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Inspiration et motivation : Barack Adama partage son voyage musical de la sexion d'assaut à son travail avec Tay-C cover
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Le OV Show

Inspiration et motivation : Barack Adama partage son voyage musical de la sexion d'assaut à son travail avec Tay-C

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1h19 |02/03/2025
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Description

Quel est le secret derrière le succès fulgurant d'un des producteurs de musique les plus influents de notre époque ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Barack Adama, un homme dont le parcours de vie exceptionnel inspire et motive des milliers de personnes à travers la diaspora. De son enfance à Paris aux rues vibrantes de Dakar, Adama nous entraîne dans un voyage fascinant à travers son univers musical.


Au fil de la conversation, Barack Adama partage des anecdotes poignantes sur sa jeunesse, ses influences musicales, et comment il a fondé la Sexion d'Assaut, ce groupe emblématique du rap français qui a marqué toute une génération. Sa passion pour la musique est palpable, et il évoque les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans un secteur aussi compétitif que celui de la production musicale.


Mais ce n'est pas tout ! Adama aborde également des sujets profonds tels que sa relation avec son père, un homme dont l'impact sur sa vie et sa carrière est inestimable. Il parle des défis émotionnels liés à la célébrité, d'un besoin crucial d'accompagnement psychologique pour les artistes, et de son engagement à créer un changement positif à travers sa musique. Ces réflexions résonnent particulièrement dans le contexte actuel où la santé mentale est au cœur des préoccupations, tant pour les artistes que pour les entrepreneurs passionnés.


Dans un monde où le business et l'entrepreneuriat sont en constante évolution, Barack Adama se positionne comme un modèle de réussite, partageant ses secrets de réussite et sa vision pour l'avenir. Il aspire à laisser une empreinte durable dans l'industrie musicale tout en se concentrant sur le développement de nouveaux talents, prouvant ainsi que l'inspiration et la motivation peuvent naître de n'importe quel parcours de vie exceptionnel.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui promet de vous inspirer et de vous motiver, que vous soyez passionné par la musique, le sport, l'éducation ou l'entrepreneuriat. Rejoignez-nous sur Le OV Show et découvrez comment Barack Adama transforme sa passion en une force de changement, non seulement pour lui-même, mais aussi pour toute une génération d'artistes africains, que ce soit du Sénégal, du Cameroun ou de la Côte d'Ivoire. Préparez-vous à être inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aller me to reinduce my soul,

  • Speaker #1

    my name is Hold the shoes Hello, hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, bienvenue à tous les nouveaux abonnés et on continue de faire grandir cette famille incroyable. Et aujourd'hui, je reçois un fer, je reçois un charbonneur ! Je reçois quelqu'un qui fait bouger les choses. Je reçois M. Barak Adama dans le off-show. J'étais obligé de te mettre les... On est en Jamaïque, là, tu vois.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    En forme ? La pêche ? Fatigué.

  • Speaker #0

    Fatigué, mais la pêche d'être là.

  • Speaker #1

    Une fin d'année chargée, parce que là, pour dire aux gens, je pense que l'épisode sortira en... février, mais là on est début janvier, tu reviens d'une grosse fin d'année, mais tu as quand même pris le temps de venir dans le podcast, donc juste pour ça, on te remercie.

  • Speaker #0

    On est ensemble.

  • Speaker #1

    Tu vas bien, bien installé ?

  • Speaker #0

    Tellement bien installé, c'est même un problème. Tu es trop installé, les langues se délirent.

  • Speaker #1

    C'est ça, je te t'en parlais, tu vas dire les choses. Non, mais ça me fait plaisir de te recevoir, parce qu'on se croit souvent, on discute souvent, et j'ai la chance de te voir comment tu bosses, comment tu travailles. Et c'était important pour moi de te recevoir dans le podcast, parce que comme tu sais, le slogan du podcast, c'est Inspiré, motivé, partagé Et je trouve que ton histoire, ton parcours peut permettre à beaucoup de gens qui se disent que je ne peux pas, que tu leur montres que non, qu'il ne faut pas se limiter à ce que la vie vous dit de faire ou tout. Et je trouve que tu es quelqu'un qui casse les portes, qui casse les barrières, qui fait ce que tu as envie de faire. et tu donnes les moyens, donc c'était important pour moi de te recevoir et de partager ton histoire tu vois, donc la première question que je pose à tous mes invités Adama quand je les reçois, c'est la question la plus dure du podcast, c'est comment tu te présentes aujourd'hui à quelqu'un qui te connait pas je me présente en tant que producteur c'est ça aujourd'hui la présentation tu sais moi je vis pas dans le passé

  • Speaker #0

    Je vis dans le futur, entre parenthèses, mais surtout dans le présent. Donc à présent, à 70%, je suis un producteur. J'ai un label, plusieurs artistes. Donc je suis producteur en fait.

  • Speaker #1

    Avant d'arriver justement à cette case de producteur aujourd'hui, que tu vis pleinement, j'aimerais savoir c'était quoi l'enfance d'Adama ? Toi, tu es né où d'abord ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Paris, dans le 9ème. L'enfance de Barack, il y a plein de choses. Dès que je nais, à 18 mois, mon père me ramène au lettre directe.

  • Speaker #1

    Directe ? Oui.

  • Speaker #0

    Loin de ma mère.

  • Speaker #1

    Ah ouais, donc tu viens juste avec le papa ?

  • Speaker #0

    Même pas. Il m'a envoyé ici. Il avait sa deuxième femme.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et j'ai grandi avec... Avec ma belle-mère. Ouais. Et dans un... Dans une maison familiale à Kaolac. Ah ouais ? Où dedans, il y avait le grand frère de mon père, tous ses enfants. Et j'ai grandi deux ans, quasiment, ici. Et ensuite, vers l'âge de trois ans, trois ans et demi,

  • Speaker #1

    je rentre en France.

  • Speaker #0

    Et c'est là que je découvre ma mère.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu as des souvenirs d'ici ? Parce que tu étais trop petit.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs. J'ai plein de photos, de vidéos aussi. Ouais. Parce que mon père, c'était quelqu'un qui aimait bien tout filmer. Donc, quand il venait à l'été, il filmait.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai des photos, vidéos, flashs et des témoignages aussi. De gens, ils disaient,

  • Speaker #1

    tu faisais ça. Tu faisais ça et tout et tout. C'est ouf, tu as des vidéos de toi petit comme ça ? Hum. Ah, incroyable ! D'abord, t'étais déjà dans la technologie.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et puis, on est mis les... caméras, c'était bien balayé. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, c'est des caméras avec les VHS dedans. Oui, c'est des cassettes dedans. Et t'as toujours ça ?

  • Speaker #0

    Mon père, il a ça, parce qu'il conserve tout. Maintenant que tu me dis ça, je suis en train d'en parler. Je me dis, il faudrait que...

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, il faut que tu les conserves, même ne serait-ce que pour les garder pour toi.

  • Speaker #0

    Mon père, il a conservé tellement de choses. Il a conservé des cassettes audio. de sa mère qui parlait. À chaque fois qu'ils partaient, eux, ils avaient comme tradition de prendre une cassette radio et d'enregistrer. Et chacun venait et parlait.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, tu as des témoignages anciens.

  • Speaker #1

    C'est extraordinaire, ça.

  • Speaker #0

    Maintenant que je te dis ça, il faut vraiment que j'aille les réclamer à mon père. Il y a des cassettes audio de ma grand-mère, de mon oncle. qui parlent à ma mère, par exemple, en disant, tu diras à ta femme ça, ça, ça. Incroyable.

  • Speaker #1

    C'est ouf, ça. Toi, tu commences le podcast, déjà, tu nous donnes des trucs de ouf comme ça.

  • Speaker #0

    Je m'en rappelle. C'est une histoire, je me rappelle.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non.

  • Speaker #0

    Donc ouais, c'est ça. Après, j'ai grandi, je suis revenu, c'est là que j'ai commencé à connaître ma mère. Ouais. À trois ans, trois ans et demi. Ouais. Et ma mère, dès qu'elle m'a vu, elle a pété un câble, elle a vu. C'est un éboué ton parc.

  • Speaker #1

    C'est Stan. Aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    C'est une mission village. Ouais, ouais, ouais. T'as regardé ? Et elle m'a goinfré de ouf. Je pense que vient de là mon amour pour la bouffe.

  • Speaker #1

    Si tu ne dis pas de bêtises, ta maman est antillaise, n'est-ce pas ? Oui,

  • Speaker #0

    ma mère, c'est une antillaise.

  • Speaker #1

    Elle est martinique, guadeloupe ? Guadeloupe. Guadeloupe, ok.

  • Speaker #0

    De pointe à pied.

  • Speaker #1

    c'est ouf aussi.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Les mélanges de cultures et tout. Moi, je connais un peu ça. Tu imagines ? Moi, ce n'était pas le pain au beurre. Moi, c'était la choucroute Lyon. Tu vois, le mix Thierboudian. Mon père, il est de Lyon, Lyonnais, tu vois. Dangri. Donc, tu découvres finalement ta maman.

  • Speaker #0

    Oui, je découvre ma mère. Et ensuite, très vite, je vais chez une nourrice qui s'appelait Tata Nana. Je me rappellerai toujours. C'est une Italienne. De là-bas, je découvre un premier pote à moi qui, jusqu'à présent, c'est mon ami.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il s'appelle Joe. Donc ça, c'est la première fois. personne que j'ai connu en france d'un renard aussi comme moi et ensuite très peu de temps après je suis allé à l'école primaire et comme c'était dans le 9e c'est que des blancs ok donc seul renouement avec mon pote joe hockey et d'un gay je vois que des bâtiments Je crois qu'il y a des Babtous Et c'était bien C'était marrant

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a deux types de Babtous Est-ce que c'était des Babtous Ouverts ? Petits comme moi Petits on est méchant Non pas du tout On vous mettait pas de différence Du fait que vous avez

  • Speaker #0

    On me posait des questions C'est quoi ses cheveux ? Tu vois ? Tes cheveux, ils sont comme ça, mais pas plus que ça. J'ai envie de te dire que depuis tout petit, je suis un peu... J'ai une âme de leader, de chef de groupe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Depuis que je suis petit.

  • Speaker #1

    Ok, tu le sens... Est-ce que tu le sens déjà petit ou c'est maintenant avec le recul, tu sens que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est avec l'analyse maintenant que je te dis ça. Oui. Mais j'ai eu tout de suite ma petite équipe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout de suite. Donc j'ai toujours eu ce truc-là. Et non, je n'ai pas senti de différence. Et après, plus les années passent, plus... plus, il y avait des renards qui arrivaient. Il y avait des arrivages en France. Et dans le quartier, après, même dans mon quartier-là, qui était un quartier à 70% que des blancs, il commençait à y avoir des renards qui arrivaient, des rebeux. On se reconnaissait entre nous, on restait entre nous, on traînait dans les squares, mais que entre nous ? Ça créait autre chose. Du coup, j'ai grandi dans un quartier à 70% de Babtoumé avec des renards et des rebeux. Ouais. avez votre micro posmentre vous votre groupe vous créez vos codes vos premiers trucs et donc bah quand les petits on s'amuse c'est tout ouais c'est vraiment au collège qu'on commence à comprendre ces trucs là mais petit on s'amuse et barak à l'école il était con J'étais con. J'étais un petit foufou, tu vois. Marrant. Un petit foufou, un peu marrant. Pas très scolaire. Pas très scolaire, mais... Je vais à l'école parce que mon père m'impose ses ambitions. Il a des ambitions, à lui, mais il les impose à moi. Tu vas devenir médecin. Il faut que tu sois médecin. Je comprends pas ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Mais avec le recul, parce que je vois aujourd'hui comment tu réfléchis vite, tu analyses vite les choses, tu bouges vite. Tu sais, je reçois beaucoup d'invités qui me disent que justement... à l'école, ils ne se sentaient pas à leur place. Tu vois, ils s'ennuyaient et tout. Et tu sais, maintenant, les nouvelles générations, on parle beaucoup de gens avec un haut potentiel intellectuel et qui finalement, c'est des gens qui réfléchissent plus vite que les autres, mais vu que le système éducatif n'est pas fait pour eux, ils s'ennuient. Et donc, parce qu'ils s'ennuient, ils commencent à être pas concentrés et ils font plus des conneries, ils ne sont pas concentrés dans les cours et tout. Tu vois ? Moi, aujourd'hui, comment je vois ton profil ? Est-ce que tu ne penses pas que ce ne sont peut-être pas les profs et le système qui n'ont pas su t'intéresser aux cours, aux trucs, pour justement capter le Adama qui est vif, qui est curieux, qui est intéressé, et te mettre justement dans les cours ? Avec plus d'envie.

  • Speaker #0

    Peut-être, mais après...

  • Speaker #1

    Parce que comment je te vois apprendre les choses vite, comment je te vois faire les choses vite, tu vois, je me dis, un tel profil, c'est pas quelque chose que tu apprends, l'intelligence comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que mon système... Cérébrale, on peut appeler ça comme ça. Et réfléchir d'une manière... En fait, je suis dans le... Comment on peut dire ça ? L'instinct de survie. Et c'est à ce moment-là que je réfléchis. Si je vois qu'il y a quelque chose... je trouve d'inutile ou je comprends pas l'utilité de la chose c'est clair et net que j'ai du mal à m'y mettre à te concentrer dessus mais parce que j'aime bien faire des choses quand c'est utile ok c'est pour ça que même par exemple quand j'étais petit le foot je m'y mettais pas je m'amusais pas de ouf parce que je trouvais ça inutile ok je suis un ouf moi dans ça ok donc Dès que c'est utile, je trouve que c'est utile. Je trouve que je peux faire ça, je peux faire ça, je peux faire ça.

  • Speaker #1

    Dès que tu as un intérêt, ton cerveau se concentre dessus.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est totalement le mot. Dès que j'y trouve un intérêt, je fonce. Si je n'y trouve pas forcément d'intérêt, et je n'ai pas du tout tout le temps raison, du tout, du tout. Mais il faut vraiment m'expliquer l'intérêt pour que je me mette à fond dans le truc. Donc l'école, je m'y mettais. Là, l'intérêt, c'était juste que mon père ne m'embrouille pas.

  • Speaker #1

    Et qu'il t'achète des petits cadeaux, des petits trucs.

  • Speaker #0

    Il était même pas dans les cadeaux à cette époque-là, tu vois. Lui, mon daron, il était dans une autre guerre,

  • Speaker #1

    si tu veux.

  • Speaker #0

    Il vient en France, très jeune lui, à l'âge de 18 ans. Donc il n'est que parmi des Européens qui le négligent un peu. Il a dû beaucoup se bagarrer, il a un peu s'énerver, un peu bagarrer. Et il a dû s'imposer. Et lui, il faisait de la cuisine. Et dans la cuisine, de ce qu'il me disait, c'était vraiment... Très cruel.

  • Speaker #1

    La cuisine en France, en plus, à cette époque-là, être noir, t'es pas aujourd'hui... Comment il s'appelle ? Saco... Le chef, là, Khaled Locke, c'est l'Égalé, en plus.

  • Speaker #0

    Je sais pas, je connais pas.

  • Speaker #1

    Saco Camara, je crois. Non, non, Saco Camara, c'est l'humoriste, pardon. Bref. Mais aujourd'hui, tu vois, il y a plus de chefs noirs.

  • Speaker #0

    Oui, maintenant,

  • Speaker #1

    il y a plus de chefs. Soit à la télévision et tout et tout. Donc, imagine quelqu'un qui est en cuisine, derrière. cuisine française. Non, ça devait être très dur.

  • Speaker #0

    Il a dû s'imposer. Il a fini chef.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, ça a été un chef cuisinier.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas que la maman, finalement, alors, le côté cuisine.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est... Moi, je dirais que si. L'amour de la cuisine, c'est ma mère. Après, tu sais que mon daron, il était chef cuisinier. Il ne cuisinait jamais à la maison.

  • Speaker #1

    Oui, non, bien sûr. C'est le boulot. Tu ne fais pas ça à la maison.

  • Speaker #0

    J'ai goûté un plat de mon père très tard. J'ai dû goûter il y a trois ans.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Trois ou quatre ans. Il avait fait son dernier restaurant parce qu'on perd sa fous de boulot. S'il était à la retraite, il fallait qu'il retravaille. Et on était parti avec Masca et un autre pote à moi qui s'appelle Ider. On est allé jusqu'à son restaurant et c'est la première fois. que je goûtais un plat de mon baron.

  • Speaker #1

    Alors, tu vois, c'est marrant parce que t'as dit un truc, t'as dit ton père c'est un fou de travail.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que ça va te rejoindre quand on va découvrir le reste de tes aventures et de ta vie. Et c'est marrant aujourd'hui parce que je fais, je vais vite dans le temps, mais parce que je pense que c'est important pour les gens qui nous écoutent ou qui regardent, qui comprennent. C'est que toi aujourd'hui, t'as un pied dans la restauration.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu vois, aujourd'hui. Donc... Je me demande si Adama, qui regardait son papa être dans la restauration à l'époque, s'imaginait un jour être lui aussi dans la restauration plus tard. Ou même, qu'est-ce que ton père en a pensé quand tu as dit que tu ouvrais un restaurant ?

  • Speaker #0

    Il était content, il a rigolé. Il nous a beaucoup conseillé. Il était super content. Mon père, généralement, tout ce que je fais, je ne te mens pas, il est très fier de ce que je fais, très content. Il me fait beaucoup confiance parce que j'ai dû vraiment lui... En fait, mon combat pendant longtemps, c'était de prouver à mon père. Moi, je voulais la satisfaction que d'une seule personne, c'était celle de mon père.

  • Speaker #1

    Je comprends ton sentiment.

  • Speaker #0

    Vu que depuis qu'on est petits, il me rabâche. Tu es le plus grand de la famille, je compte sur toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu as beaucoup de frères et sœurs. Si je ne suis pas là, c'est toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu vois, donc, il m'a donné cette responsabilité.

  • Speaker #1

    Depuis que tu es petit, tu vis avec déjà ces trucs dans la tête de je dois être responsable.

  • Speaker #0

    Dès lors où j'ai eu un petit frère et une petite sœur, ça y est, il m'a mis ça dans ma tête. Si ce n'est pas moi, c'est toi. Donc, j'ai cette responsabilité depuis que je suis petit. Franchement, il m'a mis une énorme pression sociologique aussi. Et franchement, je ne remercierai jamais à Simon Daron pour ça, parce que ça a été mon plus gros formateur.

  • Speaker #1

    C'est ça, quand tu es jeune, tu ne le comprends pas. Mais aujourd'hui, tu comprends tout ce qu'il a voulu t'inquiéter.

  • Speaker #0

    Mon père, c'était le plus gros. C'était mon plus gros formateur de loin, loin, loin. Ça a été mon modèle longtemps. C'était mon père. La personne que je voulais prendre fière à mort, c'était lui. Parce qu'il rentrait dans ma tête tout le temps. Même quand il me cognait, à la fin, il me rentrait dans ma tête. Bon, il me cognait, entre parenthèses. Oui,

  • Speaker #1

    on se comprend bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais quand il me punissait, je préférais qu'il me tape.

  • Speaker #1

    Plutôt qu'il te dise des mots.

  • Speaker #0

    Plutôt qu'il parle, parce que c'était deux heures derrière de morale, de discussion, où il racontait tout. Tu sais, mon père, ma mère, ils racontaient toute son histoire. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais je pense que pour nos parents, c'est important de nous raconter. Tout ça parce qu'en fait, ils veulent te transmettre quelque chose. Mais quand on est gamin, on est trop loin pour comprendre tout ce qu'ils veulent nous transmettre. Et c'est quand on grandit qu'on comprend finalement tout ce qu'ils voulaient nous dire. Et donc tu dis, tu crées ton petit groupe de potes. Et tu as dit un truc, c'est là, c'est toi, il faut que quelque chose t'intéresse pour que tu te mettes dedans. C'est quoi la première chose qui t'intéresse jeune, où tu te dis, ok, ça, ça m'intéresse ? Est-ce que c'est tout de suite la musique ou il y a quelque chose d'autre ?

  • Speaker #0

    Non, on est passé par trop d'étapes. J'étais intéressé par le roller à un moment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est mis dans le roller, on allait au trocadé.

  • Speaker #1

    On faisait des figures et tout.

  • Speaker #0

    On faisait des petites figures, on imitait les mecs qui faisaient des slaloms et tout ça. C'était très rude à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'était hip-hop,

  • Speaker #0

    limite.

  • Speaker #1

    Parce que les rollers c'était baggy à l'époque, t'avais des baggys avec des écritures derrière. Avant Ivisou, j'ai oublié le nom mais bon bref. Mais ouais c'était hip-hop effectivement.

  • Speaker #0

    Tout le monde était en roller. J'avais de l'intérêt pour ça parce que je sais pas, j'aimais bien, ça représentait quelque chose. Ensuite, tu restes dans les sports de rue, le break, breakdance. tous les grands du quartier c'était en mode break tu vois ça je t'ai tu sais t'es impressionné c'était impressionnant donc on s'est mis à fond dans le break pendant au moins 4 ans ouais et ensuite ben après le break le rap le rap est arrivé le rap est arrivé je voyais des mecs de mon quartier qui commençaient à rapper tu vois Neuf Blaise, Lyo, des mecs de mon quartier, ils rappaient tout ça. Je trouvais ça stylé. C'est un truc de ouf d'envoyer des mots comme ça, avec assurance, fort, à haute voix. Tout le monde te regarde, t'as un style, tu marches, tu tapes la démarche, tu rappes en même temps. Je trouvais ça trop stylé. C'était trop...

  • Speaker #1

    Ça dégageait trop de trucs.

  • Speaker #0

    Ouais. Au début, je les regardais. Après, je commençais à m'y intéresser. Et puis, je partais souvent au Havre.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et il y avait mon cousin, Yaya, qui était là-bas. Et dans son quartier, il y avait les grands de son quartier qui rappaient, qui étaient un peu connu, qui s'appelaient La Boussole. C'était le groupe de Medine.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Medine, Salsa, tout ça. Et donc, ils faisaient des concerts chez eux, dans leur quartier. Et moi, je regardais ça. Et je me disais, putain, c'est un truc... ça y est, on va le faire.

  • Speaker #1

    Je vais rapper.

  • Speaker #0

    Après, je suis rentré à Paname. J'en ai parlé à Amaska, Lefa, tout ça. Et Lefa, lui, son grand frère, rappait déjà.

  • Speaker #1

    OK, parce que vous vous côtoyez déjà tous les trois à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #0

    on se voyait beaucoup. Lefa, il était dans un collège à côté d'une autre. Et on se voyait tout le temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je lui en parlais à lefa. Et lefa, lui, il avait un grand frère qui rappait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, je lui disais, mon grand frère, il rappe. Après, il nous explique la mafia. Il y a un groupe qui s'appelle la mafia. Il y a un frère. Tac, tac, tac. Et après, c'est comme ça que c'est une générosité. Tout le monde connaît l'histoire. On l'a raconté mille fois, tu vois. C'est comme ça que petit à petit, le groupe est né. Et que j'y ai trouvé de l'intérêt parce que c'était fédérateur. Moi, je suis quelqu'un, j'aime beaucoup les potes, être entouré, je ne suis pas très solitaire. Je suis quelqu'un d'ultra altruiste, entre parenthèses. Donc, c'était une occasion de tout. nous réunir et d'être une équipe une clique qui doit mais qui requis propres et qui ramène quelque chose sur et donc j'ai eu de l'intérêt sur ça après nous socialement on avait eu on avait de l'on a eu de l'intérêt pour notre quartier ouais on faisait un truc s'appelait le conseil de la jeunesse et de la c'est dans notre quartier on n'avait pas de city stade pas de comme ça on jouait dehors toi les caf nous prenait la tête parce que ben on n'avait pas de stud 2

  • Speaker #1

    Deux lieux pour vous rassembler, ouais.

  • Speaker #0

    Donc on s'est dit, on va le chercher, on va le faire nous-mêmes. Donc on a monté ce truc-là avec la mairie et tout ça. Et puis, on a réussi à obtenir deux terrains.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    Mais tu sais quoi, quand on a obtenu ça, ben...

  • Speaker #1

    Vous y alliez même plus. Non,

  • Speaker #0

    pas.

  • Speaker #1

    Il y a une autre passion qui est arrivée.

  • Speaker #0

    Mais on a réussi à faire ça. Et depuis petit, à chaque fois, comme je te dis, je me mets à fond. vraiment comme un ultra quand j'y vois de l'intérêt. Sinon, il y a plein de choses que je regrette aujourd'hui. J'aurais kiffé faire du foot jeune parce que maintenant j'aime trop le foot. Tu vois, j'aurais kiffé faire du foot jeune, mais je n'y voyais pas l'intérêt. Je trouvais ça vraiment bête. Même si quoi, ces mecs ils courent derrière les ballons.

  • Speaker #1

    J'avais le même sentiment.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois, j'y voyais pas d'intérêt. Donc je me suis jamais mis dans le foot. Etc, etc.

  • Speaker #1

    Et alors pour que les gens comprennent bien, qu'ils nous écoutent tous et toutes, c'est. la section d'assaut fait partie prenante de ton histoire et de tout mais comme tu l'as dit c'est quelque chose que tu as beaucoup raconté donc j'ai pas envie que tu racontes une énième fois parce que même pour toi ça sera pas intéressant et je sais que si les gens ont envie de découvrir cette partie de toi il y a plein d'interviews où tu racontes très bien ce que tu as fait donc certes on va en parler mais ça sera pas une grosse partie de notre discussion mais tu vois comme on a beaucoup parlé justement de l'amour que tu as pour ton père et de l'amour que tu as pour du regard qu'il a envers toi Justement, la question qui me vient tout de suite, évidemment, c'est comment il prend ton entrée dans la musique ? Parce qu'il y a le début où tu t'amuses, donc il doit se dire que c'est une passion. Donc, ça va lui prendre un temps, comme ses autres passions qu'il a eues, et tout, et ça va passer. Mais le moment où ça devient sérieux, comment il prend ? Parce qu'il te voyait médecin.

  • Speaker #0

    Non, il aurait voulu.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois, il aurait voulu.

  • Speaker #0

    Non, il choisit très rapidement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Mais comment ton entourage ? finalement quand ils voient que ça commence à devenir sérieux, comment ils prennent le fait que tu te diriges vers un métier qui pour beaucoup de parents justement tu dis la musique c'est pas stable, c'est pas un milieu, on voit toujours ça comme un milieu sombre et tout est-ce que tu t'arrives à voir comment ils le prennent ?

  • Speaker #0

    déjà ça se fait hyper... Progressivement, et sous ses yeux, sous ses yeux, mais il ne les fait pas attention.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'il doit se dire que c'est une passion.

  • Speaker #0

    Mais en fait, il ne le voit même pas. Taïmon Darong, il taffe, il rend du taff.

  • Speaker #1

    Il est exténué,

  • Speaker #0

    il va au salon, il éteint la lumière. Il a comme encore l'habitude de rentrer, d'éteindre les lumières. Il ne veut aucune lumière, il regarde juste la télé. Il venait comme ça. Donc il était comme ça dans le noir. Ils nous entendaient et moi, chez moi, c'était un peu le centre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout le monde venait chez moi, tout mon quartier.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, il avait toujours l'habitude qu'à côté, dans ma chambre, dans la chambre, parce que moi, en vrai, je dormais dans le salon, mais on n'avait qu'une chambre. Dans la chambre, il y avait tout le temps du monde,

  • Speaker #1

    du bruit.

  • Speaker #0

    Donc un peu de musique forte, donc un peu, un peu, un peu. Mais il était à mille lieux de savoir qu'on était en train de répéter à côté, d'écrire des textes, de graver des CD. Un jour, il m'a surpris en train de rapper. Il m'a regardé et dit Qu'est-ce que tu fais là ? J'ai dit non, rien, rien. Il a dit, j'espère que tu ne fais pas chanteur. Il a dit, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Il a fait, nous, il a fait, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Et quand je lui ai dit ça, il ne me croit pas. Il me dit, non, non, non, je n'ai jamais dit ça. J'ai dit, si, si, tu vois ça.

  • Speaker #1

    C'est marrant.

  • Speaker #0

    Et donc, lui... Il était vraiment à des kilomètres de se dire que le petit, là, il est en train de faire du son. Et de ce que je sais, c'est ma soeur qui m'a dit, il a réalisé le truc, parce que moi, j'étais parti en tournée. Et il l'a vu à la télé. Il a vu un clip à moi à la télé et ma soeur, elle est venue, elle a dit, regarde, Adam à la télé. Et mon père, il regarde, il s'assoit, il regarde. Il regarde ma soeur et dit, on ne comprend pas, il est vraiment à la télé le mec ? Et petit à petit, il a dit, je l'ai vu à la télé.

  • Speaker #1

    C'est sérieux ton truc ? Je dis,

  • Speaker #0

    oui papa, je n'ose pas vraiment te le dire, mais voilà, ça commence à prendre et tout. Il n'a pas fait plus attention. Jusqu'à ce que là, c'était le raz-de-marée. Quand c'était le raz-de-marée, il y a eu tout. Non, là, ça y est, c'est ça. En fait, lui, c'est quand ça parlait de ça dans son taf.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Quand ça commençait à parler de ça dans son taf, section d'assaut, il s'est dit, mais... c'est mon fils. Et ça, maintenant, c'est mon fils.

  • Speaker #1

    Maintenant, ça flex. Je n'ai pas. Maintenant,

  • Speaker #0

    il est temps d'aller chercher sa couronne.

  • Speaker #1

    C'est moi qui lui ai appris à rapper.

  • Speaker #0

    Il a appris à faire. Maintenant, il bombe. Ça y est, il a bombé. Après ça, il bombe. Mais c'est là, c'est quand ses collègues et tout, ça commence à parler de la section. Et c'est là qu'il a réalisé vraiment, vraiment que... Ah ouais en fait c'est une affaire sérieuse le truc. Et je pense que quand il est venu dans les concerts, il est venu au Bercy ou au Zénith. Non là, avec ma mère bien sûr,

  • Speaker #1

    les deux.

  • Speaker #0

    On parle du Daron mais la Daron aussi. Mais la Daron sauf qu'elle avait tout suivi. Depuis le début, ma mère c'est le contraire de mon Daron. Elle est ultra conciliante. Elle est avec ses enfants. Elle est complice. Elle m'a vu depuis en train de râper. Pareil, elle ne faisait pas spécialement attention. Mais juste baisse la musique. Pas trop fort. C'est tout. Mais quand les deux sont arrivés au Zénith... Et surtout au Bercy.

  • Speaker #1

    Ça doit être quelque chose. T'imagines, t'es un papa qui vient de Kaolac, t'es venu, t'as galéré, t'as eu tes enfants, t'as tout fait pour leur donner toutes les chances possibles, pour les voir grandir. Et sur une des plus grandes scènes d'Europe, de France, c'est ton fils qui est là. C'est lui la tête d'affiche. Le sentiment de fierté, le sentiment d'adaptation.

  • Speaker #0

    Plein de choses, parce qu'en fait, c'est même pas que son fils. c'est tous parce que c'est tous ses fils entre parenthèses dans le sens où c'était moi et mes potes et il a vu tous mes potes grandir il a vu Gims venir chez moi depuis petit il a vu Mabassien j'en parle Masca j'en parle même pas et depuis que je suis tout petit tout petit pareil pour Lefort en fait il a vu tous mes gars il a vu puis il s'est dit mais en fait ces petites bandes là ils ont fait quelque chose en fait les mecs ils étaient pas dans la chambre pour rien en train de faire du bruit il a dit en fait les mecs ils ont wow et

  • Speaker #1

    puis il y avait les parents de mes potes oui bien sûr donc que des parents tous les parents ils se connaissent tous et ils viennent tous au Bercy c'est dingue ça doit être ça doit être un sentiment pour eux et justement pour eux parler rapidement de cette partie section d'assaut. C'est quoi les plus beaux souvenirs que tu gardes ? Déjà, cette période, parce que je suis très mauvais dans les dates, dure combien de temps ? La section ? Ouais.

  • Speaker #0

    Ça dure trop longtemps, ça dure dix ans la section. Entre la section qui marche pas et la section qui marche, il y a dix ans.

  • Speaker #1

    Dix ans de vie.

  • Speaker #0

    Le groupe s'est formé vraiment en 2022. En 2002. Et il s'est arrêté en 2013.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    13-14. Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que la période, vraiment... Prime ?

  • Speaker #0

    2009-2010. 2011-2012. 4 ans. Les 4 ans, c'est la période prime de la section.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi tes plus beaux souvenirs de cette période, je dirais, pour toi ? Si tu as 3 choses marquantes, si tu fermes les yeux, tu penses à la section, sourire, bon moment, c'est quoi les 3 qui t'ont le plus marqué dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Donc... Tout premier concert de section d'assaut qui était à la scène Bastille, donc c'était une toute petite salle de 200-300 personnes. Et l'entrée, c'était des t-shirts.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait avoir le t-shirt pour rentrer.

  • Speaker #0

    Il fallait avoir le t-shirt orange l'été.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, tout le public était orange.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Visuellement, ça devait être incroyable !

  • Speaker #0

    Ça, ça a été un souvenir marquant de la section. Parce qu'on s'est dit, merde, on a un public. Et les mecs sont prêts à jouer au jeu. Ça, c'était un gros souvenir. Le deuxième gros souvenir, c'était à Beaubourg, à Châtelet. On avait dit via notre MSN, on avait donné rendez-vous à tous nos fans, entre parenthèses. On s'attendait à une petite centaine de personnes. Il y avait au moins 2 à 3 000 personnes.

  • Speaker #1

    Via

  • Speaker #0

    MSN. Via MSN. Tout le monde s'est passé le...

  • Speaker #1

    La fois, ouais. Il y avait tout.

  • Speaker #0

    On était débordés. Ça, c'est le deuxième gros souvenir. Et le troisième souvenir, c'est qu'on sortait d'une polémique, la polémique sur l'homophobie, et donc, on était donnés pour morts. Et pour ça, on était partis en studio et on était partis avec un état d'esprit très vexé revanchard donc l'album l'apogée quand on a fait on était en colère en particulier il a dit les gars il faut qu'on fasse un album il faut que l'album ça soit très le leur de michael jackson que des tubes en plus que des hits il faut que tout le monde et même quand on va faire les sons rap que ce soit des grosses grosses en fait faut qu'on les états Et dedans...

  • Speaker #1

    Il ne faut pas leur laisser le choix de pouvoir critiquer le projet, dire quelque chose.

  • Speaker #0

    On veut que ce soit le meilleur projet. Donc on l'a fait dans cet état d'esprit. Et dedans, on avait fait un morceau qui s'appelait Avant qu'elle parte On parlait des mères... Il est parti et on n'a pas dit je t'aime. Donc, il dit je t'aime. À la base, ce n'était pas sur les darons, c'était sur les proches. Il dit je t'aime avant qu'ils partent. Avant, le morceau devait s'appeler Avant qu'ils partent.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, il y a deux potes à nous qui perdent leurs darons. Donc, lui au Pétrodollar et J.R. au Chrome. Et JR, il l'avait perdu un peu plus tôt quand même, mais très fraîchement, Petro. Et donc, on s'est dit, venez, on fait un morceau hommage à la Dora. Petro, c'était trop dur pour lui. Donc, il a dit non, moi, je pose pas. Moi, j'ai pas envie. Donc, Petro n'a pas posé dans ce titre là. Et nous, on a tous posé. Et le morceau, il s'appelait Avant qu'elle parte. Et quand on l'a fait, au studio, déjà, on ressentait de la...

  • Speaker #1

    L'émotion.

  • Speaker #0

    L'émotion. Quand je te dis de fou, c'était de dingue. Et on s'est dit, bon, je crois qu'on va sortir ce titre. Et quand on en a présenté à la maison de disques, on avait Skyrock, on avait le Planet Rap Skyrock. Et à l'époque, c'était très important, Planet Rap. Il était déterminant pour la sortie de ton album. On s'est dit, tu sais quoi, on va le présenter au public. Et on verra, mais nous on était confiants tu vois. La puissance de disque, non ne faites ça, ne faites ça, le morceau il est gnagnant, il est méde chiant. Non, ils ont fait une réunion avant Skyrock, avant de y aller, dans les escaliers on faisait des réunions. ils m'ont fait trembler j'ai dit bon vas-y les gars peut-être qu'on le fait pas et tout Lefa confiant de ouf Gims hyper super confiant et Masca confiant moi il m'avait fait trembler donc franchement j'étais en doute de ouf alors qu'avant j'étais sûr de moi vous voyez ils m'ont fait douter j'ai dit peut-être on est dans notre bulle on s'en bat les couilles on le met quand même vous êtes sûrs ? allez on le met vas-y on met le titre et moi je regarde que les écrans pour voir qu'est-ce qu'il y a. Et je vois, trop lourd, trop bien. Incroyable. Et ça se défile, et ça se défile, et ça se défile. Tatatatata. Et moi je suis comme ça, il y a des vidéos de moi qui tournent comme ça, je regarde, je suis tremblant en fait. Et je vois que, oh dinguerie, dinguerie, dinguerie. Et ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose. Et en même temps on sort le titre. Et le titre, il est numéro 1 sur iTunes à l'époque. Et il ne bouge plus. Et ça, ça a été mon plus gros souvenir aussi avec la section. Donc, c'est les trois faits marquants de la section pour moi. C'est ces trois faits-là parce que c'est des faits, je te parle des faits de surprise en fait.

  • Speaker #1

    En fait, moi j'allais dire c'est des surprises, mais moi c'est surtout quand on écoute ce que tu dis. C'est de l'humain. Tu vois, j'ai l'impression que ces trois moments, il y a une constante. Ça reste... Tu vois, je pense que beaucoup de gens se seraient peut-être attendus à, quand je te pose cette question, tu sais, des moments plus gros. Tu vois, des moments peut-être plus bling-bling ou des trucs comme ça, tu vois. Et moi, c'est ça qui me touche dans tes réponses parce que quand tu regardes, finalement, c'est une petite scène de 200 personnes. C'est un moment avec les fans dans la rue et qui... même le morceau, ça reste un moment qui touche à l'humain. C'est pas un moment qui touche à de la consécration et tout. Vous avez voulu rendre hommage. au moment de vos partenaires. Tu vois ? Et pour moi, ça rejoint ce que tu disais tout à l'heure où tu es quelqu'un qui est très intéressé par l'humain et qui aime les gens. Donc, pour les gens qui écoutent, tu vois, tu viens encore appuyer ce que tu as dit tout à l'heure. Donc, je trouve que c'est très fort, justement, ces trois moments que tu as choisis. Que ce soit ces trois moments que j'ai choisis.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais tu sais que c'est une question qu'on me pose des fois, tu vois. J'ai du mal à répondre parce qu'il y a vraiment beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de choses. Vous avez vécu des choses que je pense que même vous, vous asseoir pour vous rappeler tout ce que vous avez vécu, ça doit être dur parce que ça a dû aller tellement vite quand c'est arrivé. Et ça... ça a dû être tellement haut que, tu sais, même nous, public, on se rendait compte de waouh, c'est un truc de dingue Donc, je n'imagine pas les gens qui sont à l'intérieur, qui le vivent. Je n'imagine pas comment vous avez dû le vivre.

  • Speaker #0

    C'est une expérience intense et aussi traumatisante.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est très intense et c'est très traumatisant parce que... On n'avait pas prévu ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On n'avait pas prévu ça. On savait qu'on allait marcher. Oui. On voulait marcher. Oui. On avait une optique très précise de ce qu'on voulait quand on marchait. On voulait disque d'ordre, c'est tout. Et c'était déjà incroyable pour nous parce qu'on était des rappeurs.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais en fait, c'était pas... En fait, là, c'était pas...

  • Speaker #1

    Vous êtes passé de rappeur à... Vous êtes un groupe familial, il y a des familles qui viennent. C'était autre chose.

  • Speaker #0

    C'était autre chose.

  • Speaker #1

    Vous êtes grand public français.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais même africain.

  • Speaker #1

    Africain, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a fait une tournée africaine, toute l'Afrique. On s'est dit, wesh, c'est quoi le délire ? Périnat, Togo, Sénégal, Côte d'Ivoire, Cameroun, Gabon, Congo, Maroc, Tunisie, Algérie.

  • Speaker #1

    Je suis obligé de faire une dédicace. Les gens ne savent pas, mais dans le studio, il y a un homme de l'ombre qui est là, qui est la première personne qui t'a ramené au Sénégal. C'était comment d'ailleurs ton premier concert au Sénégal ?

  • Speaker #0

    C'était incroyable.

  • Speaker #1

    Tu l'as vécu comment ?

  • Speaker #0

    Déjà, je l'ai vécu comme un petit retour. Ça faisait un moment que je n'étais pas revenu au Sénégal. Et avec mon groupe. C'était incroyable. Et puis, c'était super bien organisé par mon gars Taffa. Et de là, ça a été mine de rien un tournant dans ma vie. Parce que c'est grâce à cette date-là qu'aujourd'hui, j'habite au Sénégal en vrai. Ah ouais ? Ouais, puisque j'ai rencontré ta femme.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est lui qui nous a parlé de l'amour du Sénégal. Les gars, il faut revenir. Les gars, c'est votre pays. Il faut faire quelque chose. Il parlait à moi, il parlait à le phare. Il faut... Les gars, les gars, à chaque fois, il parlait de ça. N'oubliez pas, n'oubliez pas. Il s'est... Et s'il y a ça, il faudrait faire ça. Et de là, lui et moi, on est devenus des amis, des frères. Et toutes ces années-là, de 2010 à 2020, 10 ans, je parlais dans ma tête, je rentre en fait. En 2020, j'ai craqué, je suis rentré. Mais c'est grâce à cette date finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce moment-là, tu ne le sais pas encore à ce moment-là, mais qui va amener à la suite et au fait que tu rentres ici. Et donc, on a parlé très rapidement. de la partie section d'assaut justement quand ça se termine cette aventure section d'assaut quand finalement chacun décide de prendre son chemin toi tu le vis comment comment ouais hyper mal parce que section d'assaut c'est

  • Speaker #0

    mon groupe c'était chez toi c'est mon projet doit pas moi mais c'est c'est mon c'est quand je dis c'est mon groupe c'est ce que j'aimais de le voir ouais Et comme je t'ai dit, je pense pas individuel, je pense beaucoup groupe, je pense équipe. Ouais. Donc quand j'ai vu qu'il y avait une possibilité qu'on se sépare, que ça soit moi, surtout Maska et moi, ça nous a vraiment éteints. Tu vois ? Donc on est parti en solo pour 80% du groupe par Dépi. Ouais. si on pouvait rester en groupe toute notre vie, je pense que 80% de l'équipe serait restée. Pas Gims, parce que Gims, il avait un grand besoin de s'exprimer en solo, mais énormément, il avait trop de choses à donner. Et puis il avait un rêve Ingeir qui était bien à lui, qui n'est pas la même que celle des autres. On a mis du temps à comprendre ça. Et Black M aussi. Black M, ce n'est pas un mec qui serait parti en solo, lui. Il aurait pu rester en groupe toute sa vie. Je pense qu'il n'y a que Gims. qui auraient pu,

  • Speaker #1

    qui avaient ce besoin.

  • Speaker #0

    Les autres, on y pensait, mais même pas un peu. Tout ce qu'on voulait, c'est kiffer en équipe, que les gens kiffent notre couplet, parce que par contre, c'était notre guerre, ça. Il faut que... Qui est le meilleur sur le...

  • Speaker #1

    J'imagine pas, vous avez dû avoir des studios où vous regardez du coin de l'œil.

  • Speaker #0

    Mais justement, ça aussi, c'était une des contraintes de la section, c'est que quand tu rentrais en studio, tu rentrais avec le cœur qui bat. Parce qu'il faut envoyer un petit plaid. Les autres, ils sont derrière, ils écoutent. Et eux aussi, leur cœur bat. Ils se disent, putain, qu'est-ce qu'il a fait ? Et c'était chaud.

  • Speaker #1

    C'était complète à chaque fois. Il n'y a pas un morceau où tu peux dire, là, c'est bon. Je pose doucement et tout. Non.

  • Speaker #0

    Tout le temps, la compétition.

  • Speaker #1

    Tout le temps. Mais ça a donné des morceaux légendaires.

  • Speaker #0

    Ça a donné des morceaux légendaires. Mais c'était chaud, la sélection. Ouais.

  • Speaker #1

    Et donc, sort de l'aventure.

  • Speaker #0

    Sort de l'aventure, ça me cassait les couilles. On reste ensemble quand même parce qu'on a toujours cette envie de rester ensemble dans le sens où, par exemple, le premier album de Gims, on était tous derrière lui, au studio. On écrivait avec lui, on réfléchissait les sons avec lui. On réfléchissait le marketing avec lui.

  • Speaker #1

    On était avec lui.

  • Speaker #0

    Deuxième album de Gims, pareil, encore plus. On était derrière lui, on écrivait avec lui. On faisait tout. Mais au bout d'un moment... Bah... Il faut que tu existes parce que la section, c'est derrière. Il faut que tu existes de toi-même. Moi, je ne pouvais pas. Donc, je me suis mis derrière les artistes.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu ne pouvais pas, c'est-à-dire que tu ne te voyais pas faire le projet solo, te lancer en solo, ça ne te parlait pas ?

  • Speaker #0

    Je m'y pensais pas capable. Je me voyais pas monter sur scène solo. Jusqu'à présent, tu vois. Moi, c'était le groupe, c'était l'équipe, c'était l'aventure. Et moi, je suis un mec et j'ai compris ça avec le temps. Ce que j'aime le plus dans la vie, c'est les aventures. C'est ça qui me... L'aventure. S'il n'y a pas une aventure, une histoire, un truc, on sait, on peut marquer une histoire, on peut marquer un truc, ça me parle pas. Et voilà, donc moi solo, je ne me voyais pas forcément seul. Je m'y suis mis tard quand le fin est revenu, et que j'ai vu comment il faisait. Je me suis dit, mais peut-être ça peut être pas mal, essaye. Et là, j'ai commencé à me faire...

  • Speaker #1

    C'est ça, parce que tu as quand même envoyé des projets. Oui,

  • Speaker #0

    après. Quand ça y est, c'était le moment en fait. Je me suis dit, essaye. Mais entre-temps, je n'étais pas dans ça. J'écrivais pour les artistes. Je faisais des top line. Je me suis vu top liner, donc mélodiste. Je me suis essayé pendant longtemps. Je me suis dit, tiens, j'ai un petit talent dans ça en fait. Je ne savais pas. Et surtout, j'étais dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    À ce moment, tu rentres déjà dans l'entrepreneuriat. direct.

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acheté un appartement. Ensuite, je me suis mis à faire des magasins de sport. Même ici, au Bled, j'avais investi dans du sel. J'ai essayé tellement de choses.

  • Speaker #1

    T'as mis tes bits, t'as dit écoute, j'ai des économies, j'ai un peu... J'essaye.

  • Speaker #0

    Je me suis cassé la gueule à

  • Speaker #1

    80%. C'est de l'entrepreneuriat, c'est ça malheureusement.

  • Speaker #0

    Au début, là, j'ai fait tout et n'importe quoi. Je me suis cassé la gueule. Une fois, et je faisais de la musique derrière les gens donc j'ai l'album de Black M son premier album j'ai co-écrit tout l'album avec lui tout l'album de la Z des mélodies jusqu'au texte jusqu'au thème jusqu'aux thématiques on a tout fait ensemble ok À 100%. Donc, la réussite de cet album, c'est vraiment la mienne. Il a vendu un million d'albums. En vérité, c'est là que j'ai commencé à faire mon argent, moi. C'est pas avec la section, c'est avec l'album de Black M. C'est là que j'ai touché beaucoup plus d'argent en écrivant.

  • Speaker #1

    En écrivant derrière.

  • Speaker #0

    Pour les gens.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Que ce soit pour Gims, Black M, Dry, des chanteurs à droite, à gauche, j'ai fait dix fois plus d'argent qu'avec la section.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai commencé à faire mon argent vraiment. D'accord. Et à entreprendre avec cet argent-là. Ouais. c'est là et comme je te dis quand le fa il est revenu et que le fa il s'est mis à faire son album je le suivais aussi en studio et je me suis dit mais pourquoi pas toi en vrai tu sais rapper t'es super bon tu sais écrire maintenant que t'as réalisé les albums des autres gens tu sais comment réaliser tu sais comment réaliser un projet solo effectivement fais-le mais sauf que que j'avais pas calculé c'est que quand T'es top liner ou t'es un ghostwriter. En fait, tu te mets dans la peau des autres.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pas dans la peau de la tienne. Oui. Donc, finalement, quand c'est à toi...

  • Speaker #1

    Tu deviens un personnage.

  • Speaker #0

    T'écris pour les autres.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans la tête, Black M, qu'est-ce qu'il aurait dit ? Oui. Il aurait dit ça. Qu'est-ce qu'il a vécu à ce moment-là ? Il a vécu ça. Lui, qu'est-ce qu'il a fait ? Je me souviens que j'avais fait tout l'album de Dry, maintenant ou jamais. Je me suis mis dans la peau de Dry.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tout un album. Comme un mec de la mafia camphrie, comme un mec du 9-4. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est fort de pouvoir arriver à se projeter comme ça dans la peau de quelqu'un d'autre. De quelqu'un.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand c'est pour toi, tu t'es mis dans tellement de peau que toi, t'es qui,

  • Speaker #1

    toi ? Ouais.

  • Speaker #0

    Alors là, c'était chaud de trouver. Moi, je suis qui ? C'est quoi mon discours ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je raconte de moi maintenant ?

  • Speaker #0

    Je raconte où est-ce que je vais aller. Et ça met du temps comme ça. Et quand j'ai commencé à m'y mettre, je ne m'entendais plus avec mon producteur d'avant. Donc voilà, je m'entends. À ce moment-là, on s'entend très bien, mais à l'époque, je ne m'entendais plus avec lui. Et je lui ai dit, tu sais quoi, rends-moi ma liberté. Et il m'a rendu ma liberté un peu tard, mais il me l'a rendue. Mais tu sais, quand tu finis un contrat, tu ne peux pas enchaîner tout de suite. Il faut attendre, il y a une période à attendre.

  • Speaker #1

    Ok, tu as une clause où tu dois attendre un certain temps avant de pouvoir lancer quelque chose.

  • Speaker #0

    Avant de même lancer ton label et tout. En petit 8 mois, 1 an, tu vois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, là aussi, je suis bloqué, je ne pouvais pas faire de projet. Et j'avais déjà dit mon album. Et c'est de là que j'ai décidé d'être producteur, d'être producteur des artistes. D'accord. Donc même là, je n'ai pas réussi à me lancer un solo, moi-même, complètement.

  • Speaker #1

    il a fallu que je produise tu vois pas ouais et voilà et quand tu te lances dans la production donc tu as déjà ces expériences d'avoir accompagné des projets d'autres artistes c'est qui le premier artiste que tu signes ?

  • Speaker #0

    c'est Océane ok

  • Speaker #1

    Avec qui tu travailles justement toujours actuellement. C'est elle la première que tu signes ?

  • Speaker #0

    La première que je signe,

  • Speaker #1

    c'est Océane.

  • Speaker #0

    Quand je signe Océane, elle fait ses études. Donc je la signe, mais on ne commence pas tout de suite. Elle m'a dit, moi, ma seule condition pour signer, c'est que je termine mes études. Donc pendant au moins 2-3 ans, elle était là de temps en temps. Donc ce n'était pas la première signature sérieuse avec un travail en continu. Je ne pouvais pas travailler en continu avec elle.

  • Speaker #1

    Vous ne pouvez pas vraiment aller au charbon ? Je ne pouvais pas.

  • Speaker #0

    Donc après, j'ai eu Tariq.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, moi, j'ai une question à Adama. Adama, tu as toujours voulu être chanteur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je pense, parce que quand je regarde les artistes que tu as signés, ce ne sont pas des rappeurs. Tu vois, on aurait tous pensé que lui, il rappe, il envoie les punchlines et tout. Il va nous signer le futur Jay-Z, un truc comme ça. Et quand on regarde les artistes que tu signes, tu es allé dans des artistes qui chantent. Tu as voulu, tu aimes chanter toi aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je préfère dix fois plus. Déjà, dans tout ce que j'ai écouté dans ma vie, J'ai écouté peut-être 80% d'Renvy et 20% de rap. Le rap, j'aimais bien le rap français, le rap Kari. J'écoutais beaucoup, mais c'était plus pour la discipline, pour les textes, savoir comment on écrit et tout ça.

  • Speaker #1

    Mais ton oreille, ton vrai style perso. Personnel,

  • Speaker #0

    ouais, c'était le R'n'B à mort. Donc, les artistes qui m'ont toujours impressionné au midi GIF, c'est les chanteurs. Et même Gims, quand il chantait, je le poussais à chanter parce que moi, j'aimais le chant. tu vois je lui disais vas-y chante chante chante et quand il chantait je kiffais de ouf t'as toujours eu une oreille qui est plus attirée par la mélodie à mille fois ouais dix mille fois ouais et quand justement tu découvres Taïk si

  • Speaker #1

    je ne dis pas de bêtises il me semble que l'histoire c'est Tu l'entends sur un morceau et tu l'appelles pour dire que tu le veux sur un refrain, sur un de tes projets.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ça ? C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Parce que j'ai fait quelques devoirs. Oui, tu as bien fait.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    tu l'appelles, tu le fais venir, vous faites ce morceau et il fait le refrain ?

  • Speaker #0

    On ne fait même pas le morceau. On n'a jamais fait ce morceau,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. OK.

  • Speaker #0

    On n'a jamais fait ce morceau. On a très vite parlé de production. Je dis, c'est qui qui le produit ? Il me dit, personne. Je dis, on se voit. On s'est vu et puis...

  • Speaker #1

    On est en quelle année ?

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    2018, ok, d'accord.

  • Speaker #0

    2018 et puis on signe ensemble en juillet 2018. Avant d'essayer de signer, on a fait une petite période d'essai, tu vois. Je lui ai dit on essaye pendant 2-3 mois et puis il aimait bien les conditions dans lesquelles je le mettais. Puis on prend un signe.

  • Speaker #1

    Tu fais une période d'essai parce que... Tu sais comment ça se passe avec des artistes ? Parce que c'est ça, toi tu as ton vécu déjà. Quand tu fais cette période d'essai, c'est parce que tu veux voir si vous vous entendez ? Pour voir comment il travaille ?

  • Speaker #0

    Pour lui le réconforter.

  • Speaker #1

    Ok, c'est plus pour lui pour qu'il se sente à l'aise dans la manière de travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Pour lui, moi j'étais convaincu que lui il fallait que je le signe. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as vu tout de suite que...

  • Speaker #0

    C'est une petite confiance.

  • Speaker #1

    Déjà à cette époque-là, tu sais qu'il est...

  • Speaker #0

    Il avait une voix R&B, il n'avait pas en France. Et il faisait des trucs de ouf, il osait. musicalement, je me disais c'est un monstre le mec mais lui il n'était pas confiant, parce qu'il avait rencontré que des producteurs qui disaient non ça ça marche pas en France, ça ça marche pas il y en a même qui disaient tu chantes trop, ça marche pas quand tu chantes trop, quand t'es trop fort ça marche pas des conneries tu vois et puis j'imagine que pour un artiste,

  • Speaker #1

    tu me corrigeras si je me trompe mais un artiste la confiance c'est quelque chose de super important, donc si tu n'as pas quelqu'un qui te donne pleine confiance et qui te dit vas-y, fais ça, fais ça, fais ça, c'est difficile de t'exprimer et de donner ton plein potentiel. Donc c'est sûr que quand il tombe sur un producteur comme toi qui te dit, mec, ce que tu fais, ça envoie et vas-y, et qui ne le limite pas et qui ne le bride pas, forcément son talent se multiplie et se découvre même lui artistiquement.

  • Speaker #0

    Surtout qu'il faisait confiance, parce que c'est un mec qui cotait la section et tout. Il écoutait la section, il aimait bien un peu la section. Quand il a vu qu'il y avait un mec de la section qui le pousse à ça, et qui a eu du succès, tu as plus confiance en quelqu'un qui a eu du succès. Franchement, il écoutait vraiment attentivement tous nos conseils. D'autant plus, une chose que les gens ne savent pas, c'est que quand Tike a signé chez moi, je n'étais pas le seul producteur. On était deux dans ce label. Lefa et moi. Mon label, c'était nous deux. Après, Lefa, il n'était pas à l'aise dans cette casquette de producteur. Il m'a dit, vas-y, c'est ton truc à toi. Fais ton histoire. Parce que même dans ça, je n'arrivais pas à aller seul. Je n'avais pas les choix avec quelqu'un. Mais là, il a senti que c'était mon histoire. Et j'étais d'accord avec lui quand il m'a dit ça. Pour une fois, je n'étais pas en mode, je suis d'accord avec lui.

  • Speaker #1

    Là, tu as senti que c'était vraiment quelque chose qui te correspondait.

  • Speaker #0

    C'était mon histoire. Ce label, c'était ça et c'est le moment. Pour moi, d'aller chercher ce truc de producteur que j'ai toujours été. Toujours été un homme de l'ombre derrière les autres. Et il était temps d'aller vraiment chercher cette histoire-là.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je trouve que la casquette de producteur, quand on regarde un petit peu tout ce que tu nous as dit sur ta vie, c'est effectivement la casquette qui te correspond parce que tu aimes être entouré, donc tu aimes t'occuper de groupes, de gens. Tu aimes toujours ce côté musical, pouvoir donner tes inputs, ta connaissance, parce que ce que tu as vécu avec ton groupe. Et tu as finalement cette oreille qui est beaucoup plus R&B finalement que rap. Donc finalement, c'est vrai que cette casquette-là correspond énormément à tous tes traits de personnalité. Une fois qu'on... Une fois que tu t'es développé dans tout ça. Moi, le premier morceau avec lequel je découvre Taïk, je ne vais pas le chanter parce que je ne peux pas, mais c'est le morceau, je pense, avec Manu Dibango, et je me rappelle que la première fois que j'entends ce morceau, c'est le clip, je suis avec Karel, et c'est marrant parce que j'ai toujours l'image, j'ai un ami à moi, Flag, tu vois, qui était là. Et dès que j'ai entendu le morceau, je me suis dit Non, le mec-là, il est trop fort En fait, déjà sur ce morceau-là, il te montrait une palette de ce qu'il pouvait faire. Et encore plus, je trouve que ce qui avait été fort avec ce morceau, c'est que nous, qui sommes sur le continent, il parlait avec des codes du continent. Donc forcément, je n'imagine même pas comment les Camerounais ont dû prendre ce morceau. Ça a dû être un carton au Cameroun. Mais tu vois un gars qui débarque. qui chante, alors que dans le champ des artistes français, il n'y avait plus beaucoup de chanteurs à ce moment-là. Et en plus, qui vient avec des co-trainers. En fait, il y a Manu Dibango sur le truc. Tu te dis, mais c'est qui ?

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Lui, hein ? Moi, c'est comme ça que je le découvre. Et moi, ce qui m'impressionne dans votre aventure ensemble, c'est que ça va très vite, finalement, après.

  • Speaker #0

    Ouais, on va dire qu'il s'est révélé au public fortement en 19, donc un an après. Et en 20, c'est l'explosion.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, Netflix...

  • Speaker #0

    Ouais, en 2020, juste après le Covid, ça a été n'importe quoi. Ça a été le morceau Le Temps qui explose. Ensuite, il fait... Danse avec les stars.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai, effectivement. Ensuite,

  • Speaker #0

    il fait un film sur Netflix. Et après, c'est fini, frère. C'est un raz-de-marée, après. C'est terminé.

  • Speaker #1

    Alors, comment tu gères ça en tant que producteur ? Après, toi, tu as la chance, justement, d'avoir connu des succès à haut niveau. Donc, tu as forcément déjà une expérience, un regard sur ça. Mais pour, on ne sait jamais, peut-être des futurs producteurs qui nous écoutent et tout. Comment tu vis ? Comment tu gères un artiste qui explose aussi fort, aussi vite, aussi rapidement ? C'est quoi les challenges tu dirais de gérer un type d'artiste comme ça ? Déjà,

  • Speaker #0

    il vit ce que j'ai déjà vécu, donc il va dans les salles que j'ai déjà faites. Il passe par les émotions par lesquelles je suis passé déjà. Donc moi, je le vis en entraîneur. Je ne le vis pas en producteur. Je le vis en entraîneur qui entraîne mentalement. Je tiens à un Zidane, entre parenthèses, quand il entraîne Cristiano Ronaldo, c'est pas parce qu'il est plus fort que Cristiano. Oui, du tout. Mais il est passé par un endroit où il sait où Cristiano passe dans les émotions.

  • Speaker #1

    Ce que tu vis en ce moment, je l'ai vécu.

  • Speaker #0

    Il l'a vécu, il sait c'est quelle tristesse, il sait c'est quel stress, il sait c'est quelle joie. Donc il calme la joie avant que ça arrive, il fait passer le temps de dinguerie parce que tu vas faire ça. Et c'est exactement ce qui se passe avec Tyke. Moi je suis plus un accompagnateur mental. pour Taïki donc tout ce qui est vie je l'ai vécu et je le je le prépare quand tu vas là et je le prépare comme Daoala nous préparait aussi quand tu vas là tu dis bonjour à tout le monde quand tu fais ça tu fais ça donc là attention là tu vois je le prépare mentalement là sur scène il va se passer ce que les gens ils attendent de toi c'est ça ça ça c'est tout tu vois juste ça et là en plus vous avez une énorme fin d'année

  • Speaker #1

    cette année là parce que tourner aux états unis grosse tournée en afrique cette fin d'année moi la question que j'ai pour le pour le papa qui est à damas parce que ce que les gens ne voient pas tu sais sur les gens sur les réseaux, sur tout ça, ce qu'ils vont voir, c'est que t'es en déplacement, que t'as des photos, t'as ci, t'as là-ni. Ils disent Ah, mashallah, Adama, ça va ? Il quitte sa life ? Oui, on va pas se plaindre, ça va, mais je suis obligé, forcément, de parler au papa, parce que ce que les gens ne voient pas, c'est que tu passes énormément de temps sur la route. Énormément de temps sur la route, et je sais que sous... T'aimerais des fois pouvoir te dire Non, j'aimerais bien me poser. Mais comment tu arrives justement à faire la part des choses ? Ça doit être très compliqué. Après, Dieu merci, t'as une épaule solide. À la maison.

  • Speaker #0

    Moi, le truc, c'est que déjà, je ne suis pas tout le temps sur la route. Je ne suis pas tout le temps avec les artistes. Non, pas tout le temps. Je suis sur la route quand je sens qu'il faut que je y sois pour les accompagner mentalement pour être présent parce que c'est pas bon la distance un des producteurs comme qui soit présent avec des artistes et c'est une occasion pour moi d'être présent avec eux mais je ne suis pas tout le temps mais par contre je suis tout le temps en dehors de chez moi parce que j'habite maintenant en Afrique. Et pourquoi ? Parce que comme je suis patron de label, j'ai besoin d'être en France pour voir tous les partenaires, pour voir aussi les autres artistes, pour voir comment ça se passe au studio, pour sentir le business. Parce que ce n'est pas un business qui se fait...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas mathématique. Ça ne se fait pas à longue distance. Il faut que tu sois là, tu dois ressentir les gens. On doit te voir. Même si tu fais des calls et tout. par ordi ou au téléphone, il n'y a pas mieux dans l'énergie que de voir des gens face à face. Et c'est important que les gens sentent que tu es dans ton business et que tu es impliqué physiquement. Donc moi, je suis beaucoup plus absent de mon foyer par rapport à mon label que par rapport à la route et tout. C'est vrai que je vais en tourner avec Tarek et tout, mais pas tout le temps. vraiment pas tout le temps. Déjà, je ne peux pas suivre. La cadence, c'est impossible. Et même, je ferais très mal mon business parce que ce n'est pas mon seul artiste. Et je ferais très mal mon business. Et puis, il n'a pas besoin que je sois là tout le temps. Oui, très bien.

  • Speaker #1

    Vous avez une super équipe.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est un chef d'entreprise aujourd'hui, Taïk. Oui. Donc, c'est plutôt ça. Et ouais, t'imagines bien, tes pères de famille comme moi, que quand tu pars pour dire au revoir à tes enfants, ton cœur, il se déchire.

  • Speaker #1

    Parce que bien sûr,

  • Speaker #0

    tu prends l'avion, tu ne sais jamais ce qui peut arriver. t'es loin de ta famille, tu sais pas, la sécurité, imagine il arrive un truc, moi t'es pas là. Il y a toujours ce petit truc qui vient dans la tête, mais on se dit qu'en vérité, c'est dingue, mais on n'est pas là pour qu'ils soient bien. Notre absence...

  • Speaker #1

    C'est des sacrifices que tu fais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Notre absence, elle sert, elle leur sert. Alors qu'en vérité, ils ont besoin de notre présence. Mais ils ont besoin aussi de notre absence, parce que c'est notre absence qui les nourrit.

  • Speaker #1

    Et puis de toute façon, aussi, pour moi, tu leur donnes quand même aussi un superbe exemple de c'est le travail qui vous fera réussir.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ils savent que papa, il n'est pas parti pour s'amuser. Papa, il n'est pas...

  • Speaker #0

    Il y a une de mes filles qui croit que je m'amuse. Ah ouais ? Pour elle, tu vas toujours t'amuser et tout. maman elle travaille elle me dit ça comment tu gères ça ? je rigole parce qu'après il y a mon aîné qui lui dit qu'est-ce que tu racles je prends ça à la rigolade mais toi tu vas toujours t'amuser pendant que maman elle travaille c'est dinguerie

  • Speaker #1

    J'imagine ta tête quand elle a dit tout ça.

  • Speaker #0

    J'ai regardé.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu dis, toi,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai rigolé. C'est une gueule d'homme, ma fille. C'est marrant. C'est marrant, ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est... Aujourd'hui, tu dirais que pour quelqu'un qui ne connaît pas le métier de producteur, en gros, ça consiste à quoi ? ton métier aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Après, il y a plusieurs sortes de producteurs. Il y en a plein de styles de producteurs.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton style à toi ?

  • Speaker #0

    Mon style à moi, c'est producteur coach mental. vraiment, je le prends comme ça. Je suis très impliqué dans... pas l'artistique.

  • Speaker #1

    Mais le développement de la personne face au succès.

  • Speaker #0

    Et même dans l'image, dans le développement de l'image, je fais beaucoup de réunions avec eux sur ça. Je rentre vraiment beaucoup dans leur tête. Je les accompagne parce que il faut savoir que t'as vu, être artiste, c'est ouf de dire ça quand tu sais qu'il y a des gens qui te riment vraiment dans la vie. Mais c'est une autre sorte de violence. C'est une violence psychologique.

  • Speaker #1

    Non mais c'est une violence... Moi, moi c'est...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était une question que j'allais justement te poser, mais moi, j'ai l'impression que, par exemple, les réseaux Twitter, ils ont une haine qu'on taille. J'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans une sauce.

  • Speaker #1

    Le pauvre.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais j'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans un truc. Alors que le mec, comment tu vois comment il charbonne ?

  • Speaker #1

    Après, tu as vu Twitter et tout, ce n'est pas la vraie vie. Il faut comprendre le jeu des réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas la vraie. Mais quand tu es un artiste, surtout au début, parce que j'imagine qu'aujourd'hui, justement, par le coaching que tu fais, par les années qui sont passées, par l'expérience, tu es détaché par rapport à ça. Il est armé.

  • Speaker #1

    Tu sais que ça, par contre, je le vis en même temps que lui. C'est une expérience nouvelle pour moi, ça.

  • Speaker #0

    Parce que vous, au temps de la sélection, il n'y avait pas autant.

  • Speaker #1

    Pas autant. Donc, c'est une nouvelle expérience. Je le vis en même temps que lui. Je souffre en même temps que lui. Quand il y a des sauces et tout, vraiment, on se dit...

  • Speaker #0

    C'est ça, je me dis, je me mets à votre place. Tu dois dire, mais les gens sont partis chercher un chemin pour raconter quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, on a compris le jeu de Twitter. Parce que Twitter a un jeu, tu as vu Elon Musk, ce qu'il a fait là ? J'ai tout capté. En fait, c'est vraiment la course au retweet. Dis-toi bien que si tu es retweeté de fou et que ton tweet est gravu, tu es payé.

  • Speaker #0

    Tu gagnes de l'argent, exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est la course. au fake news c'est la course à celui qui va dire la plus de phrases qui va être le plus retweeté donc si t'es une cible comme Taïk bien entendu que tu vas être une cible sur Twitter où on va parler de toi à fond pour générer de l'argent et c'est ça que le grand public oublie souvent et c'est important que tu le dis c'est que quand ils voient ces trucs là les gens ils se disent juste ah ouais il a fait ça mais ils oublient que derrière t'as quelqu'un qui a créé quelque chose et qui fait du business sur ça moi je l'ai vu donc maintenant quand tu le vois comme ça Ça y est, t'es moins touché. Et surtout quand tu vois la vérité. Les salles sont tout le temps remplies. Les sons sont tout le temps streamés. Les gens aiment. C'est l'essentiel en vérité. Donc oui, je ne suis pas partisan de ceux qui disent... tous les buzzs sont bons à prendre parce que j'ai ce côté humain où comme je te dis les artistes subissent c'est une violence c'est une violence psychologique et là je parlais pas forcément de Tariq Tariq bien sûr qui subit des violences psychologiques psychologique de dingue via tout ça. Mais c'est quelqu'un d'assez sain psychologiquement. Il fait beaucoup de sport. Il s'occupe grave de lui. Donc, ça compense quand même. Et puis, il est bien entouré, le mec. Il est vraiment très, très bien entouré, Taiki, tu vois. Que ce soit ses amis, que ce soit le label, que ce soit sa famille. C'est quelqu'un qui a un entourage hyper bienveillant. Et c'est rare que je vois ça chez des gens. Mais par exemple, pour mes autres artistes, Par exemple, il y a des artistes à moi qui sont plutôt jeunes. Et qui sont plus chez leurs parents. Donc, ils doivent se débrouiller. Mais ils peuvent plus aussi aller travailler. Parce que c'est un peu des personnalités publiques. On les reconnaît. Mais maintenant, ils ont pas d'argent. Mais ils sont sur la route de réussir. Presque. Mais ils ont pas encore d'argent. Mais c'est d'une violence psychologique. Mais t'as pas idée. Parce qu'eux, ils vont voir un tel qui marche, un tel qui marche. Mais eux, ça marche pas. Ils comprennent pas. Mais en même temps, il faut qu'ils aient de l'argent. Mais en même temps, ils peuvent pas aussi prétendre à demander trop d'argent. Parce qu'ils en génèrent pas autant. Et ils sont bloqués, frérot. Et ça, ça nécessite un accompagnement aussi. Psychologique, un peu financier, etc. Donc, j'ai plus cet aspect-là, moi, dans la production.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, j'accompagne des artistes qui marchent, et j'accompagne des artistes qui marchent moins bien. Et c'est deux histoires qui sont complètement différentes. Et moi, ces deux histoires, je les ai vécues. J'ai vécu le haut succès de malade et j'ai vécu le bad. Tes sons ne marchent pas du tout, on s'en bat les couilles de ta vie. Tu vas en concert, lever les mains en l'air, tout le monde te regarde comme ça. Ça gratte la tête, au moins, qu'est-ce qu'il veut, il le dégage. J'ai tout connu, donc je vois les deux psychologies. Et je vois maintenant comment se comporter et quoi dire par rapport à ces psychologies-là. Et on essaye de trouver des solutions. Donc moi, j'attrape plus la production. en dehors de mettre de l'argent et tout. Plus dans cet aspect.

  • Speaker #0

    Beaucoup du pain, beaucoup de... Développement mental.

  • Speaker #1

    Beaucoup de ça. Je voulais carrément même, dans mon label, ouvrir une section psychologique. Je voulais faire... un psychologue qui voit tous mes artistes, une fois par mois, pour voir où t'en es. Je n'ai pas encore eu le temps de mettre ça en place, mais c'est vraiment dans un coin de ma tête, à fond. Je me dis, parce que je te dis, ce qu'ils vivent psychologiquement, ces gars-là, c'est dur. C'est trop dur. Donc des fois, ils ont des agissements anormaux, entre parenthèses, mais normal. Pour le milieu. Ouais. Mais parce que, je te jure que je vois des artistes même que je connais là, je ne citerai jamais leur nom, mais... qui se confient, qui me disent Mais gros, c'est des mecs qui ont fait des titres qui ont cartonné mondialement. Ou bien qui ont cartonné dans la France, qui aujourd'hui ne marchent plus. Et qui cherchent des solutions Comment je vais faire pour que ça marche ?

  • Speaker #0

    Ça doit être dur, comme tu dis, quand tu as connu le haut de la vague et que tout d'un coup, tu es en bas de la vague, mais que tu es une image.

  • Speaker #1

    Et que tu es une image. Tu ne peux pas aller retravailler. C'est impossible. Tu ne peux pas,

  • Speaker #0

    c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas bosser. Tu vas aller bosser où ? Même où tu vas bosser, ils vont te regarder. Même le patron, tu vas voir un patron. Tu ne peux pas. C'est-à-dire qu'en vérité, les mecs qui sont bloqués...

  • Speaker #0

    Tu es dans un piège.

  • Speaker #1

    Tu es dans un piège. Maintenant, comment ressortir de ça ? Parce que tu vas dire, en faisant des hits, mais si le public ne t'aime plus, il ne t'aime plus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est facile de dire faire un hit, mais le faire un hit...

  • Speaker #1

    Faire un hit, c'est autre chose.

  • Speaker #0

    C'est autre chose,

  • Speaker #1

    oui. C'est pour ça, tu vois, j'ai vu, par exemple, une interview de Kebla qui expliquait ça. Et on en parlait souvent, lui et moi. Que Black chapeau bas ! Bravo !

  • Speaker #0

    Quel remontada ! J'ai suivi ses dernières interviews. Ah non, gros chapeau ! Gros chapeau !

  • Speaker #1

    Et je l'ai vu, moi !

  • Speaker #0

    Et d'une humilité dans ses prises de parole. Tu vois, finalement, je connaissais l'artiste parce que j'entends des chansons. Je ne suis pas un fan de l'artiste parce que je ne suis pas son public,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas consommateur de ça. Je n'entends pas les morceaux, je ne suis pas son public. Mais la découverte de l'humain dans ses interviews, m'a fait le kiffer de ouf parce que j'ai découvert l'homme.

  • Speaker #1

    Moi, je le connais très très bien, et frère, je le voyais, moi, charbonné dans les moments un peu plus bas, mais il n'a jamais lâché le père. Regarde maintenant. et ça c'est un carard c'est trop dur frère parce que le public tout d'un coup il choisit regarde la fouine maintenant les gens ont redécidé de l'aimer parce qu'il a fait les flammes mais juste avant ça il était disparu on le calcule plus pourtant il sortait des albums aussi qualitatif c'était toujours le même truc maintenant on décide de le en fait c'est d'une violence psychologique frérot tu te rends pas compte et puis surtout en plus toi comme tu dis toi tu as vu la musique avant les réseaux

  • Speaker #0

    et toi tu vois maintenant la musique en plus avec l'évolution des réseaux et tout j'imagine que c'est ça que la violence elle a dû décupler les petits ce qu'ils vivent c'est trop tu t'es dans la sauce pour rien tout le monde parle de toi pour un rien un truc en plus c'est

  • Speaker #1

    de la musique McDo aujourd'hui on te prend on te lève et puis on te calcule plus du tout next on passe à un autre et toi tu veux revenir mais on te dit oh lui c'était à l'ancienne alors qu'à l'ancienne c'était il y a un an mhm Non, eux, ce qu'ils vivent, c'est encore pire. Mais comme je te dis, c'est...

  • Speaker #0

    C'est dur.

  • Speaker #1

    Les gens ne s'en rendent même pas un tout petit peu compte. C'est trop, trop, trop, trop, trop dur, psychologiquement.

  • Speaker #0

    Mais après, voilà, il y a aussi des, comme dit, des belles histoires, des belles réussites. Tu vois, par exemple, j'ai suivi un petit peu de loin, c'est l'accord Arena que vous avez fait. L'U Arena. L'U Arena que vous avez fait cette année. Comment le producteur, justement, voit cet artiste qu'il a découvert par hasard, et tu le vois sur cette scène aujourd'hui, accomplir ça ? Est-ce que le producteur... À un moment de Waouh, on a charbonné, on a fait quelque chose ou est-ce que tu es déjà dans la suite ? Est-ce que tu n'as pas le temps de profiter du moment et toi, tu es déjà dans la suite ?

  • Speaker #1

    Je suis plus dans la suite. On a un objectif, il faut qu'on l'atteigne. C'est encore une étape de plus. Je suis super content, oui. Et la dernière fois, je ne sais plus ce qu'il m'a dit. Il m'a dit Prends le temps de kiffer Je ne sais plus ce qu'il m'a dit. C'est bien et tout, mais les gars kiffaient. J'ai compris ce qu'il m'a dit. J'ai compris. Il a raison. mais j'y arrive pas parce que je suis dans l'aventure c'est pas encore fini c'est incroyable d'avoir fait deux bon ça s'appelle même plus la défense aréna c'est deux fois 40 000 personnes mais vas-y on a encore des on veut c'est ça

  • Speaker #0

    Parce que vous, vous savez de quoi vous êtes capable. Donc vous, vous êtes déjà dans demain et pas dans aujourd'hui. Parce que finalement, quand le public découvre ce spectacle, vous, ce spectacle, ça fait des mois que vous le répétez. Donc pour vous, certes, c'est différent de le voir avec le public présent. Et vous l'avez tellement vu, revu dans votre tête, ce spectacle et tout.

  • Speaker #1

    C'est même pas dans ça, parce qu'en vérité, tu sais quoi ? Tyke, il a monté ce spectacle-là en... Peut-être une ou deux semaines. Seulement ? Tu parles d'un monstre, frérot. Les gens ne sont pas au courant.

  • Speaker #0

    Seulement ?

  • Speaker #1

    Seulement.

  • Speaker #0

    Avec toutes les corées qu'il y a eu.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un monstre, gros. Les gens ne sont même pas un peu au courant à quel point c'est un monstre taïki. Je n'ai jamais vu ça de ma vie, moi, personnellement. J'ai jamais vu ça. Il est acharné de boules. C'est abusé. Mon téléphone sonne tout le temps quand je vois Taïk.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il va me dire encore ?

  • Speaker #1

    Lui, c'est trop gros. Il a des idées à l'appel tout le temps qui sont toutes aussi fortes les unes que les autres. Il faut savoir filtrer pour bien réfléchir parce que l'une aussi peut balayer l'autre, etc. Il est acharné, il sait ce qu'il veut. Et quand il répète, il répète à mort. Ces danseurs, ils souffrent. Mais à la fin, ce que ça donne, c'est dingue. Et il prend des risques, il fait toujours des prises de risques. Il sait que ça va parler, mais il s'en fout. Il a une idée qui est précise dans sa tête, il va le faire. C'est après les histoires de ça va parler, ça va pas parler. Ça, c'est après, tu vois. Lui, il est vraiment dans l'accomplissement. quelque chose. À ce moment-là, je veux raconter quelque chose. Dans ces cinématographies, une histoire, il veut faire un truc différent. Il n'y aura pas d'invité. C'est sûr que pas d'invité. Quand même. C'est l'uréna, quand même. C'est une fête.

  • Speaker #0

    Il faut profiter.

  • Speaker #1

    Non, pas d'inviter. Moi, tout seul, je vais faire un truc, t'inquiète. C'est ce qu'il fait, le poteau.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui est fort dans ton rôle de producteur. C'est que tu laisses à tes artistes exprimer vous. Comme tu as dit, tu les coaches, tu les guides si jamais il y a des trucs où ça va un petit peu trop loin ou un truc comme ça. Mais tu les laisses complètement.

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais complètement.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la suite pour Barak Producteur ? Est-ce que tu te vois continuer longtemps encore cette aventure de production ?

  • Speaker #1

    J'ai l'intention dans mon cœur de ne pas rester longtemps dans ça. Mais je ne peux pas dire ce qui va se passer dans l'avenir.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais moi, j'ai tellement d'ambition. mais qui ne sont pas musicales. J'estime que dans la musique, j'ai fait quand même pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Tu as fait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Et maintenant, en vrai, je veux faire des choses concrètes de la vie.

  • Speaker #0

    Impactantes.

  • Speaker #1

    Impactantes pour l'Afrique, pour moi-même. Des choses fortes, j'ai envie de laisser des traces, de faire des grands trucs d'homme d'affaires vraiment qui servent, qui... Je sais pas, je veux faire... J'ai plein d'objectifs dans ma tête, j'ai noté mes trucs. Et la musique, c'est chanmé, c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait vivre des belles choses. Mais aujourd'hui, tu as envie de...

  • Speaker #1

    Mais aujourd'hui, j'ai envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    C'est la question que je pose généralement en fin de discussion avec mes invités. Toi, justement, tu réfléchis comment ? Est-ce que quand tu réfléchis, tu fais des plans ? Par exemple, tu te dis, OK, là, on atteint telle étape. Est-ce que tu te projettes à, ok, dans 5 ans, je vais être là, ou dans 10 ans, je vais être là, ou tu es plus dans... Est-ce que tu vois aussi loin, ou ce n'est pas comme ça que tu réfléchis, toi, sur tes projets ? Entre les deux. Ouais.

  • Speaker #1

    Entre les deux. Mais j'aime bien, par exemple, on a une habitude, nous, dans notre équipe, c'est de nommer les années.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'année de la récolte. Ça, c'est l'année de... On s'aime. Ça, c'est l'année de trucs, tu vois. Ça, c'est l'année de la concrétisation. D'accord. Et on nomme les années.

  • Speaker #0

    Ok, donc il y a un titre à l'année qui guide un petit peu... vers où vous voulez aller sur l'année. D'accord.

  • Speaker #1

    Et moi aussi, à l'échelle personnelle, je nomme l'année.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par exemple, cette année, pour moi, je me suis dit que c'est l'année de l'intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais faire les choses avec intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais réfléchir avant de faire quoi que ce soit. Alors qu'avant, moi, je suis quelqu'un d'hyper impulsif et je me fie à mon nez et j'y vais. Je pense que 80% à 90% des choses que j'ai faites, je les ai faites comme ça. Cette année, j'ai décidé de réfléchir. Tu t'assoies, tu calcules tout. Et j'ai envie de le faire.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ça ne sera pas difficile pour toi, justement, qui a beaucoup fonctionné avec l'instinct ? Et puis, tu sais, j'imagine que ce n'est pas quelque chose que tu calcules. Donc, c'est dans ta nature. Et tu vois que ton instinct t'a souvent guidé sur des choses qui ont marché, qui ont réussi.

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses et plus de choses qui n'ont pas marché.

  • Speaker #0

    Mais ton instinct, t'as quand même un nez sur des belles choses. Comment tu fais ce travail, justement, pour canaliser le côté instinctif d'Adama et de dire, attends, non, non, il faut que je sois moins instinctif et que je...

  • Speaker #1

    C'est en faisant le bilan de l'année précédente.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je vois qu'est-ce qui a foiré dans cette année-là. Ok. Par exemple, j'ai énormément gagné d'argent. Ouais. Mais j'ai tout autant dépensé parce qu'il y a trop de charges. Trop de charges, pourquoi ? Parce qu'il y a trop d'ambition. Donc, tu as gagné à mort. Mais il y a trop d'ambition. Donc tout ce que tu as gagné, tu l'as mis dans ton truc. Donc finalement, dans la balance, oui, tu as beaucoup gagné, mais beaucoup dépensé.

  • Speaker #0

    Tu aurais peut-être pu faire plus si tu avais pris plus de temps à calculer.

  • Speaker #1

    À prendre moins de projets, à faire moins de trucs, à être moins impulsif, à réfléchir 10 minutes de plus, ou 15, 20 minutes, une journée de plus, deux journées de plus. Là, je n'aurais pas été dans cette étape-là, mais dans cette étape-là. Donc là, je me suis dit, cette année, C'est l'année de l'intelligence. D'accord. Donc oui, je serai toujours impulsif, entre parenthèses, dans le sens où...

  • Speaker #0

    Ça reste quand même la base, la nature de qui tu es.

  • Speaker #1

    Ça sera toujours ça. Mais cette fois-ci, je veux prendre des décisions en réfléchissant à mort. Je veux tester ça, je veux voir ça.

  • Speaker #0

    Le respect que ça peut donner.

  • Speaker #1

    C'est juste ça.

  • Speaker #0

    Puis tu envoies des morceaux un petit peu ces temps-ci. Oui,

  • Speaker #1

    j'envoie des morceaux. Moi, j'allais signer avec Play2 pour deux albums.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais sorti un premier album Black House en 2022, que je n'ai pas pu défendre, à mon plus gros regret, parce qu'il y avait la section qui devait se faire. Donc j'avais mis tout de côté pour la section. Ça ne s'est pas fait finalement, et c'est ça qui m'a... Ça m'a cassé le moral, parce que ça m'a tué cet album-là, je n'ai plus le défendre. Et là, je reviens avec cette deuxième saison. Donc, j'envoie des titres.

  • Speaker #0

    Tu as déjà combien de titres en réserve ? J'en ai beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trente-quarantaine de titres.

  • Speaker #0

    On va encore finir le podcast, on va discuter toi et moi.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trentaine, quarantaine de titres. Et je réfléchis, là, pour la première fois de ma vie. J'ai vraiment une équipe qui me suit. J'ai un réalisateur, un réal, qui est Titaï, qui est un de mes artistes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je connais DJ Titaï. Titaï.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui réalise tout.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tout, tout, tout, tout, tout, musicalement. Et dans l'image, on réfléchit ensemble.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On a toute une équipe. Mon cousin Yaya, Manar. On a toute une équipe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et là, on réfléchit à fond. Et du coup, ça change.

  • Speaker #0

    Est-ce que... exclusivité peut-être, mais est-ce que tu as déjà une date ou une période où tu aimerais envoyer le truc pour l'instant cultif ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis avant de faire des choses. Donc maintenant, on réfléchit tout. On réfléchit même l'image. Tu vois, même dans mes clips, je sais exactement comment je veux être. Je sais tout, tout, tout. Et je dévoile petit à petit, même mes réseaux, ma manière de fonctionner dans les réseaux, je l'ai comprise. Alors, j'ai compris comment il fallait que je fonctionne sur les réseaux. à une manière de communiquer communiqué et moi j'ai compris ma manière de communiquer surtout quel est le public en face d'accord c'est très important effectivement ouais

  • Speaker #0

    ok ok en tout cas ça a été un plaisir de discuter avec toi Adam j'espère te recevoir dans le fauteuil peut-être dans un an ou deux après l'album le bilan de l'année de l'année de l'intelligence tu nous feras le bilan pour dire comment ça a été l'année de l'intelligence en tout cas un plaisir d'avoir pu échanger avec toi un plaisir de pouvoir encore plus découvrir l'homme généreux que tu es l'homme simple que tu es tu vois je trouve que tu nous as dit beaucoup de choses qui du peu que je connais toi correspondent tu vois à la personne que tu es je te souhaite plein de succès merci mec cette année encore à titre personnel à titre professionnel que tu t'épanouisses dans tout ce que tu fais et

  • Speaker #1

    que tu nous envoies des morceaux salaces par contre moi j'ai juste une requête que je te demandais j'aimerais bien ton petit hoodie j'aime bien ce que tu portes là merci

  • Speaker #0

    non lui c'est mon gars il faut que je vous dise un truc Adama une des premières fois on a parlé ensemble il a regardé Karel et moi il a dit vous deux vous aimez pas l'argent le titre de mon année c'est on aime l'argent voilà Adama on fait le bilan mais moi je veux ton hoodie vraiment je l'aime beaucoup non t'inquiète t'inquiète je le veux non toi je t'envoie toi je t'envoie t'inquiète t'inquiète ça arrive en deux couleurs je t'envoie les deux couleurs il s'en va en tout cas un plaisir merci d'avoir participé merci la team incroyable allez streamer le nouveau morceau d'Adama allez surveiller les réseaux parce qu'il y a des choses qui vont arriver il vous l'a dit ici dans le podcast et merci énormément de suivre et de follow le podcast je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode Peace ! InstaPay, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère,

  • Speaker #1

    l'hélicoptère, l'hélicoptère, l

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Un enfance entre le Sénégal et la France

    02:50

  • Les premiers pas dans le rap

    16:00

  • L’aventure Sexion d’assaut

    20:29

  • Se réinventer après le succès de la Sexion

    39:06

  • Se lancer dans la production & l’aventure TayC

    44:40

  • Le revers de la médaille

    54:28

  • Le rôle d’un producteur & les bad buzz

    58:58

  • Vision, stratégies et projets

    01:11:17

  • Conclusion

    01:17:29

Description

Quel est le secret derrière le succès fulgurant d'un des producteurs de musique les plus influents de notre époque ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Barack Adama, un homme dont le parcours de vie exceptionnel inspire et motive des milliers de personnes à travers la diaspora. De son enfance à Paris aux rues vibrantes de Dakar, Adama nous entraîne dans un voyage fascinant à travers son univers musical.


Au fil de la conversation, Barack Adama partage des anecdotes poignantes sur sa jeunesse, ses influences musicales, et comment il a fondé la Sexion d'Assaut, ce groupe emblématique du rap français qui a marqué toute une génération. Sa passion pour la musique est palpable, et il évoque les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans un secteur aussi compétitif que celui de la production musicale.


Mais ce n'est pas tout ! Adama aborde également des sujets profonds tels que sa relation avec son père, un homme dont l'impact sur sa vie et sa carrière est inestimable. Il parle des défis émotionnels liés à la célébrité, d'un besoin crucial d'accompagnement psychologique pour les artistes, et de son engagement à créer un changement positif à travers sa musique. Ces réflexions résonnent particulièrement dans le contexte actuel où la santé mentale est au cœur des préoccupations, tant pour les artistes que pour les entrepreneurs passionnés.


Dans un monde où le business et l'entrepreneuriat sont en constante évolution, Barack Adama se positionne comme un modèle de réussite, partageant ses secrets de réussite et sa vision pour l'avenir. Il aspire à laisser une empreinte durable dans l'industrie musicale tout en se concentrant sur le développement de nouveaux talents, prouvant ainsi que l'inspiration et la motivation peuvent naître de n'importe quel parcours de vie exceptionnel.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui promet de vous inspirer et de vous motiver, que vous soyez passionné par la musique, le sport, l'éducation ou l'entrepreneuriat. Rejoignez-nous sur Le OV Show et découvrez comment Barack Adama transforme sa passion en une force de changement, non seulement pour lui-même, mais aussi pour toute une génération d'artistes africains, que ce soit du Sénégal, du Cameroun ou de la Côte d'Ivoire. Préparez-vous à être inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aller me to reinduce my soul,

  • Speaker #1

    my name is Hold the shoes Hello, hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, bienvenue à tous les nouveaux abonnés et on continue de faire grandir cette famille incroyable. Et aujourd'hui, je reçois un fer, je reçois un charbonneur ! Je reçois quelqu'un qui fait bouger les choses. Je reçois M. Barak Adama dans le off-show. J'étais obligé de te mettre les... On est en Jamaïque, là, tu vois.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    En forme ? La pêche ? Fatigué.

  • Speaker #0

    Fatigué, mais la pêche d'être là.

  • Speaker #1

    Une fin d'année chargée, parce que là, pour dire aux gens, je pense que l'épisode sortira en... février, mais là on est début janvier, tu reviens d'une grosse fin d'année, mais tu as quand même pris le temps de venir dans le podcast, donc juste pour ça, on te remercie.

  • Speaker #0

    On est ensemble.

  • Speaker #1

    Tu vas bien, bien installé ?

  • Speaker #0

    Tellement bien installé, c'est même un problème. Tu es trop installé, les langues se délirent.

  • Speaker #1

    C'est ça, je te t'en parlais, tu vas dire les choses. Non, mais ça me fait plaisir de te recevoir, parce qu'on se croit souvent, on discute souvent, et j'ai la chance de te voir comment tu bosses, comment tu travailles. Et c'était important pour moi de te recevoir dans le podcast, parce que comme tu sais, le slogan du podcast, c'est Inspiré, motivé, partagé Et je trouve que ton histoire, ton parcours peut permettre à beaucoup de gens qui se disent que je ne peux pas, que tu leur montres que non, qu'il ne faut pas se limiter à ce que la vie vous dit de faire ou tout. Et je trouve que tu es quelqu'un qui casse les portes, qui casse les barrières, qui fait ce que tu as envie de faire. et tu donnes les moyens, donc c'était important pour moi de te recevoir et de partager ton histoire tu vois, donc la première question que je pose à tous mes invités Adama quand je les reçois, c'est la question la plus dure du podcast, c'est comment tu te présentes aujourd'hui à quelqu'un qui te connait pas je me présente en tant que producteur c'est ça aujourd'hui la présentation tu sais moi je vis pas dans le passé

  • Speaker #0

    Je vis dans le futur, entre parenthèses, mais surtout dans le présent. Donc à présent, à 70%, je suis un producteur. J'ai un label, plusieurs artistes. Donc je suis producteur en fait.

  • Speaker #1

    Avant d'arriver justement à cette case de producteur aujourd'hui, que tu vis pleinement, j'aimerais savoir c'était quoi l'enfance d'Adama ? Toi, tu es né où d'abord ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Paris, dans le 9ème. L'enfance de Barack, il y a plein de choses. Dès que je nais, à 18 mois, mon père me ramène au lettre directe.

  • Speaker #1

    Directe ? Oui.

  • Speaker #0

    Loin de ma mère.

  • Speaker #1

    Ah ouais, donc tu viens juste avec le papa ?

  • Speaker #0

    Même pas. Il m'a envoyé ici. Il avait sa deuxième femme.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et j'ai grandi avec... Avec ma belle-mère. Ouais. Et dans un... Dans une maison familiale à Kaolac. Ah ouais ? Où dedans, il y avait le grand frère de mon père, tous ses enfants. Et j'ai grandi deux ans, quasiment, ici. Et ensuite, vers l'âge de trois ans, trois ans et demi,

  • Speaker #1

    je rentre en France.

  • Speaker #0

    Et c'est là que je découvre ma mère.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu as des souvenirs d'ici ? Parce que tu étais trop petit.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs. J'ai plein de photos, de vidéos aussi. Ouais. Parce que mon père, c'était quelqu'un qui aimait bien tout filmer. Donc, quand il venait à l'été, il filmait.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai des photos, vidéos, flashs et des témoignages aussi. De gens, ils disaient,

  • Speaker #1

    tu faisais ça. Tu faisais ça et tout et tout. C'est ouf, tu as des vidéos de toi petit comme ça ? Hum. Ah, incroyable ! D'abord, t'étais déjà dans la technologie.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et puis, on est mis les... caméras, c'était bien balayé. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, c'est des caméras avec les VHS dedans. Oui, c'est des cassettes dedans. Et t'as toujours ça ?

  • Speaker #0

    Mon père, il a ça, parce qu'il conserve tout. Maintenant que tu me dis ça, je suis en train d'en parler. Je me dis, il faudrait que...

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, il faut que tu les conserves, même ne serait-ce que pour les garder pour toi.

  • Speaker #0

    Mon père, il a conservé tellement de choses. Il a conservé des cassettes audio. de sa mère qui parlait. À chaque fois qu'ils partaient, eux, ils avaient comme tradition de prendre une cassette radio et d'enregistrer. Et chacun venait et parlait.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, tu as des témoignages anciens.

  • Speaker #1

    C'est extraordinaire, ça.

  • Speaker #0

    Maintenant que je te dis ça, il faut vraiment que j'aille les réclamer à mon père. Il y a des cassettes audio de ma grand-mère, de mon oncle. qui parlent à ma mère, par exemple, en disant, tu diras à ta femme ça, ça, ça. Incroyable.

  • Speaker #1

    C'est ouf, ça. Toi, tu commences le podcast, déjà, tu nous donnes des trucs de ouf comme ça.

  • Speaker #0

    Je m'en rappelle. C'est une histoire, je me rappelle.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non.

  • Speaker #0

    Donc ouais, c'est ça. Après, j'ai grandi, je suis revenu, c'est là que j'ai commencé à connaître ma mère. Ouais. À trois ans, trois ans et demi. Ouais. Et ma mère, dès qu'elle m'a vu, elle a pété un câble, elle a vu. C'est un éboué ton parc.

  • Speaker #1

    C'est Stan. Aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    C'est une mission village. Ouais, ouais, ouais. T'as regardé ? Et elle m'a goinfré de ouf. Je pense que vient de là mon amour pour la bouffe.

  • Speaker #1

    Si tu ne dis pas de bêtises, ta maman est antillaise, n'est-ce pas ? Oui,

  • Speaker #0

    ma mère, c'est une antillaise.

  • Speaker #1

    Elle est martinique, guadeloupe ? Guadeloupe. Guadeloupe, ok.

  • Speaker #0

    De pointe à pied.

  • Speaker #1

    c'est ouf aussi.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Les mélanges de cultures et tout. Moi, je connais un peu ça. Tu imagines ? Moi, ce n'était pas le pain au beurre. Moi, c'était la choucroute Lyon. Tu vois, le mix Thierboudian. Mon père, il est de Lyon, Lyonnais, tu vois. Dangri. Donc, tu découvres finalement ta maman.

  • Speaker #0

    Oui, je découvre ma mère. Et ensuite, très vite, je vais chez une nourrice qui s'appelait Tata Nana. Je me rappellerai toujours. C'est une Italienne. De là-bas, je découvre un premier pote à moi qui, jusqu'à présent, c'est mon ami.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il s'appelle Joe. Donc ça, c'est la première fois. personne que j'ai connu en france d'un renard aussi comme moi et ensuite très peu de temps après je suis allé à l'école primaire et comme c'était dans le 9e c'est que des blancs ok donc seul renouement avec mon pote joe hockey et d'un gay je vois que des bâtiments Je crois qu'il y a des Babtous Et c'était bien C'était marrant

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a deux types de Babtous Est-ce que c'était des Babtous Ouverts ? Petits comme moi Petits on est méchant Non pas du tout On vous mettait pas de différence Du fait que vous avez

  • Speaker #0

    On me posait des questions C'est quoi ses cheveux ? Tu vois ? Tes cheveux, ils sont comme ça, mais pas plus que ça. J'ai envie de te dire que depuis tout petit, je suis un peu... J'ai une âme de leader, de chef de groupe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Depuis que je suis petit.

  • Speaker #1

    Ok, tu le sens... Est-ce que tu le sens déjà petit ou c'est maintenant avec le recul, tu sens que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est avec l'analyse maintenant que je te dis ça. Oui. Mais j'ai eu tout de suite ma petite équipe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout de suite. Donc j'ai toujours eu ce truc-là. Et non, je n'ai pas senti de différence. Et après, plus les années passent, plus... plus, il y avait des renards qui arrivaient. Il y avait des arrivages en France. Et dans le quartier, après, même dans mon quartier-là, qui était un quartier à 70% que des blancs, il commençait à y avoir des renards qui arrivaient, des rebeux. On se reconnaissait entre nous, on restait entre nous, on traînait dans les squares, mais que entre nous ? Ça créait autre chose. Du coup, j'ai grandi dans un quartier à 70% de Babtoumé avec des renards et des rebeux. Ouais. avez votre micro posmentre vous votre groupe vous créez vos codes vos premiers trucs et donc bah quand les petits on s'amuse c'est tout ouais c'est vraiment au collège qu'on commence à comprendre ces trucs là mais petit on s'amuse et barak à l'école il était con J'étais con. J'étais un petit foufou, tu vois. Marrant. Un petit foufou, un peu marrant. Pas très scolaire. Pas très scolaire, mais... Je vais à l'école parce que mon père m'impose ses ambitions. Il a des ambitions, à lui, mais il les impose à moi. Tu vas devenir médecin. Il faut que tu sois médecin. Je comprends pas ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Mais avec le recul, parce que je vois aujourd'hui comment tu réfléchis vite, tu analyses vite les choses, tu bouges vite. Tu sais, je reçois beaucoup d'invités qui me disent que justement... à l'école, ils ne se sentaient pas à leur place. Tu vois, ils s'ennuyaient et tout. Et tu sais, maintenant, les nouvelles générations, on parle beaucoup de gens avec un haut potentiel intellectuel et qui finalement, c'est des gens qui réfléchissent plus vite que les autres, mais vu que le système éducatif n'est pas fait pour eux, ils s'ennuient. Et donc, parce qu'ils s'ennuient, ils commencent à être pas concentrés et ils font plus des conneries, ils ne sont pas concentrés dans les cours et tout. Tu vois ? Moi, aujourd'hui, comment je vois ton profil ? Est-ce que tu ne penses pas que ce ne sont peut-être pas les profs et le système qui n'ont pas su t'intéresser aux cours, aux trucs, pour justement capter le Adama qui est vif, qui est curieux, qui est intéressé, et te mettre justement dans les cours ? Avec plus d'envie.

  • Speaker #0

    Peut-être, mais après...

  • Speaker #1

    Parce que comment je te vois apprendre les choses vite, comment je te vois faire les choses vite, tu vois, je me dis, un tel profil, c'est pas quelque chose que tu apprends, l'intelligence comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que mon système... Cérébrale, on peut appeler ça comme ça. Et réfléchir d'une manière... En fait, je suis dans le... Comment on peut dire ça ? L'instinct de survie. Et c'est à ce moment-là que je réfléchis. Si je vois qu'il y a quelque chose... je trouve d'inutile ou je comprends pas l'utilité de la chose c'est clair et net que j'ai du mal à m'y mettre à te concentrer dessus mais parce que j'aime bien faire des choses quand c'est utile ok c'est pour ça que même par exemple quand j'étais petit le foot je m'y mettais pas je m'amusais pas de ouf parce que je trouvais ça inutile ok je suis un ouf moi dans ça ok donc Dès que c'est utile, je trouve que c'est utile. Je trouve que je peux faire ça, je peux faire ça, je peux faire ça.

  • Speaker #1

    Dès que tu as un intérêt, ton cerveau se concentre dessus.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est totalement le mot. Dès que j'y trouve un intérêt, je fonce. Si je n'y trouve pas forcément d'intérêt, et je n'ai pas du tout tout le temps raison, du tout, du tout. Mais il faut vraiment m'expliquer l'intérêt pour que je me mette à fond dans le truc. Donc l'école, je m'y mettais. Là, l'intérêt, c'était juste que mon père ne m'embrouille pas.

  • Speaker #1

    Et qu'il t'achète des petits cadeaux, des petits trucs.

  • Speaker #0

    Il était même pas dans les cadeaux à cette époque-là, tu vois. Lui, mon daron, il était dans une autre guerre,

  • Speaker #1

    si tu veux.

  • Speaker #0

    Il vient en France, très jeune lui, à l'âge de 18 ans. Donc il n'est que parmi des Européens qui le négligent un peu. Il a dû beaucoup se bagarrer, il a un peu s'énerver, un peu bagarrer. Et il a dû s'imposer. Et lui, il faisait de la cuisine. Et dans la cuisine, de ce qu'il me disait, c'était vraiment... Très cruel.

  • Speaker #1

    La cuisine en France, en plus, à cette époque-là, être noir, t'es pas aujourd'hui... Comment il s'appelle ? Saco... Le chef, là, Khaled Locke, c'est l'Égalé, en plus.

  • Speaker #0

    Je sais pas, je connais pas.

  • Speaker #1

    Saco Camara, je crois. Non, non, Saco Camara, c'est l'humoriste, pardon. Bref. Mais aujourd'hui, tu vois, il y a plus de chefs noirs.

  • Speaker #0

    Oui, maintenant,

  • Speaker #1

    il y a plus de chefs. Soit à la télévision et tout et tout. Donc, imagine quelqu'un qui est en cuisine, derrière. cuisine française. Non, ça devait être très dur.

  • Speaker #0

    Il a dû s'imposer. Il a fini chef.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, ça a été un chef cuisinier.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas que la maman, finalement, alors, le côté cuisine.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est... Moi, je dirais que si. L'amour de la cuisine, c'est ma mère. Après, tu sais que mon daron, il était chef cuisinier. Il ne cuisinait jamais à la maison.

  • Speaker #1

    Oui, non, bien sûr. C'est le boulot. Tu ne fais pas ça à la maison.

  • Speaker #0

    J'ai goûté un plat de mon père très tard. J'ai dû goûter il y a trois ans.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Trois ou quatre ans. Il avait fait son dernier restaurant parce qu'on perd sa fous de boulot. S'il était à la retraite, il fallait qu'il retravaille. Et on était parti avec Masca et un autre pote à moi qui s'appelle Ider. On est allé jusqu'à son restaurant et c'est la première fois. que je goûtais un plat de mon baron.

  • Speaker #1

    Alors, tu vois, c'est marrant parce que t'as dit un truc, t'as dit ton père c'est un fou de travail.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que ça va te rejoindre quand on va découvrir le reste de tes aventures et de ta vie. Et c'est marrant aujourd'hui parce que je fais, je vais vite dans le temps, mais parce que je pense que c'est important pour les gens qui nous écoutent ou qui regardent, qui comprennent. C'est que toi aujourd'hui, t'as un pied dans la restauration.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu vois, aujourd'hui. Donc... Je me demande si Adama, qui regardait son papa être dans la restauration à l'époque, s'imaginait un jour être lui aussi dans la restauration plus tard. Ou même, qu'est-ce que ton père en a pensé quand tu as dit que tu ouvrais un restaurant ?

  • Speaker #0

    Il était content, il a rigolé. Il nous a beaucoup conseillé. Il était super content. Mon père, généralement, tout ce que je fais, je ne te mens pas, il est très fier de ce que je fais, très content. Il me fait beaucoup confiance parce que j'ai dû vraiment lui... En fait, mon combat pendant longtemps, c'était de prouver à mon père. Moi, je voulais la satisfaction que d'une seule personne, c'était celle de mon père.

  • Speaker #1

    Je comprends ton sentiment.

  • Speaker #0

    Vu que depuis qu'on est petits, il me rabâche. Tu es le plus grand de la famille, je compte sur toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu as beaucoup de frères et sœurs. Si je ne suis pas là, c'est toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu vois, donc, il m'a donné cette responsabilité.

  • Speaker #1

    Depuis que tu es petit, tu vis avec déjà ces trucs dans la tête de je dois être responsable.

  • Speaker #0

    Dès lors où j'ai eu un petit frère et une petite sœur, ça y est, il m'a mis ça dans ma tête. Si ce n'est pas moi, c'est toi. Donc, j'ai cette responsabilité depuis que je suis petit. Franchement, il m'a mis une énorme pression sociologique aussi. Et franchement, je ne remercierai jamais à Simon Daron pour ça, parce que ça a été mon plus gros formateur.

  • Speaker #1

    C'est ça, quand tu es jeune, tu ne le comprends pas. Mais aujourd'hui, tu comprends tout ce qu'il a voulu t'inquiéter.

  • Speaker #0

    Mon père, c'était le plus gros. C'était mon plus gros formateur de loin, loin, loin. Ça a été mon modèle longtemps. C'était mon père. La personne que je voulais prendre fière à mort, c'était lui. Parce qu'il rentrait dans ma tête tout le temps. Même quand il me cognait, à la fin, il me rentrait dans ma tête. Bon, il me cognait, entre parenthèses. Oui,

  • Speaker #1

    on se comprend bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais quand il me punissait, je préférais qu'il me tape.

  • Speaker #1

    Plutôt qu'il te dise des mots.

  • Speaker #0

    Plutôt qu'il parle, parce que c'était deux heures derrière de morale, de discussion, où il racontait tout. Tu sais, mon père, ma mère, ils racontaient toute son histoire. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais je pense que pour nos parents, c'est important de nous raconter. Tout ça parce qu'en fait, ils veulent te transmettre quelque chose. Mais quand on est gamin, on est trop loin pour comprendre tout ce qu'ils veulent nous transmettre. Et c'est quand on grandit qu'on comprend finalement tout ce qu'ils voulaient nous dire. Et donc tu dis, tu crées ton petit groupe de potes. Et tu as dit un truc, c'est là, c'est toi, il faut que quelque chose t'intéresse pour que tu te mettes dedans. C'est quoi la première chose qui t'intéresse jeune, où tu te dis, ok, ça, ça m'intéresse ? Est-ce que c'est tout de suite la musique ou il y a quelque chose d'autre ?

  • Speaker #0

    Non, on est passé par trop d'étapes. J'étais intéressé par le roller à un moment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est mis dans le roller, on allait au trocadé.

  • Speaker #1

    On faisait des figures et tout.

  • Speaker #0

    On faisait des petites figures, on imitait les mecs qui faisaient des slaloms et tout ça. C'était très rude à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'était hip-hop,

  • Speaker #0

    limite.

  • Speaker #1

    Parce que les rollers c'était baggy à l'époque, t'avais des baggys avec des écritures derrière. Avant Ivisou, j'ai oublié le nom mais bon bref. Mais ouais c'était hip-hop effectivement.

  • Speaker #0

    Tout le monde était en roller. J'avais de l'intérêt pour ça parce que je sais pas, j'aimais bien, ça représentait quelque chose. Ensuite, tu restes dans les sports de rue, le break, breakdance. tous les grands du quartier c'était en mode break tu vois ça je t'ai tu sais t'es impressionné c'était impressionnant donc on s'est mis à fond dans le break pendant au moins 4 ans ouais et ensuite ben après le break le rap le rap est arrivé le rap est arrivé je voyais des mecs de mon quartier qui commençaient à rapper tu vois Neuf Blaise, Lyo, des mecs de mon quartier, ils rappaient tout ça. Je trouvais ça stylé. C'est un truc de ouf d'envoyer des mots comme ça, avec assurance, fort, à haute voix. Tout le monde te regarde, t'as un style, tu marches, tu tapes la démarche, tu rappes en même temps. Je trouvais ça trop stylé. C'était trop...

  • Speaker #1

    Ça dégageait trop de trucs.

  • Speaker #0

    Ouais. Au début, je les regardais. Après, je commençais à m'y intéresser. Et puis, je partais souvent au Havre.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et il y avait mon cousin, Yaya, qui était là-bas. Et dans son quartier, il y avait les grands de son quartier qui rappaient, qui étaient un peu connu, qui s'appelaient La Boussole. C'était le groupe de Medine.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Medine, Salsa, tout ça. Et donc, ils faisaient des concerts chez eux, dans leur quartier. Et moi, je regardais ça. Et je me disais, putain, c'est un truc... ça y est, on va le faire.

  • Speaker #1

    Je vais rapper.

  • Speaker #0

    Après, je suis rentré à Paname. J'en ai parlé à Amaska, Lefa, tout ça. Et Lefa, lui, son grand frère, rappait déjà.

  • Speaker #1

    OK, parce que vous vous côtoyez déjà tous les trois à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #0

    on se voyait beaucoup. Lefa, il était dans un collège à côté d'une autre. Et on se voyait tout le temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je lui en parlais à lefa. Et lefa, lui, il avait un grand frère qui rappait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, je lui disais, mon grand frère, il rappe. Après, il nous explique la mafia. Il y a un groupe qui s'appelle la mafia. Il y a un frère. Tac, tac, tac. Et après, c'est comme ça que c'est une générosité. Tout le monde connaît l'histoire. On l'a raconté mille fois, tu vois. C'est comme ça que petit à petit, le groupe est né. Et que j'y ai trouvé de l'intérêt parce que c'était fédérateur. Moi, je suis quelqu'un, j'aime beaucoup les potes, être entouré, je ne suis pas très solitaire. Je suis quelqu'un d'ultra altruiste, entre parenthèses. Donc, c'était une occasion de tout. nous réunir et d'être une équipe une clique qui doit mais qui requis propres et qui ramène quelque chose sur et donc j'ai eu de l'intérêt sur ça après nous socialement on avait eu on avait de l'on a eu de l'intérêt pour notre quartier ouais on faisait un truc s'appelait le conseil de la jeunesse et de la c'est dans notre quartier on n'avait pas de city stade pas de comme ça on jouait dehors toi les caf nous prenait la tête parce que ben on n'avait pas de stud 2

  • Speaker #1

    Deux lieux pour vous rassembler, ouais.

  • Speaker #0

    Donc on s'est dit, on va le chercher, on va le faire nous-mêmes. Donc on a monté ce truc-là avec la mairie et tout ça. Et puis, on a réussi à obtenir deux terrains.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    Mais tu sais quoi, quand on a obtenu ça, ben...

  • Speaker #1

    Vous y alliez même plus. Non,

  • Speaker #0

    pas.

  • Speaker #1

    Il y a une autre passion qui est arrivée.

  • Speaker #0

    Mais on a réussi à faire ça. Et depuis petit, à chaque fois, comme je te dis, je me mets à fond. vraiment comme un ultra quand j'y vois de l'intérêt. Sinon, il y a plein de choses que je regrette aujourd'hui. J'aurais kiffé faire du foot jeune parce que maintenant j'aime trop le foot. Tu vois, j'aurais kiffé faire du foot jeune, mais je n'y voyais pas l'intérêt. Je trouvais ça vraiment bête. Même si quoi, ces mecs ils courent derrière les ballons.

  • Speaker #1

    J'avais le même sentiment.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois, j'y voyais pas d'intérêt. Donc je me suis jamais mis dans le foot. Etc, etc.

  • Speaker #1

    Et alors pour que les gens comprennent bien, qu'ils nous écoutent tous et toutes, c'est. la section d'assaut fait partie prenante de ton histoire et de tout mais comme tu l'as dit c'est quelque chose que tu as beaucoup raconté donc j'ai pas envie que tu racontes une énième fois parce que même pour toi ça sera pas intéressant et je sais que si les gens ont envie de découvrir cette partie de toi il y a plein d'interviews où tu racontes très bien ce que tu as fait donc certes on va en parler mais ça sera pas une grosse partie de notre discussion mais tu vois comme on a beaucoup parlé justement de l'amour que tu as pour ton père et de l'amour que tu as pour du regard qu'il a envers toi Justement, la question qui me vient tout de suite, évidemment, c'est comment il prend ton entrée dans la musique ? Parce qu'il y a le début où tu t'amuses, donc il doit se dire que c'est une passion. Donc, ça va lui prendre un temps, comme ses autres passions qu'il a eues, et tout, et ça va passer. Mais le moment où ça devient sérieux, comment il prend ? Parce qu'il te voyait médecin.

  • Speaker #0

    Non, il aurait voulu.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois, il aurait voulu.

  • Speaker #0

    Non, il choisit très rapidement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Mais comment ton entourage ? finalement quand ils voient que ça commence à devenir sérieux, comment ils prennent le fait que tu te diriges vers un métier qui pour beaucoup de parents justement tu dis la musique c'est pas stable, c'est pas un milieu, on voit toujours ça comme un milieu sombre et tout est-ce que tu t'arrives à voir comment ils le prennent ?

  • Speaker #0

    déjà ça se fait hyper... Progressivement, et sous ses yeux, sous ses yeux, mais il ne les fait pas attention.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'il doit se dire que c'est une passion.

  • Speaker #0

    Mais en fait, il ne le voit même pas. Taïmon Darong, il taffe, il rend du taff.

  • Speaker #1

    Il est exténué,

  • Speaker #0

    il va au salon, il éteint la lumière. Il a comme encore l'habitude de rentrer, d'éteindre les lumières. Il ne veut aucune lumière, il regarde juste la télé. Il venait comme ça. Donc il était comme ça dans le noir. Ils nous entendaient et moi, chez moi, c'était un peu le centre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout le monde venait chez moi, tout mon quartier.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, il avait toujours l'habitude qu'à côté, dans ma chambre, dans la chambre, parce que moi, en vrai, je dormais dans le salon, mais on n'avait qu'une chambre. Dans la chambre, il y avait tout le temps du monde,

  • Speaker #1

    du bruit.

  • Speaker #0

    Donc un peu de musique forte, donc un peu, un peu, un peu. Mais il était à mille lieux de savoir qu'on était en train de répéter à côté, d'écrire des textes, de graver des CD. Un jour, il m'a surpris en train de rapper. Il m'a regardé et dit Qu'est-ce que tu fais là ? J'ai dit non, rien, rien. Il a dit, j'espère que tu ne fais pas chanteur. Il a dit, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Il a fait, nous, il a fait, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Et quand je lui ai dit ça, il ne me croit pas. Il me dit, non, non, non, je n'ai jamais dit ça. J'ai dit, si, si, tu vois ça.

  • Speaker #1

    C'est marrant.

  • Speaker #0

    Et donc, lui... Il était vraiment à des kilomètres de se dire que le petit, là, il est en train de faire du son. Et de ce que je sais, c'est ma soeur qui m'a dit, il a réalisé le truc, parce que moi, j'étais parti en tournée. Et il l'a vu à la télé. Il a vu un clip à moi à la télé et ma soeur, elle est venue, elle a dit, regarde, Adam à la télé. Et mon père, il regarde, il s'assoit, il regarde. Il regarde ma soeur et dit, on ne comprend pas, il est vraiment à la télé le mec ? Et petit à petit, il a dit, je l'ai vu à la télé.

  • Speaker #1

    C'est sérieux ton truc ? Je dis,

  • Speaker #0

    oui papa, je n'ose pas vraiment te le dire, mais voilà, ça commence à prendre et tout. Il n'a pas fait plus attention. Jusqu'à ce que là, c'était le raz-de-marée. Quand c'était le raz-de-marée, il y a eu tout. Non, là, ça y est, c'est ça. En fait, lui, c'est quand ça parlait de ça dans son taf.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Quand ça commençait à parler de ça dans son taf, section d'assaut, il s'est dit, mais... c'est mon fils. Et ça, maintenant, c'est mon fils.

  • Speaker #1

    Maintenant, ça flex. Je n'ai pas. Maintenant,

  • Speaker #0

    il est temps d'aller chercher sa couronne.

  • Speaker #1

    C'est moi qui lui ai appris à rapper.

  • Speaker #0

    Il a appris à faire. Maintenant, il bombe. Ça y est, il a bombé. Après ça, il bombe. Mais c'est là, c'est quand ses collègues et tout, ça commence à parler de la section. Et c'est là qu'il a réalisé vraiment, vraiment que... Ah ouais en fait c'est une affaire sérieuse le truc. Et je pense que quand il est venu dans les concerts, il est venu au Bercy ou au Zénith. Non là, avec ma mère bien sûr,

  • Speaker #1

    les deux.

  • Speaker #0

    On parle du Daron mais la Daron aussi. Mais la Daron sauf qu'elle avait tout suivi. Depuis le début, ma mère c'est le contraire de mon Daron. Elle est ultra conciliante. Elle est avec ses enfants. Elle est complice. Elle m'a vu depuis en train de râper. Pareil, elle ne faisait pas spécialement attention. Mais juste baisse la musique. Pas trop fort. C'est tout. Mais quand les deux sont arrivés au Zénith... Et surtout au Bercy.

  • Speaker #1

    Ça doit être quelque chose. T'imagines, t'es un papa qui vient de Kaolac, t'es venu, t'as galéré, t'as eu tes enfants, t'as tout fait pour leur donner toutes les chances possibles, pour les voir grandir. Et sur une des plus grandes scènes d'Europe, de France, c'est ton fils qui est là. C'est lui la tête d'affiche. Le sentiment de fierté, le sentiment d'adaptation.

  • Speaker #0

    Plein de choses, parce qu'en fait, c'est même pas que son fils. c'est tous parce que c'est tous ses fils entre parenthèses dans le sens où c'était moi et mes potes et il a vu tous mes potes grandir il a vu Gims venir chez moi depuis petit il a vu Mabassien j'en parle Masca j'en parle même pas et depuis que je suis tout petit tout petit pareil pour Lefort en fait il a vu tous mes gars il a vu puis il s'est dit mais en fait ces petites bandes là ils ont fait quelque chose en fait les mecs ils étaient pas dans la chambre pour rien en train de faire du bruit il a dit en fait les mecs ils ont wow et

  • Speaker #1

    puis il y avait les parents de mes potes oui bien sûr donc que des parents tous les parents ils se connaissent tous et ils viennent tous au Bercy c'est dingue ça doit être ça doit être un sentiment pour eux et justement pour eux parler rapidement de cette partie section d'assaut. C'est quoi les plus beaux souvenirs que tu gardes ? Déjà, cette période, parce que je suis très mauvais dans les dates, dure combien de temps ? La section ? Ouais.

  • Speaker #0

    Ça dure trop longtemps, ça dure dix ans la section. Entre la section qui marche pas et la section qui marche, il y a dix ans.

  • Speaker #1

    Dix ans de vie.

  • Speaker #0

    Le groupe s'est formé vraiment en 2022. En 2002. Et il s'est arrêté en 2013.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    13-14. Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que la période, vraiment... Prime ?

  • Speaker #0

    2009-2010. 2011-2012. 4 ans. Les 4 ans, c'est la période prime de la section.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi tes plus beaux souvenirs de cette période, je dirais, pour toi ? Si tu as 3 choses marquantes, si tu fermes les yeux, tu penses à la section, sourire, bon moment, c'est quoi les 3 qui t'ont le plus marqué dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Donc... Tout premier concert de section d'assaut qui était à la scène Bastille, donc c'était une toute petite salle de 200-300 personnes. Et l'entrée, c'était des t-shirts.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait avoir le t-shirt pour rentrer.

  • Speaker #0

    Il fallait avoir le t-shirt orange l'été.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, tout le public était orange.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Visuellement, ça devait être incroyable !

  • Speaker #0

    Ça, ça a été un souvenir marquant de la section. Parce qu'on s'est dit, merde, on a un public. Et les mecs sont prêts à jouer au jeu. Ça, c'était un gros souvenir. Le deuxième gros souvenir, c'était à Beaubourg, à Châtelet. On avait dit via notre MSN, on avait donné rendez-vous à tous nos fans, entre parenthèses. On s'attendait à une petite centaine de personnes. Il y avait au moins 2 à 3 000 personnes.

  • Speaker #1

    Via

  • Speaker #0

    MSN. Via MSN. Tout le monde s'est passé le...

  • Speaker #1

    La fois, ouais. Il y avait tout.

  • Speaker #0

    On était débordés. Ça, c'est le deuxième gros souvenir. Et le troisième souvenir, c'est qu'on sortait d'une polémique, la polémique sur l'homophobie, et donc, on était donnés pour morts. Et pour ça, on était partis en studio et on était partis avec un état d'esprit très vexé revanchard donc l'album l'apogée quand on a fait on était en colère en particulier il a dit les gars il faut qu'on fasse un album il faut que l'album ça soit très le leur de michael jackson que des tubes en plus que des hits il faut que tout le monde et même quand on va faire les sons rap que ce soit des grosses grosses en fait faut qu'on les états Et dedans...

  • Speaker #1

    Il ne faut pas leur laisser le choix de pouvoir critiquer le projet, dire quelque chose.

  • Speaker #0

    On veut que ce soit le meilleur projet. Donc on l'a fait dans cet état d'esprit. Et dedans, on avait fait un morceau qui s'appelait Avant qu'elle parte On parlait des mères... Il est parti et on n'a pas dit je t'aime. Donc, il dit je t'aime. À la base, ce n'était pas sur les darons, c'était sur les proches. Il dit je t'aime avant qu'ils partent. Avant, le morceau devait s'appeler Avant qu'ils partent.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, il y a deux potes à nous qui perdent leurs darons. Donc, lui au Pétrodollar et J.R. au Chrome. Et JR, il l'avait perdu un peu plus tôt quand même, mais très fraîchement, Petro. Et donc, on s'est dit, venez, on fait un morceau hommage à la Dora. Petro, c'était trop dur pour lui. Donc, il a dit non, moi, je pose pas. Moi, j'ai pas envie. Donc, Petro n'a pas posé dans ce titre là. Et nous, on a tous posé. Et le morceau, il s'appelait Avant qu'elle parte. Et quand on l'a fait, au studio, déjà, on ressentait de la...

  • Speaker #1

    L'émotion.

  • Speaker #0

    L'émotion. Quand je te dis de fou, c'était de dingue. Et on s'est dit, bon, je crois qu'on va sortir ce titre. Et quand on en a présenté à la maison de disques, on avait Skyrock, on avait le Planet Rap Skyrock. Et à l'époque, c'était très important, Planet Rap. Il était déterminant pour la sortie de ton album. On s'est dit, tu sais quoi, on va le présenter au public. Et on verra, mais nous on était confiants tu vois. La puissance de disque, non ne faites ça, ne faites ça, le morceau il est gnagnant, il est méde chiant. Non, ils ont fait une réunion avant Skyrock, avant de y aller, dans les escaliers on faisait des réunions. ils m'ont fait trembler j'ai dit bon vas-y les gars peut-être qu'on le fait pas et tout Lefa confiant de ouf Gims hyper super confiant et Masca confiant moi il m'avait fait trembler donc franchement j'étais en doute de ouf alors qu'avant j'étais sûr de moi vous voyez ils m'ont fait douter j'ai dit peut-être on est dans notre bulle on s'en bat les couilles on le met quand même vous êtes sûrs ? allez on le met vas-y on met le titre et moi je regarde que les écrans pour voir qu'est-ce qu'il y a. Et je vois, trop lourd, trop bien. Incroyable. Et ça se défile, et ça se défile, et ça se défile. Tatatatata. Et moi je suis comme ça, il y a des vidéos de moi qui tournent comme ça, je regarde, je suis tremblant en fait. Et je vois que, oh dinguerie, dinguerie, dinguerie. Et ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose. Et en même temps on sort le titre. Et le titre, il est numéro 1 sur iTunes à l'époque. Et il ne bouge plus. Et ça, ça a été mon plus gros souvenir aussi avec la section. Donc, c'est les trois faits marquants de la section pour moi. C'est ces trois faits-là parce que c'est des faits, je te parle des faits de surprise en fait.

  • Speaker #1

    En fait, moi j'allais dire c'est des surprises, mais moi c'est surtout quand on écoute ce que tu dis. C'est de l'humain. Tu vois, j'ai l'impression que ces trois moments, il y a une constante. Ça reste... Tu vois, je pense que beaucoup de gens se seraient peut-être attendus à, quand je te pose cette question, tu sais, des moments plus gros. Tu vois, des moments peut-être plus bling-bling ou des trucs comme ça, tu vois. Et moi, c'est ça qui me touche dans tes réponses parce que quand tu regardes, finalement, c'est une petite scène de 200 personnes. C'est un moment avec les fans dans la rue et qui... même le morceau, ça reste un moment qui touche à l'humain. C'est pas un moment qui touche à de la consécration et tout. Vous avez voulu rendre hommage. au moment de vos partenaires. Tu vois ? Et pour moi, ça rejoint ce que tu disais tout à l'heure où tu es quelqu'un qui est très intéressé par l'humain et qui aime les gens. Donc, pour les gens qui écoutent, tu vois, tu viens encore appuyer ce que tu as dit tout à l'heure. Donc, je trouve que c'est très fort, justement, ces trois moments que tu as choisis. Que ce soit ces trois moments que j'ai choisis.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais tu sais que c'est une question qu'on me pose des fois, tu vois. J'ai du mal à répondre parce qu'il y a vraiment beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de choses. Vous avez vécu des choses que je pense que même vous, vous asseoir pour vous rappeler tout ce que vous avez vécu, ça doit être dur parce que ça a dû aller tellement vite quand c'est arrivé. Et ça... ça a dû être tellement haut que, tu sais, même nous, public, on se rendait compte de waouh, c'est un truc de dingue Donc, je n'imagine pas les gens qui sont à l'intérieur, qui le vivent. Je n'imagine pas comment vous avez dû le vivre.

  • Speaker #0

    C'est une expérience intense et aussi traumatisante.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est très intense et c'est très traumatisant parce que... On n'avait pas prévu ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On n'avait pas prévu ça. On savait qu'on allait marcher. Oui. On voulait marcher. Oui. On avait une optique très précise de ce qu'on voulait quand on marchait. On voulait disque d'ordre, c'est tout. Et c'était déjà incroyable pour nous parce qu'on était des rappeurs.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais en fait, c'était pas... En fait, là, c'était pas...

  • Speaker #1

    Vous êtes passé de rappeur à... Vous êtes un groupe familial, il y a des familles qui viennent. C'était autre chose.

  • Speaker #0

    C'était autre chose.

  • Speaker #1

    Vous êtes grand public français.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais même africain.

  • Speaker #1

    Africain, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a fait une tournée africaine, toute l'Afrique. On s'est dit, wesh, c'est quoi le délire ? Périnat, Togo, Sénégal, Côte d'Ivoire, Cameroun, Gabon, Congo, Maroc, Tunisie, Algérie.

  • Speaker #1

    Je suis obligé de faire une dédicace. Les gens ne savent pas, mais dans le studio, il y a un homme de l'ombre qui est là, qui est la première personne qui t'a ramené au Sénégal. C'était comment d'ailleurs ton premier concert au Sénégal ?

  • Speaker #0

    C'était incroyable.

  • Speaker #1

    Tu l'as vécu comment ?

  • Speaker #0

    Déjà, je l'ai vécu comme un petit retour. Ça faisait un moment que je n'étais pas revenu au Sénégal. Et avec mon groupe. C'était incroyable. Et puis, c'était super bien organisé par mon gars Taffa. Et de là, ça a été mine de rien un tournant dans ma vie. Parce que c'est grâce à cette date-là qu'aujourd'hui, j'habite au Sénégal en vrai. Ah ouais ? Ouais, puisque j'ai rencontré ta femme.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est lui qui nous a parlé de l'amour du Sénégal. Les gars, il faut revenir. Les gars, c'est votre pays. Il faut faire quelque chose. Il parlait à moi, il parlait à le phare. Il faut... Les gars, les gars, à chaque fois, il parlait de ça. N'oubliez pas, n'oubliez pas. Il s'est... Et s'il y a ça, il faudrait faire ça. Et de là, lui et moi, on est devenus des amis, des frères. Et toutes ces années-là, de 2010 à 2020, 10 ans, je parlais dans ma tête, je rentre en fait. En 2020, j'ai craqué, je suis rentré. Mais c'est grâce à cette date finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce moment-là, tu ne le sais pas encore à ce moment-là, mais qui va amener à la suite et au fait que tu rentres ici. Et donc, on a parlé très rapidement. de la partie section d'assaut justement quand ça se termine cette aventure section d'assaut quand finalement chacun décide de prendre son chemin toi tu le vis comment comment ouais hyper mal parce que section d'assaut c'est

  • Speaker #0

    mon groupe c'était chez toi c'est mon projet doit pas moi mais c'est c'est mon c'est quand je dis c'est mon groupe c'est ce que j'aimais de le voir ouais Et comme je t'ai dit, je pense pas individuel, je pense beaucoup groupe, je pense équipe. Ouais. Donc quand j'ai vu qu'il y avait une possibilité qu'on se sépare, que ça soit moi, surtout Maska et moi, ça nous a vraiment éteints. Tu vois ? Donc on est parti en solo pour 80% du groupe par Dépi. Ouais. si on pouvait rester en groupe toute notre vie, je pense que 80% de l'équipe serait restée. Pas Gims, parce que Gims, il avait un grand besoin de s'exprimer en solo, mais énormément, il avait trop de choses à donner. Et puis il avait un rêve Ingeir qui était bien à lui, qui n'est pas la même que celle des autres. On a mis du temps à comprendre ça. Et Black M aussi. Black M, ce n'est pas un mec qui serait parti en solo, lui. Il aurait pu rester en groupe toute sa vie. Je pense qu'il n'y a que Gims. qui auraient pu,

  • Speaker #1

    qui avaient ce besoin.

  • Speaker #0

    Les autres, on y pensait, mais même pas un peu. Tout ce qu'on voulait, c'est kiffer en équipe, que les gens kiffent notre couplet, parce que par contre, c'était notre guerre, ça. Il faut que... Qui est le meilleur sur le...

  • Speaker #1

    J'imagine pas, vous avez dû avoir des studios où vous regardez du coin de l'œil.

  • Speaker #0

    Mais justement, ça aussi, c'était une des contraintes de la section, c'est que quand tu rentrais en studio, tu rentrais avec le cœur qui bat. Parce qu'il faut envoyer un petit plaid. Les autres, ils sont derrière, ils écoutent. Et eux aussi, leur cœur bat. Ils se disent, putain, qu'est-ce qu'il a fait ? Et c'était chaud.

  • Speaker #1

    C'était complète à chaque fois. Il n'y a pas un morceau où tu peux dire, là, c'est bon. Je pose doucement et tout. Non.

  • Speaker #0

    Tout le temps, la compétition.

  • Speaker #1

    Tout le temps. Mais ça a donné des morceaux légendaires.

  • Speaker #0

    Ça a donné des morceaux légendaires. Mais c'était chaud, la sélection. Ouais.

  • Speaker #1

    Et donc, sort de l'aventure.

  • Speaker #0

    Sort de l'aventure, ça me cassait les couilles. On reste ensemble quand même parce qu'on a toujours cette envie de rester ensemble dans le sens où, par exemple, le premier album de Gims, on était tous derrière lui, au studio. On écrivait avec lui, on réfléchissait les sons avec lui. On réfléchissait le marketing avec lui.

  • Speaker #1

    On était avec lui.

  • Speaker #0

    Deuxième album de Gims, pareil, encore plus. On était derrière lui, on écrivait avec lui. On faisait tout. Mais au bout d'un moment... Bah... Il faut que tu existes parce que la section, c'est derrière. Il faut que tu existes de toi-même. Moi, je ne pouvais pas. Donc, je me suis mis derrière les artistes.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu ne pouvais pas, c'est-à-dire que tu ne te voyais pas faire le projet solo, te lancer en solo, ça ne te parlait pas ?

  • Speaker #0

    Je m'y pensais pas capable. Je me voyais pas monter sur scène solo. Jusqu'à présent, tu vois. Moi, c'était le groupe, c'était l'équipe, c'était l'aventure. Et moi, je suis un mec et j'ai compris ça avec le temps. Ce que j'aime le plus dans la vie, c'est les aventures. C'est ça qui me... L'aventure. S'il n'y a pas une aventure, une histoire, un truc, on sait, on peut marquer une histoire, on peut marquer un truc, ça me parle pas. Et voilà, donc moi solo, je ne me voyais pas forcément seul. Je m'y suis mis tard quand le fin est revenu, et que j'ai vu comment il faisait. Je me suis dit, mais peut-être ça peut être pas mal, essaye. Et là, j'ai commencé à me faire...

  • Speaker #1

    C'est ça, parce que tu as quand même envoyé des projets. Oui,

  • Speaker #0

    après. Quand ça y est, c'était le moment en fait. Je me suis dit, essaye. Mais entre-temps, je n'étais pas dans ça. J'écrivais pour les artistes. Je faisais des top line. Je me suis vu top liner, donc mélodiste. Je me suis essayé pendant longtemps. Je me suis dit, tiens, j'ai un petit talent dans ça en fait. Je ne savais pas. Et surtout, j'étais dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    À ce moment, tu rentres déjà dans l'entrepreneuriat. direct.

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acheté un appartement. Ensuite, je me suis mis à faire des magasins de sport. Même ici, au Bled, j'avais investi dans du sel. J'ai essayé tellement de choses.

  • Speaker #1

    T'as mis tes bits, t'as dit écoute, j'ai des économies, j'ai un peu... J'essaye.

  • Speaker #0

    Je me suis cassé la gueule à

  • Speaker #1

    80%. C'est de l'entrepreneuriat, c'est ça malheureusement.

  • Speaker #0

    Au début, là, j'ai fait tout et n'importe quoi. Je me suis cassé la gueule. Une fois, et je faisais de la musique derrière les gens donc j'ai l'album de Black M son premier album j'ai co-écrit tout l'album avec lui tout l'album de la Z des mélodies jusqu'au texte jusqu'au thème jusqu'aux thématiques on a tout fait ensemble ok À 100%. Donc, la réussite de cet album, c'est vraiment la mienne. Il a vendu un million d'albums. En vérité, c'est là que j'ai commencé à faire mon argent, moi. C'est pas avec la section, c'est avec l'album de Black M. C'est là que j'ai touché beaucoup plus d'argent en écrivant.

  • Speaker #1

    En écrivant derrière.

  • Speaker #0

    Pour les gens.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Que ce soit pour Gims, Black M, Dry, des chanteurs à droite, à gauche, j'ai fait dix fois plus d'argent qu'avec la section.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai commencé à faire mon argent vraiment. D'accord. Et à entreprendre avec cet argent-là. Ouais. c'est là et comme je te dis quand le fa il est revenu et que le fa il s'est mis à faire son album je le suivais aussi en studio et je me suis dit mais pourquoi pas toi en vrai tu sais rapper t'es super bon tu sais écrire maintenant que t'as réalisé les albums des autres gens tu sais comment réaliser tu sais comment réaliser un projet solo effectivement fais-le mais sauf que que j'avais pas calculé c'est que quand T'es top liner ou t'es un ghostwriter. En fait, tu te mets dans la peau des autres.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pas dans la peau de la tienne. Oui. Donc, finalement, quand c'est à toi...

  • Speaker #1

    Tu deviens un personnage.

  • Speaker #0

    T'écris pour les autres.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans la tête, Black M, qu'est-ce qu'il aurait dit ? Oui. Il aurait dit ça. Qu'est-ce qu'il a vécu à ce moment-là ? Il a vécu ça. Lui, qu'est-ce qu'il a fait ? Je me souviens que j'avais fait tout l'album de Dry, maintenant ou jamais. Je me suis mis dans la peau de Dry.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tout un album. Comme un mec de la mafia camphrie, comme un mec du 9-4. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est fort de pouvoir arriver à se projeter comme ça dans la peau de quelqu'un d'autre. De quelqu'un.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand c'est pour toi, tu t'es mis dans tellement de peau que toi, t'es qui,

  • Speaker #1

    toi ? Ouais.

  • Speaker #0

    Alors là, c'était chaud de trouver. Moi, je suis qui ? C'est quoi mon discours ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je raconte de moi maintenant ?

  • Speaker #0

    Je raconte où est-ce que je vais aller. Et ça met du temps comme ça. Et quand j'ai commencé à m'y mettre, je ne m'entendais plus avec mon producteur d'avant. Donc voilà, je m'entends. À ce moment-là, on s'entend très bien, mais à l'époque, je ne m'entendais plus avec lui. Et je lui ai dit, tu sais quoi, rends-moi ma liberté. Et il m'a rendu ma liberté un peu tard, mais il me l'a rendue. Mais tu sais, quand tu finis un contrat, tu ne peux pas enchaîner tout de suite. Il faut attendre, il y a une période à attendre.

  • Speaker #1

    Ok, tu as une clause où tu dois attendre un certain temps avant de pouvoir lancer quelque chose.

  • Speaker #0

    Avant de même lancer ton label et tout. En petit 8 mois, 1 an, tu vois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, là aussi, je suis bloqué, je ne pouvais pas faire de projet. Et j'avais déjà dit mon album. Et c'est de là que j'ai décidé d'être producteur, d'être producteur des artistes. D'accord. Donc même là, je n'ai pas réussi à me lancer un solo, moi-même, complètement.

  • Speaker #1

    il a fallu que je produise tu vois pas ouais et voilà et quand tu te lances dans la production donc tu as déjà ces expériences d'avoir accompagné des projets d'autres artistes c'est qui le premier artiste que tu signes ?

  • Speaker #0

    c'est Océane ok

  • Speaker #1

    Avec qui tu travailles justement toujours actuellement. C'est elle la première que tu signes ?

  • Speaker #0

    La première que je signe,

  • Speaker #1

    c'est Océane.

  • Speaker #0

    Quand je signe Océane, elle fait ses études. Donc je la signe, mais on ne commence pas tout de suite. Elle m'a dit, moi, ma seule condition pour signer, c'est que je termine mes études. Donc pendant au moins 2-3 ans, elle était là de temps en temps. Donc ce n'était pas la première signature sérieuse avec un travail en continu. Je ne pouvais pas travailler en continu avec elle.

  • Speaker #1

    Vous ne pouvez pas vraiment aller au charbon ? Je ne pouvais pas.

  • Speaker #0

    Donc après, j'ai eu Tariq.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, moi, j'ai une question à Adama. Adama, tu as toujours voulu être chanteur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je pense, parce que quand je regarde les artistes que tu as signés, ce ne sont pas des rappeurs. Tu vois, on aurait tous pensé que lui, il rappe, il envoie les punchlines et tout. Il va nous signer le futur Jay-Z, un truc comme ça. Et quand on regarde les artistes que tu signes, tu es allé dans des artistes qui chantent. Tu as voulu, tu aimes chanter toi aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je préfère dix fois plus. Déjà, dans tout ce que j'ai écouté dans ma vie, J'ai écouté peut-être 80% d'Renvy et 20% de rap. Le rap, j'aimais bien le rap français, le rap Kari. J'écoutais beaucoup, mais c'était plus pour la discipline, pour les textes, savoir comment on écrit et tout ça.

  • Speaker #1

    Mais ton oreille, ton vrai style perso. Personnel,

  • Speaker #0

    ouais, c'était le R'n'B à mort. Donc, les artistes qui m'ont toujours impressionné au midi GIF, c'est les chanteurs. Et même Gims, quand il chantait, je le poussais à chanter parce que moi, j'aimais le chant. tu vois je lui disais vas-y chante chante chante et quand il chantait je kiffais de ouf t'as toujours eu une oreille qui est plus attirée par la mélodie à mille fois ouais dix mille fois ouais et quand justement tu découvres Taïk si

  • Speaker #1

    je ne dis pas de bêtises il me semble que l'histoire c'est Tu l'entends sur un morceau et tu l'appelles pour dire que tu le veux sur un refrain, sur un de tes projets.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ça ? C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Parce que j'ai fait quelques devoirs. Oui, tu as bien fait.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    tu l'appelles, tu le fais venir, vous faites ce morceau et il fait le refrain ?

  • Speaker #0

    On ne fait même pas le morceau. On n'a jamais fait ce morceau,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. OK.

  • Speaker #0

    On n'a jamais fait ce morceau. On a très vite parlé de production. Je dis, c'est qui qui le produit ? Il me dit, personne. Je dis, on se voit. On s'est vu et puis...

  • Speaker #1

    On est en quelle année ?

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    2018, ok, d'accord.

  • Speaker #0

    2018 et puis on signe ensemble en juillet 2018. Avant d'essayer de signer, on a fait une petite période d'essai, tu vois. Je lui ai dit on essaye pendant 2-3 mois et puis il aimait bien les conditions dans lesquelles je le mettais. Puis on prend un signe.

  • Speaker #1

    Tu fais une période d'essai parce que... Tu sais comment ça se passe avec des artistes ? Parce que c'est ça, toi tu as ton vécu déjà. Quand tu fais cette période d'essai, c'est parce que tu veux voir si vous vous entendez ? Pour voir comment il travaille ?

  • Speaker #0

    Pour lui le réconforter.

  • Speaker #1

    Ok, c'est plus pour lui pour qu'il se sente à l'aise dans la manière de travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Pour lui, moi j'étais convaincu que lui il fallait que je le signe. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as vu tout de suite que...

  • Speaker #0

    C'est une petite confiance.

  • Speaker #1

    Déjà à cette époque-là, tu sais qu'il est...

  • Speaker #0

    Il avait une voix R&B, il n'avait pas en France. Et il faisait des trucs de ouf, il osait. musicalement, je me disais c'est un monstre le mec mais lui il n'était pas confiant, parce qu'il avait rencontré que des producteurs qui disaient non ça ça marche pas en France, ça ça marche pas il y en a même qui disaient tu chantes trop, ça marche pas quand tu chantes trop, quand t'es trop fort ça marche pas des conneries tu vois et puis j'imagine que pour un artiste,

  • Speaker #1

    tu me corrigeras si je me trompe mais un artiste la confiance c'est quelque chose de super important, donc si tu n'as pas quelqu'un qui te donne pleine confiance et qui te dit vas-y, fais ça, fais ça, fais ça, c'est difficile de t'exprimer et de donner ton plein potentiel. Donc c'est sûr que quand il tombe sur un producteur comme toi qui te dit, mec, ce que tu fais, ça envoie et vas-y, et qui ne le limite pas et qui ne le bride pas, forcément son talent se multiplie et se découvre même lui artistiquement.

  • Speaker #0

    Surtout qu'il faisait confiance, parce que c'est un mec qui cotait la section et tout. Il écoutait la section, il aimait bien un peu la section. Quand il a vu qu'il y avait un mec de la section qui le pousse à ça, et qui a eu du succès, tu as plus confiance en quelqu'un qui a eu du succès. Franchement, il écoutait vraiment attentivement tous nos conseils. D'autant plus, une chose que les gens ne savent pas, c'est que quand Tike a signé chez moi, je n'étais pas le seul producteur. On était deux dans ce label. Lefa et moi. Mon label, c'était nous deux. Après, Lefa, il n'était pas à l'aise dans cette casquette de producteur. Il m'a dit, vas-y, c'est ton truc à toi. Fais ton histoire. Parce que même dans ça, je n'arrivais pas à aller seul. Je n'avais pas les choix avec quelqu'un. Mais là, il a senti que c'était mon histoire. Et j'étais d'accord avec lui quand il m'a dit ça. Pour une fois, je n'étais pas en mode, je suis d'accord avec lui.

  • Speaker #1

    Là, tu as senti que c'était vraiment quelque chose qui te correspondait.

  • Speaker #0

    C'était mon histoire. Ce label, c'était ça et c'est le moment. Pour moi, d'aller chercher ce truc de producteur que j'ai toujours été. Toujours été un homme de l'ombre derrière les autres. Et il était temps d'aller vraiment chercher cette histoire-là.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je trouve que la casquette de producteur, quand on regarde un petit peu tout ce que tu nous as dit sur ta vie, c'est effectivement la casquette qui te correspond parce que tu aimes être entouré, donc tu aimes t'occuper de groupes, de gens. Tu aimes toujours ce côté musical, pouvoir donner tes inputs, ta connaissance, parce que ce que tu as vécu avec ton groupe. Et tu as finalement cette oreille qui est beaucoup plus R&B finalement que rap. Donc finalement, c'est vrai que cette casquette-là correspond énormément à tous tes traits de personnalité. Une fois qu'on... Une fois que tu t'es développé dans tout ça. Moi, le premier morceau avec lequel je découvre Taïk, je ne vais pas le chanter parce que je ne peux pas, mais c'est le morceau, je pense, avec Manu Dibango, et je me rappelle que la première fois que j'entends ce morceau, c'est le clip, je suis avec Karel, et c'est marrant parce que j'ai toujours l'image, j'ai un ami à moi, Flag, tu vois, qui était là. Et dès que j'ai entendu le morceau, je me suis dit Non, le mec-là, il est trop fort En fait, déjà sur ce morceau-là, il te montrait une palette de ce qu'il pouvait faire. Et encore plus, je trouve que ce qui avait été fort avec ce morceau, c'est que nous, qui sommes sur le continent, il parlait avec des codes du continent. Donc forcément, je n'imagine même pas comment les Camerounais ont dû prendre ce morceau. Ça a dû être un carton au Cameroun. Mais tu vois un gars qui débarque. qui chante, alors que dans le champ des artistes français, il n'y avait plus beaucoup de chanteurs à ce moment-là. Et en plus, qui vient avec des co-trainers. En fait, il y a Manu Dibango sur le truc. Tu te dis, mais c'est qui ?

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Lui, hein ? Moi, c'est comme ça que je le découvre. Et moi, ce qui m'impressionne dans votre aventure ensemble, c'est que ça va très vite, finalement, après.

  • Speaker #0

    Ouais, on va dire qu'il s'est révélé au public fortement en 19, donc un an après. Et en 20, c'est l'explosion.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, Netflix...

  • Speaker #0

    Ouais, en 2020, juste après le Covid, ça a été n'importe quoi. Ça a été le morceau Le Temps qui explose. Ensuite, il fait... Danse avec les stars.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai, effectivement. Ensuite,

  • Speaker #0

    il fait un film sur Netflix. Et après, c'est fini, frère. C'est un raz-de-marée, après. C'est terminé.

  • Speaker #1

    Alors, comment tu gères ça en tant que producteur ? Après, toi, tu as la chance, justement, d'avoir connu des succès à haut niveau. Donc, tu as forcément déjà une expérience, un regard sur ça. Mais pour, on ne sait jamais, peut-être des futurs producteurs qui nous écoutent et tout. Comment tu vis ? Comment tu gères un artiste qui explose aussi fort, aussi vite, aussi rapidement ? C'est quoi les challenges tu dirais de gérer un type d'artiste comme ça ? Déjà,

  • Speaker #0

    il vit ce que j'ai déjà vécu, donc il va dans les salles que j'ai déjà faites. Il passe par les émotions par lesquelles je suis passé déjà. Donc moi, je le vis en entraîneur. Je ne le vis pas en producteur. Je le vis en entraîneur qui entraîne mentalement. Je tiens à un Zidane, entre parenthèses, quand il entraîne Cristiano Ronaldo, c'est pas parce qu'il est plus fort que Cristiano. Oui, du tout. Mais il est passé par un endroit où il sait où Cristiano passe dans les émotions.

  • Speaker #1

    Ce que tu vis en ce moment, je l'ai vécu.

  • Speaker #0

    Il l'a vécu, il sait c'est quelle tristesse, il sait c'est quel stress, il sait c'est quelle joie. Donc il calme la joie avant que ça arrive, il fait passer le temps de dinguerie parce que tu vas faire ça. Et c'est exactement ce qui se passe avec Tyke. Moi je suis plus un accompagnateur mental. pour Taïki donc tout ce qui est vie je l'ai vécu et je le je le prépare quand tu vas là et je le prépare comme Daoala nous préparait aussi quand tu vas là tu dis bonjour à tout le monde quand tu fais ça tu fais ça donc là attention là tu vois je le prépare mentalement là sur scène il va se passer ce que les gens ils attendent de toi c'est ça ça ça c'est tout tu vois juste ça et là en plus vous avez une énorme fin d'année

  • Speaker #1

    cette année là parce que tourner aux états unis grosse tournée en afrique cette fin d'année moi la question que j'ai pour le pour le papa qui est à damas parce que ce que les gens ne voient pas tu sais sur les gens sur les réseaux, sur tout ça, ce qu'ils vont voir, c'est que t'es en déplacement, que t'as des photos, t'as ci, t'as là-ni. Ils disent Ah, mashallah, Adama, ça va ? Il quitte sa life ? Oui, on va pas se plaindre, ça va, mais je suis obligé, forcément, de parler au papa, parce que ce que les gens ne voient pas, c'est que tu passes énormément de temps sur la route. Énormément de temps sur la route, et je sais que sous... T'aimerais des fois pouvoir te dire Non, j'aimerais bien me poser. Mais comment tu arrives justement à faire la part des choses ? Ça doit être très compliqué. Après, Dieu merci, t'as une épaule solide. À la maison.

  • Speaker #0

    Moi, le truc, c'est que déjà, je ne suis pas tout le temps sur la route. Je ne suis pas tout le temps avec les artistes. Non, pas tout le temps. Je suis sur la route quand je sens qu'il faut que je y sois pour les accompagner mentalement pour être présent parce que c'est pas bon la distance un des producteurs comme qui soit présent avec des artistes et c'est une occasion pour moi d'être présent avec eux mais je ne suis pas tout le temps mais par contre je suis tout le temps en dehors de chez moi parce que j'habite maintenant en Afrique. Et pourquoi ? Parce que comme je suis patron de label, j'ai besoin d'être en France pour voir tous les partenaires, pour voir aussi les autres artistes, pour voir comment ça se passe au studio, pour sentir le business. Parce que ce n'est pas un business qui se fait...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas mathématique. Ça ne se fait pas à longue distance. Il faut que tu sois là, tu dois ressentir les gens. On doit te voir. Même si tu fais des calls et tout. par ordi ou au téléphone, il n'y a pas mieux dans l'énergie que de voir des gens face à face. Et c'est important que les gens sentent que tu es dans ton business et que tu es impliqué physiquement. Donc moi, je suis beaucoup plus absent de mon foyer par rapport à mon label que par rapport à la route et tout. C'est vrai que je vais en tourner avec Tarek et tout, mais pas tout le temps. vraiment pas tout le temps. Déjà, je ne peux pas suivre. La cadence, c'est impossible. Et même, je ferais très mal mon business parce que ce n'est pas mon seul artiste. Et je ferais très mal mon business. Et puis, il n'a pas besoin que je sois là tout le temps. Oui, très bien.

  • Speaker #1

    Vous avez une super équipe.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est un chef d'entreprise aujourd'hui, Taïk. Oui. Donc, c'est plutôt ça. Et ouais, t'imagines bien, tes pères de famille comme moi, que quand tu pars pour dire au revoir à tes enfants, ton cœur, il se déchire.

  • Speaker #1

    Parce que bien sûr,

  • Speaker #0

    tu prends l'avion, tu ne sais jamais ce qui peut arriver. t'es loin de ta famille, tu sais pas, la sécurité, imagine il arrive un truc, moi t'es pas là. Il y a toujours ce petit truc qui vient dans la tête, mais on se dit qu'en vérité, c'est dingue, mais on n'est pas là pour qu'ils soient bien. Notre absence...

  • Speaker #1

    C'est des sacrifices que tu fais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Notre absence, elle sert, elle leur sert. Alors qu'en vérité, ils ont besoin de notre présence. Mais ils ont besoin aussi de notre absence, parce que c'est notre absence qui les nourrit.

  • Speaker #1

    Et puis de toute façon, aussi, pour moi, tu leur donnes quand même aussi un superbe exemple de c'est le travail qui vous fera réussir.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ils savent que papa, il n'est pas parti pour s'amuser. Papa, il n'est pas...

  • Speaker #0

    Il y a une de mes filles qui croit que je m'amuse. Ah ouais ? Pour elle, tu vas toujours t'amuser et tout. maman elle travaille elle me dit ça comment tu gères ça ? je rigole parce qu'après il y a mon aîné qui lui dit qu'est-ce que tu racles je prends ça à la rigolade mais toi tu vas toujours t'amuser pendant que maman elle travaille c'est dinguerie

  • Speaker #1

    J'imagine ta tête quand elle a dit tout ça.

  • Speaker #0

    J'ai regardé.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu dis, toi,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai rigolé. C'est une gueule d'homme, ma fille. C'est marrant. C'est marrant, ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est... Aujourd'hui, tu dirais que pour quelqu'un qui ne connaît pas le métier de producteur, en gros, ça consiste à quoi ? ton métier aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Après, il y a plusieurs sortes de producteurs. Il y en a plein de styles de producteurs.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton style à toi ?

  • Speaker #0

    Mon style à moi, c'est producteur coach mental. vraiment, je le prends comme ça. Je suis très impliqué dans... pas l'artistique.

  • Speaker #1

    Mais le développement de la personne face au succès.

  • Speaker #0

    Et même dans l'image, dans le développement de l'image, je fais beaucoup de réunions avec eux sur ça. Je rentre vraiment beaucoup dans leur tête. Je les accompagne parce que il faut savoir que t'as vu, être artiste, c'est ouf de dire ça quand tu sais qu'il y a des gens qui te riment vraiment dans la vie. Mais c'est une autre sorte de violence. C'est une violence psychologique.

  • Speaker #1

    Non mais c'est une violence... Moi, moi c'est...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était une question que j'allais justement te poser, mais moi, j'ai l'impression que, par exemple, les réseaux Twitter, ils ont une haine qu'on taille. J'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans une sauce.

  • Speaker #1

    Le pauvre.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais j'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans un truc. Alors que le mec, comment tu vois comment il charbonne ?

  • Speaker #1

    Après, tu as vu Twitter et tout, ce n'est pas la vraie vie. Il faut comprendre le jeu des réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas la vraie. Mais quand tu es un artiste, surtout au début, parce que j'imagine qu'aujourd'hui, justement, par le coaching que tu fais, par les années qui sont passées, par l'expérience, tu es détaché par rapport à ça. Il est armé.

  • Speaker #1

    Tu sais que ça, par contre, je le vis en même temps que lui. C'est une expérience nouvelle pour moi, ça.

  • Speaker #0

    Parce que vous, au temps de la sélection, il n'y avait pas autant.

  • Speaker #1

    Pas autant. Donc, c'est une nouvelle expérience. Je le vis en même temps que lui. Je souffre en même temps que lui. Quand il y a des sauces et tout, vraiment, on se dit...

  • Speaker #0

    C'est ça, je me dis, je me mets à votre place. Tu dois dire, mais les gens sont partis chercher un chemin pour raconter quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, on a compris le jeu de Twitter. Parce que Twitter a un jeu, tu as vu Elon Musk, ce qu'il a fait là ? J'ai tout capté. En fait, c'est vraiment la course au retweet. Dis-toi bien que si tu es retweeté de fou et que ton tweet est gravu, tu es payé.

  • Speaker #0

    Tu gagnes de l'argent, exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est la course. au fake news c'est la course à celui qui va dire la plus de phrases qui va être le plus retweeté donc si t'es une cible comme Taïk bien entendu que tu vas être une cible sur Twitter où on va parler de toi à fond pour générer de l'argent et c'est ça que le grand public oublie souvent et c'est important que tu le dis c'est que quand ils voient ces trucs là les gens ils se disent juste ah ouais il a fait ça mais ils oublient que derrière t'as quelqu'un qui a créé quelque chose et qui fait du business sur ça moi je l'ai vu donc maintenant quand tu le vois comme ça Ça y est, t'es moins touché. Et surtout quand tu vois la vérité. Les salles sont tout le temps remplies. Les sons sont tout le temps streamés. Les gens aiment. C'est l'essentiel en vérité. Donc oui, je ne suis pas partisan de ceux qui disent... tous les buzzs sont bons à prendre parce que j'ai ce côté humain où comme je te dis les artistes subissent c'est une violence c'est une violence psychologique et là je parlais pas forcément de Tariq Tariq bien sûr qui subit des violences psychologiques psychologique de dingue via tout ça. Mais c'est quelqu'un d'assez sain psychologiquement. Il fait beaucoup de sport. Il s'occupe grave de lui. Donc, ça compense quand même. Et puis, il est bien entouré, le mec. Il est vraiment très, très bien entouré, Taiki, tu vois. Que ce soit ses amis, que ce soit le label, que ce soit sa famille. C'est quelqu'un qui a un entourage hyper bienveillant. Et c'est rare que je vois ça chez des gens. Mais par exemple, pour mes autres artistes, Par exemple, il y a des artistes à moi qui sont plutôt jeunes. Et qui sont plus chez leurs parents. Donc, ils doivent se débrouiller. Mais ils peuvent plus aussi aller travailler. Parce que c'est un peu des personnalités publiques. On les reconnaît. Mais maintenant, ils ont pas d'argent. Mais ils sont sur la route de réussir. Presque. Mais ils ont pas encore d'argent. Mais c'est d'une violence psychologique. Mais t'as pas idée. Parce qu'eux, ils vont voir un tel qui marche, un tel qui marche. Mais eux, ça marche pas. Ils comprennent pas. Mais en même temps, il faut qu'ils aient de l'argent. Mais en même temps, ils peuvent pas aussi prétendre à demander trop d'argent. Parce qu'ils en génèrent pas autant. Et ils sont bloqués, frérot. Et ça, ça nécessite un accompagnement aussi. Psychologique, un peu financier, etc. Donc, j'ai plus cet aspect-là, moi, dans la production.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, j'accompagne des artistes qui marchent, et j'accompagne des artistes qui marchent moins bien. Et c'est deux histoires qui sont complètement différentes. Et moi, ces deux histoires, je les ai vécues. J'ai vécu le haut succès de malade et j'ai vécu le bad. Tes sons ne marchent pas du tout, on s'en bat les couilles de ta vie. Tu vas en concert, lever les mains en l'air, tout le monde te regarde comme ça. Ça gratte la tête, au moins, qu'est-ce qu'il veut, il le dégage. J'ai tout connu, donc je vois les deux psychologies. Et je vois maintenant comment se comporter et quoi dire par rapport à ces psychologies-là. Et on essaye de trouver des solutions. Donc moi, j'attrape plus la production. en dehors de mettre de l'argent et tout. Plus dans cet aspect.

  • Speaker #0

    Beaucoup du pain, beaucoup de... Développement mental.

  • Speaker #1

    Beaucoup de ça. Je voulais carrément même, dans mon label, ouvrir une section psychologique. Je voulais faire... un psychologue qui voit tous mes artistes, une fois par mois, pour voir où t'en es. Je n'ai pas encore eu le temps de mettre ça en place, mais c'est vraiment dans un coin de ma tête, à fond. Je me dis, parce que je te dis, ce qu'ils vivent psychologiquement, ces gars-là, c'est dur. C'est trop dur. Donc des fois, ils ont des agissements anormaux, entre parenthèses, mais normal. Pour le milieu. Ouais. Mais parce que, je te jure que je vois des artistes même que je connais là, je ne citerai jamais leur nom, mais... qui se confient, qui me disent Mais gros, c'est des mecs qui ont fait des titres qui ont cartonné mondialement. Ou bien qui ont cartonné dans la France, qui aujourd'hui ne marchent plus. Et qui cherchent des solutions Comment je vais faire pour que ça marche ?

  • Speaker #0

    Ça doit être dur, comme tu dis, quand tu as connu le haut de la vague et que tout d'un coup, tu es en bas de la vague, mais que tu es une image.

  • Speaker #1

    Et que tu es une image. Tu ne peux pas aller retravailler. C'est impossible. Tu ne peux pas,

  • Speaker #0

    c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas bosser. Tu vas aller bosser où ? Même où tu vas bosser, ils vont te regarder. Même le patron, tu vas voir un patron. Tu ne peux pas. C'est-à-dire qu'en vérité, les mecs qui sont bloqués...

  • Speaker #0

    Tu es dans un piège.

  • Speaker #1

    Tu es dans un piège. Maintenant, comment ressortir de ça ? Parce que tu vas dire, en faisant des hits, mais si le public ne t'aime plus, il ne t'aime plus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est facile de dire faire un hit, mais le faire un hit...

  • Speaker #1

    Faire un hit, c'est autre chose.

  • Speaker #0

    C'est autre chose,

  • Speaker #1

    oui. C'est pour ça, tu vois, j'ai vu, par exemple, une interview de Kebla qui expliquait ça. Et on en parlait souvent, lui et moi. Que Black chapeau bas ! Bravo !

  • Speaker #0

    Quel remontada ! J'ai suivi ses dernières interviews. Ah non, gros chapeau ! Gros chapeau !

  • Speaker #1

    Et je l'ai vu, moi !

  • Speaker #0

    Et d'une humilité dans ses prises de parole. Tu vois, finalement, je connaissais l'artiste parce que j'entends des chansons. Je ne suis pas un fan de l'artiste parce que je ne suis pas son public,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas consommateur de ça. Je n'entends pas les morceaux, je ne suis pas son public. Mais la découverte de l'humain dans ses interviews, m'a fait le kiffer de ouf parce que j'ai découvert l'homme.

  • Speaker #1

    Moi, je le connais très très bien, et frère, je le voyais, moi, charbonné dans les moments un peu plus bas, mais il n'a jamais lâché le père. Regarde maintenant. et ça c'est un carard c'est trop dur frère parce que le public tout d'un coup il choisit regarde la fouine maintenant les gens ont redécidé de l'aimer parce qu'il a fait les flammes mais juste avant ça il était disparu on le calcule plus pourtant il sortait des albums aussi qualitatif c'était toujours le même truc maintenant on décide de le en fait c'est d'une violence psychologique frérot tu te rends pas compte et puis surtout en plus toi comme tu dis toi tu as vu la musique avant les réseaux

  • Speaker #0

    et toi tu vois maintenant la musique en plus avec l'évolution des réseaux et tout j'imagine que c'est ça que la violence elle a dû décupler les petits ce qu'ils vivent c'est trop tu t'es dans la sauce pour rien tout le monde parle de toi pour un rien un truc en plus c'est

  • Speaker #1

    de la musique McDo aujourd'hui on te prend on te lève et puis on te calcule plus du tout next on passe à un autre et toi tu veux revenir mais on te dit oh lui c'était à l'ancienne alors qu'à l'ancienne c'était il y a un an mhm Non, eux, ce qu'ils vivent, c'est encore pire. Mais comme je te dis, c'est...

  • Speaker #0

    C'est dur.

  • Speaker #1

    Les gens ne s'en rendent même pas un tout petit peu compte. C'est trop, trop, trop, trop, trop dur, psychologiquement.

  • Speaker #0

    Mais après, voilà, il y a aussi des, comme dit, des belles histoires, des belles réussites. Tu vois, par exemple, j'ai suivi un petit peu de loin, c'est l'accord Arena que vous avez fait. L'U Arena. L'U Arena que vous avez fait cette année. Comment le producteur, justement, voit cet artiste qu'il a découvert par hasard, et tu le vois sur cette scène aujourd'hui, accomplir ça ? Est-ce que le producteur... À un moment de Waouh, on a charbonné, on a fait quelque chose ou est-ce que tu es déjà dans la suite ? Est-ce que tu n'as pas le temps de profiter du moment et toi, tu es déjà dans la suite ?

  • Speaker #1

    Je suis plus dans la suite. On a un objectif, il faut qu'on l'atteigne. C'est encore une étape de plus. Je suis super content, oui. Et la dernière fois, je ne sais plus ce qu'il m'a dit. Il m'a dit Prends le temps de kiffer Je ne sais plus ce qu'il m'a dit. C'est bien et tout, mais les gars kiffaient. J'ai compris ce qu'il m'a dit. J'ai compris. Il a raison. mais j'y arrive pas parce que je suis dans l'aventure c'est pas encore fini c'est incroyable d'avoir fait deux bon ça s'appelle même plus la défense aréna c'est deux fois 40 000 personnes mais vas-y on a encore des on veut c'est ça

  • Speaker #0

    Parce que vous, vous savez de quoi vous êtes capable. Donc vous, vous êtes déjà dans demain et pas dans aujourd'hui. Parce que finalement, quand le public découvre ce spectacle, vous, ce spectacle, ça fait des mois que vous le répétez. Donc pour vous, certes, c'est différent de le voir avec le public présent. Et vous l'avez tellement vu, revu dans votre tête, ce spectacle et tout.

  • Speaker #1

    C'est même pas dans ça, parce qu'en vérité, tu sais quoi ? Tyke, il a monté ce spectacle-là en... Peut-être une ou deux semaines. Seulement ? Tu parles d'un monstre, frérot. Les gens ne sont pas au courant.

  • Speaker #0

    Seulement ?

  • Speaker #1

    Seulement.

  • Speaker #0

    Avec toutes les corées qu'il y a eu.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un monstre, gros. Les gens ne sont même pas un peu au courant à quel point c'est un monstre taïki. Je n'ai jamais vu ça de ma vie, moi, personnellement. J'ai jamais vu ça. Il est acharné de boules. C'est abusé. Mon téléphone sonne tout le temps quand je vois Taïk.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il va me dire encore ?

  • Speaker #1

    Lui, c'est trop gros. Il a des idées à l'appel tout le temps qui sont toutes aussi fortes les unes que les autres. Il faut savoir filtrer pour bien réfléchir parce que l'une aussi peut balayer l'autre, etc. Il est acharné, il sait ce qu'il veut. Et quand il répète, il répète à mort. Ces danseurs, ils souffrent. Mais à la fin, ce que ça donne, c'est dingue. Et il prend des risques, il fait toujours des prises de risques. Il sait que ça va parler, mais il s'en fout. Il a une idée qui est précise dans sa tête, il va le faire. C'est après les histoires de ça va parler, ça va pas parler. Ça, c'est après, tu vois. Lui, il est vraiment dans l'accomplissement. quelque chose. À ce moment-là, je veux raconter quelque chose. Dans ces cinématographies, une histoire, il veut faire un truc différent. Il n'y aura pas d'invité. C'est sûr que pas d'invité. Quand même. C'est l'uréna, quand même. C'est une fête.

  • Speaker #0

    Il faut profiter.

  • Speaker #1

    Non, pas d'inviter. Moi, tout seul, je vais faire un truc, t'inquiète. C'est ce qu'il fait, le poteau.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui est fort dans ton rôle de producteur. C'est que tu laisses à tes artistes exprimer vous. Comme tu as dit, tu les coaches, tu les guides si jamais il y a des trucs où ça va un petit peu trop loin ou un truc comme ça. Mais tu les laisses complètement.

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais complètement.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la suite pour Barak Producteur ? Est-ce que tu te vois continuer longtemps encore cette aventure de production ?

  • Speaker #1

    J'ai l'intention dans mon cœur de ne pas rester longtemps dans ça. Mais je ne peux pas dire ce qui va se passer dans l'avenir.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais moi, j'ai tellement d'ambition. mais qui ne sont pas musicales. J'estime que dans la musique, j'ai fait quand même pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Tu as fait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Et maintenant, en vrai, je veux faire des choses concrètes de la vie.

  • Speaker #0

    Impactantes.

  • Speaker #1

    Impactantes pour l'Afrique, pour moi-même. Des choses fortes, j'ai envie de laisser des traces, de faire des grands trucs d'homme d'affaires vraiment qui servent, qui... Je sais pas, je veux faire... J'ai plein d'objectifs dans ma tête, j'ai noté mes trucs. Et la musique, c'est chanmé, c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait vivre des belles choses. Mais aujourd'hui, tu as envie de...

  • Speaker #1

    Mais aujourd'hui, j'ai envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    C'est la question que je pose généralement en fin de discussion avec mes invités. Toi, justement, tu réfléchis comment ? Est-ce que quand tu réfléchis, tu fais des plans ? Par exemple, tu te dis, OK, là, on atteint telle étape. Est-ce que tu te projettes à, ok, dans 5 ans, je vais être là, ou dans 10 ans, je vais être là, ou tu es plus dans... Est-ce que tu vois aussi loin, ou ce n'est pas comme ça que tu réfléchis, toi, sur tes projets ? Entre les deux. Ouais.

  • Speaker #1

    Entre les deux. Mais j'aime bien, par exemple, on a une habitude, nous, dans notre équipe, c'est de nommer les années.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'année de la récolte. Ça, c'est l'année de... On s'aime. Ça, c'est l'année de trucs, tu vois. Ça, c'est l'année de la concrétisation. D'accord. Et on nomme les années.

  • Speaker #0

    Ok, donc il y a un titre à l'année qui guide un petit peu... vers où vous voulez aller sur l'année. D'accord.

  • Speaker #1

    Et moi aussi, à l'échelle personnelle, je nomme l'année.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par exemple, cette année, pour moi, je me suis dit que c'est l'année de l'intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais faire les choses avec intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais réfléchir avant de faire quoi que ce soit. Alors qu'avant, moi, je suis quelqu'un d'hyper impulsif et je me fie à mon nez et j'y vais. Je pense que 80% à 90% des choses que j'ai faites, je les ai faites comme ça. Cette année, j'ai décidé de réfléchir. Tu t'assoies, tu calcules tout. Et j'ai envie de le faire.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ça ne sera pas difficile pour toi, justement, qui a beaucoup fonctionné avec l'instinct ? Et puis, tu sais, j'imagine que ce n'est pas quelque chose que tu calcules. Donc, c'est dans ta nature. Et tu vois que ton instinct t'a souvent guidé sur des choses qui ont marché, qui ont réussi.

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses et plus de choses qui n'ont pas marché.

  • Speaker #0

    Mais ton instinct, t'as quand même un nez sur des belles choses. Comment tu fais ce travail, justement, pour canaliser le côté instinctif d'Adama et de dire, attends, non, non, il faut que je sois moins instinctif et que je...

  • Speaker #1

    C'est en faisant le bilan de l'année précédente.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je vois qu'est-ce qui a foiré dans cette année-là. Ok. Par exemple, j'ai énormément gagné d'argent. Ouais. Mais j'ai tout autant dépensé parce qu'il y a trop de charges. Trop de charges, pourquoi ? Parce qu'il y a trop d'ambition. Donc, tu as gagné à mort. Mais il y a trop d'ambition. Donc tout ce que tu as gagné, tu l'as mis dans ton truc. Donc finalement, dans la balance, oui, tu as beaucoup gagné, mais beaucoup dépensé.

  • Speaker #0

    Tu aurais peut-être pu faire plus si tu avais pris plus de temps à calculer.

  • Speaker #1

    À prendre moins de projets, à faire moins de trucs, à être moins impulsif, à réfléchir 10 minutes de plus, ou 15, 20 minutes, une journée de plus, deux journées de plus. Là, je n'aurais pas été dans cette étape-là, mais dans cette étape-là. Donc là, je me suis dit, cette année, C'est l'année de l'intelligence. D'accord. Donc oui, je serai toujours impulsif, entre parenthèses, dans le sens où...

  • Speaker #0

    Ça reste quand même la base, la nature de qui tu es.

  • Speaker #1

    Ça sera toujours ça. Mais cette fois-ci, je veux prendre des décisions en réfléchissant à mort. Je veux tester ça, je veux voir ça.

  • Speaker #0

    Le respect que ça peut donner.

  • Speaker #1

    C'est juste ça.

  • Speaker #0

    Puis tu envoies des morceaux un petit peu ces temps-ci. Oui,

  • Speaker #1

    j'envoie des morceaux. Moi, j'allais signer avec Play2 pour deux albums.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais sorti un premier album Black House en 2022, que je n'ai pas pu défendre, à mon plus gros regret, parce qu'il y avait la section qui devait se faire. Donc j'avais mis tout de côté pour la section. Ça ne s'est pas fait finalement, et c'est ça qui m'a... Ça m'a cassé le moral, parce que ça m'a tué cet album-là, je n'ai plus le défendre. Et là, je reviens avec cette deuxième saison. Donc, j'envoie des titres.

  • Speaker #0

    Tu as déjà combien de titres en réserve ? J'en ai beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trente-quarantaine de titres.

  • Speaker #0

    On va encore finir le podcast, on va discuter toi et moi.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trentaine, quarantaine de titres. Et je réfléchis, là, pour la première fois de ma vie. J'ai vraiment une équipe qui me suit. J'ai un réalisateur, un réal, qui est Titaï, qui est un de mes artistes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je connais DJ Titaï. Titaï.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui réalise tout.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tout, tout, tout, tout, tout, musicalement. Et dans l'image, on réfléchit ensemble.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On a toute une équipe. Mon cousin Yaya, Manar. On a toute une équipe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et là, on réfléchit à fond. Et du coup, ça change.

  • Speaker #0

    Est-ce que... exclusivité peut-être, mais est-ce que tu as déjà une date ou une période où tu aimerais envoyer le truc pour l'instant cultif ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis avant de faire des choses. Donc maintenant, on réfléchit tout. On réfléchit même l'image. Tu vois, même dans mes clips, je sais exactement comment je veux être. Je sais tout, tout, tout. Et je dévoile petit à petit, même mes réseaux, ma manière de fonctionner dans les réseaux, je l'ai comprise. Alors, j'ai compris comment il fallait que je fonctionne sur les réseaux. à une manière de communiquer communiqué et moi j'ai compris ma manière de communiquer surtout quel est le public en face d'accord c'est très important effectivement ouais

  • Speaker #0

    ok ok en tout cas ça a été un plaisir de discuter avec toi Adam j'espère te recevoir dans le fauteuil peut-être dans un an ou deux après l'album le bilan de l'année de l'année de l'intelligence tu nous feras le bilan pour dire comment ça a été l'année de l'intelligence en tout cas un plaisir d'avoir pu échanger avec toi un plaisir de pouvoir encore plus découvrir l'homme généreux que tu es l'homme simple que tu es tu vois je trouve que tu nous as dit beaucoup de choses qui du peu que je connais toi correspondent tu vois à la personne que tu es je te souhaite plein de succès merci mec cette année encore à titre personnel à titre professionnel que tu t'épanouisses dans tout ce que tu fais et

  • Speaker #1

    que tu nous envoies des morceaux salaces par contre moi j'ai juste une requête que je te demandais j'aimerais bien ton petit hoodie j'aime bien ce que tu portes là merci

  • Speaker #0

    non lui c'est mon gars il faut que je vous dise un truc Adama une des premières fois on a parlé ensemble il a regardé Karel et moi il a dit vous deux vous aimez pas l'argent le titre de mon année c'est on aime l'argent voilà Adama on fait le bilan mais moi je veux ton hoodie vraiment je l'aime beaucoup non t'inquiète t'inquiète je le veux non toi je t'envoie toi je t'envoie t'inquiète t'inquiète ça arrive en deux couleurs je t'envoie les deux couleurs il s'en va en tout cas un plaisir merci d'avoir participé merci la team incroyable allez streamer le nouveau morceau d'Adama allez surveiller les réseaux parce qu'il y a des choses qui vont arriver il vous l'a dit ici dans le podcast et merci énormément de suivre et de follow le podcast je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode Peace ! InstaPay, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère,

  • Speaker #1

    l'hélicoptère, l'hélicoptère, l

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Un enfance entre le Sénégal et la France

    02:50

  • Les premiers pas dans le rap

    16:00

  • L’aventure Sexion d’assaut

    20:29

  • Se réinventer après le succès de la Sexion

    39:06

  • Se lancer dans la production & l’aventure TayC

    44:40

  • Le revers de la médaille

    54:28

  • Le rôle d’un producteur & les bad buzz

    58:58

  • Vision, stratégies et projets

    01:11:17

  • Conclusion

    01:17:29

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Description

Quel est le secret derrière le succès fulgurant d'un des producteurs de musique les plus influents de notre époque ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Barack Adama, un homme dont le parcours de vie exceptionnel inspire et motive des milliers de personnes à travers la diaspora. De son enfance à Paris aux rues vibrantes de Dakar, Adama nous entraîne dans un voyage fascinant à travers son univers musical.


Au fil de la conversation, Barack Adama partage des anecdotes poignantes sur sa jeunesse, ses influences musicales, et comment il a fondé la Sexion d'Assaut, ce groupe emblématique du rap français qui a marqué toute une génération. Sa passion pour la musique est palpable, et il évoque les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans un secteur aussi compétitif que celui de la production musicale.


Mais ce n'est pas tout ! Adama aborde également des sujets profonds tels que sa relation avec son père, un homme dont l'impact sur sa vie et sa carrière est inestimable. Il parle des défis émotionnels liés à la célébrité, d'un besoin crucial d'accompagnement psychologique pour les artistes, et de son engagement à créer un changement positif à travers sa musique. Ces réflexions résonnent particulièrement dans le contexte actuel où la santé mentale est au cœur des préoccupations, tant pour les artistes que pour les entrepreneurs passionnés.


Dans un monde où le business et l'entrepreneuriat sont en constante évolution, Barack Adama se positionne comme un modèle de réussite, partageant ses secrets de réussite et sa vision pour l'avenir. Il aspire à laisser une empreinte durable dans l'industrie musicale tout en se concentrant sur le développement de nouveaux talents, prouvant ainsi que l'inspiration et la motivation peuvent naître de n'importe quel parcours de vie exceptionnel.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui promet de vous inspirer et de vous motiver, que vous soyez passionné par la musique, le sport, l'éducation ou l'entrepreneuriat. Rejoignez-nous sur Le OV Show et découvrez comment Barack Adama transforme sa passion en une force de changement, non seulement pour lui-même, mais aussi pour toute une génération d'artistes africains, que ce soit du Sénégal, du Cameroun ou de la Côte d'Ivoire. Préparez-vous à être inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aller me to reinduce my soul,

  • Speaker #1

    my name is Hold the shoes Hello, hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, bienvenue à tous les nouveaux abonnés et on continue de faire grandir cette famille incroyable. Et aujourd'hui, je reçois un fer, je reçois un charbonneur ! Je reçois quelqu'un qui fait bouger les choses. Je reçois M. Barak Adama dans le off-show. J'étais obligé de te mettre les... On est en Jamaïque, là, tu vois.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    En forme ? La pêche ? Fatigué.

  • Speaker #0

    Fatigué, mais la pêche d'être là.

  • Speaker #1

    Une fin d'année chargée, parce que là, pour dire aux gens, je pense que l'épisode sortira en... février, mais là on est début janvier, tu reviens d'une grosse fin d'année, mais tu as quand même pris le temps de venir dans le podcast, donc juste pour ça, on te remercie.

  • Speaker #0

    On est ensemble.

  • Speaker #1

    Tu vas bien, bien installé ?

  • Speaker #0

    Tellement bien installé, c'est même un problème. Tu es trop installé, les langues se délirent.

  • Speaker #1

    C'est ça, je te t'en parlais, tu vas dire les choses. Non, mais ça me fait plaisir de te recevoir, parce qu'on se croit souvent, on discute souvent, et j'ai la chance de te voir comment tu bosses, comment tu travailles. Et c'était important pour moi de te recevoir dans le podcast, parce que comme tu sais, le slogan du podcast, c'est Inspiré, motivé, partagé Et je trouve que ton histoire, ton parcours peut permettre à beaucoup de gens qui se disent que je ne peux pas, que tu leur montres que non, qu'il ne faut pas se limiter à ce que la vie vous dit de faire ou tout. Et je trouve que tu es quelqu'un qui casse les portes, qui casse les barrières, qui fait ce que tu as envie de faire. et tu donnes les moyens, donc c'était important pour moi de te recevoir et de partager ton histoire tu vois, donc la première question que je pose à tous mes invités Adama quand je les reçois, c'est la question la plus dure du podcast, c'est comment tu te présentes aujourd'hui à quelqu'un qui te connait pas je me présente en tant que producteur c'est ça aujourd'hui la présentation tu sais moi je vis pas dans le passé

  • Speaker #0

    Je vis dans le futur, entre parenthèses, mais surtout dans le présent. Donc à présent, à 70%, je suis un producteur. J'ai un label, plusieurs artistes. Donc je suis producteur en fait.

  • Speaker #1

    Avant d'arriver justement à cette case de producteur aujourd'hui, que tu vis pleinement, j'aimerais savoir c'était quoi l'enfance d'Adama ? Toi, tu es né où d'abord ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Paris, dans le 9ème. L'enfance de Barack, il y a plein de choses. Dès que je nais, à 18 mois, mon père me ramène au lettre directe.

  • Speaker #1

    Directe ? Oui.

  • Speaker #0

    Loin de ma mère.

  • Speaker #1

    Ah ouais, donc tu viens juste avec le papa ?

  • Speaker #0

    Même pas. Il m'a envoyé ici. Il avait sa deuxième femme.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et j'ai grandi avec... Avec ma belle-mère. Ouais. Et dans un... Dans une maison familiale à Kaolac. Ah ouais ? Où dedans, il y avait le grand frère de mon père, tous ses enfants. Et j'ai grandi deux ans, quasiment, ici. Et ensuite, vers l'âge de trois ans, trois ans et demi,

  • Speaker #1

    je rentre en France.

  • Speaker #0

    Et c'est là que je découvre ma mère.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu as des souvenirs d'ici ? Parce que tu étais trop petit.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs. J'ai plein de photos, de vidéos aussi. Ouais. Parce que mon père, c'était quelqu'un qui aimait bien tout filmer. Donc, quand il venait à l'été, il filmait.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai des photos, vidéos, flashs et des témoignages aussi. De gens, ils disaient,

  • Speaker #1

    tu faisais ça. Tu faisais ça et tout et tout. C'est ouf, tu as des vidéos de toi petit comme ça ? Hum. Ah, incroyable ! D'abord, t'étais déjà dans la technologie.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et puis, on est mis les... caméras, c'était bien balayé. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, c'est des caméras avec les VHS dedans. Oui, c'est des cassettes dedans. Et t'as toujours ça ?

  • Speaker #0

    Mon père, il a ça, parce qu'il conserve tout. Maintenant que tu me dis ça, je suis en train d'en parler. Je me dis, il faudrait que...

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, il faut que tu les conserves, même ne serait-ce que pour les garder pour toi.

  • Speaker #0

    Mon père, il a conservé tellement de choses. Il a conservé des cassettes audio. de sa mère qui parlait. À chaque fois qu'ils partaient, eux, ils avaient comme tradition de prendre une cassette radio et d'enregistrer. Et chacun venait et parlait.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, tu as des témoignages anciens.

  • Speaker #1

    C'est extraordinaire, ça.

  • Speaker #0

    Maintenant que je te dis ça, il faut vraiment que j'aille les réclamer à mon père. Il y a des cassettes audio de ma grand-mère, de mon oncle. qui parlent à ma mère, par exemple, en disant, tu diras à ta femme ça, ça, ça. Incroyable.

  • Speaker #1

    C'est ouf, ça. Toi, tu commences le podcast, déjà, tu nous donnes des trucs de ouf comme ça.

  • Speaker #0

    Je m'en rappelle. C'est une histoire, je me rappelle.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non.

  • Speaker #0

    Donc ouais, c'est ça. Après, j'ai grandi, je suis revenu, c'est là que j'ai commencé à connaître ma mère. Ouais. À trois ans, trois ans et demi. Ouais. Et ma mère, dès qu'elle m'a vu, elle a pété un câble, elle a vu. C'est un éboué ton parc.

  • Speaker #1

    C'est Stan. Aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    C'est une mission village. Ouais, ouais, ouais. T'as regardé ? Et elle m'a goinfré de ouf. Je pense que vient de là mon amour pour la bouffe.

  • Speaker #1

    Si tu ne dis pas de bêtises, ta maman est antillaise, n'est-ce pas ? Oui,

  • Speaker #0

    ma mère, c'est une antillaise.

  • Speaker #1

    Elle est martinique, guadeloupe ? Guadeloupe. Guadeloupe, ok.

  • Speaker #0

    De pointe à pied.

  • Speaker #1

    c'est ouf aussi.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Les mélanges de cultures et tout. Moi, je connais un peu ça. Tu imagines ? Moi, ce n'était pas le pain au beurre. Moi, c'était la choucroute Lyon. Tu vois, le mix Thierboudian. Mon père, il est de Lyon, Lyonnais, tu vois. Dangri. Donc, tu découvres finalement ta maman.

  • Speaker #0

    Oui, je découvre ma mère. Et ensuite, très vite, je vais chez une nourrice qui s'appelait Tata Nana. Je me rappellerai toujours. C'est une Italienne. De là-bas, je découvre un premier pote à moi qui, jusqu'à présent, c'est mon ami.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il s'appelle Joe. Donc ça, c'est la première fois. personne que j'ai connu en france d'un renard aussi comme moi et ensuite très peu de temps après je suis allé à l'école primaire et comme c'était dans le 9e c'est que des blancs ok donc seul renouement avec mon pote joe hockey et d'un gay je vois que des bâtiments Je crois qu'il y a des Babtous Et c'était bien C'était marrant

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a deux types de Babtous Est-ce que c'était des Babtous Ouverts ? Petits comme moi Petits on est méchant Non pas du tout On vous mettait pas de différence Du fait que vous avez

  • Speaker #0

    On me posait des questions C'est quoi ses cheveux ? Tu vois ? Tes cheveux, ils sont comme ça, mais pas plus que ça. J'ai envie de te dire que depuis tout petit, je suis un peu... J'ai une âme de leader, de chef de groupe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Depuis que je suis petit.

  • Speaker #1

    Ok, tu le sens... Est-ce que tu le sens déjà petit ou c'est maintenant avec le recul, tu sens que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est avec l'analyse maintenant que je te dis ça. Oui. Mais j'ai eu tout de suite ma petite équipe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout de suite. Donc j'ai toujours eu ce truc-là. Et non, je n'ai pas senti de différence. Et après, plus les années passent, plus... plus, il y avait des renards qui arrivaient. Il y avait des arrivages en France. Et dans le quartier, après, même dans mon quartier-là, qui était un quartier à 70% que des blancs, il commençait à y avoir des renards qui arrivaient, des rebeux. On se reconnaissait entre nous, on restait entre nous, on traînait dans les squares, mais que entre nous ? Ça créait autre chose. Du coup, j'ai grandi dans un quartier à 70% de Babtoumé avec des renards et des rebeux. Ouais. avez votre micro posmentre vous votre groupe vous créez vos codes vos premiers trucs et donc bah quand les petits on s'amuse c'est tout ouais c'est vraiment au collège qu'on commence à comprendre ces trucs là mais petit on s'amuse et barak à l'école il était con J'étais con. J'étais un petit foufou, tu vois. Marrant. Un petit foufou, un peu marrant. Pas très scolaire. Pas très scolaire, mais... Je vais à l'école parce que mon père m'impose ses ambitions. Il a des ambitions, à lui, mais il les impose à moi. Tu vas devenir médecin. Il faut que tu sois médecin. Je comprends pas ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Mais avec le recul, parce que je vois aujourd'hui comment tu réfléchis vite, tu analyses vite les choses, tu bouges vite. Tu sais, je reçois beaucoup d'invités qui me disent que justement... à l'école, ils ne se sentaient pas à leur place. Tu vois, ils s'ennuyaient et tout. Et tu sais, maintenant, les nouvelles générations, on parle beaucoup de gens avec un haut potentiel intellectuel et qui finalement, c'est des gens qui réfléchissent plus vite que les autres, mais vu que le système éducatif n'est pas fait pour eux, ils s'ennuient. Et donc, parce qu'ils s'ennuient, ils commencent à être pas concentrés et ils font plus des conneries, ils ne sont pas concentrés dans les cours et tout. Tu vois ? Moi, aujourd'hui, comment je vois ton profil ? Est-ce que tu ne penses pas que ce ne sont peut-être pas les profs et le système qui n'ont pas su t'intéresser aux cours, aux trucs, pour justement capter le Adama qui est vif, qui est curieux, qui est intéressé, et te mettre justement dans les cours ? Avec plus d'envie.

  • Speaker #0

    Peut-être, mais après...

  • Speaker #1

    Parce que comment je te vois apprendre les choses vite, comment je te vois faire les choses vite, tu vois, je me dis, un tel profil, c'est pas quelque chose que tu apprends, l'intelligence comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que mon système... Cérébrale, on peut appeler ça comme ça. Et réfléchir d'une manière... En fait, je suis dans le... Comment on peut dire ça ? L'instinct de survie. Et c'est à ce moment-là que je réfléchis. Si je vois qu'il y a quelque chose... je trouve d'inutile ou je comprends pas l'utilité de la chose c'est clair et net que j'ai du mal à m'y mettre à te concentrer dessus mais parce que j'aime bien faire des choses quand c'est utile ok c'est pour ça que même par exemple quand j'étais petit le foot je m'y mettais pas je m'amusais pas de ouf parce que je trouvais ça inutile ok je suis un ouf moi dans ça ok donc Dès que c'est utile, je trouve que c'est utile. Je trouve que je peux faire ça, je peux faire ça, je peux faire ça.

  • Speaker #1

    Dès que tu as un intérêt, ton cerveau se concentre dessus.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est totalement le mot. Dès que j'y trouve un intérêt, je fonce. Si je n'y trouve pas forcément d'intérêt, et je n'ai pas du tout tout le temps raison, du tout, du tout. Mais il faut vraiment m'expliquer l'intérêt pour que je me mette à fond dans le truc. Donc l'école, je m'y mettais. Là, l'intérêt, c'était juste que mon père ne m'embrouille pas.

  • Speaker #1

    Et qu'il t'achète des petits cadeaux, des petits trucs.

  • Speaker #0

    Il était même pas dans les cadeaux à cette époque-là, tu vois. Lui, mon daron, il était dans une autre guerre,

  • Speaker #1

    si tu veux.

  • Speaker #0

    Il vient en France, très jeune lui, à l'âge de 18 ans. Donc il n'est que parmi des Européens qui le négligent un peu. Il a dû beaucoup se bagarrer, il a un peu s'énerver, un peu bagarrer. Et il a dû s'imposer. Et lui, il faisait de la cuisine. Et dans la cuisine, de ce qu'il me disait, c'était vraiment... Très cruel.

  • Speaker #1

    La cuisine en France, en plus, à cette époque-là, être noir, t'es pas aujourd'hui... Comment il s'appelle ? Saco... Le chef, là, Khaled Locke, c'est l'Égalé, en plus.

  • Speaker #0

    Je sais pas, je connais pas.

  • Speaker #1

    Saco Camara, je crois. Non, non, Saco Camara, c'est l'humoriste, pardon. Bref. Mais aujourd'hui, tu vois, il y a plus de chefs noirs.

  • Speaker #0

    Oui, maintenant,

  • Speaker #1

    il y a plus de chefs. Soit à la télévision et tout et tout. Donc, imagine quelqu'un qui est en cuisine, derrière. cuisine française. Non, ça devait être très dur.

  • Speaker #0

    Il a dû s'imposer. Il a fini chef.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, ça a été un chef cuisinier.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas que la maman, finalement, alors, le côté cuisine.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est... Moi, je dirais que si. L'amour de la cuisine, c'est ma mère. Après, tu sais que mon daron, il était chef cuisinier. Il ne cuisinait jamais à la maison.

  • Speaker #1

    Oui, non, bien sûr. C'est le boulot. Tu ne fais pas ça à la maison.

  • Speaker #0

    J'ai goûté un plat de mon père très tard. J'ai dû goûter il y a trois ans.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Trois ou quatre ans. Il avait fait son dernier restaurant parce qu'on perd sa fous de boulot. S'il était à la retraite, il fallait qu'il retravaille. Et on était parti avec Masca et un autre pote à moi qui s'appelle Ider. On est allé jusqu'à son restaurant et c'est la première fois. que je goûtais un plat de mon baron.

  • Speaker #1

    Alors, tu vois, c'est marrant parce que t'as dit un truc, t'as dit ton père c'est un fou de travail.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que ça va te rejoindre quand on va découvrir le reste de tes aventures et de ta vie. Et c'est marrant aujourd'hui parce que je fais, je vais vite dans le temps, mais parce que je pense que c'est important pour les gens qui nous écoutent ou qui regardent, qui comprennent. C'est que toi aujourd'hui, t'as un pied dans la restauration.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu vois, aujourd'hui. Donc... Je me demande si Adama, qui regardait son papa être dans la restauration à l'époque, s'imaginait un jour être lui aussi dans la restauration plus tard. Ou même, qu'est-ce que ton père en a pensé quand tu as dit que tu ouvrais un restaurant ?

  • Speaker #0

    Il était content, il a rigolé. Il nous a beaucoup conseillé. Il était super content. Mon père, généralement, tout ce que je fais, je ne te mens pas, il est très fier de ce que je fais, très content. Il me fait beaucoup confiance parce que j'ai dû vraiment lui... En fait, mon combat pendant longtemps, c'était de prouver à mon père. Moi, je voulais la satisfaction que d'une seule personne, c'était celle de mon père.

  • Speaker #1

    Je comprends ton sentiment.

  • Speaker #0

    Vu que depuis qu'on est petits, il me rabâche. Tu es le plus grand de la famille, je compte sur toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu as beaucoup de frères et sœurs. Si je ne suis pas là, c'est toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu vois, donc, il m'a donné cette responsabilité.

  • Speaker #1

    Depuis que tu es petit, tu vis avec déjà ces trucs dans la tête de je dois être responsable.

  • Speaker #0

    Dès lors où j'ai eu un petit frère et une petite sœur, ça y est, il m'a mis ça dans ma tête. Si ce n'est pas moi, c'est toi. Donc, j'ai cette responsabilité depuis que je suis petit. Franchement, il m'a mis une énorme pression sociologique aussi. Et franchement, je ne remercierai jamais à Simon Daron pour ça, parce que ça a été mon plus gros formateur.

  • Speaker #1

    C'est ça, quand tu es jeune, tu ne le comprends pas. Mais aujourd'hui, tu comprends tout ce qu'il a voulu t'inquiéter.

  • Speaker #0

    Mon père, c'était le plus gros. C'était mon plus gros formateur de loin, loin, loin. Ça a été mon modèle longtemps. C'était mon père. La personne que je voulais prendre fière à mort, c'était lui. Parce qu'il rentrait dans ma tête tout le temps. Même quand il me cognait, à la fin, il me rentrait dans ma tête. Bon, il me cognait, entre parenthèses. Oui,

  • Speaker #1

    on se comprend bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais quand il me punissait, je préférais qu'il me tape.

  • Speaker #1

    Plutôt qu'il te dise des mots.

  • Speaker #0

    Plutôt qu'il parle, parce que c'était deux heures derrière de morale, de discussion, où il racontait tout. Tu sais, mon père, ma mère, ils racontaient toute son histoire. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais je pense que pour nos parents, c'est important de nous raconter. Tout ça parce qu'en fait, ils veulent te transmettre quelque chose. Mais quand on est gamin, on est trop loin pour comprendre tout ce qu'ils veulent nous transmettre. Et c'est quand on grandit qu'on comprend finalement tout ce qu'ils voulaient nous dire. Et donc tu dis, tu crées ton petit groupe de potes. Et tu as dit un truc, c'est là, c'est toi, il faut que quelque chose t'intéresse pour que tu te mettes dedans. C'est quoi la première chose qui t'intéresse jeune, où tu te dis, ok, ça, ça m'intéresse ? Est-ce que c'est tout de suite la musique ou il y a quelque chose d'autre ?

  • Speaker #0

    Non, on est passé par trop d'étapes. J'étais intéressé par le roller à un moment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est mis dans le roller, on allait au trocadé.

  • Speaker #1

    On faisait des figures et tout.

  • Speaker #0

    On faisait des petites figures, on imitait les mecs qui faisaient des slaloms et tout ça. C'était très rude à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'était hip-hop,

  • Speaker #0

    limite.

  • Speaker #1

    Parce que les rollers c'était baggy à l'époque, t'avais des baggys avec des écritures derrière. Avant Ivisou, j'ai oublié le nom mais bon bref. Mais ouais c'était hip-hop effectivement.

  • Speaker #0

    Tout le monde était en roller. J'avais de l'intérêt pour ça parce que je sais pas, j'aimais bien, ça représentait quelque chose. Ensuite, tu restes dans les sports de rue, le break, breakdance. tous les grands du quartier c'était en mode break tu vois ça je t'ai tu sais t'es impressionné c'était impressionnant donc on s'est mis à fond dans le break pendant au moins 4 ans ouais et ensuite ben après le break le rap le rap est arrivé le rap est arrivé je voyais des mecs de mon quartier qui commençaient à rapper tu vois Neuf Blaise, Lyo, des mecs de mon quartier, ils rappaient tout ça. Je trouvais ça stylé. C'est un truc de ouf d'envoyer des mots comme ça, avec assurance, fort, à haute voix. Tout le monde te regarde, t'as un style, tu marches, tu tapes la démarche, tu rappes en même temps. Je trouvais ça trop stylé. C'était trop...

  • Speaker #1

    Ça dégageait trop de trucs.

  • Speaker #0

    Ouais. Au début, je les regardais. Après, je commençais à m'y intéresser. Et puis, je partais souvent au Havre.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et il y avait mon cousin, Yaya, qui était là-bas. Et dans son quartier, il y avait les grands de son quartier qui rappaient, qui étaient un peu connu, qui s'appelaient La Boussole. C'était le groupe de Medine.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Medine, Salsa, tout ça. Et donc, ils faisaient des concerts chez eux, dans leur quartier. Et moi, je regardais ça. Et je me disais, putain, c'est un truc... ça y est, on va le faire.

  • Speaker #1

    Je vais rapper.

  • Speaker #0

    Après, je suis rentré à Paname. J'en ai parlé à Amaska, Lefa, tout ça. Et Lefa, lui, son grand frère, rappait déjà.

  • Speaker #1

    OK, parce que vous vous côtoyez déjà tous les trois à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #0

    on se voyait beaucoup. Lefa, il était dans un collège à côté d'une autre. Et on se voyait tout le temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je lui en parlais à lefa. Et lefa, lui, il avait un grand frère qui rappait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, je lui disais, mon grand frère, il rappe. Après, il nous explique la mafia. Il y a un groupe qui s'appelle la mafia. Il y a un frère. Tac, tac, tac. Et après, c'est comme ça que c'est une générosité. Tout le monde connaît l'histoire. On l'a raconté mille fois, tu vois. C'est comme ça que petit à petit, le groupe est né. Et que j'y ai trouvé de l'intérêt parce que c'était fédérateur. Moi, je suis quelqu'un, j'aime beaucoup les potes, être entouré, je ne suis pas très solitaire. Je suis quelqu'un d'ultra altruiste, entre parenthèses. Donc, c'était une occasion de tout. nous réunir et d'être une équipe une clique qui doit mais qui requis propres et qui ramène quelque chose sur et donc j'ai eu de l'intérêt sur ça après nous socialement on avait eu on avait de l'on a eu de l'intérêt pour notre quartier ouais on faisait un truc s'appelait le conseil de la jeunesse et de la c'est dans notre quartier on n'avait pas de city stade pas de comme ça on jouait dehors toi les caf nous prenait la tête parce que ben on n'avait pas de stud 2

  • Speaker #1

    Deux lieux pour vous rassembler, ouais.

  • Speaker #0

    Donc on s'est dit, on va le chercher, on va le faire nous-mêmes. Donc on a monté ce truc-là avec la mairie et tout ça. Et puis, on a réussi à obtenir deux terrains.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    Mais tu sais quoi, quand on a obtenu ça, ben...

  • Speaker #1

    Vous y alliez même plus. Non,

  • Speaker #0

    pas.

  • Speaker #1

    Il y a une autre passion qui est arrivée.

  • Speaker #0

    Mais on a réussi à faire ça. Et depuis petit, à chaque fois, comme je te dis, je me mets à fond. vraiment comme un ultra quand j'y vois de l'intérêt. Sinon, il y a plein de choses que je regrette aujourd'hui. J'aurais kiffé faire du foot jeune parce que maintenant j'aime trop le foot. Tu vois, j'aurais kiffé faire du foot jeune, mais je n'y voyais pas l'intérêt. Je trouvais ça vraiment bête. Même si quoi, ces mecs ils courent derrière les ballons.

  • Speaker #1

    J'avais le même sentiment.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois, j'y voyais pas d'intérêt. Donc je me suis jamais mis dans le foot. Etc, etc.

  • Speaker #1

    Et alors pour que les gens comprennent bien, qu'ils nous écoutent tous et toutes, c'est. la section d'assaut fait partie prenante de ton histoire et de tout mais comme tu l'as dit c'est quelque chose que tu as beaucoup raconté donc j'ai pas envie que tu racontes une énième fois parce que même pour toi ça sera pas intéressant et je sais que si les gens ont envie de découvrir cette partie de toi il y a plein d'interviews où tu racontes très bien ce que tu as fait donc certes on va en parler mais ça sera pas une grosse partie de notre discussion mais tu vois comme on a beaucoup parlé justement de l'amour que tu as pour ton père et de l'amour que tu as pour du regard qu'il a envers toi Justement, la question qui me vient tout de suite, évidemment, c'est comment il prend ton entrée dans la musique ? Parce qu'il y a le début où tu t'amuses, donc il doit se dire que c'est une passion. Donc, ça va lui prendre un temps, comme ses autres passions qu'il a eues, et tout, et ça va passer. Mais le moment où ça devient sérieux, comment il prend ? Parce qu'il te voyait médecin.

  • Speaker #0

    Non, il aurait voulu.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois, il aurait voulu.

  • Speaker #0

    Non, il choisit très rapidement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Mais comment ton entourage ? finalement quand ils voient que ça commence à devenir sérieux, comment ils prennent le fait que tu te diriges vers un métier qui pour beaucoup de parents justement tu dis la musique c'est pas stable, c'est pas un milieu, on voit toujours ça comme un milieu sombre et tout est-ce que tu t'arrives à voir comment ils le prennent ?

  • Speaker #0

    déjà ça se fait hyper... Progressivement, et sous ses yeux, sous ses yeux, mais il ne les fait pas attention.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'il doit se dire que c'est une passion.

  • Speaker #0

    Mais en fait, il ne le voit même pas. Taïmon Darong, il taffe, il rend du taff.

  • Speaker #1

    Il est exténué,

  • Speaker #0

    il va au salon, il éteint la lumière. Il a comme encore l'habitude de rentrer, d'éteindre les lumières. Il ne veut aucune lumière, il regarde juste la télé. Il venait comme ça. Donc il était comme ça dans le noir. Ils nous entendaient et moi, chez moi, c'était un peu le centre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout le monde venait chez moi, tout mon quartier.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, il avait toujours l'habitude qu'à côté, dans ma chambre, dans la chambre, parce que moi, en vrai, je dormais dans le salon, mais on n'avait qu'une chambre. Dans la chambre, il y avait tout le temps du monde,

  • Speaker #1

    du bruit.

  • Speaker #0

    Donc un peu de musique forte, donc un peu, un peu, un peu. Mais il était à mille lieux de savoir qu'on était en train de répéter à côté, d'écrire des textes, de graver des CD. Un jour, il m'a surpris en train de rapper. Il m'a regardé et dit Qu'est-ce que tu fais là ? J'ai dit non, rien, rien. Il a dit, j'espère que tu ne fais pas chanteur. Il a dit, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Il a fait, nous, il a fait, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Et quand je lui ai dit ça, il ne me croit pas. Il me dit, non, non, non, je n'ai jamais dit ça. J'ai dit, si, si, tu vois ça.

  • Speaker #1

    C'est marrant.

  • Speaker #0

    Et donc, lui... Il était vraiment à des kilomètres de se dire que le petit, là, il est en train de faire du son. Et de ce que je sais, c'est ma soeur qui m'a dit, il a réalisé le truc, parce que moi, j'étais parti en tournée. Et il l'a vu à la télé. Il a vu un clip à moi à la télé et ma soeur, elle est venue, elle a dit, regarde, Adam à la télé. Et mon père, il regarde, il s'assoit, il regarde. Il regarde ma soeur et dit, on ne comprend pas, il est vraiment à la télé le mec ? Et petit à petit, il a dit, je l'ai vu à la télé.

  • Speaker #1

    C'est sérieux ton truc ? Je dis,

  • Speaker #0

    oui papa, je n'ose pas vraiment te le dire, mais voilà, ça commence à prendre et tout. Il n'a pas fait plus attention. Jusqu'à ce que là, c'était le raz-de-marée. Quand c'était le raz-de-marée, il y a eu tout. Non, là, ça y est, c'est ça. En fait, lui, c'est quand ça parlait de ça dans son taf.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Quand ça commençait à parler de ça dans son taf, section d'assaut, il s'est dit, mais... c'est mon fils. Et ça, maintenant, c'est mon fils.

  • Speaker #1

    Maintenant, ça flex. Je n'ai pas. Maintenant,

  • Speaker #0

    il est temps d'aller chercher sa couronne.

  • Speaker #1

    C'est moi qui lui ai appris à rapper.

  • Speaker #0

    Il a appris à faire. Maintenant, il bombe. Ça y est, il a bombé. Après ça, il bombe. Mais c'est là, c'est quand ses collègues et tout, ça commence à parler de la section. Et c'est là qu'il a réalisé vraiment, vraiment que... Ah ouais en fait c'est une affaire sérieuse le truc. Et je pense que quand il est venu dans les concerts, il est venu au Bercy ou au Zénith. Non là, avec ma mère bien sûr,

  • Speaker #1

    les deux.

  • Speaker #0

    On parle du Daron mais la Daron aussi. Mais la Daron sauf qu'elle avait tout suivi. Depuis le début, ma mère c'est le contraire de mon Daron. Elle est ultra conciliante. Elle est avec ses enfants. Elle est complice. Elle m'a vu depuis en train de râper. Pareil, elle ne faisait pas spécialement attention. Mais juste baisse la musique. Pas trop fort. C'est tout. Mais quand les deux sont arrivés au Zénith... Et surtout au Bercy.

  • Speaker #1

    Ça doit être quelque chose. T'imagines, t'es un papa qui vient de Kaolac, t'es venu, t'as galéré, t'as eu tes enfants, t'as tout fait pour leur donner toutes les chances possibles, pour les voir grandir. Et sur une des plus grandes scènes d'Europe, de France, c'est ton fils qui est là. C'est lui la tête d'affiche. Le sentiment de fierté, le sentiment d'adaptation.

  • Speaker #0

    Plein de choses, parce qu'en fait, c'est même pas que son fils. c'est tous parce que c'est tous ses fils entre parenthèses dans le sens où c'était moi et mes potes et il a vu tous mes potes grandir il a vu Gims venir chez moi depuis petit il a vu Mabassien j'en parle Masca j'en parle même pas et depuis que je suis tout petit tout petit pareil pour Lefort en fait il a vu tous mes gars il a vu puis il s'est dit mais en fait ces petites bandes là ils ont fait quelque chose en fait les mecs ils étaient pas dans la chambre pour rien en train de faire du bruit il a dit en fait les mecs ils ont wow et

  • Speaker #1

    puis il y avait les parents de mes potes oui bien sûr donc que des parents tous les parents ils se connaissent tous et ils viennent tous au Bercy c'est dingue ça doit être ça doit être un sentiment pour eux et justement pour eux parler rapidement de cette partie section d'assaut. C'est quoi les plus beaux souvenirs que tu gardes ? Déjà, cette période, parce que je suis très mauvais dans les dates, dure combien de temps ? La section ? Ouais.

  • Speaker #0

    Ça dure trop longtemps, ça dure dix ans la section. Entre la section qui marche pas et la section qui marche, il y a dix ans.

  • Speaker #1

    Dix ans de vie.

  • Speaker #0

    Le groupe s'est formé vraiment en 2022. En 2002. Et il s'est arrêté en 2013.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    13-14. Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que la période, vraiment... Prime ?

  • Speaker #0

    2009-2010. 2011-2012. 4 ans. Les 4 ans, c'est la période prime de la section.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi tes plus beaux souvenirs de cette période, je dirais, pour toi ? Si tu as 3 choses marquantes, si tu fermes les yeux, tu penses à la section, sourire, bon moment, c'est quoi les 3 qui t'ont le plus marqué dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Donc... Tout premier concert de section d'assaut qui était à la scène Bastille, donc c'était une toute petite salle de 200-300 personnes. Et l'entrée, c'était des t-shirts.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait avoir le t-shirt pour rentrer.

  • Speaker #0

    Il fallait avoir le t-shirt orange l'été.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, tout le public était orange.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Visuellement, ça devait être incroyable !

  • Speaker #0

    Ça, ça a été un souvenir marquant de la section. Parce qu'on s'est dit, merde, on a un public. Et les mecs sont prêts à jouer au jeu. Ça, c'était un gros souvenir. Le deuxième gros souvenir, c'était à Beaubourg, à Châtelet. On avait dit via notre MSN, on avait donné rendez-vous à tous nos fans, entre parenthèses. On s'attendait à une petite centaine de personnes. Il y avait au moins 2 à 3 000 personnes.

  • Speaker #1

    Via

  • Speaker #0

    MSN. Via MSN. Tout le monde s'est passé le...

  • Speaker #1

    La fois, ouais. Il y avait tout.

  • Speaker #0

    On était débordés. Ça, c'est le deuxième gros souvenir. Et le troisième souvenir, c'est qu'on sortait d'une polémique, la polémique sur l'homophobie, et donc, on était donnés pour morts. Et pour ça, on était partis en studio et on était partis avec un état d'esprit très vexé revanchard donc l'album l'apogée quand on a fait on était en colère en particulier il a dit les gars il faut qu'on fasse un album il faut que l'album ça soit très le leur de michael jackson que des tubes en plus que des hits il faut que tout le monde et même quand on va faire les sons rap que ce soit des grosses grosses en fait faut qu'on les états Et dedans...

  • Speaker #1

    Il ne faut pas leur laisser le choix de pouvoir critiquer le projet, dire quelque chose.

  • Speaker #0

    On veut que ce soit le meilleur projet. Donc on l'a fait dans cet état d'esprit. Et dedans, on avait fait un morceau qui s'appelait Avant qu'elle parte On parlait des mères... Il est parti et on n'a pas dit je t'aime. Donc, il dit je t'aime. À la base, ce n'était pas sur les darons, c'était sur les proches. Il dit je t'aime avant qu'ils partent. Avant, le morceau devait s'appeler Avant qu'ils partent.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, il y a deux potes à nous qui perdent leurs darons. Donc, lui au Pétrodollar et J.R. au Chrome. Et JR, il l'avait perdu un peu plus tôt quand même, mais très fraîchement, Petro. Et donc, on s'est dit, venez, on fait un morceau hommage à la Dora. Petro, c'était trop dur pour lui. Donc, il a dit non, moi, je pose pas. Moi, j'ai pas envie. Donc, Petro n'a pas posé dans ce titre là. Et nous, on a tous posé. Et le morceau, il s'appelait Avant qu'elle parte. Et quand on l'a fait, au studio, déjà, on ressentait de la...

  • Speaker #1

    L'émotion.

  • Speaker #0

    L'émotion. Quand je te dis de fou, c'était de dingue. Et on s'est dit, bon, je crois qu'on va sortir ce titre. Et quand on en a présenté à la maison de disques, on avait Skyrock, on avait le Planet Rap Skyrock. Et à l'époque, c'était très important, Planet Rap. Il était déterminant pour la sortie de ton album. On s'est dit, tu sais quoi, on va le présenter au public. Et on verra, mais nous on était confiants tu vois. La puissance de disque, non ne faites ça, ne faites ça, le morceau il est gnagnant, il est méde chiant. Non, ils ont fait une réunion avant Skyrock, avant de y aller, dans les escaliers on faisait des réunions. ils m'ont fait trembler j'ai dit bon vas-y les gars peut-être qu'on le fait pas et tout Lefa confiant de ouf Gims hyper super confiant et Masca confiant moi il m'avait fait trembler donc franchement j'étais en doute de ouf alors qu'avant j'étais sûr de moi vous voyez ils m'ont fait douter j'ai dit peut-être on est dans notre bulle on s'en bat les couilles on le met quand même vous êtes sûrs ? allez on le met vas-y on met le titre et moi je regarde que les écrans pour voir qu'est-ce qu'il y a. Et je vois, trop lourd, trop bien. Incroyable. Et ça se défile, et ça se défile, et ça se défile. Tatatatata. Et moi je suis comme ça, il y a des vidéos de moi qui tournent comme ça, je regarde, je suis tremblant en fait. Et je vois que, oh dinguerie, dinguerie, dinguerie. Et ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose. Et en même temps on sort le titre. Et le titre, il est numéro 1 sur iTunes à l'époque. Et il ne bouge plus. Et ça, ça a été mon plus gros souvenir aussi avec la section. Donc, c'est les trois faits marquants de la section pour moi. C'est ces trois faits-là parce que c'est des faits, je te parle des faits de surprise en fait.

  • Speaker #1

    En fait, moi j'allais dire c'est des surprises, mais moi c'est surtout quand on écoute ce que tu dis. C'est de l'humain. Tu vois, j'ai l'impression que ces trois moments, il y a une constante. Ça reste... Tu vois, je pense que beaucoup de gens se seraient peut-être attendus à, quand je te pose cette question, tu sais, des moments plus gros. Tu vois, des moments peut-être plus bling-bling ou des trucs comme ça, tu vois. Et moi, c'est ça qui me touche dans tes réponses parce que quand tu regardes, finalement, c'est une petite scène de 200 personnes. C'est un moment avec les fans dans la rue et qui... même le morceau, ça reste un moment qui touche à l'humain. C'est pas un moment qui touche à de la consécration et tout. Vous avez voulu rendre hommage. au moment de vos partenaires. Tu vois ? Et pour moi, ça rejoint ce que tu disais tout à l'heure où tu es quelqu'un qui est très intéressé par l'humain et qui aime les gens. Donc, pour les gens qui écoutent, tu vois, tu viens encore appuyer ce que tu as dit tout à l'heure. Donc, je trouve que c'est très fort, justement, ces trois moments que tu as choisis. Que ce soit ces trois moments que j'ai choisis.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais tu sais que c'est une question qu'on me pose des fois, tu vois. J'ai du mal à répondre parce qu'il y a vraiment beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de choses. Vous avez vécu des choses que je pense que même vous, vous asseoir pour vous rappeler tout ce que vous avez vécu, ça doit être dur parce que ça a dû aller tellement vite quand c'est arrivé. Et ça... ça a dû être tellement haut que, tu sais, même nous, public, on se rendait compte de waouh, c'est un truc de dingue Donc, je n'imagine pas les gens qui sont à l'intérieur, qui le vivent. Je n'imagine pas comment vous avez dû le vivre.

  • Speaker #0

    C'est une expérience intense et aussi traumatisante.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est très intense et c'est très traumatisant parce que... On n'avait pas prévu ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On n'avait pas prévu ça. On savait qu'on allait marcher. Oui. On voulait marcher. Oui. On avait une optique très précise de ce qu'on voulait quand on marchait. On voulait disque d'ordre, c'est tout. Et c'était déjà incroyable pour nous parce qu'on était des rappeurs.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais en fait, c'était pas... En fait, là, c'était pas...

  • Speaker #1

    Vous êtes passé de rappeur à... Vous êtes un groupe familial, il y a des familles qui viennent. C'était autre chose.

  • Speaker #0

    C'était autre chose.

  • Speaker #1

    Vous êtes grand public français.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais même africain.

  • Speaker #1

    Africain, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a fait une tournée africaine, toute l'Afrique. On s'est dit, wesh, c'est quoi le délire ? Périnat, Togo, Sénégal, Côte d'Ivoire, Cameroun, Gabon, Congo, Maroc, Tunisie, Algérie.

  • Speaker #1

    Je suis obligé de faire une dédicace. Les gens ne savent pas, mais dans le studio, il y a un homme de l'ombre qui est là, qui est la première personne qui t'a ramené au Sénégal. C'était comment d'ailleurs ton premier concert au Sénégal ?

  • Speaker #0

    C'était incroyable.

  • Speaker #1

    Tu l'as vécu comment ?

  • Speaker #0

    Déjà, je l'ai vécu comme un petit retour. Ça faisait un moment que je n'étais pas revenu au Sénégal. Et avec mon groupe. C'était incroyable. Et puis, c'était super bien organisé par mon gars Taffa. Et de là, ça a été mine de rien un tournant dans ma vie. Parce que c'est grâce à cette date-là qu'aujourd'hui, j'habite au Sénégal en vrai. Ah ouais ? Ouais, puisque j'ai rencontré ta femme.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est lui qui nous a parlé de l'amour du Sénégal. Les gars, il faut revenir. Les gars, c'est votre pays. Il faut faire quelque chose. Il parlait à moi, il parlait à le phare. Il faut... Les gars, les gars, à chaque fois, il parlait de ça. N'oubliez pas, n'oubliez pas. Il s'est... Et s'il y a ça, il faudrait faire ça. Et de là, lui et moi, on est devenus des amis, des frères. Et toutes ces années-là, de 2010 à 2020, 10 ans, je parlais dans ma tête, je rentre en fait. En 2020, j'ai craqué, je suis rentré. Mais c'est grâce à cette date finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce moment-là, tu ne le sais pas encore à ce moment-là, mais qui va amener à la suite et au fait que tu rentres ici. Et donc, on a parlé très rapidement. de la partie section d'assaut justement quand ça se termine cette aventure section d'assaut quand finalement chacun décide de prendre son chemin toi tu le vis comment comment ouais hyper mal parce que section d'assaut c'est

  • Speaker #0

    mon groupe c'était chez toi c'est mon projet doit pas moi mais c'est c'est mon c'est quand je dis c'est mon groupe c'est ce que j'aimais de le voir ouais Et comme je t'ai dit, je pense pas individuel, je pense beaucoup groupe, je pense équipe. Ouais. Donc quand j'ai vu qu'il y avait une possibilité qu'on se sépare, que ça soit moi, surtout Maska et moi, ça nous a vraiment éteints. Tu vois ? Donc on est parti en solo pour 80% du groupe par Dépi. Ouais. si on pouvait rester en groupe toute notre vie, je pense que 80% de l'équipe serait restée. Pas Gims, parce que Gims, il avait un grand besoin de s'exprimer en solo, mais énormément, il avait trop de choses à donner. Et puis il avait un rêve Ingeir qui était bien à lui, qui n'est pas la même que celle des autres. On a mis du temps à comprendre ça. Et Black M aussi. Black M, ce n'est pas un mec qui serait parti en solo, lui. Il aurait pu rester en groupe toute sa vie. Je pense qu'il n'y a que Gims. qui auraient pu,

  • Speaker #1

    qui avaient ce besoin.

  • Speaker #0

    Les autres, on y pensait, mais même pas un peu. Tout ce qu'on voulait, c'est kiffer en équipe, que les gens kiffent notre couplet, parce que par contre, c'était notre guerre, ça. Il faut que... Qui est le meilleur sur le...

  • Speaker #1

    J'imagine pas, vous avez dû avoir des studios où vous regardez du coin de l'œil.

  • Speaker #0

    Mais justement, ça aussi, c'était une des contraintes de la section, c'est que quand tu rentrais en studio, tu rentrais avec le cœur qui bat. Parce qu'il faut envoyer un petit plaid. Les autres, ils sont derrière, ils écoutent. Et eux aussi, leur cœur bat. Ils se disent, putain, qu'est-ce qu'il a fait ? Et c'était chaud.

  • Speaker #1

    C'était complète à chaque fois. Il n'y a pas un morceau où tu peux dire, là, c'est bon. Je pose doucement et tout. Non.

  • Speaker #0

    Tout le temps, la compétition.

  • Speaker #1

    Tout le temps. Mais ça a donné des morceaux légendaires.

  • Speaker #0

    Ça a donné des morceaux légendaires. Mais c'était chaud, la sélection. Ouais.

  • Speaker #1

    Et donc, sort de l'aventure.

  • Speaker #0

    Sort de l'aventure, ça me cassait les couilles. On reste ensemble quand même parce qu'on a toujours cette envie de rester ensemble dans le sens où, par exemple, le premier album de Gims, on était tous derrière lui, au studio. On écrivait avec lui, on réfléchissait les sons avec lui. On réfléchissait le marketing avec lui.

  • Speaker #1

    On était avec lui.

  • Speaker #0

    Deuxième album de Gims, pareil, encore plus. On était derrière lui, on écrivait avec lui. On faisait tout. Mais au bout d'un moment... Bah... Il faut que tu existes parce que la section, c'est derrière. Il faut que tu existes de toi-même. Moi, je ne pouvais pas. Donc, je me suis mis derrière les artistes.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu ne pouvais pas, c'est-à-dire que tu ne te voyais pas faire le projet solo, te lancer en solo, ça ne te parlait pas ?

  • Speaker #0

    Je m'y pensais pas capable. Je me voyais pas monter sur scène solo. Jusqu'à présent, tu vois. Moi, c'était le groupe, c'était l'équipe, c'était l'aventure. Et moi, je suis un mec et j'ai compris ça avec le temps. Ce que j'aime le plus dans la vie, c'est les aventures. C'est ça qui me... L'aventure. S'il n'y a pas une aventure, une histoire, un truc, on sait, on peut marquer une histoire, on peut marquer un truc, ça me parle pas. Et voilà, donc moi solo, je ne me voyais pas forcément seul. Je m'y suis mis tard quand le fin est revenu, et que j'ai vu comment il faisait. Je me suis dit, mais peut-être ça peut être pas mal, essaye. Et là, j'ai commencé à me faire...

  • Speaker #1

    C'est ça, parce que tu as quand même envoyé des projets. Oui,

  • Speaker #0

    après. Quand ça y est, c'était le moment en fait. Je me suis dit, essaye. Mais entre-temps, je n'étais pas dans ça. J'écrivais pour les artistes. Je faisais des top line. Je me suis vu top liner, donc mélodiste. Je me suis essayé pendant longtemps. Je me suis dit, tiens, j'ai un petit talent dans ça en fait. Je ne savais pas. Et surtout, j'étais dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    À ce moment, tu rentres déjà dans l'entrepreneuriat. direct.

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acheté un appartement. Ensuite, je me suis mis à faire des magasins de sport. Même ici, au Bled, j'avais investi dans du sel. J'ai essayé tellement de choses.

  • Speaker #1

    T'as mis tes bits, t'as dit écoute, j'ai des économies, j'ai un peu... J'essaye.

  • Speaker #0

    Je me suis cassé la gueule à

  • Speaker #1

    80%. C'est de l'entrepreneuriat, c'est ça malheureusement.

  • Speaker #0

    Au début, là, j'ai fait tout et n'importe quoi. Je me suis cassé la gueule. Une fois, et je faisais de la musique derrière les gens donc j'ai l'album de Black M son premier album j'ai co-écrit tout l'album avec lui tout l'album de la Z des mélodies jusqu'au texte jusqu'au thème jusqu'aux thématiques on a tout fait ensemble ok À 100%. Donc, la réussite de cet album, c'est vraiment la mienne. Il a vendu un million d'albums. En vérité, c'est là que j'ai commencé à faire mon argent, moi. C'est pas avec la section, c'est avec l'album de Black M. C'est là que j'ai touché beaucoup plus d'argent en écrivant.

  • Speaker #1

    En écrivant derrière.

  • Speaker #0

    Pour les gens.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Que ce soit pour Gims, Black M, Dry, des chanteurs à droite, à gauche, j'ai fait dix fois plus d'argent qu'avec la section.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai commencé à faire mon argent vraiment. D'accord. Et à entreprendre avec cet argent-là. Ouais. c'est là et comme je te dis quand le fa il est revenu et que le fa il s'est mis à faire son album je le suivais aussi en studio et je me suis dit mais pourquoi pas toi en vrai tu sais rapper t'es super bon tu sais écrire maintenant que t'as réalisé les albums des autres gens tu sais comment réaliser tu sais comment réaliser un projet solo effectivement fais-le mais sauf que que j'avais pas calculé c'est que quand T'es top liner ou t'es un ghostwriter. En fait, tu te mets dans la peau des autres.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pas dans la peau de la tienne. Oui. Donc, finalement, quand c'est à toi...

  • Speaker #1

    Tu deviens un personnage.

  • Speaker #0

    T'écris pour les autres.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans la tête, Black M, qu'est-ce qu'il aurait dit ? Oui. Il aurait dit ça. Qu'est-ce qu'il a vécu à ce moment-là ? Il a vécu ça. Lui, qu'est-ce qu'il a fait ? Je me souviens que j'avais fait tout l'album de Dry, maintenant ou jamais. Je me suis mis dans la peau de Dry.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tout un album. Comme un mec de la mafia camphrie, comme un mec du 9-4. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est fort de pouvoir arriver à se projeter comme ça dans la peau de quelqu'un d'autre. De quelqu'un.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand c'est pour toi, tu t'es mis dans tellement de peau que toi, t'es qui,

  • Speaker #1

    toi ? Ouais.

  • Speaker #0

    Alors là, c'était chaud de trouver. Moi, je suis qui ? C'est quoi mon discours ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je raconte de moi maintenant ?

  • Speaker #0

    Je raconte où est-ce que je vais aller. Et ça met du temps comme ça. Et quand j'ai commencé à m'y mettre, je ne m'entendais plus avec mon producteur d'avant. Donc voilà, je m'entends. À ce moment-là, on s'entend très bien, mais à l'époque, je ne m'entendais plus avec lui. Et je lui ai dit, tu sais quoi, rends-moi ma liberté. Et il m'a rendu ma liberté un peu tard, mais il me l'a rendue. Mais tu sais, quand tu finis un contrat, tu ne peux pas enchaîner tout de suite. Il faut attendre, il y a une période à attendre.

  • Speaker #1

    Ok, tu as une clause où tu dois attendre un certain temps avant de pouvoir lancer quelque chose.

  • Speaker #0

    Avant de même lancer ton label et tout. En petit 8 mois, 1 an, tu vois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, là aussi, je suis bloqué, je ne pouvais pas faire de projet. Et j'avais déjà dit mon album. Et c'est de là que j'ai décidé d'être producteur, d'être producteur des artistes. D'accord. Donc même là, je n'ai pas réussi à me lancer un solo, moi-même, complètement.

  • Speaker #1

    il a fallu que je produise tu vois pas ouais et voilà et quand tu te lances dans la production donc tu as déjà ces expériences d'avoir accompagné des projets d'autres artistes c'est qui le premier artiste que tu signes ?

  • Speaker #0

    c'est Océane ok

  • Speaker #1

    Avec qui tu travailles justement toujours actuellement. C'est elle la première que tu signes ?

  • Speaker #0

    La première que je signe,

  • Speaker #1

    c'est Océane.

  • Speaker #0

    Quand je signe Océane, elle fait ses études. Donc je la signe, mais on ne commence pas tout de suite. Elle m'a dit, moi, ma seule condition pour signer, c'est que je termine mes études. Donc pendant au moins 2-3 ans, elle était là de temps en temps. Donc ce n'était pas la première signature sérieuse avec un travail en continu. Je ne pouvais pas travailler en continu avec elle.

  • Speaker #1

    Vous ne pouvez pas vraiment aller au charbon ? Je ne pouvais pas.

  • Speaker #0

    Donc après, j'ai eu Tariq.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, moi, j'ai une question à Adama. Adama, tu as toujours voulu être chanteur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je pense, parce que quand je regarde les artistes que tu as signés, ce ne sont pas des rappeurs. Tu vois, on aurait tous pensé que lui, il rappe, il envoie les punchlines et tout. Il va nous signer le futur Jay-Z, un truc comme ça. Et quand on regarde les artistes que tu signes, tu es allé dans des artistes qui chantent. Tu as voulu, tu aimes chanter toi aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je préfère dix fois plus. Déjà, dans tout ce que j'ai écouté dans ma vie, J'ai écouté peut-être 80% d'Renvy et 20% de rap. Le rap, j'aimais bien le rap français, le rap Kari. J'écoutais beaucoup, mais c'était plus pour la discipline, pour les textes, savoir comment on écrit et tout ça.

  • Speaker #1

    Mais ton oreille, ton vrai style perso. Personnel,

  • Speaker #0

    ouais, c'était le R'n'B à mort. Donc, les artistes qui m'ont toujours impressionné au midi GIF, c'est les chanteurs. Et même Gims, quand il chantait, je le poussais à chanter parce que moi, j'aimais le chant. tu vois je lui disais vas-y chante chante chante et quand il chantait je kiffais de ouf t'as toujours eu une oreille qui est plus attirée par la mélodie à mille fois ouais dix mille fois ouais et quand justement tu découvres Taïk si

  • Speaker #1

    je ne dis pas de bêtises il me semble que l'histoire c'est Tu l'entends sur un morceau et tu l'appelles pour dire que tu le veux sur un refrain, sur un de tes projets.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ça ? C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Parce que j'ai fait quelques devoirs. Oui, tu as bien fait.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    tu l'appelles, tu le fais venir, vous faites ce morceau et il fait le refrain ?

  • Speaker #0

    On ne fait même pas le morceau. On n'a jamais fait ce morceau,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. OK.

  • Speaker #0

    On n'a jamais fait ce morceau. On a très vite parlé de production. Je dis, c'est qui qui le produit ? Il me dit, personne. Je dis, on se voit. On s'est vu et puis...

  • Speaker #1

    On est en quelle année ?

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    2018, ok, d'accord.

  • Speaker #0

    2018 et puis on signe ensemble en juillet 2018. Avant d'essayer de signer, on a fait une petite période d'essai, tu vois. Je lui ai dit on essaye pendant 2-3 mois et puis il aimait bien les conditions dans lesquelles je le mettais. Puis on prend un signe.

  • Speaker #1

    Tu fais une période d'essai parce que... Tu sais comment ça se passe avec des artistes ? Parce que c'est ça, toi tu as ton vécu déjà. Quand tu fais cette période d'essai, c'est parce que tu veux voir si vous vous entendez ? Pour voir comment il travaille ?

  • Speaker #0

    Pour lui le réconforter.

  • Speaker #1

    Ok, c'est plus pour lui pour qu'il se sente à l'aise dans la manière de travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Pour lui, moi j'étais convaincu que lui il fallait que je le signe. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as vu tout de suite que...

  • Speaker #0

    C'est une petite confiance.

  • Speaker #1

    Déjà à cette époque-là, tu sais qu'il est...

  • Speaker #0

    Il avait une voix R&B, il n'avait pas en France. Et il faisait des trucs de ouf, il osait. musicalement, je me disais c'est un monstre le mec mais lui il n'était pas confiant, parce qu'il avait rencontré que des producteurs qui disaient non ça ça marche pas en France, ça ça marche pas il y en a même qui disaient tu chantes trop, ça marche pas quand tu chantes trop, quand t'es trop fort ça marche pas des conneries tu vois et puis j'imagine que pour un artiste,

  • Speaker #1

    tu me corrigeras si je me trompe mais un artiste la confiance c'est quelque chose de super important, donc si tu n'as pas quelqu'un qui te donne pleine confiance et qui te dit vas-y, fais ça, fais ça, fais ça, c'est difficile de t'exprimer et de donner ton plein potentiel. Donc c'est sûr que quand il tombe sur un producteur comme toi qui te dit, mec, ce que tu fais, ça envoie et vas-y, et qui ne le limite pas et qui ne le bride pas, forcément son talent se multiplie et se découvre même lui artistiquement.

  • Speaker #0

    Surtout qu'il faisait confiance, parce que c'est un mec qui cotait la section et tout. Il écoutait la section, il aimait bien un peu la section. Quand il a vu qu'il y avait un mec de la section qui le pousse à ça, et qui a eu du succès, tu as plus confiance en quelqu'un qui a eu du succès. Franchement, il écoutait vraiment attentivement tous nos conseils. D'autant plus, une chose que les gens ne savent pas, c'est que quand Tike a signé chez moi, je n'étais pas le seul producteur. On était deux dans ce label. Lefa et moi. Mon label, c'était nous deux. Après, Lefa, il n'était pas à l'aise dans cette casquette de producteur. Il m'a dit, vas-y, c'est ton truc à toi. Fais ton histoire. Parce que même dans ça, je n'arrivais pas à aller seul. Je n'avais pas les choix avec quelqu'un. Mais là, il a senti que c'était mon histoire. Et j'étais d'accord avec lui quand il m'a dit ça. Pour une fois, je n'étais pas en mode, je suis d'accord avec lui.

  • Speaker #1

    Là, tu as senti que c'était vraiment quelque chose qui te correspondait.

  • Speaker #0

    C'était mon histoire. Ce label, c'était ça et c'est le moment. Pour moi, d'aller chercher ce truc de producteur que j'ai toujours été. Toujours été un homme de l'ombre derrière les autres. Et il était temps d'aller vraiment chercher cette histoire-là.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je trouve que la casquette de producteur, quand on regarde un petit peu tout ce que tu nous as dit sur ta vie, c'est effectivement la casquette qui te correspond parce que tu aimes être entouré, donc tu aimes t'occuper de groupes, de gens. Tu aimes toujours ce côté musical, pouvoir donner tes inputs, ta connaissance, parce que ce que tu as vécu avec ton groupe. Et tu as finalement cette oreille qui est beaucoup plus R&B finalement que rap. Donc finalement, c'est vrai que cette casquette-là correspond énormément à tous tes traits de personnalité. Une fois qu'on... Une fois que tu t'es développé dans tout ça. Moi, le premier morceau avec lequel je découvre Taïk, je ne vais pas le chanter parce que je ne peux pas, mais c'est le morceau, je pense, avec Manu Dibango, et je me rappelle que la première fois que j'entends ce morceau, c'est le clip, je suis avec Karel, et c'est marrant parce que j'ai toujours l'image, j'ai un ami à moi, Flag, tu vois, qui était là. Et dès que j'ai entendu le morceau, je me suis dit Non, le mec-là, il est trop fort En fait, déjà sur ce morceau-là, il te montrait une palette de ce qu'il pouvait faire. Et encore plus, je trouve que ce qui avait été fort avec ce morceau, c'est que nous, qui sommes sur le continent, il parlait avec des codes du continent. Donc forcément, je n'imagine même pas comment les Camerounais ont dû prendre ce morceau. Ça a dû être un carton au Cameroun. Mais tu vois un gars qui débarque. qui chante, alors que dans le champ des artistes français, il n'y avait plus beaucoup de chanteurs à ce moment-là. Et en plus, qui vient avec des co-trainers. En fait, il y a Manu Dibango sur le truc. Tu te dis, mais c'est qui ?

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Lui, hein ? Moi, c'est comme ça que je le découvre. Et moi, ce qui m'impressionne dans votre aventure ensemble, c'est que ça va très vite, finalement, après.

  • Speaker #0

    Ouais, on va dire qu'il s'est révélé au public fortement en 19, donc un an après. Et en 20, c'est l'explosion.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, Netflix...

  • Speaker #0

    Ouais, en 2020, juste après le Covid, ça a été n'importe quoi. Ça a été le morceau Le Temps qui explose. Ensuite, il fait... Danse avec les stars.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai, effectivement. Ensuite,

  • Speaker #0

    il fait un film sur Netflix. Et après, c'est fini, frère. C'est un raz-de-marée, après. C'est terminé.

  • Speaker #1

    Alors, comment tu gères ça en tant que producteur ? Après, toi, tu as la chance, justement, d'avoir connu des succès à haut niveau. Donc, tu as forcément déjà une expérience, un regard sur ça. Mais pour, on ne sait jamais, peut-être des futurs producteurs qui nous écoutent et tout. Comment tu vis ? Comment tu gères un artiste qui explose aussi fort, aussi vite, aussi rapidement ? C'est quoi les challenges tu dirais de gérer un type d'artiste comme ça ? Déjà,

  • Speaker #0

    il vit ce que j'ai déjà vécu, donc il va dans les salles que j'ai déjà faites. Il passe par les émotions par lesquelles je suis passé déjà. Donc moi, je le vis en entraîneur. Je ne le vis pas en producteur. Je le vis en entraîneur qui entraîne mentalement. Je tiens à un Zidane, entre parenthèses, quand il entraîne Cristiano Ronaldo, c'est pas parce qu'il est plus fort que Cristiano. Oui, du tout. Mais il est passé par un endroit où il sait où Cristiano passe dans les émotions.

  • Speaker #1

    Ce que tu vis en ce moment, je l'ai vécu.

  • Speaker #0

    Il l'a vécu, il sait c'est quelle tristesse, il sait c'est quel stress, il sait c'est quelle joie. Donc il calme la joie avant que ça arrive, il fait passer le temps de dinguerie parce que tu vas faire ça. Et c'est exactement ce qui se passe avec Tyke. Moi je suis plus un accompagnateur mental. pour Taïki donc tout ce qui est vie je l'ai vécu et je le je le prépare quand tu vas là et je le prépare comme Daoala nous préparait aussi quand tu vas là tu dis bonjour à tout le monde quand tu fais ça tu fais ça donc là attention là tu vois je le prépare mentalement là sur scène il va se passer ce que les gens ils attendent de toi c'est ça ça ça c'est tout tu vois juste ça et là en plus vous avez une énorme fin d'année

  • Speaker #1

    cette année là parce que tourner aux états unis grosse tournée en afrique cette fin d'année moi la question que j'ai pour le pour le papa qui est à damas parce que ce que les gens ne voient pas tu sais sur les gens sur les réseaux, sur tout ça, ce qu'ils vont voir, c'est que t'es en déplacement, que t'as des photos, t'as ci, t'as là-ni. Ils disent Ah, mashallah, Adama, ça va ? Il quitte sa life ? Oui, on va pas se plaindre, ça va, mais je suis obligé, forcément, de parler au papa, parce que ce que les gens ne voient pas, c'est que tu passes énormément de temps sur la route. Énormément de temps sur la route, et je sais que sous... T'aimerais des fois pouvoir te dire Non, j'aimerais bien me poser. Mais comment tu arrives justement à faire la part des choses ? Ça doit être très compliqué. Après, Dieu merci, t'as une épaule solide. À la maison.

  • Speaker #0

    Moi, le truc, c'est que déjà, je ne suis pas tout le temps sur la route. Je ne suis pas tout le temps avec les artistes. Non, pas tout le temps. Je suis sur la route quand je sens qu'il faut que je y sois pour les accompagner mentalement pour être présent parce que c'est pas bon la distance un des producteurs comme qui soit présent avec des artistes et c'est une occasion pour moi d'être présent avec eux mais je ne suis pas tout le temps mais par contre je suis tout le temps en dehors de chez moi parce que j'habite maintenant en Afrique. Et pourquoi ? Parce que comme je suis patron de label, j'ai besoin d'être en France pour voir tous les partenaires, pour voir aussi les autres artistes, pour voir comment ça se passe au studio, pour sentir le business. Parce que ce n'est pas un business qui se fait...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas mathématique. Ça ne se fait pas à longue distance. Il faut que tu sois là, tu dois ressentir les gens. On doit te voir. Même si tu fais des calls et tout. par ordi ou au téléphone, il n'y a pas mieux dans l'énergie que de voir des gens face à face. Et c'est important que les gens sentent que tu es dans ton business et que tu es impliqué physiquement. Donc moi, je suis beaucoup plus absent de mon foyer par rapport à mon label que par rapport à la route et tout. C'est vrai que je vais en tourner avec Tarek et tout, mais pas tout le temps. vraiment pas tout le temps. Déjà, je ne peux pas suivre. La cadence, c'est impossible. Et même, je ferais très mal mon business parce que ce n'est pas mon seul artiste. Et je ferais très mal mon business. Et puis, il n'a pas besoin que je sois là tout le temps. Oui, très bien.

  • Speaker #1

    Vous avez une super équipe.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est un chef d'entreprise aujourd'hui, Taïk. Oui. Donc, c'est plutôt ça. Et ouais, t'imagines bien, tes pères de famille comme moi, que quand tu pars pour dire au revoir à tes enfants, ton cœur, il se déchire.

  • Speaker #1

    Parce que bien sûr,

  • Speaker #0

    tu prends l'avion, tu ne sais jamais ce qui peut arriver. t'es loin de ta famille, tu sais pas, la sécurité, imagine il arrive un truc, moi t'es pas là. Il y a toujours ce petit truc qui vient dans la tête, mais on se dit qu'en vérité, c'est dingue, mais on n'est pas là pour qu'ils soient bien. Notre absence...

  • Speaker #1

    C'est des sacrifices que tu fais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Notre absence, elle sert, elle leur sert. Alors qu'en vérité, ils ont besoin de notre présence. Mais ils ont besoin aussi de notre absence, parce que c'est notre absence qui les nourrit.

  • Speaker #1

    Et puis de toute façon, aussi, pour moi, tu leur donnes quand même aussi un superbe exemple de c'est le travail qui vous fera réussir.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ils savent que papa, il n'est pas parti pour s'amuser. Papa, il n'est pas...

  • Speaker #0

    Il y a une de mes filles qui croit que je m'amuse. Ah ouais ? Pour elle, tu vas toujours t'amuser et tout. maman elle travaille elle me dit ça comment tu gères ça ? je rigole parce qu'après il y a mon aîné qui lui dit qu'est-ce que tu racles je prends ça à la rigolade mais toi tu vas toujours t'amuser pendant que maman elle travaille c'est dinguerie

  • Speaker #1

    J'imagine ta tête quand elle a dit tout ça.

  • Speaker #0

    J'ai regardé.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu dis, toi,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai rigolé. C'est une gueule d'homme, ma fille. C'est marrant. C'est marrant, ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est... Aujourd'hui, tu dirais que pour quelqu'un qui ne connaît pas le métier de producteur, en gros, ça consiste à quoi ? ton métier aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Après, il y a plusieurs sortes de producteurs. Il y en a plein de styles de producteurs.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton style à toi ?

  • Speaker #0

    Mon style à moi, c'est producteur coach mental. vraiment, je le prends comme ça. Je suis très impliqué dans... pas l'artistique.

  • Speaker #1

    Mais le développement de la personne face au succès.

  • Speaker #0

    Et même dans l'image, dans le développement de l'image, je fais beaucoup de réunions avec eux sur ça. Je rentre vraiment beaucoup dans leur tête. Je les accompagne parce que il faut savoir que t'as vu, être artiste, c'est ouf de dire ça quand tu sais qu'il y a des gens qui te riment vraiment dans la vie. Mais c'est une autre sorte de violence. C'est une violence psychologique.

  • Speaker #1

    Non mais c'est une violence... Moi, moi c'est...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était une question que j'allais justement te poser, mais moi, j'ai l'impression que, par exemple, les réseaux Twitter, ils ont une haine qu'on taille. J'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans une sauce.

  • Speaker #1

    Le pauvre.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais j'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans un truc. Alors que le mec, comment tu vois comment il charbonne ?

  • Speaker #1

    Après, tu as vu Twitter et tout, ce n'est pas la vraie vie. Il faut comprendre le jeu des réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas la vraie. Mais quand tu es un artiste, surtout au début, parce que j'imagine qu'aujourd'hui, justement, par le coaching que tu fais, par les années qui sont passées, par l'expérience, tu es détaché par rapport à ça. Il est armé.

  • Speaker #1

    Tu sais que ça, par contre, je le vis en même temps que lui. C'est une expérience nouvelle pour moi, ça.

  • Speaker #0

    Parce que vous, au temps de la sélection, il n'y avait pas autant.

  • Speaker #1

    Pas autant. Donc, c'est une nouvelle expérience. Je le vis en même temps que lui. Je souffre en même temps que lui. Quand il y a des sauces et tout, vraiment, on se dit...

  • Speaker #0

    C'est ça, je me dis, je me mets à votre place. Tu dois dire, mais les gens sont partis chercher un chemin pour raconter quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, on a compris le jeu de Twitter. Parce que Twitter a un jeu, tu as vu Elon Musk, ce qu'il a fait là ? J'ai tout capté. En fait, c'est vraiment la course au retweet. Dis-toi bien que si tu es retweeté de fou et que ton tweet est gravu, tu es payé.

  • Speaker #0

    Tu gagnes de l'argent, exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est la course. au fake news c'est la course à celui qui va dire la plus de phrases qui va être le plus retweeté donc si t'es une cible comme Taïk bien entendu que tu vas être une cible sur Twitter où on va parler de toi à fond pour générer de l'argent et c'est ça que le grand public oublie souvent et c'est important que tu le dis c'est que quand ils voient ces trucs là les gens ils se disent juste ah ouais il a fait ça mais ils oublient que derrière t'as quelqu'un qui a créé quelque chose et qui fait du business sur ça moi je l'ai vu donc maintenant quand tu le vois comme ça Ça y est, t'es moins touché. Et surtout quand tu vois la vérité. Les salles sont tout le temps remplies. Les sons sont tout le temps streamés. Les gens aiment. C'est l'essentiel en vérité. Donc oui, je ne suis pas partisan de ceux qui disent... tous les buzzs sont bons à prendre parce que j'ai ce côté humain où comme je te dis les artistes subissent c'est une violence c'est une violence psychologique et là je parlais pas forcément de Tariq Tariq bien sûr qui subit des violences psychologiques psychologique de dingue via tout ça. Mais c'est quelqu'un d'assez sain psychologiquement. Il fait beaucoup de sport. Il s'occupe grave de lui. Donc, ça compense quand même. Et puis, il est bien entouré, le mec. Il est vraiment très, très bien entouré, Taiki, tu vois. Que ce soit ses amis, que ce soit le label, que ce soit sa famille. C'est quelqu'un qui a un entourage hyper bienveillant. Et c'est rare que je vois ça chez des gens. Mais par exemple, pour mes autres artistes, Par exemple, il y a des artistes à moi qui sont plutôt jeunes. Et qui sont plus chez leurs parents. Donc, ils doivent se débrouiller. Mais ils peuvent plus aussi aller travailler. Parce que c'est un peu des personnalités publiques. On les reconnaît. Mais maintenant, ils ont pas d'argent. Mais ils sont sur la route de réussir. Presque. Mais ils ont pas encore d'argent. Mais c'est d'une violence psychologique. Mais t'as pas idée. Parce qu'eux, ils vont voir un tel qui marche, un tel qui marche. Mais eux, ça marche pas. Ils comprennent pas. Mais en même temps, il faut qu'ils aient de l'argent. Mais en même temps, ils peuvent pas aussi prétendre à demander trop d'argent. Parce qu'ils en génèrent pas autant. Et ils sont bloqués, frérot. Et ça, ça nécessite un accompagnement aussi. Psychologique, un peu financier, etc. Donc, j'ai plus cet aspect-là, moi, dans la production.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, j'accompagne des artistes qui marchent, et j'accompagne des artistes qui marchent moins bien. Et c'est deux histoires qui sont complètement différentes. Et moi, ces deux histoires, je les ai vécues. J'ai vécu le haut succès de malade et j'ai vécu le bad. Tes sons ne marchent pas du tout, on s'en bat les couilles de ta vie. Tu vas en concert, lever les mains en l'air, tout le monde te regarde comme ça. Ça gratte la tête, au moins, qu'est-ce qu'il veut, il le dégage. J'ai tout connu, donc je vois les deux psychologies. Et je vois maintenant comment se comporter et quoi dire par rapport à ces psychologies-là. Et on essaye de trouver des solutions. Donc moi, j'attrape plus la production. en dehors de mettre de l'argent et tout. Plus dans cet aspect.

  • Speaker #0

    Beaucoup du pain, beaucoup de... Développement mental.

  • Speaker #1

    Beaucoup de ça. Je voulais carrément même, dans mon label, ouvrir une section psychologique. Je voulais faire... un psychologue qui voit tous mes artistes, une fois par mois, pour voir où t'en es. Je n'ai pas encore eu le temps de mettre ça en place, mais c'est vraiment dans un coin de ma tête, à fond. Je me dis, parce que je te dis, ce qu'ils vivent psychologiquement, ces gars-là, c'est dur. C'est trop dur. Donc des fois, ils ont des agissements anormaux, entre parenthèses, mais normal. Pour le milieu. Ouais. Mais parce que, je te jure que je vois des artistes même que je connais là, je ne citerai jamais leur nom, mais... qui se confient, qui me disent Mais gros, c'est des mecs qui ont fait des titres qui ont cartonné mondialement. Ou bien qui ont cartonné dans la France, qui aujourd'hui ne marchent plus. Et qui cherchent des solutions Comment je vais faire pour que ça marche ?

  • Speaker #0

    Ça doit être dur, comme tu dis, quand tu as connu le haut de la vague et que tout d'un coup, tu es en bas de la vague, mais que tu es une image.

  • Speaker #1

    Et que tu es une image. Tu ne peux pas aller retravailler. C'est impossible. Tu ne peux pas,

  • Speaker #0

    c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas bosser. Tu vas aller bosser où ? Même où tu vas bosser, ils vont te regarder. Même le patron, tu vas voir un patron. Tu ne peux pas. C'est-à-dire qu'en vérité, les mecs qui sont bloqués...

  • Speaker #0

    Tu es dans un piège.

  • Speaker #1

    Tu es dans un piège. Maintenant, comment ressortir de ça ? Parce que tu vas dire, en faisant des hits, mais si le public ne t'aime plus, il ne t'aime plus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est facile de dire faire un hit, mais le faire un hit...

  • Speaker #1

    Faire un hit, c'est autre chose.

  • Speaker #0

    C'est autre chose,

  • Speaker #1

    oui. C'est pour ça, tu vois, j'ai vu, par exemple, une interview de Kebla qui expliquait ça. Et on en parlait souvent, lui et moi. Que Black chapeau bas ! Bravo !

  • Speaker #0

    Quel remontada ! J'ai suivi ses dernières interviews. Ah non, gros chapeau ! Gros chapeau !

  • Speaker #1

    Et je l'ai vu, moi !

  • Speaker #0

    Et d'une humilité dans ses prises de parole. Tu vois, finalement, je connaissais l'artiste parce que j'entends des chansons. Je ne suis pas un fan de l'artiste parce que je ne suis pas son public,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas consommateur de ça. Je n'entends pas les morceaux, je ne suis pas son public. Mais la découverte de l'humain dans ses interviews, m'a fait le kiffer de ouf parce que j'ai découvert l'homme.

  • Speaker #1

    Moi, je le connais très très bien, et frère, je le voyais, moi, charbonné dans les moments un peu plus bas, mais il n'a jamais lâché le père. Regarde maintenant. et ça c'est un carard c'est trop dur frère parce que le public tout d'un coup il choisit regarde la fouine maintenant les gens ont redécidé de l'aimer parce qu'il a fait les flammes mais juste avant ça il était disparu on le calcule plus pourtant il sortait des albums aussi qualitatif c'était toujours le même truc maintenant on décide de le en fait c'est d'une violence psychologique frérot tu te rends pas compte et puis surtout en plus toi comme tu dis toi tu as vu la musique avant les réseaux

  • Speaker #0

    et toi tu vois maintenant la musique en plus avec l'évolution des réseaux et tout j'imagine que c'est ça que la violence elle a dû décupler les petits ce qu'ils vivent c'est trop tu t'es dans la sauce pour rien tout le monde parle de toi pour un rien un truc en plus c'est

  • Speaker #1

    de la musique McDo aujourd'hui on te prend on te lève et puis on te calcule plus du tout next on passe à un autre et toi tu veux revenir mais on te dit oh lui c'était à l'ancienne alors qu'à l'ancienne c'était il y a un an mhm Non, eux, ce qu'ils vivent, c'est encore pire. Mais comme je te dis, c'est...

  • Speaker #0

    C'est dur.

  • Speaker #1

    Les gens ne s'en rendent même pas un tout petit peu compte. C'est trop, trop, trop, trop, trop dur, psychologiquement.

  • Speaker #0

    Mais après, voilà, il y a aussi des, comme dit, des belles histoires, des belles réussites. Tu vois, par exemple, j'ai suivi un petit peu de loin, c'est l'accord Arena que vous avez fait. L'U Arena. L'U Arena que vous avez fait cette année. Comment le producteur, justement, voit cet artiste qu'il a découvert par hasard, et tu le vois sur cette scène aujourd'hui, accomplir ça ? Est-ce que le producteur... À un moment de Waouh, on a charbonné, on a fait quelque chose ou est-ce que tu es déjà dans la suite ? Est-ce que tu n'as pas le temps de profiter du moment et toi, tu es déjà dans la suite ?

  • Speaker #1

    Je suis plus dans la suite. On a un objectif, il faut qu'on l'atteigne. C'est encore une étape de plus. Je suis super content, oui. Et la dernière fois, je ne sais plus ce qu'il m'a dit. Il m'a dit Prends le temps de kiffer Je ne sais plus ce qu'il m'a dit. C'est bien et tout, mais les gars kiffaient. J'ai compris ce qu'il m'a dit. J'ai compris. Il a raison. mais j'y arrive pas parce que je suis dans l'aventure c'est pas encore fini c'est incroyable d'avoir fait deux bon ça s'appelle même plus la défense aréna c'est deux fois 40 000 personnes mais vas-y on a encore des on veut c'est ça

  • Speaker #0

    Parce que vous, vous savez de quoi vous êtes capable. Donc vous, vous êtes déjà dans demain et pas dans aujourd'hui. Parce que finalement, quand le public découvre ce spectacle, vous, ce spectacle, ça fait des mois que vous le répétez. Donc pour vous, certes, c'est différent de le voir avec le public présent. Et vous l'avez tellement vu, revu dans votre tête, ce spectacle et tout.

  • Speaker #1

    C'est même pas dans ça, parce qu'en vérité, tu sais quoi ? Tyke, il a monté ce spectacle-là en... Peut-être une ou deux semaines. Seulement ? Tu parles d'un monstre, frérot. Les gens ne sont pas au courant.

  • Speaker #0

    Seulement ?

  • Speaker #1

    Seulement.

  • Speaker #0

    Avec toutes les corées qu'il y a eu.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un monstre, gros. Les gens ne sont même pas un peu au courant à quel point c'est un monstre taïki. Je n'ai jamais vu ça de ma vie, moi, personnellement. J'ai jamais vu ça. Il est acharné de boules. C'est abusé. Mon téléphone sonne tout le temps quand je vois Taïk.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il va me dire encore ?

  • Speaker #1

    Lui, c'est trop gros. Il a des idées à l'appel tout le temps qui sont toutes aussi fortes les unes que les autres. Il faut savoir filtrer pour bien réfléchir parce que l'une aussi peut balayer l'autre, etc. Il est acharné, il sait ce qu'il veut. Et quand il répète, il répète à mort. Ces danseurs, ils souffrent. Mais à la fin, ce que ça donne, c'est dingue. Et il prend des risques, il fait toujours des prises de risques. Il sait que ça va parler, mais il s'en fout. Il a une idée qui est précise dans sa tête, il va le faire. C'est après les histoires de ça va parler, ça va pas parler. Ça, c'est après, tu vois. Lui, il est vraiment dans l'accomplissement. quelque chose. À ce moment-là, je veux raconter quelque chose. Dans ces cinématographies, une histoire, il veut faire un truc différent. Il n'y aura pas d'invité. C'est sûr que pas d'invité. Quand même. C'est l'uréna, quand même. C'est une fête.

  • Speaker #0

    Il faut profiter.

  • Speaker #1

    Non, pas d'inviter. Moi, tout seul, je vais faire un truc, t'inquiète. C'est ce qu'il fait, le poteau.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui est fort dans ton rôle de producteur. C'est que tu laisses à tes artistes exprimer vous. Comme tu as dit, tu les coaches, tu les guides si jamais il y a des trucs où ça va un petit peu trop loin ou un truc comme ça. Mais tu les laisses complètement.

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais complètement.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la suite pour Barak Producteur ? Est-ce que tu te vois continuer longtemps encore cette aventure de production ?

  • Speaker #1

    J'ai l'intention dans mon cœur de ne pas rester longtemps dans ça. Mais je ne peux pas dire ce qui va se passer dans l'avenir.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais moi, j'ai tellement d'ambition. mais qui ne sont pas musicales. J'estime que dans la musique, j'ai fait quand même pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Tu as fait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Et maintenant, en vrai, je veux faire des choses concrètes de la vie.

  • Speaker #0

    Impactantes.

  • Speaker #1

    Impactantes pour l'Afrique, pour moi-même. Des choses fortes, j'ai envie de laisser des traces, de faire des grands trucs d'homme d'affaires vraiment qui servent, qui... Je sais pas, je veux faire... J'ai plein d'objectifs dans ma tête, j'ai noté mes trucs. Et la musique, c'est chanmé, c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait vivre des belles choses. Mais aujourd'hui, tu as envie de...

  • Speaker #1

    Mais aujourd'hui, j'ai envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    C'est la question que je pose généralement en fin de discussion avec mes invités. Toi, justement, tu réfléchis comment ? Est-ce que quand tu réfléchis, tu fais des plans ? Par exemple, tu te dis, OK, là, on atteint telle étape. Est-ce que tu te projettes à, ok, dans 5 ans, je vais être là, ou dans 10 ans, je vais être là, ou tu es plus dans... Est-ce que tu vois aussi loin, ou ce n'est pas comme ça que tu réfléchis, toi, sur tes projets ? Entre les deux. Ouais.

  • Speaker #1

    Entre les deux. Mais j'aime bien, par exemple, on a une habitude, nous, dans notre équipe, c'est de nommer les années.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'année de la récolte. Ça, c'est l'année de... On s'aime. Ça, c'est l'année de trucs, tu vois. Ça, c'est l'année de la concrétisation. D'accord. Et on nomme les années.

  • Speaker #0

    Ok, donc il y a un titre à l'année qui guide un petit peu... vers où vous voulez aller sur l'année. D'accord.

  • Speaker #1

    Et moi aussi, à l'échelle personnelle, je nomme l'année.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par exemple, cette année, pour moi, je me suis dit que c'est l'année de l'intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais faire les choses avec intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais réfléchir avant de faire quoi que ce soit. Alors qu'avant, moi, je suis quelqu'un d'hyper impulsif et je me fie à mon nez et j'y vais. Je pense que 80% à 90% des choses que j'ai faites, je les ai faites comme ça. Cette année, j'ai décidé de réfléchir. Tu t'assoies, tu calcules tout. Et j'ai envie de le faire.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ça ne sera pas difficile pour toi, justement, qui a beaucoup fonctionné avec l'instinct ? Et puis, tu sais, j'imagine que ce n'est pas quelque chose que tu calcules. Donc, c'est dans ta nature. Et tu vois que ton instinct t'a souvent guidé sur des choses qui ont marché, qui ont réussi.

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses et plus de choses qui n'ont pas marché.

  • Speaker #0

    Mais ton instinct, t'as quand même un nez sur des belles choses. Comment tu fais ce travail, justement, pour canaliser le côté instinctif d'Adama et de dire, attends, non, non, il faut que je sois moins instinctif et que je...

  • Speaker #1

    C'est en faisant le bilan de l'année précédente.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je vois qu'est-ce qui a foiré dans cette année-là. Ok. Par exemple, j'ai énormément gagné d'argent. Ouais. Mais j'ai tout autant dépensé parce qu'il y a trop de charges. Trop de charges, pourquoi ? Parce qu'il y a trop d'ambition. Donc, tu as gagné à mort. Mais il y a trop d'ambition. Donc tout ce que tu as gagné, tu l'as mis dans ton truc. Donc finalement, dans la balance, oui, tu as beaucoup gagné, mais beaucoup dépensé.

  • Speaker #0

    Tu aurais peut-être pu faire plus si tu avais pris plus de temps à calculer.

  • Speaker #1

    À prendre moins de projets, à faire moins de trucs, à être moins impulsif, à réfléchir 10 minutes de plus, ou 15, 20 minutes, une journée de plus, deux journées de plus. Là, je n'aurais pas été dans cette étape-là, mais dans cette étape-là. Donc là, je me suis dit, cette année, C'est l'année de l'intelligence. D'accord. Donc oui, je serai toujours impulsif, entre parenthèses, dans le sens où...

  • Speaker #0

    Ça reste quand même la base, la nature de qui tu es.

  • Speaker #1

    Ça sera toujours ça. Mais cette fois-ci, je veux prendre des décisions en réfléchissant à mort. Je veux tester ça, je veux voir ça.

  • Speaker #0

    Le respect que ça peut donner.

  • Speaker #1

    C'est juste ça.

  • Speaker #0

    Puis tu envoies des morceaux un petit peu ces temps-ci. Oui,

  • Speaker #1

    j'envoie des morceaux. Moi, j'allais signer avec Play2 pour deux albums.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais sorti un premier album Black House en 2022, que je n'ai pas pu défendre, à mon plus gros regret, parce qu'il y avait la section qui devait se faire. Donc j'avais mis tout de côté pour la section. Ça ne s'est pas fait finalement, et c'est ça qui m'a... Ça m'a cassé le moral, parce que ça m'a tué cet album-là, je n'ai plus le défendre. Et là, je reviens avec cette deuxième saison. Donc, j'envoie des titres.

  • Speaker #0

    Tu as déjà combien de titres en réserve ? J'en ai beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trente-quarantaine de titres.

  • Speaker #0

    On va encore finir le podcast, on va discuter toi et moi.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trentaine, quarantaine de titres. Et je réfléchis, là, pour la première fois de ma vie. J'ai vraiment une équipe qui me suit. J'ai un réalisateur, un réal, qui est Titaï, qui est un de mes artistes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je connais DJ Titaï. Titaï.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui réalise tout.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tout, tout, tout, tout, tout, musicalement. Et dans l'image, on réfléchit ensemble.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On a toute une équipe. Mon cousin Yaya, Manar. On a toute une équipe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et là, on réfléchit à fond. Et du coup, ça change.

  • Speaker #0

    Est-ce que... exclusivité peut-être, mais est-ce que tu as déjà une date ou une période où tu aimerais envoyer le truc pour l'instant cultif ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis avant de faire des choses. Donc maintenant, on réfléchit tout. On réfléchit même l'image. Tu vois, même dans mes clips, je sais exactement comment je veux être. Je sais tout, tout, tout. Et je dévoile petit à petit, même mes réseaux, ma manière de fonctionner dans les réseaux, je l'ai comprise. Alors, j'ai compris comment il fallait que je fonctionne sur les réseaux. à une manière de communiquer communiqué et moi j'ai compris ma manière de communiquer surtout quel est le public en face d'accord c'est très important effectivement ouais

  • Speaker #0

    ok ok en tout cas ça a été un plaisir de discuter avec toi Adam j'espère te recevoir dans le fauteuil peut-être dans un an ou deux après l'album le bilan de l'année de l'année de l'intelligence tu nous feras le bilan pour dire comment ça a été l'année de l'intelligence en tout cas un plaisir d'avoir pu échanger avec toi un plaisir de pouvoir encore plus découvrir l'homme généreux que tu es l'homme simple que tu es tu vois je trouve que tu nous as dit beaucoup de choses qui du peu que je connais toi correspondent tu vois à la personne que tu es je te souhaite plein de succès merci mec cette année encore à titre personnel à titre professionnel que tu t'épanouisses dans tout ce que tu fais et

  • Speaker #1

    que tu nous envoies des morceaux salaces par contre moi j'ai juste une requête que je te demandais j'aimerais bien ton petit hoodie j'aime bien ce que tu portes là merci

  • Speaker #0

    non lui c'est mon gars il faut que je vous dise un truc Adama une des premières fois on a parlé ensemble il a regardé Karel et moi il a dit vous deux vous aimez pas l'argent le titre de mon année c'est on aime l'argent voilà Adama on fait le bilan mais moi je veux ton hoodie vraiment je l'aime beaucoup non t'inquiète t'inquiète je le veux non toi je t'envoie toi je t'envoie t'inquiète t'inquiète ça arrive en deux couleurs je t'envoie les deux couleurs il s'en va en tout cas un plaisir merci d'avoir participé merci la team incroyable allez streamer le nouveau morceau d'Adama allez surveiller les réseaux parce qu'il y a des choses qui vont arriver il vous l'a dit ici dans le podcast et merci énormément de suivre et de follow le podcast je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode Peace ! InstaPay, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère,

  • Speaker #1

    l'hélicoptère, l'hélicoptère, l

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Un enfance entre le Sénégal et la France

    02:50

  • Les premiers pas dans le rap

    16:00

  • L’aventure Sexion d’assaut

    20:29

  • Se réinventer après le succès de la Sexion

    39:06

  • Se lancer dans la production & l’aventure TayC

    44:40

  • Le revers de la médaille

    54:28

  • Le rôle d’un producteur & les bad buzz

    58:58

  • Vision, stratégies et projets

    01:11:17

  • Conclusion

    01:17:29

Description

Quel est le secret derrière le succès fulgurant d'un des producteurs de musique les plus influents de notre époque ? Dans cet épisode captivant du OV Show, Olivier Vullierme reçoit Barack Adama, un homme dont le parcours de vie exceptionnel inspire et motive des milliers de personnes à travers la diaspora. De son enfance à Paris aux rues vibrantes de Dakar, Adama nous entraîne dans un voyage fascinant à travers son univers musical.


Au fil de la conversation, Barack Adama partage des anecdotes poignantes sur sa jeunesse, ses influences musicales, et comment il a fondé la Sexion d'Assaut, ce groupe emblématique du rap français qui a marqué toute une génération. Sa passion pour la musique est palpable, et il évoque les défis qu'il a dû surmonter pour se faire un nom dans un secteur aussi compétitif que celui de la production musicale.


Mais ce n'est pas tout ! Adama aborde également des sujets profonds tels que sa relation avec son père, un homme dont l'impact sur sa vie et sa carrière est inestimable. Il parle des défis émotionnels liés à la célébrité, d'un besoin crucial d'accompagnement psychologique pour les artistes, et de son engagement à créer un changement positif à travers sa musique. Ces réflexions résonnent particulièrement dans le contexte actuel où la santé mentale est au cœur des préoccupations, tant pour les artistes que pour les entrepreneurs passionnés.


Dans un monde où le business et l'entrepreneuriat sont en constante évolution, Barack Adama se positionne comme un modèle de réussite, partageant ses secrets de réussite et sa vision pour l'avenir. Il aspire à laisser une empreinte durable dans l'industrie musicale tout en se concentrant sur le développement de nouveaux talents, prouvant ainsi que l'inspiration et la motivation peuvent naître de n'importe quel parcours de vie exceptionnel.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui promet de vous inspirer et de vous motiver, que vous soyez passionné par la musique, le sport, l'éducation ou l'entrepreneuriat. Rejoignez-nous sur Le OV Show et découvrez comment Barack Adama transforme sa passion en une force de changement, non seulement pour lui-même, mais aussi pour toute une génération d'artistes africains, que ce soit du Sénégal, du Cameroun ou de la Côte d'Ivoire. Préparez-vous à être inspiré !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aller me to reinduce my soul,

  • Speaker #1

    my name is Hold the shoes Hello, hello les incroyables, la team incroyable ! J'espère que vous allez bien. Bienvenue dans un nouvel épisode du OVSHOW que vous nous écoutiez sur les plateformes d'écoute ou que vous nous regardiez sur YouTube. Bienvenue, bienvenue à tous les nouveaux abonnés et on continue de faire grandir cette famille incroyable. Et aujourd'hui, je reçois un fer, je reçois un charbonneur ! Je reçois quelqu'un qui fait bouger les choses. Je reçois M. Barak Adama dans le off-show. J'étais obligé de te mettre les... On est en Jamaïque, là, tu vois.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    En forme ? La pêche ? Fatigué.

  • Speaker #0

    Fatigué, mais la pêche d'être là.

  • Speaker #1

    Une fin d'année chargée, parce que là, pour dire aux gens, je pense que l'épisode sortira en... février, mais là on est début janvier, tu reviens d'une grosse fin d'année, mais tu as quand même pris le temps de venir dans le podcast, donc juste pour ça, on te remercie.

  • Speaker #0

    On est ensemble.

  • Speaker #1

    Tu vas bien, bien installé ?

  • Speaker #0

    Tellement bien installé, c'est même un problème. Tu es trop installé, les langues se délirent.

  • Speaker #1

    C'est ça, je te t'en parlais, tu vas dire les choses. Non, mais ça me fait plaisir de te recevoir, parce qu'on se croit souvent, on discute souvent, et j'ai la chance de te voir comment tu bosses, comment tu travailles. Et c'était important pour moi de te recevoir dans le podcast, parce que comme tu sais, le slogan du podcast, c'est Inspiré, motivé, partagé Et je trouve que ton histoire, ton parcours peut permettre à beaucoup de gens qui se disent que je ne peux pas, que tu leur montres que non, qu'il ne faut pas se limiter à ce que la vie vous dit de faire ou tout. Et je trouve que tu es quelqu'un qui casse les portes, qui casse les barrières, qui fait ce que tu as envie de faire. et tu donnes les moyens, donc c'était important pour moi de te recevoir et de partager ton histoire tu vois, donc la première question que je pose à tous mes invités Adama quand je les reçois, c'est la question la plus dure du podcast, c'est comment tu te présentes aujourd'hui à quelqu'un qui te connait pas je me présente en tant que producteur c'est ça aujourd'hui la présentation tu sais moi je vis pas dans le passé

  • Speaker #0

    Je vis dans le futur, entre parenthèses, mais surtout dans le présent. Donc à présent, à 70%, je suis un producteur. J'ai un label, plusieurs artistes. Donc je suis producteur en fait.

  • Speaker #1

    Avant d'arriver justement à cette case de producteur aujourd'hui, que tu vis pleinement, j'aimerais savoir c'était quoi l'enfance d'Adama ? Toi, tu es né où d'abord ?

  • Speaker #0

    Je suis né à Paris, dans le 9ème. L'enfance de Barack, il y a plein de choses. Dès que je nais, à 18 mois, mon père me ramène au lettre directe.

  • Speaker #1

    Directe ? Oui.

  • Speaker #0

    Loin de ma mère.

  • Speaker #1

    Ah ouais, donc tu viens juste avec le papa ?

  • Speaker #0

    Même pas. Il m'a envoyé ici. Il avait sa deuxième femme.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et j'ai grandi avec... Avec ma belle-mère. Ouais. Et dans un... Dans une maison familiale à Kaolac. Ah ouais ? Où dedans, il y avait le grand frère de mon père, tous ses enfants. Et j'ai grandi deux ans, quasiment, ici. Et ensuite, vers l'âge de trois ans, trois ans et demi,

  • Speaker #1

    je rentre en France.

  • Speaker #0

    Et c'est là que je découvre ma mère.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que tu as des souvenirs d'ici ? Parce que tu étais trop petit.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    J'ai des flashs. J'ai plein de photos, de vidéos aussi. Ouais. Parce que mon père, c'était quelqu'un qui aimait bien tout filmer. Donc, quand il venait à l'été, il filmait.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai des photos, vidéos, flashs et des témoignages aussi. De gens, ils disaient,

  • Speaker #1

    tu faisais ça. Tu faisais ça et tout et tout. C'est ouf, tu as des vidéos de toi petit comme ça ? Hum. Ah, incroyable ! D'abord, t'étais déjà dans la technologie.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Et puis, on est mis les... caméras, c'était bien balayé. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr, c'est des caméras avec les VHS dedans. Oui, c'est des cassettes dedans. Et t'as toujours ça ?

  • Speaker #0

    Mon père, il a ça, parce qu'il conserve tout. Maintenant que tu me dis ça, je suis en train d'en parler. Je me dis, il faudrait que...

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, il faut que tu les conserves, même ne serait-ce que pour les garder pour toi.

  • Speaker #0

    Mon père, il a conservé tellement de choses. Il a conservé des cassettes audio. de sa mère qui parlait. À chaque fois qu'ils partaient, eux, ils avaient comme tradition de prendre une cassette radio et d'enregistrer. Et chacun venait et parlait.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    Donc, tu as des témoignages anciens.

  • Speaker #1

    C'est extraordinaire, ça.

  • Speaker #0

    Maintenant que je te dis ça, il faut vraiment que j'aille les réclamer à mon père. Il y a des cassettes audio de ma grand-mère, de mon oncle. qui parlent à ma mère, par exemple, en disant, tu diras à ta femme ça, ça, ça. Incroyable.

  • Speaker #1

    C'est ouf, ça. Toi, tu commences le podcast, déjà, tu nous donnes des trucs de ouf comme ça.

  • Speaker #0

    Je m'en rappelle. C'est une histoire, je me rappelle.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non.

  • Speaker #0

    Donc ouais, c'est ça. Après, j'ai grandi, je suis revenu, c'est là que j'ai commencé à connaître ma mère. Ouais. À trois ans, trois ans et demi. Ouais. Et ma mère, dès qu'elle m'a vu, elle a pété un câble, elle a vu. C'est un éboué ton parc.

  • Speaker #1

    C'est Stan. Aïe, aïe, aïe.

  • Speaker #0

    C'est une mission village. Ouais, ouais, ouais. T'as regardé ? Et elle m'a goinfré de ouf. Je pense que vient de là mon amour pour la bouffe.

  • Speaker #1

    Si tu ne dis pas de bêtises, ta maman est antillaise, n'est-ce pas ? Oui,

  • Speaker #0

    ma mère, c'est une antillaise.

  • Speaker #1

    Elle est martinique, guadeloupe ? Guadeloupe. Guadeloupe, ok.

  • Speaker #0

    De pointe à pied.

  • Speaker #1

    c'est ouf aussi.

  • Speaker #0

    C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Les mélanges de cultures et tout. Moi, je connais un peu ça. Tu imagines ? Moi, ce n'était pas le pain au beurre. Moi, c'était la choucroute Lyon. Tu vois, le mix Thierboudian. Mon père, il est de Lyon, Lyonnais, tu vois. Dangri. Donc, tu découvres finalement ta maman.

  • Speaker #0

    Oui, je découvre ma mère. Et ensuite, très vite, je vais chez une nourrice qui s'appelait Tata Nana. Je me rappellerai toujours. C'est une Italienne. De là-bas, je découvre un premier pote à moi qui, jusqu'à présent, c'est mon ami.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il s'appelle Joe. Donc ça, c'est la première fois. personne que j'ai connu en france d'un renard aussi comme moi et ensuite très peu de temps après je suis allé à l'école primaire et comme c'était dans le 9e c'est que des blancs ok donc seul renouement avec mon pote joe hockey et d'un gay je vois que des bâtiments Je crois qu'il y a des Babtous Et c'était bien C'était marrant

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a deux types de Babtous Est-ce que c'était des Babtous Ouverts ? Petits comme moi Petits on est méchant Non pas du tout On vous mettait pas de différence Du fait que vous avez

  • Speaker #0

    On me posait des questions C'est quoi ses cheveux ? Tu vois ? Tes cheveux, ils sont comme ça, mais pas plus que ça. J'ai envie de te dire que depuis tout petit, je suis un peu... J'ai une âme de leader, de chef de groupe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Depuis que je suis petit.

  • Speaker #1

    Ok, tu le sens... Est-ce que tu le sens déjà petit ou c'est maintenant avec le recul, tu sens que...

  • Speaker #0

    Oui, c'est avec l'analyse maintenant que je te dis ça. Oui. Mais j'ai eu tout de suite ma petite équipe.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, tout de suite. Donc j'ai toujours eu ce truc-là. Et non, je n'ai pas senti de différence. Et après, plus les années passent, plus... plus, il y avait des renards qui arrivaient. Il y avait des arrivages en France. Et dans le quartier, après, même dans mon quartier-là, qui était un quartier à 70% que des blancs, il commençait à y avoir des renards qui arrivaient, des rebeux. On se reconnaissait entre nous, on restait entre nous, on traînait dans les squares, mais que entre nous ? Ça créait autre chose. Du coup, j'ai grandi dans un quartier à 70% de Babtoumé avec des renards et des rebeux. Ouais. avez votre micro posmentre vous votre groupe vous créez vos codes vos premiers trucs et donc bah quand les petits on s'amuse c'est tout ouais c'est vraiment au collège qu'on commence à comprendre ces trucs là mais petit on s'amuse et barak à l'école il était con J'étais con. J'étais un petit foufou, tu vois. Marrant. Un petit foufou, un peu marrant. Pas très scolaire. Pas très scolaire, mais... Je vais à l'école parce que mon père m'impose ses ambitions. Il a des ambitions, à lui, mais il les impose à moi. Tu vas devenir médecin. Il faut que tu sois médecin. Je comprends pas ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Mais avec le recul, parce que je vois aujourd'hui comment tu réfléchis vite, tu analyses vite les choses, tu bouges vite. Tu sais, je reçois beaucoup d'invités qui me disent que justement... à l'école, ils ne se sentaient pas à leur place. Tu vois, ils s'ennuyaient et tout. Et tu sais, maintenant, les nouvelles générations, on parle beaucoup de gens avec un haut potentiel intellectuel et qui finalement, c'est des gens qui réfléchissent plus vite que les autres, mais vu que le système éducatif n'est pas fait pour eux, ils s'ennuient. Et donc, parce qu'ils s'ennuient, ils commencent à être pas concentrés et ils font plus des conneries, ils ne sont pas concentrés dans les cours et tout. Tu vois ? Moi, aujourd'hui, comment je vois ton profil ? Est-ce que tu ne penses pas que ce ne sont peut-être pas les profs et le système qui n'ont pas su t'intéresser aux cours, aux trucs, pour justement capter le Adama qui est vif, qui est curieux, qui est intéressé, et te mettre justement dans les cours ? Avec plus d'envie.

  • Speaker #0

    Peut-être, mais après...

  • Speaker #1

    Parce que comment je te vois apprendre les choses vite, comment je te vois faire les choses vite, tu vois, je me dis, un tel profil, c'est pas quelque chose que tu apprends, l'intelligence comme ça.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que mon système... Cérébrale, on peut appeler ça comme ça. Et réfléchir d'une manière... En fait, je suis dans le... Comment on peut dire ça ? L'instinct de survie. Et c'est à ce moment-là que je réfléchis. Si je vois qu'il y a quelque chose... je trouve d'inutile ou je comprends pas l'utilité de la chose c'est clair et net que j'ai du mal à m'y mettre à te concentrer dessus mais parce que j'aime bien faire des choses quand c'est utile ok c'est pour ça que même par exemple quand j'étais petit le foot je m'y mettais pas je m'amusais pas de ouf parce que je trouvais ça inutile ok je suis un ouf moi dans ça ok donc Dès que c'est utile, je trouve que c'est utile. Je trouve que je peux faire ça, je peux faire ça, je peux faire ça.

  • Speaker #1

    Dès que tu as un intérêt, ton cerveau se concentre dessus.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est totalement le mot. Dès que j'y trouve un intérêt, je fonce. Si je n'y trouve pas forcément d'intérêt, et je n'ai pas du tout tout le temps raison, du tout, du tout. Mais il faut vraiment m'expliquer l'intérêt pour que je me mette à fond dans le truc. Donc l'école, je m'y mettais. Là, l'intérêt, c'était juste que mon père ne m'embrouille pas.

  • Speaker #1

    Et qu'il t'achète des petits cadeaux, des petits trucs.

  • Speaker #0

    Il était même pas dans les cadeaux à cette époque-là, tu vois. Lui, mon daron, il était dans une autre guerre,

  • Speaker #1

    si tu veux.

  • Speaker #0

    Il vient en France, très jeune lui, à l'âge de 18 ans. Donc il n'est que parmi des Européens qui le négligent un peu. Il a dû beaucoup se bagarrer, il a un peu s'énerver, un peu bagarrer. Et il a dû s'imposer. Et lui, il faisait de la cuisine. Et dans la cuisine, de ce qu'il me disait, c'était vraiment... Très cruel.

  • Speaker #1

    La cuisine en France, en plus, à cette époque-là, être noir, t'es pas aujourd'hui... Comment il s'appelle ? Saco... Le chef, là, Khaled Locke, c'est l'Égalé, en plus.

  • Speaker #0

    Je sais pas, je connais pas.

  • Speaker #1

    Saco Camara, je crois. Non, non, Saco Camara, c'est l'humoriste, pardon. Bref. Mais aujourd'hui, tu vois, il y a plus de chefs noirs.

  • Speaker #0

    Oui, maintenant,

  • Speaker #1

    il y a plus de chefs. Soit à la télévision et tout et tout. Donc, imagine quelqu'un qui est en cuisine, derrière. cuisine française. Non, ça devait être très dur.

  • Speaker #0

    Il a dû s'imposer. Il a fini chef.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, ça a été un chef cuisinier.

  • Speaker #1

    Donc, ce n'est pas que la maman, finalement, alors, le côté cuisine.

  • Speaker #0

    Ah non, c'est... Moi, je dirais que si. L'amour de la cuisine, c'est ma mère. Après, tu sais que mon daron, il était chef cuisinier. Il ne cuisinait jamais à la maison.

  • Speaker #1

    Oui, non, bien sûr. C'est le boulot. Tu ne fais pas ça à la maison.

  • Speaker #0

    J'ai goûté un plat de mon père très tard. J'ai dû goûter il y a trois ans.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Trois ou quatre ans. Il avait fait son dernier restaurant parce qu'on perd sa fous de boulot. S'il était à la retraite, il fallait qu'il retravaille. Et on était parti avec Masca et un autre pote à moi qui s'appelle Ider. On est allé jusqu'à son restaurant et c'est la première fois. que je goûtais un plat de mon baron.

  • Speaker #1

    Alors, tu vois, c'est marrant parce que t'as dit un truc, t'as dit ton père c'est un fou de travail.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que ça va te rejoindre quand on va découvrir le reste de tes aventures et de ta vie. Et c'est marrant aujourd'hui parce que je fais, je vais vite dans le temps, mais parce que je pense que c'est important pour les gens qui nous écoutent ou qui regardent, qui comprennent. C'est que toi aujourd'hui, t'as un pied dans la restauration.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu vois, aujourd'hui. Donc... Je me demande si Adama, qui regardait son papa être dans la restauration à l'époque, s'imaginait un jour être lui aussi dans la restauration plus tard. Ou même, qu'est-ce que ton père en a pensé quand tu as dit que tu ouvrais un restaurant ?

  • Speaker #0

    Il était content, il a rigolé. Il nous a beaucoup conseillé. Il était super content. Mon père, généralement, tout ce que je fais, je ne te mens pas, il est très fier de ce que je fais, très content. Il me fait beaucoup confiance parce que j'ai dû vraiment lui... En fait, mon combat pendant longtemps, c'était de prouver à mon père. Moi, je voulais la satisfaction que d'une seule personne, c'était celle de mon père.

  • Speaker #1

    Je comprends ton sentiment.

  • Speaker #0

    Vu que depuis qu'on est petits, il me rabâche. Tu es le plus grand de la famille, je compte sur toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu as beaucoup de frères et sœurs. Si je ne suis pas là, c'est toi. Si je ne suis pas là, c'est toi. Tu vois, donc, il m'a donné cette responsabilité.

  • Speaker #1

    Depuis que tu es petit, tu vis avec déjà ces trucs dans la tête de je dois être responsable.

  • Speaker #0

    Dès lors où j'ai eu un petit frère et une petite sœur, ça y est, il m'a mis ça dans ma tête. Si ce n'est pas moi, c'est toi. Donc, j'ai cette responsabilité depuis que je suis petit. Franchement, il m'a mis une énorme pression sociologique aussi. Et franchement, je ne remercierai jamais à Simon Daron pour ça, parce que ça a été mon plus gros formateur.

  • Speaker #1

    C'est ça, quand tu es jeune, tu ne le comprends pas. Mais aujourd'hui, tu comprends tout ce qu'il a voulu t'inquiéter.

  • Speaker #0

    Mon père, c'était le plus gros. C'était mon plus gros formateur de loin, loin, loin. Ça a été mon modèle longtemps. C'était mon père. La personne que je voulais prendre fière à mort, c'était lui. Parce qu'il rentrait dans ma tête tout le temps. Même quand il me cognait, à la fin, il me rentrait dans ma tête. Bon, il me cognait, entre parenthèses. Oui,

  • Speaker #1

    on se comprend bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais quand il me punissait, je préférais qu'il me tape.

  • Speaker #1

    Plutôt qu'il te dise des mots.

  • Speaker #0

    Plutôt qu'il parle, parce que c'était deux heures derrière de morale, de discussion, où il racontait tout. Tu sais, mon père, ma mère, ils racontaient toute son histoire. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Mais je pense que pour nos parents, c'est important de nous raconter. Tout ça parce qu'en fait, ils veulent te transmettre quelque chose. Mais quand on est gamin, on est trop loin pour comprendre tout ce qu'ils veulent nous transmettre. Et c'est quand on grandit qu'on comprend finalement tout ce qu'ils voulaient nous dire. Et donc tu dis, tu crées ton petit groupe de potes. Et tu as dit un truc, c'est là, c'est toi, il faut que quelque chose t'intéresse pour que tu te mettes dedans. C'est quoi la première chose qui t'intéresse jeune, où tu te dis, ok, ça, ça m'intéresse ? Est-ce que c'est tout de suite la musique ou il y a quelque chose d'autre ?

  • Speaker #0

    Non, on est passé par trop d'étapes. J'étais intéressé par le roller à un moment.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Donc nous, on s'est mis dans le roller, on allait au trocadé.

  • Speaker #1

    On faisait des figures et tout.

  • Speaker #0

    On faisait des petites figures, on imitait les mecs qui faisaient des slaloms et tout ça. C'était très rude à l'époque.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'était hip-hop,

  • Speaker #0

    limite.

  • Speaker #1

    Parce que les rollers c'était baggy à l'époque, t'avais des baggys avec des écritures derrière. Avant Ivisou, j'ai oublié le nom mais bon bref. Mais ouais c'était hip-hop effectivement.

  • Speaker #0

    Tout le monde était en roller. J'avais de l'intérêt pour ça parce que je sais pas, j'aimais bien, ça représentait quelque chose. Ensuite, tu restes dans les sports de rue, le break, breakdance. tous les grands du quartier c'était en mode break tu vois ça je t'ai tu sais t'es impressionné c'était impressionnant donc on s'est mis à fond dans le break pendant au moins 4 ans ouais et ensuite ben après le break le rap le rap est arrivé le rap est arrivé je voyais des mecs de mon quartier qui commençaient à rapper tu vois Neuf Blaise, Lyo, des mecs de mon quartier, ils rappaient tout ça. Je trouvais ça stylé. C'est un truc de ouf d'envoyer des mots comme ça, avec assurance, fort, à haute voix. Tout le monde te regarde, t'as un style, tu marches, tu tapes la démarche, tu rappes en même temps. Je trouvais ça trop stylé. C'était trop...

  • Speaker #1

    Ça dégageait trop de trucs.

  • Speaker #0

    Ouais. Au début, je les regardais. Après, je commençais à m'y intéresser. Et puis, je partais souvent au Havre.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et il y avait mon cousin, Yaya, qui était là-bas. Et dans son quartier, il y avait les grands de son quartier qui rappaient, qui étaient un peu connu, qui s'appelaient La Boussole. C'était le groupe de Medine.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Medine, Salsa, tout ça. Et donc, ils faisaient des concerts chez eux, dans leur quartier. Et moi, je regardais ça. Et je me disais, putain, c'est un truc... ça y est, on va le faire.

  • Speaker #1

    Je vais rapper.

  • Speaker #0

    Après, je suis rentré à Paname. J'en ai parlé à Amaska, Lefa, tout ça. Et Lefa, lui, son grand frère, rappait déjà.

  • Speaker #1

    OK, parce que vous vous côtoyez déjà tous les trois à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #0

    on se voyait beaucoup. Lefa, il était dans un collège à côté d'une autre. Et on se voyait tout le temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je lui en parlais à lefa. Et lefa, lui, il avait un grand frère qui rappait.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, je lui disais, mon grand frère, il rappe. Après, il nous explique la mafia. Il y a un groupe qui s'appelle la mafia. Il y a un frère. Tac, tac, tac. Et après, c'est comme ça que c'est une générosité. Tout le monde connaît l'histoire. On l'a raconté mille fois, tu vois. C'est comme ça que petit à petit, le groupe est né. Et que j'y ai trouvé de l'intérêt parce que c'était fédérateur. Moi, je suis quelqu'un, j'aime beaucoup les potes, être entouré, je ne suis pas très solitaire. Je suis quelqu'un d'ultra altruiste, entre parenthèses. Donc, c'était une occasion de tout. nous réunir et d'être une équipe une clique qui doit mais qui requis propres et qui ramène quelque chose sur et donc j'ai eu de l'intérêt sur ça après nous socialement on avait eu on avait de l'on a eu de l'intérêt pour notre quartier ouais on faisait un truc s'appelait le conseil de la jeunesse et de la c'est dans notre quartier on n'avait pas de city stade pas de comme ça on jouait dehors toi les caf nous prenait la tête parce que ben on n'avait pas de stud 2

  • Speaker #1

    Deux lieux pour vous rassembler, ouais.

  • Speaker #0

    Donc on s'est dit, on va le chercher, on va le faire nous-mêmes. Donc on a monté ce truc-là avec la mairie et tout ça. Et puis, on a réussi à obtenir deux terrains.

  • Speaker #1

    Wow !

  • Speaker #0

    Mais tu sais quoi, quand on a obtenu ça, ben...

  • Speaker #1

    Vous y alliez même plus. Non,

  • Speaker #0

    pas.

  • Speaker #1

    Il y a une autre passion qui est arrivée.

  • Speaker #0

    Mais on a réussi à faire ça. Et depuis petit, à chaque fois, comme je te dis, je me mets à fond. vraiment comme un ultra quand j'y vois de l'intérêt. Sinon, il y a plein de choses que je regrette aujourd'hui. J'aurais kiffé faire du foot jeune parce que maintenant j'aime trop le foot. Tu vois, j'aurais kiffé faire du foot jeune, mais je n'y voyais pas l'intérêt. Je trouvais ça vraiment bête. Même si quoi, ces mecs ils courent derrière les ballons.

  • Speaker #1

    J'avais le même sentiment.

  • Speaker #0

    Voilà, tu vois, j'y voyais pas d'intérêt. Donc je me suis jamais mis dans le foot. Etc, etc.

  • Speaker #1

    Et alors pour que les gens comprennent bien, qu'ils nous écoutent tous et toutes, c'est. la section d'assaut fait partie prenante de ton histoire et de tout mais comme tu l'as dit c'est quelque chose que tu as beaucoup raconté donc j'ai pas envie que tu racontes une énième fois parce que même pour toi ça sera pas intéressant et je sais que si les gens ont envie de découvrir cette partie de toi il y a plein d'interviews où tu racontes très bien ce que tu as fait donc certes on va en parler mais ça sera pas une grosse partie de notre discussion mais tu vois comme on a beaucoup parlé justement de l'amour que tu as pour ton père et de l'amour que tu as pour du regard qu'il a envers toi Justement, la question qui me vient tout de suite, évidemment, c'est comment il prend ton entrée dans la musique ? Parce qu'il y a le début où tu t'amuses, donc il doit se dire que c'est une passion. Donc, ça va lui prendre un temps, comme ses autres passions qu'il a eues, et tout, et ça va passer. Mais le moment où ça devient sérieux, comment il prend ? Parce qu'il te voyait médecin.

  • Speaker #0

    Non, il aurait voulu.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois, il aurait voulu.

  • Speaker #0

    Non, il choisit très rapidement.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Mais comment ton entourage ? finalement quand ils voient que ça commence à devenir sérieux, comment ils prennent le fait que tu te diriges vers un métier qui pour beaucoup de parents justement tu dis la musique c'est pas stable, c'est pas un milieu, on voit toujours ça comme un milieu sombre et tout est-ce que tu t'arrives à voir comment ils le prennent ?

  • Speaker #0

    déjà ça se fait hyper... Progressivement, et sous ses yeux, sous ses yeux, mais il ne les fait pas attention.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'il doit se dire que c'est une passion.

  • Speaker #0

    Mais en fait, il ne le voit même pas. Taïmon Darong, il taffe, il rend du taff.

  • Speaker #1

    Il est exténué,

  • Speaker #0

    il va au salon, il éteint la lumière. Il a comme encore l'habitude de rentrer, d'éteindre les lumières. Il ne veut aucune lumière, il regarde juste la télé. Il venait comme ça. Donc il était comme ça dans le noir. Ils nous entendaient et moi, chez moi, c'était un peu le centre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Tout le monde venait chez moi, tout mon quartier.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, il avait toujours l'habitude qu'à côté, dans ma chambre, dans la chambre, parce que moi, en vrai, je dormais dans le salon, mais on n'avait qu'une chambre. Dans la chambre, il y avait tout le temps du monde,

  • Speaker #1

    du bruit.

  • Speaker #0

    Donc un peu de musique forte, donc un peu, un peu, un peu. Mais il était à mille lieux de savoir qu'on était en train de répéter à côté, d'écrire des textes, de graver des CD. Un jour, il m'a surpris en train de rapper. Il m'a regardé et dit Qu'est-ce que tu fais là ? J'ai dit non, rien, rien. Il a dit, j'espère que tu ne fais pas chanteur. Il a dit, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Il a fait, nous, il a fait, nous, il n'y a pas de chanteur chez nous. Et quand je lui ai dit ça, il ne me croit pas. Il me dit, non, non, non, je n'ai jamais dit ça. J'ai dit, si, si, tu vois ça.

  • Speaker #1

    C'est marrant.

  • Speaker #0

    Et donc, lui... Il était vraiment à des kilomètres de se dire que le petit, là, il est en train de faire du son. Et de ce que je sais, c'est ma soeur qui m'a dit, il a réalisé le truc, parce que moi, j'étais parti en tournée. Et il l'a vu à la télé. Il a vu un clip à moi à la télé et ma soeur, elle est venue, elle a dit, regarde, Adam à la télé. Et mon père, il regarde, il s'assoit, il regarde. Il regarde ma soeur et dit, on ne comprend pas, il est vraiment à la télé le mec ? Et petit à petit, il a dit, je l'ai vu à la télé.

  • Speaker #1

    C'est sérieux ton truc ? Je dis,

  • Speaker #0

    oui papa, je n'ose pas vraiment te le dire, mais voilà, ça commence à prendre et tout. Il n'a pas fait plus attention. Jusqu'à ce que là, c'était le raz-de-marée. Quand c'était le raz-de-marée, il y a eu tout. Non, là, ça y est, c'est ça. En fait, lui, c'est quand ça parlait de ça dans son taf.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Quand ça commençait à parler de ça dans son taf, section d'assaut, il s'est dit, mais... c'est mon fils. Et ça, maintenant, c'est mon fils.

  • Speaker #1

    Maintenant, ça flex. Je n'ai pas. Maintenant,

  • Speaker #0

    il est temps d'aller chercher sa couronne.

  • Speaker #1

    C'est moi qui lui ai appris à rapper.

  • Speaker #0

    Il a appris à faire. Maintenant, il bombe. Ça y est, il a bombé. Après ça, il bombe. Mais c'est là, c'est quand ses collègues et tout, ça commence à parler de la section. Et c'est là qu'il a réalisé vraiment, vraiment que... Ah ouais en fait c'est une affaire sérieuse le truc. Et je pense que quand il est venu dans les concerts, il est venu au Bercy ou au Zénith. Non là, avec ma mère bien sûr,

  • Speaker #1

    les deux.

  • Speaker #0

    On parle du Daron mais la Daron aussi. Mais la Daron sauf qu'elle avait tout suivi. Depuis le début, ma mère c'est le contraire de mon Daron. Elle est ultra conciliante. Elle est avec ses enfants. Elle est complice. Elle m'a vu depuis en train de râper. Pareil, elle ne faisait pas spécialement attention. Mais juste baisse la musique. Pas trop fort. C'est tout. Mais quand les deux sont arrivés au Zénith... Et surtout au Bercy.

  • Speaker #1

    Ça doit être quelque chose. T'imagines, t'es un papa qui vient de Kaolac, t'es venu, t'as galéré, t'as eu tes enfants, t'as tout fait pour leur donner toutes les chances possibles, pour les voir grandir. Et sur une des plus grandes scènes d'Europe, de France, c'est ton fils qui est là. C'est lui la tête d'affiche. Le sentiment de fierté, le sentiment d'adaptation.

  • Speaker #0

    Plein de choses, parce qu'en fait, c'est même pas que son fils. c'est tous parce que c'est tous ses fils entre parenthèses dans le sens où c'était moi et mes potes et il a vu tous mes potes grandir il a vu Gims venir chez moi depuis petit il a vu Mabassien j'en parle Masca j'en parle même pas et depuis que je suis tout petit tout petit pareil pour Lefort en fait il a vu tous mes gars il a vu puis il s'est dit mais en fait ces petites bandes là ils ont fait quelque chose en fait les mecs ils étaient pas dans la chambre pour rien en train de faire du bruit il a dit en fait les mecs ils ont wow et

  • Speaker #1

    puis il y avait les parents de mes potes oui bien sûr donc que des parents tous les parents ils se connaissent tous et ils viennent tous au Bercy c'est dingue ça doit être ça doit être un sentiment pour eux et justement pour eux parler rapidement de cette partie section d'assaut. C'est quoi les plus beaux souvenirs que tu gardes ? Déjà, cette période, parce que je suis très mauvais dans les dates, dure combien de temps ? La section ? Ouais.

  • Speaker #0

    Ça dure trop longtemps, ça dure dix ans la section. Entre la section qui marche pas et la section qui marche, il y a dix ans.

  • Speaker #1

    Dix ans de vie.

  • Speaker #0

    Le groupe s'est formé vraiment en 2022. En 2002. Et il s'est arrêté en 2013.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    13-14. Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que la période, vraiment... Prime ?

  • Speaker #0

    2009-2010. 2011-2012. 4 ans. Les 4 ans, c'est la période prime de la section.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi tes plus beaux souvenirs de cette période, je dirais, pour toi ? Si tu as 3 choses marquantes, si tu fermes les yeux, tu penses à la section, sourire, bon moment, c'est quoi les 3 qui t'ont le plus marqué dans cette aventure ?

  • Speaker #0

    Donc... Tout premier concert de section d'assaut qui était à la scène Bastille, donc c'était une toute petite salle de 200-300 personnes. Et l'entrée, c'était des t-shirts.

  • Speaker #1

    Ok, il fallait avoir le t-shirt pour rentrer.

  • Speaker #0

    Il fallait avoir le t-shirt orange l'été.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, tout le public était orange.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Visuellement, ça devait être incroyable !

  • Speaker #0

    Ça, ça a été un souvenir marquant de la section. Parce qu'on s'est dit, merde, on a un public. Et les mecs sont prêts à jouer au jeu. Ça, c'était un gros souvenir. Le deuxième gros souvenir, c'était à Beaubourg, à Châtelet. On avait dit via notre MSN, on avait donné rendez-vous à tous nos fans, entre parenthèses. On s'attendait à une petite centaine de personnes. Il y avait au moins 2 à 3 000 personnes.

  • Speaker #1

    Via

  • Speaker #0

    MSN. Via MSN. Tout le monde s'est passé le...

  • Speaker #1

    La fois, ouais. Il y avait tout.

  • Speaker #0

    On était débordés. Ça, c'est le deuxième gros souvenir. Et le troisième souvenir, c'est qu'on sortait d'une polémique, la polémique sur l'homophobie, et donc, on était donnés pour morts. Et pour ça, on était partis en studio et on était partis avec un état d'esprit très vexé revanchard donc l'album l'apogée quand on a fait on était en colère en particulier il a dit les gars il faut qu'on fasse un album il faut que l'album ça soit très le leur de michael jackson que des tubes en plus que des hits il faut que tout le monde et même quand on va faire les sons rap que ce soit des grosses grosses en fait faut qu'on les états Et dedans...

  • Speaker #1

    Il ne faut pas leur laisser le choix de pouvoir critiquer le projet, dire quelque chose.

  • Speaker #0

    On veut que ce soit le meilleur projet. Donc on l'a fait dans cet état d'esprit. Et dedans, on avait fait un morceau qui s'appelait Avant qu'elle parte On parlait des mères... Il est parti et on n'a pas dit je t'aime. Donc, il dit je t'aime. À la base, ce n'était pas sur les darons, c'était sur les proches. Il dit je t'aime avant qu'ils partent. Avant, le morceau devait s'appeler Avant qu'ils partent.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, il y a deux potes à nous qui perdent leurs darons. Donc, lui au Pétrodollar et J.R. au Chrome. Et JR, il l'avait perdu un peu plus tôt quand même, mais très fraîchement, Petro. Et donc, on s'est dit, venez, on fait un morceau hommage à la Dora. Petro, c'était trop dur pour lui. Donc, il a dit non, moi, je pose pas. Moi, j'ai pas envie. Donc, Petro n'a pas posé dans ce titre là. Et nous, on a tous posé. Et le morceau, il s'appelait Avant qu'elle parte. Et quand on l'a fait, au studio, déjà, on ressentait de la...

  • Speaker #1

    L'émotion.

  • Speaker #0

    L'émotion. Quand je te dis de fou, c'était de dingue. Et on s'est dit, bon, je crois qu'on va sortir ce titre. Et quand on en a présenté à la maison de disques, on avait Skyrock, on avait le Planet Rap Skyrock. Et à l'époque, c'était très important, Planet Rap. Il était déterminant pour la sortie de ton album. On s'est dit, tu sais quoi, on va le présenter au public. Et on verra, mais nous on était confiants tu vois. La puissance de disque, non ne faites ça, ne faites ça, le morceau il est gnagnant, il est méde chiant. Non, ils ont fait une réunion avant Skyrock, avant de y aller, dans les escaliers on faisait des réunions. ils m'ont fait trembler j'ai dit bon vas-y les gars peut-être qu'on le fait pas et tout Lefa confiant de ouf Gims hyper super confiant et Masca confiant moi il m'avait fait trembler donc franchement j'étais en doute de ouf alors qu'avant j'étais sûr de moi vous voyez ils m'ont fait douter j'ai dit peut-être on est dans notre bulle on s'en bat les couilles on le met quand même vous êtes sûrs ? allez on le met vas-y on met le titre et moi je regarde que les écrans pour voir qu'est-ce qu'il y a. Et je vois, trop lourd, trop bien. Incroyable. Et ça se défile, et ça se défile, et ça se défile. Tatatatata. Et moi je suis comme ça, il y a des vidéos de moi qui tournent comme ça, je regarde, je suis tremblant en fait. Et je vois que, oh dinguerie, dinguerie, dinguerie. Et ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose, ça explose. Et en même temps on sort le titre. Et le titre, il est numéro 1 sur iTunes à l'époque. Et il ne bouge plus. Et ça, ça a été mon plus gros souvenir aussi avec la section. Donc, c'est les trois faits marquants de la section pour moi. C'est ces trois faits-là parce que c'est des faits, je te parle des faits de surprise en fait.

  • Speaker #1

    En fait, moi j'allais dire c'est des surprises, mais moi c'est surtout quand on écoute ce que tu dis. C'est de l'humain. Tu vois, j'ai l'impression que ces trois moments, il y a une constante. Ça reste... Tu vois, je pense que beaucoup de gens se seraient peut-être attendus à, quand je te pose cette question, tu sais, des moments plus gros. Tu vois, des moments peut-être plus bling-bling ou des trucs comme ça, tu vois. Et moi, c'est ça qui me touche dans tes réponses parce que quand tu regardes, finalement, c'est une petite scène de 200 personnes. C'est un moment avec les fans dans la rue et qui... même le morceau, ça reste un moment qui touche à l'humain. C'est pas un moment qui touche à de la consécration et tout. Vous avez voulu rendre hommage. au moment de vos partenaires. Tu vois ? Et pour moi, ça rejoint ce que tu disais tout à l'heure où tu es quelqu'un qui est très intéressé par l'humain et qui aime les gens. Donc, pour les gens qui écoutent, tu vois, tu viens encore appuyer ce que tu as dit tout à l'heure. Donc, je trouve que c'est très fort, justement, ces trois moments que tu as choisis. Que ce soit ces trois moments que j'ai choisis.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais tu sais que c'est une question qu'on me pose des fois, tu vois. J'ai du mal à répondre parce qu'il y a vraiment beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de choses. Vous avez vécu des choses que je pense que même vous, vous asseoir pour vous rappeler tout ce que vous avez vécu, ça doit être dur parce que ça a dû aller tellement vite quand c'est arrivé. Et ça... ça a dû être tellement haut que, tu sais, même nous, public, on se rendait compte de waouh, c'est un truc de dingue Donc, je n'imagine pas les gens qui sont à l'intérieur, qui le vivent. Je n'imagine pas comment vous avez dû le vivre.

  • Speaker #0

    C'est une expérience intense et aussi traumatisante.

  • Speaker #1

    Ah non, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est très intense et c'est très traumatisant parce que... On n'avait pas prévu ça.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On n'avait pas prévu ça. On savait qu'on allait marcher. Oui. On voulait marcher. Oui. On avait une optique très précise de ce qu'on voulait quand on marchait. On voulait disque d'ordre, c'est tout. Et c'était déjà incroyable pour nous parce qu'on était des rappeurs.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais en fait, c'était pas... En fait, là, c'était pas...

  • Speaker #1

    Vous êtes passé de rappeur à... Vous êtes un groupe familial, il y a des familles qui viennent. C'était autre chose.

  • Speaker #0

    C'était autre chose.

  • Speaker #1

    Vous êtes grand public français.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais même africain.

  • Speaker #1

    Africain, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a fait une tournée africaine, toute l'Afrique. On s'est dit, wesh, c'est quoi le délire ? Périnat, Togo, Sénégal, Côte d'Ivoire, Cameroun, Gabon, Congo, Maroc, Tunisie, Algérie.

  • Speaker #1

    Je suis obligé de faire une dédicace. Les gens ne savent pas, mais dans le studio, il y a un homme de l'ombre qui est là, qui est la première personne qui t'a ramené au Sénégal. C'était comment d'ailleurs ton premier concert au Sénégal ?

  • Speaker #0

    C'était incroyable.

  • Speaker #1

    Tu l'as vécu comment ?

  • Speaker #0

    Déjà, je l'ai vécu comme un petit retour. Ça faisait un moment que je n'étais pas revenu au Sénégal. Et avec mon groupe. C'était incroyable. Et puis, c'était super bien organisé par mon gars Taffa. Et de là, ça a été mine de rien un tournant dans ma vie. Parce que c'est grâce à cette date-là qu'aujourd'hui, j'habite au Sénégal en vrai. Ah ouais ? Ouais, puisque j'ai rencontré ta femme.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et c'est lui qui nous a parlé de l'amour du Sénégal. Les gars, il faut revenir. Les gars, c'est votre pays. Il faut faire quelque chose. Il parlait à moi, il parlait à le phare. Il faut... Les gars, les gars, à chaque fois, il parlait de ça. N'oubliez pas, n'oubliez pas. Il s'est... Et s'il y a ça, il faudrait faire ça. Et de là, lui et moi, on est devenus des amis, des frères. Et toutes ces années-là, de 2010 à 2020, 10 ans, je parlais dans ma tête, je rentre en fait. En 2020, j'ai craqué, je suis rentré. Mais c'est grâce à cette date finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce moment-là, tu ne le sais pas encore à ce moment-là, mais qui va amener à la suite et au fait que tu rentres ici. Et donc, on a parlé très rapidement. de la partie section d'assaut justement quand ça se termine cette aventure section d'assaut quand finalement chacun décide de prendre son chemin toi tu le vis comment comment ouais hyper mal parce que section d'assaut c'est

  • Speaker #0

    mon groupe c'était chez toi c'est mon projet doit pas moi mais c'est c'est mon c'est quand je dis c'est mon groupe c'est ce que j'aimais de le voir ouais Et comme je t'ai dit, je pense pas individuel, je pense beaucoup groupe, je pense équipe. Ouais. Donc quand j'ai vu qu'il y avait une possibilité qu'on se sépare, que ça soit moi, surtout Maska et moi, ça nous a vraiment éteints. Tu vois ? Donc on est parti en solo pour 80% du groupe par Dépi. Ouais. si on pouvait rester en groupe toute notre vie, je pense que 80% de l'équipe serait restée. Pas Gims, parce que Gims, il avait un grand besoin de s'exprimer en solo, mais énormément, il avait trop de choses à donner. Et puis il avait un rêve Ingeir qui était bien à lui, qui n'est pas la même que celle des autres. On a mis du temps à comprendre ça. Et Black M aussi. Black M, ce n'est pas un mec qui serait parti en solo, lui. Il aurait pu rester en groupe toute sa vie. Je pense qu'il n'y a que Gims. qui auraient pu,

  • Speaker #1

    qui avaient ce besoin.

  • Speaker #0

    Les autres, on y pensait, mais même pas un peu. Tout ce qu'on voulait, c'est kiffer en équipe, que les gens kiffent notre couplet, parce que par contre, c'était notre guerre, ça. Il faut que... Qui est le meilleur sur le...

  • Speaker #1

    J'imagine pas, vous avez dû avoir des studios où vous regardez du coin de l'œil.

  • Speaker #0

    Mais justement, ça aussi, c'était une des contraintes de la section, c'est que quand tu rentrais en studio, tu rentrais avec le cœur qui bat. Parce qu'il faut envoyer un petit plaid. Les autres, ils sont derrière, ils écoutent. Et eux aussi, leur cœur bat. Ils se disent, putain, qu'est-ce qu'il a fait ? Et c'était chaud.

  • Speaker #1

    C'était complète à chaque fois. Il n'y a pas un morceau où tu peux dire, là, c'est bon. Je pose doucement et tout. Non.

  • Speaker #0

    Tout le temps, la compétition.

  • Speaker #1

    Tout le temps. Mais ça a donné des morceaux légendaires.

  • Speaker #0

    Ça a donné des morceaux légendaires. Mais c'était chaud, la sélection. Ouais.

  • Speaker #1

    Et donc, sort de l'aventure.

  • Speaker #0

    Sort de l'aventure, ça me cassait les couilles. On reste ensemble quand même parce qu'on a toujours cette envie de rester ensemble dans le sens où, par exemple, le premier album de Gims, on était tous derrière lui, au studio. On écrivait avec lui, on réfléchissait les sons avec lui. On réfléchissait le marketing avec lui.

  • Speaker #1

    On était avec lui.

  • Speaker #0

    Deuxième album de Gims, pareil, encore plus. On était derrière lui, on écrivait avec lui. On faisait tout. Mais au bout d'un moment... Bah... Il faut que tu existes parce que la section, c'est derrière. Il faut que tu existes de toi-même. Moi, je ne pouvais pas. Donc, je me suis mis derrière les artistes.

  • Speaker #1

    Quand tu dis que tu ne pouvais pas, c'est-à-dire que tu ne te voyais pas faire le projet solo, te lancer en solo, ça ne te parlait pas ?

  • Speaker #0

    Je m'y pensais pas capable. Je me voyais pas monter sur scène solo. Jusqu'à présent, tu vois. Moi, c'était le groupe, c'était l'équipe, c'était l'aventure. Et moi, je suis un mec et j'ai compris ça avec le temps. Ce que j'aime le plus dans la vie, c'est les aventures. C'est ça qui me... L'aventure. S'il n'y a pas une aventure, une histoire, un truc, on sait, on peut marquer une histoire, on peut marquer un truc, ça me parle pas. Et voilà, donc moi solo, je ne me voyais pas forcément seul. Je m'y suis mis tard quand le fin est revenu, et que j'ai vu comment il faisait. Je me suis dit, mais peut-être ça peut être pas mal, essaye. Et là, j'ai commencé à me faire...

  • Speaker #1

    C'est ça, parce que tu as quand même envoyé des projets. Oui,

  • Speaker #0

    après. Quand ça y est, c'était le moment en fait. Je me suis dit, essaye. Mais entre-temps, je n'étais pas dans ça. J'écrivais pour les artistes. Je faisais des top line. Je me suis vu top liner, donc mélodiste. Je me suis essayé pendant longtemps. Je me suis dit, tiens, j'ai un petit talent dans ça en fait. Je ne savais pas. Et surtout, j'étais dans l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    À ce moment, tu rentres déjà dans l'entrepreneuriat. direct.

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acheté un appartement. Ensuite, je me suis mis à faire des magasins de sport. Même ici, au Bled, j'avais investi dans du sel. J'ai essayé tellement de choses.

  • Speaker #1

    T'as mis tes bits, t'as dit écoute, j'ai des économies, j'ai un peu... J'essaye.

  • Speaker #0

    Je me suis cassé la gueule à

  • Speaker #1

    80%. C'est de l'entrepreneuriat, c'est ça malheureusement.

  • Speaker #0

    Au début, là, j'ai fait tout et n'importe quoi. Je me suis cassé la gueule. Une fois, et je faisais de la musique derrière les gens donc j'ai l'album de Black M son premier album j'ai co-écrit tout l'album avec lui tout l'album de la Z des mélodies jusqu'au texte jusqu'au thème jusqu'aux thématiques on a tout fait ensemble ok À 100%. Donc, la réussite de cet album, c'est vraiment la mienne. Il a vendu un million d'albums. En vérité, c'est là que j'ai commencé à faire mon argent, moi. C'est pas avec la section, c'est avec l'album de Black M. C'est là que j'ai touché beaucoup plus d'argent en écrivant.

  • Speaker #1

    En écrivant derrière.

  • Speaker #0

    Pour les gens.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Que ce soit pour Gims, Black M, Dry, des chanteurs à droite, à gauche, j'ai fait dix fois plus d'argent qu'avec la section.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'est là que j'ai commencé à faire mon argent vraiment. D'accord. Et à entreprendre avec cet argent-là. Ouais. c'est là et comme je te dis quand le fa il est revenu et que le fa il s'est mis à faire son album je le suivais aussi en studio et je me suis dit mais pourquoi pas toi en vrai tu sais rapper t'es super bon tu sais écrire maintenant que t'as réalisé les albums des autres gens tu sais comment réaliser tu sais comment réaliser un projet solo effectivement fais-le mais sauf que que j'avais pas calculé c'est que quand T'es top liner ou t'es un ghostwriter. En fait, tu te mets dans la peau des autres.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pas dans la peau de la tienne. Oui. Donc, finalement, quand c'est à toi...

  • Speaker #1

    Tu deviens un personnage.

  • Speaker #0

    T'écris pour les autres.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans la tête, Black M, qu'est-ce qu'il aurait dit ? Oui. Il aurait dit ça. Qu'est-ce qu'il a vécu à ce moment-là ? Il a vécu ça. Lui, qu'est-ce qu'il a fait ? Je me souviens que j'avais fait tout l'album de Dry, maintenant ou jamais. Je me suis mis dans la peau de Dry.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Tout un album. Comme un mec de la mafia camphrie, comme un mec du 9-4. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est fort de pouvoir arriver à se projeter comme ça dans la peau de quelqu'un d'autre. De quelqu'un.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand c'est pour toi, tu t'es mis dans tellement de peau que toi, t'es qui,

  • Speaker #1

    toi ? Ouais.

  • Speaker #0

    Alors là, c'était chaud de trouver. Moi, je suis qui ? C'est quoi mon discours ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je raconte de moi maintenant ?

  • Speaker #0

    Je raconte où est-ce que je vais aller. Et ça met du temps comme ça. Et quand j'ai commencé à m'y mettre, je ne m'entendais plus avec mon producteur d'avant. Donc voilà, je m'entends. À ce moment-là, on s'entend très bien, mais à l'époque, je ne m'entendais plus avec lui. Et je lui ai dit, tu sais quoi, rends-moi ma liberté. Et il m'a rendu ma liberté un peu tard, mais il me l'a rendue. Mais tu sais, quand tu finis un contrat, tu ne peux pas enchaîner tout de suite. Il faut attendre, il y a une période à attendre.

  • Speaker #1

    Ok, tu as une clause où tu dois attendre un certain temps avant de pouvoir lancer quelque chose.

  • Speaker #0

    Avant de même lancer ton label et tout. En petit 8 mois, 1 an, tu vois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, là aussi, je suis bloqué, je ne pouvais pas faire de projet. Et j'avais déjà dit mon album. Et c'est de là que j'ai décidé d'être producteur, d'être producteur des artistes. D'accord. Donc même là, je n'ai pas réussi à me lancer un solo, moi-même, complètement.

  • Speaker #1

    il a fallu que je produise tu vois pas ouais et voilà et quand tu te lances dans la production donc tu as déjà ces expériences d'avoir accompagné des projets d'autres artistes c'est qui le premier artiste que tu signes ?

  • Speaker #0

    c'est Océane ok

  • Speaker #1

    Avec qui tu travailles justement toujours actuellement. C'est elle la première que tu signes ?

  • Speaker #0

    La première que je signe,

  • Speaker #1

    c'est Océane.

  • Speaker #0

    Quand je signe Océane, elle fait ses études. Donc je la signe, mais on ne commence pas tout de suite. Elle m'a dit, moi, ma seule condition pour signer, c'est que je termine mes études. Donc pendant au moins 2-3 ans, elle était là de temps en temps. Donc ce n'était pas la première signature sérieuse avec un travail en continu. Je ne pouvais pas travailler en continu avec elle.

  • Speaker #1

    Vous ne pouvez pas vraiment aller au charbon ? Je ne pouvais pas.

  • Speaker #0

    Donc après, j'ai eu Tariq.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, moi, j'ai une question à Adama. Adama, tu as toujours voulu être chanteur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je pense, parce que quand je regarde les artistes que tu as signés, ce ne sont pas des rappeurs. Tu vois, on aurait tous pensé que lui, il rappe, il envoie les punchlines et tout. Il va nous signer le futur Jay-Z, un truc comme ça. Et quand on regarde les artistes que tu signes, tu es allé dans des artistes qui chantent. Tu as voulu, tu aimes chanter toi aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je préfère dix fois plus. Déjà, dans tout ce que j'ai écouté dans ma vie, J'ai écouté peut-être 80% d'Renvy et 20% de rap. Le rap, j'aimais bien le rap français, le rap Kari. J'écoutais beaucoup, mais c'était plus pour la discipline, pour les textes, savoir comment on écrit et tout ça.

  • Speaker #1

    Mais ton oreille, ton vrai style perso. Personnel,

  • Speaker #0

    ouais, c'était le R'n'B à mort. Donc, les artistes qui m'ont toujours impressionné au midi GIF, c'est les chanteurs. Et même Gims, quand il chantait, je le poussais à chanter parce que moi, j'aimais le chant. tu vois je lui disais vas-y chante chante chante et quand il chantait je kiffais de ouf t'as toujours eu une oreille qui est plus attirée par la mélodie à mille fois ouais dix mille fois ouais et quand justement tu découvres Taïk si

  • Speaker #1

    je ne dis pas de bêtises il me semble que l'histoire c'est Tu l'entends sur un morceau et tu l'appelles pour dire que tu le veux sur un refrain, sur un de tes projets.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ça ? C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Parce que j'ai fait quelques devoirs. Oui, tu as bien fait.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    tu l'appelles, tu le fais venir, vous faites ce morceau et il fait le refrain ?

  • Speaker #0

    On ne fait même pas le morceau. On n'a jamais fait ce morceau,

  • Speaker #1

    d'ailleurs. OK.

  • Speaker #0

    On n'a jamais fait ce morceau. On a très vite parlé de production. Je dis, c'est qui qui le produit ? Il me dit, personne. Je dis, on se voit. On s'est vu et puis...

  • Speaker #1

    On est en quelle année ?

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    2018, ok, d'accord.

  • Speaker #0

    2018 et puis on signe ensemble en juillet 2018. Avant d'essayer de signer, on a fait une petite période d'essai, tu vois. Je lui ai dit on essaye pendant 2-3 mois et puis il aimait bien les conditions dans lesquelles je le mettais. Puis on prend un signe.

  • Speaker #1

    Tu fais une période d'essai parce que... Tu sais comment ça se passe avec des artistes ? Parce que c'est ça, toi tu as ton vécu déjà. Quand tu fais cette période d'essai, c'est parce que tu veux voir si vous vous entendez ? Pour voir comment il travaille ?

  • Speaker #0

    Pour lui le réconforter.

  • Speaker #1

    Ok, c'est plus pour lui pour qu'il se sente à l'aise dans la manière de travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Pour lui, moi j'étais convaincu que lui il fallait que je le signe. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as vu tout de suite que...

  • Speaker #0

    C'est une petite confiance.

  • Speaker #1

    Déjà à cette époque-là, tu sais qu'il est...

  • Speaker #0

    Il avait une voix R&B, il n'avait pas en France. Et il faisait des trucs de ouf, il osait. musicalement, je me disais c'est un monstre le mec mais lui il n'était pas confiant, parce qu'il avait rencontré que des producteurs qui disaient non ça ça marche pas en France, ça ça marche pas il y en a même qui disaient tu chantes trop, ça marche pas quand tu chantes trop, quand t'es trop fort ça marche pas des conneries tu vois et puis j'imagine que pour un artiste,

  • Speaker #1

    tu me corrigeras si je me trompe mais un artiste la confiance c'est quelque chose de super important, donc si tu n'as pas quelqu'un qui te donne pleine confiance et qui te dit vas-y, fais ça, fais ça, fais ça, c'est difficile de t'exprimer et de donner ton plein potentiel. Donc c'est sûr que quand il tombe sur un producteur comme toi qui te dit, mec, ce que tu fais, ça envoie et vas-y, et qui ne le limite pas et qui ne le bride pas, forcément son talent se multiplie et se découvre même lui artistiquement.

  • Speaker #0

    Surtout qu'il faisait confiance, parce que c'est un mec qui cotait la section et tout. Il écoutait la section, il aimait bien un peu la section. Quand il a vu qu'il y avait un mec de la section qui le pousse à ça, et qui a eu du succès, tu as plus confiance en quelqu'un qui a eu du succès. Franchement, il écoutait vraiment attentivement tous nos conseils. D'autant plus, une chose que les gens ne savent pas, c'est que quand Tike a signé chez moi, je n'étais pas le seul producteur. On était deux dans ce label. Lefa et moi. Mon label, c'était nous deux. Après, Lefa, il n'était pas à l'aise dans cette casquette de producteur. Il m'a dit, vas-y, c'est ton truc à toi. Fais ton histoire. Parce que même dans ça, je n'arrivais pas à aller seul. Je n'avais pas les choix avec quelqu'un. Mais là, il a senti que c'était mon histoire. Et j'étais d'accord avec lui quand il m'a dit ça. Pour une fois, je n'étais pas en mode, je suis d'accord avec lui.

  • Speaker #1

    Là, tu as senti que c'était vraiment quelque chose qui te correspondait.

  • Speaker #0

    C'était mon histoire. Ce label, c'était ça et c'est le moment. Pour moi, d'aller chercher ce truc de producteur que j'ai toujours été. Toujours été un homme de l'ombre derrière les autres. Et il était temps d'aller vraiment chercher cette histoire-là.

  • Speaker #1

    Parce qu'effectivement, je trouve que la casquette de producteur, quand on regarde un petit peu tout ce que tu nous as dit sur ta vie, c'est effectivement la casquette qui te correspond parce que tu aimes être entouré, donc tu aimes t'occuper de groupes, de gens. Tu aimes toujours ce côté musical, pouvoir donner tes inputs, ta connaissance, parce que ce que tu as vécu avec ton groupe. Et tu as finalement cette oreille qui est beaucoup plus R&B finalement que rap. Donc finalement, c'est vrai que cette casquette-là correspond énormément à tous tes traits de personnalité. Une fois qu'on... Une fois que tu t'es développé dans tout ça. Moi, le premier morceau avec lequel je découvre Taïk, je ne vais pas le chanter parce que je ne peux pas, mais c'est le morceau, je pense, avec Manu Dibango, et je me rappelle que la première fois que j'entends ce morceau, c'est le clip, je suis avec Karel, et c'est marrant parce que j'ai toujours l'image, j'ai un ami à moi, Flag, tu vois, qui était là. Et dès que j'ai entendu le morceau, je me suis dit Non, le mec-là, il est trop fort En fait, déjà sur ce morceau-là, il te montrait une palette de ce qu'il pouvait faire. Et encore plus, je trouve que ce qui avait été fort avec ce morceau, c'est que nous, qui sommes sur le continent, il parlait avec des codes du continent. Donc forcément, je n'imagine même pas comment les Camerounais ont dû prendre ce morceau. Ça a dû être un carton au Cameroun. Mais tu vois un gars qui débarque. qui chante, alors que dans le champ des artistes français, il n'y avait plus beaucoup de chanteurs à ce moment-là. Et en plus, qui vient avec des co-trainers. En fait, il y a Manu Dibango sur le truc. Tu te dis, mais c'est qui ?

  • Speaker #0

    C'est dingue.

  • Speaker #1

    Lui, hein ? Moi, c'est comme ça que je le découvre. Et moi, ce qui m'impressionne dans votre aventure ensemble, c'est que ça va très vite, finalement, après.

  • Speaker #0

    Ouais, on va dire qu'il s'est révélé au public fortement en 19, donc un an après. Et en 20, c'est l'explosion.

  • Speaker #1

    Parce qu'après, Netflix...

  • Speaker #0

    Ouais, en 2020, juste après le Covid, ça a été n'importe quoi. Ça a été le morceau Le Temps qui explose. Ensuite, il fait... Danse avec les stars.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai, effectivement. Ensuite,

  • Speaker #0

    il fait un film sur Netflix. Et après, c'est fini, frère. C'est un raz-de-marée, après. C'est terminé.

  • Speaker #1

    Alors, comment tu gères ça en tant que producteur ? Après, toi, tu as la chance, justement, d'avoir connu des succès à haut niveau. Donc, tu as forcément déjà une expérience, un regard sur ça. Mais pour, on ne sait jamais, peut-être des futurs producteurs qui nous écoutent et tout. Comment tu vis ? Comment tu gères un artiste qui explose aussi fort, aussi vite, aussi rapidement ? C'est quoi les challenges tu dirais de gérer un type d'artiste comme ça ? Déjà,

  • Speaker #0

    il vit ce que j'ai déjà vécu, donc il va dans les salles que j'ai déjà faites. Il passe par les émotions par lesquelles je suis passé déjà. Donc moi, je le vis en entraîneur. Je ne le vis pas en producteur. Je le vis en entraîneur qui entraîne mentalement. Je tiens à un Zidane, entre parenthèses, quand il entraîne Cristiano Ronaldo, c'est pas parce qu'il est plus fort que Cristiano. Oui, du tout. Mais il est passé par un endroit où il sait où Cristiano passe dans les émotions.

  • Speaker #1

    Ce que tu vis en ce moment, je l'ai vécu.

  • Speaker #0

    Il l'a vécu, il sait c'est quelle tristesse, il sait c'est quel stress, il sait c'est quelle joie. Donc il calme la joie avant que ça arrive, il fait passer le temps de dinguerie parce que tu vas faire ça. Et c'est exactement ce qui se passe avec Tyke. Moi je suis plus un accompagnateur mental. pour Taïki donc tout ce qui est vie je l'ai vécu et je le je le prépare quand tu vas là et je le prépare comme Daoala nous préparait aussi quand tu vas là tu dis bonjour à tout le monde quand tu fais ça tu fais ça donc là attention là tu vois je le prépare mentalement là sur scène il va se passer ce que les gens ils attendent de toi c'est ça ça ça c'est tout tu vois juste ça et là en plus vous avez une énorme fin d'année

  • Speaker #1

    cette année là parce que tourner aux états unis grosse tournée en afrique cette fin d'année moi la question que j'ai pour le pour le papa qui est à damas parce que ce que les gens ne voient pas tu sais sur les gens sur les réseaux, sur tout ça, ce qu'ils vont voir, c'est que t'es en déplacement, que t'as des photos, t'as ci, t'as là-ni. Ils disent Ah, mashallah, Adama, ça va ? Il quitte sa life ? Oui, on va pas se plaindre, ça va, mais je suis obligé, forcément, de parler au papa, parce que ce que les gens ne voient pas, c'est que tu passes énormément de temps sur la route. Énormément de temps sur la route, et je sais que sous... T'aimerais des fois pouvoir te dire Non, j'aimerais bien me poser. Mais comment tu arrives justement à faire la part des choses ? Ça doit être très compliqué. Après, Dieu merci, t'as une épaule solide. À la maison.

  • Speaker #0

    Moi, le truc, c'est que déjà, je ne suis pas tout le temps sur la route. Je ne suis pas tout le temps avec les artistes. Non, pas tout le temps. Je suis sur la route quand je sens qu'il faut que je y sois pour les accompagner mentalement pour être présent parce que c'est pas bon la distance un des producteurs comme qui soit présent avec des artistes et c'est une occasion pour moi d'être présent avec eux mais je ne suis pas tout le temps mais par contre je suis tout le temps en dehors de chez moi parce que j'habite maintenant en Afrique. Et pourquoi ? Parce que comme je suis patron de label, j'ai besoin d'être en France pour voir tous les partenaires, pour voir aussi les autres artistes, pour voir comment ça se passe au studio, pour sentir le business. Parce que ce n'est pas un business qui se fait...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas mathématique.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas mathématique. Ça ne se fait pas à longue distance. Il faut que tu sois là, tu dois ressentir les gens. On doit te voir. Même si tu fais des calls et tout. par ordi ou au téléphone, il n'y a pas mieux dans l'énergie que de voir des gens face à face. Et c'est important que les gens sentent que tu es dans ton business et que tu es impliqué physiquement. Donc moi, je suis beaucoup plus absent de mon foyer par rapport à mon label que par rapport à la route et tout. C'est vrai que je vais en tourner avec Tarek et tout, mais pas tout le temps. vraiment pas tout le temps. Déjà, je ne peux pas suivre. La cadence, c'est impossible. Et même, je ferais très mal mon business parce que ce n'est pas mon seul artiste. Et je ferais très mal mon business. Et puis, il n'a pas besoin que je sois là tout le temps. Oui, très bien.

  • Speaker #1

    Vous avez une super équipe.

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est un chef d'entreprise aujourd'hui, Taïk. Oui. Donc, c'est plutôt ça. Et ouais, t'imagines bien, tes pères de famille comme moi, que quand tu pars pour dire au revoir à tes enfants, ton cœur, il se déchire.

  • Speaker #1

    Parce que bien sûr,

  • Speaker #0

    tu prends l'avion, tu ne sais jamais ce qui peut arriver. t'es loin de ta famille, tu sais pas, la sécurité, imagine il arrive un truc, moi t'es pas là. Il y a toujours ce petit truc qui vient dans la tête, mais on se dit qu'en vérité, c'est dingue, mais on n'est pas là pour qu'ils soient bien. Notre absence...

  • Speaker #1

    C'est des sacrifices que tu fais, bien sûr.

  • Speaker #0

    Notre absence, elle sert, elle leur sert. Alors qu'en vérité, ils ont besoin de notre présence. Mais ils ont besoin aussi de notre absence, parce que c'est notre absence qui les nourrit.

  • Speaker #1

    Et puis de toute façon, aussi, pour moi, tu leur donnes quand même aussi un superbe exemple de c'est le travail qui vous fera réussir.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Ils savent que papa, il n'est pas parti pour s'amuser. Papa, il n'est pas...

  • Speaker #0

    Il y a une de mes filles qui croit que je m'amuse. Ah ouais ? Pour elle, tu vas toujours t'amuser et tout. maman elle travaille elle me dit ça comment tu gères ça ? je rigole parce qu'après il y a mon aîné qui lui dit qu'est-ce que tu racles je prends ça à la rigolade mais toi tu vas toujours t'amuser pendant que maman elle travaille c'est dinguerie

  • Speaker #1

    J'imagine ta tête quand elle a dit tout ça.

  • Speaker #0

    J'ai regardé.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu dis, toi,

  • Speaker #0

    vraiment ? J'ai rigolé. C'est une gueule d'homme, ma fille. C'est marrant. C'est marrant, ça, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est... Aujourd'hui, tu dirais que pour quelqu'un qui ne connaît pas le métier de producteur, en gros, ça consiste à quoi ? ton métier aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Après, il y a plusieurs sortes de producteurs. Il y en a plein de styles de producteurs.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton style à toi ?

  • Speaker #0

    Mon style à moi, c'est producteur coach mental. vraiment, je le prends comme ça. Je suis très impliqué dans... pas l'artistique.

  • Speaker #1

    Mais le développement de la personne face au succès.

  • Speaker #0

    Et même dans l'image, dans le développement de l'image, je fais beaucoup de réunions avec eux sur ça. Je rentre vraiment beaucoup dans leur tête. Je les accompagne parce que il faut savoir que t'as vu, être artiste, c'est ouf de dire ça quand tu sais qu'il y a des gens qui te riment vraiment dans la vie. Mais c'est une autre sorte de violence. C'est une violence psychologique.

  • Speaker #1

    Non mais c'est une violence... Moi, moi c'est...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était une question que j'allais justement te poser, mais moi, j'ai l'impression que, par exemple, les réseaux Twitter, ils ont une haine qu'on taille. J'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans une sauce.

  • Speaker #1

    Le pauvre.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais j'ai l'impression qu'ils veulent toujours le mettre dans un truc. Alors que le mec, comment tu vois comment il charbonne ?

  • Speaker #1

    Après, tu as vu Twitter et tout, ce n'est pas la vraie vie. Il faut comprendre le jeu des réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas la vraie. Mais quand tu es un artiste, surtout au début, parce que j'imagine qu'aujourd'hui, justement, par le coaching que tu fais, par les années qui sont passées, par l'expérience, tu es détaché par rapport à ça. Il est armé.

  • Speaker #1

    Tu sais que ça, par contre, je le vis en même temps que lui. C'est une expérience nouvelle pour moi, ça.

  • Speaker #0

    Parce que vous, au temps de la sélection, il n'y avait pas autant.

  • Speaker #1

    Pas autant. Donc, c'est une nouvelle expérience. Je le vis en même temps que lui. Je souffre en même temps que lui. Quand il y a des sauces et tout, vraiment, on se dit...

  • Speaker #0

    C'est ça, je me dis, je me mets à votre place. Tu dois dire, mais les gens sont partis chercher un chemin pour raconter quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais maintenant, on a compris le jeu de Twitter. Parce que Twitter a un jeu, tu as vu Elon Musk, ce qu'il a fait là ? J'ai tout capté. En fait, c'est vraiment la course au retweet. Dis-toi bien que si tu es retweeté de fou et que ton tweet est gravu, tu es payé.

  • Speaker #0

    Tu gagnes de l'argent, exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est la course. au fake news c'est la course à celui qui va dire la plus de phrases qui va être le plus retweeté donc si t'es une cible comme Taïk bien entendu que tu vas être une cible sur Twitter où on va parler de toi à fond pour générer de l'argent et c'est ça que le grand public oublie souvent et c'est important que tu le dis c'est que quand ils voient ces trucs là les gens ils se disent juste ah ouais il a fait ça mais ils oublient que derrière t'as quelqu'un qui a créé quelque chose et qui fait du business sur ça moi je l'ai vu donc maintenant quand tu le vois comme ça Ça y est, t'es moins touché. Et surtout quand tu vois la vérité. Les salles sont tout le temps remplies. Les sons sont tout le temps streamés. Les gens aiment. C'est l'essentiel en vérité. Donc oui, je ne suis pas partisan de ceux qui disent... tous les buzzs sont bons à prendre parce que j'ai ce côté humain où comme je te dis les artistes subissent c'est une violence c'est une violence psychologique et là je parlais pas forcément de Tariq Tariq bien sûr qui subit des violences psychologiques psychologique de dingue via tout ça. Mais c'est quelqu'un d'assez sain psychologiquement. Il fait beaucoup de sport. Il s'occupe grave de lui. Donc, ça compense quand même. Et puis, il est bien entouré, le mec. Il est vraiment très, très bien entouré, Taiki, tu vois. Que ce soit ses amis, que ce soit le label, que ce soit sa famille. C'est quelqu'un qui a un entourage hyper bienveillant. Et c'est rare que je vois ça chez des gens. Mais par exemple, pour mes autres artistes, Par exemple, il y a des artistes à moi qui sont plutôt jeunes. Et qui sont plus chez leurs parents. Donc, ils doivent se débrouiller. Mais ils peuvent plus aussi aller travailler. Parce que c'est un peu des personnalités publiques. On les reconnaît. Mais maintenant, ils ont pas d'argent. Mais ils sont sur la route de réussir. Presque. Mais ils ont pas encore d'argent. Mais c'est d'une violence psychologique. Mais t'as pas idée. Parce qu'eux, ils vont voir un tel qui marche, un tel qui marche. Mais eux, ça marche pas. Ils comprennent pas. Mais en même temps, il faut qu'ils aient de l'argent. Mais en même temps, ils peuvent pas aussi prétendre à demander trop d'argent. Parce qu'ils en génèrent pas autant. Et ils sont bloqués, frérot. Et ça, ça nécessite un accompagnement aussi. Psychologique, un peu financier, etc. Donc, j'ai plus cet aspect-là, moi, dans la production.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc, j'accompagne des artistes qui marchent, et j'accompagne des artistes qui marchent moins bien. Et c'est deux histoires qui sont complètement différentes. Et moi, ces deux histoires, je les ai vécues. J'ai vécu le haut succès de malade et j'ai vécu le bad. Tes sons ne marchent pas du tout, on s'en bat les couilles de ta vie. Tu vas en concert, lever les mains en l'air, tout le monde te regarde comme ça. Ça gratte la tête, au moins, qu'est-ce qu'il veut, il le dégage. J'ai tout connu, donc je vois les deux psychologies. Et je vois maintenant comment se comporter et quoi dire par rapport à ces psychologies-là. Et on essaye de trouver des solutions. Donc moi, j'attrape plus la production. en dehors de mettre de l'argent et tout. Plus dans cet aspect.

  • Speaker #0

    Beaucoup du pain, beaucoup de... Développement mental.

  • Speaker #1

    Beaucoup de ça. Je voulais carrément même, dans mon label, ouvrir une section psychologique. Je voulais faire... un psychologue qui voit tous mes artistes, une fois par mois, pour voir où t'en es. Je n'ai pas encore eu le temps de mettre ça en place, mais c'est vraiment dans un coin de ma tête, à fond. Je me dis, parce que je te dis, ce qu'ils vivent psychologiquement, ces gars-là, c'est dur. C'est trop dur. Donc des fois, ils ont des agissements anormaux, entre parenthèses, mais normal. Pour le milieu. Ouais. Mais parce que, je te jure que je vois des artistes même que je connais là, je ne citerai jamais leur nom, mais... qui se confient, qui me disent Mais gros, c'est des mecs qui ont fait des titres qui ont cartonné mondialement. Ou bien qui ont cartonné dans la France, qui aujourd'hui ne marchent plus. Et qui cherchent des solutions Comment je vais faire pour que ça marche ?

  • Speaker #0

    Ça doit être dur, comme tu dis, quand tu as connu le haut de la vague et que tout d'un coup, tu es en bas de la vague, mais que tu es une image.

  • Speaker #1

    Et que tu es une image. Tu ne peux pas aller retravailler. C'est impossible. Tu ne peux pas,

  • Speaker #0

    c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas bosser. Tu vas aller bosser où ? Même où tu vas bosser, ils vont te regarder. Même le patron, tu vas voir un patron. Tu ne peux pas. C'est-à-dire qu'en vérité, les mecs qui sont bloqués...

  • Speaker #0

    Tu es dans un piège.

  • Speaker #1

    Tu es dans un piège. Maintenant, comment ressortir de ça ? Parce que tu vas dire, en faisant des hits, mais si le public ne t'aime plus, il ne t'aime plus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est facile de dire faire un hit, mais le faire un hit...

  • Speaker #1

    Faire un hit, c'est autre chose.

  • Speaker #0

    C'est autre chose,

  • Speaker #1

    oui. C'est pour ça, tu vois, j'ai vu, par exemple, une interview de Kebla qui expliquait ça. Et on en parlait souvent, lui et moi. Que Black chapeau bas ! Bravo !

  • Speaker #0

    Quel remontada ! J'ai suivi ses dernières interviews. Ah non, gros chapeau ! Gros chapeau !

  • Speaker #1

    Et je l'ai vu, moi !

  • Speaker #0

    Et d'une humilité dans ses prises de parole. Tu vois, finalement, je connaissais l'artiste parce que j'entends des chansons. Je ne suis pas un fan de l'artiste parce que je ne suis pas son public,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas consommateur de ça. Je n'entends pas les morceaux, je ne suis pas son public. Mais la découverte de l'humain dans ses interviews, m'a fait le kiffer de ouf parce que j'ai découvert l'homme.

  • Speaker #1

    Moi, je le connais très très bien, et frère, je le voyais, moi, charbonné dans les moments un peu plus bas, mais il n'a jamais lâché le père. Regarde maintenant. et ça c'est un carard c'est trop dur frère parce que le public tout d'un coup il choisit regarde la fouine maintenant les gens ont redécidé de l'aimer parce qu'il a fait les flammes mais juste avant ça il était disparu on le calcule plus pourtant il sortait des albums aussi qualitatif c'était toujours le même truc maintenant on décide de le en fait c'est d'une violence psychologique frérot tu te rends pas compte et puis surtout en plus toi comme tu dis toi tu as vu la musique avant les réseaux

  • Speaker #0

    et toi tu vois maintenant la musique en plus avec l'évolution des réseaux et tout j'imagine que c'est ça que la violence elle a dû décupler les petits ce qu'ils vivent c'est trop tu t'es dans la sauce pour rien tout le monde parle de toi pour un rien un truc en plus c'est

  • Speaker #1

    de la musique McDo aujourd'hui on te prend on te lève et puis on te calcule plus du tout next on passe à un autre et toi tu veux revenir mais on te dit oh lui c'était à l'ancienne alors qu'à l'ancienne c'était il y a un an mhm Non, eux, ce qu'ils vivent, c'est encore pire. Mais comme je te dis, c'est...

  • Speaker #0

    C'est dur.

  • Speaker #1

    Les gens ne s'en rendent même pas un tout petit peu compte. C'est trop, trop, trop, trop, trop dur, psychologiquement.

  • Speaker #0

    Mais après, voilà, il y a aussi des, comme dit, des belles histoires, des belles réussites. Tu vois, par exemple, j'ai suivi un petit peu de loin, c'est l'accord Arena que vous avez fait. L'U Arena. L'U Arena que vous avez fait cette année. Comment le producteur, justement, voit cet artiste qu'il a découvert par hasard, et tu le vois sur cette scène aujourd'hui, accomplir ça ? Est-ce que le producteur... À un moment de Waouh, on a charbonné, on a fait quelque chose ou est-ce que tu es déjà dans la suite ? Est-ce que tu n'as pas le temps de profiter du moment et toi, tu es déjà dans la suite ?

  • Speaker #1

    Je suis plus dans la suite. On a un objectif, il faut qu'on l'atteigne. C'est encore une étape de plus. Je suis super content, oui. Et la dernière fois, je ne sais plus ce qu'il m'a dit. Il m'a dit Prends le temps de kiffer Je ne sais plus ce qu'il m'a dit. C'est bien et tout, mais les gars kiffaient. J'ai compris ce qu'il m'a dit. J'ai compris. Il a raison. mais j'y arrive pas parce que je suis dans l'aventure c'est pas encore fini c'est incroyable d'avoir fait deux bon ça s'appelle même plus la défense aréna c'est deux fois 40 000 personnes mais vas-y on a encore des on veut c'est ça

  • Speaker #0

    Parce que vous, vous savez de quoi vous êtes capable. Donc vous, vous êtes déjà dans demain et pas dans aujourd'hui. Parce que finalement, quand le public découvre ce spectacle, vous, ce spectacle, ça fait des mois que vous le répétez. Donc pour vous, certes, c'est différent de le voir avec le public présent. Et vous l'avez tellement vu, revu dans votre tête, ce spectacle et tout.

  • Speaker #1

    C'est même pas dans ça, parce qu'en vérité, tu sais quoi ? Tyke, il a monté ce spectacle-là en... Peut-être une ou deux semaines. Seulement ? Tu parles d'un monstre, frérot. Les gens ne sont pas au courant.

  • Speaker #0

    Seulement ?

  • Speaker #1

    Seulement.

  • Speaker #0

    Avec toutes les corées qu'il y a eu.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un monstre, gros. Les gens ne sont même pas un peu au courant à quel point c'est un monstre taïki. Je n'ai jamais vu ça de ma vie, moi, personnellement. J'ai jamais vu ça. Il est acharné de boules. C'est abusé. Mon téléphone sonne tout le temps quand je vois Taïk.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il va me dire encore ?

  • Speaker #1

    Lui, c'est trop gros. Il a des idées à l'appel tout le temps qui sont toutes aussi fortes les unes que les autres. Il faut savoir filtrer pour bien réfléchir parce que l'une aussi peut balayer l'autre, etc. Il est acharné, il sait ce qu'il veut. Et quand il répète, il répète à mort. Ces danseurs, ils souffrent. Mais à la fin, ce que ça donne, c'est dingue. Et il prend des risques, il fait toujours des prises de risques. Il sait que ça va parler, mais il s'en fout. Il a une idée qui est précise dans sa tête, il va le faire. C'est après les histoires de ça va parler, ça va pas parler. Ça, c'est après, tu vois. Lui, il est vraiment dans l'accomplissement. quelque chose. À ce moment-là, je veux raconter quelque chose. Dans ces cinématographies, une histoire, il veut faire un truc différent. Il n'y aura pas d'invité. C'est sûr que pas d'invité. Quand même. C'est l'uréna, quand même. C'est une fête.

  • Speaker #0

    Il faut profiter.

  • Speaker #1

    Non, pas d'inviter. Moi, tout seul, je vais faire un truc, t'inquiète. C'est ce qu'il fait, le poteau.

  • Speaker #0

    Et c'est ça qui est fort dans ton rôle de producteur. C'est que tu laisses à tes artistes exprimer vous. Comme tu as dit, tu les coaches, tu les guides si jamais il y a des trucs où ça va un petit peu trop loin ou un truc comme ça. Mais tu les laisses complètement.

  • Speaker #1

    Ah ouais, mais complètement.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la suite pour Barak Producteur ? Est-ce que tu te vois continuer longtemps encore cette aventure de production ?

  • Speaker #1

    J'ai l'intention dans mon cœur de ne pas rester longtemps dans ça. Mais je ne peux pas dire ce qui va se passer dans l'avenir.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais moi, j'ai tellement d'ambition. mais qui ne sont pas musicales. J'estime que dans la musique, j'ai fait quand même pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Tu as fait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Et maintenant, en vrai, je veux faire des choses concrètes de la vie.

  • Speaker #0

    Impactantes.

  • Speaker #1

    Impactantes pour l'Afrique, pour moi-même. Des choses fortes, j'ai envie de laisser des traces, de faire des grands trucs d'homme d'affaires vraiment qui servent, qui... Je sais pas, je veux faire... J'ai plein d'objectifs dans ma tête, j'ai noté mes trucs. Et la musique, c'est chanmé, c'est trop bien.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait vivre des belles choses. Mais aujourd'hui, tu as envie de...

  • Speaker #1

    Mais aujourd'hui, j'ai envie d'autre chose.

  • Speaker #0

    C'est la question que je pose généralement en fin de discussion avec mes invités. Toi, justement, tu réfléchis comment ? Est-ce que quand tu réfléchis, tu fais des plans ? Par exemple, tu te dis, OK, là, on atteint telle étape. Est-ce que tu te projettes à, ok, dans 5 ans, je vais être là, ou dans 10 ans, je vais être là, ou tu es plus dans... Est-ce que tu vois aussi loin, ou ce n'est pas comme ça que tu réfléchis, toi, sur tes projets ? Entre les deux. Ouais.

  • Speaker #1

    Entre les deux. Mais j'aime bien, par exemple, on a une habitude, nous, dans notre équipe, c'est de nommer les années.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'est l'année de la récolte. Ça, c'est l'année de... On s'aime. Ça, c'est l'année de trucs, tu vois. Ça, c'est l'année de la concrétisation. D'accord. Et on nomme les années.

  • Speaker #0

    Ok, donc il y a un titre à l'année qui guide un petit peu... vers où vous voulez aller sur l'année. D'accord.

  • Speaker #1

    Et moi aussi, à l'échelle personnelle, je nomme l'année.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par exemple, cette année, pour moi, je me suis dit que c'est l'année de l'intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais faire les choses avec intelligence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je vais réfléchir avant de faire quoi que ce soit. Alors qu'avant, moi, je suis quelqu'un d'hyper impulsif et je me fie à mon nez et j'y vais. Je pense que 80% à 90% des choses que j'ai faites, je les ai faites comme ça. Cette année, j'ai décidé de réfléchir. Tu t'assoies, tu calcules tout. Et j'ai envie de le faire.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ça ne sera pas difficile pour toi, justement, qui a beaucoup fonctionné avec l'instinct ? Et puis, tu sais, j'imagine que ce n'est pas quelque chose que tu calcules. Donc, c'est dans ta nature. Et tu vois que ton instinct t'a souvent guidé sur des choses qui ont marché, qui ont réussi.

  • Speaker #1

    Beaucoup de choses et plus de choses qui n'ont pas marché.

  • Speaker #0

    Mais ton instinct, t'as quand même un nez sur des belles choses. Comment tu fais ce travail, justement, pour canaliser le côté instinctif d'Adama et de dire, attends, non, non, il faut que je sois moins instinctif et que je...

  • Speaker #1

    C'est en faisant le bilan de l'année précédente.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et je vois qu'est-ce qui a foiré dans cette année-là. Ok. Par exemple, j'ai énormément gagné d'argent. Ouais. Mais j'ai tout autant dépensé parce qu'il y a trop de charges. Trop de charges, pourquoi ? Parce qu'il y a trop d'ambition. Donc, tu as gagné à mort. Mais il y a trop d'ambition. Donc tout ce que tu as gagné, tu l'as mis dans ton truc. Donc finalement, dans la balance, oui, tu as beaucoup gagné, mais beaucoup dépensé.

  • Speaker #0

    Tu aurais peut-être pu faire plus si tu avais pris plus de temps à calculer.

  • Speaker #1

    À prendre moins de projets, à faire moins de trucs, à être moins impulsif, à réfléchir 10 minutes de plus, ou 15, 20 minutes, une journée de plus, deux journées de plus. Là, je n'aurais pas été dans cette étape-là, mais dans cette étape-là. Donc là, je me suis dit, cette année, C'est l'année de l'intelligence. D'accord. Donc oui, je serai toujours impulsif, entre parenthèses, dans le sens où...

  • Speaker #0

    Ça reste quand même la base, la nature de qui tu es.

  • Speaker #1

    Ça sera toujours ça. Mais cette fois-ci, je veux prendre des décisions en réfléchissant à mort. Je veux tester ça, je veux voir ça.

  • Speaker #0

    Le respect que ça peut donner.

  • Speaker #1

    C'est juste ça.

  • Speaker #0

    Puis tu envoies des morceaux un petit peu ces temps-ci. Oui,

  • Speaker #1

    j'envoie des morceaux. Moi, j'allais signer avec Play2 pour deux albums.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'avais sorti un premier album Black House en 2022, que je n'ai pas pu défendre, à mon plus gros regret, parce qu'il y avait la section qui devait se faire. Donc j'avais mis tout de côté pour la section. Ça ne s'est pas fait finalement, et c'est ça qui m'a... Ça m'a cassé le moral, parce que ça m'a tué cet album-là, je n'ai plus le défendre. Et là, je reviens avec cette deuxième saison. Donc, j'envoie des titres.

  • Speaker #0

    Tu as déjà combien de titres en réserve ? J'en ai beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trente-quarantaine de titres.

  • Speaker #0

    On va encore finir le podcast, on va discuter toi et moi.

  • Speaker #1

    J'ai une bonne trentaine, quarantaine de titres. Et je réfléchis, là, pour la première fois de ma vie. J'ai vraiment une équipe qui me suit. J'ai un réalisateur, un réal, qui est Titaï, qui est un de mes artistes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je connais DJ Titaï. Titaï.

  • Speaker #1

    Et c'est lui qui réalise tout.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tout, tout, tout, tout, tout, musicalement. Et dans l'image, on réfléchit ensemble.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    On a toute une équipe. Mon cousin Yaya, Manar. On a toute une équipe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et là, on réfléchit à fond. Et du coup, ça change.

  • Speaker #0

    Est-ce que... exclusivité peut-être, mais est-ce que tu as déjà une date ou une période où tu aimerais envoyer le truc pour l'instant cultif ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis avant de faire des choses. Donc maintenant, on réfléchit tout. On réfléchit même l'image. Tu vois, même dans mes clips, je sais exactement comment je veux être. Je sais tout, tout, tout. Et je dévoile petit à petit, même mes réseaux, ma manière de fonctionner dans les réseaux, je l'ai comprise. Alors, j'ai compris comment il fallait que je fonctionne sur les réseaux. à une manière de communiquer communiqué et moi j'ai compris ma manière de communiquer surtout quel est le public en face d'accord c'est très important effectivement ouais

  • Speaker #0

    ok ok en tout cas ça a été un plaisir de discuter avec toi Adam j'espère te recevoir dans le fauteuil peut-être dans un an ou deux après l'album le bilan de l'année de l'année de l'intelligence tu nous feras le bilan pour dire comment ça a été l'année de l'intelligence en tout cas un plaisir d'avoir pu échanger avec toi un plaisir de pouvoir encore plus découvrir l'homme généreux que tu es l'homme simple que tu es tu vois je trouve que tu nous as dit beaucoup de choses qui du peu que je connais toi correspondent tu vois à la personne que tu es je te souhaite plein de succès merci mec cette année encore à titre personnel à titre professionnel que tu t'épanouisses dans tout ce que tu fais et

  • Speaker #1

    que tu nous envoies des morceaux salaces par contre moi j'ai juste une requête que je te demandais j'aimerais bien ton petit hoodie j'aime bien ce que tu portes là merci

  • Speaker #0

    non lui c'est mon gars il faut que je vous dise un truc Adama une des premières fois on a parlé ensemble il a regardé Karel et moi il a dit vous deux vous aimez pas l'argent le titre de mon année c'est on aime l'argent voilà Adama on fait le bilan mais moi je veux ton hoodie vraiment je l'aime beaucoup non t'inquiète t'inquiète je le veux non toi je t'envoie toi je t'envoie t'inquiète t'inquiète ça arrive en deux couleurs je t'envoie les deux couleurs il s'en va en tout cas un plaisir merci d'avoir participé merci la team incroyable allez streamer le nouveau morceau d'Adama allez surveiller les réseaux parce qu'il y a des choses qui vont arriver il vous l'a dit ici dans le podcast et merci énormément de suivre et de follow le podcast je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode Peace ! InstaPay, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère, l'hélicoptère,

  • Speaker #1

    l'hélicoptère, l'hélicoptère, l

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Un enfance entre le Sénégal et la France

    02:50

  • Les premiers pas dans le rap

    16:00

  • L’aventure Sexion d’assaut

    20:29

  • Se réinventer après le succès de la Sexion

    39:06

  • Se lancer dans la production & l’aventure TayC

    44:40

  • Le revers de la médaille

    54:28

  • Le rôle d’un producteur & les bad buzz

    58:58

  • Vision, stratégies et projets

    01:11:17

  • Conclusion

    01:17:29

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