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LE SAS DES LEADERS

Guillaume ATTIAS : Liberté d'Être : Comment notre cerveau influence notre authenticité au travail?

Guillaume ATTIAS : Liberté d'Être : Comment notre cerveau influence notre authenticité au travail?

34min |08/11/2024
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Description

Yvane Le Dot, coach professionnelle accréditée ICF et fondatrice du cabinet Franco-Canadien "Le SAS",s'entretient avec Guillaume Attias, auteur de "L'influence cachée du cerveau humain".


Dans cet épisode, nous plongeons dans les mécanismes cérébraux qui influencent notre capacité à être nous-mêmes dans un environnement professionnel souvent exigeant en termes d’adaptabilité. En explorant la liberté d'être, nous verrons comment le cerveau peut à la fois soutenir notre authenticité et parfois nous en éloigner.


Avec Guillaume Attias, nous aborderons des thèmes captivants :

  • Les bases cérébrales de l'authenticité : comment notre cerveau définit-il ce qu'est "être soi" ?

  • Les obstacles neurologiques à l'expression de soi et comment les surmonter.

  • Le rôle des dirigeants dans la création de conditions propices à l’épanouissement personnel des collaborateurs.

  • Les bonnes et mauvaises pratiques en leadership et leur impact sur le bien-être et la liberté d’être.

  • Comment prendre des décisions plus alignées avec notre identité profonde.

Découvrez les clés pour favoriser l’expression de votre singularité au travail et permettre à votre équipe de la cultiver afin de contribuer plus significativement!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Le Sass des leaders. Votre espace-temps pour ensemble, passez à la prochaine étape et avancez en cohérence avec les nouvelles attentes de la société. Bonjour à vous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Sass des leaders. Aujourd'hui, je suis ravie d'accueillir Guillaume Mathias. qui est auteur du livre « L'influence cachée du cerveau » . Alors ensemble, on va expérimenter un thème qui est des plus fascinants, l'influence de notre cerveau dans notre capacité à être nous-mêmes, et en particulier dans le monde professionnel, qui nous pousse, comme on le sait bien, souvent à nous suradapter. Notre échange va porter sur des questions clés, qu'est-ce qu'être soi pour notre cerveau, comment nos processus cérébraux peuvent-ils à la fois s'y tenir et prener cette quête d'authenticité. Nous allons voir dans quelles conditions notre cerveau favorise notre développement personnel et comment il peut parfois devenir un obstacle à cette liberté d'être. On verra également en tant que dirigeant comment on peut créer des environnements qui favorisent l'expression de soi, de la singularité des collaborateurs pour un potentiel constitutif plus important. Nous parlerons aussi des bonnes et mauvaises pratiques en leadership et de l'impact sur le cerveau lorsqu'on s'éloigne de notre être véritable, de qui nous sommes. réellement. Donc on abordera également comment on peut encourager une décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité sans être limitée par tous nos automatismes cognitifs et surtout quels sont les premiers petits pas à envisager pour tendre vers une plus grande liberté d'être au quotidien. Donc c'est tout un programme et je te remercie Guillaume d'être à mes côtés pour avancer sur cette thématique. Peut-être avant de commencer ce qui serait intéressant c'est que déjà tu te présentes. et que tu nous dises finalement qui es-tu.

  • Speaker #1

    Bonjour Yvan, bonjour à tous ceux qui nous écoutent. Guillaume Mathias, mon domaine à moi, c'est ce qui se passe entre nos deux oreilles. Pour être plus précis, je suis expert en neurosciences et en sciences cognitives appliquées. Donc moi, mon job, c'est de partir des contrôles de recherche scientifiques avec cette compréhension-là, voir comment est-ce qu'on peut l'appliquer au quotidien, majoritairement professionnellement, mais bien évidemment, on a le même cerveau dans la vie personnelle. Ça peut relier les deux aspects. Et puis, c'est une passion qui m'anime depuis plus de 20 ans. Et j'ai eu la chance de pouvoir travailler dans de nombreux domaines autour de ça, avec comme fil rouge, travailler l'adaptation des individus aux environnements. Qu'est-ce qui se passe entre le moment où un individu perçoit l'environnement, comment le cerveau traite tout ça et déclenche sa réponse d'adaptation. Donc voilà, des tonnes de domaines d'application. Et le sujet que tu nous proposes aujourd'hui est ô combien vaste et passionnant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et donc justement, par rapport à ce sujet-là, on en a parlé ensemble lorsqu'on a travaillé sur ce podcast. Et une des clés en tous les cas et des concepts clés à poser, c'est finalement qu'est-ce qu'être soi du point de vue du cerveau ? Quels sont les mécanismes neurologiques qui entrent en jeu finalement ?

  • Speaker #1

    C'est un super sujet, vous avez quatre heures. Donc, qu'est-ce que c'est qu'être soi ? Il y a plein de concepts derrière ça, être soi. Déjà, il y a une première chose qui est super importante à comprendre, c'est que dans tout ce que nous faisons, il y a deux temps décisionnels. En fait, d'abord, notre cerveau prend 100% des décisions et pour ça, il lui faut à peu près entre 40 et 230 millisecondes. Donc avant qu'on en ait conscience, ce qui veut dire que la conscience, ça va plutôt être l'expression de soi. Donc ça veut dire que notre cerveau déclenche déjà les réponses d'adaptation avant même de rentrer dans la rationalisation de soi. L'histoire qu'on se raconte de soi. Après, sur ces 100% des décisions qui sont prises en quelques dizaines de millisecondes, il n'y en a que 0,26% qui sont portées à notre conscience. Et c'est à ce moment-là qu'on a l'impression de décider de faire des choses. C'est à ce moment-là qu'on a l'impression de construire le soi. Donc ça veut dire que déjà à la base, on se met en mouvement avant même qu'il y ait conscience. Donc est-ce que... On peut vraiment être soi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est ça la question. C'est se dire finalement dans quelle mesure notre cerveau nous permet quelque part de soutenir ou de freiner finalement notre capacité à être nous-mêmes. Si on s'en tient à des pourcentages, comment on peut favoriser ça ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il faut se poser déjà la question de qu'est-ce que c'est que d'être soi ? C'est quoi être soi ? Tu as déjà réalisé qu'on se parle en permanence dans notre tête ? Ça se trouve, là, les auditeurs se disent, ouh là là, c'est quoi ce... Alors, ils ne savent pas que je suis chauve, parce qu'on a l'un d'audio, mais... C'est quoi ce bonhomme complètement perché qui attaque déjà dans le dur, dans le sujet d'entrée de jeu ? Eh bien, cette voix, en fait, qu'on entend dans notre tête... C'est là ce qu'on appelle la sub-vocalisation. C'est-à-dire qu'on se parle tout le temps dans notre tête. C'est ce qui construit notre pensée. Alors, tant que vous entendez votre voix dans votre tête, il n'y a pas de problème. Si vous entendez la voix d'un autre, c'est un autre sujet. Donc, quand je vous dis qu'il n'y a pas de problème à se parler, il faut juste se poser quand même 10 secondes la question. Pourquoi on se parle ? C'est-à-dire que c'est quand même super bizarre de se parler. Pourquoi c'est bizarre ? Dans le sens où... Si on se parle, c'est bien qu'on a construit la phrase. Si on a construit la phrase, c'est bien qu'on savait ce qu'on voulait se dire. Alors pourquoi on se l'a dit ? Eh bien en fait, on se parle à soi-même. Et on voit déjà qu'à ce moment-là, on commence à ne plus avoir une seule et unique personne, mais deux personnes qui se parlent mutuellement dans notre tête. Et laquelle on est ? Eh bien en fait, il y a celle qui construit la phrase, et ça, ça se joue en dehors de notre champ de conscience. et à celle qui écoute la phrase. Ça, ça se joue dans notre conscience. Eh bien, ces deux personnes, c'est ce qui pourrait faire la différence entre une individualité et des personnalités. Celle qui construit la phrase, c'est notre individualité, c'est la part indivisible de nous-mêmes, qui ensuite va parler aux personnalités, c'est la part consciente de nous-mêmes. Tu remarqueras que si tu lances une phrase, et j'invite tous les auditeurs à faire l'expérience, lancez-vous n'importe quelle phrase dans votre tête et arrêtez-vous net en plein milieu. Maintenant, si vous voulez savoir ce que vous voulez vous dire, vous allez être obligés de finir la phrase. Si vous ne finissez pas la phrase, vous ne pouvez pas savoir ce que vous voulez vous dire. Ça veut dire qu'il y a votre individualité qui va s'exprimer à travers vos personnalités. L'individualité, c'est au singulier, c'est la part indivisible de soi-même. Les personnalités, c'est les différentes formes d'expression. de notre individualité en fonction des environnements dans lesquels on est. Je suis quasiment sûr, quand vous connaissez vos conjoints...

  • Speaker #0

    La clé est la plus proche de nous, finalement, parce que c'est assez conceptuel, ce que tu positionnes.

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi est-ce que soi devrait être unique ? En fait, on passe notre temps en tant qu'organisme vivant à s'adapter à des environnements. Et cette adaptation des environnements, c'est la part individuelle de soi qui va s'exprimer dans une forme. qu'on appelle une personnalité. Et ce n'est pas parce qu'il y a plusieurs formes de personnalité que ça n'est pas soi, vu que ça part inévitablement de l'individualité. Donc finalement, qui on est, on est la somme de ces personnalités. À vouloir réunir toutes les personnalités en une seule et unique personne, c'est s'handicaper dans la capacité d'adaptation. Pourquoi ? Parce que notre individualité va s'exprimer différemment dans la posture de mère, dans la posture de... de filles, dans la posture de sœur, dans la posture professionnelle, dans la posture managériale, dans la posture... Ce sont des environnements différents dans lesquels l'individualité va s'exprimer différemment. Tout ça, ce sont des personnalités.

  • Speaker #0

    Mais à quel moment, justement, notre cerveau peut être un obstacle à notre capacité à être davantage nous-mêmes, si on prend en compte l'ensemble de ces personnalités, et que l'ensemble de ces personnalités peuvent aussi plus ou moins être éloignées de ce que l'on veut être, de ce que l'on est au plus profond de nous-mêmes.

  • Speaker #1

    Alors, notre cerveau, on va parler de deux parties du cerveau. Je vais faire deux grands schémas. Ce premier temps décisionnel, il est logé en plein cœur de notre cerveau, en plein cœur du système limbique. C'est lui, à la limite, qui exprimerait au mieux l'individualité. C'est l'origine de tout ce qu'on fait en permanence. Et puis, il y a une partie à l'avant du cerveau, juste au-dessus des sourcils, la partie qu'on appelle orbitofrontale. C'est une petite zone. Et celle-là, elle fait naître la conscience de soi. c'est le deuxième temps décisionnel le premier temps, la partie du système limbique elle ne répond pas à la logique enfin elle ne répond pas à la raison elle, elle va agir déclencher des réponses d'adaptation par rapport à des logiques du vivant elle va créer en nous des états de tension qu'elle va libérer et par la libération de ces états de tension nous mettre en mouvement est-ce qu'on est sur la similitude entre la partie automatique de notre cerveau et la partie

  • Speaker #0

    adaptative,

  • Speaker #1

    c'est ça que tu... Automatiques ou adaptatives, on serait plus dans la partie... Comment dire ? Parce que tu as aussi des automatismes dans la conscientisation des choses. Dans le premier temps, on est plus sur des logiques d'état de tension qu'on va libérer. Dans le deuxième temps, on est dans le discours qu'on se raconte. Quand tu me demandes si le cerveau peut être un obstacle à notre individualité... Oui, le deuxième temps, la partie orbitofrontale, le récit qu'on se raconte de soi, la raison qu'on va donner aux choses. Si on donne... Par exemple, admettons que les gens aiment les chatons. Les chatons, c'est assez facile à comprendre. Oh, ils sont trop mignons. Ok, super. L'état de tension, c'est un état de tension qui va libérer un élan de tendresse, de sympathie, etc. Ça, c'est l'état de tension. Mais après, il y a le discours qu'on se raconte. Pourquoi est-ce si mignon le chaton ? Et alors là, on peut se raconter plein de raisons. Ah, parce que ses grosses papattes. Ah, parce que les petites moustaches. Ah, parce que les petites oreilles un peu rabattues, etc. Tout ça, ce ne sont que des raisons. Tu verras que quand quelqu'un te donne la raison de quelque chose, si tu fouilles un peu, il peut assez facilement changer de raison. Quand tu veux exprimer qui tu es, tu vas te raconter une histoire de toi-même, mais qu'on peut assez facilement transformer. En fait, cette histoire ne reflète pas réellement l'individualité, elle est le récit de cette individualité. Et c'est comme ça qu'on va peser une personnalité. C'est justement ce deuxième temps, ce récit, qui peut nous bloquer dans l'expression la plus juste de notre individualité. Pourquoi ? Parce que dans mon récit, moi je me dis que je suis quelqu'un d'autoritaire. Et ce récit m'enferme.

  • Speaker #0

    Là, tu fais le lien avec toutes les croyances limitantes qui finalement peuvent nous amener à percevoir une situation d'une manière, on va dire, différente entre chaque individu, de par ce que l'on a vécu ou par notre environnement, c'est ça ?

  • Speaker #1

    totalement,

  • Speaker #0

    on va se raconter une histoire particulière en fonction de notre environnement alors comment justement on peut dépasser ça et comment on peut davantage finalement prendre le pas faire de notre cerveau un allié pour se libérer quelque part de ces croyances limitantes qui peuvent nous enfermer et au contraire être davantage en maîtrise de qui l'on veut être je pense que le ...

  • Speaker #1

    Ce qui pourrait nous y rapprocher le plus, c'est de porter notre attention sur les faits. Les faits concrets, les vraies mises en mouvement que l'on a eues. Et non pas trop s'attarder sur le discours qu'on en a fait. Parce que si on regarde bien le discours, on rajoute énormément d'éléments imaginés. Ah non mais... il ou elle m'a mal parlé, je vais y arriver, ou s'est adressé à moi d'une telle manière, parce que, et là, on s'est raconté toute une histoire derrière le « parce que » . Non, on ne regarde que les faits. Comment est-ce que la personne s'est vraiment adressée à moi ? Qu'est-ce que, et on va interroger éventuellement la personne quand on le peut, on essaye de ne pas s'attarder sur la part imaginaire des faits. Ce qui va nous éviter de trop s'enfermer dans des croyances. Ah, s'il me parle mal, c'est parce que de toute évidence, il préfère ou il n'aime pas notre service, il n'aime pas notre département. C'est parce qu'il vient de telle boîte qu'aujourd'hui, dans la boîte, il refuse de s'intégrer ou il veut tout révolutionner. Non, ça, ce ne sont pas des faits, ce sont des croyances. Il faut essayer de s'attarder véritablement sur les faits, faire la part de ce que j'ai réellement perçu de l'environnement, de la... à part de ce que j'ai imaginé de l'environnement.

  • Speaker #0

    Et c'est notamment ce qu'on travaille en termes de coaching et d'accompagnement, comment on amène la personne à lever finalement les croyances qui peuvent limiter dans sa capacité justement à être davantage alignée dans ses prises de décision, dans ses choix et de ses actions. Un point, Guillaume, que tu m'avais mentionné, que je trouvais très intéressant lors de notre premier échange, c'était finalement ta définition qui était de dire finalement être, c'est faire.

  • Speaker #1

    J'aimerais que tu me dises là-dessus. Alors, ce que tu évoques ici, c'est qu'on est ce que l'on fait, on fait ce que l'on est. Pourquoi ? Parce qu'être, ça va être une revendication de soi. En fait, on a d'abord besoin de se revendiquer, d'être reconnu par autrui dans ce qu'on le revendique, pour pouvoir... consolider la notion d'être. Je ne suis pas parce que ça serait quelque chose qui émergerait de moi. Non, je suis parce que quelqu'un a reconnu quelque chose de moi. Et donc, pour pouvoir être, il faut se revendiquer. Comment on se revendique ? À travers ce que l'on fait. C'est la revendication de soi.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu mentionnais notamment, toute la qualité d'action que l'on va poser au quotidien. Le point par rapport à ça, il y a deux éléments qui sont intéressants, c'est la notion de reconnaissance et finalement de construction de soi par rapport à l'autre, et puis cette notion de faire qui quelque part... à du sens que si en amont, on s'est posé et on a réfléchi à finalement qui l'on était, ce que l'on voulait faire justement, et le sens que l'on donnait à nos actions. C'est là toute l'importance aussi du développement de la connaissance de soi. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça c'est une boucle vraiment de rétroaction. Ce n'est pas linéaire comme système. Ça ne peut pas partir juste de j'ai réfléchi qui je veux être et puis je fais, et puis de fait, puisque je fais, je suis. parce qu'en plus ça va dépendre de la reconnaissance de l'autre mais ça va être des boucles en fait on est ce qu'on fait et donc on a cette espèce de boucle de rétroaction permanente partir à la découverte de soi à mon sens c'est plus découvrir ce que l'on fait et ce que l'on fait réellement en plus dans le verbe faire il y a une énorme confusion dans la langue française c'est que si tu demandes à quelqu'un qu'est-ce que tu as fait, il va toujours donner, ou quasiment toujours donner, le résultat du faire, pas le faire en lui-même. Le verbe faire, ce n'est pas un verbe descriptif statique, c'est un verbe de mouvement. Et regarder le faire à travers son résultat, c'est se tromper de la définition de soi. Je ne suis pas le résultat de ce que j'ai fait, je suis la... qualité de l'action que j'ai menée.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est super important. Et ça amène énormément de confusion. Et d'ailleurs, quand on prend l'expression « vendre son âme au diable » , qu'est-ce que c'est ? C'est sacrifier la qualité du faire au bénéfice du résultat. Et comme j'ai sacrifié la qualité de mon action, en réalité, j'ai sacrifié qui je suis. D'où l'expression « vendre son âme au diable » .

  • Speaker #0

    Alors, si on s'en va sur ce chemin-là de sacrifice de qui je suis, parce que c'est vrai qu'effectivement, comme tu le sais, c'est ma réalité d'accompagner des personnes qui ont l'impression, justement, de faire ce force-force, de se perdre dans leur identité et notamment au niveau professionnel, et donc de les accompagner dans ce chemin-là. J'aimerais avoir ton input, ton avis sur, justement, quels sont les effets d'une suradaptation du cerveau. dans notre capacité à être finalement. Qu'est-ce qui se passe pour nous quand on se suradapte ?

  • Speaker #1

    On est quand on est reconnu. C'est l'acte de reconnaissance qui va permettre de déterminer qui on est. Maintenant, si j'ai un environnement qui me contraint à faire, mais que cette action n'est plus alignée avec ce que je revendique. alors on va me reconnaître pour quelque chose que je n'ai pas revendiqué. Donc, par là même, ce que j'ai revendiqué n'est pas reconnu, donc je perds l'être. Et la reconnaissance qu'on m'a donnée ne correspond pas à ma revendication, donc ça ne m'amène toujours pas à être. Donc la contrainte que l'on va donner aux gens dans un environnement donné risque, si elle est trop forte, au décalé de leur revendication, à les amener à perdre. leur identité, qui ils sont, à se perdre. Donc, le poids de cette contrainte, et c'est là, à mon sens, tout l'enjeu, notamment des RH, c'est de s'assurer que la contrainte de l'environnement ne va pas perdre l'individu parce que cet environnement l'amènerait à ne plus pouvoir revendiquer réellement qui il est ou de ne pas avoir les facteurs de reconnaissance vis-à-vis de leur revendication.

  • Speaker #0

    Alors, c'est les contraintes des RH, de l'employeur, mais toi, en tant que SNRH, Moi je dirais qu'il y a aussi une co-responsabilité, c'est-à-dire que l'individu a aussi cette responsabilité d'être à même d'identifier le moment où il se perd et le moment où justement il reprend en main quelque part le gouvernail pour être davantage, se réaliser davantage et faire au besoin une sortie d'autoroute pour justement se retrouver pleinement. Tu avances sur un point qui est intéressant aussi, c'est de se dire finalement on évolue dans la reconnaissance. mais aussi dans un monde qui, quelque part, va tellement vite, où on nous demande tellement de nous suradapter. Comment aussi, en tant que leader, on peut favoriser finalement un environnement qui encourage ses collaborateurs à être authentiques tout en assurant la performance de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, pour le coup, si tu mets la reconnaissance au sein de l'entreprise, son efficacité va augmenter de façon assez… assez flagrante et même voire assez exponentielle. Parce qu'un individu qui est pleinement dans un environnement est un individu qui est extrêmement engagé. Donc les deux sont vraiment liés. Ensuite, comment... permettre de donner des clés aux leaders, plutôt que de favoriser la revendication des individus, il faut surtout, parce qu'en tant qu'individu, on passe notre temps à se revendiquer dans tout ce qu'on fait. Revendiquer, ce n'est pas clamer au effort.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu comptes être revendication de l'individu ?

  • Speaker #1

    C'est se raconter. Et en fait, un individu va se raconter, certes, à travers ce qu'il dit de lui, mais il va également se raconter par rapport à ce qu'il dit des autres, par rapport à ce qu'il dit des environnements. Et également à travers ce qu'il fait, vraiment, dans sa mise en mouvement, dans l'adaptation à l'environnement, et à travers ce qu'il possède. Et ça, à la limite, c'est encore un peu différent. Donc, en fait, en tant qu'individu, il y a une revendication permanente de soi. Il y a une histoire racontée en permanence de soi, tout le temps, à chaque instant.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup, et c'est énorme, dans cette revendication, l'ego de l'individu prend aussi une part énorme dans cette revendication. C'est là où, tu vois, il y a aussi une dissociation à faire entre... L'ego qui est plus une représentation du moi social. Et puis l'être qui aujourd'hui n'est pas forcément plus développé chez les individus.

  • Speaker #1

    À mon sens, il y a aussi une erreur dans la compréhension du mot ego. Qu'est-ce que c'est que l'ego ? Si derrière on regarde neurochimiquement ce que c'est que l'être, c'est la production d'un neurotransmetteur qu'on appelle la sérotonine. La sérotonine, quand elle est libérée, c'est ce qu'il nous donne. la nécessité d'être, le sentiment d'être, et si d'ailleurs il est stabilisé, c'est lui qui va nous permettre d'accéder au sentiment qu'on appelle le bonheur. Cette sérotonine, il faut un taux de concentration dans l'organisme, on appelle ça l'homostasie, il faut qu'il y ait une certaine concentration et qu'elle ne fluctue pas trop vers le bas. Quand cette sérotonine décroît, que le niveau devient moins important, l'individu est amené à se revendiquer plus fortement. et c'est dans son acte de revendication qu'on a l'impression que la personne chope un ego important pourquoi ? parce qu'elle dit moi je, moi je, moi je et donc c'est ce qui va amener cet ego ce qu'on appelle l'ego des gens ce qu'il faudrait faire à faire un peu taire mais le problème c'est que si la personne en réalité est en train de se revendiquer plus fort c'est qu'elle est profondément en manque de reconnaissance c'est comme quelqu'un qui aurait très soif si on lui donne pas d'eau elle va clamer encore plus fort qu'à la soif. Or, lorsqu'on dit qu'on veut faire taire l'ego, c'est comme si on disait aux gens qui ont très soif, « Ouais, ça va, bastard ! » à vouloir faire taire la revendication.

  • Speaker #0

    Oui, c'est effectivement ça.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils vont nous faire la reconnaissance.

  • Speaker #0

    Quelque part, c'est une façon, on va dire, de revendiquer ses fondamentaux, ses besoins, ses valeurs premières qui sont essentielles. Donc c'est en ça, effectivement, que c'est simple.

  • Speaker #1

    Et si je veux aller un peu plus loin sur la reconnaissance ? Justement, quand une personne fait preuve de beaucoup de revendications, ça ne sert à rien de vouloir lui demander de se péser, de se calmer, etc. Et c'est là que le conseil que je donne aux leaders, c'est plus il y a de revendications, plus il est important de se poser sur les formes de reconnaissance. Surtout qu'il en existe à peu près une quinzaine, et qu'en fonction des environnements, on n'est pas tous sensibles aux mêmes formes de reconnaissance. Il y a certaines personnes, par exemple, si tu arrives derrière elles et que tu valorises leur travail, certaines vont le prendre comme une forme de reconnaissance et vont se sentir reconnus. Il y a d'autres personnes, tu te pointes derrière, tu valorises leur travail. Non seulement ce n'est pas une forme de reconnaissance à laquelle elles sont sensibles, mais elles peuvent même être vexées. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas du tout ce qu'elles revendiquaient et qu'elles vont dire, évidemment que je fais bien mon boulot, en même temps c'est mon taf. On me prend pour un débile. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas sa forme de revendication et donc pas la forme de reconnaissance qu'elle recherchait. Ce qui fait qu'on a beaucoup de leaders, beaucoup de managers. va dans les entreprises travailler justement sur l'engagement et sur la reconnaissance, qui nous disent « Moi, je ne comprends pas, je les reconnais, mes salariés ou mes équipes. On reconnaît ça, on dit ça, on fait ça. » Oui, mais est-ce que vous êtes assurés que c'est la forme de reconnaissance à laquelle l'individu est sensible ?

  • Speaker #0

    Oui, ça peut partir d'un biais cognitif qui renvoie finalement à leur propre besoin de reconnaissance. Et c'est là où il y a un travail à faire, effectivement, sur l'identification des facteurs de motivation avec chaque individu et soi-même se connaître aussi en tant que... en tant que leader. Merci pour ce point. On a évoqué justement la prise de décision et c'est vrai que c'est une de tes spécialités, notamment Guillaume, tu as fait plusieurs conférences sur ce domaine-là. Comment on peut encourager aussi une prise de décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité, avec ce que nous sommes ? Et ça sur le chemin de finalement, aujourd'hui, on avance beaucoup. quelque part dans des prises de décisions qui sont rationnelles, qui sont portées par la raison, comment on peut être davantage aussi en écoute de notre intuition, qui fait aussi partie quelque part de... des capacités ou des habilités de notre cerveau.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai juste besoin que tu me précises le contexte décisionnel. De quelle forme de décision tu me parles ? Est-ce qu'on est sur la décision stratégique organisationnelle ? Est-ce qu'on est sur la décision personnelle ?

  • Speaker #0

    Je pars du principe qu'on est aussi la somme, tu parlais tout à l'heure de faire, être c'est faire, mais chaque acte que l'on pose, c'est aussi précéder finalement d'une prise de décision. Et donc, c'est vraiment sur ce chemin-là que je veux t'amener. Comment, quelque part, sur chacune de nos décisions, on peut se réaligner davantage et, quelque part, contrebalancer des automatismes cognitifs qui peuvent potentiellement nous amener ou nous éloigner de nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs axes là-dessus, mais de ce que j'entends du contexte décisionnel que tu me poses ici, ça serait une bonne décision. Combien même, ça serait possible de l'évaluer. Une bonne décision serait une décision qui m'amène à pouvoir faire ce que je cherche à faire reconnaître.

  • Speaker #0

    Complètement. On parle de qualité d'action. C'est ça. Une qualité d'action qui soit quand même alignée à nous-mêmes, à soi finalement, et qui nous rejoigne.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est-à-dire que si jamais il y a quelque chose que j'ai vraiment envie de revendiquer de moi-même et qui soit reconnue, c'est ma patience, je vais éviter de prendre une décision pour devenir trader sur le Forex. Non, ce ne sera pas une mauvaise décision dans le sens où je ne pourrai pas me mettre en mouvement et donc me revendiquer là-dedans et ne pas avoir les reconnaissances. C'est comme ça que je le verrai. Après, tu as soulevé la notion d'intuition. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? Ton cerveau reçoit à peu près 11 millions d'unités d'information chaque seconde, tout confondu, de l'environnement extérieur. Ça rejoint le bain global des informations. Notre cerveau traite à peu près 400 milliards d'unités d'informations chaque seconde. Mais de tout ça, il ne va en extraire que 2000, juste pour construire un raisonnement, une raison, une conscience, du sens. Mais attention, la mise en mouvement s'est bien faite sur les 11 millions d'unités d'informations perçues. Et on n'en utilise que 2000 pour rationaliser. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? C'est ce que l'on ressent. Les 11 millions, quand ils sont passés dans le premier temps décisionnel, ont libéré des neurotransmetteurs. et des neuronormones qui vont impacter notre ressenti physiologique.

  • Speaker #0

    Donc, on est sur un rapport de 11 millions d'unités perçues.

  • Speaker #1

    C'est ça. Seulement 2000, oui. Seulement 2000 dans ce qui construit un raisonnement, une conscientisation du sens.

  • Speaker #0

    Donc, c'est là où, effectivement, il y a tout intérêt à être aussi conscient de l'importance de savoir s'écouter et de savoir, finalement, écouter notre intuition. Blaise Pascal disait qu'effectivement, notre intuition, c'est la connaissance du cœur, de nos émotions, de notre imaginaire. C'est une bonne représentation.

  • Speaker #1

    C'est une bonne représentation et ça ne vient pas de nulle part. C'est-à-dire qu'en proprioception, c'est-à-dire la perception de soi, ce qui est le plus frappant, c'est la fréquence cardiaque, le cœur. Quand on a un stress, on sent le cœur qui tape dans la poitrine. En réalité, cette augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, etc., sont la conséquence de ce que l'on a perçu et de la libération de toutes ces neurohormones et hormones du corps, d'ailleurs, qui parcourent le corps. Et donc, comme c'est au niveau du cœur qu'on le ressent le plus, on a souvent tendance à dire que ça vient du cœur. Mais en réalité, si on apprend à vraiment porter notre attention sur soi, on s'aperçoit que la peau nous dit plein de choses, la tension de la peau, Les microsudations, la nervosité, l'estomac. Il y a énormément de signaux extérieurs que l'on a en permanence, qui nous signalent en permanence.

  • Speaker #0

    Toi, concrètement, qu'est-ce que tu fais pour justement écouter cette part d'intuition qui est en toi ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, ça. Je pense que je pose mon attention très rapidement sur mes mains, mon ventre et mon cœur. Je pose la réflexion en live parce que je n'ai jamais pris vraiment le temps de l'analyser, mais si spontanément comme ça, là je vais me dire « tiens, qu'est-ce que je ressens ? » , je vois qu'automatiquement je vais porter mon attention à ça. Et dans cet ordre-là, ça va être main, estomac, cœur. Et je vais voir ce qui se passe. Et parce qu'en mémoire, j'ai un référentiel de plein d'observations, alors à ce moment-là, à force d'avoir plein de valeurs de références de différentes situations, on commence à pouvoir mesurer ces variations entre elles. et donc sentir un peu mieux où est-ce qu'on en est

  • Speaker #0

    Avant de nous quitter, Guillaume, j'aimerais qu'on aille sur un chemin un peu plus concret. Finalement, si tu proposais un premier petit pas aux auditeurs pour qu'ils avancent vers davantage d'alignement entre le cerveau et leur capacité à être, qu'est-ce qu'ils pourraient faire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a un petit exercice que j'aime beaucoup. En fait, si on demande à quelqu'un qui es-tu, il va prendre… plein d'histoires du passé qui l'a fait. Par exemple, j'ai une personne qui me disait, il y a 3 ans, quelqu'un d'hyper courageux, parce qu'il y a 3 ans, j'ai fait un acte de courage sur un site de catastrophe, etc. Et pour le chambrer un peu, je lui dis, ok, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu es qui ? Je pense que je suis toujours courageux. Dis-moi ce que tu as fait aujourd'hui, là, concrètement, dans le faire, qui était un acte de courage. Ah ! Et là, grand vide. Je lui dis, donc, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu as fait quoi ? Et l'idée, elle est là. C'est-à-dire, à travers, si on pose un regard sur ce que l'on a fait dans la journée, concrètement fait dans cette journée-là, on va pouvoir se dire « Aujourd'hui, j'étais. » Aujourd'hui, j'étais concentré, j'étais prévenant, j'étais à l'écoute. Ce qui ne veut pas dire que demain, on le saura. Mais aujourd'hui, en tout cas, si je porte un regard sur concrètement ce que j'ai fait, ça me permet de déterminer qui j'étais aujourd'hui. Et moi, ce petit exercice, je me le fais personnellement tous les jours. Tous les soirs, je porte un regard sur ce que j'ai fait pour savoir qui j'étais et je me demande qui j'ai envie d'être demain.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi, je le fais le matin, cette question.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    En mode anticipatif. C'est ça. Je veux dire finalement, OK, qui je suis et où je suis en ce moment et où est-ce que je veux être.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour pouvoir être le lendemain ou alors le jour même.

  • Speaker #0

    Dans des actions concrètes aujourd'hui, avec les personnes que je vais accompagner, avec les membres de ma famille et avec moi-même aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. C'est-à-dire que tu as la possibilité de chaque jour réécrire qui tu es. Et donc, c'est de prendre des décisions qui vont nous permettre de mettre en place la qualité d'action de la personne qu'on a envie d'être ce jour-là. Et après, pour réussir à nourrir au long terme, parce que sinon on va se dire que c'est une image hyper instable de soi, en faisant cet exercice quotidiennement, on s'aperçoit qu'on a une récurrence de qualité d'action que l'on va retrouver à travers le temps. Ça, c'est la part plus stable de soi.

  • Speaker #0

    Globalement, si on résume, il y a cette notion quand même qui est intéressante, c'est globalement ne pas se laisser porter. Dernièrement, j'écoutais une conférence de Charles Pépin sur « L'être a-t-il une raison d'être ? » C'est très philosophique, mais sa réponse était de dire finalement que la raison d'être, ce n'est pas quelque chose que l'on trouve, mais quelque chose que l'on invente. Elle n'existe pas et c'est à nous de l'inventer et de la construire. Et c'est globalement, quelque part, le message qui se tient là et qui est là pour nos auditeurs. C'est-à-dire comment, finalement, on prend le gouvernail de notre vie, de ce que l'on veut être, pour se réaliser, en fait.

  • Speaker #1

    Complètement. Après, j'ai envie d'aller plus loin, en mode un peu provoque. A-t-on vraiment besoin d'une raison d'être ?

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #1

    D'un point de vue purement biologique, on n'en a pas besoin ? Est-ce que tu as besoin d'une raison d'être pour être ? Mais pourtant, c'est une espèce de nécessité impérieuse que crée notre esprit à ne pas supporter, de ne pas avoir raison d'être. Et pour avoir une finalité, en fait. Le sens a besoin d'une finalité.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et notamment, dernièrement, tu as dans une des lectures, je suis tombée sur une phrase que je trouvais intéressante qui faisait la dissociation entre vivre, qui finalement est de se soucier de ses besoins primaires, manger, boire. Et puis, finalement, exister. Exister, c'est finalement faire cette part minimale, mais c'est aussi avoir conscience de ce que l'on vit et puis connaissant du sens que l'on veut donner à notre existence. Donc, moi, je resterai là-dessus.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je m'amuse à piquer l'ego avec ça. C'est vraiment notre ego qui est gêné de ça.

  • Speaker #0

    Je souhaite à tout le monde, en tous les cas, de partir et d'avoir envie d'exister plutôt que de vivre.

  • Speaker #1

    Complètement. Totalement. Je te rejoins totalement.

  • Speaker #0

    Merci Guillaume, en tous les cas, pour ce temps et ce partage de toute ton expertise. C'était très enrichissant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était avec grand plaisir. Un grand merci à toi et à tous ceux qui nous écoutent.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté le podcast Le SaaS des leaders. Si vous aussi avez envie de passer à la prochaine étape dans votre carrière, le développement de votre leadership ou avec vos équipes, rendez-vous sur le-saas-coaching.com

Description

Yvane Le Dot, coach professionnelle accréditée ICF et fondatrice du cabinet Franco-Canadien "Le SAS",s'entretient avec Guillaume Attias, auteur de "L'influence cachée du cerveau humain".


Dans cet épisode, nous plongeons dans les mécanismes cérébraux qui influencent notre capacité à être nous-mêmes dans un environnement professionnel souvent exigeant en termes d’adaptabilité. En explorant la liberté d'être, nous verrons comment le cerveau peut à la fois soutenir notre authenticité et parfois nous en éloigner.


Avec Guillaume Attias, nous aborderons des thèmes captivants :

  • Les bases cérébrales de l'authenticité : comment notre cerveau définit-il ce qu'est "être soi" ?

  • Les obstacles neurologiques à l'expression de soi et comment les surmonter.

  • Le rôle des dirigeants dans la création de conditions propices à l’épanouissement personnel des collaborateurs.

  • Les bonnes et mauvaises pratiques en leadership et leur impact sur le bien-être et la liberté d’être.

  • Comment prendre des décisions plus alignées avec notre identité profonde.

Découvrez les clés pour favoriser l’expression de votre singularité au travail et permettre à votre équipe de la cultiver afin de contribuer plus significativement!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Le Sass des leaders. Votre espace-temps pour ensemble, passez à la prochaine étape et avancez en cohérence avec les nouvelles attentes de la société. Bonjour à vous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Sass des leaders. Aujourd'hui, je suis ravie d'accueillir Guillaume Mathias. qui est auteur du livre « L'influence cachée du cerveau » . Alors ensemble, on va expérimenter un thème qui est des plus fascinants, l'influence de notre cerveau dans notre capacité à être nous-mêmes, et en particulier dans le monde professionnel, qui nous pousse, comme on le sait bien, souvent à nous suradapter. Notre échange va porter sur des questions clés, qu'est-ce qu'être soi pour notre cerveau, comment nos processus cérébraux peuvent-ils à la fois s'y tenir et prener cette quête d'authenticité. Nous allons voir dans quelles conditions notre cerveau favorise notre développement personnel et comment il peut parfois devenir un obstacle à cette liberté d'être. On verra également en tant que dirigeant comment on peut créer des environnements qui favorisent l'expression de soi, de la singularité des collaborateurs pour un potentiel constitutif plus important. Nous parlerons aussi des bonnes et mauvaises pratiques en leadership et de l'impact sur le cerveau lorsqu'on s'éloigne de notre être véritable, de qui nous sommes. réellement. Donc on abordera également comment on peut encourager une décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité sans être limitée par tous nos automatismes cognitifs et surtout quels sont les premiers petits pas à envisager pour tendre vers une plus grande liberté d'être au quotidien. Donc c'est tout un programme et je te remercie Guillaume d'être à mes côtés pour avancer sur cette thématique. Peut-être avant de commencer ce qui serait intéressant c'est que déjà tu te présentes. et que tu nous dises finalement qui es-tu.

  • Speaker #1

    Bonjour Yvan, bonjour à tous ceux qui nous écoutent. Guillaume Mathias, mon domaine à moi, c'est ce qui se passe entre nos deux oreilles. Pour être plus précis, je suis expert en neurosciences et en sciences cognitives appliquées. Donc moi, mon job, c'est de partir des contrôles de recherche scientifiques avec cette compréhension-là, voir comment est-ce qu'on peut l'appliquer au quotidien, majoritairement professionnellement, mais bien évidemment, on a le même cerveau dans la vie personnelle. Ça peut relier les deux aspects. Et puis, c'est une passion qui m'anime depuis plus de 20 ans. Et j'ai eu la chance de pouvoir travailler dans de nombreux domaines autour de ça, avec comme fil rouge, travailler l'adaptation des individus aux environnements. Qu'est-ce qui se passe entre le moment où un individu perçoit l'environnement, comment le cerveau traite tout ça et déclenche sa réponse d'adaptation. Donc voilà, des tonnes de domaines d'application. Et le sujet que tu nous proposes aujourd'hui est ô combien vaste et passionnant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et donc justement, par rapport à ce sujet-là, on en a parlé ensemble lorsqu'on a travaillé sur ce podcast. Et une des clés en tous les cas et des concepts clés à poser, c'est finalement qu'est-ce qu'être soi du point de vue du cerveau ? Quels sont les mécanismes neurologiques qui entrent en jeu finalement ?

  • Speaker #1

    C'est un super sujet, vous avez quatre heures. Donc, qu'est-ce que c'est qu'être soi ? Il y a plein de concepts derrière ça, être soi. Déjà, il y a une première chose qui est super importante à comprendre, c'est que dans tout ce que nous faisons, il y a deux temps décisionnels. En fait, d'abord, notre cerveau prend 100% des décisions et pour ça, il lui faut à peu près entre 40 et 230 millisecondes. Donc avant qu'on en ait conscience, ce qui veut dire que la conscience, ça va plutôt être l'expression de soi. Donc ça veut dire que notre cerveau déclenche déjà les réponses d'adaptation avant même de rentrer dans la rationalisation de soi. L'histoire qu'on se raconte de soi. Après, sur ces 100% des décisions qui sont prises en quelques dizaines de millisecondes, il n'y en a que 0,26% qui sont portées à notre conscience. Et c'est à ce moment-là qu'on a l'impression de décider de faire des choses. C'est à ce moment-là qu'on a l'impression de construire le soi. Donc ça veut dire que déjà à la base, on se met en mouvement avant même qu'il y ait conscience. Donc est-ce que... On peut vraiment être soi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est ça la question. C'est se dire finalement dans quelle mesure notre cerveau nous permet quelque part de soutenir ou de freiner finalement notre capacité à être nous-mêmes. Si on s'en tient à des pourcentages, comment on peut favoriser ça ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il faut se poser déjà la question de qu'est-ce que c'est que d'être soi ? C'est quoi être soi ? Tu as déjà réalisé qu'on se parle en permanence dans notre tête ? Ça se trouve, là, les auditeurs se disent, ouh là là, c'est quoi ce... Alors, ils ne savent pas que je suis chauve, parce qu'on a l'un d'audio, mais... C'est quoi ce bonhomme complètement perché qui attaque déjà dans le dur, dans le sujet d'entrée de jeu ? Eh bien, cette voix, en fait, qu'on entend dans notre tête... C'est là ce qu'on appelle la sub-vocalisation. C'est-à-dire qu'on se parle tout le temps dans notre tête. C'est ce qui construit notre pensée. Alors, tant que vous entendez votre voix dans votre tête, il n'y a pas de problème. Si vous entendez la voix d'un autre, c'est un autre sujet. Donc, quand je vous dis qu'il n'y a pas de problème à se parler, il faut juste se poser quand même 10 secondes la question. Pourquoi on se parle ? C'est-à-dire que c'est quand même super bizarre de se parler. Pourquoi c'est bizarre ? Dans le sens où... Si on se parle, c'est bien qu'on a construit la phrase. Si on a construit la phrase, c'est bien qu'on savait ce qu'on voulait se dire. Alors pourquoi on se l'a dit ? Eh bien en fait, on se parle à soi-même. Et on voit déjà qu'à ce moment-là, on commence à ne plus avoir une seule et unique personne, mais deux personnes qui se parlent mutuellement dans notre tête. Et laquelle on est ? Eh bien en fait, il y a celle qui construit la phrase, et ça, ça se joue en dehors de notre champ de conscience. et à celle qui écoute la phrase. Ça, ça se joue dans notre conscience. Eh bien, ces deux personnes, c'est ce qui pourrait faire la différence entre une individualité et des personnalités. Celle qui construit la phrase, c'est notre individualité, c'est la part indivisible de nous-mêmes, qui ensuite va parler aux personnalités, c'est la part consciente de nous-mêmes. Tu remarqueras que si tu lances une phrase, et j'invite tous les auditeurs à faire l'expérience, lancez-vous n'importe quelle phrase dans votre tête et arrêtez-vous net en plein milieu. Maintenant, si vous voulez savoir ce que vous voulez vous dire, vous allez être obligés de finir la phrase. Si vous ne finissez pas la phrase, vous ne pouvez pas savoir ce que vous voulez vous dire. Ça veut dire qu'il y a votre individualité qui va s'exprimer à travers vos personnalités. L'individualité, c'est au singulier, c'est la part indivisible de soi-même. Les personnalités, c'est les différentes formes d'expression. de notre individualité en fonction des environnements dans lesquels on est. Je suis quasiment sûr, quand vous connaissez vos conjoints...

  • Speaker #0

    La clé est la plus proche de nous, finalement, parce que c'est assez conceptuel, ce que tu positionnes.

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi est-ce que soi devrait être unique ? En fait, on passe notre temps en tant qu'organisme vivant à s'adapter à des environnements. Et cette adaptation des environnements, c'est la part individuelle de soi qui va s'exprimer dans une forme. qu'on appelle une personnalité. Et ce n'est pas parce qu'il y a plusieurs formes de personnalité que ça n'est pas soi, vu que ça part inévitablement de l'individualité. Donc finalement, qui on est, on est la somme de ces personnalités. À vouloir réunir toutes les personnalités en une seule et unique personne, c'est s'handicaper dans la capacité d'adaptation. Pourquoi ? Parce que notre individualité va s'exprimer différemment dans la posture de mère, dans la posture de... de filles, dans la posture de sœur, dans la posture professionnelle, dans la posture managériale, dans la posture... Ce sont des environnements différents dans lesquels l'individualité va s'exprimer différemment. Tout ça, ce sont des personnalités.

  • Speaker #0

    Mais à quel moment, justement, notre cerveau peut être un obstacle à notre capacité à être davantage nous-mêmes, si on prend en compte l'ensemble de ces personnalités, et que l'ensemble de ces personnalités peuvent aussi plus ou moins être éloignées de ce que l'on veut être, de ce que l'on est au plus profond de nous-mêmes.

  • Speaker #1

    Alors, notre cerveau, on va parler de deux parties du cerveau. Je vais faire deux grands schémas. Ce premier temps décisionnel, il est logé en plein cœur de notre cerveau, en plein cœur du système limbique. C'est lui, à la limite, qui exprimerait au mieux l'individualité. C'est l'origine de tout ce qu'on fait en permanence. Et puis, il y a une partie à l'avant du cerveau, juste au-dessus des sourcils, la partie qu'on appelle orbitofrontale. C'est une petite zone. Et celle-là, elle fait naître la conscience de soi. c'est le deuxième temps décisionnel le premier temps, la partie du système limbique elle ne répond pas à la logique enfin elle ne répond pas à la raison elle, elle va agir déclencher des réponses d'adaptation par rapport à des logiques du vivant elle va créer en nous des états de tension qu'elle va libérer et par la libération de ces états de tension nous mettre en mouvement est-ce qu'on est sur la similitude entre la partie automatique de notre cerveau et la partie

  • Speaker #0

    adaptative,

  • Speaker #1

    c'est ça que tu... Automatiques ou adaptatives, on serait plus dans la partie... Comment dire ? Parce que tu as aussi des automatismes dans la conscientisation des choses. Dans le premier temps, on est plus sur des logiques d'état de tension qu'on va libérer. Dans le deuxième temps, on est dans le discours qu'on se raconte. Quand tu me demandes si le cerveau peut être un obstacle à notre individualité... Oui, le deuxième temps, la partie orbitofrontale, le récit qu'on se raconte de soi, la raison qu'on va donner aux choses. Si on donne... Par exemple, admettons que les gens aiment les chatons. Les chatons, c'est assez facile à comprendre. Oh, ils sont trop mignons. Ok, super. L'état de tension, c'est un état de tension qui va libérer un élan de tendresse, de sympathie, etc. Ça, c'est l'état de tension. Mais après, il y a le discours qu'on se raconte. Pourquoi est-ce si mignon le chaton ? Et alors là, on peut se raconter plein de raisons. Ah, parce que ses grosses papattes. Ah, parce que les petites moustaches. Ah, parce que les petites oreilles un peu rabattues, etc. Tout ça, ce ne sont que des raisons. Tu verras que quand quelqu'un te donne la raison de quelque chose, si tu fouilles un peu, il peut assez facilement changer de raison. Quand tu veux exprimer qui tu es, tu vas te raconter une histoire de toi-même, mais qu'on peut assez facilement transformer. En fait, cette histoire ne reflète pas réellement l'individualité, elle est le récit de cette individualité. Et c'est comme ça qu'on va peser une personnalité. C'est justement ce deuxième temps, ce récit, qui peut nous bloquer dans l'expression la plus juste de notre individualité. Pourquoi ? Parce que dans mon récit, moi je me dis que je suis quelqu'un d'autoritaire. Et ce récit m'enferme.

  • Speaker #0

    Là, tu fais le lien avec toutes les croyances limitantes qui finalement peuvent nous amener à percevoir une situation d'une manière, on va dire, différente entre chaque individu, de par ce que l'on a vécu ou par notre environnement, c'est ça ?

  • Speaker #1

    totalement,

  • Speaker #0

    on va se raconter une histoire particulière en fonction de notre environnement alors comment justement on peut dépasser ça et comment on peut davantage finalement prendre le pas faire de notre cerveau un allié pour se libérer quelque part de ces croyances limitantes qui peuvent nous enfermer et au contraire être davantage en maîtrise de qui l'on veut être je pense que le ...

  • Speaker #1

    Ce qui pourrait nous y rapprocher le plus, c'est de porter notre attention sur les faits. Les faits concrets, les vraies mises en mouvement que l'on a eues. Et non pas trop s'attarder sur le discours qu'on en a fait. Parce que si on regarde bien le discours, on rajoute énormément d'éléments imaginés. Ah non mais... il ou elle m'a mal parlé, je vais y arriver, ou s'est adressé à moi d'une telle manière, parce que, et là, on s'est raconté toute une histoire derrière le « parce que » . Non, on ne regarde que les faits. Comment est-ce que la personne s'est vraiment adressée à moi ? Qu'est-ce que, et on va interroger éventuellement la personne quand on le peut, on essaye de ne pas s'attarder sur la part imaginaire des faits. Ce qui va nous éviter de trop s'enfermer dans des croyances. Ah, s'il me parle mal, c'est parce que de toute évidence, il préfère ou il n'aime pas notre service, il n'aime pas notre département. C'est parce qu'il vient de telle boîte qu'aujourd'hui, dans la boîte, il refuse de s'intégrer ou il veut tout révolutionner. Non, ça, ce ne sont pas des faits, ce sont des croyances. Il faut essayer de s'attarder véritablement sur les faits, faire la part de ce que j'ai réellement perçu de l'environnement, de la... à part de ce que j'ai imaginé de l'environnement.

  • Speaker #0

    Et c'est notamment ce qu'on travaille en termes de coaching et d'accompagnement, comment on amène la personne à lever finalement les croyances qui peuvent limiter dans sa capacité justement à être davantage alignée dans ses prises de décision, dans ses choix et de ses actions. Un point, Guillaume, que tu m'avais mentionné, que je trouvais très intéressant lors de notre premier échange, c'était finalement ta définition qui était de dire finalement être, c'est faire.

  • Speaker #1

    J'aimerais que tu me dises là-dessus. Alors, ce que tu évoques ici, c'est qu'on est ce que l'on fait, on fait ce que l'on est. Pourquoi ? Parce qu'être, ça va être une revendication de soi. En fait, on a d'abord besoin de se revendiquer, d'être reconnu par autrui dans ce qu'on le revendique, pour pouvoir... consolider la notion d'être. Je ne suis pas parce que ça serait quelque chose qui émergerait de moi. Non, je suis parce que quelqu'un a reconnu quelque chose de moi. Et donc, pour pouvoir être, il faut se revendiquer. Comment on se revendique ? À travers ce que l'on fait. C'est la revendication de soi.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu mentionnais notamment, toute la qualité d'action que l'on va poser au quotidien. Le point par rapport à ça, il y a deux éléments qui sont intéressants, c'est la notion de reconnaissance et finalement de construction de soi par rapport à l'autre, et puis cette notion de faire qui quelque part... à du sens que si en amont, on s'est posé et on a réfléchi à finalement qui l'on était, ce que l'on voulait faire justement, et le sens que l'on donnait à nos actions. C'est là toute l'importance aussi du développement de la connaissance de soi. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça c'est une boucle vraiment de rétroaction. Ce n'est pas linéaire comme système. Ça ne peut pas partir juste de j'ai réfléchi qui je veux être et puis je fais, et puis de fait, puisque je fais, je suis. parce qu'en plus ça va dépendre de la reconnaissance de l'autre mais ça va être des boucles en fait on est ce qu'on fait et donc on a cette espèce de boucle de rétroaction permanente partir à la découverte de soi à mon sens c'est plus découvrir ce que l'on fait et ce que l'on fait réellement en plus dans le verbe faire il y a une énorme confusion dans la langue française c'est que si tu demandes à quelqu'un qu'est-ce que tu as fait, il va toujours donner, ou quasiment toujours donner, le résultat du faire, pas le faire en lui-même. Le verbe faire, ce n'est pas un verbe descriptif statique, c'est un verbe de mouvement. Et regarder le faire à travers son résultat, c'est se tromper de la définition de soi. Je ne suis pas le résultat de ce que j'ai fait, je suis la... qualité de l'action que j'ai menée.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est super important. Et ça amène énormément de confusion. Et d'ailleurs, quand on prend l'expression « vendre son âme au diable » , qu'est-ce que c'est ? C'est sacrifier la qualité du faire au bénéfice du résultat. Et comme j'ai sacrifié la qualité de mon action, en réalité, j'ai sacrifié qui je suis. D'où l'expression « vendre son âme au diable » .

  • Speaker #0

    Alors, si on s'en va sur ce chemin-là de sacrifice de qui je suis, parce que c'est vrai qu'effectivement, comme tu le sais, c'est ma réalité d'accompagner des personnes qui ont l'impression, justement, de faire ce force-force, de se perdre dans leur identité et notamment au niveau professionnel, et donc de les accompagner dans ce chemin-là. J'aimerais avoir ton input, ton avis sur, justement, quels sont les effets d'une suradaptation du cerveau. dans notre capacité à être finalement. Qu'est-ce qui se passe pour nous quand on se suradapte ?

  • Speaker #1

    On est quand on est reconnu. C'est l'acte de reconnaissance qui va permettre de déterminer qui on est. Maintenant, si j'ai un environnement qui me contraint à faire, mais que cette action n'est plus alignée avec ce que je revendique. alors on va me reconnaître pour quelque chose que je n'ai pas revendiqué. Donc, par là même, ce que j'ai revendiqué n'est pas reconnu, donc je perds l'être. Et la reconnaissance qu'on m'a donnée ne correspond pas à ma revendication, donc ça ne m'amène toujours pas à être. Donc la contrainte que l'on va donner aux gens dans un environnement donné risque, si elle est trop forte, au décalé de leur revendication, à les amener à perdre. leur identité, qui ils sont, à se perdre. Donc, le poids de cette contrainte, et c'est là, à mon sens, tout l'enjeu, notamment des RH, c'est de s'assurer que la contrainte de l'environnement ne va pas perdre l'individu parce que cet environnement l'amènerait à ne plus pouvoir revendiquer réellement qui il est ou de ne pas avoir les facteurs de reconnaissance vis-à-vis de leur revendication.

  • Speaker #0

    Alors, c'est les contraintes des RH, de l'employeur, mais toi, en tant que SNRH, Moi je dirais qu'il y a aussi une co-responsabilité, c'est-à-dire que l'individu a aussi cette responsabilité d'être à même d'identifier le moment où il se perd et le moment où justement il reprend en main quelque part le gouvernail pour être davantage, se réaliser davantage et faire au besoin une sortie d'autoroute pour justement se retrouver pleinement. Tu avances sur un point qui est intéressant aussi, c'est de se dire finalement on évolue dans la reconnaissance. mais aussi dans un monde qui, quelque part, va tellement vite, où on nous demande tellement de nous suradapter. Comment aussi, en tant que leader, on peut favoriser finalement un environnement qui encourage ses collaborateurs à être authentiques tout en assurant la performance de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, pour le coup, si tu mets la reconnaissance au sein de l'entreprise, son efficacité va augmenter de façon assez… assez flagrante et même voire assez exponentielle. Parce qu'un individu qui est pleinement dans un environnement est un individu qui est extrêmement engagé. Donc les deux sont vraiment liés. Ensuite, comment... permettre de donner des clés aux leaders, plutôt que de favoriser la revendication des individus, il faut surtout, parce qu'en tant qu'individu, on passe notre temps à se revendiquer dans tout ce qu'on fait. Revendiquer, ce n'est pas clamer au effort.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu comptes être revendication de l'individu ?

  • Speaker #1

    C'est se raconter. Et en fait, un individu va se raconter, certes, à travers ce qu'il dit de lui, mais il va également se raconter par rapport à ce qu'il dit des autres, par rapport à ce qu'il dit des environnements. Et également à travers ce qu'il fait, vraiment, dans sa mise en mouvement, dans l'adaptation à l'environnement, et à travers ce qu'il possède. Et ça, à la limite, c'est encore un peu différent. Donc, en fait, en tant qu'individu, il y a une revendication permanente de soi. Il y a une histoire racontée en permanence de soi, tout le temps, à chaque instant.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup, et c'est énorme, dans cette revendication, l'ego de l'individu prend aussi une part énorme dans cette revendication. C'est là où, tu vois, il y a aussi une dissociation à faire entre... L'ego qui est plus une représentation du moi social. Et puis l'être qui aujourd'hui n'est pas forcément plus développé chez les individus.

  • Speaker #1

    À mon sens, il y a aussi une erreur dans la compréhension du mot ego. Qu'est-ce que c'est que l'ego ? Si derrière on regarde neurochimiquement ce que c'est que l'être, c'est la production d'un neurotransmetteur qu'on appelle la sérotonine. La sérotonine, quand elle est libérée, c'est ce qu'il nous donne. la nécessité d'être, le sentiment d'être, et si d'ailleurs il est stabilisé, c'est lui qui va nous permettre d'accéder au sentiment qu'on appelle le bonheur. Cette sérotonine, il faut un taux de concentration dans l'organisme, on appelle ça l'homostasie, il faut qu'il y ait une certaine concentration et qu'elle ne fluctue pas trop vers le bas. Quand cette sérotonine décroît, que le niveau devient moins important, l'individu est amené à se revendiquer plus fortement. et c'est dans son acte de revendication qu'on a l'impression que la personne chope un ego important pourquoi ? parce qu'elle dit moi je, moi je, moi je et donc c'est ce qui va amener cet ego ce qu'on appelle l'ego des gens ce qu'il faudrait faire à faire un peu taire mais le problème c'est que si la personne en réalité est en train de se revendiquer plus fort c'est qu'elle est profondément en manque de reconnaissance c'est comme quelqu'un qui aurait très soif si on lui donne pas d'eau elle va clamer encore plus fort qu'à la soif. Or, lorsqu'on dit qu'on veut faire taire l'ego, c'est comme si on disait aux gens qui ont très soif, « Ouais, ça va, bastard ! » à vouloir faire taire la revendication.

  • Speaker #0

    Oui, c'est effectivement ça.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils vont nous faire la reconnaissance.

  • Speaker #0

    Quelque part, c'est une façon, on va dire, de revendiquer ses fondamentaux, ses besoins, ses valeurs premières qui sont essentielles. Donc c'est en ça, effectivement, que c'est simple.

  • Speaker #1

    Et si je veux aller un peu plus loin sur la reconnaissance ? Justement, quand une personne fait preuve de beaucoup de revendications, ça ne sert à rien de vouloir lui demander de se péser, de se calmer, etc. Et c'est là que le conseil que je donne aux leaders, c'est plus il y a de revendications, plus il est important de se poser sur les formes de reconnaissance. Surtout qu'il en existe à peu près une quinzaine, et qu'en fonction des environnements, on n'est pas tous sensibles aux mêmes formes de reconnaissance. Il y a certaines personnes, par exemple, si tu arrives derrière elles et que tu valorises leur travail, certaines vont le prendre comme une forme de reconnaissance et vont se sentir reconnus. Il y a d'autres personnes, tu te pointes derrière, tu valorises leur travail. Non seulement ce n'est pas une forme de reconnaissance à laquelle elles sont sensibles, mais elles peuvent même être vexées. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas du tout ce qu'elles revendiquaient et qu'elles vont dire, évidemment que je fais bien mon boulot, en même temps c'est mon taf. On me prend pour un débile. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas sa forme de revendication et donc pas la forme de reconnaissance qu'elle recherchait. Ce qui fait qu'on a beaucoup de leaders, beaucoup de managers. va dans les entreprises travailler justement sur l'engagement et sur la reconnaissance, qui nous disent « Moi, je ne comprends pas, je les reconnais, mes salariés ou mes équipes. On reconnaît ça, on dit ça, on fait ça. » Oui, mais est-ce que vous êtes assurés que c'est la forme de reconnaissance à laquelle l'individu est sensible ?

  • Speaker #0

    Oui, ça peut partir d'un biais cognitif qui renvoie finalement à leur propre besoin de reconnaissance. Et c'est là où il y a un travail à faire, effectivement, sur l'identification des facteurs de motivation avec chaque individu et soi-même se connaître aussi en tant que... en tant que leader. Merci pour ce point. On a évoqué justement la prise de décision et c'est vrai que c'est une de tes spécialités, notamment Guillaume, tu as fait plusieurs conférences sur ce domaine-là. Comment on peut encourager aussi une prise de décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité, avec ce que nous sommes ? Et ça sur le chemin de finalement, aujourd'hui, on avance beaucoup. quelque part dans des prises de décisions qui sont rationnelles, qui sont portées par la raison, comment on peut être davantage aussi en écoute de notre intuition, qui fait aussi partie quelque part de... des capacités ou des habilités de notre cerveau.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai juste besoin que tu me précises le contexte décisionnel. De quelle forme de décision tu me parles ? Est-ce qu'on est sur la décision stratégique organisationnelle ? Est-ce qu'on est sur la décision personnelle ?

  • Speaker #0

    Je pars du principe qu'on est aussi la somme, tu parlais tout à l'heure de faire, être c'est faire, mais chaque acte que l'on pose, c'est aussi précéder finalement d'une prise de décision. Et donc, c'est vraiment sur ce chemin-là que je veux t'amener. Comment, quelque part, sur chacune de nos décisions, on peut se réaligner davantage et, quelque part, contrebalancer des automatismes cognitifs qui peuvent potentiellement nous amener ou nous éloigner de nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs axes là-dessus, mais de ce que j'entends du contexte décisionnel que tu me poses ici, ça serait une bonne décision. Combien même, ça serait possible de l'évaluer. Une bonne décision serait une décision qui m'amène à pouvoir faire ce que je cherche à faire reconnaître.

  • Speaker #0

    Complètement. On parle de qualité d'action. C'est ça. Une qualité d'action qui soit quand même alignée à nous-mêmes, à soi finalement, et qui nous rejoigne.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est-à-dire que si jamais il y a quelque chose que j'ai vraiment envie de revendiquer de moi-même et qui soit reconnue, c'est ma patience, je vais éviter de prendre une décision pour devenir trader sur le Forex. Non, ce ne sera pas une mauvaise décision dans le sens où je ne pourrai pas me mettre en mouvement et donc me revendiquer là-dedans et ne pas avoir les reconnaissances. C'est comme ça que je le verrai. Après, tu as soulevé la notion d'intuition. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? Ton cerveau reçoit à peu près 11 millions d'unités d'information chaque seconde, tout confondu, de l'environnement extérieur. Ça rejoint le bain global des informations. Notre cerveau traite à peu près 400 milliards d'unités d'informations chaque seconde. Mais de tout ça, il ne va en extraire que 2000, juste pour construire un raisonnement, une raison, une conscience, du sens. Mais attention, la mise en mouvement s'est bien faite sur les 11 millions d'unités d'informations perçues. Et on n'en utilise que 2000 pour rationaliser. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? C'est ce que l'on ressent. Les 11 millions, quand ils sont passés dans le premier temps décisionnel, ont libéré des neurotransmetteurs. et des neuronormones qui vont impacter notre ressenti physiologique.

  • Speaker #0

    Donc, on est sur un rapport de 11 millions d'unités perçues.

  • Speaker #1

    C'est ça. Seulement 2000, oui. Seulement 2000 dans ce qui construit un raisonnement, une conscientisation du sens.

  • Speaker #0

    Donc, c'est là où, effectivement, il y a tout intérêt à être aussi conscient de l'importance de savoir s'écouter et de savoir, finalement, écouter notre intuition. Blaise Pascal disait qu'effectivement, notre intuition, c'est la connaissance du cœur, de nos émotions, de notre imaginaire. C'est une bonne représentation.

  • Speaker #1

    C'est une bonne représentation et ça ne vient pas de nulle part. C'est-à-dire qu'en proprioception, c'est-à-dire la perception de soi, ce qui est le plus frappant, c'est la fréquence cardiaque, le cœur. Quand on a un stress, on sent le cœur qui tape dans la poitrine. En réalité, cette augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, etc., sont la conséquence de ce que l'on a perçu et de la libération de toutes ces neurohormones et hormones du corps, d'ailleurs, qui parcourent le corps. Et donc, comme c'est au niveau du cœur qu'on le ressent le plus, on a souvent tendance à dire que ça vient du cœur. Mais en réalité, si on apprend à vraiment porter notre attention sur soi, on s'aperçoit que la peau nous dit plein de choses, la tension de la peau, Les microsudations, la nervosité, l'estomac. Il y a énormément de signaux extérieurs que l'on a en permanence, qui nous signalent en permanence.

  • Speaker #0

    Toi, concrètement, qu'est-ce que tu fais pour justement écouter cette part d'intuition qui est en toi ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, ça. Je pense que je pose mon attention très rapidement sur mes mains, mon ventre et mon cœur. Je pose la réflexion en live parce que je n'ai jamais pris vraiment le temps de l'analyser, mais si spontanément comme ça, là je vais me dire « tiens, qu'est-ce que je ressens ? » , je vois qu'automatiquement je vais porter mon attention à ça. Et dans cet ordre-là, ça va être main, estomac, cœur. Et je vais voir ce qui se passe. Et parce qu'en mémoire, j'ai un référentiel de plein d'observations, alors à ce moment-là, à force d'avoir plein de valeurs de références de différentes situations, on commence à pouvoir mesurer ces variations entre elles. et donc sentir un peu mieux où est-ce qu'on en est

  • Speaker #0

    Avant de nous quitter, Guillaume, j'aimerais qu'on aille sur un chemin un peu plus concret. Finalement, si tu proposais un premier petit pas aux auditeurs pour qu'ils avancent vers davantage d'alignement entre le cerveau et leur capacité à être, qu'est-ce qu'ils pourraient faire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a un petit exercice que j'aime beaucoup. En fait, si on demande à quelqu'un qui es-tu, il va prendre… plein d'histoires du passé qui l'a fait. Par exemple, j'ai une personne qui me disait, il y a 3 ans, quelqu'un d'hyper courageux, parce qu'il y a 3 ans, j'ai fait un acte de courage sur un site de catastrophe, etc. Et pour le chambrer un peu, je lui dis, ok, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu es qui ? Je pense que je suis toujours courageux. Dis-moi ce que tu as fait aujourd'hui, là, concrètement, dans le faire, qui était un acte de courage. Ah ! Et là, grand vide. Je lui dis, donc, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu as fait quoi ? Et l'idée, elle est là. C'est-à-dire, à travers, si on pose un regard sur ce que l'on a fait dans la journée, concrètement fait dans cette journée-là, on va pouvoir se dire « Aujourd'hui, j'étais. » Aujourd'hui, j'étais concentré, j'étais prévenant, j'étais à l'écoute. Ce qui ne veut pas dire que demain, on le saura. Mais aujourd'hui, en tout cas, si je porte un regard sur concrètement ce que j'ai fait, ça me permet de déterminer qui j'étais aujourd'hui. Et moi, ce petit exercice, je me le fais personnellement tous les jours. Tous les soirs, je porte un regard sur ce que j'ai fait pour savoir qui j'étais et je me demande qui j'ai envie d'être demain.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi, je le fais le matin, cette question.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    En mode anticipatif. C'est ça. Je veux dire finalement, OK, qui je suis et où je suis en ce moment et où est-ce que je veux être.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour pouvoir être le lendemain ou alors le jour même.

  • Speaker #0

    Dans des actions concrètes aujourd'hui, avec les personnes que je vais accompagner, avec les membres de ma famille et avec moi-même aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. C'est-à-dire que tu as la possibilité de chaque jour réécrire qui tu es. Et donc, c'est de prendre des décisions qui vont nous permettre de mettre en place la qualité d'action de la personne qu'on a envie d'être ce jour-là. Et après, pour réussir à nourrir au long terme, parce que sinon on va se dire que c'est une image hyper instable de soi, en faisant cet exercice quotidiennement, on s'aperçoit qu'on a une récurrence de qualité d'action que l'on va retrouver à travers le temps. Ça, c'est la part plus stable de soi.

  • Speaker #0

    Globalement, si on résume, il y a cette notion quand même qui est intéressante, c'est globalement ne pas se laisser porter. Dernièrement, j'écoutais une conférence de Charles Pépin sur « L'être a-t-il une raison d'être ? » C'est très philosophique, mais sa réponse était de dire finalement que la raison d'être, ce n'est pas quelque chose que l'on trouve, mais quelque chose que l'on invente. Elle n'existe pas et c'est à nous de l'inventer et de la construire. Et c'est globalement, quelque part, le message qui se tient là et qui est là pour nos auditeurs. C'est-à-dire comment, finalement, on prend le gouvernail de notre vie, de ce que l'on veut être, pour se réaliser, en fait.

  • Speaker #1

    Complètement. Après, j'ai envie d'aller plus loin, en mode un peu provoque. A-t-on vraiment besoin d'une raison d'être ?

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #1

    D'un point de vue purement biologique, on n'en a pas besoin ? Est-ce que tu as besoin d'une raison d'être pour être ? Mais pourtant, c'est une espèce de nécessité impérieuse que crée notre esprit à ne pas supporter, de ne pas avoir raison d'être. Et pour avoir une finalité, en fait. Le sens a besoin d'une finalité.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et notamment, dernièrement, tu as dans une des lectures, je suis tombée sur une phrase que je trouvais intéressante qui faisait la dissociation entre vivre, qui finalement est de se soucier de ses besoins primaires, manger, boire. Et puis, finalement, exister. Exister, c'est finalement faire cette part minimale, mais c'est aussi avoir conscience de ce que l'on vit et puis connaissant du sens que l'on veut donner à notre existence. Donc, moi, je resterai là-dessus.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je m'amuse à piquer l'ego avec ça. C'est vraiment notre ego qui est gêné de ça.

  • Speaker #0

    Je souhaite à tout le monde, en tous les cas, de partir et d'avoir envie d'exister plutôt que de vivre.

  • Speaker #1

    Complètement. Totalement. Je te rejoins totalement.

  • Speaker #0

    Merci Guillaume, en tous les cas, pour ce temps et ce partage de toute ton expertise. C'était très enrichissant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était avec grand plaisir. Un grand merci à toi et à tous ceux qui nous écoutent.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté le podcast Le SaaS des leaders. Si vous aussi avez envie de passer à la prochaine étape dans votre carrière, le développement de votre leadership ou avec vos équipes, rendez-vous sur le-saas-coaching.com

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Description

Yvane Le Dot, coach professionnelle accréditée ICF et fondatrice du cabinet Franco-Canadien "Le SAS",s'entretient avec Guillaume Attias, auteur de "L'influence cachée du cerveau humain".


Dans cet épisode, nous plongeons dans les mécanismes cérébraux qui influencent notre capacité à être nous-mêmes dans un environnement professionnel souvent exigeant en termes d’adaptabilité. En explorant la liberté d'être, nous verrons comment le cerveau peut à la fois soutenir notre authenticité et parfois nous en éloigner.


Avec Guillaume Attias, nous aborderons des thèmes captivants :

  • Les bases cérébrales de l'authenticité : comment notre cerveau définit-il ce qu'est "être soi" ?

  • Les obstacles neurologiques à l'expression de soi et comment les surmonter.

  • Le rôle des dirigeants dans la création de conditions propices à l’épanouissement personnel des collaborateurs.

  • Les bonnes et mauvaises pratiques en leadership et leur impact sur le bien-être et la liberté d’être.

  • Comment prendre des décisions plus alignées avec notre identité profonde.

Découvrez les clés pour favoriser l’expression de votre singularité au travail et permettre à votre équipe de la cultiver afin de contribuer plus significativement!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Le Sass des leaders. Votre espace-temps pour ensemble, passez à la prochaine étape et avancez en cohérence avec les nouvelles attentes de la société. Bonjour à vous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Sass des leaders. Aujourd'hui, je suis ravie d'accueillir Guillaume Mathias. qui est auteur du livre « L'influence cachée du cerveau » . Alors ensemble, on va expérimenter un thème qui est des plus fascinants, l'influence de notre cerveau dans notre capacité à être nous-mêmes, et en particulier dans le monde professionnel, qui nous pousse, comme on le sait bien, souvent à nous suradapter. Notre échange va porter sur des questions clés, qu'est-ce qu'être soi pour notre cerveau, comment nos processus cérébraux peuvent-ils à la fois s'y tenir et prener cette quête d'authenticité. Nous allons voir dans quelles conditions notre cerveau favorise notre développement personnel et comment il peut parfois devenir un obstacle à cette liberté d'être. On verra également en tant que dirigeant comment on peut créer des environnements qui favorisent l'expression de soi, de la singularité des collaborateurs pour un potentiel constitutif plus important. Nous parlerons aussi des bonnes et mauvaises pratiques en leadership et de l'impact sur le cerveau lorsqu'on s'éloigne de notre être véritable, de qui nous sommes. réellement. Donc on abordera également comment on peut encourager une décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité sans être limitée par tous nos automatismes cognitifs et surtout quels sont les premiers petits pas à envisager pour tendre vers une plus grande liberté d'être au quotidien. Donc c'est tout un programme et je te remercie Guillaume d'être à mes côtés pour avancer sur cette thématique. Peut-être avant de commencer ce qui serait intéressant c'est que déjà tu te présentes. et que tu nous dises finalement qui es-tu.

  • Speaker #1

    Bonjour Yvan, bonjour à tous ceux qui nous écoutent. Guillaume Mathias, mon domaine à moi, c'est ce qui se passe entre nos deux oreilles. Pour être plus précis, je suis expert en neurosciences et en sciences cognitives appliquées. Donc moi, mon job, c'est de partir des contrôles de recherche scientifiques avec cette compréhension-là, voir comment est-ce qu'on peut l'appliquer au quotidien, majoritairement professionnellement, mais bien évidemment, on a le même cerveau dans la vie personnelle. Ça peut relier les deux aspects. Et puis, c'est une passion qui m'anime depuis plus de 20 ans. Et j'ai eu la chance de pouvoir travailler dans de nombreux domaines autour de ça, avec comme fil rouge, travailler l'adaptation des individus aux environnements. Qu'est-ce qui se passe entre le moment où un individu perçoit l'environnement, comment le cerveau traite tout ça et déclenche sa réponse d'adaptation. Donc voilà, des tonnes de domaines d'application. Et le sujet que tu nous proposes aujourd'hui est ô combien vaste et passionnant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et donc justement, par rapport à ce sujet-là, on en a parlé ensemble lorsqu'on a travaillé sur ce podcast. Et une des clés en tous les cas et des concepts clés à poser, c'est finalement qu'est-ce qu'être soi du point de vue du cerveau ? Quels sont les mécanismes neurologiques qui entrent en jeu finalement ?

  • Speaker #1

    C'est un super sujet, vous avez quatre heures. Donc, qu'est-ce que c'est qu'être soi ? Il y a plein de concepts derrière ça, être soi. Déjà, il y a une première chose qui est super importante à comprendre, c'est que dans tout ce que nous faisons, il y a deux temps décisionnels. En fait, d'abord, notre cerveau prend 100% des décisions et pour ça, il lui faut à peu près entre 40 et 230 millisecondes. Donc avant qu'on en ait conscience, ce qui veut dire que la conscience, ça va plutôt être l'expression de soi. Donc ça veut dire que notre cerveau déclenche déjà les réponses d'adaptation avant même de rentrer dans la rationalisation de soi. L'histoire qu'on se raconte de soi. Après, sur ces 100% des décisions qui sont prises en quelques dizaines de millisecondes, il n'y en a que 0,26% qui sont portées à notre conscience. Et c'est à ce moment-là qu'on a l'impression de décider de faire des choses. C'est à ce moment-là qu'on a l'impression de construire le soi. Donc ça veut dire que déjà à la base, on se met en mouvement avant même qu'il y ait conscience. Donc est-ce que... On peut vraiment être soi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est ça la question. C'est se dire finalement dans quelle mesure notre cerveau nous permet quelque part de soutenir ou de freiner finalement notre capacité à être nous-mêmes. Si on s'en tient à des pourcentages, comment on peut favoriser ça ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il faut se poser déjà la question de qu'est-ce que c'est que d'être soi ? C'est quoi être soi ? Tu as déjà réalisé qu'on se parle en permanence dans notre tête ? Ça se trouve, là, les auditeurs se disent, ouh là là, c'est quoi ce... Alors, ils ne savent pas que je suis chauve, parce qu'on a l'un d'audio, mais... C'est quoi ce bonhomme complètement perché qui attaque déjà dans le dur, dans le sujet d'entrée de jeu ? Eh bien, cette voix, en fait, qu'on entend dans notre tête... C'est là ce qu'on appelle la sub-vocalisation. C'est-à-dire qu'on se parle tout le temps dans notre tête. C'est ce qui construit notre pensée. Alors, tant que vous entendez votre voix dans votre tête, il n'y a pas de problème. Si vous entendez la voix d'un autre, c'est un autre sujet. Donc, quand je vous dis qu'il n'y a pas de problème à se parler, il faut juste se poser quand même 10 secondes la question. Pourquoi on se parle ? C'est-à-dire que c'est quand même super bizarre de se parler. Pourquoi c'est bizarre ? Dans le sens où... Si on se parle, c'est bien qu'on a construit la phrase. Si on a construit la phrase, c'est bien qu'on savait ce qu'on voulait se dire. Alors pourquoi on se l'a dit ? Eh bien en fait, on se parle à soi-même. Et on voit déjà qu'à ce moment-là, on commence à ne plus avoir une seule et unique personne, mais deux personnes qui se parlent mutuellement dans notre tête. Et laquelle on est ? Eh bien en fait, il y a celle qui construit la phrase, et ça, ça se joue en dehors de notre champ de conscience. et à celle qui écoute la phrase. Ça, ça se joue dans notre conscience. Eh bien, ces deux personnes, c'est ce qui pourrait faire la différence entre une individualité et des personnalités. Celle qui construit la phrase, c'est notre individualité, c'est la part indivisible de nous-mêmes, qui ensuite va parler aux personnalités, c'est la part consciente de nous-mêmes. Tu remarqueras que si tu lances une phrase, et j'invite tous les auditeurs à faire l'expérience, lancez-vous n'importe quelle phrase dans votre tête et arrêtez-vous net en plein milieu. Maintenant, si vous voulez savoir ce que vous voulez vous dire, vous allez être obligés de finir la phrase. Si vous ne finissez pas la phrase, vous ne pouvez pas savoir ce que vous voulez vous dire. Ça veut dire qu'il y a votre individualité qui va s'exprimer à travers vos personnalités. L'individualité, c'est au singulier, c'est la part indivisible de soi-même. Les personnalités, c'est les différentes formes d'expression. de notre individualité en fonction des environnements dans lesquels on est. Je suis quasiment sûr, quand vous connaissez vos conjoints...

  • Speaker #0

    La clé est la plus proche de nous, finalement, parce que c'est assez conceptuel, ce que tu positionnes.

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi est-ce que soi devrait être unique ? En fait, on passe notre temps en tant qu'organisme vivant à s'adapter à des environnements. Et cette adaptation des environnements, c'est la part individuelle de soi qui va s'exprimer dans une forme. qu'on appelle une personnalité. Et ce n'est pas parce qu'il y a plusieurs formes de personnalité que ça n'est pas soi, vu que ça part inévitablement de l'individualité. Donc finalement, qui on est, on est la somme de ces personnalités. À vouloir réunir toutes les personnalités en une seule et unique personne, c'est s'handicaper dans la capacité d'adaptation. Pourquoi ? Parce que notre individualité va s'exprimer différemment dans la posture de mère, dans la posture de... de filles, dans la posture de sœur, dans la posture professionnelle, dans la posture managériale, dans la posture... Ce sont des environnements différents dans lesquels l'individualité va s'exprimer différemment. Tout ça, ce sont des personnalités.

  • Speaker #0

    Mais à quel moment, justement, notre cerveau peut être un obstacle à notre capacité à être davantage nous-mêmes, si on prend en compte l'ensemble de ces personnalités, et que l'ensemble de ces personnalités peuvent aussi plus ou moins être éloignées de ce que l'on veut être, de ce que l'on est au plus profond de nous-mêmes.

  • Speaker #1

    Alors, notre cerveau, on va parler de deux parties du cerveau. Je vais faire deux grands schémas. Ce premier temps décisionnel, il est logé en plein cœur de notre cerveau, en plein cœur du système limbique. C'est lui, à la limite, qui exprimerait au mieux l'individualité. C'est l'origine de tout ce qu'on fait en permanence. Et puis, il y a une partie à l'avant du cerveau, juste au-dessus des sourcils, la partie qu'on appelle orbitofrontale. C'est une petite zone. Et celle-là, elle fait naître la conscience de soi. c'est le deuxième temps décisionnel le premier temps, la partie du système limbique elle ne répond pas à la logique enfin elle ne répond pas à la raison elle, elle va agir déclencher des réponses d'adaptation par rapport à des logiques du vivant elle va créer en nous des états de tension qu'elle va libérer et par la libération de ces états de tension nous mettre en mouvement est-ce qu'on est sur la similitude entre la partie automatique de notre cerveau et la partie

  • Speaker #0

    adaptative,

  • Speaker #1

    c'est ça que tu... Automatiques ou adaptatives, on serait plus dans la partie... Comment dire ? Parce que tu as aussi des automatismes dans la conscientisation des choses. Dans le premier temps, on est plus sur des logiques d'état de tension qu'on va libérer. Dans le deuxième temps, on est dans le discours qu'on se raconte. Quand tu me demandes si le cerveau peut être un obstacle à notre individualité... Oui, le deuxième temps, la partie orbitofrontale, le récit qu'on se raconte de soi, la raison qu'on va donner aux choses. Si on donne... Par exemple, admettons que les gens aiment les chatons. Les chatons, c'est assez facile à comprendre. Oh, ils sont trop mignons. Ok, super. L'état de tension, c'est un état de tension qui va libérer un élan de tendresse, de sympathie, etc. Ça, c'est l'état de tension. Mais après, il y a le discours qu'on se raconte. Pourquoi est-ce si mignon le chaton ? Et alors là, on peut se raconter plein de raisons. Ah, parce que ses grosses papattes. Ah, parce que les petites moustaches. Ah, parce que les petites oreilles un peu rabattues, etc. Tout ça, ce ne sont que des raisons. Tu verras que quand quelqu'un te donne la raison de quelque chose, si tu fouilles un peu, il peut assez facilement changer de raison. Quand tu veux exprimer qui tu es, tu vas te raconter une histoire de toi-même, mais qu'on peut assez facilement transformer. En fait, cette histoire ne reflète pas réellement l'individualité, elle est le récit de cette individualité. Et c'est comme ça qu'on va peser une personnalité. C'est justement ce deuxième temps, ce récit, qui peut nous bloquer dans l'expression la plus juste de notre individualité. Pourquoi ? Parce que dans mon récit, moi je me dis que je suis quelqu'un d'autoritaire. Et ce récit m'enferme.

  • Speaker #0

    Là, tu fais le lien avec toutes les croyances limitantes qui finalement peuvent nous amener à percevoir une situation d'une manière, on va dire, différente entre chaque individu, de par ce que l'on a vécu ou par notre environnement, c'est ça ?

  • Speaker #1

    totalement,

  • Speaker #0

    on va se raconter une histoire particulière en fonction de notre environnement alors comment justement on peut dépasser ça et comment on peut davantage finalement prendre le pas faire de notre cerveau un allié pour se libérer quelque part de ces croyances limitantes qui peuvent nous enfermer et au contraire être davantage en maîtrise de qui l'on veut être je pense que le ...

  • Speaker #1

    Ce qui pourrait nous y rapprocher le plus, c'est de porter notre attention sur les faits. Les faits concrets, les vraies mises en mouvement que l'on a eues. Et non pas trop s'attarder sur le discours qu'on en a fait. Parce que si on regarde bien le discours, on rajoute énormément d'éléments imaginés. Ah non mais... il ou elle m'a mal parlé, je vais y arriver, ou s'est adressé à moi d'une telle manière, parce que, et là, on s'est raconté toute une histoire derrière le « parce que » . Non, on ne regarde que les faits. Comment est-ce que la personne s'est vraiment adressée à moi ? Qu'est-ce que, et on va interroger éventuellement la personne quand on le peut, on essaye de ne pas s'attarder sur la part imaginaire des faits. Ce qui va nous éviter de trop s'enfermer dans des croyances. Ah, s'il me parle mal, c'est parce que de toute évidence, il préfère ou il n'aime pas notre service, il n'aime pas notre département. C'est parce qu'il vient de telle boîte qu'aujourd'hui, dans la boîte, il refuse de s'intégrer ou il veut tout révolutionner. Non, ça, ce ne sont pas des faits, ce sont des croyances. Il faut essayer de s'attarder véritablement sur les faits, faire la part de ce que j'ai réellement perçu de l'environnement, de la... à part de ce que j'ai imaginé de l'environnement.

  • Speaker #0

    Et c'est notamment ce qu'on travaille en termes de coaching et d'accompagnement, comment on amène la personne à lever finalement les croyances qui peuvent limiter dans sa capacité justement à être davantage alignée dans ses prises de décision, dans ses choix et de ses actions. Un point, Guillaume, que tu m'avais mentionné, que je trouvais très intéressant lors de notre premier échange, c'était finalement ta définition qui était de dire finalement être, c'est faire.

  • Speaker #1

    J'aimerais que tu me dises là-dessus. Alors, ce que tu évoques ici, c'est qu'on est ce que l'on fait, on fait ce que l'on est. Pourquoi ? Parce qu'être, ça va être une revendication de soi. En fait, on a d'abord besoin de se revendiquer, d'être reconnu par autrui dans ce qu'on le revendique, pour pouvoir... consolider la notion d'être. Je ne suis pas parce que ça serait quelque chose qui émergerait de moi. Non, je suis parce que quelqu'un a reconnu quelque chose de moi. Et donc, pour pouvoir être, il faut se revendiquer. Comment on se revendique ? À travers ce que l'on fait. C'est la revendication de soi.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu mentionnais notamment, toute la qualité d'action que l'on va poser au quotidien. Le point par rapport à ça, il y a deux éléments qui sont intéressants, c'est la notion de reconnaissance et finalement de construction de soi par rapport à l'autre, et puis cette notion de faire qui quelque part... à du sens que si en amont, on s'est posé et on a réfléchi à finalement qui l'on était, ce que l'on voulait faire justement, et le sens que l'on donnait à nos actions. C'est là toute l'importance aussi du développement de la connaissance de soi. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça c'est une boucle vraiment de rétroaction. Ce n'est pas linéaire comme système. Ça ne peut pas partir juste de j'ai réfléchi qui je veux être et puis je fais, et puis de fait, puisque je fais, je suis. parce qu'en plus ça va dépendre de la reconnaissance de l'autre mais ça va être des boucles en fait on est ce qu'on fait et donc on a cette espèce de boucle de rétroaction permanente partir à la découverte de soi à mon sens c'est plus découvrir ce que l'on fait et ce que l'on fait réellement en plus dans le verbe faire il y a une énorme confusion dans la langue française c'est que si tu demandes à quelqu'un qu'est-ce que tu as fait, il va toujours donner, ou quasiment toujours donner, le résultat du faire, pas le faire en lui-même. Le verbe faire, ce n'est pas un verbe descriptif statique, c'est un verbe de mouvement. Et regarder le faire à travers son résultat, c'est se tromper de la définition de soi. Je ne suis pas le résultat de ce que j'ai fait, je suis la... qualité de l'action que j'ai menée.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est super important. Et ça amène énormément de confusion. Et d'ailleurs, quand on prend l'expression « vendre son âme au diable » , qu'est-ce que c'est ? C'est sacrifier la qualité du faire au bénéfice du résultat. Et comme j'ai sacrifié la qualité de mon action, en réalité, j'ai sacrifié qui je suis. D'où l'expression « vendre son âme au diable » .

  • Speaker #0

    Alors, si on s'en va sur ce chemin-là de sacrifice de qui je suis, parce que c'est vrai qu'effectivement, comme tu le sais, c'est ma réalité d'accompagner des personnes qui ont l'impression, justement, de faire ce force-force, de se perdre dans leur identité et notamment au niveau professionnel, et donc de les accompagner dans ce chemin-là. J'aimerais avoir ton input, ton avis sur, justement, quels sont les effets d'une suradaptation du cerveau. dans notre capacité à être finalement. Qu'est-ce qui se passe pour nous quand on se suradapte ?

  • Speaker #1

    On est quand on est reconnu. C'est l'acte de reconnaissance qui va permettre de déterminer qui on est. Maintenant, si j'ai un environnement qui me contraint à faire, mais que cette action n'est plus alignée avec ce que je revendique. alors on va me reconnaître pour quelque chose que je n'ai pas revendiqué. Donc, par là même, ce que j'ai revendiqué n'est pas reconnu, donc je perds l'être. Et la reconnaissance qu'on m'a donnée ne correspond pas à ma revendication, donc ça ne m'amène toujours pas à être. Donc la contrainte que l'on va donner aux gens dans un environnement donné risque, si elle est trop forte, au décalé de leur revendication, à les amener à perdre. leur identité, qui ils sont, à se perdre. Donc, le poids de cette contrainte, et c'est là, à mon sens, tout l'enjeu, notamment des RH, c'est de s'assurer que la contrainte de l'environnement ne va pas perdre l'individu parce que cet environnement l'amènerait à ne plus pouvoir revendiquer réellement qui il est ou de ne pas avoir les facteurs de reconnaissance vis-à-vis de leur revendication.

  • Speaker #0

    Alors, c'est les contraintes des RH, de l'employeur, mais toi, en tant que SNRH, Moi je dirais qu'il y a aussi une co-responsabilité, c'est-à-dire que l'individu a aussi cette responsabilité d'être à même d'identifier le moment où il se perd et le moment où justement il reprend en main quelque part le gouvernail pour être davantage, se réaliser davantage et faire au besoin une sortie d'autoroute pour justement se retrouver pleinement. Tu avances sur un point qui est intéressant aussi, c'est de se dire finalement on évolue dans la reconnaissance. mais aussi dans un monde qui, quelque part, va tellement vite, où on nous demande tellement de nous suradapter. Comment aussi, en tant que leader, on peut favoriser finalement un environnement qui encourage ses collaborateurs à être authentiques tout en assurant la performance de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, pour le coup, si tu mets la reconnaissance au sein de l'entreprise, son efficacité va augmenter de façon assez… assez flagrante et même voire assez exponentielle. Parce qu'un individu qui est pleinement dans un environnement est un individu qui est extrêmement engagé. Donc les deux sont vraiment liés. Ensuite, comment... permettre de donner des clés aux leaders, plutôt que de favoriser la revendication des individus, il faut surtout, parce qu'en tant qu'individu, on passe notre temps à se revendiquer dans tout ce qu'on fait. Revendiquer, ce n'est pas clamer au effort.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu comptes être revendication de l'individu ?

  • Speaker #1

    C'est se raconter. Et en fait, un individu va se raconter, certes, à travers ce qu'il dit de lui, mais il va également se raconter par rapport à ce qu'il dit des autres, par rapport à ce qu'il dit des environnements. Et également à travers ce qu'il fait, vraiment, dans sa mise en mouvement, dans l'adaptation à l'environnement, et à travers ce qu'il possède. Et ça, à la limite, c'est encore un peu différent. Donc, en fait, en tant qu'individu, il y a une revendication permanente de soi. Il y a une histoire racontée en permanence de soi, tout le temps, à chaque instant.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup, et c'est énorme, dans cette revendication, l'ego de l'individu prend aussi une part énorme dans cette revendication. C'est là où, tu vois, il y a aussi une dissociation à faire entre... L'ego qui est plus une représentation du moi social. Et puis l'être qui aujourd'hui n'est pas forcément plus développé chez les individus.

  • Speaker #1

    À mon sens, il y a aussi une erreur dans la compréhension du mot ego. Qu'est-ce que c'est que l'ego ? Si derrière on regarde neurochimiquement ce que c'est que l'être, c'est la production d'un neurotransmetteur qu'on appelle la sérotonine. La sérotonine, quand elle est libérée, c'est ce qu'il nous donne. la nécessité d'être, le sentiment d'être, et si d'ailleurs il est stabilisé, c'est lui qui va nous permettre d'accéder au sentiment qu'on appelle le bonheur. Cette sérotonine, il faut un taux de concentration dans l'organisme, on appelle ça l'homostasie, il faut qu'il y ait une certaine concentration et qu'elle ne fluctue pas trop vers le bas. Quand cette sérotonine décroît, que le niveau devient moins important, l'individu est amené à se revendiquer plus fortement. et c'est dans son acte de revendication qu'on a l'impression que la personne chope un ego important pourquoi ? parce qu'elle dit moi je, moi je, moi je et donc c'est ce qui va amener cet ego ce qu'on appelle l'ego des gens ce qu'il faudrait faire à faire un peu taire mais le problème c'est que si la personne en réalité est en train de se revendiquer plus fort c'est qu'elle est profondément en manque de reconnaissance c'est comme quelqu'un qui aurait très soif si on lui donne pas d'eau elle va clamer encore plus fort qu'à la soif. Or, lorsqu'on dit qu'on veut faire taire l'ego, c'est comme si on disait aux gens qui ont très soif, « Ouais, ça va, bastard ! » à vouloir faire taire la revendication.

  • Speaker #0

    Oui, c'est effectivement ça.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils vont nous faire la reconnaissance.

  • Speaker #0

    Quelque part, c'est une façon, on va dire, de revendiquer ses fondamentaux, ses besoins, ses valeurs premières qui sont essentielles. Donc c'est en ça, effectivement, que c'est simple.

  • Speaker #1

    Et si je veux aller un peu plus loin sur la reconnaissance ? Justement, quand une personne fait preuve de beaucoup de revendications, ça ne sert à rien de vouloir lui demander de se péser, de se calmer, etc. Et c'est là que le conseil que je donne aux leaders, c'est plus il y a de revendications, plus il est important de se poser sur les formes de reconnaissance. Surtout qu'il en existe à peu près une quinzaine, et qu'en fonction des environnements, on n'est pas tous sensibles aux mêmes formes de reconnaissance. Il y a certaines personnes, par exemple, si tu arrives derrière elles et que tu valorises leur travail, certaines vont le prendre comme une forme de reconnaissance et vont se sentir reconnus. Il y a d'autres personnes, tu te pointes derrière, tu valorises leur travail. Non seulement ce n'est pas une forme de reconnaissance à laquelle elles sont sensibles, mais elles peuvent même être vexées. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas du tout ce qu'elles revendiquaient et qu'elles vont dire, évidemment que je fais bien mon boulot, en même temps c'est mon taf. On me prend pour un débile. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas sa forme de revendication et donc pas la forme de reconnaissance qu'elle recherchait. Ce qui fait qu'on a beaucoup de leaders, beaucoup de managers. va dans les entreprises travailler justement sur l'engagement et sur la reconnaissance, qui nous disent « Moi, je ne comprends pas, je les reconnais, mes salariés ou mes équipes. On reconnaît ça, on dit ça, on fait ça. » Oui, mais est-ce que vous êtes assurés que c'est la forme de reconnaissance à laquelle l'individu est sensible ?

  • Speaker #0

    Oui, ça peut partir d'un biais cognitif qui renvoie finalement à leur propre besoin de reconnaissance. Et c'est là où il y a un travail à faire, effectivement, sur l'identification des facteurs de motivation avec chaque individu et soi-même se connaître aussi en tant que... en tant que leader. Merci pour ce point. On a évoqué justement la prise de décision et c'est vrai que c'est une de tes spécialités, notamment Guillaume, tu as fait plusieurs conférences sur ce domaine-là. Comment on peut encourager aussi une prise de décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité, avec ce que nous sommes ? Et ça sur le chemin de finalement, aujourd'hui, on avance beaucoup. quelque part dans des prises de décisions qui sont rationnelles, qui sont portées par la raison, comment on peut être davantage aussi en écoute de notre intuition, qui fait aussi partie quelque part de... des capacités ou des habilités de notre cerveau.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai juste besoin que tu me précises le contexte décisionnel. De quelle forme de décision tu me parles ? Est-ce qu'on est sur la décision stratégique organisationnelle ? Est-ce qu'on est sur la décision personnelle ?

  • Speaker #0

    Je pars du principe qu'on est aussi la somme, tu parlais tout à l'heure de faire, être c'est faire, mais chaque acte que l'on pose, c'est aussi précéder finalement d'une prise de décision. Et donc, c'est vraiment sur ce chemin-là que je veux t'amener. Comment, quelque part, sur chacune de nos décisions, on peut se réaligner davantage et, quelque part, contrebalancer des automatismes cognitifs qui peuvent potentiellement nous amener ou nous éloigner de nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs axes là-dessus, mais de ce que j'entends du contexte décisionnel que tu me poses ici, ça serait une bonne décision. Combien même, ça serait possible de l'évaluer. Une bonne décision serait une décision qui m'amène à pouvoir faire ce que je cherche à faire reconnaître.

  • Speaker #0

    Complètement. On parle de qualité d'action. C'est ça. Une qualité d'action qui soit quand même alignée à nous-mêmes, à soi finalement, et qui nous rejoigne.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est-à-dire que si jamais il y a quelque chose que j'ai vraiment envie de revendiquer de moi-même et qui soit reconnue, c'est ma patience, je vais éviter de prendre une décision pour devenir trader sur le Forex. Non, ce ne sera pas une mauvaise décision dans le sens où je ne pourrai pas me mettre en mouvement et donc me revendiquer là-dedans et ne pas avoir les reconnaissances. C'est comme ça que je le verrai. Après, tu as soulevé la notion d'intuition. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? Ton cerveau reçoit à peu près 11 millions d'unités d'information chaque seconde, tout confondu, de l'environnement extérieur. Ça rejoint le bain global des informations. Notre cerveau traite à peu près 400 milliards d'unités d'informations chaque seconde. Mais de tout ça, il ne va en extraire que 2000, juste pour construire un raisonnement, une raison, une conscience, du sens. Mais attention, la mise en mouvement s'est bien faite sur les 11 millions d'unités d'informations perçues. Et on n'en utilise que 2000 pour rationaliser. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? C'est ce que l'on ressent. Les 11 millions, quand ils sont passés dans le premier temps décisionnel, ont libéré des neurotransmetteurs. et des neuronormones qui vont impacter notre ressenti physiologique.

  • Speaker #0

    Donc, on est sur un rapport de 11 millions d'unités perçues.

  • Speaker #1

    C'est ça. Seulement 2000, oui. Seulement 2000 dans ce qui construit un raisonnement, une conscientisation du sens.

  • Speaker #0

    Donc, c'est là où, effectivement, il y a tout intérêt à être aussi conscient de l'importance de savoir s'écouter et de savoir, finalement, écouter notre intuition. Blaise Pascal disait qu'effectivement, notre intuition, c'est la connaissance du cœur, de nos émotions, de notre imaginaire. C'est une bonne représentation.

  • Speaker #1

    C'est une bonne représentation et ça ne vient pas de nulle part. C'est-à-dire qu'en proprioception, c'est-à-dire la perception de soi, ce qui est le plus frappant, c'est la fréquence cardiaque, le cœur. Quand on a un stress, on sent le cœur qui tape dans la poitrine. En réalité, cette augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, etc., sont la conséquence de ce que l'on a perçu et de la libération de toutes ces neurohormones et hormones du corps, d'ailleurs, qui parcourent le corps. Et donc, comme c'est au niveau du cœur qu'on le ressent le plus, on a souvent tendance à dire que ça vient du cœur. Mais en réalité, si on apprend à vraiment porter notre attention sur soi, on s'aperçoit que la peau nous dit plein de choses, la tension de la peau, Les microsudations, la nervosité, l'estomac. Il y a énormément de signaux extérieurs que l'on a en permanence, qui nous signalent en permanence.

  • Speaker #0

    Toi, concrètement, qu'est-ce que tu fais pour justement écouter cette part d'intuition qui est en toi ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, ça. Je pense que je pose mon attention très rapidement sur mes mains, mon ventre et mon cœur. Je pose la réflexion en live parce que je n'ai jamais pris vraiment le temps de l'analyser, mais si spontanément comme ça, là je vais me dire « tiens, qu'est-ce que je ressens ? » , je vois qu'automatiquement je vais porter mon attention à ça. Et dans cet ordre-là, ça va être main, estomac, cœur. Et je vais voir ce qui se passe. Et parce qu'en mémoire, j'ai un référentiel de plein d'observations, alors à ce moment-là, à force d'avoir plein de valeurs de références de différentes situations, on commence à pouvoir mesurer ces variations entre elles. et donc sentir un peu mieux où est-ce qu'on en est

  • Speaker #0

    Avant de nous quitter, Guillaume, j'aimerais qu'on aille sur un chemin un peu plus concret. Finalement, si tu proposais un premier petit pas aux auditeurs pour qu'ils avancent vers davantage d'alignement entre le cerveau et leur capacité à être, qu'est-ce qu'ils pourraient faire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a un petit exercice que j'aime beaucoup. En fait, si on demande à quelqu'un qui es-tu, il va prendre… plein d'histoires du passé qui l'a fait. Par exemple, j'ai une personne qui me disait, il y a 3 ans, quelqu'un d'hyper courageux, parce qu'il y a 3 ans, j'ai fait un acte de courage sur un site de catastrophe, etc. Et pour le chambrer un peu, je lui dis, ok, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu es qui ? Je pense que je suis toujours courageux. Dis-moi ce que tu as fait aujourd'hui, là, concrètement, dans le faire, qui était un acte de courage. Ah ! Et là, grand vide. Je lui dis, donc, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu as fait quoi ? Et l'idée, elle est là. C'est-à-dire, à travers, si on pose un regard sur ce que l'on a fait dans la journée, concrètement fait dans cette journée-là, on va pouvoir se dire « Aujourd'hui, j'étais. » Aujourd'hui, j'étais concentré, j'étais prévenant, j'étais à l'écoute. Ce qui ne veut pas dire que demain, on le saura. Mais aujourd'hui, en tout cas, si je porte un regard sur concrètement ce que j'ai fait, ça me permet de déterminer qui j'étais aujourd'hui. Et moi, ce petit exercice, je me le fais personnellement tous les jours. Tous les soirs, je porte un regard sur ce que j'ai fait pour savoir qui j'étais et je me demande qui j'ai envie d'être demain.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi, je le fais le matin, cette question.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    En mode anticipatif. C'est ça. Je veux dire finalement, OK, qui je suis et où je suis en ce moment et où est-ce que je veux être.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour pouvoir être le lendemain ou alors le jour même.

  • Speaker #0

    Dans des actions concrètes aujourd'hui, avec les personnes que je vais accompagner, avec les membres de ma famille et avec moi-même aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. C'est-à-dire que tu as la possibilité de chaque jour réécrire qui tu es. Et donc, c'est de prendre des décisions qui vont nous permettre de mettre en place la qualité d'action de la personne qu'on a envie d'être ce jour-là. Et après, pour réussir à nourrir au long terme, parce que sinon on va se dire que c'est une image hyper instable de soi, en faisant cet exercice quotidiennement, on s'aperçoit qu'on a une récurrence de qualité d'action que l'on va retrouver à travers le temps. Ça, c'est la part plus stable de soi.

  • Speaker #0

    Globalement, si on résume, il y a cette notion quand même qui est intéressante, c'est globalement ne pas se laisser porter. Dernièrement, j'écoutais une conférence de Charles Pépin sur « L'être a-t-il une raison d'être ? » C'est très philosophique, mais sa réponse était de dire finalement que la raison d'être, ce n'est pas quelque chose que l'on trouve, mais quelque chose que l'on invente. Elle n'existe pas et c'est à nous de l'inventer et de la construire. Et c'est globalement, quelque part, le message qui se tient là et qui est là pour nos auditeurs. C'est-à-dire comment, finalement, on prend le gouvernail de notre vie, de ce que l'on veut être, pour se réaliser, en fait.

  • Speaker #1

    Complètement. Après, j'ai envie d'aller plus loin, en mode un peu provoque. A-t-on vraiment besoin d'une raison d'être ?

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #1

    D'un point de vue purement biologique, on n'en a pas besoin ? Est-ce que tu as besoin d'une raison d'être pour être ? Mais pourtant, c'est une espèce de nécessité impérieuse que crée notre esprit à ne pas supporter, de ne pas avoir raison d'être. Et pour avoir une finalité, en fait. Le sens a besoin d'une finalité.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et notamment, dernièrement, tu as dans une des lectures, je suis tombée sur une phrase que je trouvais intéressante qui faisait la dissociation entre vivre, qui finalement est de se soucier de ses besoins primaires, manger, boire. Et puis, finalement, exister. Exister, c'est finalement faire cette part minimale, mais c'est aussi avoir conscience de ce que l'on vit et puis connaissant du sens que l'on veut donner à notre existence. Donc, moi, je resterai là-dessus.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je m'amuse à piquer l'ego avec ça. C'est vraiment notre ego qui est gêné de ça.

  • Speaker #0

    Je souhaite à tout le monde, en tous les cas, de partir et d'avoir envie d'exister plutôt que de vivre.

  • Speaker #1

    Complètement. Totalement. Je te rejoins totalement.

  • Speaker #0

    Merci Guillaume, en tous les cas, pour ce temps et ce partage de toute ton expertise. C'était très enrichissant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était avec grand plaisir. Un grand merci à toi et à tous ceux qui nous écoutent.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté le podcast Le SaaS des leaders. Si vous aussi avez envie de passer à la prochaine étape dans votre carrière, le développement de votre leadership ou avec vos équipes, rendez-vous sur le-saas-coaching.com

Description

Yvane Le Dot, coach professionnelle accréditée ICF et fondatrice du cabinet Franco-Canadien "Le SAS",s'entretient avec Guillaume Attias, auteur de "L'influence cachée du cerveau humain".


Dans cet épisode, nous plongeons dans les mécanismes cérébraux qui influencent notre capacité à être nous-mêmes dans un environnement professionnel souvent exigeant en termes d’adaptabilité. En explorant la liberté d'être, nous verrons comment le cerveau peut à la fois soutenir notre authenticité et parfois nous en éloigner.


Avec Guillaume Attias, nous aborderons des thèmes captivants :

  • Les bases cérébrales de l'authenticité : comment notre cerveau définit-il ce qu'est "être soi" ?

  • Les obstacles neurologiques à l'expression de soi et comment les surmonter.

  • Le rôle des dirigeants dans la création de conditions propices à l’épanouissement personnel des collaborateurs.

  • Les bonnes et mauvaises pratiques en leadership et leur impact sur le bien-être et la liberté d’être.

  • Comment prendre des décisions plus alignées avec notre identité profonde.

Découvrez les clés pour favoriser l’expression de votre singularité au travail et permettre à votre équipe de la cultiver afin de contribuer plus significativement!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Le Sass des leaders. Votre espace-temps pour ensemble, passez à la prochaine étape et avancez en cohérence avec les nouvelles attentes de la société. Bonjour à vous et bienvenue dans ce nouvel épisode du Sass des leaders. Aujourd'hui, je suis ravie d'accueillir Guillaume Mathias. qui est auteur du livre « L'influence cachée du cerveau » . Alors ensemble, on va expérimenter un thème qui est des plus fascinants, l'influence de notre cerveau dans notre capacité à être nous-mêmes, et en particulier dans le monde professionnel, qui nous pousse, comme on le sait bien, souvent à nous suradapter. Notre échange va porter sur des questions clés, qu'est-ce qu'être soi pour notre cerveau, comment nos processus cérébraux peuvent-ils à la fois s'y tenir et prener cette quête d'authenticité. Nous allons voir dans quelles conditions notre cerveau favorise notre développement personnel et comment il peut parfois devenir un obstacle à cette liberté d'être. On verra également en tant que dirigeant comment on peut créer des environnements qui favorisent l'expression de soi, de la singularité des collaborateurs pour un potentiel constitutif plus important. Nous parlerons aussi des bonnes et mauvaises pratiques en leadership et de l'impact sur le cerveau lorsqu'on s'éloigne de notre être véritable, de qui nous sommes. réellement. Donc on abordera également comment on peut encourager une décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité sans être limitée par tous nos automatismes cognitifs et surtout quels sont les premiers petits pas à envisager pour tendre vers une plus grande liberté d'être au quotidien. Donc c'est tout un programme et je te remercie Guillaume d'être à mes côtés pour avancer sur cette thématique. Peut-être avant de commencer ce qui serait intéressant c'est que déjà tu te présentes. et que tu nous dises finalement qui es-tu.

  • Speaker #1

    Bonjour Yvan, bonjour à tous ceux qui nous écoutent. Guillaume Mathias, mon domaine à moi, c'est ce qui se passe entre nos deux oreilles. Pour être plus précis, je suis expert en neurosciences et en sciences cognitives appliquées. Donc moi, mon job, c'est de partir des contrôles de recherche scientifiques avec cette compréhension-là, voir comment est-ce qu'on peut l'appliquer au quotidien, majoritairement professionnellement, mais bien évidemment, on a le même cerveau dans la vie personnelle. Ça peut relier les deux aspects. Et puis, c'est une passion qui m'anime depuis plus de 20 ans. Et j'ai eu la chance de pouvoir travailler dans de nombreux domaines autour de ça, avec comme fil rouge, travailler l'adaptation des individus aux environnements. Qu'est-ce qui se passe entre le moment où un individu perçoit l'environnement, comment le cerveau traite tout ça et déclenche sa réponse d'adaptation. Donc voilà, des tonnes de domaines d'application. Et le sujet que tu nous proposes aujourd'hui est ô combien vaste et passionnant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et donc justement, par rapport à ce sujet-là, on en a parlé ensemble lorsqu'on a travaillé sur ce podcast. Et une des clés en tous les cas et des concepts clés à poser, c'est finalement qu'est-ce qu'être soi du point de vue du cerveau ? Quels sont les mécanismes neurologiques qui entrent en jeu finalement ?

  • Speaker #1

    C'est un super sujet, vous avez quatre heures. Donc, qu'est-ce que c'est qu'être soi ? Il y a plein de concepts derrière ça, être soi. Déjà, il y a une première chose qui est super importante à comprendre, c'est que dans tout ce que nous faisons, il y a deux temps décisionnels. En fait, d'abord, notre cerveau prend 100% des décisions et pour ça, il lui faut à peu près entre 40 et 230 millisecondes. Donc avant qu'on en ait conscience, ce qui veut dire que la conscience, ça va plutôt être l'expression de soi. Donc ça veut dire que notre cerveau déclenche déjà les réponses d'adaptation avant même de rentrer dans la rationalisation de soi. L'histoire qu'on se raconte de soi. Après, sur ces 100% des décisions qui sont prises en quelques dizaines de millisecondes, il n'y en a que 0,26% qui sont portées à notre conscience. Et c'est à ce moment-là qu'on a l'impression de décider de faire des choses. C'est à ce moment-là qu'on a l'impression de construire le soi. Donc ça veut dire que déjà à la base, on se met en mouvement avant même qu'il y ait conscience. Donc est-ce que... On peut vraiment être soi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est ça la question. C'est se dire finalement dans quelle mesure notre cerveau nous permet quelque part de soutenir ou de freiner finalement notre capacité à être nous-mêmes. Si on s'en tient à des pourcentages, comment on peut favoriser ça ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'il faut se poser déjà la question de qu'est-ce que c'est que d'être soi ? C'est quoi être soi ? Tu as déjà réalisé qu'on se parle en permanence dans notre tête ? Ça se trouve, là, les auditeurs se disent, ouh là là, c'est quoi ce... Alors, ils ne savent pas que je suis chauve, parce qu'on a l'un d'audio, mais... C'est quoi ce bonhomme complètement perché qui attaque déjà dans le dur, dans le sujet d'entrée de jeu ? Eh bien, cette voix, en fait, qu'on entend dans notre tête... C'est là ce qu'on appelle la sub-vocalisation. C'est-à-dire qu'on se parle tout le temps dans notre tête. C'est ce qui construit notre pensée. Alors, tant que vous entendez votre voix dans votre tête, il n'y a pas de problème. Si vous entendez la voix d'un autre, c'est un autre sujet. Donc, quand je vous dis qu'il n'y a pas de problème à se parler, il faut juste se poser quand même 10 secondes la question. Pourquoi on se parle ? C'est-à-dire que c'est quand même super bizarre de se parler. Pourquoi c'est bizarre ? Dans le sens où... Si on se parle, c'est bien qu'on a construit la phrase. Si on a construit la phrase, c'est bien qu'on savait ce qu'on voulait se dire. Alors pourquoi on se l'a dit ? Eh bien en fait, on se parle à soi-même. Et on voit déjà qu'à ce moment-là, on commence à ne plus avoir une seule et unique personne, mais deux personnes qui se parlent mutuellement dans notre tête. Et laquelle on est ? Eh bien en fait, il y a celle qui construit la phrase, et ça, ça se joue en dehors de notre champ de conscience. et à celle qui écoute la phrase. Ça, ça se joue dans notre conscience. Eh bien, ces deux personnes, c'est ce qui pourrait faire la différence entre une individualité et des personnalités. Celle qui construit la phrase, c'est notre individualité, c'est la part indivisible de nous-mêmes, qui ensuite va parler aux personnalités, c'est la part consciente de nous-mêmes. Tu remarqueras que si tu lances une phrase, et j'invite tous les auditeurs à faire l'expérience, lancez-vous n'importe quelle phrase dans votre tête et arrêtez-vous net en plein milieu. Maintenant, si vous voulez savoir ce que vous voulez vous dire, vous allez être obligés de finir la phrase. Si vous ne finissez pas la phrase, vous ne pouvez pas savoir ce que vous voulez vous dire. Ça veut dire qu'il y a votre individualité qui va s'exprimer à travers vos personnalités. L'individualité, c'est au singulier, c'est la part indivisible de soi-même. Les personnalités, c'est les différentes formes d'expression. de notre individualité en fonction des environnements dans lesquels on est. Je suis quasiment sûr, quand vous connaissez vos conjoints...

  • Speaker #0

    La clé est la plus proche de nous, finalement, parce que c'est assez conceptuel, ce que tu positionnes.

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi est-ce que soi devrait être unique ? En fait, on passe notre temps en tant qu'organisme vivant à s'adapter à des environnements. Et cette adaptation des environnements, c'est la part individuelle de soi qui va s'exprimer dans une forme. qu'on appelle une personnalité. Et ce n'est pas parce qu'il y a plusieurs formes de personnalité que ça n'est pas soi, vu que ça part inévitablement de l'individualité. Donc finalement, qui on est, on est la somme de ces personnalités. À vouloir réunir toutes les personnalités en une seule et unique personne, c'est s'handicaper dans la capacité d'adaptation. Pourquoi ? Parce que notre individualité va s'exprimer différemment dans la posture de mère, dans la posture de... de filles, dans la posture de sœur, dans la posture professionnelle, dans la posture managériale, dans la posture... Ce sont des environnements différents dans lesquels l'individualité va s'exprimer différemment. Tout ça, ce sont des personnalités.

  • Speaker #0

    Mais à quel moment, justement, notre cerveau peut être un obstacle à notre capacité à être davantage nous-mêmes, si on prend en compte l'ensemble de ces personnalités, et que l'ensemble de ces personnalités peuvent aussi plus ou moins être éloignées de ce que l'on veut être, de ce que l'on est au plus profond de nous-mêmes.

  • Speaker #1

    Alors, notre cerveau, on va parler de deux parties du cerveau. Je vais faire deux grands schémas. Ce premier temps décisionnel, il est logé en plein cœur de notre cerveau, en plein cœur du système limbique. C'est lui, à la limite, qui exprimerait au mieux l'individualité. C'est l'origine de tout ce qu'on fait en permanence. Et puis, il y a une partie à l'avant du cerveau, juste au-dessus des sourcils, la partie qu'on appelle orbitofrontale. C'est une petite zone. Et celle-là, elle fait naître la conscience de soi. c'est le deuxième temps décisionnel le premier temps, la partie du système limbique elle ne répond pas à la logique enfin elle ne répond pas à la raison elle, elle va agir déclencher des réponses d'adaptation par rapport à des logiques du vivant elle va créer en nous des états de tension qu'elle va libérer et par la libération de ces états de tension nous mettre en mouvement est-ce qu'on est sur la similitude entre la partie automatique de notre cerveau et la partie

  • Speaker #0

    adaptative,

  • Speaker #1

    c'est ça que tu... Automatiques ou adaptatives, on serait plus dans la partie... Comment dire ? Parce que tu as aussi des automatismes dans la conscientisation des choses. Dans le premier temps, on est plus sur des logiques d'état de tension qu'on va libérer. Dans le deuxième temps, on est dans le discours qu'on se raconte. Quand tu me demandes si le cerveau peut être un obstacle à notre individualité... Oui, le deuxième temps, la partie orbitofrontale, le récit qu'on se raconte de soi, la raison qu'on va donner aux choses. Si on donne... Par exemple, admettons que les gens aiment les chatons. Les chatons, c'est assez facile à comprendre. Oh, ils sont trop mignons. Ok, super. L'état de tension, c'est un état de tension qui va libérer un élan de tendresse, de sympathie, etc. Ça, c'est l'état de tension. Mais après, il y a le discours qu'on se raconte. Pourquoi est-ce si mignon le chaton ? Et alors là, on peut se raconter plein de raisons. Ah, parce que ses grosses papattes. Ah, parce que les petites moustaches. Ah, parce que les petites oreilles un peu rabattues, etc. Tout ça, ce ne sont que des raisons. Tu verras que quand quelqu'un te donne la raison de quelque chose, si tu fouilles un peu, il peut assez facilement changer de raison. Quand tu veux exprimer qui tu es, tu vas te raconter une histoire de toi-même, mais qu'on peut assez facilement transformer. En fait, cette histoire ne reflète pas réellement l'individualité, elle est le récit de cette individualité. Et c'est comme ça qu'on va peser une personnalité. C'est justement ce deuxième temps, ce récit, qui peut nous bloquer dans l'expression la plus juste de notre individualité. Pourquoi ? Parce que dans mon récit, moi je me dis que je suis quelqu'un d'autoritaire. Et ce récit m'enferme.

  • Speaker #0

    Là, tu fais le lien avec toutes les croyances limitantes qui finalement peuvent nous amener à percevoir une situation d'une manière, on va dire, différente entre chaque individu, de par ce que l'on a vécu ou par notre environnement, c'est ça ?

  • Speaker #1

    totalement,

  • Speaker #0

    on va se raconter une histoire particulière en fonction de notre environnement alors comment justement on peut dépasser ça et comment on peut davantage finalement prendre le pas faire de notre cerveau un allié pour se libérer quelque part de ces croyances limitantes qui peuvent nous enfermer et au contraire être davantage en maîtrise de qui l'on veut être je pense que le ...

  • Speaker #1

    Ce qui pourrait nous y rapprocher le plus, c'est de porter notre attention sur les faits. Les faits concrets, les vraies mises en mouvement que l'on a eues. Et non pas trop s'attarder sur le discours qu'on en a fait. Parce que si on regarde bien le discours, on rajoute énormément d'éléments imaginés. Ah non mais... il ou elle m'a mal parlé, je vais y arriver, ou s'est adressé à moi d'une telle manière, parce que, et là, on s'est raconté toute une histoire derrière le « parce que » . Non, on ne regarde que les faits. Comment est-ce que la personne s'est vraiment adressée à moi ? Qu'est-ce que, et on va interroger éventuellement la personne quand on le peut, on essaye de ne pas s'attarder sur la part imaginaire des faits. Ce qui va nous éviter de trop s'enfermer dans des croyances. Ah, s'il me parle mal, c'est parce que de toute évidence, il préfère ou il n'aime pas notre service, il n'aime pas notre département. C'est parce qu'il vient de telle boîte qu'aujourd'hui, dans la boîte, il refuse de s'intégrer ou il veut tout révolutionner. Non, ça, ce ne sont pas des faits, ce sont des croyances. Il faut essayer de s'attarder véritablement sur les faits, faire la part de ce que j'ai réellement perçu de l'environnement, de la... à part de ce que j'ai imaginé de l'environnement.

  • Speaker #0

    Et c'est notamment ce qu'on travaille en termes de coaching et d'accompagnement, comment on amène la personne à lever finalement les croyances qui peuvent limiter dans sa capacité justement à être davantage alignée dans ses prises de décision, dans ses choix et de ses actions. Un point, Guillaume, que tu m'avais mentionné, que je trouvais très intéressant lors de notre premier échange, c'était finalement ta définition qui était de dire finalement être, c'est faire.

  • Speaker #1

    J'aimerais que tu me dises là-dessus. Alors, ce que tu évoques ici, c'est qu'on est ce que l'on fait, on fait ce que l'on est. Pourquoi ? Parce qu'être, ça va être une revendication de soi. En fait, on a d'abord besoin de se revendiquer, d'être reconnu par autrui dans ce qu'on le revendique, pour pouvoir... consolider la notion d'être. Je ne suis pas parce que ça serait quelque chose qui émergerait de moi. Non, je suis parce que quelqu'un a reconnu quelque chose de moi. Et donc, pour pouvoir être, il faut se revendiquer. Comment on se revendique ? À travers ce que l'on fait. C'est la revendication de soi.

  • Speaker #0

    Et donc, ce que tu mentionnais notamment, toute la qualité d'action que l'on va poser au quotidien. Le point par rapport à ça, il y a deux éléments qui sont intéressants, c'est la notion de reconnaissance et finalement de construction de soi par rapport à l'autre, et puis cette notion de faire qui quelque part... à du sens que si en amont, on s'est posé et on a réfléchi à finalement qui l'on était, ce que l'on voulait faire justement, et le sens que l'on donnait à nos actions. C'est là toute l'importance aussi du développement de la connaissance de soi. Qu'est-ce que tu en penses ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ça c'est une boucle vraiment de rétroaction. Ce n'est pas linéaire comme système. Ça ne peut pas partir juste de j'ai réfléchi qui je veux être et puis je fais, et puis de fait, puisque je fais, je suis. parce qu'en plus ça va dépendre de la reconnaissance de l'autre mais ça va être des boucles en fait on est ce qu'on fait et donc on a cette espèce de boucle de rétroaction permanente partir à la découverte de soi à mon sens c'est plus découvrir ce que l'on fait et ce que l'on fait réellement en plus dans le verbe faire il y a une énorme confusion dans la langue française c'est que si tu demandes à quelqu'un qu'est-ce que tu as fait, il va toujours donner, ou quasiment toujours donner, le résultat du faire, pas le faire en lui-même. Le verbe faire, ce n'est pas un verbe descriptif statique, c'est un verbe de mouvement. Et regarder le faire à travers son résultat, c'est se tromper de la définition de soi. Je ne suis pas le résultat de ce que j'ai fait, je suis la... qualité de l'action que j'ai menée.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est super important. Et ça amène énormément de confusion. Et d'ailleurs, quand on prend l'expression « vendre son âme au diable » , qu'est-ce que c'est ? C'est sacrifier la qualité du faire au bénéfice du résultat. Et comme j'ai sacrifié la qualité de mon action, en réalité, j'ai sacrifié qui je suis. D'où l'expression « vendre son âme au diable » .

  • Speaker #0

    Alors, si on s'en va sur ce chemin-là de sacrifice de qui je suis, parce que c'est vrai qu'effectivement, comme tu le sais, c'est ma réalité d'accompagner des personnes qui ont l'impression, justement, de faire ce force-force, de se perdre dans leur identité et notamment au niveau professionnel, et donc de les accompagner dans ce chemin-là. J'aimerais avoir ton input, ton avis sur, justement, quels sont les effets d'une suradaptation du cerveau. dans notre capacité à être finalement. Qu'est-ce qui se passe pour nous quand on se suradapte ?

  • Speaker #1

    On est quand on est reconnu. C'est l'acte de reconnaissance qui va permettre de déterminer qui on est. Maintenant, si j'ai un environnement qui me contraint à faire, mais que cette action n'est plus alignée avec ce que je revendique. alors on va me reconnaître pour quelque chose que je n'ai pas revendiqué. Donc, par là même, ce que j'ai revendiqué n'est pas reconnu, donc je perds l'être. Et la reconnaissance qu'on m'a donnée ne correspond pas à ma revendication, donc ça ne m'amène toujours pas à être. Donc la contrainte que l'on va donner aux gens dans un environnement donné risque, si elle est trop forte, au décalé de leur revendication, à les amener à perdre. leur identité, qui ils sont, à se perdre. Donc, le poids de cette contrainte, et c'est là, à mon sens, tout l'enjeu, notamment des RH, c'est de s'assurer que la contrainte de l'environnement ne va pas perdre l'individu parce que cet environnement l'amènerait à ne plus pouvoir revendiquer réellement qui il est ou de ne pas avoir les facteurs de reconnaissance vis-à-vis de leur revendication.

  • Speaker #0

    Alors, c'est les contraintes des RH, de l'employeur, mais toi, en tant que SNRH, Moi je dirais qu'il y a aussi une co-responsabilité, c'est-à-dire que l'individu a aussi cette responsabilité d'être à même d'identifier le moment où il se perd et le moment où justement il reprend en main quelque part le gouvernail pour être davantage, se réaliser davantage et faire au besoin une sortie d'autoroute pour justement se retrouver pleinement. Tu avances sur un point qui est intéressant aussi, c'est de se dire finalement on évolue dans la reconnaissance. mais aussi dans un monde qui, quelque part, va tellement vite, où on nous demande tellement de nous suradapter. Comment aussi, en tant que leader, on peut favoriser finalement un environnement qui encourage ses collaborateurs à être authentiques tout en assurant la performance de l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, pour le coup, si tu mets la reconnaissance au sein de l'entreprise, son efficacité va augmenter de façon assez… assez flagrante et même voire assez exponentielle. Parce qu'un individu qui est pleinement dans un environnement est un individu qui est extrêmement engagé. Donc les deux sont vraiment liés. Ensuite, comment... permettre de donner des clés aux leaders, plutôt que de favoriser la revendication des individus, il faut surtout, parce qu'en tant qu'individu, on passe notre temps à se revendiquer dans tout ce qu'on fait. Revendiquer, ce n'est pas clamer au effort.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu comptes être revendication de l'individu ?

  • Speaker #1

    C'est se raconter. Et en fait, un individu va se raconter, certes, à travers ce qu'il dit de lui, mais il va également se raconter par rapport à ce qu'il dit des autres, par rapport à ce qu'il dit des environnements. Et également à travers ce qu'il fait, vraiment, dans sa mise en mouvement, dans l'adaptation à l'environnement, et à travers ce qu'il possède. Et ça, à la limite, c'est encore un peu différent. Donc, en fait, en tant qu'individu, il y a une revendication permanente de soi. Il y a une histoire racontée en permanence de soi, tout le temps, à chaque instant.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup, et c'est énorme, dans cette revendication, l'ego de l'individu prend aussi une part énorme dans cette revendication. C'est là où, tu vois, il y a aussi une dissociation à faire entre... L'ego qui est plus une représentation du moi social. Et puis l'être qui aujourd'hui n'est pas forcément plus développé chez les individus.

  • Speaker #1

    À mon sens, il y a aussi une erreur dans la compréhension du mot ego. Qu'est-ce que c'est que l'ego ? Si derrière on regarde neurochimiquement ce que c'est que l'être, c'est la production d'un neurotransmetteur qu'on appelle la sérotonine. La sérotonine, quand elle est libérée, c'est ce qu'il nous donne. la nécessité d'être, le sentiment d'être, et si d'ailleurs il est stabilisé, c'est lui qui va nous permettre d'accéder au sentiment qu'on appelle le bonheur. Cette sérotonine, il faut un taux de concentration dans l'organisme, on appelle ça l'homostasie, il faut qu'il y ait une certaine concentration et qu'elle ne fluctue pas trop vers le bas. Quand cette sérotonine décroît, que le niveau devient moins important, l'individu est amené à se revendiquer plus fortement. et c'est dans son acte de revendication qu'on a l'impression que la personne chope un ego important pourquoi ? parce qu'elle dit moi je, moi je, moi je et donc c'est ce qui va amener cet ego ce qu'on appelle l'ego des gens ce qu'il faudrait faire à faire un peu taire mais le problème c'est que si la personne en réalité est en train de se revendiquer plus fort c'est qu'elle est profondément en manque de reconnaissance c'est comme quelqu'un qui aurait très soif si on lui donne pas d'eau elle va clamer encore plus fort qu'à la soif. Or, lorsqu'on dit qu'on veut faire taire l'ego, c'est comme si on disait aux gens qui ont très soif, « Ouais, ça va, bastard ! » à vouloir faire taire la revendication.

  • Speaker #0

    Oui, c'est effectivement ça.

  • Speaker #1

    Alors qu'ils vont nous faire la reconnaissance.

  • Speaker #0

    Quelque part, c'est une façon, on va dire, de revendiquer ses fondamentaux, ses besoins, ses valeurs premières qui sont essentielles. Donc c'est en ça, effectivement, que c'est simple.

  • Speaker #1

    Et si je veux aller un peu plus loin sur la reconnaissance ? Justement, quand une personne fait preuve de beaucoup de revendications, ça ne sert à rien de vouloir lui demander de se péser, de se calmer, etc. Et c'est là que le conseil que je donne aux leaders, c'est plus il y a de revendications, plus il est important de se poser sur les formes de reconnaissance. Surtout qu'il en existe à peu près une quinzaine, et qu'en fonction des environnements, on n'est pas tous sensibles aux mêmes formes de reconnaissance. Il y a certaines personnes, par exemple, si tu arrives derrière elles et que tu valorises leur travail, certaines vont le prendre comme une forme de reconnaissance et vont se sentir reconnus. Il y a d'autres personnes, tu te pointes derrière, tu valorises leur travail. Non seulement ce n'est pas une forme de reconnaissance à laquelle elles sont sensibles, mais elles peuvent même être vexées. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas du tout ce qu'elles revendiquaient et qu'elles vont dire, évidemment que je fais bien mon boulot, en même temps c'est mon taf. On me prend pour un débile. Pourquoi ? Parce que ce n'était pas sa forme de revendication et donc pas la forme de reconnaissance qu'elle recherchait. Ce qui fait qu'on a beaucoup de leaders, beaucoup de managers. va dans les entreprises travailler justement sur l'engagement et sur la reconnaissance, qui nous disent « Moi, je ne comprends pas, je les reconnais, mes salariés ou mes équipes. On reconnaît ça, on dit ça, on fait ça. » Oui, mais est-ce que vous êtes assurés que c'est la forme de reconnaissance à laquelle l'individu est sensible ?

  • Speaker #0

    Oui, ça peut partir d'un biais cognitif qui renvoie finalement à leur propre besoin de reconnaissance. Et c'est là où il y a un travail à faire, effectivement, sur l'identification des facteurs de motivation avec chaque individu et soi-même se connaître aussi en tant que... en tant que leader. Merci pour ce point. On a évoqué justement la prise de décision et c'est vrai que c'est une de tes spécialités, notamment Guillaume, tu as fait plusieurs conférences sur ce domaine-là. Comment on peut encourager aussi une prise de décision qui soit plus alignée avec notre véritable identité, avec ce que nous sommes ? Et ça sur le chemin de finalement, aujourd'hui, on avance beaucoup. quelque part dans des prises de décisions qui sont rationnelles, qui sont portées par la raison, comment on peut être davantage aussi en écoute de notre intuition, qui fait aussi partie quelque part de... des capacités ou des habilités de notre cerveau.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai juste besoin que tu me précises le contexte décisionnel. De quelle forme de décision tu me parles ? Est-ce qu'on est sur la décision stratégique organisationnelle ? Est-ce qu'on est sur la décision personnelle ?

  • Speaker #0

    Je pars du principe qu'on est aussi la somme, tu parlais tout à l'heure de faire, être c'est faire, mais chaque acte que l'on pose, c'est aussi précéder finalement d'une prise de décision. Et donc, c'est vraiment sur ce chemin-là que je veux t'amener. Comment, quelque part, sur chacune de nos décisions, on peut se réaligner davantage et, quelque part, contrebalancer des automatismes cognitifs qui peuvent potentiellement nous amener ou nous éloigner de nous-mêmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs axes là-dessus, mais de ce que j'entends du contexte décisionnel que tu me poses ici, ça serait une bonne décision. Combien même, ça serait possible de l'évaluer. Une bonne décision serait une décision qui m'amène à pouvoir faire ce que je cherche à faire reconnaître.

  • Speaker #0

    Complètement. On parle de qualité d'action. C'est ça. Une qualité d'action qui soit quand même alignée à nous-mêmes, à soi finalement, et qui nous rejoigne.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est-à-dire que si jamais il y a quelque chose que j'ai vraiment envie de revendiquer de moi-même et qui soit reconnue, c'est ma patience, je vais éviter de prendre une décision pour devenir trader sur le Forex. Non, ce ne sera pas une mauvaise décision dans le sens où je ne pourrai pas me mettre en mouvement et donc me revendiquer là-dedans et ne pas avoir les reconnaissances. C'est comme ça que je le verrai. Après, tu as soulevé la notion d'intuition. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? Ton cerveau reçoit à peu près 11 millions d'unités d'information chaque seconde, tout confondu, de l'environnement extérieur. Ça rejoint le bain global des informations. Notre cerveau traite à peu près 400 milliards d'unités d'informations chaque seconde. Mais de tout ça, il ne va en extraire que 2000, juste pour construire un raisonnement, une raison, une conscience, du sens. Mais attention, la mise en mouvement s'est bien faite sur les 11 millions d'unités d'informations perçues. Et on n'en utilise que 2000 pour rationaliser. Qu'est-ce que c'est que l'intuition ? C'est ce que l'on ressent. Les 11 millions, quand ils sont passés dans le premier temps décisionnel, ont libéré des neurotransmetteurs. et des neuronormones qui vont impacter notre ressenti physiologique.

  • Speaker #0

    Donc, on est sur un rapport de 11 millions d'unités perçues.

  • Speaker #1

    C'est ça. Seulement 2000, oui. Seulement 2000 dans ce qui construit un raisonnement, une conscientisation du sens.

  • Speaker #0

    Donc, c'est là où, effectivement, il y a tout intérêt à être aussi conscient de l'importance de savoir s'écouter et de savoir, finalement, écouter notre intuition. Blaise Pascal disait qu'effectivement, notre intuition, c'est la connaissance du cœur, de nos émotions, de notre imaginaire. C'est une bonne représentation.

  • Speaker #1

    C'est une bonne représentation et ça ne vient pas de nulle part. C'est-à-dire qu'en proprioception, c'est-à-dire la perception de soi, ce qui est le plus frappant, c'est la fréquence cardiaque, le cœur. Quand on a un stress, on sent le cœur qui tape dans la poitrine. En réalité, cette augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, etc., sont la conséquence de ce que l'on a perçu et de la libération de toutes ces neurohormones et hormones du corps, d'ailleurs, qui parcourent le corps. Et donc, comme c'est au niveau du cœur qu'on le ressent le plus, on a souvent tendance à dire que ça vient du cœur. Mais en réalité, si on apprend à vraiment porter notre attention sur soi, on s'aperçoit que la peau nous dit plein de choses, la tension de la peau, Les microsudations, la nervosité, l'estomac. Il y a énormément de signaux extérieurs que l'on a en permanence, qui nous signalent en permanence.

  • Speaker #0

    Toi, concrètement, qu'est-ce que tu fais pour justement écouter cette part d'intuition qui est en toi ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question, ça. Je pense que je pose mon attention très rapidement sur mes mains, mon ventre et mon cœur. Je pose la réflexion en live parce que je n'ai jamais pris vraiment le temps de l'analyser, mais si spontanément comme ça, là je vais me dire « tiens, qu'est-ce que je ressens ? » , je vois qu'automatiquement je vais porter mon attention à ça. Et dans cet ordre-là, ça va être main, estomac, cœur. Et je vais voir ce qui se passe. Et parce qu'en mémoire, j'ai un référentiel de plein d'observations, alors à ce moment-là, à force d'avoir plein de valeurs de références de différentes situations, on commence à pouvoir mesurer ces variations entre elles. et donc sentir un peu mieux où est-ce qu'on en est

  • Speaker #0

    Avant de nous quitter, Guillaume, j'aimerais qu'on aille sur un chemin un peu plus concret. Finalement, si tu proposais un premier petit pas aux auditeurs pour qu'ils avancent vers davantage d'alignement entre le cerveau et leur capacité à être, qu'est-ce qu'ils pourraient faire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a un petit exercice que j'aime beaucoup. En fait, si on demande à quelqu'un qui es-tu, il va prendre… plein d'histoires du passé qui l'a fait. Par exemple, j'ai une personne qui me disait, il y a 3 ans, quelqu'un d'hyper courageux, parce qu'il y a 3 ans, j'ai fait un acte de courage sur un site de catastrophe, etc. Et pour le chambrer un peu, je lui dis, ok, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu es qui ? Je pense que je suis toujours courageux. Dis-moi ce que tu as fait aujourd'hui, là, concrètement, dans le faire, qui était un acte de courage. Ah ! Et là, grand vide. Je lui dis, donc, il y a 3 ans, tu étais courageux, mais aujourd'hui, tu as fait quoi ? Et l'idée, elle est là. C'est-à-dire, à travers, si on pose un regard sur ce que l'on a fait dans la journée, concrètement fait dans cette journée-là, on va pouvoir se dire « Aujourd'hui, j'étais. » Aujourd'hui, j'étais concentré, j'étais prévenant, j'étais à l'écoute. Ce qui ne veut pas dire que demain, on le saura. Mais aujourd'hui, en tout cas, si je porte un regard sur concrètement ce que j'ai fait, ça me permet de déterminer qui j'étais aujourd'hui. Et moi, ce petit exercice, je me le fais personnellement tous les jours. Tous les soirs, je porte un regard sur ce que j'ai fait pour savoir qui j'étais et je me demande qui j'ai envie d'être demain.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi, je le fais le matin, cette question.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    En mode anticipatif. C'est ça. Je veux dire finalement, OK, qui je suis et où je suis en ce moment et où est-ce que je veux être.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour pouvoir être le lendemain ou alors le jour même.

  • Speaker #0

    Dans des actions concrètes aujourd'hui, avec les personnes que je vais accompagner, avec les membres de ma famille et avec moi-même aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. C'est-à-dire que tu as la possibilité de chaque jour réécrire qui tu es. Et donc, c'est de prendre des décisions qui vont nous permettre de mettre en place la qualité d'action de la personne qu'on a envie d'être ce jour-là. Et après, pour réussir à nourrir au long terme, parce que sinon on va se dire que c'est une image hyper instable de soi, en faisant cet exercice quotidiennement, on s'aperçoit qu'on a une récurrence de qualité d'action que l'on va retrouver à travers le temps. Ça, c'est la part plus stable de soi.

  • Speaker #0

    Globalement, si on résume, il y a cette notion quand même qui est intéressante, c'est globalement ne pas se laisser porter. Dernièrement, j'écoutais une conférence de Charles Pépin sur « L'être a-t-il une raison d'être ? » C'est très philosophique, mais sa réponse était de dire finalement que la raison d'être, ce n'est pas quelque chose que l'on trouve, mais quelque chose que l'on invente. Elle n'existe pas et c'est à nous de l'inventer et de la construire. Et c'est globalement, quelque part, le message qui se tient là et qui est là pour nos auditeurs. C'est-à-dire comment, finalement, on prend le gouvernail de notre vie, de ce que l'on veut être, pour se réaliser, en fait.

  • Speaker #1

    Complètement. Après, j'ai envie d'aller plus loin, en mode un peu provoque. A-t-on vraiment besoin d'une raison d'être ?

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #1

    D'un point de vue purement biologique, on n'en a pas besoin ? Est-ce que tu as besoin d'une raison d'être pour être ? Mais pourtant, c'est une espèce de nécessité impérieuse que crée notre esprit à ne pas supporter, de ne pas avoir raison d'être. Et pour avoir une finalité, en fait. Le sens a besoin d'une finalité.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et notamment, dernièrement, tu as dans une des lectures, je suis tombée sur une phrase que je trouvais intéressante qui faisait la dissociation entre vivre, qui finalement est de se soucier de ses besoins primaires, manger, boire. Et puis, finalement, exister. Exister, c'est finalement faire cette part minimale, mais c'est aussi avoir conscience de ce que l'on vit et puis connaissant du sens que l'on veut donner à notre existence. Donc, moi, je resterai là-dessus.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je m'amuse à piquer l'ego avec ça. C'est vraiment notre ego qui est gêné de ça.

  • Speaker #0

    Je souhaite à tout le monde, en tous les cas, de partir et d'avoir envie d'exister plutôt que de vivre.

  • Speaker #1

    Complètement. Totalement. Je te rejoins totalement.

  • Speaker #0

    Merci Guillaume, en tous les cas, pour ce temps et ce partage de toute ton expertise. C'était très enrichissant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était avec grand plaisir. Un grand merci à toi et à tous ceux qui nous écoutent.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté le podcast Le SaaS des leaders. Si vous aussi avez envie de passer à la prochaine étape dans votre carrière, le développement de votre leadership ou avec vos équipes, rendez-vous sur le-saas-coaching.com

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