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Learning Coach

S02E01 - Mathieu NEBRA - L'IA en formation : une révolution ?

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20min |14/01/2025
Play
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Description

Dans cet épisode, Mathieu Nebra, cofondateur d’OpenClassrooms, explore l’impact de l’intelligence artificielle sur la formation et l’apprentissage. Il partage sa vision sur l’hyperpersonnalisation permise par l’IA, ouvrant la voie à des formations adaptées aux besoins spécifiques de chaque apprenant et contexte. Mathieu met en lumière l’importance de l’équilibre entre l’IA et l’humain, insistant sur son rôle d’assistance plutôt que de remplacement. L’épisode aborde également des enjeux éthiques et organisationnels cruciaux, tels que les biais inhérents aux systèmes d’IA et la nécessité d’une utilisation consciente et stratégique. Enfin, il décrit les initiatives d’OpenClassrooms, comme l’intégration d’un assistant basé sur l’IA appelé Companion, pour enrichir l’expérience d’apprentissage. Une réflexion essentielle sur l’avenir de l’éducation, où technologie et humanité doivent coexister harmonieusement.


Retrouvez toutes les ressources gratuites créées par Traindy pour la communauté pédagogique sur www.traindy.io.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Learning Coach by Trendy, le podcast qui part à la rencontre de ceux qui ont maîtrisé l'art d'apprendre et de former. Dans cette saison, nous vous invitons à une réflexion sur l'intégration responsable et stratégique de l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques. Au travers des témoignages de nos invités, nous explorerons les opportunités, mais aussi les défis que l'IA soulève.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Learning Coach, bienvenue à notre invité Mathieu Nebra, qui nous fait le plaisir de participer au premier épisode de cette nouvelle saison. Épisode dont l'intitulé se présente sous la forme d'une question. Intelligence artificielle et formation, assistons-nous à une révolution. Mathieu Nebra, bonjour, et pour bien commencer, pouvez-vous s'il vous plaît vous présenter, présenter votre structure.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Mathieu Nebra, je suis... cofondateur d'Open Classrooms. Open Classrooms, c'est une société à mission, dont la mission est de rendre l'éducation accessible. C'est un projet que j'ai lancé comme un hobby il y a maintenant 25 ans de ça, donc ça date, ça fait un quart de siècle. Et ce hobby est devenu une entreprise qui a fait plusieurs levées de fonds et qui forme aujourd'hui pas mal de monde. On a à peu près 300 000 personnes par mois qui viennent se former sur un ensemble de plus de 600 cours gratuits. Et une partie d'entre eux, plus de 11 000 viennent... se former sur des parcours diplômants. Donc là, on est devenu une école pour cela, littéralement. Donc les premiers sur la partie gratuite sont des gens qui viennent picorer des contenus, qui viennent faire de l'auto-formation. Et ceux qui décident de rentrer dans la partie payante du freemium, on va dire, deviennent des étudiants en ligne, soit à temps complet, soit en alternance, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, où nous sommes implantés. Et nous nous formons à des métiers liés à la tech, impactés par la tech. Historiquement, pas mal de métiers de développeurs. design, marketing, vente. On a ouvert à d'autres domaines, et en ce moment, on est en train de travailler notamment à ouvrir le domaine de la santé et de la transition énergétique. Donc, un panel de formation assez large.

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle s'est déjà installée durablement dans le champ de la formation, même si pour beaucoup d'entre nous, cela reste une découverte qui a à peine plus d'un an ou deux. Chez Open Classrooms, on vous imagine préparer, anticiper le futur. Et ma question, vous la voyez venir. Quelle forme pourrait prendre un dispositif de formation intégrant l'intelligence artificielle d'ici 5 ans par exemple ?

  • Speaker #2

    Alors, quelle forme ? On peut imaginer l'utilisation de l'IA dans la formation. On peut imaginer plein de formes, mais celle qui me vient en premier esprit, c'est une capacité à l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire que chaque personne a un contexte, une histoire, une entreprise, une industrie qui est différente. Et donc, on a la possibilité de rendre applicable. une formation, des concepts, de façon très personnalisée, ce qui n'était pas possible avant. Donc, on peut imaginer des exemples pratiques, des exercices qui peuvent s'appliquer directement à la question et donc à ces centres d'intérêt. Et donc, augmenter, on peut l'espérer, le nombre de compétences acquises, l'intérêt des apprenants.

  • Speaker #1

    Est-ce que nous parlons là de ce que l'on appelle l'adaptive learning ?

  • Speaker #2

    Oui, ça peut en faire partie. Ce n'est pas exactement ce que je veux dire par là, parce que c'est un concept d'adaptive learning, mais l'idée de l'adaptive learning de mémoire, c'est... En fonction des réponses d'une personne, on se met à un autre niveau ou sur un autre sujet. Là, il s'agit de s'adapter encore plus largement au contexte de la personne, pas uniquement au niveau. Mais oui, ça permet effectivement de faire un genre d'adaptive.

  • Speaker #1

    En effet, dans notre quotidien, l'intelligence artificielle est largement présente au sein de nos smartphones, sur nos montres et dans bien d'autres objets connectés. On assiste aussi au développement de multiples formes de robots, pour simplifier. Le futur de la formation en salle, le futur du formateur, serait-ce peut-être d'être assisté par un robot ?

  • Speaker #2

    Je pense que là, il y a une référence à une forme d'anthropomorphisme de l'IA, c'est-à-dire les représenter par des robots ou par des petites figurines, par exemple. Ce qui est pratique pour l'humain, parce que ça permet d'avoir l'occasion de parler à un autre humain. Je pense que ça limite les cas d'utilisation de l'IA. Et ces cas d'utilisation, ils apparaissent, ils nous apparaissent, on n'a pas l'habitude, donc il faut encore les découvrir. Mais du coup, je dirais que c'est une bonne façon de démarrer, d'imaginer des robots ou des petites figurines qui jouent un rôle. Et fondamentalement, l'IA, ça va beaucoup plus loin que ça. Et donc, il y a un danger, c'est de se limiter à cette projection, cet anthropomorphisme justement, où on a l'impression de parler à des humains, alors que l'IA peut faire bien d'autres choses. sans être imaginé comme un humain qui ferait cette chose. Mais pour l'instant, c'est vrai que beaucoup de gens ont dit imaginez que c'est un super stagiaire Et c'est vrai que ça aide, mais ça passe à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    On vient de parler de deux notions sans les nommer. Si on s'intéresse à celles-ci, avez-vous identifié des biais ou des risques pédagogiques liés à l'IA ? Et si tel est le cas, comment pensez-vous y avoir remédié ? Quelle garde-fou avez-vous pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Je dirais que l'IA comporte en elle globalement tous les biais humains. De toute façon, ce n'est pas pire, ce n'est pas mieux. Il faut juste en être conscient. Pour moi, le principal risque pédagogique atteste de mettre l'IA en autopilote. Honnêtement, ce qui a l'air bon ne l'est pas toujours. Il y a une différence subtile entre l'humain pilote et se fait aider et guider par l'IA. Pardon, l'humain pilote et obtient un peu d'aide de l'IA C'est l'IA qui pilote et l'humain regarde vite fait, mais ne fait pas trop attention. Je donne un exemple très concret, puisque c'est toujours plus parlant. C'est un sujet qui n'est pas spécifique à la formation, mais quand on demande à une IA de faire une synthèse de notes de réunion, ce que j'ai fait pas plus tard qu'il y a 10 minutes, ça a l'air bon, mais en fait, ce n'était pas tout à fait ce que je voulais dire. Ça passait à côté de certains éléments qui me semblent importants, et ça, très régulièrement. Du coup, il y a un piège, c'est que si je n'avais pas fait gaffe, si ça avait l'air bon, je me contente de... de notes qui ne sont pas mauvaises, mais globalement un peu médiocres et surtout qui ne vont pas sur les points essentiels. Donc aujourd'hui, elle n'est pas capable de faire aussi bien que nous une synthèse des éléments importants. Ce n'est pas un outil de synthèse, même si on l'utilise comme ça.

  • Speaker #1

    Peut-on imputer cela à l'actuelle capacité ou incapacité des IA à comprendre les intentions qui nous animent, le ton que l'on emploie, la portée de notre propos ?

  • Speaker #2

    C'est complexe. à la connaissance, les scientifiques débattent du sujet. Mais fondamentalement, il y a acquis des capacités qui ont l'air bonnes, qui sont loin d'être parfaites, qui tiennent du mimétisme parfois. Une des raisons très clairement pour lesquelles elle n'est pas toujours très compétente, c'est qu'elle lui manque effectivement tout le contexte. Et donc quand les notes sont à froid et qu'il n'y a pas suffisamment de contexte, elles peuvent passer à côté d'informations essentielles que moi, humain, ayant une mémoire de long terme avec beaucoup de contexte, que je peux faire. Mais supposer qu'elle ait tout le contexte, ce n'est pas sûr que ça suffirait. Donc il y a probablement un manque de contexte, ça, ça va se résoudre progressivement. Et après, il y a peut-être juste la technologie dans sa forme ilia générative qui n'est peut-être pas la réponse adaptée pour faire des synthèses. Ça, on verra.

  • Speaker #1

    Bien entendu, cette question du contexte s'applique aussi bien à des comptes rendus qu'à des contenus de formation. Et c'est là que la maîtrise de la relation IA-humain est nécessaire.

  • Speaker #2

    Bien sûr, on est tout à fait capable de demander une meilleure synthèse une fois qu'on a reçu un retour et qu'il ne nous convient pas ou qu'on veut l'améliorer. Ça fait même partie d'une compétence que la plupart des gens n'ont pas. Ça va être à la première réponse et qu'ils ne sont pas assez exigeants. Ils ne font pas de conversation. Donc évidemment, si vous faites une conversation, vous allez affiner et vous allez avoir un prompt qui va être de plus en plus proche de vos attentes. Ça fait mieux, ça fonctionne mieux. Ça ne suffit pas toujours, mais oui, ça va dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour en revenir aux biais, l'IA a les siens, et en vertu de ce que l'on vient de dire, l'humain aussi a les siens.

  • Speaker #2

    Oui, encore une fois, les biais sont partout. Plus je les regarde, plus je pense que la question qui sous-entend que les biais sont mauvais, et c'est ce que tout le monde dit, en fait, elle passe à côté d'une réalité, c'est que je vois des biais partout, les biais sont imprégnés à la société, la notion d'objectivité pure, j'y crois de moins en moins. Je ne dis pas que ce n'est pas possible, bien sûr, mais il y a évidemment des choses à combattre, très clairement, dans les biais. Mais fondamentalement, c'est une fonctionnalité profondément intégrée dans l'idée générative puisqu'elle fait les liens et les associations entre les mots et les idées. Et donc, si les humains font des associations de mots et d'idées, par exemple, les réunions sont présentées sous forme de PowerPoint, elles vont considérer que les réunions ne doivent pas être présentées sous forme de PowerPoint. Mais en fait, c'est juste lié à l'historique et à la quantité de littérature sur le sujet qui a l'air de dire... que les gens font des réunions sur PowerPoint. Ce n'est pas une obligation, ce n'est pas la seule meilleure façon de faire, nécessairement. Mais elle garde ce biais parce que nous l'avions nous-mêmes. Bon, ben, c'est un fait. On n'est pas encore au stade où l'IA est capable de créer ses propres idées qui dépassent l'entendement humain. Ceci dit, on pourrait y arriver et on y arrivera très certainement dans les prochaines décennies.

  • Speaker #1

    En introduction, nous évoquions la présence avérée des IA en formation. Pouvez-vous nous partager un outil ou une pratique simple ? impliquant l'IA, aujourd'hui régulièrement intégrée dans vos pratiques pédagogiques.

  • Speaker #2

    Une pratique simple qui implique l'IA consiste à... proposer des plans, des structures de cours. Donc un séquençage et le challenger. Ça, on le fait directement avec un chat JPT ou équivalent.

  • Speaker #1

    Dans le cadre de vos activités, avez-vous aussi recours à l'IA pour la génération de ressources ? Prenons l'exemple des avatars.

  • Speaker #2

    Tout le monde va essayer tout. Probablement un peu mal tous azimuts, mais tout le monde va essayer. Open Classroom, tu as typiquement déjà commencé à essayer certaines de ces choses-là, notamment de générer des courtes vidéos avec la générative. Après, encore une fois, c'est la même chose que tu disais avant, c'est-à-dire qu'en autopilote, ça donne des trucs qui ont l'air OK sur la forme, mais qui ne sont pas forcément super bons sur le fond. Par contre, ça va être un outil qui va être un bon assistant, très complémentaire de plus en plus. Mais par contre, l'autopilote, non, clairement pas.

  • Speaker #1

    À vous écouter, je dois donc comprendre que l'IA n'est qu'une assistance. C'est sa place dans la relation de couple humain-IA ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'a pas fini d'entendre parler des couples humains-IA. Mais effectivement, c'est à nous de dire où on veut aller et pas à l'IA. Et donc là, il y a des gens qui sont partis un peu vite dans la direction opposée, en mode c'est super, je peux déléguer mon travail etc. certains l'ont fait d'ailleurs, mais le vrai fondement, c'est de s'en servir, faire levier l'IA générative pour faire quelque chose. Donc ça, c'est le cas d'usage vraiment intéressant, mais il faut savoir bien l'utiliser. Encore une fois, ceux qui se font juste volontairement remplacer par une IA passent à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    Revenons un petit peu à vos activités. Vous devez probablement disposer d'un volume considérable de données. La tentation de créer votre propre intelligence artificielle, c'est elle. présentée ou bien utilisez-vous tout simplement les offres du marché ?

  • Speaker #2

    Disons qu'à ce stade, on n'a pas trouvé d'énormes valeurs ajoutées à créer une IA interne qui soit refondue un peu from scratch. Ça, c'est peu probable. Par contre, une IA déjà existante type JGPT ou Cloud configurée pour nos besoins, ça oui, on l'a déjà fait et c'est déjà en place dans toutes nos formations. C'est un assistant. qui connaît le contexte d'Open Classrooms, qui connaît le principe des projets, qui connaît le contenu du projet, qui connaît les attendus du projet. C'est un point de sémantique. Ce que je dis, c'est qu'on n'est pas en train de tout recoder à la base à chaque fois, et on fait levier sur ce qui existe déjà, et c'est assez peu coûteux à mettre en place. Et si c'est bien mis en place, ça crée pas mal de valeur, et on a été surpris de la qualité des réponses, qui permet d'avoir un assistant, on l'appelle Companion, chez Open Classrooms, qui permet d'avoir une assistance 24-7 à l'étudiant, entre deux sessions de mentorat avec un humain. Pour l'instant, la complémentarité, on la trouve comme ça, avec effectivement une IA configurée pour nos besoins.

  • Speaker #1

    Notre épisode s'intéresse à l'avenir. Toutes les offres actuelles reposent sur un Internet qui a plus de 30 ans. Ce dernier ne sera-t-il pas immersif dans un proche avenir, maintenant que l'IA nous permet d'entrevoir la génération en temps réel ? J'entends par là la génération 3D en temps réel.

  • Speaker #2

    Je pense que la question ne répond pas forcément à un besoin utilisateur clair. Pour moi, la réalité virtuelle, c'est un usage de mise en pratique, mise en situation. L'IA permet de la personnaliser. Il y a eu plusieurs questions, mais le fait que la réalité virtuelle n'est pas encore beaucoup prise dans la formation, c'est aussi un défaut du device, les gens n'ont pas les outils pour l'utiliser, et de qualité d'utilisation suffisamment intéressante, juste que les gens ne se trouvent pas assez suffisamment à la rajouter, et donc tout le monde s'est excité pour la technologie. Je ne suis pas en train de dire que la technologie de la réalité virtuelle dans la formation est inutile, loin de là, mais juste, on a voulu forcer en se disant que ça va être génial, alors que ce n'est pas encore assez génial, et que les gens n'ont pas assez d'outils pour l'utiliser parce qu'ils n'ont pas aussi les casques.

  • Speaker #1

    Le lien avec la question suivante se fait presque naturellement. Quels sont, d'après vous, les principaux défis techniques, éthiques et organisationnels que nous devons relever pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage ?

  • Speaker #2

    Pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage, Le défi, il est d'abord organisationnel. Il s'agit de partir du bon problème, de remplir un use case qui sert vraiment à quelque chose, plutôt que de se laisser déborder par le truc et le lancer à un tout bout de champ et appuyer sur le bouton qui démultiplie quelque chose qui était mal calibré au départ. Pour moi, le principal défi, donc il n'est pas technique, il est un peu éthique et surtout organisationnel, juste comme un bon product manager. partir du bon problème des utilisateurs, des clients, bien l'identifier, trouver une bonne solution et ensuite la passer à l'échelle.

  • Speaker #1

    Que ce soit aujourd'hui ou encore une fois en se projetant sur les années à venir. Comment l'IA modifie-t-elle les relations entre formateur, apprenant et organisation ?

  • Speaker #2

    De toute façon, l'IA peut être un outil pour ping-pong des idées, pour apprendre sur le côté formateur ou apprenant, et donc nécessite peut-être moins d'interactions pour des choses à faible valeur ajoutée entre formateur, apprenant et organisation. Je dirais que ça, c'est le cas idéal. si on ne se laisse pas déborder, etc., et qu'on arrive à cantonner l'usage de l'IA sur les éléments à faible valeur ajoutée pour qu'on ait des conversations de meilleure qualité sur les points qui ont plus de valeur ajoutée entre formateurs et apprenants et organisations. Mais attention, l'IA ne sera pas une solution magique à ça. Il faut justement, nous, avoir notre responsabilité de délibérer pour qu'elle serve aux éléments à faible valeur ajoutée.

  • Speaker #1

    On observe aujourd'hui de nombreux usages, de nombreux recours à l'IA. Ne peut-on identifier un risque qui m'apparaît important, qui consiste à prendre une forme de raccourci, en se satisfaisant de l'usage actuel, en en faisant même un standard d'utilisation, alors que nous manquons peut-être de recul avant de figer les lignes ?

  • Speaker #2

    Oui, je confirme, et c'est ce que je répète depuis le début, on se précipite assez souvent sur l'IA parce que ça a l'air pratique, parce que les réponses ont l'air bonnes, mais elles ne le sont pas toujours au moins de là. et donc il y a effectivement un risque à mettre l'IA en autopilote, à lui donner trop de responsabilités trop de matière à travailler avant d'avoir été nous-mêmes très au clair sur ce qu'on attendait d'elle, sur le résultat qu'on veut, etc. Donc on se laisse dépasser parce qu'en fait on est naturellement feignant, si on peut faire moins de travail on va en faire moins, non mais c'est vrai et c'est bien, c'est une bonne chose, toujours l'humanité a cherché à faire moins de travail à déléguer à un animal pour... au champ, à une machine, etc., à la calculatrice parce qu'on avait marre de faire les calculs à la main, on est fainéant. Si on faisait tout à la main aujourd'hui, on ne ferait absolument rien de tout ça. Donc, c'est une bonne chose d'être fainéant. Mais du coup, si on est fainéant juste un peu trop vite sans avoir compris où on mettait les pieds, l'IA va faire des choses qui ne sont pas dans notre meilleur intérêt. Ils n'ont pas le meilleur intérêt de l'apprentissage, des humains, etc. Et cette fainéantise-là, elle est juste... C'est un bon truc de base, mais elle est un peu précipitée dans certains cas. C'est pour ça que j'insiste sur le besoin d'être très clair sur les attentes, sur ce qu'on veut obtenir comme résultat. Et donc, confier à l'IA les bonnes choses plutôt que de confier à l'IA tout. Vas-y, fais mon travail. Comme ça, je vais me reposer tout de suite.

  • Speaker #1

    Nous sommes tout proche du terme de cet épisode. C'est le moment de vous poser la dernière question. Qui s'intéresse aux répercussions que l'IA peut avoir sur la place de l'apprentissage dans nos sociétés ?

  • Speaker #2

    Pour moi, l'IA est en tant que tel un outil d'apprentissage si bien utilisé. J'en ai déjà fait l'expérience directement. Si je veux apprendre un nouveau domaine, par exemple, je ne connaissais pas du tout le scripting d'applications Google. Je m'en suis servi il y a 48 heures pour réaliser un projet que j'aurais dû mettre beaucoup plus de temps avant pour faire. Donc ça devient un outil direct d'apprentissage de nouveaux concepts. Donc ça paraît assez central. Et encore une fois, pour faire référence à une forme de recherche du chemin le plus court, voire de finir en décisif de l'humain, mais je n'en prends pas d'un point de vue négatif. L'IA nous permet de nous abstraire de certains problèmes et donc de nous concentrer sur d'autres problèmes. La question devient, quels sont ces problèmes ? Voir très vite, est-ce qu'ils existent ? À partir du moment où l'IA peut faire beaucoup de choses, voire presque tout, que nous reste-t-il ? Que devons-nous faire ? Devons-nous travailler ? Devons-nous apprendre ? Je pense qu'il y a une vraie question. Reprends les étudiants, ils ont des IA. où ils peuvent prendre en photo le problème de maths et ils ont toute la décomposition. Le problème, il est fait aujourd'hui par une IA sur le téléphone en quelques secondes. C'est quand même fou. Donc la question, c'est est-ce qu'ils devraient savoir faire tout ça manuellement ou est-ce qu'on s'abstrait d'un niveau et on pose des questions de plus large périmètre ? C'est une vraie question. Mais la société, par contre, met du temps à s'adapter. Là où l'IAV, elle, va très, très vite et ça améliore très, très vite. Donc on a un certain décalage aujourd'hui. Et mon principal point de vigilance, il est là. C'est comment on gère ce décalage.

  • Speaker #1

    Mathieu, vous avez le mot de la fin. IA et formation, assistons-nous à une révolution.

  • Speaker #2

    Pour moi, de toute évidence, l'IA dans le monde de la formation est une révolution et elle s'étit une révolution dans à peu près tous les aspects de l'humanité. Donc c'est beaucoup plus que juste lié au monde de la formation. Je n'ai aucun doute sur le fait que c'est une révolution. Mon simple mot de la fin, c'est vraiment que nous devons piloter intelligemment l'IA plutôt que de laisser l'IA nous piloter. et donc juste nous amener dans des directions qui sont peut-être hasardeuses pour l'humanité.

  • Speaker #1

    Merci Mathieu Nebra pour votre précieuse participation au podcast Learn & Coach by Trendy. Merci à vous aussi, chers auditeurs. Vous retrouverez cet épisode, comme tous ceux qui l'ont précédé, sur le site internet trendy.io, sur nos réseaux sociaux et sur l'ensemble des plateformes d'écoute. A très bientôt pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez intégrer l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques ? Visitez le site de Trendy, www.trendy.io, pour découvrir la fresque des IA pédagogiques et nos solutions d'accompagnement.

Description

Dans cet épisode, Mathieu Nebra, cofondateur d’OpenClassrooms, explore l’impact de l’intelligence artificielle sur la formation et l’apprentissage. Il partage sa vision sur l’hyperpersonnalisation permise par l’IA, ouvrant la voie à des formations adaptées aux besoins spécifiques de chaque apprenant et contexte. Mathieu met en lumière l’importance de l’équilibre entre l’IA et l’humain, insistant sur son rôle d’assistance plutôt que de remplacement. L’épisode aborde également des enjeux éthiques et organisationnels cruciaux, tels que les biais inhérents aux systèmes d’IA et la nécessité d’une utilisation consciente et stratégique. Enfin, il décrit les initiatives d’OpenClassrooms, comme l’intégration d’un assistant basé sur l’IA appelé Companion, pour enrichir l’expérience d’apprentissage. Une réflexion essentielle sur l’avenir de l’éducation, où technologie et humanité doivent coexister harmonieusement.


Retrouvez toutes les ressources gratuites créées par Traindy pour la communauté pédagogique sur www.traindy.io.


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Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Learning Coach by Trendy, le podcast qui part à la rencontre de ceux qui ont maîtrisé l'art d'apprendre et de former. Dans cette saison, nous vous invitons à une réflexion sur l'intégration responsable et stratégique de l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques. Au travers des témoignages de nos invités, nous explorerons les opportunités, mais aussi les défis que l'IA soulève.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Learning Coach, bienvenue à notre invité Mathieu Nebra, qui nous fait le plaisir de participer au premier épisode de cette nouvelle saison. Épisode dont l'intitulé se présente sous la forme d'une question. Intelligence artificielle et formation, assistons-nous à une révolution. Mathieu Nebra, bonjour, et pour bien commencer, pouvez-vous s'il vous plaît vous présenter, présenter votre structure.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Mathieu Nebra, je suis... cofondateur d'Open Classrooms. Open Classrooms, c'est une société à mission, dont la mission est de rendre l'éducation accessible. C'est un projet que j'ai lancé comme un hobby il y a maintenant 25 ans de ça, donc ça date, ça fait un quart de siècle. Et ce hobby est devenu une entreprise qui a fait plusieurs levées de fonds et qui forme aujourd'hui pas mal de monde. On a à peu près 300 000 personnes par mois qui viennent se former sur un ensemble de plus de 600 cours gratuits. Et une partie d'entre eux, plus de 11 000 viennent... se former sur des parcours diplômants. Donc là, on est devenu une école pour cela, littéralement. Donc les premiers sur la partie gratuite sont des gens qui viennent picorer des contenus, qui viennent faire de l'auto-formation. Et ceux qui décident de rentrer dans la partie payante du freemium, on va dire, deviennent des étudiants en ligne, soit à temps complet, soit en alternance, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, où nous sommes implantés. Et nous nous formons à des métiers liés à la tech, impactés par la tech. Historiquement, pas mal de métiers de développeurs. design, marketing, vente. On a ouvert à d'autres domaines, et en ce moment, on est en train de travailler notamment à ouvrir le domaine de la santé et de la transition énergétique. Donc, un panel de formation assez large.

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle s'est déjà installée durablement dans le champ de la formation, même si pour beaucoup d'entre nous, cela reste une découverte qui a à peine plus d'un an ou deux. Chez Open Classrooms, on vous imagine préparer, anticiper le futur. Et ma question, vous la voyez venir. Quelle forme pourrait prendre un dispositif de formation intégrant l'intelligence artificielle d'ici 5 ans par exemple ?

  • Speaker #2

    Alors, quelle forme ? On peut imaginer l'utilisation de l'IA dans la formation. On peut imaginer plein de formes, mais celle qui me vient en premier esprit, c'est une capacité à l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire que chaque personne a un contexte, une histoire, une entreprise, une industrie qui est différente. Et donc, on a la possibilité de rendre applicable. une formation, des concepts, de façon très personnalisée, ce qui n'était pas possible avant. Donc, on peut imaginer des exemples pratiques, des exercices qui peuvent s'appliquer directement à la question et donc à ces centres d'intérêt. Et donc, augmenter, on peut l'espérer, le nombre de compétences acquises, l'intérêt des apprenants.

  • Speaker #1

    Est-ce que nous parlons là de ce que l'on appelle l'adaptive learning ?

  • Speaker #2

    Oui, ça peut en faire partie. Ce n'est pas exactement ce que je veux dire par là, parce que c'est un concept d'adaptive learning, mais l'idée de l'adaptive learning de mémoire, c'est... En fonction des réponses d'une personne, on se met à un autre niveau ou sur un autre sujet. Là, il s'agit de s'adapter encore plus largement au contexte de la personne, pas uniquement au niveau. Mais oui, ça permet effectivement de faire un genre d'adaptive.

  • Speaker #1

    En effet, dans notre quotidien, l'intelligence artificielle est largement présente au sein de nos smartphones, sur nos montres et dans bien d'autres objets connectés. On assiste aussi au développement de multiples formes de robots, pour simplifier. Le futur de la formation en salle, le futur du formateur, serait-ce peut-être d'être assisté par un robot ?

  • Speaker #2

    Je pense que là, il y a une référence à une forme d'anthropomorphisme de l'IA, c'est-à-dire les représenter par des robots ou par des petites figurines, par exemple. Ce qui est pratique pour l'humain, parce que ça permet d'avoir l'occasion de parler à un autre humain. Je pense que ça limite les cas d'utilisation de l'IA. Et ces cas d'utilisation, ils apparaissent, ils nous apparaissent, on n'a pas l'habitude, donc il faut encore les découvrir. Mais du coup, je dirais que c'est une bonne façon de démarrer, d'imaginer des robots ou des petites figurines qui jouent un rôle. Et fondamentalement, l'IA, ça va beaucoup plus loin que ça. Et donc, il y a un danger, c'est de se limiter à cette projection, cet anthropomorphisme justement, où on a l'impression de parler à des humains, alors que l'IA peut faire bien d'autres choses. sans être imaginé comme un humain qui ferait cette chose. Mais pour l'instant, c'est vrai que beaucoup de gens ont dit imaginez que c'est un super stagiaire Et c'est vrai que ça aide, mais ça passe à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    On vient de parler de deux notions sans les nommer. Si on s'intéresse à celles-ci, avez-vous identifié des biais ou des risques pédagogiques liés à l'IA ? Et si tel est le cas, comment pensez-vous y avoir remédié ? Quelle garde-fou avez-vous pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Je dirais que l'IA comporte en elle globalement tous les biais humains. De toute façon, ce n'est pas pire, ce n'est pas mieux. Il faut juste en être conscient. Pour moi, le principal risque pédagogique atteste de mettre l'IA en autopilote. Honnêtement, ce qui a l'air bon ne l'est pas toujours. Il y a une différence subtile entre l'humain pilote et se fait aider et guider par l'IA. Pardon, l'humain pilote et obtient un peu d'aide de l'IA C'est l'IA qui pilote et l'humain regarde vite fait, mais ne fait pas trop attention. Je donne un exemple très concret, puisque c'est toujours plus parlant. C'est un sujet qui n'est pas spécifique à la formation, mais quand on demande à une IA de faire une synthèse de notes de réunion, ce que j'ai fait pas plus tard qu'il y a 10 minutes, ça a l'air bon, mais en fait, ce n'était pas tout à fait ce que je voulais dire. Ça passait à côté de certains éléments qui me semblent importants, et ça, très régulièrement. Du coup, il y a un piège, c'est que si je n'avais pas fait gaffe, si ça avait l'air bon, je me contente de... de notes qui ne sont pas mauvaises, mais globalement un peu médiocres et surtout qui ne vont pas sur les points essentiels. Donc aujourd'hui, elle n'est pas capable de faire aussi bien que nous une synthèse des éléments importants. Ce n'est pas un outil de synthèse, même si on l'utilise comme ça.

  • Speaker #1

    Peut-on imputer cela à l'actuelle capacité ou incapacité des IA à comprendre les intentions qui nous animent, le ton que l'on emploie, la portée de notre propos ?

  • Speaker #2

    C'est complexe. à la connaissance, les scientifiques débattent du sujet. Mais fondamentalement, il y a acquis des capacités qui ont l'air bonnes, qui sont loin d'être parfaites, qui tiennent du mimétisme parfois. Une des raisons très clairement pour lesquelles elle n'est pas toujours très compétente, c'est qu'elle lui manque effectivement tout le contexte. Et donc quand les notes sont à froid et qu'il n'y a pas suffisamment de contexte, elles peuvent passer à côté d'informations essentielles que moi, humain, ayant une mémoire de long terme avec beaucoup de contexte, que je peux faire. Mais supposer qu'elle ait tout le contexte, ce n'est pas sûr que ça suffirait. Donc il y a probablement un manque de contexte, ça, ça va se résoudre progressivement. Et après, il y a peut-être juste la technologie dans sa forme ilia générative qui n'est peut-être pas la réponse adaptée pour faire des synthèses. Ça, on verra.

  • Speaker #1

    Bien entendu, cette question du contexte s'applique aussi bien à des comptes rendus qu'à des contenus de formation. Et c'est là que la maîtrise de la relation IA-humain est nécessaire.

  • Speaker #2

    Bien sûr, on est tout à fait capable de demander une meilleure synthèse une fois qu'on a reçu un retour et qu'il ne nous convient pas ou qu'on veut l'améliorer. Ça fait même partie d'une compétence que la plupart des gens n'ont pas. Ça va être à la première réponse et qu'ils ne sont pas assez exigeants. Ils ne font pas de conversation. Donc évidemment, si vous faites une conversation, vous allez affiner et vous allez avoir un prompt qui va être de plus en plus proche de vos attentes. Ça fait mieux, ça fonctionne mieux. Ça ne suffit pas toujours, mais oui, ça va dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour en revenir aux biais, l'IA a les siens, et en vertu de ce que l'on vient de dire, l'humain aussi a les siens.

  • Speaker #2

    Oui, encore une fois, les biais sont partout. Plus je les regarde, plus je pense que la question qui sous-entend que les biais sont mauvais, et c'est ce que tout le monde dit, en fait, elle passe à côté d'une réalité, c'est que je vois des biais partout, les biais sont imprégnés à la société, la notion d'objectivité pure, j'y crois de moins en moins. Je ne dis pas que ce n'est pas possible, bien sûr, mais il y a évidemment des choses à combattre, très clairement, dans les biais. Mais fondamentalement, c'est une fonctionnalité profondément intégrée dans l'idée générative puisqu'elle fait les liens et les associations entre les mots et les idées. Et donc, si les humains font des associations de mots et d'idées, par exemple, les réunions sont présentées sous forme de PowerPoint, elles vont considérer que les réunions ne doivent pas être présentées sous forme de PowerPoint. Mais en fait, c'est juste lié à l'historique et à la quantité de littérature sur le sujet qui a l'air de dire... que les gens font des réunions sur PowerPoint. Ce n'est pas une obligation, ce n'est pas la seule meilleure façon de faire, nécessairement. Mais elle garde ce biais parce que nous l'avions nous-mêmes. Bon, ben, c'est un fait. On n'est pas encore au stade où l'IA est capable de créer ses propres idées qui dépassent l'entendement humain. Ceci dit, on pourrait y arriver et on y arrivera très certainement dans les prochaines décennies.

  • Speaker #1

    En introduction, nous évoquions la présence avérée des IA en formation. Pouvez-vous nous partager un outil ou une pratique simple ? impliquant l'IA, aujourd'hui régulièrement intégrée dans vos pratiques pédagogiques.

  • Speaker #2

    Une pratique simple qui implique l'IA consiste à... proposer des plans, des structures de cours. Donc un séquençage et le challenger. Ça, on le fait directement avec un chat JPT ou équivalent.

  • Speaker #1

    Dans le cadre de vos activités, avez-vous aussi recours à l'IA pour la génération de ressources ? Prenons l'exemple des avatars.

  • Speaker #2

    Tout le monde va essayer tout. Probablement un peu mal tous azimuts, mais tout le monde va essayer. Open Classroom, tu as typiquement déjà commencé à essayer certaines de ces choses-là, notamment de générer des courtes vidéos avec la générative. Après, encore une fois, c'est la même chose que tu disais avant, c'est-à-dire qu'en autopilote, ça donne des trucs qui ont l'air OK sur la forme, mais qui ne sont pas forcément super bons sur le fond. Par contre, ça va être un outil qui va être un bon assistant, très complémentaire de plus en plus. Mais par contre, l'autopilote, non, clairement pas.

  • Speaker #1

    À vous écouter, je dois donc comprendre que l'IA n'est qu'une assistance. C'est sa place dans la relation de couple humain-IA ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'a pas fini d'entendre parler des couples humains-IA. Mais effectivement, c'est à nous de dire où on veut aller et pas à l'IA. Et donc là, il y a des gens qui sont partis un peu vite dans la direction opposée, en mode c'est super, je peux déléguer mon travail etc. certains l'ont fait d'ailleurs, mais le vrai fondement, c'est de s'en servir, faire levier l'IA générative pour faire quelque chose. Donc ça, c'est le cas d'usage vraiment intéressant, mais il faut savoir bien l'utiliser. Encore une fois, ceux qui se font juste volontairement remplacer par une IA passent à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    Revenons un petit peu à vos activités. Vous devez probablement disposer d'un volume considérable de données. La tentation de créer votre propre intelligence artificielle, c'est elle. présentée ou bien utilisez-vous tout simplement les offres du marché ?

  • Speaker #2

    Disons qu'à ce stade, on n'a pas trouvé d'énormes valeurs ajoutées à créer une IA interne qui soit refondue un peu from scratch. Ça, c'est peu probable. Par contre, une IA déjà existante type JGPT ou Cloud configurée pour nos besoins, ça oui, on l'a déjà fait et c'est déjà en place dans toutes nos formations. C'est un assistant. qui connaît le contexte d'Open Classrooms, qui connaît le principe des projets, qui connaît le contenu du projet, qui connaît les attendus du projet. C'est un point de sémantique. Ce que je dis, c'est qu'on n'est pas en train de tout recoder à la base à chaque fois, et on fait levier sur ce qui existe déjà, et c'est assez peu coûteux à mettre en place. Et si c'est bien mis en place, ça crée pas mal de valeur, et on a été surpris de la qualité des réponses, qui permet d'avoir un assistant, on l'appelle Companion, chez Open Classrooms, qui permet d'avoir une assistance 24-7 à l'étudiant, entre deux sessions de mentorat avec un humain. Pour l'instant, la complémentarité, on la trouve comme ça, avec effectivement une IA configurée pour nos besoins.

  • Speaker #1

    Notre épisode s'intéresse à l'avenir. Toutes les offres actuelles reposent sur un Internet qui a plus de 30 ans. Ce dernier ne sera-t-il pas immersif dans un proche avenir, maintenant que l'IA nous permet d'entrevoir la génération en temps réel ? J'entends par là la génération 3D en temps réel.

  • Speaker #2

    Je pense que la question ne répond pas forcément à un besoin utilisateur clair. Pour moi, la réalité virtuelle, c'est un usage de mise en pratique, mise en situation. L'IA permet de la personnaliser. Il y a eu plusieurs questions, mais le fait que la réalité virtuelle n'est pas encore beaucoup prise dans la formation, c'est aussi un défaut du device, les gens n'ont pas les outils pour l'utiliser, et de qualité d'utilisation suffisamment intéressante, juste que les gens ne se trouvent pas assez suffisamment à la rajouter, et donc tout le monde s'est excité pour la technologie. Je ne suis pas en train de dire que la technologie de la réalité virtuelle dans la formation est inutile, loin de là, mais juste, on a voulu forcer en se disant que ça va être génial, alors que ce n'est pas encore assez génial, et que les gens n'ont pas assez d'outils pour l'utiliser parce qu'ils n'ont pas aussi les casques.

  • Speaker #1

    Le lien avec la question suivante se fait presque naturellement. Quels sont, d'après vous, les principaux défis techniques, éthiques et organisationnels que nous devons relever pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage ?

  • Speaker #2

    Pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage, Le défi, il est d'abord organisationnel. Il s'agit de partir du bon problème, de remplir un use case qui sert vraiment à quelque chose, plutôt que de se laisser déborder par le truc et le lancer à un tout bout de champ et appuyer sur le bouton qui démultiplie quelque chose qui était mal calibré au départ. Pour moi, le principal défi, donc il n'est pas technique, il est un peu éthique et surtout organisationnel, juste comme un bon product manager. partir du bon problème des utilisateurs, des clients, bien l'identifier, trouver une bonne solution et ensuite la passer à l'échelle.

  • Speaker #1

    Que ce soit aujourd'hui ou encore une fois en se projetant sur les années à venir. Comment l'IA modifie-t-elle les relations entre formateur, apprenant et organisation ?

  • Speaker #2

    De toute façon, l'IA peut être un outil pour ping-pong des idées, pour apprendre sur le côté formateur ou apprenant, et donc nécessite peut-être moins d'interactions pour des choses à faible valeur ajoutée entre formateur, apprenant et organisation. Je dirais que ça, c'est le cas idéal. si on ne se laisse pas déborder, etc., et qu'on arrive à cantonner l'usage de l'IA sur les éléments à faible valeur ajoutée pour qu'on ait des conversations de meilleure qualité sur les points qui ont plus de valeur ajoutée entre formateurs et apprenants et organisations. Mais attention, l'IA ne sera pas une solution magique à ça. Il faut justement, nous, avoir notre responsabilité de délibérer pour qu'elle serve aux éléments à faible valeur ajoutée.

  • Speaker #1

    On observe aujourd'hui de nombreux usages, de nombreux recours à l'IA. Ne peut-on identifier un risque qui m'apparaît important, qui consiste à prendre une forme de raccourci, en se satisfaisant de l'usage actuel, en en faisant même un standard d'utilisation, alors que nous manquons peut-être de recul avant de figer les lignes ?

  • Speaker #2

    Oui, je confirme, et c'est ce que je répète depuis le début, on se précipite assez souvent sur l'IA parce que ça a l'air pratique, parce que les réponses ont l'air bonnes, mais elles ne le sont pas toujours au moins de là. et donc il y a effectivement un risque à mettre l'IA en autopilote, à lui donner trop de responsabilités trop de matière à travailler avant d'avoir été nous-mêmes très au clair sur ce qu'on attendait d'elle, sur le résultat qu'on veut, etc. Donc on se laisse dépasser parce qu'en fait on est naturellement feignant, si on peut faire moins de travail on va en faire moins, non mais c'est vrai et c'est bien, c'est une bonne chose, toujours l'humanité a cherché à faire moins de travail à déléguer à un animal pour... au champ, à une machine, etc., à la calculatrice parce qu'on avait marre de faire les calculs à la main, on est fainéant. Si on faisait tout à la main aujourd'hui, on ne ferait absolument rien de tout ça. Donc, c'est une bonne chose d'être fainéant. Mais du coup, si on est fainéant juste un peu trop vite sans avoir compris où on mettait les pieds, l'IA va faire des choses qui ne sont pas dans notre meilleur intérêt. Ils n'ont pas le meilleur intérêt de l'apprentissage, des humains, etc. Et cette fainéantise-là, elle est juste... C'est un bon truc de base, mais elle est un peu précipitée dans certains cas. C'est pour ça que j'insiste sur le besoin d'être très clair sur les attentes, sur ce qu'on veut obtenir comme résultat. Et donc, confier à l'IA les bonnes choses plutôt que de confier à l'IA tout. Vas-y, fais mon travail. Comme ça, je vais me reposer tout de suite.

  • Speaker #1

    Nous sommes tout proche du terme de cet épisode. C'est le moment de vous poser la dernière question. Qui s'intéresse aux répercussions que l'IA peut avoir sur la place de l'apprentissage dans nos sociétés ?

  • Speaker #2

    Pour moi, l'IA est en tant que tel un outil d'apprentissage si bien utilisé. J'en ai déjà fait l'expérience directement. Si je veux apprendre un nouveau domaine, par exemple, je ne connaissais pas du tout le scripting d'applications Google. Je m'en suis servi il y a 48 heures pour réaliser un projet que j'aurais dû mettre beaucoup plus de temps avant pour faire. Donc ça devient un outil direct d'apprentissage de nouveaux concepts. Donc ça paraît assez central. Et encore une fois, pour faire référence à une forme de recherche du chemin le plus court, voire de finir en décisif de l'humain, mais je n'en prends pas d'un point de vue négatif. L'IA nous permet de nous abstraire de certains problèmes et donc de nous concentrer sur d'autres problèmes. La question devient, quels sont ces problèmes ? Voir très vite, est-ce qu'ils existent ? À partir du moment où l'IA peut faire beaucoup de choses, voire presque tout, que nous reste-t-il ? Que devons-nous faire ? Devons-nous travailler ? Devons-nous apprendre ? Je pense qu'il y a une vraie question. Reprends les étudiants, ils ont des IA. où ils peuvent prendre en photo le problème de maths et ils ont toute la décomposition. Le problème, il est fait aujourd'hui par une IA sur le téléphone en quelques secondes. C'est quand même fou. Donc la question, c'est est-ce qu'ils devraient savoir faire tout ça manuellement ou est-ce qu'on s'abstrait d'un niveau et on pose des questions de plus large périmètre ? C'est une vraie question. Mais la société, par contre, met du temps à s'adapter. Là où l'IAV, elle, va très, très vite et ça améliore très, très vite. Donc on a un certain décalage aujourd'hui. Et mon principal point de vigilance, il est là. C'est comment on gère ce décalage.

  • Speaker #1

    Mathieu, vous avez le mot de la fin. IA et formation, assistons-nous à une révolution.

  • Speaker #2

    Pour moi, de toute évidence, l'IA dans le monde de la formation est une révolution et elle s'étit une révolution dans à peu près tous les aspects de l'humanité. Donc c'est beaucoup plus que juste lié au monde de la formation. Je n'ai aucun doute sur le fait que c'est une révolution. Mon simple mot de la fin, c'est vraiment que nous devons piloter intelligemment l'IA plutôt que de laisser l'IA nous piloter. et donc juste nous amener dans des directions qui sont peut-être hasardeuses pour l'humanité.

  • Speaker #1

    Merci Mathieu Nebra pour votre précieuse participation au podcast Learn & Coach by Trendy. Merci à vous aussi, chers auditeurs. Vous retrouverez cet épisode, comme tous ceux qui l'ont précédé, sur le site internet trendy.io, sur nos réseaux sociaux et sur l'ensemble des plateformes d'écoute. A très bientôt pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez intégrer l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques ? Visitez le site de Trendy, www.trendy.io, pour découvrir la fresque des IA pédagogiques et nos solutions d'accompagnement.

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Description

Dans cet épisode, Mathieu Nebra, cofondateur d’OpenClassrooms, explore l’impact de l’intelligence artificielle sur la formation et l’apprentissage. Il partage sa vision sur l’hyperpersonnalisation permise par l’IA, ouvrant la voie à des formations adaptées aux besoins spécifiques de chaque apprenant et contexte. Mathieu met en lumière l’importance de l’équilibre entre l’IA et l’humain, insistant sur son rôle d’assistance plutôt que de remplacement. L’épisode aborde également des enjeux éthiques et organisationnels cruciaux, tels que les biais inhérents aux systèmes d’IA et la nécessité d’une utilisation consciente et stratégique. Enfin, il décrit les initiatives d’OpenClassrooms, comme l’intégration d’un assistant basé sur l’IA appelé Companion, pour enrichir l’expérience d’apprentissage. Une réflexion essentielle sur l’avenir de l’éducation, où technologie et humanité doivent coexister harmonieusement.


Retrouvez toutes les ressources gratuites créées par Traindy pour la communauté pédagogique sur www.traindy.io.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Learning Coach by Trendy, le podcast qui part à la rencontre de ceux qui ont maîtrisé l'art d'apprendre et de former. Dans cette saison, nous vous invitons à une réflexion sur l'intégration responsable et stratégique de l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques. Au travers des témoignages de nos invités, nous explorerons les opportunités, mais aussi les défis que l'IA soulève.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Learning Coach, bienvenue à notre invité Mathieu Nebra, qui nous fait le plaisir de participer au premier épisode de cette nouvelle saison. Épisode dont l'intitulé se présente sous la forme d'une question. Intelligence artificielle et formation, assistons-nous à une révolution. Mathieu Nebra, bonjour, et pour bien commencer, pouvez-vous s'il vous plaît vous présenter, présenter votre structure.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Mathieu Nebra, je suis... cofondateur d'Open Classrooms. Open Classrooms, c'est une société à mission, dont la mission est de rendre l'éducation accessible. C'est un projet que j'ai lancé comme un hobby il y a maintenant 25 ans de ça, donc ça date, ça fait un quart de siècle. Et ce hobby est devenu une entreprise qui a fait plusieurs levées de fonds et qui forme aujourd'hui pas mal de monde. On a à peu près 300 000 personnes par mois qui viennent se former sur un ensemble de plus de 600 cours gratuits. Et une partie d'entre eux, plus de 11 000 viennent... se former sur des parcours diplômants. Donc là, on est devenu une école pour cela, littéralement. Donc les premiers sur la partie gratuite sont des gens qui viennent picorer des contenus, qui viennent faire de l'auto-formation. Et ceux qui décident de rentrer dans la partie payante du freemium, on va dire, deviennent des étudiants en ligne, soit à temps complet, soit en alternance, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, où nous sommes implantés. Et nous nous formons à des métiers liés à la tech, impactés par la tech. Historiquement, pas mal de métiers de développeurs. design, marketing, vente. On a ouvert à d'autres domaines, et en ce moment, on est en train de travailler notamment à ouvrir le domaine de la santé et de la transition énergétique. Donc, un panel de formation assez large.

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle s'est déjà installée durablement dans le champ de la formation, même si pour beaucoup d'entre nous, cela reste une découverte qui a à peine plus d'un an ou deux. Chez Open Classrooms, on vous imagine préparer, anticiper le futur. Et ma question, vous la voyez venir. Quelle forme pourrait prendre un dispositif de formation intégrant l'intelligence artificielle d'ici 5 ans par exemple ?

  • Speaker #2

    Alors, quelle forme ? On peut imaginer l'utilisation de l'IA dans la formation. On peut imaginer plein de formes, mais celle qui me vient en premier esprit, c'est une capacité à l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire que chaque personne a un contexte, une histoire, une entreprise, une industrie qui est différente. Et donc, on a la possibilité de rendre applicable. une formation, des concepts, de façon très personnalisée, ce qui n'était pas possible avant. Donc, on peut imaginer des exemples pratiques, des exercices qui peuvent s'appliquer directement à la question et donc à ces centres d'intérêt. Et donc, augmenter, on peut l'espérer, le nombre de compétences acquises, l'intérêt des apprenants.

  • Speaker #1

    Est-ce que nous parlons là de ce que l'on appelle l'adaptive learning ?

  • Speaker #2

    Oui, ça peut en faire partie. Ce n'est pas exactement ce que je veux dire par là, parce que c'est un concept d'adaptive learning, mais l'idée de l'adaptive learning de mémoire, c'est... En fonction des réponses d'une personne, on se met à un autre niveau ou sur un autre sujet. Là, il s'agit de s'adapter encore plus largement au contexte de la personne, pas uniquement au niveau. Mais oui, ça permet effectivement de faire un genre d'adaptive.

  • Speaker #1

    En effet, dans notre quotidien, l'intelligence artificielle est largement présente au sein de nos smartphones, sur nos montres et dans bien d'autres objets connectés. On assiste aussi au développement de multiples formes de robots, pour simplifier. Le futur de la formation en salle, le futur du formateur, serait-ce peut-être d'être assisté par un robot ?

  • Speaker #2

    Je pense que là, il y a une référence à une forme d'anthropomorphisme de l'IA, c'est-à-dire les représenter par des robots ou par des petites figurines, par exemple. Ce qui est pratique pour l'humain, parce que ça permet d'avoir l'occasion de parler à un autre humain. Je pense que ça limite les cas d'utilisation de l'IA. Et ces cas d'utilisation, ils apparaissent, ils nous apparaissent, on n'a pas l'habitude, donc il faut encore les découvrir. Mais du coup, je dirais que c'est une bonne façon de démarrer, d'imaginer des robots ou des petites figurines qui jouent un rôle. Et fondamentalement, l'IA, ça va beaucoup plus loin que ça. Et donc, il y a un danger, c'est de se limiter à cette projection, cet anthropomorphisme justement, où on a l'impression de parler à des humains, alors que l'IA peut faire bien d'autres choses. sans être imaginé comme un humain qui ferait cette chose. Mais pour l'instant, c'est vrai que beaucoup de gens ont dit imaginez que c'est un super stagiaire Et c'est vrai que ça aide, mais ça passe à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    On vient de parler de deux notions sans les nommer. Si on s'intéresse à celles-ci, avez-vous identifié des biais ou des risques pédagogiques liés à l'IA ? Et si tel est le cas, comment pensez-vous y avoir remédié ? Quelle garde-fou avez-vous pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Je dirais que l'IA comporte en elle globalement tous les biais humains. De toute façon, ce n'est pas pire, ce n'est pas mieux. Il faut juste en être conscient. Pour moi, le principal risque pédagogique atteste de mettre l'IA en autopilote. Honnêtement, ce qui a l'air bon ne l'est pas toujours. Il y a une différence subtile entre l'humain pilote et se fait aider et guider par l'IA. Pardon, l'humain pilote et obtient un peu d'aide de l'IA C'est l'IA qui pilote et l'humain regarde vite fait, mais ne fait pas trop attention. Je donne un exemple très concret, puisque c'est toujours plus parlant. C'est un sujet qui n'est pas spécifique à la formation, mais quand on demande à une IA de faire une synthèse de notes de réunion, ce que j'ai fait pas plus tard qu'il y a 10 minutes, ça a l'air bon, mais en fait, ce n'était pas tout à fait ce que je voulais dire. Ça passait à côté de certains éléments qui me semblent importants, et ça, très régulièrement. Du coup, il y a un piège, c'est que si je n'avais pas fait gaffe, si ça avait l'air bon, je me contente de... de notes qui ne sont pas mauvaises, mais globalement un peu médiocres et surtout qui ne vont pas sur les points essentiels. Donc aujourd'hui, elle n'est pas capable de faire aussi bien que nous une synthèse des éléments importants. Ce n'est pas un outil de synthèse, même si on l'utilise comme ça.

  • Speaker #1

    Peut-on imputer cela à l'actuelle capacité ou incapacité des IA à comprendre les intentions qui nous animent, le ton que l'on emploie, la portée de notre propos ?

  • Speaker #2

    C'est complexe. à la connaissance, les scientifiques débattent du sujet. Mais fondamentalement, il y a acquis des capacités qui ont l'air bonnes, qui sont loin d'être parfaites, qui tiennent du mimétisme parfois. Une des raisons très clairement pour lesquelles elle n'est pas toujours très compétente, c'est qu'elle lui manque effectivement tout le contexte. Et donc quand les notes sont à froid et qu'il n'y a pas suffisamment de contexte, elles peuvent passer à côté d'informations essentielles que moi, humain, ayant une mémoire de long terme avec beaucoup de contexte, que je peux faire. Mais supposer qu'elle ait tout le contexte, ce n'est pas sûr que ça suffirait. Donc il y a probablement un manque de contexte, ça, ça va se résoudre progressivement. Et après, il y a peut-être juste la technologie dans sa forme ilia générative qui n'est peut-être pas la réponse adaptée pour faire des synthèses. Ça, on verra.

  • Speaker #1

    Bien entendu, cette question du contexte s'applique aussi bien à des comptes rendus qu'à des contenus de formation. Et c'est là que la maîtrise de la relation IA-humain est nécessaire.

  • Speaker #2

    Bien sûr, on est tout à fait capable de demander une meilleure synthèse une fois qu'on a reçu un retour et qu'il ne nous convient pas ou qu'on veut l'améliorer. Ça fait même partie d'une compétence que la plupart des gens n'ont pas. Ça va être à la première réponse et qu'ils ne sont pas assez exigeants. Ils ne font pas de conversation. Donc évidemment, si vous faites une conversation, vous allez affiner et vous allez avoir un prompt qui va être de plus en plus proche de vos attentes. Ça fait mieux, ça fonctionne mieux. Ça ne suffit pas toujours, mais oui, ça va dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour en revenir aux biais, l'IA a les siens, et en vertu de ce que l'on vient de dire, l'humain aussi a les siens.

  • Speaker #2

    Oui, encore une fois, les biais sont partout. Plus je les regarde, plus je pense que la question qui sous-entend que les biais sont mauvais, et c'est ce que tout le monde dit, en fait, elle passe à côté d'une réalité, c'est que je vois des biais partout, les biais sont imprégnés à la société, la notion d'objectivité pure, j'y crois de moins en moins. Je ne dis pas que ce n'est pas possible, bien sûr, mais il y a évidemment des choses à combattre, très clairement, dans les biais. Mais fondamentalement, c'est une fonctionnalité profondément intégrée dans l'idée générative puisqu'elle fait les liens et les associations entre les mots et les idées. Et donc, si les humains font des associations de mots et d'idées, par exemple, les réunions sont présentées sous forme de PowerPoint, elles vont considérer que les réunions ne doivent pas être présentées sous forme de PowerPoint. Mais en fait, c'est juste lié à l'historique et à la quantité de littérature sur le sujet qui a l'air de dire... que les gens font des réunions sur PowerPoint. Ce n'est pas une obligation, ce n'est pas la seule meilleure façon de faire, nécessairement. Mais elle garde ce biais parce que nous l'avions nous-mêmes. Bon, ben, c'est un fait. On n'est pas encore au stade où l'IA est capable de créer ses propres idées qui dépassent l'entendement humain. Ceci dit, on pourrait y arriver et on y arrivera très certainement dans les prochaines décennies.

  • Speaker #1

    En introduction, nous évoquions la présence avérée des IA en formation. Pouvez-vous nous partager un outil ou une pratique simple ? impliquant l'IA, aujourd'hui régulièrement intégrée dans vos pratiques pédagogiques.

  • Speaker #2

    Une pratique simple qui implique l'IA consiste à... proposer des plans, des structures de cours. Donc un séquençage et le challenger. Ça, on le fait directement avec un chat JPT ou équivalent.

  • Speaker #1

    Dans le cadre de vos activités, avez-vous aussi recours à l'IA pour la génération de ressources ? Prenons l'exemple des avatars.

  • Speaker #2

    Tout le monde va essayer tout. Probablement un peu mal tous azimuts, mais tout le monde va essayer. Open Classroom, tu as typiquement déjà commencé à essayer certaines de ces choses-là, notamment de générer des courtes vidéos avec la générative. Après, encore une fois, c'est la même chose que tu disais avant, c'est-à-dire qu'en autopilote, ça donne des trucs qui ont l'air OK sur la forme, mais qui ne sont pas forcément super bons sur le fond. Par contre, ça va être un outil qui va être un bon assistant, très complémentaire de plus en plus. Mais par contre, l'autopilote, non, clairement pas.

  • Speaker #1

    À vous écouter, je dois donc comprendre que l'IA n'est qu'une assistance. C'est sa place dans la relation de couple humain-IA ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'a pas fini d'entendre parler des couples humains-IA. Mais effectivement, c'est à nous de dire où on veut aller et pas à l'IA. Et donc là, il y a des gens qui sont partis un peu vite dans la direction opposée, en mode c'est super, je peux déléguer mon travail etc. certains l'ont fait d'ailleurs, mais le vrai fondement, c'est de s'en servir, faire levier l'IA générative pour faire quelque chose. Donc ça, c'est le cas d'usage vraiment intéressant, mais il faut savoir bien l'utiliser. Encore une fois, ceux qui se font juste volontairement remplacer par une IA passent à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    Revenons un petit peu à vos activités. Vous devez probablement disposer d'un volume considérable de données. La tentation de créer votre propre intelligence artificielle, c'est elle. présentée ou bien utilisez-vous tout simplement les offres du marché ?

  • Speaker #2

    Disons qu'à ce stade, on n'a pas trouvé d'énormes valeurs ajoutées à créer une IA interne qui soit refondue un peu from scratch. Ça, c'est peu probable. Par contre, une IA déjà existante type JGPT ou Cloud configurée pour nos besoins, ça oui, on l'a déjà fait et c'est déjà en place dans toutes nos formations. C'est un assistant. qui connaît le contexte d'Open Classrooms, qui connaît le principe des projets, qui connaît le contenu du projet, qui connaît les attendus du projet. C'est un point de sémantique. Ce que je dis, c'est qu'on n'est pas en train de tout recoder à la base à chaque fois, et on fait levier sur ce qui existe déjà, et c'est assez peu coûteux à mettre en place. Et si c'est bien mis en place, ça crée pas mal de valeur, et on a été surpris de la qualité des réponses, qui permet d'avoir un assistant, on l'appelle Companion, chez Open Classrooms, qui permet d'avoir une assistance 24-7 à l'étudiant, entre deux sessions de mentorat avec un humain. Pour l'instant, la complémentarité, on la trouve comme ça, avec effectivement une IA configurée pour nos besoins.

  • Speaker #1

    Notre épisode s'intéresse à l'avenir. Toutes les offres actuelles reposent sur un Internet qui a plus de 30 ans. Ce dernier ne sera-t-il pas immersif dans un proche avenir, maintenant que l'IA nous permet d'entrevoir la génération en temps réel ? J'entends par là la génération 3D en temps réel.

  • Speaker #2

    Je pense que la question ne répond pas forcément à un besoin utilisateur clair. Pour moi, la réalité virtuelle, c'est un usage de mise en pratique, mise en situation. L'IA permet de la personnaliser. Il y a eu plusieurs questions, mais le fait que la réalité virtuelle n'est pas encore beaucoup prise dans la formation, c'est aussi un défaut du device, les gens n'ont pas les outils pour l'utiliser, et de qualité d'utilisation suffisamment intéressante, juste que les gens ne se trouvent pas assez suffisamment à la rajouter, et donc tout le monde s'est excité pour la technologie. Je ne suis pas en train de dire que la technologie de la réalité virtuelle dans la formation est inutile, loin de là, mais juste, on a voulu forcer en se disant que ça va être génial, alors que ce n'est pas encore assez génial, et que les gens n'ont pas assez d'outils pour l'utiliser parce qu'ils n'ont pas aussi les casques.

  • Speaker #1

    Le lien avec la question suivante se fait presque naturellement. Quels sont, d'après vous, les principaux défis techniques, éthiques et organisationnels que nous devons relever pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage ?

  • Speaker #2

    Pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage, Le défi, il est d'abord organisationnel. Il s'agit de partir du bon problème, de remplir un use case qui sert vraiment à quelque chose, plutôt que de se laisser déborder par le truc et le lancer à un tout bout de champ et appuyer sur le bouton qui démultiplie quelque chose qui était mal calibré au départ. Pour moi, le principal défi, donc il n'est pas technique, il est un peu éthique et surtout organisationnel, juste comme un bon product manager. partir du bon problème des utilisateurs, des clients, bien l'identifier, trouver une bonne solution et ensuite la passer à l'échelle.

  • Speaker #1

    Que ce soit aujourd'hui ou encore une fois en se projetant sur les années à venir. Comment l'IA modifie-t-elle les relations entre formateur, apprenant et organisation ?

  • Speaker #2

    De toute façon, l'IA peut être un outil pour ping-pong des idées, pour apprendre sur le côté formateur ou apprenant, et donc nécessite peut-être moins d'interactions pour des choses à faible valeur ajoutée entre formateur, apprenant et organisation. Je dirais que ça, c'est le cas idéal. si on ne se laisse pas déborder, etc., et qu'on arrive à cantonner l'usage de l'IA sur les éléments à faible valeur ajoutée pour qu'on ait des conversations de meilleure qualité sur les points qui ont plus de valeur ajoutée entre formateurs et apprenants et organisations. Mais attention, l'IA ne sera pas une solution magique à ça. Il faut justement, nous, avoir notre responsabilité de délibérer pour qu'elle serve aux éléments à faible valeur ajoutée.

  • Speaker #1

    On observe aujourd'hui de nombreux usages, de nombreux recours à l'IA. Ne peut-on identifier un risque qui m'apparaît important, qui consiste à prendre une forme de raccourci, en se satisfaisant de l'usage actuel, en en faisant même un standard d'utilisation, alors que nous manquons peut-être de recul avant de figer les lignes ?

  • Speaker #2

    Oui, je confirme, et c'est ce que je répète depuis le début, on se précipite assez souvent sur l'IA parce que ça a l'air pratique, parce que les réponses ont l'air bonnes, mais elles ne le sont pas toujours au moins de là. et donc il y a effectivement un risque à mettre l'IA en autopilote, à lui donner trop de responsabilités trop de matière à travailler avant d'avoir été nous-mêmes très au clair sur ce qu'on attendait d'elle, sur le résultat qu'on veut, etc. Donc on se laisse dépasser parce qu'en fait on est naturellement feignant, si on peut faire moins de travail on va en faire moins, non mais c'est vrai et c'est bien, c'est une bonne chose, toujours l'humanité a cherché à faire moins de travail à déléguer à un animal pour... au champ, à une machine, etc., à la calculatrice parce qu'on avait marre de faire les calculs à la main, on est fainéant. Si on faisait tout à la main aujourd'hui, on ne ferait absolument rien de tout ça. Donc, c'est une bonne chose d'être fainéant. Mais du coup, si on est fainéant juste un peu trop vite sans avoir compris où on mettait les pieds, l'IA va faire des choses qui ne sont pas dans notre meilleur intérêt. Ils n'ont pas le meilleur intérêt de l'apprentissage, des humains, etc. Et cette fainéantise-là, elle est juste... C'est un bon truc de base, mais elle est un peu précipitée dans certains cas. C'est pour ça que j'insiste sur le besoin d'être très clair sur les attentes, sur ce qu'on veut obtenir comme résultat. Et donc, confier à l'IA les bonnes choses plutôt que de confier à l'IA tout. Vas-y, fais mon travail. Comme ça, je vais me reposer tout de suite.

  • Speaker #1

    Nous sommes tout proche du terme de cet épisode. C'est le moment de vous poser la dernière question. Qui s'intéresse aux répercussions que l'IA peut avoir sur la place de l'apprentissage dans nos sociétés ?

  • Speaker #2

    Pour moi, l'IA est en tant que tel un outil d'apprentissage si bien utilisé. J'en ai déjà fait l'expérience directement. Si je veux apprendre un nouveau domaine, par exemple, je ne connaissais pas du tout le scripting d'applications Google. Je m'en suis servi il y a 48 heures pour réaliser un projet que j'aurais dû mettre beaucoup plus de temps avant pour faire. Donc ça devient un outil direct d'apprentissage de nouveaux concepts. Donc ça paraît assez central. Et encore une fois, pour faire référence à une forme de recherche du chemin le plus court, voire de finir en décisif de l'humain, mais je n'en prends pas d'un point de vue négatif. L'IA nous permet de nous abstraire de certains problèmes et donc de nous concentrer sur d'autres problèmes. La question devient, quels sont ces problèmes ? Voir très vite, est-ce qu'ils existent ? À partir du moment où l'IA peut faire beaucoup de choses, voire presque tout, que nous reste-t-il ? Que devons-nous faire ? Devons-nous travailler ? Devons-nous apprendre ? Je pense qu'il y a une vraie question. Reprends les étudiants, ils ont des IA. où ils peuvent prendre en photo le problème de maths et ils ont toute la décomposition. Le problème, il est fait aujourd'hui par une IA sur le téléphone en quelques secondes. C'est quand même fou. Donc la question, c'est est-ce qu'ils devraient savoir faire tout ça manuellement ou est-ce qu'on s'abstrait d'un niveau et on pose des questions de plus large périmètre ? C'est une vraie question. Mais la société, par contre, met du temps à s'adapter. Là où l'IAV, elle, va très, très vite et ça améliore très, très vite. Donc on a un certain décalage aujourd'hui. Et mon principal point de vigilance, il est là. C'est comment on gère ce décalage.

  • Speaker #1

    Mathieu, vous avez le mot de la fin. IA et formation, assistons-nous à une révolution.

  • Speaker #2

    Pour moi, de toute évidence, l'IA dans le monde de la formation est une révolution et elle s'étit une révolution dans à peu près tous les aspects de l'humanité. Donc c'est beaucoup plus que juste lié au monde de la formation. Je n'ai aucun doute sur le fait que c'est une révolution. Mon simple mot de la fin, c'est vraiment que nous devons piloter intelligemment l'IA plutôt que de laisser l'IA nous piloter. et donc juste nous amener dans des directions qui sont peut-être hasardeuses pour l'humanité.

  • Speaker #1

    Merci Mathieu Nebra pour votre précieuse participation au podcast Learn & Coach by Trendy. Merci à vous aussi, chers auditeurs. Vous retrouverez cet épisode, comme tous ceux qui l'ont précédé, sur le site internet trendy.io, sur nos réseaux sociaux et sur l'ensemble des plateformes d'écoute. A très bientôt pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez intégrer l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques ? Visitez le site de Trendy, www.trendy.io, pour découvrir la fresque des IA pédagogiques et nos solutions d'accompagnement.

Description

Dans cet épisode, Mathieu Nebra, cofondateur d’OpenClassrooms, explore l’impact de l’intelligence artificielle sur la formation et l’apprentissage. Il partage sa vision sur l’hyperpersonnalisation permise par l’IA, ouvrant la voie à des formations adaptées aux besoins spécifiques de chaque apprenant et contexte. Mathieu met en lumière l’importance de l’équilibre entre l’IA et l’humain, insistant sur son rôle d’assistance plutôt que de remplacement. L’épisode aborde également des enjeux éthiques et organisationnels cruciaux, tels que les biais inhérents aux systèmes d’IA et la nécessité d’une utilisation consciente et stratégique. Enfin, il décrit les initiatives d’OpenClassrooms, comme l’intégration d’un assistant basé sur l’IA appelé Companion, pour enrichir l’expérience d’apprentissage. Une réflexion essentielle sur l’avenir de l’éducation, où technologie et humanité doivent coexister harmonieusement.


Retrouvez toutes les ressources gratuites créées par Traindy pour la communauté pédagogique sur www.traindy.io.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Learning Coach by Trendy, le podcast qui part à la rencontre de ceux qui ont maîtrisé l'art d'apprendre et de former. Dans cette saison, nous vous invitons à une réflexion sur l'intégration responsable et stratégique de l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques. Au travers des témoignages de nos invités, nous explorerons les opportunités, mais aussi les défis que l'IA soulève.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Learning Coach, bienvenue à notre invité Mathieu Nebra, qui nous fait le plaisir de participer au premier épisode de cette nouvelle saison. Épisode dont l'intitulé se présente sous la forme d'une question. Intelligence artificielle et formation, assistons-nous à une révolution. Mathieu Nebra, bonjour, et pour bien commencer, pouvez-vous s'il vous plaît vous présenter, présenter votre structure.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Mathieu Nebra, je suis... cofondateur d'Open Classrooms. Open Classrooms, c'est une société à mission, dont la mission est de rendre l'éducation accessible. C'est un projet que j'ai lancé comme un hobby il y a maintenant 25 ans de ça, donc ça date, ça fait un quart de siècle. Et ce hobby est devenu une entreprise qui a fait plusieurs levées de fonds et qui forme aujourd'hui pas mal de monde. On a à peu près 300 000 personnes par mois qui viennent se former sur un ensemble de plus de 600 cours gratuits. Et une partie d'entre eux, plus de 11 000 viennent... se former sur des parcours diplômants. Donc là, on est devenu une école pour cela, littéralement. Donc les premiers sur la partie gratuite sont des gens qui viennent picorer des contenus, qui viennent faire de l'auto-formation. Et ceux qui décident de rentrer dans la partie payante du freemium, on va dire, deviennent des étudiants en ligne, soit à temps complet, soit en alternance, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, où nous sommes implantés. Et nous nous formons à des métiers liés à la tech, impactés par la tech. Historiquement, pas mal de métiers de développeurs. design, marketing, vente. On a ouvert à d'autres domaines, et en ce moment, on est en train de travailler notamment à ouvrir le domaine de la santé et de la transition énergétique. Donc, un panel de formation assez large.

  • Speaker #1

    L'intelligence artificielle s'est déjà installée durablement dans le champ de la formation, même si pour beaucoup d'entre nous, cela reste une découverte qui a à peine plus d'un an ou deux. Chez Open Classrooms, on vous imagine préparer, anticiper le futur. Et ma question, vous la voyez venir. Quelle forme pourrait prendre un dispositif de formation intégrant l'intelligence artificielle d'ici 5 ans par exemple ?

  • Speaker #2

    Alors, quelle forme ? On peut imaginer l'utilisation de l'IA dans la formation. On peut imaginer plein de formes, mais celle qui me vient en premier esprit, c'est une capacité à l'hyperpersonnalisation. C'est-à-dire que chaque personne a un contexte, une histoire, une entreprise, une industrie qui est différente. Et donc, on a la possibilité de rendre applicable. une formation, des concepts, de façon très personnalisée, ce qui n'était pas possible avant. Donc, on peut imaginer des exemples pratiques, des exercices qui peuvent s'appliquer directement à la question et donc à ces centres d'intérêt. Et donc, augmenter, on peut l'espérer, le nombre de compétences acquises, l'intérêt des apprenants.

  • Speaker #1

    Est-ce que nous parlons là de ce que l'on appelle l'adaptive learning ?

  • Speaker #2

    Oui, ça peut en faire partie. Ce n'est pas exactement ce que je veux dire par là, parce que c'est un concept d'adaptive learning, mais l'idée de l'adaptive learning de mémoire, c'est... En fonction des réponses d'une personne, on se met à un autre niveau ou sur un autre sujet. Là, il s'agit de s'adapter encore plus largement au contexte de la personne, pas uniquement au niveau. Mais oui, ça permet effectivement de faire un genre d'adaptive.

  • Speaker #1

    En effet, dans notre quotidien, l'intelligence artificielle est largement présente au sein de nos smartphones, sur nos montres et dans bien d'autres objets connectés. On assiste aussi au développement de multiples formes de robots, pour simplifier. Le futur de la formation en salle, le futur du formateur, serait-ce peut-être d'être assisté par un robot ?

  • Speaker #2

    Je pense que là, il y a une référence à une forme d'anthropomorphisme de l'IA, c'est-à-dire les représenter par des robots ou par des petites figurines, par exemple. Ce qui est pratique pour l'humain, parce que ça permet d'avoir l'occasion de parler à un autre humain. Je pense que ça limite les cas d'utilisation de l'IA. Et ces cas d'utilisation, ils apparaissent, ils nous apparaissent, on n'a pas l'habitude, donc il faut encore les découvrir. Mais du coup, je dirais que c'est une bonne façon de démarrer, d'imaginer des robots ou des petites figurines qui jouent un rôle. Et fondamentalement, l'IA, ça va beaucoup plus loin que ça. Et donc, il y a un danger, c'est de se limiter à cette projection, cet anthropomorphisme justement, où on a l'impression de parler à des humains, alors que l'IA peut faire bien d'autres choses. sans être imaginé comme un humain qui ferait cette chose. Mais pour l'instant, c'est vrai que beaucoup de gens ont dit imaginez que c'est un super stagiaire Et c'est vrai que ça aide, mais ça passe à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    On vient de parler de deux notions sans les nommer. Si on s'intéresse à celles-ci, avez-vous identifié des biais ou des risques pédagogiques liés à l'IA ? Et si tel est le cas, comment pensez-vous y avoir remédié ? Quelle garde-fou avez-vous pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Je dirais que l'IA comporte en elle globalement tous les biais humains. De toute façon, ce n'est pas pire, ce n'est pas mieux. Il faut juste en être conscient. Pour moi, le principal risque pédagogique atteste de mettre l'IA en autopilote. Honnêtement, ce qui a l'air bon ne l'est pas toujours. Il y a une différence subtile entre l'humain pilote et se fait aider et guider par l'IA. Pardon, l'humain pilote et obtient un peu d'aide de l'IA C'est l'IA qui pilote et l'humain regarde vite fait, mais ne fait pas trop attention. Je donne un exemple très concret, puisque c'est toujours plus parlant. C'est un sujet qui n'est pas spécifique à la formation, mais quand on demande à une IA de faire une synthèse de notes de réunion, ce que j'ai fait pas plus tard qu'il y a 10 minutes, ça a l'air bon, mais en fait, ce n'était pas tout à fait ce que je voulais dire. Ça passait à côté de certains éléments qui me semblent importants, et ça, très régulièrement. Du coup, il y a un piège, c'est que si je n'avais pas fait gaffe, si ça avait l'air bon, je me contente de... de notes qui ne sont pas mauvaises, mais globalement un peu médiocres et surtout qui ne vont pas sur les points essentiels. Donc aujourd'hui, elle n'est pas capable de faire aussi bien que nous une synthèse des éléments importants. Ce n'est pas un outil de synthèse, même si on l'utilise comme ça.

  • Speaker #1

    Peut-on imputer cela à l'actuelle capacité ou incapacité des IA à comprendre les intentions qui nous animent, le ton que l'on emploie, la portée de notre propos ?

  • Speaker #2

    C'est complexe. à la connaissance, les scientifiques débattent du sujet. Mais fondamentalement, il y a acquis des capacités qui ont l'air bonnes, qui sont loin d'être parfaites, qui tiennent du mimétisme parfois. Une des raisons très clairement pour lesquelles elle n'est pas toujours très compétente, c'est qu'elle lui manque effectivement tout le contexte. Et donc quand les notes sont à froid et qu'il n'y a pas suffisamment de contexte, elles peuvent passer à côté d'informations essentielles que moi, humain, ayant une mémoire de long terme avec beaucoup de contexte, que je peux faire. Mais supposer qu'elle ait tout le contexte, ce n'est pas sûr que ça suffirait. Donc il y a probablement un manque de contexte, ça, ça va se résoudre progressivement. Et après, il y a peut-être juste la technologie dans sa forme ilia générative qui n'est peut-être pas la réponse adaptée pour faire des synthèses. Ça, on verra.

  • Speaker #1

    Bien entendu, cette question du contexte s'applique aussi bien à des comptes rendus qu'à des contenus de formation. Et c'est là que la maîtrise de la relation IA-humain est nécessaire.

  • Speaker #2

    Bien sûr, on est tout à fait capable de demander une meilleure synthèse une fois qu'on a reçu un retour et qu'il ne nous convient pas ou qu'on veut l'améliorer. Ça fait même partie d'une compétence que la plupart des gens n'ont pas. Ça va être à la première réponse et qu'ils ne sont pas assez exigeants. Ils ne font pas de conversation. Donc évidemment, si vous faites une conversation, vous allez affiner et vous allez avoir un prompt qui va être de plus en plus proche de vos attentes. Ça fait mieux, ça fonctionne mieux. Ça ne suffit pas toujours, mais oui, ça va dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour en revenir aux biais, l'IA a les siens, et en vertu de ce que l'on vient de dire, l'humain aussi a les siens.

  • Speaker #2

    Oui, encore une fois, les biais sont partout. Plus je les regarde, plus je pense que la question qui sous-entend que les biais sont mauvais, et c'est ce que tout le monde dit, en fait, elle passe à côté d'une réalité, c'est que je vois des biais partout, les biais sont imprégnés à la société, la notion d'objectivité pure, j'y crois de moins en moins. Je ne dis pas que ce n'est pas possible, bien sûr, mais il y a évidemment des choses à combattre, très clairement, dans les biais. Mais fondamentalement, c'est une fonctionnalité profondément intégrée dans l'idée générative puisqu'elle fait les liens et les associations entre les mots et les idées. Et donc, si les humains font des associations de mots et d'idées, par exemple, les réunions sont présentées sous forme de PowerPoint, elles vont considérer que les réunions ne doivent pas être présentées sous forme de PowerPoint. Mais en fait, c'est juste lié à l'historique et à la quantité de littérature sur le sujet qui a l'air de dire... que les gens font des réunions sur PowerPoint. Ce n'est pas une obligation, ce n'est pas la seule meilleure façon de faire, nécessairement. Mais elle garde ce biais parce que nous l'avions nous-mêmes. Bon, ben, c'est un fait. On n'est pas encore au stade où l'IA est capable de créer ses propres idées qui dépassent l'entendement humain. Ceci dit, on pourrait y arriver et on y arrivera très certainement dans les prochaines décennies.

  • Speaker #1

    En introduction, nous évoquions la présence avérée des IA en formation. Pouvez-vous nous partager un outil ou une pratique simple ? impliquant l'IA, aujourd'hui régulièrement intégrée dans vos pratiques pédagogiques.

  • Speaker #2

    Une pratique simple qui implique l'IA consiste à... proposer des plans, des structures de cours. Donc un séquençage et le challenger. Ça, on le fait directement avec un chat JPT ou équivalent.

  • Speaker #1

    Dans le cadre de vos activités, avez-vous aussi recours à l'IA pour la génération de ressources ? Prenons l'exemple des avatars.

  • Speaker #2

    Tout le monde va essayer tout. Probablement un peu mal tous azimuts, mais tout le monde va essayer. Open Classroom, tu as typiquement déjà commencé à essayer certaines de ces choses-là, notamment de générer des courtes vidéos avec la générative. Après, encore une fois, c'est la même chose que tu disais avant, c'est-à-dire qu'en autopilote, ça donne des trucs qui ont l'air OK sur la forme, mais qui ne sont pas forcément super bons sur le fond. Par contre, ça va être un outil qui va être un bon assistant, très complémentaire de plus en plus. Mais par contre, l'autopilote, non, clairement pas.

  • Speaker #1

    À vous écouter, je dois donc comprendre que l'IA n'est qu'une assistance. C'est sa place dans la relation de couple humain-IA ?

  • Speaker #2

    Oui, on n'a pas fini d'entendre parler des couples humains-IA. Mais effectivement, c'est à nous de dire où on veut aller et pas à l'IA. Et donc là, il y a des gens qui sont partis un peu vite dans la direction opposée, en mode c'est super, je peux déléguer mon travail etc. certains l'ont fait d'ailleurs, mais le vrai fondement, c'est de s'en servir, faire levier l'IA générative pour faire quelque chose. Donc ça, c'est le cas d'usage vraiment intéressant, mais il faut savoir bien l'utiliser. Encore une fois, ceux qui se font juste volontairement remplacer par une IA passent à côté de tout le potentiel.

  • Speaker #1

    Revenons un petit peu à vos activités. Vous devez probablement disposer d'un volume considérable de données. La tentation de créer votre propre intelligence artificielle, c'est elle. présentée ou bien utilisez-vous tout simplement les offres du marché ?

  • Speaker #2

    Disons qu'à ce stade, on n'a pas trouvé d'énormes valeurs ajoutées à créer une IA interne qui soit refondue un peu from scratch. Ça, c'est peu probable. Par contre, une IA déjà existante type JGPT ou Cloud configurée pour nos besoins, ça oui, on l'a déjà fait et c'est déjà en place dans toutes nos formations. C'est un assistant. qui connaît le contexte d'Open Classrooms, qui connaît le principe des projets, qui connaît le contenu du projet, qui connaît les attendus du projet. C'est un point de sémantique. Ce que je dis, c'est qu'on n'est pas en train de tout recoder à la base à chaque fois, et on fait levier sur ce qui existe déjà, et c'est assez peu coûteux à mettre en place. Et si c'est bien mis en place, ça crée pas mal de valeur, et on a été surpris de la qualité des réponses, qui permet d'avoir un assistant, on l'appelle Companion, chez Open Classrooms, qui permet d'avoir une assistance 24-7 à l'étudiant, entre deux sessions de mentorat avec un humain. Pour l'instant, la complémentarité, on la trouve comme ça, avec effectivement une IA configurée pour nos besoins.

  • Speaker #1

    Notre épisode s'intéresse à l'avenir. Toutes les offres actuelles reposent sur un Internet qui a plus de 30 ans. Ce dernier ne sera-t-il pas immersif dans un proche avenir, maintenant que l'IA nous permet d'entrevoir la génération en temps réel ? J'entends par là la génération 3D en temps réel.

  • Speaker #2

    Je pense que la question ne répond pas forcément à un besoin utilisateur clair. Pour moi, la réalité virtuelle, c'est un usage de mise en pratique, mise en situation. L'IA permet de la personnaliser. Il y a eu plusieurs questions, mais le fait que la réalité virtuelle n'est pas encore beaucoup prise dans la formation, c'est aussi un défaut du device, les gens n'ont pas les outils pour l'utiliser, et de qualité d'utilisation suffisamment intéressante, juste que les gens ne se trouvent pas assez suffisamment à la rajouter, et donc tout le monde s'est excité pour la technologie. Je ne suis pas en train de dire que la technologie de la réalité virtuelle dans la formation est inutile, loin de là, mais juste, on a voulu forcer en se disant que ça va être génial, alors que ce n'est pas encore assez génial, et que les gens n'ont pas assez d'outils pour l'utiliser parce qu'ils n'ont pas aussi les casques.

  • Speaker #1

    Le lien avec la question suivante se fait presque naturellement. Quels sont, d'après vous, les principaux défis techniques, éthiques et organisationnels que nous devons relever pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage ?

  • Speaker #2

    Pour que l'IA ait un impact positif sur l'apprentissage, Le défi, il est d'abord organisationnel. Il s'agit de partir du bon problème, de remplir un use case qui sert vraiment à quelque chose, plutôt que de se laisser déborder par le truc et le lancer à un tout bout de champ et appuyer sur le bouton qui démultiplie quelque chose qui était mal calibré au départ. Pour moi, le principal défi, donc il n'est pas technique, il est un peu éthique et surtout organisationnel, juste comme un bon product manager. partir du bon problème des utilisateurs, des clients, bien l'identifier, trouver une bonne solution et ensuite la passer à l'échelle.

  • Speaker #1

    Que ce soit aujourd'hui ou encore une fois en se projetant sur les années à venir. Comment l'IA modifie-t-elle les relations entre formateur, apprenant et organisation ?

  • Speaker #2

    De toute façon, l'IA peut être un outil pour ping-pong des idées, pour apprendre sur le côté formateur ou apprenant, et donc nécessite peut-être moins d'interactions pour des choses à faible valeur ajoutée entre formateur, apprenant et organisation. Je dirais que ça, c'est le cas idéal. si on ne se laisse pas déborder, etc., et qu'on arrive à cantonner l'usage de l'IA sur les éléments à faible valeur ajoutée pour qu'on ait des conversations de meilleure qualité sur les points qui ont plus de valeur ajoutée entre formateurs et apprenants et organisations. Mais attention, l'IA ne sera pas une solution magique à ça. Il faut justement, nous, avoir notre responsabilité de délibérer pour qu'elle serve aux éléments à faible valeur ajoutée.

  • Speaker #1

    On observe aujourd'hui de nombreux usages, de nombreux recours à l'IA. Ne peut-on identifier un risque qui m'apparaît important, qui consiste à prendre une forme de raccourci, en se satisfaisant de l'usage actuel, en en faisant même un standard d'utilisation, alors que nous manquons peut-être de recul avant de figer les lignes ?

  • Speaker #2

    Oui, je confirme, et c'est ce que je répète depuis le début, on se précipite assez souvent sur l'IA parce que ça a l'air pratique, parce que les réponses ont l'air bonnes, mais elles ne le sont pas toujours au moins de là. et donc il y a effectivement un risque à mettre l'IA en autopilote, à lui donner trop de responsabilités trop de matière à travailler avant d'avoir été nous-mêmes très au clair sur ce qu'on attendait d'elle, sur le résultat qu'on veut, etc. Donc on se laisse dépasser parce qu'en fait on est naturellement feignant, si on peut faire moins de travail on va en faire moins, non mais c'est vrai et c'est bien, c'est une bonne chose, toujours l'humanité a cherché à faire moins de travail à déléguer à un animal pour... au champ, à une machine, etc., à la calculatrice parce qu'on avait marre de faire les calculs à la main, on est fainéant. Si on faisait tout à la main aujourd'hui, on ne ferait absolument rien de tout ça. Donc, c'est une bonne chose d'être fainéant. Mais du coup, si on est fainéant juste un peu trop vite sans avoir compris où on mettait les pieds, l'IA va faire des choses qui ne sont pas dans notre meilleur intérêt. Ils n'ont pas le meilleur intérêt de l'apprentissage, des humains, etc. Et cette fainéantise-là, elle est juste... C'est un bon truc de base, mais elle est un peu précipitée dans certains cas. C'est pour ça que j'insiste sur le besoin d'être très clair sur les attentes, sur ce qu'on veut obtenir comme résultat. Et donc, confier à l'IA les bonnes choses plutôt que de confier à l'IA tout. Vas-y, fais mon travail. Comme ça, je vais me reposer tout de suite.

  • Speaker #1

    Nous sommes tout proche du terme de cet épisode. C'est le moment de vous poser la dernière question. Qui s'intéresse aux répercussions que l'IA peut avoir sur la place de l'apprentissage dans nos sociétés ?

  • Speaker #2

    Pour moi, l'IA est en tant que tel un outil d'apprentissage si bien utilisé. J'en ai déjà fait l'expérience directement. Si je veux apprendre un nouveau domaine, par exemple, je ne connaissais pas du tout le scripting d'applications Google. Je m'en suis servi il y a 48 heures pour réaliser un projet que j'aurais dû mettre beaucoup plus de temps avant pour faire. Donc ça devient un outil direct d'apprentissage de nouveaux concepts. Donc ça paraît assez central. Et encore une fois, pour faire référence à une forme de recherche du chemin le plus court, voire de finir en décisif de l'humain, mais je n'en prends pas d'un point de vue négatif. L'IA nous permet de nous abstraire de certains problèmes et donc de nous concentrer sur d'autres problèmes. La question devient, quels sont ces problèmes ? Voir très vite, est-ce qu'ils existent ? À partir du moment où l'IA peut faire beaucoup de choses, voire presque tout, que nous reste-t-il ? Que devons-nous faire ? Devons-nous travailler ? Devons-nous apprendre ? Je pense qu'il y a une vraie question. Reprends les étudiants, ils ont des IA. où ils peuvent prendre en photo le problème de maths et ils ont toute la décomposition. Le problème, il est fait aujourd'hui par une IA sur le téléphone en quelques secondes. C'est quand même fou. Donc la question, c'est est-ce qu'ils devraient savoir faire tout ça manuellement ou est-ce qu'on s'abstrait d'un niveau et on pose des questions de plus large périmètre ? C'est une vraie question. Mais la société, par contre, met du temps à s'adapter. Là où l'IAV, elle, va très, très vite et ça améliore très, très vite. Donc on a un certain décalage aujourd'hui. Et mon principal point de vigilance, il est là. C'est comment on gère ce décalage.

  • Speaker #1

    Mathieu, vous avez le mot de la fin. IA et formation, assistons-nous à une révolution.

  • Speaker #2

    Pour moi, de toute évidence, l'IA dans le monde de la formation est une révolution et elle s'étit une révolution dans à peu près tous les aspects de l'humanité. Donc c'est beaucoup plus que juste lié au monde de la formation. Je n'ai aucun doute sur le fait que c'est une révolution. Mon simple mot de la fin, c'est vraiment que nous devons piloter intelligemment l'IA plutôt que de laisser l'IA nous piloter. et donc juste nous amener dans des directions qui sont peut-être hasardeuses pour l'humanité.

  • Speaker #1

    Merci Mathieu Nebra pour votre précieuse participation au podcast Learn & Coach by Trendy. Merci à vous aussi, chers auditeurs. Vous retrouverez cet épisode, comme tous ceux qui l'ont précédé, sur le site internet trendy.io, sur nos réseaux sociaux et sur l'ensemble des plateformes d'écoute. A très bientôt pour le prochain épisode.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez intégrer l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques ? Visitez le site de Trendy, www.trendy.io, pour découvrir la fresque des IA pédagogiques et nos solutions d'accompagnement.

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