Description

📍ÉPISODE 1📍

Mardi 3 mars 2020, j’ai rendez-vous avec ma copine Valérie, dans un petit troquet des Abbesses, elle arrive en retard comme toujours. Comme toujours tirée à quatre épingles, s’assoit hèle le serveur et lui commande un verre de blanc bien sec mais pas trop!

« Celui de la dernière fois était aigre. J’ai bien cru qu’on trinquait au Destop! Sorry mon Seb j’suis en retard…Ras le cul de Paris, les bouchons, le bruit. Tous ces cons m’emmerdent, Mon rêve: 

Passer ma vie dans notre petite bicoque du Pays d’Auge, les pieds dans la bouse, les cheveux en bataille et les mains dans la terre! Avoir le loisir de m’en foutre. 

Si je veux, j’me fais pousser une culotte de cheval plus grosse que la jument du voisin. Je déambule en chaussettes/Birkenstock, avoir les racines d’Agnès Varda. Ma vie de rêve.

Voir grandir les enfants. Faire leur éducation. Ça j’aimerais bien. L’école les abruti complètement. Lorsqu’ils rentrent à la maison ils sont, « surex », pas moyen d’les tenir, je me demande ce que fout la maitresse? Elle est complètement incompétente. 

Et puis voir mon mec un peu plus. Toujours en déplacement. 

Et quand par bonheur il est là, y’a toujours un dîner à droite, à gauche. Un apéro. J’dis pas ça pour toi Seb. Moi je voudrais faire la cuisine tous les soirs. Genre Mama Italienne. Plutôt que d’avoir a subir les expériences culinaires merdiques des potes qui se prennent tous pour Guy Savoy. J’dis pas ça pour toi Seb. Tu cuisines très bien

Dans ce premier épisode je reviens sur ma dernière soirée passée avec mon amie Valérie avant le confinement...

"Les dessous de SAVIN" 

Ou les tribulations et réflexions de Sébastien Savin un Parisien, quarantenaire et célibataire qui incarne sans le savoir mais avec perfection les émois de sa génération. 

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Bonne semaine à tous.

Sébastien.

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Crédit Musique: 

"STATIQUE" composé par Stel https://www.instagram.com/stel_music/

"One For Bill" Darin Wilson

Source: https://soundcloud.com/darinwilson

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement (8MB): https://auboutdufil.com/?id=518 

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

• Speaker #0

  Mardi 3 mars 2020, j'ai rendez-vous avec ma copine Valérie dans un petit troquet des abeisses. Elle arrive en retard, comme toujours. Comme toujours, elle est tirée à quatre épingles. Elle s'assoit, elle m'embrasse, elle se relève, elle va voir le serveur, et puis elle lui commande un verre de vin blanc bien sec, mais pas trop. Non mais celui de la dernière fois était aigre. J'ai bien cru qu'on trinque. au déstop sorry mon seb j'suis en retard ras l'cul de paris les bouchons le bruit tous ces cons m'emmerdent tu sais j'y pensais dans la voiture moi ma vie rêvée ce serait de la passer dans notre petite bicoque du pays d'auge les pieds dans la bouse, les mains dans la terre, les chevaux en bataille. Le loisir de s'en foutre de tout. Si je veux, je me fais pousser une culotte de cheval plus grosse que celle de la jument du voisin. Si je veux, je me balade en chaussette Birkenstock toute la journée. Et si je veux, j'ai les racines d'Agnès Varda. Merci monsieur. Ah. Alors qu'est-ce que je disais ? Ah oui, voir grandir les enfants, faire leur éducation, ça j'aimerais bien, oui. Oui, à la maison. Non mais l'école les abrutit complètement. Lorsqu'ils rentrent le soir, ils sont surexcités. Je me demande ce que fout la maîtresse. Elle est complètement incompétente, cette conne. Et puis voir mon mec un peu plus. bah oui il est toujours en déplacement tu sais et quand par bonheur il est là y a toujours un truc un dîner par-ci par-là un apéro non pardon j'dis pas ça pour toi seb hein mais tu vois moi j'voudrais être à la maison puis cuisiner pour toute la famille genre mama italienne plutôt que de subir les assauts culinaires de tous ces potes qui se prennent pour guy savoie en pourris pardon j'dis pas ça pour toi seb hein tu cuisines très bien Oh et puis les déjeuners de famille tous les dimanches, moi j'en peux plus de voir leur tronche, là depuis 10 ans les beaux frères, les belles sœurs s'engueulaient toutes les semaines sur les mêmes sujets, autour du même combo gigot, flageolet, flanc coco de maman. Alors tu me diras, oui il faut bien que les enfants voient leurs grands-parents, mais enfin entre nous, un petit Skype et hop c'est dans la boîte, ça nous éviterait de bousiller tous nos dimanches. On pourrait traîner en slibard et puis je sais pas, faire un peu de sport, des jeux de société, regarder des bons films de Louis de Fille. ça j'aime bien rien que nous deux le chien puis les gosses ce serait le rêve tellement formidable être chez soi pas sortir ne voir personne bon aller sortir une fois par semaine pour faire les courses et puis basta être en autonomie totale le pied Et le boulot ? Franchement, tout ce temps passé dans les transports en commun, pourquoi finalement ? Passer huit heures à envoyer des e-mails à un type qui est dans le bureau juste à côté ? Et puis pour les réunions, c'est pareil, tu fais des conf-calls, puis ça nous évitera de subir le patchouli transpis de Muriel ou le ménène à laine de port de Pascal. Hé, on se reprendrait bien un petit verre de desktop ? Hein ? La culture ? Oui, oui, moi j'adore sortir au théâtre, c'est vrai. Enfin, tu sais, faut se préparer, faut sortir, faut être à l'heure, faut être bien placé, parce que sinon tu te chopes un de ces torticolis, puis moi j'ai une toute petite vessie. Ah ben, c'est un problème, parce qu'au théâtre, tu peux pas mettre sur pause. Non, ce qu'il faudrait, c'est que le théâtre, les musées et les expos, ben, viennent à la maison. À la maison, mon Sébastien. À la... Maison. Enfin tout ça c'est pas possible, pas vrai ?

• Speaker #1

  Devons donc poursuivre nos efforts et continuer d'appliquer les règles. Plus elles seront respectées, plus nous sauverons de vies. C'est pour cela que le confinement le plus strict doit encore se poursuivre jusqu'au lundi 11 mai.

• Speaker #0

  Allô ? Allô Seb ? Oui tu m'entends ? Oui c'est Valérie. Oui pardon ça capte mal, je suis allé me réfugier dans le bas du jardin. Tu viens d'entendre le président ? J'ai envie de chialer toutes les larmes de mon corps. C'est la cata, l'enfer sur terre. Je suis à deux doigts de prendre la caisse cette nuit quand ils dormiront tous et je rentre à Paris, je les abandonne, j'en ai rien à foutre. Écoute, c'est ça où je fais une Dupont de Ligonnès. Mes gosses sont complètement demeurés, Seb. Cons comme des buses. On n'arrivait pas à en avoir. On s'est acharnés. Et ben tu vois, maintenant, on le paye. Seb, ces gens-là n'arrivent pas à fournir plus de 15 minutes d'attention par activité. J'ai arrêté de leur faire faire de la pâte à sel et du dessin, ça me déprime. Ah, j'ai pas pondu ni Van Gogh ni Rodin, c'est moi qui te le dis. Alors on fait des gâteaux. Et on les bouffe devant la soupe aux choux. Oui, oui, je fais un peu de sport là, sur Instagram. Enfin, c'est pas pratique avec cette connexion internet de la préhistoire. Ça déconne tout le temps. L'autre jour, je trouvais ça un peu long. Bah, ça avait bugué, ça faisait 13 minutes que j'étais en planche. Ta gueule, pacrette. J'en peux plus de la campagne, Seb. Y a de la merde partout. Cette baraque, ça va deux week-ends par mois, mais pas huit semaines. Ça caille là-dedans, tu te rends même pas compte. Alors on reste près du feu, j'ai l'impression d'être une truite fumée. et les araignées ont littéralement fait un coup d'état et la femme de ménage qui veut pas se déplacer parce que soi-disant son mari a le virus moi j'irais bien lui rouler une pelle à son mari comme ça on me foutrait en réa et puis après on me foutrait dans le coma et puis on n'en parlerait plus enfin tu parles avec le bol que j'ai à tous les coups je suis asymptomatique et porteuse saine Mon mec, oh bah lui il va bien lui, il dit qu'il fait tout ce qu'il n'a jamais le temps de faire. Alors il visite, il passe du Moma au château de Chambord, puis il fait un crochet par Venise. Bah oui, par internet, la main dans le calefouette et en charentaise. Il me dit comme ça en voyage, c'est chic. Et puis il cuisine. Sa spécialité ? Le gras, la couenne, le porc, le sang. Il s'est fait livrer un demi-cochon. On a de quoi nourrir toute la Normandie jusqu'à la Toussaint. Qu'est-ce que tu racontes ? Comment ça j'ai tout ce que je voulais ? Enfin, tu plaisantes ? Allô ? Allô ? C'est vraiment la merde cette connexion ici, putain de merde. Mais tu vas fermer ta gueule ! C'était le tout premier épisode des Dessous de Savo. On se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles aventures. En attendant, abonnez-vous à ce podcast. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. Si vous avez aimé, et pour soutenir l'émission, mettez 5 étoiles et un avis sur Apple Podcasts. Partagez l'épisode, parlez-en autour de vous, et pour voir à quoi je ressemble et comment je me meux, retrouvons-nous sur Facebook et Instagram, arrobase Sébastien Savin. A très bientôt.