Speaker #1Chez moi, les crises de boulimie ou d'hyperphagie sont une habitude au moins changée. Je comprends qu'on puisse avoir le sentiment que c'est une habitude, puisque pour certaines, dès qu'elles rentrent du travail, tout se met en activation, ou plutôt tout se met sur pause, et puis elles démarrent tranquillement leur crise en mode pilote automatique. Et c'est vrai qu'il y a une dimension d'habitude dans les compulsions alimentaires. Maintenant, une habitude n'est pas inconfortable à transformer. Par exemple, si j'ai l'habitude de placer mes chaussures à droite de la porte d'entrée et que pour x ou y raison, je dois les placer à gauche, ça va me demander un effort de concentration pour modifier mon geste, mais ça ne va pas être inconfortable. Idem, si j'ai l'habitude de me brosser les dents dans l'évier de droite et que pour x ou y raison, je dois me brosser les dents dans l'évier de gauche de ma salle de bain, ça va me demander un effort parce que spontanément, je vais me diriger à droite puisque j'ai l'habitude de le faire. mais je vais facilement pouvoir modifier mon comportement. Ce qui fait que dans le cadre d'une crise de boulimie, je ne peux pas modifier mon comportement. C'est bien les biens parce que la dimension d'habitude n'est pas la prépondérante, n'est pas la dominante. En réalité, si je ne peux pas modifier mon comportement, c'est parce que mon système nerveux est en alerte, en mode combat, en mode fuite, et je n'ai pas la possibilité, je n'ai pas le pouvoir de modifier mon comportement. Et si c'était uniquement une habitude, alors oui, je pourrais modifier mon comportement, sans que ce soit inconfortable. Et si je ne le fais pas dans le cadre d'une compulsion, c'est que c'est bien trop inconfortable. Et si c'est bien trop inconfortable, c'est que mon système nerveux est en alerte, et qu'une multitude d'autres facteurs sont impliqués.