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Le RDV à la 3

1 heure avec une CEO - Celine Jupeau de Kotmo (enregistré en direct devant public)

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30min |19/04/2024
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Description

Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce dernier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Céline Jupeau, la fondatrice de Kotmo. Certifiée B Corp depuis 2016, Kotmo est une jeune entreprise québécoise à propriété féminine qui réinvente la publicité par l'objet pour que chacun de ses clients adopte des pratiques socialement et environnementalement responsables.

Durant la discussion, Céline donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Kotmo : https://kotmo.ca


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Pour commencer, merci beaucoup d'être avec nous ce soir. C'est vraiment un honneur que tu clôtures en plus cette petite série.

  • Speaker #2

    Merci de l'invitation. C'est toujours le fun de partager et de voir aussi plein de nouveaux projets qui voient le jour. J'ai hâte.

  • Speaker #1

    Pour commencer, est-ce que tu veux peut-être nous parler un petit peu de ton parcours personnel et comment tu en es arrivée à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je suis arrivée au Québec il y a 11 ans pour faire une... J'ai un background en design et en architecture intérieure. J'ai fait mes études en France et je suis venue ici faire une maîtrise en gestion de projets d'aménagement. à l'Université de Montréal. Puis, en arrivant au Québec, je n'avais aucun réseau professionnel, donc j'allais dans plein d'événements pour rencontrer du monde. Je suis ici d'une culture libanaise où le commerce et les relations sont extrêmement importantes et appris dans le berceau. Donc, j'allais dans des événements pour rencontrer des gens, bâtir mon réseau professionnel. Puis, j'entendais des grandes entreprises parler. de recyclage, c'était vraiment le début aussi du développement durable et tout ça. Mais ça donnait des grandes leçons aux citoyens. Puis je repartais de ces événements avec une clé USB faite en Chine. Je pense que ça vous est pas mal tout arrivé. Puis c'est là où je me suis dit, c'est bien étrange, pourquoi une grande entreprise... Je fais la leçon aux citoyens quand elle, elle n'est même pas capable de montrer l'exemple finalement et de me remettre ça. Puis c'est là que j'ai commencé à me renseigner un peu sur l'industrie de l'objet promotionnel, pour me rendre compte qu'il n'y avait aucun designer dans cette industrie, puis c'est quand même ma formation de base, et me rendre compte qu'en fait tous les objets étaient extrêmement cheap, en plastique, transportés de l'autre bout de la planète. C'est là que Cotemot est né, pour permettre aux entreprises d'avoir un approvisionnement responsable, de réintégrer le design dans cette industrie et de la rendre plus socialement viable, mais aussi plus respectueuse de notre environnement. Chez Cotemot, on design, on conçoit, commercialise de l'objet promotionnel fait au Québec. Et ça depuis presque dix ans. Maintenant, c'est pas mal ça. On est certifié Bicorp depuis le début de la compagnie. Ça, ça a été quelque chose de vraiment important. On pourra en reparler s'il y en a qui s'intéressent à la certification, mais ça a été super important dès le début. Puis c'est un peu comme ça que mon aventure a commencé. J'ai été comme, je devrais peut-être faire ça. J'appelle mon père, puis j'étais comme, papa, peux-tu m'aider six mois ? J'ai peut-être une idée d'entreprise. Elle me dit, ouais, vas-y, six mois plus tard. J'étais comme, OK, j'ai besoin peut-être d'un autre six mois. Puis neuf ans plus tard, c'est ça qui est ça.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit, c'est vraiment ça que je veux faire ? Parce que comme tu dis, six mois sont passés, tu as dû avoir des défis et tout ça. À quel moment tu t'es dit, c'est bon, je suis sur mon X ? c'est ça que je veux faire et je vais tout faire pour que ça fonctionne c'est une bonne question je pense que quand je en fait

  • Speaker #2

    Il y en a eu plusieurs, des moments où je me suis dit c'est ça que je fais. Le premier, c'est quand j'ai signé mon premier prêt avec mes soeurs qui aujourd'hui volent. Donc mon premier endettement de 30 000 dollars a été un peu comme, je ne peux pas trop de retour en arrière. Donc ça, ça a été un moment où je me suis dit, ok go, j'y crois, j'emprunte parce que c'est la... La personne, elle m'avait dit, puis ça m'a toujours marquée, puis c'est un conseil que je donne souvent. Quand je suis allée chez Evol, il y avait Futurpreneur et Evol, puis les deux, ils se parlent. Donc, c'était si Evol vous prête, Futurpreneur vous prête, puis vice-versa. Puis là, au début, je voulais juste 15 000. J'étais comme, Futurpreneur, c'est 15 000, Evol, c'est 15 000. Juste 30 000, ça suffit. Puis la directrice, à l'époque, chez Evol, elle m'a regardée dans les yeux, puis elle m'a dit, écoute, Céline, pour faire de l'argent, il faut de l'argent. Je suis comme, ah, OK. Donc, c'est comme, tu prends le maximum que tu peux, puis tu verras bien ce qui se passe. Je suis comme, OK, mais c'est beaucoup, là. À l'époque, c'était 30 000, donc c'est 30 000 et 15 000, mais le 30 000 était sur plusieurs versements avec des objectifs de vente et tout, donc je n'avais pas tout l'embêtement d'un coup. Mais c'est sûr que ça m'a fait un petit comme... Un petit kick en me disant, ok, j'y crois, je m'endette, j'ai besoin de cet argent pour me partir en affaires, puis ça va fonctionner. Ça, c'était le premier. Après, il y a tous les autres faits aussi. On peut dire, je ne retourne plus en arrière.

  • Speaker #1

    Tu parles d'endettement, je pense que c'est quelque chose qui fait très peur. Souvent, quand on parle de femmes en entrepreneuriat, on parle souvent de la gestion du risque, du fait qu'on est peut-être plus sécuritaire dans les décisions qui sont prises. Comment un peu tu as… Tu as géré cette gestion-là du risque face à l'endettement, qui est quand même une grosse étape, toi toute seule, sur tes épaules ?

  • Speaker #2

    C'est sûr que c'est toujours stressant. Je me souviens comme si c'était hier de la nuit, de la veille où j'ai dû aller signer l'endettement, je n'ai pas dormi de la nuit. Puis, à un moment, il y a plein de fois où parfois on peut se dire est-ce que je ferais autre chose ? Puis quand je me retourne, je me dis ça me saoule, je ne voudrais plus faire ça Là, je me dis, mais je ferais quoi d'autre ? Puis là, je me rends compte qu'il n'y a rien d'autre qui m'intéresse, en fait. Il n'y a rien d'autre qui me plaît, il n'y a rien d'autre. Tu sais, j'imagine ma vie non-entrepreneur. Je suis comme, oh my God, je pense qu'au bout de deux mois, je vais être un câble. Donc, il y a ça, mais après, je pense que notre tolérance au risque, elle se bâtit avec le temps. Puis, tu sais, moi, j'ai appris à me connaître. J'ai parti d'entreprise, j'avais 25 ans. j'avais rien j'ai pas de maison j'avais pas d'enfant j'avais rien en fait si je perdais au pire il y a des gens qui s'endettent pour acheter une voiture moi je me serais endettée pour monter une entreprise il y a des gens qui s'endettent pour acheter une maison moi je me serais endettée on s'endette dans tout dans la vie peu importe mais après on peut choisir est-ce que je décide de m'endetter face à une entreprise ou je décide de m'endetter face à d'autres choses qui sont matérielles aussi et Puis à partir du moment où j'ai compris ça, puis que je me suis dit, en fait, c'est juste que moi, mon rapport à l'endettement et ce pourquoi je m'endette, c'est parce que je crois profondément à ce qu'on fait. C'est aligné avec mes valeurs. On amène quelque chose sur le marché qui est complètement différent. Et à travers l'entreprise, je porte... C'est une vision du monde pour moi que je porte, c'est ma vision du monde, c'est ma vision de ce que devraient être des entreprises dans le monde actuel, de leur responsabilité sociale. Et ça, c'est très personnel, mais je considère, puis bon, j'ai grandi en France, donc c'est aussi peut-être différent, mais je considère qu'un pays nous donne énormément, nous donne accès à de l'éducation, nous donne accès à de la santé. Et pour moi, m'endetter dans une entreprise, c'était une façon de redonner de ce que j'ai reçu, en fait, d'un gouvernement, par exemple. Donc c'est ça, je pense qu'il faut avoir cette réflexion interne de se dire... C'est quoi ma tolérance au risque ? On en a toutes des différentes. Elle évolue avec le temps, c'est bien s'entourer. Et puis, je pense qu'une fois qu'on est à l'aise avec notre risque, qu'on est capable de prendre, c'est plus facile d'avancer. Donc, c'est ça. Absolument.

  • Speaker #1

    En même temps, tu as dit deux choses qui m'ont vraiment allumé des lumières. Je trouve que ça me fait réaliser, en fait, que l'endettement peut-être qui n'est pas tourné vers l'achat immobilier ou autre est moins valorisé dans la société en ce moment. C'est sûr que quand tu prends cette décision-là, c'est plus toi avec ton réseau qui doit faire face. C'est sûr que ça doit être un peu plus... une autre approche. Je trouve ça hyper courageux. C'est vrai qu'on s'endette pour s'acheter des maisons. Pourquoi pas créer son propre emploi et redonner à la communauté ? Tu as créé encore plus d'emplois.

  • Speaker #2

    C'est une valeur. À la fin, tu t'endettes pour une entreprise. L'idée, c'est qu'elle vaille quelque chose. C'est une sorte d'investissement. Absolument. Parce que ton objectif, il est le même. En plus, celui-là, tu le contrôles. Le marché immobilier, tu ne le contrôles pas. Le... Ta voiture, elle déprécie 30 quand tu l'achètes, quand elle sort du garage. Il y a un moment, ça aussi, là, ça va en grandissant. De toute façon, les organismes, ils ne vont pas te prêter des choses complètement disproportionnées non plus. Puis je pense qu'il faut arriver… Moi, à un moment, j'avais fait le calcul. Je m'étais dit, OK, 30 000, combien de temps ? C'est quoi sur un… Imagine, je retourne demain dans un emploi, puis je fais tant d'argent par année. Mais 30 000, ce n'est pas énorme à rembourser. C'est par exemple, c'est ce petit qui te l'a. En fait, une fois que tu commences à t'endetter, c'est que ça commence à grandir, puis tu commences à faire des ventes. Puis là, après, tu te dis, OK, mais là, j'ai un autre projet. Puis après, tu es pris dans un engrenage. Puis c'est ça, la vie des entreprises. Toutes les entreprises sont endettées parce qu'il te faut de l'argent pour pouvoir créer des choses, en fait, et changer le monde.

  • Speaker #1

    En même temps, ça te met peut-être le coup de pied aux fesses. Tu es obligé de les rembourser. Donc là, tu es obligé de partir. Tu as non seulement des gens qui sont derrière toi, mais toi, ça t'oblige aussi à performer. Donc, c'est comme un incitatif aussi positif au final. On t'a fait confiance.

  • Speaker #2

    Oui, et puis en plus, il faut le prendre, le petit 15-30 000 qui est facile à accepter dès le début. Il faut le prendre parce qu'en plus, tu as un moratoire. Enfin, je pense que les conditions sont toujours les mêmes, mais tu as un moratoire, tu as des taux préférentiels. Tu as quand même des choses qui sont de l'argent facile pour te... De partir en affaires, puis vous allez voir à la fin, sur les paiements mensuels, que c'est, parce que c'est genre sur 5 ans à peu près, c'est rien, c'est un 200 pièces à rembourser par mois. Au final, ça ne représente plus grand-chose quand tu fais un chiffre d'affaires, puis que tu as des clients, parce qu'une fois que vous avez ça, il faut se concentrer sur aller chercher des clients, puis pas aller chercher tous les prêts possibles et inimaginables.

  • Speaker #1

    Justement, tu parles de ça, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton expérience au niveau des incubateurs, des bourses ? Je pense que... On a tous un peu cette idée d'aller chercher toutes les bourses et des fois on peut se perdre dans cette espèce de stratégie, puis de course au petit prix, puis justement au financement. C'était quoi ton expérience à travers ça ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai eu une sacrée expérience parce que, tu sais, il y a dix ans... Je parlais de développement durable, je parlais de design, je parlais d'achat local, puis je n'avais pas du tout une croissance de licorne. Donc on s'entend que tout le monde était comme ah, c'est bien cute ton petit truc, mais ça ne va pas marcher Donc j'ai eu beaucoup de portes fermées, j'ai eu peu de personnes qui comprenaient l'industrie de l'objet promotionnel. Ce n'est pas une industrie qui est connue en fait. Je pense que quand on n'est pas là-dedans, on ne se rend pas compte de tout. l'amant de produits, de trucs, d'entreprises qu'il y a qui font des milliards de chiffres d'affaires. Et quand je racontais ça, je pense que c'est ça, c'est ça, c'est les gens, je pense que c'est une méconnue en fait comme industrie. Puis alors encore plus, parler de développement durable, parler de design, parler d'achat local, c'était comme, on était à des années-lumière de ce qu'on est aujourd'hui. Donc au début, moi j'ai commencé puis j'appliquais à toutes les... les concours, les bourses, puis j'en gagnais pas, j'en gagnais aucun, puis à l'époque, j'étais avec quelqu'un qui était en, lui partait son entreprise en technologie, puis lui gagnait tout. J'ai vraiment vécu ce décalage en fait de comme je suis dans une industrie qui n'est pas forcément trendy ou qui n'est pas que tout l'écosystème québécois en parle, puis c'est comme oh my god, il y a juste ça sur Terre. Et ça, ça a été super difficile. Ça a été super difficile parce qu'à un moment, j'étais comme, bon, OK, ça, ça ne marche pas. Et en fait, je me suis rendue compte que j'ai commencé à gagner des concours ou des prix ou des trucs quand j'ai commencé à m'endetter. Parce que ce qui se passe, c'est que tout l'écosystème, ça se parle entre eux. Ils se connaissent tous. Puis dès qu'il y en a un qui embarque, il est comme, ah, mais là, si Futurepreneur est là, ou si la BDC est là, ou si PMM, moi aussi, je vais être là. Ça veut dire que le projet est peut-être intéressant. C'est intéressant, ça veut dire que c'est ça qu'il faut comprendre, cette dynamique-là entre les organismes de soutien, entre les accélérateurs, les incubateurs et tout ça. Puis en fait, ce que je conseille, c'est de faire le chemin inverse de celui que j'ai fait, c'est d'aller prendre le premier futur preneur, le premier 15 000 de futur preneur, puis ensuite d'aller taper à la porte des autres, parce qu'ils regardent aussi. Si vous, vous êtes prêt à vous endetter pour votre entreprise, moi aussi je vais m'endetter pour votre entreprise. Je vais vous faire confiance parce que vous avez aussi confiance. C'est ça que ça envoie comme message. Et donc, il faut le faire dans ce sens-là pour justement mettre toutes les chances de notre côté. Puis après, ça c'est pour la partie comme concours, financement et tout. Puis surtout... cibler les concours ou cibler les organismes qui sont intéressants pour votre business. Ne les faites pas toutes parce que faire tout ça, ça prend tellement de temps. Pendant que vous faites ça, vous n'êtes pas en train de vendre. Si vous ne vendez pas, vous avez beau vous attendre l'été, à la fin, il va falloir le rembourser, cet argent. Donc, c'est un équilibre dans le développement de votre entreprise à choisir... Vous n'avez pas besoin d'aller tout prendre au début, mais est-ce que le réseau par exemple de PME Montréal, c'est un réseau qui vous intéresse ? Ou est-ce que vous préférez celui des vols ? Est-ce que vous trouvez qu'il y a plus de ressources dans l'un ou l'autre ? Pour commencer, vous y allez petit à petit. Et vous en demandez un, puis ensuite, parce que déjà, en monter un, c'est long, puis après, vous vous concentrez sur des ventes. C'est la chose la plus importante de l'entreprise, c'est vendre, vendre, vendre et avoir des clients. Parce qu'une fois que vous avez ça, tout le reste devient beaucoup plus facile. Et c'est la même chose avec les accélérateurs, les incubateurs, les programmes et tout, ça prend énormément de temps, ça prend énormément d'énergie. Il faut s'assurer de sortir le maximum que vous pouvez de ces... de ces moments-là que vous passez dans ces choses-là, puis pas les faire tous en même temps, pas les enchaîner tous, parce qu'à un moment, on peut tout apprendre dans des salles de classe, mais on apprend tout sur le terrain. Puis les personnes qui vont nous donner le plus d'insights, ça va être nos clients. Ça va être les clients qu'on va perdre, ça va être ceux qu'on va gagner, ça va être les fournisseurs avec lesquels vous travaillez. C'est tous ces gens-là, à la fin, qui font votre entreprise. Puis votre énergie, elle doit être là-dessus, parce que vous êtes en train de bâtir un cas, qui ensuite, les organismes, tout ça, eux vont vouloir s'imbriquer là-dedans et vous soutenir. Puis c'est comme ça que vous allez être plus forte.

  • Speaker #1

    Donc, vendre, vendre, vendre. Et c'est quoi peut-être justement, quand on sort de ce genre de programme et qu'on veut vendre, c'est quoi ton conseil ? Est-ce que justement, choisir un réseau ? Parce que tu es porte-parole de la JCCM. Est-ce que tu trouves que justement, les réseaux d'affaires, c'est une bonne façon de commencer à vendre quand on a justement un réseau à bâtir ?

  • Speaker #2

    Moi, c'est... Vraiment, à la Jeune Chambre, on a le réseau des jeunes entrepreneurs, justement, pour les entreprises qui se partent. Puis c'est un endroit où on crée des liens. Mais même là, entre vous, les liens que vous êtes en train de créer ici, c'est des liens qui vont vous suivre toute votre vie entrepreneuriale. Puis c'est des liens hyper forts. Parce que trouver des amis entrepreneurs, puis partager des choses qu'on vit en entrepreneuriat, ce n'est pas avec tout le monde qu'on peut les partager. Puis, il faut surtout faire très attention à l'isolement entrepreneurial.

  • Speaker #1

    et ça ça aide en fait ça ça aide puis là j'ai l'impression que j'ai perdu le début de ta question je disais pour la vente au niveau des réseaux d'affaires mais je suis quand même en accord que le réseau c'est un peu pour la vente mais ça dépend dans l'industrie dans laquelle vous êtes aussi,

  • Speaker #2

    il y a des réseaux Il y a des réseaux où ça va être plus ciblé, par exemple en développement durable, ce ne sont pas les mêmes réseaux qu'en art. Donc c'est aussi d'arriver à... Vous focusser sur un réseau puis mettre l'énergie dans ce réseau. Moi, c'est un conseil qu'on m'avait demandé, qu'on m'avait dit, c'était de ne pas faire plein de réseaux en même temps, mais chaque année d'en choisir un, puis de se dire, cette année, je mets mon énergie sur ce réseau-là. Parce qu'un réseau, ça s'entretient, ça prend du temps. C'est d'aller aux événements tout le temps, parce que vous revoyez les mêmes personnes, puis c'est à force de répétition. que vous allez bâtir ces liens-là, puis que les gens vont commencer à parler à d'autres gens qui connaissent quelqu'un qui est peut-être un potentiel client. Donc, le réseau, il est essentiel pour... Au début, je pense que j'ai commencé à faire de la pub Google l'année dernière. Tous les clients, c'est du bouche à oreille, c'est des gens qui m'ont entendu dans des conférences ou quelqu'un qui a reçu un objet ou des choses comme ça. Ça a été beaucoup d'énergie, ça a été beaucoup de temps de ma vie dans des 5 à 7, mais c'est parce que je vends à des entreprises à la fin. Ça dépend de qui est votre acheteur, mais en B2B, je pense que le réseau est essentiel.

  • Speaker #1

    absolument, c'est clair il ne faut pas aussi se sentir tout de suite au début ça ne marche pas donc ça prend du temps aussi de récolter les fruits donc il ne faut pas lâcher pris je pense que ça c'est c'est l'antenne,

  • Speaker #2

    moi mes journées au début de l'entreprise j'avais des tableaux Excel puis là j'avais des onglets par industrie puis là chaque semaine c'était un onglet puis là c'était l'hôtellerie puis après c'était les assurances et puis je revoyais des courriels C'était plat à moi. Mais c'était ça, tu sais, j'envoyais genre énormément, énormément de courriels. Puis la première année, on a fait genre 100 000 de chiffre d'affaires, puis juste avec des courriels que j'envoyais. Aujourd'hui, je n'envoie plus de courriel, mais comme ça. Mais c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps. Et c'était aussi beaucoup des gens qui avaient entendu parler ou des références ou des choses comme ça. Donc, c'est de trouver les bons partenaires aussi. Avec nous, que ce soit même ici, à travers Startup Montréal, que ce soit dans des incubateurs que vous feriez après, que ce soit l'entreprise qui vous prête de l'argent, parce qu'eux, ils ont tout intérêt que vous fassiez du cash après, parce qu'ils veulent que vous les remboursez, puis ils veulent que vous empruntiez encore et encore, parce qu'il faut leur répondre sur les taux d'intérêt. Donc en même temps, tout le monde a intérêt à ce que ça fonctionne une fois qu'il y a un petit prêt qui est sorti.

  • Speaker #1

    Peut-être pour la question de la fin, avant que vous puissiez lui poser toutes vos questions, C'est quoi le conseil que tu donnerais justement à une jeune entrepreneur qui vient peut-être de terminer un parcours et qui se retrouve face à toutes ces portes-là devant elle et qui ne sait peut-être pas laquelle franchir et par où commencer ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il y a juste un conseil de résoudre ce que j'ai dit, mais je pense que la première chose quand vous allez sortir, parce que je sais qu'il y en a peut-être qui sont en train encore de travailler ou des choses comme ça, je pense que la première chose Ce que je vous donnerai comme conseil, c'est... de faire un bilan, vous, de votre santé mentale. Vous, comment vous vous sentez, votre tolérance au risque, votre tolérance à des espèces de rollercoasters d'émotions. Je pense que moi, on ne m'avait pas préparée à ça. Mais déjà, faire une petite introspection pour vous encourager, vous donner l'énergie, puis de vous connaître, parce qu'on ne peut pas être tout bon partout, mais au moins de savoir c'est quoi qui peut vous faire un petit genre... Ça me saoule, non, je n'ai pas le goût et tout. Puis savoir sur quoi vous rattacher pour avoir cette énergie entrepreneuriale. Donc, je pense que la première chose, c'est ça. Puis ensuite, une fois que vous avez une map de tous les incubateurs, accélérateurs, organismes, de l'écosystème entrepreneurial, c'est d'essayer de trouver celui, de frapper d'abord à la porte de celui qui vous ressemble dans vos valeurs. avec lesquels vous trouvez que les ressources sont intéressantes, puis leur réseau de contact est intéressant, et qu'il y ait des partenaires. Je pense que ça serait ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un très très bon point, c'est clair. Donc c'est à votre tour. Est-ce que vous avez des questions ? Je pense que vous en avez plein.

  • Speaker #3

    Une question par rapport à ce que tu m'as enseigné au début. Ça fait 10 ans que ta business existe, ou du moins qu'elle a commencé. C'était quoi les méthodes que tu utilisais pour agresser les gens à ce que tu avais à dire, alors que tu étais peut-être un peu trop tôt pour la société à ce moment-là ? C'était quoi les méthodes ou les tactiques ? Ou est-ce qu'il y a des bons coups qui ont bien marché ou des mauvais coups ? Je serais intéressée de savoir.

  • Speaker #2

    C'est une bonne question. Il faut m'en ramener dans les souvenirs. Je pense que je misais beaucoup sur la... Responsabilité sociale d'entreprise. J'avais beaucoup un discours là-dessus. Sur faire prendre conscience à l'organisation que ce qu'elle est en train d'acheter, ça n'a aucun impact économique, social ou environnemental. Donc, d'aller chercher un petit peu de données peut-être, ou de montrer ces choses-là. Généralement, quand je disais, Ah, vous avez déjà reçu une clé USB faite en Chine, ça ne vous choque pas. Puis les gens étaient quand même assez, Ah oui, c'est vrai. D'accrocher sur quelque chose que c'est tellement dans ta vie de tous les jours que tu ne te rends pas compte. Mais quand quelqu'un te le dit, tu es quand même, Ah oui, voyons. Ça n'a pas de sens. On a essayé d'aller chercher ce petit déclic-là, en fait. Mieux équiper mes clients à comprendre ce qu'on fait. Et à partir de là, on a développé des vidéos pour montrer la production des objets. Donc, quand les gens achetaient chez nous, ils avaient accès aussi à une vidéo sur la fabrication du produit. Ça m'a coûté un bras de faire tout ça, mais ça m'a fait gagner énormément de clients. Donc, c'est aussi d'investir sur des choses qui vous différencient sur le marché. Donc, on a fait ça, puis on a fait des rapports d'impact. Donc là, les clients, quand ils achetaient chez nous, à la fin, on leur remettait un rapport qui expliquait, Voilà, vous avez dépensé 10 000 chez nous, voici l'impact économique, environnemental et social de l'achat chez Cotemot. Ça, j'arrivais à le faire quand j'avais une petite centaine de clients, un petit chiffre d'affaires, puis pas beaucoup. Aujourd'hui, on ne le fait que sur mesure. On fait les rapports d'impact pour nos clients qui ne dépensent plus de 10 000 chez nous. Comme les vidéos, on ne les fait plus. On n'a plus le temps, plus l'énergie. Avant, on faisait tout à Montréal aussi. Maintenant, on a des manufactures à travers la province. Donc, ça a été plus compliqué. Donc, on ne le fait pas. On ne le fait plus, les gens ne nous le demandent plus non plus, mais ça m'a énormément permis d'aller chercher beaucoup de clients. Puis on a gagné beaucoup de contrats grâce à ces services-là, que je budgétais mais que je mettais à ligne zéro. Je leur disais la valeur de ça, mais c'était offert. C'était une façon de mieux éduquer, de mieux enseigner, de mieux transmettre ce message-là.

  • Speaker #3

    Ma sous-question serait, est-ce que... Tu crois que ça... Parce que t'arrives quand même avec une vision qui était un peu plus avant-gardiste qu'à l'époque. Est-ce que tu crois que ça aidait de meet the person where she is ? Donc, de revenir un petit peu à... Bon, je vais parler un peu dans la condition que tu es, avec le langage que tu connais, où tu étais plutôt campée dans une position plus avant-gardiste et donner les clés aux gens pour atteindre cette position-là.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais plus dans la deuxième. Plus, on a vraiment toujours gardé... Notre focus, toujours... Après, c'est dans ma personnalité aussi. Je n'avais pas peur de dire à certaines grandes organisations que ça n'a pas de sens ce que vous faites. Ça n'a pas de sens de donner autant rien. C'est pour ça que je leur disais. Il y a des contrats où on disait non parce que c'était comme... Concrètement, c'est expliqué. Il y a des choses, parfois, on nous mettait en compétition. On veut vraiment travailler avec vous. Mais j'aimerais... Ça, avoir un tote bag à 5 dollars, ben oui, mais tu sais comment il est fait, ton tote bag à 5 dollars ? Donc, je vais t'expliquer comment ça fonctionne, un tote bag. Puis, c'est exact. Et puis ça, on avait le discours. Puis, tu sais, il y a des... Parfois, il y a des... Il y a encore... Il n'y a pas si longtemps, tu sais. Il y a une cliente qui me dit Ah, mais j'ai trouvé ma tasse... Ma bouteille faite au Québec ou une tasse faite au Québec à genre 10 dollars ou un truc comme ça. dites moi c'est quoi montrez moi une image elle me voit l'image puis tu sais dans l'industrie on se connait tous les produits puis je dis quand même attention votre produit n'est pas fait localement il est imprimé localement ce qui est complètement différent et ça Et c'est vrai qu'on a perdu beaucoup de contrats, il y a eu beaucoup de choses, mais aujourd'hui ça paye. Ça aura pris dix ans, mais ça paye d'avoir été campé sur notre position, d'avoir été progressiste par rapport au développement durable et à l'achat local. Parce qu'aujourd'hui, que tout le monde se réveille que c'est important parce que la planète brûle, ils n'ont pas d'autre option que de se tourner vers nous, parce que nos compétiteurs sont hyper en retard. Tu trouves, c'est des planches à découper, des portes-clés. Enfin, je veux dire, à un moment, tu as fait le tour. Et ça nous a permis d'avoir une crédibilité sur le marché qui a été très dure à avoir. Mais parce qu'on a tout cet historique, on a l'expérience qui est nécessaire où les gens, quand ils cherchent de l'achat local, ils se tournent obligatoirement vers nous parce qu'en fait, ça fait dix ans qu'on en parle. Donc tu vois, c'est là où... Parfois, et c'est pour ça que c'est super important de rester accroché à vos valeurs, de rester accroché à ce pourquoi vous faites ça, pourquoi vous montez une entreprise, c'est quoi le changement que vous voulez voir dans le monde, dans votre industrie, autour de vous, et de jamais déroger de cette ligne-là. Parce que c'est ça qui va vous permettre de passer à travers les doutes, à travers les pandémies. de rester aligné là-dessus. Et parfois, ça va être difficile. Souvent, ça va être difficile. Mais à la fin, ça va être gagnant. À la fin, ça va être payant. Vous serez beaucoup plus en amour avec votre business. Je pense qu'il y a des moments où on n'aime plus notre entreprise. On pourrait faire tout un sujet là-dessus. Mais je pense qu'il y a des moments où c'est difficile, où on est comme, pourquoi je fais ça ? C'est compliqué, et tout. Sous-titrage Société Radio-Canada Les valeurs là, c'est ces petites valeurs que vous ressentez au fond de votre ventre qui vont vous faire passer à travers ces choses-là. Donc même si tout le monde vous... Il y aura toujours quelqu'un.

  • Speaker #0

    pour vous soutenir, pour croire en vous. Tu sais, nous, ça a été des individus, je pourrais te les nommer sur les deux doigts de la main, ces individus-là qui nous ont élevés, qui ont cru, qui nous ont permis d'aller plus loin. C'est un très beau message pour la fin. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci. Sous-titrage ST'501

Description

Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce dernier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Céline Jupeau, la fondatrice de Kotmo. Certifiée B Corp depuis 2016, Kotmo est une jeune entreprise québécoise à propriété féminine qui réinvente la publicité par l'objet pour que chacun de ses clients adopte des pratiques socialement et environnementalement responsables.

Durant la discussion, Céline donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Kotmo : https://kotmo.ca


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Pour commencer, merci beaucoup d'être avec nous ce soir. C'est vraiment un honneur que tu clôtures en plus cette petite série.

  • Speaker #2

    Merci de l'invitation. C'est toujours le fun de partager et de voir aussi plein de nouveaux projets qui voient le jour. J'ai hâte.

  • Speaker #1

    Pour commencer, est-ce que tu veux peut-être nous parler un petit peu de ton parcours personnel et comment tu en es arrivée à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je suis arrivée au Québec il y a 11 ans pour faire une... J'ai un background en design et en architecture intérieure. J'ai fait mes études en France et je suis venue ici faire une maîtrise en gestion de projets d'aménagement. à l'Université de Montréal. Puis, en arrivant au Québec, je n'avais aucun réseau professionnel, donc j'allais dans plein d'événements pour rencontrer du monde. Je suis ici d'une culture libanaise où le commerce et les relations sont extrêmement importantes et appris dans le berceau. Donc, j'allais dans des événements pour rencontrer des gens, bâtir mon réseau professionnel. Puis, j'entendais des grandes entreprises parler. de recyclage, c'était vraiment le début aussi du développement durable et tout ça. Mais ça donnait des grandes leçons aux citoyens. Puis je repartais de ces événements avec une clé USB faite en Chine. Je pense que ça vous est pas mal tout arrivé. Puis c'est là où je me suis dit, c'est bien étrange, pourquoi une grande entreprise... Je fais la leçon aux citoyens quand elle, elle n'est même pas capable de montrer l'exemple finalement et de me remettre ça. Puis c'est là que j'ai commencé à me renseigner un peu sur l'industrie de l'objet promotionnel, pour me rendre compte qu'il n'y avait aucun designer dans cette industrie, puis c'est quand même ma formation de base, et me rendre compte qu'en fait tous les objets étaient extrêmement cheap, en plastique, transportés de l'autre bout de la planète. C'est là que Cotemot est né, pour permettre aux entreprises d'avoir un approvisionnement responsable, de réintégrer le design dans cette industrie et de la rendre plus socialement viable, mais aussi plus respectueuse de notre environnement. Chez Cotemot, on design, on conçoit, commercialise de l'objet promotionnel fait au Québec. Et ça depuis presque dix ans. Maintenant, c'est pas mal ça. On est certifié Bicorp depuis le début de la compagnie. Ça, ça a été quelque chose de vraiment important. On pourra en reparler s'il y en a qui s'intéressent à la certification, mais ça a été super important dès le début. Puis c'est un peu comme ça que mon aventure a commencé. J'ai été comme, je devrais peut-être faire ça. J'appelle mon père, puis j'étais comme, papa, peux-tu m'aider six mois ? J'ai peut-être une idée d'entreprise. Elle me dit, ouais, vas-y, six mois plus tard. J'étais comme, OK, j'ai besoin peut-être d'un autre six mois. Puis neuf ans plus tard, c'est ça qui est ça.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit, c'est vraiment ça que je veux faire ? Parce que comme tu dis, six mois sont passés, tu as dû avoir des défis et tout ça. À quel moment tu t'es dit, c'est bon, je suis sur mon X ? c'est ça que je veux faire et je vais tout faire pour que ça fonctionne c'est une bonne question je pense que quand je en fait

  • Speaker #2

    Il y en a eu plusieurs, des moments où je me suis dit c'est ça que je fais. Le premier, c'est quand j'ai signé mon premier prêt avec mes soeurs qui aujourd'hui volent. Donc mon premier endettement de 30 000 dollars a été un peu comme, je ne peux pas trop de retour en arrière. Donc ça, ça a été un moment où je me suis dit, ok go, j'y crois, j'emprunte parce que c'est la... La personne, elle m'avait dit, puis ça m'a toujours marquée, puis c'est un conseil que je donne souvent. Quand je suis allée chez Evol, il y avait Futurpreneur et Evol, puis les deux, ils se parlent. Donc, c'était si Evol vous prête, Futurpreneur vous prête, puis vice-versa. Puis là, au début, je voulais juste 15 000. J'étais comme, Futurpreneur, c'est 15 000, Evol, c'est 15 000. Juste 30 000, ça suffit. Puis la directrice, à l'époque, chez Evol, elle m'a regardée dans les yeux, puis elle m'a dit, écoute, Céline, pour faire de l'argent, il faut de l'argent. Je suis comme, ah, OK. Donc, c'est comme, tu prends le maximum que tu peux, puis tu verras bien ce qui se passe. Je suis comme, OK, mais c'est beaucoup, là. À l'époque, c'était 30 000, donc c'est 30 000 et 15 000, mais le 30 000 était sur plusieurs versements avec des objectifs de vente et tout, donc je n'avais pas tout l'embêtement d'un coup. Mais c'est sûr que ça m'a fait un petit comme... Un petit kick en me disant, ok, j'y crois, je m'endette, j'ai besoin de cet argent pour me partir en affaires, puis ça va fonctionner. Ça, c'était le premier. Après, il y a tous les autres faits aussi. On peut dire, je ne retourne plus en arrière.

  • Speaker #1

    Tu parles d'endettement, je pense que c'est quelque chose qui fait très peur. Souvent, quand on parle de femmes en entrepreneuriat, on parle souvent de la gestion du risque, du fait qu'on est peut-être plus sécuritaire dans les décisions qui sont prises. Comment un peu tu as… Tu as géré cette gestion-là du risque face à l'endettement, qui est quand même une grosse étape, toi toute seule, sur tes épaules ?

  • Speaker #2

    C'est sûr que c'est toujours stressant. Je me souviens comme si c'était hier de la nuit, de la veille où j'ai dû aller signer l'endettement, je n'ai pas dormi de la nuit. Puis, à un moment, il y a plein de fois où parfois on peut se dire est-ce que je ferais autre chose ? Puis quand je me retourne, je me dis ça me saoule, je ne voudrais plus faire ça Là, je me dis, mais je ferais quoi d'autre ? Puis là, je me rends compte qu'il n'y a rien d'autre qui m'intéresse, en fait. Il n'y a rien d'autre qui me plaît, il n'y a rien d'autre. Tu sais, j'imagine ma vie non-entrepreneur. Je suis comme, oh my God, je pense qu'au bout de deux mois, je vais être un câble. Donc, il y a ça, mais après, je pense que notre tolérance au risque, elle se bâtit avec le temps. Puis, tu sais, moi, j'ai appris à me connaître. J'ai parti d'entreprise, j'avais 25 ans. j'avais rien j'ai pas de maison j'avais pas d'enfant j'avais rien en fait si je perdais au pire il y a des gens qui s'endettent pour acheter une voiture moi je me serais endettée pour monter une entreprise il y a des gens qui s'endettent pour acheter une maison moi je me serais endettée on s'endette dans tout dans la vie peu importe mais après on peut choisir est-ce que je décide de m'endetter face à une entreprise ou je décide de m'endetter face à d'autres choses qui sont matérielles aussi et Puis à partir du moment où j'ai compris ça, puis que je me suis dit, en fait, c'est juste que moi, mon rapport à l'endettement et ce pourquoi je m'endette, c'est parce que je crois profondément à ce qu'on fait. C'est aligné avec mes valeurs. On amène quelque chose sur le marché qui est complètement différent. Et à travers l'entreprise, je porte... C'est une vision du monde pour moi que je porte, c'est ma vision du monde, c'est ma vision de ce que devraient être des entreprises dans le monde actuel, de leur responsabilité sociale. Et ça, c'est très personnel, mais je considère, puis bon, j'ai grandi en France, donc c'est aussi peut-être différent, mais je considère qu'un pays nous donne énormément, nous donne accès à de l'éducation, nous donne accès à de la santé. Et pour moi, m'endetter dans une entreprise, c'était une façon de redonner de ce que j'ai reçu, en fait, d'un gouvernement, par exemple. Donc c'est ça, je pense qu'il faut avoir cette réflexion interne de se dire... C'est quoi ma tolérance au risque ? On en a toutes des différentes. Elle évolue avec le temps, c'est bien s'entourer. Et puis, je pense qu'une fois qu'on est à l'aise avec notre risque, qu'on est capable de prendre, c'est plus facile d'avancer. Donc, c'est ça. Absolument.

  • Speaker #1

    En même temps, tu as dit deux choses qui m'ont vraiment allumé des lumières. Je trouve que ça me fait réaliser, en fait, que l'endettement peut-être qui n'est pas tourné vers l'achat immobilier ou autre est moins valorisé dans la société en ce moment. C'est sûr que quand tu prends cette décision-là, c'est plus toi avec ton réseau qui doit faire face. C'est sûr que ça doit être un peu plus... une autre approche. Je trouve ça hyper courageux. C'est vrai qu'on s'endette pour s'acheter des maisons. Pourquoi pas créer son propre emploi et redonner à la communauté ? Tu as créé encore plus d'emplois.

  • Speaker #2

    C'est une valeur. À la fin, tu t'endettes pour une entreprise. L'idée, c'est qu'elle vaille quelque chose. C'est une sorte d'investissement. Absolument. Parce que ton objectif, il est le même. En plus, celui-là, tu le contrôles. Le marché immobilier, tu ne le contrôles pas. Le... Ta voiture, elle déprécie 30 quand tu l'achètes, quand elle sort du garage. Il y a un moment, ça aussi, là, ça va en grandissant. De toute façon, les organismes, ils ne vont pas te prêter des choses complètement disproportionnées non plus. Puis je pense qu'il faut arriver… Moi, à un moment, j'avais fait le calcul. Je m'étais dit, OK, 30 000, combien de temps ? C'est quoi sur un… Imagine, je retourne demain dans un emploi, puis je fais tant d'argent par année. Mais 30 000, ce n'est pas énorme à rembourser. C'est par exemple, c'est ce petit qui te l'a. En fait, une fois que tu commences à t'endetter, c'est que ça commence à grandir, puis tu commences à faire des ventes. Puis là, après, tu te dis, OK, mais là, j'ai un autre projet. Puis après, tu es pris dans un engrenage. Puis c'est ça, la vie des entreprises. Toutes les entreprises sont endettées parce qu'il te faut de l'argent pour pouvoir créer des choses, en fait, et changer le monde.

  • Speaker #1

    En même temps, ça te met peut-être le coup de pied aux fesses. Tu es obligé de les rembourser. Donc là, tu es obligé de partir. Tu as non seulement des gens qui sont derrière toi, mais toi, ça t'oblige aussi à performer. Donc, c'est comme un incitatif aussi positif au final. On t'a fait confiance.

  • Speaker #2

    Oui, et puis en plus, il faut le prendre, le petit 15-30 000 qui est facile à accepter dès le début. Il faut le prendre parce qu'en plus, tu as un moratoire. Enfin, je pense que les conditions sont toujours les mêmes, mais tu as un moratoire, tu as des taux préférentiels. Tu as quand même des choses qui sont de l'argent facile pour te... De partir en affaires, puis vous allez voir à la fin, sur les paiements mensuels, que c'est, parce que c'est genre sur 5 ans à peu près, c'est rien, c'est un 200 pièces à rembourser par mois. Au final, ça ne représente plus grand-chose quand tu fais un chiffre d'affaires, puis que tu as des clients, parce qu'une fois que vous avez ça, il faut se concentrer sur aller chercher des clients, puis pas aller chercher tous les prêts possibles et inimaginables.

  • Speaker #1

    Justement, tu parles de ça, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton expérience au niveau des incubateurs, des bourses ? Je pense que... On a tous un peu cette idée d'aller chercher toutes les bourses et des fois on peut se perdre dans cette espèce de stratégie, puis de course au petit prix, puis justement au financement. C'était quoi ton expérience à travers ça ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai eu une sacrée expérience parce que, tu sais, il y a dix ans... Je parlais de développement durable, je parlais de design, je parlais d'achat local, puis je n'avais pas du tout une croissance de licorne. Donc on s'entend que tout le monde était comme ah, c'est bien cute ton petit truc, mais ça ne va pas marcher Donc j'ai eu beaucoup de portes fermées, j'ai eu peu de personnes qui comprenaient l'industrie de l'objet promotionnel. Ce n'est pas une industrie qui est connue en fait. Je pense que quand on n'est pas là-dedans, on ne se rend pas compte de tout. l'amant de produits, de trucs, d'entreprises qu'il y a qui font des milliards de chiffres d'affaires. Et quand je racontais ça, je pense que c'est ça, c'est ça, c'est les gens, je pense que c'est une méconnue en fait comme industrie. Puis alors encore plus, parler de développement durable, parler de design, parler d'achat local, c'était comme, on était à des années-lumière de ce qu'on est aujourd'hui. Donc au début, moi j'ai commencé puis j'appliquais à toutes les... les concours, les bourses, puis j'en gagnais pas, j'en gagnais aucun, puis à l'époque, j'étais avec quelqu'un qui était en, lui partait son entreprise en technologie, puis lui gagnait tout. J'ai vraiment vécu ce décalage en fait de comme je suis dans une industrie qui n'est pas forcément trendy ou qui n'est pas que tout l'écosystème québécois en parle, puis c'est comme oh my god, il y a juste ça sur Terre. Et ça, ça a été super difficile. Ça a été super difficile parce qu'à un moment, j'étais comme, bon, OK, ça, ça ne marche pas. Et en fait, je me suis rendue compte que j'ai commencé à gagner des concours ou des prix ou des trucs quand j'ai commencé à m'endetter. Parce que ce qui se passe, c'est que tout l'écosystème, ça se parle entre eux. Ils se connaissent tous. Puis dès qu'il y en a un qui embarque, il est comme, ah, mais là, si Futurepreneur est là, ou si la BDC est là, ou si PMM, moi aussi, je vais être là. Ça veut dire que le projet est peut-être intéressant. C'est intéressant, ça veut dire que c'est ça qu'il faut comprendre, cette dynamique-là entre les organismes de soutien, entre les accélérateurs, les incubateurs et tout ça. Puis en fait, ce que je conseille, c'est de faire le chemin inverse de celui que j'ai fait, c'est d'aller prendre le premier futur preneur, le premier 15 000 de futur preneur, puis ensuite d'aller taper à la porte des autres, parce qu'ils regardent aussi. Si vous, vous êtes prêt à vous endetter pour votre entreprise, moi aussi je vais m'endetter pour votre entreprise. Je vais vous faire confiance parce que vous avez aussi confiance. C'est ça que ça envoie comme message. Et donc, il faut le faire dans ce sens-là pour justement mettre toutes les chances de notre côté. Puis après, ça c'est pour la partie comme concours, financement et tout. Puis surtout... cibler les concours ou cibler les organismes qui sont intéressants pour votre business. Ne les faites pas toutes parce que faire tout ça, ça prend tellement de temps. Pendant que vous faites ça, vous n'êtes pas en train de vendre. Si vous ne vendez pas, vous avez beau vous attendre l'été, à la fin, il va falloir le rembourser, cet argent. Donc, c'est un équilibre dans le développement de votre entreprise à choisir... Vous n'avez pas besoin d'aller tout prendre au début, mais est-ce que le réseau par exemple de PME Montréal, c'est un réseau qui vous intéresse ? Ou est-ce que vous préférez celui des vols ? Est-ce que vous trouvez qu'il y a plus de ressources dans l'un ou l'autre ? Pour commencer, vous y allez petit à petit. Et vous en demandez un, puis ensuite, parce que déjà, en monter un, c'est long, puis après, vous vous concentrez sur des ventes. C'est la chose la plus importante de l'entreprise, c'est vendre, vendre, vendre et avoir des clients. Parce qu'une fois que vous avez ça, tout le reste devient beaucoup plus facile. Et c'est la même chose avec les accélérateurs, les incubateurs, les programmes et tout, ça prend énormément de temps, ça prend énormément d'énergie. Il faut s'assurer de sortir le maximum que vous pouvez de ces... de ces moments-là que vous passez dans ces choses-là, puis pas les faire tous en même temps, pas les enchaîner tous, parce qu'à un moment, on peut tout apprendre dans des salles de classe, mais on apprend tout sur le terrain. Puis les personnes qui vont nous donner le plus d'insights, ça va être nos clients. Ça va être les clients qu'on va perdre, ça va être ceux qu'on va gagner, ça va être les fournisseurs avec lesquels vous travaillez. C'est tous ces gens-là, à la fin, qui font votre entreprise. Puis votre énergie, elle doit être là-dessus, parce que vous êtes en train de bâtir un cas, qui ensuite, les organismes, tout ça, eux vont vouloir s'imbriquer là-dedans et vous soutenir. Puis c'est comme ça que vous allez être plus forte.

  • Speaker #1

    Donc, vendre, vendre, vendre. Et c'est quoi peut-être justement, quand on sort de ce genre de programme et qu'on veut vendre, c'est quoi ton conseil ? Est-ce que justement, choisir un réseau ? Parce que tu es porte-parole de la JCCM. Est-ce que tu trouves que justement, les réseaux d'affaires, c'est une bonne façon de commencer à vendre quand on a justement un réseau à bâtir ?

  • Speaker #2

    Moi, c'est... Vraiment, à la Jeune Chambre, on a le réseau des jeunes entrepreneurs, justement, pour les entreprises qui se partent. Puis c'est un endroit où on crée des liens. Mais même là, entre vous, les liens que vous êtes en train de créer ici, c'est des liens qui vont vous suivre toute votre vie entrepreneuriale. Puis c'est des liens hyper forts. Parce que trouver des amis entrepreneurs, puis partager des choses qu'on vit en entrepreneuriat, ce n'est pas avec tout le monde qu'on peut les partager. Puis, il faut surtout faire très attention à l'isolement entrepreneurial.

  • Speaker #1

    et ça ça aide en fait ça ça aide puis là j'ai l'impression que j'ai perdu le début de ta question je disais pour la vente au niveau des réseaux d'affaires mais je suis quand même en accord que le réseau c'est un peu pour la vente mais ça dépend dans l'industrie dans laquelle vous êtes aussi,

  • Speaker #2

    il y a des réseaux Il y a des réseaux où ça va être plus ciblé, par exemple en développement durable, ce ne sont pas les mêmes réseaux qu'en art. Donc c'est aussi d'arriver à... Vous focusser sur un réseau puis mettre l'énergie dans ce réseau. Moi, c'est un conseil qu'on m'avait demandé, qu'on m'avait dit, c'était de ne pas faire plein de réseaux en même temps, mais chaque année d'en choisir un, puis de se dire, cette année, je mets mon énergie sur ce réseau-là. Parce qu'un réseau, ça s'entretient, ça prend du temps. C'est d'aller aux événements tout le temps, parce que vous revoyez les mêmes personnes, puis c'est à force de répétition. que vous allez bâtir ces liens-là, puis que les gens vont commencer à parler à d'autres gens qui connaissent quelqu'un qui est peut-être un potentiel client. Donc, le réseau, il est essentiel pour... Au début, je pense que j'ai commencé à faire de la pub Google l'année dernière. Tous les clients, c'est du bouche à oreille, c'est des gens qui m'ont entendu dans des conférences ou quelqu'un qui a reçu un objet ou des choses comme ça. Ça a été beaucoup d'énergie, ça a été beaucoup de temps de ma vie dans des 5 à 7, mais c'est parce que je vends à des entreprises à la fin. Ça dépend de qui est votre acheteur, mais en B2B, je pense que le réseau est essentiel.

  • Speaker #1

    absolument, c'est clair il ne faut pas aussi se sentir tout de suite au début ça ne marche pas donc ça prend du temps aussi de récolter les fruits donc il ne faut pas lâcher pris je pense que ça c'est c'est l'antenne,

  • Speaker #2

    moi mes journées au début de l'entreprise j'avais des tableaux Excel puis là j'avais des onglets par industrie puis là chaque semaine c'était un onglet puis là c'était l'hôtellerie puis après c'était les assurances et puis je revoyais des courriels C'était plat à moi. Mais c'était ça, tu sais, j'envoyais genre énormément, énormément de courriels. Puis la première année, on a fait genre 100 000 de chiffre d'affaires, puis juste avec des courriels que j'envoyais. Aujourd'hui, je n'envoie plus de courriel, mais comme ça. Mais c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps. Et c'était aussi beaucoup des gens qui avaient entendu parler ou des références ou des choses comme ça. Donc, c'est de trouver les bons partenaires aussi. Avec nous, que ce soit même ici, à travers Startup Montréal, que ce soit dans des incubateurs que vous feriez après, que ce soit l'entreprise qui vous prête de l'argent, parce qu'eux, ils ont tout intérêt que vous fassiez du cash après, parce qu'ils veulent que vous les remboursez, puis ils veulent que vous empruntiez encore et encore, parce qu'il faut leur répondre sur les taux d'intérêt. Donc en même temps, tout le monde a intérêt à ce que ça fonctionne une fois qu'il y a un petit prêt qui est sorti.

  • Speaker #1

    Peut-être pour la question de la fin, avant que vous puissiez lui poser toutes vos questions, C'est quoi le conseil que tu donnerais justement à une jeune entrepreneur qui vient peut-être de terminer un parcours et qui se retrouve face à toutes ces portes-là devant elle et qui ne sait peut-être pas laquelle franchir et par où commencer ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il y a juste un conseil de résoudre ce que j'ai dit, mais je pense que la première chose quand vous allez sortir, parce que je sais qu'il y en a peut-être qui sont en train encore de travailler ou des choses comme ça, je pense que la première chose Ce que je vous donnerai comme conseil, c'est... de faire un bilan, vous, de votre santé mentale. Vous, comment vous vous sentez, votre tolérance au risque, votre tolérance à des espèces de rollercoasters d'émotions. Je pense que moi, on ne m'avait pas préparée à ça. Mais déjà, faire une petite introspection pour vous encourager, vous donner l'énergie, puis de vous connaître, parce qu'on ne peut pas être tout bon partout, mais au moins de savoir c'est quoi qui peut vous faire un petit genre... Ça me saoule, non, je n'ai pas le goût et tout. Puis savoir sur quoi vous rattacher pour avoir cette énergie entrepreneuriale. Donc, je pense que la première chose, c'est ça. Puis ensuite, une fois que vous avez une map de tous les incubateurs, accélérateurs, organismes, de l'écosystème entrepreneurial, c'est d'essayer de trouver celui, de frapper d'abord à la porte de celui qui vous ressemble dans vos valeurs. avec lesquels vous trouvez que les ressources sont intéressantes, puis leur réseau de contact est intéressant, et qu'il y ait des partenaires. Je pense que ça serait ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un très très bon point, c'est clair. Donc c'est à votre tour. Est-ce que vous avez des questions ? Je pense que vous en avez plein.

  • Speaker #3

    Une question par rapport à ce que tu m'as enseigné au début. Ça fait 10 ans que ta business existe, ou du moins qu'elle a commencé. C'était quoi les méthodes que tu utilisais pour agresser les gens à ce que tu avais à dire, alors que tu étais peut-être un peu trop tôt pour la société à ce moment-là ? C'était quoi les méthodes ou les tactiques ? Ou est-ce qu'il y a des bons coups qui ont bien marché ou des mauvais coups ? Je serais intéressée de savoir.

  • Speaker #2

    C'est une bonne question. Il faut m'en ramener dans les souvenirs. Je pense que je misais beaucoup sur la... Responsabilité sociale d'entreprise. J'avais beaucoup un discours là-dessus. Sur faire prendre conscience à l'organisation que ce qu'elle est en train d'acheter, ça n'a aucun impact économique, social ou environnemental. Donc, d'aller chercher un petit peu de données peut-être, ou de montrer ces choses-là. Généralement, quand je disais, Ah, vous avez déjà reçu une clé USB faite en Chine, ça ne vous choque pas. Puis les gens étaient quand même assez, Ah oui, c'est vrai. D'accrocher sur quelque chose que c'est tellement dans ta vie de tous les jours que tu ne te rends pas compte. Mais quand quelqu'un te le dit, tu es quand même, Ah oui, voyons. Ça n'a pas de sens. On a essayé d'aller chercher ce petit déclic-là, en fait. Mieux équiper mes clients à comprendre ce qu'on fait. Et à partir de là, on a développé des vidéos pour montrer la production des objets. Donc, quand les gens achetaient chez nous, ils avaient accès aussi à une vidéo sur la fabrication du produit. Ça m'a coûté un bras de faire tout ça, mais ça m'a fait gagner énormément de clients. Donc, c'est aussi d'investir sur des choses qui vous différencient sur le marché. Donc, on a fait ça, puis on a fait des rapports d'impact. Donc là, les clients, quand ils achetaient chez nous, à la fin, on leur remettait un rapport qui expliquait, Voilà, vous avez dépensé 10 000 chez nous, voici l'impact économique, environnemental et social de l'achat chez Cotemot. Ça, j'arrivais à le faire quand j'avais une petite centaine de clients, un petit chiffre d'affaires, puis pas beaucoup. Aujourd'hui, on ne le fait que sur mesure. On fait les rapports d'impact pour nos clients qui ne dépensent plus de 10 000 chez nous. Comme les vidéos, on ne les fait plus. On n'a plus le temps, plus l'énergie. Avant, on faisait tout à Montréal aussi. Maintenant, on a des manufactures à travers la province. Donc, ça a été plus compliqué. Donc, on ne le fait pas. On ne le fait plus, les gens ne nous le demandent plus non plus, mais ça m'a énormément permis d'aller chercher beaucoup de clients. Puis on a gagné beaucoup de contrats grâce à ces services-là, que je budgétais mais que je mettais à ligne zéro. Je leur disais la valeur de ça, mais c'était offert. C'était une façon de mieux éduquer, de mieux enseigner, de mieux transmettre ce message-là.

  • Speaker #3

    Ma sous-question serait, est-ce que... Tu crois que ça... Parce que t'arrives quand même avec une vision qui était un peu plus avant-gardiste qu'à l'époque. Est-ce que tu crois que ça aidait de meet the person where she is ? Donc, de revenir un petit peu à... Bon, je vais parler un peu dans la condition que tu es, avec le langage que tu connais, où tu étais plutôt campée dans une position plus avant-gardiste et donner les clés aux gens pour atteindre cette position-là.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais plus dans la deuxième. Plus, on a vraiment toujours gardé... Notre focus, toujours... Après, c'est dans ma personnalité aussi. Je n'avais pas peur de dire à certaines grandes organisations que ça n'a pas de sens ce que vous faites. Ça n'a pas de sens de donner autant rien. C'est pour ça que je leur disais. Il y a des contrats où on disait non parce que c'était comme... Concrètement, c'est expliqué. Il y a des choses, parfois, on nous mettait en compétition. On veut vraiment travailler avec vous. Mais j'aimerais... Ça, avoir un tote bag à 5 dollars, ben oui, mais tu sais comment il est fait, ton tote bag à 5 dollars ? Donc, je vais t'expliquer comment ça fonctionne, un tote bag. Puis, c'est exact. Et puis ça, on avait le discours. Puis, tu sais, il y a des... Parfois, il y a des... Il y a encore... Il n'y a pas si longtemps, tu sais. Il y a une cliente qui me dit Ah, mais j'ai trouvé ma tasse... Ma bouteille faite au Québec ou une tasse faite au Québec à genre 10 dollars ou un truc comme ça. dites moi c'est quoi montrez moi une image elle me voit l'image puis tu sais dans l'industrie on se connait tous les produits puis je dis quand même attention votre produit n'est pas fait localement il est imprimé localement ce qui est complètement différent et ça Et c'est vrai qu'on a perdu beaucoup de contrats, il y a eu beaucoup de choses, mais aujourd'hui ça paye. Ça aura pris dix ans, mais ça paye d'avoir été campé sur notre position, d'avoir été progressiste par rapport au développement durable et à l'achat local. Parce qu'aujourd'hui, que tout le monde se réveille que c'est important parce que la planète brûle, ils n'ont pas d'autre option que de se tourner vers nous, parce que nos compétiteurs sont hyper en retard. Tu trouves, c'est des planches à découper, des portes-clés. Enfin, je veux dire, à un moment, tu as fait le tour. Et ça nous a permis d'avoir une crédibilité sur le marché qui a été très dure à avoir. Mais parce qu'on a tout cet historique, on a l'expérience qui est nécessaire où les gens, quand ils cherchent de l'achat local, ils se tournent obligatoirement vers nous parce qu'en fait, ça fait dix ans qu'on en parle. Donc tu vois, c'est là où... Parfois, et c'est pour ça que c'est super important de rester accroché à vos valeurs, de rester accroché à ce pourquoi vous faites ça, pourquoi vous montez une entreprise, c'est quoi le changement que vous voulez voir dans le monde, dans votre industrie, autour de vous, et de jamais déroger de cette ligne-là. Parce que c'est ça qui va vous permettre de passer à travers les doutes, à travers les pandémies. de rester aligné là-dessus. Et parfois, ça va être difficile. Souvent, ça va être difficile. Mais à la fin, ça va être gagnant. À la fin, ça va être payant. Vous serez beaucoup plus en amour avec votre business. Je pense qu'il y a des moments où on n'aime plus notre entreprise. On pourrait faire tout un sujet là-dessus. Mais je pense qu'il y a des moments où c'est difficile, où on est comme, pourquoi je fais ça ? C'est compliqué, et tout. Sous-titrage Société Radio-Canada Les valeurs là, c'est ces petites valeurs que vous ressentez au fond de votre ventre qui vont vous faire passer à travers ces choses-là. Donc même si tout le monde vous... Il y aura toujours quelqu'un.

  • Speaker #0

    pour vous soutenir, pour croire en vous. Tu sais, nous, ça a été des individus, je pourrais te les nommer sur les deux doigts de la main, ces individus-là qui nous ont élevés, qui ont cru, qui nous ont permis d'aller plus loin. C'est un très beau message pour la fin. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci. Sous-titrage ST'501

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Description

Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce dernier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Céline Jupeau, la fondatrice de Kotmo. Certifiée B Corp depuis 2016, Kotmo est une jeune entreprise québécoise à propriété féminine qui réinvente la publicité par l'objet pour que chacun de ses clients adopte des pratiques socialement et environnementalement responsables.

Durant la discussion, Céline donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Kotmo : https://kotmo.ca


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Pour commencer, merci beaucoup d'être avec nous ce soir. C'est vraiment un honneur que tu clôtures en plus cette petite série.

  • Speaker #2

    Merci de l'invitation. C'est toujours le fun de partager et de voir aussi plein de nouveaux projets qui voient le jour. J'ai hâte.

  • Speaker #1

    Pour commencer, est-ce que tu veux peut-être nous parler un petit peu de ton parcours personnel et comment tu en es arrivée à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je suis arrivée au Québec il y a 11 ans pour faire une... J'ai un background en design et en architecture intérieure. J'ai fait mes études en France et je suis venue ici faire une maîtrise en gestion de projets d'aménagement. à l'Université de Montréal. Puis, en arrivant au Québec, je n'avais aucun réseau professionnel, donc j'allais dans plein d'événements pour rencontrer du monde. Je suis ici d'une culture libanaise où le commerce et les relations sont extrêmement importantes et appris dans le berceau. Donc, j'allais dans des événements pour rencontrer des gens, bâtir mon réseau professionnel. Puis, j'entendais des grandes entreprises parler. de recyclage, c'était vraiment le début aussi du développement durable et tout ça. Mais ça donnait des grandes leçons aux citoyens. Puis je repartais de ces événements avec une clé USB faite en Chine. Je pense que ça vous est pas mal tout arrivé. Puis c'est là où je me suis dit, c'est bien étrange, pourquoi une grande entreprise... Je fais la leçon aux citoyens quand elle, elle n'est même pas capable de montrer l'exemple finalement et de me remettre ça. Puis c'est là que j'ai commencé à me renseigner un peu sur l'industrie de l'objet promotionnel, pour me rendre compte qu'il n'y avait aucun designer dans cette industrie, puis c'est quand même ma formation de base, et me rendre compte qu'en fait tous les objets étaient extrêmement cheap, en plastique, transportés de l'autre bout de la planète. C'est là que Cotemot est né, pour permettre aux entreprises d'avoir un approvisionnement responsable, de réintégrer le design dans cette industrie et de la rendre plus socialement viable, mais aussi plus respectueuse de notre environnement. Chez Cotemot, on design, on conçoit, commercialise de l'objet promotionnel fait au Québec. Et ça depuis presque dix ans. Maintenant, c'est pas mal ça. On est certifié Bicorp depuis le début de la compagnie. Ça, ça a été quelque chose de vraiment important. On pourra en reparler s'il y en a qui s'intéressent à la certification, mais ça a été super important dès le début. Puis c'est un peu comme ça que mon aventure a commencé. J'ai été comme, je devrais peut-être faire ça. J'appelle mon père, puis j'étais comme, papa, peux-tu m'aider six mois ? J'ai peut-être une idée d'entreprise. Elle me dit, ouais, vas-y, six mois plus tard. J'étais comme, OK, j'ai besoin peut-être d'un autre six mois. Puis neuf ans plus tard, c'est ça qui est ça.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit, c'est vraiment ça que je veux faire ? Parce que comme tu dis, six mois sont passés, tu as dû avoir des défis et tout ça. À quel moment tu t'es dit, c'est bon, je suis sur mon X ? c'est ça que je veux faire et je vais tout faire pour que ça fonctionne c'est une bonne question je pense que quand je en fait

  • Speaker #2

    Il y en a eu plusieurs, des moments où je me suis dit c'est ça que je fais. Le premier, c'est quand j'ai signé mon premier prêt avec mes soeurs qui aujourd'hui volent. Donc mon premier endettement de 30 000 dollars a été un peu comme, je ne peux pas trop de retour en arrière. Donc ça, ça a été un moment où je me suis dit, ok go, j'y crois, j'emprunte parce que c'est la... La personne, elle m'avait dit, puis ça m'a toujours marquée, puis c'est un conseil que je donne souvent. Quand je suis allée chez Evol, il y avait Futurpreneur et Evol, puis les deux, ils se parlent. Donc, c'était si Evol vous prête, Futurpreneur vous prête, puis vice-versa. Puis là, au début, je voulais juste 15 000. J'étais comme, Futurpreneur, c'est 15 000, Evol, c'est 15 000. Juste 30 000, ça suffit. Puis la directrice, à l'époque, chez Evol, elle m'a regardée dans les yeux, puis elle m'a dit, écoute, Céline, pour faire de l'argent, il faut de l'argent. Je suis comme, ah, OK. Donc, c'est comme, tu prends le maximum que tu peux, puis tu verras bien ce qui se passe. Je suis comme, OK, mais c'est beaucoup, là. À l'époque, c'était 30 000, donc c'est 30 000 et 15 000, mais le 30 000 était sur plusieurs versements avec des objectifs de vente et tout, donc je n'avais pas tout l'embêtement d'un coup. Mais c'est sûr que ça m'a fait un petit comme... Un petit kick en me disant, ok, j'y crois, je m'endette, j'ai besoin de cet argent pour me partir en affaires, puis ça va fonctionner. Ça, c'était le premier. Après, il y a tous les autres faits aussi. On peut dire, je ne retourne plus en arrière.

  • Speaker #1

    Tu parles d'endettement, je pense que c'est quelque chose qui fait très peur. Souvent, quand on parle de femmes en entrepreneuriat, on parle souvent de la gestion du risque, du fait qu'on est peut-être plus sécuritaire dans les décisions qui sont prises. Comment un peu tu as… Tu as géré cette gestion-là du risque face à l'endettement, qui est quand même une grosse étape, toi toute seule, sur tes épaules ?

  • Speaker #2

    C'est sûr que c'est toujours stressant. Je me souviens comme si c'était hier de la nuit, de la veille où j'ai dû aller signer l'endettement, je n'ai pas dormi de la nuit. Puis, à un moment, il y a plein de fois où parfois on peut se dire est-ce que je ferais autre chose ? Puis quand je me retourne, je me dis ça me saoule, je ne voudrais plus faire ça Là, je me dis, mais je ferais quoi d'autre ? Puis là, je me rends compte qu'il n'y a rien d'autre qui m'intéresse, en fait. Il n'y a rien d'autre qui me plaît, il n'y a rien d'autre. Tu sais, j'imagine ma vie non-entrepreneur. Je suis comme, oh my God, je pense qu'au bout de deux mois, je vais être un câble. Donc, il y a ça, mais après, je pense que notre tolérance au risque, elle se bâtit avec le temps. Puis, tu sais, moi, j'ai appris à me connaître. J'ai parti d'entreprise, j'avais 25 ans. j'avais rien j'ai pas de maison j'avais pas d'enfant j'avais rien en fait si je perdais au pire il y a des gens qui s'endettent pour acheter une voiture moi je me serais endettée pour monter une entreprise il y a des gens qui s'endettent pour acheter une maison moi je me serais endettée on s'endette dans tout dans la vie peu importe mais après on peut choisir est-ce que je décide de m'endetter face à une entreprise ou je décide de m'endetter face à d'autres choses qui sont matérielles aussi et Puis à partir du moment où j'ai compris ça, puis que je me suis dit, en fait, c'est juste que moi, mon rapport à l'endettement et ce pourquoi je m'endette, c'est parce que je crois profondément à ce qu'on fait. C'est aligné avec mes valeurs. On amène quelque chose sur le marché qui est complètement différent. Et à travers l'entreprise, je porte... C'est une vision du monde pour moi que je porte, c'est ma vision du monde, c'est ma vision de ce que devraient être des entreprises dans le monde actuel, de leur responsabilité sociale. Et ça, c'est très personnel, mais je considère, puis bon, j'ai grandi en France, donc c'est aussi peut-être différent, mais je considère qu'un pays nous donne énormément, nous donne accès à de l'éducation, nous donne accès à de la santé. Et pour moi, m'endetter dans une entreprise, c'était une façon de redonner de ce que j'ai reçu, en fait, d'un gouvernement, par exemple. Donc c'est ça, je pense qu'il faut avoir cette réflexion interne de se dire... C'est quoi ma tolérance au risque ? On en a toutes des différentes. Elle évolue avec le temps, c'est bien s'entourer. Et puis, je pense qu'une fois qu'on est à l'aise avec notre risque, qu'on est capable de prendre, c'est plus facile d'avancer. Donc, c'est ça. Absolument.

  • Speaker #1

    En même temps, tu as dit deux choses qui m'ont vraiment allumé des lumières. Je trouve que ça me fait réaliser, en fait, que l'endettement peut-être qui n'est pas tourné vers l'achat immobilier ou autre est moins valorisé dans la société en ce moment. C'est sûr que quand tu prends cette décision-là, c'est plus toi avec ton réseau qui doit faire face. C'est sûr que ça doit être un peu plus... une autre approche. Je trouve ça hyper courageux. C'est vrai qu'on s'endette pour s'acheter des maisons. Pourquoi pas créer son propre emploi et redonner à la communauté ? Tu as créé encore plus d'emplois.

  • Speaker #2

    C'est une valeur. À la fin, tu t'endettes pour une entreprise. L'idée, c'est qu'elle vaille quelque chose. C'est une sorte d'investissement. Absolument. Parce que ton objectif, il est le même. En plus, celui-là, tu le contrôles. Le marché immobilier, tu ne le contrôles pas. Le... Ta voiture, elle déprécie 30 quand tu l'achètes, quand elle sort du garage. Il y a un moment, ça aussi, là, ça va en grandissant. De toute façon, les organismes, ils ne vont pas te prêter des choses complètement disproportionnées non plus. Puis je pense qu'il faut arriver… Moi, à un moment, j'avais fait le calcul. Je m'étais dit, OK, 30 000, combien de temps ? C'est quoi sur un… Imagine, je retourne demain dans un emploi, puis je fais tant d'argent par année. Mais 30 000, ce n'est pas énorme à rembourser. C'est par exemple, c'est ce petit qui te l'a. En fait, une fois que tu commences à t'endetter, c'est que ça commence à grandir, puis tu commences à faire des ventes. Puis là, après, tu te dis, OK, mais là, j'ai un autre projet. Puis après, tu es pris dans un engrenage. Puis c'est ça, la vie des entreprises. Toutes les entreprises sont endettées parce qu'il te faut de l'argent pour pouvoir créer des choses, en fait, et changer le monde.

  • Speaker #1

    En même temps, ça te met peut-être le coup de pied aux fesses. Tu es obligé de les rembourser. Donc là, tu es obligé de partir. Tu as non seulement des gens qui sont derrière toi, mais toi, ça t'oblige aussi à performer. Donc, c'est comme un incitatif aussi positif au final. On t'a fait confiance.

  • Speaker #2

    Oui, et puis en plus, il faut le prendre, le petit 15-30 000 qui est facile à accepter dès le début. Il faut le prendre parce qu'en plus, tu as un moratoire. Enfin, je pense que les conditions sont toujours les mêmes, mais tu as un moratoire, tu as des taux préférentiels. Tu as quand même des choses qui sont de l'argent facile pour te... De partir en affaires, puis vous allez voir à la fin, sur les paiements mensuels, que c'est, parce que c'est genre sur 5 ans à peu près, c'est rien, c'est un 200 pièces à rembourser par mois. Au final, ça ne représente plus grand-chose quand tu fais un chiffre d'affaires, puis que tu as des clients, parce qu'une fois que vous avez ça, il faut se concentrer sur aller chercher des clients, puis pas aller chercher tous les prêts possibles et inimaginables.

  • Speaker #1

    Justement, tu parles de ça, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton expérience au niveau des incubateurs, des bourses ? Je pense que... On a tous un peu cette idée d'aller chercher toutes les bourses et des fois on peut se perdre dans cette espèce de stratégie, puis de course au petit prix, puis justement au financement. C'était quoi ton expérience à travers ça ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai eu une sacrée expérience parce que, tu sais, il y a dix ans... Je parlais de développement durable, je parlais de design, je parlais d'achat local, puis je n'avais pas du tout une croissance de licorne. Donc on s'entend que tout le monde était comme ah, c'est bien cute ton petit truc, mais ça ne va pas marcher Donc j'ai eu beaucoup de portes fermées, j'ai eu peu de personnes qui comprenaient l'industrie de l'objet promotionnel. Ce n'est pas une industrie qui est connue en fait. Je pense que quand on n'est pas là-dedans, on ne se rend pas compte de tout. l'amant de produits, de trucs, d'entreprises qu'il y a qui font des milliards de chiffres d'affaires. Et quand je racontais ça, je pense que c'est ça, c'est ça, c'est les gens, je pense que c'est une méconnue en fait comme industrie. Puis alors encore plus, parler de développement durable, parler de design, parler d'achat local, c'était comme, on était à des années-lumière de ce qu'on est aujourd'hui. Donc au début, moi j'ai commencé puis j'appliquais à toutes les... les concours, les bourses, puis j'en gagnais pas, j'en gagnais aucun, puis à l'époque, j'étais avec quelqu'un qui était en, lui partait son entreprise en technologie, puis lui gagnait tout. J'ai vraiment vécu ce décalage en fait de comme je suis dans une industrie qui n'est pas forcément trendy ou qui n'est pas que tout l'écosystème québécois en parle, puis c'est comme oh my god, il y a juste ça sur Terre. Et ça, ça a été super difficile. Ça a été super difficile parce qu'à un moment, j'étais comme, bon, OK, ça, ça ne marche pas. Et en fait, je me suis rendue compte que j'ai commencé à gagner des concours ou des prix ou des trucs quand j'ai commencé à m'endetter. Parce que ce qui se passe, c'est que tout l'écosystème, ça se parle entre eux. Ils se connaissent tous. Puis dès qu'il y en a un qui embarque, il est comme, ah, mais là, si Futurepreneur est là, ou si la BDC est là, ou si PMM, moi aussi, je vais être là. Ça veut dire que le projet est peut-être intéressant. C'est intéressant, ça veut dire que c'est ça qu'il faut comprendre, cette dynamique-là entre les organismes de soutien, entre les accélérateurs, les incubateurs et tout ça. Puis en fait, ce que je conseille, c'est de faire le chemin inverse de celui que j'ai fait, c'est d'aller prendre le premier futur preneur, le premier 15 000 de futur preneur, puis ensuite d'aller taper à la porte des autres, parce qu'ils regardent aussi. Si vous, vous êtes prêt à vous endetter pour votre entreprise, moi aussi je vais m'endetter pour votre entreprise. Je vais vous faire confiance parce que vous avez aussi confiance. C'est ça que ça envoie comme message. Et donc, il faut le faire dans ce sens-là pour justement mettre toutes les chances de notre côté. Puis après, ça c'est pour la partie comme concours, financement et tout. Puis surtout... cibler les concours ou cibler les organismes qui sont intéressants pour votre business. Ne les faites pas toutes parce que faire tout ça, ça prend tellement de temps. Pendant que vous faites ça, vous n'êtes pas en train de vendre. Si vous ne vendez pas, vous avez beau vous attendre l'été, à la fin, il va falloir le rembourser, cet argent. Donc, c'est un équilibre dans le développement de votre entreprise à choisir... Vous n'avez pas besoin d'aller tout prendre au début, mais est-ce que le réseau par exemple de PME Montréal, c'est un réseau qui vous intéresse ? Ou est-ce que vous préférez celui des vols ? Est-ce que vous trouvez qu'il y a plus de ressources dans l'un ou l'autre ? Pour commencer, vous y allez petit à petit. Et vous en demandez un, puis ensuite, parce que déjà, en monter un, c'est long, puis après, vous vous concentrez sur des ventes. C'est la chose la plus importante de l'entreprise, c'est vendre, vendre, vendre et avoir des clients. Parce qu'une fois que vous avez ça, tout le reste devient beaucoup plus facile. Et c'est la même chose avec les accélérateurs, les incubateurs, les programmes et tout, ça prend énormément de temps, ça prend énormément d'énergie. Il faut s'assurer de sortir le maximum que vous pouvez de ces... de ces moments-là que vous passez dans ces choses-là, puis pas les faire tous en même temps, pas les enchaîner tous, parce qu'à un moment, on peut tout apprendre dans des salles de classe, mais on apprend tout sur le terrain. Puis les personnes qui vont nous donner le plus d'insights, ça va être nos clients. Ça va être les clients qu'on va perdre, ça va être ceux qu'on va gagner, ça va être les fournisseurs avec lesquels vous travaillez. C'est tous ces gens-là, à la fin, qui font votre entreprise. Puis votre énergie, elle doit être là-dessus, parce que vous êtes en train de bâtir un cas, qui ensuite, les organismes, tout ça, eux vont vouloir s'imbriquer là-dedans et vous soutenir. Puis c'est comme ça que vous allez être plus forte.

  • Speaker #1

    Donc, vendre, vendre, vendre. Et c'est quoi peut-être justement, quand on sort de ce genre de programme et qu'on veut vendre, c'est quoi ton conseil ? Est-ce que justement, choisir un réseau ? Parce que tu es porte-parole de la JCCM. Est-ce que tu trouves que justement, les réseaux d'affaires, c'est une bonne façon de commencer à vendre quand on a justement un réseau à bâtir ?

  • Speaker #2

    Moi, c'est... Vraiment, à la Jeune Chambre, on a le réseau des jeunes entrepreneurs, justement, pour les entreprises qui se partent. Puis c'est un endroit où on crée des liens. Mais même là, entre vous, les liens que vous êtes en train de créer ici, c'est des liens qui vont vous suivre toute votre vie entrepreneuriale. Puis c'est des liens hyper forts. Parce que trouver des amis entrepreneurs, puis partager des choses qu'on vit en entrepreneuriat, ce n'est pas avec tout le monde qu'on peut les partager. Puis, il faut surtout faire très attention à l'isolement entrepreneurial.

  • Speaker #1

    et ça ça aide en fait ça ça aide puis là j'ai l'impression que j'ai perdu le début de ta question je disais pour la vente au niveau des réseaux d'affaires mais je suis quand même en accord que le réseau c'est un peu pour la vente mais ça dépend dans l'industrie dans laquelle vous êtes aussi,

  • Speaker #2

    il y a des réseaux Il y a des réseaux où ça va être plus ciblé, par exemple en développement durable, ce ne sont pas les mêmes réseaux qu'en art. Donc c'est aussi d'arriver à... Vous focusser sur un réseau puis mettre l'énergie dans ce réseau. Moi, c'est un conseil qu'on m'avait demandé, qu'on m'avait dit, c'était de ne pas faire plein de réseaux en même temps, mais chaque année d'en choisir un, puis de se dire, cette année, je mets mon énergie sur ce réseau-là. Parce qu'un réseau, ça s'entretient, ça prend du temps. C'est d'aller aux événements tout le temps, parce que vous revoyez les mêmes personnes, puis c'est à force de répétition. que vous allez bâtir ces liens-là, puis que les gens vont commencer à parler à d'autres gens qui connaissent quelqu'un qui est peut-être un potentiel client. Donc, le réseau, il est essentiel pour... Au début, je pense que j'ai commencé à faire de la pub Google l'année dernière. Tous les clients, c'est du bouche à oreille, c'est des gens qui m'ont entendu dans des conférences ou quelqu'un qui a reçu un objet ou des choses comme ça. Ça a été beaucoup d'énergie, ça a été beaucoup de temps de ma vie dans des 5 à 7, mais c'est parce que je vends à des entreprises à la fin. Ça dépend de qui est votre acheteur, mais en B2B, je pense que le réseau est essentiel.

  • Speaker #1

    absolument, c'est clair il ne faut pas aussi se sentir tout de suite au début ça ne marche pas donc ça prend du temps aussi de récolter les fruits donc il ne faut pas lâcher pris je pense que ça c'est c'est l'antenne,

  • Speaker #2

    moi mes journées au début de l'entreprise j'avais des tableaux Excel puis là j'avais des onglets par industrie puis là chaque semaine c'était un onglet puis là c'était l'hôtellerie puis après c'était les assurances et puis je revoyais des courriels C'était plat à moi. Mais c'était ça, tu sais, j'envoyais genre énormément, énormément de courriels. Puis la première année, on a fait genre 100 000 de chiffre d'affaires, puis juste avec des courriels que j'envoyais. Aujourd'hui, je n'envoie plus de courriel, mais comme ça. Mais c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps. Et c'était aussi beaucoup des gens qui avaient entendu parler ou des références ou des choses comme ça. Donc, c'est de trouver les bons partenaires aussi. Avec nous, que ce soit même ici, à travers Startup Montréal, que ce soit dans des incubateurs que vous feriez après, que ce soit l'entreprise qui vous prête de l'argent, parce qu'eux, ils ont tout intérêt que vous fassiez du cash après, parce qu'ils veulent que vous les remboursez, puis ils veulent que vous empruntiez encore et encore, parce qu'il faut leur répondre sur les taux d'intérêt. Donc en même temps, tout le monde a intérêt à ce que ça fonctionne une fois qu'il y a un petit prêt qui est sorti.

  • Speaker #1

    Peut-être pour la question de la fin, avant que vous puissiez lui poser toutes vos questions, C'est quoi le conseil que tu donnerais justement à une jeune entrepreneur qui vient peut-être de terminer un parcours et qui se retrouve face à toutes ces portes-là devant elle et qui ne sait peut-être pas laquelle franchir et par où commencer ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il y a juste un conseil de résoudre ce que j'ai dit, mais je pense que la première chose quand vous allez sortir, parce que je sais qu'il y en a peut-être qui sont en train encore de travailler ou des choses comme ça, je pense que la première chose Ce que je vous donnerai comme conseil, c'est... de faire un bilan, vous, de votre santé mentale. Vous, comment vous vous sentez, votre tolérance au risque, votre tolérance à des espèces de rollercoasters d'émotions. Je pense que moi, on ne m'avait pas préparée à ça. Mais déjà, faire une petite introspection pour vous encourager, vous donner l'énergie, puis de vous connaître, parce qu'on ne peut pas être tout bon partout, mais au moins de savoir c'est quoi qui peut vous faire un petit genre... Ça me saoule, non, je n'ai pas le goût et tout. Puis savoir sur quoi vous rattacher pour avoir cette énergie entrepreneuriale. Donc, je pense que la première chose, c'est ça. Puis ensuite, une fois que vous avez une map de tous les incubateurs, accélérateurs, organismes, de l'écosystème entrepreneurial, c'est d'essayer de trouver celui, de frapper d'abord à la porte de celui qui vous ressemble dans vos valeurs. avec lesquels vous trouvez que les ressources sont intéressantes, puis leur réseau de contact est intéressant, et qu'il y ait des partenaires. Je pense que ça serait ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un très très bon point, c'est clair. Donc c'est à votre tour. Est-ce que vous avez des questions ? Je pense que vous en avez plein.

  • Speaker #3

    Une question par rapport à ce que tu m'as enseigné au début. Ça fait 10 ans que ta business existe, ou du moins qu'elle a commencé. C'était quoi les méthodes que tu utilisais pour agresser les gens à ce que tu avais à dire, alors que tu étais peut-être un peu trop tôt pour la société à ce moment-là ? C'était quoi les méthodes ou les tactiques ? Ou est-ce qu'il y a des bons coups qui ont bien marché ou des mauvais coups ? Je serais intéressée de savoir.

  • Speaker #2

    C'est une bonne question. Il faut m'en ramener dans les souvenirs. Je pense que je misais beaucoup sur la... Responsabilité sociale d'entreprise. J'avais beaucoup un discours là-dessus. Sur faire prendre conscience à l'organisation que ce qu'elle est en train d'acheter, ça n'a aucun impact économique, social ou environnemental. Donc, d'aller chercher un petit peu de données peut-être, ou de montrer ces choses-là. Généralement, quand je disais, Ah, vous avez déjà reçu une clé USB faite en Chine, ça ne vous choque pas. Puis les gens étaient quand même assez, Ah oui, c'est vrai. D'accrocher sur quelque chose que c'est tellement dans ta vie de tous les jours que tu ne te rends pas compte. Mais quand quelqu'un te le dit, tu es quand même, Ah oui, voyons. Ça n'a pas de sens. On a essayé d'aller chercher ce petit déclic-là, en fait. Mieux équiper mes clients à comprendre ce qu'on fait. Et à partir de là, on a développé des vidéos pour montrer la production des objets. Donc, quand les gens achetaient chez nous, ils avaient accès aussi à une vidéo sur la fabrication du produit. Ça m'a coûté un bras de faire tout ça, mais ça m'a fait gagner énormément de clients. Donc, c'est aussi d'investir sur des choses qui vous différencient sur le marché. Donc, on a fait ça, puis on a fait des rapports d'impact. Donc là, les clients, quand ils achetaient chez nous, à la fin, on leur remettait un rapport qui expliquait, Voilà, vous avez dépensé 10 000 chez nous, voici l'impact économique, environnemental et social de l'achat chez Cotemot. Ça, j'arrivais à le faire quand j'avais une petite centaine de clients, un petit chiffre d'affaires, puis pas beaucoup. Aujourd'hui, on ne le fait que sur mesure. On fait les rapports d'impact pour nos clients qui ne dépensent plus de 10 000 chez nous. Comme les vidéos, on ne les fait plus. On n'a plus le temps, plus l'énergie. Avant, on faisait tout à Montréal aussi. Maintenant, on a des manufactures à travers la province. Donc, ça a été plus compliqué. Donc, on ne le fait pas. On ne le fait plus, les gens ne nous le demandent plus non plus, mais ça m'a énormément permis d'aller chercher beaucoup de clients. Puis on a gagné beaucoup de contrats grâce à ces services-là, que je budgétais mais que je mettais à ligne zéro. Je leur disais la valeur de ça, mais c'était offert. C'était une façon de mieux éduquer, de mieux enseigner, de mieux transmettre ce message-là.

  • Speaker #3

    Ma sous-question serait, est-ce que... Tu crois que ça... Parce que t'arrives quand même avec une vision qui était un peu plus avant-gardiste qu'à l'époque. Est-ce que tu crois que ça aidait de meet the person where she is ? Donc, de revenir un petit peu à... Bon, je vais parler un peu dans la condition que tu es, avec le langage que tu connais, où tu étais plutôt campée dans une position plus avant-gardiste et donner les clés aux gens pour atteindre cette position-là.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais plus dans la deuxième. Plus, on a vraiment toujours gardé... Notre focus, toujours... Après, c'est dans ma personnalité aussi. Je n'avais pas peur de dire à certaines grandes organisations que ça n'a pas de sens ce que vous faites. Ça n'a pas de sens de donner autant rien. C'est pour ça que je leur disais. Il y a des contrats où on disait non parce que c'était comme... Concrètement, c'est expliqué. Il y a des choses, parfois, on nous mettait en compétition. On veut vraiment travailler avec vous. Mais j'aimerais... Ça, avoir un tote bag à 5 dollars, ben oui, mais tu sais comment il est fait, ton tote bag à 5 dollars ? Donc, je vais t'expliquer comment ça fonctionne, un tote bag. Puis, c'est exact. Et puis ça, on avait le discours. Puis, tu sais, il y a des... Parfois, il y a des... Il y a encore... Il n'y a pas si longtemps, tu sais. Il y a une cliente qui me dit Ah, mais j'ai trouvé ma tasse... Ma bouteille faite au Québec ou une tasse faite au Québec à genre 10 dollars ou un truc comme ça. dites moi c'est quoi montrez moi une image elle me voit l'image puis tu sais dans l'industrie on se connait tous les produits puis je dis quand même attention votre produit n'est pas fait localement il est imprimé localement ce qui est complètement différent et ça Et c'est vrai qu'on a perdu beaucoup de contrats, il y a eu beaucoup de choses, mais aujourd'hui ça paye. Ça aura pris dix ans, mais ça paye d'avoir été campé sur notre position, d'avoir été progressiste par rapport au développement durable et à l'achat local. Parce qu'aujourd'hui, que tout le monde se réveille que c'est important parce que la planète brûle, ils n'ont pas d'autre option que de se tourner vers nous, parce que nos compétiteurs sont hyper en retard. Tu trouves, c'est des planches à découper, des portes-clés. Enfin, je veux dire, à un moment, tu as fait le tour. Et ça nous a permis d'avoir une crédibilité sur le marché qui a été très dure à avoir. Mais parce qu'on a tout cet historique, on a l'expérience qui est nécessaire où les gens, quand ils cherchent de l'achat local, ils se tournent obligatoirement vers nous parce qu'en fait, ça fait dix ans qu'on en parle. Donc tu vois, c'est là où... Parfois, et c'est pour ça que c'est super important de rester accroché à vos valeurs, de rester accroché à ce pourquoi vous faites ça, pourquoi vous montez une entreprise, c'est quoi le changement que vous voulez voir dans le monde, dans votre industrie, autour de vous, et de jamais déroger de cette ligne-là. Parce que c'est ça qui va vous permettre de passer à travers les doutes, à travers les pandémies. de rester aligné là-dessus. Et parfois, ça va être difficile. Souvent, ça va être difficile. Mais à la fin, ça va être gagnant. À la fin, ça va être payant. Vous serez beaucoup plus en amour avec votre business. Je pense qu'il y a des moments où on n'aime plus notre entreprise. On pourrait faire tout un sujet là-dessus. Mais je pense qu'il y a des moments où c'est difficile, où on est comme, pourquoi je fais ça ? C'est compliqué, et tout. Sous-titrage Société Radio-Canada Les valeurs là, c'est ces petites valeurs que vous ressentez au fond de votre ventre qui vont vous faire passer à travers ces choses-là. Donc même si tout le monde vous... Il y aura toujours quelqu'un.

  • Speaker #0

    pour vous soutenir, pour croire en vous. Tu sais, nous, ça a été des individus, je pourrais te les nommer sur les deux doigts de la main, ces individus-là qui nous ont élevés, qui ont cru, qui nous ont permis d'aller plus loin. C'est un très beau message pour la fin. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci. Sous-titrage ST'501

Description

Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce dernier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Céline Jupeau, la fondatrice de Kotmo. Certifiée B Corp depuis 2016, Kotmo est une jeune entreprise québécoise à propriété féminine qui réinvente la publicité par l'objet pour que chacun de ses clients adopte des pratiques socialement et environnementalement responsables.

Durant la discussion, Céline donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Kotmo : https://kotmo.ca


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Pour commencer, merci beaucoup d'être avec nous ce soir. C'est vraiment un honneur que tu clôtures en plus cette petite série.

  • Speaker #2

    Merci de l'invitation. C'est toujours le fun de partager et de voir aussi plein de nouveaux projets qui voient le jour. J'ai hâte.

  • Speaker #1

    Pour commencer, est-ce que tu veux peut-être nous parler un petit peu de ton parcours personnel et comment tu en es arrivée à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je suis arrivée au Québec il y a 11 ans pour faire une... J'ai un background en design et en architecture intérieure. J'ai fait mes études en France et je suis venue ici faire une maîtrise en gestion de projets d'aménagement. à l'Université de Montréal. Puis, en arrivant au Québec, je n'avais aucun réseau professionnel, donc j'allais dans plein d'événements pour rencontrer du monde. Je suis ici d'une culture libanaise où le commerce et les relations sont extrêmement importantes et appris dans le berceau. Donc, j'allais dans des événements pour rencontrer des gens, bâtir mon réseau professionnel. Puis, j'entendais des grandes entreprises parler. de recyclage, c'était vraiment le début aussi du développement durable et tout ça. Mais ça donnait des grandes leçons aux citoyens. Puis je repartais de ces événements avec une clé USB faite en Chine. Je pense que ça vous est pas mal tout arrivé. Puis c'est là où je me suis dit, c'est bien étrange, pourquoi une grande entreprise... Je fais la leçon aux citoyens quand elle, elle n'est même pas capable de montrer l'exemple finalement et de me remettre ça. Puis c'est là que j'ai commencé à me renseigner un peu sur l'industrie de l'objet promotionnel, pour me rendre compte qu'il n'y avait aucun designer dans cette industrie, puis c'est quand même ma formation de base, et me rendre compte qu'en fait tous les objets étaient extrêmement cheap, en plastique, transportés de l'autre bout de la planète. C'est là que Cotemot est né, pour permettre aux entreprises d'avoir un approvisionnement responsable, de réintégrer le design dans cette industrie et de la rendre plus socialement viable, mais aussi plus respectueuse de notre environnement. Chez Cotemot, on design, on conçoit, commercialise de l'objet promotionnel fait au Québec. Et ça depuis presque dix ans. Maintenant, c'est pas mal ça. On est certifié Bicorp depuis le début de la compagnie. Ça, ça a été quelque chose de vraiment important. On pourra en reparler s'il y en a qui s'intéressent à la certification, mais ça a été super important dès le début. Puis c'est un peu comme ça que mon aventure a commencé. J'ai été comme, je devrais peut-être faire ça. J'appelle mon père, puis j'étais comme, papa, peux-tu m'aider six mois ? J'ai peut-être une idée d'entreprise. Elle me dit, ouais, vas-y, six mois plus tard. J'étais comme, OK, j'ai besoin peut-être d'un autre six mois. Puis neuf ans plus tard, c'est ça qui est ça.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit, c'est vraiment ça que je veux faire ? Parce que comme tu dis, six mois sont passés, tu as dû avoir des défis et tout ça. À quel moment tu t'es dit, c'est bon, je suis sur mon X ? c'est ça que je veux faire et je vais tout faire pour que ça fonctionne c'est une bonne question je pense que quand je en fait

  • Speaker #2

    Il y en a eu plusieurs, des moments où je me suis dit c'est ça que je fais. Le premier, c'est quand j'ai signé mon premier prêt avec mes soeurs qui aujourd'hui volent. Donc mon premier endettement de 30 000 dollars a été un peu comme, je ne peux pas trop de retour en arrière. Donc ça, ça a été un moment où je me suis dit, ok go, j'y crois, j'emprunte parce que c'est la... La personne, elle m'avait dit, puis ça m'a toujours marquée, puis c'est un conseil que je donne souvent. Quand je suis allée chez Evol, il y avait Futurpreneur et Evol, puis les deux, ils se parlent. Donc, c'était si Evol vous prête, Futurpreneur vous prête, puis vice-versa. Puis là, au début, je voulais juste 15 000. J'étais comme, Futurpreneur, c'est 15 000, Evol, c'est 15 000. Juste 30 000, ça suffit. Puis la directrice, à l'époque, chez Evol, elle m'a regardée dans les yeux, puis elle m'a dit, écoute, Céline, pour faire de l'argent, il faut de l'argent. Je suis comme, ah, OK. Donc, c'est comme, tu prends le maximum que tu peux, puis tu verras bien ce qui se passe. Je suis comme, OK, mais c'est beaucoup, là. À l'époque, c'était 30 000, donc c'est 30 000 et 15 000, mais le 30 000 était sur plusieurs versements avec des objectifs de vente et tout, donc je n'avais pas tout l'embêtement d'un coup. Mais c'est sûr que ça m'a fait un petit comme... Un petit kick en me disant, ok, j'y crois, je m'endette, j'ai besoin de cet argent pour me partir en affaires, puis ça va fonctionner. Ça, c'était le premier. Après, il y a tous les autres faits aussi. On peut dire, je ne retourne plus en arrière.

  • Speaker #1

    Tu parles d'endettement, je pense que c'est quelque chose qui fait très peur. Souvent, quand on parle de femmes en entrepreneuriat, on parle souvent de la gestion du risque, du fait qu'on est peut-être plus sécuritaire dans les décisions qui sont prises. Comment un peu tu as… Tu as géré cette gestion-là du risque face à l'endettement, qui est quand même une grosse étape, toi toute seule, sur tes épaules ?

  • Speaker #2

    C'est sûr que c'est toujours stressant. Je me souviens comme si c'était hier de la nuit, de la veille où j'ai dû aller signer l'endettement, je n'ai pas dormi de la nuit. Puis, à un moment, il y a plein de fois où parfois on peut se dire est-ce que je ferais autre chose ? Puis quand je me retourne, je me dis ça me saoule, je ne voudrais plus faire ça Là, je me dis, mais je ferais quoi d'autre ? Puis là, je me rends compte qu'il n'y a rien d'autre qui m'intéresse, en fait. Il n'y a rien d'autre qui me plaît, il n'y a rien d'autre. Tu sais, j'imagine ma vie non-entrepreneur. Je suis comme, oh my God, je pense qu'au bout de deux mois, je vais être un câble. Donc, il y a ça, mais après, je pense que notre tolérance au risque, elle se bâtit avec le temps. Puis, tu sais, moi, j'ai appris à me connaître. J'ai parti d'entreprise, j'avais 25 ans. j'avais rien j'ai pas de maison j'avais pas d'enfant j'avais rien en fait si je perdais au pire il y a des gens qui s'endettent pour acheter une voiture moi je me serais endettée pour monter une entreprise il y a des gens qui s'endettent pour acheter une maison moi je me serais endettée on s'endette dans tout dans la vie peu importe mais après on peut choisir est-ce que je décide de m'endetter face à une entreprise ou je décide de m'endetter face à d'autres choses qui sont matérielles aussi et Puis à partir du moment où j'ai compris ça, puis que je me suis dit, en fait, c'est juste que moi, mon rapport à l'endettement et ce pourquoi je m'endette, c'est parce que je crois profondément à ce qu'on fait. C'est aligné avec mes valeurs. On amène quelque chose sur le marché qui est complètement différent. Et à travers l'entreprise, je porte... C'est une vision du monde pour moi que je porte, c'est ma vision du monde, c'est ma vision de ce que devraient être des entreprises dans le monde actuel, de leur responsabilité sociale. Et ça, c'est très personnel, mais je considère, puis bon, j'ai grandi en France, donc c'est aussi peut-être différent, mais je considère qu'un pays nous donne énormément, nous donne accès à de l'éducation, nous donne accès à de la santé. Et pour moi, m'endetter dans une entreprise, c'était une façon de redonner de ce que j'ai reçu, en fait, d'un gouvernement, par exemple. Donc c'est ça, je pense qu'il faut avoir cette réflexion interne de se dire... C'est quoi ma tolérance au risque ? On en a toutes des différentes. Elle évolue avec le temps, c'est bien s'entourer. Et puis, je pense qu'une fois qu'on est à l'aise avec notre risque, qu'on est capable de prendre, c'est plus facile d'avancer. Donc, c'est ça. Absolument.

  • Speaker #1

    En même temps, tu as dit deux choses qui m'ont vraiment allumé des lumières. Je trouve que ça me fait réaliser, en fait, que l'endettement peut-être qui n'est pas tourné vers l'achat immobilier ou autre est moins valorisé dans la société en ce moment. C'est sûr que quand tu prends cette décision-là, c'est plus toi avec ton réseau qui doit faire face. C'est sûr que ça doit être un peu plus... une autre approche. Je trouve ça hyper courageux. C'est vrai qu'on s'endette pour s'acheter des maisons. Pourquoi pas créer son propre emploi et redonner à la communauté ? Tu as créé encore plus d'emplois.

  • Speaker #2

    C'est une valeur. À la fin, tu t'endettes pour une entreprise. L'idée, c'est qu'elle vaille quelque chose. C'est une sorte d'investissement. Absolument. Parce que ton objectif, il est le même. En plus, celui-là, tu le contrôles. Le marché immobilier, tu ne le contrôles pas. Le... Ta voiture, elle déprécie 30 quand tu l'achètes, quand elle sort du garage. Il y a un moment, ça aussi, là, ça va en grandissant. De toute façon, les organismes, ils ne vont pas te prêter des choses complètement disproportionnées non plus. Puis je pense qu'il faut arriver… Moi, à un moment, j'avais fait le calcul. Je m'étais dit, OK, 30 000, combien de temps ? C'est quoi sur un… Imagine, je retourne demain dans un emploi, puis je fais tant d'argent par année. Mais 30 000, ce n'est pas énorme à rembourser. C'est par exemple, c'est ce petit qui te l'a. En fait, une fois que tu commences à t'endetter, c'est que ça commence à grandir, puis tu commences à faire des ventes. Puis là, après, tu te dis, OK, mais là, j'ai un autre projet. Puis après, tu es pris dans un engrenage. Puis c'est ça, la vie des entreprises. Toutes les entreprises sont endettées parce qu'il te faut de l'argent pour pouvoir créer des choses, en fait, et changer le monde.

  • Speaker #1

    En même temps, ça te met peut-être le coup de pied aux fesses. Tu es obligé de les rembourser. Donc là, tu es obligé de partir. Tu as non seulement des gens qui sont derrière toi, mais toi, ça t'oblige aussi à performer. Donc, c'est comme un incitatif aussi positif au final. On t'a fait confiance.

  • Speaker #2

    Oui, et puis en plus, il faut le prendre, le petit 15-30 000 qui est facile à accepter dès le début. Il faut le prendre parce qu'en plus, tu as un moratoire. Enfin, je pense que les conditions sont toujours les mêmes, mais tu as un moratoire, tu as des taux préférentiels. Tu as quand même des choses qui sont de l'argent facile pour te... De partir en affaires, puis vous allez voir à la fin, sur les paiements mensuels, que c'est, parce que c'est genre sur 5 ans à peu près, c'est rien, c'est un 200 pièces à rembourser par mois. Au final, ça ne représente plus grand-chose quand tu fais un chiffre d'affaires, puis que tu as des clients, parce qu'une fois que vous avez ça, il faut se concentrer sur aller chercher des clients, puis pas aller chercher tous les prêts possibles et inimaginables.

  • Speaker #1

    Justement, tu parles de ça, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton expérience au niveau des incubateurs, des bourses ? Je pense que... On a tous un peu cette idée d'aller chercher toutes les bourses et des fois on peut se perdre dans cette espèce de stratégie, puis de course au petit prix, puis justement au financement. C'était quoi ton expérience à travers ça ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai eu une sacrée expérience parce que, tu sais, il y a dix ans... Je parlais de développement durable, je parlais de design, je parlais d'achat local, puis je n'avais pas du tout une croissance de licorne. Donc on s'entend que tout le monde était comme ah, c'est bien cute ton petit truc, mais ça ne va pas marcher Donc j'ai eu beaucoup de portes fermées, j'ai eu peu de personnes qui comprenaient l'industrie de l'objet promotionnel. Ce n'est pas une industrie qui est connue en fait. Je pense que quand on n'est pas là-dedans, on ne se rend pas compte de tout. l'amant de produits, de trucs, d'entreprises qu'il y a qui font des milliards de chiffres d'affaires. Et quand je racontais ça, je pense que c'est ça, c'est ça, c'est les gens, je pense que c'est une méconnue en fait comme industrie. Puis alors encore plus, parler de développement durable, parler de design, parler d'achat local, c'était comme, on était à des années-lumière de ce qu'on est aujourd'hui. Donc au début, moi j'ai commencé puis j'appliquais à toutes les... les concours, les bourses, puis j'en gagnais pas, j'en gagnais aucun, puis à l'époque, j'étais avec quelqu'un qui était en, lui partait son entreprise en technologie, puis lui gagnait tout. J'ai vraiment vécu ce décalage en fait de comme je suis dans une industrie qui n'est pas forcément trendy ou qui n'est pas que tout l'écosystème québécois en parle, puis c'est comme oh my god, il y a juste ça sur Terre. Et ça, ça a été super difficile. Ça a été super difficile parce qu'à un moment, j'étais comme, bon, OK, ça, ça ne marche pas. Et en fait, je me suis rendue compte que j'ai commencé à gagner des concours ou des prix ou des trucs quand j'ai commencé à m'endetter. Parce que ce qui se passe, c'est que tout l'écosystème, ça se parle entre eux. Ils se connaissent tous. Puis dès qu'il y en a un qui embarque, il est comme, ah, mais là, si Futurepreneur est là, ou si la BDC est là, ou si PMM, moi aussi, je vais être là. Ça veut dire que le projet est peut-être intéressant. C'est intéressant, ça veut dire que c'est ça qu'il faut comprendre, cette dynamique-là entre les organismes de soutien, entre les accélérateurs, les incubateurs et tout ça. Puis en fait, ce que je conseille, c'est de faire le chemin inverse de celui que j'ai fait, c'est d'aller prendre le premier futur preneur, le premier 15 000 de futur preneur, puis ensuite d'aller taper à la porte des autres, parce qu'ils regardent aussi. Si vous, vous êtes prêt à vous endetter pour votre entreprise, moi aussi je vais m'endetter pour votre entreprise. Je vais vous faire confiance parce que vous avez aussi confiance. C'est ça que ça envoie comme message. Et donc, il faut le faire dans ce sens-là pour justement mettre toutes les chances de notre côté. Puis après, ça c'est pour la partie comme concours, financement et tout. Puis surtout... cibler les concours ou cibler les organismes qui sont intéressants pour votre business. Ne les faites pas toutes parce que faire tout ça, ça prend tellement de temps. Pendant que vous faites ça, vous n'êtes pas en train de vendre. Si vous ne vendez pas, vous avez beau vous attendre l'été, à la fin, il va falloir le rembourser, cet argent. Donc, c'est un équilibre dans le développement de votre entreprise à choisir... Vous n'avez pas besoin d'aller tout prendre au début, mais est-ce que le réseau par exemple de PME Montréal, c'est un réseau qui vous intéresse ? Ou est-ce que vous préférez celui des vols ? Est-ce que vous trouvez qu'il y a plus de ressources dans l'un ou l'autre ? Pour commencer, vous y allez petit à petit. Et vous en demandez un, puis ensuite, parce que déjà, en monter un, c'est long, puis après, vous vous concentrez sur des ventes. C'est la chose la plus importante de l'entreprise, c'est vendre, vendre, vendre et avoir des clients. Parce qu'une fois que vous avez ça, tout le reste devient beaucoup plus facile. Et c'est la même chose avec les accélérateurs, les incubateurs, les programmes et tout, ça prend énormément de temps, ça prend énormément d'énergie. Il faut s'assurer de sortir le maximum que vous pouvez de ces... de ces moments-là que vous passez dans ces choses-là, puis pas les faire tous en même temps, pas les enchaîner tous, parce qu'à un moment, on peut tout apprendre dans des salles de classe, mais on apprend tout sur le terrain. Puis les personnes qui vont nous donner le plus d'insights, ça va être nos clients. Ça va être les clients qu'on va perdre, ça va être ceux qu'on va gagner, ça va être les fournisseurs avec lesquels vous travaillez. C'est tous ces gens-là, à la fin, qui font votre entreprise. Puis votre énergie, elle doit être là-dessus, parce que vous êtes en train de bâtir un cas, qui ensuite, les organismes, tout ça, eux vont vouloir s'imbriquer là-dedans et vous soutenir. Puis c'est comme ça que vous allez être plus forte.

  • Speaker #1

    Donc, vendre, vendre, vendre. Et c'est quoi peut-être justement, quand on sort de ce genre de programme et qu'on veut vendre, c'est quoi ton conseil ? Est-ce que justement, choisir un réseau ? Parce que tu es porte-parole de la JCCM. Est-ce que tu trouves que justement, les réseaux d'affaires, c'est une bonne façon de commencer à vendre quand on a justement un réseau à bâtir ?

  • Speaker #2

    Moi, c'est... Vraiment, à la Jeune Chambre, on a le réseau des jeunes entrepreneurs, justement, pour les entreprises qui se partent. Puis c'est un endroit où on crée des liens. Mais même là, entre vous, les liens que vous êtes en train de créer ici, c'est des liens qui vont vous suivre toute votre vie entrepreneuriale. Puis c'est des liens hyper forts. Parce que trouver des amis entrepreneurs, puis partager des choses qu'on vit en entrepreneuriat, ce n'est pas avec tout le monde qu'on peut les partager. Puis, il faut surtout faire très attention à l'isolement entrepreneurial.

  • Speaker #1

    et ça ça aide en fait ça ça aide puis là j'ai l'impression que j'ai perdu le début de ta question je disais pour la vente au niveau des réseaux d'affaires mais je suis quand même en accord que le réseau c'est un peu pour la vente mais ça dépend dans l'industrie dans laquelle vous êtes aussi,

  • Speaker #2

    il y a des réseaux Il y a des réseaux où ça va être plus ciblé, par exemple en développement durable, ce ne sont pas les mêmes réseaux qu'en art. Donc c'est aussi d'arriver à... Vous focusser sur un réseau puis mettre l'énergie dans ce réseau. Moi, c'est un conseil qu'on m'avait demandé, qu'on m'avait dit, c'était de ne pas faire plein de réseaux en même temps, mais chaque année d'en choisir un, puis de se dire, cette année, je mets mon énergie sur ce réseau-là. Parce qu'un réseau, ça s'entretient, ça prend du temps. C'est d'aller aux événements tout le temps, parce que vous revoyez les mêmes personnes, puis c'est à force de répétition. que vous allez bâtir ces liens-là, puis que les gens vont commencer à parler à d'autres gens qui connaissent quelqu'un qui est peut-être un potentiel client. Donc, le réseau, il est essentiel pour... Au début, je pense que j'ai commencé à faire de la pub Google l'année dernière. Tous les clients, c'est du bouche à oreille, c'est des gens qui m'ont entendu dans des conférences ou quelqu'un qui a reçu un objet ou des choses comme ça. Ça a été beaucoup d'énergie, ça a été beaucoup de temps de ma vie dans des 5 à 7, mais c'est parce que je vends à des entreprises à la fin. Ça dépend de qui est votre acheteur, mais en B2B, je pense que le réseau est essentiel.

  • Speaker #1

    absolument, c'est clair il ne faut pas aussi se sentir tout de suite au début ça ne marche pas donc ça prend du temps aussi de récolter les fruits donc il ne faut pas lâcher pris je pense que ça c'est c'est l'antenne,

  • Speaker #2

    moi mes journées au début de l'entreprise j'avais des tableaux Excel puis là j'avais des onglets par industrie puis là chaque semaine c'était un onglet puis là c'était l'hôtellerie puis après c'était les assurances et puis je revoyais des courriels C'était plat à moi. Mais c'était ça, tu sais, j'envoyais genre énormément, énormément de courriels. Puis la première année, on a fait genre 100 000 de chiffre d'affaires, puis juste avec des courriels que j'envoyais. Aujourd'hui, je n'envoie plus de courriel, mais comme ça. Mais c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps. Et c'était aussi beaucoup des gens qui avaient entendu parler ou des références ou des choses comme ça. Donc, c'est de trouver les bons partenaires aussi. Avec nous, que ce soit même ici, à travers Startup Montréal, que ce soit dans des incubateurs que vous feriez après, que ce soit l'entreprise qui vous prête de l'argent, parce qu'eux, ils ont tout intérêt que vous fassiez du cash après, parce qu'ils veulent que vous les remboursez, puis ils veulent que vous empruntiez encore et encore, parce qu'il faut leur répondre sur les taux d'intérêt. Donc en même temps, tout le monde a intérêt à ce que ça fonctionne une fois qu'il y a un petit prêt qui est sorti.

  • Speaker #1

    Peut-être pour la question de la fin, avant que vous puissiez lui poser toutes vos questions, C'est quoi le conseil que tu donnerais justement à une jeune entrepreneur qui vient peut-être de terminer un parcours et qui se retrouve face à toutes ces portes-là devant elle et qui ne sait peut-être pas laquelle franchir et par où commencer ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il y a juste un conseil de résoudre ce que j'ai dit, mais je pense que la première chose quand vous allez sortir, parce que je sais qu'il y en a peut-être qui sont en train encore de travailler ou des choses comme ça, je pense que la première chose Ce que je vous donnerai comme conseil, c'est... de faire un bilan, vous, de votre santé mentale. Vous, comment vous vous sentez, votre tolérance au risque, votre tolérance à des espèces de rollercoasters d'émotions. Je pense que moi, on ne m'avait pas préparée à ça. Mais déjà, faire une petite introspection pour vous encourager, vous donner l'énergie, puis de vous connaître, parce qu'on ne peut pas être tout bon partout, mais au moins de savoir c'est quoi qui peut vous faire un petit genre... Ça me saoule, non, je n'ai pas le goût et tout. Puis savoir sur quoi vous rattacher pour avoir cette énergie entrepreneuriale. Donc, je pense que la première chose, c'est ça. Puis ensuite, une fois que vous avez une map de tous les incubateurs, accélérateurs, organismes, de l'écosystème entrepreneurial, c'est d'essayer de trouver celui, de frapper d'abord à la porte de celui qui vous ressemble dans vos valeurs. avec lesquels vous trouvez que les ressources sont intéressantes, puis leur réseau de contact est intéressant, et qu'il y ait des partenaires. Je pense que ça serait ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un très très bon point, c'est clair. Donc c'est à votre tour. Est-ce que vous avez des questions ? Je pense que vous en avez plein.

  • Speaker #3

    Une question par rapport à ce que tu m'as enseigné au début. Ça fait 10 ans que ta business existe, ou du moins qu'elle a commencé. C'était quoi les méthodes que tu utilisais pour agresser les gens à ce que tu avais à dire, alors que tu étais peut-être un peu trop tôt pour la société à ce moment-là ? C'était quoi les méthodes ou les tactiques ? Ou est-ce qu'il y a des bons coups qui ont bien marché ou des mauvais coups ? Je serais intéressée de savoir.

  • Speaker #2

    C'est une bonne question. Il faut m'en ramener dans les souvenirs. Je pense que je misais beaucoup sur la... Responsabilité sociale d'entreprise. J'avais beaucoup un discours là-dessus. Sur faire prendre conscience à l'organisation que ce qu'elle est en train d'acheter, ça n'a aucun impact économique, social ou environnemental. Donc, d'aller chercher un petit peu de données peut-être, ou de montrer ces choses-là. Généralement, quand je disais, Ah, vous avez déjà reçu une clé USB faite en Chine, ça ne vous choque pas. Puis les gens étaient quand même assez, Ah oui, c'est vrai. D'accrocher sur quelque chose que c'est tellement dans ta vie de tous les jours que tu ne te rends pas compte. Mais quand quelqu'un te le dit, tu es quand même, Ah oui, voyons. Ça n'a pas de sens. On a essayé d'aller chercher ce petit déclic-là, en fait. Mieux équiper mes clients à comprendre ce qu'on fait. Et à partir de là, on a développé des vidéos pour montrer la production des objets. Donc, quand les gens achetaient chez nous, ils avaient accès aussi à une vidéo sur la fabrication du produit. Ça m'a coûté un bras de faire tout ça, mais ça m'a fait gagner énormément de clients. Donc, c'est aussi d'investir sur des choses qui vous différencient sur le marché. Donc, on a fait ça, puis on a fait des rapports d'impact. Donc là, les clients, quand ils achetaient chez nous, à la fin, on leur remettait un rapport qui expliquait, Voilà, vous avez dépensé 10 000 chez nous, voici l'impact économique, environnemental et social de l'achat chez Cotemot. Ça, j'arrivais à le faire quand j'avais une petite centaine de clients, un petit chiffre d'affaires, puis pas beaucoup. Aujourd'hui, on ne le fait que sur mesure. On fait les rapports d'impact pour nos clients qui ne dépensent plus de 10 000 chez nous. Comme les vidéos, on ne les fait plus. On n'a plus le temps, plus l'énergie. Avant, on faisait tout à Montréal aussi. Maintenant, on a des manufactures à travers la province. Donc, ça a été plus compliqué. Donc, on ne le fait pas. On ne le fait plus, les gens ne nous le demandent plus non plus, mais ça m'a énormément permis d'aller chercher beaucoup de clients. Puis on a gagné beaucoup de contrats grâce à ces services-là, que je budgétais mais que je mettais à ligne zéro. Je leur disais la valeur de ça, mais c'était offert. C'était une façon de mieux éduquer, de mieux enseigner, de mieux transmettre ce message-là.

  • Speaker #3

    Ma sous-question serait, est-ce que... Tu crois que ça... Parce que t'arrives quand même avec une vision qui était un peu plus avant-gardiste qu'à l'époque. Est-ce que tu crois que ça aidait de meet the person where she is ? Donc, de revenir un petit peu à... Bon, je vais parler un peu dans la condition que tu es, avec le langage que tu connais, où tu étais plutôt campée dans une position plus avant-gardiste et donner les clés aux gens pour atteindre cette position-là.

  • Speaker #2

    Ouais, j'étais plus dans la deuxième. Plus, on a vraiment toujours gardé... Notre focus, toujours... Après, c'est dans ma personnalité aussi. Je n'avais pas peur de dire à certaines grandes organisations que ça n'a pas de sens ce que vous faites. Ça n'a pas de sens de donner autant rien. C'est pour ça que je leur disais. Il y a des contrats où on disait non parce que c'était comme... Concrètement, c'est expliqué. Il y a des choses, parfois, on nous mettait en compétition. On veut vraiment travailler avec vous. Mais j'aimerais... Ça, avoir un tote bag à 5 dollars, ben oui, mais tu sais comment il est fait, ton tote bag à 5 dollars ? Donc, je vais t'expliquer comment ça fonctionne, un tote bag. Puis, c'est exact. Et puis ça, on avait le discours. Puis, tu sais, il y a des... Parfois, il y a des... Il y a encore... Il n'y a pas si longtemps, tu sais. Il y a une cliente qui me dit Ah, mais j'ai trouvé ma tasse... Ma bouteille faite au Québec ou une tasse faite au Québec à genre 10 dollars ou un truc comme ça. dites moi c'est quoi montrez moi une image elle me voit l'image puis tu sais dans l'industrie on se connait tous les produits puis je dis quand même attention votre produit n'est pas fait localement il est imprimé localement ce qui est complètement différent et ça Et c'est vrai qu'on a perdu beaucoup de contrats, il y a eu beaucoup de choses, mais aujourd'hui ça paye. Ça aura pris dix ans, mais ça paye d'avoir été campé sur notre position, d'avoir été progressiste par rapport au développement durable et à l'achat local. Parce qu'aujourd'hui, que tout le monde se réveille que c'est important parce que la planète brûle, ils n'ont pas d'autre option que de se tourner vers nous, parce que nos compétiteurs sont hyper en retard. Tu trouves, c'est des planches à découper, des portes-clés. Enfin, je veux dire, à un moment, tu as fait le tour. Et ça nous a permis d'avoir une crédibilité sur le marché qui a été très dure à avoir. Mais parce qu'on a tout cet historique, on a l'expérience qui est nécessaire où les gens, quand ils cherchent de l'achat local, ils se tournent obligatoirement vers nous parce qu'en fait, ça fait dix ans qu'on en parle. Donc tu vois, c'est là où... Parfois, et c'est pour ça que c'est super important de rester accroché à vos valeurs, de rester accroché à ce pourquoi vous faites ça, pourquoi vous montez une entreprise, c'est quoi le changement que vous voulez voir dans le monde, dans votre industrie, autour de vous, et de jamais déroger de cette ligne-là. Parce que c'est ça qui va vous permettre de passer à travers les doutes, à travers les pandémies. de rester aligné là-dessus. Et parfois, ça va être difficile. Souvent, ça va être difficile. Mais à la fin, ça va être gagnant. À la fin, ça va être payant. Vous serez beaucoup plus en amour avec votre business. Je pense qu'il y a des moments où on n'aime plus notre entreprise. On pourrait faire tout un sujet là-dessus. Mais je pense qu'il y a des moments où c'est difficile, où on est comme, pourquoi je fais ça ? C'est compliqué, et tout. Sous-titrage Société Radio-Canada Les valeurs là, c'est ces petites valeurs que vous ressentez au fond de votre ventre qui vont vous faire passer à travers ces choses-là. Donc même si tout le monde vous... Il y aura toujours quelqu'un.

  • Speaker #0

    pour vous soutenir, pour croire en vous. Tu sais, nous, ça a été des individus, je pourrais te les nommer sur les deux doigts de la main, ces individus-là qui nous ont élevés, qui ont cru, qui nous ont permis d'aller plus loin. C'est un très beau message pour la fin. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Merci. Sous-titrage ST'501

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