Speaker #0Salut toi. Je ne sais pas trop comment commencer ce message. Je voudrais bien effacer la distance entre toi et moi. Là, maintenant. Tout de suite. Je voudrais te tenir contre moi. Alors, je vais fermer les yeux, et quand je les rouvrirai, je veux que tu sois là. Tu seras là. Avant toute chose, je voudrais te dire quelques mots en préambule. Te dire combien je mesure la chance d'avoir une femme telle que toi dans ma vie. Il faut que tu saches que... Dès les premières lueurs du jour, je me réveille avec le désir de ta bouche, de tes mains, partout sur moi. Si tu voyais combien mon corps vibre quelquefois à l'évocation de nos joutes, t'en serais presque effrayé. Il faut que tu saches, je suis affamé de ta peau dont tu m'as un jour donné le coup. Je suis cet homme assoiffé qui n'aspire qu'à respirer ton parfum dans le creux de ta nuque. Chaque jour, des corps à corps prennent corps dès que je pense à toi. Faut que tu saches, quand nous sommes l'un contre l'autre, ou même simplement côte à côte, ni toi, ni moi, ni même la Terre ne tourne en plus rond. Tout semble aller plus rapidement. Le temps se disperse, il s'accélère ensuite. C'est un moment de grâce qui s'enfuit trop vite, quelle qu'en soit la sade durée. Entre tes bras, les heures sont toujours des secondes, trop cruellement échappées. Avec toi, j'expérimente douloureusement et délicieusement. La théorie de la relativité, ton corps se rappelle à moi. Mon corps t'appelle. Maintenant, je te vois. T'es allongé dans le lit tué sur le côté. Je pense à toi comme j'attendrais une orgie romaine, je pense à toi. Comme la promesse d'une plage vierge, ensoleillée, je pense à toi comme à une Lucrèce Borgia. Je pense à toi sous les traits d'Ophélie, de ceux de la marquise de Merteuil ou d'Esmeralda. Je pense à toi. Je pense à toi dans toute ton innocence. Et je pense à toi dans toute ta dépravation. Tu as fait basculer mon univers. Je savais que tu étais là. Quelque part, je te cherchais à ta ton. Et je t'imaginais les yeux fermés tous les soirs. Avant de m'endormir, j'essayais de te retrouver. Je t'ai guidé par l'émotion et la certitude que je saurais te reconnaître. C'est ce frisson, tu sais. Ce petit frisson qui nous électrise tout le temps, et ben... C'est lui qui m'a aiguillé vers toi. Retiens ma chemise pour toi. Je vais être torse nu pour recevoir chacun des doigts que tu t'aigneras à mon frère. Vas-y. Vas-y touche-moi, saisis mon épaule, caresse mon cou, griffe ma poitrine, frôle mon ventre, aventure-toi, plus bas encore. Viens sentir combien le désir s'est chargé de faire goût. Ce membre que tu connaissais. Ouais, je te veux. Pfff, moi. Prends ce corps que tu exaspères, en l'agaçant, t'as toi. Suis la ligne de ces muscles impatients qui ont hâte d'opérer ce mouvement convulsif, saccadés pour tension. Pressez de donner la cadence à cette danse rituelle que nous réalisons ensemble, à la perfection. Regarde, regarde-moi bien, je suis nu pour toi.