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ADN D'ATHLÈTE, l'esprit sport

L’aventure : “Le jour où nous avons marché vers le Machu Picchu”

L’aventure : “Le jour où nous avons marché vers le Machu Picchu”

23min |11/03/2025|

1796

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23min |11/03/2025|

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Description

Dans cette Aventure, rencontrez les voyageurs Fabienne et Benoit


En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de partir pour un tour du monde de plus d’un an et demi. 


C’est dans ce contexte, qu’ils se lancent un défi assez inédit pour eux : faire un trek de 9 jours jusqu’au célèbre Machu Picchu. 


Alors, parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ?


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


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Le podcast Conseil Sport peut plaire à toutes celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux, de leur corps, leur santé, leur bien être mental et physique, celles et ceux qui cherchent des conseils pour un lifestyle healthy, se remettre au sport, entretenir leur santé, que ce soit à travers la course à pied, le yoga, cyclisme, ou tout autre sport, ou encore mettre en place de bonnes habitudes d’alimentation, nutrition, ou enfin celles et ceux qui cherchent de l’inspiration à travers des récits d’aventures extraordinaires de personnes ordinaires, ou passer un bon moment en découvrant une nouvelle facette de leurs athlètes et créateur•ices de contenus préférés.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    J'étais juste physiquement complètement à bout, mais aussi mentalement, parce qu'on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen que j'arrive jusqu'à là.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre de Fabienne et Benoît. En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de se lancer dans un tour du monde de plus d'un an et demi. Ensemble, ils traversent les continents et les pays. Ils enchaînent les aventures et l'une d'entre elles, parmi les premières, les marquera tout particulièrement. Alors qu'ils sont au Pérou, ils entendent parler un peu par hasard d'un trek de 9 jours menant jusqu'au célèbre Machu Picchu. Un projet qui les fait rêver autant qu'il les effraie. Encore peu expérimenté en trek, c'est donc un vrai défi que se lance le couple. Alors parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ? Fabienne et Benoît, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Moi c'est Fabienne, j'ai 38 ans et avec mon mari Benoît, on habite en Suisse. On est parti faire un tour du monde en fait en 2013. C'était un voyage qui était censé être une année sabbatique qui devait durer un an. Mais au final, on a tellement pris goût au voyage qu'on a fait un voyage qui a duré 19 mois, dont 9 mois passés en Amérique du Sud.

  • Speaker #2

    Ça faisait déjà 11 mois, je crois, qu'on voyageait. Nous, on n'était pas des grands randonneurs avant et on est arrivés en Amérique du Sud. Et c'est vrai que c'est des contrées qui se prêtent bien à ce genre d'aventure. Et c'est là que... On a eu nos premiers contacts avec la randonnée comme ça.

  • Speaker #1

    Un jour, on a pris un bus pour aller à la Lagune 69, qui était une rando qui, à l'époque, pour moi, était déjà très compliquée. Et quand on était dans ce bus, il y avait devant nous un couple d'Allemands. Ils commencent à nous raconter, genre, ah ouais, on était au Machu Picchu, vous êtes déjà allés ? On a dit, non, non, c'est notre prochain arrêt après. Ils disent, ah super, ouais, ouais, on a fait un trek là-bas, vous allez voir, c'est incroyable. Et en fait, ils commencent à nous parler de ce trek de 9 jours en autonomie qu'ils ont fait. On était assis derrière eux sur la banquette du bus. Et moi, je me rappelle encore, j'étais assise là, je les écoutais parler. J'avais l'impression d'écouter Mike Horn qui parlait de son aventure, je ne sais où. Et je les écoutais et je me disais, c'est vraiment, c'est fou. Il y a vraiment des gens, c'est des malades. J'écoutais ça comme on écoute un podcast ou bien un audiobook de quelqu'un, d'un aventurier. Je tourne la tête, je regarde Benoît et je vois ses yeux qui s'illuminent, tout ça. Et vraiment, à mesure que cet Allemand racontait cette aventure, Je voyais Benoît qui s'emballait de plus en plus Là je rentrais en PLS, je me disais non, non, non, on ne peut pas partir sur 9 jours, c'est pas possible, moi je ne peux pas marcher autant. Et du coup c'était assez rigolo parce que ça a été un peu ça le, entre guillemets, déclic.

  • Speaker #2

    Ça m'avait vendu du rêve et il y a 11-12 ans en arrière, il n'y avait pas trop d'informations sur cette rando en ligne, mais on a quand même essayé de se préparer, donc on était à Cusco pour préparer ce trek, donc on a cherché une carte déjà de l'endroit. Parce qu'il y avait évidemment déjà des gens qui le faisaient à l'époque, c'était juste pas hyper connu, donc c'était pas comme maintenant où tu googles le truc et tu trouves déjà toutes les cartes et toutes les tracés sur internet. Après on a commencé à se renseigner pour savoir combien de nourriture on aurait éventuellement besoin, si on pouvait trouver de la nourriture en chemin. L'eau ça ne nous faisait pas trop de soucis parce que c'était les montagnes au Pérou, donc il y a en général suffisamment d'eau. Puis après on connaissait le village de départ et puis notre point d'arrivée, on avait la carte. c'est plus ou moins tout ce que On avait préparé en amont.

  • Speaker #1

    A l'époque, je pense que je m'étais dit, au pire, on fait demi-tour. Je pense que j'y suis allée un peu naïvement, mais c'était ce côté un peu me pousser dans quelque chose que je n'avais pas fait avant et aussi vivre quelque chose les deux qui sortent un peu de l'ordinaire. Et je pense que même avant qu'on parte en voyage, les deux, on est Suisses. Et on faisait des randos à la journée, mais faire des plus longues randos, c'était quelque chose qui nous titillait. Mais moi, j'avais un peu cette vision de « c'est un truc d'alpiniste » . Et moi, je ne suis pas une alpiniste. En plus, j'ai le vertige, ça ne va pas. Ce genre d'aventure, finalement, si ça se passe bien, ça donnera l'occasion de réfléchir à d'autres projets par la suite. Puis si ça se passe mal, ma foi, je quitte Benoît et je retournerai faire des voyages tout compris. Le départ du trek, je me rappelle encore très bien, parce qu'on est parti de Cusco et on a pris un de ces gros bus qui nous emmenait au village de Cachorra. Encore que le bus ne s'arrêtait pas à Cachorra, il fallait demander au chauffeur de nous poser au croisement de Cachorra. Puis le chauffeur nous regarde et dit « mais vous allez où ? » On dit « on va au Machu Picchu » puis il dit « non non non, c'est pas ça » . Voilà, c'est Hydroélectricard, on dit non non non non, Kachora, Kachora. Je me rappelle de ce chauffeur qui nous regarde avec nos sacs et qui fait Ok... Puis il nous pose vraiment au bord de la route, c'était un croisement et il restait quelques kilomètres encore à marcher. Et on est partis à pied dans ce village de Kachora et on a passé une nuit dans une auberge, la seule auberge qu'il y avait à l'époque dans ce petit village. Tout le monde nous demandait un peu genre Ah mais vous allez où ? Vous allez au Choccaro ? On a dit oui oui, puis après on continue au Machu Picchu. Et là, je voyais les gens... C'était rigolo parce que Benoît, ça a toujours été un sportif. Il regardait Benoît et il disait « Ah ouais » . Puis il se tournait vers moi avec mon short en jeans, mon leggings en dessous. Puis il était là « Toi aussi ? »

  • Speaker #2

    Et je me rappelle aussi qu'on arrivait dans ce village. Il y avait une petite fille dans la rue qui nous dit de faire attention. Elles vont vous piquer, elles vont vous piquer. Mais on ne comprenait pas pourquoi elle nous disait ça. Et puis ça n'a pas manqué. On s'est commencé à se faire attaquer par des abeilles au milieu de la rue. Il n'y avait personne dans le village dehors, dans la rue. et on se demandait bien pourquoi, et bien on a tout de suite compris. elles se sont mises à nous suivre, à nous attaquer. Et Fabienne, elle avait aussi des longs cheveux à l'époque, et elle commençait à se coincer dans les cheveux de Fabienne. Et jusqu'à ce qu'il y ait quelqu'un, un monsieur, qui sorte de sa maison, puis qui nous prend dans sa maison, et puis qui met directement la tête de Fabienne sous l'eau froide pour faire partir les abeilles. Bon, certes, on s'est fait un petit peu piquer, mais au moins, ça a eu le mérite de nous faire rencontrer ce monsieur, qui nous a ensuite fait à souper ce jour-là, et puis nous a amenés à la seule guest house de... du village pour qu'on puisse dormir un peu avant de se lancer dans l'aventure. Donc, on s'est plutôt dit la veille, bah dis donc, ça commence bien ce trek, qu'est-ce que ça va donner ? On a encore neuf jours jusqu'au Machu Picchu. Donc, ça, c'était un peu l'état d'esprit.

  • Speaker #1

    Le premier jour, quand on a commencé à marcher... En fait, notre itinéraire est commencé par tout un bout de plat depuis le village de Gachora, avant de plonger dans le canyon. Et moi, après un ou deux kilomètres, je commence à dire à Benoît, je ne me sens pas très bien. Puis il me dit, oui, oui, t'inquiète, tu vas t'habituer au poids du sac. Je dis, non, non, je ne crois pas que c'est le poids du sac. Enfin oui, le poids du sac, mais je ne me sens pas très bien. Et en fait, tout bonnement, j'ai commencé le trek avec une gastro, la vraie gastro. Et moi, on le rappelle, je n'avais pas du tout l'habitude. Alors au moins, ça a été une mise en bouche directe. Mais aussi pour Benoît, qui dès le jour 1 s'est retrouvé avec plus d'affaires dans son sac. Parce que je pense qu'à partir du moment où on était arrivé au kilomètre 10, il commençait déjà à me proposer d'alléger mon sac en prenant tout ce qu'il pouvait depuis le mien. Parce qu'il voyait que j'étais blême, j'avançais pas. C'était vraiment pas super comme début.

  • Speaker #2

    Ensuite, on descend dans ce canyon. Et évidemment, au fond du canyon, il y a une rivière à traverser. En théorie, il y avait un pont. Et quand on est arrivé, le pont était en travaux. Du coup, on se retrouve en bas et on voit qu'il y a une sorte de petite nacelle avec une corde à côté du pont et que le pont n'est pas du tout utilisable. Du coup, on comprend assez rapidement qu'on doit se mettre dans cette nacelle qui est accrochée à un câble avec une petite roulette et qu'il faut se tirer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une nacelle accrochée à un câble, c'est un caddie de supermarché suspendu à un fil au-dessus d'une rivière. Ou si tu tombes dedans, t'es mort. Et je rappelle, moi, j'ai le vertige. Non, franchement, on est arrivé là. Je pense que c'est la première fois où je me suis dit, en vrai, on peut encore faire demi-tour. Il y avait un espèce de camping et il y avait un monsieur qui était là. Et il a bien vu ma tête. Puis il dit, non, non, mais t'inquiète pas, vous vous asseyez et je vous pousse un coup. Comme ça, vous arrivez au moins jusqu'à la moitié de la rivière. Et après, vous n'avez plus qu'à vous hisser de l'autre côté. Et après, moi, avec ma corde, je ramène la nacelle de mon côté. Je me suis assise dans ce caddie, je me suis mise en boule. la tête entre les jambes, j'ai dit à Benoît tu te débrouilles,

  • Speaker #2

    tu nous amènes de l'autre côté j'ai fermé les yeux je me rappelle exactement de ce qu'elle disait super, on est suspendu au-dessus du vide dans un caddie, si je tombe je meurs mais bon, une fois qu'on était de l'autre côté du coup, comme on disait avant elle avait sûrement pas tellement envie de revenir en arrière une fois, après qu'on avait traversé le pont tout était bien, on a continué et on est remonté de l'autre côté quelques kilomètres pour trouver notre premier campement ... De la randonnée, là on était dans un endroit où on pouvait mettre notre tente, il y avait 2-3 personnes, on a même pu leur acheter à manger directement, donc pas utiliser les vivres qu'on avait, donc ça nous a rassurés. Fabienne a pu manger un petit peu et puis se remettre un petit peu en forme. La fin de la journée a été mieux que le début.

  • Speaker #1

    Je me rappelle être dans la tente le soir et de me dire mais je ne vais pas y arriver. C'est pas possible. En fait, j'avais du mal à évaluer ma capacité d'y arriver parce que j'étais tellement épuisée physiquement que je commençais vraiment à douter, mais outre mesure. On s'est couché, il devait être même pas 19h et on a fait vraiment une de ces nuits de 12h. Et le lendemain matin, je me suis réveillée, je me sentais un peu mieux. Et en fait, surtout, je me suis dit... J'ai retrouvé un semblant d'énergie, on recommence. Pour moi, ça reste incroyable parce qu'en fait, on a l'habitude, nous, des montagnes, mais je ne sais pas comment dire, dans les Alpes, c'est assez différent. On a des larges vallées avec des sommets. Là, au Pérou, c'est des vallées, mais c'est des canyons en fait plus. On a rarement eu des descentes aussi raides et des montées, par la même occasion, aussi raides que là-bas. Mais ça fait aussi que quand on est sur un endroit, on va dire un point de vue, on a vraiment cette chute vertigineuse devant les yeux. et un mur droit en face. Ce qui, des fois, n'est pas terrible quand on pense d'un point de vue randonné, parce qu'on voit déjà le programme des prochains jours. On se dit, alors attends, demain, on redescend, ok, dans le trou là, et ah ouais, en fait, on va en face, ok. Mais par contre, c'est vrai que les paysages, c'était les ruines inca, elles sont là, et en fait, on a souvent cette image aussi, de ces escaliers, de ces marches inca, et en fait, il y en avait partout. Il y avait beaucoup de ces constructions en terrasse aussi qui étaient faites, comme des dessins dans la montagne, donc quand on est sur un pont de montagne et qu'on regarde en face. Il y a comme des tableaux qui se dessinent avec ces terrassements faits par les Incas. Moi, je trouvais ça hyper beau à regarder.

  • Speaker #2

    À partir du moment où on a quitté le Choquequirao, là, on n'a plus vu personne jusqu'au prochain plus gros village qui était trois jours après.

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés vraiment livrés à nous-mêmes. Mais j'ai trouvé ça assez rigolo parce que déjà, on arrivait au jour 3, 4. Et en fait, on est rentré un peu dans notre petite routine, on va dire, de randonneur. C'est-à-dire que le matin, on ne se posait plus la question de « Ah, tu fais quoi ? Tu plies la tente ? Tu plies le matelas ? » En fait, on était rentré un peu dans une espèce de routine où on savait que moi, je ne suis pas du matin. Benoît sortait, il faisait le thé, moi je restais à l'intérieur de la tente, je pliais le sac de couchage, je pliais le matelas. Et en fait, on était rentré un peu dans cette espèce de petit rythme où chacun savait ce qu'il avait à faire. On se levait de bonne heure, on mangeait, on commençait à marcher. et généralement on essayait toujours de faire des... Pause assez régulière pour moi, mais aussi pour, on va dire, manger plus régulièrement des plus petites quantités. Et en fait, on avait établi cette stratégie qu'on ne voulait pas sortir notre brûleur pour faire nos repas. Donc, on s'était organisé de manière à faire plutôt des snacks. On avait embarqué des caramels, on avait embarqué plein de petites histoires pour avoir un peu du sucre pendant la journée. Et on faisait des pauses régulières pour manger des petites choses. Et on attendait toujours le soir avant de se cuisiner quelque chose.

  • Speaker #2

    Après, on a fait nos erreurs de bleu. C'était la première fois qu'on faisait un gros trek. Donc, la nourriture, on avait... pas du tout pris ce qu'on prendrait aujourd'hui en trek. On avait des boîtes de conserves pleines de liquide qui pèsent une tonne. On avait des fruits et légumes. Je crois qu'on était partis avec des tomates, des avocats, des trucs qui ne sont pas très nourrissants et qui pèsent assez lourd. Du coup, on a essayé de manger ces trucs-là au début pour vite diminuer le poids de notre sac à dos. Quand on commençait à avoir un tout petit peu moins de produits frais, dès qu'on trouvait quelqu'un qui nous vendait quelque chose ou qui voulait nous cuisiner quelque chose en cours de route, on prenait ce qu'on trouvait. Et finalement, on a trouvé beaucoup plus facilement que ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    Ça avait vraiment commencé de manière désastreuse, le trek. Le jour 1, c'était une catastrophe. Et à partir du jour 2, je crois que je suis vraiment rentrée dans cette phase un peu lune de miel du trek. On avait encore beaucoup de nourriture. J'avais retrouvé mon énergie. Donc du coup, on montait, on descendait. Chaque jour avait un peu son lot de kilomètres. Mais franchement, ça se passait assez bien. On était toujours aussi émerveillés par les paysages, ça c'est sûr. Les étapes sont longues. Mais finalement, quand on se lève tôt, qu'on part tôt... Marcher 20 kilomètres avec 1500 mètres de dénivelé, ça se fait bien. Si on y va un peu d'une traite, même à trois heures, on a fini. On peut se reposer quand même un peu. On a vraiment essayé de prendre le temps aussi, de profiter des cols, de redescendre, d'arriver dans les villages. Je me rappelle, avant de monter notre tente, on se posait vers la rivière. On avait vraiment trouvé un petit rythme qui, je pense, allait bien. Mais je sentais quand même que chaque jour, c'était un peu plus dur de sortir de la tente.

  • Speaker #2

    Le jour 5, on avait fait un col déjà à plus de 4000 mètres d'altitude. On était redescendus à un village qui était un petit peu plus grand, où il y avait une centaine d'habitants. Puis là, je pense qu'on est arrivés le soir au village, on était quand même déjà bien fatigués. Et puis, il y avait le plus haut col de la rando qui nous attendait le lendemain. Et là, on sentait un petit peu que ça pouvait changer et puis qu'il y avait quand même beaucoup de dénivelé à faire. Et on se demandait comment ça allait se passer. Le lendemain matin, quand on est partis, là, moi, j'ai vite vu que Fabienne, elle peinait. Elle peinait beaucoup.

  • Speaker #1

    moitié de la montée, j'ai dit à Benoît on fait une pause ? Il m'a dit non mais on compte. J'ai dit non, on fait une pause. C'était pas une question. Je me suis assise par terre et après je pense une minute je me suis couché par terre et je pense après dix minutes, il me dit on y va ? Mais vraiment super gentil. Et là j'ai commencé à pleurer. Ne me demandez pas. Maintenant avec le recul j'étais juste physiquement complètement à bout mais aussi mentalement parce que on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen. que j'arrive jusqu'à là. Et après, on est rentrés dans un espèce de jeu qu'on appellera Fabienne vide son sac. Vu qu'on avait déjà mangé pas mal de choses, nos sacs étaient un peu moins pleins d'un point de vue volume. Au début, quand j'étais couché par terre, Benoît m'a dit non, non, mais attends, je te prends ton sac de couchage et ton matelas Il me prend ça, continue à marcher. Après dix minutes, je traînais la patte. Il me dit, tu veux que je prenne la gamelle ? Je veux bien. Tu veux que je prenne ta veste aussi ? Tu veux que je prenne tes habits ? Et je crois qu'à un moment donné, je me suis retrouvée avec le papier toilette et un pull dans mon sac. Benoît, il avait tout le contenu de mon sac accroché parce que du coup, ça ne rentrait plus. Il avait nos deux sacs foncièrement.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a un truc qui aidait aussi peut-être Fabienne, c'est que du coup, comme elle était quand même bien fatiguée le soir, j'essayais toujours de monter la tente, préparer à manger, comme ça elle pouvait juste se reposer le soir quand on arrivait en gros. Donc on l'a fait en une seule journée, avec des pauses, des pauses contemplatives aussi. Je me rappelle que c'était un endroit vraiment magnifique aussi, de nouveau on était au milieu de ces montagnes. C'est la première fois aussi je crois qu'on voyait des lamas sauvages, c'était magnifique, avec en arrière-plan ces montagnes, ces glaciers à 6000 mètres d'altitude. D'un côté c'était dur, mais en même temps on profitait quand même des paysages. Et on se disait qu'on avait quand même de la chance d'être là au milieu de nulle part à voir tout ça. On avait passé les plus grands obstacles. On avait passé les deux plus hauts cols. On était à peine trois jours du Machu Picchu. Là, il ne nous restait plus qu'à foncer. D'autant plus qu'après la journée 7, il y avait une grande descente avec des sources thermales en chemin. Là, on se réjouissait trop d'aller se poser dans nos sources thermales. On est descendu. On a même profité une bonne heure dans ces sources thermales. Puis après, on arrivait de nouveau sur des sentiers un petit peu plus courus, vu que là, le trek rejoignait le trek beaucoup plus couru du Salcante. Et là, du coup, on était de nouveau dans la civilisation. On arrivait au camping d'après, enfin, un endroit où on pouvait dormir, où là, il y avait des minibus avec plein de touristes qui faisaient aussi des randonnées. Là, on savait qu'on allait arriver au bout. Il ne nous restait plus qu'à aller jusqu'à ce fameux endroit hydroélectrique, puis à marcher jusqu'au village qui est au pied du Machu Picchu.

  • Speaker #1

    Un aspect du trek qui était pour moi intéressant, c'est le fait qu'on était beaucoup ensemble. Avant ça, on avait voyagé H24 ensemble, mais en trek, la relation dans un couple est encore un peu différente. Parce que quand on est dans un cadre de voyage standard, on peut aussi encore se montrer sous son meilleur jour à son partenaire. Alors ça faisait déjà quelques années qu'on était ensemble, on avait déjà vu des côtés moins glamour l'un de l'autre. Mais je pense que sur un trek de neuf jours, là, on rentre vraiment dans le... Justement, moi, au jour 1, quand j'avais ma gastro, Il n'y a pas de filtre à ce moment-là. Il m'a vu vomir. On est au milieu de rien. Et en fait, c'est un degré de soutien qui est tout de suite plus grand.

  • Speaker #2

    La dernière étape, on arrive à Hidroelectrica. Et du coup, on fait ces dix derniers kilomètres jusqu'à Aguascalientes, qui est l'endroit le plus touristique du Pérou, je pense. Donc là, nous, on a juste été manger quelque chose dans un restaurant. On a été dormir pour se lever à 4h du matin pour être les premiers à arriver au Machu Picchu. Parce que là, c'était vraiment un peu le dernier défi qu'on s'est fixé. L'idée, c'était vraiment d'arriver les premiers presque dans les ruines pour pouvoir apprécier vraiment les ruines quand il n'y a pas encore une foule de monde. Pour ça, il faut se lever tôt parce qu'au pied de la colline du Machu Picchu, il y a un pont qui ouvre à 5h du matin pour les piétons. Et à 5h30 du matin, pour les bus. Et les ruines du Machu Picchu, elles, elles ouvrent à 6h du matin. Si on fait bien les calculs, ça nous laisse, nous les piétons, une demi-heure de marge sur les bus qui montent, et donc une heure pour arriver à l'entrée. Donc il fallait faire, je crois que c'est 2 km et 450 m de dénivelé en moins d'une heure. Puis nous, je me rappelle exactement, c'était assez fou, parce qu'on n'avait plus nos sacs à dos, là, on les avait laissés à l'hôtel à Aguascalientes, vu qu'on faisait juste la visite à la journée du Machu Picchu. Là, on volait. sur ces escaliers, donc c'est des marches d'escaliers qui montent jusqu'au Machu Picchu c'est quand même costaud pour faire ça à cette vitesse là, mais là je me rappelle c'était la fin, on avait plus le sac à dos on avait l'impression d'être léger comme des oiseaux et qu'on est arrivé vraiment en même temps que le premier bus, mais que le temps qu'il sorte du bus nous on a juste pu se mettre dans la file pour avoir les tickets pour arriver au Machu Picchu et que là on entre et qu'il n'y a personne dans ces ruines avec le soleil qui se lève, et là ça c'était vraiment magique quoi, après 9 jours c'était quand même... assez intense, en émotion le moment.

  • Speaker #1

    Ça a duré cinq minutes, mais pendant cinq minutes, on avait ce panorama avec absolument personne dessus. Et c'était rigolo parce que juste à côté de nous, c'était pour le tourisme, ils mettent des lamas, mais c'était drôle parce que les lamas, quand tu es les premiers visiteurs qui arrivent, c'est un peu genre, c'est les premiers. Et en fait, c'était drôle parce qu'on faisait des photos de Benoît et moi avec la vue, mais il y avait toujours des lamas qui venaient et ils allaient se mettre comme ça avec la tête vers nous. Je garde un souvenir assez sympa de ce moment, parce que déjà, ça représentait la récompense des neuf jours. Et je pense que c'était largement à la hauteur de ce qu'on attendait, entre guillemets. Mais surtout, ça marquait la fin de ce trek. Et c'était assez drôle, parce que c'était paradoxal. Une fois de plus, j'ai pleuré. Là, pour le coup, c'était plus des larmes de bonheur, soulagement, mais aussi un peu presque de la tristesse de dire que... C'était fini, quoi. Aujourd'hui, si on devait refaire la même chose, c'est pas du tout quelque chose de si incroyable d'un point de vue exploit, distance et tout ça. Mais je pense que ça a vraiment été pour nous un déclic. Et on l'a eu, je pense, quand on est rentrés justement à Cusco. Pour moi, ce que ça a changé, c'est que ma perception de « je ne peux pas y arriver » En fait, mon curseur a énormément bougé. Quelques années plus tard, Benoît m'avait proposé de faire la Via Alpina, la partie suisse. Et là, pour le coup, c'était trois semaines. Je me rappelle que s'il m'avait proposé ça avant le Tour du Monde, je l'aurais dit, il était complètement cinglé. Il n'y a pas moyen que je marche trois semaines. Et en fait, là, je me suis dit, c'est deux fois et demi le Machu Picchu, finalement. Sauf qu'on est en Suisse. En fait, ça va être plus facile. En fait, moi, ça m'a fait un espèce de déclic dans ma façon d'envisager le... Le danger, si je peux dire, entre guillemets, je ne pense pas qu'il y ait vraiment de danger, on ne va pas proprement parler comme ça, mais c'était ma peur à moi qui pouvait être irrationnelle que cette randonnée-là, en fait, finalement, elle a complètement retiré ses peurs. Quand j'écoutais les deux Allemands du début, moi je me disais, eux, c'est des malades. Et en fait, non, je ne pense pas. Je pense que la façon dont ils l'ont raconté, ils étaient très... Enfin voilà, ils aimaient parler de leurs histoires, et c'était des sportifs, ils l'ont fait plus rapidement que nous. Mais finalement, nous, on a juste casé deux jours de plus qu'eux. Et on l'a fait aussi. On a découpé les étapes différemment. Et tout de suite, ça a devenu jouable pour nous. Je pense que ça, c'est quelque chose qu'on a appris à travers ça. J'espère aussi que ça va peut-être donner des idées à des gens de se lancer, que ce soit la randonnée ou autre chose finalement. Ce n'est pas forcément sur la marche d'une itinérance. Ça peut être sur n'importe quelle autre activité. De réfléchir à comment on peut adapter quelque chose à soi, en fonction de son niveau et de ses envies. Mais qu'en fait, il ne faut pas se fermer des portes juste parce qu'on a l'impression que ce n'est pas fait pour soi.

  • Speaker #0

    Merci Fabienne et Benoît de nous avoir fait vivre à vos côtés un peu de cette aventure extraordinaire. A travers ce trek et le sport, vous avez découvert une nouvelle façon de voyager et de vous dépasser. Nous avons hâte de découvrir vos autres et prochaines aventures. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Fabienne et Benoît, vous pouvez prolonger l'aventure en les suivant sur les réseaux sociaux ou en lisant leurs livres et nombreux articles sur le blog Nouveau Monde. et si cet épisode vous a plu N'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

Description

Dans cette Aventure, rencontrez les voyageurs Fabienne et Benoit


En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de partir pour un tour du monde de plus d’un an et demi. 


C’est dans ce contexte, qu’ils se lancent un défi assez inédit pour eux : faire un trek de 9 jours jusqu’au célèbre Machu Picchu. 


Alors, parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ?


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


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Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    J'étais juste physiquement complètement à bout, mais aussi mentalement, parce qu'on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen que j'arrive jusqu'à là.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre de Fabienne et Benoît. En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de se lancer dans un tour du monde de plus d'un an et demi. Ensemble, ils traversent les continents et les pays. Ils enchaînent les aventures et l'une d'entre elles, parmi les premières, les marquera tout particulièrement. Alors qu'ils sont au Pérou, ils entendent parler un peu par hasard d'un trek de 9 jours menant jusqu'au célèbre Machu Picchu. Un projet qui les fait rêver autant qu'il les effraie. Encore peu expérimenté en trek, c'est donc un vrai défi que se lance le couple. Alors parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ? Fabienne et Benoît, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Moi c'est Fabienne, j'ai 38 ans et avec mon mari Benoît, on habite en Suisse. On est parti faire un tour du monde en fait en 2013. C'était un voyage qui était censé être une année sabbatique qui devait durer un an. Mais au final, on a tellement pris goût au voyage qu'on a fait un voyage qui a duré 19 mois, dont 9 mois passés en Amérique du Sud.

  • Speaker #2

    Ça faisait déjà 11 mois, je crois, qu'on voyageait. Nous, on n'était pas des grands randonneurs avant et on est arrivés en Amérique du Sud. Et c'est vrai que c'est des contrées qui se prêtent bien à ce genre d'aventure. Et c'est là que... On a eu nos premiers contacts avec la randonnée comme ça.

  • Speaker #1

    Un jour, on a pris un bus pour aller à la Lagune 69, qui était une rando qui, à l'époque, pour moi, était déjà très compliquée. Et quand on était dans ce bus, il y avait devant nous un couple d'Allemands. Ils commencent à nous raconter, genre, ah ouais, on était au Machu Picchu, vous êtes déjà allés ? On a dit, non, non, c'est notre prochain arrêt après. Ils disent, ah super, ouais, ouais, on a fait un trek là-bas, vous allez voir, c'est incroyable. Et en fait, ils commencent à nous parler de ce trek de 9 jours en autonomie qu'ils ont fait. On était assis derrière eux sur la banquette du bus. Et moi, je me rappelle encore, j'étais assise là, je les écoutais parler. J'avais l'impression d'écouter Mike Horn qui parlait de son aventure, je ne sais où. Et je les écoutais et je me disais, c'est vraiment, c'est fou. Il y a vraiment des gens, c'est des malades. J'écoutais ça comme on écoute un podcast ou bien un audiobook de quelqu'un, d'un aventurier. Je tourne la tête, je regarde Benoît et je vois ses yeux qui s'illuminent, tout ça. Et vraiment, à mesure que cet Allemand racontait cette aventure, Je voyais Benoît qui s'emballait de plus en plus Là je rentrais en PLS, je me disais non, non, non, on ne peut pas partir sur 9 jours, c'est pas possible, moi je ne peux pas marcher autant. Et du coup c'était assez rigolo parce que ça a été un peu ça le, entre guillemets, déclic.

  • Speaker #2

    Ça m'avait vendu du rêve et il y a 11-12 ans en arrière, il n'y avait pas trop d'informations sur cette rando en ligne, mais on a quand même essayé de se préparer, donc on était à Cusco pour préparer ce trek, donc on a cherché une carte déjà de l'endroit. Parce qu'il y avait évidemment déjà des gens qui le faisaient à l'époque, c'était juste pas hyper connu, donc c'était pas comme maintenant où tu googles le truc et tu trouves déjà toutes les cartes et toutes les tracés sur internet. Après on a commencé à se renseigner pour savoir combien de nourriture on aurait éventuellement besoin, si on pouvait trouver de la nourriture en chemin. L'eau ça ne nous faisait pas trop de soucis parce que c'était les montagnes au Pérou, donc il y a en général suffisamment d'eau. Puis après on connaissait le village de départ et puis notre point d'arrivée, on avait la carte. c'est plus ou moins tout ce que On avait préparé en amont.

  • Speaker #1

    A l'époque, je pense que je m'étais dit, au pire, on fait demi-tour. Je pense que j'y suis allée un peu naïvement, mais c'était ce côté un peu me pousser dans quelque chose que je n'avais pas fait avant et aussi vivre quelque chose les deux qui sortent un peu de l'ordinaire. Et je pense que même avant qu'on parte en voyage, les deux, on est Suisses. Et on faisait des randos à la journée, mais faire des plus longues randos, c'était quelque chose qui nous titillait. Mais moi, j'avais un peu cette vision de « c'est un truc d'alpiniste » . Et moi, je ne suis pas une alpiniste. En plus, j'ai le vertige, ça ne va pas. Ce genre d'aventure, finalement, si ça se passe bien, ça donnera l'occasion de réfléchir à d'autres projets par la suite. Puis si ça se passe mal, ma foi, je quitte Benoît et je retournerai faire des voyages tout compris. Le départ du trek, je me rappelle encore très bien, parce qu'on est parti de Cusco et on a pris un de ces gros bus qui nous emmenait au village de Cachorra. Encore que le bus ne s'arrêtait pas à Cachorra, il fallait demander au chauffeur de nous poser au croisement de Cachorra. Puis le chauffeur nous regarde et dit « mais vous allez où ? » On dit « on va au Machu Picchu » puis il dit « non non non, c'est pas ça » . Voilà, c'est Hydroélectricard, on dit non non non non, Kachora, Kachora. Je me rappelle de ce chauffeur qui nous regarde avec nos sacs et qui fait Ok... Puis il nous pose vraiment au bord de la route, c'était un croisement et il restait quelques kilomètres encore à marcher. Et on est partis à pied dans ce village de Kachora et on a passé une nuit dans une auberge, la seule auberge qu'il y avait à l'époque dans ce petit village. Tout le monde nous demandait un peu genre Ah mais vous allez où ? Vous allez au Choccaro ? On a dit oui oui, puis après on continue au Machu Picchu. Et là, je voyais les gens... C'était rigolo parce que Benoît, ça a toujours été un sportif. Il regardait Benoît et il disait « Ah ouais » . Puis il se tournait vers moi avec mon short en jeans, mon leggings en dessous. Puis il était là « Toi aussi ? »

  • Speaker #2

    Et je me rappelle aussi qu'on arrivait dans ce village. Il y avait une petite fille dans la rue qui nous dit de faire attention. Elles vont vous piquer, elles vont vous piquer. Mais on ne comprenait pas pourquoi elle nous disait ça. Et puis ça n'a pas manqué. On s'est commencé à se faire attaquer par des abeilles au milieu de la rue. Il n'y avait personne dans le village dehors, dans la rue. et on se demandait bien pourquoi, et bien on a tout de suite compris. elles se sont mises à nous suivre, à nous attaquer. Et Fabienne, elle avait aussi des longs cheveux à l'époque, et elle commençait à se coincer dans les cheveux de Fabienne. Et jusqu'à ce qu'il y ait quelqu'un, un monsieur, qui sorte de sa maison, puis qui nous prend dans sa maison, et puis qui met directement la tête de Fabienne sous l'eau froide pour faire partir les abeilles. Bon, certes, on s'est fait un petit peu piquer, mais au moins, ça a eu le mérite de nous faire rencontrer ce monsieur, qui nous a ensuite fait à souper ce jour-là, et puis nous a amenés à la seule guest house de... du village pour qu'on puisse dormir un peu avant de se lancer dans l'aventure. Donc, on s'est plutôt dit la veille, bah dis donc, ça commence bien ce trek, qu'est-ce que ça va donner ? On a encore neuf jours jusqu'au Machu Picchu. Donc, ça, c'était un peu l'état d'esprit.

  • Speaker #1

    Le premier jour, quand on a commencé à marcher... En fait, notre itinéraire est commencé par tout un bout de plat depuis le village de Gachora, avant de plonger dans le canyon. Et moi, après un ou deux kilomètres, je commence à dire à Benoît, je ne me sens pas très bien. Puis il me dit, oui, oui, t'inquiète, tu vas t'habituer au poids du sac. Je dis, non, non, je ne crois pas que c'est le poids du sac. Enfin oui, le poids du sac, mais je ne me sens pas très bien. Et en fait, tout bonnement, j'ai commencé le trek avec une gastro, la vraie gastro. Et moi, on le rappelle, je n'avais pas du tout l'habitude. Alors au moins, ça a été une mise en bouche directe. Mais aussi pour Benoît, qui dès le jour 1 s'est retrouvé avec plus d'affaires dans son sac. Parce que je pense qu'à partir du moment où on était arrivé au kilomètre 10, il commençait déjà à me proposer d'alléger mon sac en prenant tout ce qu'il pouvait depuis le mien. Parce qu'il voyait que j'étais blême, j'avançais pas. C'était vraiment pas super comme début.

  • Speaker #2

    Ensuite, on descend dans ce canyon. Et évidemment, au fond du canyon, il y a une rivière à traverser. En théorie, il y avait un pont. Et quand on est arrivé, le pont était en travaux. Du coup, on se retrouve en bas et on voit qu'il y a une sorte de petite nacelle avec une corde à côté du pont et que le pont n'est pas du tout utilisable. Du coup, on comprend assez rapidement qu'on doit se mettre dans cette nacelle qui est accrochée à un câble avec une petite roulette et qu'il faut se tirer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une nacelle accrochée à un câble, c'est un caddie de supermarché suspendu à un fil au-dessus d'une rivière. Ou si tu tombes dedans, t'es mort. Et je rappelle, moi, j'ai le vertige. Non, franchement, on est arrivé là. Je pense que c'est la première fois où je me suis dit, en vrai, on peut encore faire demi-tour. Il y avait un espèce de camping et il y avait un monsieur qui était là. Et il a bien vu ma tête. Puis il dit, non, non, mais t'inquiète pas, vous vous asseyez et je vous pousse un coup. Comme ça, vous arrivez au moins jusqu'à la moitié de la rivière. Et après, vous n'avez plus qu'à vous hisser de l'autre côté. Et après, moi, avec ma corde, je ramène la nacelle de mon côté. Je me suis assise dans ce caddie, je me suis mise en boule. la tête entre les jambes, j'ai dit à Benoît tu te débrouilles,

  • Speaker #2

    tu nous amènes de l'autre côté j'ai fermé les yeux je me rappelle exactement de ce qu'elle disait super, on est suspendu au-dessus du vide dans un caddie, si je tombe je meurs mais bon, une fois qu'on était de l'autre côté du coup, comme on disait avant elle avait sûrement pas tellement envie de revenir en arrière une fois, après qu'on avait traversé le pont tout était bien, on a continué et on est remonté de l'autre côté quelques kilomètres pour trouver notre premier campement ... De la randonnée, là on était dans un endroit où on pouvait mettre notre tente, il y avait 2-3 personnes, on a même pu leur acheter à manger directement, donc pas utiliser les vivres qu'on avait, donc ça nous a rassurés. Fabienne a pu manger un petit peu et puis se remettre un petit peu en forme. La fin de la journée a été mieux que le début.

  • Speaker #1

    Je me rappelle être dans la tente le soir et de me dire mais je ne vais pas y arriver. C'est pas possible. En fait, j'avais du mal à évaluer ma capacité d'y arriver parce que j'étais tellement épuisée physiquement que je commençais vraiment à douter, mais outre mesure. On s'est couché, il devait être même pas 19h et on a fait vraiment une de ces nuits de 12h. Et le lendemain matin, je me suis réveillée, je me sentais un peu mieux. Et en fait, surtout, je me suis dit... J'ai retrouvé un semblant d'énergie, on recommence. Pour moi, ça reste incroyable parce qu'en fait, on a l'habitude, nous, des montagnes, mais je ne sais pas comment dire, dans les Alpes, c'est assez différent. On a des larges vallées avec des sommets. Là, au Pérou, c'est des vallées, mais c'est des canyons en fait plus. On a rarement eu des descentes aussi raides et des montées, par la même occasion, aussi raides que là-bas. Mais ça fait aussi que quand on est sur un endroit, on va dire un point de vue, on a vraiment cette chute vertigineuse devant les yeux. et un mur droit en face. Ce qui, des fois, n'est pas terrible quand on pense d'un point de vue randonné, parce qu'on voit déjà le programme des prochains jours. On se dit, alors attends, demain, on redescend, ok, dans le trou là, et ah ouais, en fait, on va en face, ok. Mais par contre, c'est vrai que les paysages, c'était les ruines inca, elles sont là, et en fait, on a souvent cette image aussi, de ces escaliers, de ces marches inca, et en fait, il y en avait partout. Il y avait beaucoup de ces constructions en terrasse aussi qui étaient faites, comme des dessins dans la montagne, donc quand on est sur un pont de montagne et qu'on regarde en face. Il y a comme des tableaux qui se dessinent avec ces terrassements faits par les Incas. Moi, je trouvais ça hyper beau à regarder.

  • Speaker #2

    À partir du moment où on a quitté le Choquequirao, là, on n'a plus vu personne jusqu'au prochain plus gros village qui était trois jours après.

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés vraiment livrés à nous-mêmes. Mais j'ai trouvé ça assez rigolo parce que déjà, on arrivait au jour 3, 4. Et en fait, on est rentré un peu dans notre petite routine, on va dire, de randonneur. C'est-à-dire que le matin, on ne se posait plus la question de « Ah, tu fais quoi ? Tu plies la tente ? Tu plies le matelas ? » En fait, on était rentré un peu dans une espèce de routine où on savait que moi, je ne suis pas du matin. Benoît sortait, il faisait le thé, moi je restais à l'intérieur de la tente, je pliais le sac de couchage, je pliais le matelas. Et en fait, on était rentré un peu dans cette espèce de petit rythme où chacun savait ce qu'il avait à faire. On se levait de bonne heure, on mangeait, on commençait à marcher. et généralement on essayait toujours de faire des... Pause assez régulière pour moi, mais aussi pour, on va dire, manger plus régulièrement des plus petites quantités. Et en fait, on avait établi cette stratégie qu'on ne voulait pas sortir notre brûleur pour faire nos repas. Donc, on s'était organisé de manière à faire plutôt des snacks. On avait embarqué des caramels, on avait embarqué plein de petites histoires pour avoir un peu du sucre pendant la journée. Et on faisait des pauses régulières pour manger des petites choses. Et on attendait toujours le soir avant de se cuisiner quelque chose.

  • Speaker #2

    Après, on a fait nos erreurs de bleu. C'était la première fois qu'on faisait un gros trek. Donc, la nourriture, on avait... pas du tout pris ce qu'on prendrait aujourd'hui en trek. On avait des boîtes de conserves pleines de liquide qui pèsent une tonne. On avait des fruits et légumes. Je crois qu'on était partis avec des tomates, des avocats, des trucs qui ne sont pas très nourrissants et qui pèsent assez lourd. Du coup, on a essayé de manger ces trucs-là au début pour vite diminuer le poids de notre sac à dos. Quand on commençait à avoir un tout petit peu moins de produits frais, dès qu'on trouvait quelqu'un qui nous vendait quelque chose ou qui voulait nous cuisiner quelque chose en cours de route, on prenait ce qu'on trouvait. Et finalement, on a trouvé beaucoup plus facilement que ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    Ça avait vraiment commencé de manière désastreuse, le trek. Le jour 1, c'était une catastrophe. Et à partir du jour 2, je crois que je suis vraiment rentrée dans cette phase un peu lune de miel du trek. On avait encore beaucoup de nourriture. J'avais retrouvé mon énergie. Donc du coup, on montait, on descendait. Chaque jour avait un peu son lot de kilomètres. Mais franchement, ça se passait assez bien. On était toujours aussi émerveillés par les paysages, ça c'est sûr. Les étapes sont longues. Mais finalement, quand on se lève tôt, qu'on part tôt... Marcher 20 kilomètres avec 1500 mètres de dénivelé, ça se fait bien. Si on y va un peu d'une traite, même à trois heures, on a fini. On peut se reposer quand même un peu. On a vraiment essayé de prendre le temps aussi, de profiter des cols, de redescendre, d'arriver dans les villages. Je me rappelle, avant de monter notre tente, on se posait vers la rivière. On avait vraiment trouvé un petit rythme qui, je pense, allait bien. Mais je sentais quand même que chaque jour, c'était un peu plus dur de sortir de la tente.

  • Speaker #2

    Le jour 5, on avait fait un col déjà à plus de 4000 mètres d'altitude. On était redescendus à un village qui était un petit peu plus grand, où il y avait une centaine d'habitants. Puis là, je pense qu'on est arrivés le soir au village, on était quand même déjà bien fatigués. Et puis, il y avait le plus haut col de la rando qui nous attendait le lendemain. Et là, on sentait un petit peu que ça pouvait changer et puis qu'il y avait quand même beaucoup de dénivelé à faire. Et on se demandait comment ça allait se passer. Le lendemain matin, quand on est partis, là, moi, j'ai vite vu que Fabienne, elle peinait. Elle peinait beaucoup.

  • Speaker #1

    moitié de la montée, j'ai dit à Benoît on fait une pause ? Il m'a dit non mais on compte. J'ai dit non, on fait une pause. C'était pas une question. Je me suis assise par terre et après je pense une minute je me suis couché par terre et je pense après dix minutes, il me dit on y va ? Mais vraiment super gentil. Et là j'ai commencé à pleurer. Ne me demandez pas. Maintenant avec le recul j'étais juste physiquement complètement à bout mais aussi mentalement parce que on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen. que j'arrive jusqu'à là. Et après, on est rentrés dans un espèce de jeu qu'on appellera Fabienne vide son sac. Vu qu'on avait déjà mangé pas mal de choses, nos sacs étaient un peu moins pleins d'un point de vue volume. Au début, quand j'étais couché par terre, Benoît m'a dit non, non, mais attends, je te prends ton sac de couchage et ton matelas Il me prend ça, continue à marcher. Après dix minutes, je traînais la patte. Il me dit, tu veux que je prenne la gamelle ? Je veux bien. Tu veux que je prenne ta veste aussi ? Tu veux que je prenne tes habits ? Et je crois qu'à un moment donné, je me suis retrouvée avec le papier toilette et un pull dans mon sac. Benoît, il avait tout le contenu de mon sac accroché parce que du coup, ça ne rentrait plus. Il avait nos deux sacs foncièrement.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a un truc qui aidait aussi peut-être Fabienne, c'est que du coup, comme elle était quand même bien fatiguée le soir, j'essayais toujours de monter la tente, préparer à manger, comme ça elle pouvait juste se reposer le soir quand on arrivait en gros. Donc on l'a fait en une seule journée, avec des pauses, des pauses contemplatives aussi. Je me rappelle que c'était un endroit vraiment magnifique aussi, de nouveau on était au milieu de ces montagnes. C'est la première fois aussi je crois qu'on voyait des lamas sauvages, c'était magnifique, avec en arrière-plan ces montagnes, ces glaciers à 6000 mètres d'altitude. D'un côté c'était dur, mais en même temps on profitait quand même des paysages. Et on se disait qu'on avait quand même de la chance d'être là au milieu de nulle part à voir tout ça. On avait passé les plus grands obstacles. On avait passé les deux plus hauts cols. On était à peine trois jours du Machu Picchu. Là, il ne nous restait plus qu'à foncer. D'autant plus qu'après la journée 7, il y avait une grande descente avec des sources thermales en chemin. Là, on se réjouissait trop d'aller se poser dans nos sources thermales. On est descendu. On a même profité une bonne heure dans ces sources thermales. Puis après, on arrivait de nouveau sur des sentiers un petit peu plus courus, vu que là, le trek rejoignait le trek beaucoup plus couru du Salcante. Et là, du coup, on était de nouveau dans la civilisation. On arrivait au camping d'après, enfin, un endroit où on pouvait dormir, où là, il y avait des minibus avec plein de touristes qui faisaient aussi des randonnées. Là, on savait qu'on allait arriver au bout. Il ne nous restait plus qu'à aller jusqu'à ce fameux endroit hydroélectrique, puis à marcher jusqu'au village qui est au pied du Machu Picchu.

  • Speaker #1

    Un aspect du trek qui était pour moi intéressant, c'est le fait qu'on était beaucoup ensemble. Avant ça, on avait voyagé H24 ensemble, mais en trek, la relation dans un couple est encore un peu différente. Parce que quand on est dans un cadre de voyage standard, on peut aussi encore se montrer sous son meilleur jour à son partenaire. Alors ça faisait déjà quelques années qu'on était ensemble, on avait déjà vu des côtés moins glamour l'un de l'autre. Mais je pense que sur un trek de neuf jours, là, on rentre vraiment dans le... Justement, moi, au jour 1, quand j'avais ma gastro, Il n'y a pas de filtre à ce moment-là. Il m'a vu vomir. On est au milieu de rien. Et en fait, c'est un degré de soutien qui est tout de suite plus grand.

  • Speaker #2

    La dernière étape, on arrive à Hidroelectrica. Et du coup, on fait ces dix derniers kilomètres jusqu'à Aguascalientes, qui est l'endroit le plus touristique du Pérou, je pense. Donc là, nous, on a juste été manger quelque chose dans un restaurant. On a été dormir pour se lever à 4h du matin pour être les premiers à arriver au Machu Picchu. Parce que là, c'était vraiment un peu le dernier défi qu'on s'est fixé. L'idée, c'était vraiment d'arriver les premiers presque dans les ruines pour pouvoir apprécier vraiment les ruines quand il n'y a pas encore une foule de monde. Pour ça, il faut se lever tôt parce qu'au pied de la colline du Machu Picchu, il y a un pont qui ouvre à 5h du matin pour les piétons. Et à 5h30 du matin, pour les bus. Et les ruines du Machu Picchu, elles, elles ouvrent à 6h du matin. Si on fait bien les calculs, ça nous laisse, nous les piétons, une demi-heure de marge sur les bus qui montent, et donc une heure pour arriver à l'entrée. Donc il fallait faire, je crois que c'est 2 km et 450 m de dénivelé en moins d'une heure. Puis nous, je me rappelle exactement, c'était assez fou, parce qu'on n'avait plus nos sacs à dos, là, on les avait laissés à l'hôtel à Aguascalientes, vu qu'on faisait juste la visite à la journée du Machu Picchu. Là, on volait. sur ces escaliers, donc c'est des marches d'escaliers qui montent jusqu'au Machu Picchu c'est quand même costaud pour faire ça à cette vitesse là, mais là je me rappelle c'était la fin, on avait plus le sac à dos on avait l'impression d'être léger comme des oiseaux et qu'on est arrivé vraiment en même temps que le premier bus, mais que le temps qu'il sorte du bus nous on a juste pu se mettre dans la file pour avoir les tickets pour arriver au Machu Picchu et que là on entre et qu'il n'y a personne dans ces ruines avec le soleil qui se lève, et là ça c'était vraiment magique quoi, après 9 jours c'était quand même... assez intense, en émotion le moment.

  • Speaker #1

    Ça a duré cinq minutes, mais pendant cinq minutes, on avait ce panorama avec absolument personne dessus. Et c'était rigolo parce que juste à côté de nous, c'était pour le tourisme, ils mettent des lamas, mais c'était drôle parce que les lamas, quand tu es les premiers visiteurs qui arrivent, c'est un peu genre, c'est les premiers. Et en fait, c'était drôle parce qu'on faisait des photos de Benoît et moi avec la vue, mais il y avait toujours des lamas qui venaient et ils allaient se mettre comme ça avec la tête vers nous. Je garde un souvenir assez sympa de ce moment, parce que déjà, ça représentait la récompense des neuf jours. Et je pense que c'était largement à la hauteur de ce qu'on attendait, entre guillemets. Mais surtout, ça marquait la fin de ce trek. Et c'était assez drôle, parce que c'était paradoxal. Une fois de plus, j'ai pleuré. Là, pour le coup, c'était plus des larmes de bonheur, soulagement, mais aussi un peu presque de la tristesse de dire que... C'était fini, quoi. Aujourd'hui, si on devait refaire la même chose, c'est pas du tout quelque chose de si incroyable d'un point de vue exploit, distance et tout ça. Mais je pense que ça a vraiment été pour nous un déclic. Et on l'a eu, je pense, quand on est rentrés justement à Cusco. Pour moi, ce que ça a changé, c'est que ma perception de « je ne peux pas y arriver » En fait, mon curseur a énormément bougé. Quelques années plus tard, Benoît m'avait proposé de faire la Via Alpina, la partie suisse. Et là, pour le coup, c'était trois semaines. Je me rappelle que s'il m'avait proposé ça avant le Tour du Monde, je l'aurais dit, il était complètement cinglé. Il n'y a pas moyen que je marche trois semaines. Et en fait, là, je me suis dit, c'est deux fois et demi le Machu Picchu, finalement. Sauf qu'on est en Suisse. En fait, ça va être plus facile. En fait, moi, ça m'a fait un espèce de déclic dans ma façon d'envisager le... Le danger, si je peux dire, entre guillemets, je ne pense pas qu'il y ait vraiment de danger, on ne va pas proprement parler comme ça, mais c'était ma peur à moi qui pouvait être irrationnelle que cette randonnée-là, en fait, finalement, elle a complètement retiré ses peurs. Quand j'écoutais les deux Allemands du début, moi je me disais, eux, c'est des malades. Et en fait, non, je ne pense pas. Je pense que la façon dont ils l'ont raconté, ils étaient très... Enfin voilà, ils aimaient parler de leurs histoires, et c'était des sportifs, ils l'ont fait plus rapidement que nous. Mais finalement, nous, on a juste casé deux jours de plus qu'eux. Et on l'a fait aussi. On a découpé les étapes différemment. Et tout de suite, ça a devenu jouable pour nous. Je pense que ça, c'est quelque chose qu'on a appris à travers ça. J'espère aussi que ça va peut-être donner des idées à des gens de se lancer, que ce soit la randonnée ou autre chose finalement. Ce n'est pas forcément sur la marche d'une itinérance. Ça peut être sur n'importe quelle autre activité. De réfléchir à comment on peut adapter quelque chose à soi, en fonction de son niveau et de ses envies. Mais qu'en fait, il ne faut pas se fermer des portes juste parce qu'on a l'impression que ce n'est pas fait pour soi.

  • Speaker #0

    Merci Fabienne et Benoît de nous avoir fait vivre à vos côtés un peu de cette aventure extraordinaire. A travers ce trek et le sport, vous avez découvert une nouvelle façon de voyager et de vous dépasser. Nous avons hâte de découvrir vos autres et prochaines aventures. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Fabienne et Benoît, vous pouvez prolonger l'aventure en les suivant sur les réseaux sociaux ou en lisant leurs livres et nombreux articles sur le blog Nouveau Monde. et si cet épisode vous a plu N'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

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Dans cette Aventure, rencontrez les voyageurs Fabienne et Benoit


En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de partir pour un tour du monde de plus d’un an et demi. 


C’est dans ce contexte, qu’ils se lancent un défi assez inédit pour eux : faire un trek de 9 jours jusqu’au célèbre Machu Picchu. 


Alors, parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ?


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


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Transcription

  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    J'étais juste physiquement complètement à bout, mais aussi mentalement, parce qu'on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen que j'arrive jusqu'à là.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre de Fabienne et Benoît. En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de se lancer dans un tour du monde de plus d'un an et demi. Ensemble, ils traversent les continents et les pays. Ils enchaînent les aventures et l'une d'entre elles, parmi les premières, les marquera tout particulièrement. Alors qu'ils sont au Pérou, ils entendent parler un peu par hasard d'un trek de 9 jours menant jusqu'au célèbre Machu Picchu. Un projet qui les fait rêver autant qu'il les effraie. Encore peu expérimenté en trek, c'est donc un vrai défi que se lance le couple. Alors parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ? Fabienne et Benoît, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Moi c'est Fabienne, j'ai 38 ans et avec mon mari Benoît, on habite en Suisse. On est parti faire un tour du monde en fait en 2013. C'était un voyage qui était censé être une année sabbatique qui devait durer un an. Mais au final, on a tellement pris goût au voyage qu'on a fait un voyage qui a duré 19 mois, dont 9 mois passés en Amérique du Sud.

  • Speaker #2

    Ça faisait déjà 11 mois, je crois, qu'on voyageait. Nous, on n'était pas des grands randonneurs avant et on est arrivés en Amérique du Sud. Et c'est vrai que c'est des contrées qui se prêtent bien à ce genre d'aventure. Et c'est là que... On a eu nos premiers contacts avec la randonnée comme ça.

  • Speaker #1

    Un jour, on a pris un bus pour aller à la Lagune 69, qui était une rando qui, à l'époque, pour moi, était déjà très compliquée. Et quand on était dans ce bus, il y avait devant nous un couple d'Allemands. Ils commencent à nous raconter, genre, ah ouais, on était au Machu Picchu, vous êtes déjà allés ? On a dit, non, non, c'est notre prochain arrêt après. Ils disent, ah super, ouais, ouais, on a fait un trek là-bas, vous allez voir, c'est incroyable. Et en fait, ils commencent à nous parler de ce trek de 9 jours en autonomie qu'ils ont fait. On était assis derrière eux sur la banquette du bus. Et moi, je me rappelle encore, j'étais assise là, je les écoutais parler. J'avais l'impression d'écouter Mike Horn qui parlait de son aventure, je ne sais où. Et je les écoutais et je me disais, c'est vraiment, c'est fou. Il y a vraiment des gens, c'est des malades. J'écoutais ça comme on écoute un podcast ou bien un audiobook de quelqu'un, d'un aventurier. Je tourne la tête, je regarde Benoît et je vois ses yeux qui s'illuminent, tout ça. Et vraiment, à mesure que cet Allemand racontait cette aventure, Je voyais Benoît qui s'emballait de plus en plus Là je rentrais en PLS, je me disais non, non, non, on ne peut pas partir sur 9 jours, c'est pas possible, moi je ne peux pas marcher autant. Et du coup c'était assez rigolo parce que ça a été un peu ça le, entre guillemets, déclic.

  • Speaker #2

    Ça m'avait vendu du rêve et il y a 11-12 ans en arrière, il n'y avait pas trop d'informations sur cette rando en ligne, mais on a quand même essayé de se préparer, donc on était à Cusco pour préparer ce trek, donc on a cherché une carte déjà de l'endroit. Parce qu'il y avait évidemment déjà des gens qui le faisaient à l'époque, c'était juste pas hyper connu, donc c'était pas comme maintenant où tu googles le truc et tu trouves déjà toutes les cartes et toutes les tracés sur internet. Après on a commencé à se renseigner pour savoir combien de nourriture on aurait éventuellement besoin, si on pouvait trouver de la nourriture en chemin. L'eau ça ne nous faisait pas trop de soucis parce que c'était les montagnes au Pérou, donc il y a en général suffisamment d'eau. Puis après on connaissait le village de départ et puis notre point d'arrivée, on avait la carte. c'est plus ou moins tout ce que On avait préparé en amont.

  • Speaker #1

    A l'époque, je pense que je m'étais dit, au pire, on fait demi-tour. Je pense que j'y suis allée un peu naïvement, mais c'était ce côté un peu me pousser dans quelque chose que je n'avais pas fait avant et aussi vivre quelque chose les deux qui sortent un peu de l'ordinaire. Et je pense que même avant qu'on parte en voyage, les deux, on est Suisses. Et on faisait des randos à la journée, mais faire des plus longues randos, c'était quelque chose qui nous titillait. Mais moi, j'avais un peu cette vision de « c'est un truc d'alpiniste » . Et moi, je ne suis pas une alpiniste. En plus, j'ai le vertige, ça ne va pas. Ce genre d'aventure, finalement, si ça se passe bien, ça donnera l'occasion de réfléchir à d'autres projets par la suite. Puis si ça se passe mal, ma foi, je quitte Benoît et je retournerai faire des voyages tout compris. Le départ du trek, je me rappelle encore très bien, parce qu'on est parti de Cusco et on a pris un de ces gros bus qui nous emmenait au village de Cachorra. Encore que le bus ne s'arrêtait pas à Cachorra, il fallait demander au chauffeur de nous poser au croisement de Cachorra. Puis le chauffeur nous regarde et dit « mais vous allez où ? » On dit « on va au Machu Picchu » puis il dit « non non non, c'est pas ça » . Voilà, c'est Hydroélectricard, on dit non non non non, Kachora, Kachora. Je me rappelle de ce chauffeur qui nous regarde avec nos sacs et qui fait Ok... Puis il nous pose vraiment au bord de la route, c'était un croisement et il restait quelques kilomètres encore à marcher. Et on est partis à pied dans ce village de Kachora et on a passé une nuit dans une auberge, la seule auberge qu'il y avait à l'époque dans ce petit village. Tout le monde nous demandait un peu genre Ah mais vous allez où ? Vous allez au Choccaro ? On a dit oui oui, puis après on continue au Machu Picchu. Et là, je voyais les gens... C'était rigolo parce que Benoît, ça a toujours été un sportif. Il regardait Benoît et il disait « Ah ouais » . Puis il se tournait vers moi avec mon short en jeans, mon leggings en dessous. Puis il était là « Toi aussi ? »

  • Speaker #2

    Et je me rappelle aussi qu'on arrivait dans ce village. Il y avait une petite fille dans la rue qui nous dit de faire attention. Elles vont vous piquer, elles vont vous piquer. Mais on ne comprenait pas pourquoi elle nous disait ça. Et puis ça n'a pas manqué. On s'est commencé à se faire attaquer par des abeilles au milieu de la rue. Il n'y avait personne dans le village dehors, dans la rue. et on se demandait bien pourquoi, et bien on a tout de suite compris. elles se sont mises à nous suivre, à nous attaquer. Et Fabienne, elle avait aussi des longs cheveux à l'époque, et elle commençait à se coincer dans les cheveux de Fabienne. Et jusqu'à ce qu'il y ait quelqu'un, un monsieur, qui sorte de sa maison, puis qui nous prend dans sa maison, et puis qui met directement la tête de Fabienne sous l'eau froide pour faire partir les abeilles. Bon, certes, on s'est fait un petit peu piquer, mais au moins, ça a eu le mérite de nous faire rencontrer ce monsieur, qui nous a ensuite fait à souper ce jour-là, et puis nous a amenés à la seule guest house de... du village pour qu'on puisse dormir un peu avant de se lancer dans l'aventure. Donc, on s'est plutôt dit la veille, bah dis donc, ça commence bien ce trek, qu'est-ce que ça va donner ? On a encore neuf jours jusqu'au Machu Picchu. Donc, ça, c'était un peu l'état d'esprit.

  • Speaker #1

    Le premier jour, quand on a commencé à marcher... En fait, notre itinéraire est commencé par tout un bout de plat depuis le village de Gachora, avant de plonger dans le canyon. Et moi, après un ou deux kilomètres, je commence à dire à Benoît, je ne me sens pas très bien. Puis il me dit, oui, oui, t'inquiète, tu vas t'habituer au poids du sac. Je dis, non, non, je ne crois pas que c'est le poids du sac. Enfin oui, le poids du sac, mais je ne me sens pas très bien. Et en fait, tout bonnement, j'ai commencé le trek avec une gastro, la vraie gastro. Et moi, on le rappelle, je n'avais pas du tout l'habitude. Alors au moins, ça a été une mise en bouche directe. Mais aussi pour Benoît, qui dès le jour 1 s'est retrouvé avec plus d'affaires dans son sac. Parce que je pense qu'à partir du moment où on était arrivé au kilomètre 10, il commençait déjà à me proposer d'alléger mon sac en prenant tout ce qu'il pouvait depuis le mien. Parce qu'il voyait que j'étais blême, j'avançais pas. C'était vraiment pas super comme début.

  • Speaker #2

    Ensuite, on descend dans ce canyon. Et évidemment, au fond du canyon, il y a une rivière à traverser. En théorie, il y avait un pont. Et quand on est arrivé, le pont était en travaux. Du coup, on se retrouve en bas et on voit qu'il y a une sorte de petite nacelle avec une corde à côté du pont et que le pont n'est pas du tout utilisable. Du coup, on comprend assez rapidement qu'on doit se mettre dans cette nacelle qui est accrochée à un câble avec une petite roulette et qu'il faut se tirer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une nacelle accrochée à un câble, c'est un caddie de supermarché suspendu à un fil au-dessus d'une rivière. Ou si tu tombes dedans, t'es mort. Et je rappelle, moi, j'ai le vertige. Non, franchement, on est arrivé là. Je pense que c'est la première fois où je me suis dit, en vrai, on peut encore faire demi-tour. Il y avait un espèce de camping et il y avait un monsieur qui était là. Et il a bien vu ma tête. Puis il dit, non, non, mais t'inquiète pas, vous vous asseyez et je vous pousse un coup. Comme ça, vous arrivez au moins jusqu'à la moitié de la rivière. Et après, vous n'avez plus qu'à vous hisser de l'autre côté. Et après, moi, avec ma corde, je ramène la nacelle de mon côté. Je me suis assise dans ce caddie, je me suis mise en boule. la tête entre les jambes, j'ai dit à Benoît tu te débrouilles,

  • Speaker #2

    tu nous amènes de l'autre côté j'ai fermé les yeux je me rappelle exactement de ce qu'elle disait super, on est suspendu au-dessus du vide dans un caddie, si je tombe je meurs mais bon, une fois qu'on était de l'autre côté du coup, comme on disait avant elle avait sûrement pas tellement envie de revenir en arrière une fois, après qu'on avait traversé le pont tout était bien, on a continué et on est remonté de l'autre côté quelques kilomètres pour trouver notre premier campement ... De la randonnée, là on était dans un endroit où on pouvait mettre notre tente, il y avait 2-3 personnes, on a même pu leur acheter à manger directement, donc pas utiliser les vivres qu'on avait, donc ça nous a rassurés. Fabienne a pu manger un petit peu et puis se remettre un petit peu en forme. La fin de la journée a été mieux que le début.

  • Speaker #1

    Je me rappelle être dans la tente le soir et de me dire mais je ne vais pas y arriver. C'est pas possible. En fait, j'avais du mal à évaluer ma capacité d'y arriver parce que j'étais tellement épuisée physiquement que je commençais vraiment à douter, mais outre mesure. On s'est couché, il devait être même pas 19h et on a fait vraiment une de ces nuits de 12h. Et le lendemain matin, je me suis réveillée, je me sentais un peu mieux. Et en fait, surtout, je me suis dit... J'ai retrouvé un semblant d'énergie, on recommence. Pour moi, ça reste incroyable parce qu'en fait, on a l'habitude, nous, des montagnes, mais je ne sais pas comment dire, dans les Alpes, c'est assez différent. On a des larges vallées avec des sommets. Là, au Pérou, c'est des vallées, mais c'est des canyons en fait plus. On a rarement eu des descentes aussi raides et des montées, par la même occasion, aussi raides que là-bas. Mais ça fait aussi que quand on est sur un endroit, on va dire un point de vue, on a vraiment cette chute vertigineuse devant les yeux. et un mur droit en face. Ce qui, des fois, n'est pas terrible quand on pense d'un point de vue randonné, parce qu'on voit déjà le programme des prochains jours. On se dit, alors attends, demain, on redescend, ok, dans le trou là, et ah ouais, en fait, on va en face, ok. Mais par contre, c'est vrai que les paysages, c'était les ruines inca, elles sont là, et en fait, on a souvent cette image aussi, de ces escaliers, de ces marches inca, et en fait, il y en avait partout. Il y avait beaucoup de ces constructions en terrasse aussi qui étaient faites, comme des dessins dans la montagne, donc quand on est sur un pont de montagne et qu'on regarde en face. Il y a comme des tableaux qui se dessinent avec ces terrassements faits par les Incas. Moi, je trouvais ça hyper beau à regarder.

  • Speaker #2

    À partir du moment où on a quitté le Choquequirao, là, on n'a plus vu personne jusqu'au prochain plus gros village qui était trois jours après.

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés vraiment livrés à nous-mêmes. Mais j'ai trouvé ça assez rigolo parce que déjà, on arrivait au jour 3, 4. Et en fait, on est rentré un peu dans notre petite routine, on va dire, de randonneur. C'est-à-dire que le matin, on ne se posait plus la question de « Ah, tu fais quoi ? Tu plies la tente ? Tu plies le matelas ? » En fait, on était rentré un peu dans une espèce de routine où on savait que moi, je ne suis pas du matin. Benoît sortait, il faisait le thé, moi je restais à l'intérieur de la tente, je pliais le sac de couchage, je pliais le matelas. Et en fait, on était rentré un peu dans cette espèce de petit rythme où chacun savait ce qu'il avait à faire. On se levait de bonne heure, on mangeait, on commençait à marcher. et généralement on essayait toujours de faire des... Pause assez régulière pour moi, mais aussi pour, on va dire, manger plus régulièrement des plus petites quantités. Et en fait, on avait établi cette stratégie qu'on ne voulait pas sortir notre brûleur pour faire nos repas. Donc, on s'était organisé de manière à faire plutôt des snacks. On avait embarqué des caramels, on avait embarqué plein de petites histoires pour avoir un peu du sucre pendant la journée. Et on faisait des pauses régulières pour manger des petites choses. Et on attendait toujours le soir avant de se cuisiner quelque chose.

  • Speaker #2

    Après, on a fait nos erreurs de bleu. C'était la première fois qu'on faisait un gros trek. Donc, la nourriture, on avait... pas du tout pris ce qu'on prendrait aujourd'hui en trek. On avait des boîtes de conserves pleines de liquide qui pèsent une tonne. On avait des fruits et légumes. Je crois qu'on était partis avec des tomates, des avocats, des trucs qui ne sont pas très nourrissants et qui pèsent assez lourd. Du coup, on a essayé de manger ces trucs-là au début pour vite diminuer le poids de notre sac à dos. Quand on commençait à avoir un tout petit peu moins de produits frais, dès qu'on trouvait quelqu'un qui nous vendait quelque chose ou qui voulait nous cuisiner quelque chose en cours de route, on prenait ce qu'on trouvait. Et finalement, on a trouvé beaucoup plus facilement que ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    Ça avait vraiment commencé de manière désastreuse, le trek. Le jour 1, c'était une catastrophe. Et à partir du jour 2, je crois que je suis vraiment rentrée dans cette phase un peu lune de miel du trek. On avait encore beaucoup de nourriture. J'avais retrouvé mon énergie. Donc du coup, on montait, on descendait. Chaque jour avait un peu son lot de kilomètres. Mais franchement, ça se passait assez bien. On était toujours aussi émerveillés par les paysages, ça c'est sûr. Les étapes sont longues. Mais finalement, quand on se lève tôt, qu'on part tôt... Marcher 20 kilomètres avec 1500 mètres de dénivelé, ça se fait bien. Si on y va un peu d'une traite, même à trois heures, on a fini. On peut se reposer quand même un peu. On a vraiment essayé de prendre le temps aussi, de profiter des cols, de redescendre, d'arriver dans les villages. Je me rappelle, avant de monter notre tente, on se posait vers la rivière. On avait vraiment trouvé un petit rythme qui, je pense, allait bien. Mais je sentais quand même que chaque jour, c'était un peu plus dur de sortir de la tente.

  • Speaker #2

    Le jour 5, on avait fait un col déjà à plus de 4000 mètres d'altitude. On était redescendus à un village qui était un petit peu plus grand, où il y avait une centaine d'habitants. Puis là, je pense qu'on est arrivés le soir au village, on était quand même déjà bien fatigués. Et puis, il y avait le plus haut col de la rando qui nous attendait le lendemain. Et là, on sentait un petit peu que ça pouvait changer et puis qu'il y avait quand même beaucoup de dénivelé à faire. Et on se demandait comment ça allait se passer. Le lendemain matin, quand on est partis, là, moi, j'ai vite vu que Fabienne, elle peinait. Elle peinait beaucoup.

  • Speaker #1

    moitié de la montée, j'ai dit à Benoît on fait une pause ? Il m'a dit non mais on compte. J'ai dit non, on fait une pause. C'était pas une question. Je me suis assise par terre et après je pense une minute je me suis couché par terre et je pense après dix minutes, il me dit on y va ? Mais vraiment super gentil. Et là j'ai commencé à pleurer. Ne me demandez pas. Maintenant avec le recul j'étais juste physiquement complètement à bout mais aussi mentalement parce que on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen. que j'arrive jusqu'à là. Et après, on est rentrés dans un espèce de jeu qu'on appellera Fabienne vide son sac. Vu qu'on avait déjà mangé pas mal de choses, nos sacs étaient un peu moins pleins d'un point de vue volume. Au début, quand j'étais couché par terre, Benoît m'a dit non, non, mais attends, je te prends ton sac de couchage et ton matelas Il me prend ça, continue à marcher. Après dix minutes, je traînais la patte. Il me dit, tu veux que je prenne la gamelle ? Je veux bien. Tu veux que je prenne ta veste aussi ? Tu veux que je prenne tes habits ? Et je crois qu'à un moment donné, je me suis retrouvée avec le papier toilette et un pull dans mon sac. Benoît, il avait tout le contenu de mon sac accroché parce que du coup, ça ne rentrait plus. Il avait nos deux sacs foncièrement.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a un truc qui aidait aussi peut-être Fabienne, c'est que du coup, comme elle était quand même bien fatiguée le soir, j'essayais toujours de monter la tente, préparer à manger, comme ça elle pouvait juste se reposer le soir quand on arrivait en gros. Donc on l'a fait en une seule journée, avec des pauses, des pauses contemplatives aussi. Je me rappelle que c'était un endroit vraiment magnifique aussi, de nouveau on était au milieu de ces montagnes. C'est la première fois aussi je crois qu'on voyait des lamas sauvages, c'était magnifique, avec en arrière-plan ces montagnes, ces glaciers à 6000 mètres d'altitude. D'un côté c'était dur, mais en même temps on profitait quand même des paysages. Et on se disait qu'on avait quand même de la chance d'être là au milieu de nulle part à voir tout ça. On avait passé les plus grands obstacles. On avait passé les deux plus hauts cols. On était à peine trois jours du Machu Picchu. Là, il ne nous restait plus qu'à foncer. D'autant plus qu'après la journée 7, il y avait une grande descente avec des sources thermales en chemin. Là, on se réjouissait trop d'aller se poser dans nos sources thermales. On est descendu. On a même profité une bonne heure dans ces sources thermales. Puis après, on arrivait de nouveau sur des sentiers un petit peu plus courus, vu que là, le trek rejoignait le trek beaucoup plus couru du Salcante. Et là, du coup, on était de nouveau dans la civilisation. On arrivait au camping d'après, enfin, un endroit où on pouvait dormir, où là, il y avait des minibus avec plein de touristes qui faisaient aussi des randonnées. Là, on savait qu'on allait arriver au bout. Il ne nous restait plus qu'à aller jusqu'à ce fameux endroit hydroélectrique, puis à marcher jusqu'au village qui est au pied du Machu Picchu.

  • Speaker #1

    Un aspect du trek qui était pour moi intéressant, c'est le fait qu'on était beaucoup ensemble. Avant ça, on avait voyagé H24 ensemble, mais en trek, la relation dans un couple est encore un peu différente. Parce que quand on est dans un cadre de voyage standard, on peut aussi encore se montrer sous son meilleur jour à son partenaire. Alors ça faisait déjà quelques années qu'on était ensemble, on avait déjà vu des côtés moins glamour l'un de l'autre. Mais je pense que sur un trek de neuf jours, là, on rentre vraiment dans le... Justement, moi, au jour 1, quand j'avais ma gastro, Il n'y a pas de filtre à ce moment-là. Il m'a vu vomir. On est au milieu de rien. Et en fait, c'est un degré de soutien qui est tout de suite plus grand.

  • Speaker #2

    La dernière étape, on arrive à Hidroelectrica. Et du coup, on fait ces dix derniers kilomètres jusqu'à Aguascalientes, qui est l'endroit le plus touristique du Pérou, je pense. Donc là, nous, on a juste été manger quelque chose dans un restaurant. On a été dormir pour se lever à 4h du matin pour être les premiers à arriver au Machu Picchu. Parce que là, c'était vraiment un peu le dernier défi qu'on s'est fixé. L'idée, c'était vraiment d'arriver les premiers presque dans les ruines pour pouvoir apprécier vraiment les ruines quand il n'y a pas encore une foule de monde. Pour ça, il faut se lever tôt parce qu'au pied de la colline du Machu Picchu, il y a un pont qui ouvre à 5h du matin pour les piétons. Et à 5h30 du matin, pour les bus. Et les ruines du Machu Picchu, elles, elles ouvrent à 6h du matin. Si on fait bien les calculs, ça nous laisse, nous les piétons, une demi-heure de marge sur les bus qui montent, et donc une heure pour arriver à l'entrée. Donc il fallait faire, je crois que c'est 2 km et 450 m de dénivelé en moins d'une heure. Puis nous, je me rappelle exactement, c'était assez fou, parce qu'on n'avait plus nos sacs à dos, là, on les avait laissés à l'hôtel à Aguascalientes, vu qu'on faisait juste la visite à la journée du Machu Picchu. Là, on volait. sur ces escaliers, donc c'est des marches d'escaliers qui montent jusqu'au Machu Picchu c'est quand même costaud pour faire ça à cette vitesse là, mais là je me rappelle c'était la fin, on avait plus le sac à dos on avait l'impression d'être léger comme des oiseaux et qu'on est arrivé vraiment en même temps que le premier bus, mais que le temps qu'il sorte du bus nous on a juste pu se mettre dans la file pour avoir les tickets pour arriver au Machu Picchu et que là on entre et qu'il n'y a personne dans ces ruines avec le soleil qui se lève, et là ça c'était vraiment magique quoi, après 9 jours c'était quand même... assez intense, en émotion le moment.

  • Speaker #1

    Ça a duré cinq minutes, mais pendant cinq minutes, on avait ce panorama avec absolument personne dessus. Et c'était rigolo parce que juste à côté de nous, c'était pour le tourisme, ils mettent des lamas, mais c'était drôle parce que les lamas, quand tu es les premiers visiteurs qui arrivent, c'est un peu genre, c'est les premiers. Et en fait, c'était drôle parce qu'on faisait des photos de Benoît et moi avec la vue, mais il y avait toujours des lamas qui venaient et ils allaient se mettre comme ça avec la tête vers nous. Je garde un souvenir assez sympa de ce moment, parce que déjà, ça représentait la récompense des neuf jours. Et je pense que c'était largement à la hauteur de ce qu'on attendait, entre guillemets. Mais surtout, ça marquait la fin de ce trek. Et c'était assez drôle, parce que c'était paradoxal. Une fois de plus, j'ai pleuré. Là, pour le coup, c'était plus des larmes de bonheur, soulagement, mais aussi un peu presque de la tristesse de dire que... C'était fini, quoi. Aujourd'hui, si on devait refaire la même chose, c'est pas du tout quelque chose de si incroyable d'un point de vue exploit, distance et tout ça. Mais je pense que ça a vraiment été pour nous un déclic. Et on l'a eu, je pense, quand on est rentrés justement à Cusco. Pour moi, ce que ça a changé, c'est que ma perception de « je ne peux pas y arriver » En fait, mon curseur a énormément bougé. Quelques années plus tard, Benoît m'avait proposé de faire la Via Alpina, la partie suisse. Et là, pour le coup, c'était trois semaines. Je me rappelle que s'il m'avait proposé ça avant le Tour du Monde, je l'aurais dit, il était complètement cinglé. Il n'y a pas moyen que je marche trois semaines. Et en fait, là, je me suis dit, c'est deux fois et demi le Machu Picchu, finalement. Sauf qu'on est en Suisse. En fait, ça va être plus facile. En fait, moi, ça m'a fait un espèce de déclic dans ma façon d'envisager le... Le danger, si je peux dire, entre guillemets, je ne pense pas qu'il y ait vraiment de danger, on ne va pas proprement parler comme ça, mais c'était ma peur à moi qui pouvait être irrationnelle que cette randonnée-là, en fait, finalement, elle a complètement retiré ses peurs. Quand j'écoutais les deux Allemands du début, moi je me disais, eux, c'est des malades. Et en fait, non, je ne pense pas. Je pense que la façon dont ils l'ont raconté, ils étaient très... Enfin voilà, ils aimaient parler de leurs histoires, et c'était des sportifs, ils l'ont fait plus rapidement que nous. Mais finalement, nous, on a juste casé deux jours de plus qu'eux. Et on l'a fait aussi. On a découpé les étapes différemment. Et tout de suite, ça a devenu jouable pour nous. Je pense que ça, c'est quelque chose qu'on a appris à travers ça. J'espère aussi que ça va peut-être donner des idées à des gens de se lancer, que ce soit la randonnée ou autre chose finalement. Ce n'est pas forcément sur la marche d'une itinérance. Ça peut être sur n'importe quelle autre activité. De réfléchir à comment on peut adapter quelque chose à soi, en fonction de son niveau et de ses envies. Mais qu'en fait, il ne faut pas se fermer des portes juste parce qu'on a l'impression que ce n'est pas fait pour soi.

  • Speaker #0

    Merci Fabienne et Benoît de nous avoir fait vivre à vos côtés un peu de cette aventure extraordinaire. A travers ce trek et le sport, vous avez découvert une nouvelle façon de voyager et de vous dépasser. Nous avons hâte de découvrir vos autres et prochaines aventures. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Fabienne et Benoît, vous pouvez prolonger l'aventure en les suivant sur les réseaux sociaux ou en lisant leurs livres et nombreux articles sur le blog Nouveau Monde. et si cet épisode vous a plu N'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

Description

Dans cette Aventure, rencontrez les voyageurs Fabienne et Benoit


En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de partir pour un tour du monde de plus d’un an et demi. 


C’est dans ce contexte, qu’ils se lancent un défi assez inédit pour eux : faire un trek de 9 jours jusqu’au célèbre Machu Picchu. 


Alors, parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ?


Réponse dans cet épisode !


Conseil Sport, c’est le podcast bien-être, santé et nutrition made by DECATHLON pour prendre soin de vous, garder la forme et bien manger. On y parle sport, connaissance de soi, épanouissement, voyage... L’objectif ? S’informer, s’évader, se trouver de nouvelles manières de s’épanouir et de performer par le sport et le mouvement.


Chaque mercredi, Céciliane et Manon, sportives passionnées et journalistes chez Decathlon, vous proposent un nouvel épisode.


Retrouvez : “La réponse” (des interviews d’experte·s du sport et de la santé sur des sujets ciblés et d’actualité), “Le déclic” (des interviews de personnalités et influenceur·ses sur un déclic sportif, un événement qui a transformé leur vie) et “L’aventure” (le récit immersif d’une aventure sportive extraordinaire).


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Un voyage, une course, un défi, vivez des aventures sportives comme si vous y étiez.

  • Speaker #1

    J'étais juste physiquement complètement à bout, mais aussi mentalement, parce qu'on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen que j'arrive jusqu'à là.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de l'aventure, partez à la rencontre de Fabienne et Benoît. En 2013, ressentant un besoin profond de voyager, le couple décide, un peu sur un coup de tête, de se lancer dans un tour du monde de plus d'un an et demi. Ensemble, ils traversent les continents et les pays. Ils enchaînent les aventures et l'une d'entre elles, parmi les premières, les marquera tout particulièrement. Alors qu'ils sont au Pérou, ils entendent parler un peu par hasard d'un trek de 9 jours menant jusqu'au célèbre Machu Picchu. Un projet qui les fait rêver autant qu'il les effraie. Encore peu expérimenté en trek, c'est donc un vrai défi que se lance le couple. Alors parviendront-ils à franchir les différentes épreuves pour arriver en haut de ce célèbre site ? Fabienne et Benoît, c'est à vous.

  • Speaker #1

    Moi c'est Fabienne, j'ai 38 ans et avec mon mari Benoît, on habite en Suisse. On est parti faire un tour du monde en fait en 2013. C'était un voyage qui était censé être une année sabbatique qui devait durer un an. Mais au final, on a tellement pris goût au voyage qu'on a fait un voyage qui a duré 19 mois, dont 9 mois passés en Amérique du Sud.

  • Speaker #2

    Ça faisait déjà 11 mois, je crois, qu'on voyageait. Nous, on n'était pas des grands randonneurs avant et on est arrivés en Amérique du Sud. Et c'est vrai que c'est des contrées qui se prêtent bien à ce genre d'aventure. Et c'est là que... On a eu nos premiers contacts avec la randonnée comme ça.

  • Speaker #1

    Un jour, on a pris un bus pour aller à la Lagune 69, qui était une rando qui, à l'époque, pour moi, était déjà très compliquée. Et quand on était dans ce bus, il y avait devant nous un couple d'Allemands. Ils commencent à nous raconter, genre, ah ouais, on était au Machu Picchu, vous êtes déjà allés ? On a dit, non, non, c'est notre prochain arrêt après. Ils disent, ah super, ouais, ouais, on a fait un trek là-bas, vous allez voir, c'est incroyable. Et en fait, ils commencent à nous parler de ce trek de 9 jours en autonomie qu'ils ont fait. On était assis derrière eux sur la banquette du bus. Et moi, je me rappelle encore, j'étais assise là, je les écoutais parler. J'avais l'impression d'écouter Mike Horn qui parlait de son aventure, je ne sais où. Et je les écoutais et je me disais, c'est vraiment, c'est fou. Il y a vraiment des gens, c'est des malades. J'écoutais ça comme on écoute un podcast ou bien un audiobook de quelqu'un, d'un aventurier. Je tourne la tête, je regarde Benoît et je vois ses yeux qui s'illuminent, tout ça. Et vraiment, à mesure que cet Allemand racontait cette aventure, Je voyais Benoît qui s'emballait de plus en plus Là je rentrais en PLS, je me disais non, non, non, on ne peut pas partir sur 9 jours, c'est pas possible, moi je ne peux pas marcher autant. Et du coup c'était assez rigolo parce que ça a été un peu ça le, entre guillemets, déclic.

  • Speaker #2

    Ça m'avait vendu du rêve et il y a 11-12 ans en arrière, il n'y avait pas trop d'informations sur cette rando en ligne, mais on a quand même essayé de se préparer, donc on était à Cusco pour préparer ce trek, donc on a cherché une carte déjà de l'endroit. Parce qu'il y avait évidemment déjà des gens qui le faisaient à l'époque, c'était juste pas hyper connu, donc c'était pas comme maintenant où tu googles le truc et tu trouves déjà toutes les cartes et toutes les tracés sur internet. Après on a commencé à se renseigner pour savoir combien de nourriture on aurait éventuellement besoin, si on pouvait trouver de la nourriture en chemin. L'eau ça ne nous faisait pas trop de soucis parce que c'était les montagnes au Pérou, donc il y a en général suffisamment d'eau. Puis après on connaissait le village de départ et puis notre point d'arrivée, on avait la carte. c'est plus ou moins tout ce que On avait préparé en amont.

  • Speaker #1

    A l'époque, je pense que je m'étais dit, au pire, on fait demi-tour. Je pense que j'y suis allée un peu naïvement, mais c'était ce côté un peu me pousser dans quelque chose que je n'avais pas fait avant et aussi vivre quelque chose les deux qui sortent un peu de l'ordinaire. Et je pense que même avant qu'on parte en voyage, les deux, on est Suisses. Et on faisait des randos à la journée, mais faire des plus longues randos, c'était quelque chose qui nous titillait. Mais moi, j'avais un peu cette vision de « c'est un truc d'alpiniste » . Et moi, je ne suis pas une alpiniste. En plus, j'ai le vertige, ça ne va pas. Ce genre d'aventure, finalement, si ça se passe bien, ça donnera l'occasion de réfléchir à d'autres projets par la suite. Puis si ça se passe mal, ma foi, je quitte Benoît et je retournerai faire des voyages tout compris. Le départ du trek, je me rappelle encore très bien, parce qu'on est parti de Cusco et on a pris un de ces gros bus qui nous emmenait au village de Cachorra. Encore que le bus ne s'arrêtait pas à Cachorra, il fallait demander au chauffeur de nous poser au croisement de Cachorra. Puis le chauffeur nous regarde et dit « mais vous allez où ? » On dit « on va au Machu Picchu » puis il dit « non non non, c'est pas ça » . Voilà, c'est Hydroélectricard, on dit non non non non, Kachora, Kachora. Je me rappelle de ce chauffeur qui nous regarde avec nos sacs et qui fait Ok... Puis il nous pose vraiment au bord de la route, c'était un croisement et il restait quelques kilomètres encore à marcher. Et on est partis à pied dans ce village de Kachora et on a passé une nuit dans une auberge, la seule auberge qu'il y avait à l'époque dans ce petit village. Tout le monde nous demandait un peu genre Ah mais vous allez où ? Vous allez au Choccaro ? On a dit oui oui, puis après on continue au Machu Picchu. Et là, je voyais les gens... C'était rigolo parce que Benoît, ça a toujours été un sportif. Il regardait Benoît et il disait « Ah ouais » . Puis il se tournait vers moi avec mon short en jeans, mon leggings en dessous. Puis il était là « Toi aussi ? »

  • Speaker #2

    Et je me rappelle aussi qu'on arrivait dans ce village. Il y avait une petite fille dans la rue qui nous dit de faire attention. Elles vont vous piquer, elles vont vous piquer. Mais on ne comprenait pas pourquoi elle nous disait ça. Et puis ça n'a pas manqué. On s'est commencé à se faire attaquer par des abeilles au milieu de la rue. Il n'y avait personne dans le village dehors, dans la rue. et on se demandait bien pourquoi, et bien on a tout de suite compris. elles se sont mises à nous suivre, à nous attaquer. Et Fabienne, elle avait aussi des longs cheveux à l'époque, et elle commençait à se coincer dans les cheveux de Fabienne. Et jusqu'à ce qu'il y ait quelqu'un, un monsieur, qui sorte de sa maison, puis qui nous prend dans sa maison, et puis qui met directement la tête de Fabienne sous l'eau froide pour faire partir les abeilles. Bon, certes, on s'est fait un petit peu piquer, mais au moins, ça a eu le mérite de nous faire rencontrer ce monsieur, qui nous a ensuite fait à souper ce jour-là, et puis nous a amenés à la seule guest house de... du village pour qu'on puisse dormir un peu avant de se lancer dans l'aventure. Donc, on s'est plutôt dit la veille, bah dis donc, ça commence bien ce trek, qu'est-ce que ça va donner ? On a encore neuf jours jusqu'au Machu Picchu. Donc, ça, c'était un peu l'état d'esprit.

  • Speaker #1

    Le premier jour, quand on a commencé à marcher... En fait, notre itinéraire est commencé par tout un bout de plat depuis le village de Gachora, avant de plonger dans le canyon. Et moi, après un ou deux kilomètres, je commence à dire à Benoît, je ne me sens pas très bien. Puis il me dit, oui, oui, t'inquiète, tu vas t'habituer au poids du sac. Je dis, non, non, je ne crois pas que c'est le poids du sac. Enfin oui, le poids du sac, mais je ne me sens pas très bien. Et en fait, tout bonnement, j'ai commencé le trek avec une gastro, la vraie gastro. Et moi, on le rappelle, je n'avais pas du tout l'habitude. Alors au moins, ça a été une mise en bouche directe. Mais aussi pour Benoît, qui dès le jour 1 s'est retrouvé avec plus d'affaires dans son sac. Parce que je pense qu'à partir du moment où on était arrivé au kilomètre 10, il commençait déjà à me proposer d'alléger mon sac en prenant tout ce qu'il pouvait depuis le mien. Parce qu'il voyait que j'étais blême, j'avançais pas. C'était vraiment pas super comme début.

  • Speaker #2

    Ensuite, on descend dans ce canyon. Et évidemment, au fond du canyon, il y a une rivière à traverser. En théorie, il y avait un pont. Et quand on est arrivé, le pont était en travaux. Du coup, on se retrouve en bas et on voit qu'il y a une sorte de petite nacelle avec une corde à côté du pont et que le pont n'est pas du tout utilisable. Du coup, on comprend assez rapidement qu'on doit se mettre dans cette nacelle qui est accrochée à un câble avec une petite roulette et qu'il faut se tirer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une nacelle accrochée à un câble, c'est un caddie de supermarché suspendu à un fil au-dessus d'une rivière. Ou si tu tombes dedans, t'es mort. Et je rappelle, moi, j'ai le vertige. Non, franchement, on est arrivé là. Je pense que c'est la première fois où je me suis dit, en vrai, on peut encore faire demi-tour. Il y avait un espèce de camping et il y avait un monsieur qui était là. Et il a bien vu ma tête. Puis il dit, non, non, mais t'inquiète pas, vous vous asseyez et je vous pousse un coup. Comme ça, vous arrivez au moins jusqu'à la moitié de la rivière. Et après, vous n'avez plus qu'à vous hisser de l'autre côté. Et après, moi, avec ma corde, je ramène la nacelle de mon côté. Je me suis assise dans ce caddie, je me suis mise en boule. la tête entre les jambes, j'ai dit à Benoît tu te débrouilles,

  • Speaker #2

    tu nous amènes de l'autre côté j'ai fermé les yeux je me rappelle exactement de ce qu'elle disait super, on est suspendu au-dessus du vide dans un caddie, si je tombe je meurs mais bon, une fois qu'on était de l'autre côté du coup, comme on disait avant elle avait sûrement pas tellement envie de revenir en arrière une fois, après qu'on avait traversé le pont tout était bien, on a continué et on est remonté de l'autre côté quelques kilomètres pour trouver notre premier campement ... De la randonnée, là on était dans un endroit où on pouvait mettre notre tente, il y avait 2-3 personnes, on a même pu leur acheter à manger directement, donc pas utiliser les vivres qu'on avait, donc ça nous a rassurés. Fabienne a pu manger un petit peu et puis se remettre un petit peu en forme. La fin de la journée a été mieux que le début.

  • Speaker #1

    Je me rappelle être dans la tente le soir et de me dire mais je ne vais pas y arriver. C'est pas possible. En fait, j'avais du mal à évaluer ma capacité d'y arriver parce que j'étais tellement épuisée physiquement que je commençais vraiment à douter, mais outre mesure. On s'est couché, il devait être même pas 19h et on a fait vraiment une de ces nuits de 12h. Et le lendemain matin, je me suis réveillée, je me sentais un peu mieux. Et en fait, surtout, je me suis dit... J'ai retrouvé un semblant d'énergie, on recommence. Pour moi, ça reste incroyable parce qu'en fait, on a l'habitude, nous, des montagnes, mais je ne sais pas comment dire, dans les Alpes, c'est assez différent. On a des larges vallées avec des sommets. Là, au Pérou, c'est des vallées, mais c'est des canyons en fait plus. On a rarement eu des descentes aussi raides et des montées, par la même occasion, aussi raides que là-bas. Mais ça fait aussi que quand on est sur un endroit, on va dire un point de vue, on a vraiment cette chute vertigineuse devant les yeux. et un mur droit en face. Ce qui, des fois, n'est pas terrible quand on pense d'un point de vue randonné, parce qu'on voit déjà le programme des prochains jours. On se dit, alors attends, demain, on redescend, ok, dans le trou là, et ah ouais, en fait, on va en face, ok. Mais par contre, c'est vrai que les paysages, c'était les ruines inca, elles sont là, et en fait, on a souvent cette image aussi, de ces escaliers, de ces marches inca, et en fait, il y en avait partout. Il y avait beaucoup de ces constructions en terrasse aussi qui étaient faites, comme des dessins dans la montagne, donc quand on est sur un pont de montagne et qu'on regarde en face. Il y a comme des tableaux qui se dessinent avec ces terrassements faits par les Incas. Moi, je trouvais ça hyper beau à regarder.

  • Speaker #2

    À partir du moment où on a quitté le Choquequirao, là, on n'a plus vu personne jusqu'au prochain plus gros village qui était trois jours après.

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés vraiment livrés à nous-mêmes. Mais j'ai trouvé ça assez rigolo parce que déjà, on arrivait au jour 3, 4. Et en fait, on est rentré un peu dans notre petite routine, on va dire, de randonneur. C'est-à-dire que le matin, on ne se posait plus la question de « Ah, tu fais quoi ? Tu plies la tente ? Tu plies le matelas ? » En fait, on était rentré un peu dans une espèce de routine où on savait que moi, je ne suis pas du matin. Benoît sortait, il faisait le thé, moi je restais à l'intérieur de la tente, je pliais le sac de couchage, je pliais le matelas. Et en fait, on était rentré un peu dans cette espèce de petit rythme où chacun savait ce qu'il avait à faire. On se levait de bonne heure, on mangeait, on commençait à marcher. et généralement on essayait toujours de faire des... Pause assez régulière pour moi, mais aussi pour, on va dire, manger plus régulièrement des plus petites quantités. Et en fait, on avait établi cette stratégie qu'on ne voulait pas sortir notre brûleur pour faire nos repas. Donc, on s'était organisé de manière à faire plutôt des snacks. On avait embarqué des caramels, on avait embarqué plein de petites histoires pour avoir un peu du sucre pendant la journée. Et on faisait des pauses régulières pour manger des petites choses. Et on attendait toujours le soir avant de se cuisiner quelque chose.

  • Speaker #2

    Après, on a fait nos erreurs de bleu. C'était la première fois qu'on faisait un gros trek. Donc, la nourriture, on avait... pas du tout pris ce qu'on prendrait aujourd'hui en trek. On avait des boîtes de conserves pleines de liquide qui pèsent une tonne. On avait des fruits et légumes. Je crois qu'on était partis avec des tomates, des avocats, des trucs qui ne sont pas très nourrissants et qui pèsent assez lourd. Du coup, on a essayé de manger ces trucs-là au début pour vite diminuer le poids de notre sac à dos. Quand on commençait à avoir un tout petit peu moins de produits frais, dès qu'on trouvait quelqu'un qui nous vendait quelque chose ou qui voulait nous cuisiner quelque chose en cours de route, on prenait ce qu'on trouvait. Et finalement, on a trouvé beaucoup plus facilement que ce qu'on pensait.

  • Speaker #1

    Ça avait vraiment commencé de manière désastreuse, le trek. Le jour 1, c'était une catastrophe. Et à partir du jour 2, je crois que je suis vraiment rentrée dans cette phase un peu lune de miel du trek. On avait encore beaucoup de nourriture. J'avais retrouvé mon énergie. Donc du coup, on montait, on descendait. Chaque jour avait un peu son lot de kilomètres. Mais franchement, ça se passait assez bien. On était toujours aussi émerveillés par les paysages, ça c'est sûr. Les étapes sont longues. Mais finalement, quand on se lève tôt, qu'on part tôt... Marcher 20 kilomètres avec 1500 mètres de dénivelé, ça se fait bien. Si on y va un peu d'une traite, même à trois heures, on a fini. On peut se reposer quand même un peu. On a vraiment essayé de prendre le temps aussi, de profiter des cols, de redescendre, d'arriver dans les villages. Je me rappelle, avant de monter notre tente, on se posait vers la rivière. On avait vraiment trouvé un petit rythme qui, je pense, allait bien. Mais je sentais quand même que chaque jour, c'était un peu plus dur de sortir de la tente.

  • Speaker #2

    Le jour 5, on avait fait un col déjà à plus de 4000 mètres d'altitude. On était redescendus à un village qui était un petit peu plus grand, où il y avait une centaine d'habitants. Puis là, je pense qu'on est arrivés le soir au village, on était quand même déjà bien fatigués. Et puis, il y avait le plus haut col de la rando qui nous attendait le lendemain. Et là, on sentait un petit peu que ça pouvait changer et puis qu'il y avait quand même beaucoup de dénivelé à faire. Et on se demandait comment ça allait se passer. Le lendemain matin, quand on est partis, là, moi, j'ai vite vu que Fabienne, elle peinait. Elle peinait beaucoup.

  • Speaker #1

    moitié de la montée, j'ai dit à Benoît on fait une pause ? Il m'a dit non mais on compte. J'ai dit non, on fait une pause. C'était pas une question. Je me suis assise par terre et après je pense une minute je me suis couché par terre et je pense après dix minutes, il me dit on y va ? Mais vraiment super gentil. Et là j'ai commencé à pleurer. Ne me demandez pas. Maintenant avec le recul j'étais juste physiquement complètement à bout mais aussi mentalement parce que on voyait le col qu'on devait passer. On avait déjà marché deux, trois heures et je regardais ça et je me disais il n'y a pas moyen. que j'arrive jusqu'à là. Et après, on est rentrés dans un espèce de jeu qu'on appellera Fabienne vide son sac. Vu qu'on avait déjà mangé pas mal de choses, nos sacs étaient un peu moins pleins d'un point de vue volume. Au début, quand j'étais couché par terre, Benoît m'a dit non, non, mais attends, je te prends ton sac de couchage et ton matelas Il me prend ça, continue à marcher. Après dix minutes, je traînais la patte. Il me dit, tu veux que je prenne la gamelle ? Je veux bien. Tu veux que je prenne ta veste aussi ? Tu veux que je prenne tes habits ? Et je crois qu'à un moment donné, je me suis retrouvée avec le papier toilette et un pull dans mon sac. Benoît, il avait tout le contenu de mon sac accroché parce que du coup, ça ne rentrait plus. Il avait nos deux sacs foncièrement.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a un truc qui aidait aussi peut-être Fabienne, c'est que du coup, comme elle était quand même bien fatiguée le soir, j'essayais toujours de monter la tente, préparer à manger, comme ça elle pouvait juste se reposer le soir quand on arrivait en gros. Donc on l'a fait en une seule journée, avec des pauses, des pauses contemplatives aussi. Je me rappelle que c'était un endroit vraiment magnifique aussi, de nouveau on était au milieu de ces montagnes. C'est la première fois aussi je crois qu'on voyait des lamas sauvages, c'était magnifique, avec en arrière-plan ces montagnes, ces glaciers à 6000 mètres d'altitude. D'un côté c'était dur, mais en même temps on profitait quand même des paysages. Et on se disait qu'on avait quand même de la chance d'être là au milieu de nulle part à voir tout ça. On avait passé les plus grands obstacles. On avait passé les deux plus hauts cols. On était à peine trois jours du Machu Picchu. Là, il ne nous restait plus qu'à foncer. D'autant plus qu'après la journée 7, il y avait une grande descente avec des sources thermales en chemin. Là, on se réjouissait trop d'aller se poser dans nos sources thermales. On est descendu. On a même profité une bonne heure dans ces sources thermales. Puis après, on arrivait de nouveau sur des sentiers un petit peu plus courus, vu que là, le trek rejoignait le trek beaucoup plus couru du Salcante. Et là, du coup, on était de nouveau dans la civilisation. On arrivait au camping d'après, enfin, un endroit où on pouvait dormir, où là, il y avait des minibus avec plein de touristes qui faisaient aussi des randonnées. Là, on savait qu'on allait arriver au bout. Il ne nous restait plus qu'à aller jusqu'à ce fameux endroit hydroélectrique, puis à marcher jusqu'au village qui est au pied du Machu Picchu.

  • Speaker #1

    Un aspect du trek qui était pour moi intéressant, c'est le fait qu'on était beaucoup ensemble. Avant ça, on avait voyagé H24 ensemble, mais en trek, la relation dans un couple est encore un peu différente. Parce que quand on est dans un cadre de voyage standard, on peut aussi encore se montrer sous son meilleur jour à son partenaire. Alors ça faisait déjà quelques années qu'on était ensemble, on avait déjà vu des côtés moins glamour l'un de l'autre. Mais je pense que sur un trek de neuf jours, là, on rentre vraiment dans le... Justement, moi, au jour 1, quand j'avais ma gastro, Il n'y a pas de filtre à ce moment-là. Il m'a vu vomir. On est au milieu de rien. Et en fait, c'est un degré de soutien qui est tout de suite plus grand.

  • Speaker #2

    La dernière étape, on arrive à Hidroelectrica. Et du coup, on fait ces dix derniers kilomètres jusqu'à Aguascalientes, qui est l'endroit le plus touristique du Pérou, je pense. Donc là, nous, on a juste été manger quelque chose dans un restaurant. On a été dormir pour se lever à 4h du matin pour être les premiers à arriver au Machu Picchu. Parce que là, c'était vraiment un peu le dernier défi qu'on s'est fixé. L'idée, c'était vraiment d'arriver les premiers presque dans les ruines pour pouvoir apprécier vraiment les ruines quand il n'y a pas encore une foule de monde. Pour ça, il faut se lever tôt parce qu'au pied de la colline du Machu Picchu, il y a un pont qui ouvre à 5h du matin pour les piétons. Et à 5h30 du matin, pour les bus. Et les ruines du Machu Picchu, elles, elles ouvrent à 6h du matin. Si on fait bien les calculs, ça nous laisse, nous les piétons, une demi-heure de marge sur les bus qui montent, et donc une heure pour arriver à l'entrée. Donc il fallait faire, je crois que c'est 2 km et 450 m de dénivelé en moins d'une heure. Puis nous, je me rappelle exactement, c'était assez fou, parce qu'on n'avait plus nos sacs à dos, là, on les avait laissés à l'hôtel à Aguascalientes, vu qu'on faisait juste la visite à la journée du Machu Picchu. Là, on volait. sur ces escaliers, donc c'est des marches d'escaliers qui montent jusqu'au Machu Picchu c'est quand même costaud pour faire ça à cette vitesse là, mais là je me rappelle c'était la fin, on avait plus le sac à dos on avait l'impression d'être léger comme des oiseaux et qu'on est arrivé vraiment en même temps que le premier bus, mais que le temps qu'il sorte du bus nous on a juste pu se mettre dans la file pour avoir les tickets pour arriver au Machu Picchu et que là on entre et qu'il n'y a personne dans ces ruines avec le soleil qui se lève, et là ça c'était vraiment magique quoi, après 9 jours c'était quand même... assez intense, en émotion le moment.

  • Speaker #1

    Ça a duré cinq minutes, mais pendant cinq minutes, on avait ce panorama avec absolument personne dessus. Et c'était rigolo parce que juste à côté de nous, c'était pour le tourisme, ils mettent des lamas, mais c'était drôle parce que les lamas, quand tu es les premiers visiteurs qui arrivent, c'est un peu genre, c'est les premiers. Et en fait, c'était drôle parce qu'on faisait des photos de Benoît et moi avec la vue, mais il y avait toujours des lamas qui venaient et ils allaient se mettre comme ça avec la tête vers nous. Je garde un souvenir assez sympa de ce moment, parce que déjà, ça représentait la récompense des neuf jours. Et je pense que c'était largement à la hauteur de ce qu'on attendait, entre guillemets. Mais surtout, ça marquait la fin de ce trek. Et c'était assez drôle, parce que c'était paradoxal. Une fois de plus, j'ai pleuré. Là, pour le coup, c'était plus des larmes de bonheur, soulagement, mais aussi un peu presque de la tristesse de dire que... C'était fini, quoi. Aujourd'hui, si on devait refaire la même chose, c'est pas du tout quelque chose de si incroyable d'un point de vue exploit, distance et tout ça. Mais je pense que ça a vraiment été pour nous un déclic. Et on l'a eu, je pense, quand on est rentrés justement à Cusco. Pour moi, ce que ça a changé, c'est que ma perception de « je ne peux pas y arriver » En fait, mon curseur a énormément bougé. Quelques années plus tard, Benoît m'avait proposé de faire la Via Alpina, la partie suisse. Et là, pour le coup, c'était trois semaines. Je me rappelle que s'il m'avait proposé ça avant le Tour du Monde, je l'aurais dit, il était complètement cinglé. Il n'y a pas moyen que je marche trois semaines. Et en fait, là, je me suis dit, c'est deux fois et demi le Machu Picchu, finalement. Sauf qu'on est en Suisse. En fait, ça va être plus facile. En fait, moi, ça m'a fait un espèce de déclic dans ma façon d'envisager le... Le danger, si je peux dire, entre guillemets, je ne pense pas qu'il y ait vraiment de danger, on ne va pas proprement parler comme ça, mais c'était ma peur à moi qui pouvait être irrationnelle que cette randonnée-là, en fait, finalement, elle a complètement retiré ses peurs. Quand j'écoutais les deux Allemands du début, moi je me disais, eux, c'est des malades. Et en fait, non, je ne pense pas. Je pense que la façon dont ils l'ont raconté, ils étaient très... Enfin voilà, ils aimaient parler de leurs histoires, et c'était des sportifs, ils l'ont fait plus rapidement que nous. Mais finalement, nous, on a juste casé deux jours de plus qu'eux. Et on l'a fait aussi. On a découpé les étapes différemment. Et tout de suite, ça a devenu jouable pour nous. Je pense que ça, c'est quelque chose qu'on a appris à travers ça. J'espère aussi que ça va peut-être donner des idées à des gens de se lancer, que ce soit la randonnée ou autre chose finalement. Ce n'est pas forcément sur la marche d'une itinérance. Ça peut être sur n'importe quelle autre activité. De réfléchir à comment on peut adapter quelque chose à soi, en fonction de son niveau et de ses envies. Mais qu'en fait, il ne faut pas se fermer des portes juste parce qu'on a l'impression que ce n'est pas fait pour soi.

  • Speaker #0

    Merci Fabienne et Benoît de nous avoir fait vivre à vos côtés un peu de cette aventure extraordinaire. A travers ce trek et le sport, vous avez découvert une nouvelle façon de voyager et de vous dépasser. Nous avons hâte de découvrir vos autres et prochaines aventures. Si vous avez été transporté par cet épisode et par le témoignage de Fabienne et Benoît, vous pouvez prolonger l'aventure en les suivant sur les réseaux sociaux ou en lisant leurs livres et nombreux articles sur le blog Nouveau Monde. et si cet épisode vous a plu N'hésitez pas à en parler et à le partager autour de vous pour faire vivre encore et encore cette aventure. On compte aussi sur vos étoiles et commentaires depuis Spotify et Apple Podcast. Pour ne manquer aucun de nos prochains épisodes, abonnez-vous à notre chaîne. Quant à moi, je vous dis à très vite pour une nouvelle aventure ou un nouveau déclic.

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