#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER cover
#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER cover
Le 1/4 d'heure du BIM

#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER

#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER

16min |16/11/2023
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#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER cover
#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER cover
Le 1/4 d'heure du BIM

#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER

#14 Le BIM au Canada : une stratégie en cours de définition — Corentin MEUNIER

16min |16/11/2023
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Description

AMO BIM/CIM chez BIM IN MOTION, Corentin a eu l’opportunité de réaliser une mission au Canada pendant une année grâce au partenariat entre BIM IN MOTION et Graitec (entreprise basée à Montréal). 


Corentin a travaillé au déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale pour le compte de la SQI (Société Québécoise des Infrastructures) – Maitrise d’Ouvrage publique au Canada.

Le retard général du Canada dans le domaine du BIM, sera-t-il rattrapé grâce à leur avantage sur les logiciels ?


Comme pour la Suisse, la standardisation des processus de travail permettra-t-elle de compenser le retard ? Le retour d’expériences français et européen, amènera-t-il le Canada vers un BIM utile plus rapidement ?

 

Dans cet épisode, découvrez le BIM au Canada à travers l’expérience de Corentin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le BIM sur son projet et qui fixe les exigences. Autant au Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage. Et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Vasalim, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Après son expérience au Canada, Corentin, AMO BIM Sim chez BIM Emotion, nous expose le BIM au Canada, dont la volonté de l'État à développer le BIM au sein de ses projets et les pratiques BIM ancrées dans les équipes de maîtrise d'œuvre. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Corentin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Speaker #0

    Bonjour Ria, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis issu de formation ingénieur, génie civil et génie urbain à l'EIVP. À la suite de ça, j'avais fait mon stage de fin d'études chez Bill Inmotion, société de conseil spécialisée en BIM. À la suite de ça, j'ai été embauché, donc ça fait trois ans maintenant. que je réalise des missions d'AMO BIM, SIIM et puis de stratégie BIM chez B&M, avec pendant cette durée aussi une petite expérience au Canada que j'ai réalisée l'année dernière.

  • Speaker #1

    Très bien. Quelles ont été tes missions une fois au Canada ?

  • Speaker #0

    Alors nous, il faut savoir qu'on a fait un partenariat avec GreTech, qui est une entreprise canadienne basée à Montréal, entre autres. Et on a répondu en partenariat avec eux à un appel d'offres de la Société québécoise des infrastructures. C'est une maîtrise d'ouvrage publique qui s'occupe des principales infrastructures au Québec, mais pas que. Elle supervise aussi un certain nombre de donneurs d'ordres publics, que ce soit la ville de Montréal, la ville de Québec, Société d'habitation du Québec. C'est un acteur un peu central dans le déploiement du BIM aujourd'hui au Québec, qui voulait se faire accompagner sur... le déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale. Ils ont rédigé pour l'ensemble du Québec une guideline, un document de référence sur comment déployer le BIM au Québec. Dans ce contexte-là, ils ont fait appel à nous pour accompagner plusieurs donneurs d'ordre publics. On a accompagné la Société québécoise des infrastructures directement. La ville de Québec également, ville de Montréal, Société d'habitation du Québec, un organisme public qui supervise un certain nombre de bailleurs sociaux au Québec. Et donc, c'est dans ce contexte-là qu'on les a accompagnés. Au début, il y avait aussi d'autres acteurs qui étaient inclus dans la mission, mais c'est surtout ces quatre-là qu'on a accompagnés de près.

  • Speaker #1

    Quand tu es arrivé au Canada, dans quel état d'esprit étaient les acteurs ? Est-ce qu'ils ont déjà fait du BIM au Canada ou comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Globalement, je dirais qu'il y a une maturité qui est peut-être un petit peu moins avancée qu'en France. C'est des approches vraiment différentes. Là-bas, ils sont très axés autour de l'outil. Ils maîtrisent très bien les outils de modélisation, les plateformes collaboratives, etc. Là, ils ont peut-être un peu moins l'accent sur la partie gestion de projet. C'est un peu moins cadré que ce qu'on retrouve en France. On va avoir, par exemple, on n'a pas forcément de cahier des charges sur tous les projets. Donc c'est ça qui était intéressant. Et de ce point de vue-là, eux se considèrent un peu moins avancés qu'en France. Et puis c'est un contexte un peu différent aussi, puisque autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le bim sur son projet et qui fixe les exigences. Autant en Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage, et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets. Le client demande du BIM, mais il ne va pas forcément s'intéresser en détail au contenu des maquettes numériques. Donc je dirais qu'il y a moins de cas d'usage maîtrise d'ouvrage qui sont poussés au Canada qu'en France. Et c'est plus perçu comme un gage de qualité pour les projets, c'est plus quelque chose de rassurant. pour les maîtrises d'ouvrage.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire que le BIM est intégré aux méthodologies de travail de la maîtrise d'œuvre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est pour ça que je disais, on n'a pas toujours de cahier des charges BIM sur les projets, mais on a quasiment à chaque fois quand même l'équivalent d'une convention BIM. C'est quand même cadré, mais ça vient moins souvent de la maîtrise d'ouvrage.

  • Speaker #1

    D'accord, donc au niveau de la conduite du changement et tout, ça doit être vraiment différent puisque ça vient directement de la maîtrise d'oeuvre, on n'a pas ce sentiment d'être imposé de faire du BIM ?

  • Speaker #0

    Oui c'est sûr, c'est une approche un peu différente, ça laisse plus de liberté pour développer des outils pour la maîtrise d'oeuvre, c'est pour ça que je disais ils sont assez avancés au niveau des outils et se gestent beaucoup. les plugins Revit sur leur projet ou alors des scripts Dynamo. Ça, c'est quelque chose qui est assez courant.

  • Speaker #1

    Au niveau des acteurs, comment est-ce qu'ils s'organisent pour mettre en place la mission BIM au sein d'un projet ?

  • Speaker #0

    Souvent ce qui se passe c'est que tu as la maîtrise d'ouvrage qui demande du BIM sur son projet et qui ne précise pas forcément de manière très détaillée ses exigences et c'est là où c'est plus l'architecte et l'entrepreneur qui prennent la main et qui mettent en place l'organisation BIM. donc il y a quand même une organisation mais qui est plutôt poussée par la maîtrise d'oeuvre que par la maîtrise d'ouvrage et est-ce que le BIM Manager est-ce qu'il y a un BIM Manager sur les projets ou ça n'existe pas,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un équivalent ?

  • Speaker #0

    il y a un BIM Manager, alors eux appellent ça gestionnaire BIM et puis après tu as les organisations classiques qu'on peut avoir sur des grands projets avec coordinateur BIM,

  • Speaker #1

    etc d'accord, ok Sur les projets sur lesquels toi tu as t'es amené à travailler est-ce qu'il y a eu vraiment la mise en place du BIM où on a vu que c'était utile où on a, comme tu parlais tout à l'heure de la qualité, est-ce qu'il y a eu vraiment une augmentation de la qualité etc.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas quelque chose que j'ai eu l'occasion d'observer, puisque moi j'étais vraiment plus sur des missions de stratégie. On a parlé un peu de l'accompagnement que je faisais pour les acteurs dans le cadre de la feuille de route BIM gouvernementale. Pour eux, on a rédigé de la documentation BIM, on a fait des analyses de maturité, on a mis en place des tutoriels aussi, on leur a fait aussi des études d'opportunités sur tout ce qui était... BIM 4D, BIM 5D, impression 3D. Mais je n'ai pas eu l'occasion d'avoir ce rôle d'AMO BIM, BIM Manager, entre guillemets, sur des projets au Canada.

  • Speaker #1

    En lien avec ce que j'ai pu échanger avec Audrey Menley dans l'épisode de... trouvent le BIM et la Suisse. Audrey nous faisait part d'une certaine standardisation des processus de travail. Est-ce que c'est quelque chose qu'on retrouve au Canada ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a pu observer aussi. On a mené aussi, en partenariat avec Gretec, des audits stratégiques pour les entreprises du Québec. C'est l'initiative IQC 4.0. C'est un programme qui permet aux entreprises... de se faire auditer et de l'engager à une réflexion sur comment déployer le BIM en interne, vis-à-vis de leurs enjeux, de leurs forces, de leurs faiblesses, des outils qui sont les plus adaptés pour eux, et puis on essaye d'intégrer tout ça dans leur processus de travail actuel, et de formuler des recommandations en termes d'acquisition de certains outils. d'acquisition de matériel également et puis de formation sur ces outils. Donc c'est des petites missions de stratégie qui sont subventionnées par le gouvernement. Et parmi les acteurs qu'on a accompagnés, il y en avait un certain nombre qui avaient déjà une première expérience dans le BIM, qui l'utilisaient déjà sur leur projet, et on répondait plutôt à des problématiques de processus, notamment quels outils adopter, quels cas d'usage pousser, etc.

  • Speaker #1

    D'accord. Très bien. Est-ce que vous avez des référentiels sur lesquels vous pouvez vous baser, comme on peut retrouver ici la norme 19650 ?

  • Speaker #0

    Donc oui, eux s'appuient beaucoup sur l'ISO 19 650, notamment pour les travaux qu'on réalisait pour la SQI, on s'est beaucoup inspiré là-dessus. C'est aussi la base pour le cahier des charges type qui est en train de rédiger la SQI en ce moment. Et puis pour tout ce qui est cas d'usage, oui, il y a un référentiel un peu comparable à ce qu'on peut trouver côté Budjik-Sparte qui est utilisé au Québec.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue plus général, est-ce qu'on peut dire que le Canada a pu rattraper son retard vis-à-vis de la France ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt à eux de le dire ça, plutôt qu'à moi. Eux se considèrent encore un petit peu en retard par rapport à la France. Mais moi, je pense qu'ils vont très vite rattraper leur retard, entre guillemets, dans les prochaines années, puisqu'il y a beaucoup d'initiatives qui sont poussées en ce moment par le gouvernement. Depuis 2021, il me semble qu'il y a tous les projets publics de plus de 50 millions de dollars sur lesquels le BIM est obligatoire. Et puis, comme je le disais, il y a l'initiative IQC 4.0. Ce sont des audits de maturité BIM qui sont subventionnés par l'État, à l'issue duquel on peut obtenir 50 000 dollars de subvention pour la formation, les licences logicielles et puis de l'accompagnement. Donc ça c'est quelque chose qui est très utilisé et qui permet vraiment aux entreprises en local, que ce soit des architectes, des entreprises, des industriels, à se lancer dans le BIM. Il y a vraiment une volonté de l'État de déployer le BIM dans les prochaines années, plus qu'en France j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Après ils ont du coup le retour d'expérience de la France également, qui leur permet peut-être d'avancer un peu plus vite.

  • Speaker #0

    Oui, ils s'appuient beaucoup sur le retour d'expérience en France.

  • Speaker #1

    Très bien. Tout ce que tu viens de dire à l'instant, c'est au sujet de la partie BIM. Qu'en est-il sur la partie CIM ? Est-ce qu'ils y sont déjà ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Comme le BIM a quelques années de retard en termes de maturité au Canada par rapport à la France, il se pose tout juste la question du CIM aujourd'hui. On a pu échanger avec la ville de Québec notamment. sur quelques projets de sites d'aménagement urbain, mais ce n'est pas quelque chose qui pousse de manière récurrente. Et puis, on observe la même chose pour l'exploitation-maintenance aussi. Autant en France, c'est une des premières motivations des maîtresses d'ouvrage pour lancer le BIM sur leur projet, donc l'utilisation du BIM en exploitation-maintenance, autant au Canada, il y a très peu d'exemples de mise en œuvre. et ce n'est pas quelque chose qui priorise aujourd'hui sûrement par rapport à ton expérience au Canada est-ce que tu souhaites compléter avec des informations supplémentaires ? Oui, on peut parler du groupe BIM du Québec, qui est aussi assez moteur dans le déploiement du BIM dans la région. C'est une association de professionnels qui fait beaucoup de choses. Dans un premier temps, il y a toute la partie événementielle, avec des événements récurrents, et de personnes qui peuvent venir discuter et présenter des sujets autour du BIM. Il y a aussi une partie accompagnement, puisqu'ils accompagnent directement la SQI dans le cadre d'ateliers de réflexion sur le BIM. Et puis il y a cette initiative IQC 4.0 qui est menée directement par le groupe BIM du Québec et qui permet à tous ces professionnels de pouvoir s'interroger sur le déploiement du BIM dans leur structure. Donc ça c'est assez intéressant, c'est vrai qu'en France on a une communauté autour du BIM qui est assez active, notamment sur LinkedIn par exemple, mais on n'a pas d'association qui regroupe un peu. tous ces professionnels du BIM, il y a quelques exemples il y a Exabim, etc mais il n'y a pas d'association qui est aussi présente qu'au Québec et ça c'était vraiment quelque chose d'appréciable de pouvoir observer ça sur place et participer

  • Speaker #1

    ce qui fait qu'ils avancent tous en même temps c'est assez au moins quelle est ta vision stratégique par rapport à tout cela avec ton expérience française avec ton expérience canadienne qu'est-ce que tu en penses du BIM du CIM, où est-ce qu'on pourra être dans quelques années

  • Speaker #0

    C'est assez large comme question.

  • Speaker #1

    Dans quelques mois alors.

  • Speaker #0

    D'après moi, on a une pratique du BIM qui va plus avoir tendance à se stabiliser. On ressort de quelques années du BIM en France. C'était vraiment très innovant. On a vu émerger beaucoup de cas d'usage, beaucoup d'outils, beaucoup de mise en œuvre, un peu recherche et développement. Là je pense qu'on va vraiment rentrer dans une phase de stabilité. C'est cette courbe des attentes. Au début, forcément les premières années dans le BIM, on présente tous les cas d'usage innovants, on promet beaucoup de choses à la maîtrise d'ouvrage, donc il y a des attentes qui sont très fortes. ce qui mène au pic des attentes exagérées ça se traduit un peu par toutes les maîtrises d'ouvrage qui ont tendance à demander beaucoup de cas d'usage qui demandent des niveaux de développement très détaillés du load 500 par exemple sur les projets qu'on n'utilise pas toujours. Là pour moi on rentre plus dans une phase un peu de désillusion, où on se rend compte qu'on ne peut pas tout faire, que tout ne fonctionne pas, qu'il y a certaines limitations sur les outils, certaines limitations réglementaires, etc. donc je pense que dans les prochaines années on va avoir un BIM sur les projets qui va rester plus pragmatique et qui va permettre de mettre en place des bases solides pour les prochaines années et puis permettre à la plupart des acteurs de se lancer sur la mise en place du BIM sur les projets

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Corentin pour cet échange et de nous avoir expliqué le contexte BIM au Canada

  • Speaker #0

    Merci à toi Léa pour l'invitation Merci.

Description

AMO BIM/CIM chez BIM IN MOTION, Corentin a eu l’opportunité de réaliser une mission au Canada pendant une année grâce au partenariat entre BIM IN MOTION et Graitec (entreprise basée à Montréal). 


Corentin a travaillé au déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale pour le compte de la SQI (Société Québécoise des Infrastructures) – Maitrise d’Ouvrage publique au Canada.

Le retard général du Canada dans le domaine du BIM, sera-t-il rattrapé grâce à leur avantage sur les logiciels ?


Comme pour la Suisse, la standardisation des processus de travail permettra-t-elle de compenser le retard ? Le retour d’expériences français et européen, amènera-t-il le Canada vers un BIM utile plus rapidement ?

 

Dans cet épisode, découvrez le BIM au Canada à travers l’expérience de Corentin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le BIM sur son projet et qui fixe les exigences. Autant au Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage. Et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Vasalim, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Après son expérience au Canada, Corentin, AMO BIM Sim chez BIM Emotion, nous expose le BIM au Canada, dont la volonté de l'État à développer le BIM au sein de ses projets et les pratiques BIM ancrées dans les équipes de maîtrise d'œuvre. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Corentin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Speaker #0

    Bonjour Ria, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis issu de formation ingénieur, génie civil et génie urbain à l'EIVP. À la suite de ça, j'avais fait mon stage de fin d'études chez Bill Inmotion, société de conseil spécialisée en BIM. À la suite de ça, j'ai été embauché, donc ça fait trois ans maintenant. que je réalise des missions d'AMO BIM, SIIM et puis de stratégie BIM chez B&M, avec pendant cette durée aussi une petite expérience au Canada que j'ai réalisée l'année dernière.

  • Speaker #1

    Très bien. Quelles ont été tes missions une fois au Canada ?

  • Speaker #0

    Alors nous, il faut savoir qu'on a fait un partenariat avec GreTech, qui est une entreprise canadienne basée à Montréal, entre autres. Et on a répondu en partenariat avec eux à un appel d'offres de la Société québécoise des infrastructures. C'est une maîtrise d'ouvrage publique qui s'occupe des principales infrastructures au Québec, mais pas que. Elle supervise aussi un certain nombre de donneurs d'ordres publics, que ce soit la ville de Montréal, la ville de Québec, Société d'habitation du Québec. C'est un acteur un peu central dans le déploiement du BIM aujourd'hui au Québec, qui voulait se faire accompagner sur... le déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale. Ils ont rédigé pour l'ensemble du Québec une guideline, un document de référence sur comment déployer le BIM au Québec. Dans ce contexte-là, ils ont fait appel à nous pour accompagner plusieurs donneurs d'ordre publics. On a accompagné la Société québécoise des infrastructures directement. La ville de Québec également, ville de Montréal, Société d'habitation du Québec, un organisme public qui supervise un certain nombre de bailleurs sociaux au Québec. Et donc, c'est dans ce contexte-là qu'on les a accompagnés. Au début, il y avait aussi d'autres acteurs qui étaient inclus dans la mission, mais c'est surtout ces quatre-là qu'on a accompagnés de près.

  • Speaker #1

    Quand tu es arrivé au Canada, dans quel état d'esprit étaient les acteurs ? Est-ce qu'ils ont déjà fait du BIM au Canada ou comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Globalement, je dirais qu'il y a une maturité qui est peut-être un petit peu moins avancée qu'en France. C'est des approches vraiment différentes. Là-bas, ils sont très axés autour de l'outil. Ils maîtrisent très bien les outils de modélisation, les plateformes collaboratives, etc. Là, ils ont peut-être un peu moins l'accent sur la partie gestion de projet. C'est un peu moins cadré que ce qu'on retrouve en France. On va avoir, par exemple, on n'a pas forcément de cahier des charges sur tous les projets. Donc c'est ça qui était intéressant. Et de ce point de vue-là, eux se considèrent un peu moins avancés qu'en France. Et puis c'est un contexte un peu différent aussi, puisque autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le bim sur son projet et qui fixe les exigences. Autant en Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage, et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets. Le client demande du BIM, mais il ne va pas forcément s'intéresser en détail au contenu des maquettes numériques. Donc je dirais qu'il y a moins de cas d'usage maîtrise d'ouvrage qui sont poussés au Canada qu'en France. Et c'est plus perçu comme un gage de qualité pour les projets, c'est plus quelque chose de rassurant. pour les maîtrises d'ouvrage.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire que le BIM est intégré aux méthodologies de travail de la maîtrise d'œuvre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est pour ça que je disais, on n'a pas toujours de cahier des charges BIM sur les projets, mais on a quasiment à chaque fois quand même l'équivalent d'une convention BIM. C'est quand même cadré, mais ça vient moins souvent de la maîtrise d'ouvrage.

  • Speaker #1

    D'accord, donc au niveau de la conduite du changement et tout, ça doit être vraiment différent puisque ça vient directement de la maîtrise d'oeuvre, on n'a pas ce sentiment d'être imposé de faire du BIM ?

  • Speaker #0

    Oui c'est sûr, c'est une approche un peu différente, ça laisse plus de liberté pour développer des outils pour la maîtrise d'oeuvre, c'est pour ça que je disais ils sont assez avancés au niveau des outils et se gestent beaucoup. les plugins Revit sur leur projet ou alors des scripts Dynamo. Ça, c'est quelque chose qui est assez courant.

  • Speaker #1

    Au niveau des acteurs, comment est-ce qu'ils s'organisent pour mettre en place la mission BIM au sein d'un projet ?

  • Speaker #0

    Souvent ce qui se passe c'est que tu as la maîtrise d'ouvrage qui demande du BIM sur son projet et qui ne précise pas forcément de manière très détaillée ses exigences et c'est là où c'est plus l'architecte et l'entrepreneur qui prennent la main et qui mettent en place l'organisation BIM. donc il y a quand même une organisation mais qui est plutôt poussée par la maîtrise d'oeuvre que par la maîtrise d'ouvrage et est-ce que le BIM Manager est-ce qu'il y a un BIM Manager sur les projets ou ça n'existe pas,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un équivalent ?

  • Speaker #0

    il y a un BIM Manager, alors eux appellent ça gestionnaire BIM et puis après tu as les organisations classiques qu'on peut avoir sur des grands projets avec coordinateur BIM,

  • Speaker #1

    etc d'accord, ok Sur les projets sur lesquels toi tu as t'es amené à travailler est-ce qu'il y a eu vraiment la mise en place du BIM où on a vu que c'était utile où on a, comme tu parlais tout à l'heure de la qualité, est-ce qu'il y a eu vraiment une augmentation de la qualité etc.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas quelque chose que j'ai eu l'occasion d'observer, puisque moi j'étais vraiment plus sur des missions de stratégie. On a parlé un peu de l'accompagnement que je faisais pour les acteurs dans le cadre de la feuille de route BIM gouvernementale. Pour eux, on a rédigé de la documentation BIM, on a fait des analyses de maturité, on a mis en place des tutoriels aussi, on leur a fait aussi des études d'opportunités sur tout ce qui était... BIM 4D, BIM 5D, impression 3D. Mais je n'ai pas eu l'occasion d'avoir ce rôle d'AMO BIM, BIM Manager, entre guillemets, sur des projets au Canada.

  • Speaker #1

    En lien avec ce que j'ai pu échanger avec Audrey Menley dans l'épisode de... trouvent le BIM et la Suisse. Audrey nous faisait part d'une certaine standardisation des processus de travail. Est-ce que c'est quelque chose qu'on retrouve au Canada ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a pu observer aussi. On a mené aussi, en partenariat avec Gretec, des audits stratégiques pour les entreprises du Québec. C'est l'initiative IQC 4.0. C'est un programme qui permet aux entreprises... de se faire auditer et de l'engager à une réflexion sur comment déployer le BIM en interne, vis-à-vis de leurs enjeux, de leurs forces, de leurs faiblesses, des outils qui sont les plus adaptés pour eux, et puis on essaye d'intégrer tout ça dans leur processus de travail actuel, et de formuler des recommandations en termes d'acquisition de certains outils. d'acquisition de matériel également et puis de formation sur ces outils. Donc c'est des petites missions de stratégie qui sont subventionnées par le gouvernement. Et parmi les acteurs qu'on a accompagnés, il y en avait un certain nombre qui avaient déjà une première expérience dans le BIM, qui l'utilisaient déjà sur leur projet, et on répondait plutôt à des problématiques de processus, notamment quels outils adopter, quels cas d'usage pousser, etc.

  • Speaker #1

    D'accord. Très bien. Est-ce que vous avez des référentiels sur lesquels vous pouvez vous baser, comme on peut retrouver ici la norme 19650 ?

  • Speaker #0

    Donc oui, eux s'appuient beaucoup sur l'ISO 19 650, notamment pour les travaux qu'on réalisait pour la SQI, on s'est beaucoup inspiré là-dessus. C'est aussi la base pour le cahier des charges type qui est en train de rédiger la SQI en ce moment. Et puis pour tout ce qui est cas d'usage, oui, il y a un référentiel un peu comparable à ce qu'on peut trouver côté Budjik-Sparte qui est utilisé au Québec.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue plus général, est-ce qu'on peut dire que le Canada a pu rattraper son retard vis-à-vis de la France ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt à eux de le dire ça, plutôt qu'à moi. Eux se considèrent encore un petit peu en retard par rapport à la France. Mais moi, je pense qu'ils vont très vite rattraper leur retard, entre guillemets, dans les prochaines années, puisqu'il y a beaucoup d'initiatives qui sont poussées en ce moment par le gouvernement. Depuis 2021, il me semble qu'il y a tous les projets publics de plus de 50 millions de dollars sur lesquels le BIM est obligatoire. Et puis, comme je le disais, il y a l'initiative IQC 4.0. Ce sont des audits de maturité BIM qui sont subventionnés par l'État, à l'issue duquel on peut obtenir 50 000 dollars de subvention pour la formation, les licences logicielles et puis de l'accompagnement. Donc ça c'est quelque chose qui est très utilisé et qui permet vraiment aux entreprises en local, que ce soit des architectes, des entreprises, des industriels, à se lancer dans le BIM. Il y a vraiment une volonté de l'État de déployer le BIM dans les prochaines années, plus qu'en France j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Après ils ont du coup le retour d'expérience de la France également, qui leur permet peut-être d'avancer un peu plus vite.

  • Speaker #0

    Oui, ils s'appuient beaucoup sur le retour d'expérience en France.

  • Speaker #1

    Très bien. Tout ce que tu viens de dire à l'instant, c'est au sujet de la partie BIM. Qu'en est-il sur la partie CIM ? Est-ce qu'ils y sont déjà ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Comme le BIM a quelques années de retard en termes de maturité au Canada par rapport à la France, il se pose tout juste la question du CIM aujourd'hui. On a pu échanger avec la ville de Québec notamment. sur quelques projets de sites d'aménagement urbain, mais ce n'est pas quelque chose qui pousse de manière récurrente. Et puis, on observe la même chose pour l'exploitation-maintenance aussi. Autant en France, c'est une des premières motivations des maîtresses d'ouvrage pour lancer le BIM sur leur projet, donc l'utilisation du BIM en exploitation-maintenance, autant au Canada, il y a très peu d'exemples de mise en œuvre. et ce n'est pas quelque chose qui priorise aujourd'hui sûrement par rapport à ton expérience au Canada est-ce que tu souhaites compléter avec des informations supplémentaires ? Oui, on peut parler du groupe BIM du Québec, qui est aussi assez moteur dans le déploiement du BIM dans la région. C'est une association de professionnels qui fait beaucoup de choses. Dans un premier temps, il y a toute la partie événementielle, avec des événements récurrents, et de personnes qui peuvent venir discuter et présenter des sujets autour du BIM. Il y a aussi une partie accompagnement, puisqu'ils accompagnent directement la SQI dans le cadre d'ateliers de réflexion sur le BIM. Et puis il y a cette initiative IQC 4.0 qui est menée directement par le groupe BIM du Québec et qui permet à tous ces professionnels de pouvoir s'interroger sur le déploiement du BIM dans leur structure. Donc ça c'est assez intéressant, c'est vrai qu'en France on a une communauté autour du BIM qui est assez active, notamment sur LinkedIn par exemple, mais on n'a pas d'association qui regroupe un peu. tous ces professionnels du BIM, il y a quelques exemples il y a Exabim, etc mais il n'y a pas d'association qui est aussi présente qu'au Québec et ça c'était vraiment quelque chose d'appréciable de pouvoir observer ça sur place et participer

  • Speaker #1

    ce qui fait qu'ils avancent tous en même temps c'est assez au moins quelle est ta vision stratégique par rapport à tout cela avec ton expérience française avec ton expérience canadienne qu'est-ce que tu en penses du BIM du CIM, où est-ce qu'on pourra être dans quelques années

  • Speaker #0

    C'est assez large comme question.

  • Speaker #1

    Dans quelques mois alors.

  • Speaker #0

    D'après moi, on a une pratique du BIM qui va plus avoir tendance à se stabiliser. On ressort de quelques années du BIM en France. C'était vraiment très innovant. On a vu émerger beaucoup de cas d'usage, beaucoup d'outils, beaucoup de mise en œuvre, un peu recherche et développement. Là je pense qu'on va vraiment rentrer dans une phase de stabilité. C'est cette courbe des attentes. Au début, forcément les premières années dans le BIM, on présente tous les cas d'usage innovants, on promet beaucoup de choses à la maîtrise d'ouvrage, donc il y a des attentes qui sont très fortes. ce qui mène au pic des attentes exagérées ça se traduit un peu par toutes les maîtrises d'ouvrage qui ont tendance à demander beaucoup de cas d'usage qui demandent des niveaux de développement très détaillés du load 500 par exemple sur les projets qu'on n'utilise pas toujours. Là pour moi on rentre plus dans une phase un peu de désillusion, où on se rend compte qu'on ne peut pas tout faire, que tout ne fonctionne pas, qu'il y a certaines limitations sur les outils, certaines limitations réglementaires, etc. donc je pense que dans les prochaines années on va avoir un BIM sur les projets qui va rester plus pragmatique et qui va permettre de mettre en place des bases solides pour les prochaines années et puis permettre à la plupart des acteurs de se lancer sur la mise en place du BIM sur les projets

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Corentin pour cet échange et de nous avoir expliqué le contexte BIM au Canada

  • Speaker #0

    Merci à toi Léa pour l'invitation Merci.

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Description

AMO BIM/CIM chez BIM IN MOTION, Corentin a eu l’opportunité de réaliser une mission au Canada pendant une année grâce au partenariat entre BIM IN MOTION et Graitec (entreprise basée à Montréal). 


Corentin a travaillé au déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale pour le compte de la SQI (Société Québécoise des Infrastructures) – Maitrise d’Ouvrage publique au Canada.

Le retard général du Canada dans le domaine du BIM, sera-t-il rattrapé grâce à leur avantage sur les logiciels ?


Comme pour la Suisse, la standardisation des processus de travail permettra-t-elle de compenser le retard ? Le retour d’expériences français et européen, amènera-t-il le Canada vers un BIM utile plus rapidement ?

 

Dans cet épisode, découvrez le BIM au Canada à travers l’expérience de Corentin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le BIM sur son projet et qui fixe les exigences. Autant au Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage. Et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Vasalim, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Après son expérience au Canada, Corentin, AMO BIM Sim chez BIM Emotion, nous expose le BIM au Canada, dont la volonté de l'État à développer le BIM au sein de ses projets et les pratiques BIM ancrées dans les équipes de maîtrise d'œuvre. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Corentin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Speaker #0

    Bonjour Ria, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis issu de formation ingénieur, génie civil et génie urbain à l'EIVP. À la suite de ça, j'avais fait mon stage de fin d'études chez Bill Inmotion, société de conseil spécialisée en BIM. À la suite de ça, j'ai été embauché, donc ça fait trois ans maintenant. que je réalise des missions d'AMO BIM, SIIM et puis de stratégie BIM chez B&M, avec pendant cette durée aussi une petite expérience au Canada que j'ai réalisée l'année dernière.

  • Speaker #1

    Très bien. Quelles ont été tes missions une fois au Canada ?

  • Speaker #0

    Alors nous, il faut savoir qu'on a fait un partenariat avec GreTech, qui est une entreprise canadienne basée à Montréal, entre autres. Et on a répondu en partenariat avec eux à un appel d'offres de la Société québécoise des infrastructures. C'est une maîtrise d'ouvrage publique qui s'occupe des principales infrastructures au Québec, mais pas que. Elle supervise aussi un certain nombre de donneurs d'ordres publics, que ce soit la ville de Montréal, la ville de Québec, Société d'habitation du Québec. C'est un acteur un peu central dans le déploiement du BIM aujourd'hui au Québec, qui voulait se faire accompagner sur... le déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale. Ils ont rédigé pour l'ensemble du Québec une guideline, un document de référence sur comment déployer le BIM au Québec. Dans ce contexte-là, ils ont fait appel à nous pour accompagner plusieurs donneurs d'ordre publics. On a accompagné la Société québécoise des infrastructures directement. La ville de Québec également, ville de Montréal, Société d'habitation du Québec, un organisme public qui supervise un certain nombre de bailleurs sociaux au Québec. Et donc, c'est dans ce contexte-là qu'on les a accompagnés. Au début, il y avait aussi d'autres acteurs qui étaient inclus dans la mission, mais c'est surtout ces quatre-là qu'on a accompagnés de près.

  • Speaker #1

    Quand tu es arrivé au Canada, dans quel état d'esprit étaient les acteurs ? Est-ce qu'ils ont déjà fait du BIM au Canada ou comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Globalement, je dirais qu'il y a une maturité qui est peut-être un petit peu moins avancée qu'en France. C'est des approches vraiment différentes. Là-bas, ils sont très axés autour de l'outil. Ils maîtrisent très bien les outils de modélisation, les plateformes collaboratives, etc. Là, ils ont peut-être un peu moins l'accent sur la partie gestion de projet. C'est un peu moins cadré que ce qu'on retrouve en France. On va avoir, par exemple, on n'a pas forcément de cahier des charges sur tous les projets. Donc c'est ça qui était intéressant. Et de ce point de vue-là, eux se considèrent un peu moins avancés qu'en France. Et puis c'est un contexte un peu différent aussi, puisque autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le bim sur son projet et qui fixe les exigences. Autant en Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage, et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets. Le client demande du BIM, mais il ne va pas forcément s'intéresser en détail au contenu des maquettes numériques. Donc je dirais qu'il y a moins de cas d'usage maîtrise d'ouvrage qui sont poussés au Canada qu'en France. Et c'est plus perçu comme un gage de qualité pour les projets, c'est plus quelque chose de rassurant. pour les maîtrises d'ouvrage.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire que le BIM est intégré aux méthodologies de travail de la maîtrise d'œuvre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est pour ça que je disais, on n'a pas toujours de cahier des charges BIM sur les projets, mais on a quasiment à chaque fois quand même l'équivalent d'une convention BIM. C'est quand même cadré, mais ça vient moins souvent de la maîtrise d'ouvrage.

  • Speaker #1

    D'accord, donc au niveau de la conduite du changement et tout, ça doit être vraiment différent puisque ça vient directement de la maîtrise d'oeuvre, on n'a pas ce sentiment d'être imposé de faire du BIM ?

  • Speaker #0

    Oui c'est sûr, c'est une approche un peu différente, ça laisse plus de liberté pour développer des outils pour la maîtrise d'oeuvre, c'est pour ça que je disais ils sont assez avancés au niveau des outils et se gestent beaucoup. les plugins Revit sur leur projet ou alors des scripts Dynamo. Ça, c'est quelque chose qui est assez courant.

  • Speaker #1

    Au niveau des acteurs, comment est-ce qu'ils s'organisent pour mettre en place la mission BIM au sein d'un projet ?

  • Speaker #0

    Souvent ce qui se passe c'est que tu as la maîtrise d'ouvrage qui demande du BIM sur son projet et qui ne précise pas forcément de manière très détaillée ses exigences et c'est là où c'est plus l'architecte et l'entrepreneur qui prennent la main et qui mettent en place l'organisation BIM. donc il y a quand même une organisation mais qui est plutôt poussée par la maîtrise d'oeuvre que par la maîtrise d'ouvrage et est-ce que le BIM Manager est-ce qu'il y a un BIM Manager sur les projets ou ça n'existe pas,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un équivalent ?

  • Speaker #0

    il y a un BIM Manager, alors eux appellent ça gestionnaire BIM et puis après tu as les organisations classiques qu'on peut avoir sur des grands projets avec coordinateur BIM,

  • Speaker #1

    etc d'accord, ok Sur les projets sur lesquels toi tu as t'es amené à travailler est-ce qu'il y a eu vraiment la mise en place du BIM où on a vu que c'était utile où on a, comme tu parlais tout à l'heure de la qualité, est-ce qu'il y a eu vraiment une augmentation de la qualité etc.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas quelque chose que j'ai eu l'occasion d'observer, puisque moi j'étais vraiment plus sur des missions de stratégie. On a parlé un peu de l'accompagnement que je faisais pour les acteurs dans le cadre de la feuille de route BIM gouvernementale. Pour eux, on a rédigé de la documentation BIM, on a fait des analyses de maturité, on a mis en place des tutoriels aussi, on leur a fait aussi des études d'opportunités sur tout ce qui était... BIM 4D, BIM 5D, impression 3D. Mais je n'ai pas eu l'occasion d'avoir ce rôle d'AMO BIM, BIM Manager, entre guillemets, sur des projets au Canada.

  • Speaker #1

    En lien avec ce que j'ai pu échanger avec Audrey Menley dans l'épisode de... trouvent le BIM et la Suisse. Audrey nous faisait part d'une certaine standardisation des processus de travail. Est-ce que c'est quelque chose qu'on retrouve au Canada ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a pu observer aussi. On a mené aussi, en partenariat avec Gretec, des audits stratégiques pour les entreprises du Québec. C'est l'initiative IQC 4.0. C'est un programme qui permet aux entreprises... de se faire auditer et de l'engager à une réflexion sur comment déployer le BIM en interne, vis-à-vis de leurs enjeux, de leurs forces, de leurs faiblesses, des outils qui sont les plus adaptés pour eux, et puis on essaye d'intégrer tout ça dans leur processus de travail actuel, et de formuler des recommandations en termes d'acquisition de certains outils. d'acquisition de matériel également et puis de formation sur ces outils. Donc c'est des petites missions de stratégie qui sont subventionnées par le gouvernement. Et parmi les acteurs qu'on a accompagnés, il y en avait un certain nombre qui avaient déjà une première expérience dans le BIM, qui l'utilisaient déjà sur leur projet, et on répondait plutôt à des problématiques de processus, notamment quels outils adopter, quels cas d'usage pousser, etc.

  • Speaker #1

    D'accord. Très bien. Est-ce que vous avez des référentiels sur lesquels vous pouvez vous baser, comme on peut retrouver ici la norme 19650 ?

  • Speaker #0

    Donc oui, eux s'appuient beaucoup sur l'ISO 19 650, notamment pour les travaux qu'on réalisait pour la SQI, on s'est beaucoup inspiré là-dessus. C'est aussi la base pour le cahier des charges type qui est en train de rédiger la SQI en ce moment. Et puis pour tout ce qui est cas d'usage, oui, il y a un référentiel un peu comparable à ce qu'on peut trouver côté Budjik-Sparte qui est utilisé au Québec.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue plus général, est-ce qu'on peut dire que le Canada a pu rattraper son retard vis-à-vis de la France ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt à eux de le dire ça, plutôt qu'à moi. Eux se considèrent encore un petit peu en retard par rapport à la France. Mais moi, je pense qu'ils vont très vite rattraper leur retard, entre guillemets, dans les prochaines années, puisqu'il y a beaucoup d'initiatives qui sont poussées en ce moment par le gouvernement. Depuis 2021, il me semble qu'il y a tous les projets publics de plus de 50 millions de dollars sur lesquels le BIM est obligatoire. Et puis, comme je le disais, il y a l'initiative IQC 4.0. Ce sont des audits de maturité BIM qui sont subventionnés par l'État, à l'issue duquel on peut obtenir 50 000 dollars de subvention pour la formation, les licences logicielles et puis de l'accompagnement. Donc ça c'est quelque chose qui est très utilisé et qui permet vraiment aux entreprises en local, que ce soit des architectes, des entreprises, des industriels, à se lancer dans le BIM. Il y a vraiment une volonté de l'État de déployer le BIM dans les prochaines années, plus qu'en France j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Après ils ont du coup le retour d'expérience de la France également, qui leur permet peut-être d'avancer un peu plus vite.

  • Speaker #0

    Oui, ils s'appuient beaucoup sur le retour d'expérience en France.

  • Speaker #1

    Très bien. Tout ce que tu viens de dire à l'instant, c'est au sujet de la partie BIM. Qu'en est-il sur la partie CIM ? Est-ce qu'ils y sont déjà ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Comme le BIM a quelques années de retard en termes de maturité au Canada par rapport à la France, il se pose tout juste la question du CIM aujourd'hui. On a pu échanger avec la ville de Québec notamment. sur quelques projets de sites d'aménagement urbain, mais ce n'est pas quelque chose qui pousse de manière récurrente. Et puis, on observe la même chose pour l'exploitation-maintenance aussi. Autant en France, c'est une des premières motivations des maîtresses d'ouvrage pour lancer le BIM sur leur projet, donc l'utilisation du BIM en exploitation-maintenance, autant au Canada, il y a très peu d'exemples de mise en œuvre. et ce n'est pas quelque chose qui priorise aujourd'hui sûrement par rapport à ton expérience au Canada est-ce que tu souhaites compléter avec des informations supplémentaires ? Oui, on peut parler du groupe BIM du Québec, qui est aussi assez moteur dans le déploiement du BIM dans la région. C'est une association de professionnels qui fait beaucoup de choses. Dans un premier temps, il y a toute la partie événementielle, avec des événements récurrents, et de personnes qui peuvent venir discuter et présenter des sujets autour du BIM. Il y a aussi une partie accompagnement, puisqu'ils accompagnent directement la SQI dans le cadre d'ateliers de réflexion sur le BIM. Et puis il y a cette initiative IQC 4.0 qui est menée directement par le groupe BIM du Québec et qui permet à tous ces professionnels de pouvoir s'interroger sur le déploiement du BIM dans leur structure. Donc ça c'est assez intéressant, c'est vrai qu'en France on a une communauté autour du BIM qui est assez active, notamment sur LinkedIn par exemple, mais on n'a pas d'association qui regroupe un peu. tous ces professionnels du BIM, il y a quelques exemples il y a Exabim, etc mais il n'y a pas d'association qui est aussi présente qu'au Québec et ça c'était vraiment quelque chose d'appréciable de pouvoir observer ça sur place et participer

  • Speaker #1

    ce qui fait qu'ils avancent tous en même temps c'est assez au moins quelle est ta vision stratégique par rapport à tout cela avec ton expérience française avec ton expérience canadienne qu'est-ce que tu en penses du BIM du CIM, où est-ce qu'on pourra être dans quelques années

  • Speaker #0

    C'est assez large comme question.

  • Speaker #1

    Dans quelques mois alors.

  • Speaker #0

    D'après moi, on a une pratique du BIM qui va plus avoir tendance à se stabiliser. On ressort de quelques années du BIM en France. C'était vraiment très innovant. On a vu émerger beaucoup de cas d'usage, beaucoup d'outils, beaucoup de mise en œuvre, un peu recherche et développement. Là je pense qu'on va vraiment rentrer dans une phase de stabilité. C'est cette courbe des attentes. Au début, forcément les premières années dans le BIM, on présente tous les cas d'usage innovants, on promet beaucoup de choses à la maîtrise d'ouvrage, donc il y a des attentes qui sont très fortes. ce qui mène au pic des attentes exagérées ça se traduit un peu par toutes les maîtrises d'ouvrage qui ont tendance à demander beaucoup de cas d'usage qui demandent des niveaux de développement très détaillés du load 500 par exemple sur les projets qu'on n'utilise pas toujours. Là pour moi on rentre plus dans une phase un peu de désillusion, où on se rend compte qu'on ne peut pas tout faire, que tout ne fonctionne pas, qu'il y a certaines limitations sur les outils, certaines limitations réglementaires, etc. donc je pense que dans les prochaines années on va avoir un BIM sur les projets qui va rester plus pragmatique et qui va permettre de mettre en place des bases solides pour les prochaines années et puis permettre à la plupart des acteurs de se lancer sur la mise en place du BIM sur les projets

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Corentin pour cet échange et de nous avoir expliqué le contexte BIM au Canada

  • Speaker #0

    Merci à toi Léa pour l'invitation Merci.

Description

AMO BIM/CIM chez BIM IN MOTION, Corentin a eu l’opportunité de réaliser une mission au Canada pendant une année grâce au partenariat entre BIM IN MOTION et Graitec (entreprise basée à Montréal). 


Corentin a travaillé au déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale pour le compte de la SQI (Société Québécoise des Infrastructures) – Maitrise d’Ouvrage publique au Canada.

Le retard général du Canada dans le domaine du BIM, sera-t-il rattrapé grâce à leur avantage sur les logiciels ?


Comme pour la Suisse, la standardisation des processus de travail permettra-t-elle de compenser le retard ? Le retour d’expériences français et européen, amènera-t-il le Canada vers un BIM utile plus rapidement ?

 

Dans cet épisode, découvrez le BIM au Canada à travers l’expérience de Corentin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le BIM sur son projet et qui fixe les exigences. Autant au Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage. Et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quinteur du BIM présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Vasalim, ingénieur bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Après son expérience au Canada, Corentin, AMO BIM Sim chez BIM Emotion, nous expose le BIM au Canada, dont la volonté de l'État à développer le BIM au sein de ses projets et les pratiques BIM ancrées dans les équipes de maîtrise d'œuvre. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Corentin, bienvenue dans le quart d'heure du BIM.

  • Speaker #0

    Bonjour Ria, merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Pour commencer, peux-tu te présenter à nos auditrices et auditeurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis issu de formation ingénieur, génie civil et génie urbain à l'EIVP. À la suite de ça, j'avais fait mon stage de fin d'études chez Bill Inmotion, société de conseil spécialisée en BIM. À la suite de ça, j'ai été embauché, donc ça fait trois ans maintenant. que je réalise des missions d'AMO BIM, SIIM et puis de stratégie BIM chez B&M, avec pendant cette durée aussi une petite expérience au Canada que j'ai réalisée l'année dernière.

  • Speaker #1

    Très bien. Quelles ont été tes missions une fois au Canada ?

  • Speaker #0

    Alors nous, il faut savoir qu'on a fait un partenariat avec GreTech, qui est une entreprise canadienne basée à Montréal, entre autres. Et on a répondu en partenariat avec eux à un appel d'offres de la Société québécoise des infrastructures. C'est une maîtrise d'ouvrage publique qui s'occupe des principales infrastructures au Québec, mais pas que. Elle supervise aussi un certain nombre de donneurs d'ordres publics, que ce soit la ville de Montréal, la ville de Québec, Société d'habitation du Québec. C'est un acteur un peu central dans le déploiement du BIM aujourd'hui au Québec, qui voulait se faire accompagner sur... le déploiement de la feuille de route BIM gouvernementale. Ils ont rédigé pour l'ensemble du Québec une guideline, un document de référence sur comment déployer le BIM au Québec. Dans ce contexte-là, ils ont fait appel à nous pour accompagner plusieurs donneurs d'ordre publics. On a accompagné la Société québécoise des infrastructures directement. La ville de Québec également, ville de Montréal, Société d'habitation du Québec, un organisme public qui supervise un certain nombre de bailleurs sociaux au Québec. Et donc, c'est dans ce contexte-là qu'on les a accompagnés. Au début, il y avait aussi d'autres acteurs qui étaient inclus dans la mission, mais c'est surtout ces quatre-là qu'on a accompagnés de près.

  • Speaker #1

    Quand tu es arrivé au Canada, dans quel état d'esprit étaient les acteurs ? Est-ce qu'ils ont déjà fait du BIM au Canada ou comment est-ce que ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Globalement, je dirais qu'il y a une maturité qui est peut-être un petit peu moins avancée qu'en France. C'est des approches vraiment différentes. Là-bas, ils sont très axés autour de l'outil. Ils maîtrisent très bien les outils de modélisation, les plateformes collaboratives, etc. Là, ils ont peut-être un peu moins l'accent sur la partie gestion de projet. C'est un peu moins cadré que ce qu'on retrouve en France. On va avoir, par exemple, on n'a pas forcément de cahier des charges sur tous les projets. Donc c'est ça qui était intéressant. Et de ce point de vue-là, eux se considèrent un peu moins avancés qu'en France. Et puis c'est un contexte un peu différent aussi, puisque autant en France, c'est souvent la maîtrise d'ouvrage qui demande le bim sur son projet et qui fixe les exigences. Autant en Canada, la demande peut venir aussi de la maîtrise d'ouvrage, et c'est souvent plus les architectes et les entrepreneurs, donc les maîtrises d'œuvre de manière générale, qui sont plus moteurs du déploiement du BIM sur les projets. Le client demande du BIM, mais il ne va pas forcément s'intéresser en détail au contenu des maquettes numériques. Donc je dirais qu'il y a moins de cas d'usage maîtrise d'ouvrage qui sont poussés au Canada qu'en France. Et c'est plus perçu comme un gage de qualité pour les projets, c'est plus quelque chose de rassurant. pour les maîtrises d'ouvrage.

  • Speaker #1

    Donc on peut dire que le BIM est intégré aux méthodologies de travail de la maîtrise d'œuvre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est pour ça que je disais, on n'a pas toujours de cahier des charges BIM sur les projets, mais on a quasiment à chaque fois quand même l'équivalent d'une convention BIM. C'est quand même cadré, mais ça vient moins souvent de la maîtrise d'ouvrage.

  • Speaker #1

    D'accord, donc au niveau de la conduite du changement et tout, ça doit être vraiment différent puisque ça vient directement de la maîtrise d'oeuvre, on n'a pas ce sentiment d'être imposé de faire du BIM ?

  • Speaker #0

    Oui c'est sûr, c'est une approche un peu différente, ça laisse plus de liberté pour développer des outils pour la maîtrise d'oeuvre, c'est pour ça que je disais ils sont assez avancés au niveau des outils et se gestent beaucoup. les plugins Revit sur leur projet ou alors des scripts Dynamo. Ça, c'est quelque chose qui est assez courant.

  • Speaker #1

    Au niveau des acteurs, comment est-ce qu'ils s'organisent pour mettre en place la mission BIM au sein d'un projet ?

  • Speaker #0

    Souvent ce qui se passe c'est que tu as la maîtrise d'ouvrage qui demande du BIM sur son projet et qui ne précise pas forcément de manière très détaillée ses exigences et c'est là où c'est plus l'architecte et l'entrepreneur qui prennent la main et qui mettent en place l'organisation BIM. donc il y a quand même une organisation mais qui est plutôt poussée par la maîtrise d'oeuvre que par la maîtrise d'ouvrage et est-ce que le BIM Manager est-ce qu'il y a un BIM Manager sur les projets ou ça n'existe pas,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un équivalent ?

  • Speaker #0

    il y a un BIM Manager, alors eux appellent ça gestionnaire BIM et puis après tu as les organisations classiques qu'on peut avoir sur des grands projets avec coordinateur BIM,

  • Speaker #1

    etc d'accord, ok Sur les projets sur lesquels toi tu as t'es amené à travailler est-ce qu'il y a eu vraiment la mise en place du BIM où on a vu que c'était utile où on a, comme tu parlais tout à l'heure de la qualité, est-ce qu'il y a eu vraiment une augmentation de la qualité etc.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas quelque chose que j'ai eu l'occasion d'observer, puisque moi j'étais vraiment plus sur des missions de stratégie. On a parlé un peu de l'accompagnement que je faisais pour les acteurs dans le cadre de la feuille de route BIM gouvernementale. Pour eux, on a rédigé de la documentation BIM, on a fait des analyses de maturité, on a mis en place des tutoriels aussi, on leur a fait aussi des études d'opportunités sur tout ce qui était... BIM 4D, BIM 5D, impression 3D. Mais je n'ai pas eu l'occasion d'avoir ce rôle d'AMO BIM, BIM Manager, entre guillemets, sur des projets au Canada.

  • Speaker #1

    En lien avec ce que j'ai pu échanger avec Audrey Menley dans l'épisode de... trouvent le BIM et la Suisse. Audrey nous faisait part d'une certaine standardisation des processus de travail. Est-ce que c'est quelque chose qu'on retrouve au Canada ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a pu observer aussi. On a mené aussi, en partenariat avec Gretec, des audits stratégiques pour les entreprises du Québec. C'est l'initiative IQC 4.0. C'est un programme qui permet aux entreprises... de se faire auditer et de l'engager à une réflexion sur comment déployer le BIM en interne, vis-à-vis de leurs enjeux, de leurs forces, de leurs faiblesses, des outils qui sont les plus adaptés pour eux, et puis on essaye d'intégrer tout ça dans leur processus de travail actuel, et de formuler des recommandations en termes d'acquisition de certains outils. d'acquisition de matériel également et puis de formation sur ces outils. Donc c'est des petites missions de stratégie qui sont subventionnées par le gouvernement. Et parmi les acteurs qu'on a accompagnés, il y en avait un certain nombre qui avaient déjà une première expérience dans le BIM, qui l'utilisaient déjà sur leur projet, et on répondait plutôt à des problématiques de processus, notamment quels outils adopter, quels cas d'usage pousser, etc.

  • Speaker #1

    D'accord. Très bien. Est-ce que vous avez des référentiels sur lesquels vous pouvez vous baser, comme on peut retrouver ici la norme 19650 ?

  • Speaker #0

    Donc oui, eux s'appuient beaucoup sur l'ISO 19 650, notamment pour les travaux qu'on réalisait pour la SQI, on s'est beaucoup inspiré là-dessus. C'est aussi la base pour le cahier des charges type qui est en train de rédiger la SQI en ce moment. Et puis pour tout ce qui est cas d'usage, oui, il y a un référentiel un peu comparable à ce qu'on peut trouver côté Budjik-Sparte qui est utilisé au Québec.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue plus général, est-ce qu'on peut dire que le Canada a pu rattraper son retard vis-à-vis de la France ?

  • Speaker #0

    C'est plutôt à eux de le dire ça, plutôt qu'à moi. Eux se considèrent encore un petit peu en retard par rapport à la France. Mais moi, je pense qu'ils vont très vite rattraper leur retard, entre guillemets, dans les prochaines années, puisqu'il y a beaucoup d'initiatives qui sont poussées en ce moment par le gouvernement. Depuis 2021, il me semble qu'il y a tous les projets publics de plus de 50 millions de dollars sur lesquels le BIM est obligatoire. Et puis, comme je le disais, il y a l'initiative IQC 4.0. Ce sont des audits de maturité BIM qui sont subventionnés par l'État, à l'issue duquel on peut obtenir 50 000 dollars de subvention pour la formation, les licences logicielles et puis de l'accompagnement. Donc ça c'est quelque chose qui est très utilisé et qui permet vraiment aux entreprises en local, que ce soit des architectes, des entreprises, des industriels, à se lancer dans le BIM. Il y a vraiment une volonté de l'État de déployer le BIM dans les prochaines années, plus qu'en France j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Après ils ont du coup le retour d'expérience de la France également, qui leur permet peut-être d'avancer un peu plus vite.

  • Speaker #0

    Oui, ils s'appuient beaucoup sur le retour d'expérience en France.

  • Speaker #1

    Très bien. Tout ce que tu viens de dire à l'instant, c'est au sujet de la partie BIM. Qu'en est-il sur la partie CIM ? Est-ce qu'ils y sont déjà ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Comme le BIM a quelques années de retard en termes de maturité au Canada par rapport à la France, il se pose tout juste la question du CIM aujourd'hui. On a pu échanger avec la ville de Québec notamment. sur quelques projets de sites d'aménagement urbain, mais ce n'est pas quelque chose qui pousse de manière récurrente. Et puis, on observe la même chose pour l'exploitation-maintenance aussi. Autant en France, c'est une des premières motivations des maîtresses d'ouvrage pour lancer le BIM sur leur projet, donc l'utilisation du BIM en exploitation-maintenance, autant au Canada, il y a très peu d'exemples de mise en œuvre. et ce n'est pas quelque chose qui priorise aujourd'hui sûrement par rapport à ton expérience au Canada est-ce que tu souhaites compléter avec des informations supplémentaires ? Oui, on peut parler du groupe BIM du Québec, qui est aussi assez moteur dans le déploiement du BIM dans la région. C'est une association de professionnels qui fait beaucoup de choses. Dans un premier temps, il y a toute la partie événementielle, avec des événements récurrents, et de personnes qui peuvent venir discuter et présenter des sujets autour du BIM. Il y a aussi une partie accompagnement, puisqu'ils accompagnent directement la SQI dans le cadre d'ateliers de réflexion sur le BIM. Et puis il y a cette initiative IQC 4.0 qui est menée directement par le groupe BIM du Québec et qui permet à tous ces professionnels de pouvoir s'interroger sur le déploiement du BIM dans leur structure. Donc ça c'est assez intéressant, c'est vrai qu'en France on a une communauté autour du BIM qui est assez active, notamment sur LinkedIn par exemple, mais on n'a pas d'association qui regroupe un peu. tous ces professionnels du BIM, il y a quelques exemples il y a Exabim, etc mais il n'y a pas d'association qui est aussi présente qu'au Québec et ça c'était vraiment quelque chose d'appréciable de pouvoir observer ça sur place et participer

  • Speaker #1

    ce qui fait qu'ils avancent tous en même temps c'est assez au moins quelle est ta vision stratégique par rapport à tout cela avec ton expérience française avec ton expérience canadienne qu'est-ce que tu en penses du BIM du CIM, où est-ce qu'on pourra être dans quelques années

  • Speaker #0

    C'est assez large comme question.

  • Speaker #1

    Dans quelques mois alors.

  • Speaker #0

    D'après moi, on a une pratique du BIM qui va plus avoir tendance à se stabiliser. On ressort de quelques années du BIM en France. C'était vraiment très innovant. On a vu émerger beaucoup de cas d'usage, beaucoup d'outils, beaucoup de mise en œuvre, un peu recherche et développement. Là je pense qu'on va vraiment rentrer dans une phase de stabilité. C'est cette courbe des attentes. Au début, forcément les premières années dans le BIM, on présente tous les cas d'usage innovants, on promet beaucoup de choses à la maîtrise d'ouvrage, donc il y a des attentes qui sont très fortes. ce qui mène au pic des attentes exagérées ça se traduit un peu par toutes les maîtrises d'ouvrage qui ont tendance à demander beaucoup de cas d'usage qui demandent des niveaux de développement très détaillés du load 500 par exemple sur les projets qu'on n'utilise pas toujours. Là pour moi on rentre plus dans une phase un peu de désillusion, où on se rend compte qu'on ne peut pas tout faire, que tout ne fonctionne pas, qu'il y a certaines limitations sur les outils, certaines limitations réglementaires, etc. donc je pense que dans les prochaines années on va avoir un BIM sur les projets qui va rester plus pragmatique et qui va permettre de mettre en place des bases solides pour les prochaines années et puis permettre à la plupart des acteurs de se lancer sur la mise en place du BIM sur les projets

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Corentin pour cet échange et de nous avoir expliqué le contexte BIM au Canada

  • Speaker #0

    Merci à toi Léa pour l'invitation Merci.

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