- Léa BAZALINE
Bonjour à tous, avant de vous laisser avec le premier épisode de cette année, laissez-moi vous souhaiter une excellente année 2024 remplie de réussite dans vos projets professionnels et personnels. Prenez soin de vous et de vos proches. J'ai hâte de vous revoir et d'échanger avec vous au travers des différents événements BIM à venir cette année. J'espère que le contenu que nous vous proposons répond à vos attentes et que vous serez encore plus nombreux à nous écouter tous les mois. Pour finir, si vous souhaitez quitter votre casque et passer devant le micro, Vous pouvez me contacter via LinkedIn ou par mail à l'adresse lea.beamservice.fr. À présent, je vous laisse avec l'épisode de Balthazar. Une maquette BIM est composée d'objets BIM, et si vos objets BIM sont de mauvaise qualité, alors vos maquettes BIM le seront aussi.
- Balthazar CEMELI
Je me demande si j'arriverai à trouver quelque chose de plus simple que ça.
- Léa BAZALINE
T'arrives à t'autociter !
- Balthazar CEMELI
Oui, je m'autocite ! Mais c'est vrai, c'est très vrai ! Bien sûr ! C'est tout à fait vrai. L'objet BIM, il a ce caractère fondamental. Tout à l'heure, je disais, pas d'objet BIM, pas de maquette BIM, pas de maquette BIM, pas de BIM.
- Léa BAZALINE
Bienvenue dans ce nouvel épisode du Quart 2 du BIM, présenté par la société BIM Service. Bonjour à tous, je suis Léa Bazaline, ingénieure bâtiment et BIM Manager chez BIM Service. C'est avec un immense plaisir que nous vous accueillons aujourd'hui, chères auditrices et chers auditeurs. Si vous suivez les actualités du BIM sur LinkedIn, vous êtes déjà tombé sur l'un de ces postes. Je suis heureuse d'accueillir Balthazar Semeli, ingénieur, modeler BIM et président de la société TASAR. Les objets BIM n'ont plus de secret pour lui et il nous livre son point de vue sur le sujet. À vos casques, le quart d'heure du BIM, c'est maintenant. Bonjour Balthazar, bienvenue dans le quart d'heure du BIM et merci d'avoir accepté notre invitation.
- Balthazar CEMELI
Bonjour Léa, super content d'être ici avec vous et merci beaucoup de m'avoir invité.
- Léa BAZALINE
Pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours professionnel ? Explique-nous comment est-ce que tu es arrivé dans le boulot ?
- Balthazar CEMELI
Mon parcours professionnel a commencé il y a 11 ans maintenant, c'était la fin de mes études. Ces études ont été un BTS de conduite de travaux d'abord, que j'ai fait à l'école spéciale des travaux publics. sur lequel j'ai enchaîné sur le cursus ingénieur dans cette pièce. Oui, le STP exactement, le cursus ingénieur de le STP. Et après ces années d'études, j'ai commencé une carrière de conducteur de travaux tout à fait classique dans une PME parisienne qui s'appelait Réponse à l'époque et qui s'appelle maintenant Cashman & Wickfield Design & Build. Et j'ai fait mes armes là-bas en faisant ce super métier de conduite de travaux que j'ai beaucoup apprécié et qui m'a aussi un peu fatigué à la longue. parce que c'est un métier intense, c'est un métier super, mais c'est un métier intense. Et j'aspirais peut-être à plus de douceur dans ma vie. C'est peut-être un peu bizarre de dire ça, mais c'est un peu vrai, en vrai. Et puis, en parallèle de tout ça, il y a le BIM qui est arrivé. Et j'ai vu le BIM arriver petit à petit. Et moi, en tant que conducteur de travaux, je souffrais pas mal de ne pas avoir d'études d'exécution qui étaient faites par mes sous-traitants. On était assez tout seul et c'était quand même très artisanal. Et c'était... c'était assez brouillon tout ça. Et est venue à moi l'idée de m'intéresser au BIM, qui, je trouvais que ce truc-là était génial, que ça me semblait être une question de bon sens, que ça allait devenir de plus en plus utilisé et populaire. Et donc, pendant mes années de conduite de travaux, j'ai commencé à m'intéresser à ça, aux outils, aux logiciels, à Revit, c'est Revit qui m'a plu le plus. Alors ici, je ne suis pas renté en conquis, il y arrive vite. Et donc, au bout de 50 candidats de travaux, j'ai demandé à ma société de financer le master spécialisé BIM, toujours à l'ESTP et au pont des chaussées. Donc, je suis vraiment un pur produit de la maison ESTP, clairement. Mais je suis très fier d'être passé par là. J'ai dû leur laisser un truc genre total, un bon 45 000 balles. Donc, voilà, tranquille. Ils sont aussi contents de m'avoir rencontré, sûrement. Mais c'était un super investissement et que je ne regrette absolument pas. Vraiment, si c'était à refaire, je le referais et je recommande aux gens de faire des études qui leur plaisent, même si ça leur coûte un peu de pognon. Vous allez voir le banquier, vous empruntez des sous, vous faites votre truc et vous pouvez faire ça. Et du coup, j'ai démissionné de mon poste de conduit. Je me suis inscrit à cette formation de master spécialisé BIM, qui était à l'époque la formation la plus connue. C'est celle que moi qui m'avais tapé dans l'œil. Et là, pour le coup, je suis allé voir le banquier, j'ai emprunté des sous et j'ai financé cette formation. Et du coup, je me suis retrouvé tout seul chez moi. à financer cette formation et à prendre le BIM. Alors, cette formation, c'était une semaine par mois. Et du coup, j'avais du temps à côté. J'avais trois semaines à occuper. J'ai cherché des stages, etc. Mais ça ne marchait pas fort, fort. Je n'arrivais pas à me vendre en tant que conducteur, bimeur, ça ne marchait pas fort. Bon, je pourrais raconter toute cette histoire, mais c'est un peu long parce qu'il s'est passé plein de trucs. Mais grosso modo, grâce à Olivier Selnick, qui était dans le coup, qui m'a beaucoup aidé, qui m'a fait confiance. et je lui ai parlé de ce projet de me mettre à mon compte et voilà je commence à bosser avec Olivier pour redéclencher mes droits au chômage et puis après je me lance à mon compte et je crée Tazar et je continue avec Tazar l'émission que j'avais commencé quand j'avais bossé avec Olivier en CDD c'était ça le plan, super plan, génial franchement Olivier si tu m'entends merci parce que c'est toi qui m'as fait confiance c'est grâce à toi peut-être bien que j'en suis là en partie Et du coup voilà, donc TASAR est né suite à ça.
- Léa BAZALINE
Donc en quelle année ?
- Balthazar CEMELI
On est début 2018. Ouais, début 2018. Et du coup je crée ce bureau d'études TASAR, et aussi en me disant au Master BIM, donc moi j'avais pris la décision de le financer moi-même, la plupart des gens qui étaient au Master étaient des candidats qui étaient envoyés par leur société. Et donc eux ils étaient en poste. Et j'ai vu cette opportunité de peut-être avoir le premier client par l'intermédiaire de ce master. Parce que j'ai rencontré plein de gens sympas. On était 80, c'était des grosses promos à l'époque. 80 personnes. Donc 80 personnes qui potentiellement pouvaient me donner du travail. Donc c'était cool. Et donc j'ai un peu dit à tout le monde, je me mets à mon compte, donnez-moi du travail. En parallèle de la formation du master, qui n'est pas une formation technique, on en parlait tout à l'heure, qui n'est pas une formation technique. avec des skills logiciels, etc. En parallèle de cette formation de master, je me suis mis à charbonner fort fort sur les logiciels, sur Revit, j'ai jeté mon dévolu sur Revit, et sur la maison Autodesk, en règle générale, que j'aime beaucoup, parce que mes parents étaient architectes, moi, l'AutoCAD, c'était déjà dans ma vie depuis longtemps. Et du coup, j'ai commencé à apprendre Revit, j'ai appris avec Eléforme, avec un gars qui s'appelait... Le premier projet que j'ai fait, c'était avec Didier Hoffman, formateur sur Eleform. Eleform, c'est une plateforme super avec plein de contenu. Et j'ai appris comme ça petit à petit et j'ai commencé à vendre des services de modélisation BIM à des entreprises de construction et à commencer par l'entreprise que j'avais quitté quand j'étais conducteur de travaux. Ils m'ont rappelé, ils m'ont dit écoute Balthazar, on a des sujets BIM qui arrivent, reviens nous aider. Et du coup, je suis revenu chez eux, j'ai retrouvé les équipes que j'avais quitté donc c'était très sympa et j'ai commencé à faire ça et petit à petit Le boulot est arrivé assez naturellement. J'avais cette casquette de conduite qui me permettait de communiquer dans le même langage que mes interlocuteurs d'entreprise. Donc c'était assez facile, j'étais assez à l'aise. Et je faisais ce que j'aimais appeler cette histoire de conducteur de travaux virtuel. Donc vendre la modélisation BIM en exé, la production de plans en exé pour les entreprises de construction. Voilà. Pour les lots, alors moi... En dada, moi, c'est surtout les lots architecturaux, les corps d'état de seconde œuvre, pas les corps d'état techniques. J'en fais un peu pour dépanner des gens, mais je ne viens pas de là. Je n'ai pas été conducteur de travaux spécialisés dans les corps d'état techniques, donc je ne me sens pas hyper à l'aise. Et il y a des gens qui font ça beaucoup mieux que moi, clairement. Et du coup, voilà, depuis sept ans, je fais ça. Je vends.
- Léa BAZALINE
Et aujourd'hui, Tazin, qu'est-ce que fait Tazin ?
- Balthazar CEMELI
Aujourd'hui, Tazar vend la modélisation des cordes architecturaux en phase exé pour les entreprises de la construction. C'est la première casquette. Et Tazar fait autre chose aussi. C'est que dans ce boulot de modélisation, il est venu à moi le besoin de m'équiper un objet BIM. C'est naturel, on a besoin d'objets pour faire des maquettes, on pourra en reparler. Et du coup, je me suis mis à faire des objets BIM. J'ai travaillé pas mal pour BIM. à l'époque où on bossait pour des industriels de la construction on faisait des jobs j'ai bim pour eux et puis je me suis mis à travailler en direct pour d'autres industriels de la construction et petit à petit j'ai étoffé mes compétences dans la création de bibliothèque bim pour les industriels et pour l'utilisateur que j'étais ouais c'est ça exactement et je me suis assez passionné pour ce sujet là qui pour moi revêt des vraiment des du caractère assez fondamentaux.
- Léa BAZALINE
Malgré le fait que tu n'étais pas conduite à travaux en lot technique, comme tu le disais juste avant. on sait quand même que Tazar, c'est aussi Tazar Électrique. Donc, comment est-ce que tu es arrivé à Tazar Électrique ?
- Balthazar CEMELI
C'est une bonne question qui pointe à une petite contradiction. Et comment je suis arrivé là ? Alors déjà, j'ai commencé quand j'ai développé des objets BIM. Je travaille encore, d'ailleurs. J'ai beaucoup travaillé pour Le Grand, l'entraîneur industriel, avec qui on a fait beaucoup de prises électriques. Donc, des prises électriques, des bibliothèques fabricants. Donc, beaucoup axé sur... La donnée, la mise à disposition de la donnée pour les gens, etc. Ce qui est un vrai sujet pour les industriels, c'est vraiment une difficulté qu'ils rencontrent de trouver, organiser la donnée pour la mettre à disposition des gens. Et de là, je me suis intéressé à cette espèce d'équation un peu dure qui consistait à trouver la bonne formule pour modéliser des bibliothèques de terminaux électriques pour les utilisateurs. Et puis le logiciel Revit évolue vite. J'ai commencé à travailler pour le grand... En 2019, je crois, on a développé des bibliothèques qui étaient calées sur le Revit de l'époque, Revit 2019-2020, et le Revit a beaucoup évolué, et du coup, moi j'ai fait... Disons que j'ai continué à penser à cette équation-là avec les nouvelles versions de Revit, et je suis arrivé à Tazar Electric. Tazar Electric, c'est une troisième casquette de Tazar que j'aimerais bien développer, que j'essaye de développer. Donc on a la modélisation en exécutant... on a la modélisation pour les industriels à la construction et maintenant ça serait de la modélisation et de la bibliothèque bim pour directement pour les entreprises et les cabinets d'archi et les gens qui ont besoin de bibliothèque générique pour bosser ce qui répond à un autre sujet que faire des bibliothèques génériques pour les fabricants c'est difficile de concilier c'est pas impossible mais si vous voulez concilier le besoin des industriels en en termes d'objets BIM, de bibliothèques BIM, et le besoin des utilisateurs, c'est pas simple. Parce que vous devez vous couper en deux. Satisfaire les deux, c'est compliqué, c'est le meilleur moyen d'en satisfaire à peu près aucun des deux. Et du coup, mon idée, ça a été de faire ça, des bibliothèques qui ne soient pas des bibliothèques fabricants, qui soient des bibliothèques génériques, donc qui soient vraiment des bibliothèques qui soient pensées comme des outils de travail qui vont permettre aux modelers BIM que je suis, donc je connais, de travailler efficacement. d'avoir des bibliothèques très user-friendly pour pouvoir être efficace dans son boulot, faire des belles maquettes, des beaux plans, c'est aussi simple que ça, sans se soucier de toute la donnée, data, machin, des fabricants. Pour le moment, en tout cas, ce n'est pas un problème que les gens rencontrent au quotidien, d'avoir une donnée fabricante qui soit qualifiée, qui soit bien foutue, qui soit bien structurée, etc. Ce qui les intéresse pour le moment, c'est d'avoir des objets BIM qui soient des outils de travail, qui leur permettent de travailler efficacement, de faire des belles maquettes et des beaux plans. Il faut déjà résoudre ce problème-là, et une fois qu'on aura résolu ce problème-là, on pourra résoudre le problème des fabricants. Mais il faut faire les choses dans l'ordre. Parce que si vous faites des objets fabricants qui ne plaisent pas aux utilisateurs, les objets fabricants ne seront pas utilisés, et donc ils ne serviront à que dalle, et on ne les verra nulle part. Si vous faites des objets BIM qui sont user-friendly, que les utilisateurs apprécient, ils vont les utiliser. Et de là, on va pouvoir commencer à venir y mettre de la donnée. Il faut faire des choses dans cet ordre-là. Donc d'abord, la satisfaction des utilisateurs, leur apporter un outil, un service. Ensuite, les fabricants qui débarquent. Et donc l'idée, c'est ensuite de faire communiquer ces bibliothèques génériques. Donc supposons Taser Electric, par exemple, des bibliothèques génériques. Vous la prenez, vous faites vos plans de terminaux dans votre maquette, etc. Vous êtes super content, ça vous permet d'aller vite. faire des belles maquettes, ces beaux plans. Et ensuite, il faut trouver un moyen de connecter cette bibliothèque générique à des données fabricants. Et un système qui vous dira, tiens, tu as modélisé une prise générique à ton endroit, ce fabricant-là, il a la prise générique qu'il te faut. On peut marcher pareil avec les portes. Il n'y a pas longtemps, j'ai sorti une bibliothèque de portes avec Deya, un super fabricant. Je les remercie d'ailleurs parce qu'ils m'ont fait confiance et on a bossé pendant un an, un an et demi, presque deux ans. à étudier les portes, moi je ne connaissais rien aux portes, et j'avais beaucoup sous-estimé, si tu veux, ce que c'était qu'une porte. Tu regardes la porte qui est là, par exemple, c'est très compliqué une porte. Et du coup, on a bossé le truc, et donc on sort une bibliothèque fabricant, par exemple, là. Donc c'est une bibliothèque qui est faite pour modéliser des portes du fabricant d'EIA. Péripecille,
- Léa BAZALINE
c'est un peu pour autant,
- Balthazar CEMELI
bien sûr. Eh ben, j'en parle, je parle beaucoup de mes portes. Et du coup, c'est une bibliothèque de portes pour modéliser des... blocs portes qui sont distribués par le fabricant d'EIA. Ce qui limite quand même un peu les choses pour un utilisateur en phase de conception qui lui s'affiche bien de DIA et qui a besoin de portes, tout simplement. Et du coup, dans la même idée de connecter une bibliothèque générique à une bibliothèque fabricant, c'est maintenant de faire une bibliothèque qui soit la jumelle de la bibliothèque fabricante d'EIA, mais qui soit générique, et ensuite de trouver un moyen de connecter cette bibliothèque générique à la bibliothèque fabricante pour que l'utilisateur arrive dans sa maquette, il pose sa porte, il qualifie sa porte, il dit ma porte est comme ça, elle a un oculus, elle va faire une porte et ensuite qu'on pousse. qu'on puisse lui apporter en face une proposition qui viendrait d'un fabricant.
- Léa BAZALINE
Très bien. Du haut de tes sept ans d'expérience dans le BIM, tu as vu le BIM évoluer, tu l'as vu changer, tu as vu les comportements humains également face au BIM. Qu'est-ce que tu peux nous en dire à ce sujet ?
- Balthazar CEMELI
Eh bien, je peux dire qu'il y a une montée, clairement, tout à fait perceptible en compétences générales dans le BIM. Il y a de plus en plus d'entreprises qui en font. Il y a de plus en plus de gens qui savent en faire. Il y a de plus en plus de gens formés pour en faire. Les petits jeunes qui sortent d'école, là, ils apprennent vite à l'école. Chose que moi, je n'ai pas du tout apprise. Donc ça, ça participe quand même à l'amélioration continue des maquettes qu'on produit. C'est très clair. Et donc ça, c'est très positif, c'est très bien. Et moi, je le ressens clairement au quotidien. sur les chantiers c'est de plus en plus facile. Je constate aussi pour avoir travaillé en exé, en BIM en exé sur les chantiers pendant sept ans le BIM arrive sur le chantier c'est à dire que les conducteurs de travaux se saisissent du problème et ils s'en saisissent pas forcément d'ailleurs par volonté enfin c'est pas une initiative de leur part ils le font surtout un peu par contrainte mais c'est un très bon moyen de s'y mettre c'est à dire que jusqu'à maintenant la plupart des données qui étaient mises à disposition des conduits, c'était des plans. Ces plans-là étaient ou pas extraits de maquettes, mais c'était des plans. Petit à petit, il y a de plus en plus de données qui sont dans les maquettes numériques du projet. Qui sont très utiles. Très utiles, oui. Pour tout ce qui est, en tout cas, d'un point de vue très pratique, toute la 3D. Faire tirer des coupes, regarder comment c'est foutu, extraire des quantités, faire des beaux plans. qui marchent mis en cohérence les uns avec les autres, tous les jours, etc. Ça, clairement, les conduits s'y intéressent beaucoup et ils ont compris l'intérêt du truc. Et ça, cette transformation-là, ce passage du BIM sur le chantier, qui se fait de façon assez, j'allais dire, sauvage, c'est pas le mot, mais en tout cas, le truc arrive et les gens sont obligés de se saisir du problème parce que les données sont dans le BIM et les données sont moins sur les plans qu'avant. Et en plus, ils y trouvent un intérêt très clair. Je veux dire, la 3D, je parle pas mal de 3D, parce que pour moi qui suis en exé, avec des conduits, c'est clairement la 3D qui fait le... Tout à l'heure, je disais que les données intéressaient pas grand monde. En tout cas, en exé, voilà, ce qui intéresse les conducteurs de travaux, c'est la 3D. C'est compiler des maquettes entre elles, faire des coupes, regarder comment c'est fait, résoudre des problèmes comme ça, et pouvoir visualiser les problèmes. C'est vraiment un outil de visualisation. C'est ça, le truc. Donc ça, c'est une super évolution. ça va pas s'arrêter je pense en parallèle il y a eu des choses qui ont beaucoup évolué et je pense aux objets BIM par exemple pour en reparler clairement la situation de l'objet BIM elle a pas beaucoup évolué en 7 ans c'est toujours la même chose il y a eu plusieurs moyens de fournir un objet BIM ou d'en faire c'est soit des plateformes comme BIMobject et ça franchement ça marche pas fort fort je peux raconter une petite anecdote... Sur BeamObject, par exemple, je discute beaucoup avec des gens qui utilisent les objets Beam et clairement, le service qui est proposé par BeamObject ne leur convient pas. Je peux te donner un petit exemple. Je donne des cours à des petits jeunes depuis l'année dernière, le CTC à Cachan. Donc, j'ai 30 petits cobayes tout frétillants qui apprennent vite, qui sont là pour apprendre vite. Et je leur donne comme exercice, je profite de cette occasion de professeur pour faire des expériences pédagogiques taille réelle. Ce qui leur permet aussi d'apprendre. Je les utilise pas que comme cobayes quand même. Et donc je leur dis, aujourd'hui l'exercice c'est de modéliser une petite maison en utilisant uniquement des objets que vous trouvez sur BIM Object. Et là c'est compliqué, leur vie est compliquée. C'est-à-dire qu'ils vont aller chercher des trucs, ils pensent que ça va être facile. Et en fait c'est pas facile du tout. Parce qu'en fait, ils vont chercher sur VimeObject, ils prennent une fenêtre, une porte, un machin, il y a tout qui est organisé différemment, c'est compliqué, ça marche pas pareil, les données sont pas foutues pareil, il y en a un qui est en réveil de 2017, l'autre c'est en 2019, et du coup... Et du coup, clairement, pour un débutant qui commence le BIM, ou quelqu'un qui débute et qui doit s'équiper à un objet BIM, s'il doit se contenter de BIM Object, c'est compliqué pour lui. Sa vie va être très compliquée. Il aura des maisons bizarres, mais il n'a pas envie. Il n'a pas envie d'avoir des maisons bizarres. Et du coup, il peut aussi apprendre à faire des objets BIM pour s'équiper, mais apprendre à faire des objets BIM, ce n'est pas l'histoire d'une semaine, ce n'est pas l'histoire de deux semaines, ce n'est même pas l'histoire d'un an, c'est plus long que ça. C'est vraiment long d'apprendre à faire des objets BIM. On peut croire qu'en une semaine, vous allez sortir une fenêtre, ok, il n'y a pas de problème. Mais si vous voulez faire quelque chose de vraiment complet, qui recoupe tous les aspects techniques de l'objet, de vous étudier, etc., ça, c'est long. C'est vraiment long. Et ce n'est pas en faisant même un mois de modélisation de Fabi par an que vous allez y arriver. Si vous voulez être performant dans la modélisation de Fabi Revit, il faut en faire tout le temps. C'est comme un codeur. Un codeur qui fait deux semaines de cordes par an, il sera beaucoup moins performant qu'un codeur qui fait ça toute l'année. C'est normal. Quand vous arrêtez de faire un truc, vous vous rouillez, vous remettez dans le machin, etc. C'est presque un métier. Moi, j'aime bien dire que c'est un autre métier. Alors, vous allez me dire, je prêche ma paroisse. Oui, c'est vrai, mais en même temps, je mérite de la cohérence. C'est-à-dire que je pense que c'est un métier, et je pense que les entreprises, et c'est ce qu'elles font, elles devraient s'orienter vers des solutions de bibliothèques génériques, toutes faites, et se faire aider, se faire accompagner dans ces développements. Et pas mobiliser une ressource, ça et là, pour développer des familles pour la boîte. ça ne marche pas, c'est trop bancal.
- Léa BAZALINE
Au prix, les objets BIM, c'est un combat pour toi au quotidien. Et parmi tes nombreuses publications sur LinkedIn, on peut lire, je vais te citer, une maquette BIM est composée d'objets BIM et si vos objets BIM sont de mauvaise qualité, alors vos maquettes BIM le seront aussi.
- Balthazar CEMELI
Je me demande si j'arriverai à trouver quelque chose de plus simple que ça. Tu arrives à t'autociter. Oui, je m'autocite. Mais c'est vrai, c'est très vrai. Bien sûr, c'est tout à fait vrai. L'objet BIM, il a ce caractère fondamental. Tout à l'heure, je disais, pas d'objet BIM, pas de maquette BIM, pas de maquette BIM, pas de BIM. Si à la base, vos objets BIM sont nazes, vos maquettes sont nazes aussi. Et à la fin, c'est tout le process qui est naze derrière. Donc cet objet BIM, il a quelque chose de fondamental, c'est le précurseur de la maquette numérique. Vous avez besoin d'objets BIM pour faire des maquettes BIM. Partons de là. Cette notion même d'objet BIM, elle est assez compliquée à cerner. Vous allez poser la question à 50 personnes différentes, ça aussi c'est un peu ce que j'ai fait, vous allez avoir 50 réponses différentes. Pourquoi ? Parce que si vous demandez par exemple au modeleur que je suis, qu'est-ce qu'un objet BIM, je vais vous dire que c'est un outil de modélisation, de travail pour faire des maquettes et des plans. Si vous demandez à quelqu'un qui fait de la synthèse BIM, il va vous dire que c'est un outil de visualisation pour voir l'encombrement du truc. Pour l'ordinateur, ça peut être un outil de visualisation, il va faire clasher les géométries. entre elles. Si vous demandez maintenant à un mainteneur c'est quoi un objet BIM, il va vous dire c'est un conteneur de données sur lequel je viens m'accrocher pour mettre des données, récupérer des données, communiquer avec elles. Donc on pourrait continuer comme ça avec tous les métiers. Et donc de là, définir ce qu'est un objet BIM c'est compliqué. Mais on peut quand même essayer de déterminer des vérités caractéristiques un peu générales et qui soient communes. Cette notion d'outil par exemple que j'aime bien, dire que c'est un outil. pour tout le monde. J'aime bien cette idée. Et le penser comme un outil, c'est le penser comme quelque chose qui va nous aider à travailler. Donc ça, c'est cool. J'aime bien cette question. On ne doit pas subir. Et c'est un truc qui doit vraiment nous aider à bosser. Et puis après, ça part vraiment loin. Quand je dois expliquer à quelqu'un qui ne sait pas du tout ce que c'est un objecte BIM, genre un copain, quelque chose, je... C'est un exercice qui est compliqué d'expliquer ça simplement. Et alors, je lui dis que je lui montre une chaise, en supposant qu'il y ait une chaise à côté. Je lui montre une chaise et je lui dis, tu vois cette chaise, un objet BIM, c'est cette même chaise en 3D, dans un logiciel, sur un ordinateur. Voilà, ça, c'est une idée simple. Tout le monde peut comprendre cette idée. On visualise le truc, on a tous plus ou moins joué au Sims, tu vois, c'est quelque chose auquel on s'accroît. Et de là, en partant de cette idée simple, j'essaye de compiler plein de concepts simples. les unes derrière les autres pour essayer de raconter cette chevauchée épique de l'objet BIM, tu vois, dans le truc quoi. Et là ça peut partir à une heure, deux heures, etc. Là c'est le quart d'heure du BIM, alors on n'a pas le temps, mais dans l'idée, je trouve que c'est un concept qui est assez passionnant. On pourrait d'ailleurs sûrement faire des parallèles avec cette idée d'objet dans la programmation et intérêt objet, tu vois, dans tout ça, il y aurait des choses... des choses intéressantes à faire. On pourrait écrire un bouquin entier sur les objets bim. Je suis sûr qu'on pourrait écrire un bouquin entier sur les objets bim.
- Léa BAZALINE
J'espère te lire.
- Balthazar CEMELI
Ah ouais, pourquoi pas. Il faut avoir le temps, j'ai pas le temps, mais on pourrait raconter. Tu peux créer d'autres objets BIM. Bah ouais, moi je suis plus un mec dans l'action que dans le commentaire ou le truc, j'aime bien faire les choses.
- Léa BAZALINE
Et pour le futur, quand tu vois l'objet BIM comment ? Est-ce que ça va continuer à exister ?
- Balthazar CEMELI
Bien sûr, à fond, et ça devrait même exister de plus en plus. Là, ce matin, il y a eu une release de Revit 2024, et il commence à fluidifier les... les passerelles entre les fichiers STEP qui sortent des logiciels de dessin industriel avec Revit. Cette passerelle, donc le rapprochement de l'industrie avec la construction, c'est clairement ça qui se passe. Alors je ne sais pas si c'est l'industrie qui va se rapprocher de la construction ou la construction qui va se rapprocher de l'industrie plus vite, moins vite, je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est clairement en cours. Et c'est ce vers quoi on tend. Et du coup, l'objet BNU Futur... J'aime bien cette idée de l'objet BIM du futur. On a un peu parlé de l'objet BIM du présent, en disant que la situation n'était pas dingo pour les utilisateurs. L'objet BIM du futur, déjà, je pense que c'est un objet BIM qui va s'affranchir de toutes ces considérations un peu vieillottes, moyenâgeuses, qui consistent à dire qu'il ne faut pas que l'objet BIM fasse plus de 20 mégas, il ne faut pas que l'objet BIM soit trop compliqué, il ne faut pas que l'objet BIM... Il ne faut pas quitter le boulon dans l'objet BIM. Tous ces trucs-là, il faut arrêter d'obérer nos capacités avec ce genre de considérations. On en est au début du commencement de l'objet BIM. Si on commence à se dire qu'on se met des bâtons dans les roues pour faire le job, c'est compliqué. La route est super longue. L'objet BIM, ça commence. Donc, se mettre ça dans les roues, c'est comme si vous mettiez une balle dans le genou avant d'aller courir un marathon, par exemple. C'est un truc qui ne marche pas. Donc, l'objet BIM du futur, c'est l'objet BIM qui... qui s'affranchit de ces contraintes-là. Et l'objet BIM du futur aussi, j'espère que c'est un objet BIM qui va pouvoir traverser toutes les phases d'un projet, de l'esquisse jusqu'au DOE, jusqu'à la maintenance, sans rupture de données, sans ressaisie de données. Une continuité. Une continuité. Et donc, ça veut dire qu'il y a une continuité numérique, ça veut dire qu'il y a une polyvalence. Et parce que l'objet BIM, il doit pouvoir servir à répondre aux besoins de tous les acteurs. toutes les phases du projet. C'est vraiment une bête de course. Et là, on vous dit, oui, mais moi, je n'ai pas besoin de la phase exé, etc. Mais si tu n'as pas besoin d'une fonctionnalité, tu ne l'utilises pas. Et celui d'après l'utilisera. Et puis, c'est comme ça que ça fonctionne. Et donc, essayez d'établir cette continuité pour éviter la ressaisie. Par exemple, en phase exé, moi, je repars souvent des maquettes des CE. Quand on les a, on ne les a pas toujours, mais quand on les a, c'est super. Pour moi, c'est un gain de temps énorme de repartir d'une maquette DCE qui est bien faite. Mais il y a toujours cet aspect de devoir remplacer les portes du DCE par mes portes à moi d'exé pour pouvoir faire le job d'exé, les tableaux de portes. Et ça, c'est une vraie souffrance. C'est une rupture brutale dans la continuité numérique. Je fais tout ressaisir. C'est simple. C'est hyper dommage. C'est tout ce qu'on ne veut pas faire. Donc l'objet BIM, pour moi, c'est l'objet qui vient justement connecter tous les besoins entre eux, toutes les attentes, tous les acteurs entre eux pour pouvoir faire un job correct. Pour l'exemple de la porte. Au début, la porte est toute simple, elle est double ventaille, et petit à petit, on va la qualifier jusqu'au DCE, puis l'exécution, puis le DOE, et on va lui apporter de plus en plus d'informations. Et donc l'idée, c'est d'essayer d'apporter de la continuité dans tout ça. C'est ça l'objet de l'une du futur. On pourrait en parler, on pourrait continuer à en parler, mais l'objet de l'une du futur, c'est ça. Je pense que c'est ça. J'espère en tout cas que ça va être ça. Très bien.
- Léa BAZALINE
Merci beaucoup, Valthazin, pour cet échange.
- Balthazar CEMELI
Eh bien, merci à vous. Super. C'était le premier exercice, très sympa. J'ai chaud.