- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Légendes Cavalières, le podcast de Grand Prix qui vous replonge dans l'histoire des sports équestres. Je suis Pascal Boutreau, journaliste passionné par l'histoire du sport. Dans ce trentième épisode, et oui, déjà trente épisodes, je vous propose de repartir juste quelques petites années en arrière. Direction la Suède, place forte du saut d'obstacle depuis une décennie, avec encore il y a quelques jours le titre Européens par équipe conquis à Milan. Rendez-vous avec un couple qui a atteint le sommet de l'Olympée du Monde, Peder Fredriksson et H.M. Holin de Wink, vice-champion olympique en 2016 à Rio, puis en 2021 à Tokyo, où ils avaient également conquis l'or par équipe, mais aussi champion d'Europe à Göteborg en 2017 et vainqueur de nombreux Grands Prix. Dans la seconde partie de cet épisode, nous aurons le plaisir de retrouver Ludo Filipparts. témoin de l'ascension du krach né en Belgique. A première vue, le dénommé H&M All Inc. de Vink n'a rien d'une superstar. Petit, assez court sur pattes, aussi gentil qu'un cheval de club, il pourrait même sembler ordinaire. A première vue. Le bé est né le 17 mars 2006 chez Bass Huitbrext à la frontière belgo-néerlandaise. Il est le fruit du croisement du puissant et renommé Kashmir Van Schutterhoff, fils de Nabab de Rêve et de Fortune, une jumeau néerlandaise par Andiamo exclusivement consacrée à l'élevage avec énorme... Mets-toi-en seulement à 1,58 m. Très vite, Olin se montre très gentil avec l'homme, avec une personnalité attachante. Mais dès que quelqu'un s'assoit sur son dos, tout change. Il devient extrêmement sensible et s'effraie de tout. Par exemple, aucun cavalier ne peut enlever sa veste ou ses gants une fois en selle. Mais le potentiel est évident. Olin se fait remarquer dès son tout premier concours disputé avec la cavalière de l'élevage. Quand il était jeune, Olin était très chaud qu'on fit l'éleveur dans un article de Grand Prix. Nous voyions qu'il avait énormément de qualité et qu'il était un bon sauteur. Mais nous doutions un peu de ses moyens, qui se sont révélés au fur et à mesure. Le baie est acquis par les deux frères belges Jan et Bart van Ove. En 2012, alors que le SBS est âgé de 6 ans, ils décident de le confier à une grande écurie afin de le valoriser sur la scène internationale. Le choix se porte sur la famille Philipparts. Nicolas, alors âgé de 19 ans, est le premier à l'essayer. Le constat sonne comme une évidence. Même s'il n'impressionne pas vraiment au boxe, Olin est le premier à l'essayer. C'est un krach. Le clan Philippe Hartz est séduit. Ludo nous en parlera dans quelques minutes d'ailleurs. Néanmoins, de longues heures de travail sont nécessaires. Olin se montre beaucoup plus délicat que prévu. Il est très chaud et devient très fort à l'abord des obstacles. Fin 2013, au Mondiaux des Jeunes Chevaux de l'Anakène, auquel ils avaient déjà participé en 2012, Olin et Nicolas Philippe Hartz terminent au pied du podium du championnat de la Ligue des Jeunes. à des 7 ans. Cette performance attire l'attention de nombreux marchands et cavaliers. Parmi eux, un certain Peder Fredriksson. Le Suédois a grandi avec son frère Jens dans un coin de campagne où il n'y avait, de leur propre aveu, rien d'autre à faire que monter à cheval. C'est d'ailleurs avec son aîné qu'il gagne sa première épreuve à Poney dans un petit concours local. Mais Péder a d'abord choisi le concours complet. Il participe même aux Jeux Olympiques en 1992 avec une 14e place individuelle sur Elytrip avant de s'orienter vers le saut d'obstacle. Première participation aux Jeux Olympiques en 2004 à Athènes, achevé avec une première médaille d'argent par équipe associée à Rolf-Gerhard Bengston, Malin Barriere-Johnson et Peter Eriksson. Via son fidèle sponsor, Stutteri Arch, l'écurie de Charlotte Söderström, petite-fille du fondateur de la marque de prêt-à-porter H&M, le Suédois fait donc l'acquisition d'All In. Dans Equestrian, le mag, le Suédois se souvient de ses premières impressions.
- Speaker #1
Il était un peu chaud lorsque je l'ai acheté, mais ça a toujours été un très bon cheval. Il a bien évolué aussi avec Nicolas Philipperts. J'ai appris que finalement, ça n'avait pas d'importance qu'il soit chaud ou non, Parce que quand il rentre en piste, il est toujours très concentré sur les obstacles. La seule chose que je ne savais pas, c'est s'il pourrait sauter des obstacles aussi gros, car il ne mesure qu'un mètre 64-65, c'est un petit cheval. Mais il a montré qu'il pouvait le faire.
- Speaker #0
Au moment de laisser partir le crack, Ludo Philipparts glisse à son nouveau cavalier. All-in va t'emmener jusqu'aux Jeux Olympiques ! Prémonitoire. Peder Fredriksson tombe très vite sous le charme du petit baie. Au premier regard, All-in n'a vraiment pas l'air d'une star, concède le Suédois. Même monté sur le plat, il ne dégage rien de spécial. En revanche, dès qu'il saute, il est incroyable. Il a un bon mental et beaucoup de sang, tout en restant relâché. Il est très talentueux conclut Peder Fredriksson. Pendant les cinq premiers mois, le Suédois prend son temps. Lui, le cavalier venu du complet, connaît toute l'importance d'instaurer une relation de confiance avec son cheval. En mai 2015, à Hambourg, premier Grand Prix 5 étoiles, 12e place. Prometteur arrive la première Coupe des Nations au CSI aux 5 étoiles de Rotterdam avec deux superbes tours, un petit point en dépassé dans la première manche et un sans faute dans la seconde. Suivent une huitième place dans le Grand Prix. La remprise 5 étoiles de Knoke est une victoire dans la Coupe des Nations du CSI au 5 étoiles de Falsterbo avec un double zéro. On assiste à la naissance d'un couple de très très haut niveau. Le sélectionneur suédois propose aux cavaliers d'intégrer l'équipe pour les championnats d'Europe d'Aix-la-Chapelle. Mais Olin n'a que 9 ans et Peder estime que c'est encore trop tôt. 2016, année olympique. En quelques mois, le duo s'impose comme un pilier de l'équipe suédoise. Rapide, souple, relativement puissant, doté d'une technique quasi parfaite et d'un mental à toute épreuve, Olin est incroyable. Double sans faux dans les Coupes des Nations de Saint-Gal, Rotterdam et Falsterbo. Le couple répète les exploits chaque semaine. Direction le Brésil !
- Speaker #2
Sous-titrage ST'501
- Speaker #0
Sur la piste du stade de Deodoro, les deux complices interprètent parfaitement leur partition. Pas une seule barre à terre. Ils ne concèdent qu'un point de temps dépassé en seconde manche de la finale par équipe. La finale individuelle se conclut par un barrage à 6. Kamel Boudra et Michel Robert sont aux commentaires.
- Speaker #3
Dans les mêmes traces que Nick. Il est assez vite. Il ne perd pas de temps dans son galop. Tout est bien contrôlé. C'est magnifique. 22, il est dans le temps de nique. S'il fait un bon tournant... Oh, il en perd un peu ici. Toujours sans faute, en tout cas. Qu'est-ce qu'il va prendre, large, pour faire sans faute et chercher une médaille d'argent ? 7 secondes, ce n'est pas possible. Mais double sans faute, il est sur le podium. Oui, il est épouvant. Oui, mais il est deuxième. Il est le deuxième double son. Il faut être à Steve. Steve se retrouve sur le troisième, mais lui a coup sûr sur le podium. Il le mérite et son sol aussi. Pour l'instant, vraiment, vraiment, bravo. Pour l'instant, en or, Big Star avec Nick Skelton en argent, Fredrickson à l'instant avec All In.
- Speaker #0
Le couple suédois laisse donc échapper la médaille d'or pour 53 centièmes de seconde en faveur de Nick Skelton et Big Star. Eric Lamaze et Fahinehdi complètent le podium. Mais l'argent suffit largement au bonheur de celui que l'on surnomme le cavalier d'acier. J'étais cinquantième au classement mondial et tous les meilleurs étaient là fait remarquer Peder-Fradriksson. Je suis très heureux d'être aux côtés de Nick et d'Eric sur le podium. Décrocher une médaille d'or au JO est quelque chose de géant et personne ne pourra me l'enlever En octobre de cette même année, Olin doit hélas être opéré à la suite de crises de coliques à répétition. Le duo reprend la compétition fin mars 2017 au CSI 3 étoiles d'Arezzo et se relance à 1m60 au CSI aux 5 étoiles de Rotterdam fin juin, gagnant coup sur coup la Coupe des Nations et le Grand Prix Longines. PDR Frederiksen et Olin sont donc naturellement sélectionnés au championnat d'Europe de Göteborg. Sur la première ligne du classement dès l'épreuve de chasse le premier jour, Olin, qui n'a pourtant pas beaucoup sauté depuis son opération, tient parfaitement la distance jusqu'à la finale individuelle, abordée sans le moindre point de pénalité au compteur. On retrouve Kamel Boudra et Emeric Georges sur Equidia pour le commentaire de la première manche de cette finale individuelle.
- Speaker #3
Une équitation qui est comme l'homme, à pied, élégante,
- Speaker #0
fine.
- Speaker #3
et efficace. Très précise. Il était prêt, cet auxerre. Ça tient. Le triple. Il est un peu loin de l'entrée. Attention le public, qui peut déconcentrer aussi. Il y en a du monde dans les tribunes.
- Speaker #0
Sans faute, une fois encore, ils seront donc les derniers à s'élancer dans la dernière manche de ce championnat d'Europe. Juste avant l'entrée en piste, le Suédois a croisé Kino Connor, son dauphin irlandais, avant le dernier acte, qui ne comptait encore que 2,25 points de retard. Mais l'Irlandais a été pénalisé de 4 points avec good luck. La porte s'ouvre encore un peu plus pour Peder, qui compte une avance désormais de 5,52 points sur le néerlandais Harry Smulders et Don VHP, auteur d'un double sans faute en ce dimanche de finale et auteur d'une incroyable remonte puisqu'il pointait au 39e rang à l'issue de la chasse. Dernière seconde du parcours de Fredrickson en version anglaise.
- Speaker #4
entre Peter et All In et le titre de championne européenne dans leur pays de la maison. Allez, All In ! Harry Spalding a un but. Si il ne obtient pas de pénalité de temps. Regardez le club. Il a eu une pénalité de temps. Il est bien. Il est bien. Vous croyez ça ? C'est incroyable. Peter Fredrickson a fait star à la Time Committee pour jouer pour... Il a gagné.
- Speaker #0
Une faute sur l'Auxerre en milieu de triple, 0,4 centième de temps dépassé, donc un point de temps supplémentaire, total 5 points. Suffisant pour remporter l'or continental devant Smulders et Kinoconor en bronze avec Good Luck. Quelques secondes après la remise des prix, la réaction de Peder Fredriksson est évidente. Quand on lui demande un petit mot sur son cheval, sur son krach, Olin. Un mot sur H&M,
- Speaker #5
Olin.
- Speaker #0
Incroyable. Amazing, incroyable. Le cavalier développera un peu plus tard. Ce fut un long travail, explique-t-il. Mon cheval est incroyable et je suis très très heureux et fier surtout de lui avoir donné cette médaille d'or. Il la mérite tellement. Le Scandinave peut aussi être fier de lui. Toujours prêt à se remettre en question, toujours à l'écoute. Peder est un cavalier très inspirant pour tous les autres en Suède, en plus d'être une personne très agréable à côtoyer, témoigne Henrik Ankar Krona, son chef d'équipe. Il donne beaucoup de confiance aux autres car il est d'une nature très calme. son épouse lisenbratt poursuit il s'attache davantage à faire évoluer ses chevaux qu'à obtenir des résultats il fait simplement ce qu'il croit juste et donne toujours le meilleur de lui-même Un peu plus d'un an après son opération de l'intestin, le valeureux SBS rencontre malheureusement un nouveau pépin de santé avec un abcès au sabot. Olin doit prendre un peu de recul. En 2018, le couple se fait rare avec seulement 9 concours internationaux. Pas de jeux équestres mondiaux non plus à Troyen. Peder Fredriksson est bien présent, mais avec H&M Christian K, artisan d'une belle médaille d'argent par équipe. L'année suivante marque le retour d'Olin au plus haut niveau avec d'abord une troisième place en finale de la Coupe du Monde à Göteborg, puis des victoires dans les grands prix du CSI 5 étoiles de Stockholm et du CSI 5 étoiles de Falsterbo, des succès made in Sweden. Allez, pour le plaisir, sa victoire à Stockholm, à nouveau en version anglaise. Un genius, un génie, tout est dit. Après une 7e place, jugée décevante par le cavalier aux Européens de Rotterdam, une nouvelle blessure à un jarret éloigne à nouveau le krach des pistes en fin d'année. La Covid passera ensuite par là, mettant entre parenthèses la quasi-totalité de l'année 2020. Le cavalier, grand homme de cheval, en profite pour prendre soin de son krach, le promenant exclusivement en longe, sans selle et en forêt, pendant que lui est juché sur une autre monture. Le retour à la compétition intervient au printemps 2021, à quelques mois seulement des Jeux Olympiques de Tokyo. Même s'il dispose, avec Christian K et Catch Me Not S, de deux autres montures de très haut niveau, Peder Fredriksson met tout en œuvre pour remettre Olin en état de disputer ses deuxièmes Jeux Olympiques. Or, le baie a énormément grossi pendant sa convalescence. Quand il était prêt à reprendre le travail, je ne pouvais même pas le monter tellement il était dodu confiera son cavalier quelques mois plus tard. Peder et Olin relèvent leur défi olympique. A Tokyo, ils vont entrer encore un peu plus dans l'histoire. Comme cinq ans plus tôt à Rio, ils décrochent à nouveau l'argent individuel, battu cette fois au barrage par un Britannique, Ben Maher, en or avec explosion W. Par équipe, au terme d'un barrage, la Suède domine les Etats-Unis. Sur la plus haute marche du podium, Henrik von Eckermann et King Edward, Malin Barriere-Johnson et Indiana, et bien évidemment, Peder Fradriksson et Olin, auteurs du barrage le plus rapide. La consécration ! Pour leur dernier championnat ? Pas si sûr. En septembre, le cavalier à l'équitation classique, esthétique et respectueuse du cheval devient numéro un mondial. Charismatique, charmant, cultivé, classe. Sa personnalité aussi fait l'unanimité. Il atteint même le statut d'icône sportive dans son pays avec de multiples nominations aux Swedish Sport Awards et même une médaille d'honneur reçue des mains du roi Charles XVI Gustave en 2019. Être considéré comme un modèle est très important pour moi confie le cavalier parce que j'aime ce sport je veux le meilleur pour lui et si jamais je laisse une trace j'espère que ce sera une empreinte bénéfique pour lui et le bien-être des chevaux A l'été 2022, Olin montre encore une superbe forme, s'imposant dans le Grand Prix du CSI au 5 étoiles de Knokke. De quoi convaincre Peder Frederiksen de le choisir à nouveau pour les Mondiaux de Erning au Danemark. Désormais âgé de 16 ans, le baie signe deux parcours parfaits avant de concéder un très inhabituel score de 12 points dans la finale par équipe. Sans conséquence pour les Suédois, encore en or. Et c'est même Jens Fredriksson, grand frère de Péder, de retour, avec Markan Cosmopolite, qui signe le sans-faute, synonyme de titre. L'histoire est suédoise, s'exclame le commentateur de la FEI. Avec Von Eckermann, Baria Johnson et les deux frères, Peder et Jens Fredriksson, la Suède remporte un nouveau titre, le seul qui manquait encore au palmarès du crack. Olin de Vink devient le cheval le plus titré de l'histoire du saut d'obstacle moderne, avec 6 médailles. Après une tentative infructueuse au CSI 5 étoiles de Calgary, où son cavalier lui a fait remettre des fers, le champion apparaît pour la dernière fois en compétition fin octobre 2022 au CSI 5 étoiles de Riyad. En février 2023, dans une émouvante vidéo, Peder Frederikson, devenu le Suédois le plus titré de l'histoire du jumping devant Rolf-Göran Benson et Henri Saint-Cyr, annonce la fin de la carrière sportive de son crack. Il est désormais temps de retrouver Ludo Philippartz.
- Speaker #6
Ludo Philippartz, merci beaucoup d'être avec nous ici à la Grande Semaine de Fontainebleau. On va entendre un petit peu du bruit derrière nous parce que vous êtes venu voir des jeunes chevaux. C'est important pour vous d'être ici à Fontainebleau ?
- Speaker #5
Oui, pour nous c'est très important qu'on puisse suivre un petit peu les jeunes chevaux aussi en France. J'achète pas mal de chevaux en France chaque année. Pour nous, c'est mon métier maintenant, c'est chercher les chevaux pour mes enfants. Je veux bien suivre. On suit aussi quelques fois les cyclistes ici en France et à Fontainebleau on voit quand même beaucoup de gens, on voit beaucoup de chevaux. C'est toujours intéressant parce que chaque année on achète quelques chevaux ici.
- Speaker #6
Alors justement on va parler d'un jeune cheval, c'est aussi assez intéressant de vous avoir ici parce qu'on va parler de All In. Racontez-nous un petit peu comment vous avez découvert le cheval qui a fait ensuite carrière avec Peder Frederiksen.
- Speaker #5
Nous on a trouvé le cheval au début de sept ans, le propriétaire nous a téléphoné. Si on voulait l'essayer une fois, ils voudraient donner quelqu'un pour monter dans le sport. Et le propriétaire est venu, direct en concours à Hasselt, et Nicolas est monté là-bas. Et Nicolas m'envoie tout de suite la vidéo, il me téléphone, il dit Papa, je pense que c'est un vrai, vrai bon cheval Moi, je regardais la vidéo et j'ai dit Écoute, essaye de prendre le cheval directement avec à la maison, parce que celui-là, on ne peut pas le laisser partir Il est venu chez nous. On a fait un bon accord avec le propriétaire et on a monté le cheval presque un an jusqu'à l'Arnaken. Et après l'Arnaken, on a vendu à Peter.
- Speaker #6
Qu'est-ce qu'il avait de plus que les autres pour qu'il soit aussi exceptionnel dès les premières vidéos, dès les premières sensations ?
- Speaker #5
Il avait une mentalité incroyable. Il voudrait sauter. Il avait beaucoup de sang. Il avait beaucoup de force, beaucoup de force dans le dos. Parce qu'une combinaison, il voudrait sauter en une phase si c'était possible au début. Mais surtout très intelligent sur les barres, il savait très bien où était la barre. C'était un phénomène à jeunes chevals déjà.
- Speaker #6
Quel était votre travail justement avec un cheval comme Olin ?
- Speaker #5
Il était très vert quand il est venu et on a travaillé beaucoup sur le plat avec le cheval. Et ça c'était nécessaire parce qu'il avait beaucoup beaucoup de sang. Il faudrait jouer beaucoup avec lui, aller dans les bois, mettre dans la prairie. Il avait besoin de beaucoup de temps.
- Speaker #6
C'est quelque chose de frustrant un petit peu de savoir qu'on va le vendre même si il est là chez vous pour ça ?
- Speaker #5
C'est notre métier à un côté, on doit vivre de ça, on doit vendre aussi. Je sais aussi que je dois garder un petit peu de chevaux pour mes enfants aussi, mais on doit vivre et on doit vendre et dans ce moment-là on pouvait toucher beaucoup d'argent et on a vendu. Après on peut dire oui, peut-être qu'on ne devait pas vendre. Les clients sont contents. Petr est déjà revenu souvent pour acheter un cheval. C'est notre vie aussi.
- Speaker #6
Quel a été votre contact avec PDR, le moment où vous l'avez convaincu d'acheter Oline ?
- Speaker #5
Je connaissais Petr déjà longtemps. Il venait déjà quelques années avant pour entraîner un peu sur ma piste de l'herbe. Et Petr m'avait dit, je cherche un cheval, je n'ai pas un cheval pour le moment, je ne peux pas aller. Et je lui ai dit, Petr, je pense qu'on a un 7 ans qui est phénoménal. Mais elle n'est pas trop grande, le cheval, oui, elle n'a pas une taille très grande. Je lui dis Regarde la lanhaken et dis-moi ce que tu penses Il est venu à la lanhaken pour un moment et je lui dis Ah Ludo, le cheval est trop petit pour moi, je ne sais pas, petit Je lui dis Peter, viens l'essayer Alors dimanche, il sautait très bien, il était 4ème dans le 7 ans. Peter me dit Ok, je vais quand même venir lundi matin à 8h pour l'essayer Alors il est venu, il a fait trois obstacles, mais il est ok, ça c'est… Ça c'est le cheval que je rêve d'avoir et il l'a acheté aussi directement.
- Speaker #6
Vous qui avez connu la carrière de haut niveau aussi en tant que cavalier, quand on monte, parfois trois sauts suffisent pour se rendre compte qu'on est sur un cheval hors norme.
- Speaker #5
Oui, mais il avait vu aussi Alain Macken dans la piste et le cheval sautait toujours bien, spectaculaire comme jeune cheval. Et les sensations ensuite incroyables, Nicolas disait ça aussi déjà. Alors Peter c'est aussi un homme de cheval, il l'a directement vu. Il disait que les sensations c'était mieux que voir parce que c'était un petit cheval et pétré très grand. Mais après tu as vu qu'il a tout gagné, c'était une combinaison incroyable.
- Speaker #6
Vous lui avez parlé des Jeux Olympiques je crois, vous lui avez susurré dans l'oreille. Le mot Jeux Olympiques ?
- Speaker #5
J'avais dit à lui, si tu achètes ce cheval, je suis presque sûr que tu peux aller aux Jeux. Tu ne vas pas aller pour remplir la groupe, mais tu vas aller pour faire quelque chose. Je ne peux pas dire que tu vas gagner une médaille, mais c'est un cheval qui avait le potentiel pour aller aux Jeux. Ça se voyait déjà comme jeune cheval.
- Speaker #6
Une fois que vous avez vendu un cheval, vous suivez ensuite sa carrière ?
- Speaker #5
Bien sûr, je suis partout le cheval où il était avec le cheval. Surtout qu'il était allé aux Jeux Olympiques, surtout que c'était H&M qui avait acheté pour Peter. H&M, c'est aussi le sponsor de mes enfants. Bien sûr, on a tous suivi et on était tous contents que ça passait très bien avec lui.
- Speaker #6
Vous viviez les parcours de Olympe un petit peu différemment que ceux d'un autre cheval que vous n'auriez pas monté.
- Speaker #5
Oui, c'est bien sûr très intéressant quand tu vends un cheval et que ça va bien avec le prochain client. Pour nous, c'est bien pour notre métier aussi que les gens sont très contents. Après, je dois dire qu'on a déjà fait beaucoup de commerce avec Peter, c'est grâce à Alen.
- Speaker #6
Quand il a gagné les médailles olympiques, c'est un tout petit peu votre médaille aussi ?
- Speaker #5
Oui, je pense aussi. Je me sentais toujours un peu avec parce qu'on a trouvé le cheval. On a fait le cheval à l'ANAC et on a vendu. J'ai trouvé aussi le bon client pour Alen. Il y avait beaucoup de clients qui voulaient acheter. Et je pense que j'ai trouvé avec Peter le meilleur client qu'il pouvait avoir.
- Speaker #6
C'est important ça justement, on peut avoir un bon cheval, un très bon cavalier aussi, mais sentir que les deux ensemble ça ne sera pas forcément la bonne combinaison ?
- Speaker #5
Non, ce n'est pas toujours facile, mais ça c'est quand même un peu l'idée chez nous aux écuries, quand on achète, on essaye d'acheter de bons chevaux, mais on essaye aussi de trouver le meilleur client pour chaque cheval. Et ça donne aussi beaucoup de satisfaction après.
- Speaker #6
Est-ce que Olin avait quelques défauts quand même ?
- Speaker #5
Il était très chaud au début, c'était un cheval que tu... Tu devais travailler beaucoup avec. Ce n'était pas un cheval que tu devais monter une demi-heure par jour. Pour le reste, laisser dans le boxe, il devait sortir beaucoup, aller dans le bois, jouer avec. C'était un cheval très sensible.
- Speaker #6
Vous avez découvert beaucoup de jeunes chevaux. Olin fait partie du top top.
- Speaker #5
Ah oui, c'était un de mes cinq meilleurs chevaux que j'ai eu dans ma vie, je pense.
- Speaker #0
En attendant,
- Speaker #6
ceux que vous allez peut-être trouver ici à Fontainebleau.
- Speaker #5
Peut-être, mais ça c'est le futur. On parle du passé, maintenant je suis dans les cinq meilleurs chevaux que j'ai eu dans ma vie, je pense. Peut-être que je vais trouver des autres encore comme Olin, je ne sais pas. Mais c'est un cheval phénoménal.
- Speaker #6
Merci beaucoup Ludo Philippard. Merci à vous.
- Speaker #0
C'était un podcast de grand prix. Un très grand merci à Ludo Philippartz, merci à Swan Decam et Sébastien Roulier pour leur contribution technique et éditoriale et à Timothée Pecugnot pour ses précieuses archives sonores. Merci à vous d'avoir écouté ce podcast que vous pouvez bien évidemment partager sur tous les réseaux sociaux et n'hésitez pas à le soutenir par votre vote et par vos commentaires sur les plateformes d'écoute. Vous pouvez également réécouter tous les précédents épisodes disponibles sur toutes les plateformes. Et surtout, rendez-vous au prochain épisode de Légendes Cavalières.