- Speaker #0
Let's Talk, un podcast par les étudiants, pour les étudiants. Pour ce tout premier épisode de Let's Talk, on accueille Eloane et Inès, et elles vont nous parler d'anxiété. Déjà, est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?
- Speaker #1
Bonjour, je m'appelle Eloane, je suis en deuxième année d'études supérieures à l'école ISC et je souffre d'anxiété depuis que j'ai 6 ans.
- Speaker #2
Moi, je m'appelle Inès, je suis en première année d'études de commerce à l'ISC Paris Campus Orléans et j'éprouve de l'anxiété depuis que je suis rentrée au lycée.
- Speaker #0
Selon vous, comment vous définiriez l'anxiété ?
- Speaker #2
Alors pour moi... L'anxiété, c'est un peu un sentiment de doute. Quand tu te questionnes à chaque fois sur le futur, ou alors sur des choix que tu as déjà faits, au mode, et si j'avais fait ça autrement, ou autre chose, tu vois. Et l'anxiété aussi, c'est quelque chose que tu éprouves quand, par exemple, on attend beaucoup de toi, que ce soit chez toi, ou alors en général, même à l'école. Moi, personnellement, je ressens surtout du côté familial, que ce soit avec mes parents ou avec mes frères, quand tu as beaucoup de responsabilités et que tu n'arrives pas à tout encaisser directement. Ce qui fait que je stresse intérieurement et que je pense trop. Je me dis, est-ce que ce que je fais, c'est bien ? Est-ce que je vais pouvoir le réussir ?
- Speaker #1
Chez moi, ça se traduit pas du tout de la même manière parce que dans le sens où mon anxiété, elle n'a pas de raison d'être parce que je n'ai pas de pression qui est mise sur moi à part de moi à moi-même. Mais mon anxiété, elle ne va pas être liée à quelque chose de précis. Elle s'est développée, j'avais 6 ans et je ne sais pas pourquoi elle s'est créée. Je n'ai pas eu de traumatisme ou autre. J'ai ce qui s'appelle un trouble anxieux généralisé. Donc ça va être de l'anxiété permanente tout au long de... de ta vie en permanence. Et ça va se traduire par des crises d'angoisse pour des choses qui ne sont pas angoissantes. Même pour toi, intérieurement, tu ne vas pas en avoir peur. Par exemple, moi, ça va se traduire par des crises d'angoisse sur des longs trajets en voiture, alors que je ne suis pas claustrophobe. Des longs trajets en bus, c'est impossible pour moi de prendre le bus sur des longs trajets ou même sur un court trajet. Quand je dis longs trajets, ça va être par exemple quand c'est plus de 40 minutes, je vais être très stressée. pour franchement aucune raison. Et ça se traduit par des nouveaux problèmes du type des psychoses sur des choses que je n'avais pas avant. Par exemple, il y a deux ans, j'ai développé une peur de manger en dehors de chez moi. C'est-à-dire que je ne pouvais plus manger quand j'étais chez mes amis, au restaurant. Donc c'est des choses qui se développent alors que je n'ai pas de problème avec. Et donc voilà, pour moi, c'est plutôt comme ça que ça se résume.
- Speaker #0
Et du coup, tu t'es fait diagnostiquer ?
- Speaker #1
Moi, je suis allée voir un infirmier psy qui s'est diagnostiqué, mais il ne l'a pas vraiment dit parce que je ne suis pas tombée sur des personnes qui étaient très compétentes, je pense, parce qu'à chaque fois que je suis allée voir quelqu'un, on m'a dit, si tu es stressée, arrête d'y penser, ça ira mieux. Et je ne pense pas que c'est comme ça que ça fonctionne. Et je suis allée voir aussi une hypnothérapeute. Et c'est là où ça m'a pas mal aidée. Parce que du coup, cette personne, elle a vraiment compris ce que je vivais. Et elle m'a dit que c'était le cas de beaucoup de personnes. Pour des choses qui pouvaient être idiotes ou sembler idiotes, comme prendre le bus. Et c'est là où ça m'a permis de prendre un peu de recul et de résoudre un peu ce problème.
- Speaker #0
Est-ce que vous arrivez à faire la différence entre le sentiment de stress et le sentiment d'anxiété ?
- Speaker #2
Pour moi, je ne sais pas si c'est vraiment la même chose. Parce que moi, le stress, je le ressens surtout par exemple avant un examen. Et l'anxiété, peut-être que ça va être son longue période. Je ne sais pas. En fait, pour moi, l'anxiété, c'est le fait de trop penser à quelque chose et de se dire et si je vais réussir à le faire ? Pour moi, c'est surtout ça, l'anxiété. J'arrive à différencier un petit peu. Parce que pour moi, le stress, c'est quelque chose de temporaire. Ça va être la veille d'un examen, alors que l'anxiété, c'est sur le long du rythme.
- Speaker #1
Moi, j'arrive très facilement à faire le… La différence parce que l'anxiété ça va vraiment me mettre dans un état où je me rends malade, où je vais avoir du mal à bouger, à faire quelque chose. Alors que le stress, je peux le gérer, c'est-à-dire qu'il suffit que j'arrive à juste faire autre chose et j'y penserai plus. Ou même ça peut être positif carrément comme avoir un peu le trac avant un passage sur scène ou autre. Donc je fais vraiment la différence parce que l'anxiété elle est toujours présente alors que le stress est sur des petites périodes épisodiques.
- Speaker #0
Est-ce que vous avez réussi à identifier des situations qui déclenchent votre anxiété ? Est-ce que vous arrivez à anticiper le fait que ça arrive ?
- Speaker #2
Moi, c'est au moment des reproches. Quand je commence à me faire des reproches et tout, je commence un peu à me déconnecter du monde. Et du coup, je me perds dans mes pensées et je regarde juste devant moi. Je suis calme, j'arrête de parler. Et juste après ça, du coup, je reste dans mon coin. Pour le coup, je reste vraiment dans mon coin. Et je continue à y penser, à y penser. Et me dire que je suis bonne à rien faire. C'est vraiment ça. C'est clairement ça. Je me dis, je ne suis pas à la hauteur. Je ne suis pas assez bien pour faire quoi que ce soit. Donc oui, je pense que c'est...
- Speaker #0
C'est ce genre de situation.
- Speaker #2
que je commence à éprouver l'anxiété directement.
- Speaker #1
Moi, ça va être plutôt dans les changements de mon quotidien. Chaque chose qui va sortir du quotidien, un nouveau trajet, quelque chose que je ne vais pas pouvoir contrôler, en quelque sorte, parce qu'on s'est rendu compte que j'avais une sorte d'obsession du contrôle avec mon hypnothérapeute. Et c'est vrai que du coup, j'essaie de travailler sur ça, vivre plus au jour le jour, parce que moi, j'ai tendance à... Tout planifier, par exemple, le matin, mon trajet, ma préparation, elle est prévue à la minute près. C'est-à-dire que je sais à quelle heure je dois avoir fait chaque chose. Et c'est vrai que ça peut être pratique, on peut se dire c'est sympa, comme ça on est sûr de ne pas être en retard. Mais ça devient vraiment une obsession, dans le sens où, par exemple, si je vais avoir quelque chose qui va changer de mon quotidien, imaginons que je suis en cours, j'y pense. Impossible de penser à autre chose, et ça m'est arrivé souvent au lycée. Maintenant, ce que je peux faire, c'est de prendre mon téléphone et juste de me faire une to-do list ou de le noter. Ça, ça aide beaucoup. Mais quand tu es au lycée et que tu n'as pas le droit à ton téléphone, que tu ne peux pas écrire sur ton cahier des choses comme ça parce qu'après, tu ne vas pas l'emporter avec toi, c'est vrai que c'est compliqué parce que c'est comme des pensées qui tournent, qui tournent, qui tournent et impossible de penser à autre chose.
- Speaker #0
Et quand tu vois que tu ne respectes pas, par exemple, les horaires, que ce n'est pas comme prévu, tu réagis comment ?
- Speaker #1
Ça, ça va étonnamment. Tant que je ne vais pas être en retard ou... ou que je vais pouvoir rattraper le temps. Sur le moment, ça va aller, mais c'est vraiment toujours en avance. C'est comme un cercle vicieux. C'est la peur d'être stressée par quelque chose qui ne me stresse pas sur le moment. Et du coup, après, c'est... Oui, en fait,
- Speaker #0
tu anticipes...
- Speaker #1
C'est ça, j'anticipe tout le temps et parfois beaucoup trop.
- Speaker #0
Et si, par exemple, là, je ne sais pas, ce midi, on te propose d'aller manger quelque part, ou ce soir, une soirée, tu dis quoi ?
- Speaker #1
Je vais sourire, je vais dire Oh, ça serait sympa Je vais aller m'isoler dans les toilettes et je vais me dire, ah non, ce n'était pas prévu, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je vais réussir à manger au restaurant ? Est-ce que je vais pouvoir manger ? Comment je vais faire pour ne pas tomber dans les pommes si je ne mange pas ? C'est vrai que maintenant, j'ai beaucoup plus travaillé dessus, donc je suis capable de le faire. Mais je ne dis pas que sur le trajet pour y aller, je ne vais pas être stressée ou je ne vais pas y penser toute la journée. Quel bus faut-il que je prenne ? Il faut que je parte à quelle minute près de l'ISC, par exemple, pour prendre ce bus-là ?
- Speaker #0
En fait, ton cerveau, il ne s'arrête jamais.
- Speaker #1
C'est ça, ça ne s'arrête jamais.
- Speaker #0
Toi, tu as le même problème ? Toi, tu penses trop,
- Speaker #2
peut-être ? Oui, je pense trop. Et je ne sais pas si c'est une situation d'anxiété. Mais par exemple, je vais être posée avec des amis ou même en classe. Et quand ils vont parler et tout, moi, je n'écouterai plus. Et ma jambe, elle va commencer à bouger toute seule. Et ça va un peu toucher mon humeur. Et je vais passer de être joyeuse. Et ensuite, être toute calme et en mode personne qui est déconnectée, mais complètement.
- Speaker #0
Et il n'y a pas d'élément déclencheur ?
- Speaker #2
Justement, je ne sais pas comment ça… En tout cas, c'est quand je suis avec des amis directement. Peut-être des fois, c'est quand je vois que je ne suis plus trop prise par la conversation ou dans le mood, directement, je bouge ma jambe et je me renferme directement. Ça arrive parfois. Là, je trouve que cette année, ça va. Après, c'est des luttes, des cours. Quand je suis en EE avec vous, ça va, ça n'arrive pas tellement. Mais sinon, généralement, quand je suis avec un peu d'amis, ça peut arriver.
- Speaker #0
Parce que le cadre était plus propice ?
- Speaker #2
Aussi, oui,
- Speaker #1
je pense. Je ne sais pas si ça te le fait, mais moi, c'est quand je vais vivre un événement qui va avoir des émotions intenses, que ce soit de la joie ou autre, ou même quand je vais être avec mes amis et que je suis censée profiter, je vais avoir justement ce moment où ça s'arrête, où je suis dans ma bulle, un peu en une sorte de déréalisation, je ne vois plus de mon corps. Et c'est là où je vais avoir des assauts, des coups dans mon cœur. Et je vais avoir des pensées en mode, tu vas stresser, tu vas faire une crise d'angoisse, alors qu'il n'y a vraiment pas de raison. Et ça, ça me fait ça souvent.
- Speaker #2
Moi, ce n'est pas des crises d'angoisse directement. Moi, c'est vraiment genre, je suis calme d'un coup, sans vraiment savoir pourquoi. Après, moi, les crises d'angoisse, je n'en fais pas tellement. La première que j'ai faite, c'était tout récemment. Enfin, j'étais en première, mais c'était surtout sur un sentiment de peur, tu vois. Enfin, c'était au ski. Tout le monde arrive à skier tranquillement, puis il y a moi qui faisais la chochotte. Et d'un coup, je suis tombée, alors que ce n'était même pas une pente super profonde. Mais je suis tombée d'un coup et j'ai commencé à faire une crise d'angoisse.
- Speaker #0
Et donc, c'était ta toute première ? Oui. Et avant, tu n'en avais pas fait du tout ? Non,
- Speaker #2
je n'en avais jamais fait. J'ai commencé, du coup, j'ai eu du mal à respirer. Je n'arrêtais pas de pleurer. Je ne me sentais pas bien du tout, alors que la pente n'était vraiment pas profonde. C'était limite. Comme si tu étais dans le petit bassin. Franchement, on a réussi à me calmer. Une prof a réussi à me calmer en me disant de respirer. Au départ, on me dit, tu ne vois pas que je suis en train de m'étouffer. Mais j'ai réussi à prendre sur moi et ça s'est calmé directement. Et depuis, je n'ai pas reçu de vraie crise d'angoisse comme je l'ai fait. Mais ce n'était vraiment pas des moments où je n'arrive pas à respirer. C'est genre en mode, mon cœur bat super vite.
- Speaker #0
Et tu t'es fait diagnostiquer ?
- Speaker #2
Non, jamais. Enfin, pour moi, je me dis, Inès, tu vas prendre sur toi et tout, tu vas pas le... Et puis j'ai l'impression que si même j'en parle avec mes parents, ils vont pas me prononcer au sérieux, mais du tout.
- Speaker #0
Donc t'anticipes ma question, est-ce que vos parents sont au courant que vous s'écrivez mon clé 2 ?
- Speaker #2
Mon père, il sait un peu. Je lui ai dit que, tu vois, par exemple, papa, quand tu mets la pression et tout, parfois, j'ai prof de l'anxiété. Mais tu vois, genre, nous, chez nous, ça, ça existe pas. Je reviens. ce qui est anxiété-stress pour lui, moi, je ne peux pas le ressentir. Du coup, il s'est dit, tu vas me dire que c'est ma faute si tu te sens mal et tout. Je lui ai dit, mais pas du tout. Mais c'est un peu la raison de pourquoi j'ai prouvé de l'anxiété. Mais sur le moment, il essaie de changer, mais il recommence ses reproches parce qu'il ne le prend pas trop.
- Speaker #0
Tu penses que c'est dû un peu à la génération ?
- Speaker #2
Je pense que c'est par rapport à ça. Non, mon père... Ma mère, peut-être qu'elle est plus... Elle va comprendre un peu plus parce qu'elle sait que je suis quelqu'un de sensible et tout, mais sinon, tout ce qui est anxiété, même elle, elle ne comprend pas. Pourtant, elle aussi... Enfin, elle ne fait pas de l'anxiété, mais tu vois, quand elle travaille trop, elle peut s'évanouir des choses comme ça, mais elle, elle ne va pas le définir parce qu'elle ne sait pas ce que c'est. Et mon père, lui, par contre, il sait ce que c'est, mais pour lui, genre... Je lui fais une reproche quand je lui en parle, alors que pas du tout, c'est juste pour parler de ce que je ressens. Mais non, genre... Je peux lui dire que j'ai envie de voir quelqu'un pour en parler, me dire que je ne suis pas toute seule et que je peux réparer ça. Je ne sais pas si je serais prête à le faire pour l'instant.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que même il l'accepterait ? De se dire que sa fille est sous anxiété, c'est peut-être un peu... pas un peu de sa faute, mais voilà.
- Speaker #2
Tu vois, j'ai l'impression qu'il va se dire ça aussi, et que, en mode, je ne me sens pas, genre, bien dans la maison. Et il va commencer à se dire, mais Inès, qu'est-ce qu'il y a ? Alors qu'en soi, je suis quand même la seule fille. Je suis la seule fille, je m'occupe de mes frères. Celui qui a 21 ans, je m'occupe encore de lui. À la limite, je me dis que voilà.
- Speaker #0
Et tu as un peu une charge mentale, quoi.
- Speaker #2
Ouais, donc, il joue avec les études aussi. Mon grand frère n'est pas trop études, donc on compte un peu sur moi. Mon petit frère est en primaire. Mon autre petit frère est au lycée encore, donc il a encore le temps. Mais moi, je suis en plein dedans. Et mon père, récemment, il m'a dit carrément Inès, je trouve que c'est bien que je te mette la pression, parce que comme ça, au moins tu ramènes de bons résultats. Pour lui, c'est normal de ramener la pression. Il ne le fait pas pour rien.
- Speaker #0
Ouais, comme si te mettre la pression, ça allait t'aider à réussir, alors que c'est tout le contraire.
- Speaker #2
Ouais, lui pense qu'en me mettant la pression comme ça, je vais réussir à faire quelque chose, alors que pas du tout, c'est pas en me mettant à chaque fois en pression que... Ça va marcher.
- Speaker #0
Et toi, Elouane, tes parents sont au courant ?
- Speaker #1
Mes parents sont au courant, mais c'est assez récent qu'ils l'ont vraiment conscientisé. Parce que ma mère a toujours fait d'anxiété. Avant, quand j'ai commencé à le faire, je ne savais pas qu'elle en faisait. Et donc, elle a commencé par m'en parler, à essayer de me faire prendre conscience que ce n'était pas grave, que ça allait aller. Et plus ça a été, plus ça a empiré. Et le problème, c'est que... Elle se voyait à travers moi et elle se sentait coupable de m'avoir refilée. Et du coup, elle a essayé de... Quand je faisais une crise d'angoisse, c'était une sorte de déni. Elle niait le fait que j'étais anxieuse et elle se disait que ça allait passer comme ça, sauf que ça a encore plus empiré. Et du coup, mon père le savait, mais il l'a conscientisé aussi très récemment. Et ça mène souvent à des conflits. Maintenant ça va mieux, mais ça a amené à beaucoup de conflits. Parce qu'ancien militaire, son mot d'ordre c'était le mental prend le dessus sur le corps Sauf que pour le coup, c'était ni mon corps ni mon mental qui prenaient le dessus. C'était mon cerveau qui faisait tout disjoncter. Et donc il ne comprenait pas ça. C'est à ce moment-là que j'ai décidé d'aller voir une hypnothérapeute. Et ça m'a énormément aidée pour mettre tout au clair dans ma tête et en parler à mes parents pour qu'ils comprennent. Parce que c'est vrai qu'ils ne comprenaient pas parce que l'anxiété, elle est vraiment sur des sujets qui sont débiles, comme prendre le bus, manger dehors, juste un changement dans la vie. Alors que sur des sujets beaucoup plus sérieux où il y a vraiment pour le coup besoin de stresser, je ne vais pas avoir d'émotions, je vais être totalement amorphe. Les petites choses, je ne peux pas les contrôler alors que... les choses importantes, ça m'est imposé et ça ne va pas bouger. Donc c'est ancré. Je pense que c'est ça qui fait aussi.
- Speaker #0
Du coup, vous avez l'impression que c'est un peu un sujet tabou ?
- Speaker #2
Dans ma famille, c'est vraiment un sujet tabou. Ce n'est pas comme si on se confiait beaucoup, mais dans ma famille, je ne sais pas si je pourrais en parler librement comme ça. J'ai essayé. Après, je ne sais pas si ça va rentrer dans leur tête.
- Speaker #0
Ils vont parler un peu à côté, tes amis sont courants ?
- Speaker #2
Mes amis, oui.
- Speaker #0
Et ça, ils comprennent ?
- Speaker #2
Ils le comprennent, ils le comprennent totalement. Justement, mes amis sont... Après, je pense que c'est parce qu'on a le même âge, tu vois. Donc, on est beaucoup à éprouver ça. Même, je pense que certains ne vont peut-être pas l'assumer, mais je pense que tout le monde a déjà un petit peu éprouvé de l'anxiété. Si tu es la personne la plus entourée du monde, tu peux éprouver de l'anxiété même devant tous les gens qui t'entourent.
- Speaker #1
Je pense aussi que c'est quelque chose qui est assez tabou. Et même moi qui suis assez ouverte sur tous les sujets, j'en fais aussi un tabou. et j'en ai fait longtemps un tabou, parce que je me disais que je n'allais pas faire peser ce problème-là sur les autres. Et au final, tu n'as pas besoin de le faire peser sur les autres, tu n'as pas besoin forcément des autres. Rien que le fait de leur en parler et qu'ils sachent la situation sans forcément qu'ils t'aident, mais juste leur dire comment réagir quand tu fais une crise d'angoisse ou que tu es anxieux, ça va permettre aussi de te sentir plus à l'aise avec eux, même sans forcément en parler tout le temps. Et c'est vrai que moi, j'en ai... pas beaucoup parlé à ma famille au début, mais j'en parlais à mes amis, et ça m'a énormément aidée de pouvoir être dans un groupe d'amis, je suis en train de stresser, ça monte en pression, et de voir que les gens autour de moi, ils ont écouté ce que j'ai dit, de ne pas faire comme si c'était un drame, comme si quelqu'un est en train de s'évanouir ou autre, et juste de continuer leur vie, essayer de me parler, de me distraire, mais sans faire tout un drame. Du coup,
- Speaker #0
est-ce que des fois, vous ne vous sentez pas trop légitime de ressentir ce que vous pouvez ressentir ?
- Speaker #2
Oui, parce que j'ai un peu l'impression à des moments qu'ils ne vont pas comprendre et que je vais exagérer les choses et que je me plains trop. Je n'ai pas le droit de ressentir ce que je ressens actuellement. Et du coup, comme l'a dit Elouane, tu gardes tout pour toi, tu ne dis rien sur le moment. Et juste après, quand ça va s'empirer, vous dire mais qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu ne l'as pas dit avant ? Mais c'est parce que personne ne m'a mis à l'aise à ce moment-là. Donc, je garde tout pour moi.
- Speaker #1
Moi, c'est aussi ça qui me fait le plus culpabiliser. C'est parce que, en plus, c'est un de mes psys qui me l'a dit. Première séance, on fait tout le récap de ta vie. Mais tout, tout, tout, tout en détail. Et j'ai été voir plusieurs psys. La première pensait que mes parents me battaient. Ce qui est pour elle, il n'y avait pas de cause dans ma vie, de ce que je lui avais dit, qui faisait ça. Du coup, ça m'a fait... culpabilisée parce qu'elle a failli accuser mes parents d'un truc qui était impensable. Pour moi, je ne sais même pas d'où elle l'a sortie. Mon second psy m'a dit, mademoiselle, votre vie est parfaite, il faut arrêter de se plaindre. Et je me suis dit, mais je ne me plains pas, je vous dis juste ce qui se passe dans ma tête. Et justement, moi-même, je ne comprends pas parce que j'ai des amis, j'ai un copain qui m'aime, ma famille, je suis super proche d'eux, il n'y a pas de soucis. Financièrement, ma famille, ça va bien, la santé, ça va bien. Et je ne comprenais pas ça, justement, d'où ça venait. Et même les professionnels ne pouvaient pas me permettre de savoir d'où ça venait. Et c'était vraiment super frustrant et je m'en voulais énormément.
- Speaker #0
Du coup, est-ce que... Enfin, ça, je ne sais pas trop, mais... Est-ce que l'anxiété, c'est peut-être génétique ? Parce que toi, tu me dis que ta maman, c'est de l'anxiété, donc c'est peut-être dû à ça que t'en souffres.
- Speaker #1
Je voudrais pas dire des bêtises, mais il me semble qu'il y a des prédispositions génétiques, mais ça peut arriver à tout le monde, dans le sens où t'as trois cerveaux. Le cerveau, je sais plus comment on l'appelle. Le cerveau qui était utile à la préhistoire, c'est celui qui va déclencher ton adrénaline, qui va te dire de quoi tu dois avoir peur, c'est celui qui va être tout le temps en alerte. Et tu as le cerveau qui est plus celui de maintenant, qui lui va être plus posé. Et le truc c'est que ces deux-là vont rentrer en conflit. Et du coup le cerveau préhistorique va t'envoyer de l'adrénaline tout d'un coup. Et l'autre va essayer de bloquer ça, sauf que ça va créer justement cette crise d'angoisse du fait que ton corps ne sache pas pourquoi toute cette adrénaline est envoyée. Donc il y a des prédispositions à ça et aussi après des choses qui peuvent aggraver la chose. Par exemple, moi j'avais des carences en magnésium. Et quand tu as des carences en magnésium, ça augmente plus l'irritabilité et l'anxiété. Donc ça vient d'un français.
- Speaker #0
Et toi du coup ?
- Speaker #2
Moi du coup comme j'ai dit Ma mère je pense qu'elle en éprouve Avec Elle aussi la surcharge de travail Vu que son travail la fatigue quand même Elle travaille avec les enfants Donc quand elle rentre Par exemple je me rappelle on était posé Et en fait moi j'ai commencé à bouger ma jambe A cause de ma mère qui la bouge à chaque fois Et j'ai fait ça devant elle Elle a commencé à dire Inès tu peux arrêter s'il te plaît mon père lui-même lui a dit mais tu fais pareil en fait elle s'en rendait pas compte il y a vraiment ce truc de mémétisme moi je sais que j'attrape les tocs des gens j'ai vu une fois une fille qui s'arrachait les cils et je me suis mise à m'arracher les cils alors
- Speaker #1
que ça pouvait faire mal oui ça fait mal et puis ce genre de choses moi je sais que je les attrape à cause de l'anxiété aussi mon grand-père quand il vivait encore avec nous il avait l'habitude de vous savez triturer ses doigts
- Speaker #2
genre les croisés et tout j'ai commencé à le faire et mon petit frère le fait aussi donc je sais pas si c'est vraiment génétique ou pas enfin des petites ciques comme ça mais c'est quelque chose qu'on reproduit moi je fais de la dertilomanie aussi c'est lié à l'anxiété c'est
- Speaker #1
le fait de se gratter par exemple si je vois un petit truc sur ma peau je vais vouloir le gratter je vais commencer à le gratter, je vais me retrouver en sang ou le fait de manger mes joues aussi je sais pas si les gens font ça mais moi je mange les peaux à l'intérieur de mes joues Ça me fait des aftes, etc. Et ça fait super mal, mais impossible de m'arrêter. C'est ça. Et je ne m'en rends même pas compte parfois. Les gens me disent, arrête de faire ça. Mais oui, mais je ne peux pas. Et je sais que mon père le fait aussi, et ma grand-mère. Et je pense que c'est quelque chose aussi qui somatise l'anxiété, même si les gens ne sont pas au courant qu'ils en font.
- Speaker #0
Du coup,
- Speaker #2
ça vous est arrivé des fois de vous faire un peu de mal à cause de ça ?
- Speaker #0
Tu vois, un peu dans l'exemple de Loan.
- Speaker #2
En vrai... J'ai jamais eu mal en épreuve d'anxiété, juste les battements de coeur et ma première crise d'angoisse, du coup j'arrivais pas à respirer, j'avais vraiment mal au niveau du torse. Mais sinon, je suis pas arrivée jusqu'à m'enseigner ou un truc comme ça encore. J'espère que ça va pas m'arriver quand même, parce que sinon ça va être problématique, mais pour l'instant non.
- Speaker #0
Du coup ça se manifeste comment dans votre corps ? C'est le coeur ? Vous le ressentez comment dans votre corps ?
- Speaker #1
Moi je voulais juste revenir. Moi, j'ai commencé à vraiment penser à me faire aider, mais sérieusement. Parce que du coup, quand je ne suis pas forcément anxieuse, je vais venir me gratter quand même ou manger mes joues. Et aussi, j'en venais à essayer toutes les solutions possibles pour arrêter une crise d'angoisse. Et il y a quelque chose qui fonctionne, mais qui fait mal à long terme, c'est de mettre des glaçons dans tes mains. Et tu les laisses comme ça, parce que du coup, ça va te faire une petite douleur dans les mains. Et ça va ralentir ton corps, ralentir ta pression sanguine, et même se mettre la tête dans l'eau. pour déclencher un réflexe de survie. Mais pour le coup, ce n'est pas de l'automutilation, puisque je me faisais pas mal volontairement, mais c'était pour calmer la crise. Et à ce moment-là, je me suis dit, si j'en viens à ça, il faut vraiment que je me fasse aider.
- Speaker #2
Désolée,
- Speaker #1
je t'ai coupée. Pas de souci.
- Speaker #0
Je ne me rappelle plus de ma question, du coup.
- Speaker #1
Oui, comment ça se traduit ? Oui,
- Speaker #0
dans votre corps.
- Speaker #2
L'anxiété ?
- Speaker #0
Oui. Vous en avez un petit peu parlé, mais est-ce qu'il y a d'autres choses ?
- Speaker #2
Est-ce qu'il y a autre chose ?
- Speaker #0
Je ne sais pas, des tremblements où vous êtes incapable de bouger ?
- Speaker #1
Moi, j'ai des spasmes. Enfin, je tremble. Mes jambes, je ne peux plus marcher quand ça va à certains points. Et j'ai des spasmes midioculaires. Je vais avoir la tête qui fait des à-coups comme ça vers la droite ou vers la gauche. Et je vais avoir des balancements comme les personnes autistes, vous savez, qui ont un balancement pour se calmer. Je vais avoir ça comme ça, qui va être incontrôlable, en plus des tics. Donc je parais totalement folle quand je fais une très grosse crise. Et je vais avoir aussi les doigts qui vont se tendre et je ne peux plus les bouger. Je suis coincée avec les doigts ouverts. Ça va être comme ça. Et ça, c'est sur les très grosses crises. Sinon, après, c'est du mal à respirer, avoir l'impression que le cœur résonne dans la tête, qui bat très fort, comme si j'allais tomber dans les pommes, très chaud. Très chaud mais les membres super froids.
- Speaker #0
Et vous arrivez à le sentir venir ou pas ?
- Speaker #2
Moi je commence à le ressentir en pleurant en fait. Parce que moi quand j'ai l'anxiété je pleure beaucoup aussi. Et c'est là du coup que je vais commencer à tremper.
- Speaker #1
Je ne sais pas comment trop l'expliquer. Ça va faire comme si tout mon corps s'arrêtait pendant une seconde. Mon cœur s'arrête de battre j'ai l'impression. Et ça va me faire une grosse pensée obsessive. Tu vas faire une crise d'angoisse. Et genre... A partir de ce moment-là, c'est fini. Soit j'arrive à calmer direct à ce moment-là, soit c'est fini et ça va escalader, escalader et finir comme j'ai dit juste avant.
- Speaker #0
Et dans ces moments-là, il faut quoi ? Il faut vous isoler, vous rester à l'endroit où vous êtes. Est-ce que vous préférez... Enfin, est-ce que vous arrivez de faire une crise d'angoisse devant des personnes ou dans un lieu public ?
- Speaker #2
Je prends du temps pour moi, tu vois, jusqu'à ce que je me calme. Parce que genre, soit c'est un peu court, tu vois, quand je fais la crise. Et après, j'arrive à me calmer moi-même. Ma meilleure amie, du coup, elle éprouvait beaucoup d'anxiété, elle faisait beaucoup de crises d'angoisse. Donc quand on était toutes les deux, je prenais la main, j'étais là pour elle. Donc en soi, je ne vais pas dire que j'arrive à calmer une crise d'angoisse, mais au moins j'essaie d'être là pour la personne. Et peut-être que je fais un peu ça avec moi-même. J'essaie de me consoler.
- Speaker #1
Je suis super d'accord avec toi. Le fait d'aider quelqu'un d'autre, ça va... En fait, tu vas te mettre de côté et ça va permettre... Moi, c'est le seul truc qui me permet de focus sur autre chose, parce que si j'ai déjà essayé de lire ou des choses comme ça, ça ne me permet pas de me calmer. Et quand je fais des crises d'angoisse où je suis seule, j'ai beaucoup de mal à me calmer, surtout que moi, ce n'est pas court. Les crises d'angoisse, ça peut durer plusieurs jours, enfin plusieurs heures, pardon, où c'est très fatigant parce que tu as tous ces muscles qui sont tendus, tu as des courbatures après, comme si tu avais fait une séance de sport. Et du coup, quand je suis seule, c'est plus compliqué. Et quand je suis avec des gens, ça m'arrive de faire des crises d'angoisse quand je suis avec des personnes. mais je n'ai jamais personne qui m'a dit qu'il avait remarqué, parce que je le cache très bien. Après, comme ça fait longtemps que j'en fais, je pense que je le cache bien, mais je ne vais pas réussir à la calmer tant que je ne vais pas être au calme avec une personne ou que je vais réussir à la calmer au moment où j'ai cette pensée obsessionnelle, tu vas faire une crise d'angoisse. Et ça, j'arrive à la calmer à ce moment-là, j'arrive à le faire que depuis que j'ai fait de l'hypnose, mais je ne sais pas comment je fais, parce que pendant mes séances d'hypnose, j'ai fait de l'hypnose tellement profonde que je ne me souviens pas des séances. Et donc je sais que ça se fait automatiquement, mais je ne sais pas comment je fais.
- Speaker #0
Du coup, je pourrais pas l'expliquer. C'est vrai qu'aider une personne, c'est vraiment le truc qui fonctionne presque à tous les coups.
- Speaker #1
Et du coup, est-ce que vous avez des petits tips quand vous faites des crises en goise pour calmer vos crises ?
- Speaker #2
Des tips ? Moi, du coup, me rassurer. Après, si c'est... Genre, peut-être, je vais le faire une fois, du coup, devant, au ski. La brosse. Elle a dû me dire aussi des choses, putain, on ne se connaissait pas tellement, genre, des choses, ça va aller, tout est fort, respire, prends sur toi. Je pense que se dire des mots rassurants et essayer de s'encourager, même si ça va être compliqué, tu vois, sur le moment, parce que du coup, peut-être que quand tu fais une crise d'angoisse, dans ta tête, tu te dis, non, je n'arrive pas à respirer, des trucs comme ça. Mais je pense que, genre, si tu arrives à... faire la part des choses et essayer de te calmer à ce moment-là, quand tu es toute seule, je pense que ça va marcher. Après, il y a le fait d'être avec quelqu'un qui te rassure au quotidien. Je pense que ça aussi, ça peut aider la personne à se calmer et arrêter la crise d'angoisse. Après, comme on dit, faire une crise d'angoisse, l'anxiété, ce n'est pas que la crise d'angoisse. C'est ce que je veux dire. peut-être en général, si je peux parler généralement, en soi, c'est je pense se dire toujours se valoriser, tu vois, se dire que t'es une personne qui est bonne à rien faire et genre se faire à l'idée que ce que les gens disent de toi, en fait, ça te décrit. C'est vraiment se rassurer, parce que d'abord, il faut s'aimer, tu vois, pour arrêter d'éprouver tout ça. Je pense que c'est ça la première étape. S'aimer et ensuite faire la part des choses et se dire que oui, je suis quelqu'un qui peut aller au-dessus de ça et il n'y a rien qui pourra m'en empêcher.
- Speaker #0
Je suis totalement d'accord avec toi. Moi, j'ai des tips qui sont plus terre-à-terre. Ça dépend à quel moment j'en suis. Mais si ça va être du stress quotidien, il y a une personne comme d'Inès qui vous valorise, qui vous soutient. Peu importe ce qu'elle comprenne ou pas, ce que vous vivez. Juste pour vous dire, qu'elle vous dise que c'est pas grave et que ça va passer, qu'elle est là pour vous. Ça fait du bien pour l'anxiété que t'as au quotidien. Et après, moi je sais que quand j'ai une crise d'angoisse qui monte, il y a des choses qui m'aident comme le fait de taper mes doigts. Je tape mon pouce sur chacun de mes doigts et je le fais en allant d'avant en arrière. Et je sais pas pourquoi, mais ça permet de mettre ma conscience dans mon corps. Je le fais avec les deux mains en même temps. Et après, il y a aussi la technique de cohérence cardiaque. quand t'as vraiment le corps qui bat super vite c'est super pratique, tu t'assoies tu te mets dans la position qui est confortable, si tu peux pas bouger tu restes dans la position où t'es et tu fais respiration, t'inspires 3 secondes, tu retiens 7 secondes et tu expires pendant 9 secondes après si t'as pas une bonne capacité respiratoire t'adaptes, mais juste maintenir la respiration le souffler et compter en même temps ça t'aide à à ancrer dans la réalité et à te rendre compte que ce que tu vis, il n'y a pas forcément de raison d'être. Ou même juste, quand tu es avec une personne, tu te dis à cette personne de te demander trois sons, trois sensations et trois choses que tu vois, et de les décrire en détail. Et ça va te permettre de t'ancrer vraiment dans la réalité. Et des fois, ça aide aussi.
- Speaker #1
Comme si vous étiez un peu ailleurs pendant ces moments-là.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Parce qu'en fait, tu es tellement... Moi ça me renferme sur moi-même et tu es tellement en introspection, en boucle sur ce que tu ressens, que des fois tu ne sais même plus où tu es, tu ne vois pas le temps passer, tu es un peu perdue. Et je sais que moi, m'ancrer, ça peut m'aider.
- Speaker #1
Et pour vous dire, c'est super important d'avoir un entourage d'un vieux.
- Speaker #0
Parce que ça peut vraiment enfoncer, comme dit Inès, son père qui lui met la pression, mon père qui crie quand moi je fais une crise d'angoisse ou quand j'en parle. C'est vrai que ça empire les choses parce que du coup tu te dis que t'es encore moins légitime à ressentir ce que tu ressens.
- Speaker #2
C'est bien beau d'avoir des amis, mais au quotidien, les personnes avec qui tu vis, c'est ta famille. Si ta famille ne te comprend pas, c'est compliqué de se dire que tu n'es pas toute seule.
- Speaker #0
ce train de vie là qui est compliqué quoi surtout que les amis t'es pas forcément leur priorité alors que la famille t'es plus souvent leur priorité, la chose qu'ils doivent s'occuper en général donc les amis peuvent être là mais ils seront pas forcément toujours là par exemple si tu te réveilles à je sais pas 3h30, tu fais une crise d'angoisse, tes amis peut-être qu'ils veulent dormir
- Speaker #2
Moi, j'ai un petit tip. Mes Ausha sont... Les animaux, je vous dirais, les animaux aussi, c'est vraiment rassurant. Parce que vu que... J'ai l'impression, surtout moi, en tout cas, mes Ausha, ils ressentent beaucoup les émotions. Donc, quand tu pleures directement, il y en a un qui va mettre sa patte sur ta joue, il y en a un qui va se coucher sur toi. Donc, je pense aussi que les animaux,
- Speaker #1
ça ressent les émotions.
- Speaker #0
Plus les ronronnements de Ausha, ça a un effet thérapeutique, ça fait lâcher de la cortisol. je crois, enfin, de l'ocytocine.
- Speaker #2
Le chat, c'est le roi du beau. Le roi du beau, c'est le plus... C'est bien le cas.
- Speaker #0
Morale de l'histoire, acheter un chat. Prenez un chat,
- Speaker #2
achetez un chat.
- Speaker #1
Et quels conseils vous donneriez aux personnes qui souffrent d'anxiété ? Ça peut être autre chose, par exemple, en parler, ou aller voir quelqu'un.
- Speaker #0
Moi, je te le dirais, sens-toi légitime, même si c'est... Bah regarde-moi, regarde-moi, je stresse pour rentrer dans un but, je suis même pas claustrophobe, juste sens-toi légitime, tous les sentiments que tu ressens, c'est pas parce que les gens disent que t'es trop sensible que c'est le cas, parce que chacun a son degré de sensibilité, c'est un peu une phrase bateau mais au final c'est vraiment, c'est réel, et donc parle-en si ça peut te faire du bien, si tu te sens pas de le faire, te force pas, mais vraiment si les gens autour de toi sont au courant, ils te verront pas forcément différemment. Ils agiront par contre différemment parce que du coup, ils ne te prendront pas. Entre autres, ils ne te poseront pas plein de questions. Juste explique-leur la situation. Tu leur dis, agis comme ça quand je suis comme ça. Et les gens, en général, ils le font et ça aide beaucoup.
- Speaker #2
Et aussi, moi aussi, je dirais ça. Il ne faut pas se dire que tu es la seule personne qui éprouve ce genre de choses. Ce n'est pas bizarre. Tu es légitime de ressentir ça. Et que voilà. Dans cette épreuve-là, te rassurer et te dire que même si les gens te jugent, tu trouveras forcément une personne pour en parler. J'éprouve de l'anxiété, mais je ne suis pas la seule. Il y a des gens qui me comprennent et c'est le plus important. C'est une étape pour guérir en soi.
- Speaker #0
Et on ne se rend pas compte, mais on est tellement nombreux. Parce qu'au final, quand j'ai commencé à en parler autour de moi, je me suis rendue compte qu'il y avait plein de gens autour de moi. Tu ne t'en doutes pas, c'est des gens qui paraissent heureux dans la vie de tous les jours. Et au final, ils ont comme ça de l'anxiété aussi. Et des fois, ça se traduit. par des formes différentes. Et quand on discute, tu te dis, ah oui, mais moi aussi, ça me fait un peu ça et je ne l'avais pas conscientisé comme ça. Et du coup, ça t'aide à régler aussi certaines choses. Et puis chacun a ses petits trucs aussi. Donc c'est vrai qu'en parler, c'est toujours...
- Speaker #1
C'est décapitalisant.
- Speaker #0
C'est ça, c'est super décapitalisant.
- Speaker #1
Et est-ce que vous arrivez à trouver un peu des avantages et des bénéfices à l'anxiété ?
- Speaker #2
À l'anxiété ? Oui. En soi, si je me réfère à ce que mon père m'a dit... le fait qu'il me mette la pression et que je me mette un stress, un moment où je me dis que je ne vais pas arriver à le faire, mais il faut que je me force à le faire parce qu'on compte sur moi. En soi, je ne vais pas dire qu'il n'a pas tort, mais un petit peu parce que ça amène quand même un petit peu de résultats. Je vais me mettre à fond dans le truc parce que dans ma tête, il y aura les réflexions de mon père et il y aura aussi ma motivation. Donc je pense que par rapport aux études, à ce que j'entreprends généralement, peut-être que mon père, même s'il le fait un petit peu à sa manière, ça va m'aider en quelque sorte. Donc oui, c'est ça le bénéfice du coup. Et tu as dit quoi après ?
- Speaker #1
En fait la question c'était, tu vois par exemple... tu ressens de l'anxiété, quel avantage tu peux avoir ? Tu vois, par exemple, du coup, vu que tu souffres de ça, tu as beaucoup plus conscience de tes émotions, tu fais beaucoup plus attention, tu vois, par exemple.
- Speaker #2
C'est vrai. Et je me... Enfin, en tout cas, moi, on me reproche beaucoup, du coup, le fait que je sois sensible, tu vois. Mais je me dis, en vrai, c'est pas quelque chose de mal, parce qu'en soi, ça me permet au moins de libérer toutes les émotions que j'aurais cachées. Donc, c'est en quelque sorte un avantage, tu vois. Pour moi, au moins, tu vois, je... J'encaisse, mais au moins, il y aura un laps de temps où j'aurai tout libéré d'un coup.
- Speaker #0
Moi, je ne vois pas de bénéfice. C'est vrai ?
- Speaker #1
Si tu pouvais l'enlever de ta vie, tu l'enlèverais ?
- Speaker #0
Vraiment, oui. Si je n'avais plus jamais de l'avoir, je l'enlèverais aussi. Parce que personnellement, tout le travail que j'ai dû faire pour pouvoir essayer de le maîtriser, ce n'est pas quelque chose qui me permet. de maîtriser ma vie ou mes sentiments parce que dans tous les cas j'ai toujours laissé aller mes sentiments en étant sensible et pour le coup c'est vraiment pas un travail que j'avais envie de faire sur moi parce que
- Speaker #1
ça m'apporte rien en soi je trouve donc tu as l'impression que ça te freine un peu dans ta vie,
- Speaker #0
dans tes objectifs oui c'est ça, parce que du coup je calcule beaucoup trop de choses alors qu'il y a des fois une personne normale se lancerait juste et dirait on verra mais du coup je trouve pas qu'il y ait de bénéfice pour moi en tout cas après je pense qu'il y a d'autres personnes comme Inès, je comprends totalement quand elles disent que ça leur apporte une autre vision aussi et de la motivation je comprends.
- Speaker #1
Toi t'aimerais de pas en avoir ?
- Speaker #2
en fait genre Le sens où quand je pense trop, peut-être que j'aimerais ne pas avoir d'anxiété parce que du coup je me rabaisse sur le moment. J'ai l'impression de ne pas trop respecter ma valeur. Donc oui, par rapport à ça, je pense que j'aimerais bien enlever cette partie de mon anxiété. Moi, je me dis que je n'y arriverais à rien. Et que du coup, ce qui fait que je n'arrive pas à avoir confiance en moi. Et du coup, je panique sur le moment. J'aimerais vraiment enlever cette partie de moi, me dire que je peux y arriver et que je suis forte. Trop d'accord.
- Speaker #1
Merci les filles pour vos témoignages, c'était grave intéressant. Est-ce que vous avez des choses à rajouter ?
- Speaker #2
Pas tout seul, vous n'êtes vraiment pas tout seul. Croyez en vous et tout va bien se passer.
- Speaker #0
Et surtout, si vous pensez que vous avez besoin d'aide, aidez-vous soit par vos proches, soit par un professionnel. N'hésitez pas parce que vos parents ou votre entourage vous disent que ça ne vous servira à rien. Ce n'est pas à eux de savoir ce qui est bon pour vous.
- Speaker #2
À méditer.
- Speaker #0
À méditer.
- Speaker #1
Merci de nous avoir écoutés. N'oubliez pas de nous suivre sur les réseaux sociaux. Tous les liens sont en description. Et n'oubliez pas, small talk, big impact.