- Speaker #0
Donner du sens à son travail, ça se construit. Alors, explorons ensemble comment repenser le monde de l'entreprise. Bienvenue sur Libère ta boîte, le podcast qui va faire de toi un dirigeant serein, efficace et heureux pour que ton business cartonne et que tes salariés soient engagés et ravis. Je suis Émilie Lebrun, dirigeante de l'agence WordPress Woodenit, aussi mentor et coach de dirigeants, et j'ai lancé ce podcast pour faire bénéficier de mon expérience les entrepreneurs qui cherchent à explorer de nouveaux modèles d'entreprise. La boîte, c'est à la fois une entreprise et aussi un cercle trop restreint dans lequel on maintient parfois notre quotidien. Alors je veux aider chaque vendredi, seul ou avec des invités inspirants, à repenser notre approche du travail et à libérer nos idées en même temps que nos entreprises. Installe-toi confortablement et je te souhaite une bonne écoute. Bonjour à tous, bonjour Raphaël et bienvenue dans mon podcast Libère ta boîte. Raphaël, tu es le co-fondateur de l'agence Roquette, tu as une agence spécialisée dans la création de sites internet éco-conçus. Tu t'es spécialisée sur WordPress, ce qui nous fait déjà deux points communs, mais je sais qu'on a plein d'autres points communs. On a tous les deux lancé une agence en souhaitant entreprendre autrement, et c'est de ça dont on va surtout parler aujourd'hui, et aussi de comment tu es passée de salarié à dirigeant, comment tu as envie d'apprendre à déconstruire toutes tes croyances pour mieux construire ton agence. Bon, j'arrête, je te laisse le micro, et je te propose déjà de te présenter. Est-ce que ça te va ?
- Speaker #1
Bonjour Emilie, merci pour l'invitation sur ton podcast. Je me présente, Raphaël Boutin, je suis co-fondateur de l'agence Web Rocket. Je vis dans le Finistère à Plonay-Rolland-Vert, pas loin de Quimper. J'ai 35 ans et j'ai hâte de vous en dire plus.
- Speaker #0
Et c'est vrai, j'ai commencé à un peu en parler en introduction. Donc, toi, tu as lancé une agence spécialisée sur WordPress et qui a aussi la seconde particularité de créer des sites éco-conçus. Pourquoi ces choix ? Qu'est-ce qui t'a passionné sur WordPress ? Qu'est-ce qui t'a passionné sur l'éco-conception ? En gros, pourquoi tu t'es lancée ?
- Speaker #1
Pour préciser, j'ai un parcours autodidacte et de passion. À l'époque, quand j'ai commencé à tester des CMS comme Joomla, par exemple, il y avait très peu de formations ou d'écoles qui existaient. J'ai vraiment appris en étant sur le web, en pratiquant. WordPress et l'éco-conception, ça s'est fait... Ça se fait au même moment finalement qu'on a créé l'agence. Moi j'ai travaillé pendant un peu plus de cinq ans, enfin mon dernier métier, en tant que salarié avant de co-créer l'agence. C'était une agence web à Marseille qui avait un CMS proprio. Donc c'était, au niveau du back-office, c'était un peu en WordPress, mais en beaucoup, comment dire, beaucoup plus simple. Donc WordPress, je connaissais le nom, mais je ne l'avais jamais ouvert. Je n'avais jamais ouvert. Je n'avais jamais utilisé le capote WordPress, je n'en ai pas eu l'occasion jusque là. Au moment de créer notre agence, il fallait bien qu'on se positionne sur un CMS puisqu'on n'avait pas les capacités de développer le nôtre. À ce moment-là, on a testé WordPress parce que c'était le plus populaire, c'était celui où il y avait de la demande, et donc on s'est formé dessus. On a découvert la bête. Et puis l'éco-conception c'était... C'était beaucoup sur les valeurs aussi, sur le côté passion, le fait de faire quelque chose de qualitatif. Il y avait la question environnementale aussi à l'époque, mais je pense que c'était une valeur très forte qui nous parlait et qui a évolué depuis que l'agence a été fondée il y a quatre ans.
- Speaker #0
Et fonder ton agence, c'était aussi par passion ? C'est-à-dire que c'est aussi ça qui t'a poussé à te lancer, à quitter ton travail en salariat, parce que ce n'est pas toujours évident de quitter un travail où, entre guillemets, le salaire arrive tous les mois, où on n'a pas cette pression d'entrepreneur, etc. En plus, tu l'as fait il y a quatre ans, donc à une époque un peu particulière, qui était donc pendant la période Covid. Est-ce que ça a eu un lien ? Est-ce qu'il y a eu, je ne sais pas, un moment décisif ? quelque chose derrière cette décision de lancer ta propre boîte ?
- Speaker #1
Oui, alors pour préciser, c'est une entreprise en tout cas du côté de la direction qui va dire une entreprise familiale, puisque c'est ma compagne qui est à la barre aussi en tant qu'associée. Donc la création de l'agence a été aussi un projet de vie. À l'époque, on habitait à Marseille, on a déménagé de Marseille parce que... Ma compagne ne se sentait plus de Ville Nord Sud, elle avait déjà connu et vécu en Bretagne, donc on est allé découvrir, pour moi c'était validé, pour notre fils aussi c'était validé, donc il y avait déjà ce projet-là avant de créer la boîte. Il faut savoir que vers Quimper, le bassin en tout cas en termes d'emploi, enfin de possibilité d'être salarié, en agence web, il est quand même très bas au niveau des offres. Donc je pense qu'il y a eu ce côté... La pratique qui s'est posée, j'avais déjà l'envie de créer mon agence, mais je ne m'étais pas planifié à un moment, à un moment clé ou à une période. Donc ça s'est fait aussi sur ce choix de vie. Et c'était mieux pour nous, c'était plus confortable de créer notre agence. Et au niveau de la qualité de vie, ça se confirme aujourd'hui, puisque on a pu s'organiser. Comme tu dis, quand on est salarié, effectivement, tu as quand même quelque chose de confortable. Tu as ta paye qui tombe tous les mois. les responsabilités ne sont pas forcément les mêmes, les enjeux aussi, même s'il y a des contraintes quand même en tant que salarié. Mais on a déconstruit un peu tout ce qu'on vivait, je pense, en tant que salarié, pour créer un projet qui nous correspondait plus et aussi l'influer aux personnes qui travaillent avec nous.
- Speaker #0
Oui, comme tu dis, tu as dû justement déconstruire un peu ce que tu avais dans ton ancienne vie professionnelle. Et moi, c'est vraiment un des sujets qui me fascine le plus parce qu'on nous met tellement de biais en tête, on nous donne tellement de fondements dès qu'on rentre dans la vie active, que les choses ne sont pas simples, qu'on ne peut pas faire ce qu'on veut, qu'il faut respecter des règles. Tu as l'impression que le monde du travail est quand même régi par de nombreuses règles. qu'on ne peut pas enfreindre. Et finalement, on se lance, on se met à son compte et on se rend compte qu'on peut faire des choses différemment. Et donc, du coup, toi, qu'est-ce que tu as dû apprendre à déconstruire de ce que tu avais appris de ta vie de salarié ?
- Speaker #1
Je pense que c'est toujours pas fini et qu'il y a une partie que j'ai déconstruit, une partie que j'ai dû apprendre. Mais déjà pour donner aussi quelques anecdotes, j'avais quand même une personnalité d'entrepreneur dans l'entreprise où j'étais. Et donc je savais un peu aussi créer moi-même mes propres projets, les communiquer, me faire valoriser dessus. Donc j'avais déjà un peu ce trait de personnalité, je pense, qui était prêt pour l'entrepreneuriat. Tu vois par exemple quand il y avait des réunions qui étaient faites quand j'étais salarié et que moi je ne pouvais pas participer à des prises de décisions, ça me frustrait énormément. Je parlais aussi beaucoup, même si j'étais dans la production en tant que designer, mais j'avais beaucoup de contacts avec la direction, avec les commerciaux. C'est très dur de me définir et je pense que ce côté-là, ce rôle que je n'avais pas en tant que salarié, je l'ai plus maintenant. Par rapport aux règles qui nous sont imposées, oui, ne serait-ce que par rapport aux présentiels. Moi, j'ai entendu des remarques parce que je partais à 18 heures, à 9h-18h. Et si je partais à l'heure, mon contrat, c'était 18 heures. Et puis, le truc, c'est que moi, je suis une personne qui arrive, qui est très efficace. même sur 4 heures, 3, 4, 5 heures. Donc, si tu veux, moi, le fait d'être présent, ça ne va pas me rendre plus efficace. Je ne suis pas efficace sur toute la journée. Ça, c'est quelque chose que la direction, les managers ne voulaient pas entendre à l'époque parce que c'était aussi une agence qui avait des process très industriels. C'était à la chaîne. Tu avais à savoir qu'on était payé en fixe plus commission. Des postes en opérationnel, je ne sais pas si ça existe d'ailleurs dans d'autres agences. En tout cas, tu avais un peu des croyances qui étaient... Merci. qui était communiqué mais qui n'était pas vrai, c'est-à-dire, si tu fais ton salaire, il faut se le construire, il faut se dépasser, il faut avoir de la performance, sauf que non, moi je n'étais pas propriétaire d'entreprise, ce genre de choses, donc souvent je me suis beaucoup, en tout cas ça c'est quelque chose que je n'ai pas voulu refaire, donc sur ça je ne me suis pas vraiment déconstruit, mais les choses pas très saines, en tout cas que j'avais dit dans cet emploi, c'est sûr que comme j'ai été opposé, déjà elles n'allaient pas se reproduire dans notre entreprise avec Audrey, donc ma compagne. Par contre, où j'ai dû me déconstruire, c'est le fait d'apprendre un peu à mieux communiquer. J'ai tendance à avoir beaucoup d'infos pour moi, aussi à vouloir diriger. Apprendre à déléguer, apprendre à faire confiance aussi. Je pense que, on a commencé avec Audrey, on était deux, aujourd'hui on est quatre. Et je sais que parfois j'ai eu une discussion avec Alexian qui est une UX designer chez nous et j'avais tendance à regarder son planning, et ça c'est des choses que faisait, qui étaient fait dans mon ancienne entreprise dans le management, donc je pense que j'avais un peu des brides sur ça. Et puis on en a parlé, elle m'a dit il faut que tu me fasses confiance. Ça m'a mis une petite claque et je me suis remis en question et ça se passe beaucoup mieux. C'est aussi les œuvres qui apportent, il y a une déconstruction d'avant, puis il y a la découverte aussi un peu des personnes avec qui on travaille. qui nous font changer sur ça. En tout cas, sur le présentiel, c'est quelque chose qu'on est très souple. Je pense qu'on se rejoint beaucoup, parce que toi, tu es une entreprise où finalement, je crois que toute ton équipe est en télétravail, ce qui est rare aujourd'hui, même pour un secteur d'activité où on peut se le permettre. et nous c'est pareil on est très souple donc on a Alexiouane qui commence un peu plus tôt qui organise ses horaires on a William qui lui préfère avoir des horaires un peu classiques il aime bien faire sa vie de son 9h à 17h mais le confort et les avantages que nous on se donne en tant que dirigeant avec Audrey c'est important pour nous que les autres les collaborateurs les personnes qui travaillent avec nous puissent aussi en bénéficier il faut que ça vienne d'en haut aussi de cette... cette vision du travail déconstruite par rapport à ce qui a été fait avant.
- Speaker #0
je te rejoins complètement là dessus je le vois et je l'entends surtout sur les sujets de la flexibilité la semaine de 4 jours ou lutter et travailler c'est à dire si le dirigeant ou l'équipe de direction n'est pas convaincue déjà pour eux même que c'est une façon de travailler ça va être très très compliqué de l'accepter dans l'entreprise et le vivre au quotidien en fait et c'est bien de comment dire, d'y réfléchir la flexibilité que j'ai, cette liberté que j'ai moi en tant qu'entrepreneur ou en tant que dirigeant je vais aussi faire bénéficier mon équipe parce qu'effectivement ça fait un tout ça fait un cercle vertueux et j'ai rejoint du coup t'as dit plein de trucs qui m'ont fait sursauter parce que ça me rappelle tellement le monde du travail que je fuis et que je vois encore sur les réseaux le monde d'avant mais qui pour beaucoup le monde d'aujourd'hui c'est affreux j'ai vu passer une story ou peu importe une vidéo sur Instagram d'un dirigeant, je ne sais plus ce que fait son entreprise, qui se plaignait que ses salariés, qui étaient censés faire 9h-17h, ils ne restaient pas après 17h. Et que quand il voulait partir à 17h30 ou 18h, il leur expliquait que quand même, c'était une petite boîte, qu'ils avaient besoin que les gens fassent plus. Et lui, il trouvait ça tellement normal, en fait. Et il était scandalisé qu'un salarié parte alors que, un, on est payé pour faire 9h-17h, et puis deux, je veux dire, si le travail est fait... pourquoi rester devant son poste ? Et c'est intéressant parce que tu as repris exactement cet exemple-là. Tu dis, non mais les horaires, quoi. Enfin, on n'est pas efficace. Qui peut se vanter d'être efficace de 9h à 18h ? Je ne vois pas qui.
- Speaker #1
Non, non, et puis c'est, moi, après, personnellement, ça m'épuise aussi, je me donne à 100% pendant 7 heures par jour, mais tu vois, par exemple, là, la personne dont tu parlais, qui faisait un poste, elle, pour elle, ça va être normal de faire cet investissement, parce que quand tu vas créer ton entreprise, il va falloir que tu investisses, et je parle pas en financier, c'est qu'il va falloir que tu investisses de ta personne en temps, en énergie, mais les enjeux sont clairement pas les mêmes, et tu vois, moi, par exemple, j'ai vu dans une ancienne boîte... enfin, on voulait, la direction en tout cas, essayer de faire un peu croire aux salariés qui faisaient partie intégrante de ce projet-là et qui devaient fournir cet investissement-là parce que c'est nécessaire, parce que c'est pour la pérennité de l'entreprise, etc. Mais non, tu vois, nous, par exemple, l'éco-droit, on est très clair là-dessus, on est égaux sur beaucoup de choses avec l'éco-salarié, mais le rôle et les enjeux ne sont pas les mêmes. Et on ne peut pas demander à un salarié de s'investir autant. On peut trouver qu'il ne s'investit peut-être pas assez, sur quoi on peut améliorer des choses, poser des questions, est-ce qu'il y a une petite baisse, est-ce qu'il y a de la fatigue, ça fait partie du management. Mais on ne peut pas demander qu'une fois que tu es parti de la boîte, de penser encore à ton travail. Moi, c'est quelque chose que je faisais, mais c'est ça aussi qui m'a poussé à créer ma boîte, parce que j'avais cette personnalité-là, je l'ai pas choisie. Il y en a qui ne veulent pas et je le construis complètement. C'est même ça je pense pour l'entreprise aussi. Mais par contre, il ne faut pas demander le même investissement aux collaborateurs, surtout qu'ils n'ont pas la contrepartie derrière, ils n'ont pas les avantages que toi en tant que dirigeant, ne serait-ce que pour tes frais, tes dividendes, tout ça. Mais ce sont des choses qui ne sont pas accessibles. En tout cas, nous à notre agence, on est une PPE. Donc ça oui, c'est quelque chose qu'on ne refait pas. Par contre, moi j'ai dû me déconstruire aussi sur le... plus sur le côté service parce que les cinq ans que j'ai fait dans la boîte m'ont apporté beaucoup aussi. C'est peut-être aussi grâce à ces cinq ans que j'ai pu créer, en tout cas que j'ai eu la confiance pour créer Rocket. J'ai appris comment commercialiser un service. Tu vois, avoir cette vision-là, ce recul, ne pas rester que sur le service ou le côté technique. Mais comme l'entreprise où je travaillais était une grosse machine commerciale, à savoir que la moitié des effectifs, c'était des commerciaux. qui avait des gros salaires mais qui faisait des heures de dingue. C'est un peu comparable à Solocal, ils vendaient des abonnements, ils passaient par des liseurs. C'est pareil, c'est quelque chose que moi je ne fais pas, il y a la propriété de tout ce que tu payes. Mais au début, j'avais cette logique-là, donc je suis arrivé un peu comme un bourrin commercial. C'est sûr, je signais des contrats, mais bon, c'était... C'était pas forcément très pertinent des fois, des fois ça nous a causé un peu de soucis au début, donc j'ai dû me déconstruire aussi de ce côté-là.
- Speaker #0
et c'est très compliqué de se déconstruire parce que t'as pas forcément en plus d'autres modèles sous les yeux c'est à dire tu sais ce que tu ne veux plus faire mais tu sais pas forcément ce que tu veux ou ce que tu peux faire et ce qui va marcher parce qu'il y a ça aussi quand tu lances ta boîte en tout cas moi les premières années j'y réfléchissais parce que je suis en train de rédiger l'article des 15 ans je me disais quand j'ai lancé l'agence j'ai voulu faire différemment de ce que j'avais vécu et au final j'ai fait comme tout le monde parce que ça me rassurait en fait de faire comme tout le monde parce que ce que je me dis bon si les gens font comme ça c'est qu'ils ont une bonne raison c'est comme ça que le business marche en fait et notamment dans le service dans les heures dans ce que j'attendais des équipes et effectivement moi les premières années j'ai fait des blagues mettais des guillemets de merde sur à 17h30 t'as pris ton après-midi enfin voilà parce que je considérais que si tu terminais avant 20h c'est que t'étais pas investi dans la boîte quoi et ça prend vachement de temps de se dire que tout ça c'est de la connerie et que Et que quand je vois maintenant que mes salariés partent à 14h faire de l'escalade, à 16h faire de la danse ou du roller, peu importe quoi, et que la boîte n'a jamais autant tourné, je me dis qu'on a vraiment été cons les premières années quoi. Parce que la vie ça peut être différent en fait. Et c'est pas évident. de le savoir, de savoir qu'il y a une alternative au final à tout ça.
- Speaker #1
C'est bien qu'on en témoigne, parce que l'entreprise est de taille différente, même si on est dans le secteur d'activité, mais du coup, c'est des organisations différentes, etc. Mais on arrive quand même à mettre en place ça, et du coup, aligner l'entreprise et la vie. de tous les membres de l'équipe qui compose cette entreprise avec les valeurs auxquelles on tient.
- Speaker #0
En parlant de valeurs, tu as abordé un sujet tout à l'heure qui est la question de la confiance. Et je me suis beaucoup reconnue dans ce côté, pas forcément micro-managérial, mais je regarde d'un petit coin de l'œil ce que font les personnes, les plannings, etc. De quoi tu as besoin toi pour faire confiance, pour justement lâcher prise ? Parce que c'est une question qu'on me pose souvent en disant ok c'est super, en théorie bien sûr il faut lâcher prise, bien sûr il faut faire confiance, mais ça passe par quoi pour toi ?
- Speaker #1
Ça passe par me faire confiance, calmer mon ego et ne pas croire que c'est moi la personne qui doit être la personne centrale. Je pense que ça passe par ça. Tu vois par exemple, bon là je t'ai pris le cas de, je regardais un peu le planning, parce que c'est vrai que moi en tant que salarié, je voyais ça de mes managers, je pense que je n'aimais pas, mais j'ai quand même reproduit. Et il y a aussi le fait de la disponibilité, tu vois j'avais écouté un jour un petit podcast, je crois que c'était un... Je ne sais pas si c'était un podcast par rapport au format Libère ta boîte, mais en tout cas c'était le sujet que tu abordais. Et à un moment, il y a quelque chose qui m'avait marqué dans ce que tu avais dit, c'était sur le fait de potentiellement déranger quelqu'un quand on va venir lui demander quelque chose. Je pense que j'ai cru jusque là que parce que je paye quelqu'un pour le travail qu'il va fournir, il doit être disponible à ma demande. Et ça je l'ai fait, c'est vrai, je suis venu, je pense que, je ne sais pas si j'attendais derrière que la personne soit disponible, mais en tout cas je ne me posais pas la question de, mais moi je ne repensais pas à quand moi, tu vois, j'étais salarié et qu'on venait me faire ce genre de demande. Et ça m'a marqué en fait de tant que je viens de dire et je sais que rapidement c'est quelque chose sur lequel j'ai réagi et du coup je demande, écoute, est-ce que tu as un peu de temps ? Est-ce que finalement tu vois ça… ça ne rallonge pas plus, au contraire. Je pense que la personne avec qui je l'ai fait a dû se sentir un peu plus respectée. Et je pense aussi de repenser à comment on aimerait qu'on soit avec nous, ne pas oublier aussi qu'on a une sarée, qu'on peut le redevenir aussi, et de changer. Et puis, potentiellement, les gens avec qui on travaille, ce seront peut-être des futurs dirigeants aussi, plus tard. Donc, de leur montrer ça, et qu'eux, du coup, le reçoivent et vivent et ne veulent pas revenir.
- Speaker #0
en arrière sur certaines choses c'est un peu parti pour un mouvement aussi je pense complètement et un mouvement qui va de tu choix de bord presse ou du choix de l'éco conception aussi du choix de comment tu manages et accompagne justement des équipes il ya d'autres habitudes comme ça qu'on était compliqué ou ou une mentalité qui a du mal à faire évoluer ce que tu as d'autres exemples en tête je pense de
- Speaker #1
Déjà, travailler en équipe, je suis quand même un lot solitaire de caractère et de parcours, ce qui m'arrange parce que je considérais, si tu veux, que c'était toujours plus long de passer par d'autres personnes. J'avançais très vite seul, après il y a la fameuse phrase ensemble on va plus loin mais je pense que ça, ça a été... Ça a été en tout cas quelque chose d'assez fort pour moi, des choses sur lesquelles j'ai dû un peu me construire, apprendre à faire différemment. Après, il y a des contraintes qui faisaient que de toute façon, ça se faisait naturellement, ne serait-ce que d'y se passer un peu des choses. Moi, j'aime bien être disponible pour accompagner, pour former. J'aime beaucoup ce côté-là, être le management un peu avec les ordres, les tâches, quelque chose comme ça. Je n'aime pas faire la police. On avait eu un ou deux alternants sur les parties commerciales. Maintenant, je devais faire la police, ça ne m'intéressait pas du tout. Donc, on est aussi sélectif avec les personnes avec qui on va travailler parce qu'on est une petite équipe et si dans les rouages, il y a un engrenage qui ne va pas ou qui met une certaine ambiance, ça se ressent vite sur le moral et sur le collectif. Je pense qu'on sait aussi avec quel genre de personnes on veut travailler. Et ça c'est quelque chose que j'ai découvert. Il a fallu aussi essuyer un peu les plâtres au début pour en arriver là.
- Speaker #0
Je t'écoutais et ça me faisait penser à, effectivement, seul on va plus vite et ensemble on va plus loin. Le fameux proverbe que je pense qu'on aborde presque dans chaque épisode de ce podcast. Et j'ai ce défaut-là aussi de me dire parfois ça va aller plus vite si moi je m'en occupe. et quelle que soit la taille de l'équipe je pense qu'on peut avoir ce travers là de se dire allez vas-y moi ça va me prendre 5 minutes de faire ça exemple en ce moment je travaille sur un site WordPress avec un de mes collaborateurs il était 22h je suis dessus va savoir pourquoi à 22h je suis encore sur ce site bref et toi on a tout un process en place dans l'agence pour maintenir nos sites bref on appuie pas sur le bouton et hop tu mets à jour le site et je sais pas pourquoi à 22h je me suis dit tiens allez il y a une mise à jour je vais la faire et en fait j'ai pété mon site sur lequel j'étais en train de bosser et je me suis dit mais c'est pas possible je veux dire ça fait 15 ans que t'as cette boîte ça fait 15 ans que tu sais comme il faut faire et il y a toujours ce réflexe de se dire j'ai le bouton devant les yeux, allez hop je peux le faire ça ira plus vite quoi bref c'est insignifiant comme exemple mais ça m'a juste rappelé la règle de chacun son job et s'il y a des process c'est pas pour rien et l'équipe sert à quelque chose et mon rôle n'est pas de mettre à jour un site WordPress même si ça semble aussi simple que d'appuyer sur un bouton
- Speaker #1
mais oui ça fait partie parce que t'as la curiosité et puis tu vas tester mais oui il faut bien séparer les rôles moi c'est quelque chose que je dois toujours travailler parce que je considère toujours que seul je vais aller plus vite parce que factuellement c'est le cas mais dans ce cas là autant travailler seul sinon tu vois si je gardais cette logique ça veut dire que ma charge de travail serait toujours la même et je ne pourrais pas aller diversifier un peu notre activité, s'ouvrir aussi par exemple à de la sous-prétence, des choses comme ça. Donc sur ça, c'est toujours une déconstruction et je pense qu'il y aura de nouveaux défis aussi pour ma part sur ce sujet-là lorsque l'équipe va conduire. Ou au contraire, peut-être que ça viendra sous la gêne.
- Speaker #0
Je suis non. Non, non, c'est pas ça la réponse. Honnêtement, j'ai envie de dire, plus tu as des personnes, plus tu as de problèmes à déléguer. En fait, pour moi, ça fait vraiment partie des défis, c'est de réussir à identifier ce que tu dois garder, ce que tu dois déléguer, pas réussir à déléguer trop vite, déléguer les choses aux bonnes personnes, réussir à transmettre ta vision. C'est hyper compliqué. et c'est pour ça qu'il y a toujours un moment où quel que soit le sujet la mise à jour du site était ridicule mais j'ai d'autres sujets où j'ai tendance à donner le sujet puis après je le reprends, puis après je leur donne parce que il y a aussi un parcours de ta propre maturité toi comment tu montes sur les sujets, comment ton équipe elle va monter sur les sujets, la maturité de ta boîte la maturité de tes clients, il y a tout ça qui est en perpétuel mouvement Ce qui fait que, en fait, on est tout le temps en train de se poser la question.
- Speaker #1
Parce que c'est jamais figé, de toute façon, tu évolues. Même si tu as 15 ans, ta boîte à 15 ans, ben écoute, c'est pas fini. Et puis ça évolue toujours sur ces sujets-là. Et puis tu as ton lot de nouveautés aussi, j'imagine, qui arrive aussi. Moi, j'en rigole beaucoup. Je pense que de mes défauts et de mes côtés chiants, j'en rigole avec l'équipe et je le dis. Tu vois, ça c'est aussi quelque chose sur lequel j'ai évolué en tout cas personnellement. C'est un peu plus d'en rire, d'accepter aussi un peu ses défauts. On ne va pas tout gommer dans la déconstruction. C'est pour améliorer, ce n'est pas de s'effacer. Donc j'en rigole beaucoup. Je sais qu'en réunion, je suis celui qui va pas côté, qui va être chiant, qui va... qui va peut-être rallonger parce qu'il va papoter sur un détail. Donc, je leur dis, le chien arrive. On en rigole aussi. Ça me permet aussi un peu de juger la température, d'avoir aussi le retour. Chez nous, on se parle beaucoup. Je pense que là... C'est ses bateaux, la communication c'est la clé, mais vraiment, c'est pas pour rien que cette phrase revient souvent, c'est parce que ça va te permettre d'aborder une tension, de désamorcer rapidement aussi un petit conflit. Je ne prends plus les choses personnellement. Tu vois, l'autre fois on avait une visio pour un projet sur lequel on travaille, on était à l'étape de l'atelier de co-construction, après le cahier des charges, on commençait à construire ensemble l'arborescence avec le client. On a échangé tout ça et en fait Alexian avait fait un peu une pré-maquette. On avait une idée, on a dit écoute allez on va proposer. Franchement ça n'a pas plu. Et tu vois Alexian j'ai senti ça l'a... ça m'a tendu un peu sur le rendez-vous écoute, non, pas du tout et puis après on a rebondi mais du coup cette aisance un peu de guépard à vite rebondir quand quelque chose va pas et à pas le prendre personnellement ça c'est quelque chose que j'ai
- Speaker #0
que j'ai découvert je pense en créant l'agence en tout cas d'être chef d'entreprise ça m'a aidé sur ça je crois pas en personne et c'est trop mis en question le fait que tu abordes les choses différemment tu l'as eu grâce à des lectures t'as vu des conférences ou c'est juste à force je ne sais pas, de faire la transpection, de te manger des claques. Qu'est-ce qui a fait que tu as réussi justement à avoir ce recul, cette remise en question et d'affronter ces sujets que plein d'autres dirigeants ont encore du mal à vivre aujourd'hui ?
- Speaker #1
Je pense que ça faisait un peu partie de moi, mais je n'avais pas encore la maturité pour le vivre pleinement et surtout pouvoir faire vivre ce côté-là et améliorer les choses et donner du sens aussi. Après, c'est peut-être une quête en peu, c'est-à-dire que j'aime quand même quand les choses sont bien faites, quand ça se passe bien, j'ai besoin d'un cadre sain aussi et l'entreprise aussi. Je pense qu'il y a quelque chose d'un peu naturel. J'ai besoin d'être inspiré aussi. Je marche beaucoup par l'inspiration. Tu vois, moi, certaines phrases, certains podcasts. Alors la lecture, non, je n'ai pas lu. Pourtant, je te vois partager sur les réseaux des fois certaines lectures que tu as. Et c'est vrai que la lecture, je pense que je n'arrive pas à prendre le temps à me poser. Tu vois, par exemple, moi, j'ai beaucoup appris des fois par la BD, des sujets historiques, tout ça. J'aime bien quand il y a de l'image aussi. Et par contre, le podcast, le format audio, parfois, j'écoute un peu les podcasts du blé d'âge. C'est un peu plus orienté dev, mais il y a toujours des anecdotes, des choses dans lesquelles tu te retrouves. Je pense qu'on aime bien avoir peu besoin d'être retrouvé de la motivation, parce que des fois quand tu es dirigeant, ce n'est pas évident. surtout les périodes où il y a un peu de creux ou des fois tu as certaines nouvelles qui s'accliment, tu es un peu seul des fois même, tu vois, on est en couple, on est associé tu as ta part à toi que tu portes donc je pense d'échanger, par exemple faire ce podcast avec toi, qu'on se rencontre, ce genre de rencontre je pense que ça apporte aussi ça conforte et il y a encore beaucoup de choses à améliorer
- Speaker #0
Et ça fait plusieurs fois que tu abordes le sujet de travailler en couple. Est-ce que ça fait partie de tes défis de dirigeant d'agence aujourd'hui, effectivement de diriger en couple ? Ou est-ce qu'au final, comme vous êtes aligné sur la grande vision, sur les principes, sur la culture de l'entreprise, c'est plutôt au contraire un atout ?
- Speaker #1
C'est clairement un atout. Ce n'est pas sur ça qu'on va chercher les axes d'amélioration. Si on a des sources de tension à encodrer, ce sera les mêmes qu'à la maison. Ce qu'on déclenche un peu de la même manière et on les solutionne pareil. Mais on a toujours été dans la communication. Et ce qui est marrant, c'est qu'on a su rapidement que peut-être un jour on travaillera ensemble. Quand on s'est rencontrés, c'était en 2015, donc c'était 9 ans. Audrey elle passait à l'époque un BPJ, petite animatrice culturelle, et il y avait pour son sorte de mémoire, en tout cas son projet de fin d'année, il fallait faire un atlas.
- Speaker #0
sur les lieux un peu culturels à Marseille, qui étaient accessibles aussi pour les personnes handicapées. Du coup, on s'est dit, viens, on essaie de faire une petite application, un truc sympa. Donc moi, j'avais toujours à côté un petit truc, et puis elle, elle a écrit toute la partie graphique, parce qu'elle était illustratrice avant, et on est allé présenter ce projet-là à l'ASSO, où elle faisait le stage, et honnêtement, on aurait pu même aller peut-être à la mairie, on avait eu des bons retours. Et on s'est dit, écoute, peut-être qu'on fera quelque chose un jour ensemble. Et après, il y a quatre ans, l'occasion est bien tombée. On a réussi à le faire, en tout cas à déménager avant le Covid. Donc ça, je pense que ça a été un bon timing. Et après, on a créé l'agence vraiment juste après. Donc au moment où il y avait les confinements, on était déjà un peu en train de bosser parce qu'on avait notre réseau à Marseille. Les choses se sont bien faites, mais en couple, je ne sais pas te dire si c'est un atout ou pas, mais comme on fonctionne bien déjà, sans être associé, je pense que ça roule. Mais clairement, l'entreprise ne serait pas la même si on ne l'avait pas faite. Elle a une éthique vraiment très forte, donc elle va être intransigeante sur certaines choses, sur certains choix. Donc moi, je pense que sur ça, ça m'aide beaucoup. Elle m'apporte beaucoup sur ça. Et sur la partie, par contre, plus opérationnelle, technique, là, ça va être plus ma partie.
- Speaker #1
Vous êtes vraiment séparé des sujets, des territoires d'expression. En fait, chacun a son domaine et chacun respecte le domaine de l'autre et ce que la personne apporte en face, en fait.
- Speaker #0
Oui, oui, complètement. C'est important. Je pense que la complémentarité, elle était, heureusement, tu vois, qu'elle était là de base, parce que sinon... pas si tu t'associes mais que du coup il ya les deux font la même chose je sais pas tu vois c'est ça marchera en tout cas il y aura peut-être besoin de s'entourer donc du coup nous comme c'était bien séparé on a pu traiter vraiment chaque chaque partie et puis moi du coup ça m'a fait du bien aussi d'aujourd'hui de pouvoir déléguer des choses parce que la production c'est la mode qui l'assurait au début ça c'était quand même pas mal au niveau temps au niveau planning mais tu vois par exemple j'ai appris j'ai j'accepte aujourd'hui que ça ne sera pas le même travail que ce que je ferai moi. Moi, je suis peut-être barjot parce que je vais être pointilleux sur quelque chose, je vais peut-être, comme Jean-Baptiste, chez toi, qui est expert aussi sur son domaine, donc il va, voilà, mais par contre, ça ne va pas être le cas pour les personnes qui vont travailler avec nous, mais c'est mon rôle de lui montrer, d'accompagner, de former, pour que ça reste aligné sur nos valeurs et sur notre...
- Speaker #1
Et puis dans le parcours en tout cas, nous ce qu'on a vu dans le développement de notre équipe, c'est qu'il y a un moment, un déclic où en fait les personnes qu'on prend sont meilleures que nous. Et toi, au départ j'étais DA, aujourd'hui mon DA fait des choses que moi je suis totalement incapable de faire. et ça fait déjà longtemps déjà parce que j'ai lâché le terrain donc forcément je me suis fait dépasser par les autres générations et après voilà toi tu perfectionnes d'autres sujets, tu perfectionnes le leadership et surtout la communication comme tu dis qui est tellement centrale dans l'entreprise que t'es obligé de te spécialiser plus sur ces types de sujets sur la compta, sur la tenue des plannings et de moins en moins sur la production ce qui fait que t'es de plus en plus largué et que... et qu'après tu prends des profils le plus senior et puis tu les regardes bosser et tu fais bah ouais ils sont bien que moi, c'est fini enfin voilà on est dépassé c'est un plaisir quand je vois quand je me sens dépassé sur,
- Speaker #0
par exemple parce que William qui est avec nous, c'est un très très bon développeur, c'est un peu le parfait stack donc il me filme complètement mais moi par contre ce que je vais lui apporter ça va être aussi le Tu vois une certaine structure, une organisation, découvrir l'accessibilité, l'éco-conception, parce que c'est pas quelque chose qui est très enseigné aujourd'hui. Je le vois sur les parcours en alternance, tout ça, c'est des... Je ne sais même pas si c'est abordé et si ça l'est, ça l'est vraiment sur une petite partie. Donc du coup, nous, on va venir apporter cette touche-là, je pense, en tant que manager ou dirigeant. Du coup, ce qui va venir apporter encore plus de qualité à son travail. Et Alexia, quand elle fait les maquettes et tout, elle les fait mille fois mieux que moi et c'est parfait. Parce que c'est comme ça que ça doit se passer.
- Speaker #1
Et du coup, on parlait justement de ce qu'on transmet à nos équipes, parce qu'au-delà de l'opérationnel, on leur transmet des valeurs. Pour toi, quelles sont les grandes valeurs qui sont importantes que tu dois incarner dans ton entreprise ?
- Speaker #0
C'est la transparence. Alors après, ce n'est pas la même qu'on soit dirigeant ou salarié. Le respect de ne pas... Moi, en tout cas, on instaure un cadre simple. pour que les personnes osent se parler. Par exemple, quand tu es dirigeant, par nous, c'est rigolo, quand William et Alexia, parce qu'ils sont là depuis à peu près le même temps, donc ils s'entendent très bien, et puis du coup, ils ont leur vie à côté. Et nous, avec Audrey, on sentait dirigeant un peu à côté. Je pense que c'est naturel, mais on fait tout pour... pour qu'on se sente quand même au même niveau, en tout cas humainement. Il y a cette valeur-là, quel que soit ton niveau hiérarchique, ton ancienneté dans la boîte. On fait en sorte vraiment de sentir bien, de ne pas avoir peur de se dire les choses. Moi, vraiment, ça m'embêterait qu'une personne avec qui je travaille ait peur de me demander quelque chose. Moi, tu vois, quelqu'un qui ne se sent pas bien, qui est malade, ou en ce moment, ça ne va pas. je sais qu'il m'en parle tu vois de suite et du coup ça bloque jamais en fait tu vois ça bloque jamais donc ça je pense que c'est une valeur moi j'ai vu des choses à mon ancienne boîte qui était moi j'ai pas vécu mais j'ai vu des personnes se faire humilier et qui sont sortis d'une salle qui pleuraient des personnes mal se faire parler enfin vraiment tu vois j'ai vu des managers se décharger en fait de leurs problèmes à eux sur leur équipe Et ça, moi, c'est pas OK, tu vois. Ça m'a tellement choqué que de toute façon, c'est pas ma personnalité. Mais des fois, tu peux te sentir un peu surmené, pas faire attention. Et tu vois, je sais que j'ai pu être blessant des fois, dans une manière de parler, sans être en colère, tu vois. je sais que c'est arrivé j'ai identifié quand c'est arrivé après je fais gaffe que ça ne se reproduise pas donc du respect aussi au niveau social que les gens puissent s'exprimer librement qu'il y ait une parole libre dans l'entreprise que tout le monde se sente respecté je pense que c'est quelque chose qu'on recherche avec Audrey on n'a pas tout le temps eu du respect dans nos parcours des parcours pro donc je pense que c'est une valeur qui est importante
- Speaker #1
Et ce n'est pas forcément évident quand l'entreprise grandit de garder ce côté, comment on pourrait dire ça ? toi moi je vois une différence entre ceux qui sont là depuis plus longtemps quand on était plus petit aux dernières personnes qui sont arrivées notamment avec les entretiens annuels c'est à dire que chaque année il y a les entretiens annuels et je vois qu'il y a la majorité de mes salariés qui sont là depuis longtemps donc ils me connaissent, ils savent très bien ce qu'on fait pendant cet entretien donc ils y vont plutôt contents en mode c'est super on va pouvoir papoter, échanger en toute transparence etc. et j'ai les nouveaux qui sont angoissés en fait parce qu'ils disent mais qu'est-ce qui va m'arriver quoi parce que dans mon ancienne boîte ou dans le monde du travail que je connais qui vont faire justement référence à ça et parfois je me rends compte que j'en dis pas assez ou j'explique pas assez parce que j'ai dans ma tête l'historique de comment ça se passait avant et je me rends pas compte que les derniers arrivés n'ont pas la même vision la même connaissance la même je sais pas comment dire, ne se rendent pas compte. Ouais, ils peuvent être impressionnés en fait. Et là, tu sens vraiment le côté, t'as un dirigeant et t'as des salariés et je pense pas qu'ils aient peur de moi, j'espère pas. Je pense que parfois je fais peur, mais je le fais pas exprès. J'essaie de pas le faire, mais je pense que des fois... tout comme toi quand on communique toute la journée il y a forcément un moment donné où on va avoir une mauvaise parole ou pas dire la bonne chose et surtout quand tu fais par l'écrit et la personne va interpréter autrement etc mais c'est hyper complexe de garder en tête que les personnes peuvent avoir une vision différente en fonction de depuis combien de temps ils sont dans l'entreprise on se retrouve aussi là dessus sur la transparence, le respect c'est des choses qui sont pour moi fondamentales et pareil avec les clients ça va dans les deux c'est très intéressant ce que tu dis
- Speaker #0
Par rapport à ce que tu disais, que tu espérais que tu ne faisais pas peur, en fait, le statut qu'on a, ça confère quand même un rôle qui fait que tu es le patron. Donc, ton patron, tu ne vas pas lui parler comme un pote. Pour moi, cette différenciation, elle ne me choque pas. Je pense que c'est sûrement naturel, mais ce n'est pas une question d'autorité. les choses qui sont effectuées dans l'entreprise ne sont pas les mêmes, la responsabilité, les décisions, tu vois, ça fait, il y a une petite différence, et du coup, dans les sens, ça se ressent, et même moi, tu vois, quand par exemple, la personne qui bosse avec nous, des fois, elle se lâche vraiment, ou elle me parle comme un pote, même des fois, tu vois, ça peut me surprendre aussi, et même si on est souple, il y a un cadre. C'est normal, s'il n'y a pas de cadre, là c'est n'importe quoi. Pour bien être clair, il y a un cadre, il y a des règles, mais par contre, tous les trucs qu'on nous imposait avant, moi je suis né en 88, donc j'ai grandi avec une certaine, certaines valeurs aussi de l'époque, en tout cas j'ai été éduqué, dans mes premiers parcours professionnels, j'ai eu ça, il y a plein de choses qui n'ont plus lieu d'être, sur lesquelles... qui ne sont pas importantes, où il n'y a pas besoin de se prendre la tête, et surtout qui ne sont pas honteuses. Par exemple, je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de dirigeants qui disent tiens, il part à 18h ou non, il ne devrait pas parler comme ça ou non, il faut qu'il soit présent Il faut se détacher de tout ça, mais par contre, il faut garder un cadre. Mais le cadre est plus simple, je pense, du coup, vu que tu t'es enlevé un peu. tous ces petits trucs parasites d'avant que tu as reçu et du coup je trouve que la relation est plus simple, vraiment tu vas plus à l'essentiel aussi et aussi les échanges sont plus détendus et quand il y a quelque chose à dire on le dit, ça arrive de m'énerver tu vois là je suis très gentil je suis détendu au micro mais je dirige aussi et les clients aussi, ça arrive les limites ça se met à tout le monde Donc oui, pour faire rebond à ce que tu disais, les valeurs et le cadre que tu instaures dans ton entreprise, ce n'est pas que pour la relation d'équipe, c'est aussi envers les partenaires, fournisseurs et clients.
- Speaker #1
Et c'est le plus complexe, je trouve, dans cette recherche de libération du modèle qu'on connaissait avant, c'est de trouver les bons cadres à mettre. Et c'est le plus déstabilisant parce que, toi, j'échange beaucoup avec des dirigeants qui m'expliquent que oui, le management collaboratif, l'entreprise libérée, c'est des grandes théories, c'est super. Parce qu'en fait, en réalité, c'est le chaos. Et comme si le contraire de mettre trop de règles, c'était forcément le chaos, alors qu'il faut juste mettre les bonnes règles et, comme tu disais, le bon cadre. par exemple nous on a le télétravail en 100% mais ils ne font pas ce qu'ils veulent ils ne peuvent pas aller travailler à Tahiti un jour ils ne peuvent pas aller travailler tous les matins dans un café on doit suivre où ils sont pour des issues d'assurance, d'action du travail une partie réglementaire importante donc ils ne peuvent pas faire n'importe quoi donc il y a un cadre mais il y a quand même un cadre qui est flexible dans les horaires, on leur dit bien sûr vous faites les horaires que vous voulez par contre pas plus de 10h par jour et pas la nuit et puis au minimum X heures de repos entre la dernière heure la veille et l'heure du début le lendemain matin en fait mais parce que c'est le droit du travail et puis parce que c'est le on fait attention à leur santé quoi voilà mais c'est un minimum de règles et de cadres et le cadre est hyper important et c'est bien de le voir d'une façon positive en fait j'avais un coach qui m'avait expliqué ça ça m'avait vraiment parce que j'ai toujours eu du mal moi avec les règles j'aime pas les règles, j'aimais pas les horaires enfin voilà,
- Speaker #0
tu vois ce que je veux dire j'ai eu très peu de cadres dans ma vie, j'arrive à l'avoir maintenant,
- Speaker #1
je suis heureux bref, tu vois très bien ce que je veux dire et il m'avait expliqué que mettre un cadre en fait avec tes collaborateurs c'est comme mettre un tuteur pour une plante et mettre le pot de ta plante, si tu veux que ta plante elle pousse bien et elle s'épanouisse il faut un minimum de cadres en fait voilà et je dis ok bon bah là je vais mettre le pot et je vais mettre le tuteur et je vais couper de temps en temps les feuilles et puis je vais arroser quand il faut et puis ça suffira et on parle du je vais pas être policier mais je vais être jardinier c'est un peu toujours l'image manager policier versus manager jardinier mais c'est un peu ça et c'est au final c'est un peu ça que devient notre rôle de dirigeant c'est de réfléchir à quel cadre là où on n'a pas été clair quelles règles on doit faire évoluer tout en restant un maximum flexible.
- Speaker #0
Oui, et puis, réfléchir et donner du sens, comme tu dis, ça permet d'orienter le cadre dans un cadre positif. Aussi, de prendre en compte que c'est un facteur important. Si tu vois, dans le... Bien-être aussi de l'équipe, c'est quand même important pour le succès aussi d'une entreprise, parce que tu peux aller sur les réseaux et dire, moi, je signe pour le contrat. Oui, OK, c'est les trois personnes avec qui tu bosses et tu en permets que la semaine prochaine. C'est pour ça qu'il faut... C'est pas ça qu'il faut aller mettre en avant. Mais tu vois, je vois vraiment un parallèle à l'éco-conception par rapport au cadre. Par exemple, l'éco-conception, quand on vient nous questionner dessus ou quand on vient nous voir pour un projet de création ou de refonte, c'est arrivé des fois que des entreprises aient vu des prestataires avant et du coup, on disait, l'éco-conception, ça doit être comme ça, on ne met rien. Et non, en fait, si je faisais le parallèle avec nous de faire les sites, je dirais qu'on est là pour se faire plaisir, on est là pour que ça nous plaise. Par contre, on réfléchit à ce qu'on fait, on sait les conséquences et l'impact que ça a. Tu vois par exemple par rapport à l'accessibilité dans le web, c'est quelque chose que moi j'avais conscience de ça, mais je n'étais pas du tout allé explorer et dans la boîte où j'étais on n'en pourrait pas donc là c'était réglé. Pour Rocket ça a mis un peu du temps mais c'est grâce à Audrey, elle est venue... Tu vois, le dire, il faut qu'on se mette un peu mieux sur ça. Moi, j'étais dans le truc de production, je disais, pas le temps, pas le temps, pas le temps. Et là, depuis un an, on est vraiment monté en connaissances et en compétences. Et oui, tu vois, par exemple, quand on teste les sites, moi, je me mets en mode de navigation en clavier, lecture d'écran. Ce n'est pas pour mettre la situation d'une personne en situation de handicap, parce que ce n'est pas le cas, donc je ne mélange pas. Mais ça nous fait faire des choix, tu vois, en termes de design, de conception, de développement aussi. qui est une partie dans le code. Du coup, c'est un cadre, mais il faut le pratiquer, ce cadre-là, pour après en faire les choix. Du coup, si on fait un parallèle, pour moi, ça serait ça. C'est-à-dire qu'il faut déjà essayer, avoir un référentiel ou pas, par la lecture, en tout cas, avoir quelque chose qui va nous donner un peu ces impulsions-là. et voir quand aussi ça attend certaines minutes, et le travailler au quotidien. Donc oui, le côté jardinier, c'est que quelque chose d'organique, de vivant, ce n'est pas figé, ce n'est pas toujours dans un rail, même si tu mets un tuteur, ça va quand même pousser à droite, à gauche, il y a des racines qui vont aller un peu en toucher d'autres aussi, donc du coup c'est quelque chose qui se travaille tout le temps, d'échanger, de rencontrer d'autres personnes aussi qui ont cette vision-là, sûrement que ça conforte et ça... ça permet aussi d'avancer parce que tu vois si on réchangeait après sur ça, il y a forcément des choses que tu pourras apprendre et que tu pourrais aussi apprendre ou témoigner. important je pense en tout cas que ça soit bien échangé j'ai l'impression que c'est le cas moi je sais que tu sais quelque chose sur lequel tu me dis beaucoup moi j'arrive pas trop à communiquer sur réseau j'aimerais mais je n'arrive pas trop mais je vois qu'il ya des échanges tu vois quand même qui sont et je trouve que tu as une bonne manière c'est un parallèle avec audrey tu vois quand on parle de numérique durable d'éco conception faut pas être culpabilisant si on veut que faire émerger un peu chez des gens il faut pas arriver et dire c'est pas bien parce qu'on fait tous ce qu'on peut, tous à notre niveau, tous à ce moment-là. Et donc, du coup, je trouve que tu répondais bien un peu à certains commentaires un peu réacs, tu vois, par rapport au télétravail et tout. Je trouve que tu arrivais bien à l'aborder. Et le fait de dire aussi, il faut que le dirigeant aussi le fasse pour se sentir à l'aise. Et tu vois, le fait de... Moi, par exemple, le télétravail, j'avais la vision que salarié-collaborateur. C'est classique en somme. Et toi, quand je te voyais en discuter pour apporter la vision, non mais c'est pour tout le monde. Le dirigeant aussi, il a le droit d'être bien, d'avoir moins cette charge et de s'organiser. Du coup, je pense que c'est une bonne manière d'appréhender. En tout cas, chez moi, ça fait écho en tant que dirigeant. Je me dis que ça peut l'être aussi chez moi.
- Speaker #1
mais il y a un vrai lien en tout cas sur dans cette réflexion qu'on peut avoir sur l'éco-conception sur notre responsabilité et comment on envisage notre entreprise et c'est intéressant parce que j'étais en train de réfléchir à mon parcours en t'écoutant et je me disais c'est vrai que nous l'éco-responsabilité c'est pas venu tout de suite et c'est clairement pas venu de moi parce que moi c'était pas du tout mon sujet et de la même façon que je n'étais pas une très bonne manageuse au début de l'aventure de l'agence je n'étais pas du tout concernée je ne me sentais pas du tout concernée par les questions écologiques par les questions de responsabilité sociétale des entreprises enfin ça ce n'était pas un sujet en fait et le début de l'histoire a été le télétravail parce que c'est comme ça qu'on a commencé à faire évoluer l'entreprise et surtout ensuite ça a été un recrutement ça a été l'arrivée notamment de Jean-Baptiste Audras et de Rachel Peter qui sont eux qui ont fait vraiment passionnés par ces sujets-là et qui m'ont ouvert les yeux sur ces sujets d'accessibilité, de qualité web. Et au départ, j'étais là, non, mais c'est trop contraignant. c'est trop compliqué parce que je le voyais que d'un angle de vue contrainte en fait alors que quand tu comprends l'impact le rôle et quand tu l'appropries et comment tout ça ça fait sens avec ton entreprise avec ta vision managériale et qu'en plus au delà de tout ça que ça construit ta culture d'entreprise et que bah tiens ça attire les clients ça attire les profils ça attire que je vais dire une un bon cercle vertueux, on a tous à y gagner, en fait. Il faut juste réussir à passer un cap et avoir au-delà des contraintes. Et j'ai encore plein de sujets, parce que c'est le travail d'une vie. On a des vrais sujets sur l'inclusivité, sur comment on recrute plus de femmes, comment on a plus de diversification dans nos profils. Et là, c'est un sujet qui est plus porté par Mariana, qui m'a toujours fait des remarques sur mes phrases, en fait. Parce que... parce que quand au début quand on jouait à la console je disais ouais tu joues comme une fille quoi et je me rendais pas compte de ce que je disais en fait je faisais juste une imitation d'un humour commun pour m'intégrer dans un groupe quoi après elle me dit mais tu te rends pas compte comment ce que tu dis te desserre en fait et juste réfléchis à ce que tu dis réfléchis à la conséquence de ce que tu dis et ce que tu projettes et là on en revient à ce que tu disais un peu plus en avant dire qu'à un moment donné il faut il faut s'en parler des sujets, il faut réfléchir, il faut voir comment on peut penser les choses différemment, les faire autrement, et avoir un impact positif sur beaucoup plus que la construction de site internet au final.
- Speaker #0
Oui, oui, c'est plus large.
- Speaker #1
ça se retrouve mais oui bien sûr on pourra en parler pendant deux heures exactement et bah écoute je te propose que nous arrêtons là parce que je trouve que c'est une très belle conclusion si des auditeurs sont intéressés pour te parler pour en savoir plus sur Oquette pour discuter avec toi quel est ton média social de prédilection est-ce qu'il vient de te voir sur LinkedIn, sur Twitter même s'il n'existe plus, sur TikTok,
- Speaker #0
YouTube Pinterest je suis sur Amazon Messenger vous pouvez m'envoyer des e-mails LinkedIn c'est là où du coup je me connecte un peu plus Oui, LinkedIn, Raphaël Boutin, vous mettez le code podcastemily, on aura 20% sur la création de site. Le mec très commercial. Avec plaisir pour échanger.
- Speaker #1
Fais attention parce que ça se trouve, il y a des gens qui vont vraiment penser que c'est vrai et qui vont venir te mettre le code promo. J'ai l'air passionnée par les codes probos. En tout cas, merci beaucoup Raphaël pour cette super intérêt. On se connaît mieux. Et puis on a pu refaire un peu le monde des agences. C'est plutôt agréable.
- Speaker #0
Et puis, écoute, prochaine étape, à la fois, le faire retour en envers. C'est plus inventé en Bretagne.
- Speaker #1
Mais oui, pour un WordComp, s'il vous plaît.