Speaker #0Le silence radio après une rupture. Lorsqu'il quitte, le pervers narcissique ne disparaît pas vraiment. Il orchestre sa disparition. Le silence radio n'est pas un retrait douloureux. C'est une mise en scène. Il coupe tout contact, mais son ombre reste partout. Dans l'esprit de la victime, dans son corps, qui attend un signe. Dans le vide qu'il a volontairement laissé. Ce silence brutal a une fonction précise, créer le manque. La victime, habituée aux montagnes russes émotionnelles de la relation, se retrouve soudain confrontée à l'absence totale. Pas de message, pas d'appel, pas de mots. Le vide devient insupportable et l'obsession s'installe. Chaque bruit de téléphone, chaque notification réactive l'angoisse et l'attente. Mais ce silence n'est pas seulement une stratégie de retrait. Il est un moyen de reprendre l'avantage. Le pervers narcissique sait que la victime cherchera à comprendre, à expliquer, à recoller les morceaux. Ce silence la pousse à se justifier, à implorer, à tendre la main. Elle croit qu'il s'agit d'un abandon alors qu'il s'agit d'un piège. Car derrière ce mutisme se joue une réalité plus sombre. Le silence radio n'est pas une absence, c'est une présence imposée. Il occupe toute la psyché de la victime qui ne pense plus qu'à ça. C'est une manière de rester maître, même à distance. Une emprise qui ne dit pas son nom, mais qui en sert plus sûrement que des mots. Les effets psychiques du silence sur la victime. Le silence du pervers narcissique agit comme un acide, invisible mais corrosif. Il s'infiltre dans la psyché de la victime. et ronge peu à peu sa capacité de penser librement. Car le silence n'est pas seulement absence de mots, il est invitation à combler un vide. La victime s'épuise alors à interpréter, deviner, inventer des raisons à ce mutisme calculé. Très vite, l'angoisse surgit. Ce silence pèse comme une menace. Qu'ai-je fait ? Pourquoi ne répond-il pas ? Ai-je mal agi ? L'autre devient juge invisible, et la victime, prisonnière de ce tribunal intérieur, s'auto-accusent. Ce mécanisme est au cœur de l'emprise. Le bourreau n'a pas besoin de parler pour dominer, la victime fabrique elle-même sa culpabilité. Le silence produit aussi une forme d'addiction. Plus l'attente dure, plus la dépendance se creuse. Quand enfin un mot tombe, une réponse, un signe de vie, il agit comme une récompense. Le cerveau, affamé d'attention, s'accroche à cette bribe comme à une preuve d'amour. C'est le cycle pervers, frustration, silence, soulagement, nouvelle dépendance. Enfin, le silence enferme la victime dans une solitude radicale. Elle ne peut pas partager ce qu'elle vit, comment expliquer un silence. Elle doute d'elle-même, doute de sa propre perception, doute même de sa valeur. Le silence devient un miroir déformant où l'image d'elle-même se délite. Et c'est là le but, priver la victime de tout repère jusqu'à ce qu'elle n'existe plus que dans le regard absent du pervers. Le silence est la toute-puissance narcissique. Le silence, pour le pervers narcissique, n'est pas un repli, mais une démonstration. Il n'a pas besoin de parler pour affirmer son pouvoir. Se taire devient son langage. Par ce mutisme, il installe sa toute-puissance. Il décide quand la relation existe et quand elle s'interrompt. Ce silence est un acte de souveraineté. Celui qui se tait impose la loi du vide. Il occupe l'espace psychique sans effort apparent. Là où la parole supposerait un échange, donc une reconnaissance de l'autre comme sujet, le silence supprime toute altérité. Il dit « Je suis seul maître, toi tu n'es rien » . La victime vit ce silence comme une négation radicale. Non seulement elle n'est pas entendue, mais elle est effacée. Il ne s'agit plus d'un dialogue interrompu, mais d'une existence niée. Le pervers narcissique, par ce vide, ne cherche pas la paix. Il cherche à abolir l'autre. Ce mutisme est aussi une façon de projeter son propre gouffre intérieur. Là où il ne peut supporter la fragilité de son narcissisme, Il impose un silence qui fige et glace. C'est l'expression même de son vide, renvoyée à l'autre comme une condamnation. Le silence devient le masque de son abîme. Silence ou retrait. différence avec le repli sain. Il existe un silence qui apaise, qui protège, qui permet de retrouver une clarté intérieure. Chacun peut, dans un moment de tension, choisir de se taire pour éviter l'escalade, pour digérer une émotion trop vive, pour ne pas blesser. Ce silence-là est un retrait. Il est porteur d'une intention pacifiante. Il garde l'autre présent, même dans le non-dit. Le silence du pervers narcissique n'a rien de commun avec ce repli-là. Il n'est pas un temps pour soi, mais une arme tournée contre l'autre. Là où le retrait s'aménage, le silence pervers mutile. Là où l'un se tait pour se calmer, l'autre se tait pour punir. Il est crucial de distinguer ces deux dynamiques, car de nombreuses victimes confondent le mutisme pervers avec un simple besoin d'espace. Elles se persuadent que l'autre a besoin de temps, qu'il réfléchit, qu'il pense ses blessures. Mais il n'en est rien. Le silence pervers n'ouvre pas à une réconciliation possible. Il enferme, il ne prépare pas la rencontre, il l'interdit. Comprendre cette différence est un pas essentiel pour sortir de l'emprise. Le silence n'a pas toujours la même valeur. Quand il est armé, il détruit. Quand il est retrait, il détruit. Il préserve. Chez le pervers narcissique, il n'est jamais préservation. Il est calcul, domination et négation. Comment réagir face au silence pervers narcissique ? La première erreur est de chercher à briser ce silence par tous les moyens. Appels répétés, messages, explications interminables. La victime croit ainsi rétablir le lien. En réalité, Elle renforce la mécanique d'emprise. Car chaque tentative de dialogue prouve au pervers narcissique qu'il garde le pouvoir, qu'il suffit de se taire pour que l'autre s'agite. Réagir, c'est d'abord cesser de croire que ce silence a un sens caché. Il ne signifie ni introspection, ni douleur, ni réflexion. Il est une arme. Et comme toute arme, il n'a d'autre but que de blesser et de dominer. La posture la plus saine, et de ne pas entrer dans le piège, ne pas supplier, ne pas combler le vide qu'il impose, résister à l'envie de donner une explication à son mutisme. C'est une discipline difficile, car l'attente génère angoisse et culpabilité, mais c'est aussi une étape cruciale pour reprendre le contrôle de son espace psychique. Réagir, c'est aussi revenir à soi, s'occuper de ses propres besoins, Retrouver des appuis extérieurs, parler à un ami ou à un thérapeute, sortir du cercle où toute l'énergie est consacrée à décoder l'autre, laisser le silence aux bourreaux et choisir la parole ailleurs. Face au silence pervers narcissique, la seule victoire possible est de ne plus le craindre, car alors il perd son pouvoir. Ce mutisme, privé de victime qu'il interprète, redevient ce qu'il est, un vide. Rien de plus. Silence et psychanalyse. Ce que cela révèle du pervers narcissique. Le silence du pervers narcissique n'est pas seulement une tactique relationnelle. Il dit quelque chose de sa structure profonde. Il est le miroir de son vide intérieur. Là où d'autres utilisent la parole pour entrer en lien, lui impose l'absence comme révélateur de ce qu'il est, un être clos, incapable de rencontre véritable. Dans une perspective psychanalytique, le silence pervers manifeste l'impossibilité de reconnaître l'altérité. Parler, c'est reconnaître que l'autre existe, que l'autre a un mot à entendre, une place dans le dialogue. Se taire, ici, c'est abolir cette place, c'est réduire l'autre à l'état d'objet, de marionnette suspendue à un fil invisible. Ce silence révèle aussi le déni de sa propre faille. là où il est traversé par un gouffre narcissique Qu'il ne peut affronter, il le projette hors de lui. Le mutisme devient alors un instrument de transfert. « Je n'ai pas de vide, c'est toi qui souffres de l'absence. » La victime se retrouve ainsi à porter le poids de ce néant qu'il ne peut reconnaître en lui-même. Le silence, enfin, est une manière d'éviter la confrontation avec sa propre vérité. Le pervers narcissique ne peut tolérer un discours qui le mettrait en cause. Il choisit donc le mutisme. qui n'ouvre pas à la contradiction. Ce silence-là n'est pas paisible, il est hostile. Il ne vise pas à se protéger, mais à écraser. Conclusion Le silence du pervers narcissique n'est pas un oubli, ni un moment de réflexion. C'est une arme. Une arme invisible, mais redoutable, qui agit dans l'ombre et détruit sans bruit. Il fige, il désoriente, il fait douter. Il occupe toute la scène psychique et réduit l'autre à n'être plus qu'un écho suspendu dans le vide. Comprendre cette mécanique, c'est rompre l'illusion. C'est voir que ce silence n'est pas le signe d'une douleur, ni d'un manque, mais le masque d'un pouvoir. C'est se libérer de l'attente qui ronge, de la culpabilité qui enferme, de la dépendance qui consume. Sortir de l'emprise, c'est accepter que ce silence ne dit rien d'autre que le gouffre intérieur du bourreau, et choisir de redonner sa voix à soi-même. De l'identification du pervers narcissique à la reconstruction. Découvrez ma nouvelle collection inédite. 8 livres, près de 2000 pages et plus de 60 heures d'audio pour vous accompagner. Sortie officielle le 3 octobre. 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