- Speaker #0
Vous écoutez Learning Coach by Trendy, le podcast qui part à la rencontre de ceux qui ont maîtrisé l'art d'apprendre et de former. Dans cette saison, nous vous invitons à une réflexion sur l'intégration responsable et stratégique de l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques. Au travers des témoignages de nos invités, nous explorerons les opportunités. mais aussi les défis que l'IA soulève.
- Speaker #1
Bienvenue dans ce nouvel épisode de la saison 2 de Learning Coach, un épisode au cours duquel nous allons aborder la question de la conception des dispositifs pédagogiques intégrant l'intelligence artificielle. Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir une nouvelle invitée, Marion Trigaudet. Marion, bienvenue, si vous voulez bien compléter cette brève présentation.
- Speaker #2
Moi, c'est Marion Trigaudet, je suis consultante learning sur à la fois des projets... plutôt orienté EdTech. On travaille avec des startups dont le produit, c'est de la formation ou un dispositif d'apprentissage. Et puis, je travaille aussi beaucoup avec des équipes Learning & Development à l'intérieur des entreprises pour tout ce qui va être formation de leurs collaborateurs.
- Speaker #1
Nous avons dans Learning Coach quelques questions rituelles que nous posons à tous nos invités. En voici une. Dans 5 ans, comment imaginez-vous l'évolution des pratiques pédagogiques grâce à l'intelligence artificielle.
- Speaker #2
Dans mon travail aujourd'hui, je vois pas mal de choses évoluer et notamment, j'ai beaucoup travaillé sur les questions d'IA associées à l'ingénierie pédagogique. Et aujourd'hui, quand je vois comment l'évolution de nos pratiques pédagogiques est en train... vers quoi l'évolution de nos pratiques pédagogiques est en train d'aller, finalement, on se rend compte qu'il y a eu une accélération grâce à l'IA aussi, qui a amené du coup au grand public de façon très accessible, et notamment par la GNI. a amené toute une série de questionnements de comment est-ce qu'on travaille, pourquoi est-ce qu'on travaille, c'est quoi nos intentions de métier en tant qu'ingénieur pédagogique. Et donc, je vois que dans les prochaines années, à mon sens, on va avoir vraiment un changement un peu de posture sur le métier d'ingénieur pédagogique, qui est peut-être aujourd'hui très centré sur le contenu et qui, demain, va pouvoir s'ouvrir sur plein d'axes qui, aujourd'hui, frustrent la plupart des ingénieurs pédagogiques, d'ailleurs. parce qu'ils n'ont pas le temps ou la bande passante de pouvoir avancer plus sur ces compétences et sur ces parties-là du métier.
- Speaker #1
Lorsque l'on parle d'intelligence artificielle, on parle souvent de biais, voire de risques. En contexte pédagogique, quels sont ceux que vous observez ? Comment y remédiez-vous ? Comment faites-vous du préventif ?
- Speaker #2
Face à cette utilisation accrue et notamment des technologies Gen AI, puisque c'est celles qui aujourd'hui sont accessibles à tous, on n'a jamais vu autant d'utilisateurs sur un outil en aussi peu de temps que sur ChatGPT, on se rend compte quand même qu'un des points critiques dans ça, c'est qu'est-ce qu'on demande ? La question de l'outil, ce n'est pas tant le résultat qu'il nous donne et la qualité du résultat, mais plus nous, notre capacité d'humain autour à architecturer notre demande et aussi à… rétro-ingénierie, avoir l'esprit critique en sortie. Et sur les métiers d'ingénierie pédagogique, ça se voit beaucoup. C'est-à-dire qu'en fait, il y a beaucoup de gens qui ont utilisé ChatGPT et aussi tous les autres outils de GenAI en arrivant avec presque une logique de passe-place. C'est-à-dire, on leur fait une demande, ils la font à ChatGPT. Ça, c'est une version 1, un niveau 1. On a un résultat 1, ça nous fait peut-être un brouillon sur lequel on doit retravailler, mais ce n'est pas non plus un usage optimisé des outils, quelque part. parce qu'en fait, on n'a pas trop eu en amont la réflexion de se dire qu'est-ce que moi je fais normalement dans mon métier quand je le fais manuellement ? Donc, c'est quoi les étapes par lesquelles je passe en termes de réflexion ? Il y en a que je vais continuer de faire manuellement parce que j'ai besoin de définir moi-même vraiment le besoin. Il y en a que je vais pouvoir peut-être déléguer à un outil, mais du coup, il faut que je lui dise quelles sont les étapes précises par lesquelles passer. Quels sont les critères attendus de réussite ? C'est-à-dire, je ne sais pas si je veux aujourd'hui générer que ce soit un quiz, un script, etc. Je vais avoir besoin de clarifier vraiment. Quels sont les critères attendus pour ce script ? Quels sont les critères attendus pour ce quiz ? Et donc, ça veut dire extraire toute cette connaissance des gens, en fait. Parce que c'est des choses qu'on fait dans notre expertise métier. Ça fait dix ans que je fais des quiz. Je sais comment faire des quiz. Je ne me suis pas forcément dit, ah voilà, les critères d'un bon quiz. Et voilà, les écueils à absolument hésiter. Donc, pour moi, je trouve ça intéressant parce que ça formalise plein de choses. Et ça permet aussi dans les équipes de partager des pratiques, de faire monter aussi parfois les plus juniors. Donc, il y a vraiment un beau travail de structuration qui peut se faire à ce niveau-là. Donc ça, c'est sur la partie. demande, besoin, clarification du besoin. Et puis bien sûr, on se rend compte que même si le résultat est esthétiquement beau, souvent c'est très clair, c'est très structuré, ça ne veut pas dire que le contenu est bon ou est cohérent ou correspond exactement à ce qu'on a demandé. Et donc il y a notre travail de rétro-ingénierie, se poser vraiment la question de « ok, qu'est-ce que je voulais dans l'initial avant d'arriver sur l'outil ? » Est-ce que le résultat que j'ai, il correspond ? D'avoir vraiment un esprit critique sur les résultats, de pouvoir aussi les comparer avec différents outils. Quels sont les différents outils qui nous proposent quels résultats ? Pour moi, si on n'a pas la connaissance de notre métier, on prend juste ce qui nous est donné et du coup, on va tout niveler par le bas. Donc, on a vraiment un travail encore plus de pouvoir relire, revoir, réaffiner. Et c'est un travail qui est intéressant aussi là-dessus. Je pense qu'on a vraiment beaucoup de choses à... à pouvoir aller beaucoup plus loin en termes de qualité. Parce que le temps imparti où on aurait eu le premier brouillon, qu'on aurait fait manuellement, ça, il nous est peut-être donné. Et puis, on va pouvoir ensuite réaffiner.
- Speaker #1
Pouvez-vous, s'il vous plaît Marion, partager avec notre audience un outil ou une pratique simple impliquant l'intelligence artificielle que vous avez maintenant intégrée régulièrement dans vos pratiques pédagogiques ?
- Speaker #2
Un outil que moi, j'utilise beaucoup aujourd'hui parce que je fais beaucoup de... d'entretien de découverte, que ce soit quand je crée un dispositif d'apprentissage, je vais aller interviewer, comprendre un peu les besoins des apprenants et du coup rencontrer beaucoup des métiers, ou que ce soit quand je travaille plutôt avec des équipes pédagogiques auxquelles je dois apporter soit des compétences de structuration, des compétences d'IA, enfin plutôt sur la formation de structuration d'équipe. Dans les deux cas, je vais beaucoup mener l'entretien de découverte. Et donc, j'ai créé de mon côté un petit bot très simple sur ChatGPT en lui mettant, qui s'appelle Learning Experience Researcher, qui est là pour m'aider à clarifier mes questions de recherche, à clarifier mes analyses de recherche utilisateur. Et donc, lui, je l'ai nourri avec beaucoup de bonnes pratiques, des bonnes pratiques du UX designer sur comment est-ce qu'on fait de la recherche, comment on pose des bonnes questions, etc. Et puis, je l'ai aussi nourrie avec du contexte learning sur nous, quand on est dans des rencontres avec des utilisateurs, qu'est-ce qu'on cherche aussi à extraire pour pouvoir nous aider à créer des dispositifs de formation. Et donc, j'utilise beaucoup cet outil parce qu'il me permet un petit peu de structurer et d'aller un peu plus vite quand je dois travailler avec cette compétence-là, en sachant que du coup, à chaque fois, quand je travaille sur des données existantes d'entretien, j'ai quand même tout un travail d'anonymisation. puisque l'objectif, ce n'est vraiment pas de donner de la data de mes clients. Donc, il y a un vrai travail aussi d'anonymisation quand je peux faire aussi des retours d'analyse que je fais en amont et que j'utilise dans ce cadre-là.
- Speaker #1
Nous parlons de produits et j'ai une question qu'évidemment tout le monde doit se poser. Pourquoi considérer la formation comme un produit ? Et quelles implications cela peut-il avoir sur la conception pédagogique ?
- Speaker #2
Depuis quelques années, moi, je m'intéresse beaucoup aux liens qu'on a entre le produit Oui. et les dispositifs pédagogiques. Souvent, on est aussi avec des fondateurs de start-up qui viennent plutôt de la tech, qui viennent plutôt d'écoles d'ingénieurs et donc qui ont une vision produit de se dire c'est une appli, c'est une plateforme, c'est un outil. À mon sens, quand on crée de l'éducation, quand on conçoit des dispositifs pédagogiques, surtout le produit, c'est l'expérience d'apprentissage. Et donc, j'ai découvert assez rapidement que côté produit, ils sont très forts pour... marketer, clarifier, conceptualiser. Il y a plein de livres, c'est toute une culture, le product management. Et en fait, il y avait beaucoup à apprendre de ça. Et il y avait beaucoup à pouvoir réutiliser à la sauce learning. Et à l'inverse aussi d'ailleurs. Mais je dirais qu'aujourd'hui, pour moi, quand je vois un dispositif pédagogique comme un produit, ce que j'essaie surtout de faire, c'est de me dire, dans un premier temps, il y a des apprenants. C'est ça ma priorité. Et je pense que là où le produit est très fort, c'est de dire, c'est user-centricity, le centre réutilisateur. On se dit, ah oui, en fait, on ne fait pas un produit pour se faire plaisir, on fait un produit parce qu'il y a des gens en face et qu'il faut qu'ils l'utilisent. Le centré utilisateur, le centré apprenant, pour moi, grosse clé de cette logique produit. Et du coup, qu'est-ce que ça veut dire ? Comment est-ce qu'on peut connecter avec nos apprenants rapidement ? Comment est-ce qu'on peut comprendre mieux leurs besoins tout au long de la création du dispositif et le run du dispositif ? Un des deuxièmes points, c'est de se dire que c'est très itératif. Quand on crée un produit, on est dans une logique de se dire, on va avoir des retours, ok, mais du coup on va... au fur et à mesure de la vie du produit, à avoir des fonctionnalités distinctes, etc. Et si je dois en penser un troisième, je pense que c'est plus sur la partie... Dans la culture produit, il y a beaucoup les questions de métrix, de data, de données d'apprentissage. Là, pour nous, données d'apprentissage. Et donc, de qu'est-ce qu'on utilise et comment on opère ça. Aujourd'hui, on se rend bien compte que côté données d'apprentissage, on est quand même un petit peu mou du genou, côté learning. On est sûr de, est-ce qu'ils sont contents et est-ce qu'ils ont compli le module ? Ils l'ont fait et ils sont contents, bon ben c'est que ça doit être bien. On est quand même assez loin de, est-ce qu'il s'est passé de la transformation ? Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ? Est-ce que la personne va pouvoir utiliser ça ensuite ? C'est à nous aussi en tant qu'organisme de formation, créateur de dispositifs. de vraiment savoir quelle métrique est-ce qu'on regarde et comment est-ce qu'on essaye de les mesurer. Et donc, le produit, il apporte ça aussi beaucoup.
- Speaker #1
Justement, comment l'IA peut-elle être intégrée en back-office pour optimiser les pratiques d'ingénierie pédagogique ?
- Speaker #2
Ce qui est intéressant, c'est que sur ces trois piliers-là, donc sur la partie centrée apprenant, sur la partie itération et sur la partie analytics, en fait, ces trois grosses directions de compétences, qu'on peut aussi... accélérer avec notamment l'IA. Et donc, c'est de se dire, en fait, si je veux faire typiquement des interviews utilisateurs, c'est un peu le sujet, en fait, je vais pouvoir aussi pas forcément être bloquée par mon absence de compétences en learner research, UX research, mais pouvoir faire de la recherche apprenante en ayant aussi du soutien, d'expertise et de ping-pong avec l'IA sur comment je formule les questions, comment je fais mon formulaire, etc. Il y a plein de choses. aujourd'hui qu'on peut faire. Sur la partie littérative, c'est aussi la question de comment est-ce que je peux personnaliser du contenu, sans aller forcément dans un adaptatif learning qui nous fait, d'ailleurs, peut-être pas tous, mais qui font rêver beaucoup de gens, en tout cas, sur cette idée que chaque apprenant aurait une version absolument unique de son dispositif d'apprentissage. Je ne suis pas certaine que ce soit ni le futur souhaitable, ni vraiment la direction qu'on prendra un jour. En revanche, de se dire qu'on peut le personnaliser à des types de gens, déjà en termes de niveau de difficulté, de quelle est la personne quand elle entre, où est-ce qu'elle est. Du coup, peut-être c'est quelqu'un qui a besoin de beaucoup plus de soutien, d'exercice, d'application, versus quelqu'un qui est plus avancé. Donc on peut adapter et itérer différents parcours. Et puis sur la partie analytics, on a quand même aujourd'hui, alors autant en GNI qu'en analytics, on va dire, on a quand même beaucoup d'outils aujourd'hui qui vont pouvoir nous accélérer autant sur l'analyse que sur aussi comment est-ce qu'on transmet ces données et qu'est-ce qu'on en fait.
- Speaker #1
Est-ce que l'IA transforme la manière dont on structure et séquence les parcours d'apprentissage ? Et comme on se doute que c'est évidemment le cas, alors quel impact cela peut-il avoir sur les compétences et rôles des ingénieurs pédagogiques ?
- Speaker #2
Dans la façon dont on structure, on séquence les parcours d'apprentissage, Sur la façon dont on les design globalement, on a la possibilité aujourd'hui, en utilisant les outils qui sont à notre disposition et les outils d'IA particulièrement, de pouvoir réfléchir à nos pratiques d'apprentissage un peu différemment. Et pour moi, dans la question aujourd'hui de comment est-ce qu'on structure, on séquence un parcours d'apprentissage dans le futur, AI-powered, on a vraiment cette capacité peut-être à passer aujourd'hui plus de temps. Déjà sur les temps d'analyse et de design, de vraiment se poser plus des questions sur l'expérience intellectuelle, mais aussi émotionnelle de nos apprenants, sur vraiment qui ils sont, quels sont leurs besoins, quelles sont leurs difficultés. Et ça, c'est vraiment aussi une partie en amont qu'on avait la plupart du temps, qu'on n'arrivait pas forcément à positionner dans la gestion de projet d'un dispositif d'apprentissage, parce qu'on se disait... Il faut passer vite sur la partie analyse et compréhension fine du besoin. Je pense que c'est aussi un changement de l'IA. C'est aussi de se dire qu'on va pouvoir passer plus de temps là-dessus en tant qu'ingénieur pédagogique. Et puis aussi, dans la façon dont on séquence et structure, aujourd'hui, on est capable de, beaucoup plus rapidement, avoir des propositions, par exemple, de scénarios, de use case métiers, aussi de qu'est-ce que font les autres. sur ces thématiques-là pour pouvoir aussi créer un dispositif qui est unique, qui n'est pas juste une réplication de tous les autres dispositifs sur cette thématique-là. Et on a la possibilité de proposer très rapidement de la valeur à l'apprenant sans avoir forcément à créer un gros mastodonte de curriculum. Du coup, pour moi, l'IA, elle permet ça. Elle permet de se dire, on va pouvoir tester quelque chose, tester un module, une petite expérience, un micro-learning, très rapidement. et donc... On a quand même ce sujet de... Notre objectif, c'est d'avoir de l'impact sur les apprenants et l'impact, il peut se faire à plein de niveaux. Un impact, c'est aussi se dire si la personne est dans le besoin et le plus rapidement possible, je peux lui apporter de la valeur, qu'elle soit parfaite ou imparfaite, qu'elle soit juste peut-être... Même peut-être une version dégradée du produit qu'on a normalement quand on passe beaucoup de temps humain-machine en synergie. Mais au moins, on a la possibilité de très rapidement tester l'eau et de se dire est-ce que c'est ce dont ils ont besoin ? Est-ce que c'est autre chose ? Et on peut le faire beaucoup plus rapidement avec de l'IA. Donc pour moi, ça nous permet d'accélérer sur « Ah oui, on va faire une approche itérative, ah oui, on va faire une approche entrée et apprenant. » Et on a la possibilité, les outils aujourd'hui, de le faire parce que... On ne passe pas autant de temps sur la création d'un contenu parfait. Si on a extrait collectivement et individuellement dans nos pratiques les règles, les attendus, les étapes par où on passe quand on fait un asset ou quand on conçoit un programme, un séquençage, etc.
- Speaker #1
Comment peut-on garantir que l'intelligence artificielle reste un outil d'assistance à la conception sans uniformiser ou standardiser les approches pédagogiques ?
- Speaker #2
Moi, ce qui m'enthousiasme particulièrement avec l'arrivée, on va dire, si elle n'est pas tout à fait arrivée, ça fait quand même longtemps que l'IA est là, mais en tout cas, l'accès démocratisé à tous de l'IA, c'est que ça nous pose, en tout cas sur les équipes learning et learning and development, mais éducationnelle en fait, générale, ça nous met au pied du mur. C'est-à-dire qu'on peut continuer à faire ce qu'on sait faire. C'est une voie qu'on peut prendre, c'est-à-dire on va faire plus, plus vite. On peut la choisir, moi elle m'intéresse assez peu, et je pense surtout qu'elle a une durée de vie assez limitée. Donc en fait, on a aujourd'hui un grand choix qui se pose à nous, c'est-à-dire de se dire, est-ce qu'on continue à faire la même chose plus vite, ou est-ce qu'on prend un virage, et je pense qu'il y a plein d'équipes et de directeurs aussi learning dans plein d'endroits qui essayent d'amorcer ce virage, même si c'est un virage d'industrie qu'on va prendre. J'espère en tout cas, j'espère le voir de mon vivant. Collectivement, il va falloir qu'on prenne collectivement, mais qui est de se dire, en fait, notre approche, aujourd'hui, on se rend compte qu'on a des gens qui ont toujours plus besoin d'apprendre des nouvelles choses parce que la durée de la compétence est en train toujours d'être réduite et qu'il y a toujours plus de choses qui nous arrivent dessus, entre guillemets, que ce soit en termes d'outils, en termes de méthodologie, en termes des environnements changeants, aussi notre capacité. à s'adapter, elle est toujours plus accrue. Et du coup, comment est-ce que vraiment on focalise sur les besoins des apprenants et comment est-ce qu'on leur apporte au bon moment les bonnes compétences, les bons accompagnements, le bon soutien, mais aussi les bonnes capacités d'introspection, les bonnes capacités d'apprentissage, de métacognition, etc. Et donc, pour moi, c'est ce que nous propose l'IA, en fait, parce qu'elle nous dit « ah oui, la partie Créer plein de contenu, je vais presque pouvoir le faire. Alors, c'est encore quand même très questionnable parce que la qualité du contenu, encore une fois, elle dépend toujours de règles de design humain et de nos qualités de demande. Mais pour moi, c'est aussi une vraie possibilité de prendre un virage en se positionnant sur la question de l'impact. Est-ce que je fais du transformatif ? Comment je fais du transformatif pour les apprenants ? Et comment est-ce que, du coup, je peux vraiment sur toute une... progression d'une personne sur toute une carrière ou sur toute une vie, voir la personne évoluer sur les compétences qui sont nécessaires pour elle dans sa vie, personnelle et professionnelle d'ailleurs. À mon sens, je pense qu'on a un boulevard sur cette partie-là.
- Speaker #1
C'était à la fois présent et sous-jacent tout au long de cet épisode, quels sont les indicateurs que l'intelligence artificielle peut extraire pour affiner et améliorer un dispositif pédagogique ?
- Speaker #2
Sur la question des indicateurs et des métriques de succès ou de contrôle d'un dispositif pédagogique, on a plein d'espaces de jeu aujourd'hui qui sont en train de s'ouvrir, en tout cas de se renforcer, à la fois par nos intentions, je pense parce qu'il y a de la maturité qui augmente dans notre questionnement sur quel est notre impact, mais aussi sur les outils qui sont à notre disposition, bien sûr, pour accéder à ces données-là. Je pense qu'il y a différents moments clés dans... dans les formations, dans les dispositifs pédagogiques, où on peut aller récupérer la data et donc différents types de métriques qui sont aujourd'hui accessibles. On se dit souvent que, en tout cas sur la partie produit et learning, on se dit souvent qu'il y a des métriques de contrôle et des métriques de succès. Ce n'est pas toujours les mêmes, en fait, selon, bien sûr, ce qu'on évalue et le dispositif qu'on a. Donc, il faut à chaque fois rechoisir nos métriques de contrôle et nos métriques de succès. Et une qui est importante là-dessus, c'est la complétion et la satisfaction. c'est souvent des métriques de succès alors qu'en fait ça pourrait tout à fait souvent être des métriques de contrôle, en se disant au moins ils n'ont pas détesté, ils n'ont pas rage quit le dispositif et puis ils sont allés jusqu'au bout donc c'était probablement que ce n'était pas si horrible et du coup c'est la question de se dire aussi quels sont les autres métriques on parle beaucoup de churn donc ça c'est vraiment cette logique d'abandon moi je pense qu'en pédagogie et dans le dispositif d'apprentissage on a plus intérêt à parler de santé Merci. des apprenants. Et parce que pour moi, le churn, ça arrive beaucoup trop tard, en fait. C'est-à-dire, si la personne s'est désinscrite de votre app, ou a mis un message sur Google de... dire que vous êtes le pire formateur de tous les temps, c'est quand même un peu tard dans le process. Comment est-ce qu'on va chercher de la donnée sur les métriques de santé ? Pour moi, quand je dis métriques de santé, c'est d'aller voir la santé du dispositif à plein d'endroits et de se dire, est-ce que là, mes apprenants, autant ils sont actifs sur la plateforme, mais aussi est-ce que par exemple, ils sont présents dans les sessions ? Est-ce qu'ils sont présents humainement dans les sessions ? C'est-à-dire, est-ce qu'il y a aussi... du temps de parole, est-ce qu'il y a des questions, est-ce qu'ils arrivent à l'heure, s'il y a des choses à rendre, est-ce qu'ils les rendent à l'heure, est-ce qu'ils reprennent, est-ce qu'ils ont plusieurs fois dû refaire des assignments et qu'est-ce que ça nous dit d'eux. Et du coup, ça nous permet de catégoriser, on va dire, un petit peu des types d'apprenants et du coup, des types de soutien qu'on peut leur apporter. Pour moi, il y a une capacité aujourd'hui à... faire remonter ces signaux pour pouvoir réagir très tôt dans les dispositifs d'apprentissage. Et ça, je pense que c'est quelque chose qui nous est permis par l'IA beaucoup plus, quoi. Ou dans les softwares qu'on utilise déjà, ou même dans la capacité d'automatiser aussi différentes analytiques, c'est les faire remonter en introxier. Et sur la partie moins pendant, mais sur la partie après, ou milieu fin de dispositif selon la taille du dispositif qu'on a, il y a vraiment aussi les questions de mesures d'impact. Et donc de se dire, ben... tout au long, mais aussi après, et bien après, parfois, pour certains dispositifs, notamment quand on a des dispositifs événementiels de quelques jours, quelques semaines, un bootcamp de trois semaines pour vous former à tel métier, bon, c'est super, il faut le vivre. Moi, j'en ai vécu, qui était absolument incroyable, et où j'ai beaucoup monté en compétences, mais la vraie question, elle se retrouve quand après je me fais recruter en tant que product manager et que je dois faire mon travail. Et donc là, il y a un impact de, est-ce que tout ce que j'ai appris dans mes trois semaines, je suis capable aujourd'hui de le mettre. être en forme et en pratique dans mon contexte métier. Et donc, on a aussi tout ce travail de comment est-ce qu'on va aller chercher ces signaux-là. Et aujourd'hui, la question de l'impact, on reste toujours souvent assez hermétique. On se dit, ah, ce n'est pas notre métier. Et puis, bon, on ne sait pas trop comment. C'est très complexe, ça dépend de plein de choses. Il y a des équipes qui vont bien, mais ce n'est pas forcément lié à leurs compétences. Parfois, c'est une question d'ambiance, c'est une question de management. C'est vrai. c'est très difficile, mais en même temps on est capable quand même de pouvoir avoir des proxys et donc d'aller, même si on n'a pas la vérité accrue et réelle sur ces questions, il faut quand même qu'on puisse essayer d'y aller un petit peu.
- Speaker #1
Nous approchons tout doucement de la fin de notre enregistrement et une tradition veut que vous ayez le mot de la fin.
- Speaker #2
Aujourd'hui pour moi, ce qui me sert quand je réfléchis learning design, ingénierie pédagogique et IA c'est de toujours garder une ligne de conduite assez claire sur ma façon d'aborder cette synergie. Et je pense que c'est quand même une façon qui n'est pas du tout révolutionnaire pour le coup, mais qui est importante de pouvoir garder en ligne de conduite, parce que sinon, c'est très facile, et notamment avec l'hyperactivité qu'on a et sur les réseaux, et sur les nouveaux outils, etc. C'est très facile de se sentir soit très dépassée rapidement. Soit d'avoir ce besoin constant de toujours vérifier les derniers outils, etc. et de se perdre un petit peu dans les réponses technologiques. Et je pense que là-dessus, on a un travail collectif. À chaque fois, recentrer le pourquoi de cette synergie ingénierie-pédagogique et IA et de rester bien accrochés à notre métier. C'est de servir l'impact qu'on a sur les apprenants. On est au service de ça. et donc focaliser sur... les problématiques et les challenges de nos apprenants, de nos équipes, les cas d'usage réels, la réalité terrain, c'est à mon sens le prisme qui nous permet toujours de raccorder un peu tous les wagons et de se dire, ah oui, pour ça, là, je vais avoir ce problème-là et voilà comment l'IA, mais comment aussi la vision système, comment... des outils, des fois qui ne sont pas des outils d'IA, mais des processus ou des outils ou des instances ou des façons de collaborer vont pouvoir répondre à mon problème. Et je pense que c'est une vraie façon de lire toutes les situations. En produit, globalement, on dit ne tombe pas amoureux de ton produit, tombe amoureux de tes utilisateurs ou tombe amoureux de ton problème, même si le problème parfois évolue au fur et à mesure, si on arrive à un moment à le résoudre. Mais c'est vraiment ce truc de se dire ne pas tomber trop sur les outils, la hype des outils. Mais bien, qu'est-ce que nous on essaye de résoudre et comment est-ce qu'on veut soutenir nos app
- Speaker #1
Cet épisode est maintenant terminé. Un grand merci à vous Marion pour votre précieuse participation. Un grand merci à vous aussi chers auditeurs pour votre écoute et pour votre fidélité. Vous retrouverez cet épisode comme tous ceux qui l'ont précédé sur le site internet trendy.io, sur nos réseaux sociaux comme sur toutes les plateformes d'écoute. A très bientôt pour un prochain épisode.
- Speaker #0
Vous souhaitez intégrer l'intelligence artificielle dans vos pratiques pédagogiques ? Visitez le site de Trendy, www.trendy.io, pour découvrir la fresque des IA pédagogiques et nos solutions d'accompagnement.