- Speaker #0
L'industrie de la construction est en plein bouleversement. Nouvelles normes, utilisation des matériaux, consommation énergétique sont nos enjeux. Je m'appelle Richard Mita, je suis serial entrepreneur et CEO de Sinax. Chez Sinax, nous digitalisons l'industrie des matériaux de construction. Ma passion, le digital appliqué à des secteurs qui ne l'attendaient pas. Dans Les bâtisseurs, j'interview des visionnaires de l'industrie pour vous inspirer dans votre propre transformation environnementale, digitale. et managerie. Bienvenue dans Les bâtisseurs, le podcast que qui bâtisse aujourd'hui pour demain. Bienvenue dans ce nouvel épisode des bâtisseurs. Aujourd'hui, je suis avec Jean-Philippe Panagé, le cofondateur et le président de 442. Salut Jean-Philippe.
- Speaker #1
Salut Richard, merci pour l'invitation.
- Speaker #0
Merci d'être avec nous. Alors, 4.42, je t'avoue que vous n'étiez pas du tout dans mes radars. Ok. C'est Chamir de la Contech qui m'a parlé de vous et qui m'a dit, il faut absolument que tu discutes avec eux. Je vous ai vu à Beaumar, donc en avril 2025, et je me suis dit, il y a peut-être quelque chose à voir, puisque votre envie, si je comprends bien, et on va y revenir un peu après, c'est de mettre de l'IA dans le BTP. Mais déjà, si tu peux te présenter, Jean-Philippe, s'il te plaît.
- Speaker #1
Ouais, avec plaisir. Moi, je suis du coup l'un des quatre cofondateurs de 442. J'ai 37 ans. On a lancé l'entreprise il y a maintenant, ça va faire huit ans, un peu plus, on est sur notre neuvième année. Aujourd'hui, on est une vingtaine de collaborateurs et on travaille principalement dans le BTP, ça me paraît 80% de notre business. C'est l'origine de 442, en fait. cette industrie. Et du coup, moi, je suis en charge de la partie commerciale, je suis le président de la société. Et voilà.
- Speaker #0
Ok. De ce que j'avais compris, dans le 442, il vient un peu d'une école d'informatique ou pas du tout ?
- Speaker #1
Oui, en fait, pas du tout. Même si il y a une référence qui est commune, ça vient d'un bouquin. Et le nom de l'école de Xavier Niel, justement, vient de ce bouquin-là. qui est une référence un peu geek, je te le cache pas. D'accord. Le bouquin s'appelle Le Guide du Voyageur Galactique, et je te laisserai le lire pour voir où il y a la réponse.
- Speaker #0
Bien sûr, bien sûr. Grosso modo, les développeurs informatiques. Comment ça se fait que ce collectif un peu de dev s'est dit qu'il allait dans le BTP, et qu'est-ce qui vous a poussé à rentrer dans ce milieu-là ? Parce qu'à la base, le BTP n'est pas très digital, quoi.
- Speaker #1
Ouais, justement. Non justement en fait ouais t'as raison les quatre cofondateurs on est en gros 1G en data science ou 1G en infrastructure de manière générale IT tu vois donc très tech et on travaille quand même dans l'industrie avant de se lancer dans l'aventure plutôt côté automobile donc vraiment développer des logiciels qui permettent de simuler justement ce que va être une usine donc en fait un peu des logiciels de Merci. On n'appelle pas ça du BIM dans l'automobile, on va plutôt parler de PLM, des logiciels comme Catia, Dassault Systèmes, etc. Donc on développait ce genre de logiciel. Donc c'est très technique. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'on s'est rendu compte justement qu'il y avait quelques problèmes de digitalisation dans le BTP, il y a une dizaine d'années, et encore aujourd'hui d'ailleurs. Il y avait aussi des forts enjeux métiers. Que ce soit en termes de sécurité, c'est une des industries où il y a le plus d'accidentologie. Que ce soit en termes évidemment de marge et de performance opérationnelle, parce que les marges sont hyper faibles. Donc des forts enjeux sur la phase de production, d'exécution. Mais le fameux jumeau numérique, le BIM, on a vu qu'il était très peu utilisé pendant cette phase-là. En fait, il est très utilisé pendant la phase de planification ou d'étude de prix. Il est aussi un petit peu utilisé sur le fait du facility management, pour gérer le bâtiment et les informations qui sont liées à des maintenances ou des choses comme ça. Par contre, sur le chantier, on est encore énormément avec les feuilles à zéro. et des stabilos de toutes les couleurs qu'on vient utiliser pour marquer ce qui a été fait. Et du coup, venant de ce monde de la maquette numérique, mais pour l'automobile, ils sont un peu plus avancés dans l'utilisation. C'est vrai ! En fait, tu vois, simuler une usine, la phase de production, pour vraiment savoir que, je ne sais pas, si le matin tu as 50... mécanicien qui se pointe au lieu de 55, tu vas pouvoir faire 10 voitures au lieu de 12.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ça, c'est des choses qui mesurent. En fait, il y a l'automatisation qui a été mise en place dans les usines et cette fameuse maquette numérique, elle est au cœur de ce processus d'automatisation, ce qui n'a pas eu lieu dans le BTP, parce qu'en fait, un chantier, ça dure 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans. C'est compliqué de rentabiliser. des infrastructures d'automatisation qui, à l'époque, nécessitaient des câbles, nécessitaient des serveurs sur site, etc. Donc ça, dans une usine qui dure 15 ans, 20 ans, tu peux le faire. Sur les chantiers, ce n'était pas possible. Et donc, pour nous, le BTP a loupé la marge de l'automatisation. Et en fait, il y a une opportunité maintenant avec tout ce qui est lié aux objets connectés.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Parce que tu simplifies. Tu n'as plus besoin de tirer des câbles. Tu vois, tirer un câble sur un chantier, ton câble, il se fait couper en deux minutes. Et puis c'est hyper compliqué. Et donc, on s'est dit, OK, il y a ce fameux jumel numérique. Il y a l'opportunité des objets connectés qui peuvent se mettre hyper facilement, hyper simplement sur des engins, sur des ouvrages. On lit les deux. Et ça, ça nous permet de traiter des sujets qui sont liés. qui sont des problèmes de nos clients, c'est-à-dire la sécurité, la productivité, la qualité, de manière générale. Et donc, si tu veux, les premiers cas d'usage qu'on a développés autour de ce fameux jeu numérique et de cette automatisation, c'était lié à la sécurité. Parce que, en fait, tu as du réglementaire derrière. Donc, typiquement, dans le code du travail, il y a marqué que des engins de levage ne doivent pas être en coactivité, sinon il faut qu'il y ait... Un chef de manœuvre, forcément ça coûte de l'argent de mettre quelqu'un dédié à regarder si deux grues se rapprochent trop près l'une de l'autre. Il ne faut pas se rapprocher trop près des lignées haute tension, des voies ferrées, si jamais tu es à proximité d'une voie SNCF par exemple. Et donc nous, on a commencé à mettre des capteurs sur les engins pour traiter ces sujets-là. Et notamment parce qu'en fait, ce sujet de sécurité, il est compréhensible, il n'y a pas besoin de change management. genre voilà Ça fait bip bip, du coup c'est dangereux. Tout le monde comprend tout de suite l'intérêt. Et donc on a commencé à travailler là-dessus pendant 2-3 ans. Et donc aujourd'hui, ça représente 70% de notre business. Et puis à partir du moment où on a commencé à générer de la data sur la partie sécurité, on a commencé à valoriser cette data aussi pour les autres cas d'usage qui sont maximiser la performance en termes de productivité, faire du suivi automatique, des choses comme ça. Et donc, on a sorti des tableaux de bord, des indicateurs, des alertes pour les conducteurs de travaux, pour vraiment être un assistant aux conducteurs de travaux.
- Speaker #0
Il y a plein de choses. J'ai plein de questions.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
il y a plein de choses. Mais pour résumer un petit peu ton propos sur 4.42, la Genèse, c'est quatre personnes. qui se sont dit on va appliquer des méthodes qu'on a vu dans une industrie qui est l'industrie automobile ou d'autres industries dans lesquelles vous venez en vous disant on va essayer d'appliquer ces méthodes là dans l'industrie du BTP en arrivant vous vous dites rapidement au final le truc le plus simple c'est peut-être d'aller vers des choses assez entre guillemets basiques mais efficaces c'est à dire on va mettre des objets connectés on va les faire se parler entre eux, on va les remonter sur une plateforme et puis dès qu'il y a un problème ça va dire qu'il y a un problème Pour faire simple. Et parce que c'est facilement compréhensible. En termes de distribution, des chantiers il y en a partout. Les gens qui les conduisent de travaux, ils sont faciles à trouver. Et vous répondez à un besoin hyper précis tout en leur faisant gagner un peu d'argent. C'est ce que j'entends. Et derrière, vous vous dites, en ayant mis tout ça en place, on peut récupérer de la data qu'on va essayer de monétiser différemment. Aujourd'hui, 4.42... C'est quoi ? Tu m'as parlé d'accidentologie, tu m'as parlé de sécurité, tu m'as parlé de grue, tu m'as parlé de plein de choses. Aujourd'hui, qu'est-ce que vous faites concrètement ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, 4T1E, si tu veux, c'est un hyperviseur. D'accord.
- Speaker #0
Un hyperviseur, c'est quoi un hyperviseur ? Parce que l'audience, c'est pas ce que c'est qu'un hyperviseur.
- Speaker #1
C'est un logiciel dans le SaaS, enfin en mode SaaS, dans le cloud, quand vous vous branchez sur le site internet de votre banque pour aller consulter votre... D'accord. votre compte bancaire ou faire un virement par exemple.
- Speaker #0
Oui, c'est accessible via un agrément internet.
- Speaker #1
Exactement. Qui vient agréger de la donnée du terrain.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc nous, on a nos capteurs, qui ont aussi une part de 4.42. Ces deux sujets, il y a la partie exploitation des données via cet hyperviseur sur le logiciel qui est en ligne. Et puis il y a la partie capteur, qui là vient capturer le réel, donc les données du terrain, et les transmettre à l'hyperviseur. pour qu'il puisse y avoir des traitements qui vont être faits via des algorithmes ou via des automatisations, des règles qu'on va mettre en place. Typiquement, si un agent se rapproche de telle zone, alors je vais envoyer un texto à telle personne. Ça, c'est des règles qu'on peut mettre dans l'hypermiseur, on peut les sauvegarder, les mettre d'un projet à un autre, etc. Et on va beaucoup plus loin dans ce type de règles, avec l'IA notamment. On va analyser des photos, parce que les capteurs, ça peut être aussi bien des systèmes de géolocalisation. D'accord. Mais ça peut être une caméra. Ça peut être éventuellement le flux audio d'un réseau de talkie-walkie. Parce qu'on va analyser ce qui se dit pour en tirer des informations sur ce qui se passe sur le chantier, par exemple. Ok. Ça peut être un drone, etc. Ok. Ça peut être aussi des systèmes d'information qui sont déjà... présente en entreprise. Typiquement, si tu as un système de gestion des livraisons sur ton chantier, ça existe. Ou un système de planification.
- Speaker #0
Bien sûr,
- Speaker #1
ça existe. Normalement. Pas toujours tout le temps utilisé, mais ça existe. Tu peux brancher aussi ces systèmes-là à notre logiciel pour qu'on puisse mettre en parallèle sur des choses qui se passent. avec l'information qui a de la valeur et qui est contextualisée. Vivement une phase de travail, tu vois.
- Speaker #0
Demande-moi un cas concret, tu vois. Demande-moi un cas hyper concret. Tu vois, je suis un grand donneur d'ordre, tu vois. Qu'est-ce que je vais pouvoir faire avec toi ? Demande-moi un cas hyper concret sur un chantier.
- Speaker #1
Un cas hyper concret, tu vas pouvoir...
- Speaker #0
Votre dernier chantier, tu vois. La dernière fois que vous avez mis en place votre solution.
- Speaker #1
OK. Dernière fois qu'on a mis en place notre solution, on est sur un chantier d'un de nos partenaires historiques. Chez eux, on récupère des photos qui sont prises depuis la grue. D'accord. Et ces photos, elles nous servent à faire deux choses. Détecter des risques. Par exemple, un garde-corps qui n'est pas mis. Des EPI qui ne sont pas mis non plus. Détecter des risques de manière générale. Parce qu'en fait, la grue, elle est au cœur des opérations. Et puis en même temps, les photos nous permettent de savoir ce qui est levé en instant T. Donc je vais pouvoir te sortir, pour le conducteur de travaux ou le chef de chantier, des statistiques sur l'argent et le travail, pour que si jamais il y a une sous-production ou sur-production, ils le sachent tout de suite.
- Speaker #0
Donc là, c'est une caméra que vous avez mise, qui vous renvoie des images tous les X secondes, c'est ça ?
- Speaker #1
C'est une caméra couplée avec d'autres capteurs, mais qui permet de faire ça.
- Speaker #0
Ok. Et là, j'entends la passion. La passion grue. J'entends la passion grue. Dites-moi tout sur cette passion, parce que je sais que vous faites beaucoup de choses autour des grues.
- Speaker #1
On fait énormément de choses autour des grues, t'as raison. Et en effet, oui, sur les chantiers de gros œuvres, la grue, c'est l'élément qui est au cœur des opérations. Comme je t'ai dit, tu ne fais rien sur la grue, tu pèses lourd. Dès que tu as plus de 70 kilos...
- Speaker #0
C'est toujours au cœur des opérations d'un chantier.
- Speaker #1
C'est au cœur des opérations. Et puis en même temps, c'est un élément qui est hyper intéressant dans le sens où Tu surplombes les opérations justement. D'accord. Et du coup, en mettant les bons... enfin en récupérant la donnée de cette grue, en mettant les bons captains, notamment vu ce qu'on fait en computer vision, donc en mettant une caméra, ou en récupérant le flux de caméra d'ailleurs de... des caméras de grottier, parce qu'aujourd'hui, il y a déjà des systèmes de caméras qui sont utilisés pour améliorer la conduite des opérations. Si tu veux, on arrive en effet à faire plein de choses. On va traiter les sujets réglementaires, d'une part, c'est-à-dire qu'il ne faut pas que la grue survole le périphérique, quand tu es à proximité du périphérique ou quand tu as un chantier qui est à proximité de l'aéroport. Tu ne vas pas survoyer un terminal, donc il y a des zones interdites. C'est ce qu'on appelle le principe d'anticollision qui existe depuis longtemps. Mais déjà, c'est quelque chose qu'on fait. Et puis en même temps, on va pouvoir envoyer au QHSE le soir un rapport avec une dizaine, une quinzaine de risques qui ont été identifiés par les algorithmes d'intelligence artificielle et qui vont du coup détecter les problématiques qu'on a évoquées tout à l'heure. les non-conformités en termes de mise en place de garde-corps, de protection collective ou de protection individuelle qui sont détectées. Et là où on met beaucoup d'efforts depuis des années, notamment avec un partenariat assez fort qu'on a avec Spivatinol, en fait, on sert de la grue, vraiment comme d'un outil de suivi d'avancement automatique. En fait, on fait le lien entre la maquette numérique, Et concrètement, tu vois, tu prends une benne à béton avec ta grue, tu vas couler à un endroit le béton dans un voile. Bon, nous, on sait dire que dans la maquette et dans le planning, que ce voile-là, il a été coulé avec ce coup de grue-là à cet instant-là. C'est beau,
- Speaker #0
ça.
- Speaker #1
Et du coup, on peut faire avancer le planning automatiquement. D'accord.
- Speaker #0
Ça, c'est bien. Ça,
- Speaker #1
c'est hyper chaud. Ouais. C'est hyper chaud, c'est hyper intéressant. Ouais. Et c'est là-dessus qu'on met la plupart des efforts de R&D depuis quelques années.
- Speaker #0
Il y a vraiment trois parties dans ce que tu dis. Il y a vraiment une grosse partie, donc sécurité initialement, avec des caméras sur les chantiers et des capteurs qui te permettaient de voir si les gars avaient leur casque, leur EPI, j'imagine, des choses comme ça. Ensuite, tu as ce côté vraiment lié à la grue. et tout ce qui va autour, c'est-à-dire système anti-collision. Est-ce que vous faites aussi le côté, le grutier, il peut commander sa grue depuis à distance ? Et vous ne faites pas ça,
- Speaker #1
ok.
- Speaker #0
Et dernier point, c'est tout ce côté, comment je fais le lien entre le chantier et son jumeau numérique ou sa maquette ou son planning. C'est un peu ça. En revanche, il y a quelque chose dans ce que tu dis qui m'ennuie, parce que moi aussi je le vis au quotidien, c'est Merci. plusieurs fois est revenu le côté oui, on renvoie des rapports, le réglementaire et tout. Et moi, ça commence à être énervant parce que ce qui se passe, c'est que des gens comme toi et moi, qui sont plutôt des gens qui sont dans la tech, on se retrouve à passer du temps à faire du dev pour du réglementaire. Alors que le réglementaire ne te fait pas avancer dans ta performance ni dans ta productivité. C'est juste du dev. pour faire des rapports. Et ça commence, moi je trouve que, au final, c'est du temps de cerveau mais complètement gâché, juste parce qu'on doit faire des rapports. Et ça, aujourd'hui, moi ça commence un peu à me saouler de manière importante. Et en même temps, je dis ça, c'est ce qui fait en sorte que notre soft il se change tous les six mois, puisque le gouvernement nous fait changer ça tous les six mois. C'est quoi un peu ta réflexion dessus ?
- Speaker #1
Je suis d'accord avec toi. Après, nous, quand je te parle de réglementaire, on est vraiment sur des sujets de sécurité. Donc, on n'est pas tant sur la création de rapports, on est plutôt sur... On t'impose de mettre en place des systèmes de sécurité et donc on se positionne là-dessus.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Après, sur les rapports, quand je viens...
- Speaker #0
Le rapport du QHSE, franchement.
- Speaker #1
En fait, je vous invite à aller sur la page YouTube de Calcarneux, parce qu'on a un rex de... de mon client là-dessus. En fait, ce qui est intéressant dans le rapport qui a envoyé le QHSE, c'est que le QHSE, lui, il n'est pas sur le frontière, tous les jours, et qu'il est capable du coup d'identifier, d'avoir les photos des risques qui ont été identifiés par l'intelligence artificielle, justement. Et en fait, ce qu'on se rend compte, c'est que le but, ce n'est pas que lui, il ait l'info, c'est qu'en fait, c'est utilisé comme un outil de prévention par l'entreprise et comme outil de formation. Donc en fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a une boucle où le rapport qui est envoyé par mail au QHSE, qu'il va lire ou pas lire, peu importe, mais il va être utilisé le lendemain matin dans la prise de brief par les compagnons, et ils vont être formés. On va leur dire, tiens, il s'est passé ça, il ne faut pas que ça se repasse, enfin, que ça se reproduise. Donc maintenant, je suis d'accord avec toi, trop de rapports, ça tue le rapport.
- Speaker #0
Ouais, moi ça me rend dingue.
- Speaker #1
Ouais, ouais. Non mais c'est... En fait, il y a un fort enjeu sur... On disait le contenu et comment ça sert vraiment à faire en sorte que ça serve vraiment pour les opérationnels.
- Speaker #0
Je pense que ton conducteur de travaux, il serait bien plus content que tu passes 99% de ton temps à faire en sorte que tu lui simplifies la life d'un point de vue performance, qu'il soit meilleur, que sa productivité augmente. Tu vois, j'imagine, tu vois. Et je pense qu'à la fin, c'est ce qu'ils veulent. Oui,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
Tu vois, enfin, vraiment. Après, bon, bah... Il y en a en... Toute cette partie IA que vous faites, parle-moi un peu plus parce que vous êtes ce collectif-là. Tu me disais que vous étiez une vingtaine maintenant chez 442. C'est quoi l'IA que vous faites ? C'est que du Computer Vision ou il y a d'autres choses derrière ? C'est facile quand je dis que c'est que du Computer Vision. Excuse-moi si tu n'as pas d'avantage.
- Speaker #1
Non, mais j'ai carrément donné l'historique parce que c'est marrant. En fait, l'enjeu pour faire le suivi de la production, quand tu fais de la grue... C'est vraiment de savoir ce qui est levé par la grue à l'instant T. Sans ça, c'est compliqué. Donc au début, il y a 4-5 ans, quand on a commencé à bosser sur le sujet, on avait développé un chainbot pour grutier. Comment il faisait le grutier ? Le grutier ? Non, il parlait.
- Speaker #0
Il parlait ?
- Speaker #1
Oui, le mot clé, c'était Lisa. Il disait Lisa Bansh. Quand il se levait une bansh pendant le coup de grue. Et donc nous, on reliait... En vrai, c'était intéressant parce que les grutiers qui ont joué le jeu, ça nous a permis de prouver ce que tu pouvais faire si jamais tu avais l'info. Et en fait, c'est à partir de ce moment-là qu'on a développé les systèmes de Kama. On s'est dit, en fait, c'est pas possible de continuer avec le grutier qui nous dit Lisa Manche. On a fait deux, trois chantiers, on s'est retrouvé avec des grutiers qui avaient des accents pas possibles. Mais Lisa, c'était le nom de Lisa, par le nom de l'Algos. Et puis après, il devait donner le nom de ce qui était soulevé par la grue. Donc, il disait banche, panier grillagé. Enfin, on avait une cinquantaine de catégories, tu vois. Et donc, ça nous permettait de remonter à ce qui se passait. Et voilà, au quatrième grutier croate...
- Speaker #0
Ça marchait plus.
- Speaker #1
Quand on s'est dit, merde, ça ne va pas le faire. On ne va pas à chaque fois réapprendre en fonction de toutes les langues, tu vois. Parce que en plus, tu vois, c'était il y a 4-5 ans, on n'était pas aussi performant. Enfin, les amis,
- Speaker #0
c'est clair, c'était pas aussi performant qu'aujourd'hui.
- Speaker #1
Et donc, voilà, on s'est dit, vas-y, on part sur le Computer Vision. On n'en avait jamais fait, tu vois, donc on s'est lancé dans la techno.
- Speaker #0
Juste pour l'audience, Computer Vision, c'est le fait d'aller reconnaître des éléments dans une vidéo. C'est ça, hein ?
- Speaker #1
Ouais, exactement. Photo, vidéo, voilà.
- Speaker #0
Excuse-nous, c'est juste,
- Speaker #1
je prends deux secondes pour dire ce que c'est.
- Speaker #0
Vas-y, donc tu t'es dit, je me lance dans la Computer Vision.
- Speaker #1
On se lance dans la culture du computer vision, donc déjà on commence à prendre des photos, et puis on prouve à certains de nos clients, sur certaines catégories, à partir du moment... Alors le principe, pour ceux qui nous écoutent, c'est qu'en fait on vient labelliser à la main, ce qu'on appelle annoter, des photos, et à partir du moment où tu as 100 photos d'une benne à béton, l'algorithme, à partir du moment où tu donnes une photo d'une benne à béton qui n'est pas encore labellisée... et est capable de reconnaître lui-même que c'est une benne à béton. Et en fait, la vérité, c'est que je te dis qu'il en faut 100, en vrai, il en faut plutôt 10 000, pour avoir des pourcentages fiables. Donc, on fait un premier POG, on voit que ça marche, on avance, on se forme sur la techno, parce qu'on est une startup, on court après le cash comme on peut, et ce n'est pas envisageable. il y a 4-5 ans, de recruter des ingénieurs en IA pour nous. Donc on se forme, ça fonctionne pas mal, et puis on arrive à accrocher certains clients pour leur dire qu'on va se constituer une base de données, justement d'images à noter, qui vont permettre demain d'aller vers ce qu'on souhaite faire, c'est-à-dire vraiment de suivre, d'avancer, et puis ensuite on va relier au BIM, etc. Enfin vraiment, on vendait une vision. Il y a 4-5 ans. Aujourd'hui, le pipe fonctionne parfaitement et on est en train de multiplier le chiffre d'affaires. Il y a des opportunités assez énormes pour le 4-4-2 sur ce sujet-là. Il a fallu des années de développement. Bien sûr. Et en fait, les sujets de sécurité aussi, les cas d'usage qui sont très simples, mais qui nous ont permis de chiancer en fait, ce qu'on a fait en termes de R&D sur ces sujets-là. Et en fait, ça prend du temps d'entraîner des algos, notamment en Computer Vision. Et d'ailleurs, ça prend tellement de temps qu'on a décidé de se lancer sur un autre sujet, c'est-à-dire que les photos qui sont prises de la grue, qui permettent d'identifier que c'est une branche, un panier de gréager ou autre chose qui est levé, on s'est rendu compte qu'ils nous permettaient aussi d'identifier les sujets liés à la sécurité, justement. Donc, typiquement, une trémie où il n'y a pas de garde-corps, tu vois. Et en fait, un de nos clients nous a mis en relation avec une entreprise qui s'appelle Nelia. Ils nous ont demandé de leur envoyer nos photos, les photos qu'on générait automatiquement grâce à l'endul, pour voir ce qui était possible de faire en termes de détection de risque. Pour pouvoir envoyer au jour le jour, au conducteur, l'info. En fait, à cet endroit-là, il manque un garde-corps. Donc vraiment être un assistant de sécurité pour le chantier. Et donc on a fait ça il y a un an. Ça s'est super bien passé et du coup, on a intégré la société qui faisait ça parce qu'ils ont passé des années à développer leur base de données en termes de sécurité.
- Speaker #0
D'accord. Et là, quand tu envoies la photo, tu l'envoies avec un peu de data. C'est-à-dire que tu envoies la photo plus un peu de métadonnées qui expliquent un peu ce qu'il y a sur la photo, j'imagine.
- Speaker #1
Alors, pour le... Ah bah oui, du coup, nous, en fait, on a... Je ne sais pas, une grue, ça va nous générer peut-être 400 ou 500 photos par jour. Et en fait, l'idée, c'est qu'on va détecter des risques et que le rapport qui va être envoyé pour le conducteur de travaux, c'est de lui dire, tiens, le risque, il est à cet endroit-là. Donc, si tu es connecté au BIM, tu vas pouvoir avoir vraiment précisément où est-ce qu'il se situe.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Il est de telle nature. Donc, tiens, je ne sais pas, garde-corps manquant, tu vois. Pris à telle heure. Et puis, on va aussi suggérer une action. mettre un garde-corps. Mais après,
- Speaker #0
la suggestion, elle peut être plein de choses. Et donc là, c'est vraiment le lien avec tout ce que vous faites. C'est un peu votre boucle depuis vos X années. J'ai envie de dire, là, vous arrivez à fermer la boucle quelque part en disant la sécu, le côté un peu grue et le côté. Tiens, comment je boucle tout ça pour améliorer ? Donc là, entre guillemets, la sécurité principale. OK, OK. Et derrière ? la planification et l'état d'avancement côté BIM. Et en termes d'algoïa, il y a d'autres choses. Reconnaissance d'images, reconnaissance d'éléments, suggestions. Il y a d'autres choses aussi que vous avez développées en termes d'algoïa sur la partie BTP ?
- Speaker #1
Alors, il y a des choses qu'on...
- Speaker #0
Vous avez dans les cartons.
- Speaker #1
Oui, il y a des choses qu'on a dans les cartons principalement pour aider justement, parce qu'on parlait des rapports. Mais justement, pour faire en sorte qu'il n'y ait plus de rapports, mais que ce soit plutôt le... un assistant qui vient te fournir de la donnée quand elle est pertinente ou quand tu la demandes. Donc tu vois, se brancher typiquement avec des LLM pour venir consommer la data, qui est en fait beaucoup trop grande. Tu te retrouves avec des rapports de 15 pages que tu lis pas au final, alors que parfois, t'as juste besoin d'avoir une info sur ta cadence, t'as envie de vérifier que t'es dans les clous dans ta cadence de pose de banche. Bon bah, donc là, tu vois, on est plutôt en train de... D'essayer de trouver un autre moyen, justement, que le rapport, pour venir consommer la donnée, pour pouvoir prendre des actions sur le terrain qui seront utiles. Donc ça, c'est les sujets sur lesquels on est en ce moment. Après, l'autre gros sujet, toujours avec la grue, c'est la notion de qualité. Donc là, aujourd'hui, on traite la sécurité, on traite la prod, on a un sujet de qualité, donc typiquement, à partir du moment où tu as une caméra qui est sur ta grue, En théorie, tu es capable de générer un nuage de points à la journée, vérifier si du coup, tous tes murs sont au bon endroit, des choses comme ça. Donc ça, c'est peut-être la...
- Speaker #0
Tu peux vérifier aussi si tes murs sont droits ? Ouais, c'est ça.
- Speaker #1
Ah ouais ? Ouais, pourquoi pas. À partir du moment où tu as une caméra qui est qualité, tu as un centimètre de précision sur ton nuage de points.
- Speaker #0
Ah oui, quand même, ouais. Ouais. C'est quoi les caméras que vous prenez ? Sans indiscrétion ?
- Speaker #1
En fait, non.
- Speaker #0
Tu prends les caméras du marché ou tu prends certaines caméras ?
- Speaker #1
Si tu veux, jusqu'à présent, on avait un système qui était un capteur qu'on mettait à nous, qui était vraiment développé par nous. Là, c'est une caméra qui vient de Chine, je ne sais pas où, fournisseur quelconque, mais qui s'intégrait dans un capteur à nous, vraiment, 4,42, avec une batterie, etc. Là, ce qu'on fait, c'est qu'on se branche maintenant aux caméras de grottier. Donc, en fait, on dégage notre partie capteur. et on vient directement récupérer le flux de la caméra de grottier. Pareil sur les parties télématiques de la grue, pour avoir le crochet, le pouet, etc. On vient directement récupérer les données de la grue aussi.
- Speaker #0
En fait, je dégage la partie capteur et on est en train de se transformer complètement en boîte de software.
- Speaker #1
Et c'est qui, tiens, les fournisseurs de grues ? C'est qui les gens avec qui tu te connais comme ça ? Oui,
- Speaker #0
en fait, les plus gros aujourd'hui, c'est Potin et Lieber, tu vois.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Après, ce qui va être intéressant, c'est que tu as déjà des systèmes qui sont mis sur les grues, qui font de l'anticollision, ça fait 25 ans que les boîtes existent. Oui, bien sûr. Et eux, ils sont cross-marques. Tu vois, genre le même système, il peut se mettre sur une potin, sur une liber, de d'il y a 20 ans, enfin, je trouve, de la génération. C'est des trucs qui sont faits pour fonctionner en seconde monte.
- Speaker #1
OK,
- Speaker #0
tu vois ? Et donc, eux, s'ils ouvrent le canal, tu peux récupérer la data. Tu n'as même pas besoin de faire un partenariat avec Potin, avec Liber ou avec Remondi.
- Speaker #1
Oui, tu récupères les infos de ces gens là qui fournissent ce système.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Si ils veulent, s'ils veulent.
- Speaker #0
Il faut faire partenariat. donc mais t'as 99% des grues je pense chez les grands groupes qui sont déjà équipés de ce genre de système d'accord ok ok y compris caméra de grues d'ailleurs ok et vous bossez aussi un peu à l'étranger ou pas ? ouais carrément on a entre 15 et 20% du chiffre en allemand d'accord ouais super ouais sur des sujets bah sur tous les sujets là on était justement t'as vu à Beaumont On a eu des belles opportunités avec des grosses boîtes. Aujourd'hui, on travaille beaucoup sur les data centers. On a une trentaine de grues équipées sur Francfort.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Il y a bien autant de grues pour faire les data centers ?
- Speaker #0
Ouais, sur un data center, tu as entre 7 et 8 grues.
- Speaker #1
Il est énorme le data center.
- Speaker #0
Ouais, il est assez gros. C'est assez gros. Ils en ont trois en cours. Il y en a beaucoup. après je te donne un exemple genre un EPR c'est entre 40 et
- Speaker #1
80 euros oui un EPR c'est un paralogique ou un gros aéroport ouais un gros aéroport aussi ok On a vu un peu ce que vous faisiez, et à qui vous parlez ? C'est qui un peu tes clients ? Tu parles principalement aux conduits de travaux ? Dis-moi un peu à qui tu parles. Ouais,
- Speaker #0
nous on a des directeurs de travaux, qui sont directeurs de travaux, conduits, ingénieurs de travaux, ce sont principalement nos interlocuteurs. On travaille un petit peu avec les services matériels des entreprises, qui ont en charge justement le... la mise en place de systèmes annexes sur des équipements type grue. Et puis après, en fonction des cas d'usage, on va avoir dans la boucle des gens comme les HSE, etc. Bon, ce n'est pas forcément eux qui ont des budgets, mais eux, ils vont rentrer en tant qu'experts. Et justement, ils sont impliqués dans la démarche pour faire en sorte que les solutions soient adoptées par le terrain. D'accord ? Après, on bosse aussi un peu avec les méthodes, du coup. Méthode étude de prix, parce que... Le principe de leur taf, c'est qu'ils planifient. Nous, le principe de ce qu'on fait, c'est qu'on détecte ce qui se passe. C'est pas mal de lier les deux, du coup. Ben oui.
- Speaker #1
Effectivement, ça fait sens.
- Speaker #0
C'est ça. En vrai, je pense qu'il y a énormément de choses à faire là-dessus. Souvent dans le BTP, on va dire que les chantiers sont uniques, etc. OK. Mais quand tu fais 3000 chantiers par an, tu t'appelles un Bwingo Vinci, il y a peut-être des trucs à récupérer un peu plus que les télétrains de base.
- Speaker #1
Tu fais du dev, tu as de la data, vous avez fait quand même quelques chantiers.
- Speaker #0
Ouais, un peu,
- Speaker #1
oui. Est-ce que vraiment tu penses que chaque chantier est unique ou pas, toi ? Non. Ok. Il y a quand même beaucoup de choses qui sont similaires. Peut-être pas 80%, mais il y a un pourcentage non négligeable quand même.
- Speaker #0
En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a des critères. qui font qu'il y a des paramètres qui vont varier de manière assez répétable. Je ne sais pas, je te dis n'importe quoi, mais... Allez, je ne sais pas, imaginons que tu as... Bon, je parle de grue, tu vois.
- Speaker #1
Non, mais la passion grue ! La passion grue,
- Speaker #0
elle est là ! Imaginons que tu as trois grues sur ton chantier qui sont en interférence. Bon, ben voilà, tu... Tu vas avoir des moments où forcément, elles ne peuvent pas travailler à 100% parce qu'il y en a une qui est en train de bosser à un endroit, tu vois. Et donc, tu peux assez précisément... C'est à voir en fonction de leur position et de leur rapprochement, le temps qui va être perdu sur les cadences, genre de pose de manche, de manière générale, etc. En fait, c'est hyper intéressant, parce qu'aujourd'hui, ce qu'ils font, c'est que les méthodes utilisent des ratios. Ils disent, ok, tu rajoutes une grue, tu fais 1,25 sur ton 1,5 sur tes temps. Mais en fait, la réalité, c'est que tu peux être beaucoup plus précis dans l'analyse. Et en fait, plus t'es précis dans ton planning, plus t'es en mesure de détecter facilement et rapidement des aléas qui vont avoir de l'impact. Je dis n'importe quoi, mais t'as 300 escaliers préfets à poser. Dans tes méthodes, ils avaient prévu 15 minutes. Au final, je sais pas, c'est 30 minutes, tu vois. Vaut mieux que tu le saches au premier escalier, tu vois. Ça, c'est clair. Au deuxième, quoi. C'est con de le savoir au troisième, quoi. Parce que tu vas avoir de l'impact. Mais voilà. Et donc, ça, c'est notre rôle. En fait, la création de valeur sur la partie productivité, c'est vraiment deux faces. Il y a vraiment donner des datas le plus tôt possible au conducte pour qu'il puisse réajuster des choses en fonction des aléas qui se passent. Et il y a vraiment capitaliser toutes les datas des chantiers pour que les méthodes des études de prix puissent en servir demain comme nouveau référentiel pour baser leurs offres de prix.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Ce qui est la base du business.
- Speaker #1
Bien sûr. Et alors, il y a une autre chose, j'ai encore deux questions pour toi. La première, c'est l'industrie que tu as découvert un petit peu le BTP il y a un peu moins de dix ans. Qu'est-ce que tu penses un peu de ce secteur ? Parce que tu l'as dit un peu en introduction, tu viens d'un milieu où tout était hyper codifié. Alors les voitures, ce n'est pas la même chose. L'usine, une usine, ce n'est pas la même chose qu'un chantier. Mais tu viens de ce milieu-là, tu as une approche très data. Vous avez une approche Tray Data au sein de 4.42, vous avez commencé par un bout, qui est la partie sécu, vous êtes monté en hauteur, maintenant vous essayez de boucler avec la réinjection de données que vous récupérez terrain au sein des entreprises. J'imagine que tu vas nous en parler peut-être un peu plus tard de ta vision sur 4.42, mais avant j'aimerais avoir ton avis un petit peu sur ce secteur-là.
- Speaker #0
Le BTB, je pensais pas que c'est... Quand on s'est lancé dans le truc, je pensais pas que c'était aussi fragmenté. En fait, on a vraiment le fait que chaque chantier soit un ensemble de profits individuels. Le fait que même le passage entre les études de prix et les chantiers, même lui, t'as l'impression que s'ils refont le boulot, tu gagnes l'appel d'offres, après tu refais le boulot des méthodes. Parce que le conduit, il préfère bosser d'une manière différente. Bien sûr. Moi, je suis impressionné de la résilience des conduits dans ce métier. Parce qu'on te file un chantier, on te dit en gros, tiens, voilà les clés, il faut que tu respectes 10 millions. Bon courage.
- Speaker #1
C'est ça en plus.
- Speaker #0
Et on te laisse... C'est vraiment comme ça. Et puis à la fin, il faut que tu sois dans les clous. Donc...
- Speaker #1
Et on tape dessus si tu dépenses plus.
- Speaker #0
Ouais, si tu dépenses plus, ou même si tu dépenses moins. J'ai compris que... Enfin, j'ai appris que il y avait un des grands groupes, là, qui limitait... Qui projetait le nom. Mais qui limite les bonus si jamais t'es... Même si tu gagnes trop d'argent, c'est pas normal, tu vois. Le British, c'est vraiment dans la fourchette, tu vois. C'est vrai ? Ouais, je te jure.
- Speaker #1
Tu nous mets en relation avec les conduits qui ont besoin de dépenser un peu plus d'argent, t'hésites pas !
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Non, en fait, beaucoup d'acteurs, les fournisseurs, etc. Du coup, la multiplication des acteurs et la fragmentation d'un projet fait que c'est hyper complexe à organiser. Le conduit, son rôle, c'est justement de faire le chef d'orchestre entre tout ça, et bravo à lui. Je trouve ça formidable que les projets aillent à sortir. Je suis vraiment impressionné. Mais du coup, c'est compliqué. Je comprends la difficulté de la transition digitale, parce qu'à partir du moment où tu mets en place des choses, il faut que tu embarques avec toi plein d'autres acteurs qui ont d'autres enjeux, qui vont avoir d'autres visions, et leurs mots à dire qui sont aussi pertinents, mais qui ne vont pas forcément dans ton sens. Et donc pour moi, tu vois, BTP, après, c'est très lié. Je pense qu'on est, en tout cas en France, on est très dépendant. Première partie,
- Speaker #1
très fragmentée.
- Speaker #0
Première partie, très fragmentée, ok. Deuxième partie, aujourd'hui on est très lié aux décisions politiques. En gros, en ce moment, je crois que c'est le De Normandie qui fait que c'est la rénovation qui est mise en avant par les incitations financières, tu vois. Bon, demain, s'ils remettent en... Un loi Pinel, le 9, va peut-être reprendre, mais on est tellement assujettis aux incitations fiscales et aux politiques. Et vu l'incertitude qu'il y a en ce moment et la valse des gouvernements, je pense que c'est hyper compliqué pour le secteur. Maintenant, c'est un secteur qui ne s'est pas à nouveau non plus. On le sait, c'est cyclique dans le BTV. Là, on est dans un cycle qui est assez particulier parce qu'il y a une partie du business qui se développe, c'est tout ce qui est rénovation secondaire, seconde œuvre, etc. Alors que tout ce qui est neuf dans le logement, pas forcément. On se rend compte par contre que tout ce qui est génie civil, on a quand même des beaux projets avec le Lyon-Turin, avec les métros de Toulouse, avec les EPR, etc. qui se développent. Donc tu vois, il y a une fluctuation du marché qu'il faut anticiper pour se mettre sur les bons créneaux. Et j'ai l'impression que tous les acteurs doivent faire ce boulot-là pour ne pas être détachés et du coup finir à la caisse, au tribunal. Bon voilà, ça c'est un peu ma vision, très fragmentée, très liée au... aux incitations publiques parce que marges complexes quoi. Et par contre voilà, c'est des hommes et des femmes exceptionnels. Enfin tu vois, se lever pour aller faire en sorte que... Je te dis, faire le char de l'orchestre et sortir des opérations comme, je sais pas moi, la cathédrale Notre-Dame, tu vois, enfin moi je trouve ça formidable quoi. On est sortis en 5 ans, ça. Moi, tu vois, le BTP c'est pas... Je n'étais pas prédessiné, je n'ai pas des gens dans ma famille qui font ce métier, etc. Mais je trouve ça passionnant, tu vois. Parce qu'en fait, c'est l'urbanisme de demain, c'est comment on va vivre demain. Et puis, je trouve que ça parle vachement vrai, quoi. Tu vois, quand je discute avec des big boys, des big boîtes, c'est vachement moins politisé que ce que tu peux avoir dans des... Dans des entreprises, on va dire, plus du service. J'ai fait une pige, je ne l'ai pas dit, mais dans le consulting, tu vois.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
J'ai bossé chez Accenture, où en fait, tu vois, on vous vend des gens très très chers pour donner des conseils. Ils n'en savent pas grand chose. Ouais, franchement, on ne va pas se mentir. J'ai donné des conseils.
- Speaker #1
Et on te facturait 1000€ au jour en plus pour ça.
- Speaker #0
Ouais, je crois que c'était 1500€ je crois. 1500€ au jour. Ouais, c'était 1500€ au jour. J'avais 27 ans, je déconseillais des gars qui savaient 10 fois plus que moi. L'avantage du BTB c'est que t'as pas trop de bullshit, en fait t'as pas le temps. Et les mecs qui font du bullshit je pense qu'ils sont virés assez vite.
- Speaker #1
En fait, soit tu connais, soit tu connais pas quoi. Et tu peux pas faire semblant. Au bout d'un moment... ça marche pas quoi et ok et toi t'en penses quoi,
- Speaker #0
c'est quoi ton avis sur le
- Speaker #1
BTP moi sur le BTP je trouve que c'est c'est déjà une industrie énorme, en fait parce que chaque fois que t'ouvres un sujet, il a une profondeur de marché que tu pensais pas les grues a une profondeur de marché que jamais je m'étais dit qu'il y avait autant de profondeur de marché sur la partie grues, vraiment et t'as toujours, et au final t'as toujours très peu d'acteurs. C'est fragmenté, mais sur des profondeurs de marché, tu n'as pas tant d'acteurs que ça. Pour plusieurs raisons. Déjà parce que, un, la longévité dans ce secteur est difficile. C'est-à-dire que si tu n'es pas gros, au bout d'un moment, c'est compliqué pour toi. Et on en voit encore en ce moment. Marché cyclique, donc tu as des moments où tu as plein de gens qui sont là parce que le marché est haussier, commande publique qui est présente, notre marché est comme ça... On ne va pas se mentir, chez nous, c'est comme ça. Et puis, tu as des moments où il ne se passe plus rien. Et là, c'est que les gros qui arrivent à survivre. Et donc là, comment on fait, nous, les acteurs de plus petite taille, tu vois, à continuer ? Donc le soft nous permet de rester là. Et moi, l'autre chose, donc ça, c'est déjà un, effectivement, je te relance la fréquentation. Par contre, la chose qui est assez incroyable, c'est cette profondeur de marché qu'il y a sur différents sujets. Et vraiment sur tous les sujets. Nous, on est plus orienté mathéo de construction, donc on est plutôt, nous, moi, les gens avec qui je discute, c'est plutôt des carrières de granulats, des centrales à béton, des plateformes de recyclage. Donc on n'est pas du tout, moi, je discute rarement avec un conduit de travaux. Donc déjà, c'est deux mondes qui sont à côté, qui se parlent un petit peu, mais pas tant que ça, alors que c'est dans le même milieu. Et dernière chose, en revanche, que moi, je trouve en France qui est vraiment compliquée, c'est qu'on a quatre ou cinq majors qui ont tout. Et en fait, ils font un peu la loi sur beaucoup de choses. Et c'est comme ça. Alors, de toute façon, le marché est comme ça. Donc, à nous de nous adapter pour trouver les bonnes choses. Mais tu regardes les centrales enrobées, tu as 400 centrales enrobées en France. Bon, il y en a trois majors qui détiennent les trois quarts. Et le reste, tu as quelques indépendants et tout qui sont encore là, mais voilà. C'est un exemple parmi d'autres, mais après, les centrales enrobées, c'est encore quelque chose de très particulier. Mais voilà.
- Speaker #0
Aujourd'hui, c'est eux qui poussent aussi sur nos sujets de digitalisation, parce que ce n'est pas le gars qui a 10 grues qui va pouvoir se lancer dans un projet comme ça. Maintenant, je te rejoins, on travaille un petit peu en Allemagne, comme je te l'ai dit. Là, tu as des acteurs par l'honneur historiques.
- Speaker #1
C'est génial ça.
- Speaker #0
C'est très intéressant parce que c'est des boîtes familiales,
- Speaker #1
donc tu as un secte de décision qui est centralisé.
- Speaker #0
tu ne dois pas passer par le Comex et 18 personnes donc ça c'est intéressant mais je suis d'accord on a des acteurs qui sont huge au niveau monde parce que c'est quand même une opportunité c'est génial pour eux Vinci, Bouygues, ils sont dans le top 10 mondial bravo quoi par contre bah ouais on peut bosser avec eux ils ont une culture d'entreprise qui est quand même particulière et si tu passes pas avec eux, t'es un peu mort quoi. Parce que... Bah c'est hyper dur. Parce que ouais, ils travaillent dans le business quoi.
- Speaker #1
Ouais c'est clair.
- Speaker #0
Ils travaillent dans le business. Maintenant, c'est pour ça que, enfin tu vois nous stratégiquement et par sécurité il y a quelques années on a fait aussi le move de bouger sur d'autres industries. C'est-à-dire que ce qu'on fait sur un chantier, on le fait chez ArcelorMittal sur les pourrons, tu vois c'est des grues.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Mais on le fait dans le portuaire. On le fait aussi chez Paprec.
- Speaker #1
On est obligé. Même nous, même moi, je suis obligé d'être dans une agence. T'es obligé, en fait. Alors, parle-moi, et dernière question, parle-moi un peu de ta vision de 4.42. C'est quoi 4.42 demain ?
- Speaker #0
Écoute, justement, nous, on a fait le move d'arrêter la partie hardware. On a vraiment la création de capteurs électroniques qui n'est pas notre cœur de métier à la base, mais qui a fait que, ce qui était de passage obligé, pour développer les use cases chez nos clients. Maintenant, on a trouvé d'autres moyens, d'autres solutions, pour faire en sorte qu'on vienne proposer des capteurs, mais qui ne sont plus fabriqués par nous. Donc déjà, on va se recentrer sur les trois prochaines années, sur le cœur de métier, qui va devenir du coup la partie hypervision, plateforme, SaaS. On va aussi commencer à proposer certains de nos algos à des fournisseurs de solutions. Autres, tu vois, typiquement... les fabricants de caméras de bruit, ou en fait, on a des briques qui ont été développées. Aujourd'hui, on les intègre complètement, et c'est vrai qu'elles pourront être proposées par d'autres acteurs en marque blanche, et en fait, on a des canaux de distribution qui sont en train de se développer dans ce sens-là. On va aussi énormément développer cet aspect-là, distribution et partage de la valeur. Maintenant, l'enjeu aussi, euh c'est d'accompagner nos clients. C'est-à-dire que le service auquel c'est le SaaS, par contre, quand tu fournis ce genre de données qu'on est capable de générer à des chantiers, il faut les accompagner dans la transition digitale. Il y a de la formation, juste comme ça. Là aussi, on est en train de structurer une offre d'accompagnement pour, avec l'outil, fournir une méthodologie. qui permet demain de booster la performance opérationnelle des chantiers. Voilà, donc demain, nous, on double notre chiffre d'affaires tous les ans depuis quelques années. Donc aujourd'hui, cette année, on doit faire entre 2 et 3 millions d'euros.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
On en faisait un l'an dernier. L'objectif, c'est de tenir la pente. Oui,
- Speaker #1
c'est pas évident.
- Speaker #0
C'est pas évident au fur et à mesure des années. Et oui, il crée un max de partenariats. pour justement que demain les systèmes puissent être utilisés en première monte sur des grues. Pourquoi pas ? Que ce soit proposé par des acteurs qui proposent des accessoires, pourquoi pas ? Diversifier nos canaux de distribution.
- Speaker #1
Super. Et toujours plus d'IA.
- Speaker #0
Oui. Et toujours plus d'IA, fluidifier la consommation des informations par les opérationnels. Être un assistant, en fait. On parle d'assistant IA maintenant, mais en fait, si tu regardes mes présentations d'il y a 5 ans pour Appoint, l'objectif, c'était de faire un assistant pour conducteur de travaux. Et c'est toujours le cas. En fait, nous, c'est le terrain qui nous anime. Après, oui, on a en général de la donnée qui va être utilisée par devant, par la liste de prix, par les méthodes, etc. Mais pour faciliter la vie du chantier. Donc, ouais, toujours plus de chantier.
- Speaker #1
Toujours plus de chantier.
- Speaker #0
Toujours plus de chantier, plus de productivité, moins d'accidents. Et puis, tout le monde sera content.
- Speaker #1
Super. Écoute, un dernier message que tu veux partager à tes conduits ?
- Speaker #0
À mes conduits. Je dis merci, mais conduit. Non, mais bon courage pour les projets exceptionnels sur lesquels vous travaillez. Je sais que c'est compliqué. Je sais qu'il y a des aléas, des problèmes. Là, il pleut ce matin, tu vois. On est arrivé dans le studio. Je me suis dit, putain, les pauvres. J'étais avec eux hier. Voilà, quoi. C'est un métier qui est hyper compliqué. comme j'ai dit, qui est exceptionnel. Et puis, merci beaucoup pour l'invitation.
- Speaker #1
Je t'en prie, je t'en prie. Merci, en tout cas, Jean-Philippe, d'être venu à notre micro, d'avoir partagé un petit peu toute cette histoire de 442 et ce que vous faites au quotidien. Merci, si vous nous écoutez jusqu'à la fin, merci à vous d'être encore présents dans cet épisode. N'oubliez pas, partagez le podcast Les Bâtisseurs autour de vous. mettez un commentaire, mettez une note, ça m'aide vraiment à remonter dans les classements et à faire en sorte que ce podcast soit écouté par beaucoup plus de personnes chaque mois. Merci à vous, merci Jean-Philippe, et à bientôt au prochain épisode des pâtissières.
- Speaker #0
Merci, à bientôt.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous a plu, n'oubliez pas de le noter et de le commenter sur Apple Podcast ou Spotify, et d'en parler autour de vous. Qu'est-ce qui m'aide à le faire connaître et à motiver de nouveaux invités à partager leur vision ? Et pour continuer cette conversation, vous retrouvez moi sur LinkedIn.