- Speaker #0
Let's Talk, un podcast par les étudiants, pour les étudiants. A l'occasion de la Journée internationale des violences à l'égard des femmes, nous accueillons Cassie et Lison pour parler des violences sexistes et sexuelles dans le monde riche. Déjà je vais vous laisser vous présenter.
- Speaker #1
Bonjour du coup moi c'est Lison Angélard, je suis en deuxième année de bachelor à l'ISC Paris Campus Orléans et je suis la vice-présidente du bureau des cavaliers à Rion, une entreprise étudiante de l'ISC.
- Speaker #2
Bonjour du coup moi c'est Cassie Le Grouchazet, je suis également en deuxième année de bachelor à l'ISC Paris Campus Orléans et je suis la présidente du bureau des cavaliers à Rion, comme le disait Lison.
- Speaker #0
Déjà je vais vous définir qu'est-ce que les violences sexistes et sexuelles. Du coup, selon Sciences Po Bordeaux, les violences à caractère sexuel recouvrent les situations dans lesquelles une personne impose à autrui un ou des comportements, un ou des propos oraux ou écrits à caractère sexuel. En d'autres termes, ils sont subis et non désirés par la victime. Maintenant, vous, comment est-ce que vous définiriez les violences sexistes et sexuelles, si vous avez des choses à rajouter ?
- Speaker #2
Non, pour moi c'est à peu près ça. Ça pourrait se rapprocher du harcèlement, des violences répétées, mais qui touchent tout ce qui est en rapport au sexisme, tout ce qui est en rapport au corps, à la sexualité. Voilà, quelque chose à ajouter disons.
- Speaker #1
Non, pour le coup, la définition, je l'avais déjà vue celle-là, donc complètement d'accord.
- Speaker #0
Du coup, on va rentrer un peu plus dans le vif du sujet. Est-ce que vous pourriez nous raconter un petit peu votre histoire personnelle, que ce soit dans votre vie personnelle ou alors dans le monde équestre ?
- Speaker #2
Déjà, pour remettre dans le contexte, le monde équestre depuis... Depuis... Les années, honnêtement, est un milieu très touché par les violences sexistes et sexuelles.
- Speaker #1
C'est lié au fait notamment que la plupart des cavaliers professionnels sont souvent des hommes d'un certain âge et les cavalières de club classique sont plus souvent des jeunes filles. plus que des jeunes femmes, des jeunes filles.
- Speaker #2
Beaucoup d'histoires de pouvoir et donc je pense d'admiration de la part des plus jeunes filles qui font qu'on est dans un environnement plus propice à ce genre d'événements. Donc là du coup pour parler vraiment du monde du cheval en général, de mon expérience à titre personnel, c'est un peu exactement le contexte que disait Lison, le contexte de j'étais une jeune fille d'une quinzaine d'années. Avec ma meilleure amie du moment, je groumais. Groumer, c'est accompagner et travailler pour un cavalier professionnel en concours, donc préparer ses chevaux, etc. Un cavalier qui avait à ce moment-là 60 ans à peu près. Moi j'en avais 15, ma meilleure amie en avait 17. Petit à petit, ça a été des dérives, ça a été des maux marquants. Et pour ma meilleure amie, c'est même aller... Bien plus loin que ça.
- Speaker #1
Oui, pour moi, ça a été moins choquant sur la partie équestre, mais des commentaires à répétition sur notre corps. Je sais que là-dessus, mais notamment sur mon corps, sur le fait que je faisais un 36 à l'époque, mais j'étais beaucoup trop grosse, des choses comme ça. Et à répétition, quand on monte à cheval tous les jours et que tous les jours, on se prend ces réflexions-là.
- Speaker #2
C'est ça, on est énormément comparés. Moi, j'ai le souvenir d'être en concours avec cet homme-là et d'être alignée avec mon ami à ce moment-là et que tous ses copains cavaliers pros, qui avaient tous plus de 50 ans, comparaient notre corps. Un tel a plus de poitrine, un tel a plus de fesses, un tel a un plus bon nez, un tel machin. Ils n'avaient aucune peine à dire leurs préférences et puis à observer, à le crier bien haut et fort.
- Speaker #0
Et est-ce qu'à ce moment-là, vous vous rendiez compte que c'était problématique ? Ou alors, vu que vous avez toujours connu ça plus ou moins, vous avez normalisé ces paroles ?
- Speaker #2
Moi, à titre personnel, je pense que je me rendais plus compte que mon ami à ce moment-là, parce que j'ai moins fait durer le supplice, entre guillemets. J'ai dû l'accompagner deux week-ends et au bout d'un moment, j'ai dit stop. J'ai fini par tout couper, que ce soit avec lui ou avec cet ami-là. Parce que ça me faisait trop de mal de la voir se détruire à ce point avec quelqu'un de 60 ans alors qu'elle est encore mineure. Donc je pense que j'ai réalisé. Mais c'est difficile de réaliser, ça m'a quand même pris du temps. Et surtout, je réalisais que ce n'était pas normal, mais je ne réalisais pas les traces que ça pouvait laisser plus tard.
- Speaker #1
Moi, pour le coup, j'ai mis du temps, énormément de temps, quasiment jusqu'à mes 18 ans, quand je suis partie, justement, que j'ai arrêtée. Là, je me suis dit non, ce n'est pas normal. Mais avant, je trouvais ça complètement logique parce que... On s'en prenait toutes des réflexions de ce genre et que tout le monde se comparait. Et du coup, c'était dans la continuité. De toute façon, on ne pouvait pas faire du cheval si on faisait plus d'un 34. Et c'était la logique.
- Speaker #0
Et du coup, vous en êtes peut-être arrivée à faire des choses pour arriver dans ces normes-là ?
- Speaker #2
Complètement.
- Speaker #1
Moi, j'ai eu pendant très longtemps des troubles du comportement alimentaire. C'était de la boulimie et de l'anorexie. donc je mangeais des grosses quantités et puis après de toute façon j'allais me faire revenir et voilà, j'étais ça pendant des années et des années et j'ai réussi ça à n'en sortir que cette année donc c'était compliqué
- Speaker #2
Moi j'ai plus jeune, enfin après c'est un peu particulier parce que depuis que je suis tout bébé, depuis ma naissance j'ai eu pas mal de soucis pour m'alimenter avec la nourriture et tout, ça a toujours été très compliqué, j'ai toujours mangé très peu quand Quand je suis rentrée au collège, j'ai fait une phase un peu plus compliquée où j'ai complètement arrêté de manger. Je ne sais pas si à ce moment-là, c'était vraiment lié à ça. J'étais vraiment très jeune et je ne me rendais pas du tout compte de ce qui se passait. Et après, plus tard, j'ai toujours eu du mal à me voir changer, à voir mon corps changer. Et je sais qu'il ne se passe pas. Une fois où je me vois monter à cheval et où je ne me dis pas qu'il y a quelque chose qui a changé dans mon pantalon, sur mon cheval, je n'ai plus la même silhouette, je n'ai plus la même... Je ne dirais pas que je me suis privée de manger pour autant, mais c'est beaucoup passé par le sport. Il y a des phases où si je ne fais pas au moins une activité sportive dans la journée, même si je suis hyper fatiguée, au fond, je me sens mal, je culpabilise beaucoup. Et si je ne suis pas constamment dans l'IPEC... L'hyperactivité, je suis culpabilisée, je tombe, voilà ça va pas quoi.
- Speaker #1
Moi par rapport aux pantalons, je sais que quand je me suis remise au cheval fin d'année dernière, ça a été, ok est-ce que je rentre toujours dans les pantalons dans lesquels je rentrais quand j'étais en seconde ?
- Speaker #2
En question de jeter les anciens pantalons, c'est bien toujours.
- Speaker #1
Que ce soit pantalon de concours, pantalon classique, tout, il fallait que je rentre dans mes pantalons qui étaient en 16 ans. J'ai 20 ans aujourd'hui, c'est normal, j'ai pris des formes et tout ça.
- Speaker #0
Mais du coup, c'est carrément une pression psychologique et mentale. Et vous pensez que c'est un lien avec les remarques que vous avez pu avoir ?
- Speaker #2
Moi, c'est sûr. Ça me fait d'ailleurs penser, pendant cette période-là, on était en fin d'année, donc on approchait des fêtes de Noël, Nouvel An, etc. et cette année, mon nouvel an, je l'avais passé avec cette amie avec qui j'accompagnais ce Cavalier Pro. Et on se préparait chez elle. Et pendant qu'on se préparait, je crois que c'était la veille, on avait fait un shooting photo avec nos chevaux. Et il y avait des photos de moi. Du coup, j'étais en pantalon de cheval classique. J'avais un t-shirt un peu crop top. Et je les avais mis sur Facebook à ce moment-là. Ce cavalier était tombé dessus et avait envoyé des messages à mon amie en disant Mais Cassie, elle a des super grosses cuisses, elle est super grosse, franchement, elle n'a pas honte et tout. Et mon amie m'avait lu ces messages en rigolant, comme si c'était quelque chose de normal. Et moi, c'est le moment où je pense que j'ai commencé à réaliser qu'elle était en train de se faire emmener dans quelque chose de très mauvais et qu'en plus, elle me détruisait moi à côté avec. Et ça, je sais que c'est quelque chose où, depuis, il y a une fixette. sur mes cuisses qui est vachement plus développées qu'avant.
- Speaker #1
Moi aussi, c'est beaucoup les cuisses parce que c'est beaucoup ce qu'on voit à cheval et ce qu'on travaille à cheval. Et au final, on n'a pas de grosses cuisses, on a juste des cuisses musclées, les cavalières. Mais c'est une fixette qu'on a plus ou moins toutes. Je sais que moi, c'est là-dessus aussi. Je fais une fixette encore tout le temps.
- Speaker #0
Et est-ce que les filles ou les personnes qui sont autour de vous ont les mêmes fixettes ? Ou les mêmes complexes ?
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #1
je pense que quand on est en concours ou quoi,
- Speaker #2
et qu'on regarde nos photos après nos parcours, je sais que c'est toujours ah, j'aime pas cette photo, on dirait que dans mon pantalon blanc, on dirait que je suis grosse, ça me met pas en valeur, etc. Donc oui, il y a un peu toujours ça.
- Speaker #1
Oui, je pense que c'est toujours les mêmes endroits qui reviennent, notamment les cuisses.
- Speaker #0
Et est-ce que vous en avez parlé un petit peu à vos parents de tout ça ? Pas que de ce problème-là avec votre corps, mais en général avec ce que vous avez pu subir comme paroles ou comportements ?
- Speaker #1
Je sais qu'avec mon père, j'en avais un peu discuté, mais c'était un peu plus compliqué. Il ne comprenait pas trop parce qu'il était toujours là à me dire... Mais non, ma fille, t'es mince, t'es mince. Et il n'arrivait pas à comprendre qu'à cause des remarques, je ne me trouvais pas mince. Et du coup, il n'a rien pu faire pour m'aider, mais un peu. Et après, du côté de ma mère, c'était beaucoup plus compliqué parce qu'elle me faisait les mêmes remarques. Donc, ce n'était pas aussi facile.
- Speaker #2
Moi, je n'en parlais pas au début parce que justement, je pense que j'avais peur de la réaction de mes parents. Donc pendant des mois, je n'ai rien dit. Et je sais que mon père, à ce moment-là, je vivais chez mon papa. Et il était super content que le week-end, j'aille sur des concours pro et tout. Je n'avais pas trop envie de casser cette image aussi qui se faisait, je pense. Et surtout, mon ami, à ce moment-là, c'est toujours quelqu'un que j'avais beaucoup admiré, sur qui je prenais exemple vraiment. Et mon papa l'appréciait aussi beaucoup. Donc j'avais vraiment pas envie de casser son image à elle aussi, parce que pour le coup, elle est bien plus tombée que moi. Jusqu'à ce qu'au bout d'un moment, je pète un plomb et que je balance tout à mon père un soir, et qu'il me dise, ok, là c'est grave, on arrête tout. Et on a commencé à en parler vraiment. Il a commencé à me... parler de la notion de pervers narcissique à ce moment-là, que je ne connaissais pas plus que ça, parce que, encore une fois, j'avais 15 ans. Et donc, je me suis renseignée, et j'ai essayé de faire ouvrir les yeux à mon amie en lui envoyant des articles qui parlaient de pervers narcissique, etc.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux définir un petit peu la notion de pervers narcissique ?
- Speaker #2
Un pervers narcissique, c'est quelqu'un qui est très manipulateur. et qui est très centré sur lui-même, c'est-à-dire qu'il va toujours faire en sorte de ramener son entourage, et souvent, malheureusement, l'agente féminine, à lui, pour avoir ce qu'il veut à la fin. Souvent, c'est du coup beaucoup tourné vers la sexualité, ou la manipulation mentale. Voilà, je crois que c'est assez complet.
- Speaker #0
Ok, et du coup, en envoyant ces articles à ton amie, comment elle a réagi ? Est-ce qu'elle s'est rendue compte ?
- Speaker #2
Ah non, elle a très très mal réagi. Là, c'est le moment où on a commencé à vraiment se crier dessus, où elle me disait qu'il remplissait à peine deux ou trois critères sur une dizaine, que ce n'était pas possible, etc. Et donc, j'ai essayé de lui expliquer qu'il y a des critères qu'elle n'osait pas s'avouer, mais que c'était juste des faits. Non, elle n'était pas du tout d'accord avec moi. Du coup, ça a participé à commencer à nous éloigner un peu, jusqu'à ce que moi, je décide de complètement couper. Un jour, je me rappelle, c'était avant une compétition, j'allais partir sur mon parcours avec mon cheval, et j'avais besoin de lâcher, de pouvoir être libérée, vraiment avant d'aller faire ma compète. Donc j'avais préparé mon petit texte, toute la nuit j'avais pas dormi pour préparer mon petit texte où je lui disais tout, je lui disais à quel point ça me touchait, à quel point moi ça m'avait fait du mal, à quel point ça avait un impact sur moi et à quel point c'était dur pour moi de l'avoir sombré avec cet homme-là. Et je lui ai envoyé et puis j'ai tout coupé. Mais évidemment c'est resté sans réponse et après ça a pris des mois et des mois pour que... Elle me renvoie un message et qu'elle me dise Ok, t'avais raison, en fait, c'était pas quelqu'un de bien et j'étais complètement manipulée. Et aujourd'hui, j'en souffre et il m'a détruite.
- Speaker #0
Et du coup, est-ce que vos écuries sont au courant de tout ça, de ce qu'il peut avoir ?
- Speaker #1
Malheureusement, souvent ça vient de la part des écuries. Je sais que moi, ça venait de la part du propriétaire des écuries. Donc pour faire quelque chose derrière, ça devient beaucoup plus compliqué.
- Speaker #2
Moi, ça ne venait pas de mes écuries à ce moment-là. J'allais travailler pour un cavalier pro qui était chez lui et qui n'était pas dans une structure encadrée. Donc moi, à ce moment-là, ma coach était très jeune. Donc on en parlait assez ouvertement. Donc elle savait, mais malheureusement, elle me disait ok, j'entends Et puis après, elle me racontait toutes ces histoires de l'époque où elle travaillait aussi avec des cavaliers pros. Et elle me racontait des histoires sur des cavaliers olympiques aujourd'hui que toute cavalière admire. Où elle nous disait lui, le soir, en concours, avant d'aller scoucher, il se passe ça, il se passe ça. Lui, il a une double vie avec un tel, il a des enfants de ce côté, mais il a une femme de l'autre côté, machin. Et en fait, tu finis par te rendre compte que pas une seule personne, une seule femme qui a essayé de monter dans le milieu et de vraiment devenir quelqu'un n'a pas vécu ce genre de choses. Et il y en a même qui l'utilisent pour pouvoir évoluer. Je sais qu'il y en a qui ont conscience de ce qui se passe et qui ne tombent pas là-dedans et arrivent à évoluer d'elles-mêmes. Mais c'est plus difficile, malheureusement. Mais ça, je pense que c'est propre au sport en général.
- Speaker #1
Oui, clairement. Je pense que oui, les femmes dans quasiment tous les sports, c'est compliqué d'évoluer. Mais c'est sûr que oui. Je pense qu'on ne connaît pas aujourd'hui une cavalière qui est semi-haut niveau, qui n'a pas vécu des choses comme ça.
- Speaker #0
C'est super triste de se dire que pour en arriver là, on est obligé de subir ce genre de choses.
- Speaker #2
Malheureusement, je sais que c'est triste à dire, je sais qu'il y a une partie de ces femmes-là qui le font pour arriver et qui acceptent, donc pour arriver à un certain niveau, pour avoir certaines opportunités, etc. Je sais que moi, mon amie, elle avait des coachings en retour, elle avait des choses en retour, même si elle était aussi très aveuglée. Mais même si on refuse et qu'on veut... monter dans le milieu par nous-mêmes, on est obligé d'avoir quelques dommages collatéraux et ça passe par là malheureusement.
- Speaker #0
Est-ce que vous pouvez donner des exemples de paroles ou de gestes un peu plus précis pour qu'on s'imagine un petit peu la gravité des choses ? Est-ce que vous avez des exemples ?
- Speaker #2
Il y en a beaucoup, mais qu'est-ce que je peux dire ? Déjà, il y a tout ce qui touchait aux physiques, aux formes, etc. ça m'a beaucoup marqué je me rappelle d'une fois où le cavalier avait pris mon téléphone et avait fouillé dans mes stories à la lune sur Instagram et toutes les stories où j'étais un peu avec un crop top un maillot de bain etc et il me disait putain celle-là tu me l'enverras celle-là machin il était intéressé mais encore une fois j'avais 15 ans c'est pareil quand on le groumait, on l'accompagnait en concours en été on était en short on entendait au milieu de... quand il détendait son cheval au milieu de tous les autres cavaliers pro, avec ses copains on entendait, regarde mes petites groummettes en shorty là-bas t'as vu comme elles sont bien, t'as vu comme elles sont bien formées, t'as vu comme j'ai les meilleures machin mais évidemment c'était pas les meilleures par nos qualités de groum c'était les meilleures par nos qualités autres moi je sais que,
- Speaker #1
alors pour faire simple, monter un cheval qui faisait un bon mètre 75 au garrot quasiment une tonne et il faut respecter un principe quand on monte à cheval plus ou moins pour pas gêner le cheval de 10 à 15 du poids du cheval donc des à 15 d'une tonne ça fait quand même un peu de marge à cette époque là je faisais 1m75 pour à peine 40 kg et on me disait mais de toute façon tu vas le blesser ton cheval tu vas le blesser t'es énorme tu te rends pas compte et voilà pour moi 40 kg pour 1m75 c'était c'était être grosse.
- Speaker #2
C'était juste pas assez en vérité. C'est déjà être en sous-poids. Sinon, c'était des fèves, par exemple, dans le camion. Quand on était sur les trajets pour aller en concours, il avait beau avoir 60 ans, jouer à Action Vérité, c'était son jeu préféré avec nous. C'était des mains sur la cuisse. Il fallait qu'on lui raconte notre vie privée. jusqu'à ce qu'un beau jour, mon amie arrive aux écuries, parce qu'on montait ensemble à ce moment-là, et me dise, là, j'étais chez lui avant, on a fait une sieste. Et puis petit à petit, la sieste s'est transformée, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'un soir, elle m'appelle pour me dire, il vient de me foutre dehors, comment je fais, je ne peux pas rentrer chez moi. Elle était en larmes, en panique, en crise d'angoisse au bord de la route, parce qu'elle ne pouvait pas rentrer chez ses parents, parce que ses parents ne pouvaient pas le savoir. Et qu'il l'avait foutu dehors parce qu'une autre de ses maîtresses arrivait et qu'il ne voulait pas qu'il la voie.
- Speaker #1
J'ai déjà entendu des histoires aussi de filles enfermées dans des box. Donc quand on est à l'intérieur d'un box, c'est fait exprès pour que le cheval ne puisse pas l'ouvrir. Donc nous, humains, si on est enfermé dans un box, on est enfermé aussi. Et voilà, des hommes qui enfermaient des femmes dans des box jusqu'à ce qu'elles cèdent pour certaines choses et tout ça.
- Speaker #2
C'est ça. Qui également, les tenues de cavalière sont très moulantes. qui n'avait aucune gêne à relever. les formes physiques, et aller les toucher, visiblement, ça ne les dérangeait pas non plus. Enfin, c'est... Beaucoup de choses comme ça.
- Speaker #0
Et est-ce que l'inverse existe ? Par exemple, des femmes très professionnelles qui font ça à des cavaliers ?
- Speaker #2
Personnellement, je crois que j'en ai jamais entendu parler.
- Speaker #1
Moi non plus. Je pense que ça arrive et que c'est aussi compliqué d'en parler parce que comme on entend plus l'inverse, je pense que les jeunes garçons qui subissent ça doivent avoir pas encore plus de mal, mais doivent avoir aussi du mal à en parler. Ça doit exister, mais pour le coup...
- Speaker #2
Je n'ai pas d'exemple en tête.
- Speaker #0
Et est-ce que là, tout ce qui vous est arrivé concernant ces paroles, est-ce que ça a changé votre rapport aux garçons en général ?
- Speaker #2
Oui. Oui. Si tu t'amènes... Déjà, je me suis toujours mis une règle d'or, c'est les cavaliers, c'est non. C'est triste d'en arriver là parce que pour beaucoup, quand on a une passion et qu'on peut la partager avec son conjoint, ça fait rêver. Chez nous, c'est tout l'opposé. Un cavalier, c'est un trompeur. Un cavalier, c'est un manipulateur. Et après, aux hommes en général, je dirais que... Mon contexte familial fait également que j'ai un rapport aux hommes qui est très biaisé. Mais forcément, on ne fait plus confiance. Pour moi, tous les hommes passent à un certain âge, je ne sais pas moi, 40 ans et plus. Il y a certains regards qui portent sur moi que j'assimile tout de suite à ça. Et je me dis, OK, en fait, ils me dégoûtent tous. Ils sont tous attirés par les plus jeunes. Ils sont tous, voilà. Et surtout, après, la confiance par rapport... à la tromperie, etc. Pourquoi ? Beaucoup de questions sur qu'est-ce que moi j'ai de plus qu'elle n'a pas. Et pourquoi il ne pourrait pas être plus attiré par un tel que par moi ? Et pourquoi c'est un manque de confiance en soi évident sur le sujet ?
- Speaker #1
Oui, je sais que j'ai la même règle d'or. Pas les cavaliers, tout sauf un cavalier. Et derrière, je sais que moi j'ai des très gros blocages, que ce soit physiquement ou sentimentalement. J'arrive pas, pareil, c'est la confiance. J'arrive pas à faire confiance à un homme. Mais même en amitié, je sais que j'ai eu beaucoup plus de mal à faire confiance à des hommes. Après, je sais qu'il y a d'autres choses qui ont joué aussi. Mais je sais que cette partie, vraiment, au niveau de l'équitation, a joué énormément là-dedans.
- Speaker #0
Est-ce que vous en êtes déjà arrivé à vous dire d'arrêter le cheval à cause de ça ?
- Speaker #2
Arrêter le cheval complètement non parce que quand ça m'est arrivé j'avais déjà mon cheval et du coup je me suis mis à vivre ma passion à travers mon cheval à moi et pas à travers l'équitation en général. Mais en effet je faisais ce sport parce qu'il y avait mon cheval mais le reste ne m'intéressait plus. Surtout le fait de savoir que dans ce milieu là... Toutes les personnes qu'on admirait n'étaient pas si admirables que ça. On se dit, pourquoi on fait ça ? On n'a plus du tout envie d'être comme eux. Il n'y a plus aucun intérêt. Je me suis éloignée du monde du cheval. J'ai fait ma petite vie avec mon cheval dans mon coin. J'ai arrêté un peu la compétition, etc.
- Speaker #1
Je sais que j'ai dû arrêter pour mes études. C'est là où j'ai vraiment réalisé. tout le monde toxique que c'était. Et du coup, j'ai hésité à reprendre. J'ai eu de la chance parce que là, actuellement, je suis dans une écurie qui est pour le coup très saine là-dessus. Déjà, on est quasiment qu'entre femmes. Et du coup, j'ai vraiment eu de la chance, mais j'ai clairement hésité à reprendre. Ça a été très compliqué pour moi de me dire Ok, peut-être que je vais retomber dans toutes ces réflexions. Peut-être que ça va me faire retomber au niveau de mes troubles alimentaires, des choses comme ça.
- Speaker #2
Par contre... Par exemple, aujourd'hui, je ne me vois pas du tout être coachée par un homme. Ma coach, c'est une femme. On est entouré de femmes. C'est simple, dans mon écurie, il n'y a pas d'hommes. Je crois qu'il n'y en a pas un seul.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que vous conseilleriez à une personne qui veut commencer le cheval ? Est-ce que vous la mettrez en garde par rapport à ça ?
- Speaker #1
Je pense que si elle veut commencer au niveau début... C'est plus simple, il y a moins de remarques. Par contre, dès qu'elle commencerait à sortir en compétition, un peu plus haut, des choses comme ça, là oui, clairement.
- Speaker #2
C'est ça. Après, il y a des écuries à éviter, ça c'est sûr. Et ça, on peut le dire. Mais en effet, tant qu'on n'est pas encore en compétition, on ne se rend pas compte. Je pense qu'il faut en parler à partir du moment où la personne commence à fréquenter ce genre de milieu. Mais encore une fois, c'est évitable. Je sais que je pense que si je n'avais pas accepté d'aller travailler pour un cavalier pro, je ne m'en serais pas aperçue. Ou alors, ça ne m'aurait pas touchée moi personnellement.
- Speaker #1
Oui, donc c'est évitable. Enfin, il y a une partie qui est... Plus ou moins évitable, toute la partie sur les remarques physiques, des choses comme ça, c'est forcément plus compliqué de l'éviter. Mais pour ça, aujourd'hui, les clubs où vraiment c'est toxique, ils sont connus de plus en plus parce qu'on ose de plus en plus en parler. Et du coup, on est capable de conseiller sur les clubs dans lesquels aller ou pas aller. Et après, oui, toute la partie en compétition, c'est possible de l'éviter. Pas forcément quand on est jeune. Parce qu'on a justement cette admiration et cette envie de voir des grosses compétitions, des choses comme ça. Mais des femmes aujourd'hui qui ont vécu ça, donc potentiellement nous, on est capable de dire aux jeunes filles d'éviter sans souci.
- Speaker #0
Et est-ce que vous avez déjà été face à une situation comme ça ? Et est-ce que vous avez réussi à réagir ?
- Speaker #2
C'est-à-dire témoin de quelqu'un ? Oui,
- Speaker #0
voilà, témoin.
- Speaker #2
Bah avec cet homme là moi à la fin quand j'avais commencé à réaliser que je l'appréciais plus et que justement je le recroisais parfois sur les trains de concours avant de couper contact avec mon ami ou là cette fois ci je groumais mon ami et pas lui C'est arrivé qu'il soit en bord de piste avec moi et qu'il fasse certains commentaires et que enfin voilà je lui fasse comprendre que moi au bout d'un moment il m'avait sérieusement saoulé que s'il voulait lui parler à elle c'était ok mais moi Moi, c'est Ciao. Et par contre, je lui faisais comprendre qu'il était problématique. Après, à part me prendre de haut et me dire que j'étais qu'une gamine insolente, ça n'a pas eu grand effet.
- Speaker #1
Et puis, généralement, ils sont forts, ils sont très discrets là-dessus. La plupart des endroits où ça se passe, c'est dans les box. Généralement, en soirée, dans les camions.
- Speaker #2
Les camions-cabines où il y a un lit.
- Speaker #1
Donc des endroits qui sont très fermés, très privés et où tout le monde sait qu'on ne va pas avoir forcément le cheval de quelqu'un d'autre. Donc ils se disent ok, mon boxe a un endroit sûr. Et du coup c'est très compliqué d'en voir réellement parce qu'ils sont très discrets là-dessus.
- Speaker #0
Et est-ce que vous avez consulté quelqu'un, un psychologue, pour en parler, pour se libérer un peu de tout ça ?
- Speaker #2
Moi j'ai toujours eu un suivi psychologique depuis que j'ai 10 ans à peu près. Du coup à ce moment-là, il me semble que j'avais ralenti le rythme et que quand j'en ai parlé avec mon père, justement, on a conclu que c'était en train de me faire trop de mal et qu'il fallait que je fasse quelque chose. Et donc je suis retournée régulièrement chez le psy. Et ça m'a bien aidée. Malheureusement, il y a eu une limite à un moment donné. Quand j'avais réglé une grosse partie de mes soucis et que je me sentais mieux, j'ai commencé à vouloir régler maintenant mon rapport avec la gente masculine et les blocages que je ressentais. Ou cette psychologue, qui était une femme, m'a dit que de toute façon, c'était impossible que je me rende compte que j'ai des blocages à 18 ans, que c'était trop tôt et que je ne pouvais pas le... Je ne pouvais pas savoir si c'était vraiment des blocages et donc il fallait que je laisse couler. Et là, j'ai arrêté depuis, j'ai tout arrêté. Voilà, réflexion que je n'ai jamais comprise depuis. À mon sens, 18 ans, c'est tout à fait lâche pour ce genre de choses, mais soit.
- Speaker #1
Moi, je sais que je ne suis jamais allée voir de psy, même si mon père me répétait pour ça et pour d'autres choses à longueur de temps, d'aller en voir un. Je pense que c'est plus un manque de courage de ma part. Parce que j'arrive à en parler assez facilement, de ça et de plein d'autres choses, mais en parler à un professionnel, ça veut dire...
- Speaker #0
vraiment le dire. Il y a d'autres choses où potentiellement, je sais que j'ai des amis qui ont été forcés à porter plainte et c'est des choses que j'ai pas envie de faire sur d'autres sujets. Et du coup je pense que oui c'est juste un manque de courage et qu'il faudrait que j'aille en voir un, que ça me plaît énormément de bien mais j'y arrive pas.
- Speaker #1
Et est-ce que selon vous c'est un peu tabou les violences sexuelles ou même le fait d'aller consulter quelqu'un ?
- Speaker #2
Je trouve que le fait d'aller consulter quelqu'un, c'est de moins en moins tabou. Il y a de plus en plus de gens qui le font. À mon sens, je crois qu'on devrait tous essayer au moins une fois dans notre vie parce que même quand on va bien, on a toujours des choses à régler avec nous-mêmes. Après, sur les VSS en général, j'ai l'impression que ça dépend des sujets. Aujourd'hui, dans le sport et dans le monde du cheval, ça s'ouvre petit à petit. Il y a la fédération qui en parle de plus en plus. Il y a beaucoup d'associations qui en parlent. Il existe des numéros de téléphone à appeler en cas de besoin. Mais j'ai l'impression que ça dépend des domaines. Parce que ça engendre tellement de choses. Il y a le domaine, les VSS dans la famille, il y a les VSS avec les amis, les VSS dans les relations de couple, les VSS dans la rue. Il y a tellement de trucs. Et par exemple, je pense que dans la rue, on en parle depuis vraiment longtemps, je crois que c'est le premier truc qui s'est débloqué. Dans les relations de couple aussi. Dans les familles, je trouve que c'est très tabou. Très fermé encore aujourd'hui.
- Speaker #0
Dans les amis aussi, c'est compliqué. Et je ne sais pas si je prends mon exemple, je sais qu'il y a encore des choses très compliquées, comme aller porter plainte. Moi, là, c'était hors du monde du cheval. C'était justement dans mes amis, et j'ai voulu aller porter plainte. J'avais des preuves matérielles. Et quand je suis arrivée devant le policier, donc c'était pour viol, quand je suis arrivée devant le policier, il m'a dit, mais... Madame, ça c'est pas des plaintes, de toute façon on ne pourra rien faire pour vous. Vous étiez alcoolisée, mais vous ne vous rendez pas compte. Comment on peut avoir une preuve ? Et du coup, l'affaire s'est arrêtée là. Je pense qu'il y a encore des choses à faire, qu'il y a à bouger. Et même si on en parle de plus en plus, c'est encore trop tabou.
- Speaker #1
Puis on ne prend pas assez en compte les paroles.
- Speaker #2
Complètement. Je sais qu'à titre personnel, dans le milieu familial, j'ai eu le courage de libérer la parole à un moment donné. Mais il y a une certaine partie de la famille qui m'a cru un temps, puis qui ne m'a plus cru à partir d'un certain temps.
- Speaker #1
Et est-ce que vous savez s'il y a des associations qui existent dans le monde équestre ou même... Dans le monde de la vie ?
- Speaker #2
Dans le monde des caisses, il n'en existe pas. Je sais que la Fédération en parle de plus en plus, mais il n'en existe pas.
- Speaker #0
Il y a pour l'instant notamment une page sur leur site internet avec le numéro en cas de besoin. Après, non, d'associations, pur et dur, pas encore.
- Speaker #2
Après, en règle générale, il en existe. Je sais qu'il y en a une dans la région, dans le 45, qui en parle. Mais je pense qu'il en existe beaucoup d'autres. Par exemple, tout ce qui est Nous Toutes, c'est beaucoup d'associations qui mettent en lumière ce genre de problématiques. Et franchement, ça se démocratise.
- Speaker #0
Je sais que nous, au centre du BDC, on essaye aussi beaucoup d'en parler. Notamment, on fait venir une association, on est en pleine discussion là actuellement, lors d'un concours qu'on organise dans le but de libérer la parole. Parce qu'il y aura forcément des jeunes femmes qui se congroument de grands cavaliers lors de ce concours-là pour essayer de leur montrer que ce n'est pas normal.
- Speaker #2
C'est ça. Mettre en lumière aussi si toutes celles et ceux qui n'ont pas encore conscience de ce qui se passe peuvent se poser la question et se dire pourquoi elles sont présentes, les filles de cet assaut, et pourquoi elles en parlent. Si nous, à notre échelle, on peut essayer de faire bouger, ne serait-ce qu'un tout petit peu, les choses, on le fera.
- Speaker #1
Et qu'est-ce que vous conseilleriez aux personnes qui subissent ça ?
- Speaker #2
D'en parler.
- Speaker #0
D'en parler. Oui.
- Speaker #2
Facile. D'en parler à quelqu'un de confiance. Quelqu'un qui... Ouais, de confiance, qui ne retournera pas sa veste et qui sera en mesure de garder la tête sur les épaules pour faire aider correctement. De couper contact avec... Avec les... Dans la mesure du possible, avec...
- Speaker #0
Les agresseurs.
- Speaker #2
Les agresseurs, oui, on peut parler d'agresseurs.
- Speaker #0
Après, je sais que, notamment dans les facs, les universités, il y a des psychologues qui sont là spécialement, souvent en rendez-vous gratuit et anonyme. Donc, s'il y a ça mis en place dans... dans les universités, d'aller directement en parler à un professionnel. Soit en parler d'abord à quelqu'un de confiance, puis à un professionnel, soit directement à un professionnel. Et après, si la personne le sent, d'aller porter plainte, parce que c'est grave et qu'il faut essayer de tout faire, même si des fois on se prend des réactions pas voulues, il faut essayer de ne pas te les arrêter, tout simplement, qu'ils ne puissent plus agir.
- Speaker #2
Et se rapprocher d'associations aussi. Pour en parler, déjà pour se libérer et puis parce que c'est des personnes qui connaissent le sujet et qui sont vraiment à même de donner des étapes pour se reconstruire soi-même et ou punir cet agresseur correctement. Parce qu'à plusieurs, la parole pèse plus généralement,
- Speaker #1
plus fort. Et est-ce que vous avez toujours l'impression que c'est un environnement toxique pour vous ?
- Speaker #0
Aujourd'hui, non, parce que mon écurie fait que je me sens bien. Après, forcément, au sein de l'assaut, on a eu affaire à des personnes... où on savait et où du coup on n'a pas continué à travailler avec eux. Parce que voilà. Mais je sais que moi je vois toujours la partie toxique, mais je ne le ressens plus en faisant du sport.
- Speaker #2
Je ne dirais pas que c'est l'entourage, le monde équestre qui est en ce moment toxiqué avec moi, parce que ce n'est pas le cas, et que justement je suis d'Oznikiri où je me sens bien, où on est toutes sur la même longueur d'onde à ce niveau-là. Par contre, c'est moi envers moi-même où je sais que je suis toxique et qu'aujourd'hui, les habitudes de regarder comment va mon pantalon, comment ça rend sur les photos, comment ma tenue de concours me moule, etc. Je l'ai encore.
- Speaker #1
C'est les dommages collatéraux.
- Speaker #2
Voilà, c'est ça. Mais je pense que c'est des choses qu'on aurait à vivre malheureusement. C'est des habitudes qui sont prises maintenant.
- Speaker #1
Il y a d'autres habitudes un peu toxiques qui sont maintenant ancrées dans votre quotidien ?
- Speaker #2
me peser à chaque fois que je rentre chez mes parents. Parfois, s'il faut que je le fasse tous les jours pour voir si entre deux jours il y a un petit gramme qui a changé, je le fais.
- Speaker #0
Oui, moi j'ai caché la balance pour ça, pour éviter. Mais moi c'est notamment rejeter tout ceux qui essayent de s'approcher de moi. J'ai beaucoup de mal à m'ouvrir, notamment à la jante masculine. Mais sur le côté amical, maintenant c'est mieux, c'est plus simple. Mais sur plus, je les rejette. tous après. Oui.
- Speaker #2
Je sais que j'ai tendance, moi, à faire beaucoup de raccourcis dans ma tête et à penser que chaque homme qui peut s'intéresser à moi est une personne qui a des intentions mal placées. Donc, je suis très rapidement dégoûtée.
- Speaker #0
Moi, j'en deviens très toxique avec les gens parce que c'est un problème de confiance en moi. Mais du coup, je leur fais ressentir. Et comme je n'aime pas ça, je n'ai pas envie. d'être cette personne. Du coup, je les rejette directement comme ça. Au moins, je suis sûre de ne pas avoir de comportement toxique derrière. Alors que je sais que si je travaillais sur ma confiance en moi, ça pourrait être beaucoup plus simple. Mais pour l'instant, bon.
- Speaker #1
Et quels tips vous pourriez donner aux personnes qui n'ont pas confiance en soi ? avec les autres ou même avec son corps, son rapport au corps ? Même si c'est encore un sujet un peu touchy, je pense que vous y travaillez un peu.
- Speaker #2
Ça, c'est compliqué parce qu'on n'a pas toutes les réponses encore, même pour nous-mêmes. Mais c'est dur. Déjà, on peut faire un disclaimer sur le fait que chaque corps est beau. Il n'y a pas de standard de beauté. Il n'y a pas de... Dans n'importe quel domaine, dans le sport ou non, vraiment, il y a... Chaque corps est unique, chaque corps est différent et on n'est pas là pour comparer nos tailles de cuisses, pour comparer qui a les plus belles poignées d'amour. Si un homme, à un moment où une personne quelconque dans votre entourage vous laisse penser ça, c'est pour moi quelqu'un qu'il faut bannir directement. C'est tout sauf constructif et ce n'est pas quelque chose qui vous aidera à progresser et à améliorer votre confiance en vous. Et après, c'est juste s'autoconvaincre, s'aimer soi avant de vouloir aimer les autres et plaire aux autres. Parce qu'une fois qu'on s'aime nous-mêmes, la suite est plus facile et vient naturellement, je pense.
- Speaker #0
Moi, je sais qu'on l'avait commencé avec Cassie pendant un moment. Ça a tenu très peu de temps toutes les deux, mais moi, j'essaye de continuer.
- Speaker #2
C'est vrai.
- Speaker #0
Tous les matins, pendant au moins une fois par jour, essayer de me faire un compliment dans le miroir, ce n'est pas facile. Il y a des jours où je n'y arrive pas, mais plus le temps passe, plus j'arrive à trouver des choses. Et des fois, c'est répétitif. C'est juste que je vais bien aimer mes cheveux pendant deux jours de suite. Ce n'est pas grave, mais je vais juste me le dire. Et je ne sais pas si ça m'aide, j'ai quand même l'impression, parce que c'est de plus en plus simple, je pense qu'il y a quand même un fond, une partie où ça m'aide. Je pense que c'est déjà pas mal de trouver une chose par jour sur laquelle on s'aime. Ça peut être physique, ça peut être mental, ça peut nous aider à prendre confiance en nous.
- Speaker #1
Et vous m'avez dit que vous êtes sortie un petit peu des TCA, est-ce que vous pouvez dire... comment vous avez réussi ? Et est-ce que c'est à 100% que vous êtes sorti ou il y a quand même eu cette petite partie où ça reste toujours dans un coin de votre tête ?
- Speaker #0
Moi, alors, en fait, je me force, les moments où j'ai pas envie de manger, je me force à manger. Et les moments où j'ai justement envie de m'engloutir mon placard entier, je me force à faire autre chose. Mais il y a encore des moments où j'ai envie. Je ne le fais plus, mais j'ai envie. Après, j'ai réussi à m'en sortir grâce notamment à mon papa. En fait, je suis retournée chez lui, je vivais toute seule et je suis retournée vivre chez lui. Et de toute façon, il me forçait à manger mes trois repas par jour. Et du coup, avec lui, ça a été plus simple. Et en venant à l'école aussi. Parce qu'encore l'an dernier, il y avait des moments où je loupais des repas. Et où j'avais notamment Cassie qui, derrière moi... Elle loupait tous les repas du midi,
- Speaker #2
je me rappelle très bien.
- Speaker #0
Et qui, derrière moi, était là. Non mais on s'en fiche, tu vas acheter quelque chose à manger. Et tu manges au moins quelque chose. Et je sais que là-dessus, elle m'a beaucoup aidée. Merci Cassie.
- Speaker #2
Avec plaisir. Moi je sais que je suis beaucoup installée une routine de toute manière toute ma vie en règle générale tourne autour de la routine, il faut que tout soit cadré à la minute sinon je deviens folle et le fait de m'installer une routine où vraiment le matin je prends mon petit déj le midi je mange mon pain, je prends mon goûter et je dîne, même si j'ai pas faim même si je mange pas beaucoup fait que je pense que déjà mon corps s'habitue à ok c'est l'heure de manger on mange et je me pose moins de questions. Après malheureusement sur tout ce qui est mental, mon besoin de faire du sport à des périodes où j'ai l'impression que j'ai pris du poids, du sport à outrance etc c'est toujours un peu présent donc ça je n'ai pas de... je pense que je suis pas sortie mais voilà et puis oui c'est sûr le fait d'être avec ses familles, ses parents etc à table on se dit ok faut pas qu'ils voient que je mange pas donc je mange et puis voilà
- Speaker #0
L'important derrière, c'est de garder la nourriture aussi. Donc, il faut gérer la nourriture.
- Speaker #2
Là-dedans, je suis héméthophobe.
- Speaker #0
Mais oui, ça peut être compliqué. Mais généralement, les moments où j'avais envie d'aller me faire vomir, je prenais mon lapin. je suis toujours un lapin, donc je prenais mon lapin et j'allais juste regarder un film avec mon lapin et j'ai de la chance, c'est que mon lapin est un vrai petit chat donc elle me fait des câlins à longueur de temps, elle me fait des bisous elle me lèche et tout ça donc juste je faisais passer toute mon envie sur le fait de me concentrer 100% sur elle et ça passait j'ai de la chance que moi, ça passe. Je sais que pour certains et certaines, ça peut être plus compliqué, mais trouver le truc qui nous rassure et qui nous fait passer l'envie d'aller se faire vomir ou des choses comme ça.
- Speaker #1
Et est-ce que vous pensez que c'est un peu en rapport avec la gestion des émotions ? Tu sais, quand tu disais j'ai envie d'engloutir tout ce qu'il y a dans mon placard est-ce que tu penses que c'est un rapport avec le fait que tu aies du mal à gérer soit le fait que tu sois très triste, soit alors très très heureuse ?
- Speaker #0
Oui. Généralement, c'est les deux justement. Si je suis hyper triste, hyper heureuse, si j'ai une émotion qui est plus forte que les autres, je vais avoir envie d'aller... Généralement, c'est manger sur le moment quand j'ai une émotion et derrière, je culpabilise toujours. Mais là-dessus, toujours pareil, toujours mon lapin qui est là. Mon lapin ou mon papa qui peut, quand je suis en colère, des fois me servir de pudding bowl. Je suis désolée pour lui parce que des fois c'est pas facile, mais du coup je vais essayer de reverser l'émotion sur quelque chose. Alors mon papa des fois ça peut être pas hyper sympa envers lui, il comprend et je vais toujours m'excuser après, des choses comme ça. Mon lapin, j'ai tellement pas envie de lui faire de mal que forcément ça va juste être en m'occupant d'elle. Mais oui, clairement la gestion des émotions était très compliquée pendant un moment.
- Speaker #1
Merci les filles pour toutes ces belles paroles. Est-ce que vous voulez rajouter un petit mot, des petites paroles à la fin pour les personnes qui nous écoutent ?
- Speaker #2
Déjà, si vous vivez des situations similaires, voire même pires, parce que je sais que nous, même s'il n'y a pas d'échelle de ce qui est le plus grave ou le moins grave, nous, on s'en est sortis et on n'est pas aussi marqués que je sais que certains le sont. Et on ne s'est pas allés aussi loin que certains. Donc pour toutes celles et ceux qui le vivent, je vous donne tout mon courage. Je vous promets qu'on s'en sort, que dans la vie, tout a une fin, toujours tout a une fin. Et donc même, voilà, on dit toujours que, je sais pas, quand on rentre de vacances, on est toujours triste parce que tout a une fin et qu'on a passé un bon moment. Mais sachez que dans le pire, c'est pareil. Il y a toujours un moment où ce sera terminé. Il y a toujours un moment où la vie passe à autre chose, où le cycle change. Et je sais que moi, c'est ce qui m'aide beaucoup de garder en tête qu'un moment, ça va passer. Un moment, ce sera fini. Et voilà. Et n'hésitez pas à en parler, à ouvrir la parole dessus.
- Speaker #0
Et je ne sais pas, tu le connais par cœur, toi, le numéro ou pas ? Non.
- Speaker #1
On le met en description.
- Speaker #0
Ok. N'hésitez pas, du coup, sur le numéro qui sera en description, à l'appeler au moindre souci. Les gens qui sont au bout sont là pour écouter, peu importe le souci que c'est. et du coup n'hésitez pas c'est parfois le moyen le plus simple d'en parler parce que c'est anonyme donc n'hésitez pas c'est 3919 pour les femmes victimes de violences voilà bel beau numéro pour terminer cet épisode merci beaucoup les filles merci à toi à
- Speaker #1
bientôt merci de nous avoir écouté n'oubliez pas de nous suivre sur les réseaux sociaux tous les liens sont en description et n'oubliez pas small talk big impact