- Speaker #0
Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Planck et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Alors bonjour Cécile et non Hélène ! Puisque la première fois que je t'ai fait un message, j'ai dit bonjour Hélène ! Et pourquoi j'ai mis Hélène ? Parce que ton lieu, là où je me trouve, s'appelle la Villa Hélène, c'est ça ?
- Speaker #1
Mais j'aime bien la double identité. Ah t'aimes bien ? Oui, c'est un peu la confusion.
- Speaker #0
Ok, je sais pas,
- Speaker #1
je t'appelle Hélène, je t'appelle Cécile. D'accord, ok. Mais Cécile, ça me va bien.
- Speaker #0
Pendant une heure, je vais l'appeler Cécile et après je l'appellerai Hélène. Pourquoi ça s'appelle Hélène ? Le lieu ?
- Speaker #1
Je pense qu'il y avait des restes d'Hélène des vestiges gallo-romains et en fait Hélène ça veut dire le grec et on a conclu qu'ici peut-être il y avait un grec qui habitait là c'est la villa du grec, Villa Hélène D'accord On a conclu ça mais ça se trouve c'est pas du tout ça
- Speaker #0
T'as pas fait de recherche plus profonde ?
- Speaker #1
Non, on a pas fait des vestiges qu'ils avaient retrouvés C'était quoi avant ici ?
- Speaker #0
C'était une ferme ?
- Speaker #1
Oui, c'était une ferme Oui Mais ce n'est plus une ferme depuis assez longtemps Ça avait été racheté par plusieurs personnes Et là c'était vraiment de l'habitation classique
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous dire Enfin moi je le sais Est-ce que tu peux nous dire Est-ce que tu peux expliquer où l'on se trouve
- Speaker #1
Alors on se trouve en plein coeur du parc naturel de Millevaches A 10 minutes des Moutiers 20 minutes de Jean-Soupige-Rolle Enfin on est vraiment sur le plateau de Millevaches Jean-Soupige-Rolle D'accord C'est ça, c'est le plateau Limousin.
- Speaker #0
C'est très joli.
- Speaker #1
C'est hyper beau.
- Speaker #0
On est à quelle altitude ?
- Speaker #1
On est à 700 mètres.
- Speaker #0
Et tu m'as dit qu'il y avait de la neige l'hiver.
- Speaker #1
Exactement. Donc après, selon les années, cette année c'était assez doux, mais tous les ans on a quand même un peu de neige. Et sérieusement, donc c'est chouette.
- Speaker #0
Et il y a une petite différence de température l'été entre chez toi et chez moi, tu crois ?
- Speaker #1
Ah oui, carrément. En fait, si tu veux, déjà rien que de partir de chez moi et d'aller à Emoutier, qui est la plus grande ville à 10 minutes, on peut prendre 3-4 degrés déjà. À ce point-là ?
- Speaker #0
Oui, oui. Alors que c'est...
- Speaker #1
Les filles, en hiver, il y a de la neige ici, elles arrivent à émoutiller, parfois il n'y en a pas. Voilà. Donc on est vraiment dans notre petit microcosme de montagne.
- Speaker #0
Tu le savais, ça, avant de prendre cette maison ?
- Speaker #1
Je t'avoue que non. En fait, on avait vraiment flashé sur le coin et on s'est aperçus après que le climat était un peu rude. Mais on trouve ça à son charme aussi.
- Speaker #0
Si tu l'avais su avant ?
- Speaker #1
Oh, ça n'aurait pas changé. Oui. Non.
- Speaker #0
Merci pour la petite précision de la localisation. Maintenant, on va commencer par toi. Est-ce que tu peux nous dire qui tu es ?
- Speaker #1
Moi, je suis... Tu veux dire d'un point de vue où j'ai grandi ? Oui,
- Speaker #0
je voudrais que tu nous dises, que tu te présentes un petit peu. Maintenant, on sait que tu t'appelles Hélène, que tu es vieille, que tu vis dans la neige avec des Grecs.
- Speaker #1
Avec ma famille et tout.
- Speaker #0
Tu nous dis ce que tu as envie de nous dire pour situer un peu le personnage.
- Speaker #1
Du coup, je fais partie d'une petite famille de quatre, avec mon mari Paul et mes deux filles qui ont 10 et 13 ans. On est installés ici depuis six ans. On a fait pas mal de détours, on expliquera peut-être plus tard. Et avant ça, avant d'arriver ici et d'avoir cette villa, on est passés par plusieurs étapes aussi. J'ai eu plusieurs métiers. Et au tout début d'origine, j'ai grandi en région parisienne. Donc voilà, ça fait quand même un petit changement, même s'il y a eu des étapes entre... On n'est pas passé de la ville directement à la campagne directe, il y a eu plusieurs étapes. Mais c'était un rêve qu'on voulait atteindre depuis très très longtemps et voilà, on s'en rapproche.
- Speaker #0
C'est quoi le rêve ?
- Speaker #1
D'être dans un endroit vraiment hyper tranquille, sans voisins, personne, à très très loin. Qu'on puisse crier très fort sans qu'on nous entende.
- Speaker #0
T'as engueulé ?
- Speaker #1
Non ! Mais une des premières choses qu'on a faites en arrivant ici, c'est qu'on a ouvert toutes les fenêtres, on a mis la musique ultra fort et on a crié très fort tous les quatre ensemble. Et on s'est dit, c'est chouette, personne ne nous entend.
- Speaker #0
D'accord. Et pourquoi ça ? Parce que dans tes autres vies, tu n'avais pas cette passion ?
- Speaker #1
Oui, en fait, dans mes autres vies, oui. J'ai toujours eu, même si on s'est très bien entendus avec nos voisins, c'était quand même une sorte de retenue. En Martinique, on avait des voisins très très proches.
- Speaker #0
Donc là, elle vient de dire qu'elle a vécu en Martinique. Non, pas grave, comme ça, allez hop, tu balances.
- Speaker #1
On a vécu, avant d'arriver ici, on a vécu presque cinq ans là-bas. Et c'était une super expérience. C'est mon mari qui avait été muté là-bas comme prof. Et un peu par hasard, parce que ce n'était pas forcément notre premier choix. Et on nous a dit, écoutez, vous êtes nommés en Martinique, vous avez deux semaines pour nous dire oui ou non. Et là,
- Speaker #0
tu étais encore à Paris ?
- Speaker #1
Non, on était à Lyon. On était à Lyon à l'époque.
- Speaker #0
Il va falloir que tu nous fasses quand même une espèce de chronologie. Mais en tout cas, pour revenir à ce que je t'ai demandé, la frustration du bruit de Martinique ?
- Speaker #1
Voilà, on avait des voisins quand même assez proches et on fait beaucoup de travaux. On ne dit pas qu'on est très bruyant, mais voilà, on était toujours un peu gênés par cette proximité. Et puis, on avait besoin d'espace. On voulait beaucoup d'espace.
- Speaker #0
En Martinique, tu n'as pas d'espace ?
- Speaker #1
Non, c'est assez restreint. On était quand même dans un petit village. Alors, on avait quand même un grand jardin, mais ce n'était pas assez pour nos projets. On a beaucoup de projets toujours. Et on se trouvait un peu... Je confirme. On se trouvait un peu limités par ça. On avait eu une opportunité d'acheter un terrain là-bas. Finalement, ça ne s'est pas fait. Et du coup, on était frustrés de ça. On voulait un espace où on ait de quoi faire des cultures, avoir des animaux. Ce qu'on n'avait pas là-bas.
- Speaker #0
OK. Bon, très bien. Est-ce que la présentation, plus ou moins sur qui tu es, c'est OK ? Tu as des passions dans la vie ?
- Speaker #1
J'ai l'endroit où je suis qui me passionne, le fait de jardiner, j'adore. Et puis maintenant, c'est les champis.
- Speaker #0
C'est bien dans les clichés d'Instagram et en réalité, je fais du jardinage, je fais mon kombucha.
- Speaker #1
Ah oui, voilà, c'est ça. Oui, exactement.
- Speaker #0
T'exagères. J'espère que tu me diras des trucs…
- Speaker #1
Un peu plus exotiques.
- Speaker #0
Tu rock'n'roll un peu toi quand même. Parce qu'il faut aussi que je précise une chose. On ne savait plus la dernière fois au téléphone comment on s'était connecté. Alors… ton activité professionnelle, elle m'intéresse parce que je me dis waouh, c'est ouf quoi. Et après, c'est surtout son compte Instagram. Donc, je vous mettrai les liens, bien entendu.
- Speaker #1
On a un peu craqué.
- Speaker #0
Parce que tu as beaucoup de nanas ou de mecs qui s'installent en ruralité. Et puis, hop, les réseaux sociaux, c'est terminé, bonsoir. Ou alors, ils y vont de temps en temps, mais c'est pas... Mais alors, toi ?
- Speaker #1
Non, mais en fait, c'est marrant parce que les réseaux sociaux, si tu veux, j'avais tout coupé depuis un petit moment. Genre, je ne voulais plus, genre... Enfin voilà, aller sur des réseaux sociaux, ça ne m'intéressait pas. Et quand on a démarré l'activité, je me suis dit, c'est un peu le passage obligé quand même pour se faire connaître. Et en fait, on s'est lancé là-dedans et je ne sais pas, ça nous a vachement plu. Le retour des gens et tout, et puis ça permet de faire des choses un peu rigolotes. Et on ne voulait pas un compte trop classique, des beaux champignons, des beaux paysages, des machins et tout.
- Speaker #0
Oui, Instagrammable comme on dirait. Voilà,
- Speaker #1
exactement. Et on s'est dit, tant pis. Et puis je me suis dit, j'ai un âge maintenant que je suis vieille.
- Speaker #0
Oui, très vieille.
- Speaker #1
J'ai eu 40 ans quand même cette année.
- Speaker #0
Merci, alors moi je suis quoi, un dinosaure ?
- Speaker #1
Mais ça m'a mis quand même un petit coup et on s'est dit, en fait je suis à un âge maintenant où j'en ai rien à faire de l'image que je peux véhiculer
- Speaker #0
En même temps, ce conte, il vous ressemble ? Oui, oui Dans un peu l'autodérision, la rigolade le fait que tu voulais crier dehors Voilà, exactement Je ne sais plus pourquoi j'ai parlé de ça Du coup,
- Speaker #1
aussi
- Speaker #0
Oui, c'est vrai Pourquoi j'ai parlé de ça, moi ? Je ne sais plus on voulait crier parce qu'on voulait de l'espace oui mais pourquoi j'en suis venue à ton compte Instagram comment on s'est connue ah si parce que je parlais des clichés de la ruralité et c'est vrai que parce que là je suis en road trip podcast j'ai quitté un peu mon périgord vert mais j'en suis très contente mais c'est parce que je me suis dit cette nana je t'ai pas contactée tout de suite mais je t'avais mis dans ma to do list elle elle a l'air un peu ouf une bouffe de champignons je fais des photos très sérieuses t'as vu C'est vrai que sur ton compte Instagram, c'est un peu ouf. Et là, elle me fait des photos de la reine mère. En fait, tu m'as dupée. Oui,
- Speaker #1
je t'ai dupée. Je suis très sage dans la vie.
- Speaker #0
Moi, je veux bien, d'une manière assez succincte, que tu nous retraces quand même vos différents endroits de vie et ce chemin qui t'emmène ici, là où tu peux crier et là où il n'y a personne. Oui. Bon, très bien. Comment tu arrives ?
- Speaker #1
Alors, moi, j'ai grandi en région parisienne, dans le 92. et j'ai eu un parcours super classique, tu vois, j'ai fait des bonnes études. Et ensuite, j'ai fait...
- Speaker #0
Ça veut dire quoi, parcours classique, bonnes études ?
- Speaker #1
J'ai fait un peu, si tu veux... Comment dire ? En gros, ce qu'on attend un peu de toi quand tu es dans un milieu un peu favorisé, qu'il faut faire des bonnes études pour avoir un bon métier. Donc moi, j'ai fait des études de lettres, j'ai fait Hippocagne, et ensuite j'ai passé le concours de Sciences Po. Et donc, ça m'a fait migrer déjà, je suis partie à Bordeaux. J'ai eu le concours là-bas. Donc j'ai fait mes études là-bas, sauf que j'avais déjà rencontré mon mari auparavant, on s'est rencontrés très tôt. Et lui, par contre, il a été faire ses études à Lyon. Donc Bordeaux-Lyon, je te laisse imaginer, déjà ça fait une bonne distance.
- Speaker #0
Pas pratique dans ce sens-là.
- Speaker #1
C'est ça, c'est l'horizontale. Donc on a expérimenté des trains couchettes, des passages par Paris, par mille trucs. Et donc du coup, on a déjà fait, moi j'étais à Bordeaux, lui il était à Lyon. Et puis après, pour complexifier le truc, je suis partie habiter en Allemagne après, pendant un an. Donc voilà, c'est toujours compliqué. Pendant mes études.
- Speaker #0
D'accord, en Allemagne.
- Speaker #1
L'année d'Erasmus là-bas.
- Speaker #0
C'est toi qui as choisi l'Allemagne ou on t'a obligé ?
- Speaker #1
Ah non, non, c'est moi qui ai choisi, j'ai adoré. Au début, j'avais choisi une destination super loin, genre Allemagne de l'Est, c'est très très loin. Et puis après, je me suis dit, bon, pour revenir quand même, ça va être un peu complexe.
- Speaker #0
Tu parles allemand couramment ?
- Speaker #1
J'ai un peu perdu, je t'avoue. Après, je comprends, mais parler, ça va être complexe.
- Speaker #0
Tu peux me faire une phrase ?
- Speaker #1
Ah non, je suis super nulle.
- Speaker #0
Dis-moi, j'adore les podcasts en allemand.
- Speaker #1
Ich liebe... Je ne sais pas comment on dit podcast. Podcast ? Podcasten ?
- Speaker #0
Podcast. Podcast ! Tous les Allemands vont nous détester.
- Speaker #1
Mais j'adore l'Allemagne, j'adore les Allemands. Et donc du coup, j'étais un an là-bas. Et ensuite, je suis revenue, j'ai terminé mes études et je me suis installée à Lyon. Et à Lyon, on a eu une vie très sympa en plein quart de Lyon. Et puis tout de suite, j'avais 23, 24. Et là, on s'est dit, on veut déjà sortir un peu de la ville et trouver une maison plus à la campagne. Donc on s'est rapprochée de Saint-Etienne. Entre Lyon et Saint-Etienne, on a acheté une petite maison qu'on a retapée, qui était dans un petit village. C'était vraiment la ruralité déjà en fait. Une fois bien installée, c'est-à-dire qu'on avait fini tous nos travaux, on avait fait un très beau jardin, et bien en fait, on a été muté en Martinique. Mon mari a eu une proposition de travail là-bas.
- Speaker #0
Et là, toi, t'as quel job à ce moment-là ?
- Speaker #1
Moi, je travaillais en entreprise. J'étais consultante en gestion de projet. Donc j'avais une vie très trépidante, tu vois. Des gros emplois du temps.
- Speaker #0
Trépidante, là, c'est de l'ironie ce que tu dis ?
- Speaker #1
Non, ça m'a vachement passionnée au départ, tu vois, en termes de passion, j'étais vraiment investie dans mon travail. Vraiment, c'était une période de ma vie très exaltante, avec beaucoup de challenges.
- Speaker #0
Chassons de projet en entreprise.
- Speaker #1
Ouais, et c'était dans des boîtes, on était consultant pour des boîtes d'énergie, par exemple, tu avais EDF, tu vois, qu'on a accompagné, des gros gros projets comme ça.
- Speaker #0
Chef de projet de chef de projet de l'intérêt.
- Speaker #1
Voilà, exactement. Et c'était hyper intéressant, dans plein de domaines. Et donc ensuite,
- Speaker #0
ton mari est muté en Martinique. Ah oui,
- Speaker #1
voilà. Donc, on part en Martinique. On a eu, comme je te disais, 15 jours de délai pour se décider où on y va. Donc, on s'est dit, on y va, en fait, évidemment. Et donc, on a vendu notre maison et on est arrivé là-bas. Plein de péripéties incroyables. Vraiment des trucs, je pourrais écrire des bouquins sur la Martinique. Mais on a adoré cette expérience. C'était génial, j'ai adoré. Un cadre de vie incroyable, mille choses à faire là-bas. On ne sait pas pourquoi on en est parti, mais on en est parti quand même. Donc là-bas, moi, je n'ai pas travaillé. Oui,
- Speaker #0
j'allais te demander justement comment tu es allée.
- Speaker #1
Je me suis occupée de mes enfants. Oui,
- Speaker #0
parce que les enfants sont arrivés un petit peu avant.
- Speaker #1
Un petit peu avant, mais elles étaient petites à ce moment-là. Et j'ai pas mal retapé la maison. Je t'avoue que j'ai fait beaucoup de placo, j'ai fait beaucoup de peinture. J'ai passé beaucoup de temps quand même. Et voilà, c'était vraiment la vie idyllique. Et une fois qu'on a fini notre maison... On s'est dit qu'on arrivait au bout de notre projet.
- Speaker #0
Ça a duré combien de temps ?
- Speaker #1
4 ans et demi, je crois. On a vendu notre maison. Ah oui, ça, je ne t'ai pas raconté, mais pour trouver notre maison d'ici, ça a été fou. On s'est dit qu'il faut qu'on parte. On veut plus d'espace.
- Speaker #0
Est-ce que vous aviez fait le tour de la Martinique ? Est-ce que vous aviez fait le tour de ce projet ?
- Speaker #1
Je pense que franchement, on aurait pu vivre notre vie.
- Speaker #0
Ouais, alors pourquoi alors ?
- Speaker #1
Je pense qu'on en est parti parce qu'on avait un petit manque d'espace et puis que la famille est loin. Donc ça t'oblige quand même à prendre l'avion une fois par an au moins. Les gens, c'est quoi ? Au départ, et puis après, c'est quand même cher. Il faut partir un petit peu longtemps pour que ça vaille le coup. Donc après, je t'avoue, il faut réceptionner les gens chez soi. Et ça, c'est un peu pesant aussi d'avoir tout le temps du monde. C'est très sympa, on a adoré. Mais il y a un moment, tu vois, t'es un peu aussi maison de vacances. Et toi tu travailles pendant ce temps-là.
- Speaker #0
Ah j'adore, tu dis ça.
- Speaker #1
Et donc au final, ça prend du temps et ça te perturbe un peu dans ton quotidien quand même. Mais c'est pas vraiment cette raison-là qui nous a fait partir. C'est aussi, je pense, le fait que la famille soit loin. Les parents vieillissent un petit peu, on avait envie de se rapprocher. Voilà, c'était aussi pour ça. Et donc on a commencé à chercher partout en France une maison qui aurait pu nous correspondre.
- Speaker #0
Ouais. C'est bien avec toi parce que je ne dois pas faire les questions, on déroule tout. Vas-y, continue !
- Speaker #1
Et donc on avait des critères vraiment très précis, tu vois, on voulait un minimum d'hectares, on ne voulait pas moins de 5-6 hectares, on voulait un truc pas cher, on voulait être dans un cadre vraiment privilégié et au final, on est tombé sur 2-3 maisons.
- Speaker #0
Parce que ça veut dire que déjà dans votre tête, vous aviez l'intention tout de même de partir en campagne ? De toute façon, le critère, c'était la campagne avec de l'espace.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Ce n'était pas je reviens à Lyon.
- Speaker #1
Mais on n'avait même pas de projet professionnel en fin de compte. Parce que moi, c'est compliqué, mais il y a très longtemps, j'avais passé le concours d'institut. Un moment où j'en avais marre de ma carrière en entreprise. Du coup, je l'avais mis en réserve. Tu peux être en disponibilité de l'éducation nationale pour après reprendre quand tu veux. Enfin, quand tu veux, quand ça les arrange un peu. Et donc, en fait, tu dépends un peu de l'éducation nationale pour ta nomination géographique. Et donc, en fait, on a cherché une maison sans savoir que je pourrais peut-être être nommée à l'endroit qu'on chercherait. Tu vois, on a fait ça. Donc, on a cherché avant même de savoir si je pouvais redevenir un stit.
- Speaker #0
Mais à la limite, tu n'étais pas obligée de redevenir un stit. C'était une option.
- Speaker #1
Voilà, c'était une option.
- Speaker #0
Et ton amoureux,
- Speaker #1
lui ? Eh bien, lui, on a... Je ne m'en rappelle même plus, en fait. Je crois qu'on a demandé des... postes, mais c'est pareil, on n'avait pas de réponse. Ça pouvait être un peu partout en France. Et puis on s'est dit, bah non, je sais pas, on inventera.
- Speaker #0
Donc ça a été plutôt driveé par une intention, un coup de cœur d'une région, etc. que par un job.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et alors la recherche ?
- Speaker #1
Et donc la recherche, on a trouvé cette maison. Une maison sur Internet. Et Paul est parti en métropole parce que pour son travail, il avait un déplacement à faire. Il a dit, je vais visiter la maison, c'est l'occasion. Puis il m'appelle, il me dit, bah en fait, ok, c'est celle-là, il nous la faut. Bon, ok. Donc moi, je n'ai même pas vu la maison. Et tu n'en as pas visité d'autres ? Non, et on n'a pas visité d'autres maisons.
- Speaker #0
Tu as une maison ?
- Speaker #1
Oui, une maison.
- Speaker #0
Mais le choix de la région ?
- Speaker #1
Un peu au pif. On a croisé des critères. Et il fallait de l'espace, pas cher, tranquille. Et ça nous a mené un petit peu ici. Le limousin, c'est pas mal. J'avais trouvé d'autres régions. Tu vois, l'Aveyron, ça m'avait pas mal beauté aussi. Mais je trouvais que c'était loin pour... Enfin, les maisons qu'on avait trouvées, ça me semblait trop loin pour les enfants, après, en trajet scolaire.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
J'avais pas envie qu'elles se tapent une heure de transport tous les matins. Donc c'était un critère aussi. Et là, on est tout près des moutiers, les filles, elles mettent 10 minutes pour aller à l'école, donc c'est top. Alors,
- Speaker #0
là, le truc... Donc toi, je pense que t'es la première à me dire ça. Une région, enfin, une ou deux régions, une maison.
- Speaker #1
Ouais, une maison.
- Speaker #0
Tant la visiter. Oui. Go.
- Speaker #1
Ouais. Et donc, on a fait. Moi, j'ai vu des photos. Tu vois, Paul m'a dit c'est bon, c'est ça qu'il nous faut. C'est génial. Il fait tous les papiers par correspondance.
- Speaker #0
Sans l'avoir ?
- Speaker #1
Sans l'avoir, oui.
- Speaker #0
Enfin, toi, sans l'avoir ?
- Speaker #1
Oui, sans l'avoir. Je lui fais confiance.
- Speaker #0
Non, mais c'est quand même audacieux. Oui,
- Speaker #1
oui, oui, j'avoue.
- Speaker #0
Et alors, finalement, la première fois que tu l'as vue ?
- Speaker #1
La première fois que je l'ai vue, elle n'était pas habitée depuis un moment. Alors aujourd'hui, c'est un peu un mauvais exemple parce que c'est déjà redevenu une jungle parce qu'on ne s'occupe pas trop du jardin en ce moment. Mais je t'avoue que c'était vraiment, il y avait des herbes partout, ça ne ressemblait pas du tout à ça avant. C'était quasi une jungle pour rentrer à la machette. Et rentrer dans la maison, j'ai dit, oh, en fait, il y a quand même quelques travaux à faire. Mais après, on est à peine arrivé avec quelques affaires qu'on a commencé des travaux directs. Alors ça, c'était un petit peu peut-être le piège parce qu'il faisait très beau quand on est arrivé. On est arrivé en été. L'hiver est arrivé très vite, on avait des trous un peu dans la toiture et tout, donc on a passé un hiver vraiment compliqué. On s'est dit, zut, on a peut-être été un peu hâtifs dans notre décision. Quelques petits doutes ? Ouais, franchement avec les filles, on a eu un peu des moments compliqués au départ.
- Speaker #0
Parce que là, les filles, elles ont quel âge à ce moment-là ?
- Speaker #1
Elles avaient 4 et 6 ans et demi, tu vois. Et n'ayant vécu quasiment qu'au soleil, là franchement, elles ont tiré un petit peu la tête. Et en plus, c'était horrible parce qu'on faisait des WhatsApp avec des copains de là-bas. C'était affreux. Tu sais, nous, on était dans notre pièce qui n'était même pas retapée. On avait froid. Et en face, ils nous faisaient Salut, regarde, on est à la plage ! Je te jure, on raccrochait, on pleurait.
- Speaker #0
C'est vrai ? Tu as vraiment eu des moments là-dedans ? Oui. Et puis,
- Speaker #1
ma première année ici en tant qu'instit, c'était ma première année. Vraiment, je n'avais jamais fait ça avant. Oui,
- Speaker #0
parce qu'il faut que tu dises que finalement, tu as eu... Oui,
- Speaker #1
finalement, ça s'est bien collé parce que j'ai eu une mutation dans la région. Bah en Creuse parce que la Creuse c'est pas demandé tu vois.
- Speaker #0
Ah oui j'allais dire parce que personne ne veut venir.
- Speaker #1
Voilà c'est ça. Ils ont trouvé un pigeon c'était moi. Et bah en fait cette année était très compliquée.
- Speaker #0
T'as commencé à dire, parce que t'as dit que vous étiez arrivée en été, t'as commencé en septembre ? Oui voilà c'est ça. Ah ouais direct.
- Speaker #1
Oui direct. Et en plus dans une école où c'était tous les niveaux tu vois, c'était une école de campagne. Avec un climat scolaire très compliqué, avec un groupe d'enfants très dur à gérer. Donc une première expérience ultra complexe. J'ai déprimé. Et vraiment, j'ai eu du mal à m'en remettre. Et l'année d'après, j'ai été mutée dans une autre école où là, ça s'est super bien passé. Et j'ai repris du poil de la bête. Enfin vraiment, après, j'étais contente. Ça y est, ça s'est installé. Mais la première année, pour moi, c'était l'année du cauchemar. Ça fait envie comme ça.
- Speaker #0
Après, vous vous êtes accrochée quand même. Parce que tu aurais pu péter un câble, dire non, on s'en va, on part.
- Speaker #1
En plus, c'était compliqué. On a enchaîné après sur le Covid. Mais ça, c'était positif pour nous parce qu'on a eu du temps pour se couper de la maison, du terrain. Et au final, pour nous, c'était une expérience positive. Ça nous a permis d'avoir ce petit temps d'installation qu'on n'avait peut-être pas eu au départ.
- Speaker #0
Comme quoi, il est important. d'installer correctement sa maison avant d'attaquer un projet ?
- Speaker #1
Bah en fait oui c'est ce qu'on se disait et je pense que d'avoir un endroit déjà un petit peu refuge comme tu disais là je pense que ça peut être important parce qu'une fois qu'on est dans le rush de l'activité, trouver du temps pour faire des travaux c'est complexe
- Speaker #0
Je t'ai bien écoutée
- Speaker #1
Tu parles pas trop vite ?
- Speaker #0
Non, c'est bien, c'est parfait, je pense qu'on va réussir à te comprendre Sinon les gens ils peuvent tu sais...
- Speaker #1
Mettre un mot en titre !
- Speaker #0
Ils peuvent ralentir le... pas en fois deux mais en moins deux non mais vous arrivez ici hop t'achètes la maison vous êtes en activité tous les deux il n'y a pas ce projet que tu vas nous expliquer dans très peu de temps il n'y a pas ça hein ?
- Speaker #1
rien du tout dans la tête par rapport à nous on voulait du temps pour s'occuper de notre terrain moi je m'étais dit un stit c'est cool j'aurais dit les vacances pour faire ça au final c'est pas si cool que ça parce que un stit c'est compliqué comme métier quand même moi j'ai adoré ce métier Hormis la première année, on va dire. Mais ensuite, j'ai adoré tous les projets que tu as avec les enfants, l'engagement que tu as dedans pour voir tous tes élèves progresser. J'ai trouvé ça génial. Mais après, c'est un boulot que tu transportes chez toi constamment. Oui,
- Speaker #0
tu as du travail avant, après.
- Speaker #1
Tu as du travail beaucoup, en fait. Surtout qu'ici, à la campagne, tu as beaucoup de classes compliquées. peu de niveaux, enfin peu de... Nous, on est dans un camp où il y a des petites écoles, donc t'as beaucoup de niveaux en même temps. CM1,
- Speaker #0
CM2, etc. Donc finalement,
- Speaker #1
ça génère pas mal de boulot à faire. Et les vacances, c'est pareil. Faut pas exagérer, tu peux quand même prendre un peu des vacances, mais t'as quand même ce truc derrière, il faut quand même anticiper, réfléchir, tu peux pas complètement...
- Speaker #0
Préparer la suite.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Tu viens de dire un truc qui m'interpelle. Avec ces boulots, on voulait du temps. Du temps à la campagne. Ça veut dire quoi du coup pour toi ? Vivre à la campagne d'une manière heureuse, c'est quoi les mots que vous mettez derrière ça ? C'est quoi la vie à la campagne pour toi ?
- Speaker #1
Moi la vie à la campagne c'était la tranquillité déjà de l'environnement, c'est-à-dire comme je t'ai dit la quête de ne pas avoir de voisins, avoir de l'espace pour vraiment faire mille projets, et puis du temps, ça je reviens un peu dessus, parce que moi je voulais du temps pour faire beaucoup de jardins, beaucoup d'aménagements paysagers. Et là, en ce moment, c'est un peu compliqué, mais c'est quand même dans ma tête. C'est un truc que je veux récupérer à un moment donné.
- Speaker #0
C'est parce que là, vous êtes dans le débarrage de cette activité aussi.
- Speaker #1
Là, on met un peu ça de côté et ça me pèse un peu. Je veux retrouver du temps pour faire ça.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a une saisonnalité dans ton métier ?
- Speaker #1
C'est pas le problème, c'est que non.
- Speaker #0
D'accord. Elle va falloir que je change.
- Speaker #1
Non, en fait, toute l'année, tu peux...
- Speaker #0
Est-ce que toi, t'avais des... Des idées reçues sur la vie à la campagne. Alors, vous aviez un peu vécu la campagne autour de Lyon, mais ce n'est pas la même chose, on est bien d'accord en termes de campagne ?
- Speaker #1
Oui, c'est clair. Après, en fait, c'est un truc que je ne t'ai peut-être pas dit, mais moi, ma famille est originaire d'ici. Et ce n'était pas du tout prévu dans l'équation de trouver cette maison, c'est juste un hasard en fait. Et je suis à 45 minutes de l'endroit où j'allais toutes mes vacances chez mes grands-parents. Oui, mes grands-parents. En plus, j'ai eu tous mes grands-parents, arrière-grands-parents, tout le monde.
- Speaker #0
Tu peux recommencer ta phrase en face du micro. Pardon, t'as eu ?
- Speaker #1
J'ai eu beaucoup de chance parce que j'ai connu tous mes grands-parents, arrière-grands-parents qui étaient dans le coin. D'accord. Et donc moi, j'avais une partie de ma famille qui était du côté de Limoges et une partie de ma famille qui était plus du côté de Feltin. Donc vraiment dans le plateau de Millevaches.
- Speaker #0
Et là, t'es au milieu ? Et là,
- Speaker #1
je suis au milieu. Voilà, exactement. Donc c'est un peu un hasard et j'aime bien ce hasard. C'est chouette. Du coup, j'ai l'impression d'être arrivée un peu dans un endroit que je connais. Et même pas un peu, je le connais vachement en fait.
- Speaker #0
Donc pas forcément, tu n'avais pas dit des reçus, de clichés, de préjugés ? Non,
- Speaker #1
parce que je connaissais bien et j'avais envie de ça. J'avais envie de retrouver ce que j'avais pu expérimenter petite. Et voilà, c'était un truc...
- Speaker #0
Pas de peur, de crainte de te dire, je ne sais pas, je ne vais pas avoir d'amis ? Je ne veux pas avoir de vie sociale.
- Speaker #1
Non, parce que nous, on est super casaniers. On est super groupés à deux. Donc, on s'est dit au pire, tu vois, on est tous les deux contre le reste du monde. On s'en fout. Ici, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, c'est hyper riche en termes de relations sociales, de projets. Il y a énormément de trucs. Donc, non, la campagne, ce n'est pas du tout un lieu fermé où tout le monde est un peu dans son coin. Au contraire, je trouve. Bien plus qu'en ville, moi, je trouve.
- Speaker #0
Oui, finalement en ville, tu peux avoir davantage de solitude ou d'anonymat.
- Speaker #1
Franchement, à Lyon, on ne connaissait pas nos voisins, tu vois. Et là, c'est complètement différent.
- Speaker #0
En même temps, tes voisins sont à un kilomètre ici.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai.
- Speaker #0
Mais tu les connais.
- Speaker #1
Mais je les connais quand même.
- Speaker #0
Est-ce que tu nous as décrit suffisamment l'environnement dans lequel tu vis ? J'aimerais bien que tu me le fasses quand même.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Parce qu'on a parlé de la Villa Hélène. Tu as dit que c'était une ancienne ferme. Mais est-ce que tu peux décrire un tout petit peu plus quand même, pour les gens qui nous écoutent ?
- Speaker #1
En fait, la maison, c'est un corps de ferme. C'est-à-dire qu'il y a une petite partie habitation et le reste de la maison, c'était un espace pour les bêtes, comme une grande étable. Alors ça avait commencé à être un peu aménagé quand on est arrivé, mais pas complètement. Et une grosse, grosse maison en pierre avec des murs très, très épais, construite dans une butte, donc qui est assez humide au final. Et on est dans un endroit, enfin nous, on est entouré, on a 10 hectares en tout de forêt. quasiment que de forêt, il y a une partie tourbière un peu, plus basse, donc c'est assez humide. Et je pense que, vu la saison qu'on a vécue, d'humidité,
- Speaker #0
c'est compliqué à vivre.
- Speaker #1
Là, c'est tout humide, tu ne peux pas marcher. Mais dans les années à venir, je pense que ce serait un plus, d'avoir cette humidité-là. On a beaucoup de sources. Oui,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Voilà. Au niveau d'eau, je pense qu'avant d'être vraiment à sec, on a une petite marle.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Alors du coup, on est dans le parc naturel de Millevaches. On est à 10 minutes des Moutiers, 10 minutes de Père-Alchâteau, si certains connaissent. Et puis après, en fait, on est au croisement, si tu veux, de la Corrèze, de la Haute-Vienne et de la Creuse. Voilà, près du lac de Vassivière. Ah oui,
- Speaker #0
ça, ça part. Voilà.
- Speaker #1
Et le lac de Vassivière, qui est vraiment à deux minutes en voiture. Ah oui,
- Speaker #0
j'y passerai tout à l'heure.
- Speaker #1
Franchement, ça vaut le coup. On appelle ça le petit Canada français.
- Speaker #0
Ok pour l'environnement géographique. Et tu l'aimes cet environnement géographique ?
- Speaker #1
Oui, j'adore.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu préfères ?
- Speaker #1
En fait, dans cette maison, j'adore la vue, j'adore l'environnement dans lequel on est. Quand tu tournes partout, il y a des arbres. J'ai une forêt de sapins juste en face, tu vois. On a des arbres énormes, on a des tilleuls. Vraiment, les arbres et tout autour, je trouve ça génial.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui te plaît ? te plairait le moins ? Ou qu'est-ce qui peut être compliqué ?
- Speaker #1
Ce qui est compliqué, c'est la topographie, si tu veux. On a beaucoup de montées, de descentes. C'est très accidenté notre terrain. Et j'aurais aimé avoir des espaces un peu plats. Moi, je voulais des chevaux. C'est compliqué ici.
- Speaker #0
Elle a des ânes.
- Speaker #1
Voilà. On a eu un cheval à un moment et c'était compliqué. Il s'enfonçait beaucoup dans le terrain. Voilà, c'est trop lourd comme animal.
- Speaker #0
Tu n'as pas de prairie, en fait. Voilà,
- Speaker #1
c'est ça. Et ça, c'est un petit manque, je pense. Mais... On fait avec. On a des ânes, du coup, comme tu dis.
- Speaker #0
Et une tortue. Voilà.
- Speaker #1
Figure.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un défi ? Quelque chose vraiment de très gros, important, que tu as rencontré en arrivant ici ? Sur le plan personnel, professionnel, social ?
- Speaker #1
C'était de trouver... Tu vois, j'ai eu cette expérience d'instit, là, et je pensais que ça allait faire ma vie... J'ai aimé mais ça ne me suffisait pas. Ce n'était pas ce que je cherchais. Avec cette activité-là, j'ai l'impression d'avoir ça y est. J'ai atteint le... Franchement, je te jure, je n'exagère pas. Ça y est, j'ai coché toutes les cases du rêve.
- Speaker #0
C'est un défi ?
- Speaker #1
Le défi, c'était d'être heureuse dans ma vie. Comme je te dis, cocher les cases du truc parfait. Je voulais la maison, je voulais l'environnement, je voulais l'espace. Et là, maintenant, j'ai compris que je pouvais en plus avoir l'activité qui allait avec. Et là, en plus, on travaille en couple et vraiment, pour moi, c'est l'idéal.
- Speaker #0
T'as coché toutes les gaz.
- Speaker #1
Oui, voilà.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Je voudrais juste un peu plus de temps maintenant.
- Speaker #0
Oui, je veux bien que tu aies un peu plus de temps maintenant. Avant que tu nous parles de ton activité, je voudrais aussi que tu me parles peut-être des bonnes surprises que tu as rencontrées en arrivant à la campagne. Est-ce qu'il y a un truc vraiment qui t'a... Je ne sais pas, sur lequel tu ne t'attendais pas ? J'en sais rien, il y en a peut-être qui vont me dire que c'est les relations sociales, parce qu'on ne s'attendait pas à avoir tant d'amis, j'en sais rien. Est-ce qu'il y a un truc comme ça ?
- Speaker #1
Au tout début, tu veux dire ? Au tout début,
- Speaker #0
mais même en... Enfin là, ça fait six ans, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, ça fait six ans.
- Speaker #0
Les bonnes surprises que tu as rencontrées ou que tu rencontres encore à la campagne ?
- Speaker #1
Moi, c'est le calme, vraiment, que ça m'a apporté, je trouve.
- Speaker #0
Le calme dans ta tête,
- Speaker #1
dans ton corps ? Dans ma tête et l'environnement qui me l'apporte. Après, les relations sociales. Au départ, ça a été compliqué, je trouve, parce qu'en plus, on arrivait des îles et je trouve qu'il y a une ambiance un peu... particulière là-bas. Les gens sont moins prises de tête quand même, on est moins dans la compétition. C'est plus tranquille, franchement, les relations sociales là-bas. Ici, tu arrives, on a été choqués un peu, tu vois, à l'école, où on compare un peu les enfants, il faut qu'ils aient un certain parcours scolaire, il faut qu'ils aient une certaine activité. J'ai trouvé qu'on était quand même ici en métropole, on est toujours un peu dans la comparaison...
- Speaker #0
En France. Pourtant, ça, tu le connaissais, puisque t'as...
- Speaker #1
Oui, bien sûr, mais cette... pause martiniquaise là tu vois ça on a découvert qu'on pouvait vivre un peu autrement ça ça nous a un peu meurtri au départ maintenant bon c'est on s'y refait un peu et puis on arrive à s'arranger et puis à rencontrer peut-être les personnes à faire un peu le tri et finalement retrouver un peu ça mais c'est vrai que ça ça nous avait un peu dérangé au départ il ya beaucoup de ya
- Speaker #0
beaucoup de néo ruraux ouais beaucoup beaucoup beaucoup est ce qu'ici c'est le cas aussi ouais il y en a beaucoup aussi
- Speaker #1
Et c'est positif parce que franchement, ça amène du dynamisme, je pense, dans la région. Alors après, tu as toujours les écueils, tu vois, du néo-rural qui arrive avec ses bonnes idées et qui est un peu décalé. Je trouve que ça fait un bon petit mélange. D'accord. Tout ça, ouais. Non, et là, le plateau de millevage, c'est un espace hyper dynamique avec plein, plein de projets. Je pense que c'est un peu unique. Après, le Périgord, je ne connais pas dans ton coin à toi. Mais je pense qu'ici, c'est un peu unique, tu vois, avec des gens hyper engagés.
- Speaker #0
Très engagés.
- Speaker #1
Très, très engagés. Et franchement, c'est génial.
- Speaker #0
Alors, très engagés dans le côté, tu vas me dire, militant, alternatif ?
- Speaker #1
Oui, oui, oui. De vie, de combat politique, enfin, tout un tas de choses.
- Speaker #0
Un peu comme en Aveyron, avec José Bové dans les années 70. Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Et c'est assez artistique aussi. Il y a pas mal de... Tu vois, ça, je le découvre un peu plus récemment. Et il y a tout un maillage de gens artistes. Et ça apporte un truc aussi, je trouve ça super.
- Speaker #0
Très bien. Bon, on y va sur le projet ?