Speaker #0Une anecdote peut-être qui va plutôt concerner mes activités universitaires, je vais vous raconter ce que je vis un peu avec mes étudiants. Ça va dire que depuis toujours, pour mes examens, je demande à mes étudiants de résoudre des cas pratiques. Et depuis toujours, j'autorise mes étudiants à utiliser toutes les ressources possibles. Alors je ne suis pas très académique, je leur demande s'ils le souhaitent, d'apporter leurs cours, de regarder ce que raconte Internet, de venir avec le code du travail. Je pense qu'effectivement, c'est intéressant de pouvoir manier cet outil. Parce que dans la vraie vie, on ne leur interdira pas d'utiliser ces outils. Dans leur futur professionnel, on ne leur dira pas qu'on n'avait pas le droit à Internet ou vous n'avez pas le droit à des livres. Bien au contraire, ces ressources font partie intégrante de leur quotidien professionnel. Et je veux qu'ils soient préparés à les utiliser de manière optimale. À partir de 2023, lorsque ChatGPT s'est un petit peu démocratisé, Alors je... Bien évidemment, je leur demande, s'ils le souhaitent, de pouvoir utiliser ChatGPT. Et là, je vois que c'était un peu l'effervescence. Tous les étudiants étaient super contents. Ils pensaient tous que l'IA allait leur donner des réponses parfaites, que l'examen allait devenir un jeu d'enfant. Bien évidemment, ils ont été très surpris de l'évaluation. Parce qu'après avoir corrigé les copies, c'est là où, effectivement, on voit que l'outil a quand même quelques limites. J'ai compris que l'IA n'était pas... vraiment la solution miracle, telle qu'ils l'imaginaient, en tout cas eux, parce que beaucoup avaient simplement fait des copiés-collés de ce que ChatGPT avait sorti, sans réfléchir, sans remettre en question les subtilités du cas pratique. Et c'est là que j'ai eu le déclic, et je me suis dit, en fait, l'IA, c'est un outil génial, mais c'est vraiment l'utilisation qu'on en fait qui va faire toute la différence. Et forcément, ce que je dis, c'est d'une banalité, C'est vrai, le fait de l'avoir vécu, ça renforce cette croyance qui va vraiment remplacer, parce qu'on entend souvent que les juristes vont être remplacés par l'IA. Et là, on se rend compte que finalement, ce n'est pas l'IA qui va remplacer les juristes. Ce sont les juristes qui savent utiliser intelligemment l'IA qui vont surpasser, qui vont remplacer ceux qui ne savent pas comment l'intégrer dans leur travail. Je me rends compte que finalement, même dans un cursus de droit, il faut être capable effectivement d'utiliser cet outil. Donc on ne doit pas seulement former à l'analyse du droit, mais je pense qu'il faut enseigner aux étudiants l'utilisation de l'IA avec discernement. Il ne faut pas se laisser piéger par la rapidité, par la facilité apparente de ces outils. C'est vraiment cette expérience qui m'a marqué, parce que c'est effectivement, on laisse cet outil sans donner la formation qui va avec, sans donner la sensibilisation qui va avec. on risque d'avoir toute une génération qui risque de se retrouver manipulée sans même s'en rendre compte. Donc il faut apprendre aux étudiants, y compris dans les cursus de droit, à utiliser cet outil et surtout à apprendre à questionner, à être critique et ne jamais oublier que l'IA, certes, c'est un atout formidable, mais il faut savoir l'apprivoiser.