Description
Elise Goldberg nous invite à la table où l’esprit de la cuisine rend compte des mémoires et des disparitions, conscientes et inconscientes, qui entourent la narratrice et sa famille. « Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie » (Editions Verdier) traduit les saveurs de la culture ashkénaze, son histoire, son présent et son avenir. L’autrice évoque ces matières qui nourrissent nos vies, « mets et mots » qui rendent vivants. En puisant dans le français et le yiddish, la langue de ce roman nous entraine à travers le partage et le collectif dans l’intime.
Extraits du roman:
« On les a sur le bout de la langue, là où fourmillent les papilles. Les mots nous emplissent la bouche, sollicitent la mâchoire. Les mots sont des mets que l’on mastique. Nourriture que l’on concasse des molaires pour en faire des gru-mots. Mâcher ses mots. Simplement ils sortent du corps plutôt que d’y entrer. La langue qu’on apprend est comme la la nourriture qu’on absorbe, il faut le temps de la métaboliser, de la digérer. »
« Car voici soudain qu’au moment de servir gefilte fish, kreplekh ou kroupnik, on hésite, suspendu au seuil. On se sent tenu à des explications, notes de bas de page et copieuses mises en garde. La cuisine ashkénaze c’est comme l’art conceptuel: il faut du discours avec. »
Merci Elise Goldberg pour cette rencontre et ce partage.
Réalisé par Camille Lucidi le 8 novembre 2023 à Paris.
Interview disponible sur les plates-formes de podcasts, Youtube et Instagram: LesVoyagesHeures
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