undefined cover
undefined cover
#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2 cover
#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2 cover
Le mot de la FAIM

#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2

#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2

48min |21/05/2024
Play
undefined cover
undefined cover
#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2 cover
#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2 cover
Le mot de la FAIM

#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2

#7 - Karim Loumi - Boucherie les Jumeaux - Aux Lilas, des jumeaux pionniers du halal bio et haut de gamme - Partie 2/2

48min |21/05/2024
Play

Description

" Je crois que les gens n'ont pas compris. Nous ne sommes pas une association, on est là pour faire de l'oseille... C'est le but d'une entreprise après tout."


Karim revient pour nous sur les nombreuses critiques qui lui sont faites s'agissant des prix pratiqués dans sa boucherie. Son positionnement haut de gamme suscite parfois de l'incompréhension sur les réseaux sociaux.

Dans cette nouvelle partie, Karim Loumi, co-fondateur de la boucherie Les Jumeaux aux Lilas, explique ce qui fait le prix de ses produits. Circuit de production, coût matière, R&D. Il se livre à un rare exercice de transparence.

Il aborde sans langue de bois ses difficultés à trouver une main d'œuvre qualifiée et motivée au sein de jeunesse qu'il juge souvent déconnectée des réalités du marché du travail.

Aujourd'hui, il est à la tête d'une entreprise florissante, avec une marque forte, prête à s'exporter à l'international, d'une vingtaine de salariés qui réalise plusieurs millions d'euros de CA.

Au menu de cet épisode :

- Les dessous de son circuit d'approvisionnement pour mieux comprendre l'origine de ses coûts et donc ses prix.

- Ses missions de consulting boucherie à travers le monde payées une fortune !

- La répartition des tâches et des fonctions avec son frère jumeau pour gérer le business.

- Son avis sur l'avenir de la filière bouchère en France (passionnant!)


One more thing 🙏

❤ Pour soutenir ce podcast en moins d'une minute :

1 - Notez Le mot de la Faim 5 étoiles ⭐ sur Spotify et Apple Podcast avec un petit commentaire pour remercier Karim.

2 - Partagez le podcast sur vos réseaux sociaux et dites-moi ce que vous avez pensé.

C'est rapide, simple et ça m'aidera BEAUCOUP à gagner en visibilité pour vous offrir d'autres épisodes passionnants !

☎ Pour me contacter ou me suivre sur les réseaux :

Rendez-vous ici 👉 https://linktr.ee/yassirkabori

Liens utiles :

En savoir plus sur les Jumeaux : https://www.boucherie-lesjumeaux.com/fr

Insta du Podcast : https://www.instagram.com/le_mot_de_la_faim/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #1

    bonjour et bienvenue dans le mot de la fin le podcast des amoureux de la foudre les invités excellent dans leur domaine connaissent leurs produits par coeur et donc ici il me livre leurs secrets de réussite et surtout les problèmes qu'ils ont rencontrés pour qu'on puisse ensemble apprendre et se cultiver pour mieux comprendre notre alimentation et ce qui l'entoure l'objectif est simple avoir une conversation sans filtre et sans faux semblants je vous promets de repartir d'ici inspiré des succès de mes invités et plus instruits avec les bons outils et les bons réflexes. Je suis Yassir Kabori, créateur de ce podcast. Alors bienvenue sur le mot de la fin. Bonne écoute. Donc, vous choisissez vos bêtes, les meilleures bêtes sur le marché ?

  • Speaker #2

    On donne, alors, soit on a nos éleveurs, au début on avait que des éleveurs quasiment. En agneau, non, parce que tu ne peux pas avoir qu'un seul éleveur en agneau, à part l'agneau précédé du Mont-Saint-Michel, mais sur les agneaux, tu travailles avec une coopérative, qui travaille eux avec, par exemple, 15 éleveurs, ils choisissent le cahier des charges, que ce soit comme ça, comme ça, il n'y a pas de soucis. Donc du coup, on travaille avec un abattoir qui fait du très bon travail. Ce n'est pas nos éleveurs. Mais on demande un fermier, on veut que l'agneau fasse de tel poids à tel poids.

  • Speaker #1

    Vous avez un cahier des charges.

  • Speaker #2

    On leur donne notre cahier des charges. En veau, c'est pareil. Tu ne peux pas avoir un éleveur de veau. Ce n'est pas possible. En vache, oui. En vache, on avait plein d'éleveurs avant en France. Quand on a compris que la viande française bovine, ce n'est pas forcément la meilleure, on a commencé à partir en Espagne.

  • Speaker #1

    Alors justement, j'avais une question là-dessus. Est-ce qu'on est les meilleurs en boucherie ?

  • Speaker #2

    En boucherie ou en France ? Il y a du bon partout. Mais franchement, les bouchers français, ils sont quand même bons. Il faut dire la vérité. Et ça, c'est tout. Tu as des bouchers halal, des bouchers qui travaillent dans les bouchers halal, qui font des trucs de malades. Pareil dans Cachère, en conventionnel. Tu as des bons bouchers partout en France.

  • Speaker #1

    Donc finalement vous n'êtes pas seul sur ce marché un peu du haut de gamme. Parce que là votre position...

  • Speaker #2

    C'est pas pareil. Moi par mois je suis nul en boucherie. Et je le dis mais je suis fier d'être nul en boucherie tu vois. Parce que je préfère être champion de France de saucisses que d'être un bon boucher. En fait tu peux pas tout faire dans la vie. Donc il faut choisir. Mon frère c'est un très très très bon boucher. Moi je sais désosser, je sais couper la viande, y'a pas de soucis tu vois. Mais demain tu me ramènes un boucher ultra expérimenté, tu dis... Allez on va faire un concours sur qui désosse le plus mais en fait ça change rien dans la qualité tu vois, tu peux être un bon boucher mais c'est pas ça qui en fait t'as le mécanicien qui répare la voiture de Formule 1 et t'as le pilote qui va gagner la course t'as besoin des deux si t'as pas un bon mécanicien tu peux pas gagner la course mais le mec les gens vont se souvenir que du pilote, tu vois ce que je veux dire donc on a des très bons bouchers Tu vois mon frère c'est un très très bon boucher mais derrière le sourcing, la qualité du gendre etc. Surtout en France on a une manière de... parce que le monde de la boucherie il est petit tu vois. La philosophie de la boucherie française, moi je l'aime pas trop. J'ai changé ma manière de... mon frère il a chopé cette philosophie là, je lui ai changé ça et du coup c'est comme ça qu'on a commencé à...

  • Speaker #1

    A décoller ?

  • Speaker #2

    Ah ouais. T'acceptes de dire que j'étais pas un bon boucher, c'est là où tu décolles. En fait les gens ils s'en foutent. Le bon boucher qui vient nous voir, il va dire Ah ouais, lui là, c'est sûr, c'est pas un bon boucher. Et le fait que je t'ai dit que je suis pas un bon boucher, le mec, il dit Bon, je passe à autre chose, tu vois ce que je veux dire. Mais alors, vas-y, peut-être, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, Karim, là ? Je vais regarder son émission, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, tu vois ce que je veux dire ? Mais je vais aider des bouchers, là, avec cette émission-là, à peut-être réfléchir autrement, tu vois ce que je veux dire, ou à ne pas être fermé dans leur bulle, tu vois ? Parce qu'on est fermé dans une bulle, en boucherie, et on peut pas évoluer, tu vois ? C'est ça qui bloque un peu.

  • Speaker #1

    Ouais, je vois ce que tu veux dire. Très bien. Donc là aujourd'hui, votre positionnement, c'est un positionnement que tu qualifierais plutôt de haut de gamme ?

  • Speaker #2

    Ouais, haut de gamme. Haut de gamme sans chichi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire, moi, je ne vais pas te faire une merguez avec...

  • Speaker #1

    Des feuilles d'or dedans ?

  • Speaker #2

    Des feuilles d'or dedans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ? Ou du champomis, ou je ne sais pas quoi, tu vois ce que je veux dire ? C'est vrai que c'est...

  • Speaker #1

    Tu as pas mal à essayer peut-être ?

  • Speaker #2

    Non, non. Non. C'est vrai qu'on fait du haut de gamme. C'est vrai que ce n'est pas accessible à tout le monde, en réalité. Mais on reste, dans un sens, on reste populaire. Dans la manière de voir les choses, on fait du haut de gamme. Mais je ne veux pas de chichis, en fait.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'on... Du coup, est-ce qu'on n'est pas obligé finalement de faire du haut de gamme quand on veut faire la qualité ?

  • Speaker #2

    Ah si, t'es obligé ?

  • Speaker #1

    T'es obligé.

  • Speaker #2

    Nous, alors, en 2014, on a été la toute première boucherie bio halal en France. D'accord ? On a été les premiers à faire ça.

  • Speaker #1

    C'est, pardon, petit honnête gosse, c'est la date à laquelle j'ai été client.

  • Speaker #2

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    J'étais encore étudiant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ressors dans la boucherie avec quasiment 100 balles. D'accord. Et là, je me dis, OK, il se passe quoi ? Il s'est passé. J'ai acheté 3, 4 éléments. Et là, je me dis, OK, qu'est-ce qui fait que, finalement, cette viande coûte autant ? Et c'est un peu toute la question, finalement, sur laquelle je n'ai jamais eu de réponse. Qu'est-ce qui... fait le prix de votre vie aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Tu veux qu'on y réponde maintenant ? Oui. Ok, super.

  • Speaker #1

    C'est finalement un peu l'axe central, grosso modo, le prix aujourd'hui, quel que soit le produit. Mais qu'est-ce qui fait le prix aujourd'hui ? Qu'est-ce qui justifie un tel prix ?

  • Speaker #2

    Alors... J'allais te répondre à une question, mais je vais répondre d'abord, parce qu'elle va suivre la question que tu viens de me poser. En 2014, on veut faire un truc un peu révolutionnaire. On veut faire du bio. On a réussi. D'ailleurs, on a même été certifié bio, nous. Et on se dit, on va faire un truc populaire, bon et accessible à tout le monde.

  • Speaker #1

    L'équation impossible.

  • Speaker #2

    Impossible, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Ça c'est une équation impossible.

  • Speaker #2

    Si tu nous as connu en 2014, t'as vu nos prix, l'avion lâché, je crois qu'on était à 16 balles le kilo, tu vois ce que je veux dire ? C'est impossible, tu perdais de l'argent en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et après, tu te retrouves avec un problème de personnel. Donc un mec que tu payes, je sais pas moi... 1600 euros par mois, il n'est pas bon. Tu vois ce que je veux dire ? Tu l'augmentes, il te respecte plus, il avance plus. Du coup, en fait, quand tu as des mecs que tu payes 3000 balles par mois, quand tu payes 45 000 euros de loyer par mois, quand tu fais du recherche et développement et tu vois que tu payes des gars, tu payes des gens qui font du consulting, qui viennent de partout dans le monde pour travailler avec toi, etc. ça coûte de l'argent. Quand tu changes tes machines tout le temps et que tu as les meilleures machines qui existent, ça coûte de l'argent. Quand tu voyages, que tu vas en Espagne, quand tu vas partout pour étudier, etc., la merveilleuse, etc., ça coûte de l'argent. Quand tu as un mec qui est devant toi et que le client te dit écoutez, moi je veux ma viande hachée par 500 grammes, je veux pas de gras, je veux pas de... Bah. En fait, ces éléments-là, ça coûte de l'argent. Quand t'es obligé d'avoir un contrôleur qualité, enfin nous, c'est une contrôleuse qualité, qui coûte un bras, elle va regarder cette émission, mais je le dis, ça coûte un bras, tu vois. Quand on fait un contrôleur qualité qui coûte cher, quand t'as des ouvriers que tu respectes, que tu te payes bien, que t'as pas d'ouvriers pas déclarés, etc. Waouh, ça chiffre, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, là, c'est bon.

  • Speaker #2

    Quand tu fais des merguez avec... c'est pas des déchets ? Tu vois ce que je veux dire ? Moi je pourrais faire des déchets, je pourrais acheter de la viande pas chère à 4-5 balles le kilo ou 6 euros le kilo et faire des merguez avec. Tu vois ce que je veux dire ? Bah non ! Tu vois ce que je veux dire ? Je peux pas. Je peux pas. Donc du coup, tout ça, ça... Tout ça, ça coûte de l'argent. Quand on fait de la charcuterie, et que tu prends des poulets entiers, tu les désosses, t'enlèves la peau, ça prend toute la journée. T'as six ouvriers, toute la journée à faire ça, faut les payer. Moi, j'achète pas le poulet déjà désossé. Moi, je le fais moi-même, tu vois, donc t'as énormément de main-d'oeuvre. Et moi, en fait, la boucherie où on est, avec le chiffre d'affaires qu'on fait, je pense qu'on a besoin de... Allez, onze ouvriers. J'en ai 26.

  • Speaker #1

    26 ouvriers.

  • Speaker #2

    J'en ai 26 au lieu de 11. Parce qu'on fait tout nous-mêmes. Ça, c'est ça qui coûte cher, en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu as une masse salariale de dingue, alors.

  • Speaker #2

    Et j'ai autre chose. Les bouchers. Pourquoi ce n'est pas tous les bouchers qui vendent ce qu'on fait ? Tous les bouchers peuvent vendre ce qu'on fait, tu vois ? Pourquoi ils ne font pas ? Parce que ça coûte cher. Parce qu'un poulet de Brest, ça coûte super cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais en face, est-ce qu'il n'y a pas une clientèle, justement, pour ces produits-là ? Toi t'as réussi à trouver aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Moi je le dis, je suis très fier de dire ça, moi je suis pas une boucherie pour tout le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Et on reviendra, mais sur les réseaux sociaux je crois que les gens ils ont pas compris. On est pas une association, on est la plupart de l'oseille, tu vois ce que je veux dire ? On est fier de faire de l'argent.

  • Speaker #1

    C'est le but d'une entreprise après.

  • Speaker #2

    J'ai pas de problème avec ça, même en tant que musulman, il y a rien de haram là-dessus, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Tant qu'on respecte les règles, que c'est bien du halal, que... J'avais fait une interview avec le Manel Cho où je disais qu'il y a une éthique halal. L'éthique halal, c'est super important. Tu achètes des déchets de viande périmés, tu fais des merguez avec de la viande périmée, tu mets des produits chimiques, etc. L'éthique, elle n'est pas halal. Je vois ce que tu veux dire. Moi, quand tu fais une éthique halal, tu as trop de pertes. La sélection des viandes, ça coûte trop cher. Par exemple, toi, tu es un éleveur de volailles et tu fais l'abattage. Tu me dis qu'un riz c'est simple. Tu veux mes meilleurs poulets. Moi le poulet on va dire je le vends à 5 balles. Mais tu veux mes meilleurs poulets. Donc moi il faut que j'arrête mon travail. Il faut que je vois sur les 100 poulets que j'ai par exemple, je choisis les 10 meilleurs. Mais tu vas pas, excuse moi mais je peux pas te facturer ça à 5 balles. Tu vas payer le double. Tu vas payer 10 balles. Bah moi c'est comme ça que je travaille. Je veux le meilleur vaut. Je paye le prix, je veux le meilleur veau fermier. Tu vois ce que je veux dire ? Le gars, il tue six veaux, je prends les trois meilleurs. Et le reste, il n'est pas déclassé, tu vois ? Ça part ailleurs, tu vois ce que je veux dire ? Mais moi, je veux le meilleur des meilleurs. Tu vois ce que je veux dire ? Eh bien ça, ça coûte de l'argent. Tu vois, quand tu as une belle viande maturée, bien percée, etc., etc., mais tout ce qui est déclassé, moi, je ne le prends pas.

  • Speaker #1

    Ça coûte combien un veau ? C'est toujours une question...

  • Speaker #2

    Je crois que... Attends, je crois que ça coûte et quelques euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et une vache ?

  • Speaker #2

    Une vache standard, ça coûte, je crois, 1800 euros. Une charolaise, par exemple. Ouais. Donc le veau est plus cher ? Bah nous, notre vache, ça coûte dans les 5000 euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc quand t'achètes une charolaise à 1800 euros et que moi, je vais acheter ma bête à 5000 balles, désolé, je vais pas te vendre au même prix. C'est logique, en fait. Le prix d'achat, il est pas le même. Tu vois ce que je veux dire ? Tu vois, des gens, des fois, il y en a qui ont compris. Ceux qui ont... compris, c'est eux cachés de chez nous. Et puis ceux qui n'ont pas compris, qui parlent trop là, mais ils ne pourront pas comprendre. Même le reportage, tu fais 50 heures de reportage, ils ne vont pas comprendre. Tu les laisses dans leur délire, tu vois. Mais voilà, donc tout se paye. C'est comme une voiture en fait. Tu prends une voiture avec du chauffage et une... Bon ça, ça existe plus, mais bon. Tu prends une voiture avec la clim et une sans clim,

  • Speaker #1

    c'est bien,

  • Speaker #2

    une voiture, la clim c'est 30 euros de plus, tu vois, par exemple, tu vois. C'est comme ça partout, tu vois, dans le textile, dans le fromage, dans le poisson. dans tout.

  • Speaker #1

    Mais je suis d'accord avec toi. Et donc, tu estimes que dans le marché du halal, ça n'existait pas, cette demande pour la qualité ? C'est vous qui l'avez créé, grosso modo ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a créé ça.

  • Speaker #1

    Vous avez créé un nouveau segment de marché ?

  • Speaker #2

    On a créé le haut de gamme halal. Tu vois ce que je veux dire ? On a créé le haut de gamme halal.

  • Speaker #1

    C'était un pari, ça, en fait ?

  • Speaker #2

    C'est un truc de niche.

  • Speaker #1

    Oui. C'est une niche. Mais quand vous vous êtes lancé un peu sur ce créneau-là, vous n'aviez aucune idée de si ça allait fonctionner ou pas ? Non. Ouais, donc c'était un pari. Ah ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Non, on ne savait pas que ça allait fonctionner, tu vois. Moi, j'étais sûr de ce que je vais faire, tu vois. Je sais que ça va marcher et tout ça. Mais je n'ai pas de garantie, tu vois. C'est que moi-même. Il n'y a que moi qui pensais que ça allait marcher, tu vois.

  • Speaker #1

    Et quel a été un peu le déclic qui a fait que... Vous êtes passé d'une boucherie à la lambda, à la voiture de course qui est votre boucherie aujourd'hui, avec 26 ouvriers, une myriade de vendeurs quand on est reçu. Qu'est-ce qui a expliqué ce succès-là ?

  • Speaker #2

    C'est la patience, c'est la persévérance, c'est la discipline, c'est la passion, surtout la passion, tu vois. Et c'est aussi le respect de soi-même, c'est le respect des valeurs qu'on apporte. C'est aussi s'écouter. Moi, je suis fort dans le développement, dans l'innovation, etc. Mon frère m'a laissé me construire.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je vous habite. Il y a des tâches bien réparties.

  • Speaker #2

    Oui, on est trop fort dans ce qu'on fait, mais chacun a ses tâches. Côté boucherie, je sais, je connais, c'est mon but, la boucherie, mais je ne suis pas très fort là-dessus. C'est-à-dire qu'au lieu de mettre 10 minutes, je vais mettre 15 minutes. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et vous travaillez toujours autant qu'à vos débuts ?

  • Speaker #2

    Oui. Je pensais que je travaillais moins qu'avant. C'est vrai ? Je travaillais plus qu'avant.

  • Speaker #1

    Comment ça se fait ?

  • Speaker #2

    Je sais pas. Franchement, je pensais vraiment que j'allais travailler moins qu'avant. Alors après, je travaille différemment. C'est-à-dire qu'avant, je faisais 8 heures de nettoyage par jour, par exemple. Aujourd'hui, je fais pas beaucoup de nettoyage. Ça m'arrive, ça me dérange pas. Mais aujourd'hui, faire du nettoyage, je vérifie quand mes gars font du nettoyage.

  • Speaker #1

    Donc vous avez toujours un peu les mains dans l'opérationnel.

  • Speaker #2

    Ouais, on aime ça en plus.

  • Speaker #1

    Et vous n'êtes pas finalement totalement... des chefs d'entreprise un peu... qui ont pris un peu du recul sur leur boucherie. Vous êtes toujours dedans. Tous les jours quasiment.

  • Speaker #2

    Tout le temps. C'est une affaire... c'est du lundi au dimanche. Mais après ce qui est bien c'est que aujourd'hui, en fait, je fais ce que je parle. Le R&D, c'est pas du travail,

  • Speaker #1

    tu vois. C'est de la passion. Tu vois plus comme du travail aujourd'hui. Ouais,

  • Speaker #2

    aujourd'hui je vois plus comme du travail. J'adore faire le R&D, j'adore vendre ma viande au haut. J'adore expliquer, j'adore créer des nouveautés, enfin ça c'est le R&D. J'aime beaucoup voyager, tu vois, je fais un peu de consulting. Là j'ai mis en pause ma société de consulting, j'ai fait beaucoup de consulting.

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais vu que je suis fort dans l'élevage aussi.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc je faisais sur l'élevage, sur la boucherie et sur la restauration.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc du coup, j'ai fait pas mal de clients. Je suis parti au Maroc.

  • Speaker #1

    Quand tu dis du consulting, c'est t'accompagnes un peu les acteurs, les restaurateurs ? Oui,

  • Speaker #2

    les restaurants, j'accompagne les boucheries. Là, j'ai fait une boucherie il y a deux ans, je leur ai augmenté leur chiffre d'affaires de x2. Je leur ai augmenté leur marge de 75% aussi, ce qui est énorme, tu vois. J'aurais complètement changé tout.

  • Speaker #1

    C'est quoi les recettes ?

  • Speaker #2

    En fait, je viens, je vais là-bas. Je leur prépare des recettes à l'avance, tu vois, avec fiches techniques, etc. Je regarde ce qu'ils font. Je change ce que j'ai. Je vire qui je veux aussi. Si je vois que lui, il est pas bon, hop, je le vire. Qu'est-ce que je veux en fait ?

  • Speaker #1

    Donc t'as la carte blanche.

  • Speaker #2

    Dictateur, tu vois. Je travaille comme ça. Et je kiffe, vraiment c'est un kiff de ouf. J'ai du plaisir à faire ça, mais c'est un truc de malade. Et j'ai travaillé au Maroc. J'ai travaillé partout en France. Vraiment partout. Ça passe de... du sud au nord. Belgique aussi. Là, j'ai le Moyen-Orient aussi. Il y a qui aussi ? L'Espagne aussi, j'ai fait. J'ai fait l'Espagne. Là, j'ai accepté un... Je suis sur un nouveau projet énorme. Du coup, là, ces trois derniers mois, j'ai refusé la Chine. J'ai refusé l'Arabie Saoudite. J'ai refusé l'Australie. J'ai refusé l'Angleterre, Cannes et Lyon. Juste sur les trois.

  • Speaker #1

    Et que sur des questions de consulting en boucherie.

  • Speaker #2

    Sur du consulting. L'Australie, sur deux semaines, c'est 150 000 euros. En fait, je ne travaille pas pour l'argent. C'est 150 000 euros. J'ai un projet.

  • Speaker #1

    Et là, c'était pour faire quoi ? C'était d'accompagner des Australiens ?

  • Speaker #2

    Alors, l'Australie, c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Tu parles de la restauration, de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Les Australiens, ils ont beaucoup de chameaux.

  • Speaker #1

    Ok. Je ne savais pas.

  • Speaker #2

    Énormément de chameaux.

  • Speaker #1

    Ils sont assez désertiques.

  • Speaker #2

    Tu connais l'histoire des lapins d'Australie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #2

    Ok. En fait, il y a un mec, on peut le dire, il est un connard. Ok, on peut le dire. Il a ramené un lapin. Ok. D'accord. Ce qu'il a fait en fait, c'est que les lapins, ils font beaucoup de bébés.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et il n'y avait pas de prédateurs. Du coup, ils se sont retrouvés avec des tonnes de lapins. Ouais. Et il y a plein de choses comme ça. Et là, ils ont le même problème pour le chameau. Ils ont le même problème. Ok. Ils sont par millions. de par million, ils voient sa grand-mère beaucoup,

  • Speaker #1

    tu vois,

  • Speaker #2

    et du coup, l'écosystème est en train d'être détruit par les chameaux. Le gouvernement australien dit s'il vous plaît, venez,

  • Speaker #1

    on arrête les conneries, venez.

  • Speaker #2

    On ouvre des usines, vous occupez des usines, on vous ramène des chameaux, vous vous occupez de l'abattage et vous faites des produits transformés. Et vu que moi, j'étais le premier à faire du chameau halal en France, il y a plusieurs années de ça, et j'ai fait du pastrami avec, j'ai fait des saucisses avec, etc. Le premier truc, c'est, voilà, on n'arrive pas à faire des saucisses bonnes, qui ne sont pas sèches. Je leur dis... Moi, je l'ai déjà fait, je peux vous le faire, etc. C'est eux qui m'ont contacté. Moi, je ne contacte personne. Quand tu contactes les gens, on m'a demandé de contacter un vendeur, un magasin, il y a quelques semaines. On m'a supplié, s'il te plaît, appelle-le. Je dis, écoute, je n'aime pas, tu vois. Si je lui appelle, il va se foutre de ma gueule, le mec. Et il s'est foutu de ma gueule. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Parce que c'est moi qui l'ai appelé. En fait, le secret, tu n'appelles pas le client.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu n'appelles jamais le Très bien. C'est lui qui vient à toi. toi il te dit monsieur voulait un verre d'eau ou voulait... tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais t'es plutôt dans une position...

  • Speaker #2

    Je peux vous proposer ça ? Il me dit d'accord, tu vois mais envoie moi un mail mais qui tombe sur les spams c'est mieux tu vois ce que je veux dire ou pas ? Non c'est pas bon comme ça.

  • Speaker #1

    Ok et du coup alors pour revenir sur cette anecdote de chameau en Australie Pourquoi tu as dit non ?

  • Speaker #2

    Parce que j'ai un projet. J'ai un autre projet dans le middle-west qui est beaucoup plus important et Et du coup je peux pas faire plusieurs choses en même temps. Déjà que je fais plusieurs choses en même temps, du coup je vais me consacrer à ce que je fais.

  • Speaker #1

    Ouais parce que ça aurait supposé que tu ailles là-bas, que tu restes là-bas une longue période...

  • Speaker #2

    Même si c'est pas une grosse période, parce que moi je peux former en fait. Je peux avoir la joindre de chameau, je peux former, etc. Mais je vais pas le faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais pas le faire. En fait faut...

  • Speaker #1

    T'as le luxe de choisir un peu tes projets aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ouais et moi c'est pas parce que le mec va me donner ça, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Fais plus ça pour l'argent aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Bah en fait j'ai jamais travaillé. Prenons d'ailleurs j'ai pas d'argent parce que tout ce que je gagne je l'investis en matériel etc en R&D etc aujourd'hui mon compte il est pas chaud mon frère et moi on a pas beaucoup d'argent mais je m'en fous en fait ça m'est égal l'argent ça m'est égal mais tu vis correctement

  • Speaker #1

    Ah oui, très bien.

  • Speaker #2

    Il y a des gens, ils n'ont pas d'eau chaude. D'accord ? Ça, je le vis. Après, personnellement, moi et mon frère, on fait pas mal de choses, mais secrètement. Tu vois ce que je veux dire ? Mais ça ne nous regarde que nous. Mais moi, j'ai un... Je supporte beaucoup la pauvreté, en fait. Je n'aime pas cette misère. OK ? Je sais qu'après la boucherie, les jumeaux, il y aura aussi les jumeaux dans l'humanitaire. OK. Tu vois ce que je veux dire ? Ce que je fais, ça ne me regarde que moi. Mais à un moment, je...

  • Speaker #1

    Tu passes plus.

  • Speaker #2

    Dans 15 secondes, j'arrête. Je vais basculer, parce que soit je fais les choses à fond, soit je les fais pas. Du coup, dans 15 ans, dans 10 ans, quand on va arrêter, peut-être dans 15 ans, je pense, 10 ans peut-être,

  • Speaker #1

    Tu penses que tu vas en avoir marre de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Non, mais il faudra passer à autre chose. Il faudra passer à autre chose, il faudra s'occuper de sa religion, il faudra aider les pauvres, il faudra aider les orphelins, tu vois ce que je veux dire ? Je pense qu'on aura ce luxe de pouvoir faire ça, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    D'accord, donc tu vois pas, comment dire, t'as pas l'ambition de développer plus que ça la boucherie ? Les jumeaux aujourd'hui ? Si,

  • Speaker #2

    j'ai encore 10-15 ans. C'est énorme. Je vais l'avancer jusqu'au mon dernier souffle. Mais je pense qu'à un moment, il faut aider les gens.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'avenir aujourd'hui de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #2

    L'avenir de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie d'en faire une franchise ? Est-ce que tu... J'imagine, d'après ce que je comprends, pas vraiment...

  • Speaker #2

    C'est pas une espèce de franchise, mais c'est pourquoi pas vendre mes produits partout dans le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Par le biais de magasins.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Voilà, à mon avis ce sera peut-être des trucs comme ça On va se concentrer peut-être sur le sur le Moyen-Orient quelques pays comme l'Allemagne l'Allemagne, la Hollande l'Angleterre

  • Speaker #1

    L'international alors ? Ouais Pas nécessairement en France Tu penses que t'as arrivé un peu à t'as fait le tour un peu du contexte français ?

  • Speaker #2

    En fait, j'ai appris avec tous mes voyages, j'ai visité une trentaine de pays dans ma vie. Et tous les voyages, j'ai appris qu'en fait, j'étais plus humain, musulman que français. Et il y a plein de pays qui m'intéressent. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai envie de voyager. Je suis fier d'être français, mais je n'ai pas envie de me définir. Je ne sais pas où je serai, mais à 60 pays, peut-être que je ne serai pas en France. Je ne sais pas où je serai, tu vois ? J'ai aucune idée. Mais j'aimerais... développé tu vois mais mes ancêtres viennent du yémen ok tu vois ce que veut dire la famille de ma mère mais ils viennent du yémen donc du coup on est des voyageurs tu vois on est je suis né en france mais je peux donc la suite logique c'est qu'on sait pas c'est d'avoir des enfants peut-être qu'ils m'aideront je sais pas tu vois tu peux pas avoir un plan est implanté à l'étranger pas vraiment on verra on verra j'ai aucune loi tu laisses vraiment et les possibilités ça me tient à coeur tu vois ouais tu vois je cracherai jamais sur la france parce que Mais je ne sais pas l'avenir, je ne connais pas. On verra.

  • Speaker #1

    Il y a tellement de questions à poser. Est-ce qu'aujourd'hui, c'est toujours intéressant de se lancer en boucherie ?

  • Speaker #2

    Oui. Le seul inconvénient, c'est les salariés. C'est tout. Parce qu'aujourd'hui, tout le monde est manipulé par les 35 heures. Tout le monde est manipulé par... Il ne faut pas travailler ni samedi, ni dimanche. Alors, je dis moi. J'ai un commerce. Ok, je dois travailler, je dois servir mes clients quand les gens ne travaillent pas. Soit ce qu'il faut faire, c'est qu'on inverse la tendance. Donc les artisans travaillent du lundi au vendredi, et les gens dans les bureaux travaillent du jeudi au dimanche. Comme ça, c'est inverse. Mais un vendeur de fruits et légumes, s'il ne travaille pas le dimanche, il travaille quand en fait ? Quand ? Il va travailler quand ? La nuit peut-être ? Non. Tu vois ce que je veux dire ? Aujourd'hui, les jeunes sont manipulés par ça. Ils ne veulent pas travailler le samedi, ils ne veulent pas travailler le dimanche, ils ne veulent pas travailler quand c'est des fêtes. T'imagines, le ramadan tu fermes. Tu fais faire un ramadan, tu fermes. C'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Dans les boucheries, à Noël, tu fermes Mais c'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Tu vois ce que je veux dire ? Du coup, en fait, c'est une injustice pour les jeunes De travailler le samedi, dimanche, jour férié Noël, ramadan,

  • Speaker #1

    haïd Est-ce que tu ne penses pas que c'est plutôt Parce que les mentalités évoluent Et qu'on veut accorder plus de temps A soi, à sa famille

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est manipulation

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment ?

  • Speaker #2

    Ouais, du travail, tu vois, on ne veut pas travailler ...en France, tu vois ce que je veux dire. Pourtant, on a des capacités de malade, tu vois. Pourquoi en Angleterre, tu fais 50 heures ? Pourquoi il n'y a pas beaucoup de chômage en Angleterre ? Pourquoi il y en a beaucoup en France ? Je ne sais pas. Je vais me faire insulter sur les réseaux sociaux, ce que j'ai dit là. Mais tout le monde, personne ne va être d'accord. En fait, il n'y a que les patrons. Il n'y a que les gens qui survivent, tu vois, qui vont être d'accord avec moi. Tu vois ce que je veux dire ? Les gens qui... Bref.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est...

  • Speaker #2

    Ce qui me dérange le plus en France, c'est cette partie-là. D'accord. Moi, je suis plutôt genre... Tu n'es pas un bon bosseur ? dégage t'es un bon bosseur faut qu'on te paye faut qu'on te t'es un bon bosseur faut qu'on te paye bien tu vois ce que je veux dire faut que tu sois bien mais t'es pas un bon bosseur tu aujourd'hui en France le patron il a peur d'ouvrir

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment que le rapport de porte est inverté ?

  • Speaker #2

    Tu vas amener des artisans, et les artisans sans exception vont te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ? Tu amènes des chefs d'entreprise, ils vont aussi te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais est-ce que, en même temps, vu que tout le monde, comme tu le dis un peu dans la jeunesse, pense de cette manière-là, est-ce que ce n'est pas aussi aux entrepreneurs de changer un peu aussi de logiciel ?

  • Speaker #2

    Alors tu ne vas pas faire travailler les gens dimanche ? Et le samedi, tu vas faire comment alors ? Te dire aux gens, il faudra éduquer les gens qui travaillent dans les bureaux par exemple, de dire, s'il vous plaît, arrêtez de faire vos courses le samedi-dimanche, vous faites vos courses ailleurs. Je parle pas des mamans ou des papas qui ont beaucoup d'enfants, où ils peuvent pas faire autrement. Tu vois ce que je veux dire ? Je parle de quelqu'un de lambda, qui est pas encore marié, tu vois ce que je veux dire ? Faut qu'il travaille le samedi-dimanche, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais, parce que ça me fait penser, tu vois, dans mon quartier, il y a une nouvelle boulangerie qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je regardais un peu les horaires d'ouverture, et j'étais assez frappé de voir des horaires d'ouverture qui ressemblaient à des horaires de bureau. La boulangerie, elle est ouverte de 8h à 19h, et elle est fermée le dimanche et le lundi.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour une boulangerie, je trouve ça assez particulier, parce que le dimanche, c'est un jour où finalement on a le temps de se rendre en boulangerie. Et puis en semaine, une boulangerie qui ouvre à 8h, je trouve que c'est un peu tard. dans la mesure où la journée commence plus tôt pour beaucoup de personnes, et 19h, ça ne colle pas nécessairement.

  • Speaker #2

    En fait, il a dû faire des études là-dessus. Donc peut-être que dimanche, il n'y a peut-être pas de marché à côté.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Peut-être aussi, il y a beaucoup de bureaux. Tu vois ce que je veux dire ? En fait, si ce boulanger-là, il avait énormément de monde le dimanche, je ne t'inquiète pas, il serait ouvert. Tu vois ce que je veux dire ? Moi, je travaille le dimanche matin. L'après-midi, il n'y a personne. Donc je suis fermé l'après-midi. Tu vois ce que je veux dire ? Le lundi, je suis fermé aussi. Pas parce que le lundi, il n'y a pas d'arrivage de viande. Donc c'est rien que je joue le lundi. Mais si demain, les choses se font différemment, quand le corona, à un moment, on devait fermer à 18h. C'est la plus belle période de ma vie. Je commençais à 5h du matin, je finissais à 18h, le kiff total. C'est comme si je faisais 35h. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? C'est un truc de ouf. J'ai kiffé. Tu vois, genre, je faisais ma douche.

  • Speaker #1

    Ouais, tu te prenais le temps.

  • Speaker #2

    Il était encore 20h, tu vois. J'avais tout fini, il était 20h. Et d'habitude, je suis encore à la boutique à cette heure-là. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai kiffé. Mais en fait, t'es obligé de t'adapter au client. Ouais. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Toi, tes clients, aujourd'hui, tu les connais très bien. Tu sais à peu près qui ils sont ? Oui. Il te dit aujourd'hui de me décrire un peu le client type. Tu sais qui il est ou qui elle est ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, le client lambda, c'est un client qui réfléchit, un client qui veut manger moins de viande, mais de meilleure qualité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Un client qui est flexitarien.

  • Speaker #1

    Flexitarien, c'est ça.

  • Speaker #2

    Flexitarien.

  • Speaker #1

    Celui qui...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas mal alors.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien moi. Ouais ? Bah oui, tu ne manges pas de la viande tous les jours. Ouais. C'est pas bon. Non, c'est pas bon. C'est ni bon ni pour la planète. Clairement. Et de meilleure qualité. Ouais, franchement, moi, ça me va très bien, tu vois. Moi, j'aimerais bien que les gens arrêtent de manger de la viande tous les jours et mangent moins, mais de meilleure qualité, tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une réflexion que t'intègre, le fait des nouvelles attentes des consommateurs. Est-ce que c'est quelque chose que t'intègres aujourd'hui dans ton business ? Le fait que les gens, tes clients aujourd'hui demandent de la viande de meilleure qualité, qu'elle vienne d'un élevage sourcé, qu'il y ait une transparence... l'expérience du prêt jusqu'à la vitrine, est-ce que ça, c'est des éléments aujourd'hui sur lesquels tu capitalises ? C'est-à-dire que tu y vas à fond aujourd'hui dessus ?

  • Speaker #2

    C'est l'essence même de ce qu'est les jumeaux. Tu vois ce que je veux dire ? Ils veulent cette transparence, tout ça, quoi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Et toi, sur la question de la durabilité, parce que tu l'as dit... manger beaucoup de viande, ça fait consommer beaucoup d'animaux. Donc, consommer beaucoup d'animaux, ça fait consommer beaucoup d'eau, beaucoup de céréales,

  • Speaker #2

    etc. Pour faire les céréales, il faut beaucoup d'eau.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu comprends, toi, en tant que boucher, toutes les critiques que l'on fait sur les bouchers ? Sur le fait que c'est un métier qui capitalise un peu sur la mort des bêtes, sur le fait que... ils aggravent l'écologie en vendant de la viande qui pollue, etc. Est-ce que toi tu comprends toutes ces remarques-là ?

  • Speaker #2

    Bah oui, complètement. Mais c'est pas le boucher qui va changer les choses, parce que le boucher, il va s'adapter. Moi je m'adapte. Enfin non, nous on s'adapte pas, nous on a créé notre monde. C'est pas pareil. C'est-à-dire que si on devait s'adapter aujourd'hui, on vendrait la viande hachée 3 kilos pour 10 euros. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Parce que le marché, les gens ils confondent ne pas avoir d'argent, la pauvreté et acheter en gros...

  • Speaker #1

    On met pas notre argent là où il faudrait, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait t'as pas d'argent. Moi je viens d'une famille pauvre et la famille de mon père était extrêmement pauvre, d'accord ? Donc j'ai le droit de dire ce que je vais dire. Il y a des gens qui n'ont vraiment pas les moyens. Et il y a des gens, ils peuvent faire des efforts mais... mais il va l'acheter le moins cher pas en fait Il y a une réflexion à avoir.

  • Speaker #1

    Toi, tu distingues plusieurs catégories.

  • Speaker #2

    Il y a plusieurs catégories. Il y a des gens qui sont dans l'extrême pauvreté. Tu vois, je suis au courant. Je fais affaire avec eux tous les jours. Tu vois, je suis au courant de ça. Mais tu as des gens qui préfèrent acheter le moins cher possible pour pouvoir manger tous les jours. Tu comprends ou pas ? C'est ça qui n'est pas bon. En fait, je ne me fais pas de l'autopube. Je n'ai pas des gens qui vont venir chez moi. Il n'y a pas de souci, tu vois. Mais je préfère, quand ils vont dans les fermes, etc. Mais achète plutôt des poulets fermiers, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Achète... la ferme, eux, s'ils voient qu'il y a une augmentation du poulet fermé, ils vont en faire que du poulet fermé. Oui, bien sûr. Ce qui est logique. La ferme, le goût de la tarte, il va s'adapter. Au champ, etc. Ils vont s'adapter.

  • Speaker #1

    Donc la demande influence forcément l'offre.

  • Speaker #2

    Bah oui, c'est logique. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, si tu manges de la viande tous les jours, désolé, je préviens que tu manges moins, mais de la meilleure qualité. Par contre, si tu manges, effectivement, tu peux manger une fois de la viande par semaine ou par... Moi, mon père, il était tellement pauvre dans la famille de mon père qu'il mangeait de la viande une fois. fois par mois. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, des occasions.

  • Speaker #2

    Ils sont pas morts, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et du coup... Dans plein de cultures, la viande, c'est quelque chose d'assez rare, finalement.

  • Speaker #2

    Ça, c'est le problème de l'agro... industrialisation, etc. On veut manger tous les jours de la viande, du poulet, donc il faut que ça soit pas cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Et moi, je me bats avec ça. Tu vois, les idées des gens qui n'ont pas compris, en fait, dans les commentaires sur les réseaux sociaux, c'est toujours Ah ouais, mais vous, vous vendez pas les riches ? Mais t'as pas compris le business en fait C'est ça qui revient le plus souvent Ouais mais t'as pas compris en fait On te demande pas de... Moi j'en ai pas une boucherie pour monsieur et madame Tout le monde On assume, y'a aucun soucis tu vois Même les gens ils ont pas les moyens Peut-être qu'il va manger une fois tous les ans chez moi Il va se régaler, tu vois ce que je veux dire ou pas Je respecte énormément ça, tu vois ce que je veux dire Mais bordel, le mec il dit ça Il mange la viande tous les jours Mais arrête quoi Mange deux fois par semaine Tu seras en meilleure santé Tu vois ce que je veux dire Essaye de... Achète pas chez moi Mais achète un... un truc un peu plus qualitatif, tu vois ce que je veux dire ou pas ? En gros, c'est ça le message. Et t'as des gens, ils ont vraiment pas les moyens. Et là, bah... Non,

  • Speaker #1

    bien sûr, et ça, c'est pas autre chose.

  • Speaker #2

    Mais les gens qui ont pas les moyens, s'ils arrivent à manger une fois par semaine, ils vont être contents, tu vois ce que je veux dire ? Enfin bref, en fait, c'est une mentalité, mais ça, c'est deux facteurs. C'est pas le boucher qui va changer ça. Parce que c'est compliqué. Nous, on a commencé, même si on ne gagnait pas d'argent, on vivait chez nos parents. Je n'étais pas marié, je n'avais pas encore d'enfants, etc. Donc du coup, aujourd'hui, tu me redemandes de faire boucher les jumeaux, je vais échouer. Parce qu'aujourd'hui, j'ai un loyer à payer. Aujourd'hui, j'ai une famille. Tu vois, l'école, les enfants, etc.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #2

    je ne pense pas que j'aurais réussi. On a réussi parce qu'on était motivés, mais on a réussi parce que on n'avait pas besoin d'argent. Dans le sens où, c'est pas grave, on n'a rien, mais... C'est pas grave, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Voilà, mais un mec qui a trois enfants, qui a une boucherie désolé mais il peut pas prendre le risque que nous on a pris, parce qu'on peut pas se comparer le mec il a des obligations tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Vous avez pris beaucoup de risques,

  • Speaker #2

    au départ Oui, on a pris beaucoup de risques, on a sacrifié notre jeunesse, on l'a sacrifié notre jeunesse, on l'a détruit notre jeunesse. Tu vois, j'ai des problèmes de santé partout, pour tout mon corps. Tu peux pas faire 2h du matin, 20h,

  • Speaker #1

    pendant 5 ans,

  • Speaker #2

    sans conséquence, c'est pas possible. Tu vois ce que je veux dire ? Moi j'ai des tendines de partout, je peux même pas me porter mon téléphone comme ça.

  • Speaker #1

    Ça reste un métier très dur aujourd'hui la boucherie ?

  • Speaker #2

    Bah par rapport à ce qu'on a fait, ça dépend, si t'as un bon cadre, oui. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais ça reste un métier physique ?

  • Speaker #2

    Oui, ça reste un métier physique.

  • Speaker #1

    Un métier physique où à terme tu démarres. développe aussi des problèmes pour ta santé dans ton corps.

  • Speaker #2

    Après c'est comme le poissonnier, c'est comme le mec dans le bâtiment avec le marteau de cœur, le maçon,

  • Speaker #1

    les coiffeurs, toutes ces professions-là.

  • Speaker #2

    En fait, ça fait quelques années qu'on travaille assis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Si tu réfléchis.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    On est en 2023, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On ne parle pas d'avant. Non,

  • Speaker #1

    on ne parle pas d'avant.

  • Speaker #2

    On parle de l'an 2023. Combien de personnes ont travaillé assis ? Vas-y. On va dire de zéro à 2023, il y a 100 personnes. Il y a que 100 travailleurs. Sur ces 100 travailleurs, il y a combien qui sont restés assis ? ça dépend sur très peu j'imagine tu es assis dans un bureau et tu es de travailler le blé,

  • Speaker #1

    l'élevage ça c'est intéressant dans l'échelle c'est plus naturel de travailler un métier manuel que de travailler un métier,

  • Speaker #2

    je sais plus comment on appelle ça un métier de bureau qui est pour moi beaucoup plus dur qu'un métier

  • Speaker #1

    parce que tu restes assis fixé je ne l'arriverai pas ok on arrive bientôt à la fin de ce riche épisode c'est quoi un peu pour toi aujourd'hui la boucherie du futur ?

  • Speaker #2

    La boucherie du futur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, c'est un corps de métier qui est voué à rester, à garder les mêmes codes, les mêmes pratiques ?

  • Speaker #2

    Non, ça va évoluer.

  • Speaker #1

    À quel niveau ? Sur la qualité des produits ? Sur le service proposé ?

  • Speaker #2

    Oui, sur la qualité. Sur le service, malheureusement, en France, non. Plus on va avancer... et plus le travail va se dégrader. Parce qu'on veut donner plus de... En fait, le patron devient ouvrier. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, c'est ce qui va se passer. Et non, mais on pourra lire cette vidéo dans 10 ans, tu vois ?

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    C'est trop compliqué, tu vois ? Et du coup, non, en termes de services, ça va être lamentable. Tu vois ce que je veux dire ? À part si on va augmenter la viande de 60-80%, parce que le mec... Il va être payé un salaire de ministre pour vendre de la viande. Donc du coup, voilà. En termes de services, ça va être médiocre. D'accord ? Mais par contre, les dirigeants, les industriels, etc. En plus, la France, je pense qu'à un moment, ils vont se réveiller sur tout ce qui est produit chimique, sur tout ce qui est sanité, sur tout ce qui est...

  • Speaker #1

    Il y a déjà des débats là-dessus. Oui,

  • Speaker #2

    mais de plus en plus. C'est les raisons qu'ils ont fait ça. Et quand ils vont voir les millions de personnes... qui vont avoir le concert, ils vont dire, bon, les gars, il faut qu'on fasse quelque chose, parce que là, on a tué plein de gens.

  • Speaker #1

    On a laissé faire.

  • Speaker #2

    Les hommes politiques d'avant ont laissé faire beaucoup de choses. On n'a peut-être pas la main dessus, je ne sais pas. Je leur crée des excuses. Et du coup, on va devoir enlever le sanitrité. Alors déjà, le jour où ils vont enlever les produits chimiques, nous, on aura une longueur d'avance énorme. Tu vois ce que je veux dire ? Et donc, du coup, quand ils vont voir que ça créera beaucoup, beaucoup de morts dans le monde, etc. Du coup, là, ils vont réagir. Tu vois ce que je veux dire ? Ils vont réagir. Et là, ils n'auront pas le choix de faire évoluer le métier.

  • Speaker #1

    On sera forcément amené avec tout ça à payer finalement la viande plus chère. Voilà.

  • Speaker #2

    Ouais, mais ce sera plutôt dans les supermarchés. Les boucheries vont s'auto-détruire. Il y aura de moins en plus. Déjà, on peut le voir, il n'y a plus de chevalines. Ça n'existe plus, quasiment. Ça existe, il y a quelques-unes. Je pense qu'il y en a moins de 100 en France.

  • Speaker #1

    Celles qui vendent de la viande de cheval. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y en a quasiment plus. Les tripiers, il n'y en a pas beaucoup. Les vrais tripiers, tu vois, il n'y en a pas beaucoup. Les boucheries françaises qui vendent, parce que les enfants ne vont plus reprendre, parce qu'ils vont travailler dans les bureaux, Et bien c'est qui ? C'est notre communauté qui reprenne le marché. Tu vois, des casseurs de prix, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Qui tirent le marché vers le bas.

  • Speaker #2

    C'est les étrangers qui vont reprendre le marché de la boucherie. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    En tirant donc la qualité et les prix vers le bas.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc du coup, ça va se dégrader.

  • Speaker #1

    Donc pas très positif alors ?

  • Speaker #2

    Moi je pense non. Alors il y aura toujours des boucheries comme moi. Il y aura des meilleurs boucheries que moi d'ailleurs. Il y a des gens qui vont me surpasser, qui seront meilleurs que moi.

  • Speaker #1

    Comment on peut être meilleur que les jeunes ? Non,

  • Speaker #2

    on peut. Mais effectivement... Non, il y aura des gens qui se font mieux que nous, qui feront des produits plus qualitatifs que nous, avec un meilleur goût, etc. Ça va venir, il n'y a pas de soucis. Non, tu auras des boucheries comme nous. Et tu auras un peu de... Casseurs toujours, mais tu n'auras pas de juste milieu. Tu auras soit des hauts de gamme, soit du très bas de gamme. Et tu as tout ce qui est supermarché, hyper, etc. C'est eux qui vont reprendre le marché, tu vois ce que je veux dire. Parce qu'ils vont avoir des problèmes d'ouvriers, parce qu'eux, ils peuvent supporter. Eux, ils pourront supporter la masse salariale. Les gars,

  • Speaker #1

    moi,

  • Speaker #2

    j'ai un ami à moi. Il a fermé à cause de ça, il a fermé parce qu'il n'était pas à Paris. Les gars qui ne sont pas à Paris, ils souffrent.

  • Speaker #1

    Oui, non, complètement. Ils souffrent. Paris, effectivement, n'est pas la France.

  • Speaker #2

    Nous, on a quoi ? Nous, on a les étrangers qui travaillent avec nous. Tu vois, on se le dit cash. Vous allez dans un étoilé, même aux Champs-Élysées, des trucs comme ça, s'il n'y a pas les Bengalis, les Sri Lankais, il n'y a personne qui cuisine. Tu vois ce que je veux dire ? Et heureusement, grâce à eux, moi, je suis fier d'eux. Moi, on travaille beaucoup avec les Sri Lankais, je suis fier d'eux. C'est une population que j'adore. Tu vois ce que je veux Ils ont encore la mentalité ancienne, je kiffe. Sans eux, on n'est rien du tout. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, après sur la main d'oeuvre étrangère, il y a un large débat encore là-dessus.

  • Speaker #2

    Mais à Paris, t'as la main d'oeuvre étrangère. Tu vas à Lyon, tu galères. Dans Montpellier,

  • Speaker #1

    à Martheil,

  • Speaker #2

    tu galères quoi, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ok, donc pas mal de défis pour la boucherie dans les prochaines années alors. Ouais.

  • Speaker #2

    Bah déjà il manque... Oh je sais plus combien. Je crois que je vais peut-être dire une bêtise, mais je crois que c'est plus de Non, non, non, non. Il manque 10 000 ouvriers bouchés en France. 10 000.

  • Speaker #1

    Donc secteur qui ne reflète pas.

  • Speaker #2

    Le boucher qui est au chômage, ça n'existe pas. Un boucher au chômage, c'est qu'il a des problèmes. Ou alors, tu vois, il veut gratter, tu vois ce que je veux dire ou pas. Mais ça n'existe pas. Un charcutier bouché au chômage, ça n'existe pas. D'ailleurs, les gens qui ne trouvent pas de travail, faites boucher. Faites boucher, ok. Vous allez vous lever tôt.

  • Speaker #1

    C'est dur les parents.

  • Speaker #2

    Mais vous allez toucher bien votre vie, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Un père de famille qui veut réussir dans la vie, qui veut nourrir ses enfants, etc. Boucher.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Il y a du boulot dans la boucherie. Moi, je vois. Nous, alors, dans notre rue, il y en a qui font des... Il y a des vendeurs de vêtements.

  • Speaker #1

    Il y a nous.

  • Speaker #2

    Combien de CV par jour j'ai ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Des stagiaires. Je te parle des stagiaires.

  • Speaker #1

    Zéro. Zéro, ok.

  • Speaker #2

    J'en ai un petit peu, mais on va dire zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Le magasin d'à côté. Il en a 15 par jour. Pourquoi les jeunes, ils veulent faire de la... En fait, les jeunes, ils sont... Je pense qu'ils sont feignants, bordel, tu vois. Excuse-moi, mais comment tu peux avoir un boucher qui a zéro CV par jour, que je parle de moi, je parle de tous les bouchers, tu vois, et le magasin de vêtements à côté, ils ont 15 CV par jour. C'est une réalité, ça. Non,

  • Speaker #1

    mais je suis d'accord avec toi, mais c'est parce que, plus largement, tous les métiers de l'artisanat ne sont pas valorisés. Il y a cette question-là, tu vois, de la valorisation.

  • Speaker #2

    En fait, si le gouvernement, il changeait ça, par exemple, il faisait... Si je payais moins de charges aux artisans, tu verras, c'est là où tout va changer, tout va basculer. Imagine, moi je paye un gars, on va dire je paye 2500 euros à un ouvrier. Donc je vais payer 2200 euros de charges. Donc je ne vais pas payer 2005. Donc 2,

  • Speaker #1

    3, 4,

  • Speaker #2

    ouais, c'est énorme, presque 5000 euros. Le mec va me coûter 5000 balles. Si j'étais presque quasiment exonéré des charges. je paierai 3000 euros mon gars et je vais bosser moins le meilleur pouvoir d'achat vas-y fais moi 30 heures c'est tout pas besoin de plus ou fais moi travailler pendant 2 semaines bien après je te mets 4 jours consécutifs on arrange le gars ça serait bien mais non le gouvernement il nous invente des taxes comme ça je passe de 0 euro à 12 000 euros en un an comme ça je prends 12 000 euros Tu vois ce que veut dire ? 12 000 euros de taxes dans la tronche comme ça. Tu vois ce que veut dire ? Il faut les absorber.

  • Speaker #1

    Il faut les absorber, les répercuter.

  • Speaker #2

    Moi, à mesurer, tous les ans, je les augmente entre 100 et 200 euros par an d'augmentation. Tous les ans. Ça veut dire que lui, je l'ai augmenté, il va me coûter... Il va me coûter 2000 et quelques euros par an. Lui 2000, lui 2000. Faut absorber, tu vois. En plus mes mecs, faut que je les mette bien moi. Nous on est une famille, tu vois. Moi je veux qu'un salarié qui bosse chez moi, faut qu'il soit bien payé. Je suis désolé mais les salaires, les mauvais salaires, les... Olonspierre ? T'as vu j'ai fait une...

  • Speaker #1

    J'ai vu là et le jette.

  • Speaker #2

    Olonspierre là je suis pas d'accord, tu vois. Le mec il a un savoir-faire, etc. Il faut bien payer. Moi je suis pour. Même les métiers pénibles. il faut bien les payer. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Il y a tellement à dire là-dessus. Il mériterait peut-être une partie 2. Peut-être un jour. Karim, quel est le mot de la fin pour toi ? le mot de la fin, une expression, quelque chose que t'aimerais transmettre, sur lequel tu aimerais qu'on retienne.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu Disneyland, tu vois. Il faut croire à ses projets. Il faut croire à ses rêves, tu vois. Ça fait un peu Disneyland, t'as vu, mais moi j'ai cru à mes rêves, j'ai réalisé, j'ai fait ce que je veux. Aujourd'hui, j'ai une vie de folie. Tu vois, je fais ce que je veux. Il y a plein de gens qui sont très connus, qui viennent me voir, qui sont très enrichissants. J'ai partagé Enfin bref, j'ai une très très belle vie grâce à l'effort, au sacrifice. En fait, je pense que ce que j'aurais vécu à ma jeunesse, tu vois, là je suis en train de...

  • Speaker #1

    Tu vis un peu ta jeunesse avec un peu de retard.

  • Speaker #2

    On est très respecté des gens. Les jeunes nous respectent. Et ça se voit. Je ne regrette rien du tout. Si je devais passer un message aux jeunes, c'est de croire à ses rêves et de ne pas avancer, de monter l'escalier marche par marche et pas par trois marches ou par cinq marches.

  • Speaker #1

    Étape par étape. Et de la patience. Beaucoup. Merci beaucoup Karim

  • Speaker #2

    Merci à toi

  • Speaker #1

    Et voilà l'épisode est terminé j'espère qu'il vous a plu d'ailleurs n'hésitez pas à le noter sur les plateformes d'écoute Spotify ou Apple Podcast c'est extrêmement important, mettez-lui plein d'étoiles nous on se retrouve dans deux semaines pour discuter avec un de l'invité pour parler food, bouffe voilà, d'ici là portez-vous bien à très vite

  • Speaker #0

    Salut. Salut. Merci.

Description

" Je crois que les gens n'ont pas compris. Nous ne sommes pas une association, on est là pour faire de l'oseille... C'est le but d'une entreprise après tout."


Karim revient pour nous sur les nombreuses critiques qui lui sont faites s'agissant des prix pratiqués dans sa boucherie. Son positionnement haut de gamme suscite parfois de l'incompréhension sur les réseaux sociaux.

Dans cette nouvelle partie, Karim Loumi, co-fondateur de la boucherie Les Jumeaux aux Lilas, explique ce qui fait le prix de ses produits. Circuit de production, coût matière, R&D. Il se livre à un rare exercice de transparence.

Il aborde sans langue de bois ses difficultés à trouver une main d'œuvre qualifiée et motivée au sein de jeunesse qu'il juge souvent déconnectée des réalités du marché du travail.

Aujourd'hui, il est à la tête d'une entreprise florissante, avec une marque forte, prête à s'exporter à l'international, d'une vingtaine de salariés qui réalise plusieurs millions d'euros de CA.

Au menu de cet épisode :

- Les dessous de son circuit d'approvisionnement pour mieux comprendre l'origine de ses coûts et donc ses prix.

- Ses missions de consulting boucherie à travers le monde payées une fortune !

- La répartition des tâches et des fonctions avec son frère jumeau pour gérer le business.

- Son avis sur l'avenir de la filière bouchère en France (passionnant!)


One more thing 🙏

❤ Pour soutenir ce podcast en moins d'une minute :

1 - Notez Le mot de la Faim 5 étoiles ⭐ sur Spotify et Apple Podcast avec un petit commentaire pour remercier Karim.

2 - Partagez le podcast sur vos réseaux sociaux et dites-moi ce que vous avez pensé.

C'est rapide, simple et ça m'aidera BEAUCOUP à gagner en visibilité pour vous offrir d'autres épisodes passionnants !

☎ Pour me contacter ou me suivre sur les réseaux :

Rendez-vous ici 👉 https://linktr.ee/yassirkabori

Liens utiles :

En savoir plus sur les Jumeaux : https://www.boucherie-lesjumeaux.com/fr

Insta du Podcast : https://www.instagram.com/le_mot_de_la_faim/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #1

    bonjour et bienvenue dans le mot de la fin le podcast des amoureux de la foudre les invités excellent dans leur domaine connaissent leurs produits par coeur et donc ici il me livre leurs secrets de réussite et surtout les problèmes qu'ils ont rencontrés pour qu'on puisse ensemble apprendre et se cultiver pour mieux comprendre notre alimentation et ce qui l'entoure l'objectif est simple avoir une conversation sans filtre et sans faux semblants je vous promets de repartir d'ici inspiré des succès de mes invités et plus instruits avec les bons outils et les bons réflexes. Je suis Yassir Kabori, créateur de ce podcast. Alors bienvenue sur le mot de la fin. Bonne écoute. Donc, vous choisissez vos bêtes, les meilleures bêtes sur le marché ?

  • Speaker #2

    On donne, alors, soit on a nos éleveurs, au début on avait que des éleveurs quasiment. En agneau, non, parce que tu ne peux pas avoir qu'un seul éleveur en agneau, à part l'agneau précédé du Mont-Saint-Michel, mais sur les agneaux, tu travailles avec une coopérative, qui travaille eux avec, par exemple, 15 éleveurs, ils choisissent le cahier des charges, que ce soit comme ça, comme ça, il n'y a pas de soucis. Donc du coup, on travaille avec un abattoir qui fait du très bon travail. Ce n'est pas nos éleveurs. Mais on demande un fermier, on veut que l'agneau fasse de tel poids à tel poids.

  • Speaker #1

    Vous avez un cahier des charges.

  • Speaker #2

    On leur donne notre cahier des charges. En veau, c'est pareil. Tu ne peux pas avoir un éleveur de veau. Ce n'est pas possible. En vache, oui. En vache, on avait plein d'éleveurs avant en France. Quand on a compris que la viande française bovine, ce n'est pas forcément la meilleure, on a commencé à partir en Espagne.

  • Speaker #1

    Alors justement, j'avais une question là-dessus. Est-ce qu'on est les meilleurs en boucherie ?

  • Speaker #2

    En boucherie ou en France ? Il y a du bon partout. Mais franchement, les bouchers français, ils sont quand même bons. Il faut dire la vérité. Et ça, c'est tout. Tu as des bouchers halal, des bouchers qui travaillent dans les bouchers halal, qui font des trucs de malades. Pareil dans Cachère, en conventionnel. Tu as des bons bouchers partout en France.

  • Speaker #1

    Donc finalement vous n'êtes pas seul sur ce marché un peu du haut de gamme. Parce que là votre position...

  • Speaker #2

    C'est pas pareil. Moi par mois je suis nul en boucherie. Et je le dis mais je suis fier d'être nul en boucherie tu vois. Parce que je préfère être champion de France de saucisses que d'être un bon boucher. En fait tu peux pas tout faire dans la vie. Donc il faut choisir. Mon frère c'est un très très très bon boucher. Moi je sais désosser, je sais couper la viande, y'a pas de soucis tu vois. Mais demain tu me ramènes un boucher ultra expérimenté, tu dis... Allez on va faire un concours sur qui désosse le plus mais en fait ça change rien dans la qualité tu vois, tu peux être un bon boucher mais c'est pas ça qui en fait t'as le mécanicien qui répare la voiture de Formule 1 et t'as le pilote qui va gagner la course t'as besoin des deux si t'as pas un bon mécanicien tu peux pas gagner la course mais le mec les gens vont se souvenir que du pilote, tu vois ce que je veux dire donc on a des très bons bouchers Tu vois mon frère c'est un très très bon boucher mais derrière le sourcing, la qualité du gendre etc. Surtout en France on a une manière de... parce que le monde de la boucherie il est petit tu vois. La philosophie de la boucherie française, moi je l'aime pas trop. J'ai changé ma manière de... mon frère il a chopé cette philosophie là, je lui ai changé ça et du coup c'est comme ça qu'on a commencé à...

  • Speaker #1

    A décoller ?

  • Speaker #2

    Ah ouais. T'acceptes de dire que j'étais pas un bon boucher, c'est là où tu décolles. En fait les gens ils s'en foutent. Le bon boucher qui vient nous voir, il va dire Ah ouais, lui là, c'est sûr, c'est pas un bon boucher. Et le fait que je t'ai dit que je suis pas un bon boucher, le mec, il dit Bon, je passe à autre chose, tu vois ce que je veux dire. Mais alors, vas-y, peut-être, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, Karim, là ? Je vais regarder son émission, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, tu vois ce que je veux dire ? Mais je vais aider des bouchers, là, avec cette émission-là, à peut-être réfléchir autrement, tu vois ce que je veux dire, ou à ne pas être fermé dans leur bulle, tu vois ? Parce qu'on est fermé dans une bulle, en boucherie, et on peut pas évoluer, tu vois ? C'est ça qui bloque un peu.

  • Speaker #1

    Ouais, je vois ce que tu veux dire. Très bien. Donc là aujourd'hui, votre positionnement, c'est un positionnement que tu qualifierais plutôt de haut de gamme ?

  • Speaker #2

    Ouais, haut de gamme. Haut de gamme sans chichi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire, moi, je ne vais pas te faire une merguez avec...

  • Speaker #1

    Des feuilles d'or dedans ?

  • Speaker #2

    Des feuilles d'or dedans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ? Ou du champomis, ou je ne sais pas quoi, tu vois ce que je veux dire ? C'est vrai que c'est...

  • Speaker #1

    Tu as pas mal à essayer peut-être ?

  • Speaker #2

    Non, non. Non. C'est vrai qu'on fait du haut de gamme. C'est vrai que ce n'est pas accessible à tout le monde, en réalité. Mais on reste, dans un sens, on reste populaire. Dans la manière de voir les choses, on fait du haut de gamme. Mais je ne veux pas de chichis, en fait.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'on... Du coup, est-ce qu'on n'est pas obligé finalement de faire du haut de gamme quand on veut faire la qualité ?

  • Speaker #2

    Ah si, t'es obligé ?

  • Speaker #1

    T'es obligé.

  • Speaker #2

    Nous, alors, en 2014, on a été la toute première boucherie bio halal en France. D'accord ? On a été les premiers à faire ça.

  • Speaker #1

    C'est, pardon, petit honnête gosse, c'est la date à laquelle j'ai été client.

  • Speaker #2

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    J'étais encore étudiant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ressors dans la boucherie avec quasiment 100 balles. D'accord. Et là, je me dis, OK, il se passe quoi ? Il s'est passé. J'ai acheté 3, 4 éléments. Et là, je me dis, OK, qu'est-ce qui fait que, finalement, cette viande coûte autant ? Et c'est un peu toute la question, finalement, sur laquelle je n'ai jamais eu de réponse. Qu'est-ce qui... fait le prix de votre vie aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Tu veux qu'on y réponde maintenant ? Oui. Ok, super.

  • Speaker #1

    C'est finalement un peu l'axe central, grosso modo, le prix aujourd'hui, quel que soit le produit. Mais qu'est-ce qui fait le prix aujourd'hui ? Qu'est-ce qui justifie un tel prix ?

  • Speaker #2

    Alors... J'allais te répondre à une question, mais je vais répondre d'abord, parce qu'elle va suivre la question que tu viens de me poser. En 2014, on veut faire un truc un peu révolutionnaire. On veut faire du bio. On a réussi. D'ailleurs, on a même été certifié bio, nous. Et on se dit, on va faire un truc populaire, bon et accessible à tout le monde.

  • Speaker #1

    L'équation impossible.

  • Speaker #2

    Impossible, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Ça c'est une équation impossible.

  • Speaker #2

    Si tu nous as connu en 2014, t'as vu nos prix, l'avion lâché, je crois qu'on était à 16 balles le kilo, tu vois ce que je veux dire ? C'est impossible, tu perdais de l'argent en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et après, tu te retrouves avec un problème de personnel. Donc un mec que tu payes, je sais pas moi... 1600 euros par mois, il n'est pas bon. Tu vois ce que je veux dire ? Tu l'augmentes, il te respecte plus, il avance plus. Du coup, en fait, quand tu as des mecs que tu payes 3000 balles par mois, quand tu payes 45 000 euros de loyer par mois, quand tu fais du recherche et développement et tu vois que tu payes des gars, tu payes des gens qui font du consulting, qui viennent de partout dans le monde pour travailler avec toi, etc. ça coûte de l'argent. Quand tu changes tes machines tout le temps et que tu as les meilleures machines qui existent, ça coûte de l'argent. Quand tu voyages, que tu vas en Espagne, quand tu vas partout pour étudier, etc., la merveilleuse, etc., ça coûte de l'argent. Quand tu as un mec qui est devant toi et que le client te dit écoutez, moi je veux ma viande hachée par 500 grammes, je veux pas de gras, je veux pas de... Bah. En fait, ces éléments-là, ça coûte de l'argent. Quand t'es obligé d'avoir un contrôleur qualité, enfin nous, c'est une contrôleuse qualité, qui coûte un bras, elle va regarder cette émission, mais je le dis, ça coûte un bras, tu vois. Quand on fait un contrôleur qualité qui coûte cher, quand t'as des ouvriers que tu respectes, que tu te payes bien, que t'as pas d'ouvriers pas déclarés, etc. Waouh, ça chiffre, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, là, c'est bon.

  • Speaker #2

    Quand tu fais des merguez avec... c'est pas des déchets ? Tu vois ce que je veux dire ? Moi je pourrais faire des déchets, je pourrais acheter de la viande pas chère à 4-5 balles le kilo ou 6 euros le kilo et faire des merguez avec. Tu vois ce que je veux dire ? Bah non ! Tu vois ce que je veux dire ? Je peux pas. Je peux pas. Donc du coup, tout ça, ça... Tout ça, ça coûte de l'argent. Quand on fait de la charcuterie, et que tu prends des poulets entiers, tu les désosses, t'enlèves la peau, ça prend toute la journée. T'as six ouvriers, toute la journée à faire ça, faut les payer. Moi, j'achète pas le poulet déjà désossé. Moi, je le fais moi-même, tu vois, donc t'as énormément de main-d'oeuvre. Et moi, en fait, la boucherie où on est, avec le chiffre d'affaires qu'on fait, je pense qu'on a besoin de... Allez, onze ouvriers. J'en ai 26.

  • Speaker #1

    26 ouvriers.

  • Speaker #2

    J'en ai 26 au lieu de 11. Parce qu'on fait tout nous-mêmes. Ça, c'est ça qui coûte cher, en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu as une masse salariale de dingue, alors.

  • Speaker #2

    Et j'ai autre chose. Les bouchers. Pourquoi ce n'est pas tous les bouchers qui vendent ce qu'on fait ? Tous les bouchers peuvent vendre ce qu'on fait, tu vois ? Pourquoi ils ne font pas ? Parce que ça coûte cher. Parce qu'un poulet de Brest, ça coûte super cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais en face, est-ce qu'il n'y a pas une clientèle, justement, pour ces produits-là ? Toi t'as réussi à trouver aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Moi je le dis, je suis très fier de dire ça, moi je suis pas une boucherie pour tout le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Et on reviendra, mais sur les réseaux sociaux je crois que les gens ils ont pas compris. On est pas une association, on est la plupart de l'oseille, tu vois ce que je veux dire ? On est fier de faire de l'argent.

  • Speaker #1

    C'est le but d'une entreprise après.

  • Speaker #2

    J'ai pas de problème avec ça, même en tant que musulman, il y a rien de haram là-dessus, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Tant qu'on respecte les règles, que c'est bien du halal, que... J'avais fait une interview avec le Manel Cho où je disais qu'il y a une éthique halal. L'éthique halal, c'est super important. Tu achètes des déchets de viande périmés, tu fais des merguez avec de la viande périmée, tu mets des produits chimiques, etc. L'éthique, elle n'est pas halal. Je vois ce que tu veux dire. Moi, quand tu fais une éthique halal, tu as trop de pertes. La sélection des viandes, ça coûte trop cher. Par exemple, toi, tu es un éleveur de volailles et tu fais l'abattage. Tu me dis qu'un riz c'est simple. Tu veux mes meilleurs poulets. Moi le poulet on va dire je le vends à 5 balles. Mais tu veux mes meilleurs poulets. Donc moi il faut que j'arrête mon travail. Il faut que je vois sur les 100 poulets que j'ai par exemple, je choisis les 10 meilleurs. Mais tu vas pas, excuse moi mais je peux pas te facturer ça à 5 balles. Tu vas payer le double. Tu vas payer 10 balles. Bah moi c'est comme ça que je travaille. Je veux le meilleur vaut. Je paye le prix, je veux le meilleur veau fermier. Tu vois ce que je veux dire ? Le gars, il tue six veaux, je prends les trois meilleurs. Et le reste, il n'est pas déclassé, tu vois ? Ça part ailleurs, tu vois ce que je veux dire ? Mais moi, je veux le meilleur des meilleurs. Tu vois ce que je veux dire ? Eh bien ça, ça coûte de l'argent. Tu vois, quand tu as une belle viande maturée, bien percée, etc., etc., mais tout ce qui est déclassé, moi, je ne le prends pas.

  • Speaker #1

    Ça coûte combien un veau ? C'est toujours une question...

  • Speaker #2

    Je crois que... Attends, je crois que ça coûte et quelques euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et une vache ?

  • Speaker #2

    Une vache standard, ça coûte, je crois, 1800 euros. Une charolaise, par exemple. Ouais. Donc le veau est plus cher ? Bah nous, notre vache, ça coûte dans les 5000 euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc quand t'achètes une charolaise à 1800 euros et que moi, je vais acheter ma bête à 5000 balles, désolé, je vais pas te vendre au même prix. C'est logique, en fait. Le prix d'achat, il est pas le même. Tu vois ce que je veux dire ? Tu vois, des gens, des fois, il y en a qui ont compris. Ceux qui ont... compris, c'est eux cachés de chez nous. Et puis ceux qui n'ont pas compris, qui parlent trop là, mais ils ne pourront pas comprendre. Même le reportage, tu fais 50 heures de reportage, ils ne vont pas comprendre. Tu les laisses dans leur délire, tu vois. Mais voilà, donc tout se paye. C'est comme une voiture en fait. Tu prends une voiture avec du chauffage et une... Bon ça, ça existe plus, mais bon. Tu prends une voiture avec la clim et une sans clim,

  • Speaker #1

    c'est bien,

  • Speaker #2

    une voiture, la clim c'est 30 euros de plus, tu vois, par exemple, tu vois. C'est comme ça partout, tu vois, dans le textile, dans le fromage, dans le poisson. dans tout.

  • Speaker #1

    Mais je suis d'accord avec toi. Et donc, tu estimes que dans le marché du halal, ça n'existait pas, cette demande pour la qualité ? C'est vous qui l'avez créé, grosso modo ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a créé ça.

  • Speaker #1

    Vous avez créé un nouveau segment de marché ?

  • Speaker #2

    On a créé le haut de gamme halal. Tu vois ce que je veux dire ? On a créé le haut de gamme halal.

  • Speaker #1

    C'était un pari, ça, en fait ?

  • Speaker #2

    C'est un truc de niche.

  • Speaker #1

    Oui. C'est une niche. Mais quand vous vous êtes lancé un peu sur ce créneau-là, vous n'aviez aucune idée de si ça allait fonctionner ou pas ? Non. Ouais, donc c'était un pari. Ah ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Non, on ne savait pas que ça allait fonctionner, tu vois. Moi, j'étais sûr de ce que je vais faire, tu vois. Je sais que ça va marcher et tout ça. Mais je n'ai pas de garantie, tu vois. C'est que moi-même. Il n'y a que moi qui pensais que ça allait marcher, tu vois.

  • Speaker #1

    Et quel a été un peu le déclic qui a fait que... Vous êtes passé d'une boucherie à la lambda, à la voiture de course qui est votre boucherie aujourd'hui, avec 26 ouvriers, une myriade de vendeurs quand on est reçu. Qu'est-ce qui a expliqué ce succès-là ?

  • Speaker #2

    C'est la patience, c'est la persévérance, c'est la discipline, c'est la passion, surtout la passion, tu vois. Et c'est aussi le respect de soi-même, c'est le respect des valeurs qu'on apporte. C'est aussi s'écouter. Moi, je suis fort dans le développement, dans l'innovation, etc. Mon frère m'a laissé me construire.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je vous habite. Il y a des tâches bien réparties.

  • Speaker #2

    Oui, on est trop fort dans ce qu'on fait, mais chacun a ses tâches. Côté boucherie, je sais, je connais, c'est mon but, la boucherie, mais je ne suis pas très fort là-dessus. C'est-à-dire qu'au lieu de mettre 10 minutes, je vais mettre 15 minutes. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et vous travaillez toujours autant qu'à vos débuts ?

  • Speaker #2

    Oui. Je pensais que je travaillais moins qu'avant. C'est vrai ? Je travaillais plus qu'avant.

  • Speaker #1

    Comment ça se fait ?

  • Speaker #2

    Je sais pas. Franchement, je pensais vraiment que j'allais travailler moins qu'avant. Alors après, je travaille différemment. C'est-à-dire qu'avant, je faisais 8 heures de nettoyage par jour, par exemple. Aujourd'hui, je fais pas beaucoup de nettoyage. Ça m'arrive, ça me dérange pas. Mais aujourd'hui, faire du nettoyage, je vérifie quand mes gars font du nettoyage.

  • Speaker #1

    Donc vous avez toujours un peu les mains dans l'opérationnel.

  • Speaker #2

    Ouais, on aime ça en plus.

  • Speaker #1

    Et vous n'êtes pas finalement totalement... des chefs d'entreprise un peu... qui ont pris un peu du recul sur leur boucherie. Vous êtes toujours dedans. Tous les jours quasiment.

  • Speaker #2

    Tout le temps. C'est une affaire... c'est du lundi au dimanche. Mais après ce qui est bien c'est que aujourd'hui, en fait, je fais ce que je parle. Le R&D, c'est pas du travail,

  • Speaker #1

    tu vois. C'est de la passion. Tu vois plus comme du travail aujourd'hui. Ouais,

  • Speaker #2

    aujourd'hui je vois plus comme du travail. J'adore faire le R&D, j'adore vendre ma viande au haut. J'adore expliquer, j'adore créer des nouveautés, enfin ça c'est le R&D. J'aime beaucoup voyager, tu vois, je fais un peu de consulting. Là j'ai mis en pause ma société de consulting, j'ai fait beaucoup de consulting.

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais vu que je suis fort dans l'élevage aussi.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc je faisais sur l'élevage, sur la boucherie et sur la restauration.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc du coup, j'ai fait pas mal de clients. Je suis parti au Maroc.

  • Speaker #1

    Quand tu dis du consulting, c'est t'accompagnes un peu les acteurs, les restaurateurs ? Oui,

  • Speaker #2

    les restaurants, j'accompagne les boucheries. Là, j'ai fait une boucherie il y a deux ans, je leur ai augmenté leur chiffre d'affaires de x2. Je leur ai augmenté leur marge de 75% aussi, ce qui est énorme, tu vois. J'aurais complètement changé tout.

  • Speaker #1

    C'est quoi les recettes ?

  • Speaker #2

    En fait, je viens, je vais là-bas. Je leur prépare des recettes à l'avance, tu vois, avec fiches techniques, etc. Je regarde ce qu'ils font. Je change ce que j'ai. Je vire qui je veux aussi. Si je vois que lui, il est pas bon, hop, je le vire. Qu'est-ce que je veux en fait ?

  • Speaker #1

    Donc t'as la carte blanche.

  • Speaker #2

    Dictateur, tu vois. Je travaille comme ça. Et je kiffe, vraiment c'est un kiff de ouf. J'ai du plaisir à faire ça, mais c'est un truc de malade. Et j'ai travaillé au Maroc. J'ai travaillé partout en France. Vraiment partout. Ça passe de... du sud au nord. Belgique aussi. Là, j'ai le Moyen-Orient aussi. Il y a qui aussi ? L'Espagne aussi, j'ai fait. J'ai fait l'Espagne. Là, j'ai accepté un... Je suis sur un nouveau projet énorme. Du coup, là, ces trois derniers mois, j'ai refusé la Chine. J'ai refusé l'Arabie Saoudite. J'ai refusé l'Australie. J'ai refusé l'Angleterre, Cannes et Lyon. Juste sur les trois.

  • Speaker #1

    Et que sur des questions de consulting en boucherie.

  • Speaker #2

    Sur du consulting. L'Australie, sur deux semaines, c'est 150 000 euros. En fait, je ne travaille pas pour l'argent. C'est 150 000 euros. J'ai un projet.

  • Speaker #1

    Et là, c'était pour faire quoi ? C'était d'accompagner des Australiens ?

  • Speaker #2

    Alors, l'Australie, c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Tu parles de la restauration, de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Les Australiens, ils ont beaucoup de chameaux.

  • Speaker #1

    Ok. Je ne savais pas.

  • Speaker #2

    Énormément de chameaux.

  • Speaker #1

    Ils sont assez désertiques.

  • Speaker #2

    Tu connais l'histoire des lapins d'Australie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #2

    Ok. En fait, il y a un mec, on peut le dire, il est un connard. Ok, on peut le dire. Il a ramené un lapin. Ok. D'accord. Ce qu'il a fait en fait, c'est que les lapins, ils font beaucoup de bébés.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et il n'y avait pas de prédateurs. Du coup, ils se sont retrouvés avec des tonnes de lapins. Ouais. Et il y a plein de choses comme ça. Et là, ils ont le même problème pour le chameau. Ils ont le même problème. Ok. Ils sont par millions. de par million, ils voient sa grand-mère beaucoup,

  • Speaker #1

    tu vois,

  • Speaker #2

    et du coup, l'écosystème est en train d'être détruit par les chameaux. Le gouvernement australien dit s'il vous plaît, venez,

  • Speaker #1

    on arrête les conneries, venez.

  • Speaker #2

    On ouvre des usines, vous occupez des usines, on vous ramène des chameaux, vous vous occupez de l'abattage et vous faites des produits transformés. Et vu que moi, j'étais le premier à faire du chameau halal en France, il y a plusieurs années de ça, et j'ai fait du pastrami avec, j'ai fait des saucisses avec, etc. Le premier truc, c'est, voilà, on n'arrive pas à faire des saucisses bonnes, qui ne sont pas sèches. Je leur dis... Moi, je l'ai déjà fait, je peux vous le faire, etc. C'est eux qui m'ont contacté. Moi, je ne contacte personne. Quand tu contactes les gens, on m'a demandé de contacter un vendeur, un magasin, il y a quelques semaines. On m'a supplié, s'il te plaît, appelle-le. Je dis, écoute, je n'aime pas, tu vois. Si je lui appelle, il va se foutre de ma gueule, le mec. Et il s'est foutu de ma gueule. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Parce que c'est moi qui l'ai appelé. En fait, le secret, tu n'appelles pas le client.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu n'appelles jamais le Très bien. C'est lui qui vient à toi. toi il te dit monsieur voulait un verre d'eau ou voulait... tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais t'es plutôt dans une position...

  • Speaker #2

    Je peux vous proposer ça ? Il me dit d'accord, tu vois mais envoie moi un mail mais qui tombe sur les spams c'est mieux tu vois ce que je veux dire ou pas ? Non c'est pas bon comme ça.

  • Speaker #1

    Ok et du coup alors pour revenir sur cette anecdote de chameau en Australie Pourquoi tu as dit non ?

  • Speaker #2

    Parce que j'ai un projet. J'ai un autre projet dans le middle-west qui est beaucoup plus important et Et du coup je peux pas faire plusieurs choses en même temps. Déjà que je fais plusieurs choses en même temps, du coup je vais me consacrer à ce que je fais.

  • Speaker #1

    Ouais parce que ça aurait supposé que tu ailles là-bas, que tu restes là-bas une longue période...

  • Speaker #2

    Même si c'est pas une grosse période, parce que moi je peux former en fait. Je peux avoir la joindre de chameau, je peux former, etc. Mais je vais pas le faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais pas le faire. En fait faut...

  • Speaker #1

    T'as le luxe de choisir un peu tes projets aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ouais et moi c'est pas parce que le mec va me donner ça, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Fais plus ça pour l'argent aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Bah en fait j'ai jamais travaillé. Prenons d'ailleurs j'ai pas d'argent parce que tout ce que je gagne je l'investis en matériel etc en R&D etc aujourd'hui mon compte il est pas chaud mon frère et moi on a pas beaucoup d'argent mais je m'en fous en fait ça m'est égal l'argent ça m'est égal mais tu vis correctement

  • Speaker #1

    Ah oui, très bien.

  • Speaker #2

    Il y a des gens, ils n'ont pas d'eau chaude. D'accord ? Ça, je le vis. Après, personnellement, moi et mon frère, on fait pas mal de choses, mais secrètement. Tu vois ce que je veux dire ? Mais ça ne nous regarde que nous. Mais moi, j'ai un... Je supporte beaucoup la pauvreté, en fait. Je n'aime pas cette misère. OK ? Je sais qu'après la boucherie, les jumeaux, il y aura aussi les jumeaux dans l'humanitaire. OK. Tu vois ce que je veux dire ? Ce que je fais, ça ne me regarde que moi. Mais à un moment, je...

  • Speaker #1

    Tu passes plus.

  • Speaker #2

    Dans 15 secondes, j'arrête. Je vais basculer, parce que soit je fais les choses à fond, soit je les fais pas. Du coup, dans 15 ans, dans 10 ans, quand on va arrêter, peut-être dans 15 ans, je pense, 10 ans peut-être,

  • Speaker #1

    Tu penses que tu vas en avoir marre de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Non, mais il faudra passer à autre chose. Il faudra passer à autre chose, il faudra s'occuper de sa religion, il faudra aider les pauvres, il faudra aider les orphelins, tu vois ce que je veux dire ? Je pense qu'on aura ce luxe de pouvoir faire ça, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    D'accord, donc tu vois pas, comment dire, t'as pas l'ambition de développer plus que ça la boucherie ? Les jumeaux aujourd'hui ? Si,

  • Speaker #2

    j'ai encore 10-15 ans. C'est énorme. Je vais l'avancer jusqu'au mon dernier souffle. Mais je pense qu'à un moment, il faut aider les gens.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'avenir aujourd'hui de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #2

    L'avenir de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie d'en faire une franchise ? Est-ce que tu... J'imagine, d'après ce que je comprends, pas vraiment...

  • Speaker #2

    C'est pas une espèce de franchise, mais c'est pourquoi pas vendre mes produits partout dans le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Par le biais de magasins.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Voilà, à mon avis ce sera peut-être des trucs comme ça On va se concentrer peut-être sur le sur le Moyen-Orient quelques pays comme l'Allemagne l'Allemagne, la Hollande l'Angleterre

  • Speaker #1

    L'international alors ? Ouais Pas nécessairement en France Tu penses que t'as arrivé un peu à t'as fait le tour un peu du contexte français ?

  • Speaker #2

    En fait, j'ai appris avec tous mes voyages, j'ai visité une trentaine de pays dans ma vie. Et tous les voyages, j'ai appris qu'en fait, j'étais plus humain, musulman que français. Et il y a plein de pays qui m'intéressent. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai envie de voyager. Je suis fier d'être français, mais je n'ai pas envie de me définir. Je ne sais pas où je serai, mais à 60 pays, peut-être que je ne serai pas en France. Je ne sais pas où je serai, tu vois ? J'ai aucune idée. Mais j'aimerais... développé tu vois mais mes ancêtres viennent du yémen ok tu vois ce que veut dire la famille de ma mère mais ils viennent du yémen donc du coup on est des voyageurs tu vois on est je suis né en france mais je peux donc la suite logique c'est qu'on sait pas c'est d'avoir des enfants peut-être qu'ils m'aideront je sais pas tu vois tu peux pas avoir un plan est implanté à l'étranger pas vraiment on verra on verra j'ai aucune loi tu laisses vraiment et les possibilités ça me tient à coeur tu vois ouais tu vois je cracherai jamais sur la france parce que Mais je ne sais pas l'avenir, je ne connais pas. On verra.

  • Speaker #1

    Il y a tellement de questions à poser. Est-ce qu'aujourd'hui, c'est toujours intéressant de se lancer en boucherie ?

  • Speaker #2

    Oui. Le seul inconvénient, c'est les salariés. C'est tout. Parce qu'aujourd'hui, tout le monde est manipulé par les 35 heures. Tout le monde est manipulé par... Il ne faut pas travailler ni samedi, ni dimanche. Alors, je dis moi. J'ai un commerce. Ok, je dois travailler, je dois servir mes clients quand les gens ne travaillent pas. Soit ce qu'il faut faire, c'est qu'on inverse la tendance. Donc les artisans travaillent du lundi au vendredi, et les gens dans les bureaux travaillent du jeudi au dimanche. Comme ça, c'est inverse. Mais un vendeur de fruits et légumes, s'il ne travaille pas le dimanche, il travaille quand en fait ? Quand ? Il va travailler quand ? La nuit peut-être ? Non. Tu vois ce que je veux dire ? Aujourd'hui, les jeunes sont manipulés par ça. Ils ne veulent pas travailler le samedi, ils ne veulent pas travailler le dimanche, ils ne veulent pas travailler quand c'est des fêtes. T'imagines, le ramadan tu fermes. Tu fais faire un ramadan, tu fermes. C'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Dans les boucheries, à Noël, tu fermes Mais c'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Tu vois ce que je veux dire ? Du coup, en fait, c'est une injustice pour les jeunes De travailler le samedi, dimanche, jour férié Noël, ramadan,

  • Speaker #1

    haïd Est-ce que tu ne penses pas que c'est plutôt Parce que les mentalités évoluent Et qu'on veut accorder plus de temps A soi, à sa famille

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est manipulation

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment ?

  • Speaker #2

    Ouais, du travail, tu vois, on ne veut pas travailler ...en France, tu vois ce que je veux dire. Pourtant, on a des capacités de malade, tu vois. Pourquoi en Angleterre, tu fais 50 heures ? Pourquoi il n'y a pas beaucoup de chômage en Angleterre ? Pourquoi il y en a beaucoup en France ? Je ne sais pas. Je vais me faire insulter sur les réseaux sociaux, ce que j'ai dit là. Mais tout le monde, personne ne va être d'accord. En fait, il n'y a que les patrons. Il n'y a que les gens qui survivent, tu vois, qui vont être d'accord avec moi. Tu vois ce que je veux dire ? Les gens qui... Bref.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est...

  • Speaker #2

    Ce qui me dérange le plus en France, c'est cette partie-là. D'accord. Moi, je suis plutôt genre... Tu n'es pas un bon bosseur ? dégage t'es un bon bosseur faut qu'on te paye faut qu'on te t'es un bon bosseur faut qu'on te paye bien tu vois ce que je veux dire faut que tu sois bien mais t'es pas un bon bosseur tu aujourd'hui en France le patron il a peur d'ouvrir

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment que le rapport de porte est inverté ?

  • Speaker #2

    Tu vas amener des artisans, et les artisans sans exception vont te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ? Tu amènes des chefs d'entreprise, ils vont aussi te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais est-ce que, en même temps, vu que tout le monde, comme tu le dis un peu dans la jeunesse, pense de cette manière-là, est-ce que ce n'est pas aussi aux entrepreneurs de changer un peu aussi de logiciel ?

  • Speaker #2

    Alors tu ne vas pas faire travailler les gens dimanche ? Et le samedi, tu vas faire comment alors ? Te dire aux gens, il faudra éduquer les gens qui travaillent dans les bureaux par exemple, de dire, s'il vous plaît, arrêtez de faire vos courses le samedi-dimanche, vous faites vos courses ailleurs. Je parle pas des mamans ou des papas qui ont beaucoup d'enfants, où ils peuvent pas faire autrement. Tu vois ce que je veux dire ? Je parle de quelqu'un de lambda, qui est pas encore marié, tu vois ce que je veux dire ? Faut qu'il travaille le samedi-dimanche, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais, parce que ça me fait penser, tu vois, dans mon quartier, il y a une nouvelle boulangerie qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je regardais un peu les horaires d'ouverture, et j'étais assez frappé de voir des horaires d'ouverture qui ressemblaient à des horaires de bureau. La boulangerie, elle est ouverte de 8h à 19h, et elle est fermée le dimanche et le lundi.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour une boulangerie, je trouve ça assez particulier, parce que le dimanche, c'est un jour où finalement on a le temps de se rendre en boulangerie. Et puis en semaine, une boulangerie qui ouvre à 8h, je trouve que c'est un peu tard. dans la mesure où la journée commence plus tôt pour beaucoup de personnes, et 19h, ça ne colle pas nécessairement.

  • Speaker #2

    En fait, il a dû faire des études là-dessus. Donc peut-être que dimanche, il n'y a peut-être pas de marché à côté.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Peut-être aussi, il y a beaucoup de bureaux. Tu vois ce que je veux dire ? En fait, si ce boulanger-là, il avait énormément de monde le dimanche, je ne t'inquiète pas, il serait ouvert. Tu vois ce que je veux dire ? Moi, je travaille le dimanche matin. L'après-midi, il n'y a personne. Donc je suis fermé l'après-midi. Tu vois ce que je veux dire ? Le lundi, je suis fermé aussi. Pas parce que le lundi, il n'y a pas d'arrivage de viande. Donc c'est rien que je joue le lundi. Mais si demain, les choses se font différemment, quand le corona, à un moment, on devait fermer à 18h. C'est la plus belle période de ma vie. Je commençais à 5h du matin, je finissais à 18h, le kiff total. C'est comme si je faisais 35h. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? C'est un truc de ouf. J'ai kiffé. Tu vois, genre, je faisais ma douche.

  • Speaker #1

    Ouais, tu te prenais le temps.

  • Speaker #2

    Il était encore 20h, tu vois. J'avais tout fini, il était 20h. Et d'habitude, je suis encore à la boutique à cette heure-là. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai kiffé. Mais en fait, t'es obligé de t'adapter au client. Ouais. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Toi, tes clients, aujourd'hui, tu les connais très bien. Tu sais à peu près qui ils sont ? Oui. Il te dit aujourd'hui de me décrire un peu le client type. Tu sais qui il est ou qui elle est ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, le client lambda, c'est un client qui réfléchit, un client qui veut manger moins de viande, mais de meilleure qualité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Un client qui est flexitarien.

  • Speaker #1

    Flexitarien, c'est ça.

  • Speaker #2

    Flexitarien.

  • Speaker #1

    Celui qui...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas mal alors.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien moi. Ouais ? Bah oui, tu ne manges pas de la viande tous les jours. Ouais. C'est pas bon. Non, c'est pas bon. C'est ni bon ni pour la planète. Clairement. Et de meilleure qualité. Ouais, franchement, moi, ça me va très bien, tu vois. Moi, j'aimerais bien que les gens arrêtent de manger de la viande tous les jours et mangent moins, mais de meilleure qualité, tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une réflexion que t'intègre, le fait des nouvelles attentes des consommateurs. Est-ce que c'est quelque chose que t'intègres aujourd'hui dans ton business ? Le fait que les gens, tes clients aujourd'hui demandent de la viande de meilleure qualité, qu'elle vienne d'un élevage sourcé, qu'il y ait une transparence... l'expérience du prêt jusqu'à la vitrine, est-ce que ça, c'est des éléments aujourd'hui sur lesquels tu capitalises ? C'est-à-dire que tu y vas à fond aujourd'hui dessus ?

  • Speaker #2

    C'est l'essence même de ce qu'est les jumeaux. Tu vois ce que je veux dire ? Ils veulent cette transparence, tout ça, quoi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Et toi, sur la question de la durabilité, parce que tu l'as dit... manger beaucoup de viande, ça fait consommer beaucoup d'animaux. Donc, consommer beaucoup d'animaux, ça fait consommer beaucoup d'eau, beaucoup de céréales,

  • Speaker #2

    etc. Pour faire les céréales, il faut beaucoup d'eau.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu comprends, toi, en tant que boucher, toutes les critiques que l'on fait sur les bouchers ? Sur le fait que c'est un métier qui capitalise un peu sur la mort des bêtes, sur le fait que... ils aggravent l'écologie en vendant de la viande qui pollue, etc. Est-ce que toi tu comprends toutes ces remarques-là ?

  • Speaker #2

    Bah oui, complètement. Mais c'est pas le boucher qui va changer les choses, parce que le boucher, il va s'adapter. Moi je m'adapte. Enfin non, nous on s'adapte pas, nous on a créé notre monde. C'est pas pareil. C'est-à-dire que si on devait s'adapter aujourd'hui, on vendrait la viande hachée 3 kilos pour 10 euros. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Parce que le marché, les gens ils confondent ne pas avoir d'argent, la pauvreté et acheter en gros...

  • Speaker #1

    On met pas notre argent là où il faudrait, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait t'as pas d'argent. Moi je viens d'une famille pauvre et la famille de mon père était extrêmement pauvre, d'accord ? Donc j'ai le droit de dire ce que je vais dire. Il y a des gens qui n'ont vraiment pas les moyens. Et il y a des gens, ils peuvent faire des efforts mais... mais il va l'acheter le moins cher pas en fait Il y a une réflexion à avoir.

  • Speaker #1

    Toi, tu distingues plusieurs catégories.

  • Speaker #2

    Il y a plusieurs catégories. Il y a des gens qui sont dans l'extrême pauvreté. Tu vois, je suis au courant. Je fais affaire avec eux tous les jours. Tu vois, je suis au courant de ça. Mais tu as des gens qui préfèrent acheter le moins cher possible pour pouvoir manger tous les jours. Tu comprends ou pas ? C'est ça qui n'est pas bon. En fait, je ne me fais pas de l'autopube. Je n'ai pas des gens qui vont venir chez moi. Il n'y a pas de souci, tu vois. Mais je préfère, quand ils vont dans les fermes, etc. Mais achète plutôt des poulets fermiers, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Achète... la ferme, eux, s'ils voient qu'il y a une augmentation du poulet fermé, ils vont en faire que du poulet fermé. Oui, bien sûr. Ce qui est logique. La ferme, le goût de la tarte, il va s'adapter. Au champ, etc. Ils vont s'adapter.

  • Speaker #1

    Donc la demande influence forcément l'offre.

  • Speaker #2

    Bah oui, c'est logique. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, si tu manges de la viande tous les jours, désolé, je préviens que tu manges moins, mais de la meilleure qualité. Par contre, si tu manges, effectivement, tu peux manger une fois de la viande par semaine ou par... Moi, mon père, il était tellement pauvre dans la famille de mon père qu'il mangeait de la viande une fois. fois par mois. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, des occasions.

  • Speaker #2

    Ils sont pas morts, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et du coup... Dans plein de cultures, la viande, c'est quelque chose d'assez rare, finalement.

  • Speaker #2

    Ça, c'est le problème de l'agro... industrialisation, etc. On veut manger tous les jours de la viande, du poulet, donc il faut que ça soit pas cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Et moi, je me bats avec ça. Tu vois, les idées des gens qui n'ont pas compris, en fait, dans les commentaires sur les réseaux sociaux, c'est toujours Ah ouais, mais vous, vous vendez pas les riches ? Mais t'as pas compris le business en fait C'est ça qui revient le plus souvent Ouais mais t'as pas compris en fait On te demande pas de... Moi j'en ai pas une boucherie pour monsieur et madame Tout le monde On assume, y'a aucun soucis tu vois Même les gens ils ont pas les moyens Peut-être qu'il va manger une fois tous les ans chez moi Il va se régaler, tu vois ce que je veux dire ou pas Je respecte énormément ça, tu vois ce que je veux dire Mais bordel, le mec il dit ça Il mange la viande tous les jours Mais arrête quoi Mange deux fois par semaine Tu seras en meilleure santé Tu vois ce que je veux dire Essaye de... Achète pas chez moi Mais achète un... un truc un peu plus qualitatif, tu vois ce que je veux dire ou pas ? En gros, c'est ça le message. Et t'as des gens, ils ont vraiment pas les moyens. Et là, bah... Non,

  • Speaker #1

    bien sûr, et ça, c'est pas autre chose.

  • Speaker #2

    Mais les gens qui ont pas les moyens, s'ils arrivent à manger une fois par semaine, ils vont être contents, tu vois ce que je veux dire ? Enfin bref, en fait, c'est une mentalité, mais ça, c'est deux facteurs. C'est pas le boucher qui va changer ça. Parce que c'est compliqué. Nous, on a commencé, même si on ne gagnait pas d'argent, on vivait chez nos parents. Je n'étais pas marié, je n'avais pas encore d'enfants, etc. Donc du coup, aujourd'hui, tu me redemandes de faire boucher les jumeaux, je vais échouer. Parce qu'aujourd'hui, j'ai un loyer à payer. Aujourd'hui, j'ai une famille. Tu vois, l'école, les enfants, etc.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #2

    je ne pense pas que j'aurais réussi. On a réussi parce qu'on était motivés, mais on a réussi parce que on n'avait pas besoin d'argent. Dans le sens où, c'est pas grave, on n'a rien, mais... C'est pas grave, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Voilà, mais un mec qui a trois enfants, qui a une boucherie désolé mais il peut pas prendre le risque que nous on a pris, parce qu'on peut pas se comparer le mec il a des obligations tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Vous avez pris beaucoup de risques,

  • Speaker #2

    au départ Oui, on a pris beaucoup de risques, on a sacrifié notre jeunesse, on l'a sacrifié notre jeunesse, on l'a détruit notre jeunesse. Tu vois, j'ai des problèmes de santé partout, pour tout mon corps. Tu peux pas faire 2h du matin, 20h,

  • Speaker #1

    pendant 5 ans,

  • Speaker #2

    sans conséquence, c'est pas possible. Tu vois ce que je veux dire ? Moi j'ai des tendines de partout, je peux même pas me porter mon téléphone comme ça.

  • Speaker #1

    Ça reste un métier très dur aujourd'hui la boucherie ?

  • Speaker #2

    Bah par rapport à ce qu'on a fait, ça dépend, si t'as un bon cadre, oui. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais ça reste un métier physique ?

  • Speaker #2

    Oui, ça reste un métier physique.

  • Speaker #1

    Un métier physique où à terme tu démarres. développe aussi des problèmes pour ta santé dans ton corps.

  • Speaker #2

    Après c'est comme le poissonnier, c'est comme le mec dans le bâtiment avec le marteau de cœur, le maçon,

  • Speaker #1

    les coiffeurs, toutes ces professions-là.

  • Speaker #2

    En fait, ça fait quelques années qu'on travaille assis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Si tu réfléchis.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    On est en 2023, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On ne parle pas d'avant. Non,

  • Speaker #1

    on ne parle pas d'avant.

  • Speaker #2

    On parle de l'an 2023. Combien de personnes ont travaillé assis ? Vas-y. On va dire de zéro à 2023, il y a 100 personnes. Il y a que 100 travailleurs. Sur ces 100 travailleurs, il y a combien qui sont restés assis ? ça dépend sur très peu j'imagine tu es assis dans un bureau et tu es de travailler le blé,

  • Speaker #1

    l'élevage ça c'est intéressant dans l'échelle c'est plus naturel de travailler un métier manuel que de travailler un métier,

  • Speaker #2

    je sais plus comment on appelle ça un métier de bureau qui est pour moi beaucoup plus dur qu'un métier

  • Speaker #1

    parce que tu restes assis fixé je ne l'arriverai pas ok on arrive bientôt à la fin de ce riche épisode c'est quoi un peu pour toi aujourd'hui la boucherie du futur ?

  • Speaker #2

    La boucherie du futur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, c'est un corps de métier qui est voué à rester, à garder les mêmes codes, les mêmes pratiques ?

  • Speaker #2

    Non, ça va évoluer.

  • Speaker #1

    À quel niveau ? Sur la qualité des produits ? Sur le service proposé ?

  • Speaker #2

    Oui, sur la qualité. Sur le service, malheureusement, en France, non. Plus on va avancer... et plus le travail va se dégrader. Parce qu'on veut donner plus de... En fait, le patron devient ouvrier. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, c'est ce qui va se passer. Et non, mais on pourra lire cette vidéo dans 10 ans, tu vois ?

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    C'est trop compliqué, tu vois ? Et du coup, non, en termes de services, ça va être lamentable. Tu vois ce que je veux dire ? À part si on va augmenter la viande de 60-80%, parce que le mec... Il va être payé un salaire de ministre pour vendre de la viande. Donc du coup, voilà. En termes de services, ça va être médiocre. D'accord ? Mais par contre, les dirigeants, les industriels, etc. En plus, la France, je pense qu'à un moment, ils vont se réveiller sur tout ce qui est produit chimique, sur tout ce qui est sanité, sur tout ce qui est...

  • Speaker #1

    Il y a déjà des débats là-dessus. Oui,

  • Speaker #2

    mais de plus en plus. C'est les raisons qu'ils ont fait ça. Et quand ils vont voir les millions de personnes... qui vont avoir le concert, ils vont dire, bon, les gars, il faut qu'on fasse quelque chose, parce que là, on a tué plein de gens.

  • Speaker #1

    On a laissé faire.

  • Speaker #2

    Les hommes politiques d'avant ont laissé faire beaucoup de choses. On n'a peut-être pas la main dessus, je ne sais pas. Je leur crée des excuses. Et du coup, on va devoir enlever le sanitrité. Alors déjà, le jour où ils vont enlever les produits chimiques, nous, on aura une longueur d'avance énorme. Tu vois ce que je veux dire ? Et donc, du coup, quand ils vont voir que ça créera beaucoup, beaucoup de morts dans le monde, etc. Du coup, là, ils vont réagir. Tu vois ce que je veux dire ? Ils vont réagir. Et là, ils n'auront pas le choix de faire évoluer le métier.

  • Speaker #1

    On sera forcément amené avec tout ça à payer finalement la viande plus chère. Voilà.

  • Speaker #2

    Ouais, mais ce sera plutôt dans les supermarchés. Les boucheries vont s'auto-détruire. Il y aura de moins en plus. Déjà, on peut le voir, il n'y a plus de chevalines. Ça n'existe plus, quasiment. Ça existe, il y a quelques-unes. Je pense qu'il y en a moins de 100 en France.

  • Speaker #1

    Celles qui vendent de la viande de cheval. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y en a quasiment plus. Les tripiers, il n'y en a pas beaucoup. Les vrais tripiers, tu vois, il n'y en a pas beaucoup. Les boucheries françaises qui vendent, parce que les enfants ne vont plus reprendre, parce qu'ils vont travailler dans les bureaux, Et bien c'est qui ? C'est notre communauté qui reprenne le marché. Tu vois, des casseurs de prix, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Qui tirent le marché vers le bas.

  • Speaker #2

    C'est les étrangers qui vont reprendre le marché de la boucherie. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    En tirant donc la qualité et les prix vers le bas.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc du coup, ça va se dégrader.

  • Speaker #1

    Donc pas très positif alors ?

  • Speaker #2

    Moi je pense non. Alors il y aura toujours des boucheries comme moi. Il y aura des meilleurs boucheries que moi d'ailleurs. Il y a des gens qui vont me surpasser, qui seront meilleurs que moi.

  • Speaker #1

    Comment on peut être meilleur que les jeunes ? Non,

  • Speaker #2

    on peut. Mais effectivement... Non, il y aura des gens qui se font mieux que nous, qui feront des produits plus qualitatifs que nous, avec un meilleur goût, etc. Ça va venir, il n'y a pas de soucis. Non, tu auras des boucheries comme nous. Et tu auras un peu de... Casseurs toujours, mais tu n'auras pas de juste milieu. Tu auras soit des hauts de gamme, soit du très bas de gamme. Et tu as tout ce qui est supermarché, hyper, etc. C'est eux qui vont reprendre le marché, tu vois ce que je veux dire. Parce qu'ils vont avoir des problèmes d'ouvriers, parce qu'eux, ils peuvent supporter. Eux, ils pourront supporter la masse salariale. Les gars,

  • Speaker #1

    moi,

  • Speaker #2

    j'ai un ami à moi. Il a fermé à cause de ça, il a fermé parce qu'il n'était pas à Paris. Les gars qui ne sont pas à Paris, ils souffrent.

  • Speaker #1

    Oui, non, complètement. Ils souffrent. Paris, effectivement, n'est pas la France.

  • Speaker #2

    Nous, on a quoi ? Nous, on a les étrangers qui travaillent avec nous. Tu vois, on se le dit cash. Vous allez dans un étoilé, même aux Champs-Élysées, des trucs comme ça, s'il n'y a pas les Bengalis, les Sri Lankais, il n'y a personne qui cuisine. Tu vois ce que je veux dire ? Et heureusement, grâce à eux, moi, je suis fier d'eux. Moi, on travaille beaucoup avec les Sri Lankais, je suis fier d'eux. C'est une population que j'adore. Tu vois ce que je veux Ils ont encore la mentalité ancienne, je kiffe. Sans eux, on n'est rien du tout. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, après sur la main d'oeuvre étrangère, il y a un large débat encore là-dessus.

  • Speaker #2

    Mais à Paris, t'as la main d'oeuvre étrangère. Tu vas à Lyon, tu galères. Dans Montpellier,

  • Speaker #1

    à Martheil,

  • Speaker #2

    tu galères quoi, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ok, donc pas mal de défis pour la boucherie dans les prochaines années alors. Ouais.

  • Speaker #2

    Bah déjà il manque... Oh je sais plus combien. Je crois que je vais peut-être dire une bêtise, mais je crois que c'est plus de Non, non, non, non. Il manque 10 000 ouvriers bouchés en France. 10 000.

  • Speaker #1

    Donc secteur qui ne reflète pas.

  • Speaker #2

    Le boucher qui est au chômage, ça n'existe pas. Un boucher au chômage, c'est qu'il a des problèmes. Ou alors, tu vois, il veut gratter, tu vois ce que je veux dire ou pas. Mais ça n'existe pas. Un charcutier bouché au chômage, ça n'existe pas. D'ailleurs, les gens qui ne trouvent pas de travail, faites boucher. Faites boucher, ok. Vous allez vous lever tôt.

  • Speaker #1

    C'est dur les parents.

  • Speaker #2

    Mais vous allez toucher bien votre vie, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Un père de famille qui veut réussir dans la vie, qui veut nourrir ses enfants, etc. Boucher.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Il y a du boulot dans la boucherie. Moi, je vois. Nous, alors, dans notre rue, il y en a qui font des... Il y a des vendeurs de vêtements.

  • Speaker #1

    Il y a nous.

  • Speaker #2

    Combien de CV par jour j'ai ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Des stagiaires. Je te parle des stagiaires.

  • Speaker #1

    Zéro. Zéro, ok.

  • Speaker #2

    J'en ai un petit peu, mais on va dire zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Le magasin d'à côté. Il en a 15 par jour. Pourquoi les jeunes, ils veulent faire de la... En fait, les jeunes, ils sont... Je pense qu'ils sont feignants, bordel, tu vois. Excuse-moi, mais comment tu peux avoir un boucher qui a zéro CV par jour, que je parle de moi, je parle de tous les bouchers, tu vois, et le magasin de vêtements à côté, ils ont 15 CV par jour. C'est une réalité, ça. Non,

  • Speaker #1

    mais je suis d'accord avec toi, mais c'est parce que, plus largement, tous les métiers de l'artisanat ne sont pas valorisés. Il y a cette question-là, tu vois, de la valorisation.

  • Speaker #2

    En fait, si le gouvernement, il changeait ça, par exemple, il faisait... Si je payais moins de charges aux artisans, tu verras, c'est là où tout va changer, tout va basculer. Imagine, moi je paye un gars, on va dire je paye 2500 euros à un ouvrier. Donc je vais payer 2200 euros de charges. Donc je ne vais pas payer 2005. Donc 2,

  • Speaker #1

    3, 4,

  • Speaker #2

    ouais, c'est énorme, presque 5000 euros. Le mec va me coûter 5000 balles. Si j'étais presque quasiment exonéré des charges. je paierai 3000 euros mon gars et je vais bosser moins le meilleur pouvoir d'achat vas-y fais moi 30 heures c'est tout pas besoin de plus ou fais moi travailler pendant 2 semaines bien après je te mets 4 jours consécutifs on arrange le gars ça serait bien mais non le gouvernement il nous invente des taxes comme ça je passe de 0 euro à 12 000 euros en un an comme ça je prends 12 000 euros Tu vois ce que veut dire ? 12 000 euros de taxes dans la tronche comme ça. Tu vois ce que veut dire ? Il faut les absorber.

  • Speaker #1

    Il faut les absorber, les répercuter.

  • Speaker #2

    Moi, à mesurer, tous les ans, je les augmente entre 100 et 200 euros par an d'augmentation. Tous les ans. Ça veut dire que lui, je l'ai augmenté, il va me coûter... Il va me coûter 2000 et quelques euros par an. Lui 2000, lui 2000. Faut absorber, tu vois. En plus mes mecs, faut que je les mette bien moi. Nous on est une famille, tu vois. Moi je veux qu'un salarié qui bosse chez moi, faut qu'il soit bien payé. Je suis désolé mais les salaires, les mauvais salaires, les... Olonspierre ? T'as vu j'ai fait une...

  • Speaker #1

    J'ai vu là et le jette.

  • Speaker #2

    Olonspierre là je suis pas d'accord, tu vois. Le mec il a un savoir-faire, etc. Il faut bien payer. Moi je suis pour. Même les métiers pénibles. il faut bien les payer. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Il y a tellement à dire là-dessus. Il mériterait peut-être une partie 2. Peut-être un jour. Karim, quel est le mot de la fin pour toi ? le mot de la fin, une expression, quelque chose que t'aimerais transmettre, sur lequel tu aimerais qu'on retienne.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu Disneyland, tu vois. Il faut croire à ses projets. Il faut croire à ses rêves, tu vois. Ça fait un peu Disneyland, t'as vu, mais moi j'ai cru à mes rêves, j'ai réalisé, j'ai fait ce que je veux. Aujourd'hui, j'ai une vie de folie. Tu vois, je fais ce que je veux. Il y a plein de gens qui sont très connus, qui viennent me voir, qui sont très enrichissants. J'ai partagé Enfin bref, j'ai une très très belle vie grâce à l'effort, au sacrifice. En fait, je pense que ce que j'aurais vécu à ma jeunesse, tu vois, là je suis en train de...

  • Speaker #1

    Tu vis un peu ta jeunesse avec un peu de retard.

  • Speaker #2

    On est très respecté des gens. Les jeunes nous respectent. Et ça se voit. Je ne regrette rien du tout. Si je devais passer un message aux jeunes, c'est de croire à ses rêves et de ne pas avancer, de monter l'escalier marche par marche et pas par trois marches ou par cinq marches.

  • Speaker #1

    Étape par étape. Et de la patience. Beaucoup. Merci beaucoup Karim

  • Speaker #2

    Merci à toi

  • Speaker #1

    Et voilà l'épisode est terminé j'espère qu'il vous a plu d'ailleurs n'hésitez pas à le noter sur les plateformes d'écoute Spotify ou Apple Podcast c'est extrêmement important, mettez-lui plein d'étoiles nous on se retrouve dans deux semaines pour discuter avec un de l'invité pour parler food, bouffe voilà, d'ici là portez-vous bien à très vite

  • Speaker #0

    Salut. Salut. Merci.

Share

Embed

You may also like

Description

" Je crois que les gens n'ont pas compris. Nous ne sommes pas une association, on est là pour faire de l'oseille... C'est le but d'une entreprise après tout."


Karim revient pour nous sur les nombreuses critiques qui lui sont faites s'agissant des prix pratiqués dans sa boucherie. Son positionnement haut de gamme suscite parfois de l'incompréhension sur les réseaux sociaux.

Dans cette nouvelle partie, Karim Loumi, co-fondateur de la boucherie Les Jumeaux aux Lilas, explique ce qui fait le prix de ses produits. Circuit de production, coût matière, R&D. Il se livre à un rare exercice de transparence.

Il aborde sans langue de bois ses difficultés à trouver une main d'œuvre qualifiée et motivée au sein de jeunesse qu'il juge souvent déconnectée des réalités du marché du travail.

Aujourd'hui, il est à la tête d'une entreprise florissante, avec une marque forte, prête à s'exporter à l'international, d'une vingtaine de salariés qui réalise plusieurs millions d'euros de CA.

Au menu de cet épisode :

- Les dessous de son circuit d'approvisionnement pour mieux comprendre l'origine de ses coûts et donc ses prix.

- Ses missions de consulting boucherie à travers le monde payées une fortune !

- La répartition des tâches et des fonctions avec son frère jumeau pour gérer le business.

- Son avis sur l'avenir de la filière bouchère en France (passionnant!)


One more thing 🙏

❤ Pour soutenir ce podcast en moins d'une minute :

1 - Notez Le mot de la Faim 5 étoiles ⭐ sur Spotify et Apple Podcast avec un petit commentaire pour remercier Karim.

2 - Partagez le podcast sur vos réseaux sociaux et dites-moi ce que vous avez pensé.

C'est rapide, simple et ça m'aidera BEAUCOUP à gagner en visibilité pour vous offrir d'autres épisodes passionnants !

☎ Pour me contacter ou me suivre sur les réseaux :

Rendez-vous ici 👉 https://linktr.ee/yassirkabori

Liens utiles :

En savoir plus sur les Jumeaux : https://www.boucherie-lesjumeaux.com/fr

Insta du Podcast : https://www.instagram.com/le_mot_de_la_faim/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #1

    bonjour et bienvenue dans le mot de la fin le podcast des amoureux de la foudre les invités excellent dans leur domaine connaissent leurs produits par coeur et donc ici il me livre leurs secrets de réussite et surtout les problèmes qu'ils ont rencontrés pour qu'on puisse ensemble apprendre et se cultiver pour mieux comprendre notre alimentation et ce qui l'entoure l'objectif est simple avoir une conversation sans filtre et sans faux semblants je vous promets de repartir d'ici inspiré des succès de mes invités et plus instruits avec les bons outils et les bons réflexes. Je suis Yassir Kabori, créateur de ce podcast. Alors bienvenue sur le mot de la fin. Bonne écoute. Donc, vous choisissez vos bêtes, les meilleures bêtes sur le marché ?

  • Speaker #2

    On donne, alors, soit on a nos éleveurs, au début on avait que des éleveurs quasiment. En agneau, non, parce que tu ne peux pas avoir qu'un seul éleveur en agneau, à part l'agneau précédé du Mont-Saint-Michel, mais sur les agneaux, tu travailles avec une coopérative, qui travaille eux avec, par exemple, 15 éleveurs, ils choisissent le cahier des charges, que ce soit comme ça, comme ça, il n'y a pas de soucis. Donc du coup, on travaille avec un abattoir qui fait du très bon travail. Ce n'est pas nos éleveurs. Mais on demande un fermier, on veut que l'agneau fasse de tel poids à tel poids.

  • Speaker #1

    Vous avez un cahier des charges.

  • Speaker #2

    On leur donne notre cahier des charges. En veau, c'est pareil. Tu ne peux pas avoir un éleveur de veau. Ce n'est pas possible. En vache, oui. En vache, on avait plein d'éleveurs avant en France. Quand on a compris que la viande française bovine, ce n'est pas forcément la meilleure, on a commencé à partir en Espagne.

  • Speaker #1

    Alors justement, j'avais une question là-dessus. Est-ce qu'on est les meilleurs en boucherie ?

  • Speaker #2

    En boucherie ou en France ? Il y a du bon partout. Mais franchement, les bouchers français, ils sont quand même bons. Il faut dire la vérité. Et ça, c'est tout. Tu as des bouchers halal, des bouchers qui travaillent dans les bouchers halal, qui font des trucs de malades. Pareil dans Cachère, en conventionnel. Tu as des bons bouchers partout en France.

  • Speaker #1

    Donc finalement vous n'êtes pas seul sur ce marché un peu du haut de gamme. Parce que là votre position...

  • Speaker #2

    C'est pas pareil. Moi par mois je suis nul en boucherie. Et je le dis mais je suis fier d'être nul en boucherie tu vois. Parce que je préfère être champion de France de saucisses que d'être un bon boucher. En fait tu peux pas tout faire dans la vie. Donc il faut choisir. Mon frère c'est un très très très bon boucher. Moi je sais désosser, je sais couper la viande, y'a pas de soucis tu vois. Mais demain tu me ramènes un boucher ultra expérimenté, tu dis... Allez on va faire un concours sur qui désosse le plus mais en fait ça change rien dans la qualité tu vois, tu peux être un bon boucher mais c'est pas ça qui en fait t'as le mécanicien qui répare la voiture de Formule 1 et t'as le pilote qui va gagner la course t'as besoin des deux si t'as pas un bon mécanicien tu peux pas gagner la course mais le mec les gens vont se souvenir que du pilote, tu vois ce que je veux dire donc on a des très bons bouchers Tu vois mon frère c'est un très très bon boucher mais derrière le sourcing, la qualité du gendre etc. Surtout en France on a une manière de... parce que le monde de la boucherie il est petit tu vois. La philosophie de la boucherie française, moi je l'aime pas trop. J'ai changé ma manière de... mon frère il a chopé cette philosophie là, je lui ai changé ça et du coup c'est comme ça qu'on a commencé à...

  • Speaker #1

    A décoller ?

  • Speaker #2

    Ah ouais. T'acceptes de dire que j'étais pas un bon boucher, c'est là où tu décolles. En fait les gens ils s'en foutent. Le bon boucher qui vient nous voir, il va dire Ah ouais, lui là, c'est sûr, c'est pas un bon boucher. Et le fait que je t'ai dit que je suis pas un bon boucher, le mec, il dit Bon, je passe à autre chose, tu vois ce que je veux dire. Mais alors, vas-y, peut-être, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, Karim, là ? Je vais regarder son émission, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, tu vois ce que je veux dire ? Mais je vais aider des bouchers, là, avec cette émission-là, à peut-être réfléchir autrement, tu vois ce que je veux dire, ou à ne pas être fermé dans leur bulle, tu vois ? Parce qu'on est fermé dans une bulle, en boucherie, et on peut pas évoluer, tu vois ? C'est ça qui bloque un peu.

  • Speaker #1

    Ouais, je vois ce que tu veux dire. Très bien. Donc là aujourd'hui, votre positionnement, c'est un positionnement que tu qualifierais plutôt de haut de gamme ?

  • Speaker #2

    Ouais, haut de gamme. Haut de gamme sans chichi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire, moi, je ne vais pas te faire une merguez avec...

  • Speaker #1

    Des feuilles d'or dedans ?

  • Speaker #2

    Des feuilles d'or dedans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ? Ou du champomis, ou je ne sais pas quoi, tu vois ce que je veux dire ? C'est vrai que c'est...

  • Speaker #1

    Tu as pas mal à essayer peut-être ?

  • Speaker #2

    Non, non. Non. C'est vrai qu'on fait du haut de gamme. C'est vrai que ce n'est pas accessible à tout le monde, en réalité. Mais on reste, dans un sens, on reste populaire. Dans la manière de voir les choses, on fait du haut de gamme. Mais je ne veux pas de chichis, en fait.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'on... Du coup, est-ce qu'on n'est pas obligé finalement de faire du haut de gamme quand on veut faire la qualité ?

  • Speaker #2

    Ah si, t'es obligé ?

  • Speaker #1

    T'es obligé.

  • Speaker #2

    Nous, alors, en 2014, on a été la toute première boucherie bio halal en France. D'accord ? On a été les premiers à faire ça.

  • Speaker #1

    C'est, pardon, petit honnête gosse, c'est la date à laquelle j'ai été client.

  • Speaker #2

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    J'étais encore étudiant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ressors dans la boucherie avec quasiment 100 balles. D'accord. Et là, je me dis, OK, il se passe quoi ? Il s'est passé. J'ai acheté 3, 4 éléments. Et là, je me dis, OK, qu'est-ce qui fait que, finalement, cette viande coûte autant ? Et c'est un peu toute la question, finalement, sur laquelle je n'ai jamais eu de réponse. Qu'est-ce qui... fait le prix de votre vie aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Tu veux qu'on y réponde maintenant ? Oui. Ok, super.

  • Speaker #1

    C'est finalement un peu l'axe central, grosso modo, le prix aujourd'hui, quel que soit le produit. Mais qu'est-ce qui fait le prix aujourd'hui ? Qu'est-ce qui justifie un tel prix ?

  • Speaker #2

    Alors... J'allais te répondre à une question, mais je vais répondre d'abord, parce qu'elle va suivre la question que tu viens de me poser. En 2014, on veut faire un truc un peu révolutionnaire. On veut faire du bio. On a réussi. D'ailleurs, on a même été certifié bio, nous. Et on se dit, on va faire un truc populaire, bon et accessible à tout le monde.

  • Speaker #1

    L'équation impossible.

  • Speaker #2

    Impossible, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Ça c'est une équation impossible.

  • Speaker #2

    Si tu nous as connu en 2014, t'as vu nos prix, l'avion lâché, je crois qu'on était à 16 balles le kilo, tu vois ce que je veux dire ? C'est impossible, tu perdais de l'argent en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et après, tu te retrouves avec un problème de personnel. Donc un mec que tu payes, je sais pas moi... 1600 euros par mois, il n'est pas bon. Tu vois ce que je veux dire ? Tu l'augmentes, il te respecte plus, il avance plus. Du coup, en fait, quand tu as des mecs que tu payes 3000 balles par mois, quand tu payes 45 000 euros de loyer par mois, quand tu fais du recherche et développement et tu vois que tu payes des gars, tu payes des gens qui font du consulting, qui viennent de partout dans le monde pour travailler avec toi, etc. ça coûte de l'argent. Quand tu changes tes machines tout le temps et que tu as les meilleures machines qui existent, ça coûte de l'argent. Quand tu voyages, que tu vas en Espagne, quand tu vas partout pour étudier, etc., la merveilleuse, etc., ça coûte de l'argent. Quand tu as un mec qui est devant toi et que le client te dit écoutez, moi je veux ma viande hachée par 500 grammes, je veux pas de gras, je veux pas de... Bah. En fait, ces éléments-là, ça coûte de l'argent. Quand t'es obligé d'avoir un contrôleur qualité, enfin nous, c'est une contrôleuse qualité, qui coûte un bras, elle va regarder cette émission, mais je le dis, ça coûte un bras, tu vois. Quand on fait un contrôleur qualité qui coûte cher, quand t'as des ouvriers que tu respectes, que tu te payes bien, que t'as pas d'ouvriers pas déclarés, etc. Waouh, ça chiffre, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, là, c'est bon.

  • Speaker #2

    Quand tu fais des merguez avec... c'est pas des déchets ? Tu vois ce que je veux dire ? Moi je pourrais faire des déchets, je pourrais acheter de la viande pas chère à 4-5 balles le kilo ou 6 euros le kilo et faire des merguez avec. Tu vois ce que je veux dire ? Bah non ! Tu vois ce que je veux dire ? Je peux pas. Je peux pas. Donc du coup, tout ça, ça... Tout ça, ça coûte de l'argent. Quand on fait de la charcuterie, et que tu prends des poulets entiers, tu les désosses, t'enlèves la peau, ça prend toute la journée. T'as six ouvriers, toute la journée à faire ça, faut les payer. Moi, j'achète pas le poulet déjà désossé. Moi, je le fais moi-même, tu vois, donc t'as énormément de main-d'oeuvre. Et moi, en fait, la boucherie où on est, avec le chiffre d'affaires qu'on fait, je pense qu'on a besoin de... Allez, onze ouvriers. J'en ai 26.

  • Speaker #1

    26 ouvriers.

  • Speaker #2

    J'en ai 26 au lieu de 11. Parce qu'on fait tout nous-mêmes. Ça, c'est ça qui coûte cher, en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu as une masse salariale de dingue, alors.

  • Speaker #2

    Et j'ai autre chose. Les bouchers. Pourquoi ce n'est pas tous les bouchers qui vendent ce qu'on fait ? Tous les bouchers peuvent vendre ce qu'on fait, tu vois ? Pourquoi ils ne font pas ? Parce que ça coûte cher. Parce qu'un poulet de Brest, ça coûte super cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais en face, est-ce qu'il n'y a pas une clientèle, justement, pour ces produits-là ? Toi t'as réussi à trouver aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Moi je le dis, je suis très fier de dire ça, moi je suis pas une boucherie pour tout le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Et on reviendra, mais sur les réseaux sociaux je crois que les gens ils ont pas compris. On est pas une association, on est la plupart de l'oseille, tu vois ce que je veux dire ? On est fier de faire de l'argent.

  • Speaker #1

    C'est le but d'une entreprise après.

  • Speaker #2

    J'ai pas de problème avec ça, même en tant que musulman, il y a rien de haram là-dessus, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Tant qu'on respecte les règles, que c'est bien du halal, que... J'avais fait une interview avec le Manel Cho où je disais qu'il y a une éthique halal. L'éthique halal, c'est super important. Tu achètes des déchets de viande périmés, tu fais des merguez avec de la viande périmée, tu mets des produits chimiques, etc. L'éthique, elle n'est pas halal. Je vois ce que tu veux dire. Moi, quand tu fais une éthique halal, tu as trop de pertes. La sélection des viandes, ça coûte trop cher. Par exemple, toi, tu es un éleveur de volailles et tu fais l'abattage. Tu me dis qu'un riz c'est simple. Tu veux mes meilleurs poulets. Moi le poulet on va dire je le vends à 5 balles. Mais tu veux mes meilleurs poulets. Donc moi il faut que j'arrête mon travail. Il faut que je vois sur les 100 poulets que j'ai par exemple, je choisis les 10 meilleurs. Mais tu vas pas, excuse moi mais je peux pas te facturer ça à 5 balles. Tu vas payer le double. Tu vas payer 10 balles. Bah moi c'est comme ça que je travaille. Je veux le meilleur vaut. Je paye le prix, je veux le meilleur veau fermier. Tu vois ce que je veux dire ? Le gars, il tue six veaux, je prends les trois meilleurs. Et le reste, il n'est pas déclassé, tu vois ? Ça part ailleurs, tu vois ce que je veux dire ? Mais moi, je veux le meilleur des meilleurs. Tu vois ce que je veux dire ? Eh bien ça, ça coûte de l'argent. Tu vois, quand tu as une belle viande maturée, bien percée, etc., etc., mais tout ce qui est déclassé, moi, je ne le prends pas.

  • Speaker #1

    Ça coûte combien un veau ? C'est toujours une question...

  • Speaker #2

    Je crois que... Attends, je crois que ça coûte et quelques euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et une vache ?

  • Speaker #2

    Une vache standard, ça coûte, je crois, 1800 euros. Une charolaise, par exemple. Ouais. Donc le veau est plus cher ? Bah nous, notre vache, ça coûte dans les 5000 euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc quand t'achètes une charolaise à 1800 euros et que moi, je vais acheter ma bête à 5000 balles, désolé, je vais pas te vendre au même prix. C'est logique, en fait. Le prix d'achat, il est pas le même. Tu vois ce que je veux dire ? Tu vois, des gens, des fois, il y en a qui ont compris. Ceux qui ont... compris, c'est eux cachés de chez nous. Et puis ceux qui n'ont pas compris, qui parlent trop là, mais ils ne pourront pas comprendre. Même le reportage, tu fais 50 heures de reportage, ils ne vont pas comprendre. Tu les laisses dans leur délire, tu vois. Mais voilà, donc tout se paye. C'est comme une voiture en fait. Tu prends une voiture avec du chauffage et une... Bon ça, ça existe plus, mais bon. Tu prends une voiture avec la clim et une sans clim,

  • Speaker #1

    c'est bien,

  • Speaker #2

    une voiture, la clim c'est 30 euros de plus, tu vois, par exemple, tu vois. C'est comme ça partout, tu vois, dans le textile, dans le fromage, dans le poisson. dans tout.

  • Speaker #1

    Mais je suis d'accord avec toi. Et donc, tu estimes que dans le marché du halal, ça n'existait pas, cette demande pour la qualité ? C'est vous qui l'avez créé, grosso modo ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a créé ça.

  • Speaker #1

    Vous avez créé un nouveau segment de marché ?

  • Speaker #2

    On a créé le haut de gamme halal. Tu vois ce que je veux dire ? On a créé le haut de gamme halal.

  • Speaker #1

    C'était un pari, ça, en fait ?

  • Speaker #2

    C'est un truc de niche.

  • Speaker #1

    Oui. C'est une niche. Mais quand vous vous êtes lancé un peu sur ce créneau-là, vous n'aviez aucune idée de si ça allait fonctionner ou pas ? Non. Ouais, donc c'était un pari. Ah ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Non, on ne savait pas que ça allait fonctionner, tu vois. Moi, j'étais sûr de ce que je vais faire, tu vois. Je sais que ça va marcher et tout ça. Mais je n'ai pas de garantie, tu vois. C'est que moi-même. Il n'y a que moi qui pensais que ça allait marcher, tu vois.

  • Speaker #1

    Et quel a été un peu le déclic qui a fait que... Vous êtes passé d'une boucherie à la lambda, à la voiture de course qui est votre boucherie aujourd'hui, avec 26 ouvriers, une myriade de vendeurs quand on est reçu. Qu'est-ce qui a expliqué ce succès-là ?

  • Speaker #2

    C'est la patience, c'est la persévérance, c'est la discipline, c'est la passion, surtout la passion, tu vois. Et c'est aussi le respect de soi-même, c'est le respect des valeurs qu'on apporte. C'est aussi s'écouter. Moi, je suis fort dans le développement, dans l'innovation, etc. Mon frère m'a laissé me construire.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je vous habite. Il y a des tâches bien réparties.

  • Speaker #2

    Oui, on est trop fort dans ce qu'on fait, mais chacun a ses tâches. Côté boucherie, je sais, je connais, c'est mon but, la boucherie, mais je ne suis pas très fort là-dessus. C'est-à-dire qu'au lieu de mettre 10 minutes, je vais mettre 15 minutes. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et vous travaillez toujours autant qu'à vos débuts ?

  • Speaker #2

    Oui. Je pensais que je travaillais moins qu'avant. C'est vrai ? Je travaillais plus qu'avant.

  • Speaker #1

    Comment ça se fait ?

  • Speaker #2

    Je sais pas. Franchement, je pensais vraiment que j'allais travailler moins qu'avant. Alors après, je travaille différemment. C'est-à-dire qu'avant, je faisais 8 heures de nettoyage par jour, par exemple. Aujourd'hui, je fais pas beaucoup de nettoyage. Ça m'arrive, ça me dérange pas. Mais aujourd'hui, faire du nettoyage, je vérifie quand mes gars font du nettoyage.

  • Speaker #1

    Donc vous avez toujours un peu les mains dans l'opérationnel.

  • Speaker #2

    Ouais, on aime ça en plus.

  • Speaker #1

    Et vous n'êtes pas finalement totalement... des chefs d'entreprise un peu... qui ont pris un peu du recul sur leur boucherie. Vous êtes toujours dedans. Tous les jours quasiment.

  • Speaker #2

    Tout le temps. C'est une affaire... c'est du lundi au dimanche. Mais après ce qui est bien c'est que aujourd'hui, en fait, je fais ce que je parle. Le R&D, c'est pas du travail,

  • Speaker #1

    tu vois. C'est de la passion. Tu vois plus comme du travail aujourd'hui. Ouais,

  • Speaker #2

    aujourd'hui je vois plus comme du travail. J'adore faire le R&D, j'adore vendre ma viande au haut. J'adore expliquer, j'adore créer des nouveautés, enfin ça c'est le R&D. J'aime beaucoup voyager, tu vois, je fais un peu de consulting. Là j'ai mis en pause ma société de consulting, j'ai fait beaucoup de consulting.

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais vu que je suis fort dans l'élevage aussi.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc je faisais sur l'élevage, sur la boucherie et sur la restauration.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc du coup, j'ai fait pas mal de clients. Je suis parti au Maroc.

  • Speaker #1

    Quand tu dis du consulting, c'est t'accompagnes un peu les acteurs, les restaurateurs ? Oui,

  • Speaker #2

    les restaurants, j'accompagne les boucheries. Là, j'ai fait une boucherie il y a deux ans, je leur ai augmenté leur chiffre d'affaires de x2. Je leur ai augmenté leur marge de 75% aussi, ce qui est énorme, tu vois. J'aurais complètement changé tout.

  • Speaker #1

    C'est quoi les recettes ?

  • Speaker #2

    En fait, je viens, je vais là-bas. Je leur prépare des recettes à l'avance, tu vois, avec fiches techniques, etc. Je regarde ce qu'ils font. Je change ce que j'ai. Je vire qui je veux aussi. Si je vois que lui, il est pas bon, hop, je le vire. Qu'est-ce que je veux en fait ?

  • Speaker #1

    Donc t'as la carte blanche.

  • Speaker #2

    Dictateur, tu vois. Je travaille comme ça. Et je kiffe, vraiment c'est un kiff de ouf. J'ai du plaisir à faire ça, mais c'est un truc de malade. Et j'ai travaillé au Maroc. J'ai travaillé partout en France. Vraiment partout. Ça passe de... du sud au nord. Belgique aussi. Là, j'ai le Moyen-Orient aussi. Il y a qui aussi ? L'Espagne aussi, j'ai fait. J'ai fait l'Espagne. Là, j'ai accepté un... Je suis sur un nouveau projet énorme. Du coup, là, ces trois derniers mois, j'ai refusé la Chine. J'ai refusé l'Arabie Saoudite. J'ai refusé l'Australie. J'ai refusé l'Angleterre, Cannes et Lyon. Juste sur les trois.

  • Speaker #1

    Et que sur des questions de consulting en boucherie.

  • Speaker #2

    Sur du consulting. L'Australie, sur deux semaines, c'est 150 000 euros. En fait, je ne travaille pas pour l'argent. C'est 150 000 euros. J'ai un projet.

  • Speaker #1

    Et là, c'était pour faire quoi ? C'était d'accompagner des Australiens ?

  • Speaker #2

    Alors, l'Australie, c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Tu parles de la restauration, de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Les Australiens, ils ont beaucoup de chameaux.

  • Speaker #1

    Ok. Je ne savais pas.

  • Speaker #2

    Énormément de chameaux.

  • Speaker #1

    Ils sont assez désertiques.

  • Speaker #2

    Tu connais l'histoire des lapins d'Australie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #2

    Ok. En fait, il y a un mec, on peut le dire, il est un connard. Ok, on peut le dire. Il a ramené un lapin. Ok. D'accord. Ce qu'il a fait en fait, c'est que les lapins, ils font beaucoup de bébés.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et il n'y avait pas de prédateurs. Du coup, ils se sont retrouvés avec des tonnes de lapins. Ouais. Et il y a plein de choses comme ça. Et là, ils ont le même problème pour le chameau. Ils ont le même problème. Ok. Ils sont par millions. de par million, ils voient sa grand-mère beaucoup,

  • Speaker #1

    tu vois,

  • Speaker #2

    et du coup, l'écosystème est en train d'être détruit par les chameaux. Le gouvernement australien dit s'il vous plaît, venez,

  • Speaker #1

    on arrête les conneries, venez.

  • Speaker #2

    On ouvre des usines, vous occupez des usines, on vous ramène des chameaux, vous vous occupez de l'abattage et vous faites des produits transformés. Et vu que moi, j'étais le premier à faire du chameau halal en France, il y a plusieurs années de ça, et j'ai fait du pastrami avec, j'ai fait des saucisses avec, etc. Le premier truc, c'est, voilà, on n'arrive pas à faire des saucisses bonnes, qui ne sont pas sèches. Je leur dis... Moi, je l'ai déjà fait, je peux vous le faire, etc. C'est eux qui m'ont contacté. Moi, je ne contacte personne. Quand tu contactes les gens, on m'a demandé de contacter un vendeur, un magasin, il y a quelques semaines. On m'a supplié, s'il te plaît, appelle-le. Je dis, écoute, je n'aime pas, tu vois. Si je lui appelle, il va se foutre de ma gueule, le mec. Et il s'est foutu de ma gueule. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Parce que c'est moi qui l'ai appelé. En fait, le secret, tu n'appelles pas le client.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu n'appelles jamais le Très bien. C'est lui qui vient à toi. toi il te dit monsieur voulait un verre d'eau ou voulait... tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais t'es plutôt dans une position...

  • Speaker #2

    Je peux vous proposer ça ? Il me dit d'accord, tu vois mais envoie moi un mail mais qui tombe sur les spams c'est mieux tu vois ce que je veux dire ou pas ? Non c'est pas bon comme ça.

  • Speaker #1

    Ok et du coup alors pour revenir sur cette anecdote de chameau en Australie Pourquoi tu as dit non ?

  • Speaker #2

    Parce que j'ai un projet. J'ai un autre projet dans le middle-west qui est beaucoup plus important et Et du coup je peux pas faire plusieurs choses en même temps. Déjà que je fais plusieurs choses en même temps, du coup je vais me consacrer à ce que je fais.

  • Speaker #1

    Ouais parce que ça aurait supposé que tu ailles là-bas, que tu restes là-bas une longue période...

  • Speaker #2

    Même si c'est pas une grosse période, parce que moi je peux former en fait. Je peux avoir la joindre de chameau, je peux former, etc. Mais je vais pas le faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais pas le faire. En fait faut...

  • Speaker #1

    T'as le luxe de choisir un peu tes projets aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ouais et moi c'est pas parce que le mec va me donner ça, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Fais plus ça pour l'argent aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Bah en fait j'ai jamais travaillé. Prenons d'ailleurs j'ai pas d'argent parce que tout ce que je gagne je l'investis en matériel etc en R&D etc aujourd'hui mon compte il est pas chaud mon frère et moi on a pas beaucoup d'argent mais je m'en fous en fait ça m'est égal l'argent ça m'est égal mais tu vis correctement

  • Speaker #1

    Ah oui, très bien.

  • Speaker #2

    Il y a des gens, ils n'ont pas d'eau chaude. D'accord ? Ça, je le vis. Après, personnellement, moi et mon frère, on fait pas mal de choses, mais secrètement. Tu vois ce que je veux dire ? Mais ça ne nous regarde que nous. Mais moi, j'ai un... Je supporte beaucoup la pauvreté, en fait. Je n'aime pas cette misère. OK ? Je sais qu'après la boucherie, les jumeaux, il y aura aussi les jumeaux dans l'humanitaire. OK. Tu vois ce que je veux dire ? Ce que je fais, ça ne me regarde que moi. Mais à un moment, je...

  • Speaker #1

    Tu passes plus.

  • Speaker #2

    Dans 15 secondes, j'arrête. Je vais basculer, parce que soit je fais les choses à fond, soit je les fais pas. Du coup, dans 15 ans, dans 10 ans, quand on va arrêter, peut-être dans 15 ans, je pense, 10 ans peut-être,

  • Speaker #1

    Tu penses que tu vas en avoir marre de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Non, mais il faudra passer à autre chose. Il faudra passer à autre chose, il faudra s'occuper de sa religion, il faudra aider les pauvres, il faudra aider les orphelins, tu vois ce que je veux dire ? Je pense qu'on aura ce luxe de pouvoir faire ça, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    D'accord, donc tu vois pas, comment dire, t'as pas l'ambition de développer plus que ça la boucherie ? Les jumeaux aujourd'hui ? Si,

  • Speaker #2

    j'ai encore 10-15 ans. C'est énorme. Je vais l'avancer jusqu'au mon dernier souffle. Mais je pense qu'à un moment, il faut aider les gens.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'avenir aujourd'hui de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #2

    L'avenir de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie d'en faire une franchise ? Est-ce que tu... J'imagine, d'après ce que je comprends, pas vraiment...

  • Speaker #2

    C'est pas une espèce de franchise, mais c'est pourquoi pas vendre mes produits partout dans le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Par le biais de magasins.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Voilà, à mon avis ce sera peut-être des trucs comme ça On va se concentrer peut-être sur le sur le Moyen-Orient quelques pays comme l'Allemagne l'Allemagne, la Hollande l'Angleterre

  • Speaker #1

    L'international alors ? Ouais Pas nécessairement en France Tu penses que t'as arrivé un peu à t'as fait le tour un peu du contexte français ?

  • Speaker #2

    En fait, j'ai appris avec tous mes voyages, j'ai visité une trentaine de pays dans ma vie. Et tous les voyages, j'ai appris qu'en fait, j'étais plus humain, musulman que français. Et il y a plein de pays qui m'intéressent. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai envie de voyager. Je suis fier d'être français, mais je n'ai pas envie de me définir. Je ne sais pas où je serai, mais à 60 pays, peut-être que je ne serai pas en France. Je ne sais pas où je serai, tu vois ? J'ai aucune idée. Mais j'aimerais... développé tu vois mais mes ancêtres viennent du yémen ok tu vois ce que veut dire la famille de ma mère mais ils viennent du yémen donc du coup on est des voyageurs tu vois on est je suis né en france mais je peux donc la suite logique c'est qu'on sait pas c'est d'avoir des enfants peut-être qu'ils m'aideront je sais pas tu vois tu peux pas avoir un plan est implanté à l'étranger pas vraiment on verra on verra j'ai aucune loi tu laisses vraiment et les possibilités ça me tient à coeur tu vois ouais tu vois je cracherai jamais sur la france parce que Mais je ne sais pas l'avenir, je ne connais pas. On verra.

  • Speaker #1

    Il y a tellement de questions à poser. Est-ce qu'aujourd'hui, c'est toujours intéressant de se lancer en boucherie ?

  • Speaker #2

    Oui. Le seul inconvénient, c'est les salariés. C'est tout. Parce qu'aujourd'hui, tout le monde est manipulé par les 35 heures. Tout le monde est manipulé par... Il ne faut pas travailler ni samedi, ni dimanche. Alors, je dis moi. J'ai un commerce. Ok, je dois travailler, je dois servir mes clients quand les gens ne travaillent pas. Soit ce qu'il faut faire, c'est qu'on inverse la tendance. Donc les artisans travaillent du lundi au vendredi, et les gens dans les bureaux travaillent du jeudi au dimanche. Comme ça, c'est inverse. Mais un vendeur de fruits et légumes, s'il ne travaille pas le dimanche, il travaille quand en fait ? Quand ? Il va travailler quand ? La nuit peut-être ? Non. Tu vois ce que je veux dire ? Aujourd'hui, les jeunes sont manipulés par ça. Ils ne veulent pas travailler le samedi, ils ne veulent pas travailler le dimanche, ils ne veulent pas travailler quand c'est des fêtes. T'imagines, le ramadan tu fermes. Tu fais faire un ramadan, tu fermes. C'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Dans les boucheries, à Noël, tu fermes Mais c'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Tu vois ce que je veux dire ? Du coup, en fait, c'est une injustice pour les jeunes De travailler le samedi, dimanche, jour férié Noël, ramadan,

  • Speaker #1

    haïd Est-ce que tu ne penses pas que c'est plutôt Parce que les mentalités évoluent Et qu'on veut accorder plus de temps A soi, à sa famille

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est manipulation

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment ?

  • Speaker #2

    Ouais, du travail, tu vois, on ne veut pas travailler ...en France, tu vois ce que je veux dire. Pourtant, on a des capacités de malade, tu vois. Pourquoi en Angleterre, tu fais 50 heures ? Pourquoi il n'y a pas beaucoup de chômage en Angleterre ? Pourquoi il y en a beaucoup en France ? Je ne sais pas. Je vais me faire insulter sur les réseaux sociaux, ce que j'ai dit là. Mais tout le monde, personne ne va être d'accord. En fait, il n'y a que les patrons. Il n'y a que les gens qui survivent, tu vois, qui vont être d'accord avec moi. Tu vois ce que je veux dire ? Les gens qui... Bref.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est...

  • Speaker #2

    Ce qui me dérange le plus en France, c'est cette partie-là. D'accord. Moi, je suis plutôt genre... Tu n'es pas un bon bosseur ? dégage t'es un bon bosseur faut qu'on te paye faut qu'on te t'es un bon bosseur faut qu'on te paye bien tu vois ce que je veux dire faut que tu sois bien mais t'es pas un bon bosseur tu aujourd'hui en France le patron il a peur d'ouvrir

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment que le rapport de porte est inverté ?

  • Speaker #2

    Tu vas amener des artisans, et les artisans sans exception vont te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ? Tu amènes des chefs d'entreprise, ils vont aussi te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais est-ce que, en même temps, vu que tout le monde, comme tu le dis un peu dans la jeunesse, pense de cette manière-là, est-ce que ce n'est pas aussi aux entrepreneurs de changer un peu aussi de logiciel ?

  • Speaker #2

    Alors tu ne vas pas faire travailler les gens dimanche ? Et le samedi, tu vas faire comment alors ? Te dire aux gens, il faudra éduquer les gens qui travaillent dans les bureaux par exemple, de dire, s'il vous plaît, arrêtez de faire vos courses le samedi-dimanche, vous faites vos courses ailleurs. Je parle pas des mamans ou des papas qui ont beaucoup d'enfants, où ils peuvent pas faire autrement. Tu vois ce que je veux dire ? Je parle de quelqu'un de lambda, qui est pas encore marié, tu vois ce que je veux dire ? Faut qu'il travaille le samedi-dimanche, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais, parce que ça me fait penser, tu vois, dans mon quartier, il y a une nouvelle boulangerie qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je regardais un peu les horaires d'ouverture, et j'étais assez frappé de voir des horaires d'ouverture qui ressemblaient à des horaires de bureau. La boulangerie, elle est ouverte de 8h à 19h, et elle est fermée le dimanche et le lundi.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour une boulangerie, je trouve ça assez particulier, parce que le dimanche, c'est un jour où finalement on a le temps de se rendre en boulangerie. Et puis en semaine, une boulangerie qui ouvre à 8h, je trouve que c'est un peu tard. dans la mesure où la journée commence plus tôt pour beaucoup de personnes, et 19h, ça ne colle pas nécessairement.

  • Speaker #2

    En fait, il a dû faire des études là-dessus. Donc peut-être que dimanche, il n'y a peut-être pas de marché à côté.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Peut-être aussi, il y a beaucoup de bureaux. Tu vois ce que je veux dire ? En fait, si ce boulanger-là, il avait énormément de monde le dimanche, je ne t'inquiète pas, il serait ouvert. Tu vois ce que je veux dire ? Moi, je travaille le dimanche matin. L'après-midi, il n'y a personne. Donc je suis fermé l'après-midi. Tu vois ce que je veux dire ? Le lundi, je suis fermé aussi. Pas parce que le lundi, il n'y a pas d'arrivage de viande. Donc c'est rien que je joue le lundi. Mais si demain, les choses se font différemment, quand le corona, à un moment, on devait fermer à 18h. C'est la plus belle période de ma vie. Je commençais à 5h du matin, je finissais à 18h, le kiff total. C'est comme si je faisais 35h. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? C'est un truc de ouf. J'ai kiffé. Tu vois, genre, je faisais ma douche.

  • Speaker #1

    Ouais, tu te prenais le temps.

  • Speaker #2

    Il était encore 20h, tu vois. J'avais tout fini, il était 20h. Et d'habitude, je suis encore à la boutique à cette heure-là. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai kiffé. Mais en fait, t'es obligé de t'adapter au client. Ouais. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Toi, tes clients, aujourd'hui, tu les connais très bien. Tu sais à peu près qui ils sont ? Oui. Il te dit aujourd'hui de me décrire un peu le client type. Tu sais qui il est ou qui elle est ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, le client lambda, c'est un client qui réfléchit, un client qui veut manger moins de viande, mais de meilleure qualité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Un client qui est flexitarien.

  • Speaker #1

    Flexitarien, c'est ça.

  • Speaker #2

    Flexitarien.

  • Speaker #1

    Celui qui...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas mal alors.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien moi. Ouais ? Bah oui, tu ne manges pas de la viande tous les jours. Ouais. C'est pas bon. Non, c'est pas bon. C'est ni bon ni pour la planète. Clairement. Et de meilleure qualité. Ouais, franchement, moi, ça me va très bien, tu vois. Moi, j'aimerais bien que les gens arrêtent de manger de la viande tous les jours et mangent moins, mais de meilleure qualité, tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une réflexion que t'intègre, le fait des nouvelles attentes des consommateurs. Est-ce que c'est quelque chose que t'intègres aujourd'hui dans ton business ? Le fait que les gens, tes clients aujourd'hui demandent de la viande de meilleure qualité, qu'elle vienne d'un élevage sourcé, qu'il y ait une transparence... l'expérience du prêt jusqu'à la vitrine, est-ce que ça, c'est des éléments aujourd'hui sur lesquels tu capitalises ? C'est-à-dire que tu y vas à fond aujourd'hui dessus ?

  • Speaker #2

    C'est l'essence même de ce qu'est les jumeaux. Tu vois ce que je veux dire ? Ils veulent cette transparence, tout ça, quoi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Et toi, sur la question de la durabilité, parce que tu l'as dit... manger beaucoup de viande, ça fait consommer beaucoup d'animaux. Donc, consommer beaucoup d'animaux, ça fait consommer beaucoup d'eau, beaucoup de céréales,

  • Speaker #2

    etc. Pour faire les céréales, il faut beaucoup d'eau.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu comprends, toi, en tant que boucher, toutes les critiques que l'on fait sur les bouchers ? Sur le fait que c'est un métier qui capitalise un peu sur la mort des bêtes, sur le fait que... ils aggravent l'écologie en vendant de la viande qui pollue, etc. Est-ce que toi tu comprends toutes ces remarques-là ?

  • Speaker #2

    Bah oui, complètement. Mais c'est pas le boucher qui va changer les choses, parce que le boucher, il va s'adapter. Moi je m'adapte. Enfin non, nous on s'adapte pas, nous on a créé notre monde. C'est pas pareil. C'est-à-dire que si on devait s'adapter aujourd'hui, on vendrait la viande hachée 3 kilos pour 10 euros. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Parce que le marché, les gens ils confondent ne pas avoir d'argent, la pauvreté et acheter en gros...

  • Speaker #1

    On met pas notre argent là où il faudrait, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait t'as pas d'argent. Moi je viens d'une famille pauvre et la famille de mon père était extrêmement pauvre, d'accord ? Donc j'ai le droit de dire ce que je vais dire. Il y a des gens qui n'ont vraiment pas les moyens. Et il y a des gens, ils peuvent faire des efforts mais... mais il va l'acheter le moins cher pas en fait Il y a une réflexion à avoir.

  • Speaker #1

    Toi, tu distingues plusieurs catégories.

  • Speaker #2

    Il y a plusieurs catégories. Il y a des gens qui sont dans l'extrême pauvreté. Tu vois, je suis au courant. Je fais affaire avec eux tous les jours. Tu vois, je suis au courant de ça. Mais tu as des gens qui préfèrent acheter le moins cher possible pour pouvoir manger tous les jours. Tu comprends ou pas ? C'est ça qui n'est pas bon. En fait, je ne me fais pas de l'autopube. Je n'ai pas des gens qui vont venir chez moi. Il n'y a pas de souci, tu vois. Mais je préfère, quand ils vont dans les fermes, etc. Mais achète plutôt des poulets fermiers, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Achète... la ferme, eux, s'ils voient qu'il y a une augmentation du poulet fermé, ils vont en faire que du poulet fermé. Oui, bien sûr. Ce qui est logique. La ferme, le goût de la tarte, il va s'adapter. Au champ, etc. Ils vont s'adapter.

  • Speaker #1

    Donc la demande influence forcément l'offre.

  • Speaker #2

    Bah oui, c'est logique. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, si tu manges de la viande tous les jours, désolé, je préviens que tu manges moins, mais de la meilleure qualité. Par contre, si tu manges, effectivement, tu peux manger une fois de la viande par semaine ou par... Moi, mon père, il était tellement pauvre dans la famille de mon père qu'il mangeait de la viande une fois. fois par mois. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, des occasions.

  • Speaker #2

    Ils sont pas morts, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et du coup... Dans plein de cultures, la viande, c'est quelque chose d'assez rare, finalement.

  • Speaker #2

    Ça, c'est le problème de l'agro... industrialisation, etc. On veut manger tous les jours de la viande, du poulet, donc il faut que ça soit pas cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Et moi, je me bats avec ça. Tu vois, les idées des gens qui n'ont pas compris, en fait, dans les commentaires sur les réseaux sociaux, c'est toujours Ah ouais, mais vous, vous vendez pas les riches ? Mais t'as pas compris le business en fait C'est ça qui revient le plus souvent Ouais mais t'as pas compris en fait On te demande pas de... Moi j'en ai pas une boucherie pour monsieur et madame Tout le monde On assume, y'a aucun soucis tu vois Même les gens ils ont pas les moyens Peut-être qu'il va manger une fois tous les ans chez moi Il va se régaler, tu vois ce que je veux dire ou pas Je respecte énormément ça, tu vois ce que je veux dire Mais bordel, le mec il dit ça Il mange la viande tous les jours Mais arrête quoi Mange deux fois par semaine Tu seras en meilleure santé Tu vois ce que je veux dire Essaye de... Achète pas chez moi Mais achète un... un truc un peu plus qualitatif, tu vois ce que je veux dire ou pas ? En gros, c'est ça le message. Et t'as des gens, ils ont vraiment pas les moyens. Et là, bah... Non,

  • Speaker #1

    bien sûr, et ça, c'est pas autre chose.

  • Speaker #2

    Mais les gens qui ont pas les moyens, s'ils arrivent à manger une fois par semaine, ils vont être contents, tu vois ce que je veux dire ? Enfin bref, en fait, c'est une mentalité, mais ça, c'est deux facteurs. C'est pas le boucher qui va changer ça. Parce que c'est compliqué. Nous, on a commencé, même si on ne gagnait pas d'argent, on vivait chez nos parents. Je n'étais pas marié, je n'avais pas encore d'enfants, etc. Donc du coup, aujourd'hui, tu me redemandes de faire boucher les jumeaux, je vais échouer. Parce qu'aujourd'hui, j'ai un loyer à payer. Aujourd'hui, j'ai une famille. Tu vois, l'école, les enfants, etc.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #2

    je ne pense pas que j'aurais réussi. On a réussi parce qu'on était motivés, mais on a réussi parce que on n'avait pas besoin d'argent. Dans le sens où, c'est pas grave, on n'a rien, mais... C'est pas grave, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Voilà, mais un mec qui a trois enfants, qui a une boucherie désolé mais il peut pas prendre le risque que nous on a pris, parce qu'on peut pas se comparer le mec il a des obligations tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Vous avez pris beaucoup de risques,

  • Speaker #2

    au départ Oui, on a pris beaucoup de risques, on a sacrifié notre jeunesse, on l'a sacrifié notre jeunesse, on l'a détruit notre jeunesse. Tu vois, j'ai des problèmes de santé partout, pour tout mon corps. Tu peux pas faire 2h du matin, 20h,

  • Speaker #1

    pendant 5 ans,

  • Speaker #2

    sans conséquence, c'est pas possible. Tu vois ce que je veux dire ? Moi j'ai des tendines de partout, je peux même pas me porter mon téléphone comme ça.

  • Speaker #1

    Ça reste un métier très dur aujourd'hui la boucherie ?

  • Speaker #2

    Bah par rapport à ce qu'on a fait, ça dépend, si t'as un bon cadre, oui. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais ça reste un métier physique ?

  • Speaker #2

    Oui, ça reste un métier physique.

  • Speaker #1

    Un métier physique où à terme tu démarres. développe aussi des problèmes pour ta santé dans ton corps.

  • Speaker #2

    Après c'est comme le poissonnier, c'est comme le mec dans le bâtiment avec le marteau de cœur, le maçon,

  • Speaker #1

    les coiffeurs, toutes ces professions-là.

  • Speaker #2

    En fait, ça fait quelques années qu'on travaille assis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Si tu réfléchis.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    On est en 2023, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On ne parle pas d'avant. Non,

  • Speaker #1

    on ne parle pas d'avant.

  • Speaker #2

    On parle de l'an 2023. Combien de personnes ont travaillé assis ? Vas-y. On va dire de zéro à 2023, il y a 100 personnes. Il y a que 100 travailleurs. Sur ces 100 travailleurs, il y a combien qui sont restés assis ? ça dépend sur très peu j'imagine tu es assis dans un bureau et tu es de travailler le blé,

  • Speaker #1

    l'élevage ça c'est intéressant dans l'échelle c'est plus naturel de travailler un métier manuel que de travailler un métier,

  • Speaker #2

    je sais plus comment on appelle ça un métier de bureau qui est pour moi beaucoup plus dur qu'un métier

  • Speaker #1

    parce que tu restes assis fixé je ne l'arriverai pas ok on arrive bientôt à la fin de ce riche épisode c'est quoi un peu pour toi aujourd'hui la boucherie du futur ?

  • Speaker #2

    La boucherie du futur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, c'est un corps de métier qui est voué à rester, à garder les mêmes codes, les mêmes pratiques ?

  • Speaker #2

    Non, ça va évoluer.

  • Speaker #1

    À quel niveau ? Sur la qualité des produits ? Sur le service proposé ?

  • Speaker #2

    Oui, sur la qualité. Sur le service, malheureusement, en France, non. Plus on va avancer... et plus le travail va se dégrader. Parce qu'on veut donner plus de... En fait, le patron devient ouvrier. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, c'est ce qui va se passer. Et non, mais on pourra lire cette vidéo dans 10 ans, tu vois ?

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    C'est trop compliqué, tu vois ? Et du coup, non, en termes de services, ça va être lamentable. Tu vois ce que je veux dire ? À part si on va augmenter la viande de 60-80%, parce que le mec... Il va être payé un salaire de ministre pour vendre de la viande. Donc du coup, voilà. En termes de services, ça va être médiocre. D'accord ? Mais par contre, les dirigeants, les industriels, etc. En plus, la France, je pense qu'à un moment, ils vont se réveiller sur tout ce qui est produit chimique, sur tout ce qui est sanité, sur tout ce qui est...

  • Speaker #1

    Il y a déjà des débats là-dessus. Oui,

  • Speaker #2

    mais de plus en plus. C'est les raisons qu'ils ont fait ça. Et quand ils vont voir les millions de personnes... qui vont avoir le concert, ils vont dire, bon, les gars, il faut qu'on fasse quelque chose, parce que là, on a tué plein de gens.

  • Speaker #1

    On a laissé faire.

  • Speaker #2

    Les hommes politiques d'avant ont laissé faire beaucoup de choses. On n'a peut-être pas la main dessus, je ne sais pas. Je leur crée des excuses. Et du coup, on va devoir enlever le sanitrité. Alors déjà, le jour où ils vont enlever les produits chimiques, nous, on aura une longueur d'avance énorme. Tu vois ce que je veux dire ? Et donc, du coup, quand ils vont voir que ça créera beaucoup, beaucoup de morts dans le monde, etc. Du coup, là, ils vont réagir. Tu vois ce que je veux dire ? Ils vont réagir. Et là, ils n'auront pas le choix de faire évoluer le métier.

  • Speaker #1

    On sera forcément amené avec tout ça à payer finalement la viande plus chère. Voilà.

  • Speaker #2

    Ouais, mais ce sera plutôt dans les supermarchés. Les boucheries vont s'auto-détruire. Il y aura de moins en plus. Déjà, on peut le voir, il n'y a plus de chevalines. Ça n'existe plus, quasiment. Ça existe, il y a quelques-unes. Je pense qu'il y en a moins de 100 en France.

  • Speaker #1

    Celles qui vendent de la viande de cheval. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y en a quasiment plus. Les tripiers, il n'y en a pas beaucoup. Les vrais tripiers, tu vois, il n'y en a pas beaucoup. Les boucheries françaises qui vendent, parce que les enfants ne vont plus reprendre, parce qu'ils vont travailler dans les bureaux, Et bien c'est qui ? C'est notre communauté qui reprenne le marché. Tu vois, des casseurs de prix, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Qui tirent le marché vers le bas.

  • Speaker #2

    C'est les étrangers qui vont reprendre le marché de la boucherie. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    En tirant donc la qualité et les prix vers le bas.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc du coup, ça va se dégrader.

  • Speaker #1

    Donc pas très positif alors ?

  • Speaker #2

    Moi je pense non. Alors il y aura toujours des boucheries comme moi. Il y aura des meilleurs boucheries que moi d'ailleurs. Il y a des gens qui vont me surpasser, qui seront meilleurs que moi.

  • Speaker #1

    Comment on peut être meilleur que les jeunes ? Non,

  • Speaker #2

    on peut. Mais effectivement... Non, il y aura des gens qui se font mieux que nous, qui feront des produits plus qualitatifs que nous, avec un meilleur goût, etc. Ça va venir, il n'y a pas de soucis. Non, tu auras des boucheries comme nous. Et tu auras un peu de... Casseurs toujours, mais tu n'auras pas de juste milieu. Tu auras soit des hauts de gamme, soit du très bas de gamme. Et tu as tout ce qui est supermarché, hyper, etc. C'est eux qui vont reprendre le marché, tu vois ce que je veux dire. Parce qu'ils vont avoir des problèmes d'ouvriers, parce qu'eux, ils peuvent supporter. Eux, ils pourront supporter la masse salariale. Les gars,

  • Speaker #1

    moi,

  • Speaker #2

    j'ai un ami à moi. Il a fermé à cause de ça, il a fermé parce qu'il n'était pas à Paris. Les gars qui ne sont pas à Paris, ils souffrent.

  • Speaker #1

    Oui, non, complètement. Ils souffrent. Paris, effectivement, n'est pas la France.

  • Speaker #2

    Nous, on a quoi ? Nous, on a les étrangers qui travaillent avec nous. Tu vois, on se le dit cash. Vous allez dans un étoilé, même aux Champs-Élysées, des trucs comme ça, s'il n'y a pas les Bengalis, les Sri Lankais, il n'y a personne qui cuisine. Tu vois ce que je veux dire ? Et heureusement, grâce à eux, moi, je suis fier d'eux. Moi, on travaille beaucoup avec les Sri Lankais, je suis fier d'eux. C'est une population que j'adore. Tu vois ce que je veux Ils ont encore la mentalité ancienne, je kiffe. Sans eux, on n'est rien du tout. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, après sur la main d'oeuvre étrangère, il y a un large débat encore là-dessus.

  • Speaker #2

    Mais à Paris, t'as la main d'oeuvre étrangère. Tu vas à Lyon, tu galères. Dans Montpellier,

  • Speaker #1

    à Martheil,

  • Speaker #2

    tu galères quoi, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ok, donc pas mal de défis pour la boucherie dans les prochaines années alors. Ouais.

  • Speaker #2

    Bah déjà il manque... Oh je sais plus combien. Je crois que je vais peut-être dire une bêtise, mais je crois que c'est plus de Non, non, non, non. Il manque 10 000 ouvriers bouchés en France. 10 000.

  • Speaker #1

    Donc secteur qui ne reflète pas.

  • Speaker #2

    Le boucher qui est au chômage, ça n'existe pas. Un boucher au chômage, c'est qu'il a des problèmes. Ou alors, tu vois, il veut gratter, tu vois ce que je veux dire ou pas. Mais ça n'existe pas. Un charcutier bouché au chômage, ça n'existe pas. D'ailleurs, les gens qui ne trouvent pas de travail, faites boucher. Faites boucher, ok. Vous allez vous lever tôt.

  • Speaker #1

    C'est dur les parents.

  • Speaker #2

    Mais vous allez toucher bien votre vie, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Un père de famille qui veut réussir dans la vie, qui veut nourrir ses enfants, etc. Boucher.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Il y a du boulot dans la boucherie. Moi, je vois. Nous, alors, dans notre rue, il y en a qui font des... Il y a des vendeurs de vêtements.

  • Speaker #1

    Il y a nous.

  • Speaker #2

    Combien de CV par jour j'ai ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Des stagiaires. Je te parle des stagiaires.

  • Speaker #1

    Zéro. Zéro, ok.

  • Speaker #2

    J'en ai un petit peu, mais on va dire zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Le magasin d'à côté. Il en a 15 par jour. Pourquoi les jeunes, ils veulent faire de la... En fait, les jeunes, ils sont... Je pense qu'ils sont feignants, bordel, tu vois. Excuse-moi, mais comment tu peux avoir un boucher qui a zéro CV par jour, que je parle de moi, je parle de tous les bouchers, tu vois, et le magasin de vêtements à côté, ils ont 15 CV par jour. C'est une réalité, ça. Non,

  • Speaker #1

    mais je suis d'accord avec toi, mais c'est parce que, plus largement, tous les métiers de l'artisanat ne sont pas valorisés. Il y a cette question-là, tu vois, de la valorisation.

  • Speaker #2

    En fait, si le gouvernement, il changeait ça, par exemple, il faisait... Si je payais moins de charges aux artisans, tu verras, c'est là où tout va changer, tout va basculer. Imagine, moi je paye un gars, on va dire je paye 2500 euros à un ouvrier. Donc je vais payer 2200 euros de charges. Donc je ne vais pas payer 2005. Donc 2,

  • Speaker #1

    3, 4,

  • Speaker #2

    ouais, c'est énorme, presque 5000 euros. Le mec va me coûter 5000 balles. Si j'étais presque quasiment exonéré des charges. je paierai 3000 euros mon gars et je vais bosser moins le meilleur pouvoir d'achat vas-y fais moi 30 heures c'est tout pas besoin de plus ou fais moi travailler pendant 2 semaines bien après je te mets 4 jours consécutifs on arrange le gars ça serait bien mais non le gouvernement il nous invente des taxes comme ça je passe de 0 euro à 12 000 euros en un an comme ça je prends 12 000 euros Tu vois ce que veut dire ? 12 000 euros de taxes dans la tronche comme ça. Tu vois ce que veut dire ? Il faut les absorber.

  • Speaker #1

    Il faut les absorber, les répercuter.

  • Speaker #2

    Moi, à mesurer, tous les ans, je les augmente entre 100 et 200 euros par an d'augmentation. Tous les ans. Ça veut dire que lui, je l'ai augmenté, il va me coûter... Il va me coûter 2000 et quelques euros par an. Lui 2000, lui 2000. Faut absorber, tu vois. En plus mes mecs, faut que je les mette bien moi. Nous on est une famille, tu vois. Moi je veux qu'un salarié qui bosse chez moi, faut qu'il soit bien payé. Je suis désolé mais les salaires, les mauvais salaires, les... Olonspierre ? T'as vu j'ai fait une...

  • Speaker #1

    J'ai vu là et le jette.

  • Speaker #2

    Olonspierre là je suis pas d'accord, tu vois. Le mec il a un savoir-faire, etc. Il faut bien payer. Moi je suis pour. Même les métiers pénibles. il faut bien les payer. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Il y a tellement à dire là-dessus. Il mériterait peut-être une partie 2. Peut-être un jour. Karim, quel est le mot de la fin pour toi ? le mot de la fin, une expression, quelque chose que t'aimerais transmettre, sur lequel tu aimerais qu'on retienne.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu Disneyland, tu vois. Il faut croire à ses projets. Il faut croire à ses rêves, tu vois. Ça fait un peu Disneyland, t'as vu, mais moi j'ai cru à mes rêves, j'ai réalisé, j'ai fait ce que je veux. Aujourd'hui, j'ai une vie de folie. Tu vois, je fais ce que je veux. Il y a plein de gens qui sont très connus, qui viennent me voir, qui sont très enrichissants. J'ai partagé Enfin bref, j'ai une très très belle vie grâce à l'effort, au sacrifice. En fait, je pense que ce que j'aurais vécu à ma jeunesse, tu vois, là je suis en train de...

  • Speaker #1

    Tu vis un peu ta jeunesse avec un peu de retard.

  • Speaker #2

    On est très respecté des gens. Les jeunes nous respectent. Et ça se voit. Je ne regrette rien du tout. Si je devais passer un message aux jeunes, c'est de croire à ses rêves et de ne pas avancer, de monter l'escalier marche par marche et pas par trois marches ou par cinq marches.

  • Speaker #1

    Étape par étape. Et de la patience. Beaucoup. Merci beaucoup Karim

  • Speaker #2

    Merci à toi

  • Speaker #1

    Et voilà l'épisode est terminé j'espère qu'il vous a plu d'ailleurs n'hésitez pas à le noter sur les plateformes d'écoute Spotify ou Apple Podcast c'est extrêmement important, mettez-lui plein d'étoiles nous on se retrouve dans deux semaines pour discuter avec un de l'invité pour parler food, bouffe voilà, d'ici là portez-vous bien à très vite

  • Speaker #0

    Salut. Salut. Merci.

Description

" Je crois que les gens n'ont pas compris. Nous ne sommes pas une association, on est là pour faire de l'oseille... C'est le but d'une entreprise après tout."


Karim revient pour nous sur les nombreuses critiques qui lui sont faites s'agissant des prix pratiqués dans sa boucherie. Son positionnement haut de gamme suscite parfois de l'incompréhension sur les réseaux sociaux.

Dans cette nouvelle partie, Karim Loumi, co-fondateur de la boucherie Les Jumeaux aux Lilas, explique ce qui fait le prix de ses produits. Circuit de production, coût matière, R&D. Il se livre à un rare exercice de transparence.

Il aborde sans langue de bois ses difficultés à trouver une main d'œuvre qualifiée et motivée au sein de jeunesse qu'il juge souvent déconnectée des réalités du marché du travail.

Aujourd'hui, il est à la tête d'une entreprise florissante, avec une marque forte, prête à s'exporter à l'international, d'une vingtaine de salariés qui réalise plusieurs millions d'euros de CA.

Au menu de cet épisode :

- Les dessous de son circuit d'approvisionnement pour mieux comprendre l'origine de ses coûts et donc ses prix.

- Ses missions de consulting boucherie à travers le monde payées une fortune !

- La répartition des tâches et des fonctions avec son frère jumeau pour gérer le business.

- Son avis sur l'avenir de la filière bouchère en France (passionnant!)


One more thing 🙏

❤ Pour soutenir ce podcast en moins d'une minute :

1 - Notez Le mot de la Faim 5 étoiles ⭐ sur Spotify et Apple Podcast avec un petit commentaire pour remercier Karim.

2 - Partagez le podcast sur vos réseaux sociaux et dites-moi ce que vous avez pensé.

C'est rapide, simple et ça m'aidera BEAUCOUP à gagner en visibilité pour vous offrir d'autres épisodes passionnants !

☎ Pour me contacter ou me suivre sur les réseaux :

Rendez-vous ici 👉 https://linktr.ee/yassirkabori

Liens utiles :

En savoir plus sur les Jumeaux : https://www.boucherie-lesjumeaux.com/fr

Insta du Podcast : https://www.instagram.com/le_mot_de_la_faim/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #1

    bonjour et bienvenue dans le mot de la fin le podcast des amoureux de la foudre les invités excellent dans leur domaine connaissent leurs produits par coeur et donc ici il me livre leurs secrets de réussite et surtout les problèmes qu'ils ont rencontrés pour qu'on puisse ensemble apprendre et se cultiver pour mieux comprendre notre alimentation et ce qui l'entoure l'objectif est simple avoir une conversation sans filtre et sans faux semblants je vous promets de repartir d'ici inspiré des succès de mes invités et plus instruits avec les bons outils et les bons réflexes. Je suis Yassir Kabori, créateur de ce podcast. Alors bienvenue sur le mot de la fin. Bonne écoute. Donc, vous choisissez vos bêtes, les meilleures bêtes sur le marché ?

  • Speaker #2

    On donne, alors, soit on a nos éleveurs, au début on avait que des éleveurs quasiment. En agneau, non, parce que tu ne peux pas avoir qu'un seul éleveur en agneau, à part l'agneau précédé du Mont-Saint-Michel, mais sur les agneaux, tu travailles avec une coopérative, qui travaille eux avec, par exemple, 15 éleveurs, ils choisissent le cahier des charges, que ce soit comme ça, comme ça, il n'y a pas de soucis. Donc du coup, on travaille avec un abattoir qui fait du très bon travail. Ce n'est pas nos éleveurs. Mais on demande un fermier, on veut que l'agneau fasse de tel poids à tel poids.

  • Speaker #1

    Vous avez un cahier des charges.

  • Speaker #2

    On leur donne notre cahier des charges. En veau, c'est pareil. Tu ne peux pas avoir un éleveur de veau. Ce n'est pas possible. En vache, oui. En vache, on avait plein d'éleveurs avant en France. Quand on a compris que la viande française bovine, ce n'est pas forcément la meilleure, on a commencé à partir en Espagne.

  • Speaker #1

    Alors justement, j'avais une question là-dessus. Est-ce qu'on est les meilleurs en boucherie ?

  • Speaker #2

    En boucherie ou en France ? Il y a du bon partout. Mais franchement, les bouchers français, ils sont quand même bons. Il faut dire la vérité. Et ça, c'est tout. Tu as des bouchers halal, des bouchers qui travaillent dans les bouchers halal, qui font des trucs de malades. Pareil dans Cachère, en conventionnel. Tu as des bons bouchers partout en France.

  • Speaker #1

    Donc finalement vous n'êtes pas seul sur ce marché un peu du haut de gamme. Parce que là votre position...

  • Speaker #2

    C'est pas pareil. Moi par mois je suis nul en boucherie. Et je le dis mais je suis fier d'être nul en boucherie tu vois. Parce que je préfère être champion de France de saucisses que d'être un bon boucher. En fait tu peux pas tout faire dans la vie. Donc il faut choisir. Mon frère c'est un très très très bon boucher. Moi je sais désosser, je sais couper la viande, y'a pas de soucis tu vois. Mais demain tu me ramènes un boucher ultra expérimenté, tu dis... Allez on va faire un concours sur qui désosse le plus mais en fait ça change rien dans la qualité tu vois, tu peux être un bon boucher mais c'est pas ça qui en fait t'as le mécanicien qui répare la voiture de Formule 1 et t'as le pilote qui va gagner la course t'as besoin des deux si t'as pas un bon mécanicien tu peux pas gagner la course mais le mec les gens vont se souvenir que du pilote, tu vois ce que je veux dire donc on a des très bons bouchers Tu vois mon frère c'est un très très bon boucher mais derrière le sourcing, la qualité du gendre etc. Surtout en France on a une manière de... parce que le monde de la boucherie il est petit tu vois. La philosophie de la boucherie française, moi je l'aime pas trop. J'ai changé ma manière de... mon frère il a chopé cette philosophie là, je lui ai changé ça et du coup c'est comme ça qu'on a commencé à...

  • Speaker #1

    A décoller ?

  • Speaker #2

    Ah ouais. T'acceptes de dire que j'étais pas un bon boucher, c'est là où tu décolles. En fait les gens ils s'en foutent. Le bon boucher qui vient nous voir, il va dire Ah ouais, lui là, c'est sûr, c'est pas un bon boucher. Et le fait que je t'ai dit que je suis pas un bon boucher, le mec, il dit Bon, je passe à autre chose, tu vois ce que je veux dire. Mais alors, vas-y, peut-être, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, Karim, là ? Je vais regarder son émission, qu'est-ce qu'il va m'apprendre, tu vois ce que je veux dire ? Mais je vais aider des bouchers, là, avec cette émission-là, à peut-être réfléchir autrement, tu vois ce que je veux dire, ou à ne pas être fermé dans leur bulle, tu vois ? Parce qu'on est fermé dans une bulle, en boucherie, et on peut pas évoluer, tu vois ? C'est ça qui bloque un peu.

  • Speaker #1

    Ouais, je vois ce que tu veux dire. Très bien. Donc là aujourd'hui, votre positionnement, c'est un positionnement que tu qualifierais plutôt de haut de gamme ?

  • Speaker #2

    Ouais, haut de gamme. Haut de gamme sans chichi.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #2

    C'est-à-dire, moi, je ne vais pas te faire une merguez avec...

  • Speaker #1

    Des feuilles d'or dedans ?

  • Speaker #2

    Des feuilles d'or dedans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ? Ou du champomis, ou je ne sais pas quoi, tu vois ce que je veux dire ? C'est vrai que c'est...

  • Speaker #1

    Tu as pas mal à essayer peut-être ?

  • Speaker #2

    Non, non. Non. C'est vrai qu'on fait du haut de gamme. C'est vrai que ce n'est pas accessible à tout le monde, en réalité. Mais on reste, dans un sens, on reste populaire. Dans la manière de voir les choses, on fait du haut de gamme. Mais je ne veux pas de chichis, en fait.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'on... Du coup, est-ce qu'on n'est pas obligé finalement de faire du haut de gamme quand on veut faire la qualité ?

  • Speaker #2

    Ah si, t'es obligé ?

  • Speaker #1

    T'es obligé.

  • Speaker #2

    Nous, alors, en 2014, on a été la toute première boucherie bio halal en France. D'accord ? On a été les premiers à faire ça.

  • Speaker #1

    C'est, pardon, petit honnête gosse, c'est la date à laquelle j'ai été client.

  • Speaker #2

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    J'étais encore étudiant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ressors dans la boucherie avec quasiment 100 balles. D'accord. Et là, je me dis, OK, il se passe quoi ? Il s'est passé. J'ai acheté 3, 4 éléments. Et là, je me dis, OK, qu'est-ce qui fait que, finalement, cette viande coûte autant ? Et c'est un peu toute la question, finalement, sur laquelle je n'ai jamais eu de réponse. Qu'est-ce qui... fait le prix de votre vie aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Tu veux qu'on y réponde maintenant ? Oui. Ok, super.

  • Speaker #1

    C'est finalement un peu l'axe central, grosso modo, le prix aujourd'hui, quel que soit le produit. Mais qu'est-ce qui fait le prix aujourd'hui ? Qu'est-ce qui justifie un tel prix ?

  • Speaker #2

    Alors... J'allais te répondre à une question, mais je vais répondre d'abord, parce qu'elle va suivre la question que tu viens de me poser. En 2014, on veut faire un truc un peu révolutionnaire. On veut faire du bio. On a réussi. D'ailleurs, on a même été certifié bio, nous. Et on se dit, on va faire un truc populaire, bon et accessible à tout le monde.

  • Speaker #1

    L'équation impossible.

  • Speaker #2

    Impossible, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Ça c'est une équation impossible.

  • Speaker #2

    Si tu nous as connu en 2014, t'as vu nos prix, l'avion lâché, je crois qu'on était à 16 balles le kilo, tu vois ce que je veux dire ? C'est impossible, tu perdais de l'argent en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et après, tu te retrouves avec un problème de personnel. Donc un mec que tu payes, je sais pas moi... 1600 euros par mois, il n'est pas bon. Tu vois ce que je veux dire ? Tu l'augmentes, il te respecte plus, il avance plus. Du coup, en fait, quand tu as des mecs que tu payes 3000 balles par mois, quand tu payes 45 000 euros de loyer par mois, quand tu fais du recherche et développement et tu vois que tu payes des gars, tu payes des gens qui font du consulting, qui viennent de partout dans le monde pour travailler avec toi, etc. ça coûte de l'argent. Quand tu changes tes machines tout le temps et que tu as les meilleures machines qui existent, ça coûte de l'argent. Quand tu voyages, que tu vas en Espagne, quand tu vas partout pour étudier, etc., la merveilleuse, etc., ça coûte de l'argent. Quand tu as un mec qui est devant toi et que le client te dit écoutez, moi je veux ma viande hachée par 500 grammes, je veux pas de gras, je veux pas de... Bah. En fait, ces éléments-là, ça coûte de l'argent. Quand t'es obligé d'avoir un contrôleur qualité, enfin nous, c'est une contrôleuse qualité, qui coûte un bras, elle va regarder cette émission, mais je le dis, ça coûte un bras, tu vois. Quand on fait un contrôleur qualité qui coûte cher, quand t'as des ouvriers que tu respectes, que tu te payes bien, que t'as pas d'ouvriers pas déclarés, etc. Waouh, ça chiffre, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, là, c'est bon.

  • Speaker #2

    Quand tu fais des merguez avec... c'est pas des déchets ? Tu vois ce que je veux dire ? Moi je pourrais faire des déchets, je pourrais acheter de la viande pas chère à 4-5 balles le kilo ou 6 euros le kilo et faire des merguez avec. Tu vois ce que je veux dire ? Bah non ! Tu vois ce que je veux dire ? Je peux pas. Je peux pas. Donc du coup, tout ça, ça... Tout ça, ça coûte de l'argent. Quand on fait de la charcuterie, et que tu prends des poulets entiers, tu les désosses, t'enlèves la peau, ça prend toute la journée. T'as six ouvriers, toute la journée à faire ça, faut les payer. Moi, j'achète pas le poulet déjà désossé. Moi, je le fais moi-même, tu vois, donc t'as énormément de main-d'oeuvre. Et moi, en fait, la boucherie où on est, avec le chiffre d'affaires qu'on fait, je pense qu'on a besoin de... Allez, onze ouvriers. J'en ai 26.

  • Speaker #1

    26 ouvriers.

  • Speaker #2

    J'en ai 26 au lieu de 11. Parce qu'on fait tout nous-mêmes. Ça, c'est ça qui coûte cher, en fait.

  • Speaker #1

    Donc, tu as une masse salariale de dingue, alors.

  • Speaker #2

    Et j'ai autre chose. Les bouchers. Pourquoi ce n'est pas tous les bouchers qui vendent ce qu'on fait ? Tous les bouchers peuvent vendre ce qu'on fait, tu vois ? Pourquoi ils ne font pas ? Parce que ça coûte cher. Parce qu'un poulet de Brest, ça coûte super cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais en face, est-ce qu'il n'y a pas une clientèle, justement, pour ces produits-là ? Toi t'as réussi à trouver aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Moi je le dis, je suis très fier de dire ça, moi je suis pas une boucherie pour tout le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Et on reviendra, mais sur les réseaux sociaux je crois que les gens ils ont pas compris. On est pas une association, on est la plupart de l'oseille, tu vois ce que je veux dire ? On est fier de faire de l'argent.

  • Speaker #1

    C'est le but d'une entreprise après.

  • Speaker #2

    J'ai pas de problème avec ça, même en tant que musulman, il y a rien de haram là-dessus, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Tant qu'on respecte les règles, que c'est bien du halal, que... J'avais fait une interview avec le Manel Cho où je disais qu'il y a une éthique halal. L'éthique halal, c'est super important. Tu achètes des déchets de viande périmés, tu fais des merguez avec de la viande périmée, tu mets des produits chimiques, etc. L'éthique, elle n'est pas halal. Je vois ce que tu veux dire. Moi, quand tu fais une éthique halal, tu as trop de pertes. La sélection des viandes, ça coûte trop cher. Par exemple, toi, tu es un éleveur de volailles et tu fais l'abattage. Tu me dis qu'un riz c'est simple. Tu veux mes meilleurs poulets. Moi le poulet on va dire je le vends à 5 balles. Mais tu veux mes meilleurs poulets. Donc moi il faut que j'arrête mon travail. Il faut que je vois sur les 100 poulets que j'ai par exemple, je choisis les 10 meilleurs. Mais tu vas pas, excuse moi mais je peux pas te facturer ça à 5 balles. Tu vas payer le double. Tu vas payer 10 balles. Bah moi c'est comme ça que je travaille. Je veux le meilleur vaut. Je paye le prix, je veux le meilleur veau fermier. Tu vois ce que je veux dire ? Le gars, il tue six veaux, je prends les trois meilleurs. Et le reste, il n'est pas déclassé, tu vois ? Ça part ailleurs, tu vois ce que je veux dire ? Mais moi, je veux le meilleur des meilleurs. Tu vois ce que je veux dire ? Eh bien ça, ça coûte de l'argent. Tu vois, quand tu as une belle viande maturée, bien percée, etc., etc., mais tout ce qui est déclassé, moi, je ne le prends pas.

  • Speaker #1

    Ça coûte combien un veau ? C'est toujours une question...

  • Speaker #2

    Je crois que... Attends, je crois que ça coûte et quelques euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et une vache ?

  • Speaker #2

    Une vache standard, ça coûte, je crois, 1800 euros. Une charolaise, par exemple. Ouais. Donc le veau est plus cher ? Bah nous, notre vache, ça coûte dans les 5000 euros.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc quand t'achètes une charolaise à 1800 euros et que moi, je vais acheter ma bête à 5000 balles, désolé, je vais pas te vendre au même prix. C'est logique, en fait. Le prix d'achat, il est pas le même. Tu vois ce que je veux dire ? Tu vois, des gens, des fois, il y en a qui ont compris. Ceux qui ont... compris, c'est eux cachés de chez nous. Et puis ceux qui n'ont pas compris, qui parlent trop là, mais ils ne pourront pas comprendre. Même le reportage, tu fais 50 heures de reportage, ils ne vont pas comprendre. Tu les laisses dans leur délire, tu vois. Mais voilà, donc tout se paye. C'est comme une voiture en fait. Tu prends une voiture avec du chauffage et une... Bon ça, ça existe plus, mais bon. Tu prends une voiture avec la clim et une sans clim,

  • Speaker #1

    c'est bien,

  • Speaker #2

    une voiture, la clim c'est 30 euros de plus, tu vois, par exemple, tu vois. C'est comme ça partout, tu vois, dans le textile, dans le fromage, dans le poisson. dans tout.

  • Speaker #1

    Mais je suis d'accord avec toi. Et donc, tu estimes que dans le marché du halal, ça n'existait pas, cette demande pour la qualité ? C'est vous qui l'avez créé, grosso modo ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a créé ça.

  • Speaker #1

    Vous avez créé un nouveau segment de marché ?

  • Speaker #2

    On a créé le haut de gamme halal. Tu vois ce que je veux dire ? On a créé le haut de gamme halal.

  • Speaker #1

    C'était un pari, ça, en fait ?

  • Speaker #2

    C'est un truc de niche.

  • Speaker #1

    Oui. C'est une niche. Mais quand vous vous êtes lancé un peu sur ce créneau-là, vous n'aviez aucune idée de si ça allait fonctionner ou pas ? Non. Ouais, donc c'était un pari. Ah ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Non, on ne savait pas que ça allait fonctionner, tu vois. Moi, j'étais sûr de ce que je vais faire, tu vois. Je sais que ça va marcher et tout ça. Mais je n'ai pas de garantie, tu vois. C'est que moi-même. Il n'y a que moi qui pensais que ça allait marcher, tu vois.

  • Speaker #1

    Et quel a été un peu le déclic qui a fait que... Vous êtes passé d'une boucherie à la lambda, à la voiture de course qui est votre boucherie aujourd'hui, avec 26 ouvriers, une myriade de vendeurs quand on est reçu. Qu'est-ce qui a expliqué ce succès-là ?

  • Speaker #2

    C'est la patience, c'est la persévérance, c'est la discipline, c'est la passion, surtout la passion, tu vois. Et c'est aussi le respect de soi-même, c'est le respect des valeurs qu'on apporte. C'est aussi s'écouter. Moi, je suis fort dans le développement, dans l'innovation, etc. Mon frère m'a laissé me construire.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je vous habite. Il y a des tâches bien réparties.

  • Speaker #2

    Oui, on est trop fort dans ce qu'on fait, mais chacun a ses tâches. Côté boucherie, je sais, je connais, c'est mon but, la boucherie, mais je ne suis pas très fort là-dessus. C'est-à-dire qu'au lieu de mettre 10 minutes, je vais mettre 15 minutes. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et vous travaillez toujours autant qu'à vos débuts ?

  • Speaker #2

    Oui. Je pensais que je travaillais moins qu'avant. C'est vrai ? Je travaillais plus qu'avant.

  • Speaker #1

    Comment ça se fait ?

  • Speaker #2

    Je sais pas. Franchement, je pensais vraiment que j'allais travailler moins qu'avant. Alors après, je travaille différemment. C'est-à-dire qu'avant, je faisais 8 heures de nettoyage par jour, par exemple. Aujourd'hui, je fais pas beaucoup de nettoyage. Ça m'arrive, ça me dérange pas. Mais aujourd'hui, faire du nettoyage, je vérifie quand mes gars font du nettoyage.

  • Speaker #1

    Donc vous avez toujours un peu les mains dans l'opérationnel.

  • Speaker #2

    Ouais, on aime ça en plus.

  • Speaker #1

    Et vous n'êtes pas finalement totalement... des chefs d'entreprise un peu... qui ont pris un peu du recul sur leur boucherie. Vous êtes toujours dedans. Tous les jours quasiment.

  • Speaker #2

    Tout le temps. C'est une affaire... c'est du lundi au dimanche. Mais après ce qui est bien c'est que aujourd'hui, en fait, je fais ce que je parle. Le R&D, c'est pas du travail,

  • Speaker #1

    tu vois. C'est de la passion. Tu vois plus comme du travail aujourd'hui. Ouais,

  • Speaker #2

    aujourd'hui je vois plus comme du travail. J'adore faire le R&D, j'adore vendre ma viande au haut. J'adore expliquer, j'adore créer des nouveautés, enfin ça c'est le R&D. J'aime beaucoup voyager, tu vois, je fais un peu de consulting. Là j'ai mis en pause ma société de consulting, j'ai fait beaucoup de consulting.

  • Speaker #1

    Dans le domaine de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Ouais, mais vu que je suis fort dans l'élevage aussi.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc je faisais sur l'élevage, sur la boucherie et sur la restauration.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc du coup, j'ai fait pas mal de clients. Je suis parti au Maroc.

  • Speaker #1

    Quand tu dis du consulting, c'est t'accompagnes un peu les acteurs, les restaurateurs ? Oui,

  • Speaker #2

    les restaurants, j'accompagne les boucheries. Là, j'ai fait une boucherie il y a deux ans, je leur ai augmenté leur chiffre d'affaires de x2. Je leur ai augmenté leur marge de 75% aussi, ce qui est énorme, tu vois. J'aurais complètement changé tout.

  • Speaker #1

    C'est quoi les recettes ?

  • Speaker #2

    En fait, je viens, je vais là-bas. Je leur prépare des recettes à l'avance, tu vois, avec fiches techniques, etc. Je regarde ce qu'ils font. Je change ce que j'ai. Je vire qui je veux aussi. Si je vois que lui, il est pas bon, hop, je le vire. Qu'est-ce que je veux en fait ?

  • Speaker #1

    Donc t'as la carte blanche.

  • Speaker #2

    Dictateur, tu vois. Je travaille comme ça. Et je kiffe, vraiment c'est un kiff de ouf. J'ai du plaisir à faire ça, mais c'est un truc de malade. Et j'ai travaillé au Maroc. J'ai travaillé partout en France. Vraiment partout. Ça passe de... du sud au nord. Belgique aussi. Là, j'ai le Moyen-Orient aussi. Il y a qui aussi ? L'Espagne aussi, j'ai fait. J'ai fait l'Espagne. Là, j'ai accepté un... Je suis sur un nouveau projet énorme. Du coup, là, ces trois derniers mois, j'ai refusé la Chine. J'ai refusé l'Arabie Saoudite. J'ai refusé l'Australie. J'ai refusé l'Angleterre, Cannes et Lyon. Juste sur les trois.

  • Speaker #1

    Et que sur des questions de consulting en boucherie.

  • Speaker #2

    Sur du consulting. L'Australie, sur deux semaines, c'est 150 000 euros. En fait, je ne travaille pas pour l'argent. C'est 150 000 euros. J'ai un projet.

  • Speaker #1

    Et là, c'était pour faire quoi ? C'était d'accompagner des Australiens ?

  • Speaker #2

    Alors, l'Australie, c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Tu parles de la restauration, de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Les Australiens, ils ont beaucoup de chameaux.

  • Speaker #1

    Ok. Je ne savais pas.

  • Speaker #2

    Énormément de chameaux.

  • Speaker #1

    Ils sont assez désertiques.

  • Speaker #2

    Tu connais l'histoire des lapins d'Australie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #2

    Ok. En fait, il y a un mec, on peut le dire, il est un connard. Ok, on peut le dire. Il a ramené un lapin. Ok. D'accord. Ce qu'il a fait en fait, c'est que les lapins, ils font beaucoup de bébés.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et il n'y avait pas de prédateurs. Du coup, ils se sont retrouvés avec des tonnes de lapins. Ouais. Et il y a plein de choses comme ça. Et là, ils ont le même problème pour le chameau. Ils ont le même problème. Ok. Ils sont par millions. de par million, ils voient sa grand-mère beaucoup,

  • Speaker #1

    tu vois,

  • Speaker #2

    et du coup, l'écosystème est en train d'être détruit par les chameaux. Le gouvernement australien dit s'il vous plaît, venez,

  • Speaker #1

    on arrête les conneries, venez.

  • Speaker #2

    On ouvre des usines, vous occupez des usines, on vous ramène des chameaux, vous vous occupez de l'abattage et vous faites des produits transformés. Et vu que moi, j'étais le premier à faire du chameau halal en France, il y a plusieurs années de ça, et j'ai fait du pastrami avec, j'ai fait des saucisses avec, etc. Le premier truc, c'est, voilà, on n'arrive pas à faire des saucisses bonnes, qui ne sont pas sèches. Je leur dis... Moi, je l'ai déjà fait, je peux vous le faire, etc. C'est eux qui m'ont contacté. Moi, je ne contacte personne. Quand tu contactes les gens, on m'a demandé de contacter un vendeur, un magasin, il y a quelques semaines. On m'a supplié, s'il te plaît, appelle-le. Je dis, écoute, je n'aime pas, tu vois. Si je lui appelle, il va se foutre de ma gueule, le mec. Et il s'est foutu de ma gueule. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #2

    Parce que c'est moi qui l'ai appelé. En fait, le secret, tu n'appelles pas le client.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tu n'appelles jamais le Très bien. C'est lui qui vient à toi. toi il te dit monsieur voulait un verre d'eau ou voulait... tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais t'es plutôt dans une position...

  • Speaker #2

    Je peux vous proposer ça ? Il me dit d'accord, tu vois mais envoie moi un mail mais qui tombe sur les spams c'est mieux tu vois ce que je veux dire ou pas ? Non c'est pas bon comme ça.

  • Speaker #1

    Ok et du coup alors pour revenir sur cette anecdote de chameau en Australie Pourquoi tu as dit non ?

  • Speaker #2

    Parce que j'ai un projet. J'ai un autre projet dans le middle-west qui est beaucoup plus important et Et du coup je peux pas faire plusieurs choses en même temps. Déjà que je fais plusieurs choses en même temps, du coup je vais me consacrer à ce que je fais.

  • Speaker #1

    Ouais parce que ça aurait supposé que tu ailles là-bas, que tu restes là-bas une longue période...

  • Speaker #2

    Même si c'est pas une grosse période, parce que moi je peux former en fait. Je peux avoir la joindre de chameau, je peux former, etc. Mais je vais pas le faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais pas le faire. En fait faut...

  • Speaker #1

    T'as le luxe de choisir un peu tes projets aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ouais et moi c'est pas parce que le mec va me donner ça, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Fais plus ça pour l'argent aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Bah en fait j'ai jamais travaillé. Prenons d'ailleurs j'ai pas d'argent parce que tout ce que je gagne je l'investis en matériel etc en R&D etc aujourd'hui mon compte il est pas chaud mon frère et moi on a pas beaucoup d'argent mais je m'en fous en fait ça m'est égal l'argent ça m'est égal mais tu vis correctement

  • Speaker #1

    Ah oui, très bien.

  • Speaker #2

    Il y a des gens, ils n'ont pas d'eau chaude. D'accord ? Ça, je le vis. Après, personnellement, moi et mon frère, on fait pas mal de choses, mais secrètement. Tu vois ce que je veux dire ? Mais ça ne nous regarde que nous. Mais moi, j'ai un... Je supporte beaucoup la pauvreté, en fait. Je n'aime pas cette misère. OK ? Je sais qu'après la boucherie, les jumeaux, il y aura aussi les jumeaux dans l'humanitaire. OK. Tu vois ce que je veux dire ? Ce que je fais, ça ne me regarde que moi. Mais à un moment, je...

  • Speaker #1

    Tu passes plus.

  • Speaker #2

    Dans 15 secondes, j'arrête. Je vais basculer, parce que soit je fais les choses à fond, soit je les fais pas. Du coup, dans 15 ans, dans 10 ans, quand on va arrêter, peut-être dans 15 ans, je pense, 10 ans peut-être,

  • Speaker #1

    Tu penses que tu vas en avoir marre de la boucherie ?

  • Speaker #2

    Non, mais il faudra passer à autre chose. Il faudra passer à autre chose, il faudra s'occuper de sa religion, il faudra aider les pauvres, il faudra aider les orphelins, tu vois ce que je veux dire ? Je pense qu'on aura ce luxe de pouvoir faire ça, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    D'accord, donc tu vois pas, comment dire, t'as pas l'ambition de développer plus que ça la boucherie ? Les jumeaux aujourd'hui ? Si,

  • Speaker #2

    j'ai encore 10-15 ans. C'est énorme. Je vais l'avancer jusqu'au mon dernier souffle. Mais je pense qu'à un moment, il faut aider les gens.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'avenir aujourd'hui de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #2

    L'avenir de la boucherie Les Jumeaux ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as envie d'en faire une franchise ? Est-ce que tu... J'imagine, d'après ce que je comprends, pas vraiment...

  • Speaker #2

    C'est pas une espèce de franchise, mais c'est pourquoi pas vendre mes produits partout dans le monde. Tu vois ce que je veux dire ? Par le biais de magasins.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Voilà, à mon avis ce sera peut-être des trucs comme ça On va se concentrer peut-être sur le sur le Moyen-Orient quelques pays comme l'Allemagne l'Allemagne, la Hollande l'Angleterre

  • Speaker #1

    L'international alors ? Ouais Pas nécessairement en France Tu penses que t'as arrivé un peu à t'as fait le tour un peu du contexte français ?

  • Speaker #2

    En fait, j'ai appris avec tous mes voyages, j'ai visité une trentaine de pays dans ma vie. Et tous les voyages, j'ai appris qu'en fait, j'étais plus humain, musulman que français. Et il y a plein de pays qui m'intéressent. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai envie de voyager. Je suis fier d'être français, mais je n'ai pas envie de me définir. Je ne sais pas où je serai, mais à 60 pays, peut-être que je ne serai pas en France. Je ne sais pas où je serai, tu vois ? J'ai aucune idée. Mais j'aimerais... développé tu vois mais mes ancêtres viennent du yémen ok tu vois ce que veut dire la famille de ma mère mais ils viennent du yémen donc du coup on est des voyageurs tu vois on est je suis né en france mais je peux donc la suite logique c'est qu'on sait pas c'est d'avoir des enfants peut-être qu'ils m'aideront je sais pas tu vois tu peux pas avoir un plan est implanté à l'étranger pas vraiment on verra on verra j'ai aucune loi tu laisses vraiment et les possibilités ça me tient à coeur tu vois ouais tu vois je cracherai jamais sur la france parce que Mais je ne sais pas l'avenir, je ne connais pas. On verra.

  • Speaker #1

    Il y a tellement de questions à poser. Est-ce qu'aujourd'hui, c'est toujours intéressant de se lancer en boucherie ?

  • Speaker #2

    Oui. Le seul inconvénient, c'est les salariés. C'est tout. Parce qu'aujourd'hui, tout le monde est manipulé par les 35 heures. Tout le monde est manipulé par... Il ne faut pas travailler ni samedi, ni dimanche. Alors, je dis moi. J'ai un commerce. Ok, je dois travailler, je dois servir mes clients quand les gens ne travaillent pas. Soit ce qu'il faut faire, c'est qu'on inverse la tendance. Donc les artisans travaillent du lundi au vendredi, et les gens dans les bureaux travaillent du jeudi au dimanche. Comme ça, c'est inverse. Mais un vendeur de fruits et légumes, s'il ne travaille pas le dimanche, il travaille quand en fait ? Quand ? Il va travailler quand ? La nuit peut-être ? Non. Tu vois ce que je veux dire ? Aujourd'hui, les jeunes sont manipulés par ça. Ils ne veulent pas travailler le samedi, ils ne veulent pas travailler le dimanche, ils ne veulent pas travailler quand c'est des fêtes. T'imagines, le ramadan tu fermes. Tu fais faire un ramadan, tu fermes. C'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Dans les boucheries, à Noël, tu fermes Mais c'est là où tu vas faire ton chiffre d'affaires Tu vois ce que je veux dire ? Du coup, en fait, c'est une injustice pour les jeunes De travailler le samedi, dimanche, jour férié Noël, ramadan,

  • Speaker #1

    haïd Est-ce que tu ne penses pas que c'est plutôt Parce que les mentalités évoluent Et qu'on veut accorder plus de temps A soi, à sa famille

  • Speaker #2

    Non, non, non, c'est manipulation

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment ?

  • Speaker #2

    Ouais, du travail, tu vois, on ne veut pas travailler ...en France, tu vois ce que je veux dire. Pourtant, on a des capacités de malade, tu vois. Pourquoi en Angleterre, tu fais 50 heures ? Pourquoi il n'y a pas beaucoup de chômage en Angleterre ? Pourquoi il y en a beaucoup en France ? Je ne sais pas. Je vais me faire insulter sur les réseaux sociaux, ce que j'ai dit là. Mais tout le monde, personne ne va être d'accord. En fait, il n'y a que les patrons. Il n'y a que les gens qui survivent, tu vois, qui vont être d'accord avec moi. Tu vois ce que je veux dire ? Les gens qui... Bref.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est...

  • Speaker #2

    Ce qui me dérange le plus en France, c'est cette partie-là. D'accord. Moi, je suis plutôt genre... Tu n'es pas un bon bosseur ? dégage t'es un bon bosseur faut qu'on te paye faut qu'on te t'es un bon bosseur faut qu'on te paye bien tu vois ce que je veux dire faut que tu sois bien mais t'es pas un bon bosseur tu aujourd'hui en France le patron il a peur d'ouvrir

  • Speaker #1

    Tu penses vraiment que le rapport de porte est inverté ?

  • Speaker #2

    Tu vas amener des artisans, et les artisans sans exception vont te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ? Tu amènes des chefs d'entreprise, ils vont aussi te dire ça. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Mais est-ce que, en même temps, vu que tout le monde, comme tu le dis un peu dans la jeunesse, pense de cette manière-là, est-ce que ce n'est pas aussi aux entrepreneurs de changer un peu aussi de logiciel ?

  • Speaker #2

    Alors tu ne vas pas faire travailler les gens dimanche ? Et le samedi, tu vas faire comment alors ? Te dire aux gens, il faudra éduquer les gens qui travaillent dans les bureaux par exemple, de dire, s'il vous plaît, arrêtez de faire vos courses le samedi-dimanche, vous faites vos courses ailleurs. Je parle pas des mamans ou des papas qui ont beaucoup d'enfants, où ils peuvent pas faire autrement. Tu vois ce que je veux dire ? Je parle de quelqu'un de lambda, qui est pas encore marié, tu vois ce que je veux dire ? Faut qu'il travaille le samedi-dimanche, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais, parce que ça me fait penser, tu vois, dans mon quartier, il y a une nouvelle boulangerie qui vient d'ouvrir.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je regardais un peu les horaires d'ouverture, et j'étais assez frappé de voir des horaires d'ouverture qui ressemblaient à des horaires de bureau. La boulangerie, elle est ouverte de 8h à 19h, et elle est fermée le dimanche et le lundi.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour une boulangerie, je trouve ça assez particulier, parce que le dimanche, c'est un jour où finalement on a le temps de se rendre en boulangerie. Et puis en semaine, une boulangerie qui ouvre à 8h, je trouve que c'est un peu tard. dans la mesure où la journée commence plus tôt pour beaucoup de personnes, et 19h, ça ne colle pas nécessairement.

  • Speaker #2

    En fait, il a dû faire des études là-dessus. Donc peut-être que dimanche, il n'y a peut-être pas de marché à côté.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Peut-être aussi, il y a beaucoup de bureaux. Tu vois ce que je veux dire ? En fait, si ce boulanger-là, il avait énormément de monde le dimanche, je ne t'inquiète pas, il serait ouvert. Tu vois ce que je veux dire ? Moi, je travaille le dimanche matin. L'après-midi, il n'y a personne. Donc je suis fermé l'après-midi. Tu vois ce que je veux dire ? Le lundi, je suis fermé aussi. Pas parce que le lundi, il n'y a pas d'arrivage de viande. Donc c'est rien que je joue le lundi. Mais si demain, les choses se font différemment, quand le corona, à un moment, on devait fermer à 18h. C'est la plus belle période de ma vie. Je commençais à 5h du matin, je finissais à 18h, le kiff total. C'est comme si je faisais 35h. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? C'est un truc de ouf. J'ai kiffé. Tu vois, genre, je faisais ma douche.

  • Speaker #1

    Ouais, tu te prenais le temps.

  • Speaker #2

    Il était encore 20h, tu vois. J'avais tout fini, il était 20h. Et d'habitude, je suis encore à la boutique à cette heure-là. Tu vois ce que je veux dire ? J'ai kiffé. Mais en fait, t'es obligé de t'adapter au client. Ouais. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Toi, tes clients, aujourd'hui, tu les connais très bien. Tu sais à peu près qui ils sont ? Oui. Il te dit aujourd'hui de me décrire un peu le client type. Tu sais qui il est ou qui elle est ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, le client lambda, c'est un client qui réfléchit, un client qui veut manger moins de viande, mais de meilleure qualité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Un client qui est flexitarien.

  • Speaker #1

    Flexitarien, c'est ça.

  • Speaker #2

    Flexitarien.

  • Speaker #1

    Celui qui...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas mal alors.

  • Speaker #2

    Oui, j'aime bien moi. Ouais ? Bah oui, tu ne manges pas de la viande tous les jours. Ouais. C'est pas bon. Non, c'est pas bon. C'est ni bon ni pour la planète. Clairement. Et de meilleure qualité. Ouais, franchement, moi, ça me va très bien, tu vois. Moi, j'aimerais bien que les gens arrêtent de manger de la viande tous les jours et mangent moins, mais de meilleure qualité, tu vois.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est une réflexion que t'intègre, le fait des nouvelles attentes des consommateurs. Est-ce que c'est quelque chose que t'intègres aujourd'hui dans ton business ? Le fait que les gens, tes clients aujourd'hui demandent de la viande de meilleure qualité, qu'elle vienne d'un élevage sourcé, qu'il y ait une transparence... l'expérience du prêt jusqu'à la vitrine, est-ce que ça, c'est des éléments aujourd'hui sur lesquels tu capitalises ? C'est-à-dire que tu y vas à fond aujourd'hui dessus ?

  • Speaker #2

    C'est l'essence même de ce qu'est les jumeaux. Tu vois ce que je veux dire ? Ils veulent cette transparence, tout ça, quoi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Et toi, sur la question de la durabilité, parce que tu l'as dit... manger beaucoup de viande, ça fait consommer beaucoup d'animaux. Donc, consommer beaucoup d'animaux, ça fait consommer beaucoup d'eau, beaucoup de céréales,

  • Speaker #2

    etc. Pour faire les céréales, il faut beaucoup d'eau.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu comprends, toi, en tant que boucher, toutes les critiques que l'on fait sur les bouchers ? Sur le fait que c'est un métier qui capitalise un peu sur la mort des bêtes, sur le fait que... ils aggravent l'écologie en vendant de la viande qui pollue, etc. Est-ce que toi tu comprends toutes ces remarques-là ?

  • Speaker #2

    Bah oui, complètement. Mais c'est pas le boucher qui va changer les choses, parce que le boucher, il va s'adapter. Moi je m'adapte. Enfin non, nous on s'adapte pas, nous on a créé notre monde. C'est pas pareil. C'est-à-dire que si on devait s'adapter aujourd'hui, on vendrait la viande hachée 3 kilos pour 10 euros. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Parce que le marché, les gens ils confondent ne pas avoir d'argent, la pauvreté et acheter en gros...

  • Speaker #1

    On met pas notre argent là où il faudrait, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait t'as pas d'argent. Moi je viens d'une famille pauvre et la famille de mon père était extrêmement pauvre, d'accord ? Donc j'ai le droit de dire ce que je vais dire. Il y a des gens qui n'ont vraiment pas les moyens. Et il y a des gens, ils peuvent faire des efforts mais... mais il va l'acheter le moins cher pas en fait Il y a une réflexion à avoir.

  • Speaker #1

    Toi, tu distingues plusieurs catégories.

  • Speaker #2

    Il y a plusieurs catégories. Il y a des gens qui sont dans l'extrême pauvreté. Tu vois, je suis au courant. Je fais affaire avec eux tous les jours. Tu vois, je suis au courant de ça. Mais tu as des gens qui préfèrent acheter le moins cher possible pour pouvoir manger tous les jours. Tu comprends ou pas ? C'est ça qui n'est pas bon. En fait, je ne me fais pas de l'autopube. Je n'ai pas des gens qui vont venir chez moi. Il n'y a pas de souci, tu vois. Mais je préfère, quand ils vont dans les fermes, etc. Mais achète plutôt des poulets fermiers, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Achète... la ferme, eux, s'ils voient qu'il y a une augmentation du poulet fermé, ils vont en faire que du poulet fermé. Oui, bien sûr. Ce qui est logique. La ferme, le goût de la tarte, il va s'adapter. Au champ, etc. Ils vont s'adapter.

  • Speaker #1

    Donc la demande influence forcément l'offre.

  • Speaker #2

    Bah oui, c'est logique. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, si tu manges de la viande tous les jours, désolé, je préviens que tu manges moins, mais de la meilleure qualité. Par contre, si tu manges, effectivement, tu peux manger une fois de la viande par semaine ou par... Moi, mon père, il était tellement pauvre dans la famille de mon père qu'il mangeait de la viande une fois. fois par mois. Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, des occasions.

  • Speaker #2

    Ils sont pas morts, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Et du coup... Dans plein de cultures, la viande, c'est quelque chose d'assez rare, finalement.

  • Speaker #2

    Ça, c'est le problème de l'agro... industrialisation, etc. On veut manger tous les jours de la viande, du poulet, donc il faut que ça soit pas cher. Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Et moi, je me bats avec ça. Tu vois, les idées des gens qui n'ont pas compris, en fait, dans les commentaires sur les réseaux sociaux, c'est toujours Ah ouais, mais vous, vous vendez pas les riches ? Mais t'as pas compris le business en fait C'est ça qui revient le plus souvent Ouais mais t'as pas compris en fait On te demande pas de... Moi j'en ai pas une boucherie pour monsieur et madame Tout le monde On assume, y'a aucun soucis tu vois Même les gens ils ont pas les moyens Peut-être qu'il va manger une fois tous les ans chez moi Il va se régaler, tu vois ce que je veux dire ou pas Je respecte énormément ça, tu vois ce que je veux dire Mais bordel, le mec il dit ça Il mange la viande tous les jours Mais arrête quoi Mange deux fois par semaine Tu seras en meilleure santé Tu vois ce que je veux dire Essaye de... Achète pas chez moi Mais achète un... un truc un peu plus qualitatif, tu vois ce que je veux dire ou pas ? En gros, c'est ça le message. Et t'as des gens, ils ont vraiment pas les moyens. Et là, bah... Non,

  • Speaker #1

    bien sûr, et ça, c'est pas autre chose.

  • Speaker #2

    Mais les gens qui ont pas les moyens, s'ils arrivent à manger une fois par semaine, ils vont être contents, tu vois ce que je veux dire ? Enfin bref, en fait, c'est une mentalité, mais ça, c'est deux facteurs. C'est pas le boucher qui va changer ça. Parce que c'est compliqué. Nous, on a commencé, même si on ne gagnait pas d'argent, on vivait chez nos parents. Je n'étais pas marié, je n'avais pas encore d'enfants, etc. Donc du coup, aujourd'hui, tu me redemandes de faire boucher les jumeaux, je vais échouer. Parce qu'aujourd'hui, j'ai un loyer à payer. Aujourd'hui, j'ai une famille. Tu vois, l'école, les enfants, etc.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #2

    je ne pense pas que j'aurais réussi. On a réussi parce qu'on était motivés, mais on a réussi parce que on n'avait pas besoin d'argent. Dans le sens où, c'est pas grave, on n'a rien, mais... C'est pas grave, tu vois ce que je veux dire ou pas ? Voilà, mais un mec qui a trois enfants, qui a une boucherie désolé mais il peut pas prendre le risque que nous on a pris, parce qu'on peut pas se comparer le mec il a des obligations tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Vous avez pris beaucoup de risques,

  • Speaker #2

    au départ Oui, on a pris beaucoup de risques, on a sacrifié notre jeunesse, on l'a sacrifié notre jeunesse, on l'a détruit notre jeunesse. Tu vois, j'ai des problèmes de santé partout, pour tout mon corps. Tu peux pas faire 2h du matin, 20h,

  • Speaker #1

    pendant 5 ans,

  • Speaker #2

    sans conséquence, c'est pas possible. Tu vois ce que je veux dire ? Moi j'ai des tendines de partout, je peux même pas me porter mon téléphone comme ça.

  • Speaker #1

    Ça reste un métier très dur aujourd'hui la boucherie ?

  • Speaker #2

    Bah par rapport à ce qu'on a fait, ça dépend, si t'as un bon cadre, oui. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Mais ça reste un métier physique ?

  • Speaker #2

    Oui, ça reste un métier physique.

  • Speaker #1

    Un métier physique où à terme tu démarres. développe aussi des problèmes pour ta santé dans ton corps.

  • Speaker #2

    Après c'est comme le poissonnier, c'est comme le mec dans le bâtiment avec le marteau de cœur, le maçon,

  • Speaker #1

    les coiffeurs, toutes ces professions-là.

  • Speaker #2

    En fait, ça fait quelques années qu'on travaille assis.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Si tu réfléchis.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    On est en 2023, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #2

    On ne parle pas d'avant. Non,

  • Speaker #1

    on ne parle pas d'avant.

  • Speaker #2

    On parle de l'an 2023. Combien de personnes ont travaillé assis ? Vas-y. On va dire de zéro à 2023, il y a 100 personnes. Il y a que 100 travailleurs. Sur ces 100 travailleurs, il y a combien qui sont restés assis ? ça dépend sur très peu j'imagine tu es assis dans un bureau et tu es de travailler le blé,

  • Speaker #1

    l'élevage ça c'est intéressant dans l'échelle c'est plus naturel de travailler un métier manuel que de travailler un métier,

  • Speaker #2

    je sais plus comment on appelle ça un métier de bureau qui est pour moi beaucoup plus dur qu'un métier

  • Speaker #1

    parce que tu restes assis fixé je ne l'arriverai pas ok on arrive bientôt à la fin de ce riche épisode c'est quoi un peu pour toi aujourd'hui la boucherie du futur ?

  • Speaker #2

    La boucherie du futur ?

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, c'est un corps de métier qui est voué à rester, à garder les mêmes codes, les mêmes pratiques ?

  • Speaker #2

    Non, ça va évoluer.

  • Speaker #1

    À quel niveau ? Sur la qualité des produits ? Sur le service proposé ?

  • Speaker #2

    Oui, sur la qualité. Sur le service, malheureusement, en France, non. Plus on va avancer... et plus le travail va se dégrader. Parce qu'on veut donner plus de... En fait, le patron devient ouvrier. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, c'est ce qui va se passer. Et non, mais on pourra lire cette vidéo dans 10 ans, tu vois ?

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    C'est trop compliqué, tu vois ? Et du coup, non, en termes de services, ça va être lamentable. Tu vois ce que je veux dire ? À part si on va augmenter la viande de 60-80%, parce que le mec... Il va être payé un salaire de ministre pour vendre de la viande. Donc du coup, voilà. En termes de services, ça va être médiocre. D'accord ? Mais par contre, les dirigeants, les industriels, etc. En plus, la France, je pense qu'à un moment, ils vont se réveiller sur tout ce qui est produit chimique, sur tout ce qui est sanité, sur tout ce qui est...

  • Speaker #1

    Il y a déjà des débats là-dessus. Oui,

  • Speaker #2

    mais de plus en plus. C'est les raisons qu'ils ont fait ça. Et quand ils vont voir les millions de personnes... qui vont avoir le concert, ils vont dire, bon, les gars, il faut qu'on fasse quelque chose, parce que là, on a tué plein de gens.

  • Speaker #1

    On a laissé faire.

  • Speaker #2

    Les hommes politiques d'avant ont laissé faire beaucoup de choses. On n'a peut-être pas la main dessus, je ne sais pas. Je leur crée des excuses. Et du coup, on va devoir enlever le sanitrité. Alors déjà, le jour où ils vont enlever les produits chimiques, nous, on aura une longueur d'avance énorme. Tu vois ce que je veux dire ? Et donc, du coup, quand ils vont voir que ça créera beaucoup, beaucoup de morts dans le monde, etc. Du coup, là, ils vont réagir. Tu vois ce que je veux dire ? Ils vont réagir. Et là, ils n'auront pas le choix de faire évoluer le métier.

  • Speaker #1

    On sera forcément amené avec tout ça à payer finalement la viande plus chère. Voilà.

  • Speaker #2

    Ouais, mais ce sera plutôt dans les supermarchés. Les boucheries vont s'auto-détruire. Il y aura de moins en plus. Déjà, on peut le voir, il n'y a plus de chevalines. Ça n'existe plus, quasiment. Ça existe, il y a quelques-unes. Je pense qu'il y en a moins de 100 en France.

  • Speaker #1

    Celles qui vendent de la viande de cheval. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y en a quasiment plus. Les tripiers, il n'y en a pas beaucoup. Les vrais tripiers, tu vois, il n'y en a pas beaucoup. Les boucheries françaises qui vendent, parce que les enfants ne vont plus reprendre, parce qu'ils vont travailler dans les bureaux, Et bien c'est qui ? C'est notre communauté qui reprenne le marché. Tu vois, des casseurs de prix, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Qui tirent le marché vers le bas.

  • Speaker #2

    C'est les étrangers qui vont reprendre le marché de la boucherie. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    En tirant donc la qualité et les prix vers le bas.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc du coup, ça va se dégrader.

  • Speaker #1

    Donc pas très positif alors ?

  • Speaker #2

    Moi je pense non. Alors il y aura toujours des boucheries comme moi. Il y aura des meilleurs boucheries que moi d'ailleurs. Il y a des gens qui vont me surpasser, qui seront meilleurs que moi.

  • Speaker #1

    Comment on peut être meilleur que les jeunes ? Non,

  • Speaker #2

    on peut. Mais effectivement... Non, il y aura des gens qui se font mieux que nous, qui feront des produits plus qualitatifs que nous, avec un meilleur goût, etc. Ça va venir, il n'y a pas de soucis. Non, tu auras des boucheries comme nous. Et tu auras un peu de... Casseurs toujours, mais tu n'auras pas de juste milieu. Tu auras soit des hauts de gamme, soit du très bas de gamme. Et tu as tout ce qui est supermarché, hyper, etc. C'est eux qui vont reprendre le marché, tu vois ce que je veux dire. Parce qu'ils vont avoir des problèmes d'ouvriers, parce qu'eux, ils peuvent supporter. Eux, ils pourront supporter la masse salariale. Les gars,

  • Speaker #1

    moi,

  • Speaker #2

    j'ai un ami à moi. Il a fermé à cause de ça, il a fermé parce qu'il n'était pas à Paris. Les gars qui ne sont pas à Paris, ils souffrent.

  • Speaker #1

    Oui, non, complètement. Ils souffrent. Paris, effectivement, n'est pas la France.

  • Speaker #2

    Nous, on a quoi ? Nous, on a les étrangers qui travaillent avec nous. Tu vois, on se le dit cash. Vous allez dans un étoilé, même aux Champs-Élysées, des trucs comme ça, s'il n'y a pas les Bengalis, les Sri Lankais, il n'y a personne qui cuisine. Tu vois ce que je veux dire ? Et heureusement, grâce à eux, moi, je suis fier d'eux. Moi, on travaille beaucoup avec les Sri Lankais, je suis fier d'eux. C'est une population que j'adore. Tu vois ce que je veux Ils ont encore la mentalité ancienne, je kiffe. Sans eux, on n'est rien du tout. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, après sur la main d'oeuvre étrangère, il y a un large débat encore là-dessus.

  • Speaker #2

    Mais à Paris, t'as la main d'oeuvre étrangère. Tu vas à Lyon, tu galères. Dans Montpellier,

  • Speaker #1

    à Martheil,

  • Speaker #2

    tu galères quoi, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ok, donc pas mal de défis pour la boucherie dans les prochaines années alors. Ouais.

  • Speaker #2

    Bah déjà il manque... Oh je sais plus combien. Je crois que je vais peut-être dire une bêtise, mais je crois que c'est plus de Non, non, non, non. Il manque 10 000 ouvriers bouchés en France. 10 000.

  • Speaker #1

    Donc secteur qui ne reflète pas.

  • Speaker #2

    Le boucher qui est au chômage, ça n'existe pas. Un boucher au chômage, c'est qu'il a des problèmes. Ou alors, tu vois, il veut gratter, tu vois ce que je veux dire ou pas. Mais ça n'existe pas. Un charcutier bouché au chômage, ça n'existe pas. D'ailleurs, les gens qui ne trouvent pas de travail, faites boucher. Faites boucher, ok. Vous allez vous lever tôt.

  • Speaker #1

    C'est dur les parents.

  • Speaker #2

    Mais vous allez toucher bien votre vie, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? Un père de famille qui veut réussir dans la vie, qui veut nourrir ses enfants, etc. Boucher.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #2

    Il y a du boulot dans la boucherie. Moi, je vois. Nous, alors, dans notre rue, il y en a qui font des... Il y a des vendeurs de vêtements.

  • Speaker #1

    Il y a nous.

  • Speaker #2

    Combien de CV par jour j'ai ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Des stagiaires. Je te parle des stagiaires.

  • Speaker #1

    Zéro. Zéro, ok.

  • Speaker #2

    J'en ai un petit peu, mais on va dire zéro.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Le magasin d'à côté. Il en a 15 par jour. Pourquoi les jeunes, ils veulent faire de la... En fait, les jeunes, ils sont... Je pense qu'ils sont feignants, bordel, tu vois. Excuse-moi, mais comment tu peux avoir un boucher qui a zéro CV par jour, que je parle de moi, je parle de tous les bouchers, tu vois, et le magasin de vêtements à côté, ils ont 15 CV par jour. C'est une réalité, ça. Non,

  • Speaker #1

    mais je suis d'accord avec toi, mais c'est parce que, plus largement, tous les métiers de l'artisanat ne sont pas valorisés. Il y a cette question-là, tu vois, de la valorisation.

  • Speaker #2

    En fait, si le gouvernement, il changeait ça, par exemple, il faisait... Si je payais moins de charges aux artisans, tu verras, c'est là où tout va changer, tout va basculer. Imagine, moi je paye un gars, on va dire je paye 2500 euros à un ouvrier. Donc je vais payer 2200 euros de charges. Donc je ne vais pas payer 2005. Donc 2,

  • Speaker #1

    3, 4,

  • Speaker #2

    ouais, c'est énorme, presque 5000 euros. Le mec va me coûter 5000 balles. Si j'étais presque quasiment exonéré des charges. je paierai 3000 euros mon gars et je vais bosser moins le meilleur pouvoir d'achat vas-y fais moi 30 heures c'est tout pas besoin de plus ou fais moi travailler pendant 2 semaines bien après je te mets 4 jours consécutifs on arrange le gars ça serait bien mais non le gouvernement il nous invente des taxes comme ça je passe de 0 euro à 12 000 euros en un an comme ça je prends 12 000 euros Tu vois ce que veut dire ? 12 000 euros de taxes dans la tronche comme ça. Tu vois ce que veut dire ? Il faut les absorber.

  • Speaker #1

    Il faut les absorber, les répercuter.

  • Speaker #2

    Moi, à mesurer, tous les ans, je les augmente entre 100 et 200 euros par an d'augmentation. Tous les ans. Ça veut dire que lui, je l'ai augmenté, il va me coûter... Il va me coûter 2000 et quelques euros par an. Lui 2000, lui 2000. Faut absorber, tu vois. En plus mes mecs, faut que je les mette bien moi. Nous on est une famille, tu vois. Moi je veux qu'un salarié qui bosse chez moi, faut qu'il soit bien payé. Je suis désolé mais les salaires, les mauvais salaires, les... Olonspierre ? T'as vu j'ai fait une...

  • Speaker #1

    J'ai vu là et le jette.

  • Speaker #2

    Olonspierre là je suis pas d'accord, tu vois. Le mec il a un savoir-faire, etc. Il faut bien payer. Moi je suis pour. Même les métiers pénibles. il faut bien les payer. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Il y a tellement à dire là-dessus. Il mériterait peut-être une partie 2. Peut-être un jour. Karim, quel est le mot de la fin pour toi ? le mot de la fin, une expression, quelque chose que t'aimerais transmettre, sur lequel tu aimerais qu'on retienne.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu Disneyland, tu vois. Il faut croire à ses projets. Il faut croire à ses rêves, tu vois. Ça fait un peu Disneyland, t'as vu, mais moi j'ai cru à mes rêves, j'ai réalisé, j'ai fait ce que je veux. Aujourd'hui, j'ai une vie de folie. Tu vois, je fais ce que je veux. Il y a plein de gens qui sont très connus, qui viennent me voir, qui sont très enrichissants. J'ai partagé Enfin bref, j'ai une très très belle vie grâce à l'effort, au sacrifice. En fait, je pense que ce que j'aurais vécu à ma jeunesse, tu vois, là je suis en train de...

  • Speaker #1

    Tu vis un peu ta jeunesse avec un peu de retard.

  • Speaker #2

    On est très respecté des gens. Les jeunes nous respectent. Et ça se voit. Je ne regrette rien du tout. Si je devais passer un message aux jeunes, c'est de croire à ses rêves et de ne pas avancer, de monter l'escalier marche par marche et pas par trois marches ou par cinq marches.

  • Speaker #1

    Étape par étape. Et de la patience. Beaucoup. Merci beaucoup Karim

  • Speaker #2

    Merci à toi

  • Speaker #1

    Et voilà l'épisode est terminé j'espère qu'il vous a plu d'ailleurs n'hésitez pas à le noter sur les plateformes d'écoute Spotify ou Apple Podcast c'est extrêmement important, mettez-lui plein d'étoiles nous on se retrouve dans deux semaines pour discuter avec un de l'invité pour parler food, bouffe voilà, d'ici là portez-vous bien à très vite

  • Speaker #0

    Salut. Salut. Merci.

Share

Embed

You may also like