- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue sur les femmes de l'ouest, le podcast qui va à la rencontre de celles qui font vivre la côte atlantique de Brest à Biarritz. Vous la connaissez peut-être sous le nom de l'eau bleue sur les réseaux sociaux, Instagram et Youtube. Et aujourd'hui j'ai vraiment la chance d'accueillir Blanche Tristan sur le podcast. Alors avec la petite histoire c'est que Blanche nous nous connaissons depuis plusieurs années, dans une autre vie nous avons travaillé ensemble. Et aujourd'hui je suis ravie de vous faire partager cette épisode avec Blanche. où elle nous raconte son chemin vers l'aquarelle, la joie qu'elle a de transmettre cette technique exigeante mais douce, son rapport au vivant, à la lumière, à la nature, et l'équilibre qu'elle cultive entre création, contemplation de cette nature et son ancrage local. Elle nous parle avec amour de son attachement à sa Bretagne natale, et elle nous livre quelques petits conseils très précieux pour éviter la surcharge mentale. Bonjour Blanche !
- Speaker #1
Bonjour, comment ça va ?
- Speaker #0
Écoute, ça va très bien, merci de nous accueillir chez toi aujourd'hui. On est à quelques pas de Lorient et je suis ravie qu'on puisse faire cet échange ce matin. Avant toute chose, je te retourne la question, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Ça va plutôt bien, écoute, merci aussi de m'avoir invitée, je suis très touchée que tu me proposes ça, cette interview. Ça m'a fait très très très plaisir parce que c'est un podcast plutôt chouette que tu proposes, donc vraiment merci.
- Speaker #0
Merci à toi d'avoir écouté Est-ce qu'on sait jamais ? Blanche, il s'avère qu'on s'est rencontré dans une autre vie. Je ne me souviens pas trop de moi, mais en tout cas,
- Speaker #1
je suis un vrai poisson rouge.
- Speaker #0
Les années ont passé. On peut peut-être commencer par ça. On s'est rencontré il y a presque dix ans, quand on travaillait toutes les deux pour une marque de textile enfantine. Je ne sais pas si on peut dire le nom.
- Speaker #1
On peut aussi.
- Speaker #0
Tu peux nous parler peut-être de cette première expérience ?
- Speaker #1
Oui, et là, tu vois, quand on en reparle, on a échangé un petit peu là-dessus tout à l'heure déjà, je pense qu'il y a eu aussi quelque chose entre-temps, c'est que peut-être que je l'étais déjà, ou je suis devenue maman aussi, entre-temps. Et il y a des trucs, j'ai des blackouts, en fait. Enfin, il y a des choses où je me suis focalisée peut-être un petit peu plus depuis. Donc voilà, l'activité que j'ai lancée, devenir maman. Et je crois qu'il y a des choses, ouais, c'est passé parti. Bon. et alors cette activité que j'ai pratiquée pendant 5 ans c'était pas une activité, c'était un métier j'ai été styliste pour enfants pour la marque IKKS Junior du côté de Nantes donc pas à Nantes mais c'est à l'extérieur de Nantes que tu connais bien c'est Verschollet, entre Nantes et Cholet c'était un bassin textile assez dynamique et il y avait plein, il y a encore énormément de marques enfants, de bureaux de style Catimini Kenzo, enfin je sais pas si c'est tout Mes fiches sont peut-être pas à jour. Et toutes les marques IKKS, dont IKKS Men, IKKS Women et IKKS Junior. Et en fait, moi, j'ai été intégrée au bureau de style en 2013 ou 2014. Je ne sais plus exactement la date. Et je suis partie de là-bas en 2018. Donc, cinq ans de métier de designer textile, styliste. Et c'est un métier que j'ai adoré, que j'ai vraiment aimé.
- Speaker #0
Et justement, est-ce que tu pourrais nous dire peut-être... d'où est venue cette passion pour le style,
- Speaker #1
pour l'art ?
- Speaker #0
Comment est née peut-être cette...
- Speaker #1
Alors au début c'était une passion plutôt côté graphique, plutôt côté artistique que j'ai toujours eu depuis longtemps. C'est vrai que très jeune j'ai démarré des cours aux Beaux-Arts, tout ça très vite mes parents m'ont mis dans des stages, des choses comme ça, parce qu'ils voyaient bien qu'il y avait une sensibilité très très franche de ce côté-là. Et notamment des stages aquarelles. J'en ai fait au moins deux ou trois comme ça des étés où j'étais adolescente, où mes parents ne savaient pas qu'est-ce qu'on va leur faire faire. Bon, tu iras bien faire un petit stage aquarelle. Et en fait, j'habitais juste à côté d'ici une ville qui s'appelle Ponce-Camp. J'ai grandi là-bas et pour ceux qui connaissent un petit peu, c'est une ville qui est très dynamique côté artisanat, artisanat d'art. Il y a énormément de céramistes, de créateurs de bijoux. Et c'était encore plus dynamique dans les années 90, il y avait la cour des métiers d'art, tout ça. Et il y avait des peintres et notamment une aquarelliste avec qui je faisais des stages d'été. Je faisais une semaine de stage, je ne sais pas, j'ai fait ça pendant trois ans, trois étés de suite en tout cas. Et c'est comme ça que j'ai appris l'aquarelle en tout cas. Après, je suis partie comme je m'en sortais plutôt bien de ce côté-là avec mes études, enfin mes études au collège en tout cas. C'était plutôt la partie artistique plutôt que mathématiques, que la balance en tout cas penchait franchement de ce côté-là. Et je suis partie bac à rappliquer. Donc bac à rappliquer, ça forme à tous les métiers du design. Et quand il fallait choisir son orientation, honnêtement, je ne savais absolument pas vers où aller. Je savais juste que j'avais adoré tout mon bac à rappliquer et que j'avais passé trois années. J'étais à Quimper, donc à l'internat. Génial, génialissime. même si on travaillait vraiment vraiment dur pour se paraître ceux qui connaissent le bac art appliqué c'est pas juste faire des dessins faire des voilà des croquis c'est se préparer vraiment au métier de designer faire des analyses de d'image des analyses d'oeuvres enfin tout décortiquer tout décomposer apprendre à comprendre la création le processus créatif tout ça c'était vraiment passionnant et finalement ben pourquoi pas textile parce que j'avais je me rappelle des projets orientés plus textile qui m'avait plu Mais sinon, je pense que je serais franchement partie vers graphiste parce que ça me plaisait énormément déjà. Ou j'aimais beaucoup l'histoire de l'art aussi. J'ai hésité énormément à partir côté musée, analyse d'oeuvres, enfin continuer là-dedans en fait, mais plus côté artiste, art et musée et tout ça. Ça me plaisait vachement.
- Speaker #0
Super. Et du coup, après Quimper, tu as fait ce bac art appliqué.
- Speaker #1
Et après, je suis partie du coup à Cholet. qui n'était pas Nantes, j'aurais préféré Nantes, mais c'était Cholet pour le BTS design de mode et textile. Et là, j'ai fait deux ans plus un an licence professionnelle spécialisée dans le design de vêtements techniques et tout ça. Parce qu'il n'y a pas juste après la création, il faut apprendre aussi toute la partie technique du vêtement. Et je me suis spécialisée là-dedans. Et c'est quand j'y étais, je me suis dit ça me plaît, mais ouais. En fait, c'est tout l'univers aussi qui gravite autour de ça que je n'ai pas forcément... Là où je suis redescendue un petit peu, je me suis dit, ah oui, en fait, il y a tout un univers qui gravite dans la mode qui ne me correspond absolument pas. Tout ce qui est tendance, influence, j'aimais bien. Moi, ce qui me plaisait, c'était de dessiner des vêtements et de choisir des tissus et d'imaginer une collection. Ça, ça me plaisait. Mais tout l'univers qui va avec,
- Speaker #0
pas du tout.
- Speaker #1
Non. non non non non ça m'a pas trop plu ça et donc tu as fait cette expérience à la suite j'imagine chez IKKS voilà donc ensuite fallait faire des stages et c'est là que j'ai atterri chez IKKS junior et j'ai eu une super là je me suis réconciliée parce que je faisais vraiment le métier pour le coup pour lequel que j'avais imaginé et qui me plaisait donc c'était vraiment créer du vêtement faire faire de la création toute la journée en fait il n'y a pas que ça c'est aussi encore une petite partie du métier parce qu'il y a énormément de parties techniques et beaucoup de contraintes aussi comme dans tous les métiers mais énormément de contraintes aussi technique n'y a pas que le créatif mais vraiment ça m'a plu après voilà on a poursuivi j'ai pas poursuivi parce que j'avais des projets personnels qui qui voguent vers un retour justement vers le berceau familial mais ça sinon je serais ouais je pense que je reste resté là bas je serai peut-être encore là bas si j'avais pas d'autres envies.
- Speaker #0
C'est ça. Et est-ce qu'on peut parler de ces autres envies, peut-être, celles d'être à la fois mère, mais aussi tu as...
- Speaker #1
Plus d'indépendance.
- Speaker #0
La reprise d'une forme d'indépendance, et aussi le retour à la courrelle, peut-être,
- Speaker #1
c'est ça. Voilà, c'est ça. Et j'ai fait une petite crise de la trentaine, je pense, clairement, avec le recul, là maintenant j'en ai 37. J'ai dû faire une petite crise de la trentaine, parce que ma fille est arrivée... J'étais d'ailleurs un peu, je me rappelle, un spécimen dans le bureau de style parce qu'il y a énormément de femmes, de jeunes femmes. Moi, j'avais 26 ans, j'ai dit, moi, je vais me marier. Ah bon ? Déjà, on regardait avec des yeux, mais 26 ans, c'est vachement jeune. C'était il y a 10 ans. OK. Et puis un an après, j'étais enceinte de ma première fille. Et c'est vrai qu'à partir de là, en fait, quand on commence à devenir maman, notre regard change sur énormément de choses. En fait, sur le quotidien, les priorités deviennent... différentes et puis on a envie de se rapprocher de sa famille parce qu'on a besoin aussi des... on se rend compte qu'on a besoin aussi des grands-parents au quotidien que quand on est juste deux à Nantes avec un enfant et que ben comme voilà il faut le faire garder, on n'a pas forcément des vacances à extension, les journées sont longues, je faisais des journées de 9h jusqu'à 19h parfois le soir avec un enfant voilà en bas âge c'est quand même c'était assez compliqué. Donc j'avais en plus renoué à ce moment-là avec l'aquarelle pendant mon congé maternité. J'avais adoré mon congé maternité. J'étais tranquille à la maison, à pouvoir faire tous mes petits loisirs créatifs. J'avais fait de la couture, j'avais fait de la broderie et de l'aquarelle. J'avais... Je me suis dit, je n'ai pas le temps de le faire d'habitude. Allez, je vais faire tout ce que je peux. Donc j'avais fait de la déco, j'avais fait plein de trucs. J'avais vraiment super... Vraiment le temps pour le coup. et l'aquarelle ça a été mes J'ai retrouvé ma boîte d'aquarelle que j'utilisais justement durant ces stages et pendant mes années à rappliquer. Et je me suis dit, tiens, ce serait chouette de lui faire des petits décors dans sa chambre à ma fille, de lui faire des petites choses. Et puis j'ai commencé à repeindre des petites choses à l'aquarelle. Et je me suis dit, mais c'est incroyable, les couleurs n'ont pas bougé et c'est incroyable comme c'est. Et puis après, je me suis retombée amoureuse du médium et je me suis dit, mais il y a tellement de possibilités. et à ce moment là il y avait déjà aussi une vague Un retour de ce médium en fait sur Pinterest, sur des réseaux sociaux comme Instagram qui était bien plus visuel à l'époque. Et il y avait plein d'aquarellistes qui ramenaient l'aquarelle d'une manière assez fraîche, plus moderne, bien moins détaillée en tout cas et académique que ce qu'on peut voir habituellement de l'aquarelle encadrée chez sa grand-mère d'un paysage marin. C'était vraiment bien plus frais. Et je me suis dit, moi j'ai envie de faire ça aussi. Donc aller faire part, faire part de naissance. Après je n'arrivais plus à m'arrêter. On me demandait des commandes au boulot, on me disait tu fais des eucalyptus, parce que j'étais très branchée eucalyptus. Donc je faisais plein d'aquarelles avec des branches d'eucalyptus, des choses comme ça, très minimalistes. Et alors ça, j'avais plein de commandes. Et là j'ai commencé à me faire un petit moulin dans la tête. Mais en fait je peux travailler de chez moi. Mais en fait je travaille vachement le soir après le boulot, mais tout ça je pourrais le faire de chez moi. Et puis on commençait aussi à lier ça avec un déménagement de notre appartement. une chambre en plus pour un deuxième enfant et puis on s'est dit bah en fait on trouve pas de on trouve pas notre bonheur à nantes donc on va peut-être en profiter voilà en fait tous les signaux était ben tout nous ramener ici en fait il y avait à peu près tout le retour à l'aquarelle les enfants enfin chercher une maison tout était tous les feux étaient verts en fait pour se lancer et et puis à un moment mon mari a eu sa mutation ici C'est parti, j'ai donné ma démission et puis je vais faire des faire-parts.
- Speaker #0
Je ne fais plus de t-shirt, je ne fais plus d'allées.
- Speaker #1
Je vais faire des fleurs cette fois. Et voilà, c'est parti comme ça. Au début, c'était beaucoup de faire-parts et puis de mariages, de naissances, des commandes d'aquarelles originales, de choses que je faisais. C'était beaucoup de fleurs, c'était déjà énormément de végétales et de fleurs. Et puis c'est parti un petit peu comme ça.
- Speaker #0
Et depuis ça a bien évolué, ça a bien grandi, est-ce que tu peux un peu nous dire peut-être l'évolution que toi tu as donnée mais aussi l'évolution que toi tu as vue, que ce soit par rapport à la demande, peut-être des gens qui t'ont passé des commandes et aussi toi la façon dont peut-être tu réinventes aussi l'aquarelle ou comment tu fais pour, alors je vais poser une question mais pour ne pas te lasser.
- Speaker #1
Du médium, ouais, alors je crois que c'est vraiment un coup de cœur pour le médium. J'ai du mal à refaire de la broderie, refaire de la couture ou d'autres médiums que j'ai beaucoup pratiqué pendant mes années lycée avec l'art appliqué, avec tous les médiums, fusain, j'ai à peu près tout exploré. Gouache, j'ai touché à peu près à tout, crayon, mine, graphite, tout ça. J'ai l'aquarelle qui revient à chaque fois. J'essaye de temps en temps de me mettre à autre chose. Mais j'ai toujours l'aquarelle qui revient et je pense que j'ai accroché ce médium. Et c'est un petit peu comme un doudou en fait. Je peux plus aller... Enfin j'ai du mal à aller vers autre chose que je suis bien dedans. Je me sens bien dedans. J'ai l'impression que j'ai pas tout exploré, que j'ai encore énormément de choses à découvrir. Et je peux lier ça à plein plein plein de sujets en fait aussi. Donc c'est une source d'inspiration juste du médium déjà qui permet de faire tellement de choses.
- Speaker #0
Et je crois qu'aujourd'hui tu fais quand même pas mal de choses. Donc si j'ai bien... observer un peu tout ce que tu faisais, ton univers. Tu as à la fois bien sûr ton compte Instagram qui a une très belle communauté. Tu fais aussi quelques vidéos sur YouTube et tu donnes aussi des cours. Alors je crois que je t'ai vue à la fin de la semaine passée. Est-ce que tu pourrais un peu nous dire ce que t'as permis en fait ce médium à la fois ?
- Speaker #1
Alors après l'idée c'était de réussir à vivre de ça. C'était ça le challenge. Au début c'était une... un hobby et puis une passion et puis un hobby qui a pris beaucoup de place et puis un début de métier à mi temps on va dire et puis après le but du le but le challenge que je me suis dit c'est très ce serait vachement chouette de réussir à vivre de ça et aujourd'hui pour vivre de ça j'ai à peu près tout testé juste vendre mes tableaux seul bah c'est pas viable en fait c'est pas assez c'est si je veux voilà avoir quelque chose pas entre guillemets un vrai salaire mais Si je veux avoir un salaire décent et réussir à en vivre, il faut faire autre chose aujourd'hui. Donc j'espère en tout cas avoir réussi à ramener mon ancien métier là-dessus, en plus de ça, de créatif, et de faire développer des petites collections, faire des ateliers en effet. faire des vidéos YouTube qui sont rémunérées aussi à force d'être vues. Ce n'est pas des grosses rémunérations, mais c'est toujours ça en plus. Et c'est plusieurs leviers comme ça, pas simultanément, mais les uns en tout cas à la suite des autres, que j'active en fonction de... des mois on va dire, il y aura des mois où ça va être plus des ateliers, il y aura pendant six mois je vais être sur l'écriture d'un livre, je vais être pendant trois mois sur la création d'une collection, et puis c'est comme ça en fait que j'arrive à vivre de ça. Parce que si je faisais que de la vente de tableaux, de l'aquarelliste classique, peintre, artiste, juste cette casquette-là, je ne vivrais pas de ça. Aujourd'hui ce qui me fait vivre de ça, c'est Internet, les réseaux sociaux. la visibilité parce que en fait j'ai l'impression de des fois au début en tout cas je me disais mais tu perds du temps à poster des choses à faire des vidéos à quoi ça va te servir et puis finalement j'ai vite compris que si je prenais du temps pour faire ça bah c'est pas réellement du temps perdu parce que derrière derrière en fait il va se passer quelque chose et potentiellement voilà je vais avoir des personnes qui pourront s'inscrire à mes ateliers des personnes qui pourront acheter mon livre ou voilà les produits que je vais développer Donc c'est pas du temps perdu en fait les réseaux sociaux au contraire.
- Speaker #0
Justement j'avais, enfin en t'écoutant je me pose la question, est-ce que aussi le fait de changer de moyens de communication, tu parles d'un livre, tu parles des réseaux sociaux, d'ateliers, est-ce que à chaque fois aussi c'est peut-être pour toi une façon de redécouvrir une facette de l'aquarelle et de ce qu'elle peut apporter et ça permet aussi de garder en tout cas d'être dans quelque chose de durable finalement ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et c'est ce que j'aime aussi, c'est que c'est jamais la même chose. C'est que là, je viens de terminer ma petite... collection de printemps et je vais enchaîner sur un projet plus écriture là avec ma maison d'édition où je vais avoir énormément d'illustrations à faire et là je vais mes journées ça va ça va plus être du développement de produits ça va être du croquis et quand voilà quand j'arrive en fin de collection où je vais avoir un lancement de collection de papeterie que j'aurais développé je vais avoir des journées entières où je vais faire que de la photo ou de la prise de vue pour voilà pour mettre en avant tout ce que tout ce que je veux montrer en tout cas il n'y a pas une journée qui se ressemble et c'est ce que c'est ce que j'aime il y a des journées où je fais beaucoup de colis aussi je fais de l'emballage ça j'aime bien faire ça au bout d'un moment j'en ai un petit peu marre mais j'aime bien aussi faire ça en fait c'est très varié et c'est ce que j'aime après le l'aquarelle en elle-même le faire de l'aquarelle peindre c'est très peu de temps de ma semaine c'est vraiment très très peu de temps c'est d'abord répondre à des mails, passer du temps sur mes réseaux pour... être active sur mes réseaux, parce que j'ai bien compris que c'était important, proposer du contenu créatif pour les personnes qui veulent apprendre l'aquarelle. Et puis voilà, c'est ça la priorité. Et après, souvent c'est en début d'après-midi, donc déjà juste de faire tout ça, de répondre, être à jour sur tous mes réseaux sociaux, sur mes messages, et après je passe à la partie créative, où je me lance sur un projet à dessin, peindre, pour... pour un prochain atelier, pour une collaboration, pour une collection, enfin vraiment je vais un peu dans tous les sens dans ces cas-là.
- Speaker #0
Au fur et à mesure du temps qui s'est écoulé, à partir du moment où tu dis peut-être que cet hobby pourrait se transformer en un métier à plein temps, tu dirais qu'il t'a fallu combien de temps, ou peut-être c'est une question de temporalité mais aussi de tester des choses ? Est-ce qu'aujourd'hui, tu estimes que tu es à ton rythme de croisière, où tu te sens bien, tu sais que le matin, tu réponds à tes messages, parce que tu pourrais faire de l'aquarelle le matin et répondre aux messages l'après-midi ?
- Speaker #1
Oui, j'ai mis un petit peu de temps, voilà. Après, je ne sais pas si je fais les bons choix. Je me remets toujours en question en me disant, mais tu ne serais pas plus efficace si tu commençais à faire de l'aquarelle. Je passe mon temps à me remettre en question sur mon planning aussi, ma manière de faire. Je me dis, au lieu de travailler le soir, parce que ça m'arrive aussi de travailler le soir jusqu'à... parce que ça on le voit pas, mais je finis souvent mes journées à 17h. 17h30 je vais chercher mes filles je fais tout mon petit tunnel du soir et puis une fois que les filles sont couchées je remonte à l'atelier travailler et des fois je me dis l'organisation tu pourrais quand même être meilleure il y a plein d'endroits où je pourrais je pense être plus performante mais c'est vrai que je suis aussi toute seule à gérer toutes ces facettes en fait de mon métier et je me fais aider maintenant aussi un petit peu, il y a des choses que j'ai compris que je mets en place mais au début c'était clairement du tâtonnement, du crash test c'est... Là, je faisais des devis où ce n'était pas forcément aussi la bonne manière de faire, où je ne mettais pas de cadre du tout à mes premiers projets. Et j'ai tout appris sur le tas. J'ai tout appris, la photo, négocier des contrats, faire des devis, bien positionner mes prix. Je pense que j'ai tout crash testé, c'est-à-dire que je me suis un petit peu plantée au début. Et puis là où j'essayais de moins me planter, c'était vraiment sur le côté que je connais, où je me disais là-dessus, j'ai toujours eu confiance en moi là-dessus, sur le côté artistique, parce que je sais que là-dessus je suis à l'aise et je peux être efficace, et que si on me demande tant de croquis pour telle date, ou tant d'aquarelles, ou un rendu pour telle date, je sais que je suis capable de le faire. Ça, ça m'a toujours, je pense, plutôt portée dans le côté confiant. Mais après, sur l'organisation, j'ai tout crash-testé. Je pense que j'ai mis du temps à me mettre en place ce rythme que j'ai aujourd'hui qui me va. C'est vrai que ça a été au début un petit peu compliqué. C'est pas venu d'un coup de... Je ne sais plus combien, j'ai 125 000 followers. C'est pas venu comme ça. Ça a mis un temps fou à se mettre en place. Énormément de temps.
- Speaker #0
Et pour la petite anecdote, le jour où l'épisode sortira, mais... Ce matin même, j'ai reçu un message d'une personne qui travaille avec toi, Anne Constance, qu'on salue, et qui me dit absolument que vous interviewez Blanche, parce que c'est super.
- Speaker #1
C'est trop gentil. On lui est passé un petit bonjour.
- Speaker #0
Elle me dit aussi, et puis elle est assez... Comment on dit ? Elle met un point d'honneur à protéger aussi sa... à prendre soin de sa santé mentale. Alors, c'est peut-être un sujet qu'on pourrait aborder, parce que l'organisation, la santé mentale, être maman de deux enfants, c'est aussi un job à plein temps. Est-ce que tu aurais peut-être... Est-ce que c'est un conseil, ou est-ce que tu pourrais nous parler peut-être de ton expérience, de comment justement t'arrives à jongler avec toutes ces casquettes, et je sais que tu coupes tes réseaux sociaux le week-end, par exemple. Comment... Qu'est-ce qu'il t'a fallu pour arriver à cette étape ? Est-ce qu'il y a eu un moment donné où tu t'es retrouvée face à une limite ? Ou bien en amont, tu t'es dit non, je me protège et je mets un stop.
- Speaker #1
Oui, voilà, c'est ça. Au début, je faisais, quand ma deuxième fille est née, j'essayais d'être tout le temps en plus, d'être avec un enfant tout petit, un nourrisson. J'essayais d'être en plus sur les réseaux, de faire marcher mon entreprise, de me remettre, moi, d'un accouchement, tout le côté postpartum, tout ça. Je me suis dit... Oh là là, on va y aller tranquille, parce qu'on ne peut pas se mettre la barre aussi haute sur tous les niveaux, sur être maman, réussir son entreprise, à un moment donné j'ai vite compris que ça allait être compliqué. Être illustratrice, aquarelliste, maman, chef d'entreprise, il y a trop de casquettes à un moment donné, il faut les choisir. Et je pense qu'il y a un temps pour les choisir aussi. Et c'est là-dessus, moi, que j'essaye de... Enfin, que je pense que j'arrive à me protéger. C'est sur le... À quel moment, en fait, je suis entrepreneur ? À quel moment je suis maman ? Et je choisis ces temps-là et je les sélectionne et je les prévois à l'avance dans mon planning. C'est-à-dire que j'ai aussi... Maintenant, voilà, d'être ici, j'ai aussi des grands-parents qui sont à côté, qui m'aident énormément. Voilà, là, par exemple, il y a un pont. Cette semaine, on est au mois de mai, il y a eu des ponts. J'avoue que quand j'étais salariée, j'adorais ça. Ça ne m'arrange plus vraiment parce que là, j'ai vraiment besoin de tous ces jours de la semaine pour travailler et d'être efficace. Parce que voilà, à 17h30, je finis mes journées. Si je peux ne pas retourner travailler dans mon bureau, ça me va bien. Ça m'arrive quand même assez souvent. Mais si je peux être juste cool, c'est bien aussi. Et puis voilà, les jours où il n'y a pas d'école, comme vendredi où l'école fait le pont, il faut que je me débrouille pour faire garder mes filles. C'est soit je choisis d'être avec elles. et je suis avec elle et on profite de la journée, on fait des choses, des activités, soit je bosse. Donc là, j'ai eu énormément de ponts, il y a eu énormément de ponts, donc j'ai choisi les moments où j'étais avec elle en férié et mon mari. Et puis là, par exemple, si on arrive à la fin du mois, là il faut que je travaille, elles vont être gardées par mes beaux-parents qui sont juste à côté. Mais faire la journée... Avec mes filles et travailler en même temps, c'est trop compliqué en fait. C'est là où justement côté santé mentale je le déconseille parce qu'on va juste créer de la frustration en fait, et pour elle et pour moi de ne pas réussir à avancer. Donc c'est là où justement la cocotte minute peut commencer à chauffer un petit peu. Et je pense que là où je me sens mieux aujourd'hui aussi, c'est de réussir à choisir et sélectionner les moments. et de bien les penser en avance et puis de voir arriver les vagues de travail et les moments où il va falloir aussi être présent pour les enfants et d'essayer d'anticiper au maximum c'est pas toujours évident parce que des fois on peut pas tout maîtriser mais c'est hyper important pour pour sentir bien en fait que les deux côtés fonctionne bien mais c'est un tâtonnement en fait un petit peu permanent c'est juste moi je sais ma façon de faire il y en a qui le font je sais qu'il ya des entrepreneurs qui travaillent avec leurs enfants en bas âge à la maison moi J'ai besoin d'être dans un... dans une bulle, dans mon atelier, quand je travaille, pour être... Surtout quand je me mets à peindre. Là, je peux être un petit peu plus, comment dire, exigeante. Si je ne fais pas de l'aquarelle, ça va. Mais si je me dis, tiens, cet après-midi, je vais peindre et que je sais que les filles sont à la maison. J'ai deux petites filles qui sont pleines de vie, qui ont 6 bientôt, ma petite dernière, et 9 ans. Et en fait, elles viennent me solliciter, c'est normal. C'est aussi... C'est tout à fait logique. Qu'est-ce qu'on va manger ? Qu'est-ce que tu... paie et je peux venir... Qu'est-ce que c'est ça maman ? Est-ce que je peux t'aider ? Attends. Donc là moi je suis avec mon truc qui est en train d'être mouillé, enfin voilà c'est l'aquarelle, c'est vraiment une peinture aussi qui se passe sur l'instant, il faut être dedans. Et c'est compliqué en fait dans ces cas-là. Donc soit je suis avec elle et je leur dis viens on va faire un truc ensemble parce que sinon on se fâche ou voilà on n'arrive pas à se comprendre et c'est pas très agréable quoi.
- Speaker #0
Et tu viens de dire quelque chose que je trouve super intéressant, tu dis que l'aquarelle c'est une peinture de l'instant. Pour revenir à ce médium et à ce que tu travailles, qu'est-ce qui t'inspire justement dans ce médium, dans cette peinture ? Et qu'est-ce que tu aimes partager ? Donc si on te suit sur Instagram, c'est beaucoup de fleurs.
- Speaker #1
Des fleurs ? Je n'arrive pas à m'en détacher, je n'y arrive pas. C'est vraiment les fleurs, oui. Je crois que depuis le départ, en fait, ce qui m'a donné aussi envie quand j'ai commencé à reprendre des pinceaux, c'était de peindre des fleurs. C'était vraiment quelque chose qui m'a fait complètement vriller aussi. c'est de me dire non mais les fleurs retour un retour à ça alors je dis retour parce que c'est un un une un comment dire un univers mais un berceau dans lequel j'ai grandi qui était très très fleuri et qui a donc la pons corf et c'était chez mes parents et mes grands parents un village sur la route de quimperlé je connais je sais pas si tu vois bref sortie de pons corf sur la route de quimperlé ou voilà c'était Un ancien corps de ferme que mon grand-père a transformé en pépinière sur la fin de carrière et qui était très très fleuri donc voilà petit village breton faut s'imaginer des petites maisons en même temps pas des petites puisque c'était une longère il y avait une longère en pierre pierre apparente voilà les ardoises et puis des fleurs partout vraiment hortensia déjà et puis pas que enfin voilà des camélias où il s'était vraiment spécialisé dans les camélias les maniolias, les arbustes un petit peu fleuris comme ça. Et c'était leur spécialité, donc moi j'ai vraiment grandi là-dedans, dans cet univers-là, et ma grand-mère a toujours été passionnée par les fleurs, et ma mère l'est aussi, et moi j'ai eu le virus aussi, et quand j'ai recommencé à faire des fleurs à l'aquarelle, j'ai commencé à peindre des fleurs, parce que moi ce qu'on me faisait peindre en stage, c'était plutôt des bateaux, des bords de mer, alors j'adore, mais c'était pas forcément des... Ou si on a fait, ou le peu que j'ai fait, en tout cas je me rappelle avoir beaucoup aimé des natures mortes avec des bouquets éventuellement. Mais de me remettre à peindre des fleurs très naïvement, très minimaliste, ça m'a beaucoup plu, énormément. Donc les fleurs sont mon sujet, je pense, source de base. Et je gravite, alors plus l'aquarelle, mais je gravite toujours autour de ça, je reviens toujours à ça. J'ai beau essayer de dériver vers une architecture, une maison, je ne peux pas m'empêcher, je vais mettre des fleurs autour, je vais mettre des petits buissons, ça revient toujours à ça. Peut-être que je ferai autre chose, mais j'ai besoin de remettre un univers fleuri, c'est important pour moi.
- Speaker #0
Si on revient sur le sujet de la transmission, puisque tu nous as dit que tu donnais quelques ateliers de temps en temps sur qu'est-ce que ces moments de transmission, peut-être tes voix, qu'est-ce que tu te dis, ah punaise, il y a X années j'étais à cette place, j'apprenais la patience peut-être, ou quels sont, enfin voilà, qu'est-ce que te permet, qu'est-ce que tes voix, qu'est-ce que... te fait te souvenir peut-être ces moments de transmission lors des ateliers que tu as mis ?
- Speaker #1
Alors les ateliers, j'adore les ateliers, c'est important. J'en fais moins maintenant parce que...
- Speaker #0
J'arrive plus à me dégager autant de week-ends, mais j'adore faire ça. Les ateliers, en fait, ça me permet de me remettre, en tout cas, à la place d'un débutant aussi à l'aquarelle et de revoir les problématiques à l'instant T. Parce qu'en fait, quand on n'est plus débutant, c'est très dur de refaire marche arrière et de se redire, mince, on ne sait plus en fait. On a évolué, à force de pratiquer, on ne sait plus vraiment. la gestion de l'eau dès le démarrage, comment ça se passe, moi j'ai oublié tout ça. Donc vraiment les ateliers ça me permet de me remettre dans les problématiques des élèves qui démarrent et de pouvoir imaginer le contenu aussi que je vais faire par rapport à ça et comment aider un débutant au mieux pour démarrer. Et puis les ateliers ça permet aussi de cibler à un moment donné, là ça a déjà séché, qu'est-ce qu'il y a pu se passer ? peut-être que la pression sur le pinceau était peut-être un petit peu trop forte, là tu as ton papier aussi, il y a peut-être ces deux choses-là, enfin vraiment ça me permet d'aider la personne qui est là avec moi sur place, et moi de me reprojeter en tant que personne qui démarre, après il n'y a pas que des débutants, il y en a qui sont déjà bien initiés, mais qui ont besoin peut-être d'approfondir une technique ou quelque chose comme ça, et c'est important, les ateliers j'aime beaucoup ces moments-là, c'est des moments d'échange qui sont assez sympas. de parler avec des gens d'aquarelle. En fait, il n'y en a pas tant que ça. Si on ne me branche pas sur le sujet, je ne vais pas me lancer toute seule à parler de ça parce que tout le monde n'est pas passionné par l'aquarelle. Il y a des gens qui commencent, qui démarrent, qui ont bien vu, comme moi, que c'était un univers excellent dans lequel on peut vraiment s'épanouir et s'amuser. Mais tout le monde n'a pas cette vision-là. Donc, c'est vrai que parler aquarelle avec d'autres aquarellistes créatifs et sensibles à ça, c'est sympa aussi. J'aime bien. Et du coup,
- Speaker #1
il y a une question qui me vient tout de suite à l'idée. De quoi vous parlez ? Vous parlez du papier ?
- Speaker #0
Vous parlez du pinceau ? On parle de tout. Mais alors là, par exemple, j'ai une auréole. Qu'est-ce qui s'est passé ? Donc moi, je donne mon expérience. Clairement, là, par exemple, tu es revenu avec du mouillé alors que c'était en train de sécher. Tu vois, quand tu peins à l'aquarelle, il vaut mieux travailler soit entièrement dans l'humide, soit... quand c'est complètement sec. Mais l'entre-deux, c'est là où c'est des choses comme ça. Ou comment tu fais un vert assez froid ? Comment tu fais un marron et le gris ? Vraiment, c'est juste des petites choses comme ça qui, pour moi, semblent aujourd'hui assez simples et évidentes. Mais c'est vrai que c'est ce genre de conversation. Qu'est-ce que tu penses de ce orange ? Des choses comme ça.
- Speaker #1
On ne s'imagine pas qu'on n'est pas dans le milieu de la corral.
- Speaker #0
Non, Mais si on branche là-dessus, c'est pour ça aussi sur les réseaux, j'adore discuter avec des gens qui m'envoient leur peinture ou qui me posent des questions. J'essaye en tout cas de répondre au maximum. Il y a des fois, je n'ai pas forcément le temps, mais souvent, je prends le temps de répondre. On regarde ensemble, par exemple, une personne qui vient de suivre un de mes tutos et qui me demande qu'est-ce que tu en penses, comment je peux améliorer. Souvent, je prends le temps, je fais un petit message vocal et puis j'analyse la peinture et puis je regarde les points améliorés. J'encourage aussi énormément, parce que c'est aussi hyper important de notifier les points où c'est bien, où il faut se focaliser, parce que j'ai énormément d'élèves qui sont très défaitistes, surtout quand on est débutant, ou qu'on voit des aquaristes peindre comme si c'était très simple. mais c'est vrai que sur les vidéos qu'on propose sur les réseaux sociaux, ça paraît extrêmement simple et fait comme ça en un claquement de doigts, mais en fait, ce qu'il ne voit pas derrière, c'est qu'il y a eu cinq plantages, ou qu'on a refait. ou que ça a mis bien plus de temps que juste 1 minute 15 de vidéo. Donc je les rassure, je leur dis voilà il y a eu ça, il y a eu ça avant, toutes les étapes, on redécompose tout ensemble quoi.
- Speaker #1
En fait tu les accompagnes vraiment, même si c'est à distance.
- Speaker #0
Ouais j'aime bien, ça me passionne ça aussi. J'aime bien faire ça, en tout cas transmettre, j'aime bien.
- Speaker #1
Et j'ai une autre question qui va... qui va plutôt concerner peut-être l'environnement dans lequel tu es aujourd'hui. Donc tu nous as dit que tu as grandi, tu as la chance d'avoir grandi dans la campagne bretonne qui est très belle et qui peut être très fleurie. Et aujourd'hui, tu es de retour dans ces terres aussi, juste à quelques kilomètres de la mer. Comment peut-être cet environnement te nourrit aujourd'hui ?
- Speaker #0
Au quotidien. Clairement, il n'y a pas que ça. Je me nourris à peu près de tout ce que j'ai sous le coude. Donc clairement, en étant ici... C'est vraiment le paysage breton classique. Plus l'environnement floral dans lequel j'ai grandi, parce que je suis très souvent encore chez mes parents. Maintenant, mes grands-parents n'y habitent plus. Mais ça va quand même rester dans la famille, parce que mon frère va venir y habiter. On reste quand même sur un endroit qui va être très familial, ce petit village que j'apprécie énormément. Je suis tout le temps là-bas, à toutes les saisons, même en hiver, je trouve que c'est beau. Et après, je peux très bien me nourrir aussi, par exemple, en hiver, justement, quand les fleurs ne sont pas forcément très présentes. Je m'inspire aussi de ce qui m'entoure. Par exemple, j'ai fait tout un thème cet hiver, au mois de janvier, sur des fauteuils et des coussins. Alors, il y avait des fleurs. Oui, il y avait des petits imprimés fleurs. En tout cas, c'était peut-être, oui, j'ai commencé à dévier vers plutôt le côté intérieur. J'ai fait souvent des vases aussi au tout début, je faisais beaucoup de vases, de petites décos, des choses comme ça. Et la déco j'aime bien aussi, c'est quelque chose qui m'inspire. Et là pour le coup c'était mon environnement ou des séries que j'avais vues, et notamment la série Les Chroniques de Bridgerton aussi, qui m'a beaucoup inspirée pour mon dernier thème que j'ai fait sur le printemps. Mais voilà, dès le départ aussi ce côté environnement un petit peu cosy avec... des coussins, des effets de tissus capitonnés, enfin voilà ça, ça peut être, voilà juste mon quotidien ou un film que j'aurais vu avec une ambiance, avec des couleurs, je sais pas, ça peut influencer mon travail, pas que, voilà, les fleurs, oui c'est sûr, c'est ma base de travail, plus après, ben, relié avec, ça peut être, je peux revenir vers les bords de mer, c'est pas... pas impossible mais il y aura des fleurs voilà je peux revenir vers les eucalyptus aussi je peux revenir à tout est bon à prendre pour l'inspiration justement parlant d'inspiration et de l'environnement dans lequel dans lequel tu vis mais passer
- Speaker #1
cela et vis-à-vis de ton expérience aussi parce que je pense que tu as commencé l'aquarelle il y a quand même assez entre guillemets longtemps enfin tu as quand même une longue expérience que tu transmets aujourd'hui si tu avais un conseil à donner peut-être plusieurs si tu en as plusieurs en tête, à celles et ceux, soit qui veulent se lancer dans l'aquarelle ou qui veulent se lancer tout simplement dans un projet dans lequel ils sont débutants et on sait à quel point c'est difficile d'être un débutant, qu'est-ce que tu pourrais donner comme conseil à ces personnes ?
- Speaker #0
Pour l'aquarelle en tout cas, c'est d'y aller sans a priori et sans se dire que c'est un médium difficile. Parce que c'est pas comme la gouache ou l'acrylique ou la broderie. Souvent les aquarellistes débutants viennent me voir en me disant mais c'est dur l'aquarelle. Je crois que c'est pas facile l'aquarelle. Et c'est vrai que c'est intimidant comme médium. Déjà il y a des a priori avant de commencer. Alors que finalement je leur dis, moi en tout cas aux personnes qui viennent aux ateliers qui me disent moi j'ai jamais touché un pinceau. Je leur dis c'est très bien, t'as pas d'a priori, t'en as jamais fait. Bon et bien on va se lancer. Et c'est souvent les personnes qui s'amusent le plus et qui reviennent après. Parce qu'elles viennent sans... Sans a priori, et des fois j'ai des débutants qui ont été un petit peu pas traumatisés, mais qui n'ont pas eu une très bonne expérience de stage, on les a peut-être déjà tout de suite mis dans un stage long par exemple, où il y avait déjà de la perspective, où il fallait aussi dessiner, là on commence vraiment par les bases, juste on va se concentrer sur la technique, et puis on y va comme ça, j'ai tout décomposé, vraiment tout décortiqué, et vraiment c'est d'y aller sans... sans a priori et puis juste de se laisser porter et de voir comment ça se passe parce que c'est beaucoup ça l'aquarelle c'est de se laisser porter par par l'eau et les pigments parce que c'est un médium qu'on ne maîtrise pas c'est ce que je dis souvent aux débutants on maîtrise pas l'aquarelle comme on peut maîtriser la gouache ou l'acrylique on a ce côté très libre en fait où l'aquarelle des fois peut se faire aussi un petit peu tout seul et c'est ce qui est chouette aussi c'est que on sait pas on sait jamais réellement le résultat qu'on va avoir à la fin on peut pas se dire Là je fais un paysage et je vais vraiment me coller à la photo, à la lumière près et revenir dessus. Là ça va être, ben là t'as mis un peu trop d'eau, il va falloir que ça reste comme ça. Et puis il y aura peut-être une petite auréole là et on peut essayer de la cacher. C'est vraiment retomber sur ses pattes ou guider ou vraiment essayer de jouer avec ce qui se passe sur le papier. Mais il y a un côté qu'on ne maîtrise pas. En tout cas moi avec la manière dont je peins, parce que l'aquarelle on peut la peindre de plein de façons. Il y en a qui font ça avec très peu d'eau. Moi, je travaille avec beaucoup d'eau. Et il y a un côté très libre qui est chouette, où il faut se dire dès le départ, je vais laisser faire. Je ne peux pas tout maîtriser. C'est, je pense, le meilleur conseil que je peux donner. Pas facile. Mais c'est pas facile. Mais c'est ce côté lâcher prise, en fait, qui est chouette aussi et qui permet, on est tout le temps... Moi, c'est ce que j'aime aussi. Tu vois, ils ont parlé santé mentale. Moi, c'est un moment aussi que j'aime beaucoup dans mon quotidien. Quand je peux me mettre à peindre, je sais que je vais être dans un moment où je vais débrancher mon cerveau, en fait. Où je vais me dire, bon, là, c'est mon moment à moi. Je mets la musique et je vais peindre tranquillement pendant une heure. Et des fois, je vais me prendre la tête parce que ça ne va pas me plaire, mais... je peux aussi me passer un très bon moment voir les couleurs voilà se fondre entre elles et puis laisser laisser les choses un petit peu se faire tout seul c'est hyper agréable pas chercher à tout maîtriser ça fait vraiment du bien aussi de ce côté lâcher prise j'ai une autre question qui me donne est ce que et peut-être que j'aurais dû la poser avant mais c'est pas grave on va faire maintenant est ce que quand tu dessines quelque chose tu as déjà en tête précisément ce que tu veux faire au contraire justement tu te laisses alors sur le côté de quand je fais du croquis oui j'essaie de de faire quelque chose, d'avoir un... Moi, j'appelle ça plus un croquis, plus un guide, en fait, qui va me permettre de positionner, en fait, les éléments et le rendu global, en tout cas, de l'aquarelle. Mais en fait, ce qu'on fait souvent à l'aquarelle, c'est qu'on efface tout son dessin. On dessine et on l'efface ensuite, mais de manière à garder juste un guide, en fait, où on va pouvoir voir par transparence un petit peu le croquis. Mais souvent, moi, je me lance aussi à... comme ça à main levée mais c'est vrai que pour un paysage c'est mieux de faire un petit croquis léger donc là je vois à peu près le rendu des et à quel endroit vont tomber les éléments mais j'improvise en fait à tout moment je me dis peut-être que ben là finalement la couleur quand j'ai fait mon fond bas les parties plus de ce côté là ben je vais arranger mon mais par terre de fleurs peut-être plus comme ça ou ça je réinvente le truc en fait en permanence je Je ne suis pas en train de me dire là ça va être hyper... Là, il y a une ombre exactement à cet endroit-là, je vais la mettre là. Ça ne marche pas forcément comme ça à l'aquarelle, c'est plutôt on va essayer de la poser là, et puis on va peut-être réinsister pour qu'elle tombe vraiment là. Mais c'est vrai qu'il y a aussi des techniques qui font qu'il y a des moments où on ne maîtrise pas, comme la technique humide sur humide, où on laisse vraiment l'eau et les pigments se promener sur le papier, et on prépare le fond comme ça, et puis vraiment c'est très très libre pour le coup. On peut poser du bleu en haut de la feuille. pour laisser suggérer un ciel, du vert en bas pour laisser suggérer un début de parterre de fleurs ou de pelouse, mais après il faut attendre que ça sèche pour revenir avec de la peinture en humide sur sec, et puis là on revient avec plus de détails, on peut faire quelque chose de plus réaliste, mais c'est vrai qu'il y a ce côté... C'est pas... Sauf, voilà, si on utilise très peu d'eau, où on peut faire comme des planches botaniques ou des choses comme ça, mais sinon, il y a un côté où on ne peut pas avoir exactement... Enfin, moi, c'est ce que j'aime, en tout cas. Je n'aime pas avoir quelque chose d'exactement identique à une photo. J'aime bien qu'il y ait des parties qui soient un petit peu plus légères, un peu plus suggérées, ou qu'on ne puisse pas tout, tout voir, en fait. C'est ce qui me plaît aussi.
- Speaker #1
J'ai une question que je pose à toutes mes invitées, et tout à l'heure, on a parlé légèrement du littoral. On n'est pas très loin. C'est vrai.
- Speaker #0
Qu'est-ce que...
- Speaker #1
Est-ce que l'océan t'inspire déjà quelque chose ? Et est-ce que justement cette belle, ce beau littoral qu'on a t'inspire dans ton travail ? Ou même au-delà de ce que tu peux faire ?
- Speaker #0
Oui, après pour l'instant on ne la voit pas dans mes aquarelles, la mer. Mais ça se peut, ça pourrait bien. Il y a un endroit que j'affectionne énormément qui est l'île de Groix, qui est tout près d'ici. Et où j'y vais quand je peux en tout cas, souvent en été on traverse et on va... On va faire un petit tour à Grouin. Et ce que j'aime justement, c'est de retrouver ce côté très mignon, très breton. Et tous ces petits ports, les bateaux, tout ça. Ça pourrait être clairement un sujet sur lequel je peux aller dans les mois à venir. Il y aura certainement des fleurs en plus, des hortensias ou des choses comme ça. Mais c'est quelque chose qui m'inspire énormément. C'est plutôt pour l'instant, c'est plutôt un endroit où je me ressource la mer. C'est un endroit où, comme beaucoup de gens, je pense que j'aime aller pour me ressourcer, pour respirer. Mais c'est possible qu'un jour ça soit dans mes aquarelles. Peut-être, on verra.
- Speaker #1
On va guetter tout ça. J'ai une autre question pour toi qui est complètement que je ne pose jamais. Mais là, je me suis dit qu'il fallait absolument que je la pose. C'est si la Bretagne était une fleur, laquelle ?
- Speaker #0
Ce serait un hortensia. Je pense que je pourrais dire camélia parce que je trouve que le camélia c'est peut-être plus une fleur dans les terres. Mais ouais, camélia, hortensia, je pense qu'on peut dire ça quand les gens qui ne connaissent pas la Bretagne viennent en Bretagne. Ils sont un peu explosés par les hortensias qui viennent surtout au mois de juillet, c'est un explosion de couleurs. Surtout là, je vous conseille de venir, si on voulait faire une petite promotion touristique pour la Bretagne. Parce qu'on a eu énormément de pluie. On a eu beaucoup de pluie et quand il a plu énormément comme ça au printemps-hiver, ça veut dire que l'été, il va y avoir des explosions de couleurs. Et là déjà, les magnolias, les camélias, les azalées, tout ça, au mois de mai, c'était incroyable. Moi je me suis régalée, j'ai fait des photos, j'ai fait plus d'aquarelles en tout cas que j'ai pu. Mais là, ça va être premier. J'espère en tout cas que je m'avance bien en disant ça. Ça risque de faire des beaux hortensias là. On va guetter tout ça.
- Speaker #1
Merci Blanche. Et juste rappelle-nous où est-ce qu'on peut trouver à la fois tes livres, où est-ce qu'on peut te suivre sur les réseaux. Éventuellement, si tu as des ateliers prévus à venir.
- Speaker #0
Alors, mon prochain atelier, ce sera à Vannes le samedi 12 juillet. Voilà. Pour l'instant, je suis à Vannes. Normalement, c'est vrai que j'essaie d'aller... à Quimper, à Rennes. Je vais essayer de reprogrammer un à Rennes pour cet été, je vais voir. Parce que là, il faut que j'arrange mon été, comme je te disais, avec tout mon agenda de maman aussi qui va bien. Et mes bouquins, on peut les trouver normalement dans toutes les librairies. J'étais hier à la FNAC, j'ai vu deux de mes livres, trois même. Je me suis dit, bon, c'est plutôt pas mal. Parce qu'il y a un coffret qui regroupe mes deux premiers livres et un récent qui est sorti au mois de septembre sur les monogrammes à l'aquarelle. Très fleuri, c'est des lettres fleuries. Donc ça on peut les trouver normalement à peu près partout et si c'est pas le cas n'hésitez pas à demander à votre libraire et sinon moi j'ai mon site internet ou voilà j'ai ma boutique en ligne où on peut retrouver aussi dessus tous mes liens pour apprendre l'aquarelle. Voilà j'ai un petit livret de démarrage, j'ai ma chaîne youtube où il y a énormément de tutos et de vidéos pour apprendre l'aquarelle et puis voilà mon compte instagram aussi où je publie beaucoup de petites vidéos, des mini-tutos, des choses comme ça. pour démarrer l'aquarelle fleurie. Très fleurie.
- Speaker #1
Très fleurie. Et bien, on va partager tout ça. Merci beaucoup, Blanche, pour ce moment et pour ce débat.
- Speaker #0
Merci à toi. Ça m'a fait plaisir.
- Speaker #1
Merci. J'espère que cet épisode avec Blanche vous aura plu. Vous aurez appris pas mal de petits secrets de cette artiste et peut-être que vous aurez à présent l'envie de tester cette discipline et cette technique de l'aquarelle de notre côté. On se retrouve dans 15 jours pour une nouvelle conversation le long de notre littoral adoré. Et si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et de donner quelques étoiles, au moins 5, sur les plateformes d'écoute. A très vite !