- Speaker #0
Bienvenue dans le laboratoire d'Aouila Salou, le podcast qui peut se déployer en solidarité.
- Speaker #1
C'est dans toute la parole que l'éducation se place et c'est dans le partage que l'on réussit sa vie.
- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, très heureuse de vous retrouver pour notre dixième épisode, le dernier de notre saison 2. consacré à l'art oratoire. Pour clôturer cette saison, nous avons souhaité vous offrir un format plus intimiste où l'authenticité, quitte à déplaire, est au rendez-vous. Aujourd'hui, nous dressons un portrait face caméra de Dawila Salmi, l'experte en art oratoire qui bouscule les codes et repousse les limites. Bonjour Daouila, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Bonjour Sophia, c'est l'âme que la paix soit survouée autour de vous. Je me sens en paix et en joie et très excitée de faire ce dernier épisode de la série 2 du podcast. Et toi, comment tu te sens ?
- Speaker #0
En joie, en joie, haute vibration comme tu aimes le dire.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et très heureuse de pouvoir faire cette petite interview face cam où tu vas mélanger à la fois l'art oratoire et... une partie de toi plus intime. Pour commencer, Dawila, j'aimerais que l'on revienne un petit peu sur tes racines et que tu nous partages les éléments de ta culture franco-algérienne et plus précisément amazigh qui t'influencent encore dans ton travail et dans ta façon de coacher.
- Speaker #1
Ce qui m'influence dans mes racines, c'est une image qui... qui me rappelle que dans la vie, vaut mieux mourir debout. que vivre à genoux. Et ça, c'est des concepts qu'on peut entendre, mais quand on a grandi dans une famille qui l'a vécu, ça laisse des traces dans la mémoire cellulaire. Et donc, c'est tout naturellement que prendre la parole, même lorsqu'on me demande de ne pas la prendre, mais que le sujet est presque viscéral, eh bien, ça a alimenté toute ma jeunesse et ça continue à m'alimenter au quotidien. Donc, cette dignité humaine, cette... capacité à fédérer, à aller vers l'union, ce sont des concepts qui sont vraiment dans le mot amazir, l'homme libre, l'homme debout, qu'on retrouve dans la culture algérienne. Alger, qui est le berceau des révolutionnaires, Alger qui a laissé une trace dans l'humanité parce qu'elle a été une terre d'accueil pour tous les grands leaders qui ont marqué l'histoire. Et cette partie de l'histoire fait partie de toi, de moi. mais de tous les amoureux de la liberté. Donc, quelque part, c'est ce qu'en tout cas, moi, j'offre dans mon expérience humaine à toutes les personnes qui croiseront mon chemin.
- Speaker #0
Et quelle valeur de ton éducation t'accompagne le plus dans ta vie professionnelle aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors, les valeurs, il y en a plusieurs. Il y a déjà la foi. Cette verticalité, ce lien constant avec mon créateur et la relation que je peux entretenir avec lui, elle me permet d'entretenir des relations professionnelles saines, sereines et de plus en plus cadrées. De plus en plus, on va dire... renforcée dans une dynamique de préservation de ce qui est important pour moi. Et plus je suis juste avec moi, et plus je suis juste dans la relation. Donc la foi, c'est un élément qui est fondamental depuis 2017, quand j'ai commencé. à prendre la parole sur les réseaux sociaux. Ça a toujours été des mots assumés. Je parlais de dépouillement, là où je me faisais lyncher. Aujourd'hui, beaucoup écrivent des livres sur le dépouillement personnel, là où à l'époque, on me disait que je n'avais pas le droit de critiquer le développement personnel. Donc cette foi qui m'anime au quotidien, elle transpire mes paroles et elle se vit aussi dans mes accompagnements. Il y a aussi la dimension de tout ce qui touche à l'authenticité, la responsabilité, la sincérité quelque part. Quand je dis parler au risque de déplaire, c'est aussi dans mon entourage, très proche. Parfois, les mots... construisent des ponts, mais parfois ils peuvent détruire. Et c'est un prix que je paie par rapport à cette sincérité, cette authenticité. Et donc la verticalité et cette authenticité et cette sincérité avec moi déjà, avec moi-même. Il y a également la dimension de sécurité affective. C'est quelque chose qui est pour moi fondamental. Tu ne peux pas collaborer, tu ne peux pas... Construire des projets si tu n'as pas cette stabilité émotionnelle, cette capacité à créer un arche, une arche pardon, une arche, l'Arche de Noé, dans... des situations où tu vas rencontrer des déluges émotionnels, des tempêtes. Et donc, pour moi, c'est vraiment une valeur, la sécurité affective. Cette capacité à savoir se mettre en sécurité à l'intérieur de soi-même. Donc, construire ce royaume, malgré toutes les tempêtes extérieures, pour moi, c'est une valeur très, très forte. Et c'est d'ailleurs ce que je fais dans mon travail. J'accompagne les personnes à construire cette sécurité pour pouvoir construire des projets impactants. Puis il y a aussi la dynamique de conscience, mettre de la présence dans ce qu'on vit, tout simplement pour sortir du fatalisme. Tu sais, et pour dire voilà. c'est la faute à pas de chance, de toute façon j'ai pas eu le choix. Toutes ces phrases, toutes ces croyances que l'on peut entendre, c'est parce qu'on ne prend jamais sa responsabilité, on ne met pas de présence. Alors que tout est cadeau. Chaque interaction nous révèle à nous-mêmes, chaque rencontre nous donne de l'information sur nous-mêmes, chaque conflit, chaque erreur, tout est cadeau. Mal emballé souvent, mais tout est cadeau.
- Speaker #0
C'est un peu ta philosophie de vie.
- Speaker #1
J'apprends toujours.
- Speaker #0
Ta carrière, elle est fondée sur l'art oratoire et le leadership principalement, mais ce sont aussi des outils profondément humains. Quand as-tu réalisé pour la première fois que tu avais un talent pour l'art oratoire ?
- Speaker #1
Alors, il y a eu plusieurs moments où on m'a fait prendre conscience. Déjà, il y a eu un magnifique verset coranique. Alors, je vais le traduire avec mes propres mots. De mémoire, c'était Quand l'armée de ceux qui ne croient pas, donc qui déforment les propos, confrontez-les, c'est-à-dire ne vous détournez pas. Ne leur tournez pas le dos. C'est cette capacité à dire la vérité. même si en face de toi ils sont 3000. Et donc moi je le faisais avec des gants de boxe à une époque, donc j'avais cette facilité. à ne pas faire l'autruche. Là où d'autres sont experts, champions du monde, je ne sais pas comment ils font, mais moi je ne sais pas faire l'autruche. Et donc, à chaque fois qu'il y avait un conflit, on me mettait au devant du conflit. Et puis il y avait aussi l'autre côté, qui était, est-ce que tu peux venir calmer les choses ? Est-ce que tu peux venir, comment dire, fédérer les choses ? Est-ce que tu peux venir transmettre un message de la part d'une personne qui n'ose pas ? Est-ce que tu peux être intermédiaire ? Voilà, donc on m'appelait pour apaiser, pour motiver, pour fédérer. Et au fur et à mesure, bon, je me suis dit, cette capacité que l'on utilise, il serait peut-être temps un jour que je puisse l'utiliser aussi pour servir mon propre message, pour me motiver déjà moi, pour fédérer tout ce que j'avais à l'intérieur de moi et surtout défendre parce que la parole, elle est là pour plaider. La parole, elle est là pour défendre. La parole, elle est là pour servir. Et alors... C'est une qualité dont j'ai pris conscience très tard. Parce que moi, mon objectif à l'époque, c'était d'évoluer et de faire carrière dans une grande banque d'affaires internationale. Donc, j'étais très loin de savoir que c'était une arme et que ça pourrait m'aider à déployer un message qui n'a pas été toujours facile à déployer.
- Speaker #0
Quel est ton plus grand défi personnel face à l'art de la parole ? malgré ton expertise.
- Speaker #1
Mon plus grand défi. C'est d'éviter de me faire déclencher dans les espaces où il ne faut surtout pas que je conseille ou que je jette de l'or par les fenêtres. Voilà, ça c'est mon plus gros défi oratoire. Quand tu es face à des personnes qui ne veulent pas entendre une vérité et que toi tu as envie de la partager, c'est ça qui est le plus compliqué encore pour moi et très très challengeant, c'est de rester dans un cadre où la personne s'engage. à entendre. Malheureusement, ça fait maintenant 8-9 ans que je fais ce métier-là. J'ai pu accompagner plus de 2000 personnes. Et il y a des personnes qui préfèrent rester dans un mensonge doux que d'entendre une vérité qui est parfois amère.
- Speaker #0
Ah, sacré punchline. Répète-la.
- Speaker #1
En fait, il y a des personnes malheureusement qui préfèrent vivre dans un doux mensonge que d'entendre une vérité amère. Mais une fois que l'amertume passe, tu peux construire une vie qui est en adéquation avec qui tu es réellement. Donc, ça, c'est mon plus gros challenge, de ne pas me laisser me déclencher, parce que ce n'est pas l'autre qui me déclenche, c'est moi, clairement. Donc, je suis sur le chemin et ça va. Je suis plutôt quand même fière de moi. J'y arrive de plus en plus. On va dire qu'à 44 ans, la sagesse... passe par là.
- Speaker #0
Quelle est la conversation ou le discours le plus mémorable que tu as entendu et qui a changé ta vision du monde ?
- Speaker #1
C'était... Alors moi, j'ai perdu mon papa à 20 ans et je me suis convertie, moi, à l'islam. J'ai fait un peu le tour de toutes les religions. Je suis partie dans les extrêmes, etc. Je cherchais Dieu de toutes les manières possibles. Et quand j'ai rencontré l'islam, forcément, quand on se convertit, on a une... foi très très forte et voilà, on a tellement envie de se rattraper. Et bon, là, je suis tombée un peu dans certaines extrêmes et dans l'idéologie. Dieu est Ausha, si tu ne pries pas, tu vas aller en enfer. J'ai baigné dedans un petit moment, quelques mois et mon papa m'a dit Mais voyons, ma fille, mais Dieu ne peut pas être Ausha parce que tu le rendrais humain. Mais Dieu ne peut pas s'énerver. Il n'est pas humain. Et ça, quand tu laisses cette phrase-là à une enfant de 20 ans, Sur le coup, je n'ai pas compris parce que je me pensais supérieure à mon père. J'avais tout compris à l'époque quand on découvre la vérité. L'arrogance de la jeunesse. Bien évidemment, surtout quand j'étais entourée des grands barbus. Donc, je pensais que j'avais tout compris. Alors que d'elle, à 20 ans, rien du tout. Et il m'a dit cette phrase-là et tu vois, ça a laissé une trace. Ça a laissé une trace. Il est mort un an après. Il a laissé une trace parce que du coup, aujourd'hui, je reviens à ce message. Quelque chose qui était évident pour lui. ce qui m'a aussi beaucoup touché. Est-ce que tu parlais de texte ? C'est ça ? Quel est le texte qui m'a le plus touché ?
- Speaker #0
Le discours. La conversation, le discours le plus mémorable que tu as entendu. Ah,
- Speaker #1
le discours du prophète. Le dernier discours avant de rejoindre l'autre monde où il va avoir un discours éloquent autour des femmes. Il va clôturer son discours en mettant en avant la valeur et la sacralité de la femme. Là où j'entendais que par des hommes et certaines femmes d'ailleurs, que la femme était le second, la seconde, bref, qu'elle n'avait pas forcément la même place, son discours m'a profondément touchée. Et puis, des versets également, des versets coraniques, comme des sourates, plus particulièrement la sourate La Caverne, qui est pour moi un condensé de tous les livres de développement personnel qu'on peut... qu'on peut avoir lu, et la sourate Youssouf, qui est pour moi le condensé du leadership spirituel, qui m'ont beaucoup, beaucoup marqué. Puis il y a aussi deux citations que j'aime beaucoup, c'est Pour qu'un empire s'élève, un autre doit tomber une citation qui a été dite par Mehmet le Conquérant, quand il a récupéré Constantinople. Oui, et le fait que le plus grand voyage que l'on puisse faire dans sa vie, c'est la conquête de son cœur et son voyage intérieur. Et des choses comme ça, quand on n'expérimente pas, on ne les comprend pas. Mais quand tu plonges en toi, tu comprends qu'il y a un sacré royaume, un univers aussi vaste que le cosmos.
- Speaker #0
Intéressant. Je voudrais qu'on fasse un petit scénario rapide, car tu es, on le rappelle, experte en art oratoire. Et je voudrais proposer aux auditeurs un petit scénario pour qu'ils puissent se projeter face à des situations qu'ils peuvent à leur tour rencontrer. Si je te dis qu'une oratrice talentueuse est paralysée par le stress à l'approche d'un événement médiatisé, Quels seraient tes mots ? Comment est-ce que tu l'aiderais à affronter ce stress ?
- Speaker #1
Alors, si elle est censée prendre la parole et qu'elle est paralysée par le stress. OK. Alors déjà, je l'inviterais à calmer son système nerveux. Parce que dans l'art oratoire, il y a plusieurs disciplines qui se mêlent. Il y a les neurosciences, il y a beaucoup de métaphysique, il y a beaucoup d'intelligence émotionnelle. D'accord ? Et donc déjà, de revenir à une respiration. abdominale et de sortir de l'apnée. Parce que quand on est dans ces espaces-là, on s'assèche. On perd en hydratation. Et donc du coup, le discours s'assèche. Donc il ne passe pas la rampe. C'est ce qu'on dit. Donc déjà, je la ramènerais, je l'inviterais à revenir à une respiration cardiaque pour vraiment calmer son système nerveux et revenir à l'espace du cœur. Je lui demanderais aussi de s'enraciner dans son corps et d'aller chercher marcher comme appui son corps, dans le sens son dos, ses pieds, sa colonne vertébrale, qu'elle se ressente. Elle est vivante. Parce qu'un orateur, quand il offre un message à son public, il est vivant. Il est volontaire, d'accord ? Il a cette envie de transmettre, de se connecter. Donc si déjà la personne n'est pas connectée à ses ressentis, à ses émotions, elle va sortir de ce pourquoi elle est là, c'est-à-dire qu'elle va se faire absorber par ses propres émotions. Et là, elle sort de ce pourquoi elle était présente, c'est-à-dire utiliser son corps, mobiliser son corps, sa voix, pour servir un message impactant. Un orateur est toujours au service d'un message, le message n'est jamais au service de la personne. Donc déjà c'est respire, et je la plongerai aussi dans un état, je l'inviterai à plonger dans une forme pensée, dans une émotion, une vibration qui la rassure. Donc un souvenir. Un ancrage, quelque chose. Moi, personnellement, quand je suis dans ces états-là, ça m'est déjà arrivé de perdre mes moyens avant de prendre, en prenant la parole même, c'est je vais me rappeler qui je suis pour me décorréler de ce que je vis et je lui dirai aussi de décorréler qui elle est du message qu'elle transmet. Le message, ce n'est pas elle. On peut critiquer ton message, mais qui tu es ? restera toujours qui tu es. Ce n'est pas parce que le message ne fait pas l'unanimité que ça remet en question l'être spirituel que tu es. Je rappellerai tout ça. Je ferai quelques exercices de sophrologie aussi pour décharger cette charge émotionnelle qui a juste besoin d'être traversée, c'est tout.
- Speaker #0
Alors tu me fais une transition parfaite parce que tu parles de l'être spirituel. Ta spécificité, c'est aussi la psychospiritualité. Un autre pilier de ton approche, parlons de ce lien que tu fais avec le dépouillement personnel, le leadership et la psychospiritualité. Comment intègres-tu cette spiritualité dans tes coachings ?
- Speaker #1
Pour moi, la spiritualité et la psychospiritualité, qui est la capacité à relier La psychologie humaine, donc son comportement, le comportement humain, a une dynamique invisible, a une dynamique de croyance. C'est-à-dire que ce que tu ne vois pas à l'intérieur de toi te drive. Donc pour moi, tu ne peux pas transmettre un message si tu ne purifies pas ta parole, si tu ne purifies pas ta pensée, et si tu ne purifies pas l'espace dans lequel sort cette parole. La parole que tu transmets à ton public, d'ailleurs c'est une cause. Ce n'est pas qu'une parole. Généralement, c'est un message. C'est une idéologie. La cause te choisit toujours. D'accord ? Donc, elle choisit ton corps, ton état d'esprit, ta personnalité, pour la servir, pour la faire entendre, pour qu'elle soit... à vue. Donc, je suis désolée, tu ne peux pas malmener cette cause en utilisant une parole qui vient d'un mauvais espace. Quand je dis un mauvais espace, c'est-à-dire l'orgueil, la colère, la frustration, la tristesse. En fait, d'un cœur qui n'est pas purifié. Alors, c'est le travail d'une vie. En tout cas, quand, à un moment donné, tu as 5 minutes, 10 minutes ou un T10 qui dure 18 minutes, c'est ce que je dis à mes formés, pendant ces 18 minutes, Sacraliser ce message. Et donc, pour cela, j'ai besoin de me sacraliser aussi et de mettre de côté toutes les petites problématiques de ma personnalité au quotidien. Tu vois ? Je mets de côté mes petites croyances, mes petites peurs, ce qui peut être intéressant pour l'égo-système. au moment où je prends la parole, tout ça n'existe pas. Je construis un personnage solide. Et ça, ça demande une dimension spirituelle qui est fondamentale. Pour moi, elle est essentielle quand on incarne un certain leadership et quand on est au service d'une cause.
- Speaker #0
Justement, c'est la question que j'allais te poser. Une dimension spirituelle, est-elle essentielle pour un leader ?
- Speaker #1
Tu vois, tu me l'as enlevé de mon esprit. Alors déjà, avant d'être des humains, nous sommes des êtres spirituels. qui vivons une expérience humaine. Je ne connais aucun leader qui a laissé une trace dans cette humanité sans idéologie, sans croyance spirituelle. Je vous défie de me trouver un leader, qu'importe ses croyances, on s'en fout, qui n'avait pas une pensée, qui n'était pas au service d'un idéal. Nelson Mandela, Malala, Malcolm X. Qu'on adhère ou pas, De Gaulle, qu'on adhère ou pas, il y a d'autres politiques qui ont laissé une trace, je ne les nommerai pas, d'accord ? Qu'on soit d'accord ou pas avec leur message. Mais ils croyaient en quelque chose. Ils avaient une spiritualité.
- Speaker #0
Certains dictateurs. Oui,
- Speaker #1
les dictateurs, hein. Staline, bon bref. Il y en avait quand même beaucoup. Mais ils étaient dirigés, driveés par un message, par une croyance. On ne peut pas faire ce qu'ils ont fait. Et d'ailleurs, même tous les prophètes qui ont laissé une trace... portez un message commun. En lien avec le ciel.
- Speaker #0
Complètement. Est-ce que tu as un rituel personnel pour te recentrer avant une intervention en public ?
- Speaker #1
Alors comme je disais, quand on prend la parole, il y a vraiment cet élan du cœur. D'accord ? On est d'abord inspiré. par quelque chose qui nous dépasse, et ensuite ça redescend, il y a cet élan du cœur. Moi, mon rituel, c'est vraiment, je vais aller réactiver le souvenir de Dieu. C'est très étrange, je m'explique. Je vais me rappeler... de mon lien avec lui. Il m'a façonné de ses mains. D'accord ? Donc, je vais, à ce moment-là, aller chercher tout ce dont j'ai besoin pour honorer le message. Donc, en fait, tu ne peux pas porter un message dans un espace, moi, j'aime bien l'appeler SDF, un peu clochard, quoi. Tu ne peux pas arriver avec une posture, les épaules renfrognées, une voix qui n'est pas solide, un corps qui est mou, alors que le message... et solide, d'accord ? Tu ne peux pas porter une parole lourde avec un message, avec, pardon, un corps mou. Donc, mon corps doit être tonique. Donc, déjà, je me rappelle de qui je suis, mais pas dans ma dimension humaine. D'accord ? J'essaie vraiment d'avoir une vision satellisée. Et je me rappelle aussi que tout est éphémère, que tout passe. On est un peu dans une matrix. Je me dis que ça va passer. En fait, je me décorrèle de l'enjeu. Tranquille, c'est qu'une prise de parole. Mais par contre, je sacralise mes outils, c'est-à-dire l'intérieur, mon intériorité, l'intérieur de moi, vraiment, je le solidifie. Il faut vraiment que ce soit fluide, que cette énergie de rahma, rahma qui veut dire un amour inconditionnel, je me sens connectée. On ne se connecte pas à Dieu. Dieu est déjà connecté à nous, c'est lui qui a choisi. Par contre, c'est se reconnecter au sentiment lorsque je me rappelle. qu'il m'a créé. Donc il y a une dimension très très très grande qui me donne tout ce courage, toute cette force. Et c'est comme ça d'ailleurs que je suis passée d'une personne bègue qui n'arrivait pas à enchaîner deux, trois phrases sans faire des heu à aujourd'hui une personne qui a un discours plus structuré et qui transmet différents outillages pour accompagner les autres à servir leur message, transformer leur carbone en diamant.
- Speaker #0
Alors maintenant, je vais te montrer une photo juste là. J'aimerais que tu nous dises ce que tu vois.
- Speaker #1
Alors je vois un sablier.
- Speaker #0
Alors parlons du temps. Comment gères-tu cette ressource précieuse à la fois pour toi et pour ceux que tu accompagnes ?
- Speaker #1
Alors le temps, le temps c'est un vaste sujet, on pourrait en faire un podcast. Il y a un très bel adage, Sophie, qui nous dit si tu ne tranches pas ton temps, c'est le temps qui te tranchera Et d'ailleurs, je porte la croyance que nous faisons l'expérience du temps. Qui a créé le temps ? C'est Dieu. Donc déjà quand on dit je n'ai pas le temps c'est quelque part je n'ai pas celui qui a créé le temps à mes côtés Et comment je gère ça ? Alors ça m'a pris, j'ai appris de par... mes expériences. Donc, c'est avec les erreurs. Pour moi, l'erreur est un diplôme. Ce n'est pas un échec. C'est en faisant des erreurs que je m'améliore. C'est vraiment une école. Pour moi, faire une erreur, c'est OK. OK, qu'est-ce que j'ai appris ?
- Speaker #0
C'est important de le dire.
- Speaker #1
Très important. L'erreur me donne de l'information, de la data. D'accord ? Même en négociation, quelqu'un vous dit non, vous avez de la réponse. Vous avez de l'information sur les raisons pour lesquelles il vous a dit non. C'est un cadeau. Un non est un cadeau. Quand on vous dit non, on vous explique pourquoi. Parfois, on peut vous dire oui alors qu'il y a un non déguisé derrière. Moi, je préfère un non franc. Je reviendrai plus tard. Une négociation, c'est une course de fond. D'accord ? Et alors, moi, ce que je propose, en tout cas, et ce que j'essaie d'incarner dans ma vie, c'est le un tiers de mon temps pour moi, mon intériorité. Quand je dis moi, vous mettez tout dedans. Votre spiritualité, le coiffeur, le bien-être, vos formations, qu'importe, la piscine, et j'en passe, les restos, les copines. Mettez-vous ce que vous voulez dedans. Moi j'appelle ça votre verticalité. Vous et vous. Pour vraiment faire de votre intérieur un royaume. Vous pouvez vous poser. Vous vous déposez. Parce que vous finirez avec vous-même. La meilleure personne à honorer et à prendre soin, c'est vous-même quand même, c'est nous. Donc sacralisons cette étincelle que Dieu a mis en nous. Et un tiers ensuite pour la famille, que vous soyez marié, que vous ayez un compagnon, des enfants. Et l'autre tiers pour des projets. Donc là, vous y mettez ce que vous voulez. Projet professionnel, entrepreneuriat, qu'importe. Et moi, pour essayer de lisser tout ça, parce qu'il y a des moments où c'est pas très équilibré, je peux par exemple... Il y a des mois où je suis full à l'étranger, mon métier m'amène à voyager énormément, je ne suis pas du tout avec ma famille. Qu'est-ce que je fais ? Je les embarque avec moi. Voilà. Je les embarque avec moi et ça me permet de lier ces deux notions. Je suis très engage dans l'associatif. Hop, j'ai embarqué mon mari. Donc, on est tous les deux très engagés dans la même association et j'embarque mes enfants dans les projets associatifs dans mon association. Voilà. Et donc, j'essaie en tout cas de créer, si tu veux, des ponts entre ces trois dimensions, ces trois domaines de ma vie, parce qu'il n'y a pas de séparation en réalité. Mais c'est vrai que quand je sens qu'il y a un abus là, hop, je rééquilibre. C'est important. Je parle aux mamans entrepreneuses particulièrement, moi j'ai trois enfants, c'est pas toujours facile, on peut culpabiliser, mais avoir cette vision du temps vous permet tout simplement de reprendre cette souveraineté du temps, parce qu'on fait vraiment l'expérience du temps, c'est-à-dire quand on me dit mais tu vas où ? Je vais nulle part, je vais vers ma mort. En fait, on se rapproche plus vers la mort, sauf que la mort est une deuxième vie. Moi, je ne crois pas en la mort telle qu'on nous l'a transmise. D'ailleurs, en arabe, le mot mort n'existe pas. C'est el-mout. El-mout, c'est une citation. Donc, il y a une autre vie. D'ailleurs, je ne sais même pas si ce que je suis en train de raconter, c'est vrai ou pas. Là. Ça se trouve, on est mort. Et la vie, la vraie vie, c'est le rêve. J'en sais rien. Mais bon, discutable. Ou pas. On peut débattre sur tout. Mais ce que je veux dire par là, c'est que je ne crois pas en la mort. Je ne crois pas au trou noir après. Je suis convaincue, et ça c'est ma croyance, et remettons en question ce que je dis, qu'il y a quelque chose après. C'est pas possible. On le sent. Elle va où ton âme quand tu dors ? Où va notre âme quand elle dort ? Même les scientifiques nous le disent aujourd'hui. Ils sont incapables de nous dire. Ils savent que l'âme, elle part. On est dans un état d'onde cérébrale delta. On est dans une petite mort, une mini-mort. Personne ne sait. sais où on va. Moi, je pense qu'on va dans une autre vie.
- Speaker #0
Ce longtemps, on voyage.
- Speaker #1
On voyage dans d'autres mondes. Et ensuite, Dieu nous remet cette âme-là pour expérimenter encore cette vie. Donc, c'est un cadeau. Chaque jour est une résurrection. C'est génial.
- Speaker #0
Intéressant.
- Speaker #1
C'est une renaissance.
- Speaker #0
Belle philosophie. Alors, maintenant, je voudrais qu'on parle de toi, mais sous un autre aspect. Je sais que les auditeurs adorent découvrir tes anecdotes. Et j'aimerais que tu nous partages Quelle est la chose la plus surprenante que les gens ignorent à ton sujet ?
- Speaker #1
Il y a plein de choses surprenantes ! J'ai eu beaucoup de vie ! Alors, j'ai fait du mannequinat quand j'avais 20 ans. On dirait pas comme ça ! Mais j'ai fait du mannequinat. Je me suis fait racoler, on va dire, en tout cas. On m'a remarqué sur les Champs-Elysées, j'allais travailler, j'avais 20 ans, par un producteur, c'était aussi un acteur. Il m'a demandé Est-ce que tu veux faire des films ? etc. Moi, dans ma tête, je venais de perdre mon papa, c'était compliqué financièrement. Je savais que ça payait bien, j'ai dit oui. Moi, dans ma tête, c'était monnaie-monnaie, c'est tout ce qui m'intéressait. Donc, j'ai fait ça quelques temps, c'était pour porter certains vêtements de grandes marques. Et j'avais bien précisé par contre Ausha quand même, je me respecte, il n'y a pas possibilité qu'on voit ma tête. Donc voilà, j'ai fait quelques petits défilés pour... un magazine du Moyen-Orient. Je ne suis pas restée longtemps. La plante verte, ce n'était pas pour moi. J'ai pris un petit chèque et je suis partie. Ça a permis, en tout cas, d'aider ma maman au moment où on venait de perdre mon papa. Donc, c'était aussi un moyen de rentrer de l'argent. Pour ceux qui sont de ma génération, moi, je suis de 80. Donc, à 80, j'avais... En 2000, voilà. Donc, je suis de 80. J'ai perdu mon père en 2000. J'avais 20 ans. Et je ne viens pas d'une famille aisée. Donc, les pertes de basket, les frais de scolarité, je devais travailler à un moment donné. Donc, je n'allais pas aller voir ma mère, je n'avais plus de père, ni mes soeurs, ni maison pour leur demander comment payer mes livres. À l'époque, on les achetait en occasion. C'était où déjà ?
- Speaker #0
J'ai
- Speaker #1
Bergen à Saint-Michel. Non, j'avais vraiment besoin d'argent. Donc, c'était une expérience sympa. J'ai rencontré des gens intéressants. J'ai rencontré un milieu aussi. Très rapidement, j'ai pu baigner dans un milieu très particulier, très vicieux. Et ça m'a permis aussi de comprendre le vice. Et ça m'a beaucoup aidée dans ma carrière aussi. Ça t'a fait grandir ? Oui, ça m'a fait grandir. C'était un stage accéléré d'un mois. Un stage accéléré de la vie. Oui, oui. Donc, dans ce secteur-là, on a tendance à considérer la femme pas forcément telle qu'elle est. Et c'est toujours intéressant de leur laisser croire qu'ils ont raison. Voilà. Intéressant. Cette expérience, c'était très intéressant. J'ai tiré en tout cas beaucoup d'avantages.
- Speaker #0
Génial. Si tu n'avais pas été coach et mentor, quel métier aurais-tu exercé, même le plus improbable ?
- Speaker #1
Alors, un métier où je parle, forcément, et où je plaide. Donc, je pense que j'aurais évolué dans les métiers autour de la justice. Donc, avocat, juge, je pense, ouais. Chercheur.
- Speaker #0
Dans la politique aussi, je me souviens quand j'ai eu mes... Je me suis retrouvée presque adjointe au maire.
- Speaker #1
Ah ouais ?
- Speaker #0
Oui, juste après avoir eu, je crois, ma licence. Pareil. En fait, les gens perçoivent des choses en nous que nous, nous ne voyons pas. Quand tu es jeune et ambitieuse, tu as juste envie de sortir du quartier, tu as envie tout simplement d'avoir une vie comme les autres, en fait. Et donc, quand on te propose certaines choses, tu dis oui bêtement. Puis après, tu comprends vite. Moi, alhamdoulilah, franchement, j'ai toujours une boussole à l'intérieur de moi qui... tu sentais qu'on m'utilisait qu'on m'utilisait mais c'est pareil c'était des expériences flash mais j'ai beaucoup appris, beaucoup appris dans ce milieu oui comme tu le disais,
- Speaker #1
il n'y a pas d'erreur en réalité il n'y a aucune erreur,
- Speaker #0
ça m'a vraiment façonné Dieu m'a façonné à travers ces petites expériences flash parce que ça m'a permis après de comprendre et d'évoluer dans une autre carrière j'ai évolué pendant 15 ans moi dans le milieu des affaires Et dans le milieu du luxe, dans les grandes entreprises. Et donc, quelque part, j'avais déjà quelques codes qui m'ont vraiment permis très rapidement d'être agile, tout simplement, et d'évoluer rapidement aussi dans des différentes fonctions. Donc, tout était cadeau. Qu'est-ce que j'ai également fait ? Ouais, je pense que... Dans la recherche aussi. La recherche. En fait, là où il y a un sens, il y a quelque chose à défendre. Une cause à faire entendre.
- Speaker #1
Intéressant. Pour finir cette petite partie, est-ce qu'il y a une anecdote insolite ou drôle que tu n'as jamais partagée dans tes conférences ?
- Speaker #0
Sous lequel j'ai croisé une amie et ça m'a rappelé cette anecdote. Alors c'était... Bon, je voyage beaucoup. J'ai la chance de beaucoup voyager. Donc, on m'invite à faire des conférences un peu partout. Et donc, bon, je suis tout le temps en last minute pour aller. Je cours après mon avion. C'est-à-dire que je ne suis pas la première qui enregistre ses bagages. Je suis souvent la dernière. C'est souvent moi qu'on appelle. Donc, j'ai souvent raté l'avion. Et donc, cette fois-ci, il ne fallait surtout pas que je le rate parce que j'arrivais très, très tard. Et le lendemain... Très très tôt, c'est moi qui devais animer une formation sur deux jours. Et donc je cours, je cours, c'est à l'époque du Covid, donc j'ai dû aller récupérer un test. On m'a dit, c'est impossible, vous n'aurez jamais le test. Moi, impossible, n'est pas algérien, n'est pas français chez moi. J'étais convaincante à ce moment-là, je suis passée, elle m'a donné mon test et là je cours, j'ai failli rater mon vol. Et là, je ne sais pas, j'ai été prise d'audace, j'ai été prise d'une innocence d'un enfant. Et on me dit, non, c'est impossible, vous ne pouvez pas. Tu sais, il y a des... Et portique, ça y est, c'est-à-dire qu'à un moment donné, quand tu dépasses une heure, il y a un certain temps au niveau de l'enregistrement, il me dit non, non, ce n'est pas possible, l'avion va partir. Et là, j'hurle, appelez le commandant de bord, appelez le pilote, appelez le pilote. Mais vraiment, j'étais convaincue. Donc là, j'ai hurlé dans l'aéroport, non mais ce n'est pas possible, je ne peux pas rater cet avion, appelez-moi le commandant. Et là... Le steward, je ne sais pas quelle était sa fonction, il m'a regardé comme ça. Il m'a dit, mais d'où vous sortez, madame ? Mais d'où vous sortez ? On ne peut pas appeler le commandant de bord, voyons. Mais ce n'est pas votre avion. Je lui ai dit, mais c'est impossible, il faut absolument que... GIA, et en plus, c'était vraiment pour une action humanitaire, etc. Donc, je leur explique que c'était fondamental. Et je te jure, Sophia, qu'il a eu un doute. Il y a un moment donné, il a, dans ses yeux, il était tellement bizarroïde. On était rentrés dans un espace chelou, tu sais. C'était la Matrix. On dirait qu'on avait dévoilé. Il m'a dit, comme ça, il me fait. Non, mais attendez, ressuscitez-vous. N'importe quoi. Je vais juste voir si on peut quand même vous prendre. J'ai eu mon avion.
- Speaker #1
Incroyable.
- Speaker #0
Au dernier moment. T'as osé.
- Speaker #1
Oui, j'ai osé. T'as fait preuve d'audace.
- Speaker #0
Toujours. Moi, quand on me dit non... J'ai rien à perdre. La personne, quand elle vous dit non, elle dit non à soi-même. Elle ne vous dit pas non à vous. Elle dit un non, ça vient d'elle-même, en fait. Il ne faut jamais prendre les choses pour soi-même. Donc, j'ai réussi à avoir mon avion. Et quand je suis rentrée dans l'avion, vous savez, on donne notre carte embarquement pour le siège. Et là, je vois le commandant de bord qui sort. Donc, je comprends que la personne... Vous savez, les stewards, à un moment donné, tu les retrouves. Les sages qui nous avaient transmis. Et ce jour-là, j'avais aussi un chapeau très coloré. Et il est arrivé, j'ai compris que c'était le commandant de bord. Il m'a fait un petit sourire narquois du style, ah, c'est vous qui avez osé. Bon, là, j'étais un peu moins... Je suis passée discrètement, je me suis assise sur mon siège. Et pour finir l'histoire, j'ai quand même osé. J'ai dit, il y a une possibilité d'être en business class ?
- Speaker #1
Ah ouais, t'as été jusqu'au bout.
- Speaker #0
Il m'a dit, c'est full ! Il m'a dit, c'est full ! Non, mais ce que je veux dire par là, c'est que, vraiment, de ne pas se prendre au sérieux. Franchement, qu'est-ce qui s'est passé ? Le ridicule ne tue pas, je serai morte depuis très longtemps. Tout le monde a eu un fou rire au niveau de l'aéroport. Les personnes, les stewards ou les... Tous les collaborateurs des stewards ont aussi rigolé. On a passé un bon moment, j'ai pris mon avion, j'ai fait ce que j'avais à faire, je suis rentrée chez moi et aujourd'hui, c'est une anecdote qui fait rire tout le monde. Donc au final, ça aurait été dommage de ne pas oser parce qu'on n'a rien à perdre.
- Speaker #1
Tu vis à 100% ta vie, sans te poser des plans.
- Speaker #0
J'essaye au maximum de vivre l'instant présent.
- Speaker #1
Ces pensées limitantes parfois qui nous étouffent et qui nous empêchent de passer à côté de fourrir et d'expériences Comme celle-ci. Est-ce qu'on aurait une autre petite anecdote à nous partager ?
- Speaker #0
Pour rester dans l'esprit de l'avion, je voyageais, je vais souvent à Dubaï, j'ai une partie de ma famille qui est là-bas, et donc je prends le vol Emirates, accompagnée Emirates, et là je sympathise, c'était il y a longtemps, très très longtemps, c'était avant que je fasse ce que je fais, le métier que je fais, et donc je sympathise avec l'hôtesse, et puis j'avais ma fille qui était un peu en train de pleurer, elle était un peu bruyante. Et elle me raconte ses histoires de cœur. Elle était déprimée. Et moi, à ce moment-là, j'ai lu L'Alchimiste à 15 ans. Il y a beaucoup de choses que je faisais. Je me formais à plein d'outils d'autocoaching déjà. Pour moi, j'avais perdu mon papa très tôt. J'ai voulu comprendre ce qui se passait à l'intérieur de moi. J'accompagnais dans les associations. Je faisais un peu de love coaching. Bref, je faisais des petits trucs comme ça, mais sans savoir que c'était de l'accompagnement. Donc voilà, j'essaie de l'écouter. Je ne sais pas qu'à ce moment-là, c'est de l'écoute empathique. Je ne sais pas qu'à ce moment-là, je reformule. Bref, ce sont des choses qui sont en nous. Et je la questionne et donc je comprends en fait qu'elle vit une relation amoureuse très très très très difficile. Et donc je lui donne deux trois conseils pour éviter de souffrir parce qu'elle était vraiment clairement en dépendance affective, clairement. Et donc je lui explique en fait ce qu'elle recherchait cet homme-là. Elle l'a déjà en elle-même, excès son miroir et tout. Mais à ce moment-là, je n'avais pas le cadre, tu sais, donc j'étais déclenchée, je jetais de l'or par les fenêtres. J'étais en train d'essayer de la sauver quelque part, mais en fait je ne savais pas trop ce que je faisais. Je la conseillais, puis elle était dans un nivellement vers le bas. Et puis, à un moment donné, je sens qu'elle crée une dépendance avec moi. Et voilà, elle trouve l'espace où déposer sa souffrance. Parce que les gens adorent parler de leur souffrance, mais c'est inconscient. Dès qu'on leur donne une certaine écoute, ça leur permet de déposer ce qui les affaiblit quelque part. Et d'ailleurs, c'est pour ça que c'est énergivore quand on donne sans mettre de cadre. C'est important que l'autre soit aussi disposé à écouter et à recevoir les cadeaux que tu lui fais. Et donc, elle a tellement aimé l'échange qu'elle me dit, écoutez, venez, on va être un peu plus tranquille. Et là, je découvre la business class de Emirates. C'est incroyable. Donc là, je fais une super sieste. Tu sais, c'était un long courrier. Et là, elle m'invite à visiter le cockpit. Et je découvre qu'en fait, son histoire d'amour, c'était avec le pilote. C'était très, très drôle. Très, très drôle. Et tu vois, elle ne l'a pas forcément dit. Mais j'ai senti qu'à ce moment-là, ce n'est pas n'importe quelle hôtesse qui fait rentrer un passager. Donc, j'ai découvert. Waouh ! D'ailleurs, ça m'a impressionnée. Parce que du coup, tu es face au vide. Tu vois, tu es... Waouh ! La vue. Oui, la vue. Tu n'es pas dans le cockpit sur le côté, tu vois. Pardon. Tu n'es pas dans le côté hublot. Là, tu es vraiment en face à face. Et voilà, c'est impressionnant. Ça m'a vraiment rappelé, en fait. Waouh ! très très très très très petit. J'ai eu beaucoup de gratitude. Ça m'avait beaucoup aussi...
- Speaker #1
Pris d'énergie.
- Speaker #0
Pris d'énergie. J'ai fait une très très bonne sieste. Et encore une fois, je me suis autorisée juste à être. Donc, il y avait le côté énergivore. Mais en même temps...
- Speaker #1
Tu as reçu...
- Speaker #0
Oui, j'ai reçu. D'ailleurs, j'ai compris que je m'étais épuisée à ce moment-là. J'ai compris qu'il y avait quelque chose énergétiquement que j'avais trop donné. Je n'étais pas dans le bon espace.
- Speaker #1
Ça aussi, c'est un signal pour se mettre un cadre quand on perd en énergie. Oui,
- Speaker #0
quand il y a quelque chose qui nous vampirise, on n'est pas dans ce que l'on sait faire de mieux. On n'est pas forcément dans le bon espace.
- Speaker #1
Alors maintenant, je voudrais te montrer une deuxième photo. Juste là. Et j'aimerais que tu nous parles de cette petite fille que l'on voit sur la photo. Je crois que tu la connais.
- Speaker #0
Écoute, c'est moi, je devais avoir, je ne sais pas, peut-être 4, 5 ans. Et je suis sur une table, je suis debout sur une table. Oui. Et c'est quoi la question ?
- Speaker #1
J'aimerais que tu nous parles de cette petite, de cette petite avec cette salopette, ses petites chaussures blanches.
- Speaker #0
Eh bien, c'était une petite fille qui était presque muette, qui a vu des choses qu'elle n'aurait peut-être pas dû voir à son âge et qui a beaucoup gardé en elle, qui vivait... qui vivait... une vie intérieure très riche. Et si j'avais quelque chose à lui dire, c'est ne t'inquiète pas, tout ce que tout ce qui t'inspire à l'intérieur de toi, tout ce que tu es en train de vivre à l'intérieur de toi, ça va se réaliser. Tu n'as pas besoin de te conformer aux règles du monde, que tu seras souvent incomprise, ouais, je dirais que tu seras souvent incomprise, qu'on te demandera souvent de te taire, mais que ton message a besoin d'être entendu, donc sois résiliente, ne le lâche pas. Et tes rêves se réaliseront, parce que cette petite fille, elle rêvait de la vie que j'ai aujourd'hui.
- Speaker #1
Je te sens émue. Oui, c'est beau. J'imagine que ça fait toujours quelque chose de replonger dans ses souvenirs. Oui,
- Speaker #0
parce que tu étais vraiment une enfant très, très seule. Et c'était important de reprogrammer son esprit. Et aujourd'hui, quand je vois cette petite fille, je sais ce qu'elle était en train de travailler. Elle était vraiment dans... Dieu était en train de l'éduquer, là, à être dans une solitude assumée. Tu sais, quand tu entreprends, quand tu partages des messages qui peuvent faire grincer certaines personnes, les oreilles de certaines personnes, tu vas te retrouver souvent seule. Mais en réalité, moi, je n'ai jamais été seule. Dieu m'a façonnée et m'a apprise à... construire une relation très très forte avec lui à ce moment-là. Et c'est ce qui m'aide au quotidien. Donc, il n'y a aucune erreur, en fait. Moi, cette expérience-là, je porte la croissance que je l'ai co-créée. Il y a un contrat, j'ai témoigné et j'ai dit Ok, j'y vais Donc, je n'aurais jamais pu être la femme que je suis aujourd'hui et vivre toutes les expériences que je vis aujourd'hui si je n'avais pas été cette petite fille rejetée, mise de côté, à qui on a dit Tais-toi Parce que je n'aurais jamais pu construire cette conversation avec Dieu. Cette verticalité. Ce dialogue et cette relation. qui ne me quittent jamais aujourd'hui et qui me permet de faire, comme disent certains jeunes, des dingueries.
- Speaker #1
Je voudrais maintenant, après ce flashback auprès de ton enfance, je voudrais qu'on parle cette fois-ci d'avenir et de leadership. Comment vois-tu l'évolution du leadership féminin dans les dix prochaines années ?
- Speaker #0
Alors pour moi, le leadership féminin, ça crée parfois une séparation. Dans le leadership féminin, ça voudrait dire qu'il y ait un leadership pour les hommes et pour les femmes. Alors pour moi, le leadership permet d'unifier ces deux aspects chez un être humain. On a besoin de l'empathie de la femme, on a besoin de la bienveillance féminine, on a besoin de la matrice maternelle de la femme, on a besoin de ça quand on déploie son leadership. Donc on a besoin de fédérer avec cette intelligence émotionnelle, on a besoin d'avoir cette maturité, cette sensibilité, cette intuition, mais on a aussi besoin à côté d'avoir des qualités plus masculines, d'accord ? Pas d'être un homme, attention, d'accord ? Et d'ailleurs le leadership pour moi il est coopératif, il est collaboratif, d'accord ? Il y a d'ailleurs plusieurs typologies de leadership. Donc je le vois vraiment... Justement, dans cette union, moi je vois plusieurs, je pense qu'il est possible de créer des projets collaboratifs, donc du leadership collaboratif, à partir du moment où la vision, c'est ma croyance, elle est au service du un. Mais quand je dis le un, c'est clair, c'est ahed, c'est tout. C'est-à-dire que si on prend une idéologie qui sort de l'éternel, pour moi ça va être très compliqué à un moment donné de les maintenir, de rester. rangé sur le même rang, tu vois, de rester solide, de rester connecté et focus sur la vision. Parce que si la vision, elle est au service d'un homme ou d'une femme, il y a toujours les intérêts qui vont venir. interagir dans les relations, dans les dynamiques de relations. Par contre, quand tu es au service, après bien sûr qu'il y a un homme, une femme qui doit porter ce message-là. Mais chaque personne doit se rappeler que dans cet espace collaboratif, dans ce groupe, dans cet espace collectif, il est au service de beaucoup plus grands que lui. Et surtout, qu'il se sente... Dans son excellence, je m'explique. On me dit souvent, mais comment je sais que c'est ma mission de vie ? Pour moi, le but de la vie, c'est de la vivre, tranquille. Il ne faut pas trop se mettre la pression. C'est de vraiment ressentir une kiffance. C'est l'amour, quoi. Et... Moi, je me rappelais, et pour me fréquenter un peu, t'as vu, quand je suis déclenchée, je peux te parler du même sujet. Moi, le leadership, l'oratoire, la psychospiritualité. Tu peux me brancher de 8h du matin jusqu'à 8h du lendemain. Ah oui,
- Speaker #1
on peut faire 24h non-stop.
- Speaker #0
Non-stop, t'as vu, je ne mange pas, je ne bois pas. Et en fait, c'est ça, notre mission. C'est ça, c'est quand tu es en capacité de pouvoir parler d'un sujet, de A à Z, tout le temps, sans t'arrêter et sans t'épuiser. C'est-à-dire que tu peux en parler toute ta vie. Toute ta vie, tu peux en parler. Mais tu vois, c'est un sujet. s'en font inépuisables, attarissables. Et ça, pour moi, c'est... Une partie de l'étincelle de Dieu, parce que Dieu nous a insufflés de son souffle, il a donc offert ce cadeau à Adam. Moi je porte la croyance que nous venons tous, même de manière symbolique, d'Adam. Et donc on porte tous, on porte en nous, et ça tout le monde est d'accord pour le dire, quelque chose de très précieux. qui est de l'ordre du divin. Donc on a un fragment, un morceau, une étincelle d'un trésor. Mais ce trésor, il est au service de notre expérience humaine. On n'est pas censé souffrir. Et donc c'est forcément quelque chose qui nous fait du bien. Donc à partir du moment où vous faites quelque chose, vous dites quelque chose, vous pratiquez, vous êtes dans un espace où vous n'arrivez plus à vous arrêter, ça vous énergise, vous ne voyez pas le temps passer. et ça te donne de l'énergie et tu peux en parler tout le temps, je suis désolée. Là, on peut construire un leadership féminin ou un leadership collaboratif parce que chaque personne nourrit cette étincelle de Dieu. Donc, c'est ça notre mission de vie. Observez le sujet qui vous anime. Parfois, parce que moi, ça m'est arrivé, ça c'est important de le dire, parfois vous allez peut-être parler de ce qui vous anime, vous ne serez pas dans le bon espace. Parfois, vous n'avez pas l'espace dans lequel on vous entend. dans lequel vous êtes écouté, et vous n'avez même pas l'espace dans lequel vous vous sentez libre d'en parler. Et donc vous allez croire que ce n'est pas ça. Et parfois c'est tellement simple que vous vous dites non, ça ne peut pas être ça. Alors qu'en fait, votre curseur c'est votre... cœur. Moi, ça m'énergise. J'ai l'impression que je suis une fusée. Mon mari me dit redescends, il faut dormir maintenant. Il faut te reposer. C'est ce truc-là qui t'emporte. Tu n'es plus dans ce monde-là, tu es dans différents mondes. Si vous arrivez à trouver un espace, que ce soit le salariat, L'entrepreneuriat, l'associatif, où vous êtes toujours en énergie haute et que ce que vous faites, ça vous anime, alors c'est bon, vous êtes dans votre mission de vie. Il y aura toujours des personnes qui auront besoin de votre compétence pour combler la leur, parce que c'est toi plus. C'est toi plus moi qui faisons un tout. On est interconnectés, c'est important de le comprendre. Donc on ne peut pas être excellent partout. Donc autant se concentrer sur son expertise.
- Speaker #1
Tu parles de compétences. Si tu pouvais transmettre un seul enseignement à tes enfants, résumant ta vision de la vie, quel serait-il ?
- Speaker #0
Moi j'ai trois enfants, trois petites filles, trois princesses, et ce que je leur enseigne c'est que maman et papa ne sont pas éternelles. Et ce qui est important pour moi, c'est qu'elles aient comme meilleur confident, comme meilleur ami, l'éternel. Qu'elles ne se sentent jamais seules quand elles ont l'impression qu'on ne les comprend pas. Moi, je dis souvent à mes enfants, je n'ai pas la réponse. Mais par contre, lui, il a la réponse. Il sait ce que tu ne sais pas. Et donc, pour moi, j'aurais vraiment raté l'éducation de mes enfants. si elles sortent de ma vie quelque part, si elles s'émancipent, parce que du coup, on n'est que là pour leur donner les outils. On est des guides, on est des éducateurs, on les accompagne à qu'elles partent justement avec cette croyance qu'elles sont seules quand elles ne sont pas entourées par l'humain. Cette dépendance affective, ça c'est un truc qui me déclenche.
- Speaker #1
Qui est parfois très présente chez les ados. Oui,
- Speaker #0
avec le harcèlement que l'on peut constater malheureusement dans les écoles où j'interviens souvent. La dépendance affective, elle est très très... très incrustés à travers le paysage médiatique, le paysage culturel. Donc, c'est très compliqué pour un ado de s'en sortir. Donc, la foi, quand j'ai la foi, c'est la foi en soi, c'est construire cette arche, cette arche de Noé à l'intérieur de nous-mêmes parce que je les prépare. Le monde est magnifique. Il y a un paradis, mais il y aura des tempêtes. Et donc, de compter que sur leur état intérieur parce qu'elles sont en capacité. d'absolument tout expérimenter pour mieux se réaliser.
- Speaker #1
Beau message. Maintenant, je voudrais qu'on refasse un petit test scénario, comme on les aime, de la mise en pratique directe avec le scénario suivant. J'aimerais que l'on parle d'un dirigeant en crise de légitimité. On a déjà fait un épisode là-dessus, cette fameuse légitimité. Je te donne un petit peu de contexte. Si je te dis qu'il y a un PDG qui fait face à une rébellion silencieuse dans son équipe de direction, j'aimerais que tu me dises quels conseils tu lui donnerais pour faire face à cette situation.
- Speaker #0
Alors, quels conseils je pourrais donner à un dirigeant qui fait face à une rébellion silencieuse ? Ok, alors déjà... Donc déjà, il faut comprendre, et ça, toutes les sagesses spirituelles nous le rappellent. que ce qui se passe à l'extérieur de nous n'est que la projection d'un état intérieur. Nous attirons à nous nos états vibratoires. Donc, s'il y a une rébellion à l'extérieur, ça me donne de l'information sur moi. En tout cas, moi, les dirigeants que j'accompagne, qu'ils soient chefs d'entreprise, entrepreneurs, qu'ils soient à la tête d'une grosse société ou juste managers de grandes équipes, quand il y a quelque chose qui se passe mal à l'extérieur, Au lieu de blâmer l'équipe, parce qu'il n'y a pas de mauvaises équipes, il y a souvent des mauvais managers. Il y a vraiment une dynamique émotionnelle qui se joue entre les collaborateurs et le patron, le dirigeant, le chef d'entreprise, ce qui importe. Et quand on est dans ces fonctions-là, c'est important de prendre du recul et de décorréler, encore une fois, sa personne. Puisque l'extérieur est une projection de ce que l'on vit à l'intérieur. Donc déjà, c'est Ok, je vais tirer des leçons de ce que je vois. Qu'est-ce que c'est en train de me dire ? sur moi que je ne vois pas. Du coup, je vais apprendre à observer la situation. Donc déjà d'être à l'écoute. Déjà, observe, ne juge pas. Observe sans faire de jugement, d'interprétation, sans trop analyser sous le prisme, le filtre de tes perceptions et en évitant de construire des conclusions. Donc observe avec neutralité, écoute-les et vérifie si ça ne vient pas résonner quelque chose en toi. Et revient au calme intérieur. C'est très étrange ce que je dis. Mais quand on revient à soi, et qu'on construit une union à l'intérieur de nous-mêmes, c'est-à-dire une verticalité entre ton esprit, ton cœur, ton corps, ta raison, tes pensées, tes émotions, quand tu arrives vraiment à construire, tu passes d'une tempête et tu te dis...... parfois c'est immédiat, tu vas avoir un collaborateur qui va rentrer et qui va dire non, finalement, il souhaite construire une... il souhaite rentrer en discussion avec vous, alors finalement on a compris leur revendication, il va se passer des éléments. Mais avant d'entrer dans la cour, dans cet espace de guérilla, avant de leur proposer quoi que ce soit, C'est d'arriver dans un état où le dirigeant doit décider l'union. C'est une émotion qui se décide. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Je décide d'entrer dans ma fonction et d'incarner ma fonction. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on est directeur, on est censé orienter vers une direction, trancher, prendre des décisions. Et parfois, une rébellion, c'est parce qu'en face, on n'incarne pas les fonctions pour lesquelles on a été nommé. D'accord ? Et oui. Donc parfois, l'extérieur nous recadre, nous rappelle à l'ordre. Donc moi, je dirais, voilà, attends, tranquille. Pas de victimisation, pas d'accusation. Qu'est-ce qui se passe à l'intérieur de toi ? Comment ça fait écho chez toi ? Reprends le calme et va te connecter ensuite à ce que tu perçois comme une rébellion, parce que c'est peut-être le début d'une paix. Après la guerre, il y a souvent la paix. Parfois, on a besoin de conflits. Pour extraire le pu d'une situation.
- Speaker #1
Pour nettoyer. D'accord,
- Speaker #0
voilà, c'est ça.
- Speaker #1
Très bon conseil qu'on peut aussi dupliquer dans la sphère personnelle, avec...
- Speaker #0
Toujours. Ne fuyez pas. C'est-à-dire que les personnes font l'autruche, beaucoup de personnes disent Ah, mais moi, je ne supporte pas le conflit Mais le conflit est sain. Le conflit permet de mettre de la lumière, de la lumière dans des zones d'ombre, permet aussi de purifier les relations. Parfois, ne pas s'autoriser à parler, à exprimer ses opinions, par peur de perdre la personne, par peur de manquer de reconnaissance, ne pas s'exprimer parce qu'on a peur de perdre l'amitié de la personne, c'est un manque de verticalité. En fait, c'est de la dépendance. Et pour nous libérer de tout ça, il y a un conflit qui est nécessaire. Parce qu'on se rend compte qu'en fait, dans la relation, ce n'était pas sain. Ça manquait de verticalité à droite et à gauche. Et que quelque part, il y avait des dynamiques de relation qui n'étaient pas saines. On rentre dans le triangle de Cartman, un peu le sauveur, la victime. Et on rentre dans des processus d'accusation qui sont moches parce que je ne reprends pas ma responsabilité. Normalement, je porte la croyance que quand on est dans une relation saine, on peut discuter d'absolument tous les sujets, même les plus complexes. Même les plus inconfortables. Bien sûr. Tu vois, je me sens suffisamment en sécurité avec moi-même et dans cette relation, c'est comme le couple, pour pouvoir te déposer un gros sujet. Mais je t'aime suffisamment et j'ai suffisamment confiance en toi parce que je sais que tu peux gérer tes émotions. Ce n'est pas à moi de faire en sorte... D'anticiper. D'anticiper tes émotions. Ce n'est pas à moi de prendre en charge tes émotions. Déjà, je ne te respecte pas quand je fais ça. Je vais éviter de te dire quelque chose parce que tu risques de t'énerver. Moi, jamais tu me dis ça. Ça veut dire que, un, tu m'infantilises, et ça sous-entend que je ne suis pas suffisamment capable de pouvoir gérer ce que je porte en moi. Et puis, de la part de la personne qui le pense, je trouve que c'est mal ça dans la relation. Donc, pour moi, la relation, à un moment donné, elle a besoin d'être... Elle a besoin d'être mise de côté, peut-être un temps, pour revenir dans un meilleur espace.
- Speaker #1
Super. On arrive bientôt à la fin de ce petit entretien intimiste et je voudrais finir par des petites questions flash. Yes. Est-ce que tu es prête ? Alors j'aimerais commencer par une première question. J'aimerais que tu nous parles très rapidement d'un livre ou du livre qui a changé ta vie.
- Speaker #0
Il y en a plusieurs qui ont changé ma vie. Le premier qui m'a beaucoup... Persurbée c'est L'alchimiste de Paolo Collo. J'étais vraiment comme la petite fille en quête, existentielle. Je me posais des questions incroyables. Pourquoi je suis là ? À quoi ça sert ? Et la métaphore du voyage avec le voyage au cœur de soi m'a beaucoup touchée. Donc ça m'a permis d'avoir beaucoup de réponses à 15 ans. Bien évidemment, le Coran. Alors, il faut savoir que le Coran est traduit en français. D'accord ? Donc le Coran français n'est pas le Coran. Et qu'il y a plusieurs traductions. Et que lorsqu'on les découvre, la profondeur de l'arabe coranique, de la lettre coranique, waouh, on baigne dans un océan d'amour. Donc, ce n'est pas un livre pour moi, c'est un guide, c'est un compagnon de route. Quel autre livre il y a eu ? Je crois que c'était... Ouais, si je devais nommer... Les deux premiers livres, c'était l'alchimiste et le Coran que j'ai découvert. C'est vraiment ceux qui m'ont marquée.
- Speaker #1
Qui ont laissé une trace jusqu'au jour.
- Speaker #0
Oui, oui. Moi, je n'étais pas musulmane à 15 ans. Je parlais à un dieu, mais je ne savais pas comment trop l'appeler. Mais c'est vrai qu'il me guide encore. Ça a laissé une trace.
- Speaker #1
Deuxième question. Ton super pouvoir de coach rêvé.
- Speaker #0
Mon super pouvoir de coach rêvé. Alors, en tant que coach, quel est le pouvoir que j'aimerais développer ? C'est ça. Laisse-moi réfléchir un peu. Pour moi, un coach a besoin d'avoir une qualité d'écoute. Un coach a besoin... d'être présent. Donc si je devais plutôt renforcer un pouvoir, c'est avoir l'œil du cœur, de renforcer cet œil du cœur, de pouvoir lire encore plus en profondeur les âmes. Aujourd'hui, je lis à travers les mots, je lis à travers le langage non-verbal. J'ai une grille lecture de l'être humain à travers ce qu'il me dit, mais qu'il ne sait pas qu'il dit. Parfois, il dit A, mais son corps dit B. Et j'aimerais renforcer encore plus cette connexion à ce langage un peu invisible. Donc le renforcer. On appelle ça l'œil, le troisième œil, l'œil du cœur. En arabe, on appelle ça la ferasa.
- Speaker #1
Ah ok.
- Speaker #0
Ouais,
- Speaker #1
j'allais dire la clairvoyance.
- Speaker #0
La clairvoyance, d'ailleurs, tu sais le cœur, en fait à la base, le cœur, d'ailleurs le prophète Mohamed Sallioua Sallim et tous les autres prophètes, on disait qu'ils avaient des yeux derrière les oreilles, surtout le prophète Mohamed Sallioua Sallim, quand il parlait avec les gens, il savait qui était derrière. En fait, c'est une métaphore pour dire que ton cœur, en réalité, est un œil qui voit 360. Normalement, le cœur, il ressent absolument tout. Quand il est purifié, quand il est dans un espace d'amour, tu ne peux pas aller à l'intérieur de toi et entendre des voix qui t'assassinent, qui te rabaissent. Mais quand vraiment, ton intériorité devient ta mosquée, ton temple, ton église, eh bien, tu ressens absolument tout, même à l'avance. Donc, oui, c'est de renforcer cette grille de lecture, déjà pour moi-même et pour les personnes qui seront amenées. à croiser mon chemin à titre personnel, amical, fraternel ou juste si je suis là comme passante.
- Speaker #1
Une qualité que tu admires chez les autres, mais que tu voudrais cultiver davantage chez toi ?
- Speaker #0
Une qualité... Bon, ce n'est pas du tout une qualité, là on va sortir un peu du cadre, mais ce n'est pas une qualité comportementale. Moi, je suis une épicurienne, j'aime beaucoup manger, j'aime beaucoup m'attabler, je suis très gourmande. Et quand je reçois quelqu'un, généralement, j'aime l'inviter au restaurant. Et j'ai beaucoup d'idées, si tu veux, dans ma tête par rapport à mon travail. Les liens se font très, très vite. J'aime cuisiner, je sais cuisiner, mais s'il y avait une compétence vraiment dans laquelle j'aimerais exceller, c'est... être une chef pâtissière ou chef cuisinière. Ah ouais, j'aimerais tellement ouvrir mon frigo et avoir les mêmes liens. Autant dans ma vie, dans mon travail, dans le métier que je fais, ça va très vite. Acheter les charges vite. Par contre, quand j'ouvre mon frigo, c'est une limace dans ma tête. Qu'est-ce que je vais faire à manger ? Il n'y a que pendant le ramadan, la limace a pris du guéronzan. Mais ça ne va pas vite.
- Speaker #1
À ce niveau-là.
- Speaker #0
Moi, je suis très impressionnée par toutes ces femmes qui, tu sais, elles reçoivent 60 personnes dans deux heures et elles arrivent à te faire le pain. Ces femmes-là sont bien évidemment nos mamans. Il n'y a rien à manger. Et puis, tu te retournes, il y a un festin. Moi, c'est cette qualité-là. Moi, j'ai tendance très rapidement à vite, vite. Il faut commander chez le traiteur. Moi, mon objectif, c'est de me nourrir à travers des échanges. C'est l'humain qui te nourrit. Voilà, moi, c'est vraiment l'humain.
- Speaker #1
Plus d'une fois, je t'ai vu sauter des repas, oublier complètement de manger. Même si ce n'est pas bien.
- Speaker #0
Mais je n'ai pas faim. Oui,
- Speaker #1
tu te nourris autrement.
- Speaker #0
Oui, je n'ai pas faim. Donc bon, ça, c'est vraiment une petite boutade. Mais je rassure, je sais cuisiner quand même. Je sais cuisiner, mais j'aimerais bien faire, tu sais, des plats.
- Speaker #1
Tu sais cuisiner et tu sais très bien recevoir aussi.
- Speaker #0
Des Ed Power, Tariya Jazayi, quand même, bien évidemment. Et quand ce n'est pas moi qui cuisine, je fais en sorte que l'espace dans lequel on vous accueille est au-delà. En fait, j'essaie de vous recevoir comme moi, j'aimerais qu'on me reçoive. Mais tu vois, quand je vois le... Je suis fan des émissions culinaires avec mes enfants. Top Chef et Tralalaire, moi, je suis devant. Je ne rate pas.
- Speaker #1
Meilleur pâtissier.
- Speaker #0
Le meilleur pâtissier. Absolument tout, je suis en admiration. Parce qu'en fait, avec rien, ils font du beau. Pour moi, c'est de l'art. Donc, ça m'impressionne.
- Speaker #1
L'habitude quotidienne qui booste ta productivité ?
- Speaker #0
L'habitude quotidienne qui booste ma productivité, en fait, je ne peux pas sortir de chez moi si je ne suis pas connectée à moi. Déjà, si je n'ai pas... En fait, je suis assez protocolée dans ma journée. Je me lève, waouh, super, je suis vivante. Donc déjà, je remercie. En fait, je ne peux pas... sortir de chez moi, et ça vraiment je vous invite à le faire ou pas, c'est un conseil. Pour moi c'est une nouvelle opportunité de créer sa vie. Et le matin quand on se lève, soit on se lève en mode automate, en mode zombie, en mode automatique, soit on se lève en un être présent. Et se dire ok, c'est quoi les tâches que j'ai envie de réaliser ? Je ne dois pas déposer mes enfants à l'école, j'ai envie de les déposer à l'école, je vais les déposer à l'école. Donc je transforme les tâches qui à un moment donné peuvent paraître comme... des injonctions comme quelque chose que je décide de faire. Donc, je me reconnecte, je me mets dans une bonne énergie. Voilà, je suis en pleine gratitude. Si je ne fais pas ça, ouh, je passe... Il ne faut pas me croiser le matin.
- Speaker #1
Et pour finir, un mot pour définir le succès.
- Speaker #0
Un mot pour définir le succès ? Pour moi, celui qui a réellement réussi sa vie, c'est quelqu'un qui prend le temps de la vivre. Quand je dis prendre le temps de la vivre, ce n'est pas forcément ce que vous avez dans votre compte en banque qui vous donne de la valeur. Ce n'est pas forcément la maison que vous avez, la voiture avec laquelle vous roulez, le métier, le poste, le statut social, votre réputation. C'est la capacité à pouvoir dégager du temps. pour renforcer ce que vous avez à l'intérieur de vous-même, votre âme, votre cœur. Si nous n'arrivons pas à prendre dans la journée entre une demi-heure et une heure pour déprogrammer, reprogrammer ses croyances, décider de ce que l'on veut, de ce que l'on ne veut pas, de se dire, attends, je vais bien là ou pas, mais tu vois, se purifier un minimum, se sacraliser, sincèrement, pour moi, on n'est pas à côté de sa vie. Pour moi, réussir sa vie, c'est prendre le temps de la vivre.
- Speaker #1
Sublime conclusion. Cet échange touche à sa fin. Merci, Daouila, pour ces moments riches en émotions et en authenticité. Merci, chers auditeurs, de nous avoir suivis tout au long de cette saison 2. C'est avec beaucoup d'émotion que j'achève ce dixième épisode pour clôturer cette saison 2. Si une chose doit rester, c'est que... Chacun de nous a le pouvoir d'inspirer et de transformer à condition d'oser, écouter et parler avec authenticité. Alors, je vous invite à rester connectés pour la saison 3, où nous irons encore plus loin dans cette quête d'inspiration et de transformation. Merci, Dawila.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Sophia, de clôturer avec ces deux si belles paroles. J'ai été très touchée, très heureuse de vivre ces épisodes qui étaient très focus sur l'art oratoire, cette expertise qui m'anime et qui permet de déployer notre leadership. Je ne sais pas où va nous emmener la saison 3. On se laisse inspirer et je terminerai par te partager une profonde reconnaissance, Sophia, pour tout le travail que tu mènes derrière ce micro. Vous ne vous rendez pas compte du travail colossal qu'elle réalise chaque semaine pour vous offrir des moments pépites. Elle est toujours dans la volonté de vous offrir le meilleur. Voilà, donc moi je suis honorée de vivre ce podcast avec moi, c'est des moments avec toi, c'est des moments que je vis avec mon âme, mon cœur, et c'est des moments qui sont pleins d'amour. Et on me dit souvent, tu parles trop d'amour, tu es trop dans la rahma, et je pense que toutes les personnes qui le disent, c'est ma croyance, on ne peut pas parler de quelque chose si on n'en fait pas l'expérience. Et quand on ne croit pas en l'amour, c'est parce qu'on ne l'a pas véritablement. expérimentés et en tout cas, ces podcasts sont, étaient et sont et je pense continueront d'être des beaux moments d'amour et de fraternité. Alors merci Sophia.
- Speaker #1
Merci, je suis très touchée par tes mots. Très émue, remplie d'amour et de reconnaissance. Merci.
- Speaker #0
Je vous confie à Dieu, dont les dépôts confiés ne se perdent jamais. J'ai hâte de vous retrouver pour une prochaine saison.
- Speaker #1
No Limits pour le partage. Alors si vous avez apprécié cet épisode, n'hésitez pas. à le diffuser autour de vous. Abonnez-vous pour ne rien louper !