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Les Mariannes

#58 - Christine Panteix "L'entrepreneuriat est un fabuleux moyen de changer le monde"

#58 - Christine Panteix "L'entrepreneuriat est un fabuleux moyen de changer le monde"

45min |03/12/2025
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45min |03/12/2025
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Description

On dit souvent que les femmes sont rares dans les lieux de pouvoir.

D’abord en politique.

Et… surprise : dans l’entrepreneuriat aussi.


En France : 33 % seulement des créateurs d’entreprise sont des femmes.

Et pourtant… 56 % d’entre elles entreprennent pour donner du sens à leur vie professionnelle 


C’est exactement le fil de mon échange avec Christine Venet - Panteix, directrice de l’incubateur Les Premières Nouvelle-Aquitaine, sur le Podcast Les Mariannes.

🎙️ Dans cet épisode, on parle ensemble et sans détour :

 • des freins visibles et invisibles pour les femmes qui entreprennent 

 • de l’accès au financement 

 • de l’entrepreneuriat comme quête de sens et d’impact

 • de la force des réseaux d'entraide professionnels

 • de l'audace, de la posture de dirigeante et de la nécessité des rôles-modèles


Un épisode concret, inspirant, qui dit beaucoup de ce que les femmes inventent chaque jour dans le monde économique.



Pour suivre Les Premières Nouvelle-Aquitaine :


👉 Pour découvrir les Cercles de voix


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Bonne écoute !    


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'aimerais vous parler des cercles de voix. Les cercles de voix, c'est un programme d'entraînement pour toutes celles qui veulent gagner en aisance sur leur prise de parole en public ou devant les médias. Si à l'idée de prendre la parole, vous avez la voix qui tremble, le cœur qui s'emballe ou vous ne savez pas comment organiser vos idées, pire vous laissez passer des opportunités, ce programme est fait pour vous. J'ai conçu les cercles de voix comme un espace bienveillant, en petits groupes et en non mixité, pour vous permettre de découvrir le pouvoir de votre voix et de prendre enfin toute votre place. C'est une masterclass en ligne et en direct pour vous permettre en trois étapes de lever vos freins, d'acquérir une méthode pour préparer des éléments de langage qui soient clairs et percutants, et faire de votre corps un allié pour une communication non-verbale optimale. Rendez-vous sur mon site novascript.fr pour réserver votre place. Un tarif spécial BFF vous attend si vous souhaitez venir en duo avec une collègue ou une amie. Bonjour, je suis Laurie Théron et je vous accueille sur mon podcast Les Mariannes. Dans cette émission, que j'ai conçue pour vous aider à prendre toute votre place dans la vie publique de notre société, je reçois des femmes politiques et des activistes qui inventent le monde de demain.

  • Speaker #1

    Mesdames, vous êtes légitimes, vous avez votre place, vous êtes compétentes. Investissez-vous dans cette vie politique ?

  • Speaker #2

    Il faut du courage pour faire de la politique, que l'on soit homme ou femme, mais je crois qu'on ne pardonne à rien l'ensemble.

  • Speaker #3

    On vient vous chercher parce que vous êtes une des pièces du puzzle qui va faire gagner.

  • Speaker #0

    Un message qui, moi, m'a été transmis, alors que j'étais jeune et que je n'avais pas forcément confiance en moi,

  • Speaker #3

    on m'a dit, Sophie, il faut y croire, toujours y croire.

  • Speaker #0

    Quand vous doutez de vous, pensez-vous. Avec les Mariannes, je vous propose de partir à la rencontre de femmes qui s'engagent dans leur territoire ou à l'échelle nationale pour défendre leurs idées et construire différemment le monde de demain. Quant à moi, je suis une passionnée de politique et d'engagement et je rêve d'une société plus égalitaire. J'ai passé 7 ans dans la peau d'une collaboratrice parlementaire au Sénat et j'accompagne aujourd'hui les entreprises et les changemakers dans leur communication digitale et la conception de leur stratégie éditoriale. Pour soutenir ce podcast et permettre au maximum de personnes de bénéficier de son contenu, abonnez-vous, notez le 5 étoiles et partagez-le autour de vous. Je suis évidemment présente sur les réseaux sociaux, vous me retrouverez avec le compte LmarianneFR. Enfin, pour être informé de la sortie d'un nouvel épisode, abonnez-vous à la newsletter que vous trouverez sur mon blog. Et puis vous pouvez aussi soutenir financièrement le podcast en laissant un don sur la plateforme Tipeee. Bienvenue dans l'univers des Mariannes. Christine Bantex, bonjour.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation et bienvenue sur Les Mariannes.

  • Speaker #3

    Merci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, vous êtes l'une des figures clés de l'accompagnement à l'entrepreneuriat en Nouvelle-Aquitaine. Vous dirigez l'incubateur Les Premières à Bordeaux et je suis moi-même, depuis la rentrée 2025, une de vos membres et je suis très heureuse d'avoir rejoint cette belle communauté. C'est une nouveauté sur Les Mariannes de parler d'entrepreneuriat. Et nous allons respecter le fil conducteur du podcast en parlant d'engagement, toujours, d'engagement des femmes, mais via le prisme de l'entrepreneuriat. Alors, on va rester fidèles au format des Mariannes et je vais commencer par vous poser les traditionnelles questions du portrait chinois pour démarrer cette interview. Alors, si l'entrepreneuriat au féminin était un sport, ce serait lequel selon vous ?

  • Speaker #3

    Peut-être le saut d'obstacle.

  • Speaker #0

    Ah, c'est bien vu. Effectivement, le saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    On peut faire des revues d'obstacles parfois aussi. Aussi. Il faut parfois aller vite, passer au-dessus des obstacles, les contourner éventuellement. Et puis sans être obligatoirement en compétition, je pense que cette vision du terrain d'athlétisme où on est à plusieurs sur la même ligne, l'entrepreneuriat, ça peut aussi parfois faire penser à ça.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord, c'est une très belle image. Si les premières étaient un symbole ou un objet, ce serait lequel ?

  • Speaker #3

    C'est assez personnel, je dirais une tasse de café, en tout cas quelque chose qui montre la convivialité, parce que bien sûr on est une structure d'accompagnement et un réseau d'entrepreneurs, mais l'aspect convivialité, échange, partage, notamment autour d'une tasse de café, et la notion d'accueil qui se rattache aussi à cet objet, je pense nous représente aussi assez bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, je suis d'accord avec ce choix. Effectivement, la tasse de café vous représente assez bien l'esprit des premières. Et enfin, une question un petit peu plus personnelle. Si vous aviez une heure de plus chaque jour, que feriez-vous ?

  • Speaker #3

    Je pense que je prendrais du temps pour moi, un petit peu plus que je n'en fais aujourd'hui. Peut-être une activité sportive que je réserve surtout au week-end ou lire un petit peu plus. parce que Je le réserve aussi plutôt au week-end ou aux vacances. Je lirai peut-être un petit peu plus que je ne le fais aujourd'hui, ou je ferai du sport.

  • Speaker #0

    Bon programme. Alors Christine Pantec, vous dirigez l'incubateur Les Premières Nouvelles Aquitaines, qui accompagne depuis dix ans les femmes et les équipes mixtes dans la création et le développement de leur entreprise. Quelques chiffres. Les Premières, c'est près de 10 000 porteuses de projets en dix ans en Nouvelle Aquitaine et près de 1300 entrepreneuses. accompagnée chaque année à l'échelle de la Fédération Nationale. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous engager dans cette mission au service des femmes entrepreneurs ?

  • Speaker #3

    J'étais déjà engagée dans l'entrepreneuriat et dans une structure d'accompagnement. Et j'ai fait un constat, c'est que les femmes qui entraient en parcours d'accompagnement créaient parfois moins ou moins vite que les hommes. Et ce constat que j'ai fait à Bordeaux a résonné avec la représentation que j'avais des femmes au Québec, où j'ai vécu quelques années, qui, elles, passaient à l'action, étaient très présentes, prenaient beaucoup la parole, qui avaient moins de croyances limitantes, sans doute, que les jeunes entrepreneurs que j'ai pu voir avant d'arriver aux premières. Donc j'ai eu ce questionnement à un moment, je ne comprenais pas. Pourquoi toutes ces femmes talentueuses que je rencontrais sur des parcours où il y avait beaucoup de mixité, finalement... ne créaient pas leur entreprise. Et plus ou moins au même moment, j'ai rencontré l'une des fondatrices du tout premier incubateur Ophéminin à Paris, qui avait ce projet de lancer l'incubateur à Bordeaux. Et ça a été un vrai coup de foudre, et sur le projet en tant que tel, et un coup de foudre amical ou professionnel avec... avec Marie-Christine Bordeaux, qui a créé l'incubateur ici en Nouvelle-Aquitaine. Ça arrivait au bon moment, un moment où je me questionnais beaucoup et où j'avais aussi envie de retrouver un petit peu de sens ou de motivation, d'élan sur l'accompagnement à l'entreprise. Et puis, je suis persuadée que la discrimination positive, c'est important. Proposer des programmes spécifiques, avoir une communication spécifique pour attirer parfois certains publics. Cette envie d'équité pour tous et toutes. Donc la discrimination positive, c'est quelque chose auquel je crois beaucoup. Et pour moi, c'est fondamental qu'on puisse continuer à avoir des actions spécifiques pour des publics spécifiques.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez justement des croyances limitantes que vous obtiendriez chez les femmes françaises entrepreneurs. Est-ce que vous pouvez nous en parler ? Quels obstacles est-ce que vous observez par rapport à l'entrepreneuriat des femmes ? Quelle croyance limitante est-ce qu'elles rencontrent ?

  • Speaker #3

    Ce qu'on constate c'est que l'éducation que peuvent recevoir les petites filles par rapport aux petits garçons nous formette bien sûr différemment et nous habite peut-être, en tout cas nous incite beaucoup moins à prendre des risques. à oser prendre de la place dans l'espace public, prendre la parole spontanément. Évidemment, si ça démarre dès la petite enfance, on continue de porter ça ensuite à l'âge adulte. Et la représentation ou les représentations qu'on peut avoir des femmes dans la société aujourd'hui et des femmes qui entreprennent, qui prennent des risques aussi, qui ont besoin de... se mettre en avant à un moment de leur parcours entrepreneuriel. La représentation de la société, bref, ça ne bouge pas très très vite. Donc à la fois ces freins internes qui viennent de l'éducation et de ce qu'on attend de nous quand on est petite et en grandissant, et ces représentations notamment de financeurs, finalement de gens qui sont... importants quand on a un projet entrepreneurial, mais qui s'attendent parfois à ce que les femmes prennent moins de risques, restent à leur place.

  • Speaker #0

    L'accès au financement, ça reste un sujet problématique pour la plupart des femmes entrepreneurs. Accéder à un prêt bancaire, lever des fonds, ça reste aujourd'hui des sujets problématiques.

  • Speaker #3

    Ça reste des sujets problématiques, même si un gros travail a été fait dans les réseaux bancaires pour accueillir les entrepreneurs de la même façon. que les hommes. Encore aujourd'hui, il peut y avoir des questionnements sur l'organisation avec les enfants, la capacité à faire, etc. Des questions qu'on ne poserait pas aux hommes. On dit souvent que les hommes, on va les faire parler sur la promesse qu'ils vont nous faire avec leur projet entrepreneurial. Les femmes, on va les questionner sur les risques qu'elles prennent. C'est un duit. pas du tout le même type de réponses. Bien sûr, et les investisseurs qui, encore aujourd'hui, sont plutôt des hommes qui ont plus de 50 ans, qui ont aussi eux-mêmes été formatés, ils ne sont pas toujours conscients de ce qu'ils détaillent. Les détaillés collectifs vont aussi avoir tendance à vouloir soutenir financièrement des entrepreneurs qui vont leur... certifier que le retour sur investissement sera rapide et assez important en fait. Et les femmes ? n'aiment pas faire de fausses promesses, ou en tout cas, elles n'aiment pas s'engager ou formuler des promesses qu'elles ne sont pas sûres de pouvoir tenir, de survendre leur entreprise, leur offre de services, etc. C'est là-dessus qu'il faut peut-être qu'on travaille un petit peu plus, mais on a aussi été formaté comme ça, le syndrome de la bonne élève, le syndrome de l'imposteur, etc. C'est des choses qu'on évoque plus... Plus particulièrement pour les femmes que pour, on ne parle jamais du syndrome du bon élève en parlant des hommes en fait. Encore un certain nombre de croyances limitantes ou de freins, ça évolue quand même pas mal. Et c'est vraiment en donnant la parole à des femmes entrepreneurs qui ont des parcours complètement différents, des projets complètement différents, qui ont pris des risques, tenté des choses, se sont plantées, mais ont réussi à rebondir plus ou moins facilement. qui vont délivrer des témoignages authentiques en entendant ces femmes, en les voyant témoigner et raconter, qu'on donnera envie à d'autres femmes d'entreprendre et que ces croyances se lèveront au fur et à mesure. et ça confrontera j'espère l'éducation qu'on peut avoir en se disant ah mais j'ai vu une entrepreneur top à la télé qui a un parcours incroyable qui a démarré de rien qui ne croyait pas pas obligatoirement en elle et en son projet au début, mais qui a réussi à passer toutes les portes, à s'entourer, à faire preuve de leadership, etc. Je suis intimement persuadée que ça va lever les croyances, et c'est déjà le cas, mais on n'a pas encore assez de rôle modèle. Et c'est une des missions des premières aussi, de contribuer à ce qu'il y ait plus de rôle modèle, et que les premières... qu'on accompagne, osent ensuite témoigner, participer à des tables rondes, devenir élus dans des clubs de dirigeants, etc. Et qu'on les voit, ça c'est hyper important pour nous.

  • Speaker #0

    Absolument, cette fonction de rôle modèle, on y croit beaucoup chez les Mariannes aussi, avec cette mission de mettre en valeur des femmes qui agissent en France, que ce soit par le mandat politique ou par l'engagement entrepreneurial. Pour objectiver la situation, en France, il y a 33% de femmes parmi les créateurs d'entreprises, tous statuts confondus. On observe que les femmes aussi créent plus de micro-entreprises que les hommes. C'est ce que vous disiez par rapport à cette notion d'envergure peut-être, de croire en soi absolument et que les femmes démarrent peut-être un peu plus petit et avec des prévisions peut-être plus réalistes ou moins ambitieuses, plus prudentes absolument. Alors on va parler justement de comment est-ce que vous... Vous soutenez ces femmes parce qu'effectivement, quand on débarque dans le milieu de l'entrepreneuriat, et je suis en train de le vivre, donc je suis bien placée pour le savoir, il y a plein de choses à apprendre. On est souvent expert de son sujet, mais on découvre qu'il faut évidemment adopter une posture commerciale, faire sa compta, savoir gérer ses équipes, ses stocks, si on en a. Des compétences transversales que vous, vous allez essayer de renforcer avec vos programmes. Comment est-ce que vous favorisez cette montée en compétences et comment vous favorisez la création de la posture de dirigeante auprès des femmes que vous accompagnez ?

  • Speaker #3

    Il y a une façon de faire aussi assez spécifique aux premières. On combine à la fois du collectif avec des thématiques un peu incontournables dans l'entrepreneuriat. On parle modèle économique, en effet stratégie commerciale, la communication, les chiffres. aller chercher du financement, etc. Donc il y a ce côté un peu technique dans les contenus qui sont abordés, mais avec une approche qui est toujours hyper pragmatique et qui est doublée d'accompagnement individuel. Donc ça permet d'avancer plus en détail sur son propre projet. On a la chance d'avoir une équipe d'accompagnement qui sont des consultantes qui ont leur propre cœur d'expertise. et qui sont elles-mêmes des entrepreneurs, et la plupart d'entre elles sont aussi coachs certifiés. Ce qui veut dire que dans le questionnement qu'elles vont avoir dans l'accompagnement individuel, elles vont pouvoir amener aussi l'entrepreneur à prendre confiance, se sentir parfois plus légitime sur certains sujets, notamment quand on aborde la partie commerciale ou financière. Elles vont contribuer à travailler sur la posture en même temps que sur le... projets économiques. Donc il y a cet individuel. Il y a le collectif, il y a une posture qu'on peut acquérir de façon collective aussi en échangeant avec les autres entrepreneurs, en s'inspirant, en copiant ce que font celles qui nous inspirent le plus, mais en essayant de ressembler ou d'acquérir certaines façons de faire.

  • Speaker #0

    Quand une femme ose, elle donne la permission aussi aux autres femmes d'oser, non ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Tout à fait, et puis en fait On incite beaucoup à faire du réseau, participer à des événements, etc. C'est parfois un petit peu difficile la première fois d'aller dans un événement où on n'est pas sûr de retrouver des personnes qu'on connaît. Les premières prises de contact peuvent être parfois un petit peu compliquées, mais plus on le fait, et ça je pense que c'est aussi quelque chose d'assez spécifique au premier, c'est qu'on incite à aller vers, à passer à l'action. donc plus on résote, plus on... parle de son projet, plus on ose en parler. On gagne beaucoup plus à parler de son projet qu'à se dire on va me piquer l'idée ou au contraire, on peut gagner des parties prenantes, des gens qui peuvent nous aider, contribuer, donner des contacts. Plus on va gagner en confiance, on va fédérer de plus en plus de monde autour de son projet et de soi en tant que porteuse de projet, on va gagner en leadership. Et la question de la confiance, on ne l'a pas évoquée, mais c'est vrai que les femmes ont parfois moins confiance en elles et en leur capacité à porter un projet entrepreneurial et notamment un projet... On peut être ambitieux, on peut être ambitieuse, bien sûr. Donc plus on côtoie d'autres entrepreneurs, plus on va à la rencontre de personnes dans l'écosystème entrepreneurial, plus on parle de son projet, plus on gagne en confiance. Je pense qu'on incite beaucoup à le faire et c'est assez spécifique dans notre accompagnement.

  • Speaker #0

    Parlons un petit peu des motivations des femmes qui entreprennent. Selon France Active, 56% des femmes qui entreprennent le font pour donner du sens à leur vie professionnelle. Est-ce que vous, c'est quelque chose que vous observez parmi les membres que vous accompagnez ? L'entrepreneuriat comme cadre de sens, comme mission, est-ce que ça vous parle ça ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors là, on est complètement là-dedans depuis, je pense, le démarrage de l'incubateur à Bordeaux. cette envie pour... D'anciennes cadres d'entreprises, on a eu beaucoup de nouvelles arrivantes en plus à Bordeaux, donc des femmes qui travaillaient à Paris ou qui étaient expatriées, qui arrivaient à Bordeaux, qui ne trouvaient pas toujours un poste à la mesure de celui qu'elles avaient eu précédemment et qui voulaient en profiter pour se lancer dans une activité qui leur ressemblerait vraiment, qui les motiverait vraiment avec une quête d'un sens que souvent elles avaient perdu. En entreprise, parfois les expériences avaient été un peu douloureuses et puis il y a aussi le plafond de verre auquel nombre de femmes sont confrontées. Donc l'entrepreneuriat c'est une façon de pouvoir s'engager professionnellement dans un projet, aligné avec nos valeurs, nos motivations. La quête de sens c'est aussi se dire je ne travaille pas seulement pour gagner de l'argent même s'il faut. Il faut gagner de l'argent avec son projet entrepreneurial. C'est hyper important. Mais je vais le faire d'une façon qui me permettra peut-être d'être inclusive, motivante, engagée dans les nouveaux enjeux sociétaux, environnementaux, etc. On attire beaucoup de femmes autour de...

  • Speaker #0

    Qui ont envie de changer le monde aussi.

  • Speaker #3

    Envie de changer le monde, tout à fait. assez spécifique aux femmes aussi, qui s'engagent souvent professionnellement, on le dit souvent, les femmes sont plutôt dans les métiers du care, etc. Quête de sens a sans doute toujours été plutôt portée par les femmes, ou l'envie d'être utile, de résoudre des problématiques sociales, d'aider au sens très très large C'est une des forces des femmes que vous observez

  • Speaker #0

    On a beaucoup parlé des points faibles finalement des femmes qui ont peut-être un sentiment d'imposture ou d'ambition revue à la baisse, mais ça par contre c'est une force de vouloir transformer le monde, d'agir pour sa communauté, d'avoir un impact au niveau de sa communauté. Ça c'est une des forces des femmes ?

  • Speaker #3

    Ça c'est une force, une très très grande force des femmes. là où on en est aujourd'hui du monde Je suis persuadée que les femmes sont celles qui vont justement contribuer à changer le monde parce qu'on est engagé sur tous ces sujets depuis beaucoup plus longtemps. Oui, c'est une très très grande force. On est vraiment à un moment où on peut contribuer encore plus, avoir encore plus d'impact. Donc nous, on espère vraiment éveiller encore plus de vocations de femmes entrepreneurs parce qu'on a une façon de voir le monde. Une envie de travailler différemment, de bien traiter nos collaborateurs, d'être respectueuse des gens avec qui on travaille, partenaires, prestataires, etc. Qu'ont aussi certains entrepreneurs masculins, bien sûr, il ne faut pas... Mais une...

  • Speaker #0

    Une sensibilité qui est différente. Une sensibilité,

  • Speaker #3

    oui, une sensibilité qui est différente et une envie de mettre en œuvre les choses avec cette... façon de voir, on voit plus à 360 degrés en fait, on regarde plus ce qu'il y a autour de nous.

  • Speaker #0

    Il y a une prise en compte peut-être des parties prenantes qui est plus large, plus globale. Tout à fait,

  • Speaker #3

    tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est en ça que les femmes peut-être réinventent la façon de diriger, de créer une entreprise aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis souvent, c'est vrai que dans les projets entrepreneuriaux, par exemple, nous on accompagne surtout des projets qui vont permettre de la création d'emplois ou des projets où il y a de la différenciation. Mais assez systématiquement, les entrepreneurs vont nous dire « bon, moi, j'aimerais bien travailler avec des entreprises d'insertion, un ESAT, j'aimerais pouvoir intégrer » . des femmes de plus de 50 ans dans mon équipe, donner de la chance à des jeunes qui ne trouvent pas de stage ou qui étaient en décrochage scolaire. Il y a cette envie de plus d'inclusion aussi, mais cette envie de donner plus de chance, ça arrive assez systématiquement dans les discussions avec les entrepreneurs qu'on accompagne. En tout cas, moi j'ai aussi fait ce travail avec cette envie de sens et de recherche d'équité. Je trouve que ça contribue beaucoup à ça.

  • Speaker #0

    C'est absolument génial, effectivement, de voir que l'entrepreneuriat peut vraiment être un moyen de s'épanouir, de trouver du sens, de donner un sens à sa trajectoire professionnelle et puis de donner du sens à la place qu'on occupe aussi dans la société.

  • Speaker #1

    Et un impact, un impact qui peut être très fort. Puisque de l'activité économique quand même, l'impact est à différents niveaux du projet et de la vie de l'entrepreneur. Donc c'est puissant l'entrepreneuriat. C'est puissant,

  • Speaker #0

    absolument. Ça me fait la transition parfaite pour aborder le dernier volet de cette interview, justement pour que toutes ces femmes puissent entreprendre et rayonner, et créer du dynamisme et de l'emploi, et faire bouger l'économie aussi. Vous les accompagnez. Alors à quel stade peuvent-elles rentrer dans votre incubateur ? Elles peuvent venir frapper à la porte des premières quand elles ont une idée, quand le projet est déjà lancé ? À quel stade ?

  • Speaker #1

    De tous les stades finalement. Mais en effet, dès l'idée, on peut venir nous voir puisqu'on a un format très court de deux jours qui permet d'identifier son profil entrepreneurial, de voir ce qui va nous faire vibrer dans le projet entrepreneurial et de poser très rapidement le modèle économique de l'idée, c'est-à-dire... finalement voir comment le projet peut s'organiser et surtout comment on va gagner de l'argent. Et ces deux jours permettent de s'ancrer dans une réalité, de voir si c'est faisable et selon quelles conditions ça pourrait être faisable. Donc on peut vraiment frapper à notre porte dès l'envie d'entreprendre. Et puis ensuite on a des programmes longs pour aider à structurer le projet. jusqu'à l'immatriculation ou au lancement commercial, et d'autres programmes pour des entrepreneurs déjà en activité, qui font déjà du chiffre d'affaires, mais qui aimeraient booster leur chiffre d'affaires, structurer l'équipe, aller chercher des financements, voire faire des levées de fonds. Donc là, on est plutôt sur l'accompagnement au développement ou à la croissance de l'entreprise. La porte d'entrée est assez simple chez nous, c'est venir à une réunion d'information ou un café première et on va en fonction des besoins qu'on va identifier. On peut flécher sur l'un de nos programmes ou orienter vers d'autres structures d'accompagnement. On a la chance d'avoir un écosystème d'accompagnement important, hyper dense en Nouvelle-Aquitaine et partout en France. Nous, on aime bien travailler en maillage avec d'autres structures. On n'accompagne pas tant d'entrepreneurs par an que ça. donc euh on oriente très facilement vers d'autres structures d'accompagnement. Pour nous, c'est important que l'entrepreneur, il faut que ça matche avec l'accompagnement. C'est une période où parfois les femmes qui viennent nous voir sont en période un peu de fragilité parce qu'il y a de la prise de risque, on est entre deux statues, etc. Ce n'est pas évident. Donc il faut qu'il y ait un lien de confiance avec la structure, la personne qui va accompagner, etc. Parce que c'est un moment où on se livre. On est sur le projet économique, bien sûr, mais on livre un peu de sa personne et de sa vie, évidemment, dans l'accompagnement. Et donc, c'est important de sentir qu'on peut dire les choses en confiance parce que notre vie personnelle, comment on l'imagine, ce dont on a envie, ça a un impact sur le projet entrepreneurial et on l'a évoqué, mais... Ce moment du projet, c'est le moment où vous pouvez faire ce que vous voulez en étant aligné avec vos envies profondes finalement. Donc c'est important de le faire en toute connaissance de cause.

  • Speaker #0

    Vous parliez justement de ces moments de fragilité, toujours des moments où on est découragé, où on a des doutes, où on est un peu dans le dur. Pour celles qui nous écoutent et qui seraient dans ce moment un peu de down, Quel est votre conseil pour traverser ce passage, ce moment un petit peu de vide et de creux ?

  • Speaker #1

    Le réseau est hyper important. On parle souvent de la solitude de l'entrepreneur. Donc s'entourer d'autres entrepreneurs qui vont comprendre ce qui se passe dans votre tête et dans votre vie, c'est important. Se rapprocher évidemment des amis, de la famille, le cas échéant.

  • Speaker #0

    Mais c'est important de pouvoir se tourner vers des personnes qui connaissent un petit peu. montagnerie, c'est émotionnel qu'on peut vivre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand on n'a pas entrepris, quand on est salarié, on ne peut pas savoir vraiment ce qui se passe, les rouages et puis, oui, tous ces moments d'émotivation profonde, de peur. Oui, c'est important d'être dans un réseau d'entrepreneurs avec qui vous pouvez partager d'égal à égal. Certaines qui pourront dire « Non, mais j'ai vécu ça. » où il y a deux mois, j'étais exactement dans le même état d'esprit que toi, mais regarde, j'ai pu rebondir, j'ai trouvé des ressorts, etc. Parfois, des entrepreneurs beaucoup plus aguerris qui peuvent dire, oh là là, tu n'es qu'au début du chemin, mais tu vas voir, ça va te dynamiser, t'énergiser, ces moments de down, autant que les moments où tout se passe bien. Mais mon conseil, allez voir des gens qui sont des entrepreneurs aussi.

  • Speaker #0

    Justement, tous ces moments qu'on traverse, vous parliez du saut d'obstacle en début d'épisode, tous ces moments où on a l'impression de franchir des étapes, ça vient renforcer, épaissir la posture de leader qu'on peut développer grâce à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les échecs, mais les difficultés qu'on surmonte, on en apprend beaucoup plus. des moments difficiles que des moments où tout va bien. Donc oui, ça donne de l'épaisseur et ça renforce beaucoup la posture entrepreneuriale, ça c'est certain. Et puis le fait de rebondir, on est fiers aussi d'avoir pu trouver des solutions à des problèmes, etc. Avoir fait preuve de créativité, de persévérance. C'est important de célébrer aussi ces moments où on se dit « Waouh, ça faisait deux mois que je galérais sur tel projet, où j'avais que des portes qui se fermaient, et finalement, enfin, il y a une personne qui m'a dit « Waouh, c'est super ce que tu fais, j'aimerais beaucoup en savoir plus. » C'est important de les célébrer aussi ces moments-là, parce que c'est ça aussi qui va faire qu'on se sentira plus solide. et plus confiants. Donc ça, c'est peut-être un deuxième conseil, en fait, après le réseau, c'est célébrer les petites victoires.

  • Speaker #0

    Contre du chemin parcouru aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on ne se rend en effet pas toujours compte. En un an d'entrepreneuriat, on vit 12 000 vies, en fait. Donc c'est important, oui, de s'arrêter, de regarder le chemin parcouru. Allez, je vais boire un verre avec les copines ou pour célébrer ça parce que c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Avec votre expérience, quelles sont les qualités essentielles pour entreprendre ? On a parlé évidemment de confiance en soi, de savoir aussi demander de l'aide et être aussi parfois, savoir être en position de vulnérabilité, dans un cadre de confiance naturellement, mais ne pas s'isoler.

  • Speaker #1

    Ne pas s'isoler. C'est la vulnérabilité, pouvoir l'évoquer en effet et dire qu'on n'est pas omnisciente et qu'on a besoin d'aller chercher de l'aide technique ou autre. Ça c'est hyper important et en fait c'est en l'évoquant qu'on se rend compte que les gens sont hyper intéressés et souvent très promptes justement à... Contribuer, ça leur permet de se sentir utile et c'est hyper valorisant de pouvoir donner un coup de pouce à quelqu'un qui entreprend. Donc ça c'est une qualité qui s'acquiert, d'oser demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Et dans les qualités plus traditionnelles qu'on peut retrouver ?

  • Speaker #1

    L'écoute, savoir avoir quand même le sens de l'écoute, accepter les conseils, ça c'est important aussi. Pas être bille en tête, mais parfois savoir entendre des choses qui ne font pas toujours plaisir.

  • Speaker #0

    Se remettre en question.

  • Speaker #1

    Se remettre en question. Ça, c'est une vraie qualité. Et puis, être proactif aussi. Ne pas attendre des autres. Ne pas hésiter à relancer, aller vers. Et puis, faire les choses.

  • Speaker #0

    Être dans l'action.

  • Speaker #1

    Être dans l'action. Oui, complètement. Ça, c'est des vraies qualités des entrepreneurs. En tout cas, c'est ce qu'on essaie de mesurer quand on dit qu'une entrepreneur a un tempérament entrepreneurial. C'est toutes ces qualités, parfois difficiles à voir tout de suite, mais qui vont faire qu'on se dit, peut-être que le projet n'est pas top top aujourd'hui, mais elle a un vrai tempérament entrepreneurial. donc quel que soit le projet même si elle y arrivera elle arrivera à faire quelque chose qui lui permettra de vivre de son activité, d'avoir une équipe et d'avoir un impact économique et autre hyper important.

  • Speaker #0

    Merci. Alors on s'approche de la fin de cette interview. Trois dernières questions pour clôturer cette interview. Qu'aimeriez-vous voir changer pour les femmes dans le monde de l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'aimerais voir le plus rapidement possible, c'est... Quand je vais à un événement où on parle d'entrepreneuriat, d'innovation, etc., j'aimerais en arrivant voir autant de femmes que d'hommes. Aujourd'hui, ce n'est pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Surtout sur des sujets technologiques, il y a qui... métamorphose complètement la société et l'économie sur des sujets IA par exemple c'est très rare de voir des femmes s'exprimer.

  • Speaker #1

    Là il y a de gros gros enjeux c'est vrai que avec l'IA on est à un tournant il faut absolument que les femmes aillent plus sur ces métiers etc aujourd'hui bon malheureusement dans les filières ingénieurs, tech, il y a encore beaucoup de disparités et et que j'allais dire, ce que j'aimerais voir changer, c'est que les femmes... Les jeunes filles optent beaucoup plus qu'elles ne le font aujourd'hui pour aller vers des filières scientifiques. Et là, il y a encore un gros, gros sujet et on a même l'impression qu'il y a un petit retour en arrière. Donc, en fait, ce que j'aimerais qu'ils changent, c'est que les jeunes filles s'orientent beaucoup plus vers ces filières scientifiques. C'est l'enjeu énorme des prochaines années, parce qu'ensuite, dans l'entrepreneuriat, on voit que les projets innovants, souvent c'est des projets où il y a un profil ingénieur, etc. Et dans les équipes, on a besoin d'avoir ces profils technologiques. Et pourquoi il n'y a que 15% de femmes ? À la tête d'entreprises dans la tech ou d'entreprises innovantes, c'est parce qu'en fait, très peu sont issues de ces filières scientifiques. Donc le vrai enjeu pour les prochaines années est dans une période où, en effet, on parle d'IA, etc. Il faut y aller. Là, il faut absolument investir ces métiers et ces formations, déjà parce qu'il y aura beaucoup de travail à la sortie. que des projets entrepreneuriaux peuvent permettre aussi de changer la donne sur l'IA. Ça serait quand même bien qu'il y ait plus de Français qui investissent ce secteur de Français et de Françaises. Donc oui, il est là l'enjeu, en fait, sur la mixité ou l'égalité dans les filières scientifiques. C'est pas encore gagné, mais il faut y aller à marche.

  • Speaker #0

    Les filles, aimez les maths.

  • Speaker #1

    Aimer les maths, non mais le pire, c'est qu'on est bonne en maths, mais la représentation que certains profs... Enfin, là pour le coup, il y a vraiment des choses à changer dans la société, dans le mode de questionnement, et comment on amène les filles à aller vers ces filières, l'enjeu est énorme, il faudrait vraiment mettre beaucoup plus de moyens, parce que l'impact... sur l'écosystème entrepreneurial quelques années plus tard est hyper important aussi.

  • Speaker #0

    Alors trois erreurs qu'il ne faut pas commettre quand on entreprend.

  • Speaker #1

    Ne pas vouloir parler de son idée ou de son projet en pensant que quelqu'un va nous la piquer.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est assez instinctif de faire ça au début.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a beaucoup plus à gagner à en parler, même si on a l'impression que c'est hyper innovant. Le risque de tomber sur quelqu'un qui aura la dispo, l'envie, l'argent, l'énergie de mettre en œuvre votre idée ou votre projet. et c'est infime en fait ce risque par rapport à ce qu'on peut gagner en partenaire, en co-op. contact en personne qui aura envie de vous aider. C'est une première erreur qui est souvent commise. Ne pas écouter. J'évoquais l'écoute à les billes en tête sur son projet en étant persuadé, convaincu que on y arrivera et qu'on peut y arriver seul. C'est la deuxième erreur. Et la troisième erreur, c'est de penser qu'on peut entreprendre en étant seul. S'entourer, se faire accompagner, c'est essentiel quand on entreprend. Donc, penser qu'on peut y arriver seule, c'est une erreur. Une illusion. Une illusion, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et dernière question, vous, quelle femme vous a inspirée professionnellement ? On parlait beaucoup de l'importance des rôles modèles. Est-ce que vous, dans votre imaginaire, il y avait une femme un peu top niveau qui vous guide un petit peu ?

  • Speaker #1

    Il y a trois femmes qui m'inspirent. Je parle souvent de ma mère qui a repris ses études sur le tard pour devenir cadre infirmier, alors qu'elle était aide-soignante quand elle a démarré sa carrière professionnelle. Je l'ai toujours vue faire des études, donc elle m'a beaucoup inspirée. Je pense qu'aujourd'hui, j'ai aussi envie d'aider les femmes parce que j'ai vu ma mère qui... C'était engagé dans une vocation dans le secteur hospitalier, etc. Et d'un autre côté, je voyais mon père qui était chef d'entreprise dans une activité très masculine. Je pense que je suis un bon mix des deux. La deuxième femme qui m'a inspirée, et justement je viens d'évoquer mon père, c'est une femme complètement inconnue. J'ai beaucoup travaillé avec mon père. parce que souvent quand on est enfant, fils ou fille d'un chef d'entreprise, on est amené à travailler dans la boîte, faire des stages, etc. Et j'ai eu un rôle modèle en la fille de quelqu'un avec qui mon père travaillait, dans le secteur des matériaux travaux publics, donc très masculin. Et en fait, elle bossait avec son père et elle a repris. la boîte de son père. Donc moi, quand j'étais, j'avais 20 ans, je travaillais une fois de temps en temps avec mon père, etc. Elle m'a ouvert un peu le champ des possibles parce qu'on parlait souvent de Maryse, Maryse Dark, qui travaillait avec son père. Et tous les hommes que je rencontrais dans ce secteur la portaient au nu en disant qu'elle était hyper pro. Ils avaient un problème, ils allaient demander à Maryse, etc. Dans un secteur hyper, hyper masculin. Et je pense que ça, je me suis dit, tout est possible. Puisque Maryse a ouvert la voie, je pourrais tout à fait reprendre moi aussi la boîte de mon père. Ça ne m'intéressait pas du tout. Et troisième personne, beaucoup plus connue, qui n'est pas entrepreneur quoique, c'est Michelle Obama. Je pense qu'elle est très, très souvent citée. Son engagement, sa façon de faire, sa bienveillance, sa pugnacité, sa finesse.

  • Speaker #0

    Incroyable, Michelle Obama.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. je pense qu'elle inspire énormément de monde mais voilà j'ai mon mix de femmes inspirantes qui me votre panthéon à vous mon panthéon à moi tout à fait c'est un très joli panthéon et on va conclure sur ça,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Christine Pantex d'avoir répondu à mes questions et de nous avoir parlé d'entrepreneuriat des femmes est-ce que vous avez un dernier mot à ajouter ?

  • Speaker #1

    peut-être oser y aller Oser pousser la première porte pour se faire accompagner, prendre des informations et se faire accompagner. Croire en soi. Croire en soi, c'est peut-être ayant sa capacité à faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Laurie de m'avoir invitée.

Description

On dit souvent que les femmes sont rares dans les lieux de pouvoir.

D’abord en politique.

Et… surprise : dans l’entrepreneuriat aussi.


En France : 33 % seulement des créateurs d’entreprise sont des femmes.

Et pourtant… 56 % d’entre elles entreprennent pour donner du sens à leur vie professionnelle 


C’est exactement le fil de mon échange avec Christine Venet - Panteix, directrice de l’incubateur Les Premières Nouvelle-Aquitaine, sur le Podcast Les Mariannes.

🎙️ Dans cet épisode, on parle ensemble et sans détour :

 • des freins visibles et invisibles pour les femmes qui entreprennent 

 • de l’accès au financement 

 • de l’entrepreneuriat comme quête de sens et d’impact

 • de la force des réseaux d'entraide professionnels

 • de l'audace, de la posture de dirigeante et de la nécessité des rôles-modèles


Un épisode concret, inspirant, qui dit beaucoup de ce que les femmes inventent chaque jour dans le monde économique.



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Bonne écoute !    


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'aimerais vous parler des cercles de voix. Les cercles de voix, c'est un programme d'entraînement pour toutes celles qui veulent gagner en aisance sur leur prise de parole en public ou devant les médias. Si à l'idée de prendre la parole, vous avez la voix qui tremble, le cœur qui s'emballe ou vous ne savez pas comment organiser vos idées, pire vous laissez passer des opportunités, ce programme est fait pour vous. J'ai conçu les cercles de voix comme un espace bienveillant, en petits groupes et en non mixité, pour vous permettre de découvrir le pouvoir de votre voix et de prendre enfin toute votre place. C'est une masterclass en ligne et en direct pour vous permettre en trois étapes de lever vos freins, d'acquérir une méthode pour préparer des éléments de langage qui soient clairs et percutants, et faire de votre corps un allié pour une communication non-verbale optimale. Rendez-vous sur mon site novascript.fr pour réserver votre place. Un tarif spécial BFF vous attend si vous souhaitez venir en duo avec une collègue ou une amie. Bonjour, je suis Laurie Théron et je vous accueille sur mon podcast Les Mariannes. Dans cette émission, que j'ai conçue pour vous aider à prendre toute votre place dans la vie publique de notre société, je reçois des femmes politiques et des activistes qui inventent le monde de demain.

  • Speaker #1

    Mesdames, vous êtes légitimes, vous avez votre place, vous êtes compétentes. Investissez-vous dans cette vie politique ?

  • Speaker #2

    Il faut du courage pour faire de la politique, que l'on soit homme ou femme, mais je crois qu'on ne pardonne à rien l'ensemble.

  • Speaker #3

    On vient vous chercher parce que vous êtes une des pièces du puzzle qui va faire gagner.

  • Speaker #0

    Un message qui, moi, m'a été transmis, alors que j'étais jeune et que je n'avais pas forcément confiance en moi,

  • Speaker #3

    on m'a dit, Sophie, il faut y croire, toujours y croire.

  • Speaker #0

    Quand vous doutez de vous, pensez-vous. Avec les Mariannes, je vous propose de partir à la rencontre de femmes qui s'engagent dans leur territoire ou à l'échelle nationale pour défendre leurs idées et construire différemment le monde de demain. Quant à moi, je suis une passionnée de politique et d'engagement et je rêve d'une société plus égalitaire. J'ai passé 7 ans dans la peau d'une collaboratrice parlementaire au Sénat et j'accompagne aujourd'hui les entreprises et les changemakers dans leur communication digitale et la conception de leur stratégie éditoriale. Pour soutenir ce podcast et permettre au maximum de personnes de bénéficier de son contenu, abonnez-vous, notez le 5 étoiles et partagez-le autour de vous. Je suis évidemment présente sur les réseaux sociaux, vous me retrouverez avec le compte LmarianneFR. Enfin, pour être informé de la sortie d'un nouvel épisode, abonnez-vous à la newsletter que vous trouverez sur mon blog. Et puis vous pouvez aussi soutenir financièrement le podcast en laissant un don sur la plateforme Tipeee. Bienvenue dans l'univers des Mariannes. Christine Bantex, bonjour.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation et bienvenue sur Les Mariannes.

  • Speaker #3

    Merci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, vous êtes l'une des figures clés de l'accompagnement à l'entrepreneuriat en Nouvelle-Aquitaine. Vous dirigez l'incubateur Les Premières à Bordeaux et je suis moi-même, depuis la rentrée 2025, une de vos membres et je suis très heureuse d'avoir rejoint cette belle communauté. C'est une nouveauté sur Les Mariannes de parler d'entrepreneuriat. Et nous allons respecter le fil conducteur du podcast en parlant d'engagement, toujours, d'engagement des femmes, mais via le prisme de l'entrepreneuriat. Alors, on va rester fidèles au format des Mariannes et je vais commencer par vous poser les traditionnelles questions du portrait chinois pour démarrer cette interview. Alors, si l'entrepreneuriat au féminin était un sport, ce serait lequel selon vous ?

  • Speaker #3

    Peut-être le saut d'obstacle.

  • Speaker #0

    Ah, c'est bien vu. Effectivement, le saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    On peut faire des revues d'obstacles parfois aussi. Aussi. Il faut parfois aller vite, passer au-dessus des obstacles, les contourner éventuellement. Et puis sans être obligatoirement en compétition, je pense que cette vision du terrain d'athlétisme où on est à plusieurs sur la même ligne, l'entrepreneuriat, ça peut aussi parfois faire penser à ça.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord, c'est une très belle image. Si les premières étaient un symbole ou un objet, ce serait lequel ?

  • Speaker #3

    C'est assez personnel, je dirais une tasse de café, en tout cas quelque chose qui montre la convivialité, parce que bien sûr on est une structure d'accompagnement et un réseau d'entrepreneurs, mais l'aspect convivialité, échange, partage, notamment autour d'une tasse de café, et la notion d'accueil qui se rattache aussi à cet objet, je pense nous représente aussi assez bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, je suis d'accord avec ce choix. Effectivement, la tasse de café vous représente assez bien l'esprit des premières. Et enfin, une question un petit peu plus personnelle. Si vous aviez une heure de plus chaque jour, que feriez-vous ?

  • Speaker #3

    Je pense que je prendrais du temps pour moi, un petit peu plus que je n'en fais aujourd'hui. Peut-être une activité sportive que je réserve surtout au week-end ou lire un petit peu plus. parce que Je le réserve aussi plutôt au week-end ou aux vacances. Je lirai peut-être un petit peu plus que je ne le fais aujourd'hui, ou je ferai du sport.

  • Speaker #0

    Bon programme. Alors Christine Pantec, vous dirigez l'incubateur Les Premières Nouvelles Aquitaines, qui accompagne depuis dix ans les femmes et les équipes mixtes dans la création et le développement de leur entreprise. Quelques chiffres. Les Premières, c'est près de 10 000 porteuses de projets en dix ans en Nouvelle Aquitaine et près de 1300 entrepreneuses. accompagnée chaque année à l'échelle de la Fédération Nationale. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous engager dans cette mission au service des femmes entrepreneurs ?

  • Speaker #3

    J'étais déjà engagée dans l'entrepreneuriat et dans une structure d'accompagnement. Et j'ai fait un constat, c'est que les femmes qui entraient en parcours d'accompagnement créaient parfois moins ou moins vite que les hommes. Et ce constat que j'ai fait à Bordeaux a résonné avec la représentation que j'avais des femmes au Québec, où j'ai vécu quelques années, qui, elles, passaient à l'action, étaient très présentes, prenaient beaucoup la parole, qui avaient moins de croyances limitantes, sans doute, que les jeunes entrepreneurs que j'ai pu voir avant d'arriver aux premières. Donc j'ai eu ce questionnement à un moment, je ne comprenais pas. Pourquoi toutes ces femmes talentueuses que je rencontrais sur des parcours où il y avait beaucoup de mixité, finalement... ne créaient pas leur entreprise. Et plus ou moins au même moment, j'ai rencontré l'une des fondatrices du tout premier incubateur Ophéminin à Paris, qui avait ce projet de lancer l'incubateur à Bordeaux. Et ça a été un vrai coup de foudre, et sur le projet en tant que tel, et un coup de foudre amical ou professionnel avec... avec Marie-Christine Bordeaux, qui a créé l'incubateur ici en Nouvelle-Aquitaine. Ça arrivait au bon moment, un moment où je me questionnais beaucoup et où j'avais aussi envie de retrouver un petit peu de sens ou de motivation, d'élan sur l'accompagnement à l'entreprise. Et puis, je suis persuadée que la discrimination positive, c'est important. Proposer des programmes spécifiques, avoir une communication spécifique pour attirer parfois certains publics. Cette envie d'équité pour tous et toutes. Donc la discrimination positive, c'est quelque chose auquel je crois beaucoup. Et pour moi, c'est fondamental qu'on puisse continuer à avoir des actions spécifiques pour des publics spécifiques.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez justement des croyances limitantes que vous obtiendriez chez les femmes françaises entrepreneurs. Est-ce que vous pouvez nous en parler ? Quels obstacles est-ce que vous observez par rapport à l'entrepreneuriat des femmes ? Quelle croyance limitante est-ce qu'elles rencontrent ?

  • Speaker #3

    Ce qu'on constate c'est que l'éducation que peuvent recevoir les petites filles par rapport aux petits garçons nous formette bien sûr différemment et nous habite peut-être, en tout cas nous incite beaucoup moins à prendre des risques. à oser prendre de la place dans l'espace public, prendre la parole spontanément. Évidemment, si ça démarre dès la petite enfance, on continue de porter ça ensuite à l'âge adulte. Et la représentation ou les représentations qu'on peut avoir des femmes dans la société aujourd'hui et des femmes qui entreprennent, qui prennent des risques aussi, qui ont besoin de... se mettre en avant à un moment de leur parcours entrepreneuriel. La représentation de la société, bref, ça ne bouge pas très très vite. Donc à la fois ces freins internes qui viennent de l'éducation et de ce qu'on attend de nous quand on est petite et en grandissant, et ces représentations notamment de financeurs, finalement de gens qui sont... importants quand on a un projet entrepreneurial, mais qui s'attendent parfois à ce que les femmes prennent moins de risques, restent à leur place.

  • Speaker #0

    L'accès au financement, ça reste un sujet problématique pour la plupart des femmes entrepreneurs. Accéder à un prêt bancaire, lever des fonds, ça reste aujourd'hui des sujets problématiques.

  • Speaker #3

    Ça reste des sujets problématiques, même si un gros travail a été fait dans les réseaux bancaires pour accueillir les entrepreneurs de la même façon. que les hommes. Encore aujourd'hui, il peut y avoir des questionnements sur l'organisation avec les enfants, la capacité à faire, etc. Des questions qu'on ne poserait pas aux hommes. On dit souvent que les hommes, on va les faire parler sur la promesse qu'ils vont nous faire avec leur projet entrepreneurial. Les femmes, on va les questionner sur les risques qu'elles prennent. C'est un duit. pas du tout le même type de réponses. Bien sûr, et les investisseurs qui, encore aujourd'hui, sont plutôt des hommes qui ont plus de 50 ans, qui ont aussi eux-mêmes été formatés, ils ne sont pas toujours conscients de ce qu'ils détaillent. Les détaillés collectifs vont aussi avoir tendance à vouloir soutenir financièrement des entrepreneurs qui vont leur... certifier que le retour sur investissement sera rapide et assez important en fait. Et les femmes ? n'aiment pas faire de fausses promesses, ou en tout cas, elles n'aiment pas s'engager ou formuler des promesses qu'elles ne sont pas sûres de pouvoir tenir, de survendre leur entreprise, leur offre de services, etc. C'est là-dessus qu'il faut peut-être qu'on travaille un petit peu plus, mais on a aussi été formaté comme ça, le syndrome de la bonne élève, le syndrome de l'imposteur, etc. C'est des choses qu'on évoque plus... Plus particulièrement pour les femmes que pour, on ne parle jamais du syndrome du bon élève en parlant des hommes en fait. Encore un certain nombre de croyances limitantes ou de freins, ça évolue quand même pas mal. Et c'est vraiment en donnant la parole à des femmes entrepreneurs qui ont des parcours complètement différents, des projets complètement différents, qui ont pris des risques, tenté des choses, se sont plantées, mais ont réussi à rebondir plus ou moins facilement. qui vont délivrer des témoignages authentiques en entendant ces femmes, en les voyant témoigner et raconter, qu'on donnera envie à d'autres femmes d'entreprendre et que ces croyances se lèveront au fur et à mesure. et ça confrontera j'espère l'éducation qu'on peut avoir en se disant ah mais j'ai vu une entrepreneur top à la télé qui a un parcours incroyable qui a démarré de rien qui ne croyait pas pas obligatoirement en elle et en son projet au début, mais qui a réussi à passer toutes les portes, à s'entourer, à faire preuve de leadership, etc. Je suis intimement persuadée que ça va lever les croyances, et c'est déjà le cas, mais on n'a pas encore assez de rôle modèle. Et c'est une des missions des premières aussi, de contribuer à ce qu'il y ait plus de rôle modèle, et que les premières... qu'on accompagne, osent ensuite témoigner, participer à des tables rondes, devenir élus dans des clubs de dirigeants, etc. Et qu'on les voit, ça c'est hyper important pour nous.

  • Speaker #0

    Absolument, cette fonction de rôle modèle, on y croit beaucoup chez les Mariannes aussi, avec cette mission de mettre en valeur des femmes qui agissent en France, que ce soit par le mandat politique ou par l'engagement entrepreneurial. Pour objectiver la situation, en France, il y a 33% de femmes parmi les créateurs d'entreprises, tous statuts confondus. On observe que les femmes aussi créent plus de micro-entreprises que les hommes. C'est ce que vous disiez par rapport à cette notion d'envergure peut-être, de croire en soi absolument et que les femmes démarrent peut-être un peu plus petit et avec des prévisions peut-être plus réalistes ou moins ambitieuses, plus prudentes absolument. Alors on va parler justement de comment est-ce que vous... Vous soutenez ces femmes parce qu'effectivement, quand on débarque dans le milieu de l'entrepreneuriat, et je suis en train de le vivre, donc je suis bien placée pour le savoir, il y a plein de choses à apprendre. On est souvent expert de son sujet, mais on découvre qu'il faut évidemment adopter une posture commerciale, faire sa compta, savoir gérer ses équipes, ses stocks, si on en a. Des compétences transversales que vous, vous allez essayer de renforcer avec vos programmes. Comment est-ce que vous favorisez cette montée en compétences et comment vous favorisez la création de la posture de dirigeante auprès des femmes que vous accompagnez ?

  • Speaker #3

    Il y a une façon de faire aussi assez spécifique aux premières. On combine à la fois du collectif avec des thématiques un peu incontournables dans l'entrepreneuriat. On parle modèle économique, en effet stratégie commerciale, la communication, les chiffres. aller chercher du financement, etc. Donc il y a ce côté un peu technique dans les contenus qui sont abordés, mais avec une approche qui est toujours hyper pragmatique et qui est doublée d'accompagnement individuel. Donc ça permet d'avancer plus en détail sur son propre projet. On a la chance d'avoir une équipe d'accompagnement qui sont des consultantes qui ont leur propre cœur d'expertise. et qui sont elles-mêmes des entrepreneurs, et la plupart d'entre elles sont aussi coachs certifiés. Ce qui veut dire que dans le questionnement qu'elles vont avoir dans l'accompagnement individuel, elles vont pouvoir amener aussi l'entrepreneur à prendre confiance, se sentir parfois plus légitime sur certains sujets, notamment quand on aborde la partie commerciale ou financière. Elles vont contribuer à travailler sur la posture en même temps que sur le... projets économiques. Donc il y a cet individuel. Il y a le collectif, il y a une posture qu'on peut acquérir de façon collective aussi en échangeant avec les autres entrepreneurs, en s'inspirant, en copiant ce que font celles qui nous inspirent le plus, mais en essayant de ressembler ou d'acquérir certaines façons de faire.

  • Speaker #0

    Quand une femme ose, elle donne la permission aussi aux autres femmes d'oser, non ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Tout à fait, et puis en fait On incite beaucoup à faire du réseau, participer à des événements, etc. C'est parfois un petit peu difficile la première fois d'aller dans un événement où on n'est pas sûr de retrouver des personnes qu'on connaît. Les premières prises de contact peuvent être parfois un petit peu compliquées, mais plus on le fait, et ça je pense que c'est aussi quelque chose d'assez spécifique au premier, c'est qu'on incite à aller vers, à passer à l'action. donc plus on résote, plus on... parle de son projet, plus on ose en parler. On gagne beaucoup plus à parler de son projet qu'à se dire on va me piquer l'idée ou au contraire, on peut gagner des parties prenantes, des gens qui peuvent nous aider, contribuer, donner des contacts. Plus on va gagner en confiance, on va fédérer de plus en plus de monde autour de son projet et de soi en tant que porteuse de projet, on va gagner en leadership. Et la question de la confiance, on ne l'a pas évoquée, mais c'est vrai que les femmes ont parfois moins confiance en elles et en leur capacité à porter un projet entrepreneurial et notamment un projet... On peut être ambitieux, on peut être ambitieuse, bien sûr. Donc plus on côtoie d'autres entrepreneurs, plus on va à la rencontre de personnes dans l'écosystème entrepreneurial, plus on parle de son projet, plus on gagne en confiance. Je pense qu'on incite beaucoup à le faire et c'est assez spécifique dans notre accompagnement.

  • Speaker #0

    Parlons un petit peu des motivations des femmes qui entreprennent. Selon France Active, 56% des femmes qui entreprennent le font pour donner du sens à leur vie professionnelle. Est-ce que vous, c'est quelque chose que vous observez parmi les membres que vous accompagnez ? L'entrepreneuriat comme cadre de sens, comme mission, est-ce que ça vous parle ça ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors là, on est complètement là-dedans depuis, je pense, le démarrage de l'incubateur à Bordeaux. cette envie pour... D'anciennes cadres d'entreprises, on a eu beaucoup de nouvelles arrivantes en plus à Bordeaux, donc des femmes qui travaillaient à Paris ou qui étaient expatriées, qui arrivaient à Bordeaux, qui ne trouvaient pas toujours un poste à la mesure de celui qu'elles avaient eu précédemment et qui voulaient en profiter pour se lancer dans une activité qui leur ressemblerait vraiment, qui les motiverait vraiment avec une quête d'un sens que souvent elles avaient perdu. En entreprise, parfois les expériences avaient été un peu douloureuses et puis il y a aussi le plafond de verre auquel nombre de femmes sont confrontées. Donc l'entrepreneuriat c'est une façon de pouvoir s'engager professionnellement dans un projet, aligné avec nos valeurs, nos motivations. La quête de sens c'est aussi se dire je ne travaille pas seulement pour gagner de l'argent même s'il faut. Il faut gagner de l'argent avec son projet entrepreneurial. C'est hyper important. Mais je vais le faire d'une façon qui me permettra peut-être d'être inclusive, motivante, engagée dans les nouveaux enjeux sociétaux, environnementaux, etc. On attire beaucoup de femmes autour de...

  • Speaker #0

    Qui ont envie de changer le monde aussi.

  • Speaker #3

    Envie de changer le monde, tout à fait. assez spécifique aux femmes aussi, qui s'engagent souvent professionnellement, on le dit souvent, les femmes sont plutôt dans les métiers du care, etc. Quête de sens a sans doute toujours été plutôt portée par les femmes, ou l'envie d'être utile, de résoudre des problématiques sociales, d'aider au sens très très large C'est une des forces des femmes que vous observez

  • Speaker #0

    On a beaucoup parlé des points faibles finalement des femmes qui ont peut-être un sentiment d'imposture ou d'ambition revue à la baisse, mais ça par contre c'est une force de vouloir transformer le monde, d'agir pour sa communauté, d'avoir un impact au niveau de sa communauté. Ça c'est une des forces des femmes ?

  • Speaker #3

    Ça c'est une force, une très très grande force des femmes. là où on en est aujourd'hui du monde Je suis persuadée que les femmes sont celles qui vont justement contribuer à changer le monde parce qu'on est engagé sur tous ces sujets depuis beaucoup plus longtemps. Oui, c'est une très très grande force. On est vraiment à un moment où on peut contribuer encore plus, avoir encore plus d'impact. Donc nous, on espère vraiment éveiller encore plus de vocations de femmes entrepreneurs parce qu'on a une façon de voir le monde. Une envie de travailler différemment, de bien traiter nos collaborateurs, d'être respectueuse des gens avec qui on travaille, partenaires, prestataires, etc. Qu'ont aussi certains entrepreneurs masculins, bien sûr, il ne faut pas... Mais une...

  • Speaker #0

    Une sensibilité qui est différente. Une sensibilité,

  • Speaker #3

    oui, une sensibilité qui est différente et une envie de mettre en œuvre les choses avec cette... façon de voir, on voit plus à 360 degrés en fait, on regarde plus ce qu'il y a autour de nous.

  • Speaker #0

    Il y a une prise en compte peut-être des parties prenantes qui est plus large, plus globale. Tout à fait,

  • Speaker #3

    tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est en ça que les femmes peut-être réinventent la façon de diriger, de créer une entreprise aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis souvent, c'est vrai que dans les projets entrepreneuriaux, par exemple, nous on accompagne surtout des projets qui vont permettre de la création d'emplois ou des projets où il y a de la différenciation. Mais assez systématiquement, les entrepreneurs vont nous dire « bon, moi, j'aimerais bien travailler avec des entreprises d'insertion, un ESAT, j'aimerais pouvoir intégrer » . des femmes de plus de 50 ans dans mon équipe, donner de la chance à des jeunes qui ne trouvent pas de stage ou qui étaient en décrochage scolaire. Il y a cette envie de plus d'inclusion aussi, mais cette envie de donner plus de chance, ça arrive assez systématiquement dans les discussions avec les entrepreneurs qu'on accompagne. En tout cas, moi j'ai aussi fait ce travail avec cette envie de sens et de recherche d'équité. Je trouve que ça contribue beaucoup à ça.

  • Speaker #0

    C'est absolument génial, effectivement, de voir que l'entrepreneuriat peut vraiment être un moyen de s'épanouir, de trouver du sens, de donner un sens à sa trajectoire professionnelle et puis de donner du sens à la place qu'on occupe aussi dans la société.

  • Speaker #1

    Et un impact, un impact qui peut être très fort. Puisque de l'activité économique quand même, l'impact est à différents niveaux du projet et de la vie de l'entrepreneur. Donc c'est puissant l'entrepreneuriat. C'est puissant,

  • Speaker #0

    absolument. Ça me fait la transition parfaite pour aborder le dernier volet de cette interview, justement pour que toutes ces femmes puissent entreprendre et rayonner, et créer du dynamisme et de l'emploi, et faire bouger l'économie aussi. Vous les accompagnez. Alors à quel stade peuvent-elles rentrer dans votre incubateur ? Elles peuvent venir frapper à la porte des premières quand elles ont une idée, quand le projet est déjà lancé ? À quel stade ?

  • Speaker #1

    De tous les stades finalement. Mais en effet, dès l'idée, on peut venir nous voir puisqu'on a un format très court de deux jours qui permet d'identifier son profil entrepreneurial, de voir ce qui va nous faire vibrer dans le projet entrepreneurial et de poser très rapidement le modèle économique de l'idée, c'est-à-dire... finalement voir comment le projet peut s'organiser et surtout comment on va gagner de l'argent. Et ces deux jours permettent de s'ancrer dans une réalité, de voir si c'est faisable et selon quelles conditions ça pourrait être faisable. Donc on peut vraiment frapper à notre porte dès l'envie d'entreprendre. Et puis ensuite on a des programmes longs pour aider à structurer le projet. jusqu'à l'immatriculation ou au lancement commercial, et d'autres programmes pour des entrepreneurs déjà en activité, qui font déjà du chiffre d'affaires, mais qui aimeraient booster leur chiffre d'affaires, structurer l'équipe, aller chercher des financements, voire faire des levées de fonds. Donc là, on est plutôt sur l'accompagnement au développement ou à la croissance de l'entreprise. La porte d'entrée est assez simple chez nous, c'est venir à une réunion d'information ou un café première et on va en fonction des besoins qu'on va identifier. On peut flécher sur l'un de nos programmes ou orienter vers d'autres structures d'accompagnement. On a la chance d'avoir un écosystème d'accompagnement important, hyper dense en Nouvelle-Aquitaine et partout en France. Nous, on aime bien travailler en maillage avec d'autres structures. On n'accompagne pas tant d'entrepreneurs par an que ça. donc euh on oriente très facilement vers d'autres structures d'accompagnement. Pour nous, c'est important que l'entrepreneur, il faut que ça matche avec l'accompagnement. C'est une période où parfois les femmes qui viennent nous voir sont en période un peu de fragilité parce qu'il y a de la prise de risque, on est entre deux statues, etc. Ce n'est pas évident. Donc il faut qu'il y ait un lien de confiance avec la structure, la personne qui va accompagner, etc. Parce que c'est un moment où on se livre. On est sur le projet économique, bien sûr, mais on livre un peu de sa personne et de sa vie, évidemment, dans l'accompagnement. Et donc, c'est important de sentir qu'on peut dire les choses en confiance parce que notre vie personnelle, comment on l'imagine, ce dont on a envie, ça a un impact sur le projet entrepreneurial et on l'a évoqué, mais... Ce moment du projet, c'est le moment où vous pouvez faire ce que vous voulez en étant aligné avec vos envies profondes finalement. Donc c'est important de le faire en toute connaissance de cause.

  • Speaker #0

    Vous parliez justement de ces moments de fragilité, toujours des moments où on est découragé, où on a des doutes, où on est un peu dans le dur. Pour celles qui nous écoutent et qui seraient dans ce moment un peu de down, Quel est votre conseil pour traverser ce passage, ce moment un petit peu de vide et de creux ?

  • Speaker #1

    Le réseau est hyper important. On parle souvent de la solitude de l'entrepreneur. Donc s'entourer d'autres entrepreneurs qui vont comprendre ce qui se passe dans votre tête et dans votre vie, c'est important. Se rapprocher évidemment des amis, de la famille, le cas échéant.

  • Speaker #0

    Mais c'est important de pouvoir se tourner vers des personnes qui connaissent un petit peu. montagnerie, c'est émotionnel qu'on peut vivre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand on n'a pas entrepris, quand on est salarié, on ne peut pas savoir vraiment ce qui se passe, les rouages et puis, oui, tous ces moments d'émotivation profonde, de peur. Oui, c'est important d'être dans un réseau d'entrepreneurs avec qui vous pouvez partager d'égal à égal. Certaines qui pourront dire « Non, mais j'ai vécu ça. » où il y a deux mois, j'étais exactement dans le même état d'esprit que toi, mais regarde, j'ai pu rebondir, j'ai trouvé des ressorts, etc. Parfois, des entrepreneurs beaucoup plus aguerris qui peuvent dire, oh là là, tu n'es qu'au début du chemin, mais tu vas voir, ça va te dynamiser, t'énergiser, ces moments de down, autant que les moments où tout se passe bien. Mais mon conseil, allez voir des gens qui sont des entrepreneurs aussi.

  • Speaker #0

    Justement, tous ces moments qu'on traverse, vous parliez du saut d'obstacle en début d'épisode, tous ces moments où on a l'impression de franchir des étapes, ça vient renforcer, épaissir la posture de leader qu'on peut développer grâce à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les échecs, mais les difficultés qu'on surmonte, on en apprend beaucoup plus. des moments difficiles que des moments où tout va bien. Donc oui, ça donne de l'épaisseur et ça renforce beaucoup la posture entrepreneuriale, ça c'est certain. Et puis le fait de rebondir, on est fiers aussi d'avoir pu trouver des solutions à des problèmes, etc. Avoir fait preuve de créativité, de persévérance. C'est important de célébrer aussi ces moments où on se dit « Waouh, ça faisait deux mois que je galérais sur tel projet, où j'avais que des portes qui se fermaient, et finalement, enfin, il y a une personne qui m'a dit « Waouh, c'est super ce que tu fais, j'aimerais beaucoup en savoir plus. » C'est important de les célébrer aussi ces moments-là, parce que c'est ça aussi qui va faire qu'on se sentira plus solide. et plus confiants. Donc ça, c'est peut-être un deuxième conseil, en fait, après le réseau, c'est célébrer les petites victoires.

  • Speaker #0

    Contre du chemin parcouru aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on ne se rend en effet pas toujours compte. En un an d'entrepreneuriat, on vit 12 000 vies, en fait. Donc c'est important, oui, de s'arrêter, de regarder le chemin parcouru. Allez, je vais boire un verre avec les copines ou pour célébrer ça parce que c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Avec votre expérience, quelles sont les qualités essentielles pour entreprendre ? On a parlé évidemment de confiance en soi, de savoir aussi demander de l'aide et être aussi parfois, savoir être en position de vulnérabilité, dans un cadre de confiance naturellement, mais ne pas s'isoler.

  • Speaker #1

    Ne pas s'isoler. C'est la vulnérabilité, pouvoir l'évoquer en effet et dire qu'on n'est pas omnisciente et qu'on a besoin d'aller chercher de l'aide technique ou autre. Ça c'est hyper important et en fait c'est en l'évoquant qu'on se rend compte que les gens sont hyper intéressés et souvent très promptes justement à... Contribuer, ça leur permet de se sentir utile et c'est hyper valorisant de pouvoir donner un coup de pouce à quelqu'un qui entreprend. Donc ça c'est une qualité qui s'acquiert, d'oser demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Et dans les qualités plus traditionnelles qu'on peut retrouver ?

  • Speaker #1

    L'écoute, savoir avoir quand même le sens de l'écoute, accepter les conseils, ça c'est important aussi. Pas être bille en tête, mais parfois savoir entendre des choses qui ne font pas toujours plaisir.

  • Speaker #0

    Se remettre en question.

  • Speaker #1

    Se remettre en question. Ça, c'est une vraie qualité. Et puis, être proactif aussi. Ne pas attendre des autres. Ne pas hésiter à relancer, aller vers. Et puis, faire les choses.

  • Speaker #0

    Être dans l'action.

  • Speaker #1

    Être dans l'action. Oui, complètement. Ça, c'est des vraies qualités des entrepreneurs. En tout cas, c'est ce qu'on essaie de mesurer quand on dit qu'une entrepreneur a un tempérament entrepreneurial. C'est toutes ces qualités, parfois difficiles à voir tout de suite, mais qui vont faire qu'on se dit, peut-être que le projet n'est pas top top aujourd'hui, mais elle a un vrai tempérament entrepreneurial. donc quel que soit le projet même si elle y arrivera elle arrivera à faire quelque chose qui lui permettra de vivre de son activité, d'avoir une équipe et d'avoir un impact économique et autre hyper important.

  • Speaker #0

    Merci. Alors on s'approche de la fin de cette interview. Trois dernières questions pour clôturer cette interview. Qu'aimeriez-vous voir changer pour les femmes dans le monde de l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'aimerais voir le plus rapidement possible, c'est... Quand je vais à un événement où on parle d'entrepreneuriat, d'innovation, etc., j'aimerais en arrivant voir autant de femmes que d'hommes. Aujourd'hui, ce n'est pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Surtout sur des sujets technologiques, il y a qui... métamorphose complètement la société et l'économie sur des sujets IA par exemple c'est très rare de voir des femmes s'exprimer.

  • Speaker #1

    Là il y a de gros gros enjeux c'est vrai que avec l'IA on est à un tournant il faut absolument que les femmes aillent plus sur ces métiers etc aujourd'hui bon malheureusement dans les filières ingénieurs, tech, il y a encore beaucoup de disparités et et que j'allais dire, ce que j'aimerais voir changer, c'est que les femmes... Les jeunes filles optent beaucoup plus qu'elles ne le font aujourd'hui pour aller vers des filières scientifiques. Et là, il y a encore un gros, gros sujet et on a même l'impression qu'il y a un petit retour en arrière. Donc, en fait, ce que j'aimerais qu'ils changent, c'est que les jeunes filles s'orientent beaucoup plus vers ces filières scientifiques. C'est l'enjeu énorme des prochaines années, parce qu'ensuite, dans l'entrepreneuriat, on voit que les projets innovants, souvent c'est des projets où il y a un profil ingénieur, etc. Et dans les équipes, on a besoin d'avoir ces profils technologiques. Et pourquoi il n'y a que 15% de femmes ? À la tête d'entreprises dans la tech ou d'entreprises innovantes, c'est parce qu'en fait, très peu sont issues de ces filières scientifiques. Donc le vrai enjeu pour les prochaines années est dans une période où, en effet, on parle d'IA, etc. Il faut y aller. Là, il faut absolument investir ces métiers et ces formations, déjà parce qu'il y aura beaucoup de travail à la sortie. que des projets entrepreneuriaux peuvent permettre aussi de changer la donne sur l'IA. Ça serait quand même bien qu'il y ait plus de Français qui investissent ce secteur de Français et de Françaises. Donc oui, il est là l'enjeu, en fait, sur la mixité ou l'égalité dans les filières scientifiques. C'est pas encore gagné, mais il faut y aller à marche.

  • Speaker #0

    Les filles, aimez les maths.

  • Speaker #1

    Aimer les maths, non mais le pire, c'est qu'on est bonne en maths, mais la représentation que certains profs... Enfin, là pour le coup, il y a vraiment des choses à changer dans la société, dans le mode de questionnement, et comment on amène les filles à aller vers ces filières, l'enjeu est énorme, il faudrait vraiment mettre beaucoup plus de moyens, parce que l'impact... sur l'écosystème entrepreneurial quelques années plus tard est hyper important aussi.

  • Speaker #0

    Alors trois erreurs qu'il ne faut pas commettre quand on entreprend.

  • Speaker #1

    Ne pas vouloir parler de son idée ou de son projet en pensant que quelqu'un va nous la piquer.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est assez instinctif de faire ça au début.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a beaucoup plus à gagner à en parler, même si on a l'impression que c'est hyper innovant. Le risque de tomber sur quelqu'un qui aura la dispo, l'envie, l'argent, l'énergie de mettre en œuvre votre idée ou votre projet. et c'est infime en fait ce risque par rapport à ce qu'on peut gagner en partenaire, en co-op. contact en personne qui aura envie de vous aider. C'est une première erreur qui est souvent commise. Ne pas écouter. J'évoquais l'écoute à les billes en tête sur son projet en étant persuadé, convaincu que on y arrivera et qu'on peut y arriver seul. C'est la deuxième erreur. Et la troisième erreur, c'est de penser qu'on peut entreprendre en étant seul. S'entourer, se faire accompagner, c'est essentiel quand on entreprend. Donc, penser qu'on peut y arriver seule, c'est une erreur. Une illusion. Une illusion, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et dernière question, vous, quelle femme vous a inspirée professionnellement ? On parlait beaucoup de l'importance des rôles modèles. Est-ce que vous, dans votre imaginaire, il y avait une femme un peu top niveau qui vous guide un petit peu ?

  • Speaker #1

    Il y a trois femmes qui m'inspirent. Je parle souvent de ma mère qui a repris ses études sur le tard pour devenir cadre infirmier, alors qu'elle était aide-soignante quand elle a démarré sa carrière professionnelle. Je l'ai toujours vue faire des études, donc elle m'a beaucoup inspirée. Je pense qu'aujourd'hui, j'ai aussi envie d'aider les femmes parce que j'ai vu ma mère qui... C'était engagé dans une vocation dans le secteur hospitalier, etc. Et d'un autre côté, je voyais mon père qui était chef d'entreprise dans une activité très masculine. Je pense que je suis un bon mix des deux. La deuxième femme qui m'a inspirée, et justement je viens d'évoquer mon père, c'est une femme complètement inconnue. J'ai beaucoup travaillé avec mon père. parce que souvent quand on est enfant, fils ou fille d'un chef d'entreprise, on est amené à travailler dans la boîte, faire des stages, etc. Et j'ai eu un rôle modèle en la fille de quelqu'un avec qui mon père travaillait, dans le secteur des matériaux travaux publics, donc très masculin. Et en fait, elle bossait avec son père et elle a repris. la boîte de son père. Donc moi, quand j'étais, j'avais 20 ans, je travaillais une fois de temps en temps avec mon père, etc. Elle m'a ouvert un peu le champ des possibles parce qu'on parlait souvent de Maryse, Maryse Dark, qui travaillait avec son père. Et tous les hommes que je rencontrais dans ce secteur la portaient au nu en disant qu'elle était hyper pro. Ils avaient un problème, ils allaient demander à Maryse, etc. Dans un secteur hyper, hyper masculin. Et je pense que ça, je me suis dit, tout est possible. Puisque Maryse a ouvert la voie, je pourrais tout à fait reprendre moi aussi la boîte de mon père. Ça ne m'intéressait pas du tout. Et troisième personne, beaucoup plus connue, qui n'est pas entrepreneur quoique, c'est Michelle Obama. Je pense qu'elle est très, très souvent citée. Son engagement, sa façon de faire, sa bienveillance, sa pugnacité, sa finesse.

  • Speaker #0

    Incroyable, Michelle Obama.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. je pense qu'elle inspire énormément de monde mais voilà j'ai mon mix de femmes inspirantes qui me votre panthéon à vous mon panthéon à moi tout à fait c'est un très joli panthéon et on va conclure sur ça,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Christine Pantex d'avoir répondu à mes questions et de nous avoir parlé d'entrepreneuriat des femmes est-ce que vous avez un dernier mot à ajouter ?

  • Speaker #1

    peut-être oser y aller Oser pousser la première porte pour se faire accompagner, prendre des informations et se faire accompagner. Croire en soi. Croire en soi, c'est peut-être ayant sa capacité à faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Laurie de m'avoir invitée.

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Description

On dit souvent que les femmes sont rares dans les lieux de pouvoir.

D’abord en politique.

Et… surprise : dans l’entrepreneuriat aussi.


En France : 33 % seulement des créateurs d’entreprise sont des femmes.

Et pourtant… 56 % d’entre elles entreprennent pour donner du sens à leur vie professionnelle 


C’est exactement le fil de mon échange avec Christine Venet - Panteix, directrice de l’incubateur Les Premières Nouvelle-Aquitaine, sur le Podcast Les Mariannes.

🎙️ Dans cet épisode, on parle ensemble et sans détour :

 • des freins visibles et invisibles pour les femmes qui entreprennent 

 • de l’accès au financement 

 • de l’entrepreneuriat comme quête de sens et d’impact

 • de la force des réseaux d'entraide professionnels

 • de l'audace, de la posture de dirigeante et de la nécessité des rôles-modèles


Un épisode concret, inspirant, qui dit beaucoup de ce que les femmes inventent chaque jour dans le monde économique.



Pour suivre Les Premières Nouvelle-Aquitaine :


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Bonne écoute !    


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'aimerais vous parler des cercles de voix. Les cercles de voix, c'est un programme d'entraînement pour toutes celles qui veulent gagner en aisance sur leur prise de parole en public ou devant les médias. Si à l'idée de prendre la parole, vous avez la voix qui tremble, le cœur qui s'emballe ou vous ne savez pas comment organiser vos idées, pire vous laissez passer des opportunités, ce programme est fait pour vous. J'ai conçu les cercles de voix comme un espace bienveillant, en petits groupes et en non mixité, pour vous permettre de découvrir le pouvoir de votre voix et de prendre enfin toute votre place. C'est une masterclass en ligne et en direct pour vous permettre en trois étapes de lever vos freins, d'acquérir une méthode pour préparer des éléments de langage qui soient clairs et percutants, et faire de votre corps un allié pour une communication non-verbale optimale. Rendez-vous sur mon site novascript.fr pour réserver votre place. Un tarif spécial BFF vous attend si vous souhaitez venir en duo avec une collègue ou une amie. Bonjour, je suis Laurie Théron et je vous accueille sur mon podcast Les Mariannes. Dans cette émission, que j'ai conçue pour vous aider à prendre toute votre place dans la vie publique de notre société, je reçois des femmes politiques et des activistes qui inventent le monde de demain.

  • Speaker #1

    Mesdames, vous êtes légitimes, vous avez votre place, vous êtes compétentes. Investissez-vous dans cette vie politique ?

  • Speaker #2

    Il faut du courage pour faire de la politique, que l'on soit homme ou femme, mais je crois qu'on ne pardonne à rien l'ensemble.

  • Speaker #3

    On vient vous chercher parce que vous êtes une des pièces du puzzle qui va faire gagner.

  • Speaker #0

    Un message qui, moi, m'a été transmis, alors que j'étais jeune et que je n'avais pas forcément confiance en moi,

  • Speaker #3

    on m'a dit, Sophie, il faut y croire, toujours y croire.

  • Speaker #0

    Quand vous doutez de vous, pensez-vous. Avec les Mariannes, je vous propose de partir à la rencontre de femmes qui s'engagent dans leur territoire ou à l'échelle nationale pour défendre leurs idées et construire différemment le monde de demain. Quant à moi, je suis une passionnée de politique et d'engagement et je rêve d'une société plus égalitaire. J'ai passé 7 ans dans la peau d'une collaboratrice parlementaire au Sénat et j'accompagne aujourd'hui les entreprises et les changemakers dans leur communication digitale et la conception de leur stratégie éditoriale. Pour soutenir ce podcast et permettre au maximum de personnes de bénéficier de son contenu, abonnez-vous, notez le 5 étoiles et partagez-le autour de vous. Je suis évidemment présente sur les réseaux sociaux, vous me retrouverez avec le compte LmarianneFR. Enfin, pour être informé de la sortie d'un nouvel épisode, abonnez-vous à la newsletter que vous trouverez sur mon blog. Et puis vous pouvez aussi soutenir financièrement le podcast en laissant un don sur la plateforme Tipeee. Bienvenue dans l'univers des Mariannes. Christine Bantex, bonjour.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation et bienvenue sur Les Mariannes.

  • Speaker #3

    Merci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, vous êtes l'une des figures clés de l'accompagnement à l'entrepreneuriat en Nouvelle-Aquitaine. Vous dirigez l'incubateur Les Premières à Bordeaux et je suis moi-même, depuis la rentrée 2025, une de vos membres et je suis très heureuse d'avoir rejoint cette belle communauté. C'est une nouveauté sur Les Mariannes de parler d'entrepreneuriat. Et nous allons respecter le fil conducteur du podcast en parlant d'engagement, toujours, d'engagement des femmes, mais via le prisme de l'entrepreneuriat. Alors, on va rester fidèles au format des Mariannes et je vais commencer par vous poser les traditionnelles questions du portrait chinois pour démarrer cette interview. Alors, si l'entrepreneuriat au féminin était un sport, ce serait lequel selon vous ?

  • Speaker #3

    Peut-être le saut d'obstacle.

  • Speaker #0

    Ah, c'est bien vu. Effectivement, le saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    On peut faire des revues d'obstacles parfois aussi. Aussi. Il faut parfois aller vite, passer au-dessus des obstacles, les contourner éventuellement. Et puis sans être obligatoirement en compétition, je pense que cette vision du terrain d'athlétisme où on est à plusieurs sur la même ligne, l'entrepreneuriat, ça peut aussi parfois faire penser à ça.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord, c'est une très belle image. Si les premières étaient un symbole ou un objet, ce serait lequel ?

  • Speaker #3

    C'est assez personnel, je dirais une tasse de café, en tout cas quelque chose qui montre la convivialité, parce que bien sûr on est une structure d'accompagnement et un réseau d'entrepreneurs, mais l'aspect convivialité, échange, partage, notamment autour d'une tasse de café, et la notion d'accueil qui se rattache aussi à cet objet, je pense nous représente aussi assez bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, je suis d'accord avec ce choix. Effectivement, la tasse de café vous représente assez bien l'esprit des premières. Et enfin, une question un petit peu plus personnelle. Si vous aviez une heure de plus chaque jour, que feriez-vous ?

  • Speaker #3

    Je pense que je prendrais du temps pour moi, un petit peu plus que je n'en fais aujourd'hui. Peut-être une activité sportive que je réserve surtout au week-end ou lire un petit peu plus. parce que Je le réserve aussi plutôt au week-end ou aux vacances. Je lirai peut-être un petit peu plus que je ne le fais aujourd'hui, ou je ferai du sport.

  • Speaker #0

    Bon programme. Alors Christine Pantec, vous dirigez l'incubateur Les Premières Nouvelles Aquitaines, qui accompagne depuis dix ans les femmes et les équipes mixtes dans la création et le développement de leur entreprise. Quelques chiffres. Les Premières, c'est près de 10 000 porteuses de projets en dix ans en Nouvelle Aquitaine et près de 1300 entrepreneuses. accompagnée chaque année à l'échelle de la Fédération Nationale. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous engager dans cette mission au service des femmes entrepreneurs ?

  • Speaker #3

    J'étais déjà engagée dans l'entrepreneuriat et dans une structure d'accompagnement. Et j'ai fait un constat, c'est que les femmes qui entraient en parcours d'accompagnement créaient parfois moins ou moins vite que les hommes. Et ce constat que j'ai fait à Bordeaux a résonné avec la représentation que j'avais des femmes au Québec, où j'ai vécu quelques années, qui, elles, passaient à l'action, étaient très présentes, prenaient beaucoup la parole, qui avaient moins de croyances limitantes, sans doute, que les jeunes entrepreneurs que j'ai pu voir avant d'arriver aux premières. Donc j'ai eu ce questionnement à un moment, je ne comprenais pas. Pourquoi toutes ces femmes talentueuses que je rencontrais sur des parcours où il y avait beaucoup de mixité, finalement... ne créaient pas leur entreprise. Et plus ou moins au même moment, j'ai rencontré l'une des fondatrices du tout premier incubateur Ophéminin à Paris, qui avait ce projet de lancer l'incubateur à Bordeaux. Et ça a été un vrai coup de foudre, et sur le projet en tant que tel, et un coup de foudre amical ou professionnel avec... avec Marie-Christine Bordeaux, qui a créé l'incubateur ici en Nouvelle-Aquitaine. Ça arrivait au bon moment, un moment où je me questionnais beaucoup et où j'avais aussi envie de retrouver un petit peu de sens ou de motivation, d'élan sur l'accompagnement à l'entreprise. Et puis, je suis persuadée que la discrimination positive, c'est important. Proposer des programmes spécifiques, avoir une communication spécifique pour attirer parfois certains publics. Cette envie d'équité pour tous et toutes. Donc la discrimination positive, c'est quelque chose auquel je crois beaucoup. Et pour moi, c'est fondamental qu'on puisse continuer à avoir des actions spécifiques pour des publics spécifiques.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez justement des croyances limitantes que vous obtiendriez chez les femmes françaises entrepreneurs. Est-ce que vous pouvez nous en parler ? Quels obstacles est-ce que vous observez par rapport à l'entrepreneuriat des femmes ? Quelle croyance limitante est-ce qu'elles rencontrent ?

  • Speaker #3

    Ce qu'on constate c'est que l'éducation que peuvent recevoir les petites filles par rapport aux petits garçons nous formette bien sûr différemment et nous habite peut-être, en tout cas nous incite beaucoup moins à prendre des risques. à oser prendre de la place dans l'espace public, prendre la parole spontanément. Évidemment, si ça démarre dès la petite enfance, on continue de porter ça ensuite à l'âge adulte. Et la représentation ou les représentations qu'on peut avoir des femmes dans la société aujourd'hui et des femmes qui entreprennent, qui prennent des risques aussi, qui ont besoin de... se mettre en avant à un moment de leur parcours entrepreneuriel. La représentation de la société, bref, ça ne bouge pas très très vite. Donc à la fois ces freins internes qui viennent de l'éducation et de ce qu'on attend de nous quand on est petite et en grandissant, et ces représentations notamment de financeurs, finalement de gens qui sont... importants quand on a un projet entrepreneurial, mais qui s'attendent parfois à ce que les femmes prennent moins de risques, restent à leur place.

  • Speaker #0

    L'accès au financement, ça reste un sujet problématique pour la plupart des femmes entrepreneurs. Accéder à un prêt bancaire, lever des fonds, ça reste aujourd'hui des sujets problématiques.

  • Speaker #3

    Ça reste des sujets problématiques, même si un gros travail a été fait dans les réseaux bancaires pour accueillir les entrepreneurs de la même façon. que les hommes. Encore aujourd'hui, il peut y avoir des questionnements sur l'organisation avec les enfants, la capacité à faire, etc. Des questions qu'on ne poserait pas aux hommes. On dit souvent que les hommes, on va les faire parler sur la promesse qu'ils vont nous faire avec leur projet entrepreneurial. Les femmes, on va les questionner sur les risques qu'elles prennent. C'est un duit. pas du tout le même type de réponses. Bien sûr, et les investisseurs qui, encore aujourd'hui, sont plutôt des hommes qui ont plus de 50 ans, qui ont aussi eux-mêmes été formatés, ils ne sont pas toujours conscients de ce qu'ils détaillent. Les détaillés collectifs vont aussi avoir tendance à vouloir soutenir financièrement des entrepreneurs qui vont leur... certifier que le retour sur investissement sera rapide et assez important en fait. Et les femmes ? n'aiment pas faire de fausses promesses, ou en tout cas, elles n'aiment pas s'engager ou formuler des promesses qu'elles ne sont pas sûres de pouvoir tenir, de survendre leur entreprise, leur offre de services, etc. C'est là-dessus qu'il faut peut-être qu'on travaille un petit peu plus, mais on a aussi été formaté comme ça, le syndrome de la bonne élève, le syndrome de l'imposteur, etc. C'est des choses qu'on évoque plus... Plus particulièrement pour les femmes que pour, on ne parle jamais du syndrome du bon élève en parlant des hommes en fait. Encore un certain nombre de croyances limitantes ou de freins, ça évolue quand même pas mal. Et c'est vraiment en donnant la parole à des femmes entrepreneurs qui ont des parcours complètement différents, des projets complètement différents, qui ont pris des risques, tenté des choses, se sont plantées, mais ont réussi à rebondir plus ou moins facilement. qui vont délivrer des témoignages authentiques en entendant ces femmes, en les voyant témoigner et raconter, qu'on donnera envie à d'autres femmes d'entreprendre et que ces croyances se lèveront au fur et à mesure. et ça confrontera j'espère l'éducation qu'on peut avoir en se disant ah mais j'ai vu une entrepreneur top à la télé qui a un parcours incroyable qui a démarré de rien qui ne croyait pas pas obligatoirement en elle et en son projet au début, mais qui a réussi à passer toutes les portes, à s'entourer, à faire preuve de leadership, etc. Je suis intimement persuadée que ça va lever les croyances, et c'est déjà le cas, mais on n'a pas encore assez de rôle modèle. Et c'est une des missions des premières aussi, de contribuer à ce qu'il y ait plus de rôle modèle, et que les premières... qu'on accompagne, osent ensuite témoigner, participer à des tables rondes, devenir élus dans des clubs de dirigeants, etc. Et qu'on les voit, ça c'est hyper important pour nous.

  • Speaker #0

    Absolument, cette fonction de rôle modèle, on y croit beaucoup chez les Mariannes aussi, avec cette mission de mettre en valeur des femmes qui agissent en France, que ce soit par le mandat politique ou par l'engagement entrepreneurial. Pour objectiver la situation, en France, il y a 33% de femmes parmi les créateurs d'entreprises, tous statuts confondus. On observe que les femmes aussi créent plus de micro-entreprises que les hommes. C'est ce que vous disiez par rapport à cette notion d'envergure peut-être, de croire en soi absolument et que les femmes démarrent peut-être un peu plus petit et avec des prévisions peut-être plus réalistes ou moins ambitieuses, plus prudentes absolument. Alors on va parler justement de comment est-ce que vous... Vous soutenez ces femmes parce qu'effectivement, quand on débarque dans le milieu de l'entrepreneuriat, et je suis en train de le vivre, donc je suis bien placée pour le savoir, il y a plein de choses à apprendre. On est souvent expert de son sujet, mais on découvre qu'il faut évidemment adopter une posture commerciale, faire sa compta, savoir gérer ses équipes, ses stocks, si on en a. Des compétences transversales que vous, vous allez essayer de renforcer avec vos programmes. Comment est-ce que vous favorisez cette montée en compétences et comment vous favorisez la création de la posture de dirigeante auprès des femmes que vous accompagnez ?

  • Speaker #3

    Il y a une façon de faire aussi assez spécifique aux premières. On combine à la fois du collectif avec des thématiques un peu incontournables dans l'entrepreneuriat. On parle modèle économique, en effet stratégie commerciale, la communication, les chiffres. aller chercher du financement, etc. Donc il y a ce côté un peu technique dans les contenus qui sont abordés, mais avec une approche qui est toujours hyper pragmatique et qui est doublée d'accompagnement individuel. Donc ça permet d'avancer plus en détail sur son propre projet. On a la chance d'avoir une équipe d'accompagnement qui sont des consultantes qui ont leur propre cœur d'expertise. et qui sont elles-mêmes des entrepreneurs, et la plupart d'entre elles sont aussi coachs certifiés. Ce qui veut dire que dans le questionnement qu'elles vont avoir dans l'accompagnement individuel, elles vont pouvoir amener aussi l'entrepreneur à prendre confiance, se sentir parfois plus légitime sur certains sujets, notamment quand on aborde la partie commerciale ou financière. Elles vont contribuer à travailler sur la posture en même temps que sur le... projets économiques. Donc il y a cet individuel. Il y a le collectif, il y a une posture qu'on peut acquérir de façon collective aussi en échangeant avec les autres entrepreneurs, en s'inspirant, en copiant ce que font celles qui nous inspirent le plus, mais en essayant de ressembler ou d'acquérir certaines façons de faire.

  • Speaker #0

    Quand une femme ose, elle donne la permission aussi aux autres femmes d'oser, non ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Tout à fait, et puis en fait On incite beaucoup à faire du réseau, participer à des événements, etc. C'est parfois un petit peu difficile la première fois d'aller dans un événement où on n'est pas sûr de retrouver des personnes qu'on connaît. Les premières prises de contact peuvent être parfois un petit peu compliquées, mais plus on le fait, et ça je pense que c'est aussi quelque chose d'assez spécifique au premier, c'est qu'on incite à aller vers, à passer à l'action. donc plus on résote, plus on... parle de son projet, plus on ose en parler. On gagne beaucoup plus à parler de son projet qu'à se dire on va me piquer l'idée ou au contraire, on peut gagner des parties prenantes, des gens qui peuvent nous aider, contribuer, donner des contacts. Plus on va gagner en confiance, on va fédérer de plus en plus de monde autour de son projet et de soi en tant que porteuse de projet, on va gagner en leadership. Et la question de la confiance, on ne l'a pas évoquée, mais c'est vrai que les femmes ont parfois moins confiance en elles et en leur capacité à porter un projet entrepreneurial et notamment un projet... On peut être ambitieux, on peut être ambitieuse, bien sûr. Donc plus on côtoie d'autres entrepreneurs, plus on va à la rencontre de personnes dans l'écosystème entrepreneurial, plus on parle de son projet, plus on gagne en confiance. Je pense qu'on incite beaucoup à le faire et c'est assez spécifique dans notre accompagnement.

  • Speaker #0

    Parlons un petit peu des motivations des femmes qui entreprennent. Selon France Active, 56% des femmes qui entreprennent le font pour donner du sens à leur vie professionnelle. Est-ce que vous, c'est quelque chose que vous observez parmi les membres que vous accompagnez ? L'entrepreneuriat comme cadre de sens, comme mission, est-ce que ça vous parle ça ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors là, on est complètement là-dedans depuis, je pense, le démarrage de l'incubateur à Bordeaux. cette envie pour... D'anciennes cadres d'entreprises, on a eu beaucoup de nouvelles arrivantes en plus à Bordeaux, donc des femmes qui travaillaient à Paris ou qui étaient expatriées, qui arrivaient à Bordeaux, qui ne trouvaient pas toujours un poste à la mesure de celui qu'elles avaient eu précédemment et qui voulaient en profiter pour se lancer dans une activité qui leur ressemblerait vraiment, qui les motiverait vraiment avec une quête d'un sens que souvent elles avaient perdu. En entreprise, parfois les expériences avaient été un peu douloureuses et puis il y a aussi le plafond de verre auquel nombre de femmes sont confrontées. Donc l'entrepreneuriat c'est une façon de pouvoir s'engager professionnellement dans un projet, aligné avec nos valeurs, nos motivations. La quête de sens c'est aussi se dire je ne travaille pas seulement pour gagner de l'argent même s'il faut. Il faut gagner de l'argent avec son projet entrepreneurial. C'est hyper important. Mais je vais le faire d'une façon qui me permettra peut-être d'être inclusive, motivante, engagée dans les nouveaux enjeux sociétaux, environnementaux, etc. On attire beaucoup de femmes autour de...

  • Speaker #0

    Qui ont envie de changer le monde aussi.

  • Speaker #3

    Envie de changer le monde, tout à fait. assez spécifique aux femmes aussi, qui s'engagent souvent professionnellement, on le dit souvent, les femmes sont plutôt dans les métiers du care, etc. Quête de sens a sans doute toujours été plutôt portée par les femmes, ou l'envie d'être utile, de résoudre des problématiques sociales, d'aider au sens très très large C'est une des forces des femmes que vous observez

  • Speaker #0

    On a beaucoup parlé des points faibles finalement des femmes qui ont peut-être un sentiment d'imposture ou d'ambition revue à la baisse, mais ça par contre c'est une force de vouloir transformer le monde, d'agir pour sa communauté, d'avoir un impact au niveau de sa communauté. Ça c'est une des forces des femmes ?

  • Speaker #3

    Ça c'est une force, une très très grande force des femmes. là où on en est aujourd'hui du monde Je suis persuadée que les femmes sont celles qui vont justement contribuer à changer le monde parce qu'on est engagé sur tous ces sujets depuis beaucoup plus longtemps. Oui, c'est une très très grande force. On est vraiment à un moment où on peut contribuer encore plus, avoir encore plus d'impact. Donc nous, on espère vraiment éveiller encore plus de vocations de femmes entrepreneurs parce qu'on a une façon de voir le monde. Une envie de travailler différemment, de bien traiter nos collaborateurs, d'être respectueuse des gens avec qui on travaille, partenaires, prestataires, etc. Qu'ont aussi certains entrepreneurs masculins, bien sûr, il ne faut pas... Mais une...

  • Speaker #0

    Une sensibilité qui est différente. Une sensibilité,

  • Speaker #3

    oui, une sensibilité qui est différente et une envie de mettre en œuvre les choses avec cette... façon de voir, on voit plus à 360 degrés en fait, on regarde plus ce qu'il y a autour de nous.

  • Speaker #0

    Il y a une prise en compte peut-être des parties prenantes qui est plus large, plus globale. Tout à fait,

  • Speaker #3

    tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est en ça que les femmes peut-être réinventent la façon de diriger, de créer une entreprise aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis souvent, c'est vrai que dans les projets entrepreneuriaux, par exemple, nous on accompagne surtout des projets qui vont permettre de la création d'emplois ou des projets où il y a de la différenciation. Mais assez systématiquement, les entrepreneurs vont nous dire « bon, moi, j'aimerais bien travailler avec des entreprises d'insertion, un ESAT, j'aimerais pouvoir intégrer » . des femmes de plus de 50 ans dans mon équipe, donner de la chance à des jeunes qui ne trouvent pas de stage ou qui étaient en décrochage scolaire. Il y a cette envie de plus d'inclusion aussi, mais cette envie de donner plus de chance, ça arrive assez systématiquement dans les discussions avec les entrepreneurs qu'on accompagne. En tout cas, moi j'ai aussi fait ce travail avec cette envie de sens et de recherche d'équité. Je trouve que ça contribue beaucoup à ça.

  • Speaker #0

    C'est absolument génial, effectivement, de voir que l'entrepreneuriat peut vraiment être un moyen de s'épanouir, de trouver du sens, de donner un sens à sa trajectoire professionnelle et puis de donner du sens à la place qu'on occupe aussi dans la société.

  • Speaker #1

    Et un impact, un impact qui peut être très fort. Puisque de l'activité économique quand même, l'impact est à différents niveaux du projet et de la vie de l'entrepreneur. Donc c'est puissant l'entrepreneuriat. C'est puissant,

  • Speaker #0

    absolument. Ça me fait la transition parfaite pour aborder le dernier volet de cette interview, justement pour que toutes ces femmes puissent entreprendre et rayonner, et créer du dynamisme et de l'emploi, et faire bouger l'économie aussi. Vous les accompagnez. Alors à quel stade peuvent-elles rentrer dans votre incubateur ? Elles peuvent venir frapper à la porte des premières quand elles ont une idée, quand le projet est déjà lancé ? À quel stade ?

  • Speaker #1

    De tous les stades finalement. Mais en effet, dès l'idée, on peut venir nous voir puisqu'on a un format très court de deux jours qui permet d'identifier son profil entrepreneurial, de voir ce qui va nous faire vibrer dans le projet entrepreneurial et de poser très rapidement le modèle économique de l'idée, c'est-à-dire... finalement voir comment le projet peut s'organiser et surtout comment on va gagner de l'argent. Et ces deux jours permettent de s'ancrer dans une réalité, de voir si c'est faisable et selon quelles conditions ça pourrait être faisable. Donc on peut vraiment frapper à notre porte dès l'envie d'entreprendre. Et puis ensuite on a des programmes longs pour aider à structurer le projet. jusqu'à l'immatriculation ou au lancement commercial, et d'autres programmes pour des entrepreneurs déjà en activité, qui font déjà du chiffre d'affaires, mais qui aimeraient booster leur chiffre d'affaires, structurer l'équipe, aller chercher des financements, voire faire des levées de fonds. Donc là, on est plutôt sur l'accompagnement au développement ou à la croissance de l'entreprise. La porte d'entrée est assez simple chez nous, c'est venir à une réunion d'information ou un café première et on va en fonction des besoins qu'on va identifier. On peut flécher sur l'un de nos programmes ou orienter vers d'autres structures d'accompagnement. On a la chance d'avoir un écosystème d'accompagnement important, hyper dense en Nouvelle-Aquitaine et partout en France. Nous, on aime bien travailler en maillage avec d'autres structures. On n'accompagne pas tant d'entrepreneurs par an que ça. donc euh on oriente très facilement vers d'autres structures d'accompagnement. Pour nous, c'est important que l'entrepreneur, il faut que ça matche avec l'accompagnement. C'est une période où parfois les femmes qui viennent nous voir sont en période un peu de fragilité parce qu'il y a de la prise de risque, on est entre deux statues, etc. Ce n'est pas évident. Donc il faut qu'il y ait un lien de confiance avec la structure, la personne qui va accompagner, etc. Parce que c'est un moment où on se livre. On est sur le projet économique, bien sûr, mais on livre un peu de sa personne et de sa vie, évidemment, dans l'accompagnement. Et donc, c'est important de sentir qu'on peut dire les choses en confiance parce que notre vie personnelle, comment on l'imagine, ce dont on a envie, ça a un impact sur le projet entrepreneurial et on l'a évoqué, mais... Ce moment du projet, c'est le moment où vous pouvez faire ce que vous voulez en étant aligné avec vos envies profondes finalement. Donc c'est important de le faire en toute connaissance de cause.

  • Speaker #0

    Vous parliez justement de ces moments de fragilité, toujours des moments où on est découragé, où on a des doutes, où on est un peu dans le dur. Pour celles qui nous écoutent et qui seraient dans ce moment un peu de down, Quel est votre conseil pour traverser ce passage, ce moment un petit peu de vide et de creux ?

  • Speaker #1

    Le réseau est hyper important. On parle souvent de la solitude de l'entrepreneur. Donc s'entourer d'autres entrepreneurs qui vont comprendre ce qui se passe dans votre tête et dans votre vie, c'est important. Se rapprocher évidemment des amis, de la famille, le cas échéant.

  • Speaker #0

    Mais c'est important de pouvoir se tourner vers des personnes qui connaissent un petit peu. montagnerie, c'est émotionnel qu'on peut vivre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand on n'a pas entrepris, quand on est salarié, on ne peut pas savoir vraiment ce qui se passe, les rouages et puis, oui, tous ces moments d'émotivation profonde, de peur. Oui, c'est important d'être dans un réseau d'entrepreneurs avec qui vous pouvez partager d'égal à égal. Certaines qui pourront dire « Non, mais j'ai vécu ça. » où il y a deux mois, j'étais exactement dans le même état d'esprit que toi, mais regarde, j'ai pu rebondir, j'ai trouvé des ressorts, etc. Parfois, des entrepreneurs beaucoup plus aguerris qui peuvent dire, oh là là, tu n'es qu'au début du chemin, mais tu vas voir, ça va te dynamiser, t'énergiser, ces moments de down, autant que les moments où tout se passe bien. Mais mon conseil, allez voir des gens qui sont des entrepreneurs aussi.

  • Speaker #0

    Justement, tous ces moments qu'on traverse, vous parliez du saut d'obstacle en début d'épisode, tous ces moments où on a l'impression de franchir des étapes, ça vient renforcer, épaissir la posture de leader qu'on peut développer grâce à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les échecs, mais les difficultés qu'on surmonte, on en apprend beaucoup plus. des moments difficiles que des moments où tout va bien. Donc oui, ça donne de l'épaisseur et ça renforce beaucoup la posture entrepreneuriale, ça c'est certain. Et puis le fait de rebondir, on est fiers aussi d'avoir pu trouver des solutions à des problèmes, etc. Avoir fait preuve de créativité, de persévérance. C'est important de célébrer aussi ces moments où on se dit « Waouh, ça faisait deux mois que je galérais sur tel projet, où j'avais que des portes qui se fermaient, et finalement, enfin, il y a une personne qui m'a dit « Waouh, c'est super ce que tu fais, j'aimerais beaucoup en savoir plus. » C'est important de les célébrer aussi ces moments-là, parce que c'est ça aussi qui va faire qu'on se sentira plus solide. et plus confiants. Donc ça, c'est peut-être un deuxième conseil, en fait, après le réseau, c'est célébrer les petites victoires.

  • Speaker #0

    Contre du chemin parcouru aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on ne se rend en effet pas toujours compte. En un an d'entrepreneuriat, on vit 12 000 vies, en fait. Donc c'est important, oui, de s'arrêter, de regarder le chemin parcouru. Allez, je vais boire un verre avec les copines ou pour célébrer ça parce que c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Avec votre expérience, quelles sont les qualités essentielles pour entreprendre ? On a parlé évidemment de confiance en soi, de savoir aussi demander de l'aide et être aussi parfois, savoir être en position de vulnérabilité, dans un cadre de confiance naturellement, mais ne pas s'isoler.

  • Speaker #1

    Ne pas s'isoler. C'est la vulnérabilité, pouvoir l'évoquer en effet et dire qu'on n'est pas omnisciente et qu'on a besoin d'aller chercher de l'aide technique ou autre. Ça c'est hyper important et en fait c'est en l'évoquant qu'on se rend compte que les gens sont hyper intéressés et souvent très promptes justement à... Contribuer, ça leur permet de se sentir utile et c'est hyper valorisant de pouvoir donner un coup de pouce à quelqu'un qui entreprend. Donc ça c'est une qualité qui s'acquiert, d'oser demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Et dans les qualités plus traditionnelles qu'on peut retrouver ?

  • Speaker #1

    L'écoute, savoir avoir quand même le sens de l'écoute, accepter les conseils, ça c'est important aussi. Pas être bille en tête, mais parfois savoir entendre des choses qui ne font pas toujours plaisir.

  • Speaker #0

    Se remettre en question.

  • Speaker #1

    Se remettre en question. Ça, c'est une vraie qualité. Et puis, être proactif aussi. Ne pas attendre des autres. Ne pas hésiter à relancer, aller vers. Et puis, faire les choses.

  • Speaker #0

    Être dans l'action.

  • Speaker #1

    Être dans l'action. Oui, complètement. Ça, c'est des vraies qualités des entrepreneurs. En tout cas, c'est ce qu'on essaie de mesurer quand on dit qu'une entrepreneur a un tempérament entrepreneurial. C'est toutes ces qualités, parfois difficiles à voir tout de suite, mais qui vont faire qu'on se dit, peut-être que le projet n'est pas top top aujourd'hui, mais elle a un vrai tempérament entrepreneurial. donc quel que soit le projet même si elle y arrivera elle arrivera à faire quelque chose qui lui permettra de vivre de son activité, d'avoir une équipe et d'avoir un impact économique et autre hyper important.

  • Speaker #0

    Merci. Alors on s'approche de la fin de cette interview. Trois dernières questions pour clôturer cette interview. Qu'aimeriez-vous voir changer pour les femmes dans le monde de l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'aimerais voir le plus rapidement possible, c'est... Quand je vais à un événement où on parle d'entrepreneuriat, d'innovation, etc., j'aimerais en arrivant voir autant de femmes que d'hommes. Aujourd'hui, ce n'est pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Surtout sur des sujets technologiques, il y a qui... métamorphose complètement la société et l'économie sur des sujets IA par exemple c'est très rare de voir des femmes s'exprimer.

  • Speaker #1

    Là il y a de gros gros enjeux c'est vrai que avec l'IA on est à un tournant il faut absolument que les femmes aillent plus sur ces métiers etc aujourd'hui bon malheureusement dans les filières ingénieurs, tech, il y a encore beaucoup de disparités et et que j'allais dire, ce que j'aimerais voir changer, c'est que les femmes... Les jeunes filles optent beaucoup plus qu'elles ne le font aujourd'hui pour aller vers des filières scientifiques. Et là, il y a encore un gros, gros sujet et on a même l'impression qu'il y a un petit retour en arrière. Donc, en fait, ce que j'aimerais qu'ils changent, c'est que les jeunes filles s'orientent beaucoup plus vers ces filières scientifiques. C'est l'enjeu énorme des prochaines années, parce qu'ensuite, dans l'entrepreneuriat, on voit que les projets innovants, souvent c'est des projets où il y a un profil ingénieur, etc. Et dans les équipes, on a besoin d'avoir ces profils technologiques. Et pourquoi il n'y a que 15% de femmes ? À la tête d'entreprises dans la tech ou d'entreprises innovantes, c'est parce qu'en fait, très peu sont issues de ces filières scientifiques. Donc le vrai enjeu pour les prochaines années est dans une période où, en effet, on parle d'IA, etc. Il faut y aller. Là, il faut absolument investir ces métiers et ces formations, déjà parce qu'il y aura beaucoup de travail à la sortie. que des projets entrepreneuriaux peuvent permettre aussi de changer la donne sur l'IA. Ça serait quand même bien qu'il y ait plus de Français qui investissent ce secteur de Français et de Françaises. Donc oui, il est là l'enjeu, en fait, sur la mixité ou l'égalité dans les filières scientifiques. C'est pas encore gagné, mais il faut y aller à marche.

  • Speaker #0

    Les filles, aimez les maths.

  • Speaker #1

    Aimer les maths, non mais le pire, c'est qu'on est bonne en maths, mais la représentation que certains profs... Enfin, là pour le coup, il y a vraiment des choses à changer dans la société, dans le mode de questionnement, et comment on amène les filles à aller vers ces filières, l'enjeu est énorme, il faudrait vraiment mettre beaucoup plus de moyens, parce que l'impact... sur l'écosystème entrepreneurial quelques années plus tard est hyper important aussi.

  • Speaker #0

    Alors trois erreurs qu'il ne faut pas commettre quand on entreprend.

  • Speaker #1

    Ne pas vouloir parler de son idée ou de son projet en pensant que quelqu'un va nous la piquer.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est assez instinctif de faire ça au début.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a beaucoup plus à gagner à en parler, même si on a l'impression que c'est hyper innovant. Le risque de tomber sur quelqu'un qui aura la dispo, l'envie, l'argent, l'énergie de mettre en œuvre votre idée ou votre projet. et c'est infime en fait ce risque par rapport à ce qu'on peut gagner en partenaire, en co-op. contact en personne qui aura envie de vous aider. C'est une première erreur qui est souvent commise. Ne pas écouter. J'évoquais l'écoute à les billes en tête sur son projet en étant persuadé, convaincu que on y arrivera et qu'on peut y arriver seul. C'est la deuxième erreur. Et la troisième erreur, c'est de penser qu'on peut entreprendre en étant seul. S'entourer, se faire accompagner, c'est essentiel quand on entreprend. Donc, penser qu'on peut y arriver seule, c'est une erreur. Une illusion. Une illusion, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et dernière question, vous, quelle femme vous a inspirée professionnellement ? On parlait beaucoup de l'importance des rôles modèles. Est-ce que vous, dans votre imaginaire, il y avait une femme un peu top niveau qui vous guide un petit peu ?

  • Speaker #1

    Il y a trois femmes qui m'inspirent. Je parle souvent de ma mère qui a repris ses études sur le tard pour devenir cadre infirmier, alors qu'elle était aide-soignante quand elle a démarré sa carrière professionnelle. Je l'ai toujours vue faire des études, donc elle m'a beaucoup inspirée. Je pense qu'aujourd'hui, j'ai aussi envie d'aider les femmes parce que j'ai vu ma mère qui... C'était engagé dans une vocation dans le secteur hospitalier, etc. Et d'un autre côté, je voyais mon père qui était chef d'entreprise dans une activité très masculine. Je pense que je suis un bon mix des deux. La deuxième femme qui m'a inspirée, et justement je viens d'évoquer mon père, c'est une femme complètement inconnue. J'ai beaucoup travaillé avec mon père. parce que souvent quand on est enfant, fils ou fille d'un chef d'entreprise, on est amené à travailler dans la boîte, faire des stages, etc. Et j'ai eu un rôle modèle en la fille de quelqu'un avec qui mon père travaillait, dans le secteur des matériaux travaux publics, donc très masculin. Et en fait, elle bossait avec son père et elle a repris. la boîte de son père. Donc moi, quand j'étais, j'avais 20 ans, je travaillais une fois de temps en temps avec mon père, etc. Elle m'a ouvert un peu le champ des possibles parce qu'on parlait souvent de Maryse, Maryse Dark, qui travaillait avec son père. Et tous les hommes que je rencontrais dans ce secteur la portaient au nu en disant qu'elle était hyper pro. Ils avaient un problème, ils allaient demander à Maryse, etc. Dans un secteur hyper, hyper masculin. Et je pense que ça, je me suis dit, tout est possible. Puisque Maryse a ouvert la voie, je pourrais tout à fait reprendre moi aussi la boîte de mon père. Ça ne m'intéressait pas du tout. Et troisième personne, beaucoup plus connue, qui n'est pas entrepreneur quoique, c'est Michelle Obama. Je pense qu'elle est très, très souvent citée. Son engagement, sa façon de faire, sa bienveillance, sa pugnacité, sa finesse.

  • Speaker #0

    Incroyable, Michelle Obama.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. je pense qu'elle inspire énormément de monde mais voilà j'ai mon mix de femmes inspirantes qui me votre panthéon à vous mon panthéon à moi tout à fait c'est un très joli panthéon et on va conclure sur ça,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Christine Pantex d'avoir répondu à mes questions et de nous avoir parlé d'entrepreneuriat des femmes est-ce que vous avez un dernier mot à ajouter ?

  • Speaker #1

    peut-être oser y aller Oser pousser la première porte pour se faire accompagner, prendre des informations et se faire accompagner. Croire en soi. Croire en soi, c'est peut-être ayant sa capacité à faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Laurie de m'avoir invitée.

Description

On dit souvent que les femmes sont rares dans les lieux de pouvoir.

D’abord en politique.

Et… surprise : dans l’entrepreneuriat aussi.


En France : 33 % seulement des créateurs d’entreprise sont des femmes.

Et pourtant… 56 % d’entre elles entreprennent pour donner du sens à leur vie professionnelle 


C’est exactement le fil de mon échange avec Christine Venet - Panteix, directrice de l’incubateur Les Premières Nouvelle-Aquitaine, sur le Podcast Les Mariannes.

🎙️ Dans cet épisode, on parle ensemble et sans détour :

 • des freins visibles et invisibles pour les femmes qui entreprennent 

 • de l’accès au financement 

 • de l’entrepreneuriat comme quête de sens et d’impact

 • de la force des réseaux d'entraide professionnels

 • de l'audace, de la posture de dirigeante et de la nécessité des rôles-modèles


Un épisode concret, inspirant, qui dit beaucoup de ce que les femmes inventent chaque jour dans le monde économique.



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Avant de commencer cet épisode, j'aimerais vous parler des cercles de voix. Les cercles de voix, c'est un programme d'entraînement pour toutes celles qui veulent gagner en aisance sur leur prise de parole en public ou devant les médias. Si à l'idée de prendre la parole, vous avez la voix qui tremble, le cœur qui s'emballe ou vous ne savez pas comment organiser vos idées, pire vous laissez passer des opportunités, ce programme est fait pour vous. J'ai conçu les cercles de voix comme un espace bienveillant, en petits groupes et en non mixité, pour vous permettre de découvrir le pouvoir de votre voix et de prendre enfin toute votre place. C'est une masterclass en ligne et en direct pour vous permettre en trois étapes de lever vos freins, d'acquérir une méthode pour préparer des éléments de langage qui soient clairs et percutants, et faire de votre corps un allié pour une communication non-verbale optimale. Rendez-vous sur mon site novascript.fr pour réserver votre place. Un tarif spécial BFF vous attend si vous souhaitez venir en duo avec une collègue ou une amie. Bonjour, je suis Laurie Théron et je vous accueille sur mon podcast Les Mariannes. Dans cette émission, que j'ai conçue pour vous aider à prendre toute votre place dans la vie publique de notre société, je reçois des femmes politiques et des activistes qui inventent le monde de demain.

  • Speaker #1

    Mesdames, vous êtes légitimes, vous avez votre place, vous êtes compétentes. Investissez-vous dans cette vie politique ?

  • Speaker #2

    Il faut du courage pour faire de la politique, que l'on soit homme ou femme, mais je crois qu'on ne pardonne à rien l'ensemble.

  • Speaker #3

    On vient vous chercher parce que vous êtes une des pièces du puzzle qui va faire gagner.

  • Speaker #0

    Un message qui, moi, m'a été transmis, alors que j'étais jeune et que je n'avais pas forcément confiance en moi,

  • Speaker #3

    on m'a dit, Sophie, il faut y croire, toujours y croire.

  • Speaker #0

    Quand vous doutez de vous, pensez-vous. Avec les Mariannes, je vous propose de partir à la rencontre de femmes qui s'engagent dans leur territoire ou à l'échelle nationale pour défendre leurs idées et construire différemment le monde de demain. Quant à moi, je suis une passionnée de politique et d'engagement et je rêve d'une société plus égalitaire. J'ai passé 7 ans dans la peau d'une collaboratrice parlementaire au Sénat et j'accompagne aujourd'hui les entreprises et les changemakers dans leur communication digitale et la conception de leur stratégie éditoriale. Pour soutenir ce podcast et permettre au maximum de personnes de bénéficier de son contenu, abonnez-vous, notez le 5 étoiles et partagez-le autour de vous. Je suis évidemment présente sur les réseaux sociaux, vous me retrouverez avec le compte LmarianneFR. Enfin, pour être informé de la sortie d'un nouvel épisode, abonnez-vous à la newsletter que vous trouverez sur mon blog. Et puis vous pouvez aussi soutenir financièrement le podcast en laissant un don sur la plateforme Tipeee. Bienvenue dans l'univers des Mariannes. Christine Bantex, bonjour.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation et bienvenue sur Les Mariannes.

  • Speaker #3

    Merci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, vous êtes l'une des figures clés de l'accompagnement à l'entrepreneuriat en Nouvelle-Aquitaine. Vous dirigez l'incubateur Les Premières à Bordeaux et je suis moi-même, depuis la rentrée 2025, une de vos membres et je suis très heureuse d'avoir rejoint cette belle communauté. C'est une nouveauté sur Les Mariannes de parler d'entrepreneuriat. Et nous allons respecter le fil conducteur du podcast en parlant d'engagement, toujours, d'engagement des femmes, mais via le prisme de l'entrepreneuriat. Alors, on va rester fidèles au format des Mariannes et je vais commencer par vous poser les traditionnelles questions du portrait chinois pour démarrer cette interview. Alors, si l'entrepreneuriat au féminin était un sport, ce serait lequel selon vous ?

  • Speaker #3

    Peut-être le saut d'obstacle.

  • Speaker #0

    Ah, c'est bien vu. Effectivement, le saut d'obstacle.

  • Speaker #3

    On peut faire des revues d'obstacles parfois aussi. Aussi. Il faut parfois aller vite, passer au-dessus des obstacles, les contourner éventuellement. Et puis sans être obligatoirement en compétition, je pense que cette vision du terrain d'athlétisme où on est à plusieurs sur la même ligne, l'entrepreneuriat, ça peut aussi parfois faire penser à ça.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord, c'est une très belle image. Si les premières étaient un symbole ou un objet, ce serait lequel ?

  • Speaker #3

    C'est assez personnel, je dirais une tasse de café, en tout cas quelque chose qui montre la convivialité, parce que bien sûr on est une structure d'accompagnement et un réseau d'entrepreneurs, mais l'aspect convivialité, échange, partage, notamment autour d'une tasse de café, et la notion d'accueil qui se rattache aussi à cet objet, je pense nous représente aussi assez bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, je suis d'accord avec ce choix. Effectivement, la tasse de café vous représente assez bien l'esprit des premières. Et enfin, une question un petit peu plus personnelle. Si vous aviez une heure de plus chaque jour, que feriez-vous ?

  • Speaker #3

    Je pense que je prendrais du temps pour moi, un petit peu plus que je n'en fais aujourd'hui. Peut-être une activité sportive que je réserve surtout au week-end ou lire un petit peu plus. parce que Je le réserve aussi plutôt au week-end ou aux vacances. Je lirai peut-être un petit peu plus que je ne le fais aujourd'hui, ou je ferai du sport.

  • Speaker #0

    Bon programme. Alors Christine Pantec, vous dirigez l'incubateur Les Premières Nouvelles Aquitaines, qui accompagne depuis dix ans les femmes et les équipes mixtes dans la création et le développement de leur entreprise. Quelques chiffres. Les Premières, c'est près de 10 000 porteuses de projets en dix ans en Nouvelle Aquitaine et près de 1300 entrepreneuses. accompagnée chaque année à l'échelle de la Fédération Nationale. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous engager dans cette mission au service des femmes entrepreneurs ?

  • Speaker #3

    J'étais déjà engagée dans l'entrepreneuriat et dans une structure d'accompagnement. Et j'ai fait un constat, c'est que les femmes qui entraient en parcours d'accompagnement créaient parfois moins ou moins vite que les hommes. Et ce constat que j'ai fait à Bordeaux a résonné avec la représentation que j'avais des femmes au Québec, où j'ai vécu quelques années, qui, elles, passaient à l'action, étaient très présentes, prenaient beaucoup la parole, qui avaient moins de croyances limitantes, sans doute, que les jeunes entrepreneurs que j'ai pu voir avant d'arriver aux premières. Donc j'ai eu ce questionnement à un moment, je ne comprenais pas. Pourquoi toutes ces femmes talentueuses que je rencontrais sur des parcours où il y avait beaucoup de mixité, finalement... ne créaient pas leur entreprise. Et plus ou moins au même moment, j'ai rencontré l'une des fondatrices du tout premier incubateur Ophéminin à Paris, qui avait ce projet de lancer l'incubateur à Bordeaux. Et ça a été un vrai coup de foudre, et sur le projet en tant que tel, et un coup de foudre amical ou professionnel avec... avec Marie-Christine Bordeaux, qui a créé l'incubateur ici en Nouvelle-Aquitaine. Ça arrivait au bon moment, un moment où je me questionnais beaucoup et où j'avais aussi envie de retrouver un petit peu de sens ou de motivation, d'élan sur l'accompagnement à l'entreprise. Et puis, je suis persuadée que la discrimination positive, c'est important. Proposer des programmes spécifiques, avoir une communication spécifique pour attirer parfois certains publics. Cette envie d'équité pour tous et toutes. Donc la discrimination positive, c'est quelque chose auquel je crois beaucoup. Et pour moi, c'est fondamental qu'on puisse continuer à avoir des actions spécifiques pour des publics spécifiques.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez justement des croyances limitantes que vous obtiendriez chez les femmes françaises entrepreneurs. Est-ce que vous pouvez nous en parler ? Quels obstacles est-ce que vous observez par rapport à l'entrepreneuriat des femmes ? Quelle croyance limitante est-ce qu'elles rencontrent ?

  • Speaker #3

    Ce qu'on constate c'est que l'éducation que peuvent recevoir les petites filles par rapport aux petits garçons nous formette bien sûr différemment et nous habite peut-être, en tout cas nous incite beaucoup moins à prendre des risques. à oser prendre de la place dans l'espace public, prendre la parole spontanément. Évidemment, si ça démarre dès la petite enfance, on continue de porter ça ensuite à l'âge adulte. Et la représentation ou les représentations qu'on peut avoir des femmes dans la société aujourd'hui et des femmes qui entreprennent, qui prennent des risques aussi, qui ont besoin de... se mettre en avant à un moment de leur parcours entrepreneuriel. La représentation de la société, bref, ça ne bouge pas très très vite. Donc à la fois ces freins internes qui viennent de l'éducation et de ce qu'on attend de nous quand on est petite et en grandissant, et ces représentations notamment de financeurs, finalement de gens qui sont... importants quand on a un projet entrepreneurial, mais qui s'attendent parfois à ce que les femmes prennent moins de risques, restent à leur place.

  • Speaker #0

    L'accès au financement, ça reste un sujet problématique pour la plupart des femmes entrepreneurs. Accéder à un prêt bancaire, lever des fonds, ça reste aujourd'hui des sujets problématiques.

  • Speaker #3

    Ça reste des sujets problématiques, même si un gros travail a été fait dans les réseaux bancaires pour accueillir les entrepreneurs de la même façon. que les hommes. Encore aujourd'hui, il peut y avoir des questionnements sur l'organisation avec les enfants, la capacité à faire, etc. Des questions qu'on ne poserait pas aux hommes. On dit souvent que les hommes, on va les faire parler sur la promesse qu'ils vont nous faire avec leur projet entrepreneurial. Les femmes, on va les questionner sur les risques qu'elles prennent. C'est un duit. pas du tout le même type de réponses. Bien sûr, et les investisseurs qui, encore aujourd'hui, sont plutôt des hommes qui ont plus de 50 ans, qui ont aussi eux-mêmes été formatés, ils ne sont pas toujours conscients de ce qu'ils détaillent. Les détaillés collectifs vont aussi avoir tendance à vouloir soutenir financièrement des entrepreneurs qui vont leur... certifier que le retour sur investissement sera rapide et assez important en fait. Et les femmes ? n'aiment pas faire de fausses promesses, ou en tout cas, elles n'aiment pas s'engager ou formuler des promesses qu'elles ne sont pas sûres de pouvoir tenir, de survendre leur entreprise, leur offre de services, etc. C'est là-dessus qu'il faut peut-être qu'on travaille un petit peu plus, mais on a aussi été formaté comme ça, le syndrome de la bonne élève, le syndrome de l'imposteur, etc. C'est des choses qu'on évoque plus... Plus particulièrement pour les femmes que pour, on ne parle jamais du syndrome du bon élève en parlant des hommes en fait. Encore un certain nombre de croyances limitantes ou de freins, ça évolue quand même pas mal. Et c'est vraiment en donnant la parole à des femmes entrepreneurs qui ont des parcours complètement différents, des projets complètement différents, qui ont pris des risques, tenté des choses, se sont plantées, mais ont réussi à rebondir plus ou moins facilement. qui vont délivrer des témoignages authentiques en entendant ces femmes, en les voyant témoigner et raconter, qu'on donnera envie à d'autres femmes d'entreprendre et que ces croyances se lèveront au fur et à mesure. et ça confrontera j'espère l'éducation qu'on peut avoir en se disant ah mais j'ai vu une entrepreneur top à la télé qui a un parcours incroyable qui a démarré de rien qui ne croyait pas pas obligatoirement en elle et en son projet au début, mais qui a réussi à passer toutes les portes, à s'entourer, à faire preuve de leadership, etc. Je suis intimement persuadée que ça va lever les croyances, et c'est déjà le cas, mais on n'a pas encore assez de rôle modèle. Et c'est une des missions des premières aussi, de contribuer à ce qu'il y ait plus de rôle modèle, et que les premières... qu'on accompagne, osent ensuite témoigner, participer à des tables rondes, devenir élus dans des clubs de dirigeants, etc. Et qu'on les voit, ça c'est hyper important pour nous.

  • Speaker #0

    Absolument, cette fonction de rôle modèle, on y croit beaucoup chez les Mariannes aussi, avec cette mission de mettre en valeur des femmes qui agissent en France, que ce soit par le mandat politique ou par l'engagement entrepreneurial. Pour objectiver la situation, en France, il y a 33% de femmes parmi les créateurs d'entreprises, tous statuts confondus. On observe que les femmes aussi créent plus de micro-entreprises que les hommes. C'est ce que vous disiez par rapport à cette notion d'envergure peut-être, de croire en soi absolument et que les femmes démarrent peut-être un peu plus petit et avec des prévisions peut-être plus réalistes ou moins ambitieuses, plus prudentes absolument. Alors on va parler justement de comment est-ce que vous... Vous soutenez ces femmes parce qu'effectivement, quand on débarque dans le milieu de l'entrepreneuriat, et je suis en train de le vivre, donc je suis bien placée pour le savoir, il y a plein de choses à apprendre. On est souvent expert de son sujet, mais on découvre qu'il faut évidemment adopter une posture commerciale, faire sa compta, savoir gérer ses équipes, ses stocks, si on en a. Des compétences transversales que vous, vous allez essayer de renforcer avec vos programmes. Comment est-ce que vous favorisez cette montée en compétences et comment vous favorisez la création de la posture de dirigeante auprès des femmes que vous accompagnez ?

  • Speaker #3

    Il y a une façon de faire aussi assez spécifique aux premières. On combine à la fois du collectif avec des thématiques un peu incontournables dans l'entrepreneuriat. On parle modèle économique, en effet stratégie commerciale, la communication, les chiffres. aller chercher du financement, etc. Donc il y a ce côté un peu technique dans les contenus qui sont abordés, mais avec une approche qui est toujours hyper pragmatique et qui est doublée d'accompagnement individuel. Donc ça permet d'avancer plus en détail sur son propre projet. On a la chance d'avoir une équipe d'accompagnement qui sont des consultantes qui ont leur propre cœur d'expertise. et qui sont elles-mêmes des entrepreneurs, et la plupart d'entre elles sont aussi coachs certifiés. Ce qui veut dire que dans le questionnement qu'elles vont avoir dans l'accompagnement individuel, elles vont pouvoir amener aussi l'entrepreneur à prendre confiance, se sentir parfois plus légitime sur certains sujets, notamment quand on aborde la partie commerciale ou financière. Elles vont contribuer à travailler sur la posture en même temps que sur le... projets économiques. Donc il y a cet individuel. Il y a le collectif, il y a une posture qu'on peut acquérir de façon collective aussi en échangeant avec les autres entrepreneurs, en s'inspirant, en copiant ce que font celles qui nous inspirent le plus, mais en essayant de ressembler ou d'acquérir certaines façons de faire.

  • Speaker #0

    Quand une femme ose, elle donne la permission aussi aux autres femmes d'oser, non ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Tout à fait, et puis en fait On incite beaucoup à faire du réseau, participer à des événements, etc. C'est parfois un petit peu difficile la première fois d'aller dans un événement où on n'est pas sûr de retrouver des personnes qu'on connaît. Les premières prises de contact peuvent être parfois un petit peu compliquées, mais plus on le fait, et ça je pense que c'est aussi quelque chose d'assez spécifique au premier, c'est qu'on incite à aller vers, à passer à l'action. donc plus on résote, plus on... parle de son projet, plus on ose en parler. On gagne beaucoup plus à parler de son projet qu'à se dire on va me piquer l'idée ou au contraire, on peut gagner des parties prenantes, des gens qui peuvent nous aider, contribuer, donner des contacts. Plus on va gagner en confiance, on va fédérer de plus en plus de monde autour de son projet et de soi en tant que porteuse de projet, on va gagner en leadership. Et la question de la confiance, on ne l'a pas évoquée, mais c'est vrai que les femmes ont parfois moins confiance en elles et en leur capacité à porter un projet entrepreneurial et notamment un projet... On peut être ambitieux, on peut être ambitieuse, bien sûr. Donc plus on côtoie d'autres entrepreneurs, plus on va à la rencontre de personnes dans l'écosystème entrepreneurial, plus on parle de son projet, plus on gagne en confiance. Je pense qu'on incite beaucoup à le faire et c'est assez spécifique dans notre accompagnement.

  • Speaker #0

    Parlons un petit peu des motivations des femmes qui entreprennent. Selon France Active, 56% des femmes qui entreprennent le font pour donner du sens à leur vie professionnelle. Est-ce que vous, c'est quelque chose que vous observez parmi les membres que vous accompagnez ? L'entrepreneuriat comme cadre de sens, comme mission, est-ce que ça vous parle ça ?

  • Speaker #3

    Tout à fait. Alors là, on est complètement là-dedans depuis, je pense, le démarrage de l'incubateur à Bordeaux. cette envie pour... D'anciennes cadres d'entreprises, on a eu beaucoup de nouvelles arrivantes en plus à Bordeaux, donc des femmes qui travaillaient à Paris ou qui étaient expatriées, qui arrivaient à Bordeaux, qui ne trouvaient pas toujours un poste à la mesure de celui qu'elles avaient eu précédemment et qui voulaient en profiter pour se lancer dans une activité qui leur ressemblerait vraiment, qui les motiverait vraiment avec une quête d'un sens que souvent elles avaient perdu. En entreprise, parfois les expériences avaient été un peu douloureuses et puis il y a aussi le plafond de verre auquel nombre de femmes sont confrontées. Donc l'entrepreneuriat c'est une façon de pouvoir s'engager professionnellement dans un projet, aligné avec nos valeurs, nos motivations. La quête de sens c'est aussi se dire je ne travaille pas seulement pour gagner de l'argent même s'il faut. Il faut gagner de l'argent avec son projet entrepreneurial. C'est hyper important. Mais je vais le faire d'une façon qui me permettra peut-être d'être inclusive, motivante, engagée dans les nouveaux enjeux sociétaux, environnementaux, etc. On attire beaucoup de femmes autour de...

  • Speaker #0

    Qui ont envie de changer le monde aussi.

  • Speaker #3

    Envie de changer le monde, tout à fait. assez spécifique aux femmes aussi, qui s'engagent souvent professionnellement, on le dit souvent, les femmes sont plutôt dans les métiers du care, etc. Quête de sens a sans doute toujours été plutôt portée par les femmes, ou l'envie d'être utile, de résoudre des problématiques sociales, d'aider au sens très très large C'est une des forces des femmes que vous observez

  • Speaker #0

    On a beaucoup parlé des points faibles finalement des femmes qui ont peut-être un sentiment d'imposture ou d'ambition revue à la baisse, mais ça par contre c'est une force de vouloir transformer le monde, d'agir pour sa communauté, d'avoir un impact au niveau de sa communauté. Ça c'est une des forces des femmes ?

  • Speaker #3

    Ça c'est une force, une très très grande force des femmes. là où on en est aujourd'hui du monde Je suis persuadée que les femmes sont celles qui vont justement contribuer à changer le monde parce qu'on est engagé sur tous ces sujets depuis beaucoup plus longtemps. Oui, c'est une très très grande force. On est vraiment à un moment où on peut contribuer encore plus, avoir encore plus d'impact. Donc nous, on espère vraiment éveiller encore plus de vocations de femmes entrepreneurs parce qu'on a une façon de voir le monde. Une envie de travailler différemment, de bien traiter nos collaborateurs, d'être respectueuse des gens avec qui on travaille, partenaires, prestataires, etc. Qu'ont aussi certains entrepreneurs masculins, bien sûr, il ne faut pas... Mais une...

  • Speaker #0

    Une sensibilité qui est différente. Une sensibilité,

  • Speaker #3

    oui, une sensibilité qui est différente et une envie de mettre en œuvre les choses avec cette... façon de voir, on voit plus à 360 degrés en fait, on regarde plus ce qu'il y a autour de nous.

  • Speaker #0

    Il y a une prise en compte peut-être des parties prenantes qui est plus large, plus globale. Tout à fait,

  • Speaker #3

    tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est en ça que les femmes peut-être réinventent la façon de diriger, de créer une entreprise aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis souvent, c'est vrai que dans les projets entrepreneuriaux, par exemple, nous on accompagne surtout des projets qui vont permettre de la création d'emplois ou des projets où il y a de la différenciation. Mais assez systématiquement, les entrepreneurs vont nous dire « bon, moi, j'aimerais bien travailler avec des entreprises d'insertion, un ESAT, j'aimerais pouvoir intégrer » . des femmes de plus de 50 ans dans mon équipe, donner de la chance à des jeunes qui ne trouvent pas de stage ou qui étaient en décrochage scolaire. Il y a cette envie de plus d'inclusion aussi, mais cette envie de donner plus de chance, ça arrive assez systématiquement dans les discussions avec les entrepreneurs qu'on accompagne. En tout cas, moi j'ai aussi fait ce travail avec cette envie de sens et de recherche d'équité. Je trouve que ça contribue beaucoup à ça.

  • Speaker #0

    C'est absolument génial, effectivement, de voir que l'entrepreneuriat peut vraiment être un moyen de s'épanouir, de trouver du sens, de donner un sens à sa trajectoire professionnelle et puis de donner du sens à la place qu'on occupe aussi dans la société.

  • Speaker #1

    Et un impact, un impact qui peut être très fort. Puisque de l'activité économique quand même, l'impact est à différents niveaux du projet et de la vie de l'entrepreneur. Donc c'est puissant l'entrepreneuriat. C'est puissant,

  • Speaker #0

    absolument. Ça me fait la transition parfaite pour aborder le dernier volet de cette interview, justement pour que toutes ces femmes puissent entreprendre et rayonner, et créer du dynamisme et de l'emploi, et faire bouger l'économie aussi. Vous les accompagnez. Alors à quel stade peuvent-elles rentrer dans votre incubateur ? Elles peuvent venir frapper à la porte des premières quand elles ont une idée, quand le projet est déjà lancé ? À quel stade ?

  • Speaker #1

    De tous les stades finalement. Mais en effet, dès l'idée, on peut venir nous voir puisqu'on a un format très court de deux jours qui permet d'identifier son profil entrepreneurial, de voir ce qui va nous faire vibrer dans le projet entrepreneurial et de poser très rapidement le modèle économique de l'idée, c'est-à-dire... finalement voir comment le projet peut s'organiser et surtout comment on va gagner de l'argent. Et ces deux jours permettent de s'ancrer dans une réalité, de voir si c'est faisable et selon quelles conditions ça pourrait être faisable. Donc on peut vraiment frapper à notre porte dès l'envie d'entreprendre. Et puis ensuite on a des programmes longs pour aider à structurer le projet. jusqu'à l'immatriculation ou au lancement commercial, et d'autres programmes pour des entrepreneurs déjà en activité, qui font déjà du chiffre d'affaires, mais qui aimeraient booster leur chiffre d'affaires, structurer l'équipe, aller chercher des financements, voire faire des levées de fonds. Donc là, on est plutôt sur l'accompagnement au développement ou à la croissance de l'entreprise. La porte d'entrée est assez simple chez nous, c'est venir à une réunion d'information ou un café première et on va en fonction des besoins qu'on va identifier. On peut flécher sur l'un de nos programmes ou orienter vers d'autres structures d'accompagnement. On a la chance d'avoir un écosystème d'accompagnement important, hyper dense en Nouvelle-Aquitaine et partout en France. Nous, on aime bien travailler en maillage avec d'autres structures. On n'accompagne pas tant d'entrepreneurs par an que ça. donc euh on oriente très facilement vers d'autres structures d'accompagnement. Pour nous, c'est important que l'entrepreneur, il faut que ça matche avec l'accompagnement. C'est une période où parfois les femmes qui viennent nous voir sont en période un peu de fragilité parce qu'il y a de la prise de risque, on est entre deux statues, etc. Ce n'est pas évident. Donc il faut qu'il y ait un lien de confiance avec la structure, la personne qui va accompagner, etc. Parce que c'est un moment où on se livre. On est sur le projet économique, bien sûr, mais on livre un peu de sa personne et de sa vie, évidemment, dans l'accompagnement. Et donc, c'est important de sentir qu'on peut dire les choses en confiance parce que notre vie personnelle, comment on l'imagine, ce dont on a envie, ça a un impact sur le projet entrepreneurial et on l'a évoqué, mais... Ce moment du projet, c'est le moment où vous pouvez faire ce que vous voulez en étant aligné avec vos envies profondes finalement. Donc c'est important de le faire en toute connaissance de cause.

  • Speaker #0

    Vous parliez justement de ces moments de fragilité, toujours des moments où on est découragé, où on a des doutes, où on est un peu dans le dur. Pour celles qui nous écoutent et qui seraient dans ce moment un peu de down, Quel est votre conseil pour traverser ce passage, ce moment un petit peu de vide et de creux ?

  • Speaker #1

    Le réseau est hyper important. On parle souvent de la solitude de l'entrepreneur. Donc s'entourer d'autres entrepreneurs qui vont comprendre ce qui se passe dans votre tête et dans votre vie, c'est important. Se rapprocher évidemment des amis, de la famille, le cas échéant.

  • Speaker #0

    Mais c'est important de pouvoir se tourner vers des personnes qui connaissent un petit peu. montagnerie, c'est émotionnel qu'on peut vivre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand on n'a pas entrepris, quand on est salarié, on ne peut pas savoir vraiment ce qui se passe, les rouages et puis, oui, tous ces moments d'émotivation profonde, de peur. Oui, c'est important d'être dans un réseau d'entrepreneurs avec qui vous pouvez partager d'égal à égal. Certaines qui pourront dire « Non, mais j'ai vécu ça. » où il y a deux mois, j'étais exactement dans le même état d'esprit que toi, mais regarde, j'ai pu rebondir, j'ai trouvé des ressorts, etc. Parfois, des entrepreneurs beaucoup plus aguerris qui peuvent dire, oh là là, tu n'es qu'au début du chemin, mais tu vas voir, ça va te dynamiser, t'énergiser, ces moments de down, autant que les moments où tout se passe bien. Mais mon conseil, allez voir des gens qui sont des entrepreneurs aussi.

  • Speaker #0

    Justement, tous ces moments qu'on traverse, vous parliez du saut d'obstacle en début d'épisode, tous ces moments où on a l'impression de franchir des étapes, ça vient renforcer, épaissir la posture de leader qu'on peut développer grâce à l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les échecs, mais les difficultés qu'on surmonte, on en apprend beaucoup plus. des moments difficiles que des moments où tout va bien. Donc oui, ça donne de l'épaisseur et ça renforce beaucoup la posture entrepreneuriale, ça c'est certain. Et puis le fait de rebondir, on est fiers aussi d'avoir pu trouver des solutions à des problèmes, etc. Avoir fait preuve de créativité, de persévérance. C'est important de célébrer aussi ces moments où on se dit « Waouh, ça faisait deux mois que je galérais sur tel projet, où j'avais que des portes qui se fermaient, et finalement, enfin, il y a une personne qui m'a dit « Waouh, c'est super ce que tu fais, j'aimerais beaucoup en savoir plus. » C'est important de les célébrer aussi ces moments-là, parce que c'est ça aussi qui va faire qu'on se sentira plus solide. et plus confiants. Donc ça, c'est peut-être un deuxième conseil, en fait, après le réseau, c'est célébrer les petites victoires.

  • Speaker #0

    Contre du chemin parcouru aussi.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on ne se rend en effet pas toujours compte. En un an d'entrepreneuriat, on vit 12 000 vies, en fait. Donc c'est important, oui, de s'arrêter, de regarder le chemin parcouru. Allez, je vais boire un verre avec les copines ou pour célébrer ça parce que c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Avec votre expérience, quelles sont les qualités essentielles pour entreprendre ? On a parlé évidemment de confiance en soi, de savoir aussi demander de l'aide et être aussi parfois, savoir être en position de vulnérabilité, dans un cadre de confiance naturellement, mais ne pas s'isoler.

  • Speaker #1

    Ne pas s'isoler. C'est la vulnérabilité, pouvoir l'évoquer en effet et dire qu'on n'est pas omnisciente et qu'on a besoin d'aller chercher de l'aide technique ou autre. Ça c'est hyper important et en fait c'est en l'évoquant qu'on se rend compte que les gens sont hyper intéressés et souvent très promptes justement à... Contribuer, ça leur permet de se sentir utile et c'est hyper valorisant de pouvoir donner un coup de pouce à quelqu'un qui entreprend. Donc ça c'est une qualité qui s'acquiert, d'oser demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Et dans les qualités plus traditionnelles qu'on peut retrouver ?

  • Speaker #1

    L'écoute, savoir avoir quand même le sens de l'écoute, accepter les conseils, ça c'est important aussi. Pas être bille en tête, mais parfois savoir entendre des choses qui ne font pas toujours plaisir.

  • Speaker #0

    Se remettre en question.

  • Speaker #1

    Se remettre en question. Ça, c'est une vraie qualité. Et puis, être proactif aussi. Ne pas attendre des autres. Ne pas hésiter à relancer, aller vers. Et puis, faire les choses.

  • Speaker #0

    Être dans l'action.

  • Speaker #1

    Être dans l'action. Oui, complètement. Ça, c'est des vraies qualités des entrepreneurs. En tout cas, c'est ce qu'on essaie de mesurer quand on dit qu'une entrepreneur a un tempérament entrepreneurial. C'est toutes ces qualités, parfois difficiles à voir tout de suite, mais qui vont faire qu'on se dit, peut-être que le projet n'est pas top top aujourd'hui, mais elle a un vrai tempérament entrepreneurial. donc quel que soit le projet même si elle y arrivera elle arrivera à faire quelque chose qui lui permettra de vivre de son activité, d'avoir une équipe et d'avoir un impact économique et autre hyper important.

  • Speaker #0

    Merci. Alors on s'approche de la fin de cette interview. Trois dernières questions pour clôturer cette interview. Qu'aimeriez-vous voir changer pour les femmes dans le monde de l'entreprenariat ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que j'aimerais voir le plus rapidement possible, c'est... Quand je vais à un événement où on parle d'entrepreneuriat, d'innovation, etc., j'aimerais en arrivant voir autant de femmes que d'hommes. Aujourd'hui, ce n'est pas du tout le cas.

  • Speaker #0

    Surtout sur des sujets technologiques, il y a qui... métamorphose complètement la société et l'économie sur des sujets IA par exemple c'est très rare de voir des femmes s'exprimer.

  • Speaker #1

    Là il y a de gros gros enjeux c'est vrai que avec l'IA on est à un tournant il faut absolument que les femmes aillent plus sur ces métiers etc aujourd'hui bon malheureusement dans les filières ingénieurs, tech, il y a encore beaucoup de disparités et et que j'allais dire, ce que j'aimerais voir changer, c'est que les femmes... Les jeunes filles optent beaucoup plus qu'elles ne le font aujourd'hui pour aller vers des filières scientifiques. Et là, il y a encore un gros, gros sujet et on a même l'impression qu'il y a un petit retour en arrière. Donc, en fait, ce que j'aimerais qu'ils changent, c'est que les jeunes filles s'orientent beaucoup plus vers ces filières scientifiques. C'est l'enjeu énorme des prochaines années, parce qu'ensuite, dans l'entrepreneuriat, on voit que les projets innovants, souvent c'est des projets où il y a un profil ingénieur, etc. Et dans les équipes, on a besoin d'avoir ces profils technologiques. Et pourquoi il n'y a que 15% de femmes ? À la tête d'entreprises dans la tech ou d'entreprises innovantes, c'est parce qu'en fait, très peu sont issues de ces filières scientifiques. Donc le vrai enjeu pour les prochaines années est dans une période où, en effet, on parle d'IA, etc. Il faut y aller. Là, il faut absolument investir ces métiers et ces formations, déjà parce qu'il y aura beaucoup de travail à la sortie. que des projets entrepreneuriaux peuvent permettre aussi de changer la donne sur l'IA. Ça serait quand même bien qu'il y ait plus de Français qui investissent ce secteur de Français et de Françaises. Donc oui, il est là l'enjeu, en fait, sur la mixité ou l'égalité dans les filières scientifiques. C'est pas encore gagné, mais il faut y aller à marche.

  • Speaker #0

    Les filles, aimez les maths.

  • Speaker #1

    Aimer les maths, non mais le pire, c'est qu'on est bonne en maths, mais la représentation que certains profs... Enfin, là pour le coup, il y a vraiment des choses à changer dans la société, dans le mode de questionnement, et comment on amène les filles à aller vers ces filières, l'enjeu est énorme, il faudrait vraiment mettre beaucoup plus de moyens, parce que l'impact... sur l'écosystème entrepreneurial quelques années plus tard est hyper important aussi.

  • Speaker #0

    Alors trois erreurs qu'il ne faut pas commettre quand on entreprend.

  • Speaker #1

    Ne pas vouloir parler de son idée ou de son projet en pensant que quelqu'un va nous la piquer.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est assez instinctif de faire ça au début.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a beaucoup plus à gagner à en parler, même si on a l'impression que c'est hyper innovant. Le risque de tomber sur quelqu'un qui aura la dispo, l'envie, l'argent, l'énergie de mettre en œuvre votre idée ou votre projet. et c'est infime en fait ce risque par rapport à ce qu'on peut gagner en partenaire, en co-op. contact en personne qui aura envie de vous aider. C'est une première erreur qui est souvent commise. Ne pas écouter. J'évoquais l'écoute à les billes en tête sur son projet en étant persuadé, convaincu que on y arrivera et qu'on peut y arriver seul. C'est la deuxième erreur. Et la troisième erreur, c'est de penser qu'on peut entreprendre en étant seul. S'entourer, se faire accompagner, c'est essentiel quand on entreprend. Donc, penser qu'on peut y arriver seule, c'est une erreur. Une illusion. Une illusion, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et dernière question, vous, quelle femme vous a inspirée professionnellement ? On parlait beaucoup de l'importance des rôles modèles. Est-ce que vous, dans votre imaginaire, il y avait une femme un peu top niveau qui vous guide un petit peu ?

  • Speaker #1

    Il y a trois femmes qui m'inspirent. Je parle souvent de ma mère qui a repris ses études sur le tard pour devenir cadre infirmier, alors qu'elle était aide-soignante quand elle a démarré sa carrière professionnelle. Je l'ai toujours vue faire des études, donc elle m'a beaucoup inspirée. Je pense qu'aujourd'hui, j'ai aussi envie d'aider les femmes parce que j'ai vu ma mère qui... C'était engagé dans une vocation dans le secteur hospitalier, etc. Et d'un autre côté, je voyais mon père qui était chef d'entreprise dans une activité très masculine. Je pense que je suis un bon mix des deux. La deuxième femme qui m'a inspirée, et justement je viens d'évoquer mon père, c'est une femme complètement inconnue. J'ai beaucoup travaillé avec mon père. parce que souvent quand on est enfant, fils ou fille d'un chef d'entreprise, on est amené à travailler dans la boîte, faire des stages, etc. Et j'ai eu un rôle modèle en la fille de quelqu'un avec qui mon père travaillait, dans le secteur des matériaux travaux publics, donc très masculin. Et en fait, elle bossait avec son père et elle a repris. la boîte de son père. Donc moi, quand j'étais, j'avais 20 ans, je travaillais une fois de temps en temps avec mon père, etc. Elle m'a ouvert un peu le champ des possibles parce qu'on parlait souvent de Maryse, Maryse Dark, qui travaillait avec son père. Et tous les hommes que je rencontrais dans ce secteur la portaient au nu en disant qu'elle était hyper pro. Ils avaient un problème, ils allaient demander à Maryse, etc. Dans un secteur hyper, hyper masculin. Et je pense que ça, je me suis dit, tout est possible. Puisque Maryse a ouvert la voie, je pourrais tout à fait reprendre moi aussi la boîte de mon père. Ça ne m'intéressait pas du tout. Et troisième personne, beaucoup plus connue, qui n'est pas entrepreneur quoique, c'est Michelle Obama. Je pense qu'elle est très, très souvent citée. Son engagement, sa façon de faire, sa bienveillance, sa pugnacité, sa finesse.

  • Speaker #0

    Incroyable, Michelle Obama.

  • Speaker #1

    Elle est incroyable. je pense qu'elle inspire énormément de monde mais voilà j'ai mon mix de femmes inspirantes qui me votre panthéon à vous mon panthéon à moi tout à fait c'est un très joli panthéon et on va conclure sur ça,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Christine Pantex d'avoir répondu à mes questions et de nous avoir parlé d'entrepreneuriat des femmes est-ce que vous avez un dernier mot à ajouter ?

  • Speaker #1

    peut-être oser y aller Oser pousser la première porte pour se faire accompagner, prendre des informations et se faire accompagner. Croire en soi. Croire en soi, c'est peut-être ayant sa capacité à faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Laurie de m'avoir invitée.

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