Speaker #1Comment fixer ses limites ? Bien souvent, on croit que fixer ses limites revient à dire non dans la matière, à dire stop. Alors oui, ça peut. Mais en réalité, ce qui fixe réellement nos limites, c'est notre espace intérieur. C'est l'espace intérieur depuis lequel on dit stop. C'est l'espace de réaction à l'intérieur de moi qui va créer les expériences futures. En réalité, on ne peut fixer ses limites qu'en apprenant à aimer toutes les possibilités. Puisque la meilleure manière d'être en paix, c'est d'être à l'aise avec toutes les possibilités. Et de trouver un sens finalement avec toutes les possibilités que l'on pourrait rencontrer. Parfois lorsqu'on fixe ses limites dans la matière en disant stop, et encore une fois ça peut être utile, parfois on le fait parce que c'est inconfortable pour nous, parce qu'une direction est inconfortable pour nous. Parfois on fixe ses limites dans la matière par peur de ce qui pourrait nous arriver, par peur de ce que l'on pourrait dire de nous. Et en réalité ce qui compte c'est l'espace intérieur depuis lequel on agit. Est-ce que j'agis par peur ou est-ce que j'agis par amour ? Est-ce que j'agis avec mon cœur ou est-ce que j'agis pour me préserver de la souffrance ? Et ce qui va réellement fixer nos limites, c'est cet espace et cette faculté que l'on a, chacun, à accepter et aimer toutes les possibilités que la vie pourrait nous offrir. Maintenant, il y a certaines circonstances où un espace en moi autorise une expérience abominable, et dans ce cas-là, il est sain de fixer sa limite dans la matière en disant stop, mais non pas pour fuir un objet que l'on considérerait comme toxique, mais pour prendre l'espace de se reconsolider intérieurement. Pour prendre l'espace nécessaire pour apprendre à aimer ce qui n'est pas encore aimé en moi, et ainsi fixer mes limites pour toujours. Donc bien évidemment que les deux sont utiles, dire stop dans la matière et se reconsolider. Mais on peut dire stop dans la matière en étant en réaction, et dans ce cas, en aucun cas, on fixe ses limites et on va revivre sans cesse les mêmes expériences, où on a beau dire stop, on n'est pas entendu, où l'expérience se représente. Et on peut ne rien dire dans la matière, et faire cette œuvre intérieure, être un activiste intérieur pour combler cet espace en moi d'amour et permettre à ces expériences de ne plus se représenter. Mais non pas parce que c'est mal qu'elles se présentent, parce que je suis prête à les accueillir.