- Speaker #0
Rencontre,
- Speaker #1
rupture,
- Speaker #0
joie,
- Speaker #1
échec, transformation, bonheur. Tout commence par un déclic. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode. Vous écoutez le déclic de Blandine Nirondel. Salut Blandine.
- Speaker #0
Salut Manon.
- Speaker #1
Comment tu vas ?
- Speaker #0
Bah écoute, super, il fait beau, il y a de la neige, je suis à fond romeux, donc que demande le peuple ?
- Speaker #1
Devant un super coucher de soleil de ce que j'ai cru comprendre en plus.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Alors pour te présenter à ceux qui nous écoutent, donc Blandine tu es gynécologue de métier. Dans la vie tu es aussi athlète et plus précisément trailleuse. Tu es en effet double championne du monde, championne d'Europe, les triples championnes de France de trail. Si on parle de ton parcours de médecin, je crois qu'on peut dire que c'est un domaine qui t'a toujours attiré. Et puis c'est un univers dans lequel tu as grandi aussi avec ton papa qui est médecin. Et puis peu à peu, le lien avec ta passion tardive pour le trail. Alors je dis tardive parce que je crois que tu as commencé à courir assez tard, à 26 ans. Et tu as fait le lien, tu t'es spécialisée dans la gynécologie de la sportive et on y reviendra dans cet épisode. Mais avant ça, je voudrais que tu reviennes un peu sur ta casquette sportive. Je le disais, donc que tu avais découvert le sport assez tard, même si bon, il n'y a jamais vraiment de normes à ce sujet. Pourquoi tu as commencé ? Je crois que c'était deux ans à la fin de tes études. Pourquoi tu commences à ce moment-là de ta vie ?
- Speaker #0
J'ai quand même commencé relativement tard. Quand je dis relativement, effectivement, comme tu dis encore une fois, il n'y a pas d'âge pour commencer le sport. Il ne faut pas du tout que ça fasse un frein à celles et ceux qui nous écoutent. Mais en tout cas, pour le haut niveau et comparativement aux personnes que je côtoie sur les lignes de départ en première ligne, c'est vrai que j'ai commencé assez tard. Donc, j'avais 26-27 ans. Quand j'ai choisi, alors c'est moi qui ai choisi de faire mon internat de gynécologie sur l'île de la Réunion. et à cette époque, je recherchais... Plus le côté internat, comme on dit, internat cocotier, pool party et tiponche et coucher de soleil, mais pas à la montagne, mais plutôt au bord du lagon. Et finalement, j'ai découvert un tout autre milieu que je ne connaissais pas, le trail. Je dis ça en rigolant parce que je ne connaissais même pas ce mot. Et donc, au début, j'ai surtout fait de la randonnée avec des amis. On se faisait des bivouacs, on allait... On allait se faire des levées de soleil au piton des neiges et on se faisait des soirées la veille et on dormait dans les tentes. C'était trop bien. Et quand je montais en randonnée avec mes amis, je voyais des gens qui couraient. Je me disais, quelle drôle de chose. Pourquoi est-ce qu'ils font ça ? Et à la base, j'ai commencé à courir sur les sentiers en me disant que l'île de la Réunion regorgeait tellement de magnifiques endroits à découvrir que je craignais que dans les deux ans que j'avais à passer là-bas, je n'arrive pas à faire tous les sentiers qui existaient. Donc, je voulais les faire le plus rapidement possible pour en faire le plus possible. De fil en aiguille, j'ai commencé à faire ce qu'on appelle du trail, à rejoindre une asso, puis un club et à frotter des dossards. Et puis après, j'ai été piquée par le virus en 2016 et je n'ai plus jamais arrêté.
- Speaker #1
Est-ce que tu t'es rapidement rendue compte que tu performais assez facilement dans ce sport ?
- Speaker #0
Non, absolument pas. Pour tout avouer, effectivement, je faisais des petits podiums mes premières courses, mais c'est des podiums dans ma catégorie. Je n'avais pas trop de notion du niveau. Non, je n'avais pas forcément l'impression d'avoir une qualité quelconque. Alors, je sais que j'avais toujours été sportive. Et donc, je me disais que ce type d'activité physique, c'est-à-dire l'endurance, me correspondait plutôt bien. Mais sans du tout avoir notion qu'un jour, je serai championne du monde. Si on m'avait dit ça en 2016, je pense que j'aurais rayonné. Il y a personne en face de moi qui me l'aurait dit. Là où j'ai commencé à me rendre compte, c'était vraiment en 2019, quand je suis retournée en métropole. Et que j'ai fait une course où là, effectivement, il y avait quand même un certain niveau. La première course de haut niveau que j'ai faite, c'était le Trail du Ventoux en 2019. Et là, effectivement, je suis arrivée devant des nanas qui avaient déjà fait des sélections en équipe de France. Et c'est à ce moment-là où je me suis dit qu'effectivement, j'avais peut-être quelques capacités dans ce domaine.
- Speaker #1
Je me demande comment est venu le lien avec ton métier de base, le métier de gynécologue. Comment tu as commencé à aller les deux thématiques, en fait ? À te dire, il y a un pont à faire.
- Speaker #0
Pendant 3-4 bonnes années, j'ai fait de la gynécologie, mais plutôt obstétrique. Les accouchements, le suivi de grossesse et la chirurgie. Et ça me laissait quand même peu de temps pour faire autre chose à côté. Petit à petit, j'ai un petit peu diminué mon activité. Et là, depuis cette année, j'ai arrêté mon activité au sein de l'hôpital. Et là, effectivement, c'est vrai que c'était une idée qui me trottait dans la tête. C'était d'allier mes deux passions, la gynécologie et... et le sport. Déjà, je me renseignais énormément, je lisais tous les articles qui étaient en lien avec ces deux domaines et j'avais aussi énormément de sollicitations et là, je me suis rendue compte qu'il y avait vraiment quelque chose à faire. Il y avait beaucoup de demandes des femmes sportives, beaucoup de besoins des femmes qui étaient perdues, que ce soit par rapport à la grossesse, au postpartum, que ce soit par rapport aux incontinences urinaires, aux troubles du cycle, à la ménopause. Toutes ces femmes sportives étaient vraiment... dans des incertitudes, avaient beaucoup de questionnements. Et à juste titre, parce que moi, ayant eu la formation de gynécologue, que je pense quasiment tous les gynécologues ont aussi, je ne pense pas avoir eu ne serait-ce qu'une heure de spécificité sportive, de la femme sportive pendant mes études de gynécologie. On les a au début, pendant l'externat, on fait un peu de médecine du sport, mais pas tellement pour la femme. Je peux comprendre que les femmes sportives n'arrivent pas à trouver les réponses de la part de leurs professionnels de santé, donc gynécologues ou médecins qui les suivent, parce qu'on n'a pas cette formation-là. Et là, ça m'a vraiment donné envie. En fait, déjà, le sujet me passionne et en plus, je me sens aussi utile.
- Speaker #1
C'est pour ça, du coup, j'imagine que tu as lancé récemment tes réseaux, justement, à ce sujet. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu cette démarche et qu'est-ce que tu cherches à apporter aussi avec ça en plus ?
- Speaker #0
Même si j'ai 34 ans, j'essaie de surfer sur la vague, de vivre avec mon temps. Vivre avec son temps, c'est le temps des... Maintenant, c'est les réseaux sociaux quand même, il ne faut pas se le cacher. Et moi-même, en fait, avant d'ouvrir ma page, je suivais énormément de comptes, mais plutôt à but pédagogique, informatif. et je trouve que c'est finalement On peut critiquer beaucoup de choses des réseaux, mais c'est un très bon moyen et outil pour faire passer des messages à n'importe qui. J'avais aussi envie d'utiliser cet outil pour faire passer des messages, avoir un contenu un petit peu pédagogique, faire de la prévention, par rapport aux messages un peu généraux que je recevais beaucoup, notamment en lien avec le cycle menstruel ou la grossesse, comme je l'ai dit, parce que finalement les questions restaient quand même assez générales. Donc j'ai ouvert cette page qui s'appelle la gynécologie sportive, dans laquelle parfois je fais des petites vidéos pour expliquer des choses, ou des carousels, pareil. Ça me prend un petit peu de temps, j'avoue, parce que j'essaie quand même de faire des choses assez scientifiques, assez construites, sur des études récentes. Ça demande beaucoup de travail en amont. mais pour un résultat qui n'est pas que faire une vidéo ou écrire quelque chose sur un carousel. Finalement, moi aussi, j'y trouve mon intérêt. J'apprends plein de choses. En fait, ça m'a vraiment remis un petit peu, comme dans mes études, à ouvrir les bouquins, à regarder les études les plus récentes. Et en fait, mes clattes, je m'épanouis vraiment là-dedans.
- Speaker #1
Je vais revenir sur ce que tu disais un peu plus tôt, sur le fait qu'il y ait beaucoup d'informations qui circulent de plus en plus, justement, sur les réseaux, notamment sur la santé des sportives. Alors, je pense que je suis en plus particulièrement la cible et que les algorithmes font bien leur travail. Mais du coup, je me dis, selon toi, est-ce qu'il y a, je ne sais pas, certains sujets à priorité, des choses à vraiment avoir en tête quand on est une femme qui fait du sport concernant justement sa santé ?
- Speaker #0
C'est une question qui m'a déjà été posée. Et finalement, c'est difficile de te donner une réponse spécifique parce que j'ai envie de te dire, tout dépend de la femme que tu es. En fait, chez la femme, tu vois, chez la femme jeune en âge de procréer, je te dirais que la chose à laquelle il faudra faire le plus attention, c'est son cycle menstruel. Beaucoup pensent, quand on pense sport et cycle menstruel, à comment adapter son entraînement en fonction de son cycle. Mais je pense que la question qu'il faut se poser d'abord, c'est est-ce qu'on a un cycle naturel et spontané ? Parce qu'en fait, la dépense énergétique, si elle n'est pas bien compensée par les apports alimentaires et énergétiques, peuvent entraîner une améliorée, c'est-à-dire une absence de règles, des règles irrégulières, ou même, ça on ne le sait pas forcément, mais tout ce qui est syndrome prémenstruel, Merci. règles douloureuses, etc. Ça aussi, ça peut être en lien avec des petites variations hormonales dont parfois la cause peut être le sport. Si tu es une femme qui est enceinte ou qui a un désir de grossesse, je te dirais que la problématique principale, ce sera de balayer toutes les idées reçues et d'essayer de donner un cadre et d'essayer de motiver les femmes à continuer une activité physique pendant leur grossesse parce que même encore en 2025, Merci. Il y a certains professionnels de santé qui vont contre-indiquer l'activité physique. Et ça, c'est vraiment contre-productif finalement, parce que c'est même recommandé de pratiquer une activité physique quand on est enceinte. Mais bon, ça, vous avez déjà fait des petits épisodes là-dessus. Enfin, citer une femme ménopausée. Eh bien, crois-moi que j'ai énormément de femmes ménopausées qui sont vraiment embêtées parce que les symptômes de la ménopause, que ce soit les bouffées de chaleur, les insomnies, l'irritabilité, la perte de motivation, la prise de poids, ... va influer sur leur pratique sportive. Mais la pratique sportive, c'est aussi ce qui va leur permettre de se sentir mieux et de soulager ces symptômes. Les femmes ménopausées rentrent un peu dans un cercle vicieux où elles ont du mal à continuer de pratiquer l'activité physique qui leur faisait du bien et dans laquelle elles s'épanouissaient. Ça ne va faire qu'aggraver tous les symptômes de ménopause. Et ça aussi, c'est un énorme sujet mine de rien. Donc, en fait, pour n'importe quelle étape de la vie d'une femme, n'importe quel symptôme ou pathologie, il va y avoir un lien avec le sport. Il va y avoir quelque chose à dire dessus.
- Speaker #1
Et je me demande à quel niveau de pratique, parce que si je reprends par exemple la ménorée, on va se dire oui, mais ça, c'est vraiment chez les femmes qui font beaucoup de sport. À quel moment ?
- Speaker #0
Absolument pas. Justement, ça aussi, c'est une idée reçue. Absolument pas. Et pour toutes les femmes. de n'importe quel niveau et même les femmes qui auront cette idée de se dire qu'elles ne sont pas athlètes parce qu'elles sont que entre guillemets sportives du dimanche, déjà n'importe quelle femme, même une sédentaire devrait être impliquée. à toutes les spécificités du sport au féminin parce que même une sédentaire, il faudra l'encourager à pratiquer une activité physique et donc commencer une activité physique. Et donc déjà, il faudra passer un cap et même juste de commencer une activité physique quand il y aura des spécificités en lien avec le sexe et avec le fait d'être une femme, de sécréter des hormones et d'avoir une morphologie et une psychologie différentes des homologues masculins. Pour en venir à ce que tu dis, il ne faut surtout pas croire que ça n'arrive qu'aux femmes qui sont en train de se faire d'un certain niveau et les athlètes élites et même loin de là. Pourquoi ? Parce que, comme je te l'ai expliqué, les améliorés, c'est en lien avec un déficit énergétique, c'est-à-dire qu'on a trop de sorties et pas assez d'entrées au niveau des apports énergétiques. Mais la plupart du temps, les femmes athlètes élites, elles sont bien encadrées, elles sont un petit peu plus sensibilisées à cette problématique, donc elles font souvent plus attention. Et les femmes qui sont élites et donc professionnelles ou même semi-professionnelles ou qui ont plus de temps pour elles pour l'entraînement, elles ont aussi plus de temps pour récupérer. Alors qu'à côté de ça, tu vas avoir la mère de famille qui a des enfants à gérer, qui a le travail et qui ne va pas avoir notion qu'elle fait du sport et qu'elle a besoin de plus s'alimenter que son mari. Parce qu'en fait, ça aussi, c'est des préjugés de penser qu'une femme doit forcément moins s'alimenter qu'un homme. pas forcément, si elle se dépense plus, elle doit plus s'alimenter. Donc elle aura ce préjugé de « non, je vais faire mon entraînement, en plus je vais le faire le matin, à jeun, parce que de toute façon, c'est le seul moment que je peux dans la journée. Et puis après, je vais rentrer, je vais m'occuper des enfants, les amener à l'école et on va enchaîner par une journée de travail, on va manger une petite salade à midi. » Et puis après, elle n'aura pas non plus le temps de récupérer. Il y aura en plus le stress lié au travail et à la vie de famille qui va s'y ajouter. Et aussi le stress, le cortisol, etc. influer sur les hormones. Donc, il ne faut surtout pas croire. Je n'ai pas trouvé d'études qui faisaient la différence entre athlète de haut niveau et athlète récréative. Mais en tout cas, moi, dans ma pratique et dans mon expérience personnelle en recevant des patientes ou des témoignages, j'ai énormément de femmes qui ne sont pas forcément athlètes élites ou qui ne font pas un gros volume d'entraînement comme on peut l'entendre et qui ont ces problématiques de troubles du cycle.
- Speaker #1
Tu as dit le mot hormones, alors on a plusieurs épisodes déjà à ce sujet, mais justement ça m'intéresse de savoir, pour toi le sport c'est allié ou ennemi des hormones féminines ? Parce qu'on entend vraiment tout et son contraire.
- Speaker #0
Ça dépend comment on le prend, mais non pour moi c'est un allié. Je pense qu'on a vraiment cette force en tant que femme de sécréter des hormones, des oestrogènes, de la progestérone, un petit peu de testostérone, parfois du cortisol comme je le disais, à des moments du cycle, de façon cyclique. Alors que les hommes, ce n'est pas drôle, ils sécrètent de la testostérone tout en la même dose. C'est ça en rigolant, mais c'est vrai qu'il faut vraiment qu'on prenne ça comme une force. D'ailleurs même, effectivement, pour certaines personnes, quand il y aura le syndrome prémenstruel ou quand on sera pendant nos règles, ça va être compliqué parce qu'on va se sentir fatigué. On va avoir plus de mal à aller à l'entraînement, à aller sortir, à aller courir parce qu'on a des règles hémorragiques ou des douleurs. donc ça je peux comprendre que parfois on puisse penser que ce soit un ennemi. Mais non, plus j'avance dans ma phrase et plus j'ai envie de te dire que c'est justement pas du tout un ennemi, mais même une force. Parce qu'au-delà de ne plus avoir ses règles, quand on est en amélioré de la sportive, au-delà de ne plus avoir ses règles et probablement être infertile, en fait, il y a plein de conséquences majeures qui s'ajoutent parce qu'en fait, les hormones vont protéger au niveau des os, vont protéger au niveau de la santé cardiovasculaire, au niveau du mental, même au niveau digestif. Il y a plein... Maintenant, on voit de plus en plus que sur presque toutes les fonctions de l'organisme, au niveau de la thyroïde, de la thermorégulation, du mental, etc., les hormones ont un impact musculaire. Je vais presque tous te le dire, je ne vais pas te faire un anatomie du corps, parce qu'en fait, finalement, je pense que tous les organes et les fonctions de l'organisme sont en lien avec les hormones, et qui plus est, les hormones gynécologiques. Donc non, c'est une force. Quand on ne sécrète plus assez d'hormones, ça peut être pathologique et ça peut créer des problématiques.
- Speaker #1
J'avais te demandé quelles sont les erreurs les plus fréquentes en ce qui concerne la gynécologie de la sportive. Mais si j'en écoute ce que tu disais, c'était un peu justement de ne pas se considérer comme une sportive. Ou est-ce que tu vois d'autres choses ?
- Speaker #0
Oui, c'est ça, exactement. Arrêtez de penser que comme vous ne courez qu'une heure ou deux par semaine et que vous voyez sur Strava ou sur les réseaux qu'il y en a d'autres qui vont faire 10 heures par semaine, vous n'êtes pas sportive. Non. Même si vous ne courez qu'une fois par semaine, vous courez ou vous faites un autre sport. Vous êtes sportif et vous pouvez vous comporter comme tel. Donc, effectivement, avoir l'apport, notamment l'apport alimentaire qui va avec. Savoir s'écouter, prendre à n'importe quel signe, savoir s'écouter et prendre soin de soi. Après, je n'ai pas non plus parlé des incontinences urinaires aussi, par exemple. Ça, c'est une grosse problématique. Il y a quand même un tiers des femmes qui sont touchées. Des femmes qui sont plus à risque d'avoir des incontinences urinaires, le fait de courir, ça peut déclencher, mais les révéler. Merci. Ça peut révéler une incontinence urinaire qu'on aurait eue très probablement au moment de la ménopause, quand il y a d'autres facteurs qui s'y ajoutent. Donc, ça aussi, essayez à faire attention, de faire du renforcement au niveau du périnée, au niveau abdominal, et d'aller voir le kiné si besoin, ou votre médecin, si vous avez... des petites fuites, parce que même si c'est des toutes petites, c'est quelque chose qui peut s'aggraver au cours du temps. Et pareil, il y a toujours cette idée reçue que les incontinences urinaires, c'est que pour les femmes qui sont ménopausées, mais non. Il y a même une étude qui est sortie récemment à l'INSEP, chez des jeunes femmes qui n'ont jamais eu de grossesse, enfin chez des adolescentes de 18 ans, il y en a quand même 30% qui se plaignent d'incontinence urinaire. En fait, l'erreur aussi, c'est de rendre certains sujets tabous, de ne pas en parler, de les garder pour soi, que ce soit par rapport au cycle menstruel. qu'on en ait ou qu'on n'en ait pas, que les règles aussi, si elles sont hyper douloureuses, n'hésitez pas à en parler, parce que ce n'est pas normal d'avoir des règles très douloureuses. Les incontinences urinaires, ce n'est pas normal d'avoir des petites fuites urinaires quand on a 25 ans et qu'on fait une activité physique. Donc oui, peut-être la plus grande des erreurs, c'est, comme tu dis, de ne pas se considérer comme sportive et de ne pas parler de sujets qui embêtent, parce que soit on en a honte, soit on a... On a plein de fausses croyances et il faut vraiment ouvrir la parole sur tout ça. Parce qu'il n'y a pas de raison d'avoir honte, c'est le corps humain, il est fait comme ça. On saigne tous les mois ou parfois on peut avoir des pertes d'urine ou même la ménopause. C'est un sujet encore un peu tabou. Elles se considèrent, et c'est vrai qu'on les considère comme plus féminines parce qu'elles ne sont plus en capacité de procréer. C'est des mots assez forts que je vais dire finalement. Je lis pas mal de bouquins en ce moment. un peu féministe et c'est ce que je retrouve. Et finalement, oui, on a aussi ces injonctions de la féminité. Je pense que tout ça, dans le sport, il y a aussi un lien.
- Speaker #1
Est-ce que tous ces conseils ou toutes ces attentions, tu arrives, toi, à te les appliquer à toi-même ? Est-ce que tu arrives à être vigilante à ta santé ? Parce qu'on dit souvent les cordonniers les plus mal chaussés.
- Speaker #0
Exactement ce que j'allais dire. Les cordonniers sont les plus mal chaussés. J'ai toute connaissance de cause et J'essaie de faire au mieux, parfois il n'y a rien de parfait, mais non, en tout cas, une chose est sûre, c'est que moi j'ouvre la parole, je ne vais pas en parler de tout ça. Je n'ai pas hésité à aller consulter des professionnels de santé si j'ai une problématique, d'autres professionnels de santé qui sont bien plus experts que moi dans certains domaines, que ce soit nutritionniste, ostéopathe ou médecin du sport ou prépa mental même. J'ai vraiment essayé de m'entourer, après je ne fais pas les choses parfaitement, ça j'en ai conscience. après je J'essaie de faire au mieux, mais en tout cas, quand tu parlais de « est-ce que ça ne concerne que les athlètes de haut niveau ? » , je pense que là où j'ai fait le moins attention à moi, à ma santé, à mes ressentis, c'est quand justement je ne faisais pas du haut niveau. C'était quand je débutais parce que je n'avais aucune notion de tout ça, alors que j'étais médecin, mais encore une fois, dans le cursus de gynécologie, on n'a pas beaucoup, voire même si ce n'est aucune notion de gynécologie du sport. Et je n'étais pas vraiment sensibilisée à toutes ces problématiques et je ne faisais pas vraiment attention. Et c'est vraiment en me professionnalisant dans le sport, en m'entourant de personnes sportives et d'encadrement et aussi en ouvrant des bouquins et en mettant la tête dedans pour comprendre un petit peu mieux la physiologie du sport. C'est vraiment là où j'ai vraiment fait attention.
- Speaker #1
On arrive à la fin de cet épisode, du coup j'ai envie de venir un peu plus à toi. Comment tu envisages l'avenir entre ces deux casquettes sportives et médecins ? Est-ce que tu penses qu'à un moment, il faudra faire un choix ?
- Speaker #0
Ah non, choisir, c'est renoncer. Moi, j'adorerais concilier les deux et faire de mon métier principal ce qu'on appelle de la gynécologie du sport. Je suis persuadée que la demande est là et qu'il y a quelque chose à faire. Après, comme je l'ai expliqué... Ce n'est pas vraiment une spécialité à part entière. Donc, c'est vrai que là, je me suis donné un an pour voir un petit peu comment je vais pouvoir m'organiser. Mais moi, j'aimerais vraiment faire des consultations de gynécologie du sport. Alors, peut-être pas faire ça que à 100 %, parce que peut-être qu'au bout d'un moment, la gynécologie du sport, ça ne s'adresse quand même qu'à une population de personnes. Et il n'y a pas, finalement, je pense que si je fais la gynécologie du sport, je vais faire beaucoup en visio, à distance. Et j'ai aussi besoin du contact. Donc, je pense que... Tu vois, dans l'avenir, je m'installerai en libérale et j'essaierai de faire du 50-50 avec la gynécologie pour les sportives. Et puis après, de la patientèle, suivre des femmes enceintes ou des femmes qui n'ont pas de problématiques en lien avec le sport, mais d'autres problématiques gynécologiques.
- Speaker #1
Et sportivement parlant, quels sont tes projets, tes objectifs ?
- Speaker #0
Je me suis donné un an avec des beaux projets. Là, par exemple, dans deux mois, je vais aller à la Transvulcania, au Canary, à la Palma. Après, je ferai le 90 du Mont-Blanc fin juin, la CCC fin août et puis la Diagonale des Fous en octobre. Je me suis donné cette année-là un très beau programme. Je ne sais pas encore comment va se dérouler l'année 2026 au niveau sportif, parce qu'à 34 ans, j'ai aussi d'autres projets personnels que j'aimerais concrétiser en 2026. Je ne dis pas que je vais arrêter le sport. Moi, la première, je dis que ça doit être pour toutes les femmes et pour tous les êtres humains. D'ailleurs, tout le monde devrait pratiquer une activité physique. Je ne dis pas forcément d'aller faire des marathons, mais juste d'être en mouvement. Et moi, c'est quelque chose qui m'anime depuis que je suis toute petite. J'ai toujours été en mouvement, même si j'ai découvert vraiment le sport et le trail en 2016. J'ai toujours été une fille active qui faisait toujours des activités pour s'occuper, physiques. Donc, ce que je veux dire, c'est que je vais continuer à pratiquer la course à pied parce que j'aime ça, mais je ne me suis pas vraiment fixée d'objectifs de compétition. Et même, je pense que c'était sous-entendu, mais vous l'avez compris, c'est vrai que j'ai quand même un désir de fonder une famille. C'est aussi quelque chose que je retrouve beaucoup. Ce sont des femmes enceintes, athlètes de haut niveau qui ont toujours été dans ce schéma d'entraînement, d'avoir cette vie vraiment assez orientée sur sa pratique sportive. Ensuite, qui ont une grossesse, mais qui sont très heureuses, mais qui se projettent après la grossesse des compétitions à venir. D'un côté, c'est génial parce que du coup, ça met un challenge. On a envie de revenir. On peut même revenir plus forte après une grossesse, et c'est souvent le cas. Mais quand ça ne se passe pas comme on l'avait prévu, on peut culpabiliser. Surtout, en plus, le postpartum, c'est une période assez compliquée au niveau mental, avec la baisse des hormones, avec le rythme de vie qui change. Et si on s'était projeté un objectif en termes de compétition et de sport et qu'on n'arrive pas à y aller, ça peut qu'engrainer et moins bien se sentir et culpabiliser. donc j'ai Voilà, donc je n'ai pas envie de me mettre d'objectif. On verra, au jour le jour, comment on l'invite bien.
- Speaker #1
Merci pour ce partage. Et pour finir, j'ai envie de te poser la question de ce podcast, le déclic. Toi, justement, quel a été ton plus gros déclic, alors qu'il soit sportif ou pas forcément ?
- Speaker #0
Je pense que moi, le plus gros déclic, c'est quand je me suis rendue compte du mot gynécologie sportive. En fait, c'est que quand je me suis rendue compte qu'il y avait énormément de spécificités féminines. dans le sport et qu'il fallait vraiment en prendre compte et que j'ai commencé à ouvrir PubMed et à mettre les mots Women, Sports, Giant Ecologist et je me suis rendu compte qu'il y avait en fait très peu d'études là-dessus et là je me suis dit, waouh, mais c'est difficile parce que j'avance un peu à tâton mais d'un autre côté c'est hyper motivant parce que c'est grand ouvert et il y a plein de choses à faire donc je pense que ça a été un petit peu ça mon déclic c'est réussir à... Il y a peu de personnes concernées comme moi qui peuvent allier deux passions et en faire son métier. C'est mon petit déclic.
- Speaker #1
Trop bien. Merci beaucoup, Blandine. Pour finir, est-ce que tu peux peut-être nous redire où est-ce qu'on peut te suivre ? Tu as parlé de tes comptes Insta. Est-ce qu'il y a autre chose ?
- Speaker #0
J'ai mon compte Athlète, où c'est mon prénom et mon nom, Blandine Hirondel. J'ai le compte, si vous voulez en savoir un petit peu plus, sur... sur tout ce qui est sport et les particularités de la femme. Ça s'appelle la gynéco-sportive sur Instagram. Après, j'ai aussi Facebook. En général, je suis quand même assez réactive. Si vous voulez m'envoyer des messages, n'hésitez pas. Et puis après, là, où est-ce qu'on peut me retrouver ? C'est de façon virtuelle. Mais sinon, vous pouvez me voir effectivement sur les courses. Je vous ai montré mon programme. Puis après, même, je vais avoir la joie. d'assister, de venir, par exemple, à un stage trail 100% féminin au mois de mai. Par exemple, je fais des stages trail. Ça m'arrive parfois de faire des petites formations et des conférences, des tables rondes. Et ça, ça peut être ouvert à tout le monde. Vous pouvez me suivre sur les réseaux pour pouvoir après me voir en vrai grâce à toutes les informations que je vais donner.
- Speaker #1
Le rendez-vous est pris. Moi, je retiens le stage trail. Je ne l'ouvrirai pas à ma place la prochaine fois.
- Speaker #0
Au revoir. Je ferai savoir au plus tôt quand on en organisera un.
- Speaker #1
Génial. On suit ça de très près. Merci beaucoup, Blandine. À très bientôt.
- Speaker #0
De rien. Au revoir, Manon.
- Speaker #1
Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à en parler autour de vous. Qui sait, il n'est peut-être pas si loin, ce déclic.