- Speaker #0
Cet épisode est soutenu par Audiolib, la maison d'édition des livres audio pour toutes les oreilles. Retrouvez les 2000 titres du catalogue Audiolib sur audiolib.fr et écoutez-les sur toutes les plateformes numériques et en librairie. Je suis ravie de vous recevoir ce soir au Centre Pompidou et plus particulièrement dans la Bibliothèque publique d'informations. J'espère que vous n'avez pas eu trop de mal pour rentrer. Donc, je suis très heureuse de vous accueillir pour la remise du Grand Prix Livre Hebdo des Bibliothèques avec la Sophia. Le Grand Prix Livre Hebdo des Bibliothèques fête sa 15e édition cette année avec une cérémonie festive au Centre Pompidou. Qui a gagné ? Quelles initiatives innovantes ont été récompensées ? Et quelles places ont les bibliothèques françaises dans nos villes et à l'étranger ? C'est le sujet d'ouverture de cet épisode. Je m'appelle Lauren Malka, je suis journaliste indépendante et vous écoutez Les Voix du livre, un podcast conçu en partenariat avec les éditions Dunod. Chaque mois, je vous embarque chez Livres Hebdo pour entendre le bruit que ça fait quand les pages du magazine du livre se mettent à parler. Au sommaire, direction Grenoble, juste après la rentrée universitaire, pour découvrir la librairie Arthaud, référence entre autres pour de nombreux étudiants et étudiantes de la ville. À la fin de cet épisode, la clique critique de Livres Hebdo accueille le journaliste Hubert Artus pour parler coups de cœur et météo édito. Avant cela, Fanny Guyomard, journaliste à Livres Hebdo et membre du jury du Grand Prix Livres Hebdo des Bibliothèques nous raconte les derniers mois passés à éplucher, examiner et primer les initiatives des 80 dossiers présentés cette année, une année mémorable.
- Speaker #1
Une année mémorable en effet. Parce que pour ses 15 ans, la cérémonie de remise des prix s'est tenue à la BPI. C'est la grande bibliothèque du centre Pompidou, fréquentée par plus d'un million de personnes par an. Et elle ferme ses portes en mars 2025, pour de grands travaux, il faudra attendre 2030 pour découvrir les nouveaux lieux. Mais bon, chaque année est mémorable. Tous les ans, c'est une frustration de ne pas primer davantage de bibliothèques qui candidatent pour montrer leur meilleure réalisation et donner de bonnes idées aux collègues. Il y a 9 prix en tout. Mais bonne nouvelle, les projets qui n'ont pas été retenus sont présentés dans un magazine que l'on publie tous les ans. Ça s'appelle Le Guide de l'innovation en bibliothèque. Mais rembobinons, pourquoi ce prix a-t-il été créé il y a 15 ans ? C'est le sociologue Claude Poissenot qui en a eu l'idée. Et hier soir, pendant la soirée de remise des prix, au moment où je me préparais avec Jacques Braunstein à entrer sur scène et annoncer le lauréat, Lauren Malka est allée lui demander pourquoi.
- Speaker #0
Alors, il faut se remettre dans le contexte. On est en 2009. À l'époque, les bibliothèques commencent à changer, mais ce n'est pas facile. En fait, je suis sociologue des bibliothèques, donc, j'ai fait ma thèse sur les jeunes et les bibliothèques. Et dans ma réflexion sur les bibliothèques, la question des publics était une question centrale. Et je voyais bien qu'il y avait une difficulté dans le monde des bibliothèques à faire la transition vers la prise en compte de ses publics. Et à l'époque, je voyais des bibliothèques qui faisaient des choses. Je me disais, mais ça, c'est formidable. Et l'idée, c'était de faire la pédagogie par l'exemple. Donc, j'avais fait un blog qui s'appelait Penser la nouvelle Bib', voilà, j'ai proposé à la journaliste de l'époque de Livres Hebdo, Laurence Santantonios en l'occurrence, de créer un prix pour récompenser les bibliothèques qui portaient l'idée du public avant tout et que ce soit le centre de leur action. Je suis ravi de ce prix, parce que justement je trouve que ce prix est formidable. C'est mon quatrième enfant. Voilà.
- Speaker #1
Claude Poissenot, cela fait donc 15 ans qu'il est juré au Grand Prix des Bibliothèques. Pour ma part, ça fait quatre ans. En fait, la composition du jury varie chaque année parce qu'on veut mélanger l'expertise d'une diversité de professionnels du livre. Donc à chaque fois siège la personne responsable de la bibliothèque grande gagnante de l'année précédente, un bibliothécaire universitaire, une départementale, un libraire, un éditeur et un auteur. Cette année, c'est Laurent Binet qui a beaucoup apprécié cette expérience.
- Speaker #0
C'est un grand honneur, un grand honneur en tant qu'auteur, en tant que lecteur. Et puis, au niveau politique, je ne vois pas ce qui peut symboliser davantage la générosité d'une société que la bibliothèque, la culture, la culture gratuite ou quasiment gratuite. Le livre, il n'y a rien de plus beau, tout simplement.
- Speaker #1
Les débats, comme Laurent Binet l' explique, peuvent virer à la confrontation respectueuse et amicale, mais parfois ça crée des frustrations.
- Speaker #0
Les débats ont été tout à fait cordiaux, mais âpres et difficiles parce que tous les dossiers, honnêtement, étaient formidables et on avait envie de les récompenser tous. Bon, alors ensuite, il a fallu faire des choix. Alors, bon, voilà, on est très heureux pour les lauréats et il me semble que chacun est triste pour... On a tous en tête un dossier qui n'a pas été récompensé et qui l'aurait mérité. Moi, je me souviens d'une exposition fantastique sur Gutenberg en Lorraine. Je ne sais plus si c'était à Strasbourg ou... Elle n'a pas eu le prix de l'animation, mais je crois que Strasbourg a eu autre chose. Donc, ce n'est pas grave. Franchement, c'était... Vous savez, pour un écrivain et surtout pour quelqu'un qui aime lire, tous ces dossiers, toutes ces photos de bibliothèques, pour nous, c'est comme un magasin de jouets.
- Speaker #1
Cette année, 29 bibliothèques ont déposé leur candidature pour recevoir un prix. Elles candidatent souvent pour plusieurs prix, ce qui faisait presque 80 dossiers à départager et c'est très intéressant de voir les tendances qui se dessinent, les missions des bibliothèques qui s'affirment d'une année à l'autre. La première tendance, la participation des habitants à la vie de la bibliothèque. C'est ce qu'on voit dans la bibliothèque Taïga à Sèvremoine. Les habitants s'emparent volontiers de la cuisine. C'est elle qui a gagné le prix de l'accueil de cette année. Parfois, l'implication des habitants prend des proportions telles qu'ils participent à la construction de la bibliothèque comme dans celle de Bazouges-la-Pérouse, qui a reçu le prix de la Petite Bibliothèque. En 2021, la bibliothèque qui avait reçu ce prix, c'était la bibliothèque de Fontaine Etaupfour. Et sa responsable, Olivéra Lajon, nous a rapporté que ça avait changé beaucoup de choses dans la fréquentation de sa bibliothèque.
- Speaker #0
Depuis ce prix, on a eu plein de visites à la médiathèque, de bibliothèques qui sont venues chercher l'inspiration et la curiosité aussi de voir ce qui se passe dans cette petite médiathèque. Ça suscitait un engouement. Je suis contente que notre bibliothèque soit inspirante en fait. Ce soir, je suis venue parce que depuis le prix, je suis invitée. Là, c'est la première fois que je reviens. C'est peut-être un peu plus facile d'être invitée parce qu'on n'a pas le trac d'aller chercher le prix.
- Speaker #1
Le corollaire du participatif, c'est s'assurer que tous les profils d'habitants participent à la vie de la bibliothèque. S'il n'y a pas de mixité sociale dans une bibliothèque, c'est comme dans une ruche, le miel ne prend pas. Et avoir une diversité de profils, ce n'est pas du tout facile à faire. Donc pour attirer un large panel de personnes, il y a plusieurs stratégies, j'en cite quelques-unes. Élargir les horaires d'ouverture, simplifier l'inscription, instaurer une totale gratuité, prendre en compte les différents types de handicaps et notamment avoir un site internet simple à lire pour les personnes dyslexiques. Installer des livres et des hamacs dans les quartiers où les habitants fréquentent moins les bibliothèques et un dernier exemple, travailler avec le CHU, la maison d'arrêt, former le personnel à l'accueil des personnes sans domicile fixe. Tous ces exemples, on les doit au grand prix de cette année, le réseau de bibliothèques de Rouen. Deuxième tendance prégnante dans ce 15e palmarès, le jeu. Sa place est croissante dans les bibliothèques. À Herblay-sur-Seine par exemple, la bibliothèque est tout autant une ludothèque. Le plus fort, ce sont les différentes cabanes féériques pour les enfants. C'est la responsable du lieu, Laure Ploux, qui en parle le mieux.
- Speaker #3
Sur le jeu, la Ludomédiathèque L'Échappée a ouvert l'année dernière, en septembre 2023, elle est le résultat de la fusion entre deux équipements qui existaient déjà, une ludothèque et une bibliothèque. Et donc le jeu est vraiment au cœur du projet. C'est-à-dire qu'on prête des jeux et des jouets au même titre qu'un livre ou un DVD dans notre Ludomédiathèque.
- Speaker #1
On peut se demander "Pourquoi cette place grandissante du jeu en bibliothèque ? Parce que le jeu permet de discuter avec les autres, rire ensemble, apprendre ensemble, et ça rejoint la mission sociale des bibliothèques, lutter contre l'isolement déprimant, favoriser le partage. J'entends parler toutes les semaines de la dégradation de la santé mentale des Français. Eh bien, à voir ce qu'elles réalisent au quotidien, aussi bien par les livres que par les jeux, mais surtout à travers le lien social entre habitants, les bibliothèques sont une solution évidente pour prévenir cette maladie. Pour ma part, je suis convaincue que les salles d'attente des cabinets médicaux seraient moins remplies si les bibliothèques l'étaient davantage. Pour que ce soit le cas, il faudrait évidemment que tous les politiques y mettent les moyens. Au moment où nous enregistrons cet épisode, nous sommes au lendemain de la remise des prix. Je crois que cela s'entend à ma voix. Ce qui est émouvant chaque année, ce sont les lauréats ahuris, qui sous-estiment combien ce qu'ils font au quotidien est admirable. Ils sont passionnés par leur métier, ont la tête dans le guidon. Et ce prix est un moment de prise de recul. En fait, c'est un manifeste sur la valeur que les politiques doivent accorder aux bibliothèques.
- Speaker #0
Le dossier du Grand Prix des Bibliothèques par Fanny Guyomard est à retrouver dans le numéro de novembre de Livres Hebdo.
- Speaker #2
Les Voix du livre
- Speaker #0
En chemin: Nous sommes le 3 octobre 2024 à Grenoble, au cœur du Centre historique, et je m'apprête à entrer dans la librairie Arthaud, qui est l'une des librairies de référence de la ville, qui a été créée en 1801, pour rencontrer sa directrice, Claire Criscuolo, et le responsable du rayon universitaire, Éric Danti. Bonjour. Claire Criscuolo, est-ce que vous pouvez me raconter l'histoire de cette librairie, même si vous n'étiez pas encore là en 1801 ? Vous êtes quand même la mémoire de ce lieu.
- Speaker #3
Une infime mémoire, mais je suis moi-même grenobloise, donc enfant je venais dans cette librairie. J'y travaille depuis 24 ans et maintenant j'en arrive, comme vous l'avez dit en fait, à être porteuse d'une certaine mémoire. Il y a pour moi vraiment un enjeu de transmission quand on est dans un lieu comme ça. Je pense que ce qu'il faut remarquer, c'est qu'effectivement, de par ces murs, la librairie a déjà une singularité. Nous sommes visités par des groupes de touristes parce qu'effectivement, nous sommes dans des murs classés. La librairie se trouve dans un ancien hôtel particulier qui date du XVe siècle. Donc, cette librairie est une forme de curiosité architecturale, historique, un point de passage obligé du patrimoine grenoblois. La librairie est sur trois niveaux et j'aime dire même plus puisque, en fait, nous avons un rez-de-chaussée bas, un rez-de-chaussée haut, une cour centrale pavée et tout en haut également une salle dédiée à des expositions et dans laquelle nous organisons évidemment nos événements, nos rencontres.
- Speaker #0
Éric Danti, vous êtes donc le responsable universitaire. Je crois que c'est une ville qui est très étudiante et très intellectuelle.
- Speaker #5
Oui, parce qu'il y a sur le campus universitaire de Grenoble 57 000 étudiants, ce qui représente presque un tiers de la ville. Grenoble, c'est 160 000 habitants, avec des domaines très variés, l'histoire, les sciences, l'entreprise, les langues, on touche tous les domaines.
- Speaker #0
On va y revenir, ce sera l'objet de la pastille Dunod. Claire Criscuolo, est-ce que vous pouvez me dire un petit peu quelles sont les spécificités de cette librairie ?
- Speaker #3
Alors nous portons ce nom Arthaud, qui fait référence aux éditions Arthaud. La librairie n'a plus de lien direct aux éditions, puisque la famille Arthaud a vendu cette activité à la fin des années 70 au groupe Flammarion. Et la librairie est redevenue indépendante en 2014. Nous avons aujourd'hui le label Lire de librairie indépendante de référence. Et nous restons évidemment attachés à ce nom Arthaud puisque ce nom a un sens. Donc les éditions Arthaud ont marqué l'édition de la montagne, l'édition des livres de montagne. La librairie est partenaire de nombreux événements autour de la montagne, tels les rencontres Ciné-Montagne de Grenoble, puisqu'on parle de Grenoble comme étant la capitale des Alpes. Ce lien à la montagne est très fort à Grenoble. Stendhal a dit, au bout de chaque rue une montagne, c'est vraiment cela, Grenoble.
- Speaker #0
Pour ce podcast, Livre Hebdo, en partenariat avec les éditions Dunod, pousse la porte des libraires pour les écouter nous décrire leurs enjeux, décrypter les tendances éditoriales du moment et partager leurs coups de cœur. La Maison Dunod publie des ouvrages de non-fiction sous les éditions Dunod et Armand Collin pour rendre le savoir accessible au grand public, aux professionnels et aux étudiants. Je suis toujours avec Claire Criscuolo et Éric Danti qui vont nous présenter désormais le rayon universitaire de la librairie Arthaud.
- Speaker #5
Nous sommes une librairie générale, on s'adresse à tous les publics. Pour les étudiants, il y a évidemment un enjeu de pouvoir d'achat. Pour eux, c'est un investissement, le livre. Ils y sont attachés, le livre reste un petit peu la base, en complément des autres outils, bien sûr. Il existe le pass culture, qui aide beaucoup les étudiants de première année. On sait qu'au niveau national, le domaine universitaire se tasse. Ce n'est pas tout à fait le cas dans la ville de Grenoble, vu le nombre d'étudiants. C'est important pour nous d'avoir une clientèle variée, de faire rentrer les jeunes dans une librairie.
- Speaker #0
Je vous vois fureter dans le rayon universitaire. Est-ce que vous êtes étudiantes ?
- Speaker #1
Je suis étudiante en droit, moi.
- Speaker #0
J'ai été étudiante, j'ai fini ma licence de psychologie, moi. Mais je n'ai pas de master pour l'instant.
Et qu'est-ce que vous cherchez dans ce rayon?
- Speaker #4
Les profs nous disent souvent ce qu'il faut acheter, donc, quand j'arrive ici, je sais déjà ce qu'il faut que je prenne. Mais là, j'avoue que je suis un peu à la recherche, parce que je ne sais pas du tout ce que je veux. Il en a donné tellement que je n'ai pas tout suivi.
- Speaker #0
Bonjour.
- Speaker #5
Bonjour.
- Speaker #0
Je cherche un livre sur le régime général des obligations.
- Speaker #5
Oui. On va aller le trouver de ce côté. Donc, il y a essentiellement les Lefebvre et les Dalloz.
- Speaker #4
Oui, Dalloz, je connais. Droits des obligations.
- Speaker #5
Voilà, les droits des obligations.
Moi, je vous parlais des difficultés quand les étudiants achetaient des livres parfois, chers. Il se trouve qu'il y a une collection qui paraît depuis quelques années, qui est à mi-chemin entre l'universitaire et le grand public, c'est la série Dunod poche dans laquelle on va retrouver des grands auteurs de sciences, alors plutôt les maths, la physique, l'astronomie, à des prix à moins de 10 euros, avec des auteurs, des grands classiques, Carlo Rovelli, Aurélien Barraud, qui est grenoblois, qui enseigne à la fac. C'est une collection qu'on met en avant, elle est en tête de gondole actuellement dans notre rayon. Dans le rayon universitaire, il n'y a pas que les étudiants, il y a aussi les chercheurs, les professeurs, avec qui on essaye de tisser des liens aussi, pour qu'ils nous donnent des conseils, pour savoir ce qu'ils vont prescrire. Parce que pour nous, libraires, ce n'est pas évident d'embrasser tous ces domaines-là. Moi, ça fait une trentaine d'années que je travaille en librairie, j'ai l'impression d'apprendre tous les jours. Vraiment, c'est mon plaisir quotidien, presque, pas de découvrir des domaines, mais presque.
- Speaker #0
Vous êtes de retour à la fac.
- Speaker #5
Un petit peu, parfois, oui, tout à fait. Mais devant certains de mes clients, je suis très modeste.
- Speaker #0
Moi, je viens régulièrement ici, c'est surtout pour des livres de concours. Je suis prof et j'essaye de passer l'agrèg. On a une formation avec des universitaires de Grenoble et qui nous donne une bibliographie très conséquente. Du coup, on ne trouve pas toujours les manuels, il faut les commander. Et ici, vu que c'est réputé pour être une bibliothèque universitaire, du coup, il y a un peu... Enfin, on sait que si on vient ici, ils n'y sont pas tous, mais il y en a au moins 70%, je dirais. puis c'est tranquille le lieu est super sympa aussi. On a le temps de là ça fait par exemple une demi-heure que je suis en train de feuilleter les livres et dans un espace où il y a beaucoup de monde qui circule on a moins cette liberté là on s'en peut chez soi dans sa petite bibliothèque. Merci aux éditions Dunod pour cette séquence de transmission des savoirs. Claire Criscuolo, je suis de retour avec vous, vous vouliez me parler d'un logiciel je crois qui est en train de changer des choses dans votre organisation qui porte le nom d'une fleur.
- Speaker #3
Oui, effectivement, c'est Edelweiss, le nom d'une fleur de montagne, de surcroît. Et c'est un système libre d'accès pour les libraires, qui permet d'avoir accès à quasi l'intégralité des bons d'office, qui permet donc aux libraires de pouvoir les consulter en amont du passage du représentant, de pouvoir éventuellement déjà les pré-travailler, puisque, vous le savez, les représentants sont prisonniers de leur circulation, de leur planification. Et il est bien souvent très compliqué de décaler le passage d'un représentant. C'est une sensation assez récurrente chez les libraires que d'être sans cesse un peu submergés par les offices, par les visites de représentants. Ça prend beaucoup de place dans le quotidien du libraire. Et Edelweiss peut être un moyen pour mieux maîtriser ces moments-là. Grâce à ces bons d'office consultables en ligne, chaque libraire peut pré-consulter les bons et les pré-travailler. Et comme je vous le dis sur l'offre Général Librairie, c'est vraiment un atout que de pouvoir ainsi, en quelques clics, avoir effectivement tout un programme. Alors même que quand vous êtes dans une librairie comme ça sur trois niveaux, on se court après pour le bon papier qui circule. Ça, c'est le petit quotidien des libraires.
- Speaker #0
Merci beaucoup Claire Criscuolo. Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à votre librairie, la librairie Arthaud, pour les prochaines années ?
- Speaker #3
Je crois qu'il faut surtout souhaiter que la lecture reste un élément clé de notre culture. C'est quand même une petite crainte. Si les libraires ont cet engagement au cœur pour la lecture, seuls on ne peut rien. Donc ce qu'on peut espérer pour la librairie, c'est que le livre continue de rayonner, je crois.
Merci beaucoup. Merci à tous les deux.
- Speaker #5
Merci d'être venu nous rencontrer.
- Speaker #3
Merci à vous. Au revoir.
- Speaker #1
Est-ce qu'il vous faut des papiers cadeaux, monsieur?
- Speaker #0
Non, c'est pour moi, merci.
Un cadeau pour l'agrèg.
Les Voix du livre
En haut de la pile: C'est la troisième partie de cet épisode, la rubrique en haut de la pile. Autour de moi, la clique critique de Livre Hebdo, Pauline Gabinari, Sean Rose et Jacques Braunstein. Bonjour à tous les trois.
- Speaker #2
Bonjour !
- Speaker #0
Et un invité spécial, Hubert Artus. Bonjour Hubert ! Bonjour ! Merci d'être avec nous. Tu es journaliste indépendant dans le domaine de la littérature, du polar et du foot, notamment pour Lire et le Parisien Week-end. Tu es programmateur de Quai du Polar à Lyon, qui a lieu en avril, et tu modères des tables rondes un peu partout en France. La prochaine est à Cognac, je crois. Oui, mi-novembre, le festival littérature européenne de Cognac. Et là, c'est l'Irlande le pays invité. Ok, rendez-vous à Cognac en novembre. Alors on va entendre vos coups de cœur et décryptage de la météo éditoriale de l'automne, mais avant cela, Jacques, quel est le chiffre du mois ?
- Speaker #2
Le chiffre du mois, c'est 50. Pour une fois, ce n'est pas un chiffre économique, c'est une date. Ça fait 50 ans qu'ont été créées deux des maisons d'édition de bande dessinée les plus importantes en France. D'une part, Futuropolis, qui sera à l'honneur cette année à Brive avec la présence d'Emmanuel Lepage, le dessinateur, et d'un dessinateur mythique de Futuropolis, Edmond Baudoin. Futuropolis, c'est vraiment un changement d'époque, c'est un magazine qui s'appelait A suivre, c'est l'apparition de la bande dessinée pour adultes de science-fiction. Et alors, comme par hasard, la même année, en 1974, apparaissait un autre éditeur important qui s'appelle Les Humanoïdes Associés, avec une autre revue mythique qui s'appelle Métal Hurlant dans laquelle on écrit des gens comme Tardy, les Bazookas, Druillet, Mobius. Et ce qui est amusant, c'est de se dire qu'aujourd'hui, en fait, on est 50 ans après une révolution. Cette révolution, c'est celle qui a amené des choses qui s'appellent Star Wars, qui s'appellent Alien, qui s'appellent Dune. Ce moment où quelques dessinateurs, pour la plupart français, ont inventé un futur dans lequel on vit depuis. Et j'avais envie de leur rendre hommage avec un chiffre un peu moins économique que d'habitude.
- Speaker #0
Merci Jacques. Pauline, on commence avec toi parce que tu nous parles d'une tendance qu'on pourrait croire sans avenir, mais qui en fait vit sa meilleure vie.
- Speaker #4
Excellente introduction puisque je vais parler de la mort, tout simplement. Cela fait déjà quelques années que le fait divers s'est bien implanté dans l'édition avec moult couvertures en librairie mentionnant tueurs en série ou crimes vertigineux. Mais la donne est un petit peu en train de changer et cela fait plaisir. Car dernièrement, ce n'est plus ceux qui donnent les coups de couteau qui ont la cote, mais ceux qui se les prennent, les coups de couteau. Vous l'aurez compris, aujourd'hui on va parler cadavres, ou en tout cas de ceux qui dialoguent avec eux. Car Halloween oblige, je ne pouvais pas passer à côté de cet énorme phénomène de librairie, a.k.a. le docteur Boxho, a.k.a. le médecin légiste qui te vend plus de livres que le prix Renaudot, et dont le dernier ouvrage sorti en août, La mort en face, est toujours dans le classement des meilleures ventes. De ceux qui parlent de mort et en font un succès, il n'est pas le seul. En avril dernier, la Québécoise qui, je cite, "redonne la voix aux victimes", Victoria Charleston, avait réuni une belle foule au Festival du Livre de Paris. Mais aussi, sortie l'année dernière, "L'embaumeuse" de Juliette Cuisinier-Raynal, Paris en poche en octobre. Bref, je me suis plongée dans ces bouquins d'apparence un poil morbide et suis tombée sur un drôle de petit livre intitulé "Pionnière du monde funéraire", c'est écrit par Juliette Cazes, et ça sort le 31 octobre. Pour faire court, Juliette, ancienne agente de chambres funéraires et fossoyeuse, s'est sentie un petit peu seule dans ce monde de mort dans lequel elle officiait. Spoiler alert, c'est pas à cause des cadavres qu'elle se sent seule, Juliette, mais à cause de l'absence, ou plutôt de cette fameuse invisibilisation de figures féminines et inspirantes dans son milieu professionnel. Alors, elle va se lancer à la chasse aux archives, et va réunir en un peu moins de 150 pages les destins fous de fossoyeuses, de directrices de maisons funéraires et autres aventurières du scalpel. C'est une écriture assez simple et très douce qui nous immerge littéralement dans ce milieu, avec beaucoup de bienveillance. On se retrouve nous aussi en robe et bottines, les pieds dans la boue, à comprendre que se frotter ainsi à la mort n'est pas lugubre, bien au contraire. Lire ce livre finalement pour moi, c'est mettre les pieds sur terre et quitter l'imaginaire froid et glauque véhiculé par toutes ces histoires qui parlent de meurtre. Parce que je crois qu'on a quand même marre de ces docus Netflix à la Jeffrey Dahmer. On en a marre de ces histoires qui font le buzz pour quelques litres de faux sang jetés à l'écran. Et on n'en peut plus de ces récits qui fantasment la mort sans jamais l'effleurer.
- Speaker #0
Merci Pauline. Hubert, tu veux réagir ?
- Speaker #2
Alors c'est quelque chose que j'ai découvert il y a quelques mois, par deux ou trois livres comme ça. C'est un phénomène à la fois de narration et d'édition qui vient à la fois des true crimes américains. On ne cherche plus à glorifier ou à découvrir le côté obscur de l'être humain par le serial killer, par la personne qui plante le couteau et provoque le fait divers. Mais ça, c'est aussi l'influence de l'affaire du petit Grégory dont on reparle ces temps-ci en France. On cherche à voir ce qu'il en a été chez les victimes. C'est une manière de considérer ce côté obscur de l'être humain, mais par la victime aussi.
- Speaker #6
La mort, le problème c'est qu'on l'évite beaucoup dans nos sociétés puisqu'on est dans une société d'éternelle jeunesse et qu'on ne veut pas mourir. Ce qui est toujours intéressant c'est la mort qui n'est pas extraordinaire justement. On accepte la mort quand on est coupé en rondelles. Quand il y a un accident horrible, voilà. C 'est-à-dire qu'elle est représentée dans l'art, ou dans l'art, c'est-à-dire le 7e art ou la littérature, dans ce sens-là. Mais en fait, la mort naturelle, c'est très difficile d'en parler. Alors maintenant, il y a une série de questionnements sur la fin de vie, évidemment. Mais je pense que la littérature va s'emparer aussi de ça.
- Speaker #0
On n'accepte la mort que quand on est coupés en rondelles. Ce sera la phrase du jour. Pionnière du monde funéraire - La mort a changé leur vie, c'est aux éditions du Trésor. Hubert, notre invité du jour, tu nous parle d'un roman qui illustre une tendance ou plutôt qui y répond, enfin qui la contrefait avec une certaine dose d'ironie.
- Speaker #2
C'est exactement ça, parce que c'est à l'occasion du roman Cucul de Camille Emmanuelle, qu'on connaît, autrice de livres sur l'empowerment féministe, notamment aux éditions Grasset, une autrice qu'on avait déjà vue pasticher la New Romance, justement, dans un livre aux éditions Thierry Magnier. Et là, donc, Cucul, c'est un roman dans le label Verso, aux éditions du Seuil, qui tient autant du pastiche, justement, que du pamphlet contre la dark romance, qui est un peu une excroissance de la new romance. Pour faire vite fait, la new romance, le symbole, c'est Sarah Reavens, 24 ans, algérienne, la saga captive, qui s'est écoulée depuis deux ans à des centaines de milliers d'exemplaires. La dark romance, c'est une déclinaison de la new romance qui reprend les codes de la littérature érotique de soumission, histoire d'eaux, de Dominique Horry, à 50 nuances de Grey de E.L. James, tout en faisant du consentement de l'héroïne quelque chose de complètement illusoire. Ce qui est fou, c'est qu'à une époque où on réécrit quand même Dix petits nègres en "Ils étaient dix" etc., où on cherche à retraduire des romans qui ont posé problème pour des questions, et ça peut être à juste titre parfois, des questions de racisme latent. Ici, on a donc une tendance de la littérature, du genre romanesque, qui valorise la masculinité toxique, qui valorise la domination de corps ou de classe, où l'action se situe dans des milieux très bling-bling, où le personnage féminin est soumis, voire violenté, avant de s'éprendre de son bourreau, c'est le "enemies to lovers", de l'ennemi à l'amoureux. Et c'est précisément de cette figure du "enemies to lovers" que s'attache Camille Emmanuelle dans son roman. Alors Cucul c'est l'histoire de Marie, qui est une professeure à Paris, contractuelle, elle n'est pas complètement titulaire donc. Et puis on lui propose un jour d'écrire une romance. Elle l'écrit en y répondant les codes. Et puis un jour, comme ça marche bien, son éditrice ne lui propose pas, mais l'incite, voire l'oblige à se mettre à la dark romance. Et justement, d'obéir à tous ces codes-là. Sauf que notre professeur, elle est féministe. Donc ça la heurte évidemment, et ça fait même plus que la heurter. Et ça va jusqu'à l'acte manqué. Parce qu'un soir, elle referme son ordinateur. Là, c'est le premier chapitre, je ne spoil rien. Elle a inventé un personnage justement qui correspond à cet archétype. Et puis le personnage va prendre vie. Donc elle va avoir son propre Frankenstein, si vous voulez, devant elle. Et c'est là que ça devient du coup un roman de Camille Emmanuelle, mais qui raconte un roman de son héroïne, Marie, aux prises avec son propre personnage, qui incarne donc la masculinité toxique aujourd'hui, en 2023, en 2024.
- Speaker #0
Pauline, je sens que tu as des choses à dire sur ce texte.
- Speaker #4
Non mais oui, la dark Romance, vaste débat, mais hyper contente de retrouver Camille Emmanuelle dans une écriture qui lui convient enfin, après avoir été... Alors, Au-delà de la question de la dark, qui a été contrainte par les lois marketing d'une édition de masse, ça c'est sûr, la retrouver dans une écriture libre, hyper fun, parce que c'est quand même hyper fun ce bouquin, ça fait hyper plaisir.
- Speaker #0
Merci Hubert, merci Pauline. Cucul, de Camille Emmanuelle, sorti le 18 octobre, dans la collection Verso au Seuil. Verso c'est le nouveau label des littératures de genre. Sean, c'est à toi, tu nous parle d'un premier roman ovni, on peut dire que c'est un peu ta spécialité les romans ovni ou les olni,
- Speaker #6
les objets littéraires non identifiés. Un premier roman de Romain Noël, La grande conspiration affective, le sous-titre c'est "un thriller théorique". Et ça commence très bien parce qu'il annonce, dès l'incipit, il dit je dois avouer qu'à un moment donné j'en ai eu marre de la théorie. Or évidemment tout le livre, il y a plein de concepts. Mais ça n'empêche qu'il y a une vraie histoire, on tourne les pages. C'est un jeune chercheur qui fait un mémoire sur la souffrance animale et concomitamment, il souffre, il vit une catastrophe amoureuse, l'homme de sa vie le quitte. Et par cette souffrance, il va comprendre qu'on est tous liés. Il veut réhabiliter, en fait, justement, dans cette époque très anesthésiée, où on ne veut ni réfléchir, ni souffrir, finalement, puisque finalement, la pensée aussi est quelque chose qui peut faire souffrir, parce que parfois on est presque plus heureux de ne pas penser, n'est-ce pas ? Mais là, il veut réhabiliter, comme il y a ce mot anthropocène, cette ère où l'homme, par son empreinte, a complètement bouleversé le climat, il invente le pathocène, c'est l'ère du retour des sentiment, voire du sentimental, de la mystique de l'amour. Donc il invente, il y a la fake theory, la BDSM apocalypse, la transpassion. En fait, il y a des références à Barthes, Deleuze, Soucault, mais vraiment, ça foisonne, on rencontre des personnages très intéressants. Et je voulais vous dire que c'est le premier livre, qui est sous la houlette, si je puis dire, de Christine Marcandier, qui reprend la collection du regretté Maurice Olender à la librairie du XXIe siècle. Et voilà, ça promet effectivement que cette belle collection de Maurice Olender se continue avec des livres extraordinaires. On sait que la librairie du XXe siècle, c'est les Perrec, il y a du Vernant. Là, il montre avec la grande conspiration affective, Romain Noël, son énorme talent. C'est tout à fait passionnant et c'est une forme de page-turner.
- Speaker #0
Hubert, est-ce que tu veux...
- Speaker #2
Alors, je ne l'ai pas encore lu, mais ça m'attire beaucoup parce qu'effectivement, on est entre la théorie et l'expérimental pur et puis quand même l'envie de délire narratif. C'est ça que moi, j'aime bien dans ce que j'ai lu. Pour le moment, j'ai juste lu le début parce que le titre me plaisait, parce que je me sentais à la fois dans le roman noir un peu "pérrecquin" à la Jean-Bernard Pouy, justement, ou à la Hervé Le Thellier quand il en a fait.
- Speaker #6
J'appelle ça une "queeriosité" littéraire. C'est intéressant, c'est ce que veut faire Christine Marcandier. Elle veut, quand elle a repris cette collection, elle veut quand même marquer ce côté un peu queer, et aussi des histoires de climat, d'écologie, et donc imprimer cette collection vers des problématiques très contemporaines.
- Speaker #2
C'était quelque chose que le Seuil n'était pas encore arrivé complètement à faire. Justement, je me rappelle, il y a 3-4 ans d'un livre d'Emma Pee justement qui avait essayé de se saisir de la question queer dans un roman codifié complètement autrement. Ils n'y étaient pas complètement arrivés. C'était à l'époque des livres augmentés. Là, ils essayent de reprendre ça mais avec le vrai objet, livre et littérature. C'est ça l'éternel problème de fond et de forme. Et là, apparemment, ça y répond.
- Speaker #0
Un cabinet de "queeriosité" littéraire et d'Olny. La grande conspiration affective de Romain Noël. Merci Sean. On termine avec mon coup de cœur. Deux livres qui ressemblent à des cadeaux, des fictions très courtes, moins de 100 pages, et qui font retrouver le plaisir de l'objet papier, avec des couvertures texturées, embossées à l'arrière, un papier épais, mais pour adultes, et sur des thèmes féministes et queer à nouveau. Le militantisme par les livres, enrobés de douceur comme des bonbons en sachet. Pour moi, c'est un programme en soi et c'est le programme de la Fourmi Éditions, une maison qui vient de naître à Lille, fondée par trois femmes, Nathalie Sejean, Marie Pereira et Chienfou. Chienfou, c'est le pseudo d'une tatoueuse qui signe l'un des premiers romans de cette maison, un roman graphique, "synthétique & toxique", l'histoire d'une jeune femme qui tombe amoureuse d'une autre femme et qui se demande s'il faut tout dire à la personne dont on tombe amoureux. Est-ce que certaines parties de nous peuvent rester secrètes ? Est-ce que tout dire à l'autre, c'est une preuve d'amour ? Où est-ce le syndrome d'un déversoir? Le dessin est d'une délicatesse rare, le texte minimaliste et subtil. On vibre en lisant ce livre. Coup de foudre aussi pour le livre de Pauline Harmange, qui sort au même moment, dans la même maison, et qui s'appelle "Aucune Notification". C'est l'histoire d'un texto qui ne vient pas dans le couple. On sait le vertige que ça peut engendrer. Mais vu du point de vue du mec. Alors là, c'est inattendu et c'est nouveau. Pauline Harmange, c'est aussi l'autrice de "Moi, les hommes, je les déteste", et là, elle fait fort parce qu'elle offre la plus belle déclaration d'amour aux hommes, de nouvelles représentations qui les invitent à accepter leur fragilité, leurs doutes, leurs vulnérabilités. C'est très beau et c'est très nouveau. Une question quand même, comment tenir économiquement quand on propose un travail aussi minutieux, des livres précieux ? Réponse, on fait comme la fourmi de la fable, on avance doucement avec prudence. L'un des leviers de cette maison, c'est la pré-vente, qui est de plus en plus souvent pratiquée dans l'édition. Elle permet de financer l'impression des premiers livres et d'estimer le nombre de lecteurs et de lectrices pour chaque titre. C'est une façon raisonnée et durable de repenser l'économie du livre en évitant la surproduction et en évitant aussi de crier famine comme la cigale voisine. Je souhaite à cette fourmi d'aller très loin à petits pas, parce qu'on a vraiment besoin d'auteurs et d'autrices et de maisons d'édition qui renouvellent les imaginaires. et leur mode de production et de circulation. Et sur ce, je vous souhaite un bel automne, marqué par l'abondance littéraire et on se retrouve le mois prochain dans le prochain épisode. Merci. Merci. C'était Les Voix du Livre, le podcast mensuel de Livre Hebdo présenté par Lauren Malka. À la musique, Ferdinand Bayard. Merci aux éditions AudioLib qui publient des livres audio lus par de grandes voix de comédiens et comédiennes dans tous les genres que vous aimez, la littérature, le polar, l'imaginaire, la romance, la science-fiction, le développement personnel, les témoignages et les essais. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous au podcast Les Voix du Livre et envoyez-nous des tas de cœurs et d'étoiles. À bientôt !