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Cap Bas Carbone : économies d'énergies & énergies renouvelables

L'électrification dans l'industrie : quelles solutions ?

L'électrification dans l'industrie : quelles solutions ?

11min |01/04/2025
Play
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Description

Cap Bas Carbone, c'est Le podcast de l'efficacité énergétique et des solutions de décarbonation.


Dans ce troisième épisode de la série spéciale de Cap bas carbone sur l’électrification, nous explorons un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone : l’électrification des procédés industriels.

·       Pourquoi ce sujet est-il si crucial ?

·       Quelles solutions concrètes existent pour remplacer les énergies fossiles par une électricité décarbonée ?

·       Quels bénéfices pour les industriels en termes de compétitivité et de transition énergétique ?

 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Richard Huet, chef de projet décarbonation des procédés industriels à la direction commerciale de Dalkia. Expert reconnu du secteur, il nous éclaire sur les enjeux économiques et techniques de l’électrification, les technologies disponibles, ainsi que sur les mesures de soutien de l’État pour accompagner les industriels.

Pour en savoir plus https://www.dalkia.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    CapBacarbon, le podcast de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, avec Dalkia. Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de notre série spéciale de CapBacarbon consacrée à l'électrification. Après avoir évoqué celle des services électriques aux bâtiments, des réseaux de chaleur et de froid, nous nous intéressons aujourd'hui à l'électrification des procédés industriels. L'industrie représente près de 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre en France. Et pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050, elle doit notamment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. Comment faire ? Avec quelles solutions et quelles aides ? Et pour quels bénéfices en termes de compétitivité, d'efficacité énergétique et de décarbonation ? Richard Huet, chef de projet décarbonation industrie de Dalkia, répond à toutes ces questions dans cet épisode. Cap bas carbone, animé par Paul-Emmanuel Géry. Bonjour Richard !

  • Speaker #1

    Bonjour Paul-Emmanuel et merci de m'avoir invité à ce podcast.

  • Speaker #0

    Richard, vous allez nous faire découvrir comment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. C'est un sujet que Dalkia maîtrise particulièrement dans l'industrie.

  • Speaker #1

    La société Dalkia est habituée à ce genre d'exercice puisqu'en 85 ans d'existence, nous avons déjà accompagné nos clients dans de multiples transitions énergétiques. Tout d'abord dans la conversion des installations charbon vers des installations gaz, puis des installations au gaz vers la biomasse. Et aujourd'hui, nous nous apprêtons à relever le défi de la conversion du gaz vers l'électricité. Depuis 2020, nous nous concentrons sur la manière dont nos clients industriels consomment leur chaleur, ce qui nous a permis de mesurer la quantité phénoménale de chaleur rejetée à l'atmosphère et donc inexploitée. Et nous nous sommes fixés comme objectif de valoriser cette chaleur rejetée aux petits oiseaux, par le biais notamment de l'électrification.

  • Speaker #0

    Cela demande des expertises pointues.

  • Speaker #1

    Avec les briques technologiques que Dalkia maîtrise et celles qui sont en cours de développement, Associés à des mécanismes de subvention, notre ambition est d'accompagner les industriels dans la décarbonation de leurs procédés en concevant des solutions énergétiques sur mesure. Et justement, ça demande une expertise très pointue pour adapter ces bris technologiques d'efficacité énergétique. Et pour cela, nous avons monté une cellule spécialisée en décarbonation des procédés industriels, capable d'intervenir sur tout le territoire. Et je suis fier de faire partie des pionniers de cette belle aventure et de vous dire qu'aujourd'hui, cette cellule support est... complètement opérationnel et nous avons déjà fait bénéficier de notre expertise à une cinquantaine de sites industriels.

  • Speaker #0

    Pourquoi cette électrification des procédés industriels est-elle devenue un enjeu majeur ?

  • Speaker #1

    La raison principale, c'est la lutte contre le changement climatique. Je m'explique. D'un côté, vous avez en France l'industrie qui est aujourd'hui le deuxième émetteur de CO2 après le transport et nous avons donc des industriels qui ont pris des engagements de réduction sensible. de leurs émissions de carbone pouvant aller même jusqu'à la neutralité d'ici 2050. Et d'autre côté, vous avez l'électricité qui est reconnue comme étant le seul vecteur énergétique qui est à la fois décarboné, abondant, flexible, compétitif et adapté aux principaux usages industriels. C'est pour cela que l'électrification est devenue un enjeu central dans la lutte contre le réchauffement climatique en remplacement des énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Mais peut-on électrifier partout ?

  • Speaker #1

    Non, pas partout en fait, puisque... Lorsque le réseau public ou les infrastructures du client ne permettent pas une électrification totale, il faut faire des mix énergétiques. L'électricité est alors complémentaire et non concurrente aux autres énergies renouvelables. Pour ne donner qu'un exemple, elle est très complémentaire à la biomasse, qui a été la première ENR mobilisée massivement pour verdir la vapeur des industriels, mais qui n'est pas forcément adaptée aux sites qui s'arrêtent le week-end ou la nuit, puisqu'une chaufferie biomasse ne peut pas assurer cette flexibilité. Mais n'oublions pas que la biomasse reste un excellent... moyen de décarboner à un coût compétitif. Et la biomasse a d'ailleurs démontré lors de la crise énergétique de 2022 une relative stabilité en termes de prix. Notons que l'usage de la biomasse par contre est privilégié maintenant à des usages haute température, c'est-à-dire à plus de 110 degrés.

  • Speaker #0

    On peut également affirmer que le contexte géopolitique pousse à accélérer la décarbonation.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, dans le contexte qu'on a actuellement géopolitique, le fait de produire nationalement l'électricité fait qu'on renforce notre souveraineté énergétique et c'est plutôt rassurant.

  • Speaker #0

    Oui, cela rend moins dépendant aux énergies fossiles importées. Voyez-vous d'autres avantages à l'électrification ?

  • Speaker #1

    Un autre argument en faveur de l'électricité est que les solutions d'électrification couvrent des usages de plus en plus nombreux. Grâce à un effort fait par la recherche et le développement, on a notamment des pompes à chaleur qui sont nouvelles et qui permettent d'électrifier un large panel d'usages, notamment ceux qui sont à plus de 100 degrés.

  • Speaker #0

    Avez-vous un exemple de réalisation ?

  • Speaker #1

    Oui, chez un fabricant de tuiles, on a installé une pompe à chaleur où on valorise la chaleur en sortie de son séchoir. En fait, on condense les buées de séchage pour en récupérer la chaleur et l'eau. La condensation est assurée par une batterie froide installée sur la cheminée d'évacuation des buées et qu'on alimente par une PAC à l'ammoniaque. Et la chaleur produite par la PAC est utilisée pour préchauffer l'air du séchoir et l'eau qui est condensée est réutilisée pour la préparation de l'argile. Le bilan environnemental, c'est 3000 tonnes de CO2 non émises à l'atmosphère et 7000 m3 d'eau réutilisée, ce qui correspond aux deux tiers des besoins du site.

  • Speaker #0

    Les résultats qui sont effectivement impressionnants, on dispose vraiment des... technologies matures pour électrifier ?

  • Speaker #1

    L'électricité ne date pas d'aujourd'hui. Il existe de nombreux process capables techniquement de fonctionner l'électricité. Parlons par exemple des chaudières électriques, qu'elles soient électrodes immergées ou à jets multiples ou encore à thermoplongeurs. Ces technologies existent depuis des dizaines d'années et nous ne faisons aujourd'hui que revisiter ces technologies qui, par ailleurs, ont des coûts d'investissement et de maintenance relativement réduits. Maintenant, comme je le disais, on voit l'émergence de nouvelles technologies. électriques, notamment les PAC et les compressions mécaniques de vapeur, qui atteignent des températures supérieures à 100°C avec d'excellents coefficients de performance qu'on appelle le COP.

  • Speaker #0

    Alors COP, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Le COP d'une pompe à chaleur, c'est le ratio entre l'énergie thermique livrée par la PAC et l'électricité qu'elle consomme. Si elle restitue trois fois plus d'énergie qu'elle ne consomme d'électricité, on dit qu'elle a un COP de 3. Et en pratique, dès qu'on a un COP de 2, on dit que l'électricité est plus compétitive que d'autres énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Quelles sont les innovations dans le domaine de l'électrification ?

  • Speaker #1

    Toujours les PAC, depuis quelques années le monde de la PAC bouge. On a vu les limites de fonctionnement repousser. Là où nous arrêtions une production d'eau chaude à 80°C il y a 10 ans, aujourd'hui on a des machines sur le marché capables de produire de l'eau surchauffée jusqu'à 140°C avec des COP bien supérieurs à 3. Notre démonstrateur Transpac réalisé en partenariat avec EDF et Dalkia Froids Solutions en est un exemple marquant. On parle dans ce cas de packs très haute température. Elles permettent de produire de la chaleur à partir d'une source basse température, donc idéalement la chaleur fatale. Et c'est un excellent outil permettant de valoriser chez les industriels leur propre chaleur fatale et effacer des énergies fossiles. Et les usages sont multiples. Nous en installons pour du préchauffage d'air ou d'eau jusqu'à 140 degrés.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, toutes ces technologies peuvent être mixées, adaptées ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'une fois qu'on a repoussé les limites de fonctionnement des pompes à chaleur, On peut imaginer des combinaisons encore inexplorées, notamment avec la compression mécanique de vapeur. Le principe est simple, la pas très haute température produit de l'eau surchauffée à plus de 100 degrés, que nous flashons en vapeur du coup très basse pression. Cette vapeur, on la comprime dans des compressions mécaniques de vapeur, qui fonctionnent à l'électricité, pour augmenter la pression de cette vapeur. Et avec ça, on arrive à produire une utilité vapeur qui est complètement décarbonée.

  • Speaker #0

    L'État a récemment annoncé des mesures ambitieuses pour accompagner les industriels dans leur décarbonation. Pouvez-vous nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    L'État a effectivement une politique ambitieuse de décarbonation de l'industrie. Il y a de nombreux mécanismes d'aide, on parle notamment de France 2030. L'ADEME est l'opérateur clé de ces programmes de financement qui stimulent les décisions d'investissement. Mais les mécanismes sont... de plus en plus complexes. C'est pourquoi Dalkia a développé une ingénierie permettant d'assister les industriels à compléter ces dossiers souvent fastidieux. J'ajoute qu'il y a bien sûr aussi comme système les certificats d'économie d'énergie qui s'articulent avec les subventions de l'ADEME.

  • Speaker #0

    On trouve vraiment des guichets de subventions à peu près pour tous les types de projets de décarbonation ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Il y a le fonds chaleur qui est ouvert toute l'année avec des enveloppes annuelles dédiées à certains types de projets, notamment au projet de récupération de chaleur fatale. Puis il y a d'autres guichets, j'irais par l'ADEME, qui sont eux intermittents avec des dates de relève bien précises. Je pense bien sûr au décarbane. Ce guichet a la particularité de financer des projets de changement de mix énergétique, idéal pour des projets d'électrification. Le gouvernement vient de compléter son panel d'aide en lançant un nouvel appel à projet, appelé le Grand Projet Industriel de Décarbonation. Il apporte une aide à l'exploitation et ça c'est nouveau en fait. Donc ce guichet est vraiment adapté à certains grands projets, comme par exemple les projets de captation de CO2 ou les projets de chaudière électrique de grande puissance. Et je peux d'ores et déjà vous dire que les industriels concernés et d'Alka sont très mobilisés pour candidater à ces appels à projets.

  • Speaker #0

    Quand on est industriel, on a vraiment intérêt à électrifier ces procédés.

  • Speaker #1

    Oui, on le voit, il y a plein d'avantages que l'on peut résumer en quatre mots-clés. Le premier, c'est la compétitivité. On le voit, le pincement pris entre l'électricité et le gaz est en train de diminuer. On a d'ailleurs une salle des marchés chez Delkia qui est experte sur ce sujet et qui est capable de faire bénéficier de ces arbitrages à nos clients. Le deuxième argument, c'est la flexibilité. L'électricité, c'est s'adapter à tous les profils de charge que l'on peut rencontrer chez les industriels. Et ça, c'est un avantage majeur par rapport à nombreux autres vecteurs énergétiques. Le troisième argument, c'est la disponibilité. On parle d'un vecteur qui est disponible tout de suite, de l'électricité, on en a profusion dès maintenant. Et le quatrième mot-clé, c'est le multi-usage. Même pour des besoins d'utilité supérieurs à 300 degrés, là où normalement s'arrête l'usage de la vapeur et du fluide thermique.

  • Speaker #0

    Il y a quand même des défis à relever pour électrifier.

  • Speaker #1

    J'en vois deux en fait. Le premier défi, c'est l'incertitude des marchés. N'oublions pas que les prix spot d'électricité ont atteint plus de 1000 euros du mégawatt-heure pendant la crise énergétique de fin août 2022. Le groupe EDF s'est penché sur le sujet et a développé des offres permettant d'avoir une vision et un engagement à long terme sur des prix fixes. Le deuxième défi, il est technologique. Changer, électrifier un procédé industriel, ça peut être considéré comme une modification majeure, mais moi je le vois vraiment comme une opportunité de modernisation de notre outil industriel.

  • Speaker #0

    On peut en profiter pour décarboner, digitaliser, mettre de l'IA, enfin beaucoup de choses. Un mot de conclusion ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a vraiment un défi commun à relever qui est de limiter le réchauffement climatique. Le secteur industriel, on l'a dit, est un important émetteur de CO2. Chaque tonne de CO2 évitée est une victoire pour nous et les générations suivantes. Et ça devrait être une raison suffisante pour limiter drastiquement la consommation d'énergie fossile. J'espère vous avoir convaincu que l'électricité est la solution qui nous permettra d'atteindre la neutralité carbone. En tout cas, chez Dalkia, on y croit vraiment et on est très fiers de porter cette solution.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci Paul-Emmanuel.

  • Speaker #0

    Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je vous invite à consulter le livre blanc de Dalkia, électrification et flexibilité, de nouveaux leviers pour accélérer la décarbonation des usages. Il est disponible sur le site dalkia.fr. Merci d'avoir suivi cet épisode de CapBacarbone. Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager et à vous abonner pour ne manquer aucun numéro. On se retrouve le mois prochain. pour un nouvel épisode.

Description

Cap Bas Carbone, c'est Le podcast de l'efficacité énergétique et des solutions de décarbonation.


Dans ce troisième épisode de la série spéciale de Cap bas carbone sur l’électrification, nous explorons un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone : l’électrification des procédés industriels.

·       Pourquoi ce sujet est-il si crucial ?

·       Quelles solutions concrètes existent pour remplacer les énergies fossiles par une électricité décarbonée ?

·       Quels bénéfices pour les industriels en termes de compétitivité et de transition énergétique ?

 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Richard Huet, chef de projet décarbonation des procédés industriels à la direction commerciale de Dalkia. Expert reconnu du secteur, il nous éclaire sur les enjeux économiques et techniques de l’électrification, les technologies disponibles, ainsi que sur les mesures de soutien de l’État pour accompagner les industriels.

Pour en savoir plus https://www.dalkia.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    CapBacarbon, le podcast de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, avec Dalkia. Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de notre série spéciale de CapBacarbon consacrée à l'électrification. Après avoir évoqué celle des services électriques aux bâtiments, des réseaux de chaleur et de froid, nous nous intéressons aujourd'hui à l'électrification des procédés industriels. L'industrie représente près de 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre en France. Et pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050, elle doit notamment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. Comment faire ? Avec quelles solutions et quelles aides ? Et pour quels bénéfices en termes de compétitivité, d'efficacité énergétique et de décarbonation ? Richard Huet, chef de projet décarbonation industrie de Dalkia, répond à toutes ces questions dans cet épisode. Cap bas carbone, animé par Paul-Emmanuel Géry. Bonjour Richard !

  • Speaker #1

    Bonjour Paul-Emmanuel et merci de m'avoir invité à ce podcast.

  • Speaker #0

    Richard, vous allez nous faire découvrir comment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. C'est un sujet que Dalkia maîtrise particulièrement dans l'industrie.

  • Speaker #1

    La société Dalkia est habituée à ce genre d'exercice puisqu'en 85 ans d'existence, nous avons déjà accompagné nos clients dans de multiples transitions énergétiques. Tout d'abord dans la conversion des installations charbon vers des installations gaz, puis des installations au gaz vers la biomasse. Et aujourd'hui, nous nous apprêtons à relever le défi de la conversion du gaz vers l'électricité. Depuis 2020, nous nous concentrons sur la manière dont nos clients industriels consomment leur chaleur, ce qui nous a permis de mesurer la quantité phénoménale de chaleur rejetée à l'atmosphère et donc inexploitée. Et nous nous sommes fixés comme objectif de valoriser cette chaleur rejetée aux petits oiseaux, par le biais notamment de l'électrification.

  • Speaker #0

    Cela demande des expertises pointues.

  • Speaker #1

    Avec les briques technologiques que Dalkia maîtrise et celles qui sont en cours de développement, Associés à des mécanismes de subvention, notre ambition est d'accompagner les industriels dans la décarbonation de leurs procédés en concevant des solutions énergétiques sur mesure. Et justement, ça demande une expertise très pointue pour adapter ces bris technologiques d'efficacité énergétique. Et pour cela, nous avons monté une cellule spécialisée en décarbonation des procédés industriels, capable d'intervenir sur tout le territoire. Et je suis fier de faire partie des pionniers de cette belle aventure et de vous dire qu'aujourd'hui, cette cellule support est... complètement opérationnel et nous avons déjà fait bénéficier de notre expertise à une cinquantaine de sites industriels.

  • Speaker #0

    Pourquoi cette électrification des procédés industriels est-elle devenue un enjeu majeur ?

  • Speaker #1

    La raison principale, c'est la lutte contre le changement climatique. Je m'explique. D'un côté, vous avez en France l'industrie qui est aujourd'hui le deuxième émetteur de CO2 après le transport et nous avons donc des industriels qui ont pris des engagements de réduction sensible. de leurs émissions de carbone pouvant aller même jusqu'à la neutralité d'ici 2050. Et d'autre côté, vous avez l'électricité qui est reconnue comme étant le seul vecteur énergétique qui est à la fois décarboné, abondant, flexible, compétitif et adapté aux principaux usages industriels. C'est pour cela que l'électrification est devenue un enjeu central dans la lutte contre le réchauffement climatique en remplacement des énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Mais peut-on électrifier partout ?

  • Speaker #1

    Non, pas partout en fait, puisque... Lorsque le réseau public ou les infrastructures du client ne permettent pas une électrification totale, il faut faire des mix énergétiques. L'électricité est alors complémentaire et non concurrente aux autres énergies renouvelables. Pour ne donner qu'un exemple, elle est très complémentaire à la biomasse, qui a été la première ENR mobilisée massivement pour verdir la vapeur des industriels, mais qui n'est pas forcément adaptée aux sites qui s'arrêtent le week-end ou la nuit, puisqu'une chaufferie biomasse ne peut pas assurer cette flexibilité. Mais n'oublions pas que la biomasse reste un excellent... moyen de décarboner à un coût compétitif. Et la biomasse a d'ailleurs démontré lors de la crise énergétique de 2022 une relative stabilité en termes de prix. Notons que l'usage de la biomasse par contre est privilégié maintenant à des usages haute température, c'est-à-dire à plus de 110 degrés.

  • Speaker #0

    On peut également affirmer que le contexte géopolitique pousse à accélérer la décarbonation.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, dans le contexte qu'on a actuellement géopolitique, le fait de produire nationalement l'électricité fait qu'on renforce notre souveraineté énergétique et c'est plutôt rassurant.

  • Speaker #0

    Oui, cela rend moins dépendant aux énergies fossiles importées. Voyez-vous d'autres avantages à l'électrification ?

  • Speaker #1

    Un autre argument en faveur de l'électricité est que les solutions d'électrification couvrent des usages de plus en plus nombreux. Grâce à un effort fait par la recherche et le développement, on a notamment des pompes à chaleur qui sont nouvelles et qui permettent d'électrifier un large panel d'usages, notamment ceux qui sont à plus de 100 degrés.

  • Speaker #0

    Avez-vous un exemple de réalisation ?

  • Speaker #1

    Oui, chez un fabricant de tuiles, on a installé une pompe à chaleur où on valorise la chaleur en sortie de son séchoir. En fait, on condense les buées de séchage pour en récupérer la chaleur et l'eau. La condensation est assurée par une batterie froide installée sur la cheminée d'évacuation des buées et qu'on alimente par une PAC à l'ammoniaque. Et la chaleur produite par la PAC est utilisée pour préchauffer l'air du séchoir et l'eau qui est condensée est réutilisée pour la préparation de l'argile. Le bilan environnemental, c'est 3000 tonnes de CO2 non émises à l'atmosphère et 7000 m3 d'eau réutilisée, ce qui correspond aux deux tiers des besoins du site.

  • Speaker #0

    Les résultats qui sont effectivement impressionnants, on dispose vraiment des... technologies matures pour électrifier ?

  • Speaker #1

    L'électricité ne date pas d'aujourd'hui. Il existe de nombreux process capables techniquement de fonctionner l'électricité. Parlons par exemple des chaudières électriques, qu'elles soient électrodes immergées ou à jets multiples ou encore à thermoplongeurs. Ces technologies existent depuis des dizaines d'années et nous ne faisons aujourd'hui que revisiter ces technologies qui, par ailleurs, ont des coûts d'investissement et de maintenance relativement réduits. Maintenant, comme je le disais, on voit l'émergence de nouvelles technologies. électriques, notamment les PAC et les compressions mécaniques de vapeur, qui atteignent des températures supérieures à 100°C avec d'excellents coefficients de performance qu'on appelle le COP.

  • Speaker #0

    Alors COP, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Le COP d'une pompe à chaleur, c'est le ratio entre l'énergie thermique livrée par la PAC et l'électricité qu'elle consomme. Si elle restitue trois fois plus d'énergie qu'elle ne consomme d'électricité, on dit qu'elle a un COP de 3. Et en pratique, dès qu'on a un COP de 2, on dit que l'électricité est plus compétitive que d'autres énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Quelles sont les innovations dans le domaine de l'électrification ?

  • Speaker #1

    Toujours les PAC, depuis quelques années le monde de la PAC bouge. On a vu les limites de fonctionnement repousser. Là où nous arrêtions une production d'eau chaude à 80°C il y a 10 ans, aujourd'hui on a des machines sur le marché capables de produire de l'eau surchauffée jusqu'à 140°C avec des COP bien supérieurs à 3. Notre démonstrateur Transpac réalisé en partenariat avec EDF et Dalkia Froids Solutions en est un exemple marquant. On parle dans ce cas de packs très haute température. Elles permettent de produire de la chaleur à partir d'une source basse température, donc idéalement la chaleur fatale. Et c'est un excellent outil permettant de valoriser chez les industriels leur propre chaleur fatale et effacer des énergies fossiles. Et les usages sont multiples. Nous en installons pour du préchauffage d'air ou d'eau jusqu'à 140 degrés.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, toutes ces technologies peuvent être mixées, adaptées ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'une fois qu'on a repoussé les limites de fonctionnement des pompes à chaleur, On peut imaginer des combinaisons encore inexplorées, notamment avec la compression mécanique de vapeur. Le principe est simple, la pas très haute température produit de l'eau surchauffée à plus de 100 degrés, que nous flashons en vapeur du coup très basse pression. Cette vapeur, on la comprime dans des compressions mécaniques de vapeur, qui fonctionnent à l'électricité, pour augmenter la pression de cette vapeur. Et avec ça, on arrive à produire une utilité vapeur qui est complètement décarbonée.

  • Speaker #0

    L'État a récemment annoncé des mesures ambitieuses pour accompagner les industriels dans leur décarbonation. Pouvez-vous nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    L'État a effectivement une politique ambitieuse de décarbonation de l'industrie. Il y a de nombreux mécanismes d'aide, on parle notamment de France 2030. L'ADEME est l'opérateur clé de ces programmes de financement qui stimulent les décisions d'investissement. Mais les mécanismes sont... de plus en plus complexes. C'est pourquoi Dalkia a développé une ingénierie permettant d'assister les industriels à compléter ces dossiers souvent fastidieux. J'ajoute qu'il y a bien sûr aussi comme système les certificats d'économie d'énergie qui s'articulent avec les subventions de l'ADEME.

  • Speaker #0

    On trouve vraiment des guichets de subventions à peu près pour tous les types de projets de décarbonation ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Il y a le fonds chaleur qui est ouvert toute l'année avec des enveloppes annuelles dédiées à certains types de projets, notamment au projet de récupération de chaleur fatale. Puis il y a d'autres guichets, j'irais par l'ADEME, qui sont eux intermittents avec des dates de relève bien précises. Je pense bien sûr au décarbane. Ce guichet a la particularité de financer des projets de changement de mix énergétique, idéal pour des projets d'électrification. Le gouvernement vient de compléter son panel d'aide en lançant un nouvel appel à projet, appelé le Grand Projet Industriel de Décarbonation. Il apporte une aide à l'exploitation et ça c'est nouveau en fait. Donc ce guichet est vraiment adapté à certains grands projets, comme par exemple les projets de captation de CO2 ou les projets de chaudière électrique de grande puissance. Et je peux d'ores et déjà vous dire que les industriels concernés et d'Alka sont très mobilisés pour candidater à ces appels à projets.

  • Speaker #0

    Quand on est industriel, on a vraiment intérêt à électrifier ces procédés.

  • Speaker #1

    Oui, on le voit, il y a plein d'avantages que l'on peut résumer en quatre mots-clés. Le premier, c'est la compétitivité. On le voit, le pincement pris entre l'électricité et le gaz est en train de diminuer. On a d'ailleurs une salle des marchés chez Delkia qui est experte sur ce sujet et qui est capable de faire bénéficier de ces arbitrages à nos clients. Le deuxième argument, c'est la flexibilité. L'électricité, c'est s'adapter à tous les profils de charge que l'on peut rencontrer chez les industriels. Et ça, c'est un avantage majeur par rapport à nombreux autres vecteurs énergétiques. Le troisième argument, c'est la disponibilité. On parle d'un vecteur qui est disponible tout de suite, de l'électricité, on en a profusion dès maintenant. Et le quatrième mot-clé, c'est le multi-usage. Même pour des besoins d'utilité supérieurs à 300 degrés, là où normalement s'arrête l'usage de la vapeur et du fluide thermique.

  • Speaker #0

    Il y a quand même des défis à relever pour électrifier.

  • Speaker #1

    J'en vois deux en fait. Le premier défi, c'est l'incertitude des marchés. N'oublions pas que les prix spot d'électricité ont atteint plus de 1000 euros du mégawatt-heure pendant la crise énergétique de fin août 2022. Le groupe EDF s'est penché sur le sujet et a développé des offres permettant d'avoir une vision et un engagement à long terme sur des prix fixes. Le deuxième défi, il est technologique. Changer, électrifier un procédé industriel, ça peut être considéré comme une modification majeure, mais moi je le vois vraiment comme une opportunité de modernisation de notre outil industriel.

  • Speaker #0

    On peut en profiter pour décarboner, digitaliser, mettre de l'IA, enfin beaucoup de choses. Un mot de conclusion ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a vraiment un défi commun à relever qui est de limiter le réchauffement climatique. Le secteur industriel, on l'a dit, est un important émetteur de CO2. Chaque tonne de CO2 évitée est une victoire pour nous et les générations suivantes. Et ça devrait être une raison suffisante pour limiter drastiquement la consommation d'énergie fossile. J'espère vous avoir convaincu que l'électricité est la solution qui nous permettra d'atteindre la neutralité carbone. En tout cas, chez Dalkia, on y croit vraiment et on est très fiers de porter cette solution.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci Paul-Emmanuel.

  • Speaker #0

    Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je vous invite à consulter le livre blanc de Dalkia, électrification et flexibilité, de nouveaux leviers pour accélérer la décarbonation des usages. Il est disponible sur le site dalkia.fr. Merci d'avoir suivi cet épisode de CapBacarbone. Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager et à vous abonner pour ne manquer aucun numéro. On se retrouve le mois prochain. pour un nouvel épisode.

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Cap Bas Carbone, c'est Le podcast de l'efficacité énergétique et des solutions de décarbonation.


Dans ce troisième épisode de la série spéciale de Cap bas carbone sur l’électrification, nous explorons un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone : l’électrification des procédés industriels.

·       Pourquoi ce sujet est-il si crucial ?

·       Quelles solutions concrètes existent pour remplacer les énergies fossiles par une électricité décarbonée ?

·       Quels bénéfices pour les industriels en termes de compétitivité et de transition énergétique ?

 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Richard Huet, chef de projet décarbonation des procédés industriels à la direction commerciale de Dalkia. Expert reconnu du secteur, il nous éclaire sur les enjeux économiques et techniques de l’électrification, les technologies disponibles, ainsi que sur les mesures de soutien de l’État pour accompagner les industriels.

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  • Speaker #0

    CapBacarbon, le podcast de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, avec Dalkia. Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de notre série spéciale de CapBacarbon consacrée à l'électrification. Après avoir évoqué celle des services électriques aux bâtiments, des réseaux de chaleur et de froid, nous nous intéressons aujourd'hui à l'électrification des procédés industriels. L'industrie représente près de 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre en France. Et pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050, elle doit notamment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. Comment faire ? Avec quelles solutions et quelles aides ? Et pour quels bénéfices en termes de compétitivité, d'efficacité énergétique et de décarbonation ? Richard Huet, chef de projet décarbonation industrie de Dalkia, répond à toutes ces questions dans cet épisode. Cap bas carbone, animé par Paul-Emmanuel Géry. Bonjour Richard !

  • Speaker #1

    Bonjour Paul-Emmanuel et merci de m'avoir invité à ce podcast.

  • Speaker #0

    Richard, vous allez nous faire découvrir comment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. C'est un sujet que Dalkia maîtrise particulièrement dans l'industrie.

  • Speaker #1

    La société Dalkia est habituée à ce genre d'exercice puisqu'en 85 ans d'existence, nous avons déjà accompagné nos clients dans de multiples transitions énergétiques. Tout d'abord dans la conversion des installations charbon vers des installations gaz, puis des installations au gaz vers la biomasse. Et aujourd'hui, nous nous apprêtons à relever le défi de la conversion du gaz vers l'électricité. Depuis 2020, nous nous concentrons sur la manière dont nos clients industriels consomment leur chaleur, ce qui nous a permis de mesurer la quantité phénoménale de chaleur rejetée à l'atmosphère et donc inexploitée. Et nous nous sommes fixés comme objectif de valoriser cette chaleur rejetée aux petits oiseaux, par le biais notamment de l'électrification.

  • Speaker #0

    Cela demande des expertises pointues.

  • Speaker #1

    Avec les briques technologiques que Dalkia maîtrise et celles qui sont en cours de développement, Associés à des mécanismes de subvention, notre ambition est d'accompagner les industriels dans la décarbonation de leurs procédés en concevant des solutions énergétiques sur mesure. Et justement, ça demande une expertise très pointue pour adapter ces bris technologiques d'efficacité énergétique. Et pour cela, nous avons monté une cellule spécialisée en décarbonation des procédés industriels, capable d'intervenir sur tout le territoire. Et je suis fier de faire partie des pionniers de cette belle aventure et de vous dire qu'aujourd'hui, cette cellule support est... complètement opérationnel et nous avons déjà fait bénéficier de notre expertise à une cinquantaine de sites industriels.

  • Speaker #0

    Pourquoi cette électrification des procédés industriels est-elle devenue un enjeu majeur ?

  • Speaker #1

    La raison principale, c'est la lutte contre le changement climatique. Je m'explique. D'un côté, vous avez en France l'industrie qui est aujourd'hui le deuxième émetteur de CO2 après le transport et nous avons donc des industriels qui ont pris des engagements de réduction sensible. de leurs émissions de carbone pouvant aller même jusqu'à la neutralité d'ici 2050. Et d'autre côté, vous avez l'électricité qui est reconnue comme étant le seul vecteur énergétique qui est à la fois décarboné, abondant, flexible, compétitif et adapté aux principaux usages industriels. C'est pour cela que l'électrification est devenue un enjeu central dans la lutte contre le réchauffement climatique en remplacement des énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Mais peut-on électrifier partout ?

  • Speaker #1

    Non, pas partout en fait, puisque... Lorsque le réseau public ou les infrastructures du client ne permettent pas une électrification totale, il faut faire des mix énergétiques. L'électricité est alors complémentaire et non concurrente aux autres énergies renouvelables. Pour ne donner qu'un exemple, elle est très complémentaire à la biomasse, qui a été la première ENR mobilisée massivement pour verdir la vapeur des industriels, mais qui n'est pas forcément adaptée aux sites qui s'arrêtent le week-end ou la nuit, puisqu'une chaufferie biomasse ne peut pas assurer cette flexibilité. Mais n'oublions pas que la biomasse reste un excellent... moyen de décarboner à un coût compétitif. Et la biomasse a d'ailleurs démontré lors de la crise énergétique de 2022 une relative stabilité en termes de prix. Notons que l'usage de la biomasse par contre est privilégié maintenant à des usages haute température, c'est-à-dire à plus de 110 degrés.

  • Speaker #0

    On peut également affirmer que le contexte géopolitique pousse à accélérer la décarbonation.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, dans le contexte qu'on a actuellement géopolitique, le fait de produire nationalement l'électricité fait qu'on renforce notre souveraineté énergétique et c'est plutôt rassurant.

  • Speaker #0

    Oui, cela rend moins dépendant aux énergies fossiles importées. Voyez-vous d'autres avantages à l'électrification ?

  • Speaker #1

    Un autre argument en faveur de l'électricité est que les solutions d'électrification couvrent des usages de plus en plus nombreux. Grâce à un effort fait par la recherche et le développement, on a notamment des pompes à chaleur qui sont nouvelles et qui permettent d'électrifier un large panel d'usages, notamment ceux qui sont à plus de 100 degrés.

  • Speaker #0

    Avez-vous un exemple de réalisation ?

  • Speaker #1

    Oui, chez un fabricant de tuiles, on a installé une pompe à chaleur où on valorise la chaleur en sortie de son séchoir. En fait, on condense les buées de séchage pour en récupérer la chaleur et l'eau. La condensation est assurée par une batterie froide installée sur la cheminée d'évacuation des buées et qu'on alimente par une PAC à l'ammoniaque. Et la chaleur produite par la PAC est utilisée pour préchauffer l'air du séchoir et l'eau qui est condensée est réutilisée pour la préparation de l'argile. Le bilan environnemental, c'est 3000 tonnes de CO2 non émises à l'atmosphère et 7000 m3 d'eau réutilisée, ce qui correspond aux deux tiers des besoins du site.

  • Speaker #0

    Les résultats qui sont effectivement impressionnants, on dispose vraiment des... technologies matures pour électrifier ?

  • Speaker #1

    L'électricité ne date pas d'aujourd'hui. Il existe de nombreux process capables techniquement de fonctionner l'électricité. Parlons par exemple des chaudières électriques, qu'elles soient électrodes immergées ou à jets multiples ou encore à thermoplongeurs. Ces technologies existent depuis des dizaines d'années et nous ne faisons aujourd'hui que revisiter ces technologies qui, par ailleurs, ont des coûts d'investissement et de maintenance relativement réduits. Maintenant, comme je le disais, on voit l'émergence de nouvelles technologies. électriques, notamment les PAC et les compressions mécaniques de vapeur, qui atteignent des températures supérieures à 100°C avec d'excellents coefficients de performance qu'on appelle le COP.

  • Speaker #0

    Alors COP, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Le COP d'une pompe à chaleur, c'est le ratio entre l'énergie thermique livrée par la PAC et l'électricité qu'elle consomme. Si elle restitue trois fois plus d'énergie qu'elle ne consomme d'électricité, on dit qu'elle a un COP de 3. Et en pratique, dès qu'on a un COP de 2, on dit que l'électricité est plus compétitive que d'autres énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Quelles sont les innovations dans le domaine de l'électrification ?

  • Speaker #1

    Toujours les PAC, depuis quelques années le monde de la PAC bouge. On a vu les limites de fonctionnement repousser. Là où nous arrêtions une production d'eau chaude à 80°C il y a 10 ans, aujourd'hui on a des machines sur le marché capables de produire de l'eau surchauffée jusqu'à 140°C avec des COP bien supérieurs à 3. Notre démonstrateur Transpac réalisé en partenariat avec EDF et Dalkia Froids Solutions en est un exemple marquant. On parle dans ce cas de packs très haute température. Elles permettent de produire de la chaleur à partir d'une source basse température, donc idéalement la chaleur fatale. Et c'est un excellent outil permettant de valoriser chez les industriels leur propre chaleur fatale et effacer des énergies fossiles. Et les usages sont multiples. Nous en installons pour du préchauffage d'air ou d'eau jusqu'à 140 degrés.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, toutes ces technologies peuvent être mixées, adaptées ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'une fois qu'on a repoussé les limites de fonctionnement des pompes à chaleur, On peut imaginer des combinaisons encore inexplorées, notamment avec la compression mécanique de vapeur. Le principe est simple, la pas très haute température produit de l'eau surchauffée à plus de 100 degrés, que nous flashons en vapeur du coup très basse pression. Cette vapeur, on la comprime dans des compressions mécaniques de vapeur, qui fonctionnent à l'électricité, pour augmenter la pression de cette vapeur. Et avec ça, on arrive à produire une utilité vapeur qui est complètement décarbonée.

  • Speaker #0

    L'État a récemment annoncé des mesures ambitieuses pour accompagner les industriels dans leur décarbonation. Pouvez-vous nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    L'État a effectivement une politique ambitieuse de décarbonation de l'industrie. Il y a de nombreux mécanismes d'aide, on parle notamment de France 2030. L'ADEME est l'opérateur clé de ces programmes de financement qui stimulent les décisions d'investissement. Mais les mécanismes sont... de plus en plus complexes. C'est pourquoi Dalkia a développé une ingénierie permettant d'assister les industriels à compléter ces dossiers souvent fastidieux. J'ajoute qu'il y a bien sûr aussi comme système les certificats d'économie d'énergie qui s'articulent avec les subventions de l'ADEME.

  • Speaker #0

    On trouve vraiment des guichets de subventions à peu près pour tous les types de projets de décarbonation ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Il y a le fonds chaleur qui est ouvert toute l'année avec des enveloppes annuelles dédiées à certains types de projets, notamment au projet de récupération de chaleur fatale. Puis il y a d'autres guichets, j'irais par l'ADEME, qui sont eux intermittents avec des dates de relève bien précises. Je pense bien sûr au décarbane. Ce guichet a la particularité de financer des projets de changement de mix énergétique, idéal pour des projets d'électrification. Le gouvernement vient de compléter son panel d'aide en lançant un nouvel appel à projet, appelé le Grand Projet Industriel de Décarbonation. Il apporte une aide à l'exploitation et ça c'est nouveau en fait. Donc ce guichet est vraiment adapté à certains grands projets, comme par exemple les projets de captation de CO2 ou les projets de chaudière électrique de grande puissance. Et je peux d'ores et déjà vous dire que les industriels concernés et d'Alka sont très mobilisés pour candidater à ces appels à projets.

  • Speaker #0

    Quand on est industriel, on a vraiment intérêt à électrifier ces procédés.

  • Speaker #1

    Oui, on le voit, il y a plein d'avantages que l'on peut résumer en quatre mots-clés. Le premier, c'est la compétitivité. On le voit, le pincement pris entre l'électricité et le gaz est en train de diminuer. On a d'ailleurs une salle des marchés chez Delkia qui est experte sur ce sujet et qui est capable de faire bénéficier de ces arbitrages à nos clients. Le deuxième argument, c'est la flexibilité. L'électricité, c'est s'adapter à tous les profils de charge que l'on peut rencontrer chez les industriels. Et ça, c'est un avantage majeur par rapport à nombreux autres vecteurs énergétiques. Le troisième argument, c'est la disponibilité. On parle d'un vecteur qui est disponible tout de suite, de l'électricité, on en a profusion dès maintenant. Et le quatrième mot-clé, c'est le multi-usage. Même pour des besoins d'utilité supérieurs à 300 degrés, là où normalement s'arrête l'usage de la vapeur et du fluide thermique.

  • Speaker #0

    Il y a quand même des défis à relever pour électrifier.

  • Speaker #1

    J'en vois deux en fait. Le premier défi, c'est l'incertitude des marchés. N'oublions pas que les prix spot d'électricité ont atteint plus de 1000 euros du mégawatt-heure pendant la crise énergétique de fin août 2022. Le groupe EDF s'est penché sur le sujet et a développé des offres permettant d'avoir une vision et un engagement à long terme sur des prix fixes. Le deuxième défi, il est technologique. Changer, électrifier un procédé industriel, ça peut être considéré comme une modification majeure, mais moi je le vois vraiment comme une opportunité de modernisation de notre outil industriel.

  • Speaker #0

    On peut en profiter pour décarboner, digitaliser, mettre de l'IA, enfin beaucoup de choses. Un mot de conclusion ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a vraiment un défi commun à relever qui est de limiter le réchauffement climatique. Le secteur industriel, on l'a dit, est un important émetteur de CO2. Chaque tonne de CO2 évitée est une victoire pour nous et les générations suivantes. Et ça devrait être une raison suffisante pour limiter drastiquement la consommation d'énergie fossile. J'espère vous avoir convaincu que l'électricité est la solution qui nous permettra d'atteindre la neutralité carbone. En tout cas, chez Dalkia, on y croit vraiment et on est très fiers de porter cette solution.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci Paul-Emmanuel.

  • Speaker #0

    Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je vous invite à consulter le livre blanc de Dalkia, électrification et flexibilité, de nouveaux leviers pour accélérer la décarbonation des usages. Il est disponible sur le site dalkia.fr. Merci d'avoir suivi cet épisode de CapBacarbone. Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager et à vous abonner pour ne manquer aucun numéro. On se retrouve le mois prochain. pour un nouvel épisode.

Description

Cap Bas Carbone, c'est Le podcast de l'efficacité énergétique et des solutions de décarbonation.


Dans ce troisième épisode de la série spéciale de Cap bas carbone sur l’électrification, nous explorons un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone : l’électrification des procédés industriels.

·       Pourquoi ce sujet est-il si crucial ?

·       Quelles solutions concrètes existent pour remplacer les énergies fossiles par une électricité décarbonée ?

·       Quels bénéfices pour les industriels en termes de compétitivité et de transition énergétique ?

 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Richard Huet, chef de projet décarbonation des procédés industriels à la direction commerciale de Dalkia. Expert reconnu du secteur, il nous éclaire sur les enjeux économiques et techniques de l’électrification, les technologies disponibles, ainsi que sur les mesures de soutien de l’État pour accompagner les industriels.

Pour en savoir plus https://www.dalkia.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    CapBacarbon, le podcast de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, avec Dalkia. Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de notre série spéciale de CapBacarbon consacrée à l'électrification. Après avoir évoqué celle des services électriques aux bâtiments, des réseaux de chaleur et de froid, nous nous intéressons aujourd'hui à l'électrification des procédés industriels. L'industrie représente près de 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre en France. Et pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050, elle doit notamment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. Comment faire ? Avec quelles solutions et quelles aides ? Et pour quels bénéfices en termes de compétitivité, d'efficacité énergétique et de décarbonation ? Richard Huet, chef de projet décarbonation industrie de Dalkia, répond à toutes ces questions dans cet épisode. Cap bas carbone, animé par Paul-Emmanuel Géry. Bonjour Richard !

  • Speaker #1

    Bonjour Paul-Emmanuel et merci de m'avoir invité à ce podcast.

  • Speaker #0

    Richard, vous allez nous faire découvrir comment remplacer les énergies fossiles par de l'électricité. C'est un sujet que Dalkia maîtrise particulièrement dans l'industrie.

  • Speaker #1

    La société Dalkia est habituée à ce genre d'exercice puisqu'en 85 ans d'existence, nous avons déjà accompagné nos clients dans de multiples transitions énergétiques. Tout d'abord dans la conversion des installations charbon vers des installations gaz, puis des installations au gaz vers la biomasse. Et aujourd'hui, nous nous apprêtons à relever le défi de la conversion du gaz vers l'électricité. Depuis 2020, nous nous concentrons sur la manière dont nos clients industriels consomment leur chaleur, ce qui nous a permis de mesurer la quantité phénoménale de chaleur rejetée à l'atmosphère et donc inexploitée. Et nous nous sommes fixés comme objectif de valoriser cette chaleur rejetée aux petits oiseaux, par le biais notamment de l'électrification.

  • Speaker #0

    Cela demande des expertises pointues.

  • Speaker #1

    Avec les briques technologiques que Dalkia maîtrise et celles qui sont en cours de développement, Associés à des mécanismes de subvention, notre ambition est d'accompagner les industriels dans la décarbonation de leurs procédés en concevant des solutions énergétiques sur mesure. Et justement, ça demande une expertise très pointue pour adapter ces bris technologiques d'efficacité énergétique. Et pour cela, nous avons monté une cellule spécialisée en décarbonation des procédés industriels, capable d'intervenir sur tout le territoire. Et je suis fier de faire partie des pionniers de cette belle aventure et de vous dire qu'aujourd'hui, cette cellule support est... complètement opérationnel et nous avons déjà fait bénéficier de notre expertise à une cinquantaine de sites industriels.

  • Speaker #0

    Pourquoi cette électrification des procédés industriels est-elle devenue un enjeu majeur ?

  • Speaker #1

    La raison principale, c'est la lutte contre le changement climatique. Je m'explique. D'un côté, vous avez en France l'industrie qui est aujourd'hui le deuxième émetteur de CO2 après le transport et nous avons donc des industriels qui ont pris des engagements de réduction sensible. de leurs émissions de carbone pouvant aller même jusqu'à la neutralité d'ici 2050. Et d'autre côté, vous avez l'électricité qui est reconnue comme étant le seul vecteur énergétique qui est à la fois décarboné, abondant, flexible, compétitif et adapté aux principaux usages industriels. C'est pour cela que l'électrification est devenue un enjeu central dans la lutte contre le réchauffement climatique en remplacement des énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Mais peut-on électrifier partout ?

  • Speaker #1

    Non, pas partout en fait, puisque... Lorsque le réseau public ou les infrastructures du client ne permettent pas une électrification totale, il faut faire des mix énergétiques. L'électricité est alors complémentaire et non concurrente aux autres énergies renouvelables. Pour ne donner qu'un exemple, elle est très complémentaire à la biomasse, qui a été la première ENR mobilisée massivement pour verdir la vapeur des industriels, mais qui n'est pas forcément adaptée aux sites qui s'arrêtent le week-end ou la nuit, puisqu'une chaufferie biomasse ne peut pas assurer cette flexibilité. Mais n'oublions pas que la biomasse reste un excellent... moyen de décarboner à un coût compétitif. Et la biomasse a d'ailleurs démontré lors de la crise énergétique de 2022 une relative stabilité en termes de prix. Notons que l'usage de la biomasse par contre est privilégié maintenant à des usages haute température, c'est-à-dire à plus de 110 degrés.

  • Speaker #0

    On peut également affirmer que le contexte géopolitique pousse à accélérer la décarbonation.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement, dans le contexte qu'on a actuellement géopolitique, le fait de produire nationalement l'électricité fait qu'on renforce notre souveraineté énergétique et c'est plutôt rassurant.

  • Speaker #0

    Oui, cela rend moins dépendant aux énergies fossiles importées. Voyez-vous d'autres avantages à l'électrification ?

  • Speaker #1

    Un autre argument en faveur de l'électricité est que les solutions d'électrification couvrent des usages de plus en plus nombreux. Grâce à un effort fait par la recherche et le développement, on a notamment des pompes à chaleur qui sont nouvelles et qui permettent d'électrifier un large panel d'usages, notamment ceux qui sont à plus de 100 degrés.

  • Speaker #0

    Avez-vous un exemple de réalisation ?

  • Speaker #1

    Oui, chez un fabricant de tuiles, on a installé une pompe à chaleur où on valorise la chaleur en sortie de son séchoir. En fait, on condense les buées de séchage pour en récupérer la chaleur et l'eau. La condensation est assurée par une batterie froide installée sur la cheminée d'évacuation des buées et qu'on alimente par une PAC à l'ammoniaque. Et la chaleur produite par la PAC est utilisée pour préchauffer l'air du séchoir et l'eau qui est condensée est réutilisée pour la préparation de l'argile. Le bilan environnemental, c'est 3000 tonnes de CO2 non émises à l'atmosphère et 7000 m3 d'eau réutilisée, ce qui correspond aux deux tiers des besoins du site.

  • Speaker #0

    Les résultats qui sont effectivement impressionnants, on dispose vraiment des... technologies matures pour électrifier ?

  • Speaker #1

    L'électricité ne date pas d'aujourd'hui. Il existe de nombreux process capables techniquement de fonctionner l'électricité. Parlons par exemple des chaudières électriques, qu'elles soient électrodes immergées ou à jets multiples ou encore à thermoplongeurs. Ces technologies existent depuis des dizaines d'années et nous ne faisons aujourd'hui que revisiter ces technologies qui, par ailleurs, ont des coûts d'investissement et de maintenance relativement réduits. Maintenant, comme je le disais, on voit l'émergence de nouvelles technologies. électriques, notamment les PAC et les compressions mécaniques de vapeur, qui atteignent des températures supérieures à 100°C avec d'excellents coefficients de performance qu'on appelle le COP.

  • Speaker #0

    Alors COP, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    Le COP d'une pompe à chaleur, c'est le ratio entre l'énergie thermique livrée par la PAC et l'électricité qu'elle consomme. Si elle restitue trois fois plus d'énergie qu'elle ne consomme d'électricité, on dit qu'elle a un COP de 3. Et en pratique, dès qu'on a un COP de 2, on dit que l'électricité est plus compétitive que d'autres énergies fossiles.

  • Speaker #0

    Quelles sont les innovations dans le domaine de l'électrification ?

  • Speaker #1

    Toujours les PAC, depuis quelques années le monde de la PAC bouge. On a vu les limites de fonctionnement repousser. Là où nous arrêtions une production d'eau chaude à 80°C il y a 10 ans, aujourd'hui on a des machines sur le marché capables de produire de l'eau surchauffée jusqu'à 140°C avec des COP bien supérieurs à 3. Notre démonstrateur Transpac réalisé en partenariat avec EDF et Dalkia Froids Solutions en est un exemple marquant. On parle dans ce cas de packs très haute température. Elles permettent de produire de la chaleur à partir d'une source basse température, donc idéalement la chaleur fatale. Et c'est un excellent outil permettant de valoriser chez les industriels leur propre chaleur fatale et effacer des énergies fossiles. Et les usages sont multiples. Nous en installons pour du préchauffage d'air ou d'eau jusqu'à 140 degrés.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, toutes ces technologies peuvent être mixées, adaptées ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'une fois qu'on a repoussé les limites de fonctionnement des pompes à chaleur, On peut imaginer des combinaisons encore inexplorées, notamment avec la compression mécanique de vapeur. Le principe est simple, la pas très haute température produit de l'eau surchauffée à plus de 100 degrés, que nous flashons en vapeur du coup très basse pression. Cette vapeur, on la comprime dans des compressions mécaniques de vapeur, qui fonctionnent à l'électricité, pour augmenter la pression de cette vapeur. Et avec ça, on arrive à produire une utilité vapeur qui est complètement décarbonée.

  • Speaker #0

    L'État a récemment annoncé des mesures ambitieuses pour accompagner les industriels dans leur décarbonation. Pouvez-vous nous en dire plus ?

  • Speaker #1

    L'État a effectivement une politique ambitieuse de décarbonation de l'industrie. Il y a de nombreux mécanismes d'aide, on parle notamment de France 2030. L'ADEME est l'opérateur clé de ces programmes de financement qui stimulent les décisions d'investissement. Mais les mécanismes sont... de plus en plus complexes. C'est pourquoi Dalkia a développé une ingénierie permettant d'assister les industriels à compléter ces dossiers souvent fastidieux. J'ajoute qu'il y a bien sûr aussi comme système les certificats d'économie d'énergie qui s'articulent avec les subventions de l'ADEME.

  • Speaker #0

    On trouve vraiment des guichets de subventions à peu près pour tous les types de projets de décarbonation ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Il y a le fonds chaleur qui est ouvert toute l'année avec des enveloppes annuelles dédiées à certains types de projets, notamment au projet de récupération de chaleur fatale. Puis il y a d'autres guichets, j'irais par l'ADEME, qui sont eux intermittents avec des dates de relève bien précises. Je pense bien sûr au décarbane. Ce guichet a la particularité de financer des projets de changement de mix énergétique, idéal pour des projets d'électrification. Le gouvernement vient de compléter son panel d'aide en lançant un nouvel appel à projet, appelé le Grand Projet Industriel de Décarbonation. Il apporte une aide à l'exploitation et ça c'est nouveau en fait. Donc ce guichet est vraiment adapté à certains grands projets, comme par exemple les projets de captation de CO2 ou les projets de chaudière électrique de grande puissance. Et je peux d'ores et déjà vous dire que les industriels concernés et d'Alka sont très mobilisés pour candidater à ces appels à projets.

  • Speaker #0

    Quand on est industriel, on a vraiment intérêt à électrifier ces procédés.

  • Speaker #1

    Oui, on le voit, il y a plein d'avantages que l'on peut résumer en quatre mots-clés. Le premier, c'est la compétitivité. On le voit, le pincement pris entre l'électricité et le gaz est en train de diminuer. On a d'ailleurs une salle des marchés chez Delkia qui est experte sur ce sujet et qui est capable de faire bénéficier de ces arbitrages à nos clients. Le deuxième argument, c'est la flexibilité. L'électricité, c'est s'adapter à tous les profils de charge que l'on peut rencontrer chez les industriels. Et ça, c'est un avantage majeur par rapport à nombreux autres vecteurs énergétiques. Le troisième argument, c'est la disponibilité. On parle d'un vecteur qui est disponible tout de suite, de l'électricité, on en a profusion dès maintenant. Et le quatrième mot-clé, c'est le multi-usage. Même pour des besoins d'utilité supérieurs à 300 degrés, là où normalement s'arrête l'usage de la vapeur et du fluide thermique.

  • Speaker #0

    Il y a quand même des défis à relever pour électrifier.

  • Speaker #1

    J'en vois deux en fait. Le premier défi, c'est l'incertitude des marchés. N'oublions pas que les prix spot d'électricité ont atteint plus de 1000 euros du mégawatt-heure pendant la crise énergétique de fin août 2022. Le groupe EDF s'est penché sur le sujet et a développé des offres permettant d'avoir une vision et un engagement à long terme sur des prix fixes. Le deuxième défi, il est technologique. Changer, électrifier un procédé industriel, ça peut être considéré comme une modification majeure, mais moi je le vois vraiment comme une opportunité de modernisation de notre outil industriel.

  • Speaker #0

    On peut en profiter pour décarboner, digitaliser, mettre de l'IA, enfin beaucoup de choses. Un mot de conclusion ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a vraiment un défi commun à relever qui est de limiter le réchauffement climatique. Le secteur industriel, on l'a dit, est un important émetteur de CO2. Chaque tonne de CO2 évitée est une victoire pour nous et les générations suivantes. Et ça devrait être une raison suffisante pour limiter drastiquement la consommation d'énergie fossile. J'espère vous avoir convaincu que l'électricité est la solution qui nous permettra d'atteindre la neutralité carbone. En tout cas, chez Dalkia, on y croit vraiment et on est très fiers de porter cette solution.

  • Speaker #0

    Merci Richard.

  • Speaker #1

    Merci Paul-Emmanuel.

  • Speaker #0

    Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je vous invite à consulter le livre blanc de Dalkia, électrification et flexibilité, de nouveaux leviers pour accélérer la décarbonation des usages. Il est disponible sur le site dalkia.fr. Merci d'avoir suivi cet épisode de CapBacarbone. Si vous l'avez apprécié, pensez à le partager et à vous abonner pour ne manquer aucun numéro. On se retrouve le mois prochain. pour un nouvel épisode.

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