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L'écho des museaux

1. La quête de sens de Moustachu

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39min |10/04/2025
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1. La quête de sens de Moustachu

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Description

Découvrez le témoignage d'Elodie, présidente de l'association Moustachu, spécialisée dans la prise en charge des NACS (nouveaux animaux de compagnie).

Elodie se confie sur sa passion des lapins mais aussi ses doutes, ce qui l'anime à continuer son association et à partager la connaissance sur les besoins des lapins et petits mammifères. L'association est très attachée à la bienveillance et à la sensibilisation.
Embarquez à travers la quête de sens de Moustachu !
Pour contacter moustachu : association.moustachu@gmail.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'écho des museaux, le podcast qui donne de la voix pour le monde animal. Je suis Marine, une passionnée d'animaux depuis toujours. J'ai avant tout imaginé ce podcast afin de mettre en lumière celles et ceux qui se dévouent dans l'ombre pour les animaux au sein de la vie associative. A travers l'écho des museaux, je souhaite valoriser leur engagement et offrir de la visibilité à leurs actions. Qu'elle soit mobilisée pour la prise en charge des animaux abandonnés, la lutte contre la maltraitance, la protection de la faune sauvage ou une meilleure inclusion des animaux dans la société, chaque association sera la bienvenue, parce qu'il suffit d'une personne pour changer positivement la vie d'un animal. Les professionnels qui soutiennent la cause animale dans leur activité auront également la parole. Sur ce podcast, retrouvez aussi informations et conseils afin d'améliorer nos relations avec les animaux et optimiser leur bien-être. Je vous souhaite une bonne écoute de l'épisode du jour. Aujourd'hui, je rencontre Élodie, présidente et porte-parole de Moustachu, une association qui recueille lapins, gerbilles, souris et autres rongeurs, qu'on appelle les NAC, pour Nouveaux Animaux de Compagnie. Je suis bien accueillie chez elle, autour de Muffin qui sort du four, et de ses animaux, ses chattes Plume et Prada, qui seront d'ailleurs à l'origine de quelques bruits parasites lors de notre entretien, et de son lapin Kovu, aux multiples problématiques de santé, dont Élodie nous fera part un peu plus tard dans l'épisode. Il y a également trois petites souris recueillies récemment par l'association, sorties d'un laboratoire, dont Élodie est famille d'accueil. Oui, car comme la plupart des associations animales, Moustachu fonctionne avec un réseau de familles d'accueil pour accueillir ses petits pensionnaires, dans le respect de leurs besoins fondamentaux.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Élodie, j'ai 25 ans, je suis psychologue, et je suis la fondatrice et l'actuelle présidente de l'association Moustachu. C'est une asso que j'ai créée pendant le confinement, donc il y a bientôt 5 ans. Le social est mon domicile, mais on s'occupe de Lyon, périphérie lyonnaise, et on peut faire des prises en charge en dehors de Lyon. On a des animaux qui sont venus dans toute la France. Par exemple, nos quatre dernières petites souris qui sont sorties de l'abot, elles viennent d'un labo qui était situé sur Paris. Au niveau des accueils, on fait essentiellement autour de Lyon. En fait, l'une des conditions, c'est d'avoir accès à notre vétérinaire spécialiste, Ausha, qui est à Saint-Priest. J'ai toujours eu envie de créer une asso. Je pense un peu comme chaque personne qui aime les animaux, on a un petit peu ces représentations de vouloir rendre aux animaux ce qu'ils nous ont donné. Et puis le confinement, ça a été un peu une période de grand stop pour moi. J'ai perdu beaucoup de mes animaux juste avant le confinement. Le divers facteur, mon premier lapin qui est mort à 13 ans de vieillesse, et puis s'en est suivi les copains de Kovu, le petit président de l'assaut. Et aussi j'ai été refusée en master de psychologie, donc c'était vraiment... Un stop dans la vie, je me suis dit, bon, on fait quoi de cette période ? Est-ce que je mets en route quelque chose qui ait du sens ? Ou est-ce qu'on dépérit pendant des mois ? À l'époque, on ne savait pas jusqu'à quand. Et finalement, je me suis lancée. Des fois, on a des projets dans la vie où on se dit, on rêve de faire et puis on ne le fait jamais. Je me suis dit, l'assaut, c'est maintenant. Donc j'avais discuté du projet avec deux amis parce qu'on ne peut pas créer une asso tout seul. Mais voilà, c'est comme ça que j'ai lancé le projet. Le confinement a été l'occasion de voir mes expériences que j'avais eues dans le monde animal, que ce soit en termes de bénévolat ou par exemple dans mes pratiques équestres, parce que je suis ancienne cavalière. Et aussi dans les expériences que j'ai eues avec mes animaux et mes lapins en l'occurrence, parce que mes premières années d'études supérieures, ça a été aussi l'occasion de se détacher du foyer familial et de se détacher de certaines pratiques qu'on pouvait avoir plus jeunes. Et c'est toute cette déconstruction et en fait j'ai eu un petit peu une révélation sur tout ce que je faisais qui mettait en souffrance mes animaux et tout ce que je pensais faire bien parce que j'avais été conseillée, comme beaucoup, par des vendeurs en animalerie ou par deux trois personnes sur les réseaux et qui étaient des conseils qui n'étaient pas fondés. Et en fait je me suis rendu compte que je ne mettais pas de sens à ce que je faisais avec mes animaux, que j'appliquais bêtement ce qu'on m'avait toujours dit parce qu'on a toujours fait comme ça. Et en commençant avec du sens, j'ai changé mes pratiques et je me suis dit, mais en fait, il faut faire des choses en mettant du sens dedans. Et c'est ce que j'ai envie de transmettre aussi via l'association et sensibiliser les personnes par ce biais-là.

  • Speaker #0

    Et pourquoi les naques ? Pourquoi ces animaux particulièrement ?

  • Speaker #1

    Parce que j'ai des lapins depuis que je suis toute petite et aussi parce qu'il y a des méconnaissances juste monstres sur nos naques. Et c'est des animaux rétrospectivement comme le lapin. qu'on a depuis des décennies. Au début, pas pour les mêmes choses. Au début, c'était pour les manger. Aujourd'hui, c'est devenu des animaux domestiques. Mais ce sont des animaux qui ont toujours partagé nos quotidiens, même pour nos grands-parents, nos arrière-grands-parents. Il y a toujours un lapin qui a traîné par là, si on prend l'exemple du lapin. Pourtant, on ne sait pas s'occuper. où on a des croyances, le lapin est un animal qui ne bouge pas, qui n'est pas social, qui mange du pain, et on a toutes des croyances qui en fait sont fondées sur des traditions. Et l'aspect de tradition dans le monde animal, il fait beaucoup de mal, et c'est tout un boulot de le déconstruire et de voir comment on peut avancer. Finalement, très peu d'assos qui font les NAC, ou en tout cas qui sont spécialisés bien dans le NAC par rapport aux chiens et Ausha. On fait beaucoup de lapins parce que c'est un animal qui a la mode et c'est l'animal le plus abandonné en France. Mais on fait autant de la souris, du hamster, de la gerbille, c'est des animaux qu'on a beaucoup récupéré. On fait par exemple très peu de cochonins parce que finalement, enfin moi on n'en a jamais eu à l'association parce que dans les moments où il y avait des possibilités de prise en charge, nous on n'avait pas de place ou alors on a redirigé vers une autre association. Enfin voilà, on est naque. Une volonté aussi de sensibiliser sur les nappes en général et pas que sur le lapin. Là, ça fait un an qu'on est assez au ralenti, du fait de situations très compliquées au niveau d'animaux, de beaucoup de problèmes de santé financièrement, ça a été vraiment compliqué pendant longtemps. Et puis aussi par un engagement bénévole qui a diminué, parce que les familles d'accueil finissent par adopter. C'est difficile d'avoir un engagement bénévole sur la durée. Donc actuellement, on a neuf animaux. On a... Cinq familles d'accueil. Et pour faire le petit historique de l'association, on était une asso qui était montée à une quarantaine de bénévoles. Là, pour diverses raisons, des bénévoles qui ont pris d'autres horizons, qui ont déménagé, sont engagés dans des assos de secteur, ou alors qui sont devenus adoptants, puis du coup, ce sont des engagés petit à petit de la vie associative. On est une dizaine maintenant, on a un petit noyau dur, mais on se connaît bien, on fonctionne depuis un petit moment ensemble. Rendez-vous moustachu, on essaye d'en faire deux par trimestre. Donc c'est des petits moments conviviaux, on fait des jeux de société, on se retrouve, on discute un petit peu de thématiques. On se fait des petites conférences sur l'actualité vétérinaire, sur quelle est la grande nouvelle scientifique au niveau de nos animaux qu'il faut savoir. On se fait aussi des petits temps d'analyse de la pratique. Sur par exemple la cohabitation, comment on met en place une cohabitation, ou je rencontre telle problématique de comportement avec l'animal, comment on y fait face ? Typiquement, faire monter le lapin dans la caisse de transport avant d'aller chez le vétérinaire. On a plusieurs petits moments comme ça qui viennent fédérer aussi un peu l'associatif, puisqu'on n'a pas de refuge, donc on n'a pas vraiment de lieu, on peut se retrouver régulièrement ensemble. C'est important d'avoir ces petits rendez-vous-là pour... avoir ce sentiment d'appartenance aussi, parce que je pense que c'est pour ça qu'on fait du bénévolat aussi en protection animale. À la base, c'est pour s'entourer de personnes qui ont notre sensibilité envers les animaux. On se sent compris et on a l'impression d'avancer avec des personnes qui partagent nos valeurs.

  • Speaker #0

    Moustachu accorde une importance particulière à une prise en charge globale, non seulement des animaux, mais également des personnes qui cèdent leurs animaux, s'ils en ont besoin. Elodie me parle notamment d'un sauvetage poignant qui illustre cette démarche de Moustachu de comprendre et d'accompagner les personnes en situation de souffrance psychique qui engendrerait, de manière non intentionnelle à la base, de la maltraitance sur les animaux. Moustachu met un point d'honneur à accueillir ces demandes d'aide avec bienveillance et sans jugement.

  • Speaker #1

    C'est la fille d'un monsieur qui nous a contactés parce qu'elle était absolument gênée. Elle nous avait contactés parce que les mots clés... Quand on cherche dans Google chez nous, c'est bienveillance. Son père n'était plus en capacité de s'occuper des lapins, et c'est insoutable qu'il n'y ait pas un vivace sur le cadavre d'autres. Mais en fait, ce monsieur-là était en souffrance psychique, il n'était pas capable de s'occuper d'humain. Cette dame-là a eu un courage, parce que malheureusement, dans de nombreux cas, une association serait arrivée, ça aurait été le lynchage public après sur les réseaux sociaux, alors que la personne a pris la peine d'exposer son intimité. la souffrance de sa famille pour venir en aide à un animal. Et finalement, on a aidé ce monsieur à être pris en charge en psychiatrie parce qu'il avait besoin d'une prise en charge. Et moi, c'est ce que je dis souvent aux bénévoles, c'est que pour moi, il y a un parallèle entre plus il y a de la souffrance animale, plus il y a de la souffrance à côté. Les cas où on est juste sur du sévice, de la méchanceté et de la violence gratuite envers les animaux, dans mon expérience de bénévolat en protection animale, Très moins, ça doit être 2% de toutes les situations de maltraitance qu'on ait pu traiter. C'est que la plupart du temps, c'est une personne qui est complètement dépassée, qui n'est pas bien dans sa santé, qui n'est pas bien... Il y a tant de facteurs qui expliquent qu'elle en soit arrivée là. Et la maltraitance, même si elle existe, elle n'est pas volontaire. Et arriver à accompagner ces personnes-là aussi pour qu'elles puissent avoir un environnement plus favorable, c'est aussi faire un pas pour les animaux. Le jour où elle aura un autre animal, ou des fois, on arrive même à un maintien de l'animal dans son milieu, et que la situation s'améliore. s'améliore pour tout le monde. On n'est pas juste arrivé, ah vous êtes méchant, on prend la normale et on s'en va. Et moi, ça sur les pages d'associations, je suis désolée de le dire, mais la culpabilisation et la violence, je n'en peux plus. Mais en même temps, c'est juste le reflet du vécu des bénévoles en protection animale. Mais quand on ouvre les réseaux et qu'on voit juste cette personne-là, la méchanceté, la cruauté humaine, l'humain ne vaut pas la peine de regarder ce qu'ils ont fait. Oui, il y a de la souffrance, mais il y a peut-être des choses qui expliquent et du coup, sur lesquelles on peut agir. Le fait que je sois psychologue, ça m'aide d'une utilité, mais je le dis. Heureusement que j'ai ces outils là parce que sinon je pense que j'aurais pété un plou. Parce que quand on n'a pas des outils des fois pour mettre de sens ou faire le pas de côté, il y a ce qui est dit et il y a ce qu'il y a derrière. Et de prendre le temps de creuser et d'aller de faire ce pas de côté de mon vécu, de ce que ça me fait ressentir ce message là et de par quel levier je peux prendre le message et accueillir cette demande là, bah ça demande quand même un sacré travail et c'est pas toujours facile. Moi par exemple avant je faisais de la modération en plus sur des groupes de conseils de la... J'ai arrêté, ça me rendait dingue. Mais je me suis dit, mieux vaut que je ne dise rien, que je pète un point, que j'ai des verres juste de la haine inutilement, qui finalement, à part faire du mal, je ne vais pas aider l'animal, ça m'aura fait du bien. Quoique après je vais culpabiliser parce que je serais allée au-delà de ce que je voulais apporter. L'idée c'est pas de dire, mon statue est parfaite, c'est la parfaite bienveillance, tout le monde est accueilli dans le coton. Mais le fait d'arriver à prendre cette distance, de dire, bon, cette émotion m'appartient, il faut que je le diffère dans ma réponse. Et des fois, du coup on prend deux jours pour répondre à un mail parce que... Il faut différer le véhicule de la réponse. Il y a une demande, et la première demande, c'est une demande d'aide. Spécifions la demande. La demande d'aide, c'est, à la fin, forcément, c'est « je souhaite vous confier l'animal, est-ce que vous avez de la place ? » Mais tout avant, c'est « je suis en difficulté » . Donc, moi, ma première réponse, c'est « vous avez en difficulté, il y a ça que je peux essayer de vous proposer. Est-ce que vous êtes partant ? »

  • Speaker #0

    Oui, non, mais au moins la demande est faite. Et le retour qu'il y a à la personne, c'est ce que j'ai eu, c'est pas juste, non j'ai pas de place ou pas de réponse, c'est on m'a proposé de l'aide. Il est possible que je sois aidée et accompagnée pour cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Chaque demande d'aide est unique puisque chaque individu et chaque animal ont leur propre histoire. L'accompagnement de Moustachu repose alors sur une approche globale qui implique d'accepter que les personnes en demande d'aide n'aient pas toutes les connaissances, mais qu'elles peuvent apprendre et évoluer favorablement en matière de bien-être animal. Les missions essentielles de Moustachu, notamment la sensibilisation, s'articulent autour de trois critères fondamentaux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment dans le fondement des valeurs de Moustachu et c'est un peu la ligne rouge que je me suis mise. Pour moi, il y a plus ou moins trois points essentiels. C'est la capacité à se remettre en question. Personne n'est parfait, on démarre tous d'un point, on a tous fait des conneries, on a tous fait des choses qui ont mis en souffrance ou dans l'inconfort à un moment donné notre animal. Pouvoir accueillir quelqu'un, un animal, un abandonnant, un adoptant. pour être capable de se remettre en question soi, et donc de laisser la place à l'autre, de pouvoir avoir son potentiel d'évolution. Et de ne pas partir avec le postulat de « moi je sais tout, je transmets, une fois que je t'ai transmis, je suis obligée de faire » . C'est qu'on a tous eu un cheminement, et pour arriver aujourd'hui où on en est, dans nos connaissances, et à devenir bénévole dans une asso, on a eu tout un chemin. Et il faut laisser aux gens la possibilité de faire ce chemin. Donc vraiment cet aspect de remise en question, pour moi il est central chez Moustachu. et c'est une des valeurs qu'on partage, je pense, tous avec les bénévoles et qui nous permet aussi d'être dans un accueil bienveillant. Le deuxième point, c'est, voilà, on fait la qualité avant la quantité. C'est que l'animal qu'on accueille, on l'accueille de A à Z, autant dans sa santé mentale que dans sa santé physique. Quand l'animal arrive dans l'association, il a eu son vécu, il arrive dans des conditions les plus optimales possibles à son bien-être, que ce soit en termes d'environnement, d'accompagnement, ostéopathique, vétérinaire, sociabilisation, et que quand il est mis à l'adoption, on n'a pas un animal qui soit encore terrifié par l'humain. On est un animal qui soit bien dans ses pattes, bien dans sa tête, et qui puisse être disposé à découvrir un nouvel environnement avec son adoptant. Et le troisième point, c'est cet aspect de sensibilisation, c'est de rendre accessible la connaissance. C'est que surtout aujourd'hui avec les réseaux, on a accès à un nombre de connaissances. Par du principe, plus que la connaissance est accessible, la personne doit savoir. Et donc le nombre de fois où on se retrouve avec une personne qui est toute contente, elle a acheté un lapin d'animal riz parce qu'elle a trop craqué. Bon, l'animal, on sait que les animaleries, c'est pas bien, mais on le voit, le pauvre, il est trop mignon, je l'achète pour le sauver, finalement, on contribue. Ça, c'est des choses qui sont concrètes, mais qui ne sont pas forcément tangibles pour tout le monde. En fait, il y a des moyens de faire autrement. On peut sauver l'animal, mais si on met de l'argent, on achète, on contribue. Alors qu'il y a moyen de faire pression sur les animaleries. Là, à ce moment, il y a un collectif d'associations qui travaille avec l'Assemblée nationale, justement, pour interdire la vente de NAC. C'est aussi comme ça qu'on est arrivé à interdire la vente de chiens et de chiens en animalerie. Et c'est petit à petit par son action propre, parce qu'il y a aussi l'effet de tout le monde le fait, donc si moi je le fais, est-ce que ça fait grande différence ? Mais toute grande action commence par l'initiation d'une seule personne. Et on a de plus en plus d'animaleries qui ne vendent plus aussi d'animaux. Ça existe toujours, mais on voit que les choses ne sont pas figées. Malheureusement, l'animalerie, ça reste du capitalisme et de l'offre et de la demande, et tant qu'il y aura de la demande, il y aura de l'offre. Parce que c'est important de le dire, les animaux qui sont en animalerie ne sont pas perdus, il y a des associations qui sont derrière. Il y a des gens qui travaillent dans les animaleries, qui aiment les animaux, et qui, quand c'est des non-vendus, ils font en sorte de leur trouver une solution, ils se rapprochent d'assauts, de particuliers, c'est jamais des animaux qui sont jetés à la poubelle. Alors bien sûr, on trouvera toujours un ou deux exemples d'animaux qui ont fini dans des conditions horribles en animalerie, mais n'empêche qu'il y a des solutions quand même, et c'est en mettant en lumière ces actions-là. qu'on arrivera à balancer le poids en faveur des animaux. Les personnes ne voient pas forcément le système économique qui est derrière, que le fait d'acheter le lapin, ça contribue à un système, et finalement, ils en ont condamné d'autres. Parce que ça a du chemin à faire. Et dans l'association, on tient vraiment à cœur que quand une personne nous fasse une demande de cession, on évite maintenant de dire une demande d'abandon, c'est qu'elle soit accueillie dans sa globalité, et en bienveillant, c'est qu'elle part avec sa situation, beaucoup plus vite, J'ai acheté un lapin dans une animalerie il y a cinq mois, j'ai mis une photo sur les réseaux, je me suis fait défoncer sur les réseaux sociaux parce que je suis censée savoir. Je me rends compte de la montagne de travail que c'est finalement d'avoir un lapin. Je ne suis pas en capacité de mettre ça en place. Souvent le raccourci que les personnes font c'est « j'en rends du coup mon animal malheureux, mon animal ne sera pas heureux avec moi, donc je lui trouve une solution ailleurs. » Et en fait en prenant le temps, en partant de ce postulat de « chacun doit faire son chemin » , on prend le temps d'accueillir la demande. Et bien ça nous permet des fois d'éviter des abandons. Et on en a limité plus d'une trentaine comme ça, juste en reprenant le temps, expliquez-nous. On peut vous accompagner, on peut avoir deux options. Soit on vous accompagne pour essayer de trouver des solutions ensemble, soit vraiment... vous voulez être en lien avec l'animal et du coup on le voit pour une prise en charge. Et à 80% des cas, les personnes sont d'accord pour un accompagnement. Finalement on arrive à éviter un abandon, que la personne se sente bien dans la relation avec l'animal, qu'elle ait appris, qu'elle ait le temps aussi de faire son changement là, et qu'on ait quelque chose qui perdure par la suite, qu'on n'ait pas juste « j'ai récupéré l'animal d'un milieu qui était maltraitant » mais dans 5 mois l'autre personne recommence parce que finalement c'était plus fort qu'elle d'avoir un animal. Donc voilà, pour moi c'est ça la sensibilisation.

  • Speaker #1

    Comme beaucoup de personnes engagées dans la protection animale, l'attachement profond d'Elodie à cette cause trouve ses racines dans son passé. Elle me parle alors de ses premiers lapins, qui animent encore aujourd'hui sa passion et nourrissent son engagement de faire au mieux pour ses propres animaux et les petits protégés de moustachu.

  • Speaker #0

    L'un de mes premiers lapins, c'était Lapinou et Choupi. Choupi est un lapin bélier. Le lapin bélier est extrêmement anodin, mais il souffre d'hypertypes. Et dans la plupart des cas, comme petit couvrou, il se retrouve avec des otites à répétition qu'il faut opérer. Ça crée des syndromes vestibulaires et ils ont finalement une qualité de vie qui est vraiment moindre. Et ce petit choupi, il avait une malocclusion dentaire. Donc en fait, l'alignement des dents n'est pas fait de manière adaptée, ce qui fait que les dents ne se l'aiment pas. Et chez les lapins, les dents poussant continuées, quand elles ne se nuient pas, du coup, ça fait un petit lapin éléphant. Donc moi, quand mes parents ont vu ça, ils ont dit... Ils sont retournés à l'animalerie, on dit si vous voulez on peut le changer, on vous redonne la même couleur. Et quand on est allé chez le vétérinaire, ils nous ont dit il faut couper les dents. Et aujourd'hui, sachant que couper les dents du lapin ça crée des micro-lésions, c'est super douloureux, et que nous on avait fini par le faire nous-mêmes, parce que ça a un coût d'aller toutes les trois semaines chez le vétérinaire pour couper les dents, j'ai cette image-là de me dire, mais le pauvre Choupi, il a vraiment vécu la pire vie de lapin, il a vécu en cage, il n'a pas été stérilisé, il n'a pas été vacciné. Il n'a pas montré, j'avais 10 ans, voilà. Mais voilà, on part tous de quelque part. J'ai allé chez un vétérinaire qui n'avait pas les compétences pour faire du NAC, qui n'a pas su nous rediriger. J'ai eu des noms aussi de la part de mes parents. Quand j'ai parlé d'une opération pour retirer les dents, ça chiffre bien, la pince, ça coûte 20 euros, et puis l'opération, ça coûte 500. Il y a un hommage derrière l'association, et une promesse pour nos animaux de leur dire, en fait, tout ce que vous avez vécu et subi, la souffrance que vous avez... subit notre méconnaissance, notre ignorance, et bien elle n'en a pas servi à rien, et elle permettra d'en sauver d'autres. Et aujourd'hui c'est un peu aussi ce qui nous réconforte quand on perd un animal, on demande souvent des autopsies pour comprendre pourquoi l'animal est décédé. Moi je demande toujours aux familles d'accueil aussi si elles sont d'accord, si elles le veulent. Moi j'ai tendance à demander pour comprendre en me disant celui-là on n'a pas pu le sauver parce qu'il n'y avait pas la connaissance, parce que c'est un véritable enjeu aujourd'hui pour nos naques, c'est que par exemple nos souris, on fait beaucoup de... test en laboratoire dessus mais finalement pour les soigner, qu'elles peuvent avoir des tumeurs, que ça arrive beaucoup. Par contre les soigner, on ne s'est jamais posé la question parce que les financements de recherche ne sont jamais allés là dedans. Et donc le fait de faire des autopsies, de comprendre pourquoi l'animal est décédé, qu'est ce qui s'est passé, qu'est ce qu'on aurait pu faire autrement, ça permettra d'en sauver un deuxième. On essaie de mettre, c'est encore dit cette question de sens, c'est pourquoi on fait les choses, quel sens on y met et quelle portée ça a ?

  • Speaker #1

    que tu peux présenter votre mascotte.

  • Speaker #0

    Kovu n'est pas vraiment la mascotte, c'est le président de l'assaut. Parce qu'on a eu deux mascottes, on a eu Zébulon et Orphée, qui ont eu un historique de santé très compliqué. Il n'y a pas eu une issue favorable malheureusement pour eux. Ça a été très douloureux de les voir partir. Ça a été des semaines, voire des mois, en passant tous les jours chez le vétérinaire, en faisant des veillées la nuit, enfin voilà. Et donc Kovu, c'est un petit lapin. Je ne sais même pas si on peut dire que c'est un lapin tellement il a survécu à des choses. où je me dis même en tant qu'humain, le quart de ce qu'il a vécu en termes de problématiques de santé, donc c'est un petit lapin qui va sur ses 8 ans, qui vivait dans un groupe de 5 lapins avant le confinement, et qui s'est retrouvé tout seul au confinement. Il a perdu tous ses copains un à un, et d'ailleurs juste avant le confinement, il a respiré un morceau de foin, qui lui a transpercé la trachée, et qui a fait un abcès qui comprimait la trachée et la carotide. Voilà, l'entrée en matière de problématiques de santé de Coru, c'est la première fois où il s'est fait opérer. Et depuis, le véto c'est devenu notre deuxième maison. Puisque c'est un lapin bélier, il a ensuite enchaîné sur des otites. Les infections qui se sont prolongées sur la bulletin panique, qui ont rongé l'os de la bulletin panique, qui ont causé des problèmes vestibulaires et neurologiques. Actuellement, il est paralysé à 60% du visage. Là, on ne dirait pas, mais il a subi 6 anesthésies générales et 3 opérations entre novembre et aujourd'hui. Et en sortant des opérations, il est... Le bébé Thomas pète. Bon bah que vous y mangez. Il réclame des câlins. En fait, son poids de forme c'est de 1,5 kg et il est descendu en 1,1 kg. Donc il a perdu plus d'un kilo. Et là, il se stabilise sur 2 kilos, mais vu qu'il n'arrive pas à manger tous les aliments solides du fait de ses paralysies, on complète au gavage. Là, avec l'ostéopathie régulièrement, ça commence à aller mieux. Mais à la base, c'est le tien ? Oui, il n'est pas passé par ce petit bout.

  • Speaker #1

    Elodie évoque aussi la prise de conscience brutale qu'elle a eue en créant son association, puisqu'elle s'est retrouvée confrontée à la complexité. de la gestion administrative, financière, au suivi de santé des animaux et à la charge mentale écrasante engendrée par tous ces aspects, avec son lot de doutes et parfois l'envie de tout arrêter.

  • Speaker #0

    Je vais très stéréotyper le truc, mais le rêve de toutes les petites filles qui aiment les animaux, c'est d'avoir un refuge plus tard. Et en fait, moi, quand j'ai créé l'association, je me suis pris une tarte, je me suis pris deux tartes. C'est que le temps qu'on passe avec les animaux, surtout quand on n'a pas d'enfuge, C'est 10% d'animaux et 90% de prise de tête administrative, de comptable, de répondre aux messages, il faut penser à la communication. Et puis quand on est une petite asso, finalement, on est très vite très seul et très vite c'est le président qui porte tout sur ses petites épaules. Je généralise parce que récemment j'ai discuté avec d'autres présidents d'associations et il y a plein d'associations qui se mettent en pause de ce fait-là, que la charge que c'est, c'est un boulot à temps plein. d'avoir une association de protection animale. Et c'est du H24. C'est pourquoi mon téléphone est toujours sur sonnerie. Et si il y a une famille d'accueil qui m'appelle à 3h du matin, il faut aller chez le vétérinaire, je suis chez le vétérinaire à 3h du matin. C'est aussi une angoisse au début de l'association, j'ai dû faire un travail sur moi. Parce que dès que mon téléphone vibrait ou quelqu'un m'appelait, c'est limite ça me déclenchait une crise d'angoisse parce que ils disaient « Aïe, c'est qui qui est en train de mourir ? Qu'est-ce qui se passe ? » Et finalement, en tant que président d'asso, surtout quand on fonctionne en famille d'accueil, Moi, généralement, je prenais les cas les plus compliqués en termes de santé ou en termes de comportement parce que j'avais plus de connaissances rétrospectivement dans le lapin. Du coup, c'est aussi pour soulager les familles d'accueil. Quand ça devient trop compliqué et trop pesant pour elles, hop, je prends le relais. C'est ça aussi l'intérêt pour moi d'avoir un naso. Mais du coup, en demie de l'entourage, je me suis retrouvée avec Corou. Il fallait que je veille jour et nuit parce qu'en sortant de son opération de l'oreille... Il ne tenait plus de boue, il faisait des crises vestibulaires, donc ça ressemble à des crises d'épilepsie, c'est absolument horrible à voir. Je vois une maigrir à vue d'oeil, j'étais tous les deux jours chez le vétérinaire pour faire des injections. A côté de ça, on avait récupéré une lapine qui vient d'un sauvetage absolument terrible. Et en fait, je me suis retrouvée à avoir des petits boulots à côté pour payer les frais vétérinaires, sachant que j'étais étudiante à l'époque. Donc déjà, avoir un covou, en tant qu'étudiante, c'est difficile, mais avoir une asso et un covou... En fait c'était boulot, fac, stage, dodo, je dormais trois heures par nuit à peu près. Je devais être réveillée tôt le matin pour avoir les nouvelles de l'animal, faire les soins parce que ça prend du temps aussi de faire des soins. Et puis je me dis, mon dieu, j'ai monté une facture, j'ai encore 2000 euros vétérinaire. Et puis pouf, il y en a un autre qui tombe malade. Et en fait j'étais rentrée dans une spirale où j'ai subi l'assaut. Vraiment, tout n'était que souffrance. On était à un point en fait, même si on mettait tellement d'efforts dans nos animaux, et que pour finalement qu'ils meurent, on se disait mais... On met beaucoup d'énergie, on ne dort pas la nuit, puis chaque décès... Enfin, moi, c'est mes petits protégés, donc même s'ils ne sont pas chez moi, je les investis quelque part parce que j'ai pris des petits boulots à côté pour financer les frais vétérinaires pour qu'ils puissent accéder aux soins, parce que j'ai passé ce temps en téléphone avec la famille d'accueil pour la rassurer sur certains trucs ou l'accompagner, parce que je suis passée pour aider à faire des soins aux animaux, donc c'est tout. Chaque décès d'un mâle, c'est... C'est compliqué, c'est comme si c'était un de mes animaux à moi qui partait. De mon rêve de sauver des animaux, je me suis retrouvée à payer des factures, et à galérer pour payer des factures, et pour finalement ne même pas entre guillemets avoir le bénéfice, et que sur cette période-là, chaque fois j'ai l'impression que le véto m'appelait, bon caraf ! Après j'ai eu aussi, la vie m'a mis un stop, ma santé m'a mis un stop, à un moment donné, et cette pause a été nécessaire pour refaire le point de bon. Là en fait c'est pas vivable, c'est que j'étais en mode robot. Je prends même plus de plaisir, vraiment c'est une torture. Je dis toujours que cette association, c'est mon plus beau projet et mon pire poison. Il y a la spirale de l'engagement où une fois qu'on est dedans, comment on se sort de tout ça ? Au début il y a un peu l'engouement du début. On a plein de projets, on veut faire plein de trucs, on va mettre plein de trucs en place. Donc toute cette énergie de nouveau et de création, ça génère aussi une effervescence qui attire du monde. Après on est confronté à toute une réalité de terrain où aussi il y a une problématique de temps, c'est qu'il faut manger et que l'associatif ça ne paye pas, ça fait plus perdre de l'argent en tout cas pour ma part et de mon vécu que ce que ça... Enfin voilà ça n'en rapporte pas, ça apporte plein d'autres choses, des liens que je pense qu'on ne peut pas créer ailleurs, mais voilà ça aussi tout un coup. C'est que moi j'en étais à compter en me disant, 25 euros c'est un resto ou un vaccin. Du coup non, ce soir je ne sors pas. De toute façon, j'ai dormi 8 heures sur la semaine, donc il faut que je dorme. Et là, cette année, pour être tout à fait honnête, je me suis régulièrement posé la question, mais qu'est-ce que je fais, je la ferme ou je la ferme pas ? Parce qu'on a des bénévoles qui sont merveilleux, qui sont investis de manière ponctuelle, mais je me sens souvent très seule. Dans la gestion de l'association, c'est long à porter aussi. Parce qu'en tant que président, il faut porter le fonctionnement, il faut porter la dynamique. On allait jusqu'à une trentaine d'animaux en même temps. Ça paraît en termes de suivi... Enfin, oh... Surtout quand on est la seule interlocutrice à appeler quand il y a un problème. Parce que cet asso, c'est un peu le projet de ma vie. Et je me suis dit que ce serait tellement dommage que ça finisse juste sur un « je suis dégoûtée » en fait. Et il y a un autre point aussi qui m'a mis une claque. après la création de l'association, c'est les guerres d'égo entre les assos. Moi je suis arrivée dans un monde de bisounours, on est tous là pour la même chose, on va tous s'entraider, je ne citerai personne. Mais vraiment c'est une réalité, la protection animale est d'une violence, mais la violence, pour moi, à 50%, elle vient des associations entre elles. On a tous des valeurs différentes, des manières de fonctionner différentes, mais visiblement ce n'est pas possible de ne pas être d'accord et de ne pas... tacler les autres. Et j'ai pris la décision de m'éloigner des autres assos, de fonctionner moi toute seule avec mon staché de mon côté. Pour ça, hein. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Quand tu as dit, du coup, j'ai subi l'association, est-ce qu'aujourd'hui, tu te sais du passé ? Est-ce que tu dirais que tu ne la subis plus ?

  • Speaker #0

    Je suis dans l'entre-deux. Parce que là, on relance. Je suis dans la peur de retomber dans ces vécus-là et dans l'envie de continuer. Je vois comment faire les choses autrement. Mais là c'est plus en termes de gestion personnelle, d'équilibre vie professionnelle, vie associative, vie perso parce que comme je disais tout à l'heure, mon téléphone est à 24 7 jours sur 7 pour les familles d'accueil. Dès qu'elles en ont besoin, je trouve ça normal de décrocher le téléphone et de me présenter aussi à elles pour les soutenir. Et là ça fait… je découvre ce que c'est les vacances et les week-ends depuis peu parce que pareil c'est… c'est du continu, c'est pas bon allez je pars deux semaines en vacances, je coupe tout et ça j'ai eu énormément de mal où je me sentais obligée de faire un message j'avais toute une organisation et le charge mentale de me dire si je déconnecte un jour mais en fait un jour je le déconnectais pas parce que je me disais mince il y a besoin de moi et que... je pense que c'est une question qui n'a pas de réponse en tout cas qui n'en a pas encore actuellement pour moi je cherche à trouver comment faire les choses autrement comment s'y déléguer parce qu'actuellement je gère l'association Moi toute seule, j'ai les bénévoles qui soutiennent ponctuellement, qui sont là aussi pour faire vivre tout ça bien sûr. Mais en termes de fonctionnement par exemple administratif, de gestion de mail, de réseaux sociaux, à 95% c'est moi qui gère tout.

  • Speaker #1

    Quelles sont les principales sources de financement de l'association aujourd'hui ? Est-ce que tu arrives à joindre les deux bouts si je dois dire ?

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui la santé financière de l'asso elle va bien parce qu'on a la chance d'avoir une communauté qui nous soutient et qui malgré notre... années de ralenti à continuer à faire des dons mensuels là on est à peu près à 230 euros de dons mensuels voilà via timming et l'oiseau notamment sur les débuts de l'association c'est moi qui l'a financé à 70% c'est que toutes les économies que j'avais mis de côté elles ont disparu aujourd'hui et pour l'association et c'est quelque chose que même je n'arrivais pas à dire aux bénévoles c'est que les bénévoles ne le savaient pas et c'est quelque chose que j'avais honte de dire Avec le recul, je pense que j'avais peur de culpabiliser les bénévoles en disant « moi je donne, moi je fais, machin, donc faites » . Et je ne veux pas être là-dedans parce que je trouve ça tellement violent. Et on n'est pas là pour ça dans l'association de se faire culpabiliser, on donne notre temps. Prendre le temps de donner 5 minutes par semaine, de donner 1 heure, de donner peu importe, de mettre juste un like sous un post, c'est déjà énorme. Et c'est ce qui fait que petit à petit, on a de la visibilité. Et j'ai mis 2 ans avant d'arriver à dire... Finalement ça n'a pas créé de culpabilité mais je ne sais pas pourquoi, c'était ma grande peur. Moi aussi je pense que c'est parce que c'est ce qu'on voit sur les réseaux, de oui on a eu que ça en dons, que machin, et que la protection animale c'est un domaine. On a très très peu de subventions, on est très peu soutenus par les politiques, on est très peu soutenus par les comités de communes, par tout ce qui peut exister en termes de subventions. La plupart des assos vivent de la générosité des gens. Et moi je me dis, même donner 2€... 2€ c'est 2€. C'est que petit à petit, 2€ ça fait 10, puis ça fait 20, puis ça fait 5. Et je préfère être dans la reconnaissance de ce qu'on reçoit que d'être dans le « Ah oui, une année on nous a donné ça et maintenant on ne nous donne plus » . Donc je préfère remercier les gens pour... pour ce qu'il donne, et je me dis que ça fera son chemin. Et que finalement, il n'y a personne qui m'a obligée à ouvrir cet assaut. J'essaye de garder ça pour moi, dans le sens où je ne peux pas culpabiliser les gens d'avoir pris la décision un jour de m'engager dans la protection animale et qu'aujourd'hui je me retrouve à matin, midi et soir, et pendant la nuit, et à ne plus dormir, parce que j'ai cet engagement-là.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur Facebook et Instagram ? Oui. Vous n'avez pas de site internet ?

  • Speaker #0

    C'est en cours. C'est un projet qui fait dodo depuis longtemps et là on essaye de le concrétiser parce qu'on a eu plein d'idées finalement. Comme je disais tout à l'heure, noyer sous le feu de l'action des projets comme faire un site web, ça tombe à l'eau. Et quand tu as un petit lien de poste, tu n'as pas envie de te mettre sur des trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez la ressource pour ça, des gens ?

  • Speaker #0

    Il y a une personne dans une connaissance d'une bénévole qui se propose de le faire bénévole. Avant on avait une newsletter, bon là elle est tombée à l'eau parce que... Celle qui l'écrivait, moi je faisais le design et elle, elle l'écrivait. Elle a eu un développement professionnel qui fait qu'elle avait moins de temps, puis qu'elle n'avait pas du temps, elle ne permettait plus. Donc tu vois, ce projet-là est tombé à l'eau, j'aimerais bien aussi le remettre au bout du jour, la newsletter, parce qu'il y avait presque 200 personnes qui la suivaient. Donc je sais que les personnes aimaient bien. Donc si ça peut ouvrir, on va être dans une dynamique de renouveau un peu dans l'association, de chercher un peu des personnes qui sont motivées, pas forcément pour être à 100% tous les jours, mais pour être motivées aussi. Dans mon idée à la loi, ce serait qu'il y ait un engagement quand même un peu sur le long terme pour qu'il y ait des choses qui puissent se développer et puis qu'ils puissent prendre l'identité des bénévoles aussi. Parce que je sais qu'aujourd'hui, l'association a la bonne image parce que c'est mon projet et que c'est normal. Mais pour moi, la richesse de collectivité, c'est que ça prenne l'empreinte de tout le monde. Pour ça, il faut une construction sur le long terme. J'aimerais bien... ...

  • Speaker #1

    L'association aurait plus besoin de personnes ressources, même pour t'aider toi dans ta fonction de présidente, ou l'administratif, ou le développement de la communication, plus que de famille d'accueil ?

  • Speaker #0

    Dans les besoins essentiels, la communication. S'il y a des goûts pour les réseaux sociaux, pour de la rédaction type newsletter, pour même juste faire des présentations à des animaux qui sont un peu rigolotes, pour redynamiser notre contenu, ce serait chouette. Je pense que c'est le besoin essentiel actuellement dans l'asso. Des familles d'accueil aussi. Actuellement, on n'en a plus beaucoup parce que les familles d'accueil ont adopté, ont déménagé. Généralement, les familles d'accueil finissent un jour ou l'autre par adopté, ce qui fait qu'avant, on en avait une vingtaine et que maintenant, on n'en a plus que cinq. Puis aussi, il y a la réalité du fait que les animaux sont là sur des accueils longs. On a rarement des animaux qui partent avant six mois d'assaut. Donc voilà, c'est aussi, mine de rien, un engagement sur une période qui est quand même plutôt longue. Sur les personnes qui nous proposent d'être là, par exemple, pour trois mois, on va plus demander si elles sont disponibles pour faire des gardes que sur des nouveaux accueils. Parce que le temps de trouver notre famille d'accueil, des fois, ça nous prend trois mois de trouver une nouvelle famille d'accueil.

  • Speaker #1

    Et si quelqu'un voulait être famille d'accueil, mais se dit, là, comme tu dis, ouais, mais si moi, si je dois partir en vacances, est-ce que vous avez des solutions pour les congés ? Je trouve ça important de le dire, ça.

  • Speaker #0

    Ouais. Il faut savoir que quand une famille d'accueil vient chez Moustachu, déjà, c'est pas... C'est construit avec la famille d'accueil, c'est que la famille d'accueil pose ses limites. Par exemple, moi les animaux vieux, pas trop, les animaux qui ont des gros soucis de comportement, ou déjà des gros soins, je ne suis pas très à l'aise. Donc on fait en sorte de sélectionner pour que ça se passe au mieux. Ça n'a pas d'une fiabilité à 100% parce qu'on a toujours des surprises, on a des voix des animaux qui sont censés être en bonne santé, mais en tout cas, il y a un travail qui est fait autour de ça. On travaille en projet en fait, chaque arrivée c'est un projet qu'on travaille communément. Et si il y a en départ un week-end, il y a des vacances, il y a plusieurs options qui s'offrent à la famille d'accueil. Soit on fait un transfert de famille d'accueil, soit on propose une garde à domicile, donc des bénévoles passent pour s'occuper de l'animal. La famille d'accueil peut demander aussi à son entourage si elle peut garder l'animal, ou elle peut l'emmener en vacances avec elle. Et si jamais, pour une ségrètre raison, la famille d'accueil doit arrêter du jour au lendemain, c'est mieux si on peut prévoir, si on peut anticiper, mais... Si du jour au lendemain, il y a un souci familial, il faut que la famille d'accueil parte d'une saisie, on s'organise pour que l'animal soit accueilli ailleurs. Je préviens qu'il y a une réalité, c'est que c'est rarement pour deux mois qu'il y a un animal. Par contre, on travaille ensemble. Ce n'est pas l'animal, hop, et puis un jour on vient le chercher, puis au revoir.

  • Speaker #1

    Je te laisse le mot de la fin.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de dire, pour quelqu'un qui a envie de s'engager, il n'y a pas de petites actions. C'est qu'un like... ou un commentaire sous un poste, un partage, à démarrer une mission de bénévolat ou à devenir famille d'accueil, toutes ces actions-là sont nécessaires ensemble pour qu'une association de protection animale puisse exister et avancer. Donc faut pas se culpabiliser parce qu'on est beaucoup dans la comparaison en tant qu'humain en disant « Ah oui mais la biduche qui fait ça et moi je fais que ça » . On fait avec qui on est, avec la disponibilité qu'on a. Et si le maximum qui puisse être donné c'est un like et un « Oh merci » ou « Ah je suis ce que vous faites, vous trop mignon ce lapin » , et bien c'est déjà énorme et vraiment, j'insiste sur les réseaux sociaux, mais avoir des petits commentaires de « Oh trop mignon le lapin » , enfin vraiment des fois ça refait une journée. On a passé une journée pourrie, on a passé la journée chez le vétérinaire, on a encore une facture à 4 chiffres à payer, et puis on poste une petite anecdote marrante ou une petite vidéo mignonne sur un animal, et puis on voit qu'il y a des gens qui réagissent et qui sont sensibles à ça, et puis en plus on voit ces personnes régulièrement en commentaire, et des fois c'est juste le plus beau cadeau, on ne veut pas être tout seul.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Élodie pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Vous l'avez compris à travers le témoignage d'Elodie, un like sous un post, c'est trois fois rien, mais ça peut refaire une journée. Alors n'hésitez pas à aller sur la page Facebook Moustachu ou sur leur compte Instagram pour liker leur publication ou leur envoyer un gentil message d'encouragement. Aussi, si vous le pouvez, vous pouvez aider Moustachu financièrement à prendre soin de ses pensionnaires en faisant un don sur Teaming, une plateforme qui permet de donner 1€ par mois. Vous pouvez aussi faire un don libre sur la cagnotte permanente de Moustachu depuis la plateforme Eloasso. Et pour découvrir les animaux actuellement à l'adoption chez Moustachu, rendez-vous sur le site Seconde Chance ou contactez directement l'association via leur page Facebook, compte Instagram ou par e-mail association.moustachu.com. Enfin, si vous souhaitez vous investir bénévolement comme famille d'accueil ou aider l'association dans son fonctionnement, écrivez à la même adresse mail. Je rajouterai tous les liens cités dans les notes de l'épisode. C'était un épisode de l'Echo des museaux, un podcast imaginé et réalisé par Marine Coez. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute précieuse. J'espère que ce podcast vous donne envie d'agir à votre niveau, car chaque action peut faire la différence pour un monde plus bienveillant envers toutes les espèces animales. Si l'épisode vous a plu, merci d'en parler autour de vous, de laisser des étoiles, des pouces en l'air, un gentil commentaire, et de vous abonner depuis votre plateforme d'écoute préférée. Si vous souhaitez être l'invité de ce podcast, ou connaissez quelqu'un qui pourrait l'être, ou me suggérer une thématique pour un prochain épisode, n'hésitez pas à me contacter à lecodemuseau.com. Vous pouvez également suivre ce podcast sur les réseaux sociaux. A bientôt !

Description

Découvrez le témoignage d'Elodie, présidente de l'association Moustachu, spécialisée dans la prise en charge des NACS (nouveaux animaux de compagnie).

Elodie se confie sur sa passion des lapins mais aussi ses doutes, ce qui l'anime à continuer son association et à partager la connaissance sur les besoins des lapins et petits mammifères. L'association est très attachée à la bienveillance et à la sensibilisation.
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'écho des museaux, le podcast qui donne de la voix pour le monde animal. Je suis Marine, une passionnée d'animaux depuis toujours. J'ai avant tout imaginé ce podcast afin de mettre en lumière celles et ceux qui se dévouent dans l'ombre pour les animaux au sein de la vie associative. A travers l'écho des museaux, je souhaite valoriser leur engagement et offrir de la visibilité à leurs actions. Qu'elle soit mobilisée pour la prise en charge des animaux abandonnés, la lutte contre la maltraitance, la protection de la faune sauvage ou une meilleure inclusion des animaux dans la société, chaque association sera la bienvenue, parce qu'il suffit d'une personne pour changer positivement la vie d'un animal. Les professionnels qui soutiennent la cause animale dans leur activité auront également la parole. Sur ce podcast, retrouvez aussi informations et conseils afin d'améliorer nos relations avec les animaux et optimiser leur bien-être. Je vous souhaite une bonne écoute de l'épisode du jour. Aujourd'hui, je rencontre Élodie, présidente et porte-parole de Moustachu, une association qui recueille lapins, gerbilles, souris et autres rongeurs, qu'on appelle les NAC, pour Nouveaux Animaux de Compagnie. Je suis bien accueillie chez elle, autour de Muffin qui sort du four, et de ses animaux, ses chattes Plume et Prada, qui seront d'ailleurs à l'origine de quelques bruits parasites lors de notre entretien, et de son lapin Kovu, aux multiples problématiques de santé, dont Élodie nous fera part un peu plus tard dans l'épisode. Il y a également trois petites souris recueillies récemment par l'association, sorties d'un laboratoire, dont Élodie est famille d'accueil. Oui, car comme la plupart des associations animales, Moustachu fonctionne avec un réseau de familles d'accueil pour accueillir ses petits pensionnaires, dans le respect de leurs besoins fondamentaux.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Élodie, j'ai 25 ans, je suis psychologue, et je suis la fondatrice et l'actuelle présidente de l'association Moustachu. C'est une asso que j'ai créée pendant le confinement, donc il y a bientôt 5 ans. Le social est mon domicile, mais on s'occupe de Lyon, périphérie lyonnaise, et on peut faire des prises en charge en dehors de Lyon. On a des animaux qui sont venus dans toute la France. Par exemple, nos quatre dernières petites souris qui sont sorties de l'abot, elles viennent d'un labo qui était situé sur Paris. Au niveau des accueils, on fait essentiellement autour de Lyon. En fait, l'une des conditions, c'est d'avoir accès à notre vétérinaire spécialiste, Ausha, qui est à Saint-Priest. J'ai toujours eu envie de créer une asso. Je pense un peu comme chaque personne qui aime les animaux, on a un petit peu ces représentations de vouloir rendre aux animaux ce qu'ils nous ont donné. Et puis le confinement, ça a été un peu une période de grand stop pour moi. J'ai perdu beaucoup de mes animaux juste avant le confinement. Le divers facteur, mon premier lapin qui est mort à 13 ans de vieillesse, et puis s'en est suivi les copains de Kovu, le petit président de l'assaut. Et aussi j'ai été refusée en master de psychologie, donc c'était vraiment... Un stop dans la vie, je me suis dit, bon, on fait quoi de cette période ? Est-ce que je mets en route quelque chose qui ait du sens ? Ou est-ce qu'on dépérit pendant des mois ? À l'époque, on ne savait pas jusqu'à quand. Et finalement, je me suis lancée. Des fois, on a des projets dans la vie où on se dit, on rêve de faire et puis on ne le fait jamais. Je me suis dit, l'assaut, c'est maintenant. Donc j'avais discuté du projet avec deux amis parce qu'on ne peut pas créer une asso tout seul. Mais voilà, c'est comme ça que j'ai lancé le projet. Le confinement a été l'occasion de voir mes expériences que j'avais eues dans le monde animal, que ce soit en termes de bénévolat ou par exemple dans mes pratiques équestres, parce que je suis ancienne cavalière. Et aussi dans les expériences que j'ai eues avec mes animaux et mes lapins en l'occurrence, parce que mes premières années d'études supérieures, ça a été aussi l'occasion de se détacher du foyer familial et de se détacher de certaines pratiques qu'on pouvait avoir plus jeunes. Et c'est toute cette déconstruction et en fait j'ai eu un petit peu une révélation sur tout ce que je faisais qui mettait en souffrance mes animaux et tout ce que je pensais faire bien parce que j'avais été conseillée, comme beaucoup, par des vendeurs en animalerie ou par deux trois personnes sur les réseaux et qui étaient des conseils qui n'étaient pas fondés. Et en fait je me suis rendu compte que je ne mettais pas de sens à ce que je faisais avec mes animaux, que j'appliquais bêtement ce qu'on m'avait toujours dit parce qu'on a toujours fait comme ça. Et en commençant avec du sens, j'ai changé mes pratiques et je me suis dit, mais en fait, il faut faire des choses en mettant du sens dedans. Et c'est ce que j'ai envie de transmettre aussi via l'association et sensibiliser les personnes par ce biais-là.

  • Speaker #0

    Et pourquoi les naques ? Pourquoi ces animaux particulièrement ?

  • Speaker #1

    Parce que j'ai des lapins depuis que je suis toute petite et aussi parce qu'il y a des méconnaissances juste monstres sur nos naques. Et c'est des animaux rétrospectivement comme le lapin. qu'on a depuis des décennies. Au début, pas pour les mêmes choses. Au début, c'était pour les manger. Aujourd'hui, c'est devenu des animaux domestiques. Mais ce sont des animaux qui ont toujours partagé nos quotidiens, même pour nos grands-parents, nos arrière-grands-parents. Il y a toujours un lapin qui a traîné par là, si on prend l'exemple du lapin. Pourtant, on ne sait pas s'occuper. où on a des croyances, le lapin est un animal qui ne bouge pas, qui n'est pas social, qui mange du pain, et on a toutes des croyances qui en fait sont fondées sur des traditions. Et l'aspect de tradition dans le monde animal, il fait beaucoup de mal, et c'est tout un boulot de le déconstruire et de voir comment on peut avancer. Finalement, très peu d'assos qui font les NAC, ou en tout cas qui sont spécialisés bien dans le NAC par rapport aux chiens et Ausha. On fait beaucoup de lapins parce que c'est un animal qui a la mode et c'est l'animal le plus abandonné en France. Mais on fait autant de la souris, du hamster, de la gerbille, c'est des animaux qu'on a beaucoup récupéré. On fait par exemple très peu de cochonins parce que finalement, enfin moi on n'en a jamais eu à l'association parce que dans les moments où il y avait des possibilités de prise en charge, nous on n'avait pas de place ou alors on a redirigé vers une autre association. Enfin voilà, on est naque. Une volonté aussi de sensibiliser sur les nappes en général et pas que sur le lapin. Là, ça fait un an qu'on est assez au ralenti, du fait de situations très compliquées au niveau d'animaux, de beaucoup de problèmes de santé financièrement, ça a été vraiment compliqué pendant longtemps. Et puis aussi par un engagement bénévole qui a diminué, parce que les familles d'accueil finissent par adopter. C'est difficile d'avoir un engagement bénévole sur la durée. Donc actuellement, on a neuf animaux. On a... Cinq familles d'accueil. Et pour faire le petit historique de l'association, on était une asso qui était montée à une quarantaine de bénévoles. Là, pour diverses raisons, des bénévoles qui ont pris d'autres horizons, qui ont déménagé, sont engagés dans des assos de secteur, ou alors qui sont devenus adoptants, puis du coup, ce sont des engagés petit à petit de la vie associative. On est une dizaine maintenant, on a un petit noyau dur, mais on se connaît bien, on fonctionne depuis un petit moment ensemble. Rendez-vous moustachu, on essaye d'en faire deux par trimestre. Donc c'est des petits moments conviviaux, on fait des jeux de société, on se retrouve, on discute un petit peu de thématiques. On se fait des petites conférences sur l'actualité vétérinaire, sur quelle est la grande nouvelle scientifique au niveau de nos animaux qu'il faut savoir. On se fait aussi des petits temps d'analyse de la pratique. Sur par exemple la cohabitation, comment on met en place une cohabitation, ou je rencontre telle problématique de comportement avec l'animal, comment on y fait face ? Typiquement, faire monter le lapin dans la caisse de transport avant d'aller chez le vétérinaire. On a plusieurs petits moments comme ça qui viennent fédérer aussi un peu l'associatif, puisqu'on n'a pas de refuge, donc on n'a pas vraiment de lieu, on peut se retrouver régulièrement ensemble. C'est important d'avoir ces petits rendez-vous-là pour... avoir ce sentiment d'appartenance aussi, parce que je pense que c'est pour ça qu'on fait du bénévolat aussi en protection animale. À la base, c'est pour s'entourer de personnes qui ont notre sensibilité envers les animaux. On se sent compris et on a l'impression d'avancer avec des personnes qui partagent nos valeurs.

  • Speaker #0

    Moustachu accorde une importance particulière à une prise en charge globale, non seulement des animaux, mais également des personnes qui cèdent leurs animaux, s'ils en ont besoin. Elodie me parle notamment d'un sauvetage poignant qui illustre cette démarche de Moustachu de comprendre et d'accompagner les personnes en situation de souffrance psychique qui engendrerait, de manière non intentionnelle à la base, de la maltraitance sur les animaux. Moustachu met un point d'honneur à accueillir ces demandes d'aide avec bienveillance et sans jugement.

  • Speaker #1

    C'est la fille d'un monsieur qui nous a contactés parce qu'elle était absolument gênée. Elle nous avait contactés parce que les mots clés... Quand on cherche dans Google chez nous, c'est bienveillance. Son père n'était plus en capacité de s'occuper des lapins, et c'est insoutable qu'il n'y ait pas un vivace sur le cadavre d'autres. Mais en fait, ce monsieur-là était en souffrance psychique, il n'était pas capable de s'occuper d'humain. Cette dame-là a eu un courage, parce que malheureusement, dans de nombreux cas, une association serait arrivée, ça aurait été le lynchage public après sur les réseaux sociaux, alors que la personne a pris la peine d'exposer son intimité. la souffrance de sa famille pour venir en aide à un animal. Et finalement, on a aidé ce monsieur à être pris en charge en psychiatrie parce qu'il avait besoin d'une prise en charge. Et moi, c'est ce que je dis souvent aux bénévoles, c'est que pour moi, il y a un parallèle entre plus il y a de la souffrance animale, plus il y a de la souffrance à côté. Les cas où on est juste sur du sévice, de la méchanceté et de la violence gratuite envers les animaux, dans mon expérience de bénévolat en protection animale, Très moins, ça doit être 2% de toutes les situations de maltraitance qu'on ait pu traiter. C'est que la plupart du temps, c'est une personne qui est complètement dépassée, qui n'est pas bien dans sa santé, qui n'est pas bien... Il y a tant de facteurs qui expliquent qu'elle en soit arrivée là. Et la maltraitance, même si elle existe, elle n'est pas volontaire. Et arriver à accompagner ces personnes-là aussi pour qu'elles puissent avoir un environnement plus favorable, c'est aussi faire un pas pour les animaux. Le jour où elle aura un autre animal, ou des fois, on arrive même à un maintien de l'animal dans son milieu, et que la situation s'améliore. s'améliore pour tout le monde. On n'est pas juste arrivé, ah vous êtes méchant, on prend la normale et on s'en va. Et moi, ça sur les pages d'associations, je suis désolée de le dire, mais la culpabilisation et la violence, je n'en peux plus. Mais en même temps, c'est juste le reflet du vécu des bénévoles en protection animale. Mais quand on ouvre les réseaux et qu'on voit juste cette personne-là, la méchanceté, la cruauté humaine, l'humain ne vaut pas la peine de regarder ce qu'ils ont fait. Oui, il y a de la souffrance, mais il y a peut-être des choses qui expliquent et du coup, sur lesquelles on peut agir. Le fait que je sois psychologue, ça m'aide d'une utilité, mais je le dis. Heureusement que j'ai ces outils là parce que sinon je pense que j'aurais pété un plou. Parce que quand on n'a pas des outils des fois pour mettre de sens ou faire le pas de côté, il y a ce qui est dit et il y a ce qu'il y a derrière. Et de prendre le temps de creuser et d'aller de faire ce pas de côté de mon vécu, de ce que ça me fait ressentir ce message là et de par quel levier je peux prendre le message et accueillir cette demande là, bah ça demande quand même un sacré travail et c'est pas toujours facile. Moi par exemple avant je faisais de la modération en plus sur des groupes de conseils de la... J'ai arrêté, ça me rendait dingue. Mais je me suis dit, mieux vaut que je ne dise rien, que je pète un point, que j'ai des verres juste de la haine inutilement, qui finalement, à part faire du mal, je ne vais pas aider l'animal, ça m'aura fait du bien. Quoique après je vais culpabiliser parce que je serais allée au-delà de ce que je voulais apporter. L'idée c'est pas de dire, mon statue est parfaite, c'est la parfaite bienveillance, tout le monde est accueilli dans le coton. Mais le fait d'arriver à prendre cette distance, de dire, bon, cette émotion m'appartient, il faut que je le diffère dans ma réponse. Et des fois, du coup on prend deux jours pour répondre à un mail parce que... Il faut différer le véhicule de la réponse. Il y a une demande, et la première demande, c'est une demande d'aide. Spécifions la demande. La demande d'aide, c'est, à la fin, forcément, c'est « je souhaite vous confier l'animal, est-ce que vous avez de la place ? » Mais tout avant, c'est « je suis en difficulté » . Donc, moi, ma première réponse, c'est « vous avez en difficulté, il y a ça que je peux essayer de vous proposer. Est-ce que vous êtes partant ? »

  • Speaker #0

    Oui, non, mais au moins la demande est faite. Et le retour qu'il y a à la personne, c'est ce que j'ai eu, c'est pas juste, non j'ai pas de place ou pas de réponse, c'est on m'a proposé de l'aide. Il est possible que je sois aidée et accompagnée pour cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Chaque demande d'aide est unique puisque chaque individu et chaque animal ont leur propre histoire. L'accompagnement de Moustachu repose alors sur une approche globale qui implique d'accepter que les personnes en demande d'aide n'aient pas toutes les connaissances, mais qu'elles peuvent apprendre et évoluer favorablement en matière de bien-être animal. Les missions essentielles de Moustachu, notamment la sensibilisation, s'articulent autour de trois critères fondamentaux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment dans le fondement des valeurs de Moustachu et c'est un peu la ligne rouge que je me suis mise. Pour moi, il y a plus ou moins trois points essentiels. C'est la capacité à se remettre en question. Personne n'est parfait, on démarre tous d'un point, on a tous fait des conneries, on a tous fait des choses qui ont mis en souffrance ou dans l'inconfort à un moment donné notre animal. Pouvoir accueillir quelqu'un, un animal, un abandonnant, un adoptant. pour être capable de se remettre en question soi, et donc de laisser la place à l'autre, de pouvoir avoir son potentiel d'évolution. Et de ne pas partir avec le postulat de « moi je sais tout, je transmets, une fois que je t'ai transmis, je suis obligée de faire » . C'est qu'on a tous eu un cheminement, et pour arriver aujourd'hui où on en est, dans nos connaissances, et à devenir bénévole dans une asso, on a eu tout un chemin. Et il faut laisser aux gens la possibilité de faire ce chemin. Donc vraiment cet aspect de remise en question, pour moi il est central chez Moustachu. et c'est une des valeurs qu'on partage, je pense, tous avec les bénévoles et qui nous permet aussi d'être dans un accueil bienveillant. Le deuxième point, c'est, voilà, on fait la qualité avant la quantité. C'est que l'animal qu'on accueille, on l'accueille de A à Z, autant dans sa santé mentale que dans sa santé physique. Quand l'animal arrive dans l'association, il a eu son vécu, il arrive dans des conditions les plus optimales possibles à son bien-être, que ce soit en termes d'environnement, d'accompagnement, ostéopathique, vétérinaire, sociabilisation, et que quand il est mis à l'adoption, on n'a pas un animal qui soit encore terrifié par l'humain. On est un animal qui soit bien dans ses pattes, bien dans sa tête, et qui puisse être disposé à découvrir un nouvel environnement avec son adoptant. Et le troisième point, c'est cet aspect de sensibilisation, c'est de rendre accessible la connaissance. C'est que surtout aujourd'hui avec les réseaux, on a accès à un nombre de connaissances. Par du principe, plus que la connaissance est accessible, la personne doit savoir. Et donc le nombre de fois où on se retrouve avec une personne qui est toute contente, elle a acheté un lapin d'animal riz parce qu'elle a trop craqué. Bon, l'animal, on sait que les animaleries, c'est pas bien, mais on le voit, le pauvre, il est trop mignon, je l'achète pour le sauver, finalement, on contribue. Ça, c'est des choses qui sont concrètes, mais qui ne sont pas forcément tangibles pour tout le monde. En fait, il y a des moyens de faire autrement. On peut sauver l'animal, mais si on met de l'argent, on achète, on contribue. Alors qu'il y a moyen de faire pression sur les animaleries. Là, à ce moment, il y a un collectif d'associations qui travaille avec l'Assemblée nationale, justement, pour interdire la vente de NAC. C'est aussi comme ça qu'on est arrivé à interdire la vente de chiens et de chiens en animalerie. Et c'est petit à petit par son action propre, parce qu'il y a aussi l'effet de tout le monde le fait, donc si moi je le fais, est-ce que ça fait grande différence ? Mais toute grande action commence par l'initiation d'une seule personne. Et on a de plus en plus d'animaleries qui ne vendent plus aussi d'animaux. Ça existe toujours, mais on voit que les choses ne sont pas figées. Malheureusement, l'animalerie, ça reste du capitalisme et de l'offre et de la demande, et tant qu'il y aura de la demande, il y aura de l'offre. Parce que c'est important de le dire, les animaux qui sont en animalerie ne sont pas perdus, il y a des associations qui sont derrière. Il y a des gens qui travaillent dans les animaleries, qui aiment les animaux, et qui, quand c'est des non-vendus, ils font en sorte de leur trouver une solution, ils se rapprochent d'assauts, de particuliers, c'est jamais des animaux qui sont jetés à la poubelle. Alors bien sûr, on trouvera toujours un ou deux exemples d'animaux qui ont fini dans des conditions horribles en animalerie, mais n'empêche qu'il y a des solutions quand même, et c'est en mettant en lumière ces actions-là. qu'on arrivera à balancer le poids en faveur des animaux. Les personnes ne voient pas forcément le système économique qui est derrière, que le fait d'acheter le lapin, ça contribue à un système, et finalement, ils en ont condamné d'autres. Parce que ça a du chemin à faire. Et dans l'association, on tient vraiment à cœur que quand une personne nous fasse une demande de cession, on évite maintenant de dire une demande d'abandon, c'est qu'elle soit accueillie dans sa globalité, et en bienveillant, c'est qu'elle part avec sa situation, beaucoup plus vite, J'ai acheté un lapin dans une animalerie il y a cinq mois, j'ai mis une photo sur les réseaux, je me suis fait défoncer sur les réseaux sociaux parce que je suis censée savoir. Je me rends compte de la montagne de travail que c'est finalement d'avoir un lapin. Je ne suis pas en capacité de mettre ça en place. Souvent le raccourci que les personnes font c'est « j'en rends du coup mon animal malheureux, mon animal ne sera pas heureux avec moi, donc je lui trouve une solution ailleurs. » Et en fait en prenant le temps, en partant de ce postulat de « chacun doit faire son chemin » , on prend le temps d'accueillir la demande. Et bien ça nous permet des fois d'éviter des abandons. Et on en a limité plus d'une trentaine comme ça, juste en reprenant le temps, expliquez-nous. On peut vous accompagner, on peut avoir deux options. Soit on vous accompagne pour essayer de trouver des solutions ensemble, soit vraiment... vous voulez être en lien avec l'animal et du coup on le voit pour une prise en charge. Et à 80% des cas, les personnes sont d'accord pour un accompagnement. Finalement on arrive à éviter un abandon, que la personne se sente bien dans la relation avec l'animal, qu'elle ait appris, qu'elle ait le temps aussi de faire son changement là, et qu'on ait quelque chose qui perdure par la suite, qu'on n'ait pas juste « j'ai récupéré l'animal d'un milieu qui était maltraitant » mais dans 5 mois l'autre personne recommence parce que finalement c'était plus fort qu'elle d'avoir un animal. Donc voilà, pour moi c'est ça la sensibilisation.

  • Speaker #1

    Comme beaucoup de personnes engagées dans la protection animale, l'attachement profond d'Elodie à cette cause trouve ses racines dans son passé. Elle me parle alors de ses premiers lapins, qui animent encore aujourd'hui sa passion et nourrissent son engagement de faire au mieux pour ses propres animaux et les petits protégés de moustachu.

  • Speaker #0

    L'un de mes premiers lapins, c'était Lapinou et Choupi. Choupi est un lapin bélier. Le lapin bélier est extrêmement anodin, mais il souffre d'hypertypes. Et dans la plupart des cas, comme petit couvrou, il se retrouve avec des otites à répétition qu'il faut opérer. Ça crée des syndromes vestibulaires et ils ont finalement une qualité de vie qui est vraiment moindre. Et ce petit choupi, il avait une malocclusion dentaire. Donc en fait, l'alignement des dents n'est pas fait de manière adaptée, ce qui fait que les dents ne se l'aiment pas. Et chez les lapins, les dents poussant continuées, quand elles ne se nuient pas, du coup, ça fait un petit lapin éléphant. Donc moi, quand mes parents ont vu ça, ils ont dit... Ils sont retournés à l'animalerie, on dit si vous voulez on peut le changer, on vous redonne la même couleur. Et quand on est allé chez le vétérinaire, ils nous ont dit il faut couper les dents. Et aujourd'hui, sachant que couper les dents du lapin ça crée des micro-lésions, c'est super douloureux, et que nous on avait fini par le faire nous-mêmes, parce que ça a un coût d'aller toutes les trois semaines chez le vétérinaire pour couper les dents, j'ai cette image-là de me dire, mais le pauvre Choupi, il a vraiment vécu la pire vie de lapin, il a vécu en cage, il n'a pas été stérilisé, il n'a pas été vacciné. Il n'a pas montré, j'avais 10 ans, voilà. Mais voilà, on part tous de quelque part. J'ai allé chez un vétérinaire qui n'avait pas les compétences pour faire du NAC, qui n'a pas su nous rediriger. J'ai eu des noms aussi de la part de mes parents. Quand j'ai parlé d'une opération pour retirer les dents, ça chiffre bien, la pince, ça coûte 20 euros, et puis l'opération, ça coûte 500. Il y a un hommage derrière l'association, et une promesse pour nos animaux de leur dire, en fait, tout ce que vous avez vécu et subi, la souffrance que vous avez... subit notre méconnaissance, notre ignorance, et bien elle n'en a pas servi à rien, et elle permettra d'en sauver d'autres. Et aujourd'hui c'est un peu aussi ce qui nous réconforte quand on perd un animal, on demande souvent des autopsies pour comprendre pourquoi l'animal est décédé. Moi je demande toujours aux familles d'accueil aussi si elles sont d'accord, si elles le veulent. Moi j'ai tendance à demander pour comprendre en me disant celui-là on n'a pas pu le sauver parce qu'il n'y avait pas la connaissance, parce que c'est un véritable enjeu aujourd'hui pour nos naques, c'est que par exemple nos souris, on fait beaucoup de... test en laboratoire dessus mais finalement pour les soigner, qu'elles peuvent avoir des tumeurs, que ça arrive beaucoup. Par contre les soigner, on ne s'est jamais posé la question parce que les financements de recherche ne sont jamais allés là dedans. Et donc le fait de faire des autopsies, de comprendre pourquoi l'animal est décédé, qu'est ce qui s'est passé, qu'est ce qu'on aurait pu faire autrement, ça permettra d'en sauver un deuxième. On essaie de mettre, c'est encore dit cette question de sens, c'est pourquoi on fait les choses, quel sens on y met et quelle portée ça a ?

  • Speaker #1

    que tu peux présenter votre mascotte.

  • Speaker #0

    Kovu n'est pas vraiment la mascotte, c'est le président de l'assaut. Parce qu'on a eu deux mascottes, on a eu Zébulon et Orphée, qui ont eu un historique de santé très compliqué. Il n'y a pas eu une issue favorable malheureusement pour eux. Ça a été très douloureux de les voir partir. Ça a été des semaines, voire des mois, en passant tous les jours chez le vétérinaire, en faisant des veillées la nuit, enfin voilà. Et donc Kovu, c'est un petit lapin. Je ne sais même pas si on peut dire que c'est un lapin tellement il a survécu à des choses. où je me dis même en tant qu'humain, le quart de ce qu'il a vécu en termes de problématiques de santé, donc c'est un petit lapin qui va sur ses 8 ans, qui vivait dans un groupe de 5 lapins avant le confinement, et qui s'est retrouvé tout seul au confinement. Il a perdu tous ses copains un à un, et d'ailleurs juste avant le confinement, il a respiré un morceau de foin, qui lui a transpercé la trachée, et qui a fait un abcès qui comprimait la trachée et la carotide. Voilà, l'entrée en matière de problématiques de santé de Coru, c'est la première fois où il s'est fait opérer. Et depuis, le véto c'est devenu notre deuxième maison. Puisque c'est un lapin bélier, il a ensuite enchaîné sur des otites. Les infections qui se sont prolongées sur la bulletin panique, qui ont rongé l'os de la bulletin panique, qui ont causé des problèmes vestibulaires et neurologiques. Actuellement, il est paralysé à 60% du visage. Là, on ne dirait pas, mais il a subi 6 anesthésies générales et 3 opérations entre novembre et aujourd'hui. Et en sortant des opérations, il est... Le bébé Thomas pète. Bon bah que vous y mangez. Il réclame des câlins. En fait, son poids de forme c'est de 1,5 kg et il est descendu en 1,1 kg. Donc il a perdu plus d'un kilo. Et là, il se stabilise sur 2 kilos, mais vu qu'il n'arrive pas à manger tous les aliments solides du fait de ses paralysies, on complète au gavage. Là, avec l'ostéopathie régulièrement, ça commence à aller mieux. Mais à la base, c'est le tien ? Oui, il n'est pas passé par ce petit bout.

  • Speaker #1

    Elodie évoque aussi la prise de conscience brutale qu'elle a eue en créant son association, puisqu'elle s'est retrouvée confrontée à la complexité. de la gestion administrative, financière, au suivi de santé des animaux et à la charge mentale écrasante engendrée par tous ces aspects, avec son lot de doutes et parfois l'envie de tout arrêter.

  • Speaker #0

    Je vais très stéréotyper le truc, mais le rêve de toutes les petites filles qui aiment les animaux, c'est d'avoir un refuge plus tard. Et en fait, moi, quand j'ai créé l'association, je me suis pris une tarte, je me suis pris deux tartes. C'est que le temps qu'on passe avec les animaux, surtout quand on n'a pas d'enfuge, C'est 10% d'animaux et 90% de prise de tête administrative, de comptable, de répondre aux messages, il faut penser à la communication. Et puis quand on est une petite asso, finalement, on est très vite très seul et très vite c'est le président qui porte tout sur ses petites épaules. Je généralise parce que récemment j'ai discuté avec d'autres présidents d'associations et il y a plein d'associations qui se mettent en pause de ce fait-là, que la charge que c'est, c'est un boulot à temps plein. d'avoir une association de protection animale. Et c'est du H24. C'est pourquoi mon téléphone est toujours sur sonnerie. Et si il y a une famille d'accueil qui m'appelle à 3h du matin, il faut aller chez le vétérinaire, je suis chez le vétérinaire à 3h du matin. C'est aussi une angoisse au début de l'association, j'ai dû faire un travail sur moi. Parce que dès que mon téléphone vibrait ou quelqu'un m'appelait, c'est limite ça me déclenchait une crise d'angoisse parce que ils disaient « Aïe, c'est qui qui est en train de mourir ? Qu'est-ce qui se passe ? » Et finalement, en tant que président d'asso, surtout quand on fonctionne en famille d'accueil, Moi, généralement, je prenais les cas les plus compliqués en termes de santé ou en termes de comportement parce que j'avais plus de connaissances rétrospectivement dans le lapin. Du coup, c'est aussi pour soulager les familles d'accueil. Quand ça devient trop compliqué et trop pesant pour elles, hop, je prends le relais. C'est ça aussi l'intérêt pour moi d'avoir un naso. Mais du coup, en demie de l'entourage, je me suis retrouvée avec Corou. Il fallait que je veille jour et nuit parce qu'en sortant de son opération de l'oreille... Il ne tenait plus de boue, il faisait des crises vestibulaires, donc ça ressemble à des crises d'épilepsie, c'est absolument horrible à voir. Je vois une maigrir à vue d'oeil, j'étais tous les deux jours chez le vétérinaire pour faire des injections. A côté de ça, on avait récupéré une lapine qui vient d'un sauvetage absolument terrible. Et en fait, je me suis retrouvée à avoir des petits boulots à côté pour payer les frais vétérinaires, sachant que j'étais étudiante à l'époque. Donc déjà, avoir un covou, en tant qu'étudiante, c'est difficile, mais avoir une asso et un covou... En fait c'était boulot, fac, stage, dodo, je dormais trois heures par nuit à peu près. Je devais être réveillée tôt le matin pour avoir les nouvelles de l'animal, faire les soins parce que ça prend du temps aussi de faire des soins. Et puis je me dis, mon dieu, j'ai monté une facture, j'ai encore 2000 euros vétérinaire. Et puis pouf, il y en a un autre qui tombe malade. Et en fait j'étais rentrée dans une spirale où j'ai subi l'assaut. Vraiment, tout n'était que souffrance. On était à un point en fait, même si on mettait tellement d'efforts dans nos animaux, et que pour finalement qu'ils meurent, on se disait mais... On met beaucoup d'énergie, on ne dort pas la nuit, puis chaque décès... Enfin, moi, c'est mes petits protégés, donc même s'ils ne sont pas chez moi, je les investis quelque part parce que j'ai pris des petits boulots à côté pour financer les frais vétérinaires pour qu'ils puissent accéder aux soins, parce que j'ai passé ce temps en téléphone avec la famille d'accueil pour la rassurer sur certains trucs ou l'accompagner, parce que je suis passée pour aider à faire des soins aux animaux, donc c'est tout. Chaque décès d'un mâle, c'est... C'est compliqué, c'est comme si c'était un de mes animaux à moi qui partait. De mon rêve de sauver des animaux, je me suis retrouvée à payer des factures, et à galérer pour payer des factures, et pour finalement ne même pas entre guillemets avoir le bénéfice, et que sur cette période-là, chaque fois j'ai l'impression que le véto m'appelait, bon caraf ! Après j'ai eu aussi, la vie m'a mis un stop, ma santé m'a mis un stop, à un moment donné, et cette pause a été nécessaire pour refaire le point de bon. Là en fait c'est pas vivable, c'est que j'étais en mode robot. Je prends même plus de plaisir, vraiment c'est une torture. Je dis toujours que cette association, c'est mon plus beau projet et mon pire poison. Il y a la spirale de l'engagement où une fois qu'on est dedans, comment on se sort de tout ça ? Au début il y a un peu l'engouement du début. On a plein de projets, on veut faire plein de trucs, on va mettre plein de trucs en place. Donc toute cette énergie de nouveau et de création, ça génère aussi une effervescence qui attire du monde. Après on est confronté à toute une réalité de terrain où aussi il y a une problématique de temps, c'est qu'il faut manger et que l'associatif ça ne paye pas, ça fait plus perdre de l'argent en tout cas pour ma part et de mon vécu que ce que ça... Enfin voilà ça n'en rapporte pas, ça apporte plein d'autres choses, des liens que je pense qu'on ne peut pas créer ailleurs, mais voilà ça aussi tout un coup. C'est que moi j'en étais à compter en me disant, 25 euros c'est un resto ou un vaccin. Du coup non, ce soir je ne sors pas. De toute façon, j'ai dormi 8 heures sur la semaine, donc il faut que je dorme. Et là, cette année, pour être tout à fait honnête, je me suis régulièrement posé la question, mais qu'est-ce que je fais, je la ferme ou je la ferme pas ? Parce qu'on a des bénévoles qui sont merveilleux, qui sont investis de manière ponctuelle, mais je me sens souvent très seule. Dans la gestion de l'association, c'est long à porter aussi. Parce qu'en tant que président, il faut porter le fonctionnement, il faut porter la dynamique. On allait jusqu'à une trentaine d'animaux en même temps. Ça paraît en termes de suivi... Enfin, oh... Surtout quand on est la seule interlocutrice à appeler quand il y a un problème. Parce que cet asso, c'est un peu le projet de ma vie. Et je me suis dit que ce serait tellement dommage que ça finisse juste sur un « je suis dégoûtée » en fait. Et il y a un autre point aussi qui m'a mis une claque. après la création de l'association, c'est les guerres d'égo entre les assos. Moi je suis arrivée dans un monde de bisounours, on est tous là pour la même chose, on va tous s'entraider, je ne citerai personne. Mais vraiment c'est une réalité, la protection animale est d'une violence, mais la violence, pour moi, à 50%, elle vient des associations entre elles. On a tous des valeurs différentes, des manières de fonctionner différentes, mais visiblement ce n'est pas possible de ne pas être d'accord et de ne pas... tacler les autres. Et j'ai pris la décision de m'éloigner des autres assos, de fonctionner moi toute seule avec mon staché de mon côté. Pour ça, hein. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Quand tu as dit, du coup, j'ai subi l'association, est-ce qu'aujourd'hui, tu te sais du passé ? Est-ce que tu dirais que tu ne la subis plus ?

  • Speaker #0

    Je suis dans l'entre-deux. Parce que là, on relance. Je suis dans la peur de retomber dans ces vécus-là et dans l'envie de continuer. Je vois comment faire les choses autrement. Mais là c'est plus en termes de gestion personnelle, d'équilibre vie professionnelle, vie associative, vie perso parce que comme je disais tout à l'heure, mon téléphone est à 24 7 jours sur 7 pour les familles d'accueil. Dès qu'elles en ont besoin, je trouve ça normal de décrocher le téléphone et de me présenter aussi à elles pour les soutenir. Et là ça fait… je découvre ce que c'est les vacances et les week-ends depuis peu parce que pareil c'est… c'est du continu, c'est pas bon allez je pars deux semaines en vacances, je coupe tout et ça j'ai eu énormément de mal où je me sentais obligée de faire un message j'avais toute une organisation et le charge mentale de me dire si je déconnecte un jour mais en fait un jour je le déconnectais pas parce que je me disais mince il y a besoin de moi et que... je pense que c'est une question qui n'a pas de réponse en tout cas qui n'en a pas encore actuellement pour moi je cherche à trouver comment faire les choses autrement comment s'y déléguer parce qu'actuellement je gère l'association Moi toute seule, j'ai les bénévoles qui soutiennent ponctuellement, qui sont là aussi pour faire vivre tout ça bien sûr. Mais en termes de fonctionnement par exemple administratif, de gestion de mail, de réseaux sociaux, à 95% c'est moi qui gère tout.

  • Speaker #1

    Quelles sont les principales sources de financement de l'association aujourd'hui ? Est-ce que tu arrives à joindre les deux bouts si je dois dire ?

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui la santé financière de l'asso elle va bien parce qu'on a la chance d'avoir une communauté qui nous soutient et qui malgré notre... années de ralenti à continuer à faire des dons mensuels là on est à peu près à 230 euros de dons mensuels voilà via timming et l'oiseau notamment sur les débuts de l'association c'est moi qui l'a financé à 70% c'est que toutes les économies que j'avais mis de côté elles ont disparu aujourd'hui et pour l'association et c'est quelque chose que même je n'arrivais pas à dire aux bénévoles c'est que les bénévoles ne le savaient pas et c'est quelque chose que j'avais honte de dire Avec le recul, je pense que j'avais peur de culpabiliser les bénévoles en disant « moi je donne, moi je fais, machin, donc faites » . Et je ne veux pas être là-dedans parce que je trouve ça tellement violent. Et on n'est pas là pour ça dans l'association de se faire culpabiliser, on donne notre temps. Prendre le temps de donner 5 minutes par semaine, de donner 1 heure, de donner peu importe, de mettre juste un like sous un post, c'est déjà énorme. Et c'est ce qui fait que petit à petit, on a de la visibilité. Et j'ai mis 2 ans avant d'arriver à dire... Finalement ça n'a pas créé de culpabilité mais je ne sais pas pourquoi, c'était ma grande peur. Moi aussi je pense que c'est parce que c'est ce qu'on voit sur les réseaux, de oui on a eu que ça en dons, que machin, et que la protection animale c'est un domaine. On a très très peu de subventions, on est très peu soutenus par les politiques, on est très peu soutenus par les comités de communes, par tout ce qui peut exister en termes de subventions. La plupart des assos vivent de la générosité des gens. Et moi je me dis, même donner 2€... 2€ c'est 2€. C'est que petit à petit, 2€ ça fait 10, puis ça fait 20, puis ça fait 5. Et je préfère être dans la reconnaissance de ce qu'on reçoit que d'être dans le « Ah oui, une année on nous a donné ça et maintenant on ne nous donne plus » . Donc je préfère remercier les gens pour... pour ce qu'il donne, et je me dis que ça fera son chemin. Et que finalement, il n'y a personne qui m'a obligée à ouvrir cet assaut. J'essaye de garder ça pour moi, dans le sens où je ne peux pas culpabiliser les gens d'avoir pris la décision un jour de m'engager dans la protection animale et qu'aujourd'hui je me retrouve à matin, midi et soir, et pendant la nuit, et à ne plus dormir, parce que j'ai cet engagement-là.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur Facebook et Instagram ? Oui. Vous n'avez pas de site internet ?

  • Speaker #0

    C'est en cours. C'est un projet qui fait dodo depuis longtemps et là on essaye de le concrétiser parce qu'on a eu plein d'idées finalement. Comme je disais tout à l'heure, noyer sous le feu de l'action des projets comme faire un site web, ça tombe à l'eau. Et quand tu as un petit lien de poste, tu n'as pas envie de te mettre sur des trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez la ressource pour ça, des gens ?

  • Speaker #0

    Il y a une personne dans une connaissance d'une bénévole qui se propose de le faire bénévole. Avant on avait une newsletter, bon là elle est tombée à l'eau parce que... Celle qui l'écrivait, moi je faisais le design et elle, elle l'écrivait. Elle a eu un développement professionnel qui fait qu'elle avait moins de temps, puis qu'elle n'avait pas du temps, elle ne permettait plus. Donc tu vois, ce projet-là est tombé à l'eau, j'aimerais bien aussi le remettre au bout du jour, la newsletter, parce qu'il y avait presque 200 personnes qui la suivaient. Donc je sais que les personnes aimaient bien. Donc si ça peut ouvrir, on va être dans une dynamique de renouveau un peu dans l'association, de chercher un peu des personnes qui sont motivées, pas forcément pour être à 100% tous les jours, mais pour être motivées aussi. Dans mon idée à la loi, ce serait qu'il y ait un engagement quand même un peu sur le long terme pour qu'il y ait des choses qui puissent se développer et puis qu'ils puissent prendre l'identité des bénévoles aussi. Parce que je sais qu'aujourd'hui, l'association a la bonne image parce que c'est mon projet et que c'est normal. Mais pour moi, la richesse de collectivité, c'est que ça prenne l'empreinte de tout le monde. Pour ça, il faut une construction sur le long terme. J'aimerais bien... ...

  • Speaker #1

    L'association aurait plus besoin de personnes ressources, même pour t'aider toi dans ta fonction de présidente, ou l'administratif, ou le développement de la communication, plus que de famille d'accueil ?

  • Speaker #0

    Dans les besoins essentiels, la communication. S'il y a des goûts pour les réseaux sociaux, pour de la rédaction type newsletter, pour même juste faire des présentations à des animaux qui sont un peu rigolotes, pour redynamiser notre contenu, ce serait chouette. Je pense que c'est le besoin essentiel actuellement dans l'asso. Des familles d'accueil aussi. Actuellement, on n'en a plus beaucoup parce que les familles d'accueil ont adopté, ont déménagé. Généralement, les familles d'accueil finissent un jour ou l'autre par adopté, ce qui fait qu'avant, on en avait une vingtaine et que maintenant, on n'en a plus que cinq. Puis aussi, il y a la réalité du fait que les animaux sont là sur des accueils longs. On a rarement des animaux qui partent avant six mois d'assaut. Donc voilà, c'est aussi, mine de rien, un engagement sur une période qui est quand même plutôt longue. Sur les personnes qui nous proposent d'être là, par exemple, pour trois mois, on va plus demander si elles sont disponibles pour faire des gardes que sur des nouveaux accueils. Parce que le temps de trouver notre famille d'accueil, des fois, ça nous prend trois mois de trouver une nouvelle famille d'accueil.

  • Speaker #1

    Et si quelqu'un voulait être famille d'accueil, mais se dit, là, comme tu dis, ouais, mais si moi, si je dois partir en vacances, est-ce que vous avez des solutions pour les congés ? Je trouve ça important de le dire, ça.

  • Speaker #0

    Ouais. Il faut savoir que quand une famille d'accueil vient chez Moustachu, déjà, c'est pas... C'est construit avec la famille d'accueil, c'est que la famille d'accueil pose ses limites. Par exemple, moi les animaux vieux, pas trop, les animaux qui ont des gros soucis de comportement, ou déjà des gros soins, je ne suis pas très à l'aise. Donc on fait en sorte de sélectionner pour que ça se passe au mieux. Ça n'a pas d'une fiabilité à 100% parce qu'on a toujours des surprises, on a des voix des animaux qui sont censés être en bonne santé, mais en tout cas, il y a un travail qui est fait autour de ça. On travaille en projet en fait, chaque arrivée c'est un projet qu'on travaille communément. Et si il y a en départ un week-end, il y a des vacances, il y a plusieurs options qui s'offrent à la famille d'accueil. Soit on fait un transfert de famille d'accueil, soit on propose une garde à domicile, donc des bénévoles passent pour s'occuper de l'animal. La famille d'accueil peut demander aussi à son entourage si elle peut garder l'animal, ou elle peut l'emmener en vacances avec elle. Et si jamais, pour une ségrètre raison, la famille d'accueil doit arrêter du jour au lendemain, c'est mieux si on peut prévoir, si on peut anticiper, mais... Si du jour au lendemain, il y a un souci familial, il faut que la famille d'accueil parte d'une saisie, on s'organise pour que l'animal soit accueilli ailleurs. Je préviens qu'il y a une réalité, c'est que c'est rarement pour deux mois qu'il y a un animal. Par contre, on travaille ensemble. Ce n'est pas l'animal, hop, et puis un jour on vient le chercher, puis au revoir.

  • Speaker #1

    Je te laisse le mot de la fin.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de dire, pour quelqu'un qui a envie de s'engager, il n'y a pas de petites actions. C'est qu'un like... ou un commentaire sous un poste, un partage, à démarrer une mission de bénévolat ou à devenir famille d'accueil, toutes ces actions-là sont nécessaires ensemble pour qu'une association de protection animale puisse exister et avancer. Donc faut pas se culpabiliser parce qu'on est beaucoup dans la comparaison en tant qu'humain en disant « Ah oui mais la biduche qui fait ça et moi je fais que ça » . On fait avec qui on est, avec la disponibilité qu'on a. Et si le maximum qui puisse être donné c'est un like et un « Oh merci » ou « Ah je suis ce que vous faites, vous trop mignon ce lapin » , et bien c'est déjà énorme et vraiment, j'insiste sur les réseaux sociaux, mais avoir des petits commentaires de « Oh trop mignon le lapin » , enfin vraiment des fois ça refait une journée. On a passé une journée pourrie, on a passé la journée chez le vétérinaire, on a encore une facture à 4 chiffres à payer, et puis on poste une petite anecdote marrante ou une petite vidéo mignonne sur un animal, et puis on voit qu'il y a des gens qui réagissent et qui sont sensibles à ça, et puis en plus on voit ces personnes régulièrement en commentaire, et des fois c'est juste le plus beau cadeau, on ne veut pas être tout seul.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Élodie pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Vous l'avez compris à travers le témoignage d'Elodie, un like sous un post, c'est trois fois rien, mais ça peut refaire une journée. Alors n'hésitez pas à aller sur la page Facebook Moustachu ou sur leur compte Instagram pour liker leur publication ou leur envoyer un gentil message d'encouragement. Aussi, si vous le pouvez, vous pouvez aider Moustachu financièrement à prendre soin de ses pensionnaires en faisant un don sur Teaming, une plateforme qui permet de donner 1€ par mois. Vous pouvez aussi faire un don libre sur la cagnotte permanente de Moustachu depuis la plateforme Eloasso. Et pour découvrir les animaux actuellement à l'adoption chez Moustachu, rendez-vous sur le site Seconde Chance ou contactez directement l'association via leur page Facebook, compte Instagram ou par e-mail association.moustachu.com. Enfin, si vous souhaitez vous investir bénévolement comme famille d'accueil ou aider l'association dans son fonctionnement, écrivez à la même adresse mail. Je rajouterai tous les liens cités dans les notes de l'épisode. C'était un épisode de l'Echo des museaux, un podcast imaginé et réalisé par Marine Coez. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute précieuse. J'espère que ce podcast vous donne envie d'agir à votre niveau, car chaque action peut faire la différence pour un monde plus bienveillant envers toutes les espèces animales. Si l'épisode vous a plu, merci d'en parler autour de vous, de laisser des étoiles, des pouces en l'air, un gentil commentaire, et de vous abonner depuis votre plateforme d'écoute préférée. Si vous souhaitez être l'invité de ce podcast, ou connaissez quelqu'un qui pourrait l'être, ou me suggérer une thématique pour un prochain épisode, n'hésitez pas à me contacter à lecodemuseau.com. Vous pouvez également suivre ce podcast sur les réseaux sociaux. A bientôt !

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Découvrez le témoignage d'Elodie, présidente de l'association Moustachu, spécialisée dans la prise en charge des NACS (nouveaux animaux de compagnie).

Elodie se confie sur sa passion des lapins mais aussi ses doutes, ce qui l'anime à continuer son association et à partager la connaissance sur les besoins des lapins et petits mammifères. L'association est très attachée à la bienveillance et à la sensibilisation.
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'écho des museaux, le podcast qui donne de la voix pour le monde animal. Je suis Marine, une passionnée d'animaux depuis toujours. J'ai avant tout imaginé ce podcast afin de mettre en lumière celles et ceux qui se dévouent dans l'ombre pour les animaux au sein de la vie associative. A travers l'écho des museaux, je souhaite valoriser leur engagement et offrir de la visibilité à leurs actions. Qu'elle soit mobilisée pour la prise en charge des animaux abandonnés, la lutte contre la maltraitance, la protection de la faune sauvage ou une meilleure inclusion des animaux dans la société, chaque association sera la bienvenue, parce qu'il suffit d'une personne pour changer positivement la vie d'un animal. Les professionnels qui soutiennent la cause animale dans leur activité auront également la parole. Sur ce podcast, retrouvez aussi informations et conseils afin d'améliorer nos relations avec les animaux et optimiser leur bien-être. Je vous souhaite une bonne écoute de l'épisode du jour. Aujourd'hui, je rencontre Élodie, présidente et porte-parole de Moustachu, une association qui recueille lapins, gerbilles, souris et autres rongeurs, qu'on appelle les NAC, pour Nouveaux Animaux de Compagnie. Je suis bien accueillie chez elle, autour de Muffin qui sort du four, et de ses animaux, ses chattes Plume et Prada, qui seront d'ailleurs à l'origine de quelques bruits parasites lors de notre entretien, et de son lapin Kovu, aux multiples problématiques de santé, dont Élodie nous fera part un peu plus tard dans l'épisode. Il y a également trois petites souris recueillies récemment par l'association, sorties d'un laboratoire, dont Élodie est famille d'accueil. Oui, car comme la plupart des associations animales, Moustachu fonctionne avec un réseau de familles d'accueil pour accueillir ses petits pensionnaires, dans le respect de leurs besoins fondamentaux.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Élodie, j'ai 25 ans, je suis psychologue, et je suis la fondatrice et l'actuelle présidente de l'association Moustachu. C'est une asso que j'ai créée pendant le confinement, donc il y a bientôt 5 ans. Le social est mon domicile, mais on s'occupe de Lyon, périphérie lyonnaise, et on peut faire des prises en charge en dehors de Lyon. On a des animaux qui sont venus dans toute la France. Par exemple, nos quatre dernières petites souris qui sont sorties de l'abot, elles viennent d'un labo qui était situé sur Paris. Au niveau des accueils, on fait essentiellement autour de Lyon. En fait, l'une des conditions, c'est d'avoir accès à notre vétérinaire spécialiste, Ausha, qui est à Saint-Priest. J'ai toujours eu envie de créer une asso. Je pense un peu comme chaque personne qui aime les animaux, on a un petit peu ces représentations de vouloir rendre aux animaux ce qu'ils nous ont donné. Et puis le confinement, ça a été un peu une période de grand stop pour moi. J'ai perdu beaucoup de mes animaux juste avant le confinement. Le divers facteur, mon premier lapin qui est mort à 13 ans de vieillesse, et puis s'en est suivi les copains de Kovu, le petit président de l'assaut. Et aussi j'ai été refusée en master de psychologie, donc c'était vraiment... Un stop dans la vie, je me suis dit, bon, on fait quoi de cette période ? Est-ce que je mets en route quelque chose qui ait du sens ? Ou est-ce qu'on dépérit pendant des mois ? À l'époque, on ne savait pas jusqu'à quand. Et finalement, je me suis lancée. Des fois, on a des projets dans la vie où on se dit, on rêve de faire et puis on ne le fait jamais. Je me suis dit, l'assaut, c'est maintenant. Donc j'avais discuté du projet avec deux amis parce qu'on ne peut pas créer une asso tout seul. Mais voilà, c'est comme ça que j'ai lancé le projet. Le confinement a été l'occasion de voir mes expériences que j'avais eues dans le monde animal, que ce soit en termes de bénévolat ou par exemple dans mes pratiques équestres, parce que je suis ancienne cavalière. Et aussi dans les expériences que j'ai eues avec mes animaux et mes lapins en l'occurrence, parce que mes premières années d'études supérieures, ça a été aussi l'occasion de se détacher du foyer familial et de se détacher de certaines pratiques qu'on pouvait avoir plus jeunes. Et c'est toute cette déconstruction et en fait j'ai eu un petit peu une révélation sur tout ce que je faisais qui mettait en souffrance mes animaux et tout ce que je pensais faire bien parce que j'avais été conseillée, comme beaucoup, par des vendeurs en animalerie ou par deux trois personnes sur les réseaux et qui étaient des conseils qui n'étaient pas fondés. Et en fait je me suis rendu compte que je ne mettais pas de sens à ce que je faisais avec mes animaux, que j'appliquais bêtement ce qu'on m'avait toujours dit parce qu'on a toujours fait comme ça. Et en commençant avec du sens, j'ai changé mes pratiques et je me suis dit, mais en fait, il faut faire des choses en mettant du sens dedans. Et c'est ce que j'ai envie de transmettre aussi via l'association et sensibiliser les personnes par ce biais-là.

  • Speaker #0

    Et pourquoi les naques ? Pourquoi ces animaux particulièrement ?

  • Speaker #1

    Parce que j'ai des lapins depuis que je suis toute petite et aussi parce qu'il y a des méconnaissances juste monstres sur nos naques. Et c'est des animaux rétrospectivement comme le lapin. qu'on a depuis des décennies. Au début, pas pour les mêmes choses. Au début, c'était pour les manger. Aujourd'hui, c'est devenu des animaux domestiques. Mais ce sont des animaux qui ont toujours partagé nos quotidiens, même pour nos grands-parents, nos arrière-grands-parents. Il y a toujours un lapin qui a traîné par là, si on prend l'exemple du lapin. Pourtant, on ne sait pas s'occuper. où on a des croyances, le lapin est un animal qui ne bouge pas, qui n'est pas social, qui mange du pain, et on a toutes des croyances qui en fait sont fondées sur des traditions. Et l'aspect de tradition dans le monde animal, il fait beaucoup de mal, et c'est tout un boulot de le déconstruire et de voir comment on peut avancer. Finalement, très peu d'assos qui font les NAC, ou en tout cas qui sont spécialisés bien dans le NAC par rapport aux chiens et Ausha. On fait beaucoup de lapins parce que c'est un animal qui a la mode et c'est l'animal le plus abandonné en France. Mais on fait autant de la souris, du hamster, de la gerbille, c'est des animaux qu'on a beaucoup récupéré. On fait par exemple très peu de cochonins parce que finalement, enfin moi on n'en a jamais eu à l'association parce que dans les moments où il y avait des possibilités de prise en charge, nous on n'avait pas de place ou alors on a redirigé vers une autre association. Enfin voilà, on est naque. Une volonté aussi de sensibiliser sur les nappes en général et pas que sur le lapin. Là, ça fait un an qu'on est assez au ralenti, du fait de situations très compliquées au niveau d'animaux, de beaucoup de problèmes de santé financièrement, ça a été vraiment compliqué pendant longtemps. Et puis aussi par un engagement bénévole qui a diminué, parce que les familles d'accueil finissent par adopter. C'est difficile d'avoir un engagement bénévole sur la durée. Donc actuellement, on a neuf animaux. On a... Cinq familles d'accueil. Et pour faire le petit historique de l'association, on était une asso qui était montée à une quarantaine de bénévoles. Là, pour diverses raisons, des bénévoles qui ont pris d'autres horizons, qui ont déménagé, sont engagés dans des assos de secteur, ou alors qui sont devenus adoptants, puis du coup, ce sont des engagés petit à petit de la vie associative. On est une dizaine maintenant, on a un petit noyau dur, mais on se connaît bien, on fonctionne depuis un petit moment ensemble. Rendez-vous moustachu, on essaye d'en faire deux par trimestre. Donc c'est des petits moments conviviaux, on fait des jeux de société, on se retrouve, on discute un petit peu de thématiques. On se fait des petites conférences sur l'actualité vétérinaire, sur quelle est la grande nouvelle scientifique au niveau de nos animaux qu'il faut savoir. On se fait aussi des petits temps d'analyse de la pratique. Sur par exemple la cohabitation, comment on met en place une cohabitation, ou je rencontre telle problématique de comportement avec l'animal, comment on y fait face ? Typiquement, faire monter le lapin dans la caisse de transport avant d'aller chez le vétérinaire. On a plusieurs petits moments comme ça qui viennent fédérer aussi un peu l'associatif, puisqu'on n'a pas de refuge, donc on n'a pas vraiment de lieu, on peut se retrouver régulièrement ensemble. C'est important d'avoir ces petits rendez-vous-là pour... avoir ce sentiment d'appartenance aussi, parce que je pense que c'est pour ça qu'on fait du bénévolat aussi en protection animale. À la base, c'est pour s'entourer de personnes qui ont notre sensibilité envers les animaux. On se sent compris et on a l'impression d'avancer avec des personnes qui partagent nos valeurs.

  • Speaker #0

    Moustachu accorde une importance particulière à une prise en charge globale, non seulement des animaux, mais également des personnes qui cèdent leurs animaux, s'ils en ont besoin. Elodie me parle notamment d'un sauvetage poignant qui illustre cette démarche de Moustachu de comprendre et d'accompagner les personnes en situation de souffrance psychique qui engendrerait, de manière non intentionnelle à la base, de la maltraitance sur les animaux. Moustachu met un point d'honneur à accueillir ces demandes d'aide avec bienveillance et sans jugement.

  • Speaker #1

    C'est la fille d'un monsieur qui nous a contactés parce qu'elle était absolument gênée. Elle nous avait contactés parce que les mots clés... Quand on cherche dans Google chez nous, c'est bienveillance. Son père n'était plus en capacité de s'occuper des lapins, et c'est insoutable qu'il n'y ait pas un vivace sur le cadavre d'autres. Mais en fait, ce monsieur-là était en souffrance psychique, il n'était pas capable de s'occuper d'humain. Cette dame-là a eu un courage, parce que malheureusement, dans de nombreux cas, une association serait arrivée, ça aurait été le lynchage public après sur les réseaux sociaux, alors que la personne a pris la peine d'exposer son intimité. la souffrance de sa famille pour venir en aide à un animal. Et finalement, on a aidé ce monsieur à être pris en charge en psychiatrie parce qu'il avait besoin d'une prise en charge. Et moi, c'est ce que je dis souvent aux bénévoles, c'est que pour moi, il y a un parallèle entre plus il y a de la souffrance animale, plus il y a de la souffrance à côté. Les cas où on est juste sur du sévice, de la méchanceté et de la violence gratuite envers les animaux, dans mon expérience de bénévolat en protection animale, Très moins, ça doit être 2% de toutes les situations de maltraitance qu'on ait pu traiter. C'est que la plupart du temps, c'est une personne qui est complètement dépassée, qui n'est pas bien dans sa santé, qui n'est pas bien... Il y a tant de facteurs qui expliquent qu'elle en soit arrivée là. Et la maltraitance, même si elle existe, elle n'est pas volontaire. Et arriver à accompagner ces personnes-là aussi pour qu'elles puissent avoir un environnement plus favorable, c'est aussi faire un pas pour les animaux. Le jour où elle aura un autre animal, ou des fois, on arrive même à un maintien de l'animal dans son milieu, et que la situation s'améliore. s'améliore pour tout le monde. On n'est pas juste arrivé, ah vous êtes méchant, on prend la normale et on s'en va. Et moi, ça sur les pages d'associations, je suis désolée de le dire, mais la culpabilisation et la violence, je n'en peux plus. Mais en même temps, c'est juste le reflet du vécu des bénévoles en protection animale. Mais quand on ouvre les réseaux et qu'on voit juste cette personne-là, la méchanceté, la cruauté humaine, l'humain ne vaut pas la peine de regarder ce qu'ils ont fait. Oui, il y a de la souffrance, mais il y a peut-être des choses qui expliquent et du coup, sur lesquelles on peut agir. Le fait que je sois psychologue, ça m'aide d'une utilité, mais je le dis. Heureusement que j'ai ces outils là parce que sinon je pense que j'aurais pété un plou. Parce que quand on n'a pas des outils des fois pour mettre de sens ou faire le pas de côté, il y a ce qui est dit et il y a ce qu'il y a derrière. Et de prendre le temps de creuser et d'aller de faire ce pas de côté de mon vécu, de ce que ça me fait ressentir ce message là et de par quel levier je peux prendre le message et accueillir cette demande là, bah ça demande quand même un sacré travail et c'est pas toujours facile. Moi par exemple avant je faisais de la modération en plus sur des groupes de conseils de la... J'ai arrêté, ça me rendait dingue. Mais je me suis dit, mieux vaut que je ne dise rien, que je pète un point, que j'ai des verres juste de la haine inutilement, qui finalement, à part faire du mal, je ne vais pas aider l'animal, ça m'aura fait du bien. Quoique après je vais culpabiliser parce que je serais allée au-delà de ce que je voulais apporter. L'idée c'est pas de dire, mon statue est parfaite, c'est la parfaite bienveillance, tout le monde est accueilli dans le coton. Mais le fait d'arriver à prendre cette distance, de dire, bon, cette émotion m'appartient, il faut que je le diffère dans ma réponse. Et des fois, du coup on prend deux jours pour répondre à un mail parce que... Il faut différer le véhicule de la réponse. Il y a une demande, et la première demande, c'est une demande d'aide. Spécifions la demande. La demande d'aide, c'est, à la fin, forcément, c'est « je souhaite vous confier l'animal, est-ce que vous avez de la place ? » Mais tout avant, c'est « je suis en difficulté » . Donc, moi, ma première réponse, c'est « vous avez en difficulté, il y a ça que je peux essayer de vous proposer. Est-ce que vous êtes partant ? »

  • Speaker #0

    Oui, non, mais au moins la demande est faite. Et le retour qu'il y a à la personne, c'est ce que j'ai eu, c'est pas juste, non j'ai pas de place ou pas de réponse, c'est on m'a proposé de l'aide. Il est possible que je sois aidée et accompagnée pour cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Chaque demande d'aide est unique puisque chaque individu et chaque animal ont leur propre histoire. L'accompagnement de Moustachu repose alors sur une approche globale qui implique d'accepter que les personnes en demande d'aide n'aient pas toutes les connaissances, mais qu'elles peuvent apprendre et évoluer favorablement en matière de bien-être animal. Les missions essentielles de Moustachu, notamment la sensibilisation, s'articulent autour de trois critères fondamentaux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment dans le fondement des valeurs de Moustachu et c'est un peu la ligne rouge que je me suis mise. Pour moi, il y a plus ou moins trois points essentiels. C'est la capacité à se remettre en question. Personne n'est parfait, on démarre tous d'un point, on a tous fait des conneries, on a tous fait des choses qui ont mis en souffrance ou dans l'inconfort à un moment donné notre animal. Pouvoir accueillir quelqu'un, un animal, un abandonnant, un adoptant. pour être capable de se remettre en question soi, et donc de laisser la place à l'autre, de pouvoir avoir son potentiel d'évolution. Et de ne pas partir avec le postulat de « moi je sais tout, je transmets, une fois que je t'ai transmis, je suis obligée de faire » . C'est qu'on a tous eu un cheminement, et pour arriver aujourd'hui où on en est, dans nos connaissances, et à devenir bénévole dans une asso, on a eu tout un chemin. Et il faut laisser aux gens la possibilité de faire ce chemin. Donc vraiment cet aspect de remise en question, pour moi il est central chez Moustachu. et c'est une des valeurs qu'on partage, je pense, tous avec les bénévoles et qui nous permet aussi d'être dans un accueil bienveillant. Le deuxième point, c'est, voilà, on fait la qualité avant la quantité. C'est que l'animal qu'on accueille, on l'accueille de A à Z, autant dans sa santé mentale que dans sa santé physique. Quand l'animal arrive dans l'association, il a eu son vécu, il arrive dans des conditions les plus optimales possibles à son bien-être, que ce soit en termes d'environnement, d'accompagnement, ostéopathique, vétérinaire, sociabilisation, et que quand il est mis à l'adoption, on n'a pas un animal qui soit encore terrifié par l'humain. On est un animal qui soit bien dans ses pattes, bien dans sa tête, et qui puisse être disposé à découvrir un nouvel environnement avec son adoptant. Et le troisième point, c'est cet aspect de sensibilisation, c'est de rendre accessible la connaissance. C'est que surtout aujourd'hui avec les réseaux, on a accès à un nombre de connaissances. Par du principe, plus que la connaissance est accessible, la personne doit savoir. Et donc le nombre de fois où on se retrouve avec une personne qui est toute contente, elle a acheté un lapin d'animal riz parce qu'elle a trop craqué. Bon, l'animal, on sait que les animaleries, c'est pas bien, mais on le voit, le pauvre, il est trop mignon, je l'achète pour le sauver, finalement, on contribue. Ça, c'est des choses qui sont concrètes, mais qui ne sont pas forcément tangibles pour tout le monde. En fait, il y a des moyens de faire autrement. On peut sauver l'animal, mais si on met de l'argent, on achète, on contribue. Alors qu'il y a moyen de faire pression sur les animaleries. Là, à ce moment, il y a un collectif d'associations qui travaille avec l'Assemblée nationale, justement, pour interdire la vente de NAC. C'est aussi comme ça qu'on est arrivé à interdire la vente de chiens et de chiens en animalerie. Et c'est petit à petit par son action propre, parce qu'il y a aussi l'effet de tout le monde le fait, donc si moi je le fais, est-ce que ça fait grande différence ? Mais toute grande action commence par l'initiation d'une seule personne. Et on a de plus en plus d'animaleries qui ne vendent plus aussi d'animaux. Ça existe toujours, mais on voit que les choses ne sont pas figées. Malheureusement, l'animalerie, ça reste du capitalisme et de l'offre et de la demande, et tant qu'il y aura de la demande, il y aura de l'offre. Parce que c'est important de le dire, les animaux qui sont en animalerie ne sont pas perdus, il y a des associations qui sont derrière. Il y a des gens qui travaillent dans les animaleries, qui aiment les animaux, et qui, quand c'est des non-vendus, ils font en sorte de leur trouver une solution, ils se rapprochent d'assauts, de particuliers, c'est jamais des animaux qui sont jetés à la poubelle. Alors bien sûr, on trouvera toujours un ou deux exemples d'animaux qui ont fini dans des conditions horribles en animalerie, mais n'empêche qu'il y a des solutions quand même, et c'est en mettant en lumière ces actions-là. qu'on arrivera à balancer le poids en faveur des animaux. Les personnes ne voient pas forcément le système économique qui est derrière, que le fait d'acheter le lapin, ça contribue à un système, et finalement, ils en ont condamné d'autres. Parce que ça a du chemin à faire. Et dans l'association, on tient vraiment à cœur que quand une personne nous fasse une demande de cession, on évite maintenant de dire une demande d'abandon, c'est qu'elle soit accueillie dans sa globalité, et en bienveillant, c'est qu'elle part avec sa situation, beaucoup plus vite, J'ai acheté un lapin dans une animalerie il y a cinq mois, j'ai mis une photo sur les réseaux, je me suis fait défoncer sur les réseaux sociaux parce que je suis censée savoir. Je me rends compte de la montagne de travail que c'est finalement d'avoir un lapin. Je ne suis pas en capacité de mettre ça en place. Souvent le raccourci que les personnes font c'est « j'en rends du coup mon animal malheureux, mon animal ne sera pas heureux avec moi, donc je lui trouve une solution ailleurs. » Et en fait en prenant le temps, en partant de ce postulat de « chacun doit faire son chemin » , on prend le temps d'accueillir la demande. Et bien ça nous permet des fois d'éviter des abandons. Et on en a limité plus d'une trentaine comme ça, juste en reprenant le temps, expliquez-nous. On peut vous accompagner, on peut avoir deux options. Soit on vous accompagne pour essayer de trouver des solutions ensemble, soit vraiment... vous voulez être en lien avec l'animal et du coup on le voit pour une prise en charge. Et à 80% des cas, les personnes sont d'accord pour un accompagnement. Finalement on arrive à éviter un abandon, que la personne se sente bien dans la relation avec l'animal, qu'elle ait appris, qu'elle ait le temps aussi de faire son changement là, et qu'on ait quelque chose qui perdure par la suite, qu'on n'ait pas juste « j'ai récupéré l'animal d'un milieu qui était maltraitant » mais dans 5 mois l'autre personne recommence parce que finalement c'était plus fort qu'elle d'avoir un animal. Donc voilà, pour moi c'est ça la sensibilisation.

  • Speaker #1

    Comme beaucoup de personnes engagées dans la protection animale, l'attachement profond d'Elodie à cette cause trouve ses racines dans son passé. Elle me parle alors de ses premiers lapins, qui animent encore aujourd'hui sa passion et nourrissent son engagement de faire au mieux pour ses propres animaux et les petits protégés de moustachu.

  • Speaker #0

    L'un de mes premiers lapins, c'était Lapinou et Choupi. Choupi est un lapin bélier. Le lapin bélier est extrêmement anodin, mais il souffre d'hypertypes. Et dans la plupart des cas, comme petit couvrou, il se retrouve avec des otites à répétition qu'il faut opérer. Ça crée des syndromes vestibulaires et ils ont finalement une qualité de vie qui est vraiment moindre. Et ce petit choupi, il avait une malocclusion dentaire. Donc en fait, l'alignement des dents n'est pas fait de manière adaptée, ce qui fait que les dents ne se l'aiment pas. Et chez les lapins, les dents poussant continuées, quand elles ne se nuient pas, du coup, ça fait un petit lapin éléphant. Donc moi, quand mes parents ont vu ça, ils ont dit... Ils sont retournés à l'animalerie, on dit si vous voulez on peut le changer, on vous redonne la même couleur. Et quand on est allé chez le vétérinaire, ils nous ont dit il faut couper les dents. Et aujourd'hui, sachant que couper les dents du lapin ça crée des micro-lésions, c'est super douloureux, et que nous on avait fini par le faire nous-mêmes, parce que ça a un coût d'aller toutes les trois semaines chez le vétérinaire pour couper les dents, j'ai cette image-là de me dire, mais le pauvre Choupi, il a vraiment vécu la pire vie de lapin, il a vécu en cage, il n'a pas été stérilisé, il n'a pas été vacciné. Il n'a pas montré, j'avais 10 ans, voilà. Mais voilà, on part tous de quelque part. J'ai allé chez un vétérinaire qui n'avait pas les compétences pour faire du NAC, qui n'a pas su nous rediriger. J'ai eu des noms aussi de la part de mes parents. Quand j'ai parlé d'une opération pour retirer les dents, ça chiffre bien, la pince, ça coûte 20 euros, et puis l'opération, ça coûte 500. Il y a un hommage derrière l'association, et une promesse pour nos animaux de leur dire, en fait, tout ce que vous avez vécu et subi, la souffrance que vous avez... subit notre méconnaissance, notre ignorance, et bien elle n'en a pas servi à rien, et elle permettra d'en sauver d'autres. Et aujourd'hui c'est un peu aussi ce qui nous réconforte quand on perd un animal, on demande souvent des autopsies pour comprendre pourquoi l'animal est décédé. Moi je demande toujours aux familles d'accueil aussi si elles sont d'accord, si elles le veulent. Moi j'ai tendance à demander pour comprendre en me disant celui-là on n'a pas pu le sauver parce qu'il n'y avait pas la connaissance, parce que c'est un véritable enjeu aujourd'hui pour nos naques, c'est que par exemple nos souris, on fait beaucoup de... test en laboratoire dessus mais finalement pour les soigner, qu'elles peuvent avoir des tumeurs, que ça arrive beaucoup. Par contre les soigner, on ne s'est jamais posé la question parce que les financements de recherche ne sont jamais allés là dedans. Et donc le fait de faire des autopsies, de comprendre pourquoi l'animal est décédé, qu'est ce qui s'est passé, qu'est ce qu'on aurait pu faire autrement, ça permettra d'en sauver un deuxième. On essaie de mettre, c'est encore dit cette question de sens, c'est pourquoi on fait les choses, quel sens on y met et quelle portée ça a ?

  • Speaker #1

    que tu peux présenter votre mascotte.

  • Speaker #0

    Kovu n'est pas vraiment la mascotte, c'est le président de l'assaut. Parce qu'on a eu deux mascottes, on a eu Zébulon et Orphée, qui ont eu un historique de santé très compliqué. Il n'y a pas eu une issue favorable malheureusement pour eux. Ça a été très douloureux de les voir partir. Ça a été des semaines, voire des mois, en passant tous les jours chez le vétérinaire, en faisant des veillées la nuit, enfin voilà. Et donc Kovu, c'est un petit lapin. Je ne sais même pas si on peut dire que c'est un lapin tellement il a survécu à des choses. où je me dis même en tant qu'humain, le quart de ce qu'il a vécu en termes de problématiques de santé, donc c'est un petit lapin qui va sur ses 8 ans, qui vivait dans un groupe de 5 lapins avant le confinement, et qui s'est retrouvé tout seul au confinement. Il a perdu tous ses copains un à un, et d'ailleurs juste avant le confinement, il a respiré un morceau de foin, qui lui a transpercé la trachée, et qui a fait un abcès qui comprimait la trachée et la carotide. Voilà, l'entrée en matière de problématiques de santé de Coru, c'est la première fois où il s'est fait opérer. Et depuis, le véto c'est devenu notre deuxième maison. Puisque c'est un lapin bélier, il a ensuite enchaîné sur des otites. Les infections qui se sont prolongées sur la bulletin panique, qui ont rongé l'os de la bulletin panique, qui ont causé des problèmes vestibulaires et neurologiques. Actuellement, il est paralysé à 60% du visage. Là, on ne dirait pas, mais il a subi 6 anesthésies générales et 3 opérations entre novembre et aujourd'hui. Et en sortant des opérations, il est... Le bébé Thomas pète. Bon bah que vous y mangez. Il réclame des câlins. En fait, son poids de forme c'est de 1,5 kg et il est descendu en 1,1 kg. Donc il a perdu plus d'un kilo. Et là, il se stabilise sur 2 kilos, mais vu qu'il n'arrive pas à manger tous les aliments solides du fait de ses paralysies, on complète au gavage. Là, avec l'ostéopathie régulièrement, ça commence à aller mieux. Mais à la base, c'est le tien ? Oui, il n'est pas passé par ce petit bout.

  • Speaker #1

    Elodie évoque aussi la prise de conscience brutale qu'elle a eue en créant son association, puisqu'elle s'est retrouvée confrontée à la complexité. de la gestion administrative, financière, au suivi de santé des animaux et à la charge mentale écrasante engendrée par tous ces aspects, avec son lot de doutes et parfois l'envie de tout arrêter.

  • Speaker #0

    Je vais très stéréotyper le truc, mais le rêve de toutes les petites filles qui aiment les animaux, c'est d'avoir un refuge plus tard. Et en fait, moi, quand j'ai créé l'association, je me suis pris une tarte, je me suis pris deux tartes. C'est que le temps qu'on passe avec les animaux, surtout quand on n'a pas d'enfuge, C'est 10% d'animaux et 90% de prise de tête administrative, de comptable, de répondre aux messages, il faut penser à la communication. Et puis quand on est une petite asso, finalement, on est très vite très seul et très vite c'est le président qui porte tout sur ses petites épaules. Je généralise parce que récemment j'ai discuté avec d'autres présidents d'associations et il y a plein d'associations qui se mettent en pause de ce fait-là, que la charge que c'est, c'est un boulot à temps plein. d'avoir une association de protection animale. Et c'est du H24. C'est pourquoi mon téléphone est toujours sur sonnerie. Et si il y a une famille d'accueil qui m'appelle à 3h du matin, il faut aller chez le vétérinaire, je suis chez le vétérinaire à 3h du matin. C'est aussi une angoisse au début de l'association, j'ai dû faire un travail sur moi. Parce que dès que mon téléphone vibrait ou quelqu'un m'appelait, c'est limite ça me déclenchait une crise d'angoisse parce que ils disaient « Aïe, c'est qui qui est en train de mourir ? Qu'est-ce qui se passe ? » Et finalement, en tant que président d'asso, surtout quand on fonctionne en famille d'accueil, Moi, généralement, je prenais les cas les plus compliqués en termes de santé ou en termes de comportement parce que j'avais plus de connaissances rétrospectivement dans le lapin. Du coup, c'est aussi pour soulager les familles d'accueil. Quand ça devient trop compliqué et trop pesant pour elles, hop, je prends le relais. C'est ça aussi l'intérêt pour moi d'avoir un naso. Mais du coup, en demie de l'entourage, je me suis retrouvée avec Corou. Il fallait que je veille jour et nuit parce qu'en sortant de son opération de l'oreille... Il ne tenait plus de boue, il faisait des crises vestibulaires, donc ça ressemble à des crises d'épilepsie, c'est absolument horrible à voir. Je vois une maigrir à vue d'oeil, j'étais tous les deux jours chez le vétérinaire pour faire des injections. A côté de ça, on avait récupéré une lapine qui vient d'un sauvetage absolument terrible. Et en fait, je me suis retrouvée à avoir des petits boulots à côté pour payer les frais vétérinaires, sachant que j'étais étudiante à l'époque. Donc déjà, avoir un covou, en tant qu'étudiante, c'est difficile, mais avoir une asso et un covou... En fait c'était boulot, fac, stage, dodo, je dormais trois heures par nuit à peu près. Je devais être réveillée tôt le matin pour avoir les nouvelles de l'animal, faire les soins parce que ça prend du temps aussi de faire des soins. Et puis je me dis, mon dieu, j'ai monté une facture, j'ai encore 2000 euros vétérinaire. Et puis pouf, il y en a un autre qui tombe malade. Et en fait j'étais rentrée dans une spirale où j'ai subi l'assaut. Vraiment, tout n'était que souffrance. On était à un point en fait, même si on mettait tellement d'efforts dans nos animaux, et que pour finalement qu'ils meurent, on se disait mais... On met beaucoup d'énergie, on ne dort pas la nuit, puis chaque décès... Enfin, moi, c'est mes petits protégés, donc même s'ils ne sont pas chez moi, je les investis quelque part parce que j'ai pris des petits boulots à côté pour financer les frais vétérinaires pour qu'ils puissent accéder aux soins, parce que j'ai passé ce temps en téléphone avec la famille d'accueil pour la rassurer sur certains trucs ou l'accompagner, parce que je suis passée pour aider à faire des soins aux animaux, donc c'est tout. Chaque décès d'un mâle, c'est... C'est compliqué, c'est comme si c'était un de mes animaux à moi qui partait. De mon rêve de sauver des animaux, je me suis retrouvée à payer des factures, et à galérer pour payer des factures, et pour finalement ne même pas entre guillemets avoir le bénéfice, et que sur cette période-là, chaque fois j'ai l'impression que le véto m'appelait, bon caraf ! Après j'ai eu aussi, la vie m'a mis un stop, ma santé m'a mis un stop, à un moment donné, et cette pause a été nécessaire pour refaire le point de bon. Là en fait c'est pas vivable, c'est que j'étais en mode robot. Je prends même plus de plaisir, vraiment c'est une torture. Je dis toujours que cette association, c'est mon plus beau projet et mon pire poison. Il y a la spirale de l'engagement où une fois qu'on est dedans, comment on se sort de tout ça ? Au début il y a un peu l'engouement du début. On a plein de projets, on veut faire plein de trucs, on va mettre plein de trucs en place. Donc toute cette énergie de nouveau et de création, ça génère aussi une effervescence qui attire du monde. Après on est confronté à toute une réalité de terrain où aussi il y a une problématique de temps, c'est qu'il faut manger et que l'associatif ça ne paye pas, ça fait plus perdre de l'argent en tout cas pour ma part et de mon vécu que ce que ça... Enfin voilà ça n'en rapporte pas, ça apporte plein d'autres choses, des liens que je pense qu'on ne peut pas créer ailleurs, mais voilà ça aussi tout un coup. C'est que moi j'en étais à compter en me disant, 25 euros c'est un resto ou un vaccin. Du coup non, ce soir je ne sors pas. De toute façon, j'ai dormi 8 heures sur la semaine, donc il faut que je dorme. Et là, cette année, pour être tout à fait honnête, je me suis régulièrement posé la question, mais qu'est-ce que je fais, je la ferme ou je la ferme pas ? Parce qu'on a des bénévoles qui sont merveilleux, qui sont investis de manière ponctuelle, mais je me sens souvent très seule. Dans la gestion de l'association, c'est long à porter aussi. Parce qu'en tant que président, il faut porter le fonctionnement, il faut porter la dynamique. On allait jusqu'à une trentaine d'animaux en même temps. Ça paraît en termes de suivi... Enfin, oh... Surtout quand on est la seule interlocutrice à appeler quand il y a un problème. Parce que cet asso, c'est un peu le projet de ma vie. Et je me suis dit que ce serait tellement dommage que ça finisse juste sur un « je suis dégoûtée » en fait. Et il y a un autre point aussi qui m'a mis une claque. après la création de l'association, c'est les guerres d'égo entre les assos. Moi je suis arrivée dans un monde de bisounours, on est tous là pour la même chose, on va tous s'entraider, je ne citerai personne. Mais vraiment c'est une réalité, la protection animale est d'une violence, mais la violence, pour moi, à 50%, elle vient des associations entre elles. On a tous des valeurs différentes, des manières de fonctionner différentes, mais visiblement ce n'est pas possible de ne pas être d'accord et de ne pas... tacler les autres. Et j'ai pris la décision de m'éloigner des autres assos, de fonctionner moi toute seule avec mon staché de mon côté. Pour ça, hein. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Quand tu as dit, du coup, j'ai subi l'association, est-ce qu'aujourd'hui, tu te sais du passé ? Est-ce que tu dirais que tu ne la subis plus ?

  • Speaker #0

    Je suis dans l'entre-deux. Parce que là, on relance. Je suis dans la peur de retomber dans ces vécus-là et dans l'envie de continuer. Je vois comment faire les choses autrement. Mais là c'est plus en termes de gestion personnelle, d'équilibre vie professionnelle, vie associative, vie perso parce que comme je disais tout à l'heure, mon téléphone est à 24 7 jours sur 7 pour les familles d'accueil. Dès qu'elles en ont besoin, je trouve ça normal de décrocher le téléphone et de me présenter aussi à elles pour les soutenir. Et là ça fait… je découvre ce que c'est les vacances et les week-ends depuis peu parce que pareil c'est… c'est du continu, c'est pas bon allez je pars deux semaines en vacances, je coupe tout et ça j'ai eu énormément de mal où je me sentais obligée de faire un message j'avais toute une organisation et le charge mentale de me dire si je déconnecte un jour mais en fait un jour je le déconnectais pas parce que je me disais mince il y a besoin de moi et que... je pense que c'est une question qui n'a pas de réponse en tout cas qui n'en a pas encore actuellement pour moi je cherche à trouver comment faire les choses autrement comment s'y déléguer parce qu'actuellement je gère l'association Moi toute seule, j'ai les bénévoles qui soutiennent ponctuellement, qui sont là aussi pour faire vivre tout ça bien sûr. Mais en termes de fonctionnement par exemple administratif, de gestion de mail, de réseaux sociaux, à 95% c'est moi qui gère tout.

  • Speaker #1

    Quelles sont les principales sources de financement de l'association aujourd'hui ? Est-ce que tu arrives à joindre les deux bouts si je dois dire ?

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui la santé financière de l'asso elle va bien parce qu'on a la chance d'avoir une communauté qui nous soutient et qui malgré notre... années de ralenti à continuer à faire des dons mensuels là on est à peu près à 230 euros de dons mensuels voilà via timming et l'oiseau notamment sur les débuts de l'association c'est moi qui l'a financé à 70% c'est que toutes les économies que j'avais mis de côté elles ont disparu aujourd'hui et pour l'association et c'est quelque chose que même je n'arrivais pas à dire aux bénévoles c'est que les bénévoles ne le savaient pas et c'est quelque chose que j'avais honte de dire Avec le recul, je pense que j'avais peur de culpabiliser les bénévoles en disant « moi je donne, moi je fais, machin, donc faites » . Et je ne veux pas être là-dedans parce que je trouve ça tellement violent. Et on n'est pas là pour ça dans l'association de se faire culpabiliser, on donne notre temps. Prendre le temps de donner 5 minutes par semaine, de donner 1 heure, de donner peu importe, de mettre juste un like sous un post, c'est déjà énorme. Et c'est ce qui fait que petit à petit, on a de la visibilité. Et j'ai mis 2 ans avant d'arriver à dire... Finalement ça n'a pas créé de culpabilité mais je ne sais pas pourquoi, c'était ma grande peur. Moi aussi je pense que c'est parce que c'est ce qu'on voit sur les réseaux, de oui on a eu que ça en dons, que machin, et que la protection animale c'est un domaine. On a très très peu de subventions, on est très peu soutenus par les politiques, on est très peu soutenus par les comités de communes, par tout ce qui peut exister en termes de subventions. La plupart des assos vivent de la générosité des gens. Et moi je me dis, même donner 2€... 2€ c'est 2€. C'est que petit à petit, 2€ ça fait 10, puis ça fait 20, puis ça fait 5. Et je préfère être dans la reconnaissance de ce qu'on reçoit que d'être dans le « Ah oui, une année on nous a donné ça et maintenant on ne nous donne plus » . Donc je préfère remercier les gens pour... pour ce qu'il donne, et je me dis que ça fera son chemin. Et que finalement, il n'y a personne qui m'a obligée à ouvrir cet assaut. J'essaye de garder ça pour moi, dans le sens où je ne peux pas culpabiliser les gens d'avoir pris la décision un jour de m'engager dans la protection animale et qu'aujourd'hui je me retrouve à matin, midi et soir, et pendant la nuit, et à ne plus dormir, parce que j'ai cet engagement-là.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur Facebook et Instagram ? Oui. Vous n'avez pas de site internet ?

  • Speaker #0

    C'est en cours. C'est un projet qui fait dodo depuis longtemps et là on essaye de le concrétiser parce qu'on a eu plein d'idées finalement. Comme je disais tout à l'heure, noyer sous le feu de l'action des projets comme faire un site web, ça tombe à l'eau. Et quand tu as un petit lien de poste, tu n'as pas envie de te mettre sur des trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez la ressource pour ça, des gens ?

  • Speaker #0

    Il y a une personne dans une connaissance d'une bénévole qui se propose de le faire bénévole. Avant on avait une newsletter, bon là elle est tombée à l'eau parce que... Celle qui l'écrivait, moi je faisais le design et elle, elle l'écrivait. Elle a eu un développement professionnel qui fait qu'elle avait moins de temps, puis qu'elle n'avait pas du temps, elle ne permettait plus. Donc tu vois, ce projet-là est tombé à l'eau, j'aimerais bien aussi le remettre au bout du jour, la newsletter, parce qu'il y avait presque 200 personnes qui la suivaient. Donc je sais que les personnes aimaient bien. Donc si ça peut ouvrir, on va être dans une dynamique de renouveau un peu dans l'association, de chercher un peu des personnes qui sont motivées, pas forcément pour être à 100% tous les jours, mais pour être motivées aussi. Dans mon idée à la loi, ce serait qu'il y ait un engagement quand même un peu sur le long terme pour qu'il y ait des choses qui puissent se développer et puis qu'ils puissent prendre l'identité des bénévoles aussi. Parce que je sais qu'aujourd'hui, l'association a la bonne image parce que c'est mon projet et que c'est normal. Mais pour moi, la richesse de collectivité, c'est que ça prenne l'empreinte de tout le monde. Pour ça, il faut une construction sur le long terme. J'aimerais bien... ...

  • Speaker #1

    L'association aurait plus besoin de personnes ressources, même pour t'aider toi dans ta fonction de présidente, ou l'administratif, ou le développement de la communication, plus que de famille d'accueil ?

  • Speaker #0

    Dans les besoins essentiels, la communication. S'il y a des goûts pour les réseaux sociaux, pour de la rédaction type newsletter, pour même juste faire des présentations à des animaux qui sont un peu rigolotes, pour redynamiser notre contenu, ce serait chouette. Je pense que c'est le besoin essentiel actuellement dans l'asso. Des familles d'accueil aussi. Actuellement, on n'en a plus beaucoup parce que les familles d'accueil ont adopté, ont déménagé. Généralement, les familles d'accueil finissent un jour ou l'autre par adopté, ce qui fait qu'avant, on en avait une vingtaine et que maintenant, on n'en a plus que cinq. Puis aussi, il y a la réalité du fait que les animaux sont là sur des accueils longs. On a rarement des animaux qui partent avant six mois d'assaut. Donc voilà, c'est aussi, mine de rien, un engagement sur une période qui est quand même plutôt longue. Sur les personnes qui nous proposent d'être là, par exemple, pour trois mois, on va plus demander si elles sont disponibles pour faire des gardes que sur des nouveaux accueils. Parce que le temps de trouver notre famille d'accueil, des fois, ça nous prend trois mois de trouver une nouvelle famille d'accueil.

  • Speaker #1

    Et si quelqu'un voulait être famille d'accueil, mais se dit, là, comme tu dis, ouais, mais si moi, si je dois partir en vacances, est-ce que vous avez des solutions pour les congés ? Je trouve ça important de le dire, ça.

  • Speaker #0

    Ouais. Il faut savoir que quand une famille d'accueil vient chez Moustachu, déjà, c'est pas... C'est construit avec la famille d'accueil, c'est que la famille d'accueil pose ses limites. Par exemple, moi les animaux vieux, pas trop, les animaux qui ont des gros soucis de comportement, ou déjà des gros soins, je ne suis pas très à l'aise. Donc on fait en sorte de sélectionner pour que ça se passe au mieux. Ça n'a pas d'une fiabilité à 100% parce qu'on a toujours des surprises, on a des voix des animaux qui sont censés être en bonne santé, mais en tout cas, il y a un travail qui est fait autour de ça. On travaille en projet en fait, chaque arrivée c'est un projet qu'on travaille communément. Et si il y a en départ un week-end, il y a des vacances, il y a plusieurs options qui s'offrent à la famille d'accueil. Soit on fait un transfert de famille d'accueil, soit on propose une garde à domicile, donc des bénévoles passent pour s'occuper de l'animal. La famille d'accueil peut demander aussi à son entourage si elle peut garder l'animal, ou elle peut l'emmener en vacances avec elle. Et si jamais, pour une ségrètre raison, la famille d'accueil doit arrêter du jour au lendemain, c'est mieux si on peut prévoir, si on peut anticiper, mais... Si du jour au lendemain, il y a un souci familial, il faut que la famille d'accueil parte d'une saisie, on s'organise pour que l'animal soit accueilli ailleurs. Je préviens qu'il y a une réalité, c'est que c'est rarement pour deux mois qu'il y a un animal. Par contre, on travaille ensemble. Ce n'est pas l'animal, hop, et puis un jour on vient le chercher, puis au revoir.

  • Speaker #1

    Je te laisse le mot de la fin.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de dire, pour quelqu'un qui a envie de s'engager, il n'y a pas de petites actions. C'est qu'un like... ou un commentaire sous un poste, un partage, à démarrer une mission de bénévolat ou à devenir famille d'accueil, toutes ces actions-là sont nécessaires ensemble pour qu'une association de protection animale puisse exister et avancer. Donc faut pas se culpabiliser parce qu'on est beaucoup dans la comparaison en tant qu'humain en disant « Ah oui mais la biduche qui fait ça et moi je fais que ça » . On fait avec qui on est, avec la disponibilité qu'on a. Et si le maximum qui puisse être donné c'est un like et un « Oh merci » ou « Ah je suis ce que vous faites, vous trop mignon ce lapin » , et bien c'est déjà énorme et vraiment, j'insiste sur les réseaux sociaux, mais avoir des petits commentaires de « Oh trop mignon le lapin » , enfin vraiment des fois ça refait une journée. On a passé une journée pourrie, on a passé la journée chez le vétérinaire, on a encore une facture à 4 chiffres à payer, et puis on poste une petite anecdote marrante ou une petite vidéo mignonne sur un animal, et puis on voit qu'il y a des gens qui réagissent et qui sont sensibles à ça, et puis en plus on voit ces personnes régulièrement en commentaire, et des fois c'est juste le plus beau cadeau, on ne veut pas être tout seul.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Élodie pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Vous l'avez compris à travers le témoignage d'Elodie, un like sous un post, c'est trois fois rien, mais ça peut refaire une journée. Alors n'hésitez pas à aller sur la page Facebook Moustachu ou sur leur compte Instagram pour liker leur publication ou leur envoyer un gentil message d'encouragement. Aussi, si vous le pouvez, vous pouvez aider Moustachu financièrement à prendre soin de ses pensionnaires en faisant un don sur Teaming, une plateforme qui permet de donner 1€ par mois. Vous pouvez aussi faire un don libre sur la cagnotte permanente de Moustachu depuis la plateforme Eloasso. Et pour découvrir les animaux actuellement à l'adoption chez Moustachu, rendez-vous sur le site Seconde Chance ou contactez directement l'association via leur page Facebook, compte Instagram ou par e-mail association.moustachu.com. Enfin, si vous souhaitez vous investir bénévolement comme famille d'accueil ou aider l'association dans son fonctionnement, écrivez à la même adresse mail. Je rajouterai tous les liens cités dans les notes de l'épisode. C'était un épisode de l'Echo des museaux, un podcast imaginé et réalisé par Marine Coez. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute précieuse. J'espère que ce podcast vous donne envie d'agir à votre niveau, car chaque action peut faire la différence pour un monde plus bienveillant envers toutes les espèces animales. Si l'épisode vous a plu, merci d'en parler autour de vous, de laisser des étoiles, des pouces en l'air, un gentil commentaire, et de vous abonner depuis votre plateforme d'écoute préférée. Si vous souhaitez être l'invité de ce podcast, ou connaissez quelqu'un qui pourrait l'être, ou me suggérer une thématique pour un prochain épisode, n'hésitez pas à me contacter à lecodemuseau.com. Vous pouvez également suivre ce podcast sur les réseaux sociaux. A bientôt !

Description

Découvrez le témoignage d'Elodie, présidente de l'association Moustachu, spécialisée dans la prise en charge des NACS (nouveaux animaux de compagnie).

Elodie se confie sur sa passion des lapins mais aussi ses doutes, ce qui l'anime à continuer son association et à partager la connaissance sur les besoins des lapins et petits mammifères. L'association est très attachée à la bienveillance et à la sensibilisation.
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'écho des museaux, le podcast qui donne de la voix pour le monde animal. Je suis Marine, une passionnée d'animaux depuis toujours. J'ai avant tout imaginé ce podcast afin de mettre en lumière celles et ceux qui se dévouent dans l'ombre pour les animaux au sein de la vie associative. A travers l'écho des museaux, je souhaite valoriser leur engagement et offrir de la visibilité à leurs actions. Qu'elle soit mobilisée pour la prise en charge des animaux abandonnés, la lutte contre la maltraitance, la protection de la faune sauvage ou une meilleure inclusion des animaux dans la société, chaque association sera la bienvenue, parce qu'il suffit d'une personne pour changer positivement la vie d'un animal. Les professionnels qui soutiennent la cause animale dans leur activité auront également la parole. Sur ce podcast, retrouvez aussi informations et conseils afin d'améliorer nos relations avec les animaux et optimiser leur bien-être. Je vous souhaite une bonne écoute de l'épisode du jour. Aujourd'hui, je rencontre Élodie, présidente et porte-parole de Moustachu, une association qui recueille lapins, gerbilles, souris et autres rongeurs, qu'on appelle les NAC, pour Nouveaux Animaux de Compagnie. Je suis bien accueillie chez elle, autour de Muffin qui sort du four, et de ses animaux, ses chattes Plume et Prada, qui seront d'ailleurs à l'origine de quelques bruits parasites lors de notre entretien, et de son lapin Kovu, aux multiples problématiques de santé, dont Élodie nous fera part un peu plus tard dans l'épisode. Il y a également trois petites souris recueillies récemment par l'association, sorties d'un laboratoire, dont Élodie est famille d'accueil. Oui, car comme la plupart des associations animales, Moustachu fonctionne avec un réseau de familles d'accueil pour accueillir ses petits pensionnaires, dans le respect de leurs besoins fondamentaux.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Élodie, j'ai 25 ans, je suis psychologue, et je suis la fondatrice et l'actuelle présidente de l'association Moustachu. C'est une asso que j'ai créée pendant le confinement, donc il y a bientôt 5 ans. Le social est mon domicile, mais on s'occupe de Lyon, périphérie lyonnaise, et on peut faire des prises en charge en dehors de Lyon. On a des animaux qui sont venus dans toute la France. Par exemple, nos quatre dernières petites souris qui sont sorties de l'abot, elles viennent d'un labo qui était situé sur Paris. Au niveau des accueils, on fait essentiellement autour de Lyon. En fait, l'une des conditions, c'est d'avoir accès à notre vétérinaire spécialiste, Ausha, qui est à Saint-Priest. J'ai toujours eu envie de créer une asso. Je pense un peu comme chaque personne qui aime les animaux, on a un petit peu ces représentations de vouloir rendre aux animaux ce qu'ils nous ont donné. Et puis le confinement, ça a été un peu une période de grand stop pour moi. J'ai perdu beaucoup de mes animaux juste avant le confinement. Le divers facteur, mon premier lapin qui est mort à 13 ans de vieillesse, et puis s'en est suivi les copains de Kovu, le petit président de l'assaut. Et aussi j'ai été refusée en master de psychologie, donc c'était vraiment... Un stop dans la vie, je me suis dit, bon, on fait quoi de cette période ? Est-ce que je mets en route quelque chose qui ait du sens ? Ou est-ce qu'on dépérit pendant des mois ? À l'époque, on ne savait pas jusqu'à quand. Et finalement, je me suis lancée. Des fois, on a des projets dans la vie où on se dit, on rêve de faire et puis on ne le fait jamais. Je me suis dit, l'assaut, c'est maintenant. Donc j'avais discuté du projet avec deux amis parce qu'on ne peut pas créer une asso tout seul. Mais voilà, c'est comme ça que j'ai lancé le projet. Le confinement a été l'occasion de voir mes expériences que j'avais eues dans le monde animal, que ce soit en termes de bénévolat ou par exemple dans mes pratiques équestres, parce que je suis ancienne cavalière. Et aussi dans les expériences que j'ai eues avec mes animaux et mes lapins en l'occurrence, parce que mes premières années d'études supérieures, ça a été aussi l'occasion de se détacher du foyer familial et de se détacher de certaines pratiques qu'on pouvait avoir plus jeunes. Et c'est toute cette déconstruction et en fait j'ai eu un petit peu une révélation sur tout ce que je faisais qui mettait en souffrance mes animaux et tout ce que je pensais faire bien parce que j'avais été conseillée, comme beaucoup, par des vendeurs en animalerie ou par deux trois personnes sur les réseaux et qui étaient des conseils qui n'étaient pas fondés. Et en fait je me suis rendu compte que je ne mettais pas de sens à ce que je faisais avec mes animaux, que j'appliquais bêtement ce qu'on m'avait toujours dit parce qu'on a toujours fait comme ça. Et en commençant avec du sens, j'ai changé mes pratiques et je me suis dit, mais en fait, il faut faire des choses en mettant du sens dedans. Et c'est ce que j'ai envie de transmettre aussi via l'association et sensibiliser les personnes par ce biais-là.

  • Speaker #0

    Et pourquoi les naques ? Pourquoi ces animaux particulièrement ?

  • Speaker #1

    Parce que j'ai des lapins depuis que je suis toute petite et aussi parce qu'il y a des méconnaissances juste monstres sur nos naques. Et c'est des animaux rétrospectivement comme le lapin. qu'on a depuis des décennies. Au début, pas pour les mêmes choses. Au début, c'était pour les manger. Aujourd'hui, c'est devenu des animaux domestiques. Mais ce sont des animaux qui ont toujours partagé nos quotidiens, même pour nos grands-parents, nos arrière-grands-parents. Il y a toujours un lapin qui a traîné par là, si on prend l'exemple du lapin. Pourtant, on ne sait pas s'occuper. où on a des croyances, le lapin est un animal qui ne bouge pas, qui n'est pas social, qui mange du pain, et on a toutes des croyances qui en fait sont fondées sur des traditions. Et l'aspect de tradition dans le monde animal, il fait beaucoup de mal, et c'est tout un boulot de le déconstruire et de voir comment on peut avancer. Finalement, très peu d'assos qui font les NAC, ou en tout cas qui sont spécialisés bien dans le NAC par rapport aux chiens et Ausha. On fait beaucoup de lapins parce que c'est un animal qui a la mode et c'est l'animal le plus abandonné en France. Mais on fait autant de la souris, du hamster, de la gerbille, c'est des animaux qu'on a beaucoup récupéré. On fait par exemple très peu de cochonins parce que finalement, enfin moi on n'en a jamais eu à l'association parce que dans les moments où il y avait des possibilités de prise en charge, nous on n'avait pas de place ou alors on a redirigé vers une autre association. Enfin voilà, on est naque. Une volonté aussi de sensibiliser sur les nappes en général et pas que sur le lapin. Là, ça fait un an qu'on est assez au ralenti, du fait de situations très compliquées au niveau d'animaux, de beaucoup de problèmes de santé financièrement, ça a été vraiment compliqué pendant longtemps. Et puis aussi par un engagement bénévole qui a diminué, parce que les familles d'accueil finissent par adopter. C'est difficile d'avoir un engagement bénévole sur la durée. Donc actuellement, on a neuf animaux. On a... Cinq familles d'accueil. Et pour faire le petit historique de l'association, on était une asso qui était montée à une quarantaine de bénévoles. Là, pour diverses raisons, des bénévoles qui ont pris d'autres horizons, qui ont déménagé, sont engagés dans des assos de secteur, ou alors qui sont devenus adoptants, puis du coup, ce sont des engagés petit à petit de la vie associative. On est une dizaine maintenant, on a un petit noyau dur, mais on se connaît bien, on fonctionne depuis un petit moment ensemble. Rendez-vous moustachu, on essaye d'en faire deux par trimestre. Donc c'est des petits moments conviviaux, on fait des jeux de société, on se retrouve, on discute un petit peu de thématiques. On se fait des petites conférences sur l'actualité vétérinaire, sur quelle est la grande nouvelle scientifique au niveau de nos animaux qu'il faut savoir. On se fait aussi des petits temps d'analyse de la pratique. Sur par exemple la cohabitation, comment on met en place une cohabitation, ou je rencontre telle problématique de comportement avec l'animal, comment on y fait face ? Typiquement, faire monter le lapin dans la caisse de transport avant d'aller chez le vétérinaire. On a plusieurs petits moments comme ça qui viennent fédérer aussi un peu l'associatif, puisqu'on n'a pas de refuge, donc on n'a pas vraiment de lieu, on peut se retrouver régulièrement ensemble. C'est important d'avoir ces petits rendez-vous-là pour... avoir ce sentiment d'appartenance aussi, parce que je pense que c'est pour ça qu'on fait du bénévolat aussi en protection animale. À la base, c'est pour s'entourer de personnes qui ont notre sensibilité envers les animaux. On se sent compris et on a l'impression d'avancer avec des personnes qui partagent nos valeurs.

  • Speaker #0

    Moustachu accorde une importance particulière à une prise en charge globale, non seulement des animaux, mais également des personnes qui cèdent leurs animaux, s'ils en ont besoin. Elodie me parle notamment d'un sauvetage poignant qui illustre cette démarche de Moustachu de comprendre et d'accompagner les personnes en situation de souffrance psychique qui engendrerait, de manière non intentionnelle à la base, de la maltraitance sur les animaux. Moustachu met un point d'honneur à accueillir ces demandes d'aide avec bienveillance et sans jugement.

  • Speaker #1

    C'est la fille d'un monsieur qui nous a contactés parce qu'elle était absolument gênée. Elle nous avait contactés parce que les mots clés... Quand on cherche dans Google chez nous, c'est bienveillance. Son père n'était plus en capacité de s'occuper des lapins, et c'est insoutable qu'il n'y ait pas un vivace sur le cadavre d'autres. Mais en fait, ce monsieur-là était en souffrance psychique, il n'était pas capable de s'occuper d'humain. Cette dame-là a eu un courage, parce que malheureusement, dans de nombreux cas, une association serait arrivée, ça aurait été le lynchage public après sur les réseaux sociaux, alors que la personne a pris la peine d'exposer son intimité. la souffrance de sa famille pour venir en aide à un animal. Et finalement, on a aidé ce monsieur à être pris en charge en psychiatrie parce qu'il avait besoin d'une prise en charge. Et moi, c'est ce que je dis souvent aux bénévoles, c'est que pour moi, il y a un parallèle entre plus il y a de la souffrance animale, plus il y a de la souffrance à côté. Les cas où on est juste sur du sévice, de la méchanceté et de la violence gratuite envers les animaux, dans mon expérience de bénévolat en protection animale, Très moins, ça doit être 2% de toutes les situations de maltraitance qu'on ait pu traiter. C'est que la plupart du temps, c'est une personne qui est complètement dépassée, qui n'est pas bien dans sa santé, qui n'est pas bien... Il y a tant de facteurs qui expliquent qu'elle en soit arrivée là. Et la maltraitance, même si elle existe, elle n'est pas volontaire. Et arriver à accompagner ces personnes-là aussi pour qu'elles puissent avoir un environnement plus favorable, c'est aussi faire un pas pour les animaux. Le jour où elle aura un autre animal, ou des fois, on arrive même à un maintien de l'animal dans son milieu, et que la situation s'améliore. s'améliore pour tout le monde. On n'est pas juste arrivé, ah vous êtes méchant, on prend la normale et on s'en va. Et moi, ça sur les pages d'associations, je suis désolée de le dire, mais la culpabilisation et la violence, je n'en peux plus. Mais en même temps, c'est juste le reflet du vécu des bénévoles en protection animale. Mais quand on ouvre les réseaux et qu'on voit juste cette personne-là, la méchanceté, la cruauté humaine, l'humain ne vaut pas la peine de regarder ce qu'ils ont fait. Oui, il y a de la souffrance, mais il y a peut-être des choses qui expliquent et du coup, sur lesquelles on peut agir. Le fait que je sois psychologue, ça m'aide d'une utilité, mais je le dis. Heureusement que j'ai ces outils là parce que sinon je pense que j'aurais pété un plou. Parce que quand on n'a pas des outils des fois pour mettre de sens ou faire le pas de côté, il y a ce qui est dit et il y a ce qu'il y a derrière. Et de prendre le temps de creuser et d'aller de faire ce pas de côté de mon vécu, de ce que ça me fait ressentir ce message là et de par quel levier je peux prendre le message et accueillir cette demande là, bah ça demande quand même un sacré travail et c'est pas toujours facile. Moi par exemple avant je faisais de la modération en plus sur des groupes de conseils de la... J'ai arrêté, ça me rendait dingue. Mais je me suis dit, mieux vaut que je ne dise rien, que je pète un point, que j'ai des verres juste de la haine inutilement, qui finalement, à part faire du mal, je ne vais pas aider l'animal, ça m'aura fait du bien. Quoique après je vais culpabiliser parce que je serais allée au-delà de ce que je voulais apporter. L'idée c'est pas de dire, mon statue est parfaite, c'est la parfaite bienveillance, tout le monde est accueilli dans le coton. Mais le fait d'arriver à prendre cette distance, de dire, bon, cette émotion m'appartient, il faut que je le diffère dans ma réponse. Et des fois, du coup on prend deux jours pour répondre à un mail parce que... Il faut différer le véhicule de la réponse. Il y a une demande, et la première demande, c'est une demande d'aide. Spécifions la demande. La demande d'aide, c'est, à la fin, forcément, c'est « je souhaite vous confier l'animal, est-ce que vous avez de la place ? » Mais tout avant, c'est « je suis en difficulté » . Donc, moi, ma première réponse, c'est « vous avez en difficulté, il y a ça que je peux essayer de vous proposer. Est-ce que vous êtes partant ? »

  • Speaker #0

    Oui, non, mais au moins la demande est faite. Et le retour qu'il y a à la personne, c'est ce que j'ai eu, c'est pas juste, non j'ai pas de place ou pas de réponse, c'est on m'a proposé de l'aide. Il est possible que je sois aidée et accompagnée pour cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Chaque demande d'aide est unique puisque chaque individu et chaque animal ont leur propre histoire. L'accompagnement de Moustachu repose alors sur une approche globale qui implique d'accepter que les personnes en demande d'aide n'aient pas toutes les connaissances, mais qu'elles peuvent apprendre et évoluer favorablement en matière de bien-être animal. Les missions essentielles de Moustachu, notamment la sensibilisation, s'articulent autour de trois critères fondamentaux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment dans le fondement des valeurs de Moustachu et c'est un peu la ligne rouge que je me suis mise. Pour moi, il y a plus ou moins trois points essentiels. C'est la capacité à se remettre en question. Personne n'est parfait, on démarre tous d'un point, on a tous fait des conneries, on a tous fait des choses qui ont mis en souffrance ou dans l'inconfort à un moment donné notre animal. Pouvoir accueillir quelqu'un, un animal, un abandonnant, un adoptant. pour être capable de se remettre en question soi, et donc de laisser la place à l'autre, de pouvoir avoir son potentiel d'évolution. Et de ne pas partir avec le postulat de « moi je sais tout, je transmets, une fois que je t'ai transmis, je suis obligée de faire » . C'est qu'on a tous eu un cheminement, et pour arriver aujourd'hui où on en est, dans nos connaissances, et à devenir bénévole dans une asso, on a eu tout un chemin. Et il faut laisser aux gens la possibilité de faire ce chemin. Donc vraiment cet aspect de remise en question, pour moi il est central chez Moustachu. et c'est une des valeurs qu'on partage, je pense, tous avec les bénévoles et qui nous permet aussi d'être dans un accueil bienveillant. Le deuxième point, c'est, voilà, on fait la qualité avant la quantité. C'est que l'animal qu'on accueille, on l'accueille de A à Z, autant dans sa santé mentale que dans sa santé physique. Quand l'animal arrive dans l'association, il a eu son vécu, il arrive dans des conditions les plus optimales possibles à son bien-être, que ce soit en termes d'environnement, d'accompagnement, ostéopathique, vétérinaire, sociabilisation, et que quand il est mis à l'adoption, on n'a pas un animal qui soit encore terrifié par l'humain. On est un animal qui soit bien dans ses pattes, bien dans sa tête, et qui puisse être disposé à découvrir un nouvel environnement avec son adoptant. Et le troisième point, c'est cet aspect de sensibilisation, c'est de rendre accessible la connaissance. C'est que surtout aujourd'hui avec les réseaux, on a accès à un nombre de connaissances. Par du principe, plus que la connaissance est accessible, la personne doit savoir. Et donc le nombre de fois où on se retrouve avec une personne qui est toute contente, elle a acheté un lapin d'animal riz parce qu'elle a trop craqué. Bon, l'animal, on sait que les animaleries, c'est pas bien, mais on le voit, le pauvre, il est trop mignon, je l'achète pour le sauver, finalement, on contribue. Ça, c'est des choses qui sont concrètes, mais qui ne sont pas forcément tangibles pour tout le monde. En fait, il y a des moyens de faire autrement. On peut sauver l'animal, mais si on met de l'argent, on achète, on contribue. Alors qu'il y a moyen de faire pression sur les animaleries. Là, à ce moment, il y a un collectif d'associations qui travaille avec l'Assemblée nationale, justement, pour interdire la vente de NAC. C'est aussi comme ça qu'on est arrivé à interdire la vente de chiens et de chiens en animalerie. Et c'est petit à petit par son action propre, parce qu'il y a aussi l'effet de tout le monde le fait, donc si moi je le fais, est-ce que ça fait grande différence ? Mais toute grande action commence par l'initiation d'une seule personne. Et on a de plus en plus d'animaleries qui ne vendent plus aussi d'animaux. Ça existe toujours, mais on voit que les choses ne sont pas figées. Malheureusement, l'animalerie, ça reste du capitalisme et de l'offre et de la demande, et tant qu'il y aura de la demande, il y aura de l'offre. Parce que c'est important de le dire, les animaux qui sont en animalerie ne sont pas perdus, il y a des associations qui sont derrière. Il y a des gens qui travaillent dans les animaleries, qui aiment les animaux, et qui, quand c'est des non-vendus, ils font en sorte de leur trouver une solution, ils se rapprochent d'assauts, de particuliers, c'est jamais des animaux qui sont jetés à la poubelle. Alors bien sûr, on trouvera toujours un ou deux exemples d'animaux qui ont fini dans des conditions horribles en animalerie, mais n'empêche qu'il y a des solutions quand même, et c'est en mettant en lumière ces actions-là. qu'on arrivera à balancer le poids en faveur des animaux. Les personnes ne voient pas forcément le système économique qui est derrière, que le fait d'acheter le lapin, ça contribue à un système, et finalement, ils en ont condamné d'autres. Parce que ça a du chemin à faire. Et dans l'association, on tient vraiment à cœur que quand une personne nous fasse une demande de cession, on évite maintenant de dire une demande d'abandon, c'est qu'elle soit accueillie dans sa globalité, et en bienveillant, c'est qu'elle part avec sa situation, beaucoup plus vite, J'ai acheté un lapin dans une animalerie il y a cinq mois, j'ai mis une photo sur les réseaux, je me suis fait défoncer sur les réseaux sociaux parce que je suis censée savoir. Je me rends compte de la montagne de travail que c'est finalement d'avoir un lapin. Je ne suis pas en capacité de mettre ça en place. Souvent le raccourci que les personnes font c'est « j'en rends du coup mon animal malheureux, mon animal ne sera pas heureux avec moi, donc je lui trouve une solution ailleurs. » Et en fait en prenant le temps, en partant de ce postulat de « chacun doit faire son chemin » , on prend le temps d'accueillir la demande. Et bien ça nous permet des fois d'éviter des abandons. Et on en a limité plus d'une trentaine comme ça, juste en reprenant le temps, expliquez-nous. On peut vous accompagner, on peut avoir deux options. Soit on vous accompagne pour essayer de trouver des solutions ensemble, soit vraiment... vous voulez être en lien avec l'animal et du coup on le voit pour une prise en charge. Et à 80% des cas, les personnes sont d'accord pour un accompagnement. Finalement on arrive à éviter un abandon, que la personne se sente bien dans la relation avec l'animal, qu'elle ait appris, qu'elle ait le temps aussi de faire son changement là, et qu'on ait quelque chose qui perdure par la suite, qu'on n'ait pas juste « j'ai récupéré l'animal d'un milieu qui était maltraitant » mais dans 5 mois l'autre personne recommence parce que finalement c'était plus fort qu'elle d'avoir un animal. Donc voilà, pour moi c'est ça la sensibilisation.

  • Speaker #1

    Comme beaucoup de personnes engagées dans la protection animale, l'attachement profond d'Elodie à cette cause trouve ses racines dans son passé. Elle me parle alors de ses premiers lapins, qui animent encore aujourd'hui sa passion et nourrissent son engagement de faire au mieux pour ses propres animaux et les petits protégés de moustachu.

  • Speaker #0

    L'un de mes premiers lapins, c'était Lapinou et Choupi. Choupi est un lapin bélier. Le lapin bélier est extrêmement anodin, mais il souffre d'hypertypes. Et dans la plupart des cas, comme petit couvrou, il se retrouve avec des otites à répétition qu'il faut opérer. Ça crée des syndromes vestibulaires et ils ont finalement une qualité de vie qui est vraiment moindre. Et ce petit choupi, il avait une malocclusion dentaire. Donc en fait, l'alignement des dents n'est pas fait de manière adaptée, ce qui fait que les dents ne se l'aiment pas. Et chez les lapins, les dents poussant continuées, quand elles ne se nuient pas, du coup, ça fait un petit lapin éléphant. Donc moi, quand mes parents ont vu ça, ils ont dit... Ils sont retournés à l'animalerie, on dit si vous voulez on peut le changer, on vous redonne la même couleur. Et quand on est allé chez le vétérinaire, ils nous ont dit il faut couper les dents. Et aujourd'hui, sachant que couper les dents du lapin ça crée des micro-lésions, c'est super douloureux, et que nous on avait fini par le faire nous-mêmes, parce que ça a un coût d'aller toutes les trois semaines chez le vétérinaire pour couper les dents, j'ai cette image-là de me dire, mais le pauvre Choupi, il a vraiment vécu la pire vie de lapin, il a vécu en cage, il n'a pas été stérilisé, il n'a pas été vacciné. Il n'a pas montré, j'avais 10 ans, voilà. Mais voilà, on part tous de quelque part. J'ai allé chez un vétérinaire qui n'avait pas les compétences pour faire du NAC, qui n'a pas su nous rediriger. J'ai eu des noms aussi de la part de mes parents. Quand j'ai parlé d'une opération pour retirer les dents, ça chiffre bien, la pince, ça coûte 20 euros, et puis l'opération, ça coûte 500. Il y a un hommage derrière l'association, et une promesse pour nos animaux de leur dire, en fait, tout ce que vous avez vécu et subi, la souffrance que vous avez... subit notre méconnaissance, notre ignorance, et bien elle n'en a pas servi à rien, et elle permettra d'en sauver d'autres. Et aujourd'hui c'est un peu aussi ce qui nous réconforte quand on perd un animal, on demande souvent des autopsies pour comprendre pourquoi l'animal est décédé. Moi je demande toujours aux familles d'accueil aussi si elles sont d'accord, si elles le veulent. Moi j'ai tendance à demander pour comprendre en me disant celui-là on n'a pas pu le sauver parce qu'il n'y avait pas la connaissance, parce que c'est un véritable enjeu aujourd'hui pour nos naques, c'est que par exemple nos souris, on fait beaucoup de... test en laboratoire dessus mais finalement pour les soigner, qu'elles peuvent avoir des tumeurs, que ça arrive beaucoup. Par contre les soigner, on ne s'est jamais posé la question parce que les financements de recherche ne sont jamais allés là dedans. Et donc le fait de faire des autopsies, de comprendre pourquoi l'animal est décédé, qu'est ce qui s'est passé, qu'est ce qu'on aurait pu faire autrement, ça permettra d'en sauver un deuxième. On essaie de mettre, c'est encore dit cette question de sens, c'est pourquoi on fait les choses, quel sens on y met et quelle portée ça a ?

  • Speaker #1

    que tu peux présenter votre mascotte.

  • Speaker #0

    Kovu n'est pas vraiment la mascotte, c'est le président de l'assaut. Parce qu'on a eu deux mascottes, on a eu Zébulon et Orphée, qui ont eu un historique de santé très compliqué. Il n'y a pas eu une issue favorable malheureusement pour eux. Ça a été très douloureux de les voir partir. Ça a été des semaines, voire des mois, en passant tous les jours chez le vétérinaire, en faisant des veillées la nuit, enfin voilà. Et donc Kovu, c'est un petit lapin. Je ne sais même pas si on peut dire que c'est un lapin tellement il a survécu à des choses. où je me dis même en tant qu'humain, le quart de ce qu'il a vécu en termes de problématiques de santé, donc c'est un petit lapin qui va sur ses 8 ans, qui vivait dans un groupe de 5 lapins avant le confinement, et qui s'est retrouvé tout seul au confinement. Il a perdu tous ses copains un à un, et d'ailleurs juste avant le confinement, il a respiré un morceau de foin, qui lui a transpercé la trachée, et qui a fait un abcès qui comprimait la trachée et la carotide. Voilà, l'entrée en matière de problématiques de santé de Coru, c'est la première fois où il s'est fait opérer. Et depuis, le véto c'est devenu notre deuxième maison. Puisque c'est un lapin bélier, il a ensuite enchaîné sur des otites. Les infections qui se sont prolongées sur la bulletin panique, qui ont rongé l'os de la bulletin panique, qui ont causé des problèmes vestibulaires et neurologiques. Actuellement, il est paralysé à 60% du visage. Là, on ne dirait pas, mais il a subi 6 anesthésies générales et 3 opérations entre novembre et aujourd'hui. Et en sortant des opérations, il est... Le bébé Thomas pète. Bon bah que vous y mangez. Il réclame des câlins. En fait, son poids de forme c'est de 1,5 kg et il est descendu en 1,1 kg. Donc il a perdu plus d'un kilo. Et là, il se stabilise sur 2 kilos, mais vu qu'il n'arrive pas à manger tous les aliments solides du fait de ses paralysies, on complète au gavage. Là, avec l'ostéopathie régulièrement, ça commence à aller mieux. Mais à la base, c'est le tien ? Oui, il n'est pas passé par ce petit bout.

  • Speaker #1

    Elodie évoque aussi la prise de conscience brutale qu'elle a eue en créant son association, puisqu'elle s'est retrouvée confrontée à la complexité. de la gestion administrative, financière, au suivi de santé des animaux et à la charge mentale écrasante engendrée par tous ces aspects, avec son lot de doutes et parfois l'envie de tout arrêter.

  • Speaker #0

    Je vais très stéréotyper le truc, mais le rêve de toutes les petites filles qui aiment les animaux, c'est d'avoir un refuge plus tard. Et en fait, moi, quand j'ai créé l'association, je me suis pris une tarte, je me suis pris deux tartes. C'est que le temps qu'on passe avec les animaux, surtout quand on n'a pas d'enfuge, C'est 10% d'animaux et 90% de prise de tête administrative, de comptable, de répondre aux messages, il faut penser à la communication. Et puis quand on est une petite asso, finalement, on est très vite très seul et très vite c'est le président qui porte tout sur ses petites épaules. Je généralise parce que récemment j'ai discuté avec d'autres présidents d'associations et il y a plein d'associations qui se mettent en pause de ce fait-là, que la charge que c'est, c'est un boulot à temps plein. d'avoir une association de protection animale. Et c'est du H24. C'est pourquoi mon téléphone est toujours sur sonnerie. Et si il y a une famille d'accueil qui m'appelle à 3h du matin, il faut aller chez le vétérinaire, je suis chez le vétérinaire à 3h du matin. C'est aussi une angoisse au début de l'association, j'ai dû faire un travail sur moi. Parce que dès que mon téléphone vibrait ou quelqu'un m'appelait, c'est limite ça me déclenchait une crise d'angoisse parce que ils disaient « Aïe, c'est qui qui est en train de mourir ? Qu'est-ce qui se passe ? » Et finalement, en tant que président d'asso, surtout quand on fonctionne en famille d'accueil, Moi, généralement, je prenais les cas les plus compliqués en termes de santé ou en termes de comportement parce que j'avais plus de connaissances rétrospectivement dans le lapin. Du coup, c'est aussi pour soulager les familles d'accueil. Quand ça devient trop compliqué et trop pesant pour elles, hop, je prends le relais. C'est ça aussi l'intérêt pour moi d'avoir un naso. Mais du coup, en demie de l'entourage, je me suis retrouvée avec Corou. Il fallait que je veille jour et nuit parce qu'en sortant de son opération de l'oreille... Il ne tenait plus de boue, il faisait des crises vestibulaires, donc ça ressemble à des crises d'épilepsie, c'est absolument horrible à voir. Je vois une maigrir à vue d'oeil, j'étais tous les deux jours chez le vétérinaire pour faire des injections. A côté de ça, on avait récupéré une lapine qui vient d'un sauvetage absolument terrible. Et en fait, je me suis retrouvée à avoir des petits boulots à côté pour payer les frais vétérinaires, sachant que j'étais étudiante à l'époque. Donc déjà, avoir un covou, en tant qu'étudiante, c'est difficile, mais avoir une asso et un covou... En fait c'était boulot, fac, stage, dodo, je dormais trois heures par nuit à peu près. Je devais être réveillée tôt le matin pour avoir les nouvelles de l'animal, faire les soins parce que ça prend du temps aussi de faire des soins. Et puis je me dis, mon dieu, j'ai monté une facture, j'ai encore 2000 euros vétérinaire. Et puis pouf, il y en a un autre qui tombe malade. Et en fait j'étais rentrée dans une spirale où j'ai subi l'assaut. Vraiment, tout n'était que souffrance. On était à un point en fait, même si on mettait tellement d'efforts dans nos animaux, et que pour finalement qu'ils meurent, on se disait mais... On met beaucoup d'énergie, on ne dort pas la nuit, puis chaque décès... Enfin, moi, c'est mes petits protégés, donc même s'ils ne sont pas chez moi, je les investis quelque part parce que j'ai pris des petits boulots à côté pour financer les frais vétérinaires pour qu'ils puissent accéder aux soins, parce que j'ai passé ce temps en téléphone avec la famille d'accueil pour la rassurer sur certains trucs ou l'accompagner, parce que je suis passée pour aider à faire des soins aux animaux, donc c'est tout. Chaque décès d'un mâle, c'est... C'est compliqué, c'est comme si c'était un de mes animaux à moi qui partait. De mon rêve de sauver des animaux, je me suis retrouvée à payer des factures, et à galérer pour payer des factures, et pour finalement ne même pas entre guillemets avoir le bénéfice, et que sur cette période-là, chaque fois j'ai l'impression que le véto m'appelait, bon caraf ! Après j'ai eu aussi, la vie m'a mis un stop, ma santé m'a mis un stop, à un moment donné, et cette pause a été nécessaire pour refaire le point de bon. Là en fait c'est pas vivable, c'est que j'étais en mode robot. Je prends même plus de plaisir, vraiment c'est une torture. Je dis toujours que cette association, c'est mon plus beau projet et mon pire poison. Il y a la spirale de l'engagement où une fois qu'on est dedans, comment on se sort de tout ça ? Au début il y a un peu l'engouement du début. On a plein de projets, on veut faire plein de trucs, on va mettre plein de trucs en place. Donc toute cette énergie de nouveau et de création, ça génère aussi une effervescence qui attire du monde. Après on est confronté à toute une réalité de terrain où aussi il y a une problématique de temps, c'est qu'il faut manger et que l'associatif ça ne paye pas, ça fait plus perdre de l'argent en tout cas pour ma part et de mon vécu que ce que ça... Enfin voilà ça n'en rapporte pas, ça apporte plein d'autres choses, des liens que je pense qu'on ne peut pas créer ailleurs, mais voilà ça aussi tout un coup. C'est que moi j'en étais à compter en me disant, 25 euros c'est un resto ou un vaccin. Du coup non, ce soir je ne sors pas. De toute façon, j'ai dormi 8 heures sur la semaine, donc il faut que je dorme. Et là, cette année, pour être tout à fait honnête, je me suis régulièrement posé la question, mais qu'est-ce que je fais, je la ferme ou je la ferme pas ? Parce qu'on a des bénévoles qui sont merveilleux, qui sont investis de manière ponctuelle, mais je me sens souvent très seule. Dans la gestion de l'association, c'est long à porter aussi. Parce qu'en tant que président, il faut porter le fonctionnement, il faut porter la dynamique. On allait jusqu'à une trentaine d'animaux en même temps. Ça paraît en termes de suivi... Enfin, oh... Surtout quand on est la seule interlocutrice à appeler quand il y a un problème. Parce que cet asso, c'est un peu le projet de ma vie. Et je me suis dit que ce serait tellement dommage que ça finisse juste sur un « je suis dégoûtée » en fait. Et il y a un autre point aussi qui m'a mis une claque. après la création de l'association, c'est les guerres d'égo entre les assos. Moi je suis arrivée dans un monde de bisounours, on est tous là pour la même chose, on va tous s'entraider, je ne citerai personne. Mais vraiment c'est une réalité, la protection animale est d'une violence, mais la violence, pour moi, à 50%, elle vient des associations entre elles. On a tous des valeurs différentes, des manières de fonctionner différentes, mais visiblement ce n'est pas possible de ne pas être d'accord et de ne pas... tacler les autres. Et j'ai pris la décision de m'éloigner des autres assos, de fonctionner moi toute seule avec mon staché de mon côté. Pour ça, hein. Ça, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Quand tu as dit, du coup, j'ai subi l'association, est-ce qu'aujourd'hui, tu te sais du passé ? Est-ce que tu dirais que tu ne la subis plus ?

  • Speaker #0

    Je suis dans l'entre-deux. Parce que là, on relance. Je suis dans la peur de retomber dans ces vécus-là et dans l'envie de continuer. Je vois comment faire les choses autrement. Mais là c'est plus en termes de gestion personnelle, d'équilibre vie professionnelle, vie associative, vie perso parce que comme je disais tout à l'heure, mon téléphone est à 24 7 jours sur 7 pour les familles d'accueil. Dès qu'elles en ont besoin, je trouve ça normal de décrocher le téléphone et de me présenter aussi à elles pour les soutenir. Et là ça fait… je découvre ce que c'est les vacances et les week-ends depuis peu parce que pareil c'est… c'est du continu, c'est pas bon allez je pars deux semaines en vacances, je coupe tout et ça j'ai eu énormément de mal où je me sentais obligée de faire un message j'avais toute une organisation et le charge mentale de me dire si je déconnecte un jour mais en fait un jour je le déconnectais pas parce que je me disais mince il y a besoin de moi et que... je pense que c'est une question qui n'a pas de réponse en tout cas qui n'en a pas encore actuellement pour moi je cherche à trouver comment faire les choses autrement comment s'y déléguer parce qu'actuellement je gère l'association Moi toute seule, j'ai les bénévoles qui soutiennent ponctuellement, qui sont là aussi pour faire vivre tout ça bien sûr. Mais en termes de fonctionnement par exemple administratif, de gestion de mail, de réseaux sociaux, à 95% c'est moi qui gère tout.

  • Speaker #1

    Quelles sont les principales sources de financement de l'association aujourd'hui ? Est-ce que tu arrives à joindre les deux bouts si je dois dire ?

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui la santé financière de l'asso elle va bien parce qu'on a la chance d'avoir une communauté qui nous soutient et qui malgré notre... années de ralenti à continuer à faire des dons mensuels là on est à peu près à 230 euros de dons mensuels voilà via timming et l'oiseau notamment sur les débuts de l'association c'est moi qui l'a financé à 70% c'est que toutes les économies que j'avais mis de côté elles ont disparu aujourd'hui et pour l'association et c'est quelque chose que même je n'arrivais pas à dire aux bénévoles c'est que les bénévoles ne le savaient pas et c'est quelque chose que j'avais honte de dire Avec le recul, je pense que j'avais peur de culpabiliser les bénévoles en disant « moi je donne, moi je fais, machin, donc faites » . Et je ne veux pas être là-dedans parce que je trouve ça tellement violent. Et on n'est pas là pour ça dans l'association de se faire culpabiliser, on donne notre temps. Prendre le temps de donner 5 minutes par semaine, de donner 1 heure, de donner peu importe, de mettre juste un like sous un post, c'est déjà énorme. Et c'est ce qui fait que petit à petit, on a de la visibilité. Et j'ai mis 2 ans avant d'arriver à dire... Finalement ça n'a pas créé de culpabilité mais je ne sais pas pourquoi, c'était ma grande peur. Moi aussi je pense que c'est parce que c'est ce qu'on voit sur les réseaux, de oui on a eu que ça en dons, que machin, et que la protection animale c'est un domaine. On a très très peu de subventions, on est très peu soutenus par les politiques, on est très peu soutenus par les comités de communes, par tout ce qui peut exister en termes de subventions. La plupart des assos vivent de la générosité des gens. Et moi je me dis, même donner 2€... 2€ c'est 2€. C'est que petit à petit, 2€ ça fait 10, puis ça fait 20, puis ça fait 5. Et je préfère être dans la reconnaissance de ce qu'on reçoit que d'être dans le « Ah oui, une année on nous a donné ça et maintenant on ne nous donne plus » . Donc je préfère remercier les gens pour... pour ce qu'il donne, et je me dis que ça fera son chemin. Et que finalement, il n'y a personne qui m'a obligée à ouvrir cet assaut. J'essaye de garder ça pour moi, dans le sens où je ne peux pas culpabiliser les gens d'avoir pris la décision un jour de m'engager dans la protection animale et qu'aujourd'hui je me retrouve à matin, midi et soir, et pendant la nuit, et à ne plus dormir, parce que j'ai cet engagement-là.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur Facebook et Instagram ? Oui. Vous n'avez pas de site internet ?

  • Speaker #0

    C'est en cours. C'est un projet qui fait dodo depuis longtemps et là on essaye de le concrétiser parce qu'on a eu plein d'idées finalement. Comme je disais tout à l'heure, noyer sous le feu de l'action des projets comme faire un site web, ça tombe à l'eau. Et quand tu as un petit lien de poste, tu n'as pas envie de te mettre sur des trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez la ressource pour ça, des gens ?

  • Speaker #0

    Il y a une personne dans une connaissance d'une bénévole qui se propose de le faire bénévole. Avant on avait une newsletter, bon là elle est tombée à l'eau parce que... Celle qui l'écrivait, moi je faisais le design et elle, elle l'écrivait. Elle a eu un développement professionnel qui fait qu'elle avait moins de temps, puis qu'elle n'avait pas du temps, elle ne permettait plus. Donc tu vois, ce projet-là est tombé à l'eau, j'aimerais bien aussi le remettre au bout du jour, la newsletter, parce qu'il y avait presque 200 personnes qui la suivaient. Donc je sais que les personnes aimaient bien. Donc si ça peut ouvrir, on va être dans une dynamique de renouveau un peu dans l'association, de chercher un peu des personnes qui sont motivées, pas forcément pour être à 100% tous les jours, mais pour être motivées aussi. Dans mon idée à la loi, ce serait qu'il y ait un engagement quand même un peu sur le long terme pour qu'il y ait des choses qui puissent se développer et puis qu'ils puissent prendre l'identité des bénévoles aussi. Parce que je sais qu'aujourd'hui, l'association a la bonne image parce que c'est mon projet et que c'est normal. Mais pour moi, la richesse de collectivité, c'est que ça prenne l'empreinte de tout le monde. Pour ça, il faut une construction sur le long terme. J'aimerais bien... ...

  • Speaker #1

    L'association aurait plus besoin de personnes ressources, même pour t'aider toi dans ta fonction de présidente, ou l'administratif, ou le développement de la communication, plus que de famille d'accueil ?

  • Speaker #0

    Dans les besoins essentiels, la communication. S'il y a des goûts pour les réseaux sociaux, pour de la rédaction type newsletter, pour même juste faire des présentations à des animaux qui sont un peu rigolotes, pour redynamiser notre contenu, ce serait chouette. Je pense que c'est le besoin essentiel actuellement dans l'asso. Des familles d'accueil aussi. Actuellement, on n'en a plus beaucoup parce que les familles d'accueil ont adopté, ont déménagé. Généralement, les familles d'accueil finissent un jour ou l'autre par adopté, ce qui fait qu'avant, on en avait une vingtaine et que maintenant, on n'en a plus que cinq. Puis aussi, il y a la réalité du fait que les animaux sont là sur des accueils longs. On a rarement des animaux qui partent avant six mois d'assaut. Donc voilà, c'est aussi, mine de rien, un engagement sur une période qui est quand même plutôt longue. Sur les personnes qui nous proposent d'être là, par exemple, pour trois mois, on va plus demander si elles sont disponibles pour faire des gardes que sur des nouveaux accueils. Parce que le temps de trouver notre famille d'accueil, des fois, ça nous prend trois mois de trouver une nouvelle famille d'accueil.

  • Speaker #1

    Et si quelqu'un voulait être famille d'accueil, mais se dit, là, comme tu dis, ouais, mais si moi, si je dois partir en vacances, est-ce que vous avez des solutions pour les congés ? Je trouve ça important de le dire, ça.

  • Speaker #0

    Ouais. Il faut savoir que quand une famille d'accueil vient chez Moustachu, déjà, c'est pas... C'est construit avec la famille d'accueil, c'est que la famille d'accueil pose ses limites. Par exemple, moi les animaux vieux, pas trop, les animaux qui ont des gros soucis de comportement, ou déjà des gros soins, je ne suis pas très à l'aise. Donc on fait en sorte de sélectionner pour que ça se passe au mieux. Ça n'a pas d'une fiabilité à 100% parce qu'on a toujours des surprises, on a des voix des animaux qui sont censés être en bonne santé, mais en tout cas, il y a un travail qui est fait autour de ça. On travaille en projet en fait, chaque arrivée c'est un projet qu'on travaille communément. Et si il y a en départ un week-end, il y a des vacances, il y a plusieurs options qui s'offrent à la famille d'accueil. Soit on fait un transfert de famille d'accueil, soit on propose une garde à domicile, donc des bénévoles passent pour s'occuper de l'animal. La famille d'accueil peut demander aussi à son entourage si elle peut garder l'animal, ou elle peut l'emmener en vacances avec elle. Et si jamais, pour une ségrètre raison, la famille d'accueil doit arrêter du jour au lendemain, c'est mieux si on peut prévoir, si on peut anticiper, mais... Si du jour au lendemain, il y a un souci familial, il faut que la famille d'accueil parte d'une saisie, on s'organise pour que l'animal soit accueilli ailleurs. Je préviens qu'il y a une réalité, c'est que c'est rarement pour deux mois qu'il y a un animal. Par contre, on travaille ensemble. Ce n'est pas l'animal, hop, et puis un jour on vient le chercher, puis au revoir.

  • Speaker #1

    Je te laisse le mot de la fin.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de dire, pour quelqu'un qui a envie de s'engager, il n'y a pas de petites actions. C'est qu'un like... ou un commentaire sous un poste, un partage, à démarrer une mission de bénévolat ou à devenir famille d'accueil, toutes ces actions-là sont nécessaires ensemble pour qu'une association de protection animale puisse exister et avancer. Donc faut pas se culpabiliser parce qu'on est beaucoup dans la comparaison en tant qu'humain en disant « Ah oui mais la biduche qui fait ça et moi je fais que ça » . On fait avec qui on est, avec la disponibilité qu'on a. Et si le maximum qui puisse être donné c'est un like et un « Oh merci » ou « Ah je suis ce que vous faites, vous trop mignon ce lapin » , et bien c'est déjà énorme et vraiment, j'insiste sur les réseaux sociaux, mais avoir des petits commentaires de « Oh trop mignon le lapin » , enfin vraiment des fois ça refait une journée. On a passé une journée pourrie, on a passé la journée chez le vétérinaire, on a encore une facture à 4 chiffres à payer, et puis on poste une petite anecdote marrante ou une petite vidéo mignonne sur un animal, et puis on voit qu'il y a des gens qui réagissent et qui sont sensibles à ça, et puis en plus on voit ces personnes régulièrement en commentaire, et des fois c'est juste le plus beau cadeau, on ne veut pas être tout seul.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Élodie pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Vous l'avez compris à travers le témoignage d'Elodie, un like sous un post, c'est trois fois rien, mais ça peut refaire une journée. Alors n'hésitez pas à aller sur la page Facebook Moustachu ou sur leur compte Instagram pour liker leur publication ou leur envoyer un gentil message d'encouragement. Aussi, si vous le pouvez, vous pouvez aider Moustachu financièrement à prendre soin de ses pensionnaires en faisant un don sur Teaming, une plateforme qui permet de donner 1€ par mois. Vous pouvez aussi faire un don libre sur la cagnotte permanente de Moustachu depuis la plateforme Eloasso. Et pour découvrir les animaux actuellement à l'adoption chez Moustachu, rendez-vous sur le site Seconde Chance ou contactez directement l'association via leur page Facebook, compte Instagram ou par e-mail association.moustachu.com. Enfin, si vous souhaitez vous investir bénévolement comme famille d'accueil ou aider l'association dans son fonctionnement, écrivez à la même adresse mail. Je rajouterai tous les liens cités dans les notes de l'épisode. C'était un épisode de l'Echo des museaux, un podcast imaginé et réalisé par Marine Coez. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute précieuse. J'espère que ce podcast vous donne envie d'agir à votre niveau, car chaque action peut faire la différence pour un monde plus bienveillant envers toutes les espèces animales. Si l'épisode vous a plu, merci d'en parler autour de vous, de laisser des étoiles, des pouces en l'air, un gentil commentaire, et de vous abonner depuis votre plateforme d'écoute préférée. Si vous souhaitez être l'invité de ce podcast, ou connaissez quelqu'un qui pourrait l'être, ou me suggérer une thématique pour un prochain épisode, n'hésitez pas à me contacter à lecodemuseau.com. Vous pouvez également suivre ce podcast sur les réseaux sociaux. A bientôt !

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