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"L'appel du virtuel “ : addiction aux écrans et santé mentale

"L'appel du virtuel “ : addiction aux écrans et santé mentale

10min |07/11/2025
Play
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10min |07/11/2025
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Description

Selon une enquête relayée par l'OMS sur le comportement des enfants d'âge scolaire en matière de santé : "36 % des jeunes déclare être en contact permanent avec des amis en ligne, 34 % des adolescents s’adonnent quotidiennement à des jeux numériques, et plus de 1 sur 5 joue pendant au moins 4 heures les jours où ils s’adonnent à ces jeux".

🔗 Dans cet épisode du Lien, Olivier Canceil, psychiatre et spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes – et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France – nous parle de cet appel du virtuel et explore l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes.


👋🏼 Addictions aux écrans chez les ados, pour aller plus loin :


Cette liste n'est pas exhaustive, vous pouvez la compléter et faire vos suggestions en commentaires. 
Bonne écoute ! 🎧

---
💜 Ce podcast a été rendu possible grâce au Self-Esteem Club d'Erborian, partenaire de PSSM France.
🎙️ Présentation : Sarah Quilliec | Parentalité et Adolescence
✒️ Direction éditoriale : Stéphanie Rochedix l PSSM France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Le Lien, parlons de la santé mentale de nos ados, un podcast co-réalisé par PSSM France et Parentalité Adolescence. Vous êtes proche d'un adolescent et vous vous posez des questions sur sa santé mentale, ses émotions, son comportement, son mal-être ou tout simplement sur la manière de mieux l'accompagner ? Ce podcast est fait pour vous. Au fil de 12 épisodes courts, Olivier Canseil, spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France, répondra aux questions que se posent les adultes autour de la santé mentale des adolescents. Aujourd'hui, on retrouve Olivier Canseil pour parler de l'appel du virtuel et explorer l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes. Bonjour Olivier.

  • Speaker #1

    Bonjour Sarah. Alors,

  • Speaker #0

    Alors, on commence direct dans le vif du sujet. qu'entend-on par addiction aux écrans et comment se développe-t-elle chez un jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, l'addiction aux écrans se définit pas simplement par le temps passé devant l'écran, parce que sinon, ce serait épidémique, mais plutôt par un usage compulsif, en fait, et incontrôlé, qui interfère donc du coup avec la vie quotidienne, avec les relations sociales, avec les résultats scolaires et avec... La santé mentale a force et le développement personnel est relationnel. Donc, selon les autorités de santé publique, l'addiction aux écrans se manifeste par une perte de contrôle sur l'usage, c'est-à-dire une incapacité à s'arrêter, une utilisation excessive malgré les conséquences négatives, c'est-à-dire le sommeil, la scolarité, les relations sociales, une souffrance psychologique en cas de privation avec des colères, une irritabilité, une anxiété. quand on n'a pas accès à sa drogue qui est devenue l'écran. Et puis une utilisation pour fuir les émotions et les situations difficiles. Alors comment elle se développe ? Bien évidemment, le cerveau adolescent, comme on l'a vu dans un épisode précédent, est sensible à la dopamine libérée dans les circuits de récompense avec une maturation du cerveau qui se fait progressivement. Et donc, les interactions numériques avec les likes, les notifications, les jeux, c'est très, très, très...

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Les plateformes sont conçues pour maintenir l'engagement des jeunes. Donc, tout est fait pour que les algorithmes, tout est fait pour qu'ils restent devant leur écran. Et puis, évidemment, il y a des aspects psychologiques. C'est un échappatoire émotionnel. Quand on est devant son écran, on ne pense plus à sa situation. On fuit l'ennui, on fuit la solitude, on fuit les conflits, on fuit le fait de ne pas avoir d'amis ou de petites amies. Et puis, il y a un renforcement social par les écrans. Les réseaux sociaux, finalement, offrent une validation immédiate chez soi, dans son lit, dans sa chambre. Et puis, il y a une pression sociale aussi à laquelle il est difficile de se soustraire. Et ce qui fait que aussi pour arrêter, c'est compliqué parce que si on décide d'arrêter, on ne sait pas ce qui s'y passe pendant qu'on n'y est pas. Or, c'est un des facteurs qui fait qu'on y retourne. Oui, et puis bon, mais évidemment, il ne faut pas oublier que le manque de régulation parentale joue un rôle là-dedans. C'est-à-dire que les relations aux écrans, ça, ça prend tôt.

  • Speaker #0

    Effectivement. Deuxième question. Justement, quels sont les signes que les parents peuvent remarquer ?

  • Speaker #1

    Alors, bien évidemment, ça va encore une fois être des signes pas forcément spécifiques, mais au niveau du comportement, de l'état émotionnel, de la vie sociale et des conséquences pour la santé. Ça va être beaucoup la question du sommeil pour les écrans. Donc, l'usage excessif est incontrôlable, c'est-à-dire que l'adolescent passe de nombreuses heures devant son écran au détriment d'autres activités. C'est là que ça commence à empiéter sur autre chose. Les repas, les devoirs, le sommeil. Donc avec évidemment des résultats scolaires qui vont commencer à s'en ressentir. La difficulté à s'arrêter, c'est après plusieurs appels, sanctions. Il continue et il retourne. Il avale son repas vite fait pour retourner devant son écran. Il y a des rituels rigides aussi. Il a besoin de se connecter à des heures précises. Il ne peut pas accéder à sa drogue, puisque c'est une drogue en quelque sorte. Il devient irritable. Et puis, bien sûr, une mensonge, une dédissimulation, une atténuation sur le temps passé. Des fois, c'est de bonne foi parce qu'ils ne voient pas le temps passé sur leur écran. Et puis, sur les contenus qu'ils ont consultés ou l'usage nocturne. Mais c'est plutôt là. Et puis, les signes émotionnels, c'est cette irritabilité. Et ces changements de comportement ou une apathie parce qu'ils n'ont pas dormi de la nuit et qu'ils sont peu réactifs.

  • Speaker #0

    D'accord. Si notre ado est addict aux écrans, est-ce qu'il faut lui interdire l'accès ?

  • Speaker #1

    Alors, interdire totalement l'accès aux écrans, c'est une très mauvaise idée. Parce que ce n'est pas recommandé, parce qu'il faut une approche plus nuancée, plus éducative, parce que le sauvage brutal ne va générer que... que du conflit et on ne sera pas du tout dans une approche compréhensive dont on a besoin, vraiment. Alors, parce que ça renforce le conflit, donc cet renforcement du conflit ça va être de la défiance en fait, parce que les ados, ils ne font pas spontanément confiance aux adultes, tout particulièrement à leurs parents qui ne comprennent rien. Donc ça va renforcer le besoin de transgression et de consommation. Donc ils le feront ailleurs, ils le feront autrement, ils trouveront des ressources, ils feront leur boulot d'adolescent. comment on peut transgresser. Et puis, le problème, c'est que les écrans, ça fait partie de la vie sociale désormais. Donc, être complètement en dehors des écrans, c'est une mort sociale aussi. Donc, c'est compliqué de l'interdire. Donc, il faut mieux faire, c'est toujours encadrer, accompagner, établir des règles claires et cohérentes. Et voilà, à définir de préférence ensemble sur le temps d'écran, par jour, par activité. On fait essayer, voire même de l'envisager de façon d'une réduction lentement progressive, mais au moins déjà partir d'une définition ensemble du temps possible. Et qu'il ne soit pas trop restreint parce qu'ils ne vont pas pouvoir le respecter. Donc il faut accepter aussi que ce soit quand même excessif, le point de départ soit quand même excessif. Que ce soit évolutif et puis fixer des zones sans écran, c'est-à-dire le repas en famille. Des pièces où il n'y a pas d'écran dans la chambre, par exemple, ou respecter des moments familiaux. Et puis, il y a les outils de contrôle parental, mais la situation est souvent un peu dépassée pour ça. Et puis toujours favoriser le dialogue, faire parler le jeune sur son ressenti face aux écrans, et parler de son manque quand il ne peut pas y accéder, pour pouvoir l'aider aussi à prendre conscience. de ce que ça mobilise en lui et des émotions que ça lui évite d'affronter. Donc ça, c'est intéressant. Et puis bon, évidemment, il faut essayer de proposer des alternatives, qu'il soit de faire des choses ensemble, du sport, des loisirs, des sorties, des randonnées dans des zones hors de couverture.

  • Speaker #0

    Sans se perdre.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant aussi, c'est aussi peut-être, parce qu'on peut l'oublier, mais vous l'avez dit, aujourd'hui dans notre société, les écrans sont partout. et finalement les parents doivent aussi montrer l'exemple parce que si on dit aux jeunes c'est pas d'écran à table et que son téléphone sonne et qu'on décroche c'est pas non plus montrer l'exemple là dessus donc c'est aussi de se poser des vraies questions sur déjà notre propre consommation aux écrans et de regarder aussi peut-être que nous on doit faire certains efforts pour justement montrer l'exemple je n'osais pas le dire mais je valide hum Alors, on arrive à la dernière question. Donc, il y a une question d'un proche ou d'un parent. On a mis en place un répondeur pour qu'ils puissent poser leurs questions sur la santé mentale.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour PSSM. Bon, je vous contacte parce que j'ai vraiment besoin de conseils. Voilà, je suis la maman d'une adolescente qui passe des heures et des heures sur son téléphone portable. Les écrans ont pris une place assez importante dans sa vie. Je me fais beaucoup de soucis. Je la trouve très angoissée, très anxieuse et j'ai vraiment l'impression que le téléphone en est la cause. Voilà, j'ai besoin de vos conseils. Merci !

  • Speaker #1

    Ça me donne l'occasion de dire qu'il y a aussi les signes de souffrance qui doivent alerter. C'est-à-dire que là, manifestement, cette jeune fille souffre et il y a un retentissement dont elle peut avoir conscience et qui peut peut-être être la voie d'accès à les consulter. Parce que je pense que cette description laisse à penser que ça... Le dialogue n'y suffira pas, même s'il faudra le faire, mais peut-être avec l'idée de consulter. Parce qu'il y a de plus en plus de consultations jeunes consommateurs qui ne sont pas seulement pour les consommations de substances, mais également les consommations d'écran. De la même façon que les addictions aux écrans ne sont pas les seules addictions dites comportementales. Il y a les jeux d'argent et on retrouve aussi des jeux d'argent en ligne ou du poker en ligne. Bon alors donc on est un peu entre l'addiction aux écrans et l'addiction aux jeux mais... Il y a pas mal de comportements. Aller consulter en service d'addictologie, ce n'est pas nécessairement confronter son enfant avec des drogués à l'héroïne qu'ils injectent des substances. Surtout qu'il y a des consultations jeunes consommateurs et je ne peux que recommander d'y avoir recours quand l'usage des problématiques des écrans devient une addiction aux écrans avec des signes de souffrance.

  • Speaker #0

    Comment on les trouve, ça s'entre ?

  • Speaker #1

    Ils sont assez régulièrement répartis sur le territoire désormais. Je pense qu'on peut avoir accès à cette information sur Internet ou même, je pense, le site de la Fédération Addiction.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est souvent lié à un hôpital ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Pas nécessairement, parce que ce sont plutôt des structures médico-sociales, donc avec un financement qui n'est pas un financement hospitalier ou peut même éventuellement consulter de façon anonyme, d'ailleurs, et gratuite. Ok.

  • Speaker #0

    Bon à savoir. Merci beaucoup Olivier. Merci d'avoir écouté cet épisode. En complément des ressources partagées par Olivier Cancey, nous vous invitons à consulter les carnets du secouriste en santé mentale disponibles sur le site PSSM France. Vous pouvez également vous former au secourisme en santé mentale et plus particulièrement le module PSSM Jeune.

Description

Selon une enquête relayée par l'OMS sur le comportement des enfants d'âge scolaire en matière de santé : "36 % des jeunes déclare être en contact permanent avec des amis en ligne, 34 % des adolescents s’adonnent quotidiennement à des jeux numériques, et plus de 1 sur 5 joue pendant au moins 4 heures les jours où ils s’adonnent à ces jeux".

🔗 Dans cet épisode du Lien, Olivier Canceil, psychiatre et spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes – et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France – nous parle de cet appel du virtuel et explore l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes.


👋🏼 Addictions aux écrans chez les ados, pour aller plus loin :


Cette liste n'est pas exhaustive, vous pouvez la compléter et faire vos suggestions en commentaires. 
Bonne écoute ! 🎧

---
💜 Ce podcast a été rendu possible grâce au Self-Esteem Club d'Erborian, partenaire de PSSM France.
🎙️ Présentation : Sarah Quilliec | Parentalité et Adolescence
✒️ Direction éditoriale : Stéphanie Rochedix l PSSM France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Le Lien, parlons de la santé mentale de nos ados, un podcast co-réalisé par PSSM France et Parentalité Adolescence. Vous êtes proche d'un adolescent et vous vous posez des questions sur sa santé mentale, ses émotions, son comportement, son mal-être ou tout simplement sur la manière de mieux l'accompagner ? Ce podcast est fait pour vous. Au fil de 12 épisodes courts, Olivier Canseil, spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France, répondra aux questions que se posent les adultes autour de la santé mentale des adolescents. Aujourd'hui, on retrouve Olivier Canseil pour parler de l'appel du virtuel et explorer l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes. Bonjour Olivier.

  • Speaker #1

    Bonjour Sarah. Alors,

  • Speaker #0

    Alors, on commence direct dans le vif du sujet. qu'entend-on par addiction aux écrans et comment se développe-t-elle chez un jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, l'addiction aux écrans se définit pas simplement par le temps passé devant l'écran, parce que sinon, ce serait épidémique, mais plutôt par un usage compulsif, en fait, et incontrôlé, qui interfère donc du coup avec la vie quotidienne, avec les relations sociales, avec les résultats scolaires et avec... La santé mentale a force et le développement personnel est relationnel. Donc, selon les autorités de santé publique, l'addiction aux écrans se manifeste par une perte de contrôle sur l'usage, c'est-à-dire une incapacité à s'arrêter, une utilisation excessive malgré les conséquences négatives, c'est-à-dire le sommeil, la scolarité, les relations sociales, une souffrance psychologique en cas de privation avec des colères, une irritabilité, une anxiété. quand on n'a pas accès à sa drogue qui est devenue l'écran. Et puis une utilisation pour fuir les émotions et les situations difficiles. Alors comment elle se développe ? Bien évidemment, le cerveau adolescent, comme on l'a vu dans un épisode précédent, est sensible à la dopamine libérée dans les circuits de récompense avec une maturation du cerveau qui se fait progressivement. Et donc, les interactions numériques avec les likes, les notifications, les jeux, c'est très, très, très...

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Les plateformes sont conçues pour maintenir l'engagement des jeunes. Donc, tout est fait pour que les algorithmes, tout est fait pour qu'ils restent devant leur écran. Et puis, évidemment, il y a des aspects psychologiques. C'est un échappatoire émotionnel. Quand on est devant son écran, on ne pense plus à sa situation. On fuit l'ennui, on fuit la solitude, on fuit les conflits, on fuit le fait de ne pas avoir d'amis ou de petites amies. Et puis, il y a un renforcement social par les écrans. Les réseaux sociaux, finalement, offrent une validation immédiate chez soi, dans son lit, dans sa chambre. Et puis, il y a une pression sociale aussi à laquelle il est difficile de se soustraire. Et ce qui fait que aussi pour arrêter, c'est compliqué parce que si on décide d'arrêter, on ne sait pas ce qui s'y passe pendant qu'on n'y est pas. Or, c'est un des facteurs qui fait qu'on y retourne. Oui, et puis bon, mais évidemment, il ne faut pas oublier que le manque de régulation parentale joue un rôle là-dedans. C'est-à-dire que les relations aux écrans, ça, ça prend tôt.

  • Speaker #0

    Effectivement. Deuxième question. Justement, quels sont les signes que les parents peuvent remarquer ?

  • Speaker #1

    Alors, bien évidemment, ça va encore une fois être des signes pas forcément spécifiques, mais au niveau du comportement, de l'état émotionnel, de la vie sociale et des conséquences pour la santé. Ça va être beaucoup la question du sommeil pour les écrans. Donc, l'usage excessif est incontrôlable, c'est-à-dire que l'adolescent passe de nombreuses heures devant son écran au détriment d'autres activités. C'est là que ça commence à empiéter sur autre chose. Les repas, les devoirs, le sommeil. Donc avec évidemment des résultats scolaires qui vont commencer à s'en ressentir. La difficulté à s'arrêter, c'est après plusieurs appels, sanctions. Il continue et il retourne. Il avale son repas vite fait pour retourner devant son écran. Il y a des rituels rigides aussi. Il a besoin de se connecter à des heures précises. Il ne peut pas accéder à sa drogue, puisque c'est une drogue en quelque sorte. Il devient irritable. Et puis, bien sûr, une mensonge, une dédissimulation, une atténuation sur le temps passé. Des fois, c'est de bonne foi parce qu'ils ne voient pas le temps passé sur leur écran. Et puis, sur les contenus qu'ils ont consultés ou l'usage nocturne. Mais c'est plutôt là. Et puis, les signes émotionnels, c'est cette irritabilité. Et ces changements de comportement ou une apathie parce qu'ils n'ont pas dormi de la nuit et qu'ils sont peu réactifs.

  • Speaker #0

    D'accord. Si notre ado est addict aux écrans, est-ce qu'il faut lui interdire l'accès ?

  • Speaker #1

    Alors, interdire totalement l'accès aux écrans, c'est une très mauvaise idée. Parce que ce n'est pas recommandé, parce qu'il faut une approche plus nuancée, plus éducative, parce que le sauvage brutal ne va générer que... que du conflit et on ne sera pas du tout dans une approche compréhensive dont on a besoin, vraiment. Alors, parce que ça renforce le conflit, donc cet renforcement du conflit ça va être de la défiance en fait, parce que les ados, ils ne font pas spontanément confiance aux adultes, tout particulièrement à leurs parents qui ne comprennent rien. Donc ça va renforcer le besoin de transgression et de consommation. Donc ils le feront ailleurs, ils le feront autrement, ils trouveront des ressources, ils feront leur boulot d'adolescent. comment on peut transgresser. Et puis, le problème, c'est que les écrans, ça fait partie de la vie sociale désormais. Donc, être complètement en dehors des écrans, c'est une mort sociale aussi. Donc, c'est compliqué de l'interdire. Donc, il faut mieux faire, c'est toujours encadrer, accompagner, établir des règles claires et cohérentes. Et voilà, à définir de préférence ensemble sur le temps d'écran, par jour, par activité. On fait essayer, voire même de l'envisager de façon d'une réduction lentement progressive, mais au moins déjà partir d'une définition ensemble du temps possible. Et qu'il ne soit pas trop restreint parce qu'ils ne vont pas pouvoir le respecter. Donc il faut accepter aussi que ce soit quand même excessif, le point de départ soit quand même excessif. Que ce soit évolutif et puis fixer des zones sans écran, c'est-à-dire le repas en famille. Des pièces où il n'y a pas d'écran dans la chambre, par exemple, ou respecter des moments familiaux. Et puis, il y a les outils de contrôle parental, mais la situation est souvent un peu dépassée pour ça. Et puis toujours favoriser le dialogue, faire parler le jeune sur son ressenti face aux écrans, et parler de son manque quand il ne peut pas y accéder, pour pouvoir l'aider aussi à prendre conscience. de ce que ça mobilise en lui et des émotions que ça lui évite d'affronter. Donc ça, c'est intéressant. Et puis bon, évidemment, il faut essayer de proposer des alternatives, qu'il soit de faire des choses ensemble, du sport, des loisirs, des sorties, des randonnées dans des zones hors de couverture.

  • Speaker #0

    Sans se perdre.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant aussi, c'est aussi peut-être, parce qu'on peut l'oublier, mais vous l'avez dit, aujourd'hui dans notre société, les écrans sont partout. et finalement les parents doivent aussi montrer l'exemple parce que si on dit aux jeunes c'est pas d'écran à table et que son téléphone sonne et qu'on décroche c'est pas non plus montrer l'exemple là dessus donc c'est aussi de se poser des vraies questions sur déjà notre propre consommation aux écrans et de regarder aussi peut-être que nous on doit faire certains efforts pour justement montrer l'exemple je n'osais pas le dire mais je valide hum Alors, on arrive à la dernière question. Donc, il y a une question d'un proche ou d'un parent. On a mis en place un répondeur pour qu'ils puissent poser leurs questions sur la santé mentale.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour PSSM. Bon, je vous contacte parce que j'ai vraiment besoin de conseils. Voilà, je suis la maman d'une adolescente qui passe des heures et des heures sur son téléphone portable. Les écrans ont pris une place assez importante dans sa vie. Je me fais beaucoup de soucis. Je la trouve très angoissée, très anxieuse et j'ai vraiment l'impression que le téléphone en est la cause. Voilà, j'ai besoin de vos conseils. Merci !

  • Speaker #1

    Ça me donne l'occasion de dire qu'il y a aussi les signes de souffrance qui doivent alerter. C'est-à-dire que là, manifestement, cette jeune fille souffre et il y a un retentissement dont elle peut avoir conscience et qui peut peut-être être la voie d'accès à les consulter. Parce que je pense que cette description laisse à penser que ça... Le dialogue n'y suffira pas, même s'il faudra le faire, mais peut-être avec l'idée de consulter. Parce qu'il y a de plus en plus de consultations jeunes consommateurs qui ne sont pas seulement pour les consommations de substances, mais également les consommations d'écran. De la même façon que les addictions aux écrans ne sont pas les seules addictions dites comportementales. Il y a les jeux d'argent et on retrouve aussi des jeux d'argent en ligne ou du poker en ligne. Bon alors donc on est un peu entre l'addiction aux écrans et l'addiction aux jeux mais... Il y a pas mal de comportements. Aller consulter en service d'addictologie, ce n'est pas nécessairement confronter son enfant avec des drogués à l'héroïne qu'ils injectent des substances. Surtout qu'il y a des consultations jeunes consommateurs et je ne peux que recommander d'y avoir recours quand l'usage des problématiques des écrans devient une addiction aux écrans avec des signes de souffrance.

  • Speaker #0

    Comment on les trouve, ça s'entre ?

  • Speaker #1

    Ils sont assez régulièrement répartis sur le territoire désormais. Je pense qu'on peut avoir accès à cette information sur Internet ou même, je pense, le site de la Fédération Addiction.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est souvent lié à un hôpital ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Pas nécessairement, parce que ce sont plutôt des structures médico-sociales, donc avec un financement qui n'est pas un financement hospitalier ou peut même éventuellement consulter de façon anonyme, d'ailleurs, et gratuite. Ok.

  • Speaker #0

    Bon à savoir. Merci beaucoup Olivier. Merci d'avoir écouté cet épisode. En complément des ressources partagées par Olivier Cancey, nous vous invitons à consulter les carnets du secouriste en santé mentale disponibles sur le site PSSM France. Vous pouvez également vous former au secourisme en santé mentale et plus particulièrement le module PSSM Jeune.

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Selon une enquête relayée par l'OMS sur le comportement des enfants d'âge scolaire en matière de santé : "36 % des jeunes déclare être en contact permanent avec des amis en ligne, 34 % des adolescents s’adonnent quotidiennement à des jeux numériques, et plus de 1 sur 5 joue pendant au moins 4 heures les jours où ils s’adonnent à ces jeux".

🔗 Dans cet épisode du Lien, Olivier Canceil, psychiatre et spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes – et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France – nous parle de cet appel du virtuel et explore l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes.


👋🏼 Addictions aux écrans chez les ados, pour aller plus loin :


Cette liste n'est pas exhaustive, vous pouvez la compléter et faire vos suggestions en commentaires. 
Bonne écoute ! 🎧

---
💜 Ce podcast a été rendu possible grâce au Self-Esteem Club d'Erborian, partenaire de PSSM France.
🎙️ Présentation : Sarah Quilliec | Parentalité et Adolescence
✒️ Direction éditoriale : Stéphanie Rochedix l PSSM France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Le Lien, parlons de la santé mentale de nos ados, un podcast co-réalisé par PSSM France et Parentalité Adolescence. Vous êtes proche d'un adolescent et vous vous posez des questions sur sa santé mentale, ses émotions, son comportement, son mal-être ou tout simplement sur la manière de mieux l'accompagner ? Ce podcast est fait pour vous. Au fil de 12 épisodes courts, Olivier Canseil, spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France, répondra aux questions que se posent les adultes autour de la santé mentale des adolescents. Aujourd'hui, on retrouve Olivier Canseil pour parler de l'appel du virtuel et explorer l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes. Bonjour Olivier.

  • Speaker #1

    Bonjour Sarah. Alors,

  • Speaker #0

    Alors, on commence direct dans le vif du sujet. qu'entend-on par addiction aux écrans et comment se développe-t-elle chez un jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, l'addiction aux écrans se définit pas simplement par le temps passé devant l'écran, parce que sinon, ce serait épidémique, mais plutôt par un usage compulsif, en fait, et incontrôlé, qui interfère donc du coup avec la vie quotidienne, avec les relations sociales, avec les résultats scolaires et avec... La santé mentale a force et le développement personnel est relationnel. Donc, selon les autorités de santé publique, l'addiction aux écrans se manifeste par une perte de contrôle sur l'usage, c'est-à-dire une incapacité à s'arrêter, une utilisation excessive malgré les conséquences négatives, c'est-à-dire le sommeil, la scolarité, les relations sociales, une souffrance psychologique en cas de privation avec des colères, une irritabilité, une anxiété. quand on n'a pas accès à sa drogue qui est devenue l'écran. Et puis une utilisation pour fuir les émotions et les situations difficiles. Alors comment elle se développe ? Bien évidemment, le cerveau adolescent, comme on l'a vu dans un épisode précédent, est sensible à la dopamine libérée dans les circuits de récompense avec une maturation du cerveau qui se fait progressivement. Et donc, les interactions numériques avec les likes, les notifications, les jeux, c'est très, très, très...

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Les plateformes sont conçues pour maintenir l'engagement des jeunes. Donc, tout est fait pour que les algorithmes, tout est fait pour qu'ils restent devant leur écran. Et puis, évidemment, il y a des aspects psychologiques. C'est un échappatoire émotionnel. Quand on est devant son écran, on ne pense plus à sa situation. On fuit l'ennui, on fuit la solitude, on fuit les conflits, on fuit le fait de ne pas avoir d'amis ou de petites amies. Et puis, il y a un renforcement social par les écrans. Les réseaux sociaux, finalement, offrent une validation immédiate chez soi, dans son lit, dans sa chambre. Et puis, il y a une pression sociale aussi à laquelle il est difficile de se soustraire. Et ce qui fait que aussi pour arrêter, c'est compliqué parce que si on décide d'arrêter, on ne sait pas ce qui s'y passe pendant qu'on n'y est pas. Or, c'est un des facteurs qui fait qu'on y retourne. Oui, et puis bon, mais évidemment, il ne faut pas oublier que le manque de régulation parentale joue un rôle là-dedans. C'est-à-dire que les relations aux écrans, ça, ça prend tôt.

  • Speaker #0

    Effectivement. Deuxième question. Justement, quels sont les signes que les parents peuvent remarquer ?

  • Speaker #1

    Alors, bien évidemment, ça va encore une fois être des signes pas forcément spécifiques, mais au niveau du comportement, de l'état émotionnel, de la vie sociale et des conséquences pour la santé. Ça va être beaucoup la question du sommeil pour les écrans. Donc, l'usage excessif est incontrôlable, c'est-à-dire que l'adolescent passe de nombreuses heures devant son écran au détriment d'autres activités. C'est là que ça commence à empiéter sur autre chose. Les repas, les devoirs, le sommeil. Donc avec évidemment des résultats scolaires qui vont commencer à s'en ressentir. La difficulté à s'arrêter, c'est après plusieurs appels, sanctions. Il continue et il retourne. Il avale son repas vite fait pour retourner devant son écran. Il y a des rituels rigides aussi. Il a besoin de se connecter à des heures précises. Il ne peut pas accéder à sa drogue, puisque c'est une drogue en quelque sorte. Il devient irritable. Et puis, bien sûr, une mensonge, une dédissimulation, une atténuation sur le temps passé. Des fois, c'est de bonne foi parce qu'ils ne voient pas le temps passé sur leur écran. Et puis, sur les contenus qu'ils ont consultés ou l'usage nocturne. Mais c'est plutôt là. Et puis, les signes émotionnels, c'est cette irritabilité. Et ces changements de comportement ou une apathie parce qu'ils n'ont pas dormi de la nuit et qu'ils sont peu réactifs.

  • Speaker #0

    D'accord. Si notre ado est addict aux écrans, est-ce qu'il faut lui interdire l'accès ?

  • Speaker #1

    Alors, interdire totalement l'accès aux écrans, c'est une très mauvaise idée. Parce que ce n'est pas recommandé, parce qu'il faut une approche plus nuancée, plus éducative, parce que le sauvage brutal ne va générer que... que du conflit et on ne sera pas du tout dans une approche compréhensive dont on a besoin, vraiment. Alors, parce que ça renforce le conflit, donc cet renforcement du conflit ça va être de la défiance en fait, parce que les ados, ils ne font pas spontanément confiance aux adultes, tout particulièrement à leurs parents qui ne comprennent rien. Donc ça va renforcer le besoin de transgression et de consommation. Donc ils le feront ailleurs, ils le feront autrement, ils trouveront des ressources, ils feront leur boulot d'adolescent. comment on peut transgresser. Et puis, le problème, c'est que les écrans, ça fait partie de la vie sociale désormais. Donc, être complètement en dehors des écrans, c'est une mort sociale aussi. Donc, c'est compliqué de l'interdire. Donc, il faut mieux faire, c'est toujours encadrer, accompagner, établir des règles claires et cohérentes. Et voilà, à définir de préférence ensemble sur le temps d'écran, par jour, par activité. On fait essayer, voire même de l'envisager de façon d'une réduction lentement progressive, mais au moins déjà partir d'une définition ensemble du temps possible. Et qu'il ne soit pas trop restreint parce qu'ils ne vont pas pouvoir le respecter. Donc il faut accepter aussi que ce soit quand même excessif, le point de départ soit quand même excessif. Que ce soit évolutif et puis fixer des zones sans écran, c'est-à-dire le repas en famille. Des pièces où il n'y a pas d'écran dans la chambre, par exemple, ou respecter des moments familiaux. Et puis, il y a les outils de contrôle parental, mais la situation est souvent un peu dépassée pour ça. Et puis toujours favoriser le dialogue, faire parler le jeune sur son ressenti face aux écrans, et parler de son manque quand il ne peut pas y accéder, pour pouvoir l'aider aussi à prendre conscience. de ce que ça mobilise en lui et des émotions que ça lui évite d'affronter. Donc ça, c'est intéressant. Et puis bon, évidemment, il faut essayer de proposer des alternatives, qu'il soit de faire des choses ensemble, du sport, des loisirs, des sorties, des randonnées dans des zones hors de couverture.

  • Speaker #0

    Sans se perdre.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant aussi, c'est aussi peut-être, parce qu'on peut l'oublier, mais vous l'avez dit, aujourd'hui dans notre société, les écrans sont partout. et finalement les parents doivent aussi montrer l'exemple parce que si on dit aux jeunes c'est pas d'écran à table et que son téléphone sonne et qu'on décroche c'est pas non plus montrer l'exemple là dessus donc c'est aussi de se poser des vraies questions sur déjà notre propre consommation aux écrans et de regarder aussi peut-être que nous on doit faire certains efforts pour justement montrer l'exemple je n'osais pas le dire mais je valide hum Alors, on arrive à la dernière question. Donc, il y a une question d'un proche ou d'un parent. On a mis en place un répondeur pour qu'ils puissent poser leurs questions sur la santé mentale.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour PSSM. Bon, je vous contacte parce que j'ai vraiment besoin de conseils. Voilà, je suis la maman d'une adolescente qui passe des heures et des heures sur son téléphone portable. Les écrans ont pris une place assez importante dans sa vie. Je me fais beaucoup de soucis. Je la trouve très angoissée, très anxieuse et j'ai vraiment l'impression que le téléphone en est la cause. Voilà, j'ai besoin de vos conseils. Merci !

  • Speaker #1

    Ça me donne l'occasion de dire qu'il y a aussi les signes de souffrance qui doivent alerter. C'est-à-dire que là, manifestement, cette jeune fille souffre et il y a un retentissement dont elle peut avoir conscience et qui peut peut-être être la voie d'accès à les consulter. Parce que je pense que cette description laisse à penser que ça... Le dialogue n'y suffira pas, même s'il faudra le faire, mais peut-être avec l'idée de consulter. Parce qu'il y a de plus en plus de consultations jeunes consommateurs qui ne sont pas seulement pour les consommations de substances, mais également les consommations d'écran. De la même façon que les addictions aux écrans ne sont pas les seules addictions dites comportementales. Il y a les jeux d'argent et on retrouve aussi des jeux d'argent en ligne ou du poker en ligne. Bon alors donc on est un peu entre l'addiction aux écrans et l'addiction aux jeux mais... Il y a pas mal de comportements. Aller consulter en service d'addictologie, ce n'est pas nécessairement confronter son enfant avec des drogués à l'héroïne qu'ils injectent des substances. Surtout qu'il y a des consultations jeunes consommateurs et je ne peux que recommander d'y avoir recours quand l'usage des problématiques des écrans devient une addiction aux écrans avec des signes de souffrance.

  • Speaker #0

    Comment on les trouve, ça s'entre ?

  • Speaker #1

    Ils sont assez régulièrement répartis sur le territoire désormais. Je pense qu'on peut avoir accès à cette information sur Internet ou même, je pense, le site de la Fédération Addiction.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est souvent lié à un hôpital ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Pas nécessairement, parce que ce sont plutôt des structures médico-sociales, donc avec un financement qui n'est pas un financement hospitalier ou peut même éventuellement consulter de façon anonyme, d'ailleurs, et gratuite. Ok.

  • Speaker #0

    Bon à savoir. Merci beaucoup Olivier. Merci d'avoir écouté cet épisode. En complément des ressources partagées par Olivier Cancey, nous vous invitons à consulter les carnets du secouriste en santé mentale disponibles sur le site PSSM France. Vous pouvez également vous former au secourisme en santé mentale et plus particulièrement le module PSSM Jeune.

Description

Selon une enquête relayée par l'OMS sur le comportement des enfants d'âge scolaire en matière de santé : "36 % des jeunes déclare être en contact permanent avec des amis en ligne, 34 % des adolescents s’adonnent quotidiennement à des jeux numériques, et plus de 1 sur 5 joue pendant au moins 4 heures les jours où ils s’adonnent à ces jeux".

🔗 Dans cet épisode du Lien, Olivier Canceil, psychiatre et spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes – et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France – nous parle de cet appel du virtuel et explore l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes.


👋🏼 Addictions aux écrans chez les ados, pour aller plus loin :


Cette liste n'est pas exhaustive, vous pouvez la compléter et faire vos suggestions en commentaires. 
Bonne écoute ! 🎧

---
💜 Ce podcast a été rendu possible grâce au Self-Esteem Club d'Erborian, partenaire de PSSM France.
🎙️ Présentation : Sarah Quilliec | Parentalité et Adolescence
✒️ Direction éditoriale : Stéphanie Rochedix l PSSM France


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Le Lien, parlons de la santé mentale de nos ados, un podcast co-réalisé par PSSM France et Parentalité Adolescence. Vous êtes proche d'un adolescent et vous vous posez des questions sur sa santé mentale, ses émotions, son comportement, son mal-être ou tout simplement sur la manière de mieux l'accompagner ? Ce podcast est fait pour vous. Au fil de 12 épisodes courts, Olivier Canseil, spécialiste de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes et membre du conseil scientifique et pédagogique de PSSM France, répondra aux questions que se posent les adultes autour de la santé mentale des adolescents. Aujourd'hui, on retrouve Olivier Canseil pour parler de l'appel du virtuel et explorer l'addiction aux écrans et son impact sur la santé mentale des jeunes. Bonjour Olivier.

  • Speaker #1

    Bonjour Sarah. Alors,

  • Speaker #0

    Alors, on commence direct dans le vif du sujet. qu'entend-on par addiction aux écrans et comment se développe-t-elle chez un jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, l'addiction aux écrans se définit pas simplement par le temps passé devant l'écran, parce que sinon, ce serait épidémique, mais plutôt par un usage compulsif, en fait, et incontrôlé, qui interfère donc du coup avec la vie quotidienne, avec les relations sociales, avec les résultats scolaires et avec... La santé mentale a force et le développement personnel est relationnel. Donc, selon les autorités de santé publique, l'addiction aux écrans se manifeste par une perte de contrôle sur l'usage, c'est-à-dire une incapacité à s'arrêter, une utilisation excessive malgré les conséquences négatives, c'est-à-dire le sommeil, la scolarité, les relations sociales, une souffrance psychologique en cas de privation avec des colères, une irritabilité, une anxiété. quand on n'a pas accès à sa drogue qui est devenue l'écran. Et puis une utilisation pour fuir les émotions et les situations difficiles. Alors comment elle se développe ? Bien évidemment, le cerveau adolescent, comme on l'a vu dans un épisode précédent, est sensible à la dopamine libérée dans les circuits de récompense avec une maturation du cerveau qui se fait progressivement. Et donc, les interactions numériques avec les likes, les notifications, les jeux, c'est très, très, très...

  • Speaker #0

    Ça marche bien.

  • Speaker #1

    Ça marche bien. Les plateformes sont conçues pour maintenir l'engagement des jeunes. Donc, tout est fait pour que les algorithmes, tout est fait pour qu'ils restent devant leur écran. Et puis, évidemment, il y a des aspects psychologiques. C'est un échappatoire émotionnel. Quand on est devant son écran, on ne pense plus à sa situation. On fuit l'ennui, on fuit la solitude, on fuit les conflits, on fuit le fait de ne pas avoir d'amis ou de petites amies. Et puis, il y a un renforcement social par les écrans. Les réseaux sociaux, finalement, offrent une validation immédiate chez soi, dans son lit, dans sa chambre. Et puis, il y a une pression sociale aussi à laquelle il est difficile de se soustraire. Et ce qui fait que aussi pour arrêter, c'est compliqué parce que si on décide d'arrêter, on ne sait pas ce qui s'y passe pendant qu'on n'y est pas. Or, c'est un des facteurs qui fait qu'on y retourne. Oui, et puis bon, mais évidemment, il ne faut pas oublier que le manque de régulation parentale joue un rôle là-dedans. C'est-à-dire que les relations aux écrans, ça, ça prend tôt.

  • Speaker #0

    Effectivement. Deuxième question. Justement, quels sont les signes que les parents peuvent remarquer ?

  • Speaker #1

    Alors, bien évidemment, ça va encore une fois être des signes pas forcément spécifiques, mais au niveau du comportement, de l'état émotionnel, de la vie sociale et des conséquences pour la santé. Ça va être beaucoup la question du sommeil pour les écrans. Donc, l'usage excessif est incontrôlable, c'est-à-dire que l'adolescent passe de nombreuses heures devant son écran au détriment d'autres activités. C'est là que ça commence à empiéter sur autre chose. Les repas, les devoirs, le sommeil. Donc avec évidemment des résultats scolaires qui vont commencer à s'en ressentir. La difficulté à s'arrêter, c'est après plusieurs appels, sanctions. Il continue et il retourne. Il avale son repas vite fait pour retourner devant son écran. Il y a des rituels rigides aussi. Il a besoin de se connecter à des heures précises. Il ne peut pas accéder à sa drogue, puisque c'est une drogue en quelque sorte. Il devient irritable. Et puis, bien sûr, une mensonge, une dédissimulation, une atténuation sur le temps passé. Des fois, c'est de bonne foi parce qu'ils ne voient pas le temps passé sur leur écran. Et puis, sur les contenus qu'ils ont consultés ou l'usage nocturne. Mais c'est plutôt là. Et puis, les signes émotionnels, c'est cette irritabilité. Et ces changements de comportement ou une apathie parce qu'ils n'ont pas dormi de la nuit et qu'ils sont peu réactifs.

  • Speaker #0

    D'accord. Si notre ado est addict aux écrans, est-ce qu'il faut lui interdire l'accès ?

  • Speaker #1

    Alors, interdire totalement l'accès aux écrans, c'est une très mauvaise idée. Parce que ce n'est pas recommandé, parce qu'il faut une approche plus nuancée, plus éducative, parce que le sauvage brutal ne va générer que... que du conflit et on ne sera pas du tout dans une approche compréhensive dont on a besoin, vraiment. Alors, parce que ça renforce le conflit, donc cet renforcement du conflit ça va être de la défiance en fait, parce que les ados, ils ne font pas spontanément confiance aux adultes, tout particulièrement à leurs parents qui ne comprennent rien. Donc ça va renforcer le besoin de transgression et de consommation. Donc ils le feront ailleurs, ils le feront autrement, ils trouveront des ressources, ils feront leur boulot d'adolescent. comment on peut transgresser. Et puis, le problème, c'est que les écrans, ça fait partie de la vie sociale désormais. Donc, être complètement en dehors des écrans, c'est une mort sociale aussi. Donc, c'est compliqué de l'interdire. Donc, il faut mieux faire, c'est toujours encadrer, accompagner, établir des règles claires et cohérentes. Et voilà, à définir de préférence ensemble sur le temps d'écran, par jour, par activité. On fait essayer, voire même de l'envisager de façon d'une réduction lentement progressive, mais au moins déjà partir d'une définition ensemble du temps possible. Et qu'il ne soit pas trop restreint parce qu'ils ne vont pas pouvoir le respecter. Donc il faut accepter aussi que ce soit quand même excessif, le point de départ soit quand même excessif. Que ce soit évolutif et puis fixer des zones sans écran, c'est-à-dire le repas en famille. Des pièces où il n'y a pas d'écran dans la chambre, par exemple, ou respecter des moments familiaux. Et puis, il y a les outils de contrôle parental, mais la situation est souvent un peu dépassée pour ça. Et puis toujours favoriser le dialogue, faire parler le jeune sur son ressenti face aux écrans, et parler de son manque quand il ne peut pas y accéder, pour pouvoir l'aider aussi à prendre conscience. de ce que ça mobilise en lui et des émotions que ça lui évite d'affronter. Donc ça, c'est intéressant. Et puis bon, évidemment, il faut essayer de proposer des alternatives, qu'il soit de faire des choses ensemble, du sport, des loisirs, des sorties, des randonnées dans des zones hors de couverture.

  • Speaker #0

    Sans se perdre.

  • Speaker #1

    Voilà. Exactement.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant aussi, c'est aussi peut-être, parce qu'on peut l'oublier, mais vous l'avez dit, aujourd'hui dans notre société, les écrans sont partout. et finalement les parents doivent aussi montrer l'exemple parce que si on dit aux jeunes c'est pas d'écran à table et que son téléphone sonne et qu'on décroche c'est pas non plus montrer l'exemple là dessus donc c'est aussi de se poser des vraies questions sur déjà notre propre consommation aux écrans et de regarder aussi peut-être que nous on doit faire certains efforts pour justement montrer l'exemple je n'osais pas le dire mais je valide hum Alors, on arrive à la dernière question. Donc, il y a une question d'un proche ou d'un parent. On a mis en place un répondeur pour qu'ils puissent poser leurs questions sur la santé mentale.

  • Speaker #2

    Oui, bonjour PSSM. Bon, je vous contacte parce que j'ai vraiment besoin de conseils. Voilà, je suis la maman d'une adolescente qui passe des heures et des heures sur son téléphone portable. Les écrans ont pris une place assez importante dans sa vie. Je me fais beaucoup de soucis. Je la trouve très angoissée, très anxieuse et j'ai vraiment l'impression que le téléphone en est la cause. Voilà, j'ai besoin de vos conseils. Merci !

  • Speaker #1

    Ça me donne l'occasion de dire qu'il y a aussi les signes de souffrance qui doivent alerter. C'est-à-dire que là, manifestement, cette jeune fille souffre et il y a un retentissement dont elle peut avoir conscience et qui peut peut-être être la voie d'accès à les consulter. Parce que je pense que cette description laisse à penser que ça... Le dialogue n'y suffira pas, même s'il faudra le faire, mais peut-être avec l'idée de consulter. Parce qu'il y a de plus en plus de consultations jeunes consommateurs qui ne sont pas seulement pour les consommations de substances, mais également les consommations d'écran. De la même façon que les addictions aux écrans ne sont pas les seules addictions dites comportementales. Il y a les jeux d'argent et on retrouve aussi des jeux d'argent en ligne ou du poker en ligne. Bon alors donc on est un peu entre l'addiction aux écrans et l'addiction aux jeux mais... Il y a pas mal de comportements. Aller consulter en service d'addictologie, ce n'est pas nécessairement confronter son enfant avec des drogués à l'héroïne qu'ils injectent des substances. Surtout qu'il y a des consultations jeunes consommateurs et je ne peux que recommander d'y avoir recours quand l'usage des problématiques des écrans devient une addiction aux écrans avec des signes de souffrance.

  • Speaker #0

    Comment on les trouve, ça s'entre ?

  • Speaker #1

    Ils sont assez régulièrement répartis sur le territoire désormais. Je pense qu'on peut avoir accès à cette information sur Internet ou même, je pense, le site de la Fédération Addiction.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est souvent lié à un hôpital ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Pas nécessairement, parce que ce sont plutôt des structures médico-sociales, donc avec un financement qui n'est pas un financement hospitalier ou peut même éventuellement consulter de façon anonyme, d'ailleurs, et gratuite. Ok.

  • Speaker #0

    Bon à savoir. Merci beaucoup Olivier. Merci d'avoir écouté cet épisode. En complément des ressources partagées par Olivier Cancey, nous vous invitons à consulter les carnets du secouriste en santé mentale disponibles sur le site PSSM France. Vous pouvez également vous former au secourisme en santé mentale et plus particulièrement le module PSSM Jeune.

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