va prendre des cafés, on a des échanges parfois très amicaux, et ensuite, bim, on retourne dans notre poste, et là, le manager reprend une autre... Oui,

  • Speaker #1

    oui. Complètement.

  • Speaker #0

    Une autre casquette.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que c'est important d'accepter, tu vois, quand on est manager, un manager qui ne fait pas ce travail de dépouillement sur lui, qui est complètement en dépendance affective, ou qui est dans des blessures de l'ego, dans les blessures de trahison, qu'il a peur d'être abandonné, ça sera un manager toxique. Déjà pour lui-même.

  • Speaker #0

    Toxique dans quel sens ?

  • Speaker #1

    Dans le sens où il va vouloir s'approprier le travail des autres. Il va vouloir peut-être contrôler, par peur d'avoir une mauvaise image vis-à-vis de ses équipes. Alors il y a deux... C'est un peu le train de Karpman, mais il aura à peu près, en gros, je la fais courte, deux chemins. Soit il va vouloir contrôler et il va projeter son incompétence sur ses équipes. De toute façon, vous n'êtes que des nuls. Si on n'arrive pas à réaliser l'objectif de l'entreprise, c'est de votre faute. Parce que vous n'êtes pas en capacité de, vous nous êtes incompétents, alors que c'est sa propre incompétence qu'il cache derrière l'incompétence de ses collaborateurs. Ou alors il a tellement peur que ses collaborateurs le détestent qu'il va le faire à leur place. Et là, burn-out. Et donc, dans les deux cas, il ne sait pas. positionné. Et pour moi, quand on est dans des fonctions directionnelles, il y a la dimension de direction. Donc, j'offre une direction. Et c'est ce qui justifie, à un moment donné, un salaire. C'est ce qui justifie une rémunération. Cette capacité à trancher, à montrer la direction, au risque des déplaires. Personne n'a fait l'unanimité dans le monde entier. Je le répète souvent en podcast et dans mes messages en général, mais c'est pareil pour le manager. Cette dimension d'explorer une autre personnalité de soi-même, ça fait peur. Quand toute ta vie, on t'a cantonné, à un rôle de petite. Et là, tout d'un coup, on te met sur la scène, on te dit, bon, on a confiance en tes compétences, on les a vues. Moi, je vois souvent des compétences autour de moi, mais la personne, elle se dit, non, non, non, moi, je ne suis pas capable. Moi, je suis trop petite. Ah non, non, mais moi... Ah non, non, mais attends, toi, toi, toi, quoi. Vas-y, va au-devant de la scène. Moi, je ne peux pas. J'étais comme ça avec un de mes collaborateurs à l'époque quand je travaillais à la banque. C'était un homme, on était en binôme. Et quand il y avait des gros deals, je ne sais pas pourquoi, gros deal égale homme. Il fallait que ce soit lui qui aille défendre et taper sur la table parce que ce n'était pas conforme à la femme que j'étais censée représenter. Donc, je ne pouvais pas contredire la direction, etc. Jusqu'au jour où j'ai fait de l'auroratoire et j'ai compris, je me suis déprimée. Je dis Attends, attends, attends, il s'appelait… Je ne vais pas donner son nom, mais ce n'est pas grave, il s'appelait Fred. Je dis Non, Fred, c'est moi qui vais y aller. Et là, j'ai défendu mon dossier avec mon côté masculin. Et j'étais fière de moi. Tu t'es fait défendre ? Oui.

  • Speaker #0

    C'était sous ce brouhaha que tu as pu…

  • Speaker #1

    De cette voix intérieure qui me disait… Tu ne peux pas, reste à ta place, laisse les grands, laisse les autres, laisse les hommes. C'était une tablée. Complètement, c'était une tablée d'hommes. Et ce jour-là, mon dossier méritait de la poigne, de la solidité et méritait ce côté action, ce côté masculin qu'on a en nous. Ce n'est pas parce qu'à un moment donné, dans le traitement d'un deal, dans une certaine négociation, tu restes dans tes positions parce que tu sais que c'est pour rester dans un rapport win-win. Ce n'est pas parce que tu restes dans une position que tu n'es pas à l'écoute. Quand tu sais que ce n'est pas aligné, qu'il y a une problématique, un déséquilibre dans la négociation, c'est important pour défendre les intérêts de ton client de dire non je ne suis pas d'accord et de venir avec des arguments et de co-construire mais parfois c'est des négociations musclées, c'est des débats contradictoires très très musclés, ça demande à un moment donné de montrer une autre facette de sa personnalité parfois c'est agréable, donc c'est pour ça que c'est s'autoriser, c'est s'éveiller à d'autres dimensions intérieures tu vois,

  • Speaker #0

    et la roue à toi et aussi soigner ses blessures de ce que je comprends je veux bien avec le manager toxique mais et Et tu en as parlé très légèrement de la dépendance affective. Cette image, tu sais, on aime être... Je pense que la plupart des gens aiment entendre qu'ils sont de très bons managers, très sympas, très gentils, etc. Mais après, on se laisse vite déborder par cet élan de gentillesse. Et après, on remet le curseur au milieu quand en face, la personne n'a pas fait son job et qu'il faut la recadrer. Donc si tu es en dépendance affective, ça devient très compliqué.

  • Speaker #1

    Il y a deux choses sur la dépendance. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ça, je sais que ça fera aussi l'objet d'un prochain épisode. Pour revenir au tabou...

  • Speaker #1

    Pour rester sur l'art oratoire, en fait, du souverain.

  • Speaker #0

    L'éveil. Donc, pour en revenir au tabou, comment l'art oratoire, outil d'éveil, peut nous libérer des tabous ? Bien.

  • Speaker #1

    Tu sais, pour faire le point de ce que tu as dit, parce que si tu l'as dit, c'est que c'était important de le dire et que l'auditoire a besoin de l'entendre, parce que tu es la voix des auditeurs, c'est que la parole cherche toujours à plaire. C'est vrai ou pas ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    D'accord ? Quand on n'est pas dépouillé, quand on est en dépendance affective, quand on a peur d'être rejeté, on parle pour plaire. Exactement. Pour être applaudi, il te râle à l'air. C'est pour ça qu'il y a tout un travail de... Tu ne feras pas l'unanimité, mais ce n'est pas grave, ton message peut rentrer dans le cœur. Tu le vis au quotidien. Ah bah oui, moi je le vis au quotidien.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est même plus plus depuis les podcasts, parce que là, tu es encore plus open.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc moi, la parole, je ne suis pas là pour plaire à l'auditoire, d'accord ? Je suis là pour transmettre un message. Qu'il fasse l'animité ou pas, de toute façon, je sais que c'est impossible. Mais mon objectif, c'est de faire réfléchir. Non seulement la parole cherche à plaire, mais elle se suradapte aussi à ce qu'on attend de nous parfois, quand on n'est pas dépouillé. Et quand elle se suradapte, qu'est-ce qu'elle veut prouver ? Elle veut prouver qu'elle est conforme à ce qu'on attend d'elle. D'accord ? Donc je vais dire un certain discours, lisser. Je vais éviter de blesser. Je vais éviter d'exposer une problématique. très précis chez quelqu'un parce que j'ai peur de l'avexer mais ce n'est pas la personne que je vise, c'est la compétence. En entreprise, c'est compliqué. Moi, je vois les managers, on voit très bien ceux qui restent plus d'un an, plus de deux ans. Quand ils commencent à bégayer parce qu'ils commencent à avoir un mélange des genres entre la personne et la compétence, c'est terminé. Le manager ne pourra pas construire une relation saine et pérenne. Donc, c'est important de construire cette relation en disant quand je te demande qu'un dossier soit fait, Je ne suis pas en train de te dire que tu n'es pas reconnu dans ton travail. Je ne suis pas en train de te critiquer en tant qu'être. Je suis juste en train de dire que le travail n'est pas fait. Donc je suis sur ta fonction d'entreprise. Quand tu rentres dans l'entreprise, tu incarnes une logique de pensée. Et donc tu es payé, même en tant qu'entrepreneur, tu reçois une rémunération parce que tu vas servir un message. Et si à un moment donné ton client te dit je ne suis pas satisfait ce n'est pas toi, tu n'es pas assez. Mais si tu n'as pas travaillé ? À l'intérieur de toi, si tu ne t'es pas éveillé à cette part d'ombre en toi, où ton père, ta mère t'a dit que tu n'es pas assez, que ce n'est pas suffisant, que tu devrais en faire plus, à la minute où ton responsable, ton manager, ton collaborateur, ta mère, ton père, ta fratrie, ton mari, ton compagnon, tes enfants vont te faire une réflexion qui est Aujourd'hui, tu es fatigué, je ne suis pas assez. Ton manager qui te dit Le dossier manque de quelque chose. Tu sais ce qui va se passer, Sophia. Tu vas le prendre pour toi parce que tu as complètement créé une fusion entre ta compétence, une logique de pensée, une fonction et ton être. Et donc tu es complètement déstabilisé. Comment est-ce que tu veux porter une parole lourde ? Comment est-ce que tu veux prendre la parole ? Comment est-ce que tu veux défendre un projet ? Comment veux-tu négocier avec impact et influence ? Comment est-ce que tu peux créer des bascules mentales avec l'autre ? Si dès que la personne te critique sur ce que tu dis et ce que tu dis n'est pas ce que tu es, comment garder une... une posture de solidité, de leader, si tu n'as pas travaillé toutes ces parts d'ombre et que tu n'as pas purifié. Donc l'éveil ! de tes facettes intérieures est fondamentale quand tu souhaites porter une parole lourde. Sinon, tu deviens même un collaborateur toxique et tu passes ton temps à te plaindre.

  • Speaker #0

    D'où aussi l'intérêt d'avoir un costume, une tenue de travail. C'est-à-dire qu'une fois que tu as déposé ta veste, ce n'est plus toi. Exactement. Il me semble que c'était le docteur I.S. Barley qui nous avait partagé l'histoire de la blouse blanche en hôpital. C'est ça. Tu vas à l'hôpital, tu as une blouse blanche, tu repars avec... Tu as du sang, des fois, elle est achetée. Une fois que tu la retires, ça y est, tu sors de ton personnage.

  • Speaker #1

    Et c'est un très bel exemple pour illustrer le personnage que tu dois créer pour incarner ta fonction, incarner ton message. Ton message, ta fonction a besoin d'une blouse blanche. Quand tu es un médecin, tu dois porter cette blouse blanche. Tu dois avoir une certaine attitude comportementale qui transpire la confiance pour inspirer confiance à ton... patient, d'accord ? Donc tu dois incarner tout cela. Et pour autant, dans la vie de tous les jours, tu peux ne pas avoir confiance en toi dans certains espaces. Mais ton message te demande d'explorer cette confiance. C'est ça qui est génial avec l'oratoire, parce que tu vas te mettre au service d'un message. Et parfois, ton message, il va te demander de te dévoiler, dans le sens où tu vas devoir dire certains messages que tu n'as pas osé dire parce qu'ils étaient voilés à l'intérieur de toi. Et donc, ce dévoilement, c'est l'éveil. Moi, en tout cas, c'était mon cheminement. C'est-à-dire qu'à un moment donné... Pour libérer ma parole, j'ai d'abord dû libérer tous ces freins, tous ces plafonds de verre entre moi et moi. J'ai le droit ou je n'ai pas le droit ? Je peux ou je ne peux pas ? Et pourquoi je ne peux pas ? Vraiment, j'étais en pleine négociation, j'étais en train de discuter. D'ailleurs, je discute souvent avec moi et mon égo, je parle souvent avec ces voix-là. Et j'essaie au maximum de gagner, de gagner dans le sens où il n'y a pas de rationalité à ces peurs. C'est des choses qui sont là, qui sont dans notre ADN. C'est scientifique, c'est dans nos mémoires, dans nos mémoires cellulaires. Mais ces mémoires cellulaires, on peut juste les purifier à partir du moment où on les regarde et qu'on change la charge émotionnelle. On les affronte. Exactement. On les confronte, affronte, il y a un petit combat. Et pour revenir à ce que disait Iles Barli, parce que c'était son exemple effectivement, la notion de créer un personnage, c'est qu'une fois que je retire la blouse blanche, que je la mets à laver, je ne suis plus médecin. C'est pareil, quand vous quittez votre domaine entrepreneurial, vous quittez votre fonction... opérationnelle ou qu'importe, d'exécutante, qu'importe, c'est fini. Vous rentrez dans un autre rôle. D'ailleurs, on se prend souvent la tête, mais quand t'es mère, t'as beau te former en maman, le métier de maman, ça prend dans le tas. Très clairement. Prenez un raccourci. L'art orateur vous permet d'aller explorer des zones complètement étrangères. Et de regarder ces zones-là avec neutralité. Et comme ressource aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais de dévoilement. Je voudrais t'amener sur un petit sujet. qui tiraillent, je pense, beaucoup de personnes, hommes et femmes pour le coup. C'est, tu sais, cette ambivalence entre la modernité parfois qui pousse à nous éveiller et la piété. Tu sais, on est parfois assez tiraillés. J'aimerais que tu nous en parles un petit peu toujours avec ce prisme d'art oratoire outil d'éveil.

  • Speaker #1

    Donc, pour éviter ce tiraillement justement entre la modernité et... La piété, il va falloir à un moment donné te positionner, trancher avec toi-même aussi quelque part. Donc tu peux être les deux. Tu peux à un moment donné choisir un chemin de modernité et à un moment donné choisir ton chemin spirituel. Qu'est-ce qui a créé cette dualité ? En fait, le problème, c'est qu'on nous a fait croire que quand tu étais spirituel, tu devais être un clochard. Non, presque un clochard. Pauvre, pas parler, la piété, comment dire ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a une connotation.

  • Speaker #1

    Ne te pas remarquer. Pas trop fort.

  • Speaker #0

    La transparence même.

  • Speaker #1

    Voilà. C'est une expérience.

  • Speaker #0

    C'est aussi. Il faut te faire petit.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, parce que t'es connecté à quelque chose. Donc, c'est un petit peu perché leur sujet. Donc, du coup, tu peux pas aller dans certains endroits. C'est pas en reliance. Ils vont te créer une incohérence, tu vois. Et donc, si toi, t'es pas convaincu que toutes ces facettes-là avec toi, elles sont justes, ça va être très compliqué d'incarner un message. Donc, ce tiraillement entre la modernité, la foi, la modernité, la tradition, eh bien... C'est un conflit, tu es d'accord avec moi ? Être tiraillé, c'est un conflit. Bien sûr. Mais de toute façon, tu le sens, ton corps, tu le sens quand tu es en tiraillement. Tu as le cœur qui va battre plus vite, tu vas peut-être transpirer.

  • Speaker #0

    Chaque être humain... Tu as des maux de tête souvent.

  • Speaker #1

    Des maux de tête, voilà, tu n'es pas bien, tu as mal au ventre pour certaines personnes. Tout dépend de votre fonctionnement, de votre histoire, etc. Donc, il y a quand même ce travail d'unification et d'harmonisation. Et de dire, ok, parfois, je me sens complètement... en adéquation, en alignement avec cette part de personnalité, avec ce trait de caractère. Mais dans certains espaces, j'en ai pas besoin. Et j'ai le droit d'aller explorer d'autres traits de caractère. Pourquoi est-ce qu'on doit être une seule personne ? D'ailleurs, c'est même renier l'aspect adamique que nous sommes. On est des êtres multidimensionnels. Par exemple, comment est-ce que tu veux incarner un message avec puissance, avec impact, fédérer, laisser une trace au sein de ton auditoire, si toi-même, t'es pas aligné avec ta propre foi ? T'as du mal déjà à être au clair avec ce qui t'anime. On est dans des sociétés aujourd'hui, et je vais mettre les pieds dans le plat, je suis désolée, c'est un podcast qui n'a pas de langue de bois, aujourd'hui, parler de Dieu, c'est compliqué. Moi, je le fais, c'est mon podcast, ok ? Mais combien de fois sur Instagram ? J'ai été boycottée, bypassée, shadowban, comme on dit. Mon nombre de vœux a été divisé par 30, tu le sais très bien. Pourquoi ? Parce que j'ai pris position. J'ai pris position par rapport au conflit israélo-palestinien. Il y a des mots qui sont interdits. C'est compliqué quand même. Parce que prendre position dans un espace où il y a des gens qui meurent, c'est juste être en alignement avec ces valeurs de vie. C'est parce qu'on aime la vie. Prendre position parce qu'un enfant se fait déchiqueter en plein 20 heures et se dire que c'est anormal de banaliser la situation, C'est parce qu'à un moment donné, il y a une valeur qui a été touchée à l'intérieur de moi. Mais, comme on me dit que tu n'as pas le droit, parce que tu dois cacher ta foi, parce que la foi que tu représentes est dérangeante, malaisante, pour le paysage culturel dans lequel tu vis, comment tu veux prendre la parole un beau matin ? Puisque toute ta vie, on te dit chut, cache-toi Même nos aïeux, nos ancêtres, ont à un moment donné dû cacher leur identité. Aujourd'hui, il y a encore des peuples, il y a encore certains contrées dans le monde, certaines contrées dans le monde. Ou malheureusement, ils doivent cacher leur foi. Et je suis désolée, on vit dans un milieu où on nous dit, cache ta croix, cache ta foi, cache ta kippa et cache ton voile. Mais si moi, ça me fait du bien de porter mon turban, ça me fait du bien de porter un voile, et si moi, ça me fait du bien de porter ma croix, et si c'est une kiffance pour moi de porter ma kippa, si ça me connecte à quelque chose de beaucoup plus grand, si ça me réveille, si ça m'éveille, en quoi ça dérange ? Donc si toi, t'es perturbé par ce qui dérange les autres, comment est-ce que tu peux porter un message ? porter un projet, servir des valeurs, prendre position face à l'adversité. Ça va être très compliqué. Et donc, c'est pour ça qu'il est important de construire ce personnage qui est complètement décorrélé avec ton être. Parce que ton être, il existe. Ton être, il a de la valeur. Parce que ta valeur, elle est corrélée à celui que tu as créé. Mais ton message, il peut être critiqué. Et c'est OK. D'accord ?

  • Speaker #0

    C'est ces forces que tu nous partages. Et j'ai une pensée très forte à ma grand-mère maternelle. Parce que c'est vrai qu'elle nous a toujours transmis cette discrétion, même au niveau de la pratique et de la foi. Mais c'est lié à son histoire. Elle est née en Algérie, elle a connu la guerre et elle a aussi connu cette période noire, malheureusement, du terrorisme. Et il fallait se cacher. Et forcément que ce message-là me parle, ce que tu partages.

  • Speaker #1

    C'est un message qui est porté par de l'art oratoire. C'est ça. C'est pas audible.

  • Speaker #0

    C'est que non seulement il y a la société qui crée un tabou autour de la religion, on nous pousse de plus en plus... En fait, t'es un peu à la mode, t'es in. Si tu ne crois pas en Dieu, et t'es ringard dès que tu vas parler de Dieu, de ta foi, mais il y a aussi le côté historique qui nous pousse parfois à être discrets, et c'est pour ça que je fais le lien avec ma grand-mère, qui, elle, était contrainte, entre guillemets, de se cacher, parce qu'elle a vécu des choses très difficiles de par l'histoire, qui faisaient qu'on ne pouvait pas parler religion comme ça. J'ai visité l'Ouzbékistan, c'était aussi pareil. L'Ouzbékistan a vécu une histoire compliquée avec l'état soviétique, l'influence soviétique, pardon. Et pareil, j'avais rencontré une femme qui nous disait qu'il fut un temps, elle se cachait pour lire quelques versets de Coran alors qu'elle était chez elle parce qu'il y avait un danger. Et on sait que ce n'est pas que la religion musulmane. Il y a d'autres religions qui aussi ont été, comment dirais-je, boycottées partout dans le monde. Mais voilà ce que tu... Ce que tu me dis, voilà, je voulais juste faire cette petite anecdote.

  • Speaker #1

    C'est une grande anecdote et je pense qu'elle va résonner chez beaucoup de personnes qui nous écoutent. Tu sais, quand tu commences à prendre la parole, dans ces dimensions-là qu'on essaie d'explorer avec l'auditoire, tu commences réellement à être et ne plus juste à faire. Et cela vraiment demande de sortir du mode survie pour aller dans le mode vie. C'est pour ça que c'est important la sécurité intérieure, tu vois, se détacher du regard des autres, ce qu'on disait à l'épisode 1. Vraiment un processus de dépouillement. Et c'est pour ça que c'est important de se raccrocher à un repère, mais un repère solide.

  • Speaker #0

    Moi, pour moi, c'est ma foi, c'est ma conviction, c'est ma croyance. Il n'y a rien de plus solide que ma foi. Il n'y a rien de plus solide que ça. Il n'y a rien de plus solide que celui qui a créé tous ces mondes. Donc c'est compliqué pour moi de faire confiance à quelqu'un d'autre, même si je vis en collaboration, tu vois, même si je les regarde avec ressources. Mais quand moi, je suis fragilisée, eh bien, ma plus grande force, c'est cet être suprême. C'est mon créateur, c'est mon soeur de l'univers, c'est Dieu, c'est Allah, tu vois. J'ai besoin de le nommer.

  • Speaker #1

    Le moi, il est faillible.

  • Speaker #0

    complètement, il est éphémère, il est faillible, il est fragile, il est comme moi, wesh. Et pour revenir à cette notion de ringard et de hymne, on le voit aujourd'hui dans le développement personnel, sur les réseaux sociaux. Tu ne sais même plus quelle est leur croyance. Ils sont en panique totale. Ça parle chinois. Ils sont là à transmettre des valeurs magnifiques, comme étant l'alignement, soyez convaincus de ce que vous dites, connectez-vous, demandez. Et quand tu leur dis, mais toi tu demandes à qui, c'est quoi ta croyance ? Tout d'un coup, il y a une espèce de coup d'électricité qui est dans leur corps. Tu les vois, ils basculent, le corps est en train de les dénoncer clairement. Ils sont en total PLS. PLS, c'est un manque de puissance, un manque de liberté, un manque de sécurité total. Et là, ils te disent, ah bah non, c'est comme vous voulez, appelez comme vous voulez. La source, l'amour, l'univers. Pourquoi tu n'es pas clair dans ta croyance ? Alors que tu accompagnes les gens à être... claire, à mettre de la clarté dans leur vie, à poser des intentions claires. Pourquoi tu dis pas clairement à qui tu parles quand t'es pas bien ? Voilà, moi je parle à la pointe, c'est clair. Je préfère... Qui est mon guide ? Voilà, on a fait un réel dessus. Qui est mon guide ? Ben mon guide, moi je sais qui c'est, point. Pourquoi est-ce que vous, pourquoi est-ce que certaines, quand je dis vous, je vais parler en je, mais pourquoi aujourd'hui c'est tellement ringard de parler de Dieu, tellement ringard de parler de sa foi, qu'on va aller chercher, tu sais, des mots à la mode. Des mots qui font plus in. qui sont plus audibles. Combien de fois, moi, même mes équipes marketing m'ont dit Ouais, mais attends, si tu dis Allah, ça va quand même faire résonance avec les attentats. Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Je ne suis pas responsable des projections des autres sur mes mots. Moi, je sais ce que ça veut dire Allah, qui veut dire l'unique, l'unique source d'amour inconditionnel.

  • Speaker #1

    Si d'autres l'associent à d'autres connotations, ça n'est pas ta raison. Mais toi,

  • Speaker #0

    si tu ne l'incarnes pas,

  • Speaker #1

    tel que tu le vis,

  • Speaker #0

    on en a honte. Moi, j'en suis fière. Honte ? Moi, j'en suis fière. Moi, c'est cette fois-là qui me permet aujourd'hui d'entreprendre, de lever les voiles sur tout ce qui m'empêche d'être libre, d'être heureuse. C'est cette fois-là qui me permet de faire des grands projets, de débarquer à Alger sans que personne ne me connaisse. C'est cette fois-là qui me permet de lancer des projets incroyables. C'est tout,

  • Speaker #1

    point. De décrocher le théâtre de la bruyère.

  • Speaker #0

    De décrocher le théâtre. On entend.

  • Speaker #1

    En record.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. De décrocher effectivement le théâtre de la bruyère. en moins de deux semaines, alors qu'on n'avait plus de théâtre pour jouer.

  • Speaker #1

    Et que vous avez rempli, parce que c'est une équipe qui était derrière, plus de 300 places.

  • Speaker #0

    336 personnes, c'était comble. La salle était complète. C'est une foi en la magie. C'est une foi au miracle. Mais quand tu crois en Dieu, tu crois au miracle. Parce que toi, tu peux te limiter, Sophia. En tant qu'être humain, on peut se limiter. Je suis limitée de par mon cerveau, de par mes aptitudes, mes capacités. mais celui qui m'a créé est illimité il a créé un monde avec des lois illimitées donc moi quand je sais que j'ai du mal à réfléchir j'ai un rêve mais je ne sais pas comment y arriver, mais je me dis que si ce rêve là il est là, c'est que Dieu me l'a mis quelque part dans ma tête, je me dis bah lui il est illimité, parce que si tu te freines, tu le freines c'est à dire que tu as une vision de Dieu parce que de quoi on parle depuis tout à l'heure, c'est la représentation qu'on a de Dieu, moi c'est pas mon problème si les gens pensent que Dieu est un diable c'est pas mon problème si les gens ont la croyance que Dieu est mauvais C'est pas mon problème si les gens pensent que l'islam se soumet à un dieu mauvais. C'est pas mon problème. Explorez-vous, éveillez-vous, réfléchissez. Remettez un peu en question le paysage culturel et médiatique. C'est pas mon problème si aujourd'hui on voit un état comme étant un méchant et un état comme étant un gentil. C'est pas mon problème s'il y a ces dualités-là. Mais moi en tant qu'être spirituel, mon rôle dans cette vie, c'est de kiffer ma vie et de vivre de la manière la plus authentique. Et quand je suis pas alignée, stop. Je suis pas alignée, que tu sois mon ami ou pas. Que tu sois mon manager ou pas, que tu sois mon responsable ou pas, là, je ne respecte, je ne supporte pas comment tu me parles. Parce que tu me manques de respect. Et là, mon corps me parle. J'arrête la relation. Au prix que ça me coûte. Tu vois ? Au prix que ça me coûte. Parce que j'ai foi en moi. Parce que j'ai foi en celui qui m'a créé. Et je sais qu'il va m'offrir d'autres horizons. J'en suis convaincue. Tu vois ? Parce qu'il est bon. Parce que moi, mon Seigneur, il est bon. Mon Seigneur, il est amour. Mon Seigneur n'a pas besoin de ma prière. Mon Seigneur n'a pas besoin que je le prie tous les jours à la mosquée, à la synagogue. Il n'a pas besoin de mon foulard. Il n'a pas besoin de mon foulard,

  • Speaker #1

    il n'a pas besoin de mon djidbeb,

  • Speaker #0

    de ma prière, de ma kippa, de ma croix. Il n'a pas besoin de mes pardons. Il est. Par contre, moi, j'en ai besoin. Moi, j'ai besoin de ma prière. C'est pour ça que je disais dans l'un des réels que la prière, c'est quelque chose de vital, ce n'est pas quelque chose d'obligatoire. Que vous la faites ou que vous ne la faites pas, que vous méditez ou que vous ne vous méditez pas, que vous fassiez l'aumône. Que vous ou pas, ça ne change rien à celui qui n'a pas été engendré, qui n'engendre pas. Ça ne change rien à celui qui a créé tous ces mondes. Vous pensez vraiment qu'il y a que ce monde ? Ça ne change rien. Par contre, nous, notre objectif, c'est que ceci nous a mis sur terre. C'est parce qu'on a un travail. On est el-Khalifa, on est des acteurs, des ambassadeurs de paix. Et la paix, c'est une action inspirée. C'est une action au quotidien. Et que ça passe par la parole. Et donc ça passe par l'art oratoire. Tu vois, parce que l'art oratoire est indépendante de notre petit moi. Voilà pour faire le petit résumé. Et je voulais juste revenir à ta grand-mère sur le tabou. Quand on parle d'éveil, c'est très important d'aller explorer les tabous, les non-dits et les mensonges qu'il peut y avoir dans notre histoire. Moi, quand je me suis réconciliée avec l'Algérie et que j'ai fait le musée des martyrs, j'ai pris une gifle monumentale. Il y avait tellement de tabous, de souffrances, parce que la liberté en Algérie, on l'a arrachée avec nos dents. Quand je dis on je m'intègre. Dans une période, je suis l'arrière-petite-fille de Moudjahidine. Et donc, tu vois, ça a laissé une trace dans mes cellules. Ça a laissé une trace. Et donc, quand j'ai découvert l'atrocité, je me suis dit, mais attends, c'est comme après l'école.

  • Speaker #1

    Il est magnifique, d'ailleurs, ce musée. La place des martyrs, le musée qui est juste en tout.

  • Speaker #0

    Il est juste exceptionnel. C'est une autre manière d'exprimer ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie. C'est un autre regard. C'est l'autre partie qu'on ne nous a pas suffisamment mis en avant quand on était à l'école. Moi, j'ai pris une gifle monumentale. J'en ai pleuré. Je dis à ma mère, pourquoi tu ne nous as pas raconté ça ? Elle me dit, c'est trop violent. On veut oublier. On ne peut pas t'en parler. Moi, ma grand-mère, elle me dit, je ne peux pas t'en parler. C'était d'une violence. Il faut savoir que nos grands-mères se faisaient violer. Elles avaient des enfants qui n'étaient pas légitimes. Mais le mari n'était plus là. Il était mort à la guerre. Il y a plein de choses comme ça. Tu penses vraiment que nous, on est là. Alors, tu peux me raconter ton histoire, maman ? Parce que moi, j'ai des traumas transgénérationnels. Elle te regarde, mais il y a un mutisme, en fait. Donc, on a grandi. On fait partie d'une génération qui a grandi avec...

  • Speaker #1

    Avec ses non-dits.

  • Speaker #0

    Avec des anciens. Avec des taboues.

  • Speaker #1

    À la boile de fond, il y avait énormément de douleurs et de souffrances.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et cette souffrance-là, on la ressent. Mais par pudeur, par amour pour nos anciens. On n'ose même pas l'explorer. Quand j'ai décidé d'œuvrer, de transmettre, de prendre la parole, je savais qu'il fallait que je passe par ce cheminement-là, de m'éveiller à mon histoire, aux tabous, aux vérités difficiles. C'est pas beau, hein ? Il y a des choses qui n'étaient pas très jolies à voir. Par contre, il y avait d'autres pans de mon histoire qui étaient extraordinaires. Et ça, je me dis, ça, je garde. Ça, je suis déloyale. Et ça, je suis loyale. Ça, je prends. Et j'ai honoré. C'est comme ça qu'on peut honorer nos ascendants. Et ainsi, ouvrir la porte. un autre chemin plus fluide, plus facile. Même si nous ne sommes pas les euro-bénéficiaires de cette parole libre, nos enfants méritent ce chemin de déploiement, cette vie facile. Et contrairement à ce qu'on peut penser, ce n'est pas parce qu'on parle d'une douleur, ce n'est pas parce qu'on réactive de douleurs qu'on les alimente. On met de la lumière dessus et on change la perception, on extrait le merveilleux et on découvre la beauté cachée. de toutes ces épreuves, de toutes ces tortures. Et on se dit, ok, ça je prends. Je prends le flambeau de ce cadeau et je l'offre aux générations qui arriveront. Tu vois, c'est complètement...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de nourrir une rancœur par rapport à tous ces événements.

  • Speaker #0

    Non. C'est pas de mouliner. Par contre, de comprendre la rancœur que l'on peut ressentir dans certaines situations professionnelles, amicales. Eh oui. Parce que parfois, il y a de la rancœur, on ne comprend pas. Et elle nous détruit, elle nous consomme. Alors que cette rancœur, elle est en nous, donc elle nous appartient, mais elle vient de plus haut parfois. Et donc mettre de la lumière et de comprendre d'où elle vient permet aussi de la libérer.

  • Speaker #1

    Quand tu dis plus haut, c'est des générations plus à plus haut.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, bien sûr. Ça laisse des traces, c'est de l'épigénétique.

  • Speaker #1

    Donc pour clôturer par rapport à l'éveil et l'épreuve de la vie ?

  • Speaker #0

    Pour clôturer, ce que je veux dire par là, c'est que quand on souhaite transmettre une parole, porter un projet, défendre des idées, si vous n'explorez pas toutes les facettes de votre personnalité, la vie et ses contractions, vous vous invitez à le faire. Moi j'ai longtemps été une enfant, j'avais envie de parler mais j'étais plutôt sage, j'osais pas, je me cachais beaucoup derrière l'autorité, la blouse blanche, etc. Par peur de décevoir, pour que mes aînés soient fiers de moi, on me disait faut que papa soit fier de toi, etc. Quand j'ai perdu mon père, j'ai découvert la vie, c'est-à-dire qu'il fallait aller à un moment donné au charbon. Et c'est là où j'ai vraiment utilisé mon côté masculin, comme je le disais. C'est là où quelque part j'ai exploré... les facettes de ma perte qui étaient juste extraordinaires. Je me suis rendue compte que je pouvais me relever seule. Je me suis rendue compte que face à certaines trahisons, face à certaines humiliations, j'avais encore la capacité de marcher, que j'avais encore la capacité de me relever. Je me suis dit wow, t'es solide quand même ! Donc quelque part, ces expériences-là... N'attendez pas de les vivre dans la douleur, mais autorisez-vous, lorsque vous avez une envie de transmettre ce message, à explorer ces personnalités qui sont en vous. Si elles existent, si à un moment donné vous vous voyez en train de rire à pleines dents, si à un moment donné vous vous voyez en train de diriger une équipe, c'est que vous êtes fait pour ça. Mais ça demande de laisser tomber une part ancienne de vous-même, je le dis d'ailleurs souvent, pour qu'un empire s'élève, un autre doit tomber. Cet empire c'est vous, il faut savoir aussi... Tournez le dos à ce que vous ne voulez plus et allez vers ce qui vous attend réellement pour être heureux dans cette vie. Et l'art oratoire est un magnifique parcours pour y arriver.

  • Speaker #1

    Merci Daouda. Merci de nous avoir éclairé sur les pouvoirs insoupçonnés de l'art oratoire avec cet épisode autour de l'éveil. Merci à toutes et à tous de nous avoir écoutés. Et rendez-vous au prochain épisode dans lequel nous aborderons comment l'art oratoire peut impacter notre environnement.

  • Speaker #0

    Merci Sophia pour ce magnifique épisode. Encore une fois, on s'est laissé porter par l'inspiration. Je vous confie à Dieu dont les dépôts confiés ne se perdent jamais. N'oubliez pas d'utiliser votre plus belle posture pour honorer votre plus beau message. Et je vous dis à la semaine prochaine. C'est l'aime !

  • Speaker #1

    Nos limites pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Abonnez-vous pour ne rien louper.

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