Speaker #0Bienvenue dans les Icones du jour, le podcast qui répare l'histoire, une femme à la fois. Aujourd'hui, nous partons en Autriche, au cœur d'un roman devenu culte. Voici Marlène Hasshofer, une autrice d'une œuvre écoféministe majeure qui a transformé la solitude en puissance et la nature en refuge. Marlène Hasshofer naît en 1920 dans un petit village de... d'Autriche, au pied des Alpes. Sa mère est femme de chambre et son père garde forestier. Elle grandit donc dans la nature, dans une maison forestière, auprès des animaux. Étudiante brillante, elle suit des études de philosophie à Vienne, puis à Graz à partir de 1940, juste après avoir obtenu son bac. En 1941, elle épousa un dentiste, Manfred Haushofer. Ils ont eu deux fils, mais la relation est difficile et marquée par la solitude. Toute sa vie, Marlène a mené une existence à double face. D'un côté, la femme mariée et mère dans la Provence de Steyr. De l'autre, l'écrivaine sensible et affranchie, refusant les conventions. Marlène commence à publier en 1946 avec des nouvelles dans la presse locale. En 1952, elle remporte le prix national autrichien pour sa nouvelle La cinquième année. En 1955, paraît son premier roman. roman Une poignée de vie, suivi en 57 de La porte dérobée. Deux romans où commencent à joindre ces thèmes clés, la solitude, l'aliénation et la recherche d'identité. En 1958, paré, nous avons tué Stella, une nouvelle glaçante sur une adolescente et un drame intime écrit dans une langue acérée et troublante. En 1963, elle publie Le mur invisible, d'Ivande, son œuvre emblématique. Elle écrit ce roman quatre fois à la main, une perfectionniste soucieuse de chaque détail de la faune et de la flore. L'histoire est simple. Une femme se retrouve isolée derrière un mur invisible dans une vallée alpine. Avec un chien, une vache, un chat, elle doit ressentir, apprendre à survivre et redécouvrir la nature. The New Yorker la décrit comme un classique du culte de l'isolement extrême, évoquant Kafka mais avec un écho féministe. et une éthique des soins pour les animaux. Doris Lessing le qualifie de roman que « seule une femme pouvait écrire » , tant il exprime une sensibilité particulière envers le soin et la survie humble. Le livre interroge l'humanité. Quand tout s'effondre, que reste-t-il de nos constructions sociales ? Le protagoniste accepte la lenteur, l'hiver, la maternité d'une vache, la lente métamorphose intérieure. Le mur invisible anticipe des thèses féministes et écoféministes, la reliance entre femmes, nature et les animaux. Le mur devient symbole de libération intérieure, sortant la narratrice d'un monde de contraintes patriarcales et sociales. Sa langue, sobre mais puissante, transforme les tâches quotidiennes, comme traire, planter, cuisiner, en actes de résistance poétique. Marlène Haushofer souffre à plusieurs reprises de dépression et de problèmes de santé. Cela l'empêche de participer au cercle littéraire viennois. Elle meurt en 1970 à 49 ans, atteinte d'un cancer des os dans une clinique de Vienne. Elle est alors presque oubliée du grand public. mais sa réputation renaît, notamment depuis les années 2000, grâce aux mouvements féministes et écoféministes. Ses romans sont réédités en anglais, en français, et étudiés dans les universités, puis même portés à l'écran, notamment avec le film The Wall, sorti en 2012. Marlene Astroffer est aujourd'hui considérée comme l'une des voix majeures de la littérature autrichienne du XXe siècle. Enfermée dans un mur, elle a ouvert les nôtres. Marlène Haushofer nous rappelle que derrière l'isolement et la solitude peut naître une voix puissante, capable de réinventer notre rapport à la nature, à nous-mêmes et aux autres. Merci d'avoir écouté les Icones du jour. Marlène Haushofer nous enseigne qu'on peut transformer la fin du monde en un nouveau départ. Et si un jour vous croisez un mur, regardez bien. Il pourrait aussi contenir le chemin. Cet épisode t'a plu ? Alors abonne-toi, partage-le et mets 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Et dis-moi en commentaire le nom d'une femme qu'on devrait tous et toutes connaître. A demain pour une autre icône qui nous parle de liberté par les mots.