Speaker #0Salut toi. Je prends quelques minutes pour t'appeler car, comme d'habitude, je pense à toi. Et qu'est-ce que je fais en ce moment ? Eh bien, je suis en train de marcher sur un sentier de randonnée. J'aime bien marcher. Ça me permet de vider la tête. Je suis sûr que, tout comme moi... Tu as des tas de choses qui t'encombrent l'esprit. Je dis toujours que c'est important de pour soi, de se détendre. Moi le seul moment où j'arrive à le faire vraiment, c'est quand je marche. Et pourtant, tu constateras qu'en dansant sur cet étroit sentier, j'ai la tête toute remplie de... Est-ce que ça t'étonne, vraiment ? Je pense à toi. Et ça me rend, ça me fait sourire et ça me donne du courage et des forces parce que je sais qu'au bout du chemin, j'ai de grandes chances de te retrouver. Cela fait deux jours que je traverse cette région du Lot, c'est très vert, assez vallonné avec de nombreux petits villages. Il n'y a pas foule et c'est ce que j'aime. Là j'ai fait une halte près d'un ruisseau. Il n'y a personne, eh bien, je me suis déshabillé. Qu'est-ce que ça te fait de recevoir ce message alors que je suis complètement... J'avais tellement... Je n'imagine pas à quel point le soleil tape ici. Heureusement, j'ai pu m'allonger dans l'eau fraîche qui apaise les rayons brûlants du soleil. Un filet ruisselle contre mon ventre. Je garde un peu les jambes. Je suis bien. Je pose ma tête sur deux grosses pierres. Ça me fait comme un orignal. On pourrait penser que ce n'est pas très confortable. Mais quand tu as déjà marché 15 km dans la journée, tout ce qui délace ton corps, et perd posé, c'est un luxe bienvenu. Moi j'aimerais que tu sois là. J'aimerais te tenir là, qu'on se regarde, qu'on cueille des murs, tiens, oui. On aurait du temps à s'embrasser, mais ce serait une agréable façon de le gaspiller, ce temps. On savourerait lentement la journée. J'ai envie de te serrer contre moi. Tu viens ? Ça va être super. Mets des bonnes chaussures, un short et un débardeur. Et rejoins-moi. T'inquiète pas, c'est moi qui vais tout porter. Tu n'as besoin de rien. Fais vite, ma belle. C'est quand on est ensemble qu'on est le mieux, toi et moi. Et tu vas voir, je te promets, pour nous deux, je te promets... Des heures sur ce chemin de grande randonnée. Je me retourne sur le ventre. Et je t'attends. Ah, te voilà. C'est chouette d'être retrouvé. Je vais peut-être remettre mes vêtements. Tu dois me trouver comique et tendu comme ça dans l'eau. Les fesses tournées vers le ciel. Mais j'adore ça. J'adore être nu. Surtout quand je sens le vent sur ma peau, quand il tempère la chaleur du soleil comme maintenant. Je suis pas particulièrement adepte des camps naturistes, non, mais quand je suis tout seul, je ne me prive pas de me mettre à l'aise. Je vais vite me sécher et me rhabiller parce que tu me plais, tu me plais énormément. Et puis ça se voit, alors ça se voit un peu trop quand même. Allez, attrape ma main et... On part dans cette direction. Tiens, regarde là-bas, en hauteur. Juste au-dessus de mon doigt, tu vois, c'est un amas de végétation. Entre les branchages, on distingue quelques pierres. On dirait une maison, mais en bien plus gros. C'est marrant. Allons voir. Tiens, pose tes pieds là. Donne-moi la main, je vais te rattraper. Voilà, comme ça. C'est pas si petit... Regarde, il y a un prix Dieu, une grande croix et ici un autel. C'est fou. Il y a un confessionnal totalement délabré, mais vraiment un confessionnal. Tu as des pensées impures à te faire part de péché, le confessionnal. Je suis prêt à tout écouter. Elle est jolie, cette petite église, et ce lait hors du temps, qui a perdu son caractère sacré. On pourrait la sacraliser à nouveau. À notre façon. On pourrait y communier, comme nous savons si bien le faire. Elle pourrait devenir le temple de nos envies. Ça te dit ? Viens dans mes bras. Tu vois le petit hôtel, juste là, au cœur de la chapelle. Je vais t'y porter et t'y asseoir. Je vais t'écarter les jambes, Egan, car c'est mon devoir de te lécher. Oui.