Le premier Baromètre économique du vrac et du réemploi en Belgique, mené par ConsomAction et Fost Plus, dresse un état des lieux inédit d’une filière à la fois mature dans ses pratiques et freinée dans son développement.

Du côté du vrac, le rapport montre un secteur jeune mais stabilisé : 90 % des entreprises ont été créées après 2010, et 83 % affichent un haut niveau de maturité opérationnelle. Pourtant, la viabilité économique reste fragile : deux tiers réalisent moins de 1 million d’euros de chiffre d’affaires, malgré une croissance moyenne de 7 % par an entre 2022 et 2024. L’alimentaire domine largement le marché, et seuls 25 % des acteurs parviennent à s’approvisionner majoritairement en produits belges. Le manque d’habitude des consommateurs, la logistique et les règles d’hygiène sont identifiés comme obstacles majeurs.

Le réemploi, lui, s’appuie sur un héritage historique solide, notamment dans les boissons. La Belgique se distingue avec 83 % des emballages commerciaux et industriels réutilisables (92 % hors carton). Néanmoins, la montée en puissance reste freinée par des coûts encore supérieurs au jetable — liés au lavage, au transport inverse ou aux pertes — et par une demande encore limitée. Les entreprises réclament plus de standardisation, d’infrastructures de lavage partagées et un cadre réglementaire clair et incitatif.

Ce premier baromètre montre un potentiel important : la complémentarité entre vrac et réemploi qui pourrait permettre à la Belgique de devenir un leader européen de la distribution circulaire, à condition de soutenir les infrastructures, la logistique et la sensibilisation du public.

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