- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur l'Echo des museaux, le podcast qui donne de la voix pour le monde animal. Je suis Marine, une passionnée d'animaux depuis toujours. J'ai avant tout imaginé ce podcast afin de mettre en lumière celles et ceux qui se dévouent dans l'ombre pour les animaux au sein de la vie associative. A travers l'Echo des museaux, je souhaite valoriser leur engagement et offrir de la visibilité à leurs actions. Qu'elles soient mobilisées pour la prise en charge des animaux abandonné la lutte contre contre la maltraitance, la protection de la faune sauvage ou une meilleure inclusion des animaux dans la société, chaque association sera la bienvenue, parce qu'il suffit d'une personne pour changer positivement la vie d'un animal. Les professionnels qui soutiennent la cause animale dans leur activité auront également la parole. Sur ce podcast, retrouvez aussi informations et conseils afin d'améliorer nos relations avec les animaux et optimiser leur bien-être. Je vous souhaite une bonne écoute de l'épisode du jour. Dans cet épisode, je pars à la rencontre d'Alexa, présidente de l'association Les Petits Galopins, créée en 2023 avec sa maman, il y a à peine deux ans, et située dans l'Ain, au cœur de la Bresse. Installée au calme à la lisière d'une parcelle boisée, mais parfois trop près des chasseurs à son goût, la ferme-refuge d'Alexa est un havre de paix pour les animaux de ferme, à qui elle voue une véritable passion. Elle a d'ailleurs fait des études d'éthologie, l'étude scientifique du comportement des animaux, mais elle vous en parlera mieux que moi au cours de l'épisode. On ressent tout de suite en arrivant à la ferme des petits galopins la sérénité et la tranquillité qui émanent du lieu, dont profitent désormais les petits protégés d'Alexa, une quinzaine d'animaux rescapés d'abandon ou de la maltraitance. À l'heure où j'enregistre, les galopins d'Alexa, ce sont deux chèvres, deux boucs, une brebis, quatre pigeons, six poules et deux lapins, sans oublier son adorable chienne Paprika, une sorte de croise-ébrac adoptée à la SPA. Tout ce petit monde coule désormais des jours heureux au sein de ce cadre bienveillant, entouré de l'amour et des soins dont ils ont pu manquer par le passé.
- Speaker #1
Je m'appelle Alexa, j'ai 28 ans et je suis la présidente de l'association de la ferme des petits galopins, qui est une association qui est située dans l'Ain, à Courtes. C'est à peu près une demi-heure de Macon ou de Bourg-en-Bresse. Et donc cette association... Elle a pour vocation d'être un refuge ou aussi un sanctuaire plutôt pour animaux de ferme. Donc on récupère des animaux de ferme qui ont eu un passé assez difficile, soit des animaux qui étaient en élevage destinés à la consommation humaine, des animaux qui ont subi des maltraitances ou tout simplement des abandons par exemple. À l'heure d'aujourd'hui, c'est la mission principale de l'association qui pourrait être amenée à évoluer dans le temps. Et donc, une autre activité qu'on fait en parallèle, également aussi pour amener des fonds, pour financer un petit peu tout ce qui va être les charges, les frais pour les animaux, on propose des ateliers de médiation, ce qu'on peut appeler la médiation animale, entre guillemets, à des personnes plutôt fragilisées. C'est quand même une association assez petite et familiale, on n'a pas de gros groupes de bénévoles, mis à part le voisinage, les amis proches, la famille. C'est une association qui a été créée par moi et ma maman. À la base, pour vous expliquer un petit peu mon parcours, je suis originaire de la région parisienne et j'ai toujours eu un parcours aussi bien scolaire que professionnel en lien avec les animaux. J'ai commencé par un bac pro conduite et gestion d'une entreprise dans le secteur canin et félin. En gros, pour résumer, c'est un bac qui va te donner la possibilité de travailler avec les chiens et les Ausha, aussi bien devenir éleveuse. couvrir une pension, toiletteuse, mettre chien, tout ce qui est dans le domaine chien-chat. Et moi, mon rêve, quand j'étais plus jeune, c'était d'être éleveuse de Doberman, comme quoi on évolue tous dans la vie. Surtout qu'en parallèle, je faisais du bénévolat à la SPA et je me suis dit qu'il y a vraiment une dissonance entre mes convictions en termes de bien-être animal. Je me suis très vite ravisée, je me suis rendue compte justement en travaillant dans ce domaine-là que c'était absolument pas en adéquation avec mes convictions et mes valeurs en termes de bien-être animal. Donc, vu que justement à cette période-là, je suis devenue végétarienne, je me suis beaucoup plus sensibilisée aux animaux de ferme. Après mon bac, j'ai enchaîné sur un BTS agricole production animale. Donc vraiment là aussi on a étudié tout ce qui est en lien avec la production animale, comme son nom le dit, la viande, le lait, les œufs, tout ça. Donc pareil, des stages en élevage de vaches laitières intensives, des stages en élevage de porcs. Donc ça a été une expérience très enrichissante, dans le sens où j'ai pu voir pas mal de choses, mais qui m'a confortée dans l'idée que c'était vraiment pas un monde fait pour moi, et que c'était vraiment tout ce contre quoi je voulais me battre. Donc à ce stade-là, je me suis dit, moi, ce que j'aimerais bien maintenant, c'est devenir éthologue. Donc l'éthologie, c'est l'étude du comportement animal, l'étude de la biologie du comportement animal. C'est très vaste, en fait. L'éthologie, c'est un petit peu fourre-tout, parce que tu peux aussi bien avoir ce qu'on appelle l'éthologie fondamentale en laboratoire, par exemple. Et l'éthologie appliquée, où c'est vraiment sur le terrain, aller améliorer le bien-être d'animaux qui ont été mis captifs par les êtres humains. De l'extérieur, quand on dit éthologie, tout le monde a pensé à éthologie. On pense aussi à l'équitation éthologique. C'est un petit peu le bien-être des animaux. C'est les gens qui aiment les animaux. Je me suis dit, je vais venir éthologue et mon travail, ce sera d'aider les éleveurs à améliorer le bien-être des animaux dans leur élevage. Très rapidement, je me suis dit, sur le papier, c'est joli, mais ça aussi, finalement, ça ne s'est pas en adéquation, moi, avec mes convictions. Pareil pour tout ce qui était éthologie de laboratoire. Ça peut aller de la simple étude de comportement assez basique à... faire subir des situations assez désagréables aux animaux, tels que des chocs électriques, de la noyade, et voir l'impact que ça peut avoir sur la progéniture. Ça, c'est des études qu'il y avait. L'objectif de Sur le terrain, c'était quoi ? C'était de mettre en place des choses qui vont améliorer la souffrance que l'homme a induit à l'animal, parce que l'animal n'a pas du tout demandé d'être dans une cage, dans un zoo. L'animal n'a pas demandé d'être dans un aquarium géant. L'animal n'a pas demandé d'être dans un élevage et d'aller à l'abattoir. Donc finalement... on leur fait subir des choses terribles, et à côté, il y a moi qui vais arriver pour essayer de diminuer le mal-être de ces animaux. C'est complètement... Ça n'allait pas du tout ensemble. Donc moi, par exemple, en éthologie, mon stage de fin de master que j'ai fait, je l'ai fait en Suisse, dans un institut un peu l'équivalent de l'INRA, mais en Suisse, un institut agronomique, et en fait, ils essayaient de mettre en place une sorte de boîtier qui permettrait de lire les émotions chez le mouton par rapport à leur vocalise. la position des oreilles, la position de la queue, et lire grâce à ça, est-ce que le mouton est content, est-ce qu'il n'est pas content, est-ce qu'il est stressé ? Alors, sur le papier, pourquoi pas, mais factuellement, ça va changer quoi si on dit à un éleveur « Là, ton mouton est stressé, il n'est pas très content. » Je doute un petit peu de l'utilité réellement sur le terrain. Certes, ça peut faire avancer la science, sûrement de se dire « Ah, quand un mouton fait baie dans les aigus, peut-être que ça veut dire qu'il est content. » Peut-être. Je ne remets pas ça en cause. Mais factuellement, le mouton, ça ne va pas changer grand-chose à sa vie. Il va quand même finir au même endroit. Je sors de master et je suis là et je me dis, finalement, il n'y a aucun métier que j'ai étudié qui me correspond. Et du coup, après, ne sachant pas quoi faire, je découvre l'existence du service civique. Et je vois qu'il y a un super centre de soins pour la faune sauvage en Ile-de-France qui cherche des services civiques pile à cette période-là. C'est un centre où on y dépose les animaux sauvages qu'on va retrouver en détresse et ils vont s'occuper, les soigner. Et ça, bien évidemment, c'est gratuit pour la personne. Parce que souvent, les personnes ont peur de prendre l'animal et de le déposer au centre en se disant « mince, ça va m'engendrer des frais » . Pas du tout, c'est le centre de soins, ils soignent les animaux sauvages. Vous, juste, vous le déposez au centre de soins et sinon après, tout est pris en charge par le centre de soins. souvent quand je dis centre de soins foines sauvages en Ile-de-France on me dit il y a quoi en Ile-de-France ? des pigeons ? bah ouais L'animal principal qu'on soignait, c'était le pigeon, c'était vraiment l'animal mascotte. C'est pour ça que j'ai aussi développé un amour pour les pigeons, et que c'était obligé que quand j'aurais mon petit refuge, j'aurais une volière pour les pigeons. Donc ouais, ça a été une expérience vraiment géniale. Je voyais même des bénévoles qui étaient là 7 jours sur 7, limite jusqu'à pas d'heure. Ils donnaient vraiment de leur personne entièrement pour s'occuper des animaux. Et on se rend compte aussi que c'est très très dur, parce que... Dans le sens où, même si à minuit, nous, en tant que service civique, certes, on faisait le soin des animaux, mais on répondait aux mails, aux coups de téléphone de personnes qui ont géré les réseaux sociaux. Et quand, à deux heures du mat', tu vois qu'il y a un mail d'une dame qui te dit « Oui, je viens de trouver un animal, qu'est-ce que je fais ? » Tu ne peux pas ne pas répondre. On sait très bien que quand on travaille avec les animaux, c'est un engagement officiellement, non, officieusement, 24 heures sur 24, si tu veux bien dormir sur tes deux oreilles. Tu sais que... Potentiellement, si tu réponds pas à cette petite dame qui t'a envoyé un email à 2h du matin en détresse, tu sais pas l'état dans lequel le pigeon ou l'autre animal va être retrouvé le lendemain. C'était vraiment une super expérience, mais mon amour restait toujours pour les animaux de ferme. Depuis la création de l'association, au total, on a récupéré 101 animaux. Pour l'instant, on fait plutôt sanctuaire. Ça aussi, c'est un de mes projets, c'était de faire entre guillemets « refuge » . d'étapes comme on peut voir beaucoup d'associations qui le font, qui s'occupent d'aller faire justement eux les saisies. Et puis après, qui arrivent, ce qui est quand même assez dur, de les redispatcher dans des familles. Moi, c'était mon projet aussi au début, c'est de me dire, dès qu'il y a... Une alerte, je récupère des animaux et puis après j'essaye de leur retrouver des familles. Mais j'ai tellement vu, même échangé avec d'autres associations, où des animaux qu'ils ont replacés malheureusement ont mal fini. J'aurais trop peur qu'ils finissent dans une famille où ça se passe pas bien. Alors peut-être pas de là à ce qu'ils soient consommés, mais que les minimums des soins, qu'ils aient pas un abri pour s'abriter, une bonne alimentation, c'est quelque chose qui pour l'instant...
- Speaker #0
C'est une responsabilité.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Donc pas d'adoption pour le moment, sanctuaire.
- Speaker #1
Voilà, plutôt sanctuaire, voilà.
- Speaker #0
La ferme des petits galopins est donc pour le moment un sanctuaire pour animaux de ferme. En faisant mes recherches pour préparer l'entretien, j'avais trouvé le projet d'Alexa référencé comme ferme d'animation, mais n'ayant pas le label de RP, établissement recevant du public, pour le moment, ce n'est pas exactement le cas, ni même une ferme pédagogique. Les fermes pédagogiques sont des lieux d'accueil qui permettent aux visiteurs, particulièrement le jeune public, de découvrir la vie à la ferme, le fonctionnement de l'agriculture, la vie des animaux de ferme, et qui fournit aussi des explications sur les produits issus de l'élevage, comme la viande, le lait, les œufs, et de l'agriculture en général, comme la farine, etc. Elles peuvent être gérées par des agriculteurs, des associations, ou même des collectivités. Le but étant d'informer sur les produits issus de l'agriculture, et donc d'une certaine façon de contribuer à l'exploitation des animaux de ferme, Alexa ne souhaite pas que sa structure soit vue comme telle. mais plutôt comme un sanctuaire où les animaux sont juste là pour être là et pour profiter d'une vie heureuse et sans stress. Elle me raconte d'ailleurs avoir vécu une expérience professionnelle comme animatrice soigneuse au sein d'une ferme pédagogique municipale, donc publique, en région parisienne, et ce qui lui a posé problème dans son fonctionnement.
- Speaker #1
Globalement l'expérience était enrichissante, notamment d'un point de vue animation, parce que moi j'avais jamais fait d'animation, mais le problème qu'il y avait et qui a... Beaucoup avec de fermes pédagogiques, c'est que très souvent, quels sont les ateliers qui attirent le plus de public ? C'est les ateliers où il y a des bébés animaux et où il y a la conception de fromages, ateliers de traite, fromages et vibronnage des petits chevraux ou des petits agneaux. Et donc ça, c'était un petit peu un truc avec lequel je n'étais pas trop OK parce que...
- Speaker #0
On en revient à l'exploitation.
- Speaker #1
Exactement. C'était une ferme où il y avait une surpopulation d'animaux, vu que tous les ans, ils les faisaient se reproduire parce que s'il n'y a pas de chevraux, s'il n'y a pas d'ateliers laids, les clients ne viennent pas. Donc tous les ans, il y avait des naissances. Des naissances et ça devenait anarchique. Et puis tu te retrouvais avec des animaux qui essayaient de recaser à droite à gauche. Et puis c'était une ferme pédagogique publique, enfin municipale, c'était pas quelque chose de privé. Quand il y avait des frais vétérinaires, bah non. Si ça coûte trop cher, c'est déjà arrivé que ce soit des employés qui, de leur poche, payent des opérations. Parce que vu que c'était un groupe entre guillemets, voilà, public, ils ne voulaient pas mettre de l'argent pour faire opérer un lapin, par exemple.
- Speaker #0
Alexa me raconte ensuite son expérience de médiation autour des animaux ou de la nature. La médiation animale est une approche thérapeutique et éducative qui utilise la relation entre l'humain et l'animal pour favoriser le bien-être, améliorer la santé physique et mentale et renforcer les interactions sociales. Elle s'adresse plutôt à des personnes fragilisées par l'âge, un handicap ou par des difficultés sociales.
- Speaker #1
Il y a pas mal d'études qui ont montré que la médiation par l'animal, le contact avec les animaux notamment, ça avait énormément de bienfaits sur la prise de confiance en soi, par exemple notamment des personnes qui ont du mal à s'exprimer, qui vont être plutôt introverties, qui ne vont pas se sentir à l'aise de s'exprimer en présence d'humains. Le fait d'avoir un animal dans la pièce, parce que l'animal c'est quand même un médiateur, il n'y a pas de jugement à travers l'œil d'un animal, ce qu'il y a davantage avec un être humain. Parfois sans le vouloir, on va toujours avoir des petits a priori, des jugements. Le fait d'avoir un animal dans l'environnement, ça va plutôt aider les personnes à être un petit peu plus en confiance, être un peu plus apaisées. J'ai fait des ateliers avec la laine des moutons. Essentiellement, je fais des ateliers dans une marpa, la marpa de Saint-Julien, ce qui est une marpa pas très loin. Une maison rurale pour personnes âgées. C'est comme une petite maison de retraite. Ils ne sont pas beaucoup, c'est une petite maison rurale. Et du coup, j'avais fait des ateliers où j'ai ramené la laine de mes moutons, on a nettoyé la laine, on a brossé la laine. En gros, leur montrer un petit peu comment ça se fait le travail de la laine. Voilà, c'est pas directement avec les animaux, mais ça a quand même un lien avec les animaux. Et vu que c'est des personnes qui sont âgées, c'est des métiers qu'ils connaissent. Parce que c'est des métiers que soit eux, ou plutôt leurs parents, leurs grands-parents ont pratiqué. J'ai fait des ateliers avec des insectes. J'ai une passion pour tout ce qui est petites bêtes, les petits insectes, tout ça. donc j'ai fait un atelier avec des insectes Manipulation d'insectes, alors c'est vrai que ça je m'en étais rendu compte quand je travaillais dans la ferme pédagogique. Je faisais des ateliers parce qu'ils avaient des phasmes, et en fait des fois il y avait des personnes qui étaient plus à l'aise à manipuler des phasmes, parce que le phasme c'est quand même assez lent, c'est assez pacifique comme animal. Alors qu'en présence de chèvres, ils allaient être très stressés, très angoissés, parce que les chèvres ça peut donner des petits coups de corne, ça peut sauter et tout. Donc c'est vrai que les insectes... Je ne pensais vraiment pas. Au début, bien évidemment, il y a de l'appréhension. Mais finalement, très rapidement, ils trouvent ça assez rigolo quand ils se rendent compte que ce n'est pas la petite bête qui va manger la grosse. Et là, le dernier atelier que j'ai fait, c'était de l'éco-vannerie. Donc la vannerie, c'est le tissage des fibres végétales osillées. Et l'éco-vannerie, c'est pareil, mais avec du papier. Du papier recyclé qu'on roule en petits tubes pour ressembler à des petites tiges et faire des petites décorations. Donc voilà, médiation animale. Pas que. C'est vrai que je ne fais pas ça régulièrement. J'ai contacté pas mal de structures, mais soit elles avaient déjà un partenariat avec quelqu'un dont c'est vraiment le métier, la médiation animale, ou alors pareil, des fois, le fait que ce soit payant, que ce soit une prestation payante, ça peut freiner, parce qu'eux aussi, ils ont des charges, ils ne peuvent pas forcément se permettre de mettre beaucoup d'argent ou qu'ils doivent prévoir beaucoup d'activités pour les personnes qui sont dans leur structure. Je pense que pour la partie scolaire, souvent le souci avec les scolaires, c'est que... En général, ça serait plutôt eux qui se déplaceraient ici. Il faudrait voir d'un point de vue législation pour avoir le statut ERP, établissement recevant du public, ça aussi c'est quelque chose de très compliqué. Je me suis rendu compte qu'avoir des réponses sur tout ce qui est administratif, un petit peu mise en place de ce genre d'agrément, c'est très compliqué à trouver des informations. J'ai appelé beaucoup de personnes pour avoir des réponses, personne ne me dit la même chose. Donc c'est vrai que... Pour l'instant, accueillir du public sur place, c'est pas trop trop possible. Mais par contre, c'est vrai que d'un point de vue de sensibilisation, ça pourrait être intéressant.
- Speaker #0
Comme elle l'a raconté précédemment, Alexa a développé un amour pour les pigeons pendant son expérience en centre de soins. Aujourd'hui, ils sont quatre à occuper sa volière, récupérée grâce à l'association Dignité Animale, située sur Lyon, et dont l'une des bénévoles, Morgane, est une passionnée de pigeons, qui fait de nombreux sauvetages de ses oiseaux. ce qui lui vaut une petite notoriété sur les réseaux sociaux pour ça. D'ailleurs, si elle écoute ce podcast, je serai très heureuse de l'inviter pour parler pigeons dans un prochain épisode. Si vous voulez voir des photos des magnifiques pigeons d'Alexa, dont Toinou, un grand pigeon borgne dit de beauté, donc élevé pour des concours, ou de tous les autres animaux d'Alexa, je vous invite à regarder la vidéo de l'épisode du podcast sur YouTube où je mets des photos en diaporama ou de jeter un oeil sur nos réseaux sociaux. Après les colombidés, on passe aux galinacées, puisqu'Alexa me parle ensuite de ses poules. Elle a récupéré la plupart de ses poules et coques auprès d'une dame qui s'était laissée dépasser par de nombreuses naissances de poussins, mais elle a aussi récupéré trois poules pondeuses de réforme, c'est-à-dire des poules issues d'un élevage de production d'œufs, considérées comme moins rentables par l'éleveur après un certain temps, et qui étaient donc destinées à être remplacées.
- Speaker #1
Ma conscience là-dessus a beaucoup évolué, aujourd'hui je ne ferai plus entre guillemets Même si je les aime d'amour, je ne ferai peut-être plus l'erreur de racheter. Parce que, tristement, quand on achète les fameuses poules pondeuses de réforme qu'un éleveur va vendre 2, 3 parfois même, ça peut monter un peu plus par tête, on pense que 2, 3 euros, c'est rien. Et certes, c'est rien, ce n'est vraiment pas une question d'argent pour le coup. Mais en fait, quand on achète comme ça une poule pondeuse à un éleveur, on fait juste d'alimenter ce business-là. parce qu'il faut savoir qu'un éleveur, à la base, sa petite poule pondeuse de réforme, il la vend même pas 15 centimes à l'abattoir.
- Speaker #0
Effectivement, dans l'industrie de l'œuf, les poules pondeuses moins rentables, dites de réforme, sont souvent envoyées à l'abattoir après leurs 18 mois, ce qui est assez choquant quand on sait que l'espérance de vie d'une poule varie entre 5 et 8 ans selon les espèces. En 2022, on recense environ 48 millions de poules pondeuses en France, dont 28% vivent toujours en cage. Il existe aujourd'hui plusieurs associations qui font des sauvetages de ces animaux et qui permettent à des particuliers qui ont un jardin d'adopter une ou plusieurs de ces poules pour leur offrir une belle retraite à la campagne et donc leur éviter l'abattoir. Ces associations qui sauvent les poules pondeuses de réforme tendent également à informer le public sur leurs besoins de façon à les considérer comme des animaux de compagnie à part entière.
- Speaker #1
Certaines amènent même à se questionner sur la consommation des œufs. Pour terminer là-dessus... un français consomme en moyenne 220 oeufs par an, ce qui est quand même assez conséquent.
- Speaker #0
Les poules pondeuses de réforme sont malheureusement souvent abîmées physiquement par leurs conditions d'élevage passées et la ponte intensive d'œufs. Elles ont donc la santé fragile. C'est sur ce point qu'Alexa a souhaité témoigner, en partageant l'histoire de sa petite poule rousse, Marlène.
- Speaker #1
C'est une petite poule, la poule pondeuse qu'on voit un petit peu partout. À la base, on en avait récupéré trois, Marlène, Mylène, Marilyn. Donc quand on les a récupérées, elles étaient infestées de verre, à tel point que vu qu'on les a vermifugés, y'en a une qui... Deux par le vermifuge et morts d'un choc toxique. Et du coup, il me restait Mylène et Marlène. Vu que c'est des poules qui ont été sélectionnées génétiquement pour pondre un oeuf par jour, ce qui n'est pas facile, je défie quiconque de mettre au monde un petit soie tous les jours. Mais c'est des poules qui, du coup, sont sélectionnées génétiquement pour pondre, pondre, pondre, mais le corps ne suit pas. Fabriquer un oeuf, ça demande énormément d'énergie. Donc très souvent, c'est des poules qui sont rachitiques, qui ont beaucoup de soucis au niveau de leur appareil reproducteur. Donc moi, Marlène, elle faisait énormément de salpingites. C'est une infection d'utérus. En fait, elle faisait des infections du salpinx, de l'utérus, en permanence. Chaque fois, c'était isolement, antibiotiques. Elle peut ressortir isolement, antibiotiques, antidouleurs. C'était vraiment tout le temps ça. On lui a posé, bien évidemment, des implants contraceptifs pour stopper sa production d'œufs. Parce que ce qui la rendait malade, c'était le fait de produire des œufs. Le problème de l'implant contraceptif, c'est que c'est très variable. Ça peut tenir un mois. La première année, ça a tenu un an. Pendant un an, la paix fait d'œufs, elle a été en... Parfaite santé. Et puis après, les seconds ont tenu quelques mois. D'une poule à l'autre, ça peut varier. Ça peut tenir très longtemps comme pas longtemps du tout. C'est aussi très compliqué en campagne, mais globalement, trouver des vétérinaires qui s'y connaissent en poule. Et quand je dis en poule, c'est vraiment comment soigner une poule en tant qu'individu et pas en tant que troupeau. Parce que c'est ça le problème, c'est qu'on se dit oui à la campagne, il y a plein de vétérinaires ruraux, oui. Mais un vétérinaire rural, il ne va pas soigner une poule qui est malade. Il ne va pas offrir une opération à 1500€ à une poule qui est malade. Non, le deliver, il ne va pas dire, je vais soigner ma poule. Non, ça lui revient moins cher de l'envoyer à l'abattoir que de la soigner. Donc c'est vrai que trouver dans le coin des vétérinaires spécialisés pour soigner une poule comme ça, ça a été très compliqué. On a fait quelques allers-retours à Lyon. On a trouvé une super clinique à Lyon et à Belleville qui ont vraiment tout le matériel pour vraiment faire IRM, échographie, tout ça. Moi je me suis dit peut-être que si on lui fait une opération pour lui retirer tout son appareil reproducteur, certes ça va être compliqué sur le moment parce que c'est fait, il y a un coup, il y a un certain coup sur les opérations, certes, mais aussi voilà, une opération sur une poule, c'est pas anodin. Une poule déjà qui est affaiblie, qui a été exploitée toute sa vie, l'endormir, lui retirer son appareil reproducteur, enfin ça peut être compliqué de se rétablir. J'avais vu sur internet qu'il y avait un vétérinaire qui savait faire cette opération-là, qui avait l'habitude de le faire, donc je suis allée le voir. et il m'expliquait qu'en fait c'est tellement petit l'appareil reproducteur d'une poule qu'ils peuvent pas retirer les ovaires. Donc en fait elle continuera à produire des oeufs. Même si on retire le salpin, elle peut continuer à produire des oeufs. Et le problème c'est que cette fois-ci les oeufs vont tomber dans l'abdomen et faire des coélomites, oeufs dans la cavité abdominale. Du coup avant d'arriver au stade de l'opération qui peut être assez risqué pour l'animal, on s'est dit on va faire des investigations. On va d'abord voir si c'est pas parasitaire. Ça n'a pas été. Antibiotique ça va fonctionner parce qu'elle avait aussi des soucis au rein. Elle avait des modules au foie, elle avait des inflammations du côlon. Elle avait même plein de petits kystes un peu partout dans son corps. Malheureusement, c'est le cas de beaucoup de poules de réforme. Du coup, Marlène est décédée, là, au début mars 2025. On a refait une prise de sang, il n'y avait pas de souci. Échographie, pas de souci. Du coup, on a dû passer à l'étape IRM, scanner. Et là, au scanner, ils ont vu qu'en effet, il y avait eu une coélomite, un jaune d'œuf qui est arrivé dans l'abdomen. En plus de ça, il y avait eu une impaction au niveau de l'utérus. Donc en fait, c'est un amas de matériel organique, plus l'œuf dans l'abdomen, qui a prouillé dans l'abdomen. On voit ça au scanner, elle a quand même assez affaibli. Mais bon, on s'est dit, on va tenter le tout pour le tout, on va la faire opérer. Malheureusement, la veille de l'opération, elle a eu d'un coup le vétérinaire, parce que du coup, elle a été hospitalisée pendant quasiment une semaine à la clinique. Et le vétérinaire nous a appelés pour nous dire qu'elle avait commencé à avoir d'un coup des troubles neurologiques et qu'elle avait fait un arrêt cardio-respiratoire dans la couveuse. La finalité de cette histoire, c'était de dire qu'il y a beaucoup cette vague aussi, il y a même des communes qui encouragent les habitants à adopter des poules de réforme. Regardez, prenez une poule de réforme, en plus ça mange vos déchets, ça vous fait des œufs, parfait. Le fait est qu'énormément de poules de réforme vont mourir très tôt de soucis de santé si vous ne prenez pas en compte le fait qu'il y a des soins vétérinaires à payer. Très souvent on se dit c'est une poule, ça ne coûte pas cher, c'est une poule. Bah si, ça peut coûter très cher une poule. Si on considère vraiment l'animal et qu'on veut vraiment faire les choses bien, une poule ça peut coûter très cher. C'est pas parce qu'on se dit oui on prend une poule à 2-3 euros. Encore une fois c'est vraiment pas le prix en soi, mais il faut se rendre compte de tout l'impact. De ce que ça implique. Exactement.
- Speaker #0
C'est souvent le problème pour beaucoup d'espèces, surtout dans les NAC. Ouais.
- Speaker #1
Ah oui, non mais bien sûr !
- Speaker #0
Toi, t'as tout fait pour sauver Marlène,
- Speaker #1
hein ? Vu que c'était une poule qui était tout le temps malade, c'était une poule qui, à chaque fois, était en intérieur avec nous. Parce que quand elle est malade, on la met Ausha l'intérieur, elle est tout le temps avec nous, donc c'est vrai qu'on développe un affect particulier envers les animaux, très souvent, qui sont malades. Au bout d'un moment, je me suis dit, à ce que signifie pour elle tous les deux mois de se retrouver enfermée, au chaud certes, mais à être enfermée malade et à subir des gavages et de l'alimentation donc d'après toi on se pose toujours des questions, moi je me dis est-ce que si je l'avais opéré dès le début pour lui retirer dès le début, peut-être que voilà maintenant je me dis si un jour je récupérais une poule de Drayform sans l'acheter est-ce que bah directement je prends ma poule, je la fais opérer pendant qu'elle est en forme parce que le souci c'est ça c'est que Marlène était trop faite pour se faire opérer peut-être que si on l'avait opéré une semaine avant ça serait encore là donc c'est vrai à chaque fois de toute façon toujours avec des si on refait le monde de toute façon dès qu'il y a il faut se dire que c'est un apprentissage pour les prochains exactement c'est toujours ça oui ça oui et est-ce que je peux te demander si tu manges des oeufs justement donc jusqu'à présent je consommais les oeufs de mes poules donc je suis pas je suis pas vegan à 100% vu que je continue à consommer quand mes poules quand on a des oeufs en trop bon là le fait que c'est ma chienne qui les a tous mangés hier mais je consomme les oeufs de mes poules. Et les autres, c'était plutôt des poules récupérées de poulets de chair. Donc pareil, poulet de chair, en général, il y a plus des soucis d'articulation. Des fois, leur poids est trop lourd pour leurs pattes.
- Speaker #0
Elles sont engraissées. Oui,
- Speaker #1
c'est ça, c'est ça. À chaque fois que j'ai récupéré des poules, les soucis qu'elles avaient, c'était tout ce qui était les pododermatites, des escarres, en fait. C'est lié à des mauvaises conditions de perchoir. C'est très long à soigner, c'est-à-dire que... L'hiver, j'évite de trop les embêter avec ça parce qu'il fait déjà humide, mais en fait, il faut tremper les pattes dans un bain de bétadine pendant 15-20 minutes que ça ramollisse. Ensuite, on essaie un petit peu de gratter la coute, on met d'un baume cicatrisant, on met une sorte de petit coussinet pour que ça soit en hauteur et puis on leur fait des petites bottes. Avoir les pattes dans des bottes comme ça, bon, d'un moment, elles s'y habituent, mais c'est vrai que... ça peut être lié à différentes choses, ça peut être un environnement trop humide, une bactérie ou alors des mauvaises conditions de perchoir. Donc c'est pour ça qu'on a testé perchoir rond, c'est pas bon pour leur articulation, perchoir carré. Normalement il faut avoir un perchoir par taille de patte, des perchoirs adaptés à la taille des pattes des poules, tout simplement plus ou moins large en fonction de la race.
- Speaker #0
L'autre poule pondeuse de réforme d'Alexa, Mylène, est également décédée d'une salpingite détectée trop tardivement. Adopter une poule de réforme, c'est donc lui donner une chance d'échapper à l'abattage, oui, mais il faut bien prendre en compte que la poule accueillie, comme tout autre animaux de compagnie, peut faire face à des problèmes de santé qui engendreront des frais vétérinaires et qu'il n'est pas toujours évident de trouver un vétérinaire qui accepte ou a la compétence de soigner cet animal. Certains sites internet de passionnés de poules recensent les vétérinaires qui acceptent de soigner les poules de compagnie partout en France. Comme par exemple poulorama.com, le blog de Marie, une passionnée de poules qui partage sa passion, propose à travers son blog des conseils sur l'alimentation, le soin des poules, l'hygiène du poulailler, etc. Si ça vous intéresse d'y faire un tour, je mettrai le lien dans les notes de l'épisode. On retourne à nos moutons, ou plutôt à nos brebis. Puisqu'Alexa me parle ensuite de ses tout premiers animaux adoptés, la brebis Roxy et son agneau Shelby. Malheureusement, ils sont décédés tous les deux à quelques mois d'intervalle l'année dernière. En évoquant leur histoire, Alexa met en lumière une réalité de terrain lorsqu'on possède des animaux de ferme, à savoir la difficile question du traitement de la dépouille de son animal de ferme.
- Speaker #1
Les tout premiers animaux que j'ai adoptés, c'était Roxy et Shelby. Deux brebis, donc ça c'était un éleveur qui arrêtait son élevage. et qui ne voulait pas envoyer toutes ses vieilles brebis à l'abattoir. Donc les brebis avaient été placées dans des familles d'accueil grâce à l'association Liberty. Ça me fait penser, il y a une super association qui... Sa mission, c'est ça, c'est l'action Coexister. C'est une association suisse, mais maintenant elle a une antenne en France où son travail, c'est d'aider les éleveurs à se reconvertir. Donc c'est trop bien. Mais là, c'était avec l'association Liberty. Elle aidait un éleveur à replacer des vieilles brebis, sauf que toutes les brebis étaient pleines. Donc... Il restait deux brebis avec leurs agneaux à adopter. Donc moi, j'ai pris Roxy et son petit Shelby. Roxy, qui était une brebis, qui devait avoir entre 5 et 7 ans quand on l'a récupérée, il me semble. Ça avait combien de temps, une brebis ? Alors, officiellement, ça peut vivre jusqu'à 15 ans. Là, Roxy, on allait décéder, elle devait avoir à peu près 9, 10 ans. Mais elle avait une pneumonie chronique. Dès qu'il faisait humide, elle toussait. coulé du nez et très souvent les vétérinaires venaient pour lui faire des piqûres d'anti-inflammatoires pour libérer ses bronches. Malheureusement elle est décédée en juillet dernier, c'est ça. Le premier animal que j'ai adopté c'était un petit peu compliqué. En fait un matin quand je me suis levée je l'ai retrouvée au bord de la clôture et en état de choc, avec beaucoup de mal à respirer. Et en fait le problème que souvent Roxy elle adorait se rouler. Elle se mettait sur le dos, elle se roulait pour se gratter le dos. Le problème c'est que ça arrivait très souvent qu'elle se mette sur le dos et qu'elle se retrouve bloquée.
- Speaker #0
Et un mouton, si dans la demi-heure où tu le vois sur le dos, tu ne le remets pas sur ses pattes, ils peuvent mourir très très vite.
- Speaker #1
Comme les tortues.
- Speaker #0
Ah ouais, les tortues aussi.
- Speaker #1
Il me semblait bien qu'il y a des animaux qui ne se relèvent pas tout seuls.
- Speaker #0
Et bien ouais, un mouton sur le dos, ça peut être très très dangereux. Et c'est pour ça, des fois quand on voit dans les pâtures un mouton qui est sur le dos, il ne faut pas hésiter à rentrer dans le pré pour le remettre sur ses pattes parce que ça peut être très rapide, il peut très vite en mourir. Et le matin, elle est retrouvée un petit peu comme ça et en état de choc avec... énormément de difficulté à respirer vu qu'elle avait déjà sa pneumonie chronique donc le vétérinaire est venu en urgence il lui a fait toutes les piqûres possibles et inimaginables pour un petit peu lui dégager les bronches pour lui donner un petit coup de boost mais 5 minutes après elle s'est réunie d'un coup et elle est partie donc ça ça a été très compliqué tu peux pas vraiment faire honneur on va dire au corps de l'animal vu que tu dois appeler les caressages les caressages c'est un énorme camion ben qui est rempli de cadavres qui a... parcouru toute la matinée ou que sais-je, plein d'élevages pour récupérer plein de cadavres qui arrivent avec un bras articulé qui attrape pas ton animal et qui le gêne dans une mène. Le fait est que moi, après avoir appelé peut-être 50 tombes funèbres en France, j'ai trouvé une tombe funèbre qui a accepté d'incinérer ma brebis. Donc c'est moi qui l'ai prise dans la petite voiture, je l'ai déposée moi-même à la tombe funèbre, elle a pu se faire incinérer. Par contre, on n'a pas eu le droit de faire incinération individuelle. C'était une incinération collective. Donc en fait, elle a été incinérée avec des chevaux. Je les ai beaucoup remercié parce que du coup, je ne pouvais pas avoir ses cendres. Moi, j'aurais vraiment aimé avoir ses cendres. Ils m'ont fait l'empreinte de sa patte dans l'argile. Donc c'était vraiment... Ils ont vraiment été adorables. Ce qui fait que pour Marlène qui s'est retournée, là, cette fois-ci, j'ai pu la déposer pareil et avoir ses cendres à Marlène. Donc juste un petit truc. J'ai mon petit coin avec la mémoire de tous les animaux qui sont morts. Malheureusement, Shelby, qui était le bébé de Roxy, lui c'était pas pareil, il faisait quand même 130 kilos. Donc c'était un gros bébé. Et lui, il est décédé quelques mois après de la FCO, qui est une maladie virale transmise par un moucheron qui a débarqué en France. Il n'est pas mort directement du virus, parce qu'il est plutôt mort d'un effet secondaire qui fait qu'il a arrêté de manger. Et vu qu'il a arrêté de manger, son estomac, son rumen, a arrêté de ruminer. Et le principe de survie d'un ruminant, c'est de... c'est un ruminant qui ne rumine pas, meurt. L'estomac se ratatine sur lui-même et il meurt dans d'être centré, mais souffrance. Shelby, pendant une semaine, on l'a gavé parce que l'objectif, c'était de relancer son estomac. On le faisait manger, on le faisait manger, mais ça ne ressortait jamais. Peut-être en une semaine, il y a quatre vétérinaires différents qui sont venus, des piqûres différentes, un truc pour relancer l'estomac. Malheureusement, l'estomac n'est jamais reparti. Donc, il y a une nuit où il est parti. Et lui, par contre, ça a été compliqué parce que trop gros. aucune pompe funèbre l'a accepté. Donc là, ouais, terrible, il a fallu faire venir l'écarisseur et ça, ça a été compliqué.
- Speaker #1
L'émotion est trop forte pour parler de la venue de l'écarisseur pour Shelby et je suis désolée d'avoir réveillé ce souvenir encore douloureux. Dans un registre plus léger, Alexa me présente ses books, récupérés de la première ferme pédagogique où elle a travaillé en région parisienne.
- Speaker #0
Pekin et Pika c'était deux boucs entiers, personne ne voulait les récupérer. Donc c'est vrai que je me sentais un petit peu mal de partir comme ça, parce que de laisser les animaux en leur disant bon bah au revoir, moi je démissionne, je pars. Je m'étais fait la promesse que le jour où j'ai la possibilité de venir les récupérer, j'irai les récupérer et ce qui était assez drôle c'est que moi j'ai eu mon permis à 18 ans et depuis mes 18 ans je n'avais jamais conduit de ma vie. Je suis arrivée ici, je n'avais jamais conduit de ma vie. J'avais acheté mon berlingot, je ne l'avais jamais conduit. J'avais la phobie de conduire. Depuis mes 18 ans, je n'avais pas conduit. Et là, on arrive à plus de 10 ans, un peu moins, presque 10 ans après. Première fois que je reprends ma voiture, c'est pour faire un aller-retour à Paris avec deux boucles dans mon coffre. Première fois que je prends l'autoroute, je me dis oh là là. En plus, j'avais peur. J'appelle parce que je me suis dit mince, mais il faut une autorisation pour transporter des animaux comme ça. J'appelle, on m'a dit non, non, si c'est pas but commercial pour des échanges d'argent.
- Speaker #1
T'as appelé qui pour savoir ça ?
- Speaker #0
Oh, la DDPP. La DDPP, on dit non, s'il n'y a pas de but commercial avec de l'échange d'argent, en fait, c'est comme si vous transportiez votre animal de compagnie pour partir en vacances. Alors moi, je leur avais mis au cas où un collier parce que je me suis dit, il faut qu'on s'arrête sur l'air d'autoroute, qui mange, qui boit, ce qu'on a fait. Mais non, non, non, j'ai pas eu besoin de les attacher, ils ont été super sages. Ça a été plus compliqué de les faire. montée dans le berlingot. Une de mes amies qui m'a accompagnée qui a dit « T'es sûre que tu veux pas que je conduise ? » Parce que quand je lui ai dit que c'était la première fois que je conduisais, elle m'a dit « Ah ! »
- Speaker #1
Aussitôt arrivée, les deux loulous sont castrés puisqu'Alexa nourrit aussi le souhait d'accueillir des chèvres. Elle en a actuellement deux, Yuka et Tonka. Arrivaient toutes les deux blessées à l'association.
- Speaker #0
Yuka, c'est une petite chèvre naine qui, quand on l'a récupérée, elle avait déjà tout le dos lacéré. Elle avait une énorme cicatrice tout le long du dos. Alors, le vétérinaire pense que c'est une automutilation d'ennui parce qu'avec sa corne, des fois, elle se donne des coups. Et puis, elle a une jambe en angle droit. Clairement, au niveau de la cheville, ça part en angle droit. Une fracture qui n'a jamais été soignée. Bon, à elle, on l'a récupérée. Ça se true bien passé avec les autres animaux. Enfin, c'est devenu la copine de Pékin, son amoureuse. Et Tonka... Tonka, alors petite chèvre, elle, pareil, ça c'était une période où c'était pas prévu pour l'instant qu'on reprenne une chèvre parce qu'on n'avait pas de nouvel abri disponible en fait. Et donc j'ai une amie qui travaille dans un centre de formation qui est collée à un élevage de chèvres et de vaches qui m'appelle et qui me dit, oui Alexa, regarde, il y a cette petite chèvre, elle a la patte arrachée, en fait elle avait une patte qui traînait et en gros elle leur a demandé qu'est-ce qu'ils allaient en faire. et ils m'ont dit que je pouvais la prendre si on trouvait quelqu'un pour la sauver, mais sinon qu'il y a un chasseur qui allait venir lui tirer une balle dans la tête. J'ai fait, quoi ? Et moi, c'était vraiment pas prévu parce qu'il n'y avait pas de place pour la mettre. En plus, une toute petite chèvre avec une épaule arrachée. J'avais trop peur que les boucles la bousculent ou lui fassent encore plus mal. J'en ai parlé à mon voisin, donc ça c'est bien aussi parce que j'ai un voisin qui est super bricoleur, Pierre, et donc il nous aide vraiment beaucoup sur tout ce qui est bricolage. On lui en a parlé et en fait là tu vois il y a un petit car park qui à la base n'était pas fermé où on garait la voiture et directement genre en une après-midi il est arrivé, il nous a monté la porte pour faire un enclos pour la petite chef. Je suis arrivée le soir parce que moi à ce moment-là j'étais en formation, je suis arrivée le soir, j'ai vu tout était prêt donc dès le lendemain j'ai mon avis qu'il avait récupéré la chef qui l'a mis dans son coffre, qui me l'a déposé. Et en effet en fait ton car avait le scapulale et qui allait loin de la mot plate complètement en pièces, en guettes, broyées. pas possible de plâtrer et juste attendre avec le temps que ça se reconsolide. Et maintenant, elle court.
- Speaker #1
Elle vit avec.
- Speaker #0
Elle est très proche de Paprika, la chienne. Alors, bien évidemment, ces chèvres-là, quand elles vont vieillir, ça va leur faire de l'arthrose. Il y aura de l'arthrose à traiter, il y aura des douleurs, ça sera du traitement. Enfin, comment gérer de l'arthrose chez un être humain, quoi ? C'est aussi, voilà, mais ça va être très bien vivre avec. Et le jour où elles auront de l'arthrose, que ce sera douloureux, on fera tout pour les soulager, quoi. On leur donnera, je sais pas... l'anthropathie, des plantes, on verra bien d'ici là. Deux hectares de terrain, une partie qu'on n'a pas encore eu le temps de clôturer, mais c'est vrai que deux hectares de terrain, notamment pour les petits ruminants, ça va d'un point de vue bien-être animal, pour éviter qu'il y ait du surpâturage et du coup du parasitisme résistant, on considère qu'il faut au minimum 1000 m² par petit ruminant. La chose urgente à faire, ça va être de finir de clôturer le terrain et de changer les clôtures. Préexistantes parce que les boucs, ils font quand même 80 kg. Ils ont des cornes de 1 mètre de long. Les clôtures, elles font pas long feu avec eux. Déjà, ça serait bien pour les animaux et ça serait bien aussi mentalement parce que je me sentirais plus en sécurité de m'absenter si je sais que les clôtures sont béton.
- Speaker #1
Tu cherches de l'aide ponctuelle ?
- Speaker #0
Plutôt ponctuelle lorsqu'on décide de faire des gros chantiers clôture et création de... grosse plateforme de jeux pour les bouts jusqu'à présent tout ce qui est abri on le faisait à deux avec ma maman et ça pouvait prendre quelques jours t'as un peu d'aide oui oui quand même notre super voisin Pierre si tu rentres dans ce podcast on faisait quand même beaucoup parce que lui il est très bricoleur donc très rapidement il me dit mais si tu prends la meuleuse tu fais ça ça ça ok j'ai du mal à être bricoleuse heureusement que t'as aidé
- Speaker #1
Est-ce qu'on peut faire des dons à l'association d'une manière ou d'une autre ?
- Speaker #0
Ça serait plutôt des dons matériels des petites cabanes smobies qui commencent à faire chaud, ça fait plein de petits coins d'ondes pour les poules, pour les pigeons, pour les lapins à l'extérieur, c'est quand même pas mal
- Speaker #1
Si vous avez des petites cabanes de type smobie pour enfants, des petites cabanes en bois ou même du matériel pour chèvres, poules ou lapins, et que vous vous situez pas trop loin de Courte, environ 30 minutes de Mâcon ou de Bourg-en-Bresse Vous pouvez proposer vos dons à Alexa à travers son mail lafermedespetitsgalopins.com Je mettrai cette adresse mail dans les notes de l'épisode. On pourrait aussi parler de Darcy, un lapin géant des Flandres sauvé du laboratoire, de Poppy, sa brebis peureuse retrouvée non identifiée en train d'errer, avec l'équivalent d'au moins 3 ans de laine sur le dos. Ou encore d'Arsène, le coq qui a chanté pendant tout l'épisode, et si vous tendez l'oreille, vous pourrez l'entendre vers la quatrième ou cinquième minute de ce podcast. Le temps nous manque pour mentionner tout ce petit monde, mais ce qui est sûr, c'est que même si sa structure est récente, et qu'elle cherche encore son identité entre le sanctuaire, le refuge étape, ou la ferme d'animation, pour sensibiliser à la protection des animaux de ferme et au respect du vivant, Alexa ne se voit pas sans ses animaux dans le futur. Son objectif serait même de s'agrandir pour accueillir ce qu'elle m'a confié être comme son animal de cœur, la vache, mais aussi pourquoi pas cochon, dindon et autres petits compagnons.
- Speaker #0
L'objectif c'est d'évoluer et moi si demain je peux avoir 10 hectares avec 50 plus animaux, je le ferai bien sûr. Parce que souvent on me dit mais comment est-ce que tu fais pour entre guillemets, tu vas pas faire ça toute ta vie quoi, tu vas pas être là toute ta vie à pas prendre des vacances. Bah si en fait, si parce que... Dans ma tête, je ne me vois pas faire autre chose. Et l'objectif, ce serait vraiment d'avoir un terrain encore plus grand. Alors peut-être pas celui-ci, peut-être un autre qui pourrait être constructible pour construire vraiment des abris en dur, pour que les animaux soient plus abrités des intempéries et pour pouvoir avoir plus d'animaux. Vraiment, l'objectif d'évolution, c'est ça, c'est d'avoir un plus grand terrain et pourquoi pas faire tout ce qui est sauvetage. Faire des saisies et pourquoi pas trouver des familles d'accueil. Mais encore une fois, là, à l'heure actuelle où j'en suis, je ne me sentirais pas de faire adopter des animaux. Donc plutôt le projet d'un grand sanctuaire, pouvoir récupérer, je vois plein de dindons. Très souvent, ça arrive, les dindons qui sont pour la consommation, ils sont très lourds, ils ont beaucoup de soucis d'articulation. Il y a pas mal des fois des associations qui cherchent à placer des canards, les fameux canards de barbarie, ceux utilisés pour le foie gras. J'aimerais beaucoup, mais là, par rapport à ce que j'ai, je ne peux pas séparer mes poulets et les canards. Parce que c'est vrai qu'il y a des maladies qui sont transmissibles l'une à l'autre, qui ne vont pas être mortelles pour le canard, mais qui vont être pour la poule inversement. Donc moi j'aimerais bien avoir la place d'avoir déjà, pouvoir avoir plus de diversité d'animaux, donc canard, pente, plus grande volière, avoir beaucoup plus de pigeons aussi, ça serait... Parce que voilà, ça reste 24 mètres carrés, donc ils ont de l'espace, mais bon l'objectif c'est d'avoir plusieurs volières, plusieurs aussi des tourterelles, enfin... Et bien évidemment, plus de chèvres, plus de moutons, plus de vaches ! et des cochons, des cochons aussi avec ça je te laisse le mot de la fin ça serait déjà de remercier toutes les personnes qui travaillent de près ou de loin pour la protection animale je sais que c'est pas tous les jours simple, à titre personnel je parle pas pour tout le monde on se dit est-ce que vraiment notre action à notre échelle individuelle a réellement un impact, donc des fois c'est un petit peu un petit peu déprimant mais la réalité c'est que moi tout le temps passe plus je rencontre des gens qui sont sensibilisés à la cause animale moi franchement ça me fait pas peur parce que je vois que notamment en termes de véganisme les gens sont de plus en plus ouverts à ça il y a de plus en plus de personnes qui transitionnent pour une alimentation végane et je trouve ça génial et petit à petit il y a de plus en plus de personnes qui se sensibilisent à ça ça me fait penser à l'association Futur qui est en fait un sanctuaire de particuliers en fait, il s'appelle Sanctuaire du Futur et en fait il regroupe plein de Merci. de particuliers, c'est pour encourager les particuliers à sauver des animaux de ferme. Et c'est vraiment top. Mais voilà, juste encourager les gens, même les particuliers, pas forcément les associations ou les personnes qui réellement travaillent dans ce milieu-là, à adopter. S'ils en ont les moyens, s'ils en ont les capacités financières, s'ils ont le temps de le faire. Même si c'est adopter que deux moutons ou deux chèvres, parce que oui, il faut toujours les adopter par deux. Parce que c'est quand même des animaux grégaires. C'est déjà ça. Et puis chacun à son échelle fait ce qu'il peut. Et voilà. Merci Alexa pour ton témoignage. Merci à toi en tout cas d'être venue jusqu'ici pour écouter mon histoire. Et l'histoire des animaux de la ferme du Tiguel au Pain.
- Speaker #1
Peut-être dans le futur, retrouverons-nous Alexa dans un prochain épisode avec tout plein de nouveaux pensionnaires. C'est sincèrement tout ce que je lui souhaite quand on connaît sa passion et son amour pour ses animaux. En attendant, vous pouvez la retrouver avec tous ses petits galopins sur ses réseaux sociaux. L'association possède également une page LOSO qu'Alexa doit finir de compléter. Si vous souhaitez l'encourager dans son projet, lui proposer de l'aide ponctuelle pour l'un de ses chantiers, échanger à propos d'un atelier de médiation ou lui faire un don matériel pour ses animaux, vous pouvez écrire à lafermedespetitsgalopins.com Je précise que galopin c'est un jeu de mots avec le département de l'Ain, pas de S. Je rajouterai ce mail ainsi que les autres liens dans les notes de l'épisode. C'était un épisode de l'Eco des Museaux, un podcast imaginé et réalisé par Marine Coez. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute précieuse. J'espère que ce podcast vous donne envie d'agir à votre niveau, car chaque action peut faire la différence pour un monde plus bienveillant envers toutes les espèces animales. Si l'épisode vous a plu, Merci d'en parler autour de vous, de laisser des étoiles, des pouces en l'air, un gentil commentaire, et de vous abonner depuis votre plateforme d'écoute préférée. Si vous souhaitez être l'invité de ce podcast, ou connaissez quelqu'un qui pourrait l'être, ou me suggérer une thématique pour un prochain épisode, n'hésitez pas à me contacter à l'éco-des-museaux-gmail.com. Vous pouvez également suivre ce podcast sur les réseaux sociaux. A bientôt !