- Speaker #0
Bienvenue dans le Lab Oratoire de Dawila Salmi, le podcast qui ose déployer son leadership.
- Speaker #1
C'est en prenant la parole que l'on prend sa place, et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.
- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, heureuse de vous retrouver pour ce huitième épisode du Lab Oratoire. Bonjour Dawila, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Je me sens très bien, Sophia, que la... paix soit surveillée autour de vous. Et toi, comment tu te sens ?
- Speaker #0
En haute vibration aujourd'hui pour entamer ce bel épisode. Alors aujourd'hui, nous allons plonger au cœur d'une question qui nous taraude tous. Qu'est-ce qui fait de nous des personnes légitimes pour prendre la parole ? Connaissez-vous le syndrome de l'imposteur ? Vous avez des idées à partager, mais vous vous demandez si vous avez le droit de les exprimer. Qui a le droit de parler ? Sommes-nous réellement légitimes pour exprimer nos opinions et défendre nos idées ? Alors, préparez-vous à remettre en question vos certitudes et à explorer les nuances de la légitimité. Pour commencer, Dawila, selon toi, d'où vient le manque de légitimité et comment se manifeste-t-il dans le quotidien ?
- Speaker #1
Un très très vaste sujet, on va essayer d'être courte, synthétique et percutante pour cet épisode. Le manque de légitimité dans la prise de parole vient tout simplement d'un manque de sécurité intérieure, on y revient toujours, un manque de verticalité, un manque de confiance en ses compétences, en son expérience, c'est un phénomène tout simplement psychologique où on doute de soi-même, on ne se trouve pas assez, pas à la hauteur ou trop. quelque chose ou pas assez quelque chose. Donc, il y a une notion de je n'ai pas de valeur et je cherche l'approbation de l'autre pour avoir de la valeur. Tout cela va se manifester dans des comportements oratoires où la personne ne prendra pas la parole parce qu'elle ne se sentira pas légitime et on peut aussi rallier à tout ça le syndrome de l'imposteur.
- Speaker #0
Alors, dis-nous en plus sur ce fameux syndrome de l'imposteur.
- Speaker #1
Le syndrome de l'imposteur, tout comme le manque de légitimité, c'est la croyance que mes expériences, mes compétences qui sont objectives, qui sont réalisées, qui sont concrètes, ne sont pas suffisantes et pas à la hauteur d'une approbation extérieure. Pour faire court.
- Speaker #0
Ok. Donc besoin de l'autre pour définir si ce que l'on dit, ce que l'on partage est juste ou correct.
- Speaker #1
Il y a un besoin de validation. extérieure, du coup je ne prends pas la parole dans le bon espace, je prends la parole pour plaire à une autorité supérieure que j'ai moi-même créée, que j'ai dans mon subconscient inconscient perçu et que je vais forcément projeter dans mon entourage. Car cadeau, cadeau, les personnes qui ne se sentent pas légitimes de dire ou de faire quelque chose, je vais vous inviter à vous poser la question si au... Autour de vous, il y a des personnes que vous considérez comme étant légitimes. Et observez-les et demandez-vous pourquoi. Pourquoi vous trouvez ces personnes qui sont autour de tout plus légitimes que vous ? Car inconsciemment, vous avez créé un cadre qui vous empêche de parler, car vous ne vous sentez pas légitime dans ce cercle.
- Speaker #0
Donc, tu es en train de nous dire qu'il y a un effet miroir.
- Speaker #1
Il y a un effet miroir, toujours. Les personnes qui, généralement, ne se sentent pas légitimes, tu leur poses la question. Ok, très bien. Auprès de qui tu n'es pas légitime ? Et là, c'est la ribambelle familiale, la ribambelle de père PIRS, la ribambelle fraternelle. Enfin bref, il y a tout un système, un réseau dans lequel elles se sont bloquées inconsciemment pour s'empêcher de parler. Ce sont des mécanismes aussi d'évitement de la souffrance parce qu'il y a la croyance derrière que si je parle dans ces espaces-là, je serai rejetée.
- Speaker #0
Alors comment sortir de ce syndrome-là de l'imposteur et surtout ? Comment faire pour ne pas rester figé face à des figures qu'on estime plus légitimes que nous ?
- Speaker #1
Les figures que l'on estime plus légitimes que nous sont souvent en lien avec, moi j'appelle ça le syndrome, l'effet halo. Le syndrome de la blouse blanche. On en avait déjà parlé quand on avait parlé de la négociation. C'est quand je transfère un manque de sécurité à l'intérieur de moi et que je vais le transférer chez quelqu'un. C'est-à-dire que je vais... croire que parce que l'autre a des diplômes, parce que l'autre porte une blouse blanche, on l'appelle comme ça le syndrome de la blouse blanche, il a un diplôme, moi j'en ai pas, donc il a plus le droit de parler. C'est quand je prends pas mon haq, mon droit. quelque part, et que je vais donner mon droit à quelqu'un d'autre. Donc quelque part, il y a aussi de la paresse intellectuelle, il y a aussi la dynamique de je n'ose pas faire parce que l'autre fait mieux que moi, il est plus apte. Donc tu vois, ce sont que des mécanismes qui en réalité nous empêchent de sortir de notre propre enfermement. Et ce sont des mécanismes psychologiques, émotionnels. D'ailleurs, quand on est dans cette problématique de manque de légitimité, j'invite les personnes qui sont dedans, et on l'est tous un peu, on ne lutte pas contre un syndrome de l'imposteur, on l'éduque, on vit avec. On fait en sorte qu'il soit moins influent que d'habitude, par exemple. Eh bien, quand on est dans ce rapport avec le syndrome de l'imposteur, je vais inviter les personnes à se reconnecter à leur ressenti, à leur corps. Quand on a envie de parler, mais qu'on n'ose pas, ça crée de l'anxiété. Ça crée aussi, vous savez, la frustration de elle a osé parler, mais moi j'en sais plus qu'elle Ou j'en sais plus que lui. Donc je me retiens de parler parce que j'ai la croyance que ma parole n'a pas de valeur. Donc rappelez-vous, prendre la parole, c'est prendre sa place. Également, s'exprimer, c'est exister. Donc quelque part, quand je m'empêche de parler, je me tais, je me mute, je me mets en mute. Et c'est quelqu'un d'autre, quelque part, qui prend ce pouvoir. Donc il y a une double responsabilité. Ce n'est pas forcément un discours que l'on entend. On a tendance à dire le manque de légitimité, c'est à... cause des autres, mais ces autres-là, vous les avez attirés dans votre système. Et oui, quelque part. Puisque, je vous rappelle que nous faisons l'expérience de nos croyances. Et ça, c'est un magnifique hadith. Je suis pour ma créature ce qu'il pense de moi. S'il me voit mal, il expérimentera le mal. Donc, si vous avez une haute valeur de celui qui vous a créé, et donc que vous vous considérez comme étant légitime de vivre cette vie, vous allez vous autoriser à faire des erreurs sans chercher l'approbation. Parce que chercher l'approbation de l'autre,
- Speaker #0
c'est quelque part se comparer.
- Speaker #1
La comparaison est un frais de la sincérité.
- Speaker #0
Parlons un petit peu de toi, Daouida, et de ce sujet de légitimité. Tu es professeure d'art oratoire, tu es également coach TEDx, et on passe la lignée de titres que tu as. Et tu as la particularité de faire le lien entre l'art oratoire et la psychospiritualité. Ce qui est assez atypique. Et tu sais ô combien le sujet de la religion révèle l'émotion des gens, la réveille. Comment tu as pu asseoir ta légitimité, sachant que tu viens mettre en connexion deux domaines qui peuvent en apparence paraître complètement à l'opposé, et en parler avec cette liberté ? On le répète souvent, des partages authentiques au risque de déplaire. Comment toi tu as réussi à asseoir cette légitimité-là, sans complexe ?
- Speaker #1
Ça a pris du temps. Donc j'ai été construire ma légitimité, c'est-à-dire que j'ai vécu ce processus où j'avais l'impression que mes opinions n'avaient pas leur place. J'ai vécu ce processus où je me suis tue pendant de nombreuses années. pensant que mes idées n'étaient pas pertinentes, que mes méditations n'étaient pas pertinentes. On l'a tous vécu, je vous dis ça, c'est-à-dire il y a peut-être 10 ans. Et puis un jour, j'ai osé partager au risque de déplaire. Et là, j'ai eu un érudit, une personne qui en savait beaucoup et qui m'a dit tes réflexions sont pertinentes Donc en fait, quelque part, quand vous vous autorisez sans chercher l'approbation, parce qu'à ce moment-là, j'avais juste envie de le déposer, c'était important pour moi de partager mon expérience parce que j'avais... la pratique concrète. J'avais des années d'expérience. Aujourd'hui, effectivement, j'ai une expertise de plus de 20 ans dans le domaine de la négociation, de la communication, de l'art oratoire, de tout ce qui est sens du comportement, de tout ce qui touche à l'intelligence émotionnelle, le mindset du cerveau, etc. Sur le système nerveux, j'y me suis énormément formée et j'ai beaucoup investi de mon temps, de ma personne et même financièrement. Donc, je sais que j'ai la légitimité aussi, surtout de l'expérience. J'ai accompagné plus de 2000 personnes. Et ça, Un érudit, un savant n'a pas l'expérience que moi j'ai. Je sais, je connais mon expertise, je sais, je connais les résultats de ce que je propose. Et ça, ça n'a pas de prix. Personne n'a mis mes chaussures. Personne ne porte mon costume le matin. Personne ne se lève à ma place. Personne ne vit les transformations que je vis. Personne n'a vécu mon histoire. Personne ne s'est relevé quand je l'ai par terre. Donc ça, à un moment donné, toutes, autant que vous êtes, en tant que femmes ou tous, en tant qu'hommes, Vous avez une singularité. La manière dont vous êtes sorti de processus d'enfermement, il y a une compétence, une excellence, une singularité. Et c'est ça pour moi déjà la légitimité. Maintenant, bien évidemment, que dans certains secteurs, ça demande un cadre. Un médecin ne peut pas se proclamer médecin.
- Speaker #0
Sans avoir étudié,
- Speaker #1
sans avoir un diplôme, etc. Mais pour autant, ce n'est pas parce que vous allez voir un médecin qu'il faut gober son diagnostic. Ça reste quelqu'un qui maîtrise les symptômes des maladies, mais il ne connaît pas mieux que vous la manière dont réagit votre corps. Donc vous avez le droit aussi de remettre en question un diagnostic, une interprétation d'une pathologie, tout comme d'ailleurs il est nécessaire d'aller... visiter, d'aller rencontrer plusieurs médecins quand on a une maladie. On est d'accord ou pas ? Ne pas laisser l'interprétation d'un médecin. D'ailleurs, on appelle ça le collège. Quand on a une définition, pardon, quand on a une décision collégiale à prendre, ce n'est pas un médecin. Il y a plusieurs médecins qui vont décider si ou non un traitement est faisable. Et cela va se jouer sous l'expérience. C'est pareil aussi pour la religion. Aujourd'hui, il y a des idéologies, des pensées figées qui datent de 1200 ans, 1400 ans ou 600 ans. Sauf qu'entre cette époque et... aujourd'hui, il y a eu des nouvelles sciences qui ont été mises en avant et qui se soumettent au Coran. Tu vois ? Mais sauf qu'on dit à certaines personnes qui n'ont pas le même background que le savant érudit d'il y a 600 ans, mais la personne d'il y a 600 ans n'a pas l'expérience d'aujourd'hui. Donc, on a quand même le droit, à un moment donné, de partager des méditations, des réflexions. Et en tout cas, moi, la mission que je me suis invitée à vivre, c'est de vivre avec une spiritualité des lumières, et non pas une spiritualité qui nous tire vers le bas. Parce que le manque de légitimité va pousser l'être humain à se figer, à être statique, à rester dans un mécanisme d'automate, de zombie. On m'a dit, je fais, je ne réfléchis pas. Alors, dans ces cas-là, chers auditoires, pourquoi sommes-nous là ?
- Speaker #0
Très juste, il y a deux points. Je vais faire un petit retour en arrière. Tu as dit que tu as eu quand même quelqu'un à qui tu as eu besoin de partager ce que tu as vécu en termes de méditation. Le deuxième point, c'est que tu parles de ces savants qui ont transmis leur connaissance qui remonte à plusieurs centaines d'années.
- Speaker #1
Honorables, respectables, c'est ok.
- Speaker #0
Que répondrais-tu à une personne qui te dit, oui mais si ça fait des siècles ? qu'on pratique de cette manière, c'est pas aujourd'hui qu'on va tout remettre en question. Ça voudrait dire qu'il y a des siècles en arrière, tout le monde se plantait. Que répondrais-tu à ça ? Tu vois, mes deux questions, c'est revenir sur la partie où tu partages que tu as eu besoin de déposer auprès de quelqu'un que tu percevais comme étant légitime. Oui. Pour partager. Oui,
- Speaker #1
mon prof, je prends des cours de religion depuis que j'ai 20 ans.
- Speaker #0
Pourquoi du coup tu as eu besoin de partager ça avec quelqu'un que tu as vu comme étant légitime ? Est-ce que c'est ce qui t'a permis d'asseoir ta légitimité ? Et deuxième point. Que répondrais-tu à une personne qui te dit, depuis des siècles, tel imam, tel savant a dit que... Donc on ne peut pas tout remettre en commun.
- Speaker #1
Alors la première question c'était, est-ce que j'ai eu besoin d'asseoir ma légitimité ? J'ai 44 ans, donc c'était vers une vingtaine d'années, donc ça fait presque 20 ans. Oui, oui, complètement. J'ai eu besoin de déposer... En fait ça brûlait en moi, tu vois. C'est-à-dire que quand tu as envie de sortir, mais tu contiens, et ça crée de l'anxiété, de la frustration. Et puis... Dieu est grand. C'est-à-dire que quand tu lui demandes des signes, il t'envoie des signes. Et donc, je lisais des livres de Kardawi, je voyais que la pensée était la même. Je lisais des livres de Razali. Pareillement, je voyais qu'il y avait des choses... Vous savez, parfois, on a une connaissance à l'intérieur de soi qui est là, mais qu'on n'a pas besoin forcément d'étudier pendant 20 ans pour la ressentir. Excusez-moi, c'est la vérité. Il y a des fois un savoir qui est en nous. Moi, je porte la preuve que ce qui est un savoir qui est en nous, c'est aussi l'expérimentation. Donc moi, depuis toute petite, je sens des choses, j'apprends des choses. L'expérience de la vie a fait que. Et ce jour-là, j'avais beaucoup d'affection pour ce... C'était le directeur de l'école où je prenais mes cours. Et il avait une ouverture d'esprit, cette capacité à réfléchir et à faire le lien entre les problématiques, les enjeux sociétals, culturels, politiques que l'être humain vit aujourd'hui. D'accord ? les problématiques économiques claires de chaque musulman, en tout cas de chaque être humain, et de faire un lien avec le Coran, de faire un lien avec les prophètes, et de trouver des solutions concrètes et applicables, et non pas des choses figées. Et donc, c'est ce qui m'a aussi donné l'envie de lui dire Ok, alors que pensez-vous de tel verset ? Voilà comment je l'accueille. C'était des versets sur la verticalité, c'était des versets sur le Tawahid, et je lui disais Mais, Tawahid ! C'est pas qu'une croyance, c'est une expérience. Lui, il y a Kine, c'est bien beau d'en parler. Le Tawakul, c'est quand même une notion de se mettre en mouvement et de faire un saut en parachute, son parachute quelque part, en sachant que Dieu t'a prévu un parachute, même si toi, tu penses que t'en as pas. Tu vois ? Je lui dis, mais attendez, ça c'est très joli, mais on est d'accord que quand on vit cette expérience-là... C'est du yaqin. Il me dit, ouais, c'est du yaqin. Ta réflexion est bonne. Ou alors, je me souviens, une fois, quand je lui parlais du fameux verset qu'on retrouve dans la surat Arad, et je lui disais, mais la surat, enfin, le verset qui dit, je ne changerai l'état d'un peuple que lorsque le peuple changera ce qu'il porte en lui-même. Je lui dis, mais Ousted, à l'époque, on les appelait comme ça, encore aujourd'hui. Ce qu'on a en nous-mêmes, c'est l'aql, c'est la raison. Oui, c'est l'aql, le cœur. Oui, puis je faisais le lien avec le cœur. Dans un autre verset où Dieu nous dit que si, ou un hadith où il est dit que lorsque une partie du corps est malade, c'est tout le reste du corps qui est malade. Et que cette partie du corps c'est le cœur. Et qu'aujourd'hui la science nous démontre que quand le cœur est pourri quelque part, quand le cœur va mal, c'est tout le reste qui va mal. Aujourd'hui les sciences viennent nous dire quoi ? Que le cœur reçoit l'information 2-3 secondes avant le mental. On me dit waouh ! Donc c'est des choses que moi j'ai ressenties déjà à l'époque. Et en face de moi j'ai eu quelqu'un de suffisamment ouvert pour me dire... fais confiance à tes réflexions, ton cœur connaît la vérité. Ton cœur connaît. Et je porte aussi la croyance que la religion, ce qui nous relie à cet être suprême qui est Dieu, ne peut pas être en inadéquation avec notre nature humaine. Notre nature humaine est l'expansion. Notre nature humaine est la volonté, la liberté. La nature de l'être humain, c'est d'apprendre, de comprendre, de méditer, de réfléchir. C'est comme ça que Edem. nous a éduqués. C'est comme ça que l'univers fonctionne. Tout est en mouvement. Tout s'expand. Rien n'est figé. Aujourd'hui, on veut nous dire, non, tu n'as pas le droit de réfléchir. Si tu veux réfléchir, il faut que tu aies une nijaza. Il faut que tu apprennes à lire le Coran par cœur. Il faut que tu saches le décrypter par cœur. Oui, mais le Coran, il se lit pour moi avec le cœur. Et moi, on m'a déjà dit, non, tu n'as pas le droit de le dire. C'est dangereux de le dire. Moi, je porte la croyance que quand les personnes perçoivent une menace chez vous, c'est qu'en réalité... Ils ne sont pas en sécurité intérieure et quelque part, ils perçoivent en vous une puissance qu'ils n'ont pas. Voilà, c'est dit.
- Speaker #0
Ok, très clair, très clair, le lien entre l'insécurité et la légitimité. Et alors, qu'est-ce que tu répondrais à ces personnes qui te disent que des savants depuis X temps,
- Speaker #1
vraiment ? Ah oui, moi je n'ai pas répondu à la question.
- Speaker #0
On fait des travaux, on prouvait par A plus B, en tout cas, leurs travaux... Les écrits qu'ils ont laissés disent que c'est de telle manière qu'il ne faut pas pratiquer, que c'est de telle manière, par exemple, qu'il faut comprendre tel verset et pas autrement. Et que tu es un peu trop perché quand toi, tu y mets ta philosophie du cœur à l'intérieur.
- Speaker #1
Eh bien, les personnes qui se cachent, parce qu'il y a ce que disent les savants, la pensée des savants, des érudits, c'est l'effort de compréhension, c'est leur interprétation. Il y a d'autres interprétations. Moi, la question que je me pose, c'est pourquoi ? Est-ce qu'on nous met toujours en face les mêmes personnes ? Pourquoi est-ce qu'on nous met tout le temps les mêmes savants ? Je ne vais pas les citer. Pourquoi c'est toujours les mêmes livres ? Alors que l'islam est riche, il a fait 1400 ans et même bien avant, parce que c'est une sagesse qui a été perpétrée par le prophète Mohamed, donc il n'a fait que parfaire la moralité de l'humain, donc il n'est que la suite des autres grands frères. Pour moi, les prophètes sont des grands frères que l'on respecte. Donc pourquoi est-ce que c'est toujours les mêmes personnes que l'on met en avant ? Et pourquoi est-ce qu'on ne met pas en... en avant d'autres personnes, d'autres contrées. Moi, je pense, et remettez en question ce que je dis et ce que je pense, que l'islam de France est très particulier. Vous allez en Malaisie, on n'est pas là-dedans. Tu vas, comment dire, oui, en Asie, clairement, en Indonésie ou en Malaisie, ils se foutent de nous. Ils ne comprennent même pas les questions qu'on peut se poser. Ils sont dans un islam de lumière. Aujourd'hui, je pense qu'il est quand même important de revaloriser la lumière qu'il y a derrière notre religion, mais pas juste en parlant. Déjà en l'incarnant, l'islam c'est entreprendre des projets, l'islam c'est respecter son prochain, c'est pas le menacer, l'intimider et l'insulter. Quand derrière des pavés de textes qui ont été traduits en français, alors que la source en arabe a été faite par un homme qui est mort, ça fait 600 ans. Donc c'est très facile de se cacher derrière des morceaux de fatwa et la personne te dit regarde ce qui a été dit il y a 600 ans tais-toi. Au nom de quoi ? Qui est ce savant ? Dans quel contexte il l'a dit ? Parce qu'on a aussi ce devoir d'aller chercher. Et puis, quand on voit que dans le Coran, la calomnie est prohibée, et que les personnes vont venir utiliser des mots pour calomnier, dans ces cas-là, je vous invite, j'invite toutes les personnes qui manquent de légitimité à cause de certaines personnes, renseignez-vous et observez le comportement de ces personnes, qui prônent toujours de belles choses très lisses, parce qu'elles le sont. Parfois, vous pouvez constater qu'il y a une dissonance. Très répétitive entre les actions, les paroles. Et ça fait partie de la vie. Et moi, ces personnes-là, j'ai envie de leur dire merci. Parce que plus on s'attaque à mon message, et plus je sens et plus je sais qu'il est plein de sens. Parce que la religion, c'est du bon sens. Et que chaque être humain, puisque tout est amené à se modifier, et qu'avec les réalités d'aujourd'hui, les découvertes d'aujourd'hui, elles n'existaient pas il y a 600 ans. Donc aujourd'hui, avec tout ce qu'on découvre, d'un point de vue scientifique, avec tous les travaux qu'il y a, toutes les sciences qui sont en train de sortir, je pense qu'on n'est qu'au début de la découverte de l'esprit, de la science métaphysique. Avec tout ce qu'on est en train de découvrir, il y a des choses à dire. Donc il y a aussi des savants contemporains qui font ce travail-là. Et pourquoi on ne les écouterait pas, eux aussi ? Pourquoi est-ce qu'on n'a pas le droit ? Excuse-moi, j'ai tapé sur la table, mais dans 1000 ans, le travail qui a été fait sur les savants d'aujourd'hui, ça voudrait dire que les savants de...
- Speaker #0
Des mille ans prochains.
- Speaker #1
Des mille ans prochains, on ne peut pas.
- Speaker #0
On ne peut pas les reprendre en question. Et justement, par rapport à ça, tu sais, au niveau de la légitimité, souvent, qu'on le veuille ou non, mais l'apparence prime. En fonction du message, si on parle du médecin, forcément, dès qu'on le voit en blouse, un médecin avec blouse et sans blouse n'a pas, je pense, la même aura dans son discours. En tout cas, en perception comme ça, il en est de même pour la religion. Une personne comme toi, qui porte un chapeau avec des bijoux, peut irisser parce que tu n'as pas les codes, tu n'as pas le dress code de la femme musulmane qui peut parler religion. Ça, tu le sais ?
- Speaker #1
Oui, c'est l'exclusion sociale. C'est une forme d'exclusion sociale.
- Speaker #0
Mais quelles sont les craintes sous-jacentes à ça ? Une personne qui n'arrive pas. pas écouter un discours comme le tien avec neutralité, qu'on aime ou qu'on n'aime pas en fait, qu'importe, mais qui se sent irritée, en colère et qui se dit pour qui elle se prend pour parler parce que t'as un chapeau, que t'as des bijoux.
- Speaker #1
Tout à fait. Je ne porte pas le bois légiféré.
- Speaker #0
Voilà. Oui. Quelle est la peur qui est sous-jacente à ça ? Si on veut aller dans de la profondeur de réflexion et pas que sur, bon, il est idiot,
- Speaker #1
de penser où elle est. Non, mais je n'irai jamais là. Il y a plusieurs phénomènes.
- Speaker #0
Autant d'importance, pourquoi on met autant d'importance sur l'image ?
- Speaker #1
C'est la perception. Le costume. C'est la perception qu'ils ont du monde. Pour eux, la légitimité égale costume. Professeur, maîtresse, on a des connes inconsciemment. Bureaucrate, dirigeant, cravate, costume. Tu vois, c'est des choses qu'on a dans la tête. Donc, il y a énormément de déconditionnements déjà à faire.
- Speaker #0
On le voit même, tu sais, si on sort de la partie religieuse, on le voit dans les entretiens d'embauche. Moi, j'ai déjà entendu des collègues me dire Je cache mes tatouages quand je vais en entretenant parce que je sais que ça peut être rédhibitoire. Tout à fait. Alors qu'en réalité, la personne va cacher son tatouage. Les compétences sont les mêmes, le CV est impeccable, etc. Et juste montrer son tatouage, ça peut être disqualifiant.
- Speaker #1
C'est la peur. C'est le manque de verticalité. Il y a ça, mais il y a aussi les valeurs que nous impose la société, les normes sociales imposées par le pays dans lequel on est. Il y a les normes aussi imposées par la famille.
- Speaker #0
La vocation.
- Speaker #1
Oui, l'éducation, on en a parlé, toutes les croyances, il y a la vision que tu as du monde, il y a les valeurs que tu portes, il y a les croyances que tu portes, tout ça va venir créer des enfermements. Il peut créer des enfermements et dès qu'il voit quelqu'un qui sort du cadre, c'est pour ça que c'est important de voyager, de voir autre chose, de discuter avec des personnes différentes. Parce que quelque part, si tu es toi avec les gens qui te ressemblent, le jour où tu vois quelqu'un qui ne te ressemble plus, tu crées une séparation. Et c'est ça le piège de l'humanité, c'est créer une séparation entre toi et moi. Parce que tu ne me ressembles pas. Et ça, on est vraiment dans les mécanismes de l'ego.
- Speaker #0
Tu dirais qu'il y a un effet miroir, parce que tu vois... Oui. Alors, je vais te reprendre encore le... Parce que tu as beaucoup parlé religion, mais... Parmi ces personnes qui vont, toi, te juger parfois, ils vont très bien comprendre qu'il n'est pas normal de juger une femme parce qu'elle porte un foulard. Ils vont s'indigner face au fait qu'on ne permette pas à des femmes de porter un foulard. En revanche, ces mêmes personnes-là vont... reprendre ce même rôle avec des personnes comme toi qui n'ont pas l'apparence qu'ils estiment être justes, ou qui ont aussi un effet miroir. Cette intolérance qu'ils peuvent voir chez les autres, en réalité, ils l'apportent aussi.
- Speaker #1
Il y a vraiment la notion de clan. Tu me ressembles, tu rentres dans mon clan. Alors que ça, c'est anti-islamique. Ça, c'est anti-islam.
- Speaker #0
C'est pas possible. Anti-paix, tout court.
- Speaker #1
Oui, Islam, c'est élévation, c'est la paix. Islam, c'est un dérivé de salem, qui veut dire paix. Donc la paix, c'est l'harmonie. La paix, c'est l'acceptation de l'autre. Donc il y a cette séparation. Si tu ne me ressembles pas, tu n'es pas digne de faire partie de notre clan. Il n'y a qu'à voir le scandale Ménel. Rappelle-toi de la chanteuse. qui a été exclue parce qu'elle portait le turban. Quand elle a retiré le turban, on l'a traité d'apostasie à l'islam. Parce que c'était au courant. À un moment donné, elle dit, mais moi, je voulais juste être chanteuse. Et toute la communauté, une grosse partie de la communauté musulmane, nous ont dit, tu n'es plus digne de faire partie de la communauté. Alors que sa foi, on ne la connaît pas. Sa verticalité, on la connaît pas. Elle peut être encore plus alignée avec le Seigneur de l'univers. On ne connaît pas sa relation avec Dieu. Donc, ce n'est pas un morceau de costume qui... L'habit ne fait pas le moine, clairement. Je veux dire, à un moment donné... Par contre, la responsabilité, parce que c'est ça le leadership, revenez à votre responsabilité, c'est pourquoi vous donnez autant de crédit à cet habit qui fait le moine. Il y a des personnes médecins au demeurant très respectables, avec le voile, des paroles très mielleuses, mais derrière des comportements qui sont anti-islam. Ou des personnes avec une barbe de 4000 mètres, ou des voiles qui traînent par terre, mais qui derrière collent portes, des décrets, la calomnie, etc. et qui ont des comportements vraiment, j'ai envie de dire, un peu vraiment vulgaires, qui vont prêcher des paroles saines en disant il ne faut pas mélanger la femme et l'homme, il ne faut pas parler à la femme à une certaine heure Mais bon, c'est les premiers à t'envoyer des messages à pas d'heure, avec certaines figures de style qui ne sont pas aptes à être vues. Je veux dire, je ne veux pas faire de dessin. À un moment donné, tu te dis mais attendez, moi je vais donner la légitimité à ça, moi je vais me laisser… Impressionné ? Non, il y a un magnifique verset du Coran, j'ai le droit de vous le partager, qui nous dit Ne te laisse pas impressionné par celui qui ne croit pas en ton message Donc, prends la parole, mais dans le bon espace. Prends la parole parce que tu en as fait l'expérience. Prends la parole en permettant à celui qui t'écoute de s'exprimer aussi. À partir du moment où votre parole est bridée dans un espace, déjà un, reprenez votre responsabilité, vous l'avez laissée. Cet espace-là, vous l'avez laissée entrer en vous. D'accord ? Donc déjà, ça c'est la première des choses. Qu'est-ce qui fait que vous attirez des personnes qui vous empêchent de parler ? D'accord ? Et la deuxième chose, c'est pourquoi vous donnez autant de crédit à cette personne et si peu à vous-même ? Pourquoi ? Pourquoi sa parole a plus d'impact que la vôtre ? À cause d'un diplôme, mais elle n'a pas votre vie, elle n'a pas votre excellence, elle n'a pas votre expérience, elle n'a pas votre histoire. Pourquoi est-ce que votre parole n'a pas de valeur ? Pourquoi vous doutez d'autant de vous ? Douter de vous, c'est comme douter du Seigneur de l'univers. En gros, il m'a créé, mais c'est une erreur. Enfin, je ne sais pas ce que je fais là. Donc, dans ces processus de prise de parole et dans cette notion de syndrome de l'imposteur, il y a la valeur que vous vous donnez. Donc, c'est une magnifique opportunité de vous restructurer à l'intérieur et de vous dire Attends, je suis légitime d'exister. Parce qu'encore une fois, s'exprimer, c'est exister.
- Speaker #0
Donc, tout le monde devrait être légitime à parler ?
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Sans complexe ?
- Speaker #1
Oui, pour moi.
- Speaker #0
Dès lors que le message est délivré avec authenticité ?
- Speaker #1
Dès lors que le message est délivré avec authenticité, c'est-à-dire... pas dans l'espace de l'ego, c'est-à-dire pas dans la volonté de plaire. Et je ne suis pas la seule, tu parlais de moi, etc. Mais il y a énormément de femmes qui portent le voile légiféré, qui se font attaquer parce qu'elles proposent une grille lecture nouvelle qui n'a jamais été lue et entendue par certains rigoristes. On les appelle comme ça, certains rigoristes. Mais ce n'est pas parce que la personne rigoriste n'a jamais entendu ce que vous êtes en train de lui parler que votre parole ne vaut rien. À un moment donné, respectons-nous. En plus, il y a toute la culture de la femme dans certaines communautés où tu n'as pas le droit de parler, tu es une femme, parle doucement, mets-toi en sourdine, une femme ne doit pas faire de bruit. Donc, il y a tout ça aussi. Ça alimente la légitimité. Donc, derrière la légitimité, je pense qu'il faudrait faire un deuxième épisode. Il y a tout le dépouillement derrière. Moi, je le vois ici en prise de parole en public pendant la formation art oratoire et leadership 360 parce que moi, mon expertise, elle est dedans. Ça fait 20 ans que je suis dedans. Et quand j'ai relié ça à la psychospiritualité, pour moi, il n'y a pas d'espace, il n'y a pas de séparation entre la religion et ta vie. Ce n'est pas possible. Je ne suis pas... Excusez-moi, j'ai un profond respect pour les chrétiens, il n'y a aucun souci. Mais moi, dans mon cœur, il n'y a pas de différence entre ma spiritualité et mon travail. Il n'y a pas de différence entre ma spiritualité et les épreuves que je peux vivre dans la vie. Tout est interconnecté, puisque Dieu a créé ce monde avec tout ça. C'est comme si on disait, Dieu a créé la forêt, mais il n'a pas créé la mer. Non, mais la mer, elle fait partie de... Du plan de Dieu, elle fait partie de la création de Dieu. Donc, si on commence à créer de la séparation, eh bien, on va commencer à rentrer dans des processus église, état. Donc là, non. Donc, en fait, Dieu, il n'est que chez moi. Quand je sors de chez moi, il n'existe plus. Et je me reconnecte à mon Seigneur quand je suis... Donc, en fait, je suis séparée. Et c'est ça qui nous empêche, tout simplement, de vivre avec une spiritualité saine. Parce que c'est d'abord un état d'être. Être en paix avec soi-même, c'est plus qu'une religion.
- Speaker #0
C'est un état d'être. Et l'islam nous invite à la paix, à la paix universelle. Donc si tu dis tu ne me ressembles pas, tu n'as rien à faire je suis désolée, il faut revenir au message initial. Il faut relire le message initial, parce qu'on est loin du message initial.
- Speaker #1
Très juste, très juste. Alors j'ai revolu forcément que tu nous expliques comment asseoir cette légitimité et puis sortir un petit peu de ces mécanismes d'insécurité par rapport à ça. Mais bon, je pense que ce sera un deuxième épisode. Est-ce que tu peux quand même, pour finir, nous partager peut-être... Deux, trois éléments déjà pour qu'on prenne conscience de quand est-ce qu'on ne se sent pas légitime, pour qu'on ait déjà les points d'alerte. Et peut-être donner au moins un petit conseil pour clôturer, pour asseoir notre légitimité.
- Speaker #0
Alors à quel moment vous sentez que vous êtes dans un espace où vous êtes en manque de légitimité, en croyant que vous n'êtes pas légitime ? Et elle les voit intérieure critique. Vraiment le dialogue négatif, interne qui va vous dire non mais tes réalisations personnelles, personne ne veut les entendre. ou quelque part, tes expériences n'ont pas été validées par les personnes que tu regardes, donc elles sont invalides. Donc ça, ça va vraiment toucher votre confiance personnelle. Il y a également un stagiaire, par exemple, qui va vouloir proposer une opinion, mais comme il n'a pas d'expérience, et en plus il n'a pas de diplôme, il va se dire que face à lui, face à son public, il n'a pas de valeur. Donc si vous vous pensez, en tout cas toujours inférieur, vous savez cette notion de je me sens inférieur Pas assez. Je ne suis pas à la hauteur. Tous ces superlatifs, qu'importe, qui vous font croire que vous n'êtes pas l'égal de l'autre, c'est une alerte pour vous. Redressez-vous et rappelez-vous qui vous a créé. Si vous êtes là, c'est que vous avez votre place. Et donc, même partager une expérience qui, pour vous, est banale, en face de vous, la personne n'est pas vous. Donc, ce sera forcément quelque chose qui peut lui servir. Par contre, pour cela, encore faut-il voir l'autre comme une ressource et jamais comme une menace.
- Speaker #1
Super. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu aurais voulu ajouter ?
- Speaker #0
Moi, ce que j'aimerais ajouter, c'est que j'ai envie de lancer un appel à l'auditoire et pour faire un peu, pour continuer cet échange qu'ils nous partagent des expériences dans lesquelles ils se sont sentis illégitimes et comment ils sont sortis de cette illégitimité. Comment est-ce qu'ils ont arrivé à dépasser ce syndrome de l'imposteur ? Qu'est-ce qu'ils ont mis en place ? Il y a bien évidemment faire des petits pas. actionner des choses petit à petit. Mais je suis sûre que ceux qui nous écoutent sont passés par là et peuvent aider ceux qui sont encore dans ce syndrome. Donc moi, j'ai hâte de les lire, tout simplement.
- Speaker #1
Super. Merci beaucoup, Daouida. Merci pour tes partages authentiques au risque de déplaire. Nous avons vu aujourd'hui que la légitimité est un concept complexe qui ne se limite pas à un diplôme ou à la validation de nos pairs. Et c'est avant tout une question de conviction. et d'audace. Alors, osez prendre la parole et faites entendre votre voix. A très bientôt.
- Speaker #0
A très bientôt. Je vous confie à Dieu et n'oubliez pas de remettre en question ce que je dis.
- Speaker #1
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