- Speaker #0
Lipides et glucides protéines, des mots qu'on connaît sans forcément connaître leur rôle au sein de notre organisme. Avec Edwige Nguyen, diététicienne, on vous parle des macronutriments, mais aussi de voitures et de carburants. Vous avez une question ? On a la réponse ! Vous écoutez Conseil Sport, le podcast bien-être, santé, nutrition de Décathlon. Bonjour Edwige !
- Speaker #1
Bonjour Céciliane.
- Speaker #0
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Je vais bien, merci de me recevoir de nouveau aujourd'hui.
- Speaker #0
On se retrouve cette fois-ci pour parler des macronutriments, leur rôle, leur importance. Je commence tout de suite. Quels sont ces fameux macronutriments dont nous avons besoin pour un fonctionnement normal de notre organisme ?
- Speaker #1
La première chose qu'il faut savoir, c'est que dans l'alimentation, nous, on mange des aliments.
- Speaker #0
Ça, ça va.
- Speaker #1
On parle en aliments essentiellement et que ces aliments sont du coup composés de différents éléments qu'on appelle les nutriments. Les macros, ces fameux macronutriments, et il y a les micronutriments. Par rapport aux macronutriments, on a les protéines, les glucides et les lipides. Les protéines, c'est tout ce qui va toucher à la construction musculaire, à la croissance, à tout ce qui... qui constituent le fait de créer, de construire. Les lipides, ce sont les graisses, les acides gras. Et les glucides, ce sont les sucres. Et dans les sucres, on va différencier différentes choses. Il y a ce qu'on appelait anciennement les sucres lents et les sucres rapides, ou maintenant les sucres simples et les sucres complexes, qui sont des sucres qui vont agir au niveau du métabolisme de façon un petit peu différente. Pour simplifier les choses, je ne sais pas si tu as d'autres questions ?
- Speaker #0
Les protéines, j'ai plutôt compris. Ça nous sert à construire, comme tu dis, que ce soit au niveau des os ou des muscles. Par contre, pour les lipides, j'ai vraiment besoin de savoir quels sont leurs rôles aux lipides, parce que c'est souvent eux qui sont décriés. Et les glucides, je pense qu'il faut aussi revenir là-dessus. J'aimerais que tu détailles ces deux macronutriments.
- Speaker #1
encore une fois je vais repartir d'un tableau assez global et ensuite si tu veux bien je vais affiner le rôle de chacun alors c'est une proposition, ça reste sujet à discussion et voilà je pense que même entre spécialistes il y en a qui vont être plus ou moins en accord avec cette proposition visuelle et d'autres moins donc après c'est personnel mais en tout cas pour l'expliquer aux patients que je reçois c'est des choses qui... permettent quand même de bien visualiser. Ces macronutriments, souvent, je donne l'image d'une voiture où les protéines seraient à l'image de ce qui correspond à la carrosserie, à la tôle, tout ce qui est structurel, ce qui va porter, ce qui va construire l'essence de la voiture. Les lipides, c'est un petit peu l'huile qui va graisser le moteur et qui va faire fonctionner la machine. Le reste, quand on a une... panne d'huile, ça tousse. Je ne suis pas très bonne en mécanique, mais généralement, ça passe quand même bien dans la visualisation. Et les glucides, c'est un peu le fonctionnement d'essence, en sachant que les lipides et les glucides majoritairement fournissent de l'énergie pour alimenter cette voiture. Mais si on doit sectoriser, c'est vrai que j'aime bien parler des glucides comme l'essence qu'on met dans une voiture. là où j'aime bien aussi faire le lien c'est qu'on a beau avoir une très très belle voiture d'une grande marque, très très chère à partir du moment où on ne met pas d'essence, même la moins chère possible généralement la voiture ne roule pas et si on a une très belle voiture et on a une pompe à essence pas loin et que ça fonctionne très bien si on n'entretient pas son engin dans tous les cas il va y avoir une problématique une dysfonction quelque part qui fait qu'on ne pourra pas l'utiliser Donc ça, ça permet aussi de remettre l'importance des rôles d'un effet matrice où les protéines,
- Speaker #0
les glucides et les lipides sont interdépendants.
- Speaker #1
Ils interagissent ensemble, même si les rôles de chacun vont être un petit peu différents. Il y a cette notion de globalité qui est importante et qui, à mon avis, sera un sujet sur lequel on va revenir aussi après. Et donc sur les lipides, les acides grains, les graisses, en fait leur rôle Il y en a plusieurs, on les appelle ça des acides gras essentiels. C'est que ça joue, ça participe au bon fonctionnement de tout ce qui est cérébral, de tout ce qui est visuel, ça participe au bon fonctionnement cardiovasculaire. Souvent, on oriente plutôt vers les bonnes graisses.
- Speaker #0
Du bon et du mauvais gras.
- Speaker #1
Voilà, en tout cas, on met l'accent, on met le projecteur sur favoriser les bonnes graisses, même si aujourd'hui, on sait que le discours un peu simpliste, on revient sur cette notion de simplicité, c'est plus complexe que ça. et qu'en fait il nous faut du gras sous toutes les formes, simplement il y a une question de proportion qui va rentrer en compte. Mais quitte à choisir et à favoriser, on met l'accent sur ces graisses qui vont aider le système cardiovasculaire, qui vont avoir un impact sur un bon fonctionnement au niveau de l'organisme. Donc comme je le disais, au niveau cognitif, au niveau visuel, au niveau cardiovasculaire et métabolique, les graisses sont essentielles. On parle aussi, tu as peut-être entendu, des fameux oméga-3. Oui,
- Speaker #0
oméga-3, oméga-6 aussi.
- Speaker #1
Alors, les oméga-3 ont vraiment un projecteur. théâtre à mettre en lumière parce qu'en fait ce sont des graisses qui sont essentielles, qui ne se fabriquent pas dans l'organisme et qu'on doit forcément aller chercher de l'extérieur. Alors que les oméga-6, par des procédés physiologiques, on est capable, en intégrant certaines graisses, de pouvoir les fabriquer de façon interne.
- Speaker #0
On les retrouve dans quoi les oméga-3 ?
- Speaker #1
Les oméga-3, alors tu les trouves dans certains oléagineux comme les noix ou les... Ou les graisses qui sont réputées être riches en oméga-3, comme l'huile de colza ou l'huile de noix. On se retrouve aussi dans les poissons qu'on appelle les poissons gras. Le thon, le saumon,
- Speaker #0
le mackerel,
- Speaker #1
les sardines, des choses comme ça. Encore une fois, c'est très factuel ce que je t'évoque. On peut faire entrer plein de sujets de polémiques. Du coup, maintenant, le poisson, on ne sait plus trop la provenance. Le but, ce n'est pas de contrarier ces sujets-là, c'est juste d'exprimer.
- Speaker #0
Ce sont des exemples. Moi, j'ai besoin d'exemples.
- Speaker #1
Et dans certains produits qu'on va enrichir, où on sait que, de façon industrielle, on peut ajouter cette molécule qui a un rôle très bénéfique parce qu'il y a une action sur l'inflammation. Donc, ça participe à vraiment aider le métabolisme dans toutes ses variabilités. Ou quand, par exemple, il y a du surpoids. Quand il y a des maladies cardiovasculaires, des maladies qui sont directement ou bien en lien avec l'inflammation, je pense aussi à tout ce qui est intestinal ou les maladies féminines type endométriose, etc. On va aller chercher ce type de graisses qui sont très bien fitrises. Donc leur rôle, il est à différentes strates, à différentes intensités et dans différents domaines, comme tu l'as vu, qui peuvent toucher du cerveau, les yeux,
- Speaker #0
jusque là. Tous nos organes.
- Speaker #1
Tous les organes du corps. Et c'est pour ça que c'est essentiel de considérer que les graisses, à mon sens, même s'il y a un désir de perte de poids et de déficit calorique, doivent être toujours maintenues dans une alimentation la plus variée, la plus coloriée, la plus diversifiée possible, malgré le souhait d'être en déficit calorique ou dans un optique de régime. Et pour les glucides, donc les sucres, ce que je t'évoquais, c'est l'essence que tu mets dans ton... carburant.
- Speaker #0
Qu'on diabolise beaucoup d'ailleurs.
- Speaker #1
On diabolise aussi beaucoup. Et j'ai presque envie de te dire qu'aujourd'hui, la tendance, en tout cas dans les formations que j'ai eu l'opportunité de suivre et dans les lectures des différents travaux et différentes revues de littérature, aujourd'hui, on serait plus à dire, faites plutôt attention au sucre sous certaines formes et certaines consommations. que forcément diaboliser le gras, qui pendant les deux dernières décennies a vraiment eu très mauvaise presse. Et pour la petite anecdote, a été exclue systématiquement de l'alimentation avec des cuissons vapeur à tir l'arigot, des suppressions de graisse de qualité d'ajout dans l'alimentation, etc. Les sucres, c'est un vrai nouveau domaine aussi à investiguer. Et donc pour reprendre sur le rôle, donc tu as les sucres qu'on appelle complexes et les sucres plutôt simples qui vont se départager sur comment ils vont être métabolisés dans ton organisme. À quelle vitesse, en gros,
- Speaker #0
ils vont être absorbés.
- Speaker #1
Je terminerai sur l'idée un peu visuelle. J'aime bien expliquer qu'un sucre complexe, je vois ça comme un très grand collier de perles. Il y a beaucoup de perles. Ce qui fait que quand tu les laisses passer, il faut du temps. L'assimilation est un petit peu plus lente que dans les sucres simples, où en fait, tu as moins de perles. Forcément, l'assimilation est un petit peu plus rapide.
- Speaker #0
D'accord, et ça sert à quoi ?
- Speaker #1
Les sucres, ça donne de l'énergie. Comme je te disais, le carburant, c'est l'idée de fournir cette source énergétique, même si les protéines et les lipides fournissent aussi. une forme énergétique mais c'est vraiment la source utilisable par exemple sur les organes nobles en priorité comme le cerveau qui lui se nourrit exclusivement de sucre. C'est la première ressource qu'il va chercher. Et donc forcément, son rôle au niveau de tout ce qui est déjà homéostasique, régulation, comme c'est fait aussi beaucoup par la cognition, c'est d'alimenter le cerveau pour après réguler tout le reste de l'organisme. Donc on a besoin de sucre pour réfléchir. On a besoin de sucre pour réfléchir. Et de toute façon, de façon empirique, quand tu as un coup de barre, La première chose que tu vas chercher, généralement, c'est quelque chose plutôt de sucré.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Donc, ça se vérifie aussi de façon un petit peu plus informelle, mais instinctive. Mais dans la physiologie, le cerveau est le premier consommateur de sucre, donc c'est indispensable d'en avoir des glucides dans son alimentation.
- Speaker #0
Si on décide d'en enlever un des trois, j'ai entendu qu'ils étaient interdépendants, j'ai un peu la réponse. Qu'est-ce qui va se passer si on décide d'en enlever un des trois ? Ce serait une drôle d'idée, on peut se dire ça, que c'est une drôle d'idée. Mais il y a quand même beaucoup de régimes qui, en tout cas, favorisent ou défavorisent l'un des trois.
- Speaker #1
En fait, c'est tellement une idée qui méritait d'être explorée qu'elle a été mise à l'épreuve dans de nombreux travaux, des études sur plusieurs personnes, justement pour avoir un échantillonnage le plus... plus juste possible. Des régimes qui se concentrent uniquement sur ne consommer que des graisses, ou bien ne consommer que des glucides, donc des sucres, ou des régimes qui excluent complètement l'un ou l'autre. On a les régimes aussi hyper protéinés, qui se concentrent uniquement sur l'ajout de protéines. Tout ça, ça a été exploré. Je ne veux pas spoiler le truc, mais... Encore une fois, ça dépend de la recherche.
- Speaker #0
Ça dépend de l'objectif.
- Speaker #1
L'objectif. Sur le court terme, il y aura un résultat de modification, souvent plutôt en déficit calorique. Mais sur le moyen et le long terme, ce qu'on a évoqué dans le précédent sujet, c'est que...
- Speaker #0
On va faire référence au précédent sujet, parce que ça se trouve, il y aura des choses entre-temps. Ok,
- Speaker #1
d'accord. Donc j'efface. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ça dépend de l'objectif. Sur le court terme, le métabolisme va s'adapter. Sur le moyen et long terme, ça ne sera pas fonctionnel et ça sera plutôt à tendance délétère parce que dans tous les cas, quand il y a une suppression d'un macronutriment, il y a des impacts sur le métabolisme qui ne peuvent pas être suivis et qui seront néfastes.
- Speaker #0
La voiture n'avance plus.
- Speaker #1
La voiture n'avancera plus. Les régimes dont je parlais tout à l'heure pour les graisses, c'est le régime Atkins qui est assez connu. Après, tu as les régimes comme la Keto pour le sucre et les régimes protéinés, hyperprotéinés sur que les protéines. On sait que ce sont des régimes qui ne sont pas pérennes dans le temps et qui entraînent en plus des dysfonctionnements assez conséquents sur certains organes du corps et le métabolisme en général.
- Speaker #0
Quelle vigilance tu peux apporter sur ce genre de pratiques alimentaires ?
- Speaker #1
La première, c'est encore une fois de reclarifier l'objectif du souhait d'aller dans ce type d'alimentation, de prioriser l'un ou l'autre macronutriment. C'est quoi le besoin derrière de choisir de faire une diététique exclusive en protéines ou exclusive en glucides ou en lipides ? Et de bien attirer l'attention que, comme je l'évoquais tout à l'heure, pour moi il y a une interdépendance. Aujourd'hui, le corps est fait pour fonctionner avec ces trois macronutriments. plus les micronutriments. Donc physiologiquement, même si il y a une adaptation sur le court terme, la régulation, ça va pêcher à un moment sur le moyen et le long terme, sur les organes généraux de l'organisme, sur le métabolisme complet et ensuite sur plein d'autres facteurs de répercussion de l'individu au-delà de sa physiologie, c'est-à-dire les facteurs environnementaux, sociaux, psychologiques.
- Speaker #0
Oui, ça va impacter.
- Speaker #1
Ça va impacter, voilà. Exactement. Donc, la vigilance, elle est vraiment à ce niveau-là. Et encore une fois, la priorité, c'est d'être bien encadré par des professionnels de santé, de bien aussi redéfinir s'il y a un intérêt thérapeutique ou pas dans certaines pathologies, les gens qui sont malades. C'est juste essentiel de supprimer tel ou tel macronutriment sur une personne qui a un souhait. plutôt de conditionnement de satisfaction corporelle. Je mets vraiment un indice plus, plus, plus de vigilance et un besoin d'encadrement majoré.
- Speaker #0
Merci Edwige. Donc si on veut conclure cet épisode, les macronutriments sont interdépendants, on en a besoin pour avancer. Et si on se pose des questions sur le sujet parce qu'on aimerait bien tester à droite, à gauche, etc., on s'entoure des personnes professionnelles, que ce soit médecins traitants ou diététiciens, diététiciennes comme tu l'es, pour pouvoir avancer sereinement. Merci Edwige.
- Speaker #1
Et en sécurité et en sécurité.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
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