Speaker #0Qu'est-ce que la spasmophilie ? La spasmophilie sous-entend un ensemble de symptômes physiques et psychologiques qui traduisent un état de terreur fulgurant. dont la durée s'étend de quelques minutes à une heure, avec un pic entre 10 et 30 minutes. Bien qu'inoffensive, dans l'immédiat, la crise est généralement suivie d'une fatigue extrême. Cette appellation n'est toutefois pas reconnue à l'heure actuelle dans les classifications internationales de pathologie. Pas plus que ses synonymes syndrome d'hyperventilation ou encore crise de tétanie Aujourd'hui, on lui préfère le terme d'attaque de panique, qui a une valeur plus factuelle mais force est de constater que ces épisodes effroyables mènent très souvent les individus aux urgences. Lorsqu'il ne s'agit pas d'un facteur extérieur de l'ordre de la phobie, par exemple, un arachnophobe voit une araignée et entre en crise de terreur, le déclenchement d'une attaque de panique se situe le plus souvent à niveau somesthésique, c'est-à-dire dans la perception interne de son propre corps. Il entraîne des manifestations de deux ordres. Les symptômes physiques. Impression de suffoquer, spasme, tremblements, claquements de dents, fourmillements, surtout dans les doigts et la bouche, sensations de vertige, palpitations, douleurs thoraciques faisant penser à un infarctus, gênes intestinales, frissons, sudations excessives ou bouffées de chaleur. Les symptômes psychologiques, dépersonnalisation, c'est-à-dire un sentiment de détachement de soi, déréalisation, soit une distanciation du monde qui nous entoure, perte de contrôle se manifestant par la peur de la mort physique ou psychique. c'est-à-dire bascule dans la folie. Bien entendu, tous ces symptômes entretiennent l'impression de danger imminent qui, elle-même, soutient la crise. Comme un serpent qui se mord la queue, on se crée en conséquence les signes qui nous angoissent. J'ai peur de mourir, donc les manifestations de ma crainte indiquent bien que j'ai de bonnes raisons de m'inquiéter. Mais tout ceci est bien sûr une illusion. Quelle est l'origine des attaques de panique ? L'alimentation et l'hygiène de vie semblent jouer un rôle dans l'équilibre physiologique des spasmophiles. Il leur est souvent conseillé de supprimer l'alcool, les drogues, la caféine et de privilégier les aliments riches en magnésium, en calcium, en zinc et en oméga-3. Toutefois, ces conseils ne suffisent pas à gérer les crises. Il existe en effet trois types de facteurs à prendre en compte. 1. Les facteurs prédisposants. La prédisposition aux crises de panique est fréquente, mais pas indispensable à leurs survenus. Elle est d'ordre. biologique, avec une réactivité accrue du système nerveux autonome, psychologique, c'est-à-dire acquise au cours du développement, notamment par une attitude de surprotection par les parents ou l'apprentissage de stratégies d'évitement, allant parfois jusqu'à provoquer un trouble de l'attachement. 2. Les facteurs précipitants. Ils sont toujours présents à la première attaque de panique, même inconsciemment. Toutefois, ils ne suffisent pas à entretenir le phénomène de spasmophilie. Ils présentent une dimension Psychosocial, particulièrement dans le cadre de diverses épreuves de la vie, deuil, séparation, perte d'emploi, etc. physique, hypoglycémie, déshydratation, mauvaise alimentation, consommation de substances nocives, chronique, relation toxique au travail ou dans le couple, mauvaise hygiène de vie. 3. Les facteurs d'entretien de la spasmophilie. Le danger des facteurs d'entretien du risque de nouvelles crises d'angoisse aiguë, c'est qu'ils peuvent mener à l'apparition d'un trouble panique, traduisant la peur constante de faire de nouveaux épisodes de terreur, ce qui favorise leur survenue. Il y a le conditionnement, Le sujet évite tout ce qui peut évoquer l'amorce d'une crise. Il pourra par exemple arrêter l'activité sportive pour ne pas causer de palpitations cardiaques ou de sudations. Il organisera tout son quotidien dans le but de prévenir les éventuelles attaques de panique. Les interprétations. Le cerveau humain ayant besoin de mettre du sens, il pourra élaborer un scénario inquiétant mais cohérent. Par exemple, vous pourrez avoir la conviction totalement infondée que vous développez une maladie cardiovasculaire. La sécurisation excessive. certaines conduites obsessionnelles pourront être mises en place comme le fait d'avoir toujours des médicaments sur soi au cas où. L'infantilisation par un proche. Par souci d'aider, vous pourrez vous retrouver prise en charge par quelqu'un qui, sans le savoir ni le vouloir, entretiendra votre impression d'incapacité à vous gérer vous-même. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la première attaque de panique entraîne un rouage traumatique semblable à l'état de stress post-traumatique. La désagréable expérience de la sensation de mort imminente et de l'impuissance éprouvée engendrent des reviviscences, parfois des cauchemars, un état d'hypervigilance et une perte de confiance en ses propres sensations. Cela mène à un dérèglement du système nerveux qui peut déboucher sur une anxiété anticipatoire persistante concernant de futures crises, c'est-à-dire à l'apparition d'un trouble panique, voire à une agoraphobie ou toute forme de psychosomatisation. En quoi la spasmophilie et le PN sont-ils liés ? Vivre avec une personne présentant un trouble de la personnalité narcissique dans sa forme perverse met le système nerveux à rude épreuve. Comme nous venons de le voir, l'anxiété chronique due au vécu toxique de la relation d'emprise sentimentale constitue un problème de la relation d'emprise.