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Le RDV à la 3

1 heure avec une CEO - Jennifer Côté de Opalia (enregistré en direct devant public)

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37min |05/04/2024
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Description

Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce premier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Jennifer Côté, la cofondatrice de Opalia : "Opalia is introducing a new era of dairy: functional, delicious, and sustainable dairy made from mammary cells."

Durant la discussion, Jennifer donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Opalia : https://www.opaliafoods.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute ! Du coup, j'en profite pour présenter Jennifer, qui aujourd'hui va prendre la parole pour le Une heure avec une CIO. Merci beaucoup d'être là aujourd'hui.

  • #1

    Merci d'avoir pensé à moi. Ça fait plaisir.

  • #0

    Peut-être pour commencer, est-ce que tu voudrais nous résumer un petit peu ton parcours, ton parcours académique aussi, qui est un peu particulier, puis comment t'en es arrivée en fait à l'entrepreneuriat ?

  • #1

    Bien sûr. En fait, moi j'ai étudié à McGill, j'ai fait un bac en psychologie avant de commencer l'entreprise. Mon parcours était tracé, je m'en allais au doctorat, ensuite devenir psychologue. Finalement, la pandémie a frappé, donc ça m'a remis en question. Je me suis dit, est-ce que je veux vraiment faire un doctorat de 7 ans en général pour la psycho, pour devenir psychologue, et faire quelque chose qui va être très centralisé sur un patient à la fois. J'avais envie d'avoir un impact un peu plus grand que ça. Quand on était en pause, je me suis dit c'est quoi mes valeurs, qu'est-ce que j'ai envie de faire ? Je me suis dit, pour moi, j'étais végétarienne dans ce moment-là, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui était super intéressant pour moi. Puis mon partenaire de vie était également dans un peu les mêmes questionnements. Lui aussi était vegan, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui le tenait à cœur. Par contre, lui faisait son doctorat en psychologie, donc lui était presque rendu. C'est d'ailleurs comme ça qu'on s'est rencontrés, mais ça c'est une autre histoire. Puis on est un peu tombés sur un vidéo qui parlait d'une compagnie qui s'appelle Perfect Day aux États-Unis. Puis eux, dans le fond, ont développé une technologie pour faire des protéines de lait sans vache. Puis on s'est dit, mon Dieu, c'est génial, on peut faire des protéines de lait sans abondance animale, donc diminuer les productions de méthane, diminuer plein de risques environnementaux qui sont associés avec la production laitière. On a fait un peu de recherche là-dessus. Ni lui, ni moi, on était vraiment calés en biotechnologie, mais on s'est dit que c'est quelque chose qui nous intéresse, donc on va se lancer là-dedans. On a fait beaucoup de recherches. C'était rendu l'été 2020, à ce moment-là. J'ai fait beaucoup de la partie plus à faire. J'ai développé un one-pager sur ce qu'une compagnie en biotechnologie pourrait faire pour... Faire du lait sans vache. Donc on est passé de protéines à on a envie de faire un peu plus que juste des protéines, on veut faire aussi le gras, on veut faire aussi le lactose parce qu'on veut un produit complet. Donc on s'est dit, on va faire la coche au-dessus, au lieu d'utiliser une technologie qui fait des protéines avec des levures ou des bactéries qui ne sont pas vraiment identiques à ce qu'on trouve dans une cellule de mammifère qui va vraiment faire le lait entier. On va faire la cellule de mammifère et le lait entier. Je vais parler plus de technologie plus tard, mais je retourne dans mon histoire. J'ai fait un one-pager, je me suis dit, voilà, c'est la fin du projet. Je me suis complètement donnée pour faire une idée, mais je suis retournée à mon bac. Finalement, on a envoyé ce one-pager à quelqu'un qui nous a dit, je vais financer ton projet, faites-le. Donc, on s'est embarquées là-dedans. J'étais encore au bac, donc il me restait un an, j'ai fait ça. À temps partiel, en même temps que monter l'Atlas en compagnie, on avait une idée, mais on n'avait pas le savoir-faire pour tout ce qui était manipulation. Donc, on est allé chercher d'autres talents pour construire une équipe. Mais je suis un peu tombée dedans. Donc, c'est comme ça que ça a commencé.

  • #0

    C'est impressionnant. Et comment tu t'es dit, j'ai juste envoyé ce one-pager-là dans le ciel. Comment déjà tu as su l'envoyer à la bonne ressource qui a débloqué tout de suite ? Et à quel moment tu t'es dit, OK, en fait, c'est ça que j'ai envie de faire plutôt que mes études avec lesquelles je t'ai prédestinée ?

  • #1

    On a été chanceux pour la personne spécifique. Mon partenaire, son directeur de thèse, c'est un grand activiste vegan. Il y a un gros réseau de gens qui veulent mettre de l'argent dans les produits qui vont être mieux pour l'environnement ou pour les animaux. C'est lui qui a envoyé notre OnePager à un philanthrope. Il a dit Moi, je vais financer ce projet-là parce que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Ce qu'on a fait avec ce financement, c'est qu'on est allé chercher un candidat qui allait être capable de faire les manipulations dans un laboratoire. Ça aussi, c'était toute une histoire. On a dû feuilleter plein de papiers différents, voir quels chercheurs travaillaient sur une technologie qui allait être, ce mois, similaire. Il n'y a pas vraiment de gens qui travaillent sur le lait à base de cellules. Donc, on regardait dans le cancer du sein, il y a des gens qui travaillent sur des cellules de cellules mammaires. C'est comme ça qu'on a trouvé la première personne qui a travaillé avec nous. Ensuite, ce projet qu'on a fait avec ses étudiantes au doctorat en ingénierie à l'Université de Toronto, c'est un peu ce projet-là qui a validé l'idée et qui nous a permis d'acheter plus de financement ensuite. C'est un peu là que j'ai commencé à faire du... Toute la ronde de financement au niveau des anges investisseurs, mais aussi des traditional VCs. Et puis ça, c'est un autre...

  • #0

    On va en parler.

  • #1

    On va en parler, oui.

  • #0

    Mais à quel moment tu t'es dit, j'ai pas vraiment de compétence là-dedans, mais je suis capable, moi, avec mon partenaire d'affaires, d'aller trouver les bonnes ressources, de me faire confiance, de me lancer là-dedans, parce que c'est quand même un gros step.

  • #1

    Ça a pris vraiment plus longtemps que je pensais. Honnêtement, je pense que... Ça fait peut-être un an et demi que je suis confortable dans ce rôle. Donc, ça m'a pris... ça fait trois ans que j'ai commencé l'entreprise. Ça m'a pris la moitié de l'entreprise pour sentir que j'ai les capacités à le faire, parce que je pense que c'est quelque chose qu'on ressent beaucoup. Les femmes, c'est qu'on a un gros sentiment d'imposteur. Surtout moi, je n'avais pas le CV, puis je me le faisais dire constamment par les investisseurs. Puis, je veux dire, je n'ai pas... j'ai un baby face comme on dit. J'ai 24 ans, pour être honnête. Donc, je suis quand même assez jeune dans un milieu... Traditionnellement, d'hommes plus âgés. Au début, mais je disais plutôt avant qu'on commence, que mon chemin en tant que la personne plus à faire dans l'entreprise, c'est un peu dirigé parce que... Mon intérêt, c'était vraiment vulgariser la science, parce que je ne suis pas une scientifique, donc tout ce qui est la technologie d'immortalisation de la cellule, l'ingénierie génétique, ça, ce n'est vraiment pas mon fort, mais j'avais assez d'intérêt pour être capable de le traduire en des termes un peu plus digestifs pour le commun des mortels. Donc, c'est un peu ça qui m'a dit, OK, peut-être que j'ai un talent là-dedans, je semble être capable d'expliquer cette technologie qui est quand même difficile à des gens qui n'ont pas un background. Puis, petit à petit, je me suis dit, écoute, on n'est pas avec les connaissances, il faut les acquérir. Si j'ai une question, je vais aller chercher la réponse. Puis c'est un peu comme ça que je me suis construit un background. Parce que c'est la question qu'on me demande le plus souvent, What's your background ? C'est qui te donne le droit de faire ça ? Bien, il y a personne qui... On commence juste au bas de l'échelle. Donc, je pense que c'est un peu ça qui me... permis de m'assumer et de me dire Écoute, je le sais parce que je le sais, j'ai travaillé là-dedans parce que ça fait trois ans que je travaille là-dedans. Puis tu construis un peu ton propre CV avec les connaissances que tu as besoin d'aller chercher.

  • #0

    Et mettons, ce serait quoi les outils ou peut-être les conseils que tu aurais à donner à une femme qui se lance dans un milieu justement qui est peut-être plus traditionnel et dans lequel elle n'aurait peut-être pas le CV, mais un grand intérêt. C'est quoi qui aurait pu t'aider, mettons, à ce moment-là pour peut-être te donner confiance ou te débloquer ?

  • #1

    Je pense que j'aurais eu besoin de quelqu'un qui me dise de me faire confiance, mais de vraiment l'assumer, pas juste de l'écouter et de dire oui, oui, je me fais confiance, mais pas vraiment Parce que, comme je disais, si tu as l'intérêt à la base, tu es capable d'aller chercher les réponses, tu es capable d'aller chercher la ressource. Puis, il ne faut pas avoir peur de poser des questions. Moi, j'ai été élevée dans un milieu familial où poser des questions, ce n'était pas nécessairement bien vu. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi c'est ce que j'entends plus souvent quand je parle à des femmes, que poser des questions et se demander une réponse, ce n'est pas quelque chose qui est autant vu. Mettons que chez mon partenaire, lui, il va aller au bout du monde chercher la réponse. Peu importe si on lui dit non, il va juste insister encore plus. Moi, jamais de la vie, je ferais ça. Je suis bientôt gênée. Mais... À travers lui, à travers les gens qui m'ont dit Écoute, il n'y a personne qui va te donner la réponse où tu vas aller chercher c'est un peu ça qui m'a permis d'aller chercher ce que j'avais besoin de chercher. Donc, je pense que c'est ça que j'ai aimé entendre. Ce n'est pas parce que tu n'es pas le profil type d'un entrepreneur super extraverti, super fonceur, ou toutes les qualités qu'on dit qu'il faut avoir. Si tu as un intérêt pour ce que tu fais, tu peux les développer et devenir la personne que tu as envie de devenir.

  • #0

    Je pense que c'est un très beau mot. Je pense qu'on en a tous besoin à un moment donné de l'entendre, qu'on soit dans un milieu qui nous correspond ou pas. Je pense qu'à tous les moments, on a besoin de se rappeler qu'on est capable. Et peut-être pour revenir sur le sujet croustillant, les rondes de financement. Avec tout ça, tu arrives, tu te lances dans une nouvelle entreprise, tu bâtis. Merci. Tu bâtis ton CV, puis là tu te lances en financement parce que c'est une entreprise qui nécessite malheureusement un financement au démarrage. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette aventure, de ton lancement dans les séries et dans la levée de fonds à grande échelle ?

  • #1

    Oui. En fait, moi, quand j'ai commencé, c'était quand même une période bonbon au niveau du financement. Les investisseurs étaient dans un bon état d'esprit, je pense. Ils prenaient un appel avec toi puis ils donnaient quand même du financement rapidement. C'est pas quelque chose qui est... ...d'habitude dans l'écosystème. Je ne parle pas du Québec et du Canada. Je pense que ça a toujours été le plus difficile comparé aux États-Unis. Nous, c'est là qu'on a commencé. Aux États-Unis, on est allés parler à des fonds qui se spécialisaient en food tech. C'est le domaine dans lequel on est. Donc, moi, ce que j'ai fait pour commencer... Je faisais beaucoup LinkedIn comme outil. Je regardais qu'est-ce que mes compétiteurs ou qu'est-ce que les gens dans mon industrie font, à qui ils vont parler. En ce moment, je ne fais pas vraiment des conférences, mais il y avait des conférences en ligne. J'essayais d'aller là pour voir quel type de personnes seraient intéressées à investir. J'ai fait beaucoup d'erreurs, j'ai parlé à plein de monde qui finalement n'était pas dans mon créneau. Ils me l'ont dit ou ils m'ont regardé croche puis ils ont raccroché. Donc, je pense qu'il ne faut pas avoir peur de ça non plus. Il ne faut pas avoir peur de prendre un appel puis de dire mon dieu, j'ai totalement fourré l'appel, j'ai dû déniaiser Je veux dire, ça fait partie de l'apprentissage. Puis, il ne faut pas se hold accountable to every mistake Je pense que c'est important de... C'est de se tremper. Je pense que c'est vraiment la leçon de l'entrepreneuriat. C'est faire quelque chose qui est vraiment hors de ta zone de confort parce que c'est là que tu apprends le plus. Moi, au début, je faisais tous mes appels avec mon cofondateur. Je me mettais cette propre barrière de je ne suis pas capable de prendre l'appel tout seul, qu'est-ce qu'ils vont penser, je suis une jeune femme, je n'ai pas de PhD en ingénierie ou en biochemistry Puis à un moment donné, je ne sais pas pourquoi, j'ai décidé que j'allais le faire tout seul. Puis juste faire cet appel-là, même si c'était désastreux, je me suis dit je suis capable de le faire maintenant Puis là, j'ai continué à le faire. Donc, c'est un peu comme ça que j'ai construit mon réseau ou ma liste de personnes niche. Il y a aussi quelque chose que je veux adresser, c'est qu'au début, justement, je faisais un gros effort pour être la personne que je ne suis pas. Dans le sens où je voyais comment mon cofondateur agissait avec les gens, puis j'essayais vraiment d'être comme lui, ça me brûlait. J'étais pas capable de faire plus qu'un ou deux appels par jour parce que je n'étais pas moi-même, puis j'avais toujours l'impression d'essayer de mettre plus d'énergie qu'il fallait. Finalement, les investisseurs à qui je parlais, ils voyaient que c'était un peu fake, que ce n'était pas vraiment moi. J'ai l'impression que le niveau de réponse était vraiment plus bas que quand j'ai vraiment commencé à être moi-même. Oui, il y en a toujours des investisseurs qui ne répondent pas à comment moi je parle ou j'explique ou j'adresse les choses. C'est correct parce que je n'ai pas envie d'être avec ces gens-là, anyway. Puis quand j'ai commencé à être moi-même, j'ai commencé à attirer une crowd, un groupe d'investisseurs qui répondait vraiment avec moi. Puis j'ai commencé à moins, en fait, à plus aimer faire des appels avec des investisseurs qui peuvent être très, très stressants, très épeurants au début. Puis c'est comme ça que ça m'a aussi construit une confiance en moi parce que je me suis dit, écoute, j'ai trouvé mon cercle de jambes. Puis je recommence un peu à zéro à chaque fois que je change de série de financement. J'avais mon groupe de gens au Pre-Seed, j'ai mon groupe de gens au Seed, puis là j'essaie de construire un groupe de gens à Series A pour ma prochaine ronde. Mais je dirais LinkedIn, gros outil, des conférences, gros outil, des réseaux comme ça. Vous avez tout votre propre réseau qui peut connecter avec quelqu'un d'autre à travers ça, puis ça m'aide beaucoup d'aller dans des événements, puis de créer un network. C'est vraiment la clé, je dirais.

  • #0

    Et mettons quelqu'un qui veut commencer demain, il commence à envoyer des messages sur LinkedIn, comment, mettons, quelle stratégie te permet de démarrer là-dedans en butant moins sur des portes fermées ?

  • #1

    C'est assez surprenant les gens sur LinkedIn qui répondent. Je dirais qu'au début, j'avais peur d'envoyer un message à des gens que je ne connaissais pas ou que je n'avais pas de connexion. Je pense que 75% des gens me répondent et veulent prendre un meeting. Un avantage avec la COVID, c'est que les gens peuvent prendre un appel n'importe quand avec Zoom. Donc il y a ça. Il y a beaucoup de... Des bases de données, des fois en ligne, qui peuvent te donner soit des événements, soit des investisseurs, soit des connexions pour ce que tu cherches. Par exemple, des contacts plus au niveau financement, des contacts plus au niveau des clients, des contacts plus au niveau embauche. Des accélérateurs comme District 3, V1, Tata Montréal peuvent vraiment aussi vous connecter avec des gens qui pourraient être bénéfiques pour vous. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de demander. Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce secteur ? Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce... Des fois, c'est non, des fois, c'est oui. Puis je pense que ça serait ça, ma première étape. Demander, sonder son entourage pour voir qui pourrait être bénéfique pour eux.

  • #0

    Et comment tu as géré cette peur que je pense que beaucoup d'entrepreneurs ont en général au début de se faire voler son idée ? Quand on avance un peu, on réalise que ça prend plus que ce qu'on pense. Mais comment tu as réussi un peu à passer à travers cette étape-là ? Parce que justement, quand on parle à beaucoup de gens, qu'on se met beaucoup à l'extérieur, ça peut faire peur au début.

  • #1

    C'est sûr qu'il ne faut jamais parler de l'idée maître de sa technologie. Je ne vais jamais expliquer comment on fait exactement le lait avec des cellules mammaires dans mon cas. Je pense qu'il y a tout un volet de propriétés intellectuelles qu'on peut rajouter. Ce qui est important, c'est l'exécution. Je pense que j'ai encore un message que j'essaie de partager aux investisseurs qui sont vraiment stiqués sur les patents, les brevets et la protection de la propriété intellectuelle. Je pense que, personnellement, ce que je trouve, c'est que c'est vraiment l'exécution de ton idée, c'est le réseau, c'est la brand que tu développes, c'est le contact avec tes consommateurs. C'est tout ça qui te définit comme entreprise. Ce n'est pas juste... Ta technologie ou ton design, je pense qu'il y a ça qui ne doit pas être oublié dans cette séquence. C'est mon grain de sel, mais je sais qu'il y a une grosse importance à consulter des avocats et à s'assurer que ta propriété sexuelle est protégée.

  • #0

    En même temps, on est obligé quand même d'expliquer son projet pour pouvoir aller le chercher. Il y a comme ça juste un milieu.

  • #1

    Je pense qu'on commence en ne partageant pas trop, puis ensuite tu fais pas mal tes propres limites aussi. J'en ai fait des erreurs, j'ai un peu trop partagé à certaines personnes. Ça m'a pas encore mis en danger, à ce que je sache, mais je pense qu'il faut un peu se donner de l'os puis voir que... C'est donner confiance qu'on est capable de partager sans trop en dévoiler aux personnes clés.

  • #0

    Je pense que comme tu dis, ça prend tellement d'énergie et de temps de se mettre en exécution que si toi tu t'investis là-dedans, c'est sûr que quelqu'un d'autre n'est pas forcément en train de le faire en même temps.

  • #1

    Il va y en avoir des compétiteurs, on ne peut jamais s'en empêcher, mais c'est à toi de construire la meilleure marque avec ce que tu as.

  • #0

    Et plus une question peut-être pratique, tu mets quoi dans ton mix de financement ? Mettons des anges, qu'est-ce que tu as mis dans ce packaging de financement-là ?

  • #1

    Oui, j'ai eu des anges, j'ai eu des VCs, j'ai eu des bourses, beaucoup, beaucoup de bourses. On est quand même choyé, Québec-Canada en termes de bourses. Ça dépend des secteurs, en biotechnologie spécifiquement ou en technologie propre, c'est vraiment in en ce moment, donc il y a beaucoup, beaucoup de financement. Je pense que pour ce qui est financement, nous, on s'est vraiment concentrés à l'extérieur du Québec. Donc je dirais que c'est important, le Québec, c'est important d'aller chercher les ressources que vous avez ici, mais n'ayez pas peur d'aller ailleurs parce que souvent, il va y avoir des meilleures offres. C'est tout dépendant de votre secteur, encore une fois. Mais pour nous, par exemple, à l'extérieur du Québec, ça a juste été un peu plus tolérant pour le risque. Parce qu'ici, souvent, il faut avoir des revenus, souvent, il faut avoir un certain niveau de développement qu'aux États-Unis, ils vont financer plus vite. Donc, c'est la raison pour laquelle on est allé ailleurs. C'est parce qu'on avait juste une île, mais on avait quand même besoin de centaines de milliers de dollars pour être capable de passer de l'idée à prototype, puis de prototype à... On a vraiment essayé... Peut-être autour de 4 à 5 millions à date, puis on est à 3 ans de la commercialisation, donc c'est très cher comme milieu. Puis il faut trouver des partenaires qui vont comprendre ça. Faire des engagements avec des gens qui ont peur du risque, quand ils savent qu'ils vont avoir du risque, parce que sinon, ils vont toujours être contre toi, aller contre le grain, puis ça va être vraiment difficile à gérer.

  • #0

    Et de ton expérience, c'est quoi les green flags et peut-être les red flags de quelqu'un qui voudrait travailler avec toi quand tu en démarres, justement, qu'il y a des gros enjeux de risque et qu'on ait une jeune femme, mettons, qui débute ?

  • #1

    Les red flags, c'est sûr que s'ils ne te prennent pas au sérieux et qu'ils te demandent toujours à parler à ton collègue masculin, gros red flag. J'en ai eu des histoires pas croyables. J'ai refusé une demande d'investissement parce que j'avais un mauvais feeling avec la personne. Je trouvais que la personne ne me traitait pas comme il faut. Je voulais toujours parler à mon collègue masculin. Puis quand j'ai refusé son investissement, il m'a dit que j'étais dans mes règles, que j'étais hormonale, que je n'étais pas dans mes esprits. Ça m'a encore plus confirmé que je ne voulais pas travailler avec lui. Ça, c'est une histoire de démilier. J'en ai eu, j'en ai eu. Donc ça, c'est quand même des red flags évidents. Mais des red flags un peu moins évidents, c'est comme je disais, si la personne, dans les appels, te questionne toujours sur... Ton timeline insiste pour être capable que tu fasses un projet demain, mais qu'il ne comprend pas nécessairement que ce n'est pas possible. Dans notre cas, c'est impossible de prédire pour demain. Ça, ça veut dire qu'ils ne comprennent pas bien ton milieu et qu'ils ne sont pas nécessairement les bonnes personnes pour t'aider. Parce qu'il y a plus que l'argent, il y a aussi le support, les connexions. Des fois, ils ont des insights que tu ne peux pas avoir avec certains qui n'ont pas ces connaissances-là dans ce milieu-là. Green Flag, c'est quelqu'un qui va, sans même avoir signé un term sheet ou qui n'est même pas encore investi, il va faire des connexions avec d'autres investisseurs, il va te suggérer des bourses, il va, juste comme tu le vois dans leur comportement, qu'ils ont envie de t'aider et qu'ils aiment vraiment, number one, toi, et aussi ce que tu développes et le potentiel que ça peut avoir. C'est super important. Oui, je pense que c'est ça. C'est quelqu'un qui a envie d'être coopératif. C'est sûr qu'il y a différents types d'investisseurs. Il y en a qui vont être moins coopératifs. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas des bons investisseurs, mais des fois, ça peut peut-être favoriser un investisseur over another si c'est le genre de type d'implication que tu recherches en tant que fondateur. Il y a aussi différents types de fondateurs. Tu ne veux pas nécessairement avoir un investisseur qui est trop hands-on si tu n'es pas ce genre de personne-là. Un bon mix de tout ça, c'est important, je pense.

  • #0

    Puis je pense que, comme tu l'as dit, tu es sûre de son instinct aussi. Je pense que ça, tu as été capable de t'écouter, de dire à cette personne, je ne sais pas exactement, mais...

  • #1

    Même si mon cofondateur voulait recevoir cet investissement, j'ai dit non, je ne le prends pas. Puis ça, c'était difficile. En plus, c'est mon partenaire, comme j'ai dit au début.

  • #0

    Et comment tu manages justement cette relation-là avec ton partenaire, le fait qu'il y ait des enjeux financiers ? Comment vous en sortez dans cette équipe ?

  • #1

    J'ai quand même été chanceuse dans le sens où il a quand même réalisé tôt que c'était hors de son créneau. Toutes les discussions entre les investisseurs, ou mettons les budgets, tous ces trucs-là, c'est pas quelque chose qu'il fait dans le jour, donc il me laisse un peu prendre les décisions. Du côté de la science aussi, mais en termes de... D2D, c'est sûr qu'on travaille toujours parce que c'est mon partenaire, on habite ensemble, donc c'est difficile, mais je pense qu'on fait une bonne équipe. C'est pour ça qu'on a décidé de faire la compagnie ensemble. On le savait au début que ça allait marcher.

  • #0

    J'imagine justement que vous saviez que l'autre travaillait et que ça vous a aidé aussi. Même si ça rajoute un niveau de risque, ça fait partie de l'entrepreneuriat justement. Et peut-être pour la question finale, c'est quoi le conseil que tu donnerais à une entrepreneur qui justement a peut-être quelque chose qui est très innovant, qui aurait besoin de financement ou d'accompagnement en précide ou en tout cas avant le lancement ? Qu'est-ce que tu conseillerais pour commencer dans ce genre de projet ? Surtout pour le MVP par exemple, parce que je pense que c'est le plus gros. C'est la plus grosse étape qui peut être stressante.

  • #1

    Pour le financement ?

  • #0

    Oui, ou en général.

  • #1

    Je dirais la force est dans le réseau, donc mettez beaucoup d'énergie dans construire un bon réseau. Entre vous aussi, je pense que je suis devenue une meilleure entrepreneur quand j'ai commencé à partager mes expériences avec d'autres entrepreneurs. Comprendre que les problèmes que je vis tous les jours, c'est aussi quelque chose que les autres vivent. Des fois, j'ai une mauvaise journée et je me dis que je suis la pire CEO du monde. Puis, il y a quelqu'un d'autre qui me dit moi aussi Puis là, je suis comme ah, ça fait du bien d'entendre ça Juste avouer qu'on est juste des humains et qu'on fait notre possible, c'est important.

  • #0

    Donc,

  • #1

    oui, construire un réseau de femmes entrepreneurs et éventuellement... Femmes fondatrices, parce qu'il y a aussi un autre volet à construire des relations avec les investisseurs, c'est que des fois, ils ne vont pas investir, mais ils vont être une bonne ressource pour être capables de se connecter à d'autres gens. Ou même juste, des fois, ils sont ouverts à partager des expériences d'autres entrepreneurs ou de se connecter. Donc, je dirais, ma leçon de cette année en 2023, c'est vraiment la force et le réseau. Donc, je vais partager ça comme au final.

  • #0

    On peut faire du pouce sur ce que tu as dit. J'ai vraiment peut-être une dernière question avant de vous passer la main. Est-ce que tu as des investisseurs femmes ?

  • #1

    Oui, mais beaucoup moins.

  • #0

    Ok,

  • #1

    il y en a quand même. Je réalise ça, oui, parce que... Un side effect de ne pas avoir beaucoup de femmes investisseurs, c'est que je pense que les femmes investisseurs qui sont là, qui sont présentes, prennent moins de risques parce que c'est leur premier fonds, donc ils ne veulent pas se faire enlever ce privilège de l'avoir gagné ce droit d'être une femme investisseur. Donc, dans mon secteur, c'est vraiment plus difficile d'avoir des femmes investisseurs, mais j'en ai 4 sur 11. Donc, quand même, il ne faut pas se faire.

  • #0

    C'est quand même impressionnant.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Surtout en biotechnologie, on dirait que j'imagine que ça va être le secteur où il y en a vraiment presque le moins.

  • #1

    Il y en a vraiment moins. Oui, c'est fou.

  • #0

    Bravo en tout cas pour ton beau parcours. Je vous laisse la parole si vous avez des questions en général.

  • #1

    Oui.

  • #0

    J'ai une question, parce qu'on parle de financement et tout.

  • #1

    À cause que tu as tellement d'investisseurs, c'est... C'est quoi l'équité de ta compagnie que tu as dû laisser et partager ?

  • #0

    Là, tu dis que tu vas aller en

  • #1

    Syrie. C'est ça ? Oui. Tu vas encore... Est-ce qu'actuellement,

  • #0

    c'est quoi la situation ? Et dans le futur, c'est quoi tes projections ?

  • #1

    En biotechnologie, c'est sûr que la majorité des entrepreneurs qui ont, mettons, un exit plus tard, ont entre 5 et 7 de leur compagnie. C'est très, très petit. Une des raisons, c'est parce qu'on attire beaucoup de capital, donc on fait grossir la compagnie assez rapidement, donc la valeur de la compagnie augmente aussi. Donc, 5 à 7 ça peut être quand même un gros retour comparé à une entreprise qui ne prendrait pas du capital. Cependant, il y a beaucoup de désavantage à ça parce que le capital c'est super dilutif. Ce ne sont pas toutes les compagnies qui doivent ramasser du capital de risque. Si je n'avais pas à le faire, je ne le ferais pas. J'aimerais ça être une multimillionnaire qui mette tout son argent dans la compagnie, qui bootstrape et qui a juste des grants. Donc en ce moment... On est peut-être à 45 déjà d'équité vendue, donc c'est beaucoup. Ça fait peur à beaucoup d'entrepreneurs et d'investisseurs québécois parce que ce n'est pas quelque chose qu'on entend souvent ici, malheureusement. Mais j'essaie de faire mon petit bout de chemin et d'essayer d'augmenter le nombre de compagnies qui vont faire de la croissance et qui ne vont pas avoir peur de... prendre de l'équité si c'est ça qu'ils ont besoin de faire pour grandir, pour justement attirer plus de technologie, qui vont enrichir le Québec, qui vont donner un peu plus de goût de risque aux investisseurs québécois. Les deux questions, la première c'est plus savoir si tu as des concurrents, c'est vraiment la première, tu as besoin de ce produit dans tout le monde. La deuxième c'est plus, ça peut apparaître au sein de ta journée éthique. Oui, on a des concurrents, mais vraiment pas beaucoup. On est quatre compagnies dans le monde qui font du lait à base de cellules. Puis les trois autres font du lait pour humains, donc cellules humaines pour faire de la formule pour enfants. Puis nous, on fait vraiment juste ce produit laitier traditionnel à base de vaches, de cellules de vaches. Journée type. Ça dépend vraiment. Au début, j'avoue que c'était vraiment une question que je me posais aussi, puis que je continue à poser à mes amis entrepreneurs, parce que je ne sais pas si je fais la bonne chose, dans le fond. Je sais, je réponds beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de courriels, trop de courriels. En ce moment, je suis en ronde de financement, donc j'essaie de fermer ma ronde de financement. C'est beaucoup de back and forth avec des investisseurs. Encore des courriels, beaucoup d'appels. Je pense que c'est la première fois que je me fais autant appeler pour des questions sur le moment par des investisseurs. Ça peut être stressant parce qu'ils n'ont pas de boundaries la plupart du temps. Des fois, il faut dire que ma journée est terminée, demain je te rappelle, ce qui est très difficile. La ligne est souvent à 8 heures, donc c'est tard 8 heures. Il faut que je me sente mal de leur dire que je vais aller me coucher. Bien, pas me coucher, mais ma soirée. Je courriel beaucoup back and forth avec les investisseurs. J'essaie de rester super active sur LinkedIn pour donner un peu de visibilité à la compagnie.

  • #0

    J'essaie de regarder les bourses qui sont disponibles, qui ouvrent à tous les jours pour financer la compagnie. En ce moment, je suis beaucoup dans la planification future. Étant donné qu'on ferme le monde de financement, j'essaie de faire des budgets, planifier si on veut aller embaucher des nouveaux employés. En ce moment, on déménage dans un nouveau laboratoire, donc il y a de la logistique de ça. Ça dépend souvent. Il y a des périodes, par exemple l'été, totalement mort. Si tu es en financement, personne ne te répond parce que tout le monde est en vacances sauf toi. Donc, c'est beaucoup de planification pour le futur. Il faut toujours essayer de voir ce qu'on peut faire plus tard, voir dans cinq mois ce que je vais faire. Je planifie, je commence à penser. Comme moi, ma compagnie a beaucoup de volets. Je dois penser à la régulation, je dois penser à la vente du produit, je dois penser au marketing, je dois penser à l'éducation des gens pour ce produit-là, je dois penser à plus de financement toujours. Je dois penser à embaucher, je dois penser à tout ce qui est la timeline technologique. Donc, ça remplit bien une journée de s'assurer que toutes les choses sont répondues. Mais il y a des jours où je n'ai rien à faire et je me sens mal.

  • #1

    Si ça peut te rassurer, les coachs de la base entrepreneuriale disent qu'un CEO devrait passer plus que 60 de son temps à parler. Par courriel, ça marche aussi. Je pense que tu es en bon à parler avec d'autres personnes. et en bon travail.

  • #0

    Merci.

  • #2

    Moi, je suis vraiment impressionnée que tu fais un background en psychologie, que tu travailles pas là-dedans complètement, tu fais un études carrément qui est au TED. Je pense que je suis impressionnée parce que tu m'apprenais aussi là-dedans. Moi, j'ai un background de désarrage. Je pense que tu as un petit fil dans la vie d'une fille. C'est juste comme dans le travail. L'entomologie, en fait. Ma question est plus, elle est comme en deux volets. La première, tu parles, je voudrais revenir aussi sur le fait que lorsque tu parles avec des gens, tu dois un peu justifier ta place. Est-ce que, comment ça se passe, est-ce que les gens continuent à le faire ? Puis, est-ce que tu as fait des formations entre-temps pour pouvoir peut-être pallier à des secteurs que tu avais peut-être moins de connaissances ?

  • #0

    Oui, au début, j'ai fait un certificat en administration avec TELUC. Pour avoir le bout de papier qui dit que j'ai fait des études en administration, je n'ai rien appris que je ne savais pas à travers ce que j'ai fait tout seule. Oui, il y a des trucs théoriques que j'ai appris sur la comptabilité, mais j'aurais pu le trouver. Pas que je ne recommande pas, mais pour moi, j'ai appris beaucoup plus sur mes pieds en essayant d'aller chercher les réponses. Je me le fais encore demander, c'est comme mon background, mais en ce moment, je pense que les gens, quand tu fais un peu plus de bout de chemin dans ton entreprise, ils voient un peu que tu es capable de faire des résultats, puis c'est un peu plus ça qui les convainc plus que ce que tu as sur ton LinkedIn. Puis c'est là-dessus que j'aurais aimé plus me concentrer quand j'ai commencé l'entreprise, c'est que... Il faut que tu démontes ta vision et ce que tu vas construire. Plus que j'ai étudié un an, je pense que c'est moins important, en tout cas, à mes yeux et aux yeux des bonnes personnes qui vont vraiment te supporter et être la bonne personne pour te supporter. Je pense que ça répond à tes deux questions. Oui,

  • #2

    c'est ça aussi le fait de... Parce que j'ai vraiment tendance à avoir un manque de confiance parce que j'ai pas le bout de papier. C'est un petit peu ça que j'essaie de faire. Ça fait cinq ans que j'assiste à plein de conférences, que je fais des appels à l'international, etc. Mais je me dis, j'ai pas le PhD non plus. Tant que j'ai pas ce PhD-là, je me dis, jamais je pourrai parler en pleine confiance de ce secteur-là. Mais de savoir qu'une personne comme toi qui a ramassé 4 à 5 millions de dollars, puis qui réussit à 24 ans à convaincre des gens, moi je me dis ok, il y a un blueprint

  • #0

    Donc je peux peut-être en prêter aussi. Ben oui, assume-toi pleinement. C'est sûr que c'est pas moi qui vais aller faire les manipulations dans le lab, il va falloir quand même un PhD pour ça malheureusement. Bien oui, bien oui. Je suis encore gênée des fois dans des conférences de me proclamer experte, mais il faut le faire. Je pense qu'il n'y a personne qui va te... La personne qui va vraiment t'affirmer que c'est toi la bonne personne, elle va jamais arriver. Que ce soit toi ou quelqu'un d'autre, ça va jamais arriver avant que toi tu t'assumes pleinement, puis que tu le fasses, que tu l'assumes. Parce que vraiment, le ton, l'assurance, c'est ça qui va dire que c'est une experte. Tu pourrais rien savoir, puis juste apprendre des trucs, puis dire avec confiance, puis les gens seraient comme Ah ouais, experte !

  • #1

    Il y en a plein qui font ça en plus.

  • #0

    Mais oui, il y en a plein.

  • #1

    Oui,

  • #0

    oui. Absolument.

  • #3

    Je pense que tu as juste ajouté une des grandes forces des entraîneurs. En fait, une force des bons entrepreneurs, c'est de savoir bien s'entourer. Parce qu'il n'y a personne qui peut tout savoir.

  • #0

    Absolument.

  • #3

    Il faut justement savoir s'entourer des personnes qui vont avoir la crédibilité ou qui vont avoir les connaissances que toi,

  • #2

    tu as.

  • #0

    Oui. Absolument.

  • #4

    Oui, il y a la vision, il y a ça. Mais quand quelqu'un investit, c'est parce qu'il a confiance dans l'entrepreneur.

  • #0

    Oui.

  • #4

    Si tu peux me donner une chose que tu dirais, c'est ça qui a donné confiance aux gens, moi et mon co-founder. Qu'est-ce qui fait qu'en vous écoutant parler, ils se disent all right, je vais signer un chèque et je vais pouvoir faire quelque chose dans 5-6 ans

  • #0

    Ça dépend des personnes. Il y a des gens qui ont pris deux meetings avec nous et qui ont investi. Il y a des gens, je leur ai parlé pendant un an et demi et je pense que c'est ça. Mais malheureusement, la plupart du temps, c'est vraiment construire une relation avec les investisseurs qui vont investir. Parce que si c'est inversé, moi, quelqu'un que je rencontre dans la rue qui n'a pas un CV ou un PhD dans un milieu, c'est sûr que je vais être stressée. C'est la culture de faire confiance en des gens selon ce qui est écrit sur leur LinkedIn ou leur CV. Puis je le fais quand j'essaie d'embaucher des gens, j'essaie d'enlever mes propres biais, puis de parler à la personne, puis de poser des questions qui ne sont pas nécessairement liées à ce qu'ils ont appris à l'école. Je pense que... Offrir une relation de confiance avec quelqu'un, ça en dit beaucoup plus sur ton habileté à... à te délivrer sur ta vision et tes plans. Je pense que c'est la seule chose qui a vraiment convaincu les gens. Ils ont passé du temps avec moi, ils ont vu où je m'en vais, ils ont vu comment je mets en structure mes choses, mon financement, à qui je parle. Ils ont vu mon équipe, ils ont vu le travail qu'on a fait et c'est ça qui les a convaincus.

  • #2

    C'est peut-être un petit peu ton plus grave défi actuel.

  • #0

    La technologie est vraiment difficile, donc je dirais que c'est ma technologie. Mais si je me concentre en dehors de la technologie et de la compagnie spécifiquement, je dirais continuer à convaincre des gens que je suis capable de faire l'impossible. C'est quand même un gros défi. J'apprends à me faire de plus en plus confiance encore aujourd'hui. Je me dis un jour à la fois, puis on va réussir.

  • #1

    Merci beaucoup.

Description

Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce premier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Jennifer Côté, la cofondatrice de Opalia : "Opalia is introducing a new era of dairy: functional, delicious, and sustainable dairy made from mammary cells."

Durant la discussion, Jennifer donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Opalia : https://www.opaliafoods.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute ! Du coup, j'en profite pour présenter Jennifer, qui aujourd'hui va prendre la parole pour le Une heure avec une CIO. Merci beaucoup d'être là aujourd'hui.

  • #1

    Merci d'avoir pensé à moi. Ça fait plaisir.

  • #0

    Peut-être pour commencer, est-ce que tu voudrais nous résumer un petit peu ton parcours, ton parcours académique aussi, qui est un peu particulier, puis comment t'en es arrivée en fait à l'entrepreneuriat ?

  • #1

    Bien sûr. En fait, moi j'ai étudié à McGill, j'ai fait un bac en psychologie avant de commencer l'entreprise. Mon parcours était tracé, je m'en allais au doctorat, ensuite devenir psychologue. Finalement, la pandémie a frappé, donc ça m'a remis en question. Je me suis dit, est-ce que je veux vraiment faire un doctorat de 7 ans en général pour la psycho, pour devenir psychologue, et faire quelque chose qui va être très centralisé sur un patient à la fois. J'avais envie d'avoir un impact un peu plus grand que ça. Quand on était en pause, je me suis dit c'est quoi mes valeurs, qu'est-ce que j'ai envie de faire ? Je me suis dit, pour moi, j'étais végétarienne dans ce moment-là, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui était super intéressant pour moi. Puis mon partenaire de vie était également dans un peu les mêmes questionnements. Lui aussi était vegan, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui le tenait à cœur. Par contre, lui faisait son doctorat en psychologie, donc lui était presque rendu. C'est d'ailleurs comme ça qu'on s'est rencontrés, mais ça c'est une autre histoire. Puis on est un peu tombés sur un vidéo qui parlait d'une compagnie qui s'appelle Perfect Day aux États-Unis. Puis eux, dans le fond, ont développé une technologie pour faire des protéines de lait sans vache. Puis on s'est dit, mon Dieu, c'est génial, on peut faire des protéines de lait sans abondance animale, donc diminuer les productions de méthane, diminuer plein de risques environnementaux qui sont associés avec la production laitière. On a fait un peu de recherche là-dessus. Ni lui, ni moi, on était vraiment calés en biotechnologie, mais on s'est dit que c'est quelque chose qui nous intéresse, donc on va se lancer là-dedans. On a fait beaucoup de recherches. C'était rendu l'été 2020, à ce moment-là. J'ai fait beaucoup de la partie plus à faire. J'ai développé un one-pager sur ce qu'une compagnie en biotechnologie pourrait faire pour... Faire du lait sans vache. Donc on est passé de protéines à on a envie de faire un peu plus que juste des protéines, on veut faire aussi le gras, on veut faire aussi le lactose parce qu'on veut un produit complet. Donc on s'est dit, on va faire la coche au-dessus, au lieu d'utiliser une technologie qui fait des protéines avec des levures ou des bactéries qui ne sont pas vraiment identiques à ce qu'on trouve dans une cellule de mammifère qui va vraiment faire le lait entier. On va faire la cellule de mammifère et le lait entier. Je vais parler plus de technologie plus tard, mais je retourne dans mon histoire. J'ai fait un one-pager, je me suis dit, voilà, c'est la fin du projet. Je me suis complètement donnée pour faire une idée, mais je suis retournée à mon bac. Finalement, on a envoyé ce one-pager à quelqu'un qui nous a dit, je vais financer ton projet, faites-le. Donc, on s'est embarquées là-dedans. J'étais encore au bac, donc il me restait un an, j'ai fait ça. À temps partiel, en même temps que monter l'Atlas en compagnie, on avait une idée, mais on n'avait pas le savoir-faire pour tout ce qui était manipulation. Donc, on est allé chercher d'autres talents pour construire une équipe. Mais je suis un peu tombée dedans. Donc, c'est comme ça que ça a commencé.

  • #0

    C'est impressionnant. Et comment tu t'es dit, j'ai juste envoyé ce one-pager-là dans le ciel. Comment déjà tu as su l'envoyer à la bonne ressource qui a débloqué tout de suite ? Et à quel moment tu t'es dit, OK, en fait, c'est ça que j'ai envie de faire plutôt que mes études avec lesquelles je t'ai prédestinée ?

  • #1

    On a été chanceux pour la personne spécifique. Mon partenaire, son directeur de thèse, c'est un grand activiste vegan. Il y a un gros réseau de gens qui veulent mettre de l'argent dans les produits qui vont être mieux pour l'environnement ou pour les animaux. C'est lui qui a envoyé notre OnePager à un philanthrope. Il a dit Moi, je vais financer ce projet-là parce que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Ce qu'on a fait avec ce financement, c'est qu'on est allé chercher un candidat qui allait être capable de faire les manipulations dans un laboratoire. Ça aussi, c'était toute une histoire. On a dû feuilleter plein de papiers différents, voir quels chercheurs travaillaient sur une technologie qui allait être, ce mois, similaire. Il n'y a pas vraiment de gens qui travaillent sur le lait à base de cellules. Donc, on regardait dans le cancer du sein, il y a des gens qui travaillent sur des cellules de cellules mammaires. C'est comme ça qu'on a trouvé la première personne qui a travaillé avec nous. Ensuite, ce projet qu'on a fait avec ses étudiantes au doctorat en ingénierie à l'Université de Toronto, c'est un peu ce projet-là qui a validé l'idée et qui nous a permis d'acheter plus de financement ensuite. C'est un peu là que j'ai commencé à faire du... Toute la ronde de financement au niveau des anges investisseurs, mais aussi des traditional VCs. Et puis ça, c'est un autre...

  • #0

    On va en parler.

  • #1

    On va en parler, oui.

  • #0

    Mais à quel moment tu t'es dit, j'ai pas vraiment de compétence là-dedans, mais je suis capable, moi, avec mon partenaire d'affaires, d'aller trouver les bonnes ressources, de me faire confiance, de me lancer là-dedans, parce que c'est quand même un gros step.

  • #1

    Ça a pris vraiment plus longtemps que je pensais. Honnêtement, je pense que... Ça fait peut-être un an et demi que je suis confortable dans ce rôle. Donc, ça m'a pris... ça fait trois ans que j'ai commencé l'entreprise. Ça m'a pris la moitié de l'entreprise pour sentir que j'ai les capacités à le faire, parce que je pense que c'est quelque chose qu'on ressent beaucoup. Les femmes, c'est qu'on a un gros sentiment d'imposteur. Surtout moi, je n'avais pas le CV, puis je me le faisais dire constamment par les investisseurs. Puis, je veux dire, je n'ai pas... j'ai un baby face comme on dit. J'ai 24 ans, pour être honnête. Donc, je suis quand même assez jeune dans un milieu... Traditionnellement, d'hommes plus âgés. Au début, mais je disais plutôt avant qu'on commence, que mon chemin en tant que la personne plus à faire dans l'entreprise, c'est un peu dirigé parce que... Mon intérêt, c'était vraiment vulgariser la science, parce que je ne suis pas une scientifique, donc tout ce qui est la technologie d'immortalisation de la cellule, l'ingénierie génétique, ça, ce n'est vraiment pas mon fort, mais j'avais assez d'intérêt pour être capable de le traduire en des termes un peu plus digestifs pour le commun des mortels. Donc, c'est un peu ça qui m'a dit, OK, peut-être que j'ai un talent là-dedans, je semble être capable d'expliquer cette technologie qui est quand même difficile à des gens qui n'ont pas un background. Puis, petit à petit, je me suis dit, écoute, on n'est pas avec les connaissances, il faut les acquérir. Si j'ai une question, je vais aller chercher la réponse. Puis c'est un peu comme ça que je me suis construit un background. Parce que c'est la question qu'on me demande le plus souvent, What's your background ? C'est qui te donne le droit de faire ça ? Bien, il y a personne qui... On commence juste au bas de l'échelle. Donc, je pense que c'est un peu ça qui me... permis de m'assumer et de me dire Écoute, je le sais parce que je le sais, j'ai travaillé là-dedans parce que ça fait trois ans que je travaille là-dedans. Puis tu construis un peu ton propre CV avec les connaissances que tu as besoin d'aller chercher.

  • #0

    Et mettons, ce serait quoi les outils ou peut-être les conseils que tu aurais à donner à une femme qui se lance dans un milieu justement qui est peut-être plus traditionnel et dans lequel elle n'aurait peut-être pas le CV, mais un grand intérêt. C'est quoi qui aurait pu t'aider, mettons, à ce moment-là pour peut-être te donner confiance ou te débloquer ?

  • #1

    Je pense que j'aurais eu besoin de quelqu'un qui me dise de me faire confiance, mais de vraiment l'assumer, pas juste de l'écouter et de dire oui, oui, je me fais confiance, mais pas vraiment Parce que, comme je disais, si tu as l'intérêt à la base, tu es capable d'aller chercher les réponses, tu es capable d'aller chercher la ressource. Puis, il ne faut pas avoir peur de poser des questions. Moi, j'ai été élevée dans un milieu familial où poser des questions, ce n'était pas nécessairement bien vu. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi c'est ce que j'entends plus souvent quand je parle à des femmes, que poser des questions et se demander une réponse, ce n'est pas quelque chose qui est autant vu. Mettons que chez mon partenaire, lui, il va aller au bout du monde chercher la réponse. Peu importe si on lui dit non, il va juste insister encore plus. Moi, jamais de la vie, je ferais ça. Je suis bientôt gênée. Mais... À travers lui, à travers les gens qui m'ont dit Écoute, il n'y a personne qui va te donner la réponse où tu vas aller chercher c'est un peu ça qui m'a permis d'aller chercher ce que j'avais besoin de chercher. Donc, je pense que c'est ça que j'ai aimé entendre. Ce n'est pas parce que tu n'es pas le profil type d'un entrepreneur super extraverti, super fonceur, ou toutes les qualités qu'on dit qu'il faut avoir. Si tu as un intérêt pour ce que tu fais, tu peux les développer et devenir la personne que tu as envie de devenir.

  • #0

    Je pense que c'est un très beau mot. Je pense qu'on en a tous besoin à un moment donné de l'entendre, qu'on soit dans un milieu qui nous correspond ou pas. Je pense qu'à tous les moments, on a besoin de se rappeler qu'on est capable. Et peut-être pour revenir sur le sujet croustillant, les rondes de financement. Avec tout ça, tu arrives, tu te lances dans une nouvelle entreprise, tu bâtis. Merci. Tu bâtis ton CV, puis là tu te lances en financement parce que c'est une entreprise qui nécessite malheureusement un financement au démarrage. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette aventure, de ton lancement dans les séries et dans la levée de fonds à grande échelle ?

  • #1

    Oui. En fait, moi, quand j'ai commencé, c'était quand même une période bonbon au niveau du financement. Les investisseurs étaient dans un bon état d'esprit, je pense. Ils prenaient un appel avec toi puis ils donnaient quand même du financement rapidement. C'est pas quelque chose qui est... ...d'habitude dans l'écosystème. Je ne parle pas du Québec et du Canada. Je pense que ça a toujours été le plus difficile comparé aux États-Unis. Nous, c'est là qu'on a commencé. Aux États-Unis, on est allés parler à des fonds qui se spécialisaient en food tech. C'est le domaine dans lequel on est. Donc, moi, ce que j'ai fait pour commencer... Je faisais beaucoup LinkedIn comme outil. Je regardais qu'est-ce que mes compétiteurs ou qu'est-ce que les gens dans mon industrie font, à qui ils vont parler. En ce moment, je ne fais pas vraiment des conférences, mais il y avait des conférences en ligne. J'essayais d'aller là pour voir quel type de personnes seraient intéressées à investir. J'ai fait beaucoup d'erreurs, j'ai parlé à plein de monde qui finalement n'était pas dans mon créneau. Ils me l'ont dit ou ils m'ont regardé croche puis ils ont raccroché. Donc, je pense qu'il ne faut pas avoir peur de ça non plus. Il ne faut pas avoir peur de prendre un appel puis de dire mon dieu, j'ai totalement fourré l'appel, j'ai dû déniaiser Je veux dire, ça fait partie de l'apprentissage. Puis, il ne faut pas se hold accountable to every mistake Je pense que c'est important de... C'est de se tremper. Je pense que c'est vraiment la leçon de l'entrepreneuriat. C'est faire quelque chose qui est vraiment hors de ta zone de confort parce que c'est là que tu apprends le plus. Moi, au début, je faisais tous mes appels avec mon cofondateur. Je me mettais cette propre barrière de je ne suis pas capable de prendre l'appel tout seul, qu'est-ce qu'ils vont penser, je suis une jeune femme, je n'ai pas de PhD en ingénierie ou en biochemistry Puis à un moment donné, je ne sais pas pourquoi, j'ai décidé que j'allais le faire tout seul. Puis juste faire cet appel-là, même si c'était désastreux, je me suis dit je suis capable de le faire maintenant Puis là, j'ai continué à le faire. Donc, c'est un peu comme ça que j'ai construit mon réseau ou ma liste de personnes niche. Il y a aussi quelque chose que je veux adresser, c'est qu'au début, justement, je faisais un gros effort pour être la personne que je ne suis pas. Dans le sens où je voyais comment mon cofondateur agissait avec les gens, puis j'essayais vraiment d'être comme lui, ça me brûlait. J'étais pas capable de faire plus qu'un ou deux appels par jour parce que je n'étais pas moi-même, puis j'avais toujours l'impression d'essayer de mettre plus d'énergie qu'il fallait. Finalement, les investisseurs à qui je parlais, ils voyaient que c'était un peu fake, que ce n'était pas vraiment moi. J'ai l'impression que le niveau de réponse était vraiment plus bas que quand j'ai vraiment commencé à être moi-même. Oui, il y en a toujours des investisseurs qui ne répondent pas à comment moi je parle ou j'explique ou j'adresse les choses. C'est correct parce que je n'ai pas envie d'être avec ces gens-là, anyway. Puis quand j'ai commencé à être moi-même, j'ai commencé à attirer une crowd, un groupe d'investisseurs qui répondait vraiment avec moi. Puis j'ai commencé à moins, en fait, à plus aimer faire des appels avec des investisseurs qui peuvent être très, très stressants, très épeurants au début. Puis c'est comme ça que ça m'a aussi construit une confiance en moi parce que je me suis dit, écoute, j'ai trouvé mon cercle de jambes. Puis je recommence un peu à zéro à chaque fois que je change de série de financement. J'avais mon groupe de gens au Pre-Seed, j'ai mon groupe de gens au Seed, puis là j'essaie de construire un groupe de gens à Series A pour ma prochaine ronde. Mais je dirais LinkedIn, gros outil, des conférences, gros outil, des réseaux comme ça. Vous avez tout votre propre réseau qui peut connecter avec quelqu'un d'autre à travers ça, puis ça m'aide beaucoup d'aller dans des événements, puis de créer un network. C'est vraiment la clé, je dirais.

  • #0

    Et mettons quelqu'un qui veut commencer demain, il commence à envoyer des messages sur LinkedIn, comment, mettons, quelle stratégie te permet de démarrer là-dedans en butant moins sur des portes fermées ?

  • #1

    C'est assez surprenant les gens sur LinkedIn qui répondent. Je dirais qu'au début, j'avais peur d'envoyer un message à des gens que je ne connaissais pas ou que je n'avais pas de connexion. Je pense que 75% des gens me répondent et veulent prendre un meeting. Un avantage avec la COVID, c'est que les gens peuvent prendre un appel n'importe quand avec Zoom. Donc il y a ça. Il y a beaucoup de... Des bases de données, des fois en ligne, qui peuvent te donner soit des événements, soit des investisseurs, soit des connexions pour ce que tu cherches. Par exemple, des contacts plus au niveau financement, des contacts plus au niveau des clients, des contacts plus au niveau embauche. Des accélérateurs comme District 3, V1, Tata Montréal peuvent vraiment aussi vous connecter avec des gens qui pourraient être bénéfiques pour vous. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de demander. Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce secteur ? Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce... Des fois, c'est non, des fois, c'est oui. Puis je pense que ça serait ça, ma première étape. Demander, sonder son entourage pour voir qui pourrait être bénéfique pour eux.

  • #0

    Et comment tu as géré cette peur que je pense que beaucoup d'entrepreneurs ont en général au début de se faire voler son idée ? Quand on avance un peu, on réalise que ça prend plus que ce qu'on pense. Mais comment tu as réussi un peu à passer à travers cette étape-là ? Parce que justement, quand on parle à beaucoup de gens, qu'on se met beaucoup à l'extérieur, ça peut faire peur au début.

  • #1

    C'est sûr qu'il ne faut jamais parler de l'idée maître de sa technologie. Je ne vais jamais expliquer comment on fait exactement le lait avec des cellules mammaires dans mon cas. Je pense qu'il y a tout un volet de propriétés intellectuelles qu'on peut rajouter. Ce qui est important, c'est l'exécution. Je pense que j'ai encore un message que j'essaie de partager aux investisseurs qui sont vraiment stiqués sur les patents, les brevets et la protection de la propriété intellectuelle. Je pense que, personnellement, ce que je trouve, c'est que c'est vraiment l'exécution de ton idée, c'est le réseau, c'est la brand que tu développes, c'est le contact avec tes consommateurs. C'est tout ça qui te définit comme entreprise. Ce n'est pas juste... Ta technologie ou ton design, je pense qu'il y a ça qui ne doit pas être oublié dans cette séquence. C'est mon grain de sel, mais je sais qu'il y a une grosse importance à consulter des avocats et à s'assurer que ta propriété sexuelle est protégée.

  • #0

    En même temps, on est obligé quand même d'expliquer son projet pour pouvoir aller le chercher. Il y a comme ça juste un milieu.

  • #1

    Je pense qu'on commence en ne partageant pas trop, puis ensuite tu fais pas mal tes propres limites aussi. J'en ai fait des erreurs, j'ai un peu trop partagé à certaines personnes. Ça m'a pas encore mis en danger, à ce que je sache, mais je pense qu'il faut un peu se donner de l'os puis voir que... C'est donner confiance qu'on est capable de partager sans trop en dévoiler aux personnes clés.

  • #0

    Je pense que comme tu dis, ça prend tellement d'énergie et de temps de se mettre en exécution que si toi tu t'investis là-dedans, c'est sûr que quelqu'un d'autre n'est pas forcément en train de le faire en même temps.

  • #1

    Il va y en avoir des compétiteurs, on ne peut jamais s'en empêcher, mais c'est à toi de construire la meilleure marque avec ce que tu as.

  • #0

    Et plus une question peut-être pratique, tu mets quoi dans ton mix de financement ? Mettons des anges, qu'est-ce que tu as mis dans ce packaging de financement-là ?

  • #1

    Oui, j'ai eu des anges, j'ai eu des VCs, j'ai eu des bourses, beaucoup, beaucoup de bourses. On est quand même choyé, Québec-Canada en termes de bourses. Ça dépend des secteurs, en biotechnologie spécifiquement ou en technologie propre, c'est vraiment in en ce moment, donc il y a beaucoup, beaucoup de financement. Je pense que pour ce qui est financement, nous, on s'est vraiment concentrés à l'extérieur du Québec. Donc je dirais que c'est important, le Québec, c'est important d'aller chercher les ressources que vous avez ici, mais n'ayez pas peur d'aller ailleurs parce que souvent, il va y avoir des meilleures offres. C'est tout dépendant de votre secteur, encore une fois. Mais pour nous, par exemple, à l'extérieur du Québec, ça a juste été un peu plus tolérant pour le risque. Parce qu'ici, souvent, il faut avoir des revenus, souvent, il faut avoir un certain niveau de développement qu'aux États-Unis, ils vont financer plus vite. Donc, c'est la raison pour laquelle on est allé ailleurs. C'est parce qu'on avait juste une île, mais on avait quand même besoin de centaines de milliers de dollars pour être capable de passer de l'idée à prototype, puis de prototype à... On a vraiment essayé... Peut-être autour de 4 à 5 millions à date, puis on est à 3 ans de la commercialisation, donc c'est très cher comme milieu. Puis il faut trouver des partenaires qui vont comprendre ça. Faire des engagements avec des gens qui ont peur du risque, quand ils savent qu'ils vont avoir du risque, parce que sinon, ils vont toujours être contre toi, aller contre le grain, puis ça va être vraiment difficile à gérer.

  • #0

    Et de ton expérience, c'est quoi les green flags et peut-être les red flags de quelqu'un qui voudrait travailler avec toi quand tu en démarres, justement, qu'il y a des gros enjeux de risque et qu'on ait une jeune femme, mettons, qui débute ?

  • #1

    Les red flags, c'est sûr que s'ils ne te prennent pas au sérieux et qu'ils te demandent toujours à parler à ton collègue masculin, gros red flag. J'en ai eu des histoires pas croyables. J'ai refusé une demande d'investissement parce que j'avais un mauvais feeling avec la personne. Je trouvais que la personne ne me traitait pas comme il faut. Je voulais toujours parler à mon collègue masculin. Puis quand j'ai refusé son investissement, il m'a dit que j'étais dans mes règles, que j'étais hormonale, que je n'étais pas dans mes esprits. Ça m'a encore plus confirmé que je ne voulais pas travailler avec lui. Ça, c'est une histoire de démilier. J'en ai eu, j'en ai eu. Donc ça, c'est quand même des red flags évidents. Mais des red flags un peu moins évidents, c'est comme je disais, si la personne, dans les appels, te questionne toujours sur... Ton timeline insiste pour être capable que tu fasses un projet demain, mais qu'il ne comprend pas nécessairement que ce n'est pas possible. Dans notre cas, c'est impossible de prédire pour demain. Ça, ça veut dire qu'ils ne comprennent pas bien ton milieu et qu'ils ne sont pas nécessairement les bonnes personnes pour t'aider. Parce qu'il y a plus que l'argent, il y a aussi le support, les connexions. Des fois, ils ont des insights que tu ne peux pas avoir avec certains qui n'ont pas ces connaissances-là dans ce milieu-là. Green Flag, c'est quelqu'un qui va, sans même avoir signé un term sheet ou qui n'est même pas encore investi, il va faire des connexions avec d'autres investisseurs, il va te suggérer des bourses, il va, juste comme tu le vois dans leur comportement, qu'ils ont envie de t'aider et qu'ils aiment vraiment, number one, toi, et aussi ce que tu développes et le potentiel que ça peut avoir. C'est super important. Oui, je pense que c'est ça. C'est quelqu'un qui a envie d'être coopératif. C'est sûr qu'il y a différents types d'investisseurs. Il y en a qui vont être moins coopératifs. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas des bons investisseurs, mais des fois, ça peut peut-être favoriser un investisseur over another si c'est le genre de type d'implication que tu recherches en tant que fondateur. Il y a aussi différents types de fondateurs. Tu ne veux pas nécessairement avoir un investisseur qui est trop hands-on si tu n'es pas ce genre de personne-là. Un bon mix de tout ça, c'est important, je pense.

  • #0

    Puis je pense que, comme tu l'as dit, tu es sûre de son instinct aussi. Je pense que ça, tu as été capable de t'écouter, de dire à cette personne, je ne sais pas exactement, mais...

  • #1

    Même si mon cofondateur voulait recevoir cet investissement, j'ai dit non, je ne le prends pas. Puis ça, c'était difficile. En plus, c'est mon partenaire, comme j'ai dit au début.

  • #0

    Et comment tu manages justement cette relation-là avec ton partenaire, le fait qu'il y ait des enjeux financiers ? Comment vous en sortez dans cette équipe ?

  • #1

    J'ai quand même été chanceuse dans le sens où il a quand même réalisé tôt que c'était hors de son créneau. Toutes les discussions entre les investisseurs, ou mettons les budgets, tous ces trucs-là, c'est pas quelque chose qu'il fait dans le jour, donc il me laisse un peu prendre les décisions. Du côté de la science aussi, mais en termes de... D2D, c'est sûr qu'on travaille toujours parce que c'est mon partenaire, on habite ensemble, donc c'est difficile, mais je pense qu'on fait une bonne équipe. C'est pour ça qu'on a décidé de faire la compagnie ensemble. On le savait au début que ça allait marcher.

  • #0

    J'imagine justement que vous saviez que l'autre travaillait et que ça vous a aidé aussi. Même si ça rajoute un niveau de risque, ça fait partie de l'entrepreneuriat justement. Et peut-être pour la question finale, c'est quoi le conseil que tu donnerais à une entrepreneur qui justement a peut-être quelque chose qui est très innovant, qui aurait besoin de financement ou d'accompagnement en précide ou en tout cas avant le lancement ? Qu'est-ce que tu conseillerais pour commencer dans ce genre de projet ? Surtout pour le MVP par exemple, parce que je pense que c'est le plus gros. C'est la plus grosse étape qui peut être stressante.

  • #1

    Pour le financement ?

  • #0

    Oui, ou en général.

  • #1

    Je dirais la force est dans le réseau, donc mettez beaucoup d'énergie dans construire un bon réseau. Entre vous aussi, je pense que je suis devenue une meilleure entrepreneur quand j'ai commencé à partager mes expériences avec d'autres entrepreneurs. Comprendre que les problèmes que je vis tous les jours, c'est aussi quelque chose que les autres vivent. Des fois, j'ai une mauvaise journée et je me dis que je suis la pire CEO du monde. Puis, il y a quelqu'un d'autre qui me dit moi aussi Puis là, je suis comme ah, ça fait du bien d'entendre ça Juste avouer qu'on est juste des humains et qu'on fait notre possible, c'est important.

  • #0

    Donc,

  • #1

    oui, construire un réseau de femmes entrepreneurs et éventuellement... Femmes fondatrices, parce qu'il y a aussi un autre volet à construire des relations avec les investisseurs, c'est que des fois, ils ne vont pas investir, mais ils vont être une bonne ressource pour être capables de se connecter à d'autres gens. Ou même juste, des fois, ils sont ouverts à partager des expériences d'autres entrepreneurs ou de se connecter. Donc, je dirais, ma leçon de cette année en 2023, c'est vraiment la force et le réseau. Donc, je vais partager ça comme au final.

  • #0

    On peut faire du pouce sur ce que tu as dit. J'ai vraiment peut-être une dernière question avant de vous passer la main. Est-ce que tu as des investisseurs femmes ?

  • #1

    Oui, mais beaucoup moins.

  • #0

    Ok,

  • #1

    il y en a quand même. Je réalise ça, oui, parce que... Un side effect de ne pas avoir beaucoup de femmes investisseurs, c'est que je pense que les femmes investisseurs qui sont là, qui sont présentes, prennent moins de risques parce que c'est leur premier fonds, donc ils ne veulent pas se faire enlever ce privilège de l'avoir gagné ce droit d'être une femme investisseur. Donc, dans mon secteur, c'est vraiment plus difficile d'avoir des femmes investisseurs, mais j'en ai 4 sur 11. Donc, quand même, il ne faut pas se faire.

  • #0

    C'est quand même impressionnant.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Surtout en biotechnologie, on dirait que j'imagine que ça va être le secteur où il y en a vraiment presque le moins.

  • #1

    Il y en a vraiment moins. Oui, c'est fou.

  • #0

    Bravo en tout cas pour ton beau parcours. Je vous laisse la parole si vous avez des questions en général.

  • #1

    Oui.

  • #0

    J'ai une question, parce qu'on parle de financement et tout.

  • #1

    À cause que tu as tellement d'investisseurs, c'est... C'est quoi l'équité de ta compagnie que tu as dû laisser et partager ?

  • #0

    Là, tu dis que tu vas aller en

  • #1

    Syrie. C'est ça ? Oui. Tu vas encore... Est-ce qu'actuellement,

  • #0

    c'est quoi la situation ? Et dans le futur, c'est quoi tes projections ?

  • #1

    En biotechnologie, c'est sûr que la majorité des entrepreneurs qui ont, mettons, un exit plus tard, ont entre 5 et 7 de leur compagnie. C'est très, très petit. Une des raisons, c'est parce qu'on attire beaucoup de capital, donc on fait grossir la compagnie assez rapidement, donc la valeur de la compagnie augmente aussi. Donc, 5 à 7 ça peut être quand même un gros retour comparé à une entreprise qui ne prendrait pas du capital. Cependant, il y a beaucoup de désavantage à ça parce que le capital c'est super dilutif. Ce ne sont pas toutes les compagnies qui doivent ramasser du capital de risque. Si je n'avais pas à le faire, je ne le ferais pas. J'aimerais ça être une multimillionnaire qui mette tout son argent dans la compagnie, qui bootstrape et qui a juste des grants. Donc en ce moment... On est peut-être à 45 déjà d'équité vendue, donc c'est beaucoup. Ça fait peur à beaucoup d'entrepreneurs et d'investisseurs québécois parce que ce n'est pas quelque chose qu'on entend souvent ici, malheureusement. Mais j'essaie de faire mon petit bout de chemin et d'essayer d'augmenter le nombre de compagnies qui vont faire de la croissance et qui ne vont pas avoir peur de... prendre de l'équité si c'est ça qu'ils ont besoin de faire pour grandir, pour justement attirer plus de technologie, qui vont enrichir le Québec, qui vont donner un peu plus de goût de risque aux investisseurs québécois. Les deux questions, la première c'est plus savoir si tu as des concurrents, c'est vraiment la première, tu as besoin de ce produit dans tout le monde. La deuxième c'est plus, ça peut apparaître au sein de ta journée éthique. Oui, on a des concurrents, mais vraiment pas beaucoup. On est quatre compagnies dans le monde qui font du lait à base de cellules. Puis les trois autres font du lait pour humains, donc cellules humaines pour faire de la formule pour enfants. Puis nous, on fait vraiment juste ce produit laitier traditionnel à base de vaches, de cellules de vaches. Journée type. Ça dépend vraiment. Au début, j'avoue que c'était vraiment une question que je me posais aussi, puis que je continue à poser à mes amis entrepreneurs, parce que je ne sais pas si je fais la bonne chose, dans le fond. Je sais, je réponds beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de courriels, trop de courriels. En ce moment, je suis en ronde de financement, donc j'essaie de fermer ma ronde de financement. C'est beaucoup de back and forth avec des investisseurs. Encore des courriels, beaucoup d'appels. Je pense que c'est la première fois que je me fais autant appeler pour des questions sur le moment par des investisseurs. Ça peut être stressant parce qu'ils n'ont pas de boundaries la plupart du temps. Des fois, il faut dire que ma journée est terminée, demain je te rappelle, ce qui est très difficile. La ligne est souvent à 8 heures, donc c'est tard 8 heures. Il faut que je me sente mal de leur dire que je vais aller me coucher. Bien, pas me coucher, mais ma soirée. Je courriel beaucoup back and forth avec les investisseurs. J'essaie de rester super active sur LinkedIn pour donner un peu de visibilité à la compagnie.

  • #0

    J'essaie de regarder les bourses qui sont disponibles, qui ouvrent à tous les jours pour financer la compagnie. En ce moment, je suis beaucoup dans la planification future. Étant donné qu'on ferme le monde de financement, j'essaie de faire des budgets, planifier si on veut aller embaucher des nouveaux employés. En ce moment, on déménage dans un nouveau laboratoire, donc il y a de la logistique de ça. Ça dépend souvent. Il y a des périodes, par exemple l'été, totalement mort. Si tu es en financement, personne ne te répond parce que tout le monde est en vacances sauf toi. Donc, c'est beaucoup de planification pour le futur. Il faut toujours essayer de voir ce qu'on peut faire plus tard, voir dans cinq mois ce que je vais faire. Je planifie, je commence à penser. Comme moi, ma compagnie a beaucoup de volets. Je dois penser à la régulation, je dois penser à la vente du produit, je dois penser au marketing, je dois penser à l'éducation des gens pour ce produit-là, je dois penser à plus de financement toujours. Je dois penser à embaucher, je dois penser à tout ce qui est la timeline technologique. Donc, ça remplit bien une journée de s'assurer que toutes les choses sont répondues. Mais il y a des jours où je n'ai rien à faire et je me sens mal.

  • #1

    Si ça peut te rassurer, les coachs de la base entrepreneuriale disent qu'un CEO devrait passer plus que 60 de son temps à parler. Par courriel, ça marche aussi. Je pense que tu es en bon à parler avec d'autres personnes. et en bon travail.

  • #0

    Merci.

  • #2

    Moi, je suis vraiment impressionnée que tu fais un background en psychologie, que tu travailles pas là-dedans complètement, tu fais un études carrément qui est au TED. Je pense que je suis impressionnée parce que tu m'apprenais aussi là-dedans. Moi, j'ai un background de désarrage. Je pense que tu as un petit fil dans la vie d'une fille. C'est juste comme dans le travail. L'entomologie, en fait. Ma question est plus, elle est comme en deux volets. La première, tu parles, je voudrais revenir aussi sur le fait que lorsque tu parles avec des gens, tu dois un peu justifier ta place. Est-ce que, comment ça se passe, est-ce que les gens continuent à le faire ? Puis, est-ce que tu as fait des formations entre-temps pour pouvoir peut-être pallier à des secteurs que tu avais peut-être moins de connaissances ?

  • #0

    Oui, au début, j'ai fait un certificat en administration avec TELUC. Pour avoir le bout de papier qui dit que j'ai fait des études en administration, je n'ai rien appris que je ne savais pas à travers ce que j'ai fait tout seule. Oui, il y a des trucs théoriques que j'ai appris sur la comptabilité, mais j'aurais pu le trouver. Pas que je ne recommande pas, mais pour moi, j'ai appris beaucoup plus sur mes pieds en essayant d'aller chercher les réponses. Je me le fais encore demander, c'est comme mon background, mais en ce moment, je pense que les gens, quand tu fais un peu plus de bout de chemin dans ton entreprise, ils voient un peu que tu es capable de faire des résultats, puis c'est un peu plus ça qui les convainc plus que ce que tu as sur ton LinkedIn. Puis c'est là-dessus que j'aurais aimé plus me concentrer quand j'ai commencé l'entreprise, c'est que... Il faut que tu démontes ta vision et ce que tu vas construire. Plus que j'ai étudié un an, je pense que c'est moins important, en tout cas, à mes yeux et aux yeux des bonnes personnes qui vont vraiment te supporter et être la bonne personne pour te supporter. Je pense que ça répond à tes deux questions. Oui,

  • #2

    c'est ça aussi le fait de... Parce que j'ai vraiment tendance à avoir un manque de confiance parce que j'ai pas le bout de papier. C'est un petit peu ça que j'essaie de faire. Ça fait cinq ans que j'assiste à plein de conférences, que je fais des appels à l'international, etc. Mais je me dis, j'ai pas le PhD non plus. Tant que j'ai pas ce PhD-là, je me dis, jamais je pourrai parler en pleine confiance de ce secteur-là. Mais de savoir qu'une personne comme toi qui a ramassé 4 à 5 millions de dollars, puis qui réussit à 24 ans à convaincre des gens, moi je me dis ok, il y a un blueprint

  • #0

    Donc je peux peut-être en prêter aussi. Ben oui, assume-toi pleinement. C'est sûr que c'est pas moi qui vais aller faire les manipulations dans le lab, il va falloir quand même un PhD pour ça malheureusement. Bien oui, bien oui. Je suis encore gênée des fois dans des conférences de me proclamer experte, mais il faut le faire. Je pense qu'il n'y a personne qui va te... La personne qui va vraiment t'affirmer que c'est toi la bonne personne, elle va jamais arriver. Que ce soit toi ou quelqu'un d'autre, ça va jamais arriver avant que toi tu t'assumes pleinement, puis que tu le fasses, que tu l'assumes. Parce que vraiment, le ton, l'assurance, c'est ça qui va dire que c'est une experte. Tu pourrais rien savoir, puis juste apprendre des trucs, puis dire avec confiance, puis les gens seraient comme Ah ouais, experte !

  • #1

    Il y en a plein qui font ça en plus.

  • #0

    Mais oui, il y en a plein.

  • #1

    Oui,

  • #0

    oui. Absolument.

  • #3

    Je pense que tu as juste ajouté une des grandes forces des entraîneurs. En fait, une force des bons entrepreneurs, c'est de savoir bien s'entourer. Parce qu'il n'y a personne qui peut tout savoir.

  • #0

    Absolument.

  • #3

    Il faut justement savoir s'entourer des personnes qui vont avoir la crédibilité ou qui vont avoir les connaissances que toi,

  • #2

    tu as.

  • #0

    Oui. Absolument.

  • #4

    Oui, il y a la vision, il y a ça. Mais quand quelqu'un investit, c'est parce qu'il a confiance dans l'entrepreneur.

  • #0

    Oui.

  • #4

    Si tu peux me donner une chose que tu dirais, c'est ça qui a donné confiance aux gens, moi et mon co-founder. Qu'est-ce qui fait qu'en vous écoutant parler, ils se disent all right, je vais signer un chèque et je vais pouvoir faire quelque chose dans 5-6 ans

  • #0

    Ça dépend des personnes. Il y a des gens qui ont pris deux meetings avec nous et qui ont investi. Il y a des gens, je leur ai parlé pendant un an et demi et je pense que c'est ça. Mais malheureusement, la plupart du temps, c'est vraiment construire une relation avec les investisseurs qui vont investir. Parce que si c'est inversé, moi, quelqu'un que je rencontre dans la rue qui n'a pas un CV ou un PhD dans un milieu, c'est sûr que je vais être stressée. C'est la culture de faire confiance en des gens selon ce qui est écrit sur leur LinkedIn ou leur CV. Puis je le fais quand j'essaie d'embaucher des gens, j'essaie d'enlever mes propres biais, puis de parler à la personne, puis de poser des questions qui ne sont pas nécessairement liées à ce qu'ils ont appris à l'école. Je pense que... Offrir une relation de confiance avec quelqu'un, ça en dit beaucoup plus sur ton habileté à... à te délivrer sur ta vision et tes plans. Je pense que c'est la seule chose qui a vraiment convaincu les gens. Ils ont passé du temps avec moi, ils ont vu où je m'en vais, ils ont vu comment je mets en structure mes choses, mon financement, à qui je parle. Ils ont vu mon équipe, ils ont vu le travail qu'on a fait et c'est ça qui les a convaincus.

  • #2

    C'est peut-être un petit peu ton plus grave défi actuel.

  • #0

    La technologie est vraiment difficile, donc je dirais que c'est ma technologie. Mais si je me concentre en dehors de la technologie et de la compagnie spécifiquement, je dirais continuer à convaincre des gens que je suis capable de faire l'impossible. C'est quand même un gros défi. J'apprends à me faire de plus en plus confiance encore aujourd'hui. Je me dis un jour à la fois, puis on va réussir.

  • #1

    Merci beaucoup.

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Description

Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce premier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Jennifer Côté, la cofondatrice de Opalia : "Opalia is introducing a new era of dairy: functional, delicious, and sustainable dairy made from mammary cells."

Durant la discussion, Jennifer donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Opalia : https://www.opaliafoods.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute ! Du coup, j'en profite pour présenter Jennifer, qui aujourd'hui va prendre la parole pour le Une heure avec une CIO. Merci beaucoup d'être là aujourd'hui.

  • #1

    Merci d'avoir pensé à moi. Ça fait plaisir.

  • #0

    Peut-être pour commencer, est-ce que tu voudrais nous résumer un petit peu ton parcours, ton parcours académique aussi, qui est un peu particulier, puis comment t'en es arrivée en fait à l'entrepreneuriat ?

  • #1

    Bien sûr. En fait, moi j'ai étudié à McGill, j'ai fait un bac en psychologie avant de commencer l'entreprise. Mon parcours était tracé, je m'en allais au doctorat, ensuite devenir psychologue. Finalement, la pandémie a frappé, donc ça m'a remis en question. Je me suis dit, est-ce que je veux vraiment faire un doctorat de 7 ans en général pour la psycho, pour devenir psychologue, et faire quelque chose qui va être très centralisé sur un patient à la fois. J'avais envie d'avoir un impact un peu plus grand que ça. Quand on était en pause, je me suis dit c'est quoi mes valeurs, qu'est-ce que j'ai envie de faire ? Je me suis dit, pour moi, j'étais végétarienne dans ce moment-là, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui était super intéressant pour moi. Puis mon partenaire de vie était également dans un peu les mêmes questionnements. Lui aussi était vegan, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui le tenait à cœur. Par contre, lui faisait son doctorat en psychologie, donc lui était presque rendu. C'est d'ailleurs comme ça qu'on s'est rencontrés, mais ça c'est une autre histoire. Puis on est un peu tombés sur un vidéo qui parlait d'une compagnie qui s'appelle Perfect Day aux États-Unis. Puis eux, dans le fond, ont développé une technologie pour faire des protéines de lait sans vache. Puis on s'est dit, mon Dieu, c'est génial, on peut faire des protéines de lait sans abondance animale, donc diminuer les productions de méthane, diminuer plein de risques environnementaux qui sont associés avec la production laitière. On a fait un peu de recherche là-dessus. Ni lui, ni moi, on était vraiment calés en biotechnologie, mais on s'est dit que c'est quelque chose qui nous intéresse, donc on va se lancer là-dedans. On a fait beaucoup de recherches. C'était rendu l'été 2020, à ce moment-là. J'ai fait beaucoup de la partie plus à faire. J'ai développé un one-pager sur ce qu'une compagnie en biotechnologie pourrait faire pour... Faire du lait sans vache. Donc on est passé de protéines à on a envie de faire un peu plus que juste des protéines, on veut faire aussi le gras, on veut faire aussi le lactose parce qu'on veut un produit complet. Donc on s'est dit, on va faire la coche au-dessus, au lieu d'utiliser une technologie qui fait des protéines avec des levures ou des bactéries qui ne sont pas vraiment identiques à ce qu'on trouve dans une cellule de mammifère qui va vraiment faire le lait entier. On va faire la cellule de mammifère et le lait entier. Je vais parler plus de technologie plus tard, mais je retourne dans mon histoire. J'ai fait un one-pager, je me suis dit, voilà, c'est la fin du projet. Je me suis complètement donnée pour faire une idée, mais je suis retournée à mon bac. Finalement, on a envoyé ce one-pager à quelqu'un qui nous a dit, je vais financer ton projet, faites-le. Donc, on s'est embarquées là-dedans. J'étais encore au bac, donc il me restait un an, j'ai fait ça. À temps partiel, en même temps que monter l'Atlas en compagnie, on avait une idée, mais on n'avait pas le savoir-faire pour tout ce qui était manipulation. Donc, on est allé chercher d'autres talents pour construire une équipe. Mais je suis un peu tombée dedans. Donc, c'est comme ça que ça a commencé.

  • #0

    C'est impressionnant. Et comment tu t'es dit, j'ai juste envoyé ce one-pager-là dans le ciel. Comment déjà tu as su l'envoyer à la bonne ressource qui a débloqué tout de suite ? Et à quel moment tu t'es dit, OK, en fait, c'est ça que j'ai envie de faire plutôt que mes études avec lesquelles je t'ai prédestinée ?

  • #1

    On a été chanceux pour la personne spécifique. Mon partenaire, son directeur de thèse, c'est un grand activiste vegan. Il y a un gros réseau de gens qui veulent mettre de l'argent dans les produits qui vont être mieux pour l'environnement ou pour les animaux. C'est lui qui a envoyé notre OnePager à un philanthrope. Il a dit Moi, je vais financer ce projet-là parce que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Ce qu'on a fait avec ce financement, c'est qu'on est allé chercher un candidat qui allait être capable de faire les manipulations dans un laboratoire. Ça aussi, c'était toute une histoire. On a dû feuilleter plein de papiers différents, voir quels chercheurs travaillaient sur une technologie qui allait être, ce mois, similaire. Il n'y a pas vraiment de gens qui travaillent sur le lait à base de cellules. Donc, on regardait dans le cancer du sein, il y a des gens qui travaillent sur des cellules de cellules mammaires. C'est comme ça qu'on a trouvé la première personne qui a travaillé avec nous. Ensuite, ce projet qu'on a fait avec ses étudiantes au doctorat en ingénierie à l'Université de Toronto, c'est un peu ce projet-là qui a validé l'idée et qui nous a permis d'acheter plus de financement ensuite. C'est un peu là que j'ai commencé à faire du... Toute la ronde de financement au niveau des anges investisseurs, mais aussi des traditional VCs. Et puis ça, c'est un autre...

  • #0

    On va en parler.

  • #1

    On va en parler, oui.

  • #0

    Mais à quel moment tu t'es dit, j'ai pas vraiment de compétence là-dedans, mais je suis capable, moi, avec mon partenaire d'affaires, d'aller trouver les bonnes ressources, de me faire confiance, de me lancer là-dedans, parce que c'est quand même un gros step.

  • #1

    Ça a pris vraiment plus longtemps que je pensais. Honnêtement, je pense que... Ça fait peut-être un an et demi que je suis confortable dans ce rôle. Donc, ça m'a pris... ça fait trois ans que j'ai commencé l'entreprise. Ça m'a pris la moitié de l'entreprise pour sentir que j'ai les capacités à le faire, parce que je pense que c'est quelque chose qu'on ressent beaucoup. Les femmes, c'est qu'on a un gros sentiment d'imposteur. Surtout moi, je n'avais pas le CV, puis je me le faisais dire constamment par les investisseurs. Puis, je veux dire, je n'ai pas... j'ai un baby face comme on dit. J'ai 24 ans, pour être honnête. Donc, je suis quand même assez jeune dans un milieu... Traditionnellement, d'hommes plus âgés. Au début, mais je disais plutôt avant qu'on commence, que mon chemin en tant que la personne plus à faire dans l'entreprise, c'est un peu dirigé parce que... Mon intérêt, c'était vraiment vulgariser la science, parce que je ne suis pas une scientifique, donc tout ce qui est la technologie d'immortalisation de la cellule, l'ingénierie génétique, ça, ce n'est vraiment pas mon fort, mais j'avais assez d'intérêt pour être capable de le traduire en des termes un peu plus digestifs pour le commun des mortels. Donc, c'est un peu ça qui m'a dit, OK, peut-être que j'ai un talent là-dedans, je semble être capable d'expliquer cette technologie qui est quand même difficile à des gens qui n'ont pas un background. Puis, petit à petit, je me suis dit, écoute, on n'est pas avec les connaissances, il faut les acquérir. Si j'ai une question, je vais aller chercher la réponse. Puis c'est un peu comme ça que je me suis construit un background. Parce que c'est la question qu'on me demande le plus souvent, What's your background ? C'est qui te donne le droit de faire ça ? Bien, il y a personne qui... On commence juste au bas de l'échelle. Donc, je pense que c'est un peu ça qui me... permis de m'assumer et de me dire Écoute, je le sais parce que je le sais, j'ai travaillé là-dedans parce que ça fait trois ans que je travaille là-dedans. Puis tu construis un peu ton propre CV avec les connaissances que tu as besoin d'aller chercher.

  • #0

    Et mettons, ce serait quoi les outils ou peut-être les conseils que tu aurais à donner à une femme qui se lance dans un milieu justement qui est peut-être plus traditionnel et dans lequel elle n'aurait peut-être pas le CV, mais un grand intérêt. C'est quoi qui aurait pu t'aider, mettons, à ce moment-là pour peut-être te donner confiance ou te débloquer ?

  • #1

    Je pense que j'aurais eu besoin de quelqu'un qui me dise de me faire confiance, mais de vraiment l'assumer, pas juste de l'écouter et de dire oui, oui, je me fais confiance, mais pas vraiment Parce que, comme je disais, si tu as l'intérêt à la base, tu es capable d'aller chercher les réponses, tu es capable d'aller chercher la ressource. Puis, il ne faut pas avoir peur de poser des questions. Moi, j'ai été élevée dans un milieu familial où poser des questions, ce n'était pas nécessairement bien vu. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi c'est ce que j'entends plus souvent quand je parle à des femmes, que poser des questions et se demander une réponse, ce n'est pas quelque chose qui est autant vu. Mettons que chez mon partenaire, lui, il va aller au bout du monde chercher la réponse. Peu importe si on lui dit non, il va juste insister encore plus. Moi, jamais de la vie, je ferais ça. Je suis bientôt gênée. Mais... À travers lui, à travers les gens qui m'ont dit Écoute, il n'y a personne qui va te donner la réponse où tu vas aller chercher c'est un peu ça qui m'a permis d'aller chercher ce que j'avais besoin de chercher. Donc, je pense que c'est ça que j'ai aimé entendre. Ce n'est pas parce que tu n'es pas le profil type d'un entrepreneur super extraverti, super fonceur, ou toutes les qualités qu'on dit qu'il faut avoir. Si tu as un intérêt pour ce que tu fais, tu peux les développer et devenir la personne que tu as envie de devenir.

  • #0

    Je pense que c'est un très beau mot. Je pense qu'on en a tous besoin à un moment donné de l'entendre, qu'on soit dans un milieu qui nous correspond ou pas. Je pense qu'à tous les moments, on a besoin de se rappeler qu'on est capable. Et peut-être pour revenir sur le sujet croustillant, les rondes de financement. Avec tout ça, tu arrives, tu te lances dans une nouvelle entreprise, tu bâtis. Merci. Tu bâtis ton CV, puis là tu te lances en financement parce que c'est une entreprise qui nécessite malheureusement un financement au démarrage. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette aventure, de ton lancement dans les séries et dans la levée de fonds à grande échelle ?

  • #1

    Oui. En fait, moi, quand j'ai commencé, c'était quand même une période bonbon au niveau du financement. Les investisseurs étaient dans un bon état d'esprit, je pense. Ils prenaient un appel avec toi puis ils donnaient quand même du financement rapidement. C'est pas quelque chose qui est... ...d'habitude dans l'écosystème. Je ne parle pas du Québec et du Canada. Je pense que ça a toujours été le plus difficile comparé aux États-Unis. Nous, c'est là qu'on a commencé. Aux États-Unis, on est allés parler à des fonds qui se spécialisaient en food tech. C'est le domaine dans lequel on est. Donc, moi, ce que j'ai fait pour commencer... Je faisais beaucoup LinkedIn comme outil. Je regardais qu'est-ce que mes compétiteurs ou qu'est-ce que les gens dans mon industrie font, à qui ils vont parler. En ce moment, je ne fais pas vraiment des conférences, mais il y avait des conférences en ligne. J'essayais d'aller là pour voir quel type de personnes seraient intéressées à investir. J'ai fait beaucoup d'erreurs, j'ai parlé à plein de monde qui finalement n'était pas dans mon créneau. Ils me l'ont dit ou ils m'ont regardé croche puis ils ont raccroché. Donc, je pense qu'il ne faut pas avoir peur de ça non plus. Il ne faut pas avoir peur de prendre un appel puis de dire mon dieu, j'ai totalement fourré l'appel, j'ai dû déniaiser Je veux dire, ça fait partie de l'apprentissage. Puis, il ne faut pas se hold accountable to every mistake Je pense que c'est important de... C'est de se tremper. Je pense que c'est vraiment la leçon de l'entrepreneuriat. C'est faire quelque chose qui est vraiment hors de ta zone de confort parce que c'est là que tu apprends le plus. Moi, au début, je faisais tous mes appels avec mon cofondateur. Je me mettais cette propre barrière de je ne suis pas capable de prendre l'appel tout seul, qu'est-ce qu'ils vont penser, je suis une jeune femme, je n'ai pas de PhD en ingénierie ou en biochemistry Puis à un moment donné, je ne sais pas pourquoi, j'ai décidé que j'allais le faire tout seul. Puis juste faire cet appel-là, même si c'était désastreux, je me suis dit je suis capable de le faire maintenant Puis là, j'ai continué à le faire. Donc, c'est un peu comme ça que j'ai construit mon réseau ou ma liste de personnes niche. Il y a aussi quelque chose que je veux adresser, c'est qu'au début, justement, je faisais un gros effort pour être la personne que je ne suis pas. Dans le sens où je voyais comment mon cofondateur agissait avec les gens, puis j'essayais vraiment d'être comme lui, ça me brûlait. J'étais pas capable de faire plus qu'un ou deux appels par jour parce que je n'étais pas moi-même, puis j'avais toujours l'impression d'essayer de mettre plus d'énergie qu'il fallait. Finalement, les investisseurs à qui je parlais, ils voyaient que c'était un peu fake, que ce n'était pas vraiment moi. J'ai l'impression que le niveau de réponse était vraiment plus bas que quand j'ai vraiment commencé à être moi-même. Oui, il y en a toujours des investisseurs qui ne répondent pas à comment moi je parle ou j'explique ou j'adresse les choses. C'est correct parce que je n'ai pas envie d'être avec ces gens-là, anyway. Puis quand j'ai commencé à être moi-même, j'ai commencé à attirer une crowd, un groupe d'investisseurs qui répondait vraiment avec moi. Puis j'ai commencé à moins, en fait, à plus aimer faire des appels avec des investisseurs qui peuvent être très, très stressants, très épeurants au début. Puis c'est comme ça que ça m'a aussi construit une confiance en moi parce que je me suis dit, écoute, j'ai trouvé mon cercle de jambes. Puis je recommence un peu à zéro à chaque fois que je change de série de financement. J'avais mon groupe de gens au Pre-Seed, j'ai mon groupe de gens au Seed, puis là j'essaie de construire un groupe de gens à Series A pour ma prochaine ronde. Mais je dirais LinkedIn, gros outil, des conférences, gros outil, des réseaux comme ça. Vous avez tout votre propre réseau qui peut connecter avec quelqu'un d'autre à travers ça, puis ça m'aide beaucoup d'aller dans des événements, puis de créer un network. C'est vraiment la clé, je dirais.

  • #0

    Et mettons quelqu'un qui veut commencer demain, il commence à envoyer des messages sur LinkedIn, comment, mettons, quelle stratégie te permet de démarrer là-dedans en butant moins sur des portes fermées ?

  • #1

    C'est assez surprenant les gens sur LinkedIn qui répondent. Je dirais qu'au début, j'avais peur d'envoyer un message à des gens que je ne connaissais pas ou que je n'avais pas de connexion. Je pense que 75% des gens me répondent et veulent prendre un meeting. Un avantage avec la COVID, c'est que les gens peuvent prendre un appel n'importe quand avec Zoom. Donc il y a ça. Il y a beaucoup de... Des bases de données, des fois en ligne, qui peuvent te donner soit des événements, soit des investisseurs, soit des connexions pour ce que tu cherches. Par exemple, des contacts plus au niveau financement, des contacts plus au niveau des clients, des contacts plus au niveau embauche. Des accélérateurs comme District 3, V1, Tata Montréal peuvent vraiment aussi vous connecter avec des gens qui pourraient être bénéfiques pour vous. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de demander. Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce secteur ? Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce... Des fois, c'est non, des fois, c'est oui. Puis je pense que ça serait ça, ma première étape. Demander, sonder son entourage pour voir qui pourrait être bénéfique pour eux.

  • #0

    Et comment tu as géré cette peur que je pense que beaucoup d'entrepreneurs ont en général au début de se faire voler son idée ? Quand on avance un peu, on réalise que ça prend plus que ce qu'on pense. Mais comment tu as réussi un peu à passer à travers cette étape-là ? Parce que justement, quand on parle à beaucoup de gens, qu'on se met beaucoup à l'extérieur, ça peut faire peur au début.

  • #1

    C'est sûr qu'il ne faut jamais parler de l'idée maître de sa technologie. Je ne vais jamais expliquer comment on fait exactement le lait avec des cellules mammaires dans mon cas. Je pense qu'il y a tout un volet de propriétés intellectuelles qu'on peut rajouter. Ce qui est important, c'est l'exécution. Je pense que j'ai encore un message que j'essaie de partager aux investisseurs qui sont vraiment stiqués sur les patents, les brevets et la protection de la propriété intellectuelle. Je pense que, personnellement, ce que je trouve, c'est que c'est vraiment l'exécution de ton idée, c'est le réseau, c'est la brand que tu développes, c'est le contact avec tes consommateurs. C'est tout ça qui te définit comme entreprise. Ce n'est pas juste... Ta technologie ou ton design, je pense qu'il y a ça qui ne doit pas être oublié dans cette séquence. C'est mon grain de sel, mais je sais qu'il y a une grosse importance à consulter des avocats et à s'assurer que ta propriété sexuelle est protégée.

  • #0

    En même temps, on est obligé quand même d'expliquer son projet pour pouvoir aller le chercher. Il y a comme ça juste un milieu.

  • #1

    Je pense qu'on commence en ne partageant pas trop, puis ensuite tu fais pas mal tes propres limites aussi. J'en ai fait des erreurs, j'ai un peu trop partagé à certaines personnes. Ça m'a pas encore mis en danger, à ce que je sache, mais je pense qu'il faut un peu se donner de l'os puis voir que... C'est donner confiance qu'on est capable de partager sans trop en dévoiler aux personnes clés.

  • #0

    Je pense que comme tu dis, ça prend tellement d'énergie et de temps de se mettre en exécution que si toi tu t'investis là-dedans, c'est sûr que quelqu'un d'autre n'est pas forcément en train de le faire en même temps.

  • #1

    Il va y en avoir des compétiteurs, on ne peut jamais s'en empêcher, mais c'est à toi de construire la meilleure marque avec ce que tu as.

  • #0

    Et plus une question peut-être pratique, tu mets quoi dans ton mix de financement ? Mettons des anges, qu'est-ce que tu as mis dans ce packaging de financement-là ?

  • #1

    Oui, j'ai eu des anges, j'ai eu des VCs, j'ai eu des bourses, beaucoup, beaucoup de bourses. On est quand même choyé, Québec-Canada en termes de bourses. Ça dépend des secteurs, en biotechnologie spécifiquement ou en technologie propre, c'est vraiment in en ce moment, donc il y a beaucoup, beaucoup de financement. Je pense que pour ce qui est financement, nous, on s'est vraiment concentrés à l'extérieur du Québec. Donc je dirais que c'est important, le Québec, c'est important d'aller chercher les ressources que vous avez ici, mais n'ayez pas peur d'aller ailleurs parce que souvent, il va y avoir des meilleures offres. C'est tout dépendant de votre secteur, encore une fois. Mais pour nous, par exemple, à l'extérieur du Québec, ça a juste été un peu plus tolérant pour le risque. Parce qu'ici, souvent, il faut avoir des revenus, souvent, il faut avoir un certain niveau de développement qu'aux États-Unis, ils vont financer plus vite. Donc, c'est la raison pour laquelle on est allé ailleurs. C'est parce qu'on avait juste une île, mais on avait quand même besoin de centaines de milliers de dollars pour être capable de passer de l'idée à prototype, puis de prototype à... On a vraiment essayé... Peut-être autour de 4 à 5 millions à date, puis on est à 3 ans de la commercialisation, donc c'est très cher comme milieu. Puis il faut trouver des partenaires qui vont comprendre ça. Faire des engagements avec des gens qui ont peur du risque, quand ils savent qu'ils vont avoir du risque, parce que sinon, ils vont toujours être contre toi, aller contre le grain, puis ça va être vraiment difficile à gérer.

  • #0

    Et de ton expérience, c'est quoi les green flags et peut-être les red flags de quelqu'un qui voudrait travailler avec toi quand tu en démarres, justement, qu'il y a des gros enjeux de risque et qu'on ait une jeune femme, mettons, qui débute ?

  • #1

    Les red flags, c'est sûr que s'ils ne te prennent pas au sérieux et qu'ils te demandent toujours à parler à ton collègue masculin, gros red flag. J'en ai eu des histoires pas croyables. J'ai refusé une demande d'investissement parce que j'avais un mauvais feeling avec la personne. Je trouvais que la personne ne me traitait pas comme il faut. Je voulais toujours parler à mon collègue masculin. Puis quand j'ai refusé son investissement, il m'a dit que j'étais dans mes règles, que j'étais hormonale, que je n'étais pas dans mes esprits. Ça m'a encore plus confirmé que je ne voulais pas travailler avec lui. Ça, c'est une histoire de démilier. J'en ai eu, j'en ai eu. Donc ça, c'est quand même des red flags évidents. Mais des red flags un peu moins évidents, c'est comme je disais, si la personne, dans les appels, te questionne toujours sur... Ton timeline insiste pour être capable que tu fasses un projet demain, mais qu'il ne comprend pas nécessairement que ce n'est pas possible. Dans notre cas, c'est impossible de prédire pour demain. Ça, ça veut dire qu'ils ne comprennent pas bien ton milieu et qu'ils ne sont pas nécessairement les bonnes personnes pour t'aider. Parce qu'il y a plus que l'argent, il y a aussi le support, les connexions. Des fois, ils ont des insights que tu ne peux pas avoir avec certains qui n'ont pas ces connaissances-là dans ce milieu-là. Green Flag, c'est quelqu'un qui va, sans même avoir signé un term sheet ou qui n'est même pas encore investi, il va faire des connexions avec d'autres investisseurs, il va te suggérer des bourses, il va, juste comme tu le vois dans leur comportement, qu'ils ont envie de t'aider et qu'ils aiment vraiment, number one, toi, et aussi ce que tu développes et le potentiel que ça peut avoir. C'est super important. Oui, je pense que c'est ça. C'est quelqu'un qui a envie d'être coopératif. C'est sûr qu'il y a différents types d'investisseurs. Il y en a qui vont être moins coopératifs. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas des bons investisseurs, mais des fois, ça peut peut-être favoriser un investisseur over another si c'est le genre de type d'implication que tu recherches en tant que fondateur. Il y a aussi différents types de fondateurs. Tu ne veux pas nécessairement avoir un investisseur qui est trop hands-on si tu n'es pas ce genre de personne-là. Un bon mix de tout ça, c'est important, je pense.

  • #0

    Puis je pense que, comme tu l'as dit, tu es sûre de son instinct aussi. Je pense que ça, tu as été capable de t'écouter, de dire à cette personne, je ne sais pas exactement, mais...

  • #1

    Même si mon cofondateur voulait recevoir cet investissement, j'ai dit non, je ne le prends pas. Puis ça, c'était difficile. En plus, c'est mon partenaire, comme j'ai dit au début.

  • #0

    Et comment tu manages justement cette relation-là avec ton partenaire, le fait qu'il y ait des enjeux financiers ? Comment vous en sortez dans cette équipe ?

  • #1

    J'ai quand même été chanceuse dans le sens où il a quand même réalisé tôt que c'était hors de son créneau. Toutes les discussions entre les investisseurs, ou mettons les budgets, tous ces trucs-là, c'est pas quelque chose qu'il fait dans le jour, donc il me laisse un peu prendre les décisions. Du côté de la science aussi, mais en termes de... D2D, c'est sûr qu'on travaille toujours parce que c'est mon partenaire, on habite ensemble, donc c'est difficile, mais je pense qu'on fait une bonne équipe. C'est pour ça qu'on a décidé de faire la compagnie ensemble. On le savait au début que ça allait marcher.

  • #0

    J'imagine justement que vous saviez que l'autre travaillait et que ça vous a aidé aussi. Même si ça rajoute un niveau de risque, ça fait partie de l'entrepreneuriat justement. Et peut-être pour la question finale, c'est quoi le conseil que tu donnerais à une entrepreneur qui justement a peut-être quelque chose qui est très innovant, qui aurait besoin de financement ou d'accompagnement en précide ou en tout cas avant le lancement ? Qu'est-ce que tu conseillerais pour commencer dans ce genre de projet ? Surtout pour le MVP par exemple, parce que je pense que c'est le plus gros. C'est la plus grosse étape qui peut être stressante.

  • #1

    Pour le financement ?

  • #0

    Oui, ou en général.

  • #1

    Je dirais la force est dans le réseau, donc mettez beaucoup d'énergie dans construire un bon réseau. Entre vous aussi, je pense que je suis devenue une meilleure entrepreneur quand j'ai commencé à partager mes expériences avec d'autres entrepreneurs. Comprendre que les problèmes que je vis tous les jours, c'est aussi quelque chose que les autres vivent. Des fois, j'ai une mauvaise journée et je me dis que je suis la pire CEO du monde. Puis, il y a quelqu'un d'autre qui me dit moi aussi Puis là, je suis comme ah, ça fait du bien d'entendre ça Juste avouer qu'on est juste des humains et qu'on fait notre possible, c'est important.

  • #0

    Donc,

  • #1

    oui, construire un réseau de femmes entrepreneurs et éventuellement... Femmes fondatrices, parce qu'il y a aussi un autre volet à construire des relations avec les investisseurs, c'est que des fois, ils ne vont pas investir, mais ils vont être une bonne ressource pour être capables de se connecter à d'autres gens. Ou même juste, des fois, ils sont ouverts à partager des expériences d'autres entrepreneurs ou de se connecter. Donc, je dirais, ma leçon de cette année en 2023, c'est vraiment la force et le réseau. Donc, je vais partager ça comme au final.

  • #0

    On peut faire du pouce sur ce que tu as dit. J'ai vraiment peut-être une dernière question avant de vous passer la main. Est-ce que tu as des investisseurs femmes ?

  • #1

    Oui, mais beaucoup moins.

  • #0

    Ok,

  • #1

    il y en a quand même. Je réalise ça, oui, parce que... Un side effect de ne pas avoir beaucoup de femmes investisseurs, c'est que je pense que les femmes investisseurs qui sont là, qui sont présentes, prennent moins de risques parce que c'est leur premier fonds, donc ils ne veulent pas se faire enlever ce privilège de l'avoir gagné ce droit d'être une femme investisseur. Donc, dans mon secteur, c'est vraiment plus difficile d'avoir des femmes investisseurs, mais j'en ai 4 sur 11. Donc, quand même, il ne faut pas se faire.

  • #0

    C'est quand même impressionnant.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Surtout en biotechnologie, on dirait que j'imagine que ça va être le secteur où il y en a vraiment presque le moins.

  • #1

    Il y en a vraiment moins. Oui, c'est fou.

  • #0

    Bravo en tout cas pour ton beau parcours. Je vous laisse la parole si vous avez des questions en général.

  • #1

    Oui.

  • #0

    J'ai une question, parce qu'on parle de financement et tout.

  • #1

    À cause que tu as tellement d'investisseurs, c'est... C'est quoi l'équité de ta compagnie que tu as dû laisser et partager ?

  • #0

    Là, tu dis que tu vas aller en

  • #1

    Syrie. C'est ça ? Oui. Tu vas encore... Est-ce qu'actuellement,

  • #0

    c'est quoi la situation ? Et dans le futur, c'est quoi tes projections ?

  • #1

    En biotechnologie, c'est sûr que la majorité des entrepreneurs qui ont, mettons, un exit plus tard, ont entre 5 et 7 de leur compagnie. C'est très, très petit. Une des raisons, c'est parce qu'on attire beaucoup de capital, donc on fait grossir la compagnie assez rapidement, donc la valeur de la compagnie augmente aussi. Donc, 5 à 7 ça peut être quand même un gros retour comparé à une entreprise qui ne prendrait pas du capital. Cependant, il y a beaucoup de désavantage à ça parce que le capital c'est super dilutif. Ce ne sont pas toutes les compagnies qui doivent ramasser du capital de risque. Si je n'avais pas à le faire, je ne le ferais pas. J'aimerais ça être une multimillionnaire qui mette tout son argent dans la compagnie, qui bootstrape et qui a juste des grants. Donc en ce moment... On est peut-être à 45 déjà d'équité vendue, donc c'est beaucoup. Ça fait peur à beaucoup d'entrepreneurs et d'investisseurs québécois parce que ce n'est pas quelque chose qu'on entend souvent ici, malheureusement. Mais j'essaie de faire mon petit bout de chemin et d'essayer d'augmenter le nombre de compagnies qui vont faire de la croissance et qui ne vont pas avoir peur de... prendre de l'équité si c'est ça qu'ils ont besoin de faire pour grandir, pour justement attirer plus de technologie, qui vont enrichir le Québec, qui vont donner un peu plus de goût de risque aux investisseurs québécois. Les deux questions, la première c'est plus savoir si tu as des concurrents, c'est vraiment la première, tu as besoin de ce produit dans tout le monde. La deuxième c'est plus, ça peut apparaître au sein de ta journée éthique. Oui, on a des concurrents, mais vraiment pas beaucoup. On est quatre compagnies dans le monde qui font du lait à base de cellules. Puis les trois autres font du lait pour humains, donc cellules humaines pour faire de la formule pour enfants. Puis nous, on fait vraiment juste ce produit laitier traditionnel à base de vaches, de cellules de vaches. Journée type. Ça dépend vraiment. Au début, j'avoue que c'était vraiment une question que je me posais aussi, puis que je continue à poser à mes amis entrepreneurs, parce que je ne sais pas si je fais la bonne chose, dans le fond. Je sais, je réponds beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de courriels, trop de courriels. En ce moment, je suis en ronde de financement, donc j'essaie de fermer ma ronde de financement. C'est beaucoup de back and forth avec des investisseurs. Encore des courriels, beaucoup d'appels. Je pense que c'est la première fois que je me fais autant appeler pour des questions sur le moment par des investisseurs. Ça peut être stressant parce qu'ils n'ont pas de boundaries la plupart du temps. Des fois, il faut dire que ma journée est terminée, demain je te rappelle, ce qui est très difficile. La ligne est souvent à 8 heures, donc c'est tard 8 heures. Il faut que je me sente mal de leur dire que je vais aller me coucher. Bien, pas me coucher, mais ma soirée. Je courriel beaucoup back and forth avec les investisseurs. J'essaie de rester super active sur LinkedIn pour donner un peu de visibilité à la compagnie.

  • #0

    J'essaie de regarder les bourses qui sont disponibles, qui ouvrent à tous les jours pour financer la compagnie. En ce moment, je suis beaucoup dans la planification future. Étant donné qu'on ferme le monde de financement, j'essaie de faire des budgets, planifier si on veut aller embaucher des nouveaux employés. En ce moment, on déménage dans un nouveau laboratoire, donc il y a de la logistique de ça. Ça dépend souvent. Il y a des périodes, par exemple l'été, totalement mort. Si tu es en financement, personne ne te répond parce que tout le monde est en vacances sauf toi. Donc, c'est beaucoup de planification pour le futur. Il faut toujours essayer de voir ce qu'on peut faire plus tard, voir dans cinq mois ce que je vais faire. Je planifie, je commence à penser. Comme moi, ma compagnie a beaucoup de volets. Je dois penser à la régulation, je dois penser à la vente du produit, je dois penser au marketing, je dois penser à l'éducation des gens pour ce produit-là, je dois penser à plus de financement toujours. Je dois penser à embaucher, je dois penser à tout ce qui est la timeline technologique. Donc, ça remplit bien une journée de s'assurer que toutes les choses sont répondues. Mais il y a des jours où je n'ai rien à faire et je me sens mal.

  • #1

    Si ça peut te rassurer, les coachs de la base entrepreneuriale disent qu'un CEO devrait passer plus que 60 de son temps à parler. Par courriel, ça marche aussi. Je pense que tu es en bon à parler avec d'autres personnes. et en bon travail.

  • #0

    Merci.

  • #2

    Moi, je suis vraiment impressionnée que tu fais un background en psychologie, que tu travailles pas là-dedans complètement, tu fais un études carrément qui est au TED. Je pense que je suis impressionnée parce que tu m'apprenais aussi là-dedans. Moi, j'ai un background de désarrage. Je pense que tu as un petit fil dans la vie d'une fille. C'est juste comme dans le travail. L'entomologie, en fait. Ma question est plus, elle est comme en deux volets. La première, tu parles, je voudrais revenir aussi sur le fait que lorsque tu parles avec des gens, tu dois un peu justifier ta place. Est-ce que, comment ça se passe, est-ce que les gens continuent à le faire ? Puis, est-ce que tu as fait des formations entre-temps pour pouvoir peut-être pallier à des secteurs que tu avais peut-être moins de connaissances ?

  • #0

    Oui, au début, j'ai fait un certificat en administration avec TELUC. Pour avoir le bout de papier qui dit que j'ai fait des études en administration, je n'ai rien appris que je ne savais pas à travers ce que j'ai fait tout seule. Oui, il y a des trucs théoriques que j'ai appris sur la comptabilité, mais j'aurais pu le trouver. Pas que je ne recommande pas, mais pour moi, j'ai appris beaucoup plus sur mes pieds en essayant d'aller chercher les réponses. Je me le fais encore demander, c'est comme mon background, mais en ce moment, je pense que les gens, quand tu fais un peu plus de bout de chemin dans ton entreprise, ils voient un peu que tu es capable de faire des résultats, puis c'est un peu plus ça qui les convainc plus que ce que tu as sur ton LinkedIn. Puis c'est là-dessus que j'aurais aimé plus me concentrer quand j'ai commencé l'entreprise, c'est que... Il faut que tu démontes ta vision et ce que tu vas construire. Plus que j'ai étudié un an, je pense que c'est moins important, en tout cas, à mes yeux et aux yeux des bonnes personnes qui vont vraiment te supporter et être la bonne personne pour te supporter. Je pense que ça répond à tes deux questions. Oui,

  • #2

    c'est ça aussi le fait de... Parce que j'ai vraiment tendance à avoir un manque de confiance parce que j'ai pas le bout de papier. C'est un petit peu ça que j'essaie de faire. Ça fait cinq ans que j'assiste à plein de conférences, que je fais des appels à l'international, etc. Mais je me dis, j'ai pas le PhD non plus. Tant que j'ai pas ce PhD-là, je me dis, jamais je pourrai parler en pleine confiance de ce secteur-là. Mais de savoir qu'une personne comme toi qui a ramassé 4 à 5 millions de dollars, puis qui réussit à 24 ans à convaincre des gens, moi je me dis ok, il y a un blueprint

  • #0

    Donc je peux peut-être en prêter aussi. Ben oui, assume-toi pleinement. C'est sûr que c'est pas moi qui vais aller faire les manipulations dans le lab, il va falloir quand même un PhD pour ça malheureusement. Bien oui, bien oui. Je suis encore gênée des fois dans des conférences de me proclamer experte, mais il faut le faire. Je pense qu'il n'y a personne qui va te... La personne qui va vraiment t'affirmer que c'est toi la bonne personne, elle va jamais arriver. Que ce soit toi ou quelqu'un d'autre, ça va jamais arriver avant que toi tu t'assumes pleinement, puis que tu le fasses, que tu l'assumes. Parce que vraiment, le ton, l'assurance, c'est ça qui va dire que c'est une experte. Tu pourrais rien savoir, puis juste apprendre des trucs, puis dire avec confiance, puis les gens seraient comme Ah ouais, experte !

  • #1

    Il y en a plein qui font ça en plus.

  • #0

    Mais oui, il y en a plein.

  • #1

    Oui,

  • #0

    oui. Absolument.

  • #3

    Je pense que tu as juste ajouté une des grandes forces des entraîneurs. En fait, une force des bons entrepreneurs, c'est de savoir bien s'entourer. Parce qu'il n'y a personne qui peut tout savoir.

  • #0

    Absolument.

  • #3

    Il faut justement savoir s'entourer des personnes qui vont avoir la crédibilité ou qui vont avoir les connaissances que toi,

  • #2

    tu as.

  • #0

    Oui. Absolument.

  • #4

    Oui, il y a la vision, il y a ça. Mais quand quelqu'un investit, c'est parce qu'il a confiance dans l'entrepreneur.

  • #0

    Oui.

  • #4

    Si tu peux me donner une chose que tu dirais, c'est ça qui a donné confiance aux gens, moi et mon co-founder. Qu'est-ce qui fait qu'en vous écoutant parler, ils se disent all right, je vais signer un chèque et je vais pouvoir faire quelque chose dans 5-6 ans

  • #0

    Ça dépend des personnes. Il y a des gens qui ont pris deux meetings avec nous et qui ont investi. Il y a des gens, je leur ai parlé pendant un an et demi et je pense que c'est ça. Mais malheureusement, la plupart du temps, c'est vraiment construire une relation avec les investisseurs qui vont investir. Parce que si c'est inversé, moi, quelqu'un que je rencontre dans la rue qui n'a pas un CV ou un PhD dans un milieu, c'est sûr que je vais être stressée. C'est la culture de faire confiance en des gens selon ce qui est écrit sur leur LinkedIn ou leur CV. Puis je le fais quand j'essaie d'embaucher des gens, j'essaie d'enlever mes propres biais, puis de parler à la personne, puis de poser des questions qui ne sont pas nécessairement liées à ce qu'ils ont appris à l'école. Je pense que... Offrir une relation de confiance avec quelqu'un, ça en dit beaucoup plus sur ton habileté à... à te délivrer sur ta vision et tes plans. Je pense que c'est la seule chose qui a vraiment convaincu les gens. Ils ont passé du temps avec moi, ils ont vu où je m'en vais, ils ont vu comment je mets en structure mes choses, mon financement, à qui je parle. Ils ont vu mon équipe, ils ont vu le travail qu'on a fait et c'est ça qui les a convaincus.

  • #2

    C'est peut-être un petit peu ton plus grave défi actuel.

  • #0

    La technologie est vraiment difficile, donc je dirais que c'est ma technologie. Mais si je me concentre en dehors de la technologie et de la compagnie spécifiquement, je dirais continuer à convaincre des gens que je suis capable de faire l'impossible. C'est quand même un gros défi. J'apprends à me faire de plus en plus confiance encore aujourd'hui. Je me dis un jour à la fois, puis on va réussir.

  • #1

    Merci beaucoup.

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Épisode tourné en directe lors d'une causerie du programme Fondatrices de Startup Montréal


Dans ce premier épisode de la série "1 heure avec une CEO", découvrez Jennifer Côté, la cofondatrice de Opalia : "Opalia is introducing a new era of dairy: functional, delicious, and sustainable dairy made from mammary cells."

Durant la discussion, Jennifer donne pleins d'astuces pour les futures entrepreneures présentes dans la salle et répond à leurs questions.


Opalia : https://www.opaliafoods.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

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    Bienvenue au Rendez-vous à la 3, un podcast dans lequel on va parler d'entrepreneuriat, d'impact et de projets menés par des passionnés. Chaque semaine, nous écouterons les témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont créé des organisations ayant un impact positif sur la société. Je suis Lya Ferranti et je suis la cofondatrice d'Alotre Media et l'animatrice de ce balado. Pour cette série spéciale, j'ai eu l'opportunité d'animer une série de 6 causeries d'une heure en collaboration avec Startup Montréal, réunissant des aspirants d'entrepreneurs et des CIO établis. C'est un format unique que j'ai hâte de partager avec vous et j'espère qu'il saura vous plaire. Alors si vous voulez découvrir comment entreprendre à votre tour en faisant une différence pour la société, rejoignez-nous. Bonne écoute ! Du coup, j'en profite pour présenter Jennifer, qui aujourd'hui va prendre la parole pour le Une heure avec une CIO. Merci beaucoup d'être là aujourd'hui.

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    Merci d'avoir pensé à moi. Ça fait plaisir.

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    Peut-être pour commencer, est-ce que tu voudrais nous résumer un petit peu ton parcours, ton parcours académique aussi, qui est un peu particulier, puis comment t'en es arrivée en fait à l'entrepreneuriat ?

  • #1

    Bien sûr. En fait, moi j'ai étudié à McGill, j'ai fait un bac en psychologie avant de commencer l'entreprise. Mon parcours était tracé, je m'en allais au doctorat, ensuite devenir psychologue. Finalement, la pandémie a frappé, donc ça m'a remis en question. Je me suis dit, est-ce que je veux vraiment faire un doctorat de 7 ans en général pour la psycho, pour devenir psychologue, et faire quelque chose qui va être très centralisé sur un patient à la fois. J'avais envie d'avoir un impact un peu plus grand que ça. Quand on était en pause, je me suis dit c'est quoi mes valeurs, qu'est-ce que j'ai envie de faire ? Je me suis dit, pour moi, j'étais végétarienne dans ce moment-là, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui était super intéressant pour moi. Puis mon partenaire de vie était également dans un peu les mêmes questionnements. Lui aussi était vegan, donc les animaux, l'environnement, c'était quelque chose qui le tenait à cœur. Par contre, lui faisait son doctorat en psychologie, donc lui était presque rendu. C'est d'ailleurs comme ça qu'on s'est rencontrés, mais ça c'est une autre histoire. Puis on est un peu tombés sur un vidéo qui parlait d'une compagnie qui s'appelle Perfect Day aux États-Unis. Puis eux, dans le fond, ont développé une technologie pour faire des protéines de lait sans vache. Puis on s'est dit, mon Dieu, c'est génial, on peut faire des protéines de lait sans abondance animale, donc diminuer les productions de méthane, diminuer plein de risques environnementaux qui sont associés avec la production laitière. On a fait un peu de recherche là-dessus. Ni lui, ni moi, on était vraiment calés en biotechnologie, mais on s'est dit que c'est quelque chose qui nous intéresse, donc on va se lancer là-dedans. On a fait beaucoup de recherches. C'était rendu l'été 2020, à ce moment-là. J'ai fait beaucoup de la partie plus à faire. J'ai développé un one-pager sur ce qu'une compagnie en biotechnologie pourrait faire pour... Faire du lait sans vache. Donc on est passé de protéines à on a envie de faire un peu plus que juste des protéines, on veut faire aussi le gras, on veut faire aussi le lactose parce qu'on veut un produit complet. Donc on s'est dit, on va faire la coche au-dessus, au lieu d'utiliser une technologie qui fait des protéines avec des levures ou des bactéries qui ne sont pas vraiment identiques à ce qu'on trouve dans une cellule de mammifère qui va vraiment faire le lait entier. On va faire la cellule de mammifère et le lait entier. Je vais parler plus de technologie plus tard, mais je retourne dans mon histoire. J'ai fait un one-pager, je me suis dit, voilà, c'est la fin du projet. Je me suis complètement donnée pour faire une idée, mais je suis retournée à mon bac. Finalement, on a envoyé ce one-pager à quelqu'un qui nous a dit, je vais financer ton projet, faites-le. Donc, on s'est embarquées là-dedans. J'étais encore au bac, donc il me restait un an, j'ai fait ça. À temps partiel, en même temps que monter l'Atlas en compagnie, on avait une idée, mais on n'avait pas le savoir-faire pour tout ce qui était manipulation. Donc, on est allé chercher d'autres talents pour construire une équipe. Mais je suis un peu tombée dedans. Donc, c'est comme ça que ça a commencé.

  • #0

    C'est impressionnant. Et comment tu t'es dit, j'ai juste envoyé ce one-pager-là dans le ciel. Comment déjà tu as su l'envoyer à la bonne ressource qui a débloqué tout de suite ? Et à quel moment tu t'es dit, OK, en fait, c'est ça que j'ai envie de faire plutôt que mes études avec lesquelles je t'ai prédestinée ?

  • #1

    On a été chanceux pour la personne spécifique. Mon partenaire, son directeur de thèse, c'est un grand activiste vegan. Il y a un gros réseau de gens qui veulent mettre de l'argent dans les produits qui vont être mieux pour l'environnement ou pour les animaux. C'est lui qui a envoyé notre OnePager à un philanthrope. Il a dit Moi, je vais financer ce projet-là parce que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Ce qu'on a fait avec ce financement, c'est qu'on est allé chercher un candidat qui allait être capable de faire les manipulations dans un laboratoire. Ça aussi, c'était toute une histoire. On a dû feuilleter plein de papiers différents, voir quels chercheurs travaillaient sur une technologie qui allait être, ce mois, similaire. Il n'y a pas vraiment de gens qui travaillent sur le lait à base de cellules. Donc, on regardait dans le cancer du sein, il y a des gens qui travaillent sur des cellules de cellules mammaires. C'est comme ça qu'on a trouvé la première personne qui a travaillé avec nous. Ensuite, ce projet qu'on a fait avec ses étudiantes au doctorat en ingénierie à l'Université de Toronto, c'est un peu ce projet-là qui a validé l'idée et qui nous a permis d'acheter plus de financement ensuite. C'est un peu là que j'ai commencé à faire du... Toute la ronde de financement au niveau des anges investisseurs, mais aussi des traditional VCs. Et puis ça, c'est un autre...

  • #0

    On va en parler.

  • #1

    On va en parler, oui.

  • #0

    Mais à quel moment tu t'es dit, j'ai pas vraiment de compétence là-dedans, mais je suis capable, moi, avec mon partenaire d'affaires, d'aller trouver les bonnes ressources, de me faire confiance, de me lancer là-dedans, parce que c'est quand même un gros step.

  • #1

    Ça a pris vraiment plus longtemps que je pensais. Honnêtement, je pense que... Ça fait peut-être un an et demi que je suis confortable dans ce rôle. Donc, ça m'a pris... ça fait trois ans que j'ai commencé l'entreprise. Ça m'a pris la moitié de l'entreprise pour sentir que j'ai les capacités à le faire, parce que je pense que c'est quelque chose qu'on ressent beaucoup. Les femmes, c'est qu'on a un gros sentiment d'imposteur. Surtout moi, je n'avais pas le CV, puis je me le faisais dire constamment par les investisseurs. Puis, je veux dire, je n'ai pas... j'ai un baby face comme on dit. J'ai 24 ans, pour être honnête. Donc, je suis quand même assez jeune dans un milieu... Traditionnellement, d'hommes plus âgés. Au début, mais je disais plutôt avant qu'on commence, que mon chemin en tant que la personne plus à faire dans l'entreprise, c'est un peu dirigé parce que... Mon intérêt, c'était vraiment vulgariser la science, parce que je ne suis pas une scientifique, donc tout ce qui est la technologie d'immortalisation de la cellule, l'ingénierie génétique, ça, ce n'est vraiment pas mon fort, mais j'avais assez d'intérêt pour être capable de le traduire en des termes un peu plus digestifs pour le commun des mortels. Donc, c'est un peu ça qui m'a dit, OK, peut-être que j'ai un talent là-dedans, je semble être capable d'expliquer cette technologie qui est quand même difficile à des gens qui n'ont pas un background. Puis, petit à petit, je me suis dit, écoute, on n'est pas avec les connaissances, il faut les acquérir. Si j'ai une question, je vais aller chercher la réponse. Puis c'est un peu comme ça que je me suis construit un background. Parce que c'est la question qu'on me demande le plus souvent, What's your background ? C'est qui te donne le droit de faire ça ? Bien, il y a personne qui... On commence juste au bas de l'échelle. Donc, je pense que c'est un peu ça qui me... permis de m'assumer et de me dire Écoute, je le sais parce que je le sais, j'ai travaillé là-dedans parce que ça fait trois ans que je travaille là-dedans. Puis tu construis un peu ton propre CV avec les connaissances que tu as besoin d'aller chercher.

  • #0

    Et mettons, ce serait quoi les outils ou peut-être les conseils que tu aurais à donner à une femme qui se lance dans un milieu justement qui est peut-être plus traditionnel et dans lequel elle n'aurait peut-être pas le CV, mais un grand intérêt. C'est quoi qui aurait pu t'aider, mettons, à ce moment-là pour peut-être te donner confiance ou te débloquer ?

  • #1

    Je pense que j'aurais eu besoin de quelqu'un qui me dise de me faire confiance, mais de vraiment l'assumer, pas juste de l'écouter et de dire oui, oui, je me fais confiance, mais pas vraiment Parce que, comme je disais, si tu as l'intérêt à la base, tu es capable d'aller chercher les réponses, tu es capable d'aller chercher la ressource. Puis, il ne faut pas avoir peur de poser des questions. Moi, j'ai été élevée dans un milieu familial où poser des questions, ce n'était pas nécessairement bien vu. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi c'est ce que j'entends plus souvent quand je parle à des femmes, que poser des questions et se demander une réponse, ce n'est pas quelque chose qui est autant vu. Mettons que chez mon partenaire, lui, il va aller au bout du monde chercher la réponse. Peu importe si on lui dit non, il va juste insister encore plus. Moi, jamais de la vie, je ferais ça. Je suis bientôt gênée. Mais... À travers lui, à travers les gens qui m'ont dit Écoute, il n'y a personne qui va te donner la réponse où tu vas aller chercher c'est un peu ça qui m'a permis d'aller chercher ce que j'avais besoin de chercher. Donc, je pense que c'est ça que j'ai aimé entendre. Ce n'est pas parce que tu n'es pas le profil type d'un entrepreneur super extraverti, super fonceur, ou toutes les qualités qu'on dit qu'il faut avoir. Si tu as un intérêt pour ce que tu fais, tu peux les développer et devenir la personne que tu as envie de devenir.

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    Je pense que c'est un très beau mot. Je pense qu'on en a tous besoin à un moment donné de l'entendre, qu'on soit dans un milieu qui nous correspond ou pas. Je pense qu'à tous les moments, on a besoin de se rappeler qu'on est capable. Et peut-être pour revenir sur le sujet croustillant, les rondes de financement. Avec tout ça, tu arrives, tu te lances dans une nouvelle entreprise, tu bâtis. Merci. Tu bâtis ton CV, puis là tu te lances en financement parce que c'est une entreprise qui nécessite malheureusement un financement au démarrage. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette aventure, de ton lancement dans les séries et dans la levée de fonds à grande échelle ?

  • #1

    Oui. En fait, moi, quand j'ai commencé, c'était quand même une période bonbon au niveau du financement. Les investisseurs étaient dans un bon état d'esprit, je pense. Ils prenaient un appel avec toi puis ils donnaient quand même du financement rapidement. C'est pas quelque chose qui est... ...d'habitude dans l'écosystème. Je ne parle pas du Québec et du Canada. Je pense que ça a toujours été le plus difficile comparé aux États-Unis. Nous, c'est là qu'on a commencé. Aux États-Unis, on est allés parler à des fonds qui se spécialisaient en food tech. C'est le domaine dans lequel on est. Donc, moi, ce que j'ai fait pour commencer... Je faisais beaucoup LinkedIn comme outil. Je regardais qu'est-ce que mes compétiteurs ou qu'est-ce que les gens dans mon industrie font, à qui ils vont parler. En ce moment, je ne fais pas vraiment des conférences, mais il y avait des conférences en ligne. J'essayais d'aller là pour voir quel type de personnes seraient intéressées à investir. J'ai fait beaucoup d'erreurs, j'ai parlé à plein de monde qui finalement n'était pas dans mon créneau. Ils me l'ont dit ou ils m'ont regardé croche puis ils ont raccroché. Donc, je pense qu'il ne faut pas avoir peur de ça non plus. Il ne faut pas avoir peur de prendre un appel puis de dire mon dieu, j'ai totalement fourré l'appel, j'ai dû déniaiser Je veux dire, ça fait partie de l'apprentissage. Puis, il ne faut pas se hold accountable to every mistake Je pense que c'est important de... C'est de se tremper. Je pense que c'est vraiment la leçon de l'entrepreneuriat. C'est faire quelque chose qui est vraiment hors de ta zone de confort parce que c'est là que tu apprends le plus. Moi, au début, je faisais tous mes appels avec mon cofondateur. Je me mettais cette propre barrière de je ne suis pas capable de prendre l'appel tout seul, qu'est-ce qu'ils vont penser, je suis une jeune femme, je n'ai pas de PhD en ingénierie ou en biochemistry Puis à un moment donné, je ne sais pas pourquoi, j'ai décidé que j'allais le faire tout seul. Puis juste faire cet appel-là, même si c'était désastreux, je me suis dit je suis capable de le faire maintenant Puis là, j'ai continué à le faire. Donc, c'est un peu comme ça que j'ai construit mon réseau ou ma liste de personnes niche. Il y a aussi quelque chose que je veux adresser, c'est qu'au début, justement, je faisais un gros effort pour être la personne que je ne suis pas. Dans le sens où je voyais comment mon cofondateur agissait avec les gens, puis j'essayais vraiment d'être comme lui, ça me brûlait. J'étais pas capable de faire plus qu'un ou deux appels par jour parce que je n'étais pas moi-même, puis j'avais toujours l'impression d'essayer de mettre plus d'énergie qu'il fallait. Finalement, les investisseurs à qui je parlais, ils voyaient que c'était un peu fake, que ce n'était pas vraiment moi. J'ai l'impression que le niveau de réponse était vraiment plus bas que quand j'ai vraiment commencé à être moi-même. Oui, il y en a toujours des investisseurs qui ne répondent pas à comment moi je parle ou j'explique ou j'adresse les choses. C'est correct parce que je n'ai pas envie d'être avec ces gens-là, anyway. Puis quand j'ai commencé à être moi-même, j'ai commencé à attirer une crowd, un groupe d'investisseurs qui répondait vraiment avec moi. Puis j'ai commencé à moins, en fait, à plus aimer faire des appels avec des investisseurs qui peuvent être très, très stressants, très épeurants au début. Puis c'est comme ça que ça m'a aussi construit une confiance en moi parce que je me suis dit, écoute, j'ai trouvé mon cercle de jambes. Puis je recommence un peu à zéro à chaque fois que je change de série de financement. J'avais mon groupe de gens au Pre-Seed, j'ai mon groupe de gens au Seed, puis là j'essaie de construire un groupe de gens à Series A pour ma prochaine ronde. Mais je dirais LinkedIn, gros outil, des conférences, gros outil, des réseaux comme ça. Vous avez tout votre propre réseau qui peut connecter avec quelqu'un d'autre à travers ça, puis ça m'aide beaucoup d'aller dans des événements, puis de créer un network. C'est vraiment la clé, je dirais.

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    Et mettons quelqu'un qui veut commencer demain, il commence à envoyer des messages sur LinkedIn, comment, mettons, quelle stratégie te permet de démarrer là-dedans en butant moins sur des portes fermées ?

  • #1

    C'est assez surprenant les gens sur LinkedIn qui répondent. Je dirais qu'au début, j'avais peur d'envoyer un message à des gens que je ne connaissais pas ou que je n'avais pas de connexion. Je pense que 75% des gens me répondent et veulent prendre un meeting. Un avantage avec la COVID, c'est que les gens peuvent prendre un appel n'importe quand avec Zoom. Donc il y a ça. Il y a beaucoup de... Des bases de données, des fois en ligne, qui peuvent te donner soit des événements, soit des investisseurs, soit des connexions pour ce que tu cherches. Par exemple, des contacts plus au niveau financement, des contacts plus au niveau des clients, des contacts plus au niveau embauche. Des accélérateurs comme District 3, V1, Tata Montréal peuvent vraiment aussi vous connecter avec des gens qui pourraient être bénéfiques pour vous. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de demander. Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce secteur ? Connais-tu quelqu'un qui pourrait m'aider dans ce... Des fois, c'est non, des fois, c'est oui. Puis je pense que ça serait ça, ma première étape. Demander, sonder son entourage pour voir qui pourrait être bénéfique pour eux.

  • #0

    Et comment tu as géré cette peur que je pense que beaucoup d'entrepreneurs ont en général au début de se faire voler son idée ? Quand on avance un peu, on réalise que ça prend plus que ce qu'on pense. Mais comment tu as réussi un peu à passer à travers cette étape-là ? Parce que justement, quand on parle à beaucoup de gens, qu'on se met beaucoup à l'extérieur, ça peut faire peur au début.

  • #1

    C'est sûr qu'il ne faut jamais parler de l'idée maître de sa technologie. Je ne vais jamais expliquer comment on fait exactement le lait avec des cellules mammaires dans mon cas. Je pense qu'il y a tout un volet de propriétés intellectuelles qu'on peut rajouter. Ce qui est important, c'est l'exécution. Je pense que j'ai encore un message que j'essaie de partager aux investisseurs qui sont vraiment stiqués sur les patents, les brevets et la protection de la propriété intellectuelle. Je pense que, personnellement, ce que je trouve, c'est que c'est vraiment l'exécution de ton idée, c'est le réseau, c'est la brand que tu développes, c'est le contact avec tes consommateurs. C'est tout ça qui te définit comme entreprise. Ce n'est pas juste... Ta technologie ou ton design, je pense qu'il y a ça qui ne doit pas être oublié dans cette séquence. C'est mon grain de sel, mais je sais qu'il y a une grosse importance à consulter des avocats et à s'assurer que ta propriété sexuelle est protégée.

  • #0

    En même temps, on est obligé quand même d'expliquer son projet pour pouvoir aller le chercher. Il y a comme ça juste un milieu.

  • #1

    Je pense qu'on commence en ne partageant pas trop, puis ensuite tu fais pas mal tes propres limites aussi. J'en ai fait des erreurs, j'ai un peu trop partagé à certaines personnes. Ça m'a pas encore mis en danger, à ce que je sache, mais je pense qu'il faut un peu se donner de l'os puis voir que... C'est donner confiance qu'on est capable de partager sans trop en dévoiler aux personnes clés.

  • #0

    Je pense que comme tu dis, ça prend tellement d'énergie et de temps de se mettre en exécution que si toi tu t'investis là-dedans, c'est sûr que quelqu'un d'autre n'est pas forcément en train de le faire en même temps.

  • #1

    Il va y en avoir des compétiteurs, on ne peut jamais s'en empêcher, mais c'est à toi de construire la meilleure marque avec ce que tu as.

  • #0

    Et plus une question peut-être pratique, tu mets quoi dans ton mix de financement ? Mettons des anges, qu'est-ce que tu as mis dans ce packaging de financement-là ?

  • #1

    Oui, j'ai eu des anges, j'ai eu des VCs, j'ai eu des bourses, beaucoup, beaucoup de bourses. On est quand même choyé, Québec-Canada en termes de bourses. Ça dépend des secteurs, en biotechnologie spécifiquement ou en technologie propre, c'est vraiment in en ce moment, donc il y a beaucoup, beaucoup de financement. Je pense que pour ce qui est financement, nous, on s'est vraiment concentrés à l'extérieur du Québec. Donc je dirais que c'est important, le Québec, c'est important d'aller chercher les ressources que vous avez ici, mais n'ayez pas peur d'aller ailleurs parce que souvent, il va y avoir des meilleures offres. C'est tout dépendant de votre secteur, encore une fois. Mais pour nous, par exemple, à l'extérieur du Québec, ça a juste été un peu plus tolérant pour le risque. Parce qu'ici, souvent, il faut avoir des revenus, souvent, il faut avoir un certain niveau de développement qu'aux États-Unis, ils vont financer plus vite. Donc, c'est la raison pour laquelle on est allé ailleurs. C'est parce qu'on avait juste une île, mais on avait quand même besoin de centaines de milliers de dollars pour être capable de passer de l'idée à prototype, puis de prototype à... On a vraiment essayé... Peut-être autour de 4 à 5 millions à date, puis on est à 3 ans de la commercialisation, donc c'est très cher comme milieu. Puis il faut trouver des partenaires qui vont comprendre ça. Faire des engagements avec des gens qui ont peur du risque, quand ils savent qu'ils vont avoir du risque, parce que sinon, ils vont toujours être contre toi, aller contre le grain, puis ça va être vraiment difficile à gérer.

  • #0

    Et de ton expérience, c'est quoi les green flags et peut-être les red flags de quelqu'un qui voudrait travailler avec toi quand tu en démarres, justement, qu'il y a des gros enjeux de risque et qu'on ait une jeune femme, mettons, qui débute ?

  • #1

    Les red flags, c'est sûr que s'ils ne te prennent pas au sérieux et qu'ils te demandent toujours à parler à ton collègue masculin, gros red flag. J'en ai eu des histoires pas croyables. J'ai refusé une demande d'investissement parce que j'avais un mauvais feeling avec la personne. Je trouvais que la personne ne me traitait pas comme il faut. Je voulais toujours parler à mon collègue masculin. Puis quand j'ai refusé son investissement, il m'a dit que j'étais dans mes règles, que j'étais hormonale, que je n'étais pas dans mes esprits. Ça m'a encore plus confirmé que je ne voulais pas travailler avec lui. Ça, c'est une histoire de démilier. J'en ai eu, j'en ai eu. Donc ça, c'est quand même des red flags évidents. Mais des red flags un peu moins évidents, c'est comme je disais, si la personne, dans les appels, te questionne toujours sur... Ton timeline insiste pour être capable que tu fasses un projet demain, mais qu'il ne comprend pas nécessairement que ce n'est pas possible. Dans notre cas, c'est impossible de prédire pour demain. Ça, ça veut dire qu'ils ne comprennent pas bien ton milieu et qu'ils ne sont pas nécessairement les bonnes personnes pour t'aider. Parce qu'il y a plus que l'argent, il y a aussi le support, les connexions. Des fois, ils ont des insights que tu ne peux pas avoir avec certains qui n'ont pas ces connaissances-là dans ce milieu-là. Green Flag, c'est quelqu'un qui va, sans même avoir signé un term sheet ou qui n'est même pas encore investi, il va faire des connexions avec d'autres investisseurs, il va te suggérer des bourses, il va, juste comme tu le vois dans leur comportement, qu'ils ont envie de t'aider et qu'ils aiment vraiment, number one, toi, et aussi ce que tu développes et le potentiel que ça peut avoir. C'est super important. Oui, je pense que c'est ça. C'est quelqu'un qui a envie d'être coopératif. C'est sûr qu'il y a différents types d'investisseurs. Il y en a qui vont être moins coopératifs. Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas des bons investisseurs, mais des fois, ça peut peut-être favoriser un investisseur over another si c'est le genre de type d'implication que tu recherches en tant que fondateur. Il y a aussi différents types de fondateurs. Tu ne veux pas nécessairement avoir un investisseur qui est trop hands-on si tu n'es pas ce genre de personne-là. Un bon mix de tout ça, c'est important, je pense.

  • #0

    Puis je pense que, comme tu l'as dit, tu es sûre de son instinct aussi. Je pense que ça, tu as été capable de t'écouter, de dire à cette personne, je ne sais pas exactement, mais...

  • #1

    Même si mon cofondateur voulait recevoir cet investissement, j'ai dit non, je ne le prends pas. Puis ça, c'était difficile. En plus, c'est mon partenaire, comme j'ai dit au début.

  • #0

    Et comment tu manages justement cette relation-là avec ton partenaire, le fait qu'il y ait des enjeux financiers ? Comment vous en sortez dans cette équipe ?

  • #1

    J'ai quand même été chanceuse dans le sens où il a quand même réalisé tôt que c'était hors de son créneau. Toutes les discussions entre les investisseurs, ou mettons les budgets, tous ces trucs-là, c'est pas quelque chose qu'il fait dans le jour, donc il me laisse un peu prendre les décisions. Du côté de la science aussi, mais en termes de... D2D, c'est sûr qu'on travaille toujours parce que c'est mon partenaire, on habite ensemble, donc c'est difficile, mais je pense qu'on fait une bonne équipe. C'est pour ça qu'on a décidé de faire la compagnie ensemble. On le savait au début que ça allait marcher.

  • #0

    J'imagine justement que vous saviez que l'autre travaillait et que ça vous a aidé aussi. Même si ça rajoute un niveau de risque, ça fait partie de l'entrepreneuriat justement. Et peut-être pour la question finale, c'est quoi le conseil que tu donnerais à une entrepreneur qui justement a peut-être quelque chose qui est très innovant, qui aurait besoin de financement ou d'accompagnement en précide ou en tout cas avant le lancement ? Qu'est-ce que tu conseillerais pour commencer dans ce genre de projet ? Surtout pour le MVP par exemple, parce que je pense que c'est le plus gros. C'est la plus grosse étape qui peut être stressante.

  • #1

    Pour le financement ?

  • #0

    Oui, ou en général.

  • #1

    Je dirais la force est dans le réseau, donc mettez beaucoup d'énergie dans construire un bon réseau. Entre vous aussi, je pense que je suis devenue une meilleure entrepreneur quand j'ai commencé à partager mes expériences avec d'autres entrepreneurs. Comprendre que les problèmes que je vis tous les jours, c'est aussi quelque chose que les autres vivent. Des fois, j'ai une mauvaise journée et je me dis que je suis la pire CEO du monde. Puis, il y a quelqu'un d'autre qui me dit moi aussi Puis là, je suis comme ah, ça fait du bien d'entendre ça Juste avouer qu'on est juste des humains et qu'on fait notre possible, c'est important.

  • #0

    Donc,

  • #1

    oui, construire un réseau de femmes entrepreneurs et éventuellement... Femmes fondatrices, parce qu'il y a aussi un autre volet à construire des relations avec les investisseurs, c'est que des fois, ils ne vont pas investir, mais ils vont être une bonne ressource pour être capables de se connecter à d'autres gens. Ou même juste, des fois, ils sont ouverts à partager des expériences d'autres entrepreneurs ou de se connecter. Donc, je dirais, ma leçon de cette année en 2023, c'est vraiment la force et le réseau. Donc, je vais partager ça comme au final.

  • #0

    On peut faire du pouce sur ce que tu as dit. J'ai vraiment peut-être une dernière question avant de vous passer la main. Est-ce que tu as des investisseurs femmes ?

  • #1

    Oui, mais beaucoup moins.

  • #0

    Ok,

  • #1

    il y en a quand même. Je réalise ça, oui, parce que... Un side effect de ne pas avoir beaucoup de femmes investisseurs, c'est que je pense que les femmes investisseurs qui sont là, qui sont présentes, prennent moins de risques parce que c'est leur premier fonds, donc ils ne veulent pas se faire enlever ce privilège de l'avoir gagné ce droit d'être une femme investisseur. Donc, dans mon secteur, c'est vraiment plus difficile d'avoir des femmes investisseurs, mais j'en ai 4 sur 11. Donc, quand même, il ne faut pas se faire.

  • #0

    C'est quand même impressionnant.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Surtout en biotechnologie, on dirait que j'imagine que ça va être le secteur où il y en a vraiment presque le moins.

  • #1

    Il y en a vraiment moins. Oui, c'est fou.

  • #0

    Bravo en tout cas pour ton beau parcours. Je vous laisse la parole si vous avez des questions en général.

  • #1

    Oui.

  • #0

    J'ai une question, parce qu'on parle de financement et tout.

  • #1

    À cause que tu as tellement d'investisseurs, c'est... C'est quoi l'équité de ta compagnie que tu as dû laisser et partager ?

  • #0

    Là, tu dis que tu vas aller en

  • #1

    Syrie. C'est ça ? Oui. Tu vas encore... Est-ce qu'actuellement,

  • #0

    c'est quoi la situation ? Et dans le futur, c'est quoi tes projections ?

  • #1

    En biotechnologie, c'est sûr que la majorité des entrepreneurs qui ont, mettons, un exit plus tard, ont entre 5 et 7 de leur compagnie. C'est très, très petit. Une des raisons, c'est parce qu'on attire beaucoup de capital, donc on fait grossir la compagnie assez rapidement, donc la valeur de la compagnie augmente aussi. Donc, 5 à 7 ça peut être quand même un gros retour comparé à une entreprise qui ne prendrait pas du capital. Cependant, il y a beaucoup de désavantage à ça parce que le capital c'est super dilutif. Ce ne sont pas toutes les compagnies qui doivent ramasser du capital de risque. Si je n'avais pas à le faire, je ne le ferais pas. J'aimerais ça être une multimillionnaire qui mette tout son argent dans la compagnie, qui bootstrape et qui a juste des grants. Donc en ce moment... On est peut-être à 45 déjà d'équité vendue, donc c'est beaucoup. Ça fait peur à beaucoup d'entrepreneurs et d'investisseurs québécois parce que ce n'est pas quelque chose qu'on entend souvent ici, malheureusement. Mais j'essaie de faire mon petit bout de chemin et d'essayer d'augmenter le nombre de compagnies qui vont faire de la croissance et qui ne vont pas avoir peur de... prendre de l'équité si c'est ça qu'ils ont besoin de faire pour grandir, pour justement attirer plus de technologie, qui vont enrichir le Québec, qui vont donner un peu plus de goût de risque aux investisseurs québécois. Les deux questions, la première c'est plus savoir si tu as des concurrents, c'est vraiment la première, tu as besoin de ce produit dans tout le monde. La deuxième c'est plus, ça peut apparaître au sein de ta journée éthique. Oui, on a des concurrents, mais vraiment pas beaucoup. On est quatre compagnies dans le monde qui font du lait à base de cellules. Puis les trois autres font du lait pour humains, donc cellules humaines pour faire de la formule pour enfants. Puis nous, on fait vraiment juste ce produit laitier traditionnel à base de vaches, de cellules de vaches. Journée type. Ça dépend vraiment. Au début, j'avoue que c'était vraiment une question que je me posais aussi, puis que je continue à poser à mes amis entrepreneurs, parce que je ne sais pas si je fais la bonne chose, dans le fond. Je sais, je réponds beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de courriels, trop de courriels. En ce moment, je suis en ronde de financement, donc j'essaie de fermer ma ronde de financement. C'est beaucoup de back and forth avec des investisseurs. Encore des courriels, beaucoup d'appels. Je pense que c'est la première fois que je me fais autant appeler pour des questions sur le moment par des investisseurs. Ça peut être stressant parce qu'ils n'ont pas de boundaries la plupart du temps. Des fois, il faut dire que ma journée est terminée, demain je te rappelle, ce qui est très difficile. La ligne est souvent à 8 heures, donc c'est tard 8 heures. Il faut que je me sente mal de leur dire que je vais aller me coucher. Bien, pas me coucher, mais ma soirée. Je courriel beaucoup back and forth avec les investisseurs. J'essaie de rester super active sur LinkedIn pour donner un peu de visibilité à la compagnie.

  • #0

    J'essaie de regarder les bourses qui sont disponibles, qui ouvrent à tous les jours pour financer la compagnie. En ce moment, je suis beaucoup dans la planification future. Étant donné qu'on ferme le monde de financement, j'essaie de faire des budgets, planifier si on veut aller embaucher des nouveaux employés. En ce moment, on déménage dans un nouveau laboratoire, donc il y a de la logistique de ça. Ça dépend souvent. Il y a des périodes, par exemple l'été, totalement mort. Si tu es en financement, personne ne te répond parce que tout le monde est en vacances sauf toi. Donc, c'est beaucoup de planification pour le futur. Il faut toujours essayer de voir ce qu'on peut faire plus tard, voir dans cinq mois ce que je vais faire. Je planifie, je commence à penser. Comme moi, ma compagnie a beaucoup de volets. Je dois penser à la régulation, je dois penser à la vente du produit, je dois penser au marketing, je dois penser à l'éducation des gens pour ce produit-là, je dois penser à plus de financement toujours. Je dois penser à embaucher, je dois penser à tout ce qui est la timeline technologique. Donc, ça remplit bien une journée de s'assurer que toutes les choses sont répondues. Mais il y a des jours où je n'ai rien à faire et je me sens mal.

  • #1

    Si ça peut te rassurer, les coachs de la base entrepreneuriale disent qu'un CEO devrait passer plus que 60 de son temps à parler. Par courriel, ça marche aussi. Je pense que tu es en bon à parler avec d'autres personnes. et en bon travail.

  • #0

    Merci.

  • #2

    Moi, je suis vraiment impressionnée que tu fais un background en psychologie, que tu travailles pas là-dedans complètement, tu fais un études carrément qui est au TED. Je pense que je suis impressionnée parce que tu m'apprenais aussi là-dedans. Moi, j'ai un background de désarrage. Je pense que tu as un petit fil dans la vie d'une fille. C'est juste comme dans le travail. L'entomologie, en fait. Ma question est plus, elle est comme en deux volets. La première, tu parles, je voudrais revenir aussi sur le fait que lorsque tu parles avec des gens, tu dois un peu justifier ta place. Est-ce que, comment ça se passe, est-ce que les gens continuent à le faire ? Puis, est-ce que tu as fait des formations entre-temps pour pouvoir peut-être pallier à des secteurs que tu avais peut-être moins de connaissances ?

  • #0

    Oui, au début, j'ai fait un certificat en administration avec TELUC. Pour avoir le bout de papier qui dit que j'ai fait des études en administration, je n'ai rien appris que je ne savais pas à travers ce que j'ai fait tout seule. Oui, il y a des trucs théoriques que j'ai appris sur la comptabilité, mais j'aurais pu le trouver. Pas que je ne recommande pas, mais pour moi, j'ai appris beaucoup plus sur mes pieds en essayant d'aller chercher les réponses. Je me le fais encore demander, c'est comme mon background, mais en ce moment, je pense que les gens, quand tu fais un peu plus de bout de chemin dans ton entreprise, ils voient un peu que tu es capable de faire des résultats, puis c'est un peu plus ça qui les convainc plus que ce que tu as sur ton LinkedIn. Puis c'est là-dessus que j'aurais aimé plus me concentrer quand j'ai commencé l'entreprise, c'est que... Il faut que tu démontes ta vision et ce que tu vas construire. Plus que j'ai étudié un an, je pense que c'est moins important, en tout cas, à mes yeux et aux yeux des bonnes personnes qui vont vraiment te supporter et être la bonne personne pour te supporter. Je pense que ça répond à tes deux questions. Oui,

  • #2

    c'est ça aussi le fait de... Parce que j'ai vraiment tendance à avoir un manque de confiance parce que j'ai pas le bout de papier. C'est un petit peu ça que j'essaie de faire. Ça fait cinq ans que j'assiste à plein de conférences, que je fais des appels à l'international, etc. Mais je me dis, j'ai pas le PhD non plus. Tant que j'ai pas ce PhD-là, je me dis, jamais je pourrai parler en pleine confiance de ce secteur-là. Mais de savoir qu'une personne comme toi qui a ramassé 4 à 5 millions de dollars, puis qui réussit à 24 ans à convaincre des gens, moi je me dis ok, il y a un blueprint

  • #0

    Donc je peux peut-être en prêter aussi. Ben oui, assume-toi pleinement. C'est sûr que c'est pas moi qui vais aller faire les manipulations dans le lab, il va falloir quand même un PhD pour ça malheureusement. Bien oui, bien oui. Je suis encore gênée des fois dans des conférences de me proclamer experte, mais il faut le faire. Je pense qu'il n'y a personne qui va te... La personne qui va vraiment t'affirmer que c'est toi la bonne personne, elle va jamais arriver. Que ce soit toi ou quelqu'un d'autre, ça va jamais arriver avant que toi tu t'assumes pleinement, puis que tu le fasses, que tu l'assumes. Parce que vraiment, le ton, l'assurance, c'est ça qui va dire que c'est une experte. Tu pourrais rien savoir, puis juste apprendre des trucs, puis dire avec confiance, puis les gens seraient comme Ah ouais, experte !

  • #1

    Il y en a plein qui font ça en plus.

  • #0

    Mais oui, il y en a plein.

  • #1

    Oui,

  • #0

    oui. Absolument.

  • #3

    Je pense que tu as juste ajouté une des grandes forces des entraîneurs. En fait, une force des bons entrepreneurs, c'est de savoir bien s'entourer. Parce qu'il n'y a personne qui peut tout savoir.

  • #0

    Absolument.

  • #3

    Il faut justement savoir s'entourer des personnes qui vont avoir la crédibilité ou qui vont avoir les connaissances que toi,

  • #2

    tu as.

  • #0

    Oui. Absolument.

  • #4

    Oui, il y a la vision, il y a ça. Mais quand quelqu'un investit, c'est parce qu'il a confiance dans l'entrepreneur.

  • #0

    Oui.

  • #4

    Si tu peux me donner une chose que tu dirais, c'est ça qui a donné confiance aux gens, moi et mon co-founder. Qu'est-ce qui fait qu'en vous écoutant parler, ils se disent all right, je vais signer un chèque et je vais pouvoir faire quelque chose dans 5-6 ans

  • #0

    Ça dépend des personnes. Il y a des gens qui ont pris deux meetings avec nous et qui ont investi. Il y a des gens, je leur ai parlé pendant un an et demi et je pense que c'est ça. Mais malheureusement, la plupart du temps, c'est vraiment construire une relation avec les investisseurs qui vont investir. Parce que si c'est inversé, moi, quelqu'un que je rencontre dans la rue qui n'a pas un CV ou un PhD dans un milieu, c'est sûr que je vais être stressée. C'est la culture de faire confiance en des gens selon ce qui est écrit sur leur LinkedIn ou leur CV. Puis je le fais quand j'essaie d'embaucher des gens, j'essaie d'enlever mes propres biais, puis de parler à la personne, puis de poser des questions qui ne sont pas nécessairement liées à ce qu'ils ont appris à l'école. Je pense que... Offrir une relation de confiance avec quelqu'un, ça en dit beaucoup plus sur ton habileté à... à te délivrer sur ta vision et tes plans. Je pense que c'est la seule chose qui a vraiment convaincu les gens. Ils ont passé du temps avec moi, ils ont vu où je m'en vais, ils ont vu comment je mets en structure mes choses, mon financement, à qui je parle. Ils ont vu mon équipe, ils ont vu le travail qu'on a fait et c'est ça qui les a convaincus.

  • #2

    C'est peut-être un petit peu ton plus grave défi actuel.

  • #0

    La technologie est vraiment difficile, donc je dirais que c'est ma technologie. Mais si je me concentre en dehors de la technologie et de la compagnie spécifiquement, je dirais continuer à convaincre des gens que je suis capable de faire l'impossible. C'est quand même un gros défi. J'apprends à me faire de plus en plus confiance encore aujourd'hui. Je me dis un jour à la fois, puis on va réussir.

  • #1

    Merci beaucoup.

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