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SYNDRÔME D’ALIÉNATION PARENTALE : l’instrumentalisation du SAP cover
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Le Pervers Narcissique par Pascal Couderc, psychanalyste et psychologue clinicien, expert reconnu depuis plus de 30 ans

SYNDRÔME D’ALIÉNATION PARENTALE : l’instrumentalisation du SAP

SYNDRÔME D’ALIÉNATION PARENTALE : l’instrumentalisation du SAP

10min |09/07/2024|

1082

Play
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10min |09/07/2024|

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Description

L’aliénation parentale, c’est faire de son enfant un bon petit soldat qui va se rallier à la cause de l’un de ses parents pour mener une guerre contre l’autre figure parentale. Au-delà des dommages psychiques considérables que cette manipulation provoque, elle soulève de graves problématiques de remise en doute de la parole des femmes et des enfants.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Syndrome d'aliénation parentale, l'instrumentalisation du SAP. Le syndrome d'aliénation parentale, c'est la bête noire de la plupart des adultes concernés par le devenir des enfants. Ainsi, parents, avocats, juges, travailleurs sociaux, enseignants et autres guettent les symptômes de cet inquiétant phénomène. Celui-ci est malheureusement bien trop courant dans les cas de conflits parentaux et quasiment incontournable dans les litiges conjugaux qui impliquent une coparentalité avec un pervers narcissique. Pourtant, le SAP est sujet à controverses auprès des experts en droit et en santé mentale. Dressons un état des lieux des polémiques autour de la manipulation psychologique des mineurs à niveau intrafamilial, mais aussi politique. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome d'aliénation parentale ? C'est dans les années 1980 que le psychiatre américain Richard Gardner a avancé sa théorie du syndrome d'aliénation parentale. Il établit que cet état psychologique préoccupant s'observe lorsqu'un enfant développe une forte aversion envers l'un de ses parents par l'influence de son autre parent. Or, l'enfant ayant besoin de deux figures parentales pour se construire de façon plus équilibrée, on décèle dans cette situation un caractère hautement pathogène qui peut compromettre l'épanouissement du sujet, même lorsqu'il atteindra l'âge adulte. Un syndrome est un regroupement de symptômes. Il ne représente pas une pathologie en soi, mais peut en constituer le socle. Selon son théoricien, le SAP peut présenter les 8 signes suivants. Symptômes d'aliénation parentale numéro 1. L'enfant critique le parent qui fait l'objet de son rejet, de façon constante et injustifiée. On appelle couramment ce dernier le parent aliéné. bien que cette expression ne traduise pas exactement la situation, étant donné que c'est l'enfant qui est aliéné. Le mineur adopte une vision très négative de la cible de son aversion, le plus souvent sans réel fondement. Symptôme numéro 2. L'enfant semble n'éprouver ni remords ni culpabilité quant à ses comportements cruels ou dénigrants envers le parent aliéné, estimant que c'est mérité. Symptôme numéro 3. L'enfant s'exprime avec un vocabulaire ou des phrases d'adulte. Ses arguments n'ont pas l'air de lui appartenir. Il parle comme s'il reprenait des mots qu'il a entendus, sans vraiment en saisir toute la portée. Symptôme numéro 4. L'enfant aliéné montre un soutien et une loyauté sans faille envers son parent aliénant. Il pourra même rester sourd aux preuves susceptibles de mettre en cause le comportement de la figure parentale qu'il défend. Symptôme du SAP numéro 5. L'enfant n'est pas en mesure de considérer les nuances. Sa vision de ses parents est très manichéenne. L'un est parfaitement bon et l'autre est entièrement mauvais. Symptôme numéro 6. L'enfant reste figé sur des boucles répétitives et exagérées de son vécu. Il répète inlassablement les mêmes histoires négatives concernant le parent aliéné, comme s'il cherchait à justifier son attitude rejetante. Symptôme numéro 7. L'enfant exclut son parent aliéné sans raison valable. Il refuse de le voir ou de lui parler sans parvenir à fournir de justification à son entêtement. Il sera tenté de trouver des excuses, mais celles-ci seront sans commune mesure avec la radicalité du bannissement. C'est ainsi que certains mineurs, surtout les adolescents, peuvent se sentir littéralement maltraités parce que le parent bafoué limite l'usage des écrans par exemple. Symptôme numéro 8. L'enfant étend son hostilité. à l'entourage du parent dénigré. Il pourra ainsi refuser de passer du temps avec ses grands-parents, sa famille ou les amis faisant partie du cercle proche de la figure parentale aliénée. Durant l'enfance, ces comportements ressembleront à un trouble oppositionnel. Mais avec le temps, ils pourront dériver vers un trouble des conduites avec notamment des faits de délinquance par exemple. À un âge plus avancé, ces problèmes d'attachement pourront donner lieu à un profond mal-être de type dépressif ou anxieux, avec éventuellement des comportements d'addiction, de compulsion, d'hypocondrie, de paranoïa, de phobie sociale, etc. Pourquoi le SAP est-il problématique ? Si les personnes familières avec le concept de trouble de la personnalité narcissique auront reconnu dans la description précédente un phénomène d'instrumentalisation de l'enfant, sachez que la théorie du SAP est considérée comme dangereuse à plusieurs égards. Une identité nosographique non reconnue par la communauté scientifique. Tout d'abord, le syndrome d'aliénation parentale n'est pas reconnu dans les manuels de référence tels que le DSM, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et la CIM, classification internationale des maladies. Cela s'explique notamment par le fait qu'une pathologie ne doit pas être caractérisée par son origine. Or, l'aliénation parentale serait à la fois la cause et l'appellation. De plus, ce qu'elle génère réellement, ce sont divers troubles qui s'apparentent au psychotrauma. Aussi, il n'y a pas forcément de nécessité d'inventer une nouvelle pathologie pour finalement traiter des symptômes déjà clairement identifiés par les scientifiques. Ensuite, il faut savoir que le théoricien Richard Gardner fait lui-même l'objet de controverses. Il est accusé d'avoir fait l'apologie de la pédophilie et d'avoir élaboré sa théorie de l'aliénation parentale dans une démarche masculiniste. En effet, il est important de préciser que le SAP désigne le parent aliénant comme étant celui qui a obtenu la garde principale de ses enfants, ce que l'on appelle de nos jours la résidence habituelle. Ainsi, Gardner considère que ce sont majoritairement les mères qui sont aliénantes. Rappelons que ces écrits datent d'il y a environ 40 ans et que la garde alternée était encore loin d'être répandue comme c'est le cas aujourd'hui. En conséquence, certains pères peu scrupuleux comme peuvent l'être les PN se sont emparés du concept d'aliénation parentale pour appuyer leur démarche visant à retirer les enfants supposés aliénés à leur mère. Pourtant, si certaines mamans empêchaient effectivement leurs enfants de voir leur père, c'était le plus souvent pour de graves raisons. La mise en doute de la parole des victimes. Les cas de violences conjugales ou d'incestes sont parmi ceux les plus couramment évoqués en justice lorsqu'une mère s'oppose catégoriquement à ce qu'un père voit ses enfants sans supervision. Or, en l'absence de preuves matérielles, comme c'est souvent le cas dans les relations d'emprise, la justice se trouve face à deux parents qui portent chacun de graves accusations à l'encontre de l'autre. D'une part, le père, dans la majorité des cas, est accusé d'agression. D'autre part... la mère est accusée d'aliéner ses enfants. C'est ainsi que le concept de SAP a permis aux parents les plus manipulateurs de s'engouffrer dans cette brèche pour contrecarrer les attaques. La plupart des juges ont donc estimé qu'un enfant ayant besoin de ses deux parents, si une mère refusait le contact entre un père et sa progéniture, il y avait donc soupçon d'aliénation et donc octroi d'une garde partagée. Ce qui est grave dans ce cas, c'est que les victimes ne sont pas reconnues dans leur statut. La mère qui cherche à protéger son enfant d'un dangereux prédateur n'est pas prise au sérieux et l'enfant qui craint son géniteur est considéré comme un individu dénué de libre arbitre. Inutile de préciser combien cette non reconnaissance du tribunal constitue une double peine pour des personnes déjà fragilisées par des événements hautement traumatiques. Mais alors, le phénomène d'aliénation parentale en est-il pour autant une chimère ? Quid de l'aliénation par le PN ? Le SAP peut être remis en question dans son appellation et son utilisation. Mais il est indéniable que l'aliénation parentale existe bel et bien. C'est pourquoi nous parlerons de phénomène plutôt que de syndrome. De la même manière que l'expression pervers narcissique a été critiquée, le procédé de lavage de cerveau des mineurs est réel. Le pire, c'est que la plupart du temps, il a commencé bien avant la séparation. Lorsqu'un enfant est aliéné par un manipulateur sentimental, il a développé une grande animosité pour le parent victime de machiavélisme. Malheureusement, il pourra donc donner l'impression dans son discours que ce qu'il exprime est valable. Pour tenter de contrecarrer cette terrible machination, il faut faire preuve de beaucoup de patience, d'amour et d'indulgence envers le mineur sous emprise. Un psychologue peut aider le parent rejeté à soutenir ses efforts et à les orienter dans la meilleure direction possible pour maintenir et renforcer le lien filial. Le syndrome d'aliénation parentale est à double tranchant. Il décrit un phénomène réel, mais offre une contre-attaque stratégique qui peut desservir les victimes. La meilleure parade contre ce risque, c'est de ne jamais s'opposer à ce qu'un parent, même s'il est malveillant, voit ses enfants. Par contre, s'il est dangereux, il faut médiatiser les rencontres par le biais de personnes de confiance qui restent sur place en permanence. Aussi difficile à admettre que ce soit, les enfants ont souvent besoin de nouer des liens avec leurs deux parents, même si l'un d'eux est un monstre. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation. comment gérer l'après, la reconstruction, et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul. Merci d'avoir écouté ce podcast. Abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

L’aliénation parentale, c’est faire de son enfant un bon petit soldat qui va se rallier à la cause de l’un de ses parents pour mener une guerre contre l’autre figure parentale. Au-delà des dommages psychiques considérables que cette manipulation provoque, elle soulève de graves problématiques de remise en doute de la parole des femmes et des enfants.


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  • Speaker #0

    Syndrome d'aliénation parentale, l'instrumentalisation du SAP. Le syndrome d'aliénation parentale, c'est la bête noire de la plupart des adultes concernés par le devenir des enfants. Ainsi, parents, avocats, juges, travailleurs sociaux, enseignants et autres guettent les symptômes de cet inquiétant phénomène. Celui-ci est malheureusement bien trop courant dans les cas de conflits parentaux et quasiment incontournable dans les litiges conjugaux qui impliquent une coparentalité avec un pervers narcissique. Pourtant, le SAP est sujet à controverses auprès des experts en droit et en santé mentale. Dressons un état des lieux des polémiques autour de la manipulation psychologique des mineurs à niveau intrafamilial, mais aussi politique. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome d'aliénation parentale ? C'est dans les années 1980 que le psychiatre américain Richard Gardner a avancé sa théorie du syndrome d'aliénation parentale. Il établit que cet état psychologique préoccupant s'observe lorsqu'un enfant développe une forte aversion envers l'un de ses parents par l'influence de son autre parent. Or, l'enfant ayant besoin de deux figures parentales pour se construire de façon plus équilibrée, on décèle dans cette situation un caractère hautement pathogène qui peut compromettre l'épanouissement du sujet, même lorsqu'il atteindra l'âge adulte. Un syndrome est un regroupement de symptômes. Il ne représente pas une pathologie en soi, mais peut en constituer le socle. Selon son théoricien, le SAP peut présenter les 8 signes suivants. Symptômes d'aliénation parentale numéro 1. L'enfant critique le parent qui fait l'objet de son rejet, de façon constante et injustifiée. On appelle couramment ce dernier le parent aliéné. bien que cette expression ne traduise pas exactement la situation, étant donné que c'est l'enfant qui est aliéné. Le mineur adopte une vision très négative de la cible de son aversion, le plus souvent sans réel fondement. Symptôme numéro 2. L'enfant semble n'éprouver ni remords ni culpabilité quant à ses comportements cruels ou dénigrants envers le parent aliéné, estimant que c'est mérité. Symptôme numéro 3. L'enfant s'exprime avec un vocabulaire ou des phrases d'adulte. Ses arguments n'ont pas l'air de lui appartenir. Il parle comme s'il reprenait des mots qu'il a entendus, sans vraiment en saisir toute la portée. Symptôme numéro 4. L'enfant aliéné montre un soutien et une loyauté sans faille envers son parent aliénant. Il pourra même rester sourd aux preuves susceptibles de mettre en cause le comportement de la figure parentale qu'il défend. Symptôme du SAP numéro 5. L'enfant n'est pas en mesure de considérer les nuances. Sa vision de ses parents est très manichéenne. L'un est parfaitement bon et l'autre est entièrement mauvais. Symptôme numéro 6. L'enfant reste figé sur des boucles répétitives et exagérées de son vécu. Il répète inlassablement les mêmes histoires négatives concernant le parent aliéné, comme s'il cherchait à justifier son attitude rejetante. Symptôme numéro 7. L'enfant exclut son parent aliéné sans raison valable. Il refuse de le voir ou de lui parler sans parvenir à fournir de justification à son entêtement. Il sera tenté de trouver des excuses, mais celles-ci seront sans commune mesure avec la radicalité du bannissement. C'est ainsi que certains mineurs, surtout les adolescents, peuvent se sentir littéralement maltraités parce que le parent bafoué limite l'usage des écrans par exemple. Symptôme numéro 8. L'enfant étend son hostilité. à l'entourage du parent dénigré. Il pourra ainsi refuser de passer du temps avec ses grands-parents, sa famille ou les amis faisant partie du cercle proche de la figure parentale aliénée. Durant l'enfance, ces comportements ressembleront à un trouble oppositionnel. Mais avec le temps, ils pourront dériver vers un trouble des conduites avec notamment des faits de délinquance par exemple. À un âge plus avancé, ces problèmes d'attachement pourront donner lieu à un profond mal-être de type dépressif ou anxieux, avec éventuellement des comportements d'addiction, de compulsion, d'hypocondrie, de paranoïa, de phobie sociale, etc. Pourquoi le SAP est-il problématique ? Si les personnes familières avec le concept de trouble de la personnalité narcissique auront reconnu dans la description précédente un phénomène d'instrumentalisation de l'enfant, sachez que la théorie du SAP est considérée comme dangereuse à plusieurs égards. Une identité nosographique non reconnue par la communauté scientifique. Tout d'abord, le syndrome d'aliénation parentale n'est pas reconnu dans les manuels de référence tels que le DSM, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et la CIM, classification internationale des maladies. Cela s'explique notamment par le fait qu'une pathologie ne doit pas être caractérisée par son origine. Or, l'aliénation parentale serait à la fois la cause et l'appellation. De plus, ce qu'elle génère réellement, ce sont divers troubles qui s'apparentent au psychotrauma. Aussi, il n'y a pas forcément de nécessité d'inventer une nouvelle pathologie pour finalement traiter des symptômes déjà clairement identifiés par les scientifiques. Ensuite, il faut savoir que le théoricien Richard Gardner fait lui-même l'objet de controverses. Il est accusé d'avoir fait l'apologie de la pédophilie et d'avoir élaboré sa théorie de l'aliénation parentale dans une démarche masculiniste. En effet, il est important de préciser que le SAP désigne le parent aliénant comme étant celui qui a obtenu la garde principale de ses enfants, ce que l'on appelle de nos jours la résidence habituelle. Ainsi, Gardner considère que ce sont majoritairement les mères qui sont aliénantes. Rappelons que ces écrits datent d'il y a environ 40 ans et que la garde alternée était encore loin d'être répandue comme c'est le cas aujourd'hui. En conséquence, certains pères peu scrupuleux comme peuvent l'être les PN se sont emparés du concept d'aliénation parentale pour appuyer leur démarche visant à retirer les enfants supposés aliénés à leur mère. Pourtant, si certaines mamans empêchaient effectivement leurs enfants de voir leur père, c'était le plus souvent pour de graves raisons. La mise en doute de la parole des victimes. Les cas de violences conjugales ou d'incestes sont parmi ceux les plus couramment évoqués en justice lorsqu'une mère s'oppose catégoriquement à ce qu'un père voit ses enfants sans supervision. Or, en l'absence de preuves matérielles, comme c'est souvent le cas dans les relations d'emprise, la justice se trouve face à deux parents qui portent chacun de graves accusations à l'encontre de l'autre. D'une part, le père, dans la majorité des cas, est accusé d'agression. D'autre part... la mère est accusée d'aliéner ses enfants. C'est ainsi que le concept de SAP a permis aux parents les plus manipulateurs de s'engouffrer dans cette brèche pour contrecarrer les attaques. La plupart des juges ont donc estimé qu'un enfant ayant besoin de ses deux parents, si une mère refusait le contact entre un père et sa progéniture, il y avait donc soupçon d'aliénation et donc octroi d'une garde partagée. Ce qui est grave dans ce cas, c'est que les victimes ne sont pas reconnues dans leur statut. La mère qui cherche à protéger son enfant d'un dangereux prédateur n'est pas prise au sérieux et l'enfant qui craint son géniteur est considéré comme un individu dénué de libre arbitre. Inutile de préciser combien cette non reconnaissance du tribunal constitue une double peine pour des personnes déjà fragilisées par des événements hautement traumatiques. Mais alors, le phénomène d'aliénation parentale en est-il pour autant une chimère ? Quid de l'aliénation par le PN ? Le SAP peut être remis en question dans son appellation et son utilisation. Mais il est indéniable que l'aliénation parentale existe bel et bien. C'est pourquoi nous parlerons de phénomène plutôt que de syndrome. De la même manière que l'expression pervers narcissique a été critiquée, le procédé de lavage de cerveau des mineurs est réel. Le pire, c'est que la plupart du temps, il a commencé bien avant la séparation. Lorsqu'un enfant est aliéné par un manipulateur sentimental, il a développé une grande animosité pour le parent victime de machiavélisme. Malheureusement, il pourra donc donner l'impression dans son discours que ce qu'il exprime est valable. Pour tenter de contrecarrer cette terrible machination, il faut faire preuve de beaucoup de patience, d'amour et d'indulgence envers le mineur sous emprise. Un psychologue peut aider le parent rejeté à soutenir ses efforts et à les orienter dans la meilleure direction possible pour maintenir et renforcer le lien filial. Le syndrome d'aliénation parentale est à double tranchant. Il décrit un phénomène réel, mais offre une contre-attaque stratégique qui peut desservir les victimes. La meilleure parade contre ce risque, c'est de ne jamais s'opposer à ce qu'un parent, même s'il est malveillant, voit ses enfants. Par contre, s'il est dangereux, il faut médiatiser les rencontres par le biais de personnes de confiance qui restent sur place en permanence. Aussi difficile à admettre que ce soit, les enfants ont souvent besoin de nouer des liens avec leurs deux parents, même si l'un d'eux est un monstre. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation. comment gérer l'après, la reconstruction, et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul. Merci d'avoir écouté ce podcast. Abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

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L’aliénation parentale, c’est faire de son enfant un bon petit soldat qui va se rallier à la cause de l’un de ses parents pour mener une guerre contre l’autre figure parentale. Au-delà des dommages psychiques considérables que cette manipulation provoque, elle soulève de graves problématiques de remise en doute de la parole des femmes et des enfants.


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    Syndrome d'aliénation parentale, l'instrumentalisation du SAP. Le syndrome d'aliénation parentale, c'est la bête noire de la plupart des adultes concernés par le devenir des enfants. Ainsi, parents, avocats, juges, travailleurs sociaux, enseignants et autres guettent les symptômes de cet inquiétant phénomène. Celui-ci est malheureusement bien trop courant dans les cas de conflits parentaux et quasiment incontournable dans les litiges conjugaux qui impliquent une coparentalité avec un pervers narcissique. Pourtant, le SAP est sujet à controverses auprès des experts en droit et en santé mentale. Dressons un état des lieux des polémiques autour de la manipulation psychologique des mineurs à niveau intrafamilial, mais aussi politique. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome d'aliénation parentale ? C'est dans les années 1980 que le psychiatre américain Richard Gardner a avancé sa théorie du syndrome d'aliénation parentale. Il établit que cet état psychologique préoccupant s'observe lorsqu'un enfant développe une forte aversion envers l'un de ses parents par l'influence de son autre parent. Or, l'enfant ayant besoin de deux figures parentales pour se construire de façon plus équilibrée, on décèle dans cette situation un caractère hautement pathogène qui peut compromettre l'épanouissement du sujet, même lorsqu'il atteindra l'âge adulte. Un syndrome est un regroupement de symptômes. Il ne représente pas une pathologie en soi, mais peut en constituer le socle. Selon son théoricien, le SAP peut présenter les 8 signes suivants. Symptômes d'aliénation parentale numéro 1. L'enfant critique le parent qui fait l'objet de son rejet, de façon constante et injustifiée. On appelle couramment ce dernier le parent aliéné. bien que cette expression ne traduise pas exactement la situation, étant donné que c'est l'enfant qui est aliéné. Le mineur adopte une vision très négative de la cible de son aversion, le plus souvent sans réel fondement. Symptôme numéro 2. L'enfant semble n'éprouver ni remords ni culpabilité quant à ses comportements cruels ou dénigrants envers le parent aliéné, estimant que c'est mérité. Symptôme numéro 3. L'enfant s'exprime avec un vocabulaire ou des phrases d'adulte. Ses arguments n'ont pas l'air de lui appartenir. Il parle comme s'il reprenait des mots qu'il a entendus, sans vraiment en saisir toute la portée. Symptôme numéro 4. L'enfant aliéné montre un soutien et une loyauté sans faille envers son parent aliénant. Il pourra même rester sourd aux preuves susceptibles de mettre en cause le comportement de la figure parentale qu'il défend. Symptôme du SAP numéro 5. L'enfant n'est pas en mesure de considérer les nuances. Sa vision de ses parents est très manichéenne. L'un est parfaitement bon et l'autre est entièrement mauvais. Symptôme numéro 6. L'enfant reste figé sur des boucles répétitives et exagérées de son vécu. Il répète inlassablement les mêmes histoires négatives concernant le parent aliéné, comme s'il cherchait à justifier son attitude rejetante. Symptôme numéro 7. L'enfant exclut son parent aliéné sans raison valable. Il refuse de le voir ou de lui parler sans parvenir à fournir de justification à son entêtement. Il sera tenté de trouver des excuses, mais celles-ci seront sans commune mesure avec la radicalité du bannissement. C'est ainsi que certains mineurs, surtout les adolescents, peuvent se sentir littéralement maltraités parce que le parent bafoué limite l'usage des écrans par exemple. Symptôme numéro 8. L'enfant étend son hostilité. à l'entourage du parent dénigré. Il pourra ainsi refuser de passer du temps avec ses grands-parents, sa famille ou les amis faisant partie du cercle proche de la figure parentale aliénée. Durant l'enfance, ces comportements ressembleront à un trouble oppositionnel. Mais avec le temps, ils pourront dériver vers un trouble des conduites avec notamment des faits de délinquance par exemple. À un âge plus avancé, ces problèmes d'attachement pourront donner lieu à un profond mal-être de type dépressif ou anxieux, avec éventuellement des comportements d'addiction, de compulsion, d'hypocondrie, de paranoïa, de phobie sociale, etc. Pourquoi le SAP est-il problématique ? Si les personnes familières avec le concept de trouble de la personnalité narcissique auront reconnu dans la description précédente un phénomène d'instrumentalisation de l'enfant, sachez que la théorie du SAP est considérée comme dangereuse à plusieurs égards. Une identité nosographique non reconnue par la communauté scientifique. Tout d'abord, le syndrome d'aliénation parentale n'est pas reconnu dans les manuels de référence tels que le DSM, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et la CIM, classification internationale des maladies. Cela s'explique notamment par le fait qu'une pathologie ne doit pas être caractérisée par son origine. Or, l'aliénation parentale serait à la fois la cause et l'appellation. De plus, ce qu'elle génère réellement, ce sont divers troubles qui s'apparentent au psychotrauma. Aussi, il n'y a pas forcément de nécessité d'inventer une nouvelle pathologie pour finalement traiter des symptômes déjà clairement identifiés par les scientifiques. Ensuite, il faut savoir que le théoricien Richard Gardner fait lui-même l'objet de controverses. Il est accusé d'avoir fait l'apologie de la pédophilie et d'avoir élaboré sa théorie de l'aliénation parentale dans une démarche masculiniste. En effet, il est important de préciser que le SAP désigne le parent aliénant comme étant celui qui a obtenu la garde principale de ses enfants, ce que l'on appelle de nos jours la résidence habituelle. Ainsi, Gardner considère que ce sont majoritairement les mères qui sont aliénantes. Rappelons que ces écrits datent d'il y a environ 40 ans et que la garde alternée était encore loin d'être répandue comme c'est le cas aujourd'hui. En conséquence, certains pères peu scrupuleux comme peuvent l'être les PN se sont emparés du concept d'aliénation parentale pour appuyer leur démarche visant à retirer les enfants supposés aliénés à leur mère. Pourtant, si certaines mamans empêchaient effectivement leurs enfants de voir leur père, c'était le plus souvent pour de graves raisons. La mise en doute de la parole des victimes. Les cas de violences conjugales ou d'incestes sont parmi ceux les plus couramment évoqués en justice lorsqu'une mère s'oppose catégoriquement à ce qu'un père voit ses enfants sans supervision. Or, en l'absence de preuves matérielles, comme c'est souvent le cas dans les relations d'emprise, la justice se trouve face à deux parents qui portent chacun de graves accusations à l'encontre de l'autre. D'une part, le père, dans la majorité des cas, est accusé d'agression. D'autre part... la mère est accusée d'aliéner ses enfants. C'est ainsi que le concept de SAP a permis aux parents les plus manipulateurs de s'engouffrer dans cette brèche pour contrecarrer les attaques. La plupart des juges ont donc estimé qu'un enfant ayant besoin de ses deux parents, si une mère refusait le contact entre un père et sa progéniture, il y avait donc soupçon d'aliénation et donc octroi d'une garde partagée. Ce qui est grave dans ce cas, c'est que les victimes ne sont pas reconnues dans leur statut. La mère qui cherche à protéger son enfant d'un dangereux prédateur n'est pas prise au sérieux et l'enfant qui craint son géniteur est considéré comme un individu dénué de libre arbitre. Inutile de préciser combien cette non reconnaissance du tribunal constitue une double peine pour des personnes déjà fragilisées par des événements hautement traumatiques. Mais alors, le phénomène d'aliénation parentale en est-il pour autant une chimère ? Quid de l'aliénation par le PN ? Le SAP peut être remis en question dans son appellation et son utilisation. Mais il est indéniable que l'aliénation parentale existe bel et bien. C'est pourquoi nous parlerons de phénomène plutôt que de syndrome. De la même manière que l'expression pervers narcissique a été critiquée, le procédé de lavage de cerveau des mineurs est réel. Le pire, c'est que la plupart du temps, il a commencé bien avant la séparation. Lorsqu'un enfant est aliéné par un manipulateur sentimental, il a développé une grande animosité pour le parent victime de machiavélisme. Malheureusement, il pourra donc donner l'impression dans son discours que ce qu'il exprime est valable. Pour tenter de contrecarrer cette terrible machination, il faut faire preuve de beaucoup de patience, d'amour et d'indulgence envers le mineur sous emprise. Un psychologue peut aider le parent rejeté à soutenir ses efforts et à les orienter dans la meilleure direction possible pour maintenir et renforcer le lien filial. Le syndrome d'aliénation parentale est à double tranchant. Il décrit un phénomène réel, mais offre une contre-attaque stratégique qui peut desservir les victimes. La meilleure parade contre ce risque, c'est de ne jamais s'opposer à ce qu'un parent, même s'il est malveillant, voit ses enfants. Par contre, s'il est dangereux, il faut médiatiser les rencontres par le biais de personnes de confiance qui restent sur place en permanence. Aussi difficile à admettre que ce soit, les enfants ont souvent besoin de nouer des liens avec leurs deux parents, même si l'un d'eux est un monstre. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation. comment gérer l'après, la reconstruction, et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul. Merci d'avoir écouté ce podcast. Abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

L’aliénation parentale, c’est faire de son enfant un bon petit soldat qui va se rallier à la cause de l’un de ses parents pour mener une guerre contre l’autre figure parentale. Au-delà des dommages psychiques considérables que cette manipulation provoque, elle soulève de graves problématiques de remise en doute de la parole des femmes et des enfants.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Syndrome d'aliénation parentale, l'instrumentalisation du SAP. Le syndrome d'aliénation parentale, c'est la bête noire de la plupart des adultes concernés par le devenir des enfants. Ainsi, parents, avocats, juges, travailleurs sociaux, enseignants et autres guettent les symptômes de cet inquiétant phénomène. Celui-ci est malheureusement bien trop courant dans les cas de conflits parentaux et quasiment incontournable dans les litiges conjugaux qui impliquent une coparentalité avec un pervers narcissique. Pourtant, le SAP est sujet à controverses auprès des experts en droit et en santé mentale. Dressons un état des lieux des polémiques autour de la manipulation psychologique des mineurs à niveau intrafamilial, mais aussi politique. Cette réflexion est tirée d'un article du site internet www.pervers-narcissique.com dirigé par Pascal Coudert psychanalyste et psychologue clinicien, co-auteur de l'ouvrage de référence La manipulation affective dans le couple, faire face à un pervers narcissique Depuis plus de 30 ans, Pascal Coudert et son équipe de thérapeutes spécialistes des questions autour de la manipulation sentimentale prennent en charge les victimes de PN francophones partout dans le monde grâce à la vidéoconsultation. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com pour accéder gratuitement à une multitude de ressources précieuses. Qu'est-ce que le syndrome d'aliénation parentale ? C'est dans les années 1980 que le psychiatre américain Richard Gardner a avancé sa théorie du syndrome d'aliénation parentale. Il établit que cet état psychologique préoccupant s'observe lorsqu'un enfant développe une forte aversion envers l'un de ses parents par l'influence de son autre parent. Or, l'enfant ayant besoin de deux figures parentales pour se construire de façon plus équilibrée, on décèle dans cette situation un caractère hautement pathogène qui peut compromettre l'épanouissement du sujet, même lorsqu'il atteindra l'âge adulte. Un syndrome est un regroupement de symptômes. Il ne représente pas une pathologie en soi, mais peut en constituer le socle. Selon son théoricien, le SAP peut présenter les 8 signes suivants. Symptômes d'aliénation parentale numéro 1. L'enfant critique le parent qui fait l'objet de son rejet, de façon constante et injustifiée. On appelle couramment ce dernier le parent aliéné. bien que cette expression ne traduise pas exactement la situation, étant donné que c'est l'enfant qui est aliéné. Le mineur adopte une vision très négative de la cible de son aversion, le plus souvent sans réel fondement. Symptôme numéro 2. L'enfant semble n'éprouver ni remords ni culpabilité quant à ses comportements cruels ou dénigrants envers le parent aliéné, estimant que c'est mérité. Symptôme numéro 3. L'enfant s'exprime avec un vocabulaire ou des phrases d'adulte. Ses arguments n'ont pas l'air de lui appartenir. Il parle comme s'il reprenait des mots qu'il a entendus, sans vraiment en saisir toute la portée. Symptôme numéro 4. L'enfant aliéné montre un soutien et une loyauté sans faille envers son parent aliénant. Il pourra même rester sourd aux preuves susceptibles de mettre en cause le comportement de la figure parentale qu'il défend. Symptôme du SAP numéro 5. L'enfant n'est pas en mesure de considérer les nuances. Sa vision de ses parents est très manichéenne. L'un est parfaitement bon et l'autre est entièrement mauvais. Symptôme numéro 6. L'enfant reste figé sur des boucles répétitives et exagérées de son vécu. Il répète inlassablement les mêmes histoires négatives concernant le parent aliéné, comme s'il cherchait à justifier son attitude rejetante. Symptôme numéro 7. L'enfant exclut son parent aliéné sans raison valable. Il refuse de le voir ou de lui parler sans parvenir à fournir de justification à son entêtement. Il sera tenté de trouver des excuses, mais celles-ci seront sans commune mesure avec la radicalité du bannissement. C'est ainsi que certains mineurs, surtout les adolescents, peuvent se sentir littéralement maltraités parce que le parent bafoué limite l'usage des écrans par exemple. Symptôme numéro 8. L'enfant étend son hostilité. à l'entourage du parent dénigré. Il pourra ainsi refuser de passer du temps avec ses grands-parents, sa famille ou les amis faisant partie du cercle proche de la figure parentale aliénée. Durant l'enfance, ces comportements ressembleront à un trouble oppositionnel. Mais avec le temps, ils pourront dériver vers un trouble des conduites avec notamment des faits de délinquance par exemple. À un âge plus avancé, ces problèmes d'attachement pourront donner lieu à un profond mal-être de type dépressif ou anxieux, avec éventuellement des comportements d'addiction, de compulsion, d'hypocondrie, de paranoïa, de phobie sociale, etc. Pourquoi le SAP est-il problématique ? Si les personnes familières avec le concept de trouble de la personnalité narcissique auront reconnu dans la description précédente un phénomène d'instrumentalisation de l'enfant, sachez que la théorie du SAP est considérée comme dangereuse à plusieurs égards. Une identité nosographique non reconnue par la communauté scientifique. Tout d'abord, le syndrome d'aliénation parentale n'est pas reconnu dans les manuels de référence tels que le DSM, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et la CIM, classification internationale des maladies. Cela s'explique notamment par le fait qu'une pathologie ne doit pas être caractérisée par son origine. Or, l'aliénation parentale serait à la fois la cause et l'appellation. De plus, ce qu'elle génère réellement, ce sont divers troubles qui s'apparentent au psychotrauma. Aussi, il n'y a pas forcément de nécessité d'inventer une nouvelle pathologie pour finalement traiter des symptômes déjà clairement identifiés par les scientifiques. Ensuite, il faut savoir que le théoricien Richard Gardner fait lui-même l'objet de controverses. Il est accusé d'avoir fait l'apologie de la pédophilie et d'avoir élaboré sa théorie de l'aliénation parentale dans une démarche masculiniste. En effet, il est important de préciser que le SAP désigne le parent aliénant comme étant celui qui a obtenu la garde principale de ses enfants, ce que l'on appelle de nos jours la résidence habituelle. Ainsi, Gardner considère que ce sont majoritairement les mères qui sont aliénantes. Rappelons que ces écrits datent d'il y a environ 40 ans et que la garde alternée était encore loin d'être répandue comme c'est le cas aujourd'hui. En conséquence, certains pères peu scrupuleux comme peuvent l'être les PN se sont emparés du concept d'aliénation parentale pour appuyer leur démarche visant à retirer les enfants supposés aliénés à leur mère. Pourtant, si certaines mamans empêchaient effectivement leurs enfants de voir leur père, c'était le plus souvent pour de graves raisons. La mise en doute de la parole des victimes. Les cas de violences conjugales ou d'incestes sont parmi ceux les plus couramment évoqués en justice lorsqu'une mère s'oppose catégoriquement à ce qu'un père voit ses enfants sans supervision. Or, en l'absence de preuves matérielles, comme c'est souvent le cas dans les relations d'emprise, la justice se trouve face à deux parents qui portent chacun de graves accusations à l'encontre de l'autre. D'une part, le père, dans la majorité des cas, est accusé d'agression. D'autre part... la mère est accusée d'aliéner ses enfants. C'est ainsi que le concept de SAP a permis aux parents les plus manipulateurs de s'engouffrer dans cette brèche pour contrecarrer les attaques. La plupart des juges ont donc estimé qu'un enfant ayant besoin de ses deux parents, si une mère refusait le contact entre un père et sa progéniture, il y avait donc soupçon d'aliénation et donc octroi d'une garde partagée. Ce qui est grave dans ce cas, c'est que les victimes ne sont pas reconnues dans leur statut. La mère qui cherche à protéger son enfant d'un dangereux prédateur n'est pas prise au sérieux et l'enfant qui craint son géniteur est considéré comme un individu dénué de libre arbitre. Inutile de préciser combien cette non reconnaissance du tribunal constitue une double peine pour des personnes déjà fragilisées par des événements hautement traumatiques. Mais alors, le phénomène d'aliénation parentale en est-il pour autant une chimère ? Quid de l'aliénation par le PN ? Le SAP peut être remis en question dans son appellation et son utilisation. Mais il est indéniable que l'aliénation parentale existe bel et bien. C'est pourquoi nous parlerons de phénomène plutôt que de syndrome. De la même manière que l'expression pervers narcissique a été critiquée, le procédé de lavage de cerveau des mineurs est réel. Le pire, c'est que la plupart du temps, il a commencé bien avant la séparation. Lorsqu'un enfant est aliéné par un manipulateur sentimental, il a développé une grande animosité pour le parent victime de machiavélisme. Malheureusement, il pourra donc donner l'impression dans son discours que ce qu'il exprime est valable. Pour tenter de contrecarrer cette terrible machination, il faut faire preuve de beaucoup de patience, d'amour et d'indulgence envers le mineur sous emprise. Un psychologue peut aider le parent rejeté à soutenir ses efforts et à les orienter dans la meilleure direction possible pour maintenir et renforcer le lien filial. Le syndrome d'aliénation parentale est à double tranchant. Il décrit un phénomène réel, mais offre une contre-attaque stratégique qui peut desservir les victimes. La meilleure parade contre ce risque, c'est de ne jamais s'opposer à ce qu'un parent, même s'il est malveillant, voit ses enfants. Par contre, s'il est dangereux, il faut médiatiser les rencontres par le biais de personnes de confiance qui restent sur place en permanence. Aussi difficile à admettre que ce soit, les enfants ont souvent besoin de nouer des liens avec leurs deux parents, même si l'un d'eux est un monstre. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des thérapeutes spécialistes des questions autour de la perversion narcissique. Rendez-vous sur pervers-narcissique.com et trouvez-y de nombreux conseils sur comment mener la séparation. comment gérer l'après, la reconstruction, et vous pourrez également entrer en contact avec un membre de l'équipe. Ne restez pas seul. Merci d'avoir écouté ce podcast. Abonnez-vous à cette chaîne pour ne rien manquer des prochaines publications. A très bientôt pour un nouvel épisode.

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