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Libérée, Délivrée du SPM & TDPM

#5 - L'éducation menstruelle : Le savoir pour briser les tabous

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51min |15/03/2025|

106

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Description

Parce qu’il est essentiel de continuer à donner la parole aux femmes qui témoignent de leur parcours face au SPM (Syndrome Prémenstruel) et au TDPM (Trouble Dysphorique Prémenstruel), mais aussi de mettre en lumière les acteurs engagés qui œuvrent chaque jour pour briser les tabous autour de la santé menstruelle. Nous souhaitons également valoriser le travail précieux de professionnels de santé , qui accompagnent ces femmes souvent dans l’ombre, en leur apportant écoute, soutien et solutions adaptées.

C’est dans cet esprit, et à l’occasion de notre épisode de reprise (arrêt pendant plusieurs mois), que nous avons eu l’honneur d’interviewer Prescilla Lubin, présidente de l’association Clotte Rouge. Une association engagée qui milite pour une meilleure information notamment pour les jeunes filles et garçons, une reconnaissance médicale et une réelle prise en charge des problématiques liées aux règles.

Cet épisode marque notre deuxième participation au Podcasthon 2025, un événement solidaire où les podcasts se mobilisent pour faire connaître les associations et encourager les auditeurs et auditrices à les soutenir en adhérant. Ensemble, à travers la voix de celles qui vivent des anomalies du cycle menstruel au quotidien et de celles et ceux qui agissent pour faire bouger les lignes, nous espérons contribuer à une meilleure connaissance, une plus grande libération de la parole et, surtout, à une déstigmatisation des douleurs menstruelles.


Pour retrouver le lien d'adhésion c'est par ici: https://www.laculotterouge.com/page/2946298-accueil

Pour suivre l'association sur Instagram: https://www.instagram.com/laculotterouge/



Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas je suis Lynda, coach de santé et leadership certifiée, j'accompagne les femmes a mieux vivre les troubles liés au cycle menstruel pour retrouver une vie plus seréne.

Pour en savoir plus n'hésitez pas à me suivre sur les réseaux via ce lien: https://linktr.ee/ayurlife




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Linda. Bienvenue à toutes et à tous dans le podcast Libérée, Délivrée du SPM et TDPM. Aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Priscilla Lubin. la présidente de l'association Pilote Rouge. Bienvenue Priscilla.

  • Speaker #1

    Bonjour Linda, merci beaucoup pour l'invitation. Je suis ravie de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Alors c'est qui Priscilla Lubin ?

  • Speaker #1

    Alors c'est qui Priscilla Lubin ? Alors bon ben je suis Priscilla, j'ai 35 ans, 36 bientôt, là je monte. Je suis la créatrice du compte TDPM et moi. C'est de là où tout a commencé. Donc, c'est un compte Instagram où, du coup, je raconte mon expérience avec le trouble historique pré-mensuel. Donc, je pense qu'on en parlera ensuite. Et en 2020, j'ai créé l'association La Culotte Rouge, justement pour démocratiser les informations sur le cycle mensuel. Et ça me tenait à cœur de faire quelque chose pour la nouvelle génération, pour les jeunes filles. qui viennent d'avoir leurs règles.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée intérieurement à créer cette association ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a poussée à faire ça, c'est vraiment, je me suis dit, qu'est-ce que la jeune fille que j'étais aurait aimé avoir pour du coup l'aider dans tout ce parcours qu'est les règles ? Et c'est déjà de un, ce qui m'a poussée, et de deux, c'est sur mon compte Instagram, je recevais beaucoup de messages de jeunes filles. qui m'envoyaient des messages avec beaucoup de questions du style « Est-ce que je n'ai pas mes règles ? Est-ce que je suis enceinte ? » Et puis je leur demandais « Mais est-ce que tu as eu un rapport ? » Et elles me disaient non. Donc je me suis dit « Il y a beaucoup encore de méconnaissances, ce n'est pas normal. » C'est pour ça qu'en fait j'en ai fait ma mission, parce que des fois j'écoutais aussi des femmes qui m'écrivaient et qui avaient déjà 30-40 ans. Ce n'est pas trop tard, mais c'est trop tard. quand même dans Vincent, c'est parce que souvent quand elles m'appellent, c'est parce qu'il y a un divorce, elles ont perdu leur travail. Donc vraiment, je me suis dit qu'il faut prendre les choses en main beaucoup plus tôt.

  • Speaker #0

    Les grandes valeurs que l'association mène aujourd'hui, c'est la bienveillance, l'inclusivité, l'égalité des chances et la delphité. J'aimerais bien savoir qu'est-ce qu'il y a derrière tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est... Du coup, ça, c'est vraiment les valeurs de l'association. Je vais commencer par la delphité. Pour moi, la Delphité, c'était très important parce que du coup, la Delphité, je ne connaissais pas ce mot. Et en fait, c'est avec la sororité, je me suis dit, il y a la sororité, il y a la fraternité, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui regroupe les femmes et les hommes ? Et du coup, j'ai découvert ce mot, la Delphité, qui est la fraternité entre hommes et femmes. Et je pense que c'est ça. C'est le mot parfait pour les règles parce qu'on a l'impression que c'est quelque chose que vivent les femmes et que les hommes ne sont pas concernés, alors que pas du tout les hommes sont concernés parce qu'ils connaissent tous une femme. Ils ont une maman, des sœurs, des filles. C'est peut-être des chefs d'entreprise qui managent des femmes. Donc, c'était important pour moi de véhiculer ça. Et on le voit au sein de l'association, on a énormément d'hommes bénévoles. Et à chaque fois, ça fait sourire tout le monde parce qu'il y a énormément d'hommes au sein de l'association. Mais c'est une vraie volonté de dire que ce sujet, c'est autant un sujet qui concerne les femmes mais qui concerne également les hommes. Alors, l'égalité des chances, très important parce que certaines personnes ne se rendent pas compte, mais les règles, c'est une source d'inégalité. C'est une vraie source d'inégalité quand on voit que certaines femmes sont obligées de prendre des congés parce qu'elles ont mal au ventre, quand on voit que certaines femmes, parce qu'il y a une mauvaise prise en charge, moi j'ai une jeune fille qui m'a écrit en désespoir, en me disant qu'elle va perdre son travail parce que 3, 4, 5 jours dans le mois, elle est obligée de louper le travail parce qu'elle ne se sent pas bien psychologiquement, bah oui, du coup ça a un vrai impact. Moi je sais que, voilà, comme je l'ai écrit dans un poste, Les règles, ça peut briser une carrière, ça peut briser une famille. Donc, c'est important. Donc oui, les règles, c'est une source d'inégalité. Et nous, à l'association, ce qu'on essaye de faire, c'est en donnant de l'information à ces jeunes filles, c'est de rétablir cette égalité, en fait, et de gommer l'inégalité au mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as remarqué, justement, des prises de conscience à travers l'association ?

  • Speaker #1

    Alors oui, déjà. Notre cœur de cible, c'est vraiment du coup les premières règles. Donc on fait beaucoup d'interventions dans les collèges. Et quand on fait les interventions dans les collèges, déjà notre mot d'ordre, c'est l'amicité. Donc c'est des ateliers filles, garçons. Et on voit déjà que la nouvelle génération, c'est une génération qui est engagée déjà, qui connaît déjà pas mal de choses, même s'il y a encore beaucoup de manque d'informations. Mais il y a quand même des personnes qui... qui ont, des jeunes filles qui ont cette connaissance. Beaucoup de féminisme, donc elles parlent beaucoup du féminisme, elles savent ce que fait le consentement. Quand des fois je pose des questions, oui, si vous êtes chez le médecin et qu'ils vous touchent pour vous ausculter sans vous dire, ben non, enfin voilà, ils sont déjà, il y a quelque chose de révolutionnaire déjà, donc ça fait plaisir. Et on voit que les garçons, il y a déjà des mentalités qui commencent à changer. Tout au long de l'atelier, on voit qu'il y a des mentalités qui commencent à changer. Donc oui, il y a du changement. Après, encore une fois, il y a encore beaucoup trop de manque d'informations, surtout dans nos quartiers et surtout pour les minorités, je dirais, et également, du coup, dans certaines cultures. Il y a un manque d'informations et c'est vraiment, pour nous, ce qui nous intéresse, c'est d'aller donner l'information dans des endroits où ils n'auront peut-être jamais l'information, en tout cas, ni auprès de leurs parents, ni à l'école.

  • Speaker #0

    Vous faites avec l'association, vous faites des ateliers partout en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, partout, on essaye d'aller partout où on a besoin de nous. Si on a une demande qui est hors de... hors de l'Île-de-France, parce qu'on est basé en Île-de-France, à Noisy-le-Grand, on essaye de se déplacer si c'est possible. Il faut savoir que du coup, au sein de l'association, on est tous salariés, donc on fait ça bénévolement, il n'y a personne qui est employée par l'association. Mais voilà, donc on essaye au mieux de pouvoir s'organiser pour aller là où on a besoin de nous. Donc on essaie, oui, de... découvrir toute la France. On est parti à Reims, on est parti en Bretagne, on est parti à Marseille. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je vous ai loupé alors à Marseille.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement.

  • Speaker #0

    Par rapport aux sujets les plus fréquents que vous abordez, soit au sein de l'association ou lors de vos ateliers, c'est quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Alors on va parler du... Déjà on va commencer par la base. Parce qu'on se rend compte que même la base, même s'ils le voient en SVT, elle n'est pas acquise. Donc, on va vraiment parler du fonctionnement du cycle mensuel de manière biologique. Mais ce qu'on va rajouter, déjà, on va beaucoup vulgariser. Je vais beaucoup vulgariser l'endomètre. Pour moi, ça équivaut au nid. Voilà, je vais leur donner des mots qu'ils puissent comprendre. des fois, quand je m'écoute, je me dis qu'est-ce que je suis en train de raconter, par exemple la phase préovulatoire, je leur dis, bon ben là c'est l'usine, c'est le moment où on va fabriquer l'ovule, il y a un petit bonhomme qui est plus rapide que l'autre, donc il va éjecter un ovule, ou ça peut être deux, et du coup c'est là qu'on a des grossesses avec des jumeaux, enfin voilà, c'est vraiment le langage que je vais employer, parce que sinon ils ne vont pas comprendre, c'est des classes de sixièmes, et du coup, Et surtout ensuite, après avoir parlé du fonctionnement biologique, sans rentrer trop dans les détails, mais c'est comment on va se sentir en fait, parce que c'est ce qui est important. En SVT, ils voient tout ce qui se passe, comme je dis, derrière le rideau, mais comment ça va se manifester dans leur vie de tous les jours, à l'école, dans leur famille, avec leurs amis, leurs copains. Et c'est là qu'on va parler du coup des quatre phases internes du cycle mensuel, avec la métaphore des saisons, l'hiver. pour la phase mensuelle et leur faire comprendre que c'est normal si à certains moments elles peuvent se sentir fatiguées, tristes, angoissées. C'est vraiment le but. Et de faire ce lien entre règles et santé mentale. C'est ce lien que je n'avais pas, que j'ai découvert très très tard et que si on m'avait dit qu'il y avait un lien entre santé mentale et cycle mensuel, ça m'aurait fait gagner des années de diagnostic. et éviter l'errance médicale. Donc on va aborder ça et ensuite on va aborder les sujets classiques des protections menstruelles avec le syndrome du choc toxique. Voilà, donc on essaie vraiment, alors nous on est une association, on va avoir une présentation qui va être très générale. Le but, c'est de leur en dire le plus possible et qu'ensuite, avec une information qui peut les intéresser, comme je ne sais pas, peut-être une jeune fille qui va se dire qu'elle a très mal au ventre, elle va pouvoir affiner avec la découverte peut-être du mot endométriose, elle pourra en parler à son médecin. Mais nous, on ne va pas faire des présentations qui vont être ciblées sur un sujet. On essaye d'être général, de donner le plus d'informations possibles, le plus de clés possibles. Et j'aime dire qu'on est le haut d'un manteau noir, en fait, et on va donner le plus d'informations possibles et c'est à elles de décanter au fur et à mesure. Et surtout, ce que j'espère aider à limiter l'errance médicale et à limiter du coup le délai dans le diagnostic d'un trouble du cycle mensuel.

  • Speaker #0

    Vous évoquez un petit peu tout ce qui est syndrome pré-mensuel, le trouble dysphorique pré-mensuel. dont tu as souffert toi-même ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, on parle du syndrome prémenstruel et du trouble. Alors, je ne parle pas du trouble dysphorique prémenstruel. Au début, j'en parlais, mais j'ai compris que c'était un petit peu trop compliqué pour vous à comprendre. Donc, j'évoque le syndrome prémenstruel pour les niveaux collèges. Quand on est sur un niveau lycée, université, j'évoque le trouble dysphorique prémenstruel. Mais pour un niveau collège, je vais parler du syndrome prémenstruel. Il veut dire qu'il y a... un syndrome plus sévère et que si vraiment on a des pensées suicidaires ou qu'on ne se sent vraiment pas bien dans sa tête, il faut tout de suite aller aux urgences, en parler avec un médecin, en parler avec sa famille. Donc oui, j'aborde. Et pour moi, comme j'ai souffert du trouble d'hystérie prémensoire et que c'est un trouble qui a une prédominance de symptômes psychologiques, c'est très important pour moi de leur faire comprendre qu'il y a un lien entre santé mentale et cycle mensuel. Et c'est marrant parce qu'on se rend compte qu'elles ont déjà, même dès la sixième, elles se rendent déjà compte, pour celles qui ont leurs règles, que ça a un impact dans leur relation interpersonnelle avec les autres. Il y a une jeune fille, par exemple, qui a pris la parole et qui dit « Oui, moi, avant mes règles, je m'embrouille beaucoup avec ma meilleure amie. » Donc, il y a déjà une conscientisation de ces ressentis, en fait. Et du coup, c'est juste de leur dire « c'est normal » . Il faut juste en parler. Et moi, ce qui me choque à chaque fois, c'est le fait qu'elles n'en parlent pas entre filles. Donc, elles n'en parlent pas avec les garçons, mais encore pire, elles n'en parlent pas entre elles. Donc, on essaye justement d'ouvrir cette discussion et souvent, elles sont là. « Ah, mais tu as tes règles ? Moi aussi, j'ai mes règles. Ah, d'accord. Si jamais tu n'as pas de protection, tu peux venir me voir. » Donc, c'est vraiment cette sororité qu'on essaye de faire naître.

  • Speaker #0

    Et du coup, si on revient, comme le sujet aussi, certes, c'est relié à l'association, tout le travail que vous faites avec l'association, mais également pour rester dans le thème du TDPM. Toi Priscilla, tu l'as eu depuis quand le TDPM ?

  • Speaker #1

    Moi, le TDPM, je l'ai eu, je pense, en tout cas, il s'est vraiment manifesté à l'université. je pense dans mes années universitaires et j'ai toujours eu une difficulté avec mes règles depuis le collège, depuis le moment où je les ai eues, mais vraiment je pense avec les années, je pense qu'aussi il y a un lien avec le stress, plus on a de stress, plus le trouble, en tout cas pour moi, va se manifester. Et à l'université, du coup, j'étais à Londres. Donc, pour moi, c'était nouveau. Je vivais dans une ville sans mes parents, sans ma famille. J'étudiais dans une langue qui n'était pas ma langue maternelle. Ce qui a fait que j'ai remarqué. J'ai remarqué, mais surtout les autres m'ont fait remarquer, en fait, qu'il y avait des moments où j'avais des comportements vraiment très démesurés. Crise de larmes. Parce que j'avais un exposé à faire et il y avait des moments où... Et c'était surtout mon copain de l'époque qui m'a fait remarquer. Mais en fait, à chaque fois avant tes règles, on se dispute. Et c'est vrai, à chaque fois avant mes règles, on se disputait. Et je voulais le quitter. Et c'était des pleurs. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai fait un peu le lien. C'est à ce moment-là où j'ai fait le lien. Et je suis partie voir un médecin, du coup mon médecin de famille. Et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Je lui ai exactement dit ça. Je suis partie voir mon médecin prétend, mon médecin de famille, et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Et il m'a dit, mais non, c'est toutes les femmes, voilà. Et en fait, avec cette phrase que j'ai prise pour argent comptant, parce que j'étais face à un médecin qui a fait des années d'études. Je me suis dit, c'est normal. Donc, j'ai continué ma vie de la même manière. Ils m'avaient donné un traitement homéopathique, autant dire que ça ne faisait rien. Donc, j'avais arrêté le traitement. Et en fait, au fil des années, ça s'est empiré. Quand j'ai eu mon premier job, qui était le job de mes rêves dans une grande société de marketing, je faisais vraiment ce que je voulais. Là, c'est là où j'ai vraiment senti mon TDPM. qu'avant mes règles, j'étais angoissée. J'avais une perte de confiance en moi, même au travail, perte de mémoire, problème de concentration, idées noires. Je m'isolais. Je pouvais ne pas donner de nouvelles à ma famille. Enfin, voilà. Et puis, moi, ça a été très loin parce que j'ai même tenté de me suicider. Donc, je suis arrivée au niveau, je dirais, plus du TDPM qui est du... du coup, quand même, il faut le dire, qui peut être mortel, parce qu'on a ces idées noires qui, pour moi, étaient incontrôlables. Et comme je ne comprenais pas ce que j'avais, déjà, je pensais que j'étais folle, déjà. Et puis, j'ai cru que j'étais bipolaire. Et donc, voilà. Donc, pour moi, ça a été très loin.

  • Speaker #0

    C'était ton compagnon, enfin, ton copain de l'époque ou compagnon qui t'avait aidé à l'identifier.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est lui qui m'a aidé à l'identifier. Je me souviens qu'à cette époque-là, j'avais une application pour les règles. Je commençais à noter des petites choses. J'ai l'impression que je suis plus triste avant mes règles. J'avais commencé à remarquer un truc, mais j'avais 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel.

  • Speaker #0

    Et à l'époque, quand t'avais 28 ans, ça doit être, là je sais plus, quel âge as-tu là du coup ?

  • Speaker #1

    Là j'ai 35, ouais, 35. Le TDPR et le SPM,

  • Speaker #0

    c'est pas très connu, en fait c'est récent, ça date de 2013, c'est intégré dans le DMS, le livre de la psychologie aux Etats-Unis depuis 2013, donc c'est pas très connu. Et les médecins, déjà, ton médecin, tu disais qu'il t'a donné de l'homéopathie, c'est déjà très bien, si j'ose dire ça, même si, effectivement, voilà, il t'avait dit que, ouais, c'est normal et tout, on entend beaucoup les médecins dire ça, c'est très dommage, mais en même temps, à l'époque, ils n'ont pas les ressources nécessaires, ils ne savaient pas aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement, effectivement, moi, oui, après, à l'âge, jusqu'à 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel. Et du coup, avec tous ces symptômes, du coup, moi, j'ai pris chaque symptôme séparément. Donc, j'avais mal au ventre, j'avais des ballonnements, j'avais de la diarrhée avant mes règles, par exemple. Pour moi, j'avais un trouble intestinal. J'avais de l'anxiété. Donc, pour moi, j'ai pris chaque symptôme, en fait, avant les règles, séparément, jusqu'au jour où j'ai lu un livre d'un psychiatre américain. qui était le pouvoir du cerveau féminin et c'est là qu'il parlait du syndrome prémenstruel et c'est là qu'il a commencé à donner des solutions et que du coup j'ai compris ah d'accord j'ai mal au sein c'est pour ça ah d'accord j'ai des problèmes de transit c'est pour ça mais ça m'a voilà changé la vie mais en fait je me dis c'est des informations on aurait dû me dire dès mes premières règles c'est vraiment l'impression pour moi c'était une chasse au trésor c'est vraiment on te laisse et puis tu découpes des indices année après année jusqu'au jour où tu te dis, tiens, en fait, il y a un syndrome prémenstruel. C'est vrai, quoi que personne ne me l'a dit. Donc, c'est un peu déplorable.

  • Speaker #0

    Donc, il y a vraiment un manque d'informations même chez les praticiens et les professionnels de santé. Donc, d'où l'intérêt aussi d'aller chercher. Enfin, que ces praticiens et ces professionnels cherchent l'info pour aider les femmes. C'est important.

  • Speaker #1

    Exactement. Et aussi, il y a quelque chose que je déplore beaucoup, c'est le fait que, OK, même s'ils savent, la seule solution qui, moi en tout cas, dans mon parcours et la plupart du temps, et le parcours d'autres femmes, ils vont prescrire la pilule. Donc, si on ne veut pas prendre la pilule contraceptive, et qu'on va voir un médecin généraliste ou gynécologue, eh bien, écoutez, madame, vous n'avez pas envie de vous soigner ? Non, en fait, je n'ai pas envie de prendre la pilule parce que la pilule, c'est d'autres problèmes et je pense que c'est un choix personnel. Chacun a le droit de vouloir ou de ne pas vouloir. Mais ils ne nous disent pas les basiques. Est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous mangez bien ? Mangez peut-être moins de sucre ? Enfin voilà, les basiques qui font que moi, mon sauvé avec mon trouble d'historie prémenstruelle, eux, tout de suite, la solution, c'est antidépresseur ou pilule contraceptive. Donc je trouve ça un petit peu dommage parce qu'avant, il y a tellement de choses à dire aux femmes. Avant de commencer par là, bien entendu, ça a sauvé des femmes. ça je ne le nie pas, mais il faut quand même, quand on est face à une jeune fille, commencer par les bases de lui parler d'une bonne alimentation et d'un bon mode de vie, parce que voilà, le sport ça aide beaucoup, l'alimentation ça aide beaucoup, et je pense que c'est la base. Ensuite, on peut prescrire des médicaments, mais d'abord rappeler que notre cycle mensuel, c'est un indicateur de bonne ou de mauvaise santé, il faut qu'on en prenne soin. Et pour en prendre soin, il faut dormir, il faut boire de l'eau, il faut éviter le stress, savoir gérer le stress.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as dépassé le trouble dysphorique prémonstruel ?

  • Speaker #1

    Alors oui, on peut dire que je l'ai dépassé, en tout cas au niveau où j'étais quand j'avais ces pensées suicidaires. Là, je vais avoir des jours noirs, ce n'est pas parti, du coup qui vont être avant mes règles. Et maintenant, vu que je sais, déjà j'arrive à prendre du recul. Et puis, c'est rien comparé à avant. C'est-à-dire avant, vraiment, je restais deux, trois semaines dans mon lit, enfermée dans ma chambre. Je pouvais ne pas sortir juste pour aller aux toilettes. Donc, ne pas prendre de douche, rien du tout. Donc, j'étais dans un état... de dépression. En fait, quand je sais, moi je sais, mon trouble dysphorique, quand il est très fort, c'est que je n'arrive pas à prendre soin de moi. Si je n'arrive pas à prendre soin de moi, c'est que j'ai atteint un stade de non-retour. Et là, ça va mieux. C'est-à-dire que je vais avoir un jour noir, mais je vais me reprendre, je vais reprendre mes activités, etc. Mais avant, c'était vraiment l'enfer sur Terre. Quand je... Même là, juste d'en... parler, j'ai des frissons parce que c'était des moments très noirs de ma vie quoi, ça aurait pu enfin j'aurais pu mourir, très clairement j'aurais pu mourir.

  • Speaker #0

    Comment ça a impacté ton travail du coup ?

  • Speaker #1

    Comment ça a impacté mon travail ? Donc oui ça me ramène à Londres j'avais commencé mon premier job, donc c'était mon job rêvé après l'université, je pouvais pas rêver mieux comme travail, je travaillais dans le marketing c'était ma voie, ma passion, enfin voilà Travailler dans une grande société, bref, tout était parfait. Et malheureusement, il y avait énormément de pression. Mais pourtant, mes évaluations, j'avais toujours 3 sur 4, donc très bon élément. Ma manager n'avait rien à dire sur moi, mais c'est moi, je me mettais une double pression. Avant mes règles, j'avais perte de confiance en moi, je prenais des critiques. Ou même des choses, j'avais aussi cette paranoïa. C'est-à-dire, quelqu'un pouvait dire quelque chose, mais j'allais penser que c'était pour moi. Donc, qu'est-ce qu'elle va penser ? Je commençais à avoir plein de pensées comme ça qui me traversaient l'esprit. Et au final, oui, j'ai eu une relation qui ne s'est pas très bien passée. Ça a été la descente aux enfers. Et du coup, après plusieurs tentatives, il y a eu une qui a été la dernière, qui a été la plus grave. Après, j'ai décidé du coup de... pas revenir au travail, pas parce que je ne voulais pas, mais parce que l'anxiété était trop grande. Après, ouais, c'est ça, après avoir manqué tellement de jours, et puis c'est qu'est-ce qu'on va dire de moi, qu'est-ce qu'on va dire ? En fait, j'avais une angoisse de retourner au travail. Je ne pouvais même, juste pour voir mes collègues, j'avais cette angoisse et je n'ai pas réussi à la surmonter. Donc voilà, et il faut savoir qu'au moment... ou je décide de quitter mon travail, je ne sais toujours pas c'est quoi le trouble dysphérique prémenstruel. Si j'avais su, ça aurait changé tout le cours de ma vie. Après, je suis très contente avec le cours de ma vie aujourd'hui, parce que sinon, je ne serais peut-être pas en train de te parler aujourd'hui, je n'aurais peut-être pas monté l'association. Mais très clairement, le fait de ne pas savoir, c'est ce qui a fait que j'ai quitté mon travail. Si on m'avait dit, voilà, ces symptômes sont liés à ça, je redis « Ah, c'est parce que ça que je me sens comme ça ! » Mais là, j'avais vraiment l'impression que c'était la fin du monde. Donc, professionnellement parlant, ça m'a fait louper des opportunités. beaucoup d'opportunités, même si j'ai toujours réussi à m'en sortir et à rebondir. Voilà quoi, je veux dire, je n'ai pas de regrets, mais j'aurais voulu savoir plus tôt. Ma vie aurait été complètement différente si j'avais su. Et je pense que du coup, la vie de beaucoup de femmes, j'ai beaucoup de femmes qui m'écrivent avec un talent exceptionnel, des femmes qui ont envie d'être avocates, médecins et qui ont du mal. Et en fait, c'est pour ça qu'à l'association, le but, c'est vraiment de dire à ces jeunes filles, ne vous inquiétez pas. Si vous avez ces symptômes, c'est normal. Il y a des solutions. Il ne faut pas rester comme ça. Et je n'ai pas envie vraiment que… Je trouve ça tellement bête qu'une jeune fille puisse louper la carrière de sa vie pour un manque d'information. Pour moi, ça me révolte.

  • Speaker #0

    Complètement. Par rapport à l'impact du TDPM sur ta vie d'aujourd'hui en tant que maman, avec tes relations interpersonnelles, qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, le TDPM avec ma vie d'aujourd'hui, déjà, c'est quelque chose de beaucoup plus durable. Je le gère beaucoup mieux, ça c'est sûr. Ma vie de maman, du coup, j'ai eu mon retour de couche il n'y a pas très longtemps, donc je crois qu'il y a un seul cycle. que j'ai vécu avec mon fils. Et ça a été. Je pense qu'être maman, ça change beaucoup. Il y a des moments, je serais bien restée au lit, mais je ne peux pas. Donc, en fait, c'est aussi une force. Donc, mon fils m'apporte beaucoup de force. Mais aussi, c'est parce que je pense que, voilà, c'est des années de thérapie. Moi, ça fait maintenant plus de cinq ans, je pense que je suis en thérapie longue pour mon trouble dysphérique prémenstruel. que j'ai appris à me connaître. Et puis, je travaille dans ce sujet. C'est un sujet que je me suis renseignée, donc ça va beaucoup mieux. Donc, je dirais que voilà, ça a un impact moindre. Ça a toujours un impact, mais rien à voir avec avant. Et dans ma vie amoureuse, après, je pense que là, je fais une distinction avec l'hypersensibilité parce que beaucoup de femmes qui ont un trouble dysphorique prémenstruel sont hypersensibles. L'hypersensibilité, malheureusement, ça apporte beaucoup de caractères un peu bizarres des hommes. On attire beaucoup les personnalités très toxiques parce qu'on a un peu ce syndrome du sauveur. Donc, on pense qu'on peut sauver tout le monde. Et du coup, oui, ça me desserre dans mes relations. Et je pense que là, c'est quelque chose qu'il faut que je travaille. Et voilà, nous, on attire beaucoup. beaucoup, beaucoup, beaucoup les personnalités un peu perverses, un peu l'hypersensibilité. Et quand on a un peu le syndrome du sauveur, de l'infirmière, on pense qu'on va sauver tout le monde. Non, donc mesdames, si vous êtes dans la même situation que moi, je vous dis non, non, non, fuyez. Malheureusement, une personne qui ne veut pas se soigner, on ne peut pas, nous, on ne pourra rien faire.

  • Speaker #0

    Le message que tu veux transmettre Priscilla, c'est travailler sur votre intérieur, sensibilité, hypersensibilité, pour que vous puissiez en fait vibrer autre chose que vous vibrez aujourd'hui. C'est bien ça le message ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment le message, travailler sur vous, travailler sur vos traumas. Moi, comme je dis, ça fait cinq ans que je suis en thérapie et des traumas d'enfance, j'en ai. Donc en fait, c'est ça je pense que la vie, c'est... Je trouve qu'on accumule tellement de choses durant l'enfance, l'adolescence, et puis l'âge adulte pour certaines personnes, et à cause d'autres personnes, c'est malheureux, parce que du coup, souvent quand on est en thérapie, c'est pour quelqu'un qui n'est pas parti en thérapie, la plupart du temps, c'est souvent... Ce n'est pas les méchants qui vont en thérapie, c'est toujours les victimes. Mais voilà, en tout cas c'est important de soigner ces traumas et surtout, surtout, surtout, je reviens sur ce syndrome de l'infirmière, de vouloir sauver le monde. Et aussi d'être trop gentil, je travaille ça avec ma psy aussi, je suis trop gentille, il ne faut pas être trop gentille, il faut être égoïste dans la vie, il faut penser à soi. avant de penser aux autres, surtout dans les relations. Et surtout quand on a un truc d'histoire écrémensuelle, qu'on a de l'hypersensibilité, il faut se protéger un maximum parce que du coup, ces personnalités un peu toxiques peuvent...

  • Speaker #0

    pour aspirer notre énergie. Et nous aussi, on peut l'être. Ça aussi, parce que souvent, on parle des autres qui sont toxiques, mais il faut savoir reconnaître qu'on peut l'être aussi.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est bien aussi le fait que tu fais le lien avec la delphité où tu mets les hommes, parce qu'il y a beaucoup d'hommes aussi qui sont victimes de tes DPM, même s'ils ne souffrent pas de ça dans leur corps, et ils souffrent à travers les comportements de... des femmes qui les entourent. Et c'est bien de le préciser. Donc aujourd'hui, le message, c'est que vous aussi, les hommes, vous êtes concernés. Et voilà, c'est bien de les intégrer et d'être aussi à leur écoute.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Ça, je suis totalement d'accord. Et c'est ce que je dis aussi. Parce que moi, j'ai des hommes qui m'écrivent et qui me disent, bon ben, ma femme, elle a le trouble d'hystérique mensuel. Qu'est-ce que je peux faire ? Et le message que je veux faire passer, c'est si on a un trouble d'esprit préventuel, il faut se soigner, il faut chercher des solutions.

  • Speaker #1

    Et il y a beaucoup de femmes qui disent, je vais chez le médecin et il me dit, c'est dans vos têtes. C'est, vous êtes borderline. Pour toi, quel est le conseil que tu peux donner à ces femmes ?

  • Speaker #0

    C'est le même conseil que je donne en atelier, c'est écoutez vos ressentis. Moi, je sais qu'on m'a dit... c'est peut-être bipolaire. Mais je ressentais au fond de moi que ce n'était pas ça. Et en fait, je me suis rendue compte dans tout mon parcours d'errance médicale que si je m'étais écoutée dès le jour 1, je n'en serais pas là. C'est parce que j'écoutais d'autres gens me dire ce que je ressentais à l'intérieur de moi. Et c'est ce que je dis aux élèves, parce que j'ai été élève à leur âge, et je me souviens que oui, à certains moments, je pouvais dire, j'ai mes règles pour ne pas faire EPS. Mais je ne me mens pas à moi-même, même si j'ai menti. disons, à l'école, à mon professeur, à l'intérieur de moi, je sais que j'ai menti. Mais quand j'ai vécu et quand je suis un jour partie à l'infirmerie parce que j'avais très mal au ventre et qu'elle ne m'a pas cru, je sais à l'intérieur de moi si je suis en train de mentir ou pas. Donc, si vous savez que vous avez ce ressenti, personne, même quelqu'un qui a fait 10 ans d'études… ne peut pas être dans votre tête. Donc, le plus important, c'est mon ressenti, c'est nos ressentis. Et on ne peut pas se mentir à soi-même. Donc, si on a mal, on a mal, en fait. Et si on n'est pas bien dans sa tête, on n'est pas bien dans sa tête. Donc, pour moi, c'est important. Et aujourd'hui, depuis que j'écoute mes ressentis, je ne laisse personne me dire comment je me sens. Je sais comment je me sens. Et avant, je laissais les autres, des médecins, me dire comment je me sentais. Du coup, je culpabilisais parce que je me disais « Ah, mais il a peut-être raison, peut-être que je suis en train de faire semblant. » Et j'avais des vraies discussions mentales comme ça. « Est-ce que Priscilla, est-ce que tu es en train de faire exprès ? Est-ce que là, vraiment, tu es mal ? Ou tu fais exprès d'être dans ton lit depuis deux semaines ? » Et en fait, à la fin de cette discussion, ben non, le point est que je vais mal. Donc, écoutez vos ressentis et surtout, ce que j'ai compris et qui m'a beaucoup aidée, c'est que Je ne suis pas au service des médecins, c'est les médecins qui sont à mon service. Ce n'est pas parce que je mets une carte vitale à l'intérieur, mais je cotise tous les mois la carte vitale. Donc, ils ont un service quand même à ma portée. De la même manière qu'on va chez un coiffeur, si on n'est pas content de sa coupe, on va dire quelque chose. Alors que quand on n'est pas content d'un médecin, je ne sais pas, il y a un peu cette autorité, on a un peu peur. il faut complètement changer ça et on a le droit, si on n'est pas contente de la prestation d'un médecin, de se lever et de dire je vais chercher un autre médecin. Donc voilà, pour moi c'est important, c'est le message que j'aimerais faire passer.

  • Speaker #1

    Merci, vraiment c'est des très bons messages que j'espère va vraiment aider nos auditeurs et nos auditrices. Alors pour revenir un petit peu, du coup juste une petite question. Par rapport à l'errance médicale, ça a duré combien pour toi Priscilla ?

  • Speaker #0

    Ça a duré 10 ans.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu as rencontré le mot TDP ?

  • Speaker #0

    Sur mon lit d'hôpital, à ma quatrième tentative de suicide, le soir, quand je me suis réveillée et que j'ai vu que je saignais, que j'avais mes règles et là j'ai pleuré, je me suis dit c'est pas possible. Je n'arrête pas de dire aux médecins qu'il y a un lien avec mon cycle mensuel et ils sont tous en train de me dire que non. Quatrième tentative, je le suis donc je dors à l'hôpital et j'ai mes règles et là du coup j'ai tapé règles suicide et c'est la première fois que j'ai lu le mot trouble dysphorique prémenstruel à partir de là j'ai écrit mon histoire depuis le lit d'hôpital sur un groupe anglais. À ce moment-là, j'ai écrit dans un groupe anglais de femmes sur le truc d'Hyspérite Prémence Fraîche. Je leur ai raconté toute mon histoire et j'ai commencé à avoir des commentaires et d'autres femmes m'ont dit « Oui, on pense que c'est ce que tu as, c'est ce qu'on vit » . Et là, je me suis dit « Eureka, enfin, enfin ! » Mais en fait, je ne sais pas, tu ne peux pas t'imaginer ce que j'ai ressenti. En fait, ouais, c'est comme une chasse au trésor qui a duré dix ans, quoi. C'est comme si je cherchais quelque chose pendant dix ans. Et je peux te dire que j'ai galéré. Et j'en ai vu des médecins, j'en ai fait des groupes sur l'anxiété, sur ci, sur ça, des psychologues. Et ce moment-là, où on... Et d'ailleurs, et c'est marrant, parce que ce moment-là...

  • Speaker #1

    Je suis émue !

  • Speaker #0

    Non, mais ouais, non, mais tu sais, le pire, c'est de se dire que... C'est qui qui m'a aidée ? C'est des femmes, en fait. J'ai trouvé mon diagnostic sur Google et les réseaux sociaux. Tu vois, c'est pas un médecin qui m'a dit « Écoutez, madame, je pense que vous avez... » Non, c'est une femme. Une femme qui m'a dit « Écoute, c'est ce que je vis. » Et là, j'ai... Ah ouais, là, ça a été le Eureka. Je sais même pas, enfin... Voilà. Et là, franchement, j'ai eu un poids qui est tombé. Je suis pas folle, en fait. Et là, j'avais envie de... vraiment d'étrangler tout le monde en fait, je ne suis pas folle, je ne suis pas folle, je vous l'ai dit, il y a un mot, c'est référencé, tous les symptômes je les ai, et d'autres femmes vivent la même chose que moi, on n'est pas en train de mentir collectivement, et des fois c'est ce que je dis aux médecins, quand encore il y a des médecins qui me disent mais non c'est faux, donc on est en train de mentir collectivement, donc j'ai une page Instagram où on est plusieurs milliers de femmes. on vit la même chose et on est toutes en train de fabuler, toutes ensemble. Et ouais, ça me révolte, mais tu vois, c'est comme ça que j'ai mis le mot sur... J'ai trouvé ces quatre lettres qui m'ont sauvé la vie, très clairement. Voilà, je veux dire, si on découvre des maladies, si on met des mots sur des choses, c'est pour sauver des vies, en fait, parce que quand on sait, tout change, en fait. Tout change.

  • Speaker #1

    Pour te dire, ça m'émeut beaucoup quand tu parles du mot, de l'expression « je ne suis pas folle » parce que moi, j'étais diagnostiquée par les médecins et on ne m'a pas dit que je suis folle, mais on m'a dit que je suis borderline. J'ai retrouvé tes vidéos parce que tu as intervenu beaucoup sur les plateaux télé. Alors du coup, si je peux citer quelques-uns, la maison des maternelles, 20 minutes.

  • Speaker #0

    le podcast Le Parisien je sais pas si il y en a d'autres du coup oui j'ai fait le magazine Le Féminin ouais j'en ai fait plein mais ouais pour moi c'était enfin au début du podcast que tu disais tu parlais de mission et j'en ai vraiment fait ma mission c'est à dire que le jour où j'ai créé ma page Instagram bah déjà c'était pas connu personne n'en parlait et la santé mentale c'était tabou et j'en ai fait ma mission j'étais la seule en France qui osait montrer son visage et de parler de tout ça, de parler de la dépression de parler du fait que oui pendant deux semaines, j'ai passé deux semaines sans prendre une douche de dire les mots en fait et je me suis heurtée par pas mal de discours il y a des gens qui m'ont dit oui mais t'es en train de créer une page de malade vous allez vous tirer vers le bas Quand j'ai fait un interview et que je ne sais plus si une personne a vu ça, oui, mais personne ne va vouloir t'embaucher après avoir vu ça. Enfin voilà, j'ai lu des choses et entendu des choses aberrantes, mais je n'ai pas lâché. Je me suis dit, dans ces cas-là, tant mieux. Je n'ai pas envie d'être embauchée par quelqu'un qui ne peut pas comprendre que j'ai un trouble derrière mon cycle mensuel. Et puis, si on est un groupe de malades, je préfère être entre malades que personne. Nous, au moins, on essaye de se soigner, on essaye de faire quelque chose. Au final, ça a été tout le contraire. Ça m'a poussée vers le haut, ça m'a aidée à faire énormément de belles choses. J'ai rencontré des femmes formidables avec qui je parle encore, qui sont devenues des amies. Et puis, j'ai entamé la grande découverte de moi-même. Donc, comme je le dis, c'est toujours les victimes qui sont en thérapie et les bourreaux. qui ne le sont pas, mais voilà, je suis contente parce que j'ai des défauts, j'ai des traumas. En tout cas, je travaille dessus et je pense qu'il n'y a rien de plus beau. Rien de plus beau que je puisse faire pour mon fils aussi, c'est d'aller bien. Et pour mes amis, mes proches, je ne suis pas parfaite, mais en tout cas, j'essaye tous les jours de l'être. Donc, je n'ai pas honte du trouble d'histoire éprémensuelle. Au contraire, ça a révélé des choses en moi, ça m'a permis d'être une personne meilleure.

  • Speaker #1

    Super. En tout cas, je te remercie. Un remerciement qui vient du cœur, de ma part, mais aussi je prends la parole. De beaucoup de femmes à la place de beaucoup de femmes pour te dire merci parce que tu es la première femme en France qui a parlé du TDPM, mais en tout cas d'après mes recherches, je ne sais pas s'il y en a d'autres, mais d'après mes recherches, tu es la première et on te doit, toutes les femmes qui sont en France et même à l'étranger forcément, d'avoir évoqué ça avec cette liberté aussi que tu émanes tout en expliquant. qu'est-ce que c'est le TDPM, qu'est-ce que ça t'a fait ? Et on est toutes derrière toi et merci, merci, merci.

  • Speaker #0

    Je suis émue du coup, mais comme je dis, c'est une mission de vie et pour moi, c'était une évidence. Et maintenant, quand je vois aujourd'hui, il reste encore plein de choses à faire, mais quand je vois d'autres femmes comme toi, continuer à prendre le relais parce qu'il y a vraiment, je me souviens un jour, j'ai lancé un coup de gueule depuis mon Instagram et il y a déjà des années de ça, je suis toute seule, je ne peux pas tout faire toute seule et aujourd'hui quand je vois que le relais est pris par d'autres femmes, ça me fait plus que plaisir et c'est cette sororité, je n'ai pas le monopole du TDPM parce qu'il y a beaucoup de femmes aussi qui m'écrivent j'ai envie de faire ça, est-ce que je le peux ? J'ai dit mais bien sûr ! Comme s'il y avait une... Enfin, voilà, que je détenais une licence. Pas du tout, justement. Moi, je veux que ça se démocratise. Et plus on en parle, mieux c'est. Plus des femmes vont sur des plateaux, mieux c'est. Et voilà, aujourd'hui, je sais en tout cas que le relais est fait, que d'autres femmes le font. Donc, je me sens beaucoup plus lézère parce qu'avant, j'avais un poids un peu énorme. Et là, je sais que je partage ce poids avec des femmes comme toi. Donc, merci à toi aussi. de prendre le relais parce qu'on en a besoin et voilà, mon rêve c'est qu'on ait une nouvelle génération qui n'ait plus à souffrir du manque d'informations sur les règles, c'est tout simple on peut avoir des troubles,

  • Speaker #1

    c'est pas grave mais si on n'a pas l'information c'est ce qui est grave et du coup à travers ton expérience que ce soit du TDPM ou de l'association la culotte rouge ... Est-ce que tu vois vraiment une évolution dans les mentalités des gens ? Qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois une évolution. Après, je vois une évolution dans nos interventions, par ce qu'on fait. Je vais raconter une petite anecdote qui m'a donné des frissons. Une jeune fille en sixième qui explique devant toute sa classe qu'elle a eu ses règles en CM2. Une jeune fille qui s'exprime devant toute sa classe, qui raconte qu'elle a eu ses règles en CM2, qu'elle l'a très mal vécue, qu'elle a des règles très douloureuses, etc. Et il y a un garçon qui a pris la parole, qui était dans sa classe en CM2, et il s'est excusé devant toute la classe. Parce qu'il s'était moqué d'elle, parce qu'elle avait eu ses règles en classe. Et il a pris la parole et il lui a dit « Je suis désolée de m'être moquée de toi, si j'avais su. » Et là... Il m'a fallu, pour ne pas pleurer, ça a été compliqué, mais ce moment, je l'ai trouvé tellement magnifique. Et c'est au changement de tout ce que je vois aujourd'hui, c'est des hommes beaucoup plus formés et beaucoup plus bienveillants sur ce sujet, de la solidarité entre femmes, et une parole qui se libère. Donc oui, le changement, il est là. il faut qu'il reste et que ça continue. Le sujet des règles, il ne peut pas être tabou parce qu'il impacte tellement la femme, ces 40 années, sur tellement de points. On ne peut pas laisser ce sujet tabou. Et pour moi, il est gital. Si on apprend aux jeunes filles, c'est quoi ? J'aime bien dire le théorème de Pythagore. Et moi, personnellement, je ne m'en suis jamais servie. Mais si on m'avait parlé de cycle mensuel, ça aurait changé ma vie. C'est vraiment le message que je passe à certains établissements scolaires qui pensent que non, deux heures pour parler du cycle mensuel, c'est trop dans un programme. Je leur parle de mes dix années d'errance. Je ne sais pas s'ils trouvent ça long ou pas, mais moi je trouve que ça aurait valu deux heures de ma vie au collège, même si j'aurais loupé deux heures de maths. Je pense que ça... Je n'en serais pas morte, mais j'aurais pu mourir du fait de ne pas avoir reçu d'informations sur mes règles.

  • Speaker #1

    Juste pour te préciser, je te dépasse parce que moi, c'est 25 ans.

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Le message est passé aujourd'hui, 25 ans, mais c'est OK. Tu as tellement dit aujourd'hui et je suis vraiment très ravie de cet échange. Et justement, 25 ans, 10 ans, il y en a d'autres, 14, 15, enfin je ne sais pas. L'essentiel, c'est de mettre les mots sur les mots et surtout, avoir de l'espoir, ne rester pas sans rien faire, mesdames. Surtout ça. Et messieurs aussi, parce que vous aussi, vous êtes concernés.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Avant de finir, quelles sont vos perspectives d'avenir ?

  • Speaker #0

    Les perspectives d'avenir, vraiment, déjà, c'est de pouvoir grossir l'association. Parce que pour le moment, on est une petite équipe, une petite équipe qui a déblayé beaucoup de choses, mais j'ai envie de voir encore plus grand. On est vraiment, pour moi, d'utilité publique. Donc c'est vraiment de faire grandir l'association, de pouvoir intervenir. Déjà, on intervient partout en France, mais s'il y avait plusieurs ateliers le même jour, on ne pourrait pas, par exemple. Et puis surtout d'être entendue par les politiques, parce qu'on a eu beaucoup de promesses par des députés, par des ministres, jusqu'aux ministres. On a eu des rendez-vous manqués par des ministres qui ne se sont pas pointés au rendez-vous alors qu'on l'avait préparé pendant des semaines. On s'est battus, on n'a pas de subvention de l'État, on s'autofinance depuis le début, pour dire notre persévérance. Mais c'est de... de pouvoir être entendue et de pouvoir obtenir les subventions qui pourraient nous permettre de faire encore plus. Pour le moment, on fait sur nos moyens, sur notre temps libre. Donc que quelqu'un réagisse et se rende compte et se dise « Ok, oui, là, il y a un vrai intérêt. » Que quelqu'un réagisse et se dise « Il y a un vrai intérêt. » Donc voilà, vraiment, c'est nos perspectives. Et moi, quand j'entends des jeunes filles qui viennent me voir et me disent mais merci beaucoup pour cet atelier il n'y a rien de plus beau pour moi ça vaut tout l'or du monde et je revois la petite fille que j'étais et je me dis je suis en train de la rendre fière magnifique j'ai oublié une question par rapport à comment on adhère ton association comment on peut adhérer il y a deux manières d'adhérer on peut être bénévole Du coup, bénévole, vous pouvez nous accompagner dans les animations ou les ateliers. On peut devenir animatrice si on a une réelle appétence sur le sujet du cycle mensuel. Et puis, pour adhérer via Eloasso, on nous envoie un petit mail sur l'adresse mail laculotrerouge3.com. On peut en discuter. Et voilà, on a vraiment besoin de bénévoles sur le terrain, mais également pour créer nos outils pédagogiques. Et les hommes et les femmes sont les bienvenus. Super.

  • Speaker #1

    Le mot de la fin que tu souhaites transmettre aujourd'hui à nos chers auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, le mot de la fin, ça avait quelque chose que je me suis rendu compte. Quand j'étais dans mon lit, parce que j'ai passé beaucoup de temps dans mon lit, J'ai cru que, des mois même, que la vie était terminée, que je perdais mon temps. Mais j'aimerais dire aux personnes qui, là, se trouvent dans une situation de désespoir, dans la dépression, qu'il y aura toujours un après. Et que même si on a passé un mois, deux mois, trois mois, un an, deux ans, trois ans dans son lit à déprimer, il y a de l'espoir, il y a la possibilité de rebondir, de faire des belles choses. La vie ne s'arrête pas, parce que moi j'avais l'impression que ma vie s'était arrêtée, que je perdais du temps, que je ne m'en sortirais jamais, que je ne serais jamais quelqu'un. C'est faux. Prenez le temps qu'il vous faut, que ce soit des mois, des années, des jours. C'est important et vous reviendrez beaucoup plus fort. Donc voilà, si vous êtes dans votre lit, ne culpabilisez pas, ça ne sert à rien justement. Il faut ciper le temps où vous êtes dans votre lit, parce qu'un jour vous en sortirez. Donc ça sert à rien d'avoir une double peine à culpabiliser si on veut, voilà. C'est mon message.

  • Speaker #1

    Super. Alors moi, je retiens l'adélphité, intégrer les hommes et les femmes au même niveau. Et je retiens aussi l'hypersensibilité. Mesdames, si vous souffrez du TDPM notamment, il peut y avoir un lien avec l'hypersensibilité. Donc travaillez sur cette hypersensibilité. Tu as parlé aussi de travail, de soigner les traumas, le syndrome d'infirmière. Être gentille, c'est bien, mais c'est mieux d'être solide. Et puis aussi, un dernier message, c'est... écoutez vous-même mesdames parce que même si les médecins vous disent vous êtes bipolaire vous êtes borderline, écoutez-vous c'est votre intérieur qui va vous parler le plus et vos symptômes c'est réel c'est pas de la folie, ça vient pas de nulle part c'est quelque chose que vous avez et voilà donc je suis très contente d'avoir cet échange avec toi Priscilla et merci à ton fils qui était tout gentil pendant cet épisode

  • Speaker #0

    C'est un futur membre de l'association. Alors lui, les règles, ils sont tout dessus. Donc, la formation commence depuis très jeune.

  • Speaker #1

    Merci Priscilla.

  • Speaker #0

    Merci à toi infiniment Linda. Merci beaucoup.

Chapters

  • Chapitre 1

    00:00

Description

Parce qu’il est essentiel de continuer à donner la parole aux femmes qui témoignent de leur parcours face au SPM (Syndrome Prémenstruel) et au TDPM (Trouble Dysphorique Prémenstruel), mais aussi de mettre en lumière les acteurs engagés qui œuvrent chaque jour pour briser les tabous autour de la santé menstruelle. Nous souhaitons également valoriser le travail précieux de professionnels de santé , qui accompagnent ces femmes souvent dans l’ombre, en leur apportant écoute, soutien et solutions adaptées.

C’est dans cet esprit, et à l’occasion de notre épisode de reprise (arrêt pendant plusieurs mois), que nous avons eu l’honneur d’interviewer Prescilla Lubin, présidente de l’association Clotte Rouge. Une association engagée qui milite pour une meilleure information notamment pour les jeunes filles et garçons, une reconnaissance médicale et une réelle prise en charge des problématiques liées aux règles.

Cet épisode marque notre deuxième participation au Podcasthon 2025, un événement solidaire où les podcasts se mobilisent pour faire connaître les associations et encourager les auditeurs et auditrices à les soutenir en adhérant. Ensemble, à travers la voix de celles qui vivent des anomalies du cycle menstruel au quotidien et de celles et ceux qui agissent pour faire bouger les lignes, nous espérons contribuer à une meilleure connaissance, une plus grande libération de la parole et, surtout, à une déstigmatisation des douleurs menstruelles.


Pour retrouver le lien d'adhésion c'est par ici: https://www.laculotterouge.com/page/2946298-accueil

Pour suivre l'association sur Instagram: https://www.instagram.com/laculotterouge/



Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas je suis Lynda, coach de santé et leadership certifiée, j'accompagne les femmes a mieux vivre les troubles liés au cycle menstruel pour retrouver une vie plus seréne.

Pour en savoir plus n'hésitez pas à me suivre sur les réseaux via ce lien: https://linktr.ee/ayurlife




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Linda. Bienvenue à toutes et à tous dans le podcast Libérée, Délivrée du SPM et TDPM. Aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Priscilla Lubin. la présidente de l'association Pilote Rouge. Bienvenue Priscilla.

  • Speaker #1

    Bonjour Linda, merci beaucoup pour l'invitation. Je suis ravie de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Alors c'est qui Priscilla Lubin ?

  • Speaker #1

    Alors c'est qui Priscilla Lubin ? Alors bon ben je suis Priscilla, j'ai 35 ans, 36 bientôt, là je monte. Je suis la créatrice du compte TDPM et moi. C'est de là où tout a commencé. Donc, c'est un compte Instagram où, du coup, je raconte mon expérience avec le trouble historique pré-mensuel. Donc, je pense qu'on en parlera ensuite. Et en 2020, j'ai créé l'association La Culotte Rouge, justement pour démocratiser les informations sur le cycle mensuel. Et ça me tenait à cœur de faire quelque chose pour la nouvelle génération, pour les jeunes filles. qui viennent d'avoir leurs règles.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée intérieurement à créer cette association ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a poussée à faire ça, c'est vraiment, je me suis dit, qu'est-ce que la jeune fille que j'étais aurait aimé avoir pour du coup l'aider dans tout ce parcours qu'est les règles ? Et c'est déjà de un, ce qui m'a poussée, et de deux, c'est sur mon compte Instagram, je recevais beaucoup de messages de jeunes filles. qui m'envoyaient des messages avec beaucoup de questions du style « Est-ce que je n'ai pas mes règles ? Est-ce que je suis enceinte ? » Et puis je leur demandais « Mais est-ce que tu as eu un rapport ? » Et elles me disaient non. Donc je me suis dit « Il y a beaucoup encore de méconnaissances, ce n'est pas normal. » C'est pour ça qu'en fait j'en ai fait ma mission, parce que des fois j'écoutais aussi des femmes qui m'écrivaient et qui avaient déjà 30-40 ans. Ce n'est pas trop tard, mais c'est trop tard. quand même dans Vincent, c'est parce que souvent quand elles m'appellent, c'est parce qu'il y a un divorce, elles ont perdu leur travail. Donc vraiment, je me suis dit qu'il faut prendre les choses en main beaucoup plus tôt.

  • Speaker #0

    Les grandes valeurs que l'association mène aujourd'hui, c'est la bienveillance, l'inclusivité, l'égalité des chances et la delphité. J'aimerais bien savoir qu'est-ce qu'il y a derrière tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est... Du coup, ça, c'est vraiment les valeurs de l'association. Je vais commencer par la delphité. Pour moi, la Delphité, c'était très important parce que du coup, la Delphité, je ne connaissais pas ce mot. Et en fait, c'est avec la sororité, je me suis dit, il y a la sororité, il y a la fraternité, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui regroupe les femmes et les hommes ? Et du coup, j'ai découvert ce mot, la Delphité, qui est la fraternité entre hommes et femmes. Et je pense que c'est ça. C'est le mot parfait pour les règles parce qu'on a l'impression que c'est quelque chose que vivent les femmes et que les hommes ne sont pas concernés, alors que pas du tout les hommes sont concernés parce qu'ils connaissent tous une femme. Ils ont une maman, des sœurs, des filles. C'est peut-être des chefs d'entreprise qui managent des femmes. Donc, c'était important pour moi de véhiculer ça. Et on le voit au sein de l'association, on a énormément d'hommes bénévoles. Et à chaque fois, ça fait sourire tout le monde parce qu'il y a énormément d'hommes au sein de l'association. Mais c'est une vraie volonté de dire que ce sujet, c'est autant un sujet qui concerne les femmes mais qui concerne également les hommes. Alors, l'égalité des chances, très important parce que certaines personnes ne se rendent pas compte, mais les règles, c'est une source d'inégalité. C'est une vraie source d'inégalité quand on voit que certaines femmes sont obligées de prendre des congés parce qu'elles ont mal au ventre, quand on voit que certaines femmes, parce qu'il y a une mauvaise prise en charge, moi j'ai une jeune fille qui m'a écrit en désespoir, en me disant qu'elle va perdre son travail parce que 3, 4, 5 jours dans le mois, elle est obligée de louper le travail parce qu'elle ne se sent pas bien psychologiquement, bah oui, du coup ça a un vrai impact. Moi je sais que, voilà, comme je l'ai écrit dans un poste, Les règles, ça peut briser une carrière, ça peut briser une famille. Donc, c'est important. Donc oui, les règles, c'est une source d'inégalité. Et nous, à l'association, ce qu'on essaye de faire, c'est en donnant de l'information à ces jeunes filles, c'est de rétablir cette égalité, en fait, et de gommer l'inégalité au mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as remarqué, justement, des prises de conscience à travers l'association ?

  • Speaker #1

    Alors oui, déjà. Notre cœur de cible, c'est vraiment du coup les premières règles. Donc on fait beaucoup d'interventions dans les collèges. Et quand on fait les interventions dans les collèges, déjà notre mot d'ordre, c'est l'amicité. Donc c'est des ateliers filles, garçons. Et on voit déjà que la nouvelle génération, c'est une génération qui est engagée déjà, qui connaît déjà pas mal de choses, même s'il y a encore beaucoup de manque d'informations. Mais il y a quand même des personnes qui... qui ont, des jeunes filles qui ont cette connaissance. Beaucoup de féminisme, donc elles parlent beaucoup du féminisme, elles savent ce que fait le consentement. Quand des fois je pose des questions, oui, si vous êtes chez le médecin et qu'ils vous touchent pour vous ausculter sans vous dire, ben non, enfin voilà, ils sont déjà, il y a quelque chose de révolutionnaire déjà, donc ça fait plaisir. Et on voit que les garçons, il y a déjà des mentalités qui commencent à changer. Tout au long de l'atelier, on voit qu'il y a des mentalités qui commencent à changer. Donc oui, il y a du changement. Après, encore une fois, il y a encore beaucoup trop de manque d'informations, surtout dans nos quartiers et surtout pour les minorités, je dirais, et également, du coup, dans certaines cultures. Il y a un manque d'informations et c'est vraiment, pour nous, ce qui nous intéresse, c'est d'aller donner l'information dans des endroits où ils n'auront peut-être jamais l'information, en tout cas, ni auprès de leurs parents, ni à l'école.

  • Speaker #0

    Vous faites avec l'association, vous faites des ateliers partout en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, partout, on essaye d'aller partout où on a besoin de nous. Si on a une demande qui est hors de... hors de l'Île-de-France, parce qu'on est basé en Île-de-France, à Noisy-le-Grand, on essaye de se déplacer si c'est possible. Il faut savoir que du coup, au sein de l'association, on est tous salariés, donc on fait ça bénévolement, il n'y a personne qui est employée par l'association. Mais voilà, donc on essaye au mieux de pouvoir s'organiser pour aller là où on a besoin de nous. Donc on essaie, oui, de... découvrir toute la France. On est parti à Reims, on est parti en Bretagne, on est parti à Marseille. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je vous ai loupé alors à Marseille.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement.

  • Speaker #0

    Par rapport aux sujets les plus fréquents que vous abordez, soit au sein de l'association ou lors de vos ateliers, c'est quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Alors on va parler du... Déjà on va commencer par la base. Parce qu'on se rend compte que même la base, même s'ils le voient en SVT, elle n'est pas acquise. Donc, on va vraiment parler du fonctionnement du cycle mensuel de manière biologique. Mais ce qu'on va rajouter, déjà, on va beaucoup vulgariser. Je vais beaucoup vulgariser l'endomètre. Pour moi, ça équivaut au nid. Voilà, je vais leur donner des mots qu'ils puissent comprendre. des fois, quand je m'écoute, je me dis qu'est-ce que je suis en train de raconter, par exemple la phase préovulatoire, je leur dis, bon ben là c'est l'usine, c'est le moment où on va fabriquer l'ovule, il y a un petit bonhomme qui est plus rapide que l'autre, donc il va éjecter un ovule, ou ça peut être deux, et du coup c'est là qu'on a des grossesses avec des jumeaux, enfin voilà, c'est vraiment le langage que je vais employer, parce que sinon ils ne vont pas comprendre, c'est des classes de sixièmes, et du coup, Et surtout ensuite, après avoir parlé du fonctionnement biologique, sans rentrer trop dans les détails, mais c'est comment on va se sentir en fait, parce que c'est ce qui est important. En SVT, ils voient tout ce qui se passe, comme je dis, derrière le rideau, mais comment ça va se manifester dans leur vie de tous les jours, à l'école, dans leur famille, avec leurs amis, leurs copains. Et c'est là qu'on va parler du coup des quatre phases internes du cycle mensuel, avec la métaphore des saisons, l'hiver. pour la phase mensuelle et leur faire comprendre que c'est normal si à certains moments elles peuvent se sentir fatiguées, tristes, angoissées. C'est vraiment le but. Et de faire ce lien entre règles et santé mentale. C'est ce lien que je n'avais pas, que j'ai découvert très très tard et que si on m'avait dit qu'il y avait un lien entre santé mentale et cycle mensuel, ça m'aurait fait gagner des années de diagnostic. et éviter l'errance médicale. Donc on va aborder ça et ensuite on va aborder les sujets classiques des protections menstruelles avec le syndrome du choc toxique. Voilà, donc on essaie vraiment, alors nous on est une association, on va avoir une présentation qui va être très générale. Le but, c'est de leur en dire le plus possible et qu'ensuite, avec une information qui peut les intéresser, comme je ne sais pas, peut-être une jeune fille qui va se dire qu'elle a très mal au ventre, elle va pouvoir affiner avec la découverte peut-être du mot endométriose, elle pourra en parler à son médecin. Mais nous, on ne va pas faire des présentations qui vont être ciblées sur un sujet. On essaye d'être général, de donner le plus d'informations possibles, le plus de clés possibles. Et j'aime dire qu'on est le haut d'un manteau noir, en fait, et on va donner le plus d'informations possibles et c'est à elles de décanter au fur et à mesure. Et surtout, ce que j'espère aider à limiter l'errance médicale et à limiter du coup le délai dans le diagnostic d'un trouble du cycle mensuel.

  • Speaker #0

    Vous évoquez un petit peu tout ce qui est syndrome pré-mensuel, le trouble dysphorique pré-mensuel. dont tu as souffert toi-même ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, on parle du syndrome prémenstruel et du trouble. Alors, je ne parle pas du trouble dysphorique prémenstruel. Au début, j'en parlais, mais j'ai compris que c'était un petit peu trop compliqué pour vous à comprendre. Donc, j'évoque le syndrome prémenstruel pour les niveaux collèges. Quand on est sur un niveau lycée, université, j'évoque le trouble dysphorique prémenstruel. Mais pour un niveau collège, je vais parler du syndrome prémenstruel. Il veut dire qu'il y a... un syndrome plus sévère et que si vraiment on a des pensées suicidaires ou qu'on ne se sent vraiment pas bien dans sa tête, il faut tout de suite aller aux urgences, en parler avec un médecin, en parler avec sa famille. Donc oui, j'aborde. Et pour moi, comme j'ai souffert du trouble d'hystérie prémensoire et que c'est un trouble qui a une prédominance de symptômes psychologiques, c'est très important pour moi de leur faire comprendre qu'il y a un lien entre santé mentale et cycle mensuel. Et c'est marrant parce qu'on se rend compte qu'elles ont déjà, même dès la sixième, elles se rendent déjà compte, pour celles qui ont leurs règles, que ça a un impact dans leur relation interpersonnelle avec les autres. Il y a une jeune fille, par exemple, qui a pris la parole et qui dit « Oui, moi, avant mes règles, je m'embrouille beaucoup avec ma meilleure amie. » Donc, il y a déjà une conscientisation de ces ressentis, en fait. Et du coup, c'est juste de leur dire « c'est normal » . Il faut juste en parler. Et moi, ce qui me choque à chaque fois, c'est le fait qu'elles n'en parlent pas entre filles. Donc, elles n'en parlent pas avec les garçons, mais encore pire, elles n'en parlent pas entre elles. Donc, on essaye justement d'ouvrir cette discussion et souvent, elles sont là. « Ah, mais tu as tes règles ? Moi aussi, j'ai mes règles. Ah, d'accord. Si jamais tu n'as pas de protection, tu peux venir me voir. » Donc, c'est vraiment cette sororité qu'on essaye de faire naître.

  • Speaker #0

    Et du coup, si on revient, comme le sujet aussi, certes, c'est relié à l'association, tout le travail que vous faites avec l'association, mais également pour rester dans le thème du TDPM. Toi Priscilla, tu l'as eu depuis quand le TDPM ?

  • Speaker #1

    Moi, le TDPM, je l'ai eu, je pense, en tout cas, il s'est vraiment manifesté à l'université. je pense dans mes années universitaires et j'ai toujours eu une difficulté avec mes règles depuis le collège, depuis le moment où je les ai eues, mais vraiment je pense avec les années, je pense qu'aussi il y a un lien avec le stress, plus on a de stress, plus le trouble, en tout cas pour moi, va se manifester. Et à l'université, du coup, j'étais à Londres. Donc, pour moi, c'était nouveau. Je vivais dans une ville sans mes parents, sans ma famille. J'étudiais dans une langue qui n'était pas ma langue maternelle. Ce qui a fait que j'ai remarqué. J'ai remarqué, mais surtout les autres m'ont fait remarquer, en fait, qu'il y avait des moments où j'avais des comportements vraiment très démesurés. Crise de larmes. Parce que j'avais un exposé à faire et il y avait des moments où... Et c'était surtout mon copain de l'époque qui m'a fait remarquer. Mais en fait, à chaque fois avant tes règles, on se dispute. Et c'est vrai, à chaque fois avant mes règles, on se disputait. Et je voulais le quitter. Et c'était des pleurs. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai fait un peu le lien. C'est à ce moment-là où j'ai fait le lien. Et je suis partie voir un médecin, du coup mon médecin de famille. Et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Je lui ai exactement dit ça. Je suis partie voir mon médecin prétend, mon médecin de famille, et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Et il m'a dit, mais non, c'est toutes les femmes, voilà. Et en fait, avec cette phrase que j'ai prise pour argent comptant, parce que j'étais face à un médecin qui a fait des années d'études. Je me suis dit, c'est normal. Donc, j'ai continué ma vie de la même manière. Ils m'avaient donné un traitement homéopathique, autant dire que ça ne faisait rien. Donc, j'avais arrêté le traitement. Et en fait, au fil des années, ça s'est empiré. Quand j'ai eu mon premier job, qui était le job de mes rêves dans une grande société de marketing, je faisais vraiment ce que je voulais. Là, c'est là où j'ai vraiment senti mon TDPM. qu'avant mes règles, j'étais angoissée. J'avais une perte de confiance en moi, même au travail, perte de mémoire, problème de concentration, idées noires. Je m'isolais. Je pouvais ne pas donner de nouvelles à ma famille. Enfin, voilà. Et puis, moi, ça a été très loin parce que j'ai même tenté de me suicider. Donc, je suis arrivée au niveau, je dirais, plus du TDPM qui est du... du coup, quand même, il faut le dire, qui peut être mortel, parce qu'on a ces idées noires qui, pour moi, étaient incontrôlables. Et comme je ne comprenais pas ce que j'avais, déjà, je pensais que j'étais folle, déjà. Et puis, j'ai cru que j'étais bipolaire. Et donc, voilà. Donc, pour moi, ça a été très loin.

  • Speaker #0

    C'était ton compagnon, enfin, ton copain de l'époque ou compagnon qui t'avait aidé à l'identifier.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est lui qui m'a aidé à l'identifier. Je me souviens qu'à cette époque-là, j'avais une application pour les règles. Je commençais à noter des petites choses. J'ai l'impression que je suis plus triste avant mes règles. J'avais commencé à remarquer un truc, mais j'avais 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel.

  • Speaker #0

    Et à l'époque, quand t'avais 28 ans, ça doit être, là je sais plus, quel âge as-tu là du coup ?

  • Speaker #1

    Là j'ai 35, ouais, 35. Le TDPR et le SPM,

  • Speaker #0

    c'est pas très connu, en fait c'est récent, ça date de 2013, c'est intégré dans le DMS, le livre de la psychologie aux Etats-Unis depuis 2013, donc c'est pas très connu. Et les médecins, déjà, ton médecin, tu disais qu'il t'a donné de l'homéopathie, c'est déjà très bien, si j'ose dire ça, même si, effectivement, voilà, il t'avait dit que, ouais, c'est normal et tout, on entend beaucoup les médecins dire ça, c'est très dommage, mais en même temps, à l'époque, ils n'ont pas les ressources nécessaires, ils ne savaient pas aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement, effectivement, moi, oui, après, à l'âge, jusqu'à 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel. Et du coup, avec tous ces symptômes, du coup, moi, j'ai pris chaque symptôme séparément. Donc, j'avais mal au ventre, j'avais des ballonnements, j'avais de la diarrhée avant mes règles, par exemple. Pour moi, j'avais un trouble intestinal. J'avais de l'anxiété. Donc, pour moi, j'ai pris chaque symptôme, en fait, avant les règles, séparément, jusqu'au jour où j'ai lu un livre d'un psychiatre américain. qui était le pouvoir du cerveau féminin et c'est là qu'il parlait du syndrome prémenstruel et c'est là qu'il a commencé à donner des solutions et que du coup j'ai compris ah d'accord j'ai mal au sein c'est pour ça ah d'accord j'ai des problèmes de transit c'est pour ça mais ça m'a voilà changé la vie mais en fait je me dis c'est des informations on aurait dû me dire dès mes premières règles c'est vraiment l'impression pour moi c'était une chasse au trésor c'est vraiment on te laisse et puis tu découpes des indices année après année jusqu'au jour où tu te dis, tiens, en fait, il y a un syndrome prémenstruel. C'est vrai, quoi que personne ne me l'a dit. Donc, c'est un peu déplorable.

  • Speaker #0

    Donc, il y a vraiment un manque d'informations même chez les praticiens et les professionnels de santé. Donc, d'où l'intérêt aussi d'aller chercher. Enfin, que ces praticiens et ces professionnels cherchent l'info pour aider les femmes. C'est important.

  • Speaker #1

    Exactement. Et aussi, il y a quelque chose que je déplore beaucoup, c'est le fait que, OK, même s'ils savent, la seule solution qui, moi en tout cas, dans mon parcours et la plupart du temps, et le parcours d'autres femmes, ils vont prescrire la pilule. Donc, si on ne veut pas prendre la pilule contraceptive, et qu'on va voir un médecin généraliste ou gynécologue, eh bien, écoutez, madame, vous n'avez pas envie de vous soigner ? Non, en fait, je n'ai pas envie de prendre la pilule parce que la pilule, c'est d'autres problèmes et je pense que c'est un choix personnel. Chacun a le droit de vouloir ou de ne pas vouloir. Mais ils ne nous disent pas les basiques. Est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous mangez bien ? Mangez peut-être moins de sucre ? Enfin voilà, les basiques qui font que moi, mon sauvé avec mon trouble d'historie prémenstruelle, eux, tout de suite, la solution, c'est antidépresseur ou pilule contraceptive. Donc je trouve ça un petit peu dommage parce qu'avant, il y a tellement de choses à dire aux femmes. Avant de commencer par là, bien entendu, ça a sauvé des femmes. ça je ne le nie pas, mais il faut quand même, quand on est face à une jeune fille, commencer par les bases de lui parler d'une bonne alimentation et d'un bon mode de vie, parce que voilà, le sport ça aide beaucoup, l'alimentation ça aide beaucoup, et je pense que c'est la base. Ensuite, on peut prescrire des médicaments, mais d'abord rappeler que notre cycle mensuel, c'est un indicateur de bonne ou de mauvaise santé, il faut qu'on en prenne soin. Et pour en prendre soin, il faut dormir, il faut boire de l'eau, il faut éviter le stress, savoir gérer le stress.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as dépassé le trouble dysphorique prémonstruel ?

  • Speaker #1

    Alors oui, on peut dire que je l'ai dépassé, en tout cas au niveau où j'étais quand j'avais ces pensées suicidaires. Là, je vais avoir des jours noirs, ce n'est pas parti, du coup qui vont être avant mes règles. Et maintenant, vu que je sais, déjà j'arrive à prendre du recul. Et puis, c'est rien comparé à avant. C'est-à-dire avant, vraiment, je restais deux, trois semaines dans mon lit, enfermée dans ma chambre. Je pouvais ne pas sortir juste pour aller aux toilettes. Donc, ne pas prendre de douche, rien du tout. Donc, j'étais dans un état... de dépression. En fait, quand je sais, moi je sais, mon trouble dysphorique, quand il est très fort, c'est que je n'arrive pas à prendre soin de moi. Si je n'arrive pas à prendre soin de moi, c'est que j'ai atteint un stade de non-retour. Et là, ça va mieux. C'est-à-dire que je vais avoir un jour noir, mais je vais me reprendre, je vais reprendre mes activités, etc. Mais avant, c'était vraiment l'enfer sur Terre. Quand je... Même là, juste d'en... parler, j'ai des frissons parce que c'était des moments très noirs de ma vie quoi, ça aurait pu enfin j'aurais pu mourir, très clairement j'aurais pu mourir.

  • Speaker #0

    Comment ça a impacté ton travail du coup ?

  • Speaker #1

    Comment ça a impacté mon travail ? Donc oui ça me ramène à Londres j'avais commencé mon premier job, donc c'était mon job rêvé après l'université, je pouvais pas rêver mieux comme travail, je travaillais dans le marketing c'était ma voie, ma passion, enfin voilà Travailler dans une grande société, bref, tout était parfait. Et malheureusement, il y avait énormément de pression. Mais pourtant, mes évaluations, j'avais toujours 3 sur 4, donc très bon élément. Ma manager n'avait rien à dire sur moi, mais c'est moi, je me mettais une double pression. Avant mes règles, j'avais perte de confiance en moi, je prenais des critiques. Ou même des choses, j'avais aussi cette paranoïa. C'est-à-dire, quelqu'un pouvait dire quelque chose, mais j'allais penser que c'était pour moi. Donc, qu'est-ce qu'elle va penser ? Je commençais à avoir plein de pensées comme ça qui me traversaient l'esprit. Et au final, oui, j'ai eu une relation qui ne s'est pas très bien passée. Ça a été la descente aux enfers. Et du coup, après plusieurs tentatives, il y a eu une qui a été la dernière, qui a été la plus grave. Après, j'ai décidé du coup de... pas revenir au travail, pas parce que je ne voulais pas, mais parce que l'anxiété était trop grande. Après, ouais, c'est ça, après avoir manqué tellement de jours, et puis c'est qu'est-ce qu'on va dire de moi, qu'est-ce qu'on va dire ? En fait, j'avais une angoisse de retourner au travail. Je ne pouvais même, juste pour voir mes collègues, j'avais cette angoisse et je n'ai pas réussi à la surmonter. Donc voilà, et il faut savoir qu'au moment... ou je décide de quitter mon travail, je ne sais toujours pas c'est quoi le trouble dysphérique prémenstruel. Si j'avais su, ça aurait changé tout le cours de ma vie. Après, je suis très contente avec le cours de ma vie aujourd'hui, parce que sinon, je ne serais peut-être pas en train de te parler aujourd'hui, je n'aurais peut-être pas monté l'association. Mais très clairement, le fait de ne pas savoir, c'est ce qui a fait que j'ai quitté mon travail. Si on m'avait dit, voilà, ces symptômes sont liés à ça, je redis « Ah, c'est parce que ça que je me sens comme ça ! » Mais là, j'avais vraiment l'impression que c'était la fin du monde. Donc, professionnellement parlant, ça m'a fait louper des opportunités. beaucoup d'opportunités, même si j'ai toujours réussi à m'en sortir et à rebondir. Voilà quoi, je veux dire, je n'ai pas de regrets, mais j'aurais voulu savoir plus tôt. Ma vie aurait été complètement différente si j'avais su. Et je pense que du coup, la vie de beaucoup de femmes, j'ai beaucoup de femmes qui m'écrivent avec un talent exceptionnel, des femmes qui ont envie d'être avocates, médecins et qui ont du mal. Et en fait, c'est pour ça qu'à l'association, le but, c'est vraiment de dire à ces jeunes filles, ne vous inquiétez pas. Si vous avez ces symptômes, c'est normal. Il y a des solutions. Il ne faut pas rester comme ça. Et je n'ai pas envie vraiment que… Je trouve ça tellement bête qu'une jeune fille puisse louper la carrière de sa vie pour un manque d'information. Pour moi, ça me révolte.

  • Speaker #0

    Complètement. Par rapport à l'impact du TDPM sur ta vie d'aujourd'hui en tant que maman, avec tes relations interpersonnelles, qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, le TDPM avec ma vie d'aujourd'hui, déjà, c'est quelque chose de beaucoup plus durable. Je le gère beaucoup mieux, ça c'est sûr. Ma vie de maman, du coup, j'ai eu mon retour de couche il n'y a pas très longtemps, donc je crois qu'il y a un seul cycle. que j'ai vécu avec mon fils. Et ça a été. Je pense qu'être maman, ça change beaucoup. Il y a des moments, je serais bien restée au lit, mais je ne peux pas. Donc, en fait, c'est aussi une force. Donc, mon fils m'apporte beaucoup de force. Mais aussi, c'est parce que je pense que, voilà, c'est des années de thérapie. Moi, ça fait maintenant plus de cinq ans, je pense que je suis en thérapie longue pour mon trouble dysphérique prémenstruel. que j'ai appris à me connaître. Et puis, je travaille dans ce sujet. C'est un sujet que je me suis renseignée, donc ça va beaucoup mieux. Donc, je dirais que voilà, ça a un impact moindre. Ça a toujours un impact, mais rien à voir avec avant. Et dans ma vie amoureuse, après, je pense que là, je fais une distinction avec l'hypersensibilité parce que beaucoup de femmes qui ont un trouble dysphorique prémenstruel sont hypersensibles. L'hypersensibilité, malheureusement, ça apporte beaucoup de caractères un peu bizarres des hommes. On attire beaucoup les personnalités très toxiques parce qu'on a un peu ce syndrome du sauveur. Donc, on pense qu'on peut sauver tout le monde. Et du coup, oui, ça me desserre dans mes relations. Et je pense que là, c'est quelque chose qu'il faut que je travaille. Et voilà, nous, on attire beaucoup. beaucoup, beaucoup, beaucoup les personnalités un peu perverses, un peu l'hypersensibilité. Et quand on a un peu le syndrome du sauveur, de l'infirmière, on pense qu'on va sauver tout le monde. Non, donc mesdames, si vous êtes dans la même situation que moi, je vous dis non, non, non, fuyez. Malheureusement, une personne qui ne veut pas se soigner, on ne peut pas, nous, on ne pourra rien faire.

  • Speaker #0

    Le message que tu veux transmettre Priscilla, c'est travailler sur votre intérieur, sensibilité, hypersensibilité, pour que vous puissiez en fait vibrer autre chose que vous vibrez aujourd'hui. C'est bien ça le message ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment le message, travailler sur vous, travailler sur vos traumas. Moi, comme je dis, ça fait cinq ans que je suis en thérapie et des traumas d'enfance, j'en ai. Donc en fait, c'est ça je pense que la vie, c'est... Je trouve qu'on accumule tellement de choses durant l'enfance, l'adolescence, et puis l'âge adulte pour certaines personnes, et à cause d'autres personnes, c'est malheureux, parce que du coup, souvent quand on est en thérapie, c'est pour quelqu'un qui n'est pas parti en thérapie, la plupart du temps, c'est souvent... Ce n'est pas les méchants qui vont en thérapie, c'est toujours les victimes. Mais voilà, en tout cas c'est important de soigner ces traumas et surtout, surtout, surtout, je reviens sur ce syndrome de l'infirmière, de vouloir sauver le monde. Et aussi d'être trop gentil, je travaille ça avec ma psy aussi, je suis trop gentille, il ne faut pas être trop gentille, il faut être égoïste dans la vie, il faut penser à soi. avant de penser aux autres, surtout dans les relations. Et surtout quand on a un truc d'histoire écrémensuelle, qu'on a de l'hypersensibilité, il faut se protéger un maximum parce que du coup, ces personnalités un peu toxiques peuvent...

  • Speaker #0

    pour aspirer notre énergie. Et nous aussi, on peut l'être. Ça aussi, parce que souvent, on parle des autres qui sont toxiques, mais il faut savoir reconnaître qu'on peut l'être aussi.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est bien aussi le fait que tu fais le lien avec la delphité où tu mets les hommes, parce qu'il y a beaucoup d'hommes aussi qui sont victimes de tes DPM, même s'ils ne souffrent pas de ça dans leur corps, et ils souffrent à travers les comportements de... des femmes qui les entourent. Et c'est bien de le préciser. Donc aujourd'hui, le message, c'est que vous aussi, les hommes, vous êtes concernés. Et voilà, c'est bien de les intégrer et d'être aussi à leur écoute.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Ça, je suis totalement d'accord. Et c'est ce que je dis aussi. Parce que moi, j'ai des hommes qui m'écrivent et qui me disent, bon ben, ma femme, elle a le trouble d'hystérique mensuel. Qu'est-ce que je peux faire ? Et le message que je veux faire passer, c'est si on a un trouble d'esprit préventuel, il faut se soigner, il faut chercher des solutions.

  • Speaker #1

    Et il y a beaucoup de femmes qui disent, je vais chez le médecin et il me dit, c'est dans vos têtes. C'est, vous êtes borderline. Pour toi, quel est le conseil que tu peux donner à ces femmes ?

  • Speaker #0

    C'est le même conseil que je donne en atelier, c'est écoutez vos ressentis. Moi, je sais qu'on m'a dit... c'est peut-être bipolaire. Mais je ressentais au fond de moi que ce n'était pas ça. Et en fait, je me suis rendue compte dans tout mon parcours d'errance médicale que si je m'étais écoutée dès le jour 1, je n'en serais pas là. C'est parce que j'écoutais d'autres gens me dire ce que je ressentais à l'intérieur de moi. Et c'est ce que je dis aux élèves, parce que j'ai été élève à leur âge, et je me souviens que oui, à certains moments, je pouvais dire, j'ai mes règles pour ne pas faire EPS. Mais je ne me mens pas à moi-même, même si j'ai menti. disons, à l'école, à mon professeur, à l'intérieur de moi, je sais que j'ai menti. Mais quand j'ai vécu et quand je suis un jour partie à l'infirmerie parce que j'avais très mal au ventre et qu'elle ne m'a pas cru, je sais à l'intérieur de moi si je suis en train de mentir ou pas. Donc, si vous savez que vous avez ce ressenti, personne, même quelqu'un qui a fait 10 ans d'études… ne peut pas être dans votre tête. Donc, le plus important, c'est mon ressenti, c'est nos ressentis. Et on ne peut pas se mentir à soi-même. Donc, si on a mal, on a mal, en fait. Et si on n'est pas bien dans sa tête, on n'est pas bien dans sa tête. Donc, pour moi, c'est important. Et aujourd'hui, depuis que j'écoute mes ressentis, je ne laisse personne me dire comment je me sens. Je sais comment je me sens. Et avant, je laissais les autres, des médecins, me dire comment je me sentais. Du coup, je culpabilisais parce que je me disais « Ah, mais il a peut-être raison, peut-être que je suis en train de faire semblant. » Et j'avais des vraies discussions mentales comme ça. « Est-ce que Priscilla, est-ce que tu es en train de faire exprès ? Est-ce que là, vraiment, tu es mal ? Ou tu fais exprès d'être dans ton lit depuis deux semaines ? » Et en fait, à la fin de cette discussion, ben non, le point est que je vais mal. Donc, écoutez vos ressentis et surtout, ce que j'ai compris et qui m'a beaucoup aidée, c'est que Je ne suis pas au service des médecins, c'est les médecins qui sont à mon service. Ce n'est pas parce que je mets une carte vitale à l'intérieur, mais je cotise tous les mois la carte vitale. Donc, ils ont un service quand même à ma portée. De la même manière qu'on va chez un coiffeur, si on n'est pas content de sa coupe, on va dire quelque chose. Alors que quand on n'est pas content d'un médecin, je ne sais pas, il y a un peu cette autorité, on a un peu peur. il faut complètement changer ça et on a le droit, si on n'est pas contente de la prestation d'un médecin, de se lever et de dire je vais chercher un autre médecin. Donc voilà, pour moi c'est important, c'est le message que j'aimerais faire passer.

  • Speaker #1

    Merci, vraiment c'est des très bons messages que j'espère va vraiment aider nos auditeurs et nos auditrices. Alors pour revenir un petit peu, du coup juste une petite question. Par rapport à l'errance médicale, ça a duré combien pour toi Priscilla ?

  • Speaker #0

    Ça a duré 10 ans.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu as rencontré le mot TDP ?

  • Speaker #0

    Sur mon lit d'hôpital, à ma quatrième tentative de suicide, le soir, quand je me suis réveillée et que j'ai vu que je saignais, que j'avais mes règles et là j'ai pleuré, je me suis dit c'est pas possible. Je n'arrête pas de dire aux médecins qu'il y a un lien avec mon cycle mensuel et ils sont tous en train de me dire que non. Quatrième tentative, je le suis donc je dors à l'hôpital et j'ai mes règles et là du coup j'ai tapé règles suicide et c'est la première fois que j'ai lu le mot trouble dysphorique prémenstruel à partir de là j'ai écrit mon histoire depuis le lit d'hôpital sur un groupe anglais. À ce moment-là, j'ai écrit dans un groupe anglais de femmes sur le truc d'Hyspérite Prémence Fraîche. Je leur ai raconté toute mon histoire et j'ai commencé à avoir des commentaires et d'autres femmes m'ont dit « Oui, on pense que c'est ce que tu as, c'est ce qu'on vit » . Et là, je me suis dit « Eureka, enfin, enfin ! » Mais en fait, je ne sais pas, tu ne peux pas t'imaginer ce que j'ai ressenti. En fait, ouais, c'est comme une chasse au trésor qui a duré dix ans, quoi. C'est comme si je cherchais quelque chose pendant dix ans. Et je peux te dire que j'ai galéré. Et j'en ai vu des médecins, j'en ai fait des groupes sur l'anxiété, sur ci, sur ça, des psychologues. Et ce moment-là, où on... Et d'ailleurs, et c'est marrant, parce que ce moment-là...

  • Speaker #1

    Je suis émue !

  • Speaker #0

    Non, mais ouais, non, mais tu sais, le pire, c'est de se dire que... C'est qui qui m'a aidée ? C'est des femmes, en fait. J'ai trouvé mon diagnostic sur Google et les réseaux sociaux. Tu vois, c'est pas un médecin qui m'a dit « Écoutez, madame, je pense que vous avez... » Non, c'est une femme. Une femme qui m'a dit « Écoute, c'est ce que je vis. » Et là, j'ai... Ah ouais, là, ça a été le Eureka. Je sais même pas, enfin... Voilà. Et là, franchement, j'ai eu un poids qui est tombé. Je suis pas folle, en fait. Et là, j'avais envie de... vraiment d'étrangler tout le monde en fait, je ne suis pas folle, je ne suis pas folle, je vous l'ai dit, il y a un mot, c'est référencé, tous les symptômes je les ai, et d'autres femmes vivent la même chose que moi, on n'est pas en train de mentir collectivement, et des fois c'est ce que je dis aux médecins, quand encore il y a des médecins qui me disent mais non c'est faux, donc on est en train de mentir collectivement, donc j'ai une page Instagram où on est plusieurs milliers de femmes. on vit la même chose et on est toutes en train de fabuler, toutes ensemble. Et ouais, ça me révolte, mais tu vois, c'est comme ça que j'ai mis le mot sur... J'ai trouvé ces quatre lettres qui m'ont sauvé la vie, très clairement. Voilà, je veux dire, si on découvre des maladies, si on met des mots sur des choses, c'est pour sauver des vies, en fait, parce que quand on sait, tout change, en fait. Tout change.

  • Speaker #1

    Pour te dire, ça m'émeut beaucoup quand tu parles du mot, de l'expression « je ne suis pas folle » parce que moi, j'étais diagnostiquée par les médecins et on ne m'a pas dit que je suis folle, mais on m'a dit que je suis borderline. J'ai retrouvé tes vidéos parce que tu as intervenu beaucoup sur les plateaux télé. Alors du coup, si je peux citer quelques-uns, la maison des maternelles, 20 minutes.

  • Speaker #0

    le podcast Le Parisien je sais pas si il y en a d'autres du coup oui j'ai fait le magazine Le Féminin ouais j'en ai fait plein mais ouais pour moi c'était enfin au début du podcast que tu disais tu parlais de mission et j'en ai vraiment fait ma mission c'est à dire que le jour où j'ai créé ma page Instagram bah déjà c'était pas connu personne n'en parlait et la santé mentale c'était tabou et j'en ai fait ma mission j'étais la seule en France qui osait montrer son visage et de parler de tout ça, de parler de la dépression de parler du fait que oui pendant deux semaines, j'ai passé deux semaines sans prendre une douche de dire les mots en fait et je me suis heurtée par pas mal de discours il y a des gens qui m'ont dit oui mais t'es en train de créer une page de malade vous allez vous tirer vers le bas Quand j'ai fait un interview et que je ne sais plus si une personne a vu ça, oui, mais personne ne va vouloir t'embaucher après avoir vu ça. Enfin voilà, j'ai lu des choses et entendu des choses aberrantes, mais je n'ai pas lâché. Je me suis dit, dans ces cas-là, tant mieux. Je n'ai pas envie d'être embauchée par quelqu'un qui ne peut pas comprendre que j'ai un trouble derrière mon cycle mensuel. Et puis, si on est un groupe de malades, je préfère être entre malades que personne. Nous, au moins, on essaye de se soigner, on essaye de faire quelque chose. Au final, ça a été tout le contraire. Ça m'a poussée vers le haut, ça m'a aidée à faire énormément de belles choses. J'ai rencontré des femmes formidables avec qui je parle encore, qui sont devenues des amies. Et puis, j'ai entamé la grande découverte de moi-même. Donc, comme je le dis, c'est toujours les victimes qui sont en thérapie et les bourreaux. qui ne le sont pas, mais voilà, je suis contente parce que j'ai des défauts, j'ai des traumas. En tout cas, je travaille dessus et je pense qu'il n'y a rien de plus beau. Rien de plus beau que je puisse faire pour mon fils aussi, c'est d'aller bien. Et pour mes amis, mes proches, je ne suis pas parfaite, mais en tout cas, j'essaye tous les jours de l'être. Donc, je n'ai pas honte du trouble d'histoire éprémensuelle. Au contraire, ça a révélé des choses en moi, ça m'a permis d'être une personne meilleure.

  • Speaker #1

    Super. En tout cas, je te remercie. Un remerciement qui vient du cœur, de ma part, mais aussi je prends la parole. De beaucoup de femmes à la place de beaucoup de femmes pour te dire merci parce que tu es la première femme en France qui a parlé du TDPM, mais en tout cas d'après mes recherches, je ne sais pas s'il y en a d'autres, mais d'après mes recherches, tu es la première et on te doit, toutes les femmes qui sont en France et même à l'étranger forcément, d'avoir évoqué ça avec cette liberté aussi que tu émanes tout en expliquant. qu'est-ce que c'est le TDPM, qu'est-ce que ça t'a fait ? Et on est toutes derrière toi et merci, merci, merci.

  • Speaker #0

    Je suis émue du coup, mais comme je dis, c'est une mission de vie et pour moi, c'était une évidence. Et maintenant, quand je vois aujourd'hui, il reste encore plein de choses à faire, mais quand je vois d'autres femmes comme toi, continuer à prendre le relais parce qu'il y a vraiment, je me souviens un jour, j'ai lancé un coup de gueule depuis mon Instagram et il y a déjà des années de ça, je suis toute seule, je ne peux pas tout faire toute seule et aujourd'hui quand je vois que le relais est pris par d'autres femmes, ça me fait plus que plaisir et c'est cette sororité, je n'ai pas le monopole du TDPM parce qu'il y a beaucoup de femmes aussi qui m'écrivent j'ai envie de faire ça, est-ce que je le peux ? J'ai dit mais bien sûr ! Comme s'il y avait une... Enfin, voilà, que je détenais une licence. Pas du tout, justement. Moi, je veux que ça se démocratise. Et plus on en parle, mieux c'est. Plus des femmes vont sur des plateaux, mieux c'est. Et voilà, aujourd'hui, je sais en tout cas que le relais est fait, que d'autres femmes le font. Donc, je me sens beaucoup plus lézère parce qu'avant, j'avais un poids un peu énorme. Et là, je sais que je partage ce poids avec des femmes comme toi. Donc, merci à toi aussi. de prendre le relais parce qu'on en a besoin et voilà, mon rêve c'est qu'on ait une nouvelle génération qui n'ait plus à souffrir du manque d'informations sur les règles, c'est tout simple on peut avoir des troubles,

  • Speaker #1

    c'est pas grave mais si on n'a pas l'information c'est ce qui est grave et du coup à travers ton expérience que ce soit du TDPM ou de l'association la culotte rouge ... Est-ce que tu vois vraiment une évolution dans les mentalités des gens ? Qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois une évolution. Après, je vois une évolution dans nos interventions, par ce qu'on fait. Je vais raconter une petite anecdote qui m'a donné des frissons. Une jeune fille en sixième qui explique devant toute sa classe qu'elle a eu ses règles en CM2. Une jeune fille qui s'exprime devant toute sa classe, qui raconte qu'elle a eu ses règles en CM2, qu'elle l'a très mal vécue, qu'elle a des règles très douloureuses, etc. Et il y a un garçon qui a pris la parole, qui était dans sa classe en CM2, et il s'est excusé devant toute la classe. Parce qu'il s'était moqué d'elle, parce qu'elle avait eu ses règles en classe. Et il a pris la parole et il lui a dit « Je suis désolée de m'être moquée de toi, si j'avais su. » Et là... Il m'a fallu, pour ne pas pleurer, ça a été compliqué, mais ce moment, je l'ai trouvé tellement magnifique. Et c'est au changement de tout ce que je vois aujourd'hui, c'est des hommes beaucoup plus formés et beaucoup plus bienveillants sur ce sujet, de la solidarité entre femmes, et une parole qui se libère. Donc oui, le changement, il est là. il faut qu'il reste et que ça continue. Le sujet des règles, il ne peut pas être tabou parce qu'il impacte tellement la femme, ces 40 années, sur tellement de points. On ne peut pas laisser ce sujet tabou. Et pour moi, il est gital. Si on apprend aux jeunes filles, c'est quoi ? J'aime bien dire le théorème de Pythagore. Et moi, personnellement, je ne m'en suis jamais servie. Mais si on m'avait parlé de cycle mensuel, ça aurait changé ma vie. C'est vraiment le message que je passe à certains établissements scolaires qui pensent que non, deux heures pour parler du cycle mensuel, c'est trop dans un programme. Je leur parle de mes dix années d'errance. Je ne sais pas s'ils trouvent ça long ou pas, mais moi je trouve que ça aurait valu deux heures de ma vie au collège, même si j'aurais loupé deux heures de maths. Je pense que ça... Je n'en serais pas morte, mais j'aurais pu mourir du fait de ne pas avoir reçu d'informations sur mes règles.

  • Speaker #1

    Juste pour te préciser, je te dépasse parce que moi, c'est 25 ans.

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Le message est passé aujourd'hui, 25 ans, mais c'est OK. Tu as tellement dit aujourd'hui et je suis vraiment très ravie de cet échange. Et justement, 25 ans, 10 ans, il y en a d'autres, 14, 15, enfin je ne sais pas. L'essentiel, c'est de mettre les mots sur les mots et surtout, avoir de l'espoir, ne rester pas sans rien faire, mesdames. Surtout ça. Et messieurs aussi, parce que vous aussi, vous êtes concernés.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Avant de finir, quelles sont vos perspectives d'avenir ?

  • Speaker #0

    Les perspectives d'avenir, vraiment, déjà, c'est de pouvoir grossir l'association. Parce que pour le moment, on est une petite équipe, une petite équipe qui a déblayé beaucoup de choses, mais j'ai envie de voir encore plus grand. On est vraiment, pour moi, d'utilité publique. Donc c'est vraiment de faire grandir l'association, de pouvoir intervenir. Déjà, on intervient partout en France, mais s'il y avait plusieurs ateliers le même jour, on ne pourrait pas, par exemple. Et puis surtout d'être entendue par les politiques, parce qu'on a eu beaucoup de promesses par des députés, par des ministres, jusqu'aux ministres. On a eu des rendez-vous manqués par des ministres qui ne se sont pas pointés au rendez-vous alors qu'on l'avait préparé pendant des semaines. On s'est battus, on n'a pas de subvention de l'État, on s'autofinance depuis le début, pour dire notre persévérance. Mais c'est de... de pouvoir être entendue et de pouvoir obtenir les subventions qui pourraient nous permettre de faire encore plus. Pour le moment, on fait sur nos moyens, sur notre temps libre. Donc que quelqu'un réagisse et se rende compte et se dise « Ok, oui, là, il y a un vrai intérêt. » Que quelqu'un réagisse et se dise « Il y a un vrai intérêt. » Donc voilà, vraiment, c'est nos perspectives. Et moi, quand j'entends des jeunes filles qui viennent me voir et me disent mais merci beaucoup pour cet atelier il n'y a rien de plus beau pour moi ça vaut tout l'or du monde et je revois la petite fille que j'étais et je me dis je suis en train de la rendre fière magnifique j'ai oublié une question par rapport à comment on adhère ton association comment on peut adhérer il y a deux manières d'adhérer on peut être bénévole Du coup, bénévole, vous pouvez nous accompagner dans les animations ou les ateliers. On peut devenir animatrice si on a une réelle appétence sur le sujet du cycle mensuel. Et puis, pour adhérer via Eloasso, on nous envoie un petit mail sur l'adresse mail laculotrerouge3.com. On peut en discuter. Et voilà, on a vraiment besoin de bénévoles sur le terrain, mais également pour créer nos outils pédagogiques. Et les hommes et les femmes sont les bienvenus. Super.

  • Speaker #1

    Le mot de la fin que tu souhaites transmettre aujourd'hui à nos chers auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, le mot de la fin, ça avait quelque chose que je me suis rendu compte. Quand j'étais dans mon lit, parce que j'ai passé beaucoup de temps dans mon lit, J'ai cru que, des mois même, que la vie était terminée, que je perdais mon temps. Mais j'aimerais dire aux personnes qui, là, se trouvent dans une situation de désespoir, dans la dépression, qu'il y aura toujours un après. Et que même si on a passé un mois, deux mois, trois mois, un an, deux ans, trois ans dans son lit à déprimer, il y a de l'espoir, il y a la possibilité de rebondir, de faire des belles choses. La vie ne s'arrête pas, parce que moi j'avais l'impression que ma vie s'était arrêtée, que je perdais du temps, que je ne m'en sortirais jamais, que je ne serais jamais quelqu'un. C'est faux. Prenez le temps qu'il vous faut, que ce soit des mois, des années, des jours. C'est important et vous reviendrez beaucoup plus fort. Donc voilà, si vous êtes dans votre lit, ne culpabilisez pas, ça ne sert à rien justement. Il faut ciper le temps où vous êtes dans votre lit, parce qu'un jour vous en sortirez. Donc ça sert à rien d'avoir une double peine à culpabiliser si on veut, voilà. C'est mon message.

  • Speaker #1

    Super. Alors moi, je retiens l'adélphité, intégrer les hommes et les femmes au même niveau. Et je retiens aussi l'hypersensibilité. Mesdames, si vous souffrez du TDPM notamment, il peut y avoir un lien avec l'hypersensibilité. Donc travaillez sur cette hypersensibilité. Tu as parlé aussi de travail, de soigner les traumas, le syndrome d'infirmière. Être gentille, c'est bien, mais c'est mieux d'être solide. Et puis aussi, un dernier message, c'est... écoutez vous-même mesdames parce que même si les médecins vous disent vous êtes bipolaire vous êtes borderline, écoutez-vous c'est votre intérieur qui va vous parler le plus et vos symptômes c'est réel c'est pas de la folie, ça vient pas de nulle part c'est quelque chose que vous avez et voilà donc je suis très contente d'avoir cet échange avec toi Priscilla et merci à ton fils qui était tout gentil pendant cet épisode

  • Speaker #0

    C'est un futur membre de l'association. Alors lui, les règles, ils sont tout dessus. Donc, la formation commence depuis très jeune.

  • Speaker #1

    Merci Priscilla.

  • Speaker #0

    Merci à toi infiniment Linda. Merci beaucoup.

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Description

Parce qu’il est essentiel de continuer à donner la parole aux femmes qui témoignent de leur parcours face au SPM (Syndrome Prémenstruel) et au TDPM (Trouble Dysphorique Prémenstruel), mais aussi de mettre en lumière les acteurs engagés qui œuvrent chaque jour pour briser les tabous autour de la santé menstruelle. Nous souhaitons également valoriser le travail précieux de professionnels de santé , qui accompagnent ces femmes souvent dans l’ombre, en leur apportant écoute, soutien et solutions adaptées.

C’est dans cet esprit, et à l’occasion de notre épisode de reprise (arrêt pendant plusieurs mois), que nous avons eu l’honneur d’interviewer Prescilla Lubin, présidente de l’association Clotte Rouge. Une association engagée qui milite pour une meilleure information notamment pour les jeunes filles et garçons, une reconnaissance médicale et une réelle prise en charge des problématiques liées aux règles.

Cet épisode marque notre deuxième participation au Podcasthon 2025, un événement solidaire où les podcasts se mobilisent pour faire connaître les associations et encourager les auditeurs et auditrices à les soutenir en adhérant. Ensemble, à travers la voix de celles qui vivent des anomalies du cycle menstruel au quotidien et de celles et ceux qui agissent pour faire bouger les lignes, nous espérons contribuer à une meilleure connaissance, une plus grande libération de la parole et, surtout, à une déstigmatisation des douleurs menstruelles.


Pour retrouver le lien d'adhésion c'est par ici: https://www.laculotterouge.com/page/2946298-accueil

Pour suivre l'association sur Instagram: https://www.instagram.com/laculotterouge/



Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas je suis Lynda, coach de santé et leadership certifiée, j'accompagne les femmes a mieux vivre les troubles liés au cycle menstruel pour retrouver une vie plus seréne.

Pour en savoir plus n'hésitez pas à me suivre sur les réseaux via ce lien: https://linktr.ee/ayurlife




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Linda. Bienvenue à toutes et à tous dans le podcast Libérée, Délivrée du SPM et TDPM. Aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Priscilla Lubin. la présidente de l'association Pilote Rouge. Bienvenue Priscilla.

  • Speaker #1

    Bonjour Linda, merci beaucoup pour l'invitation. Je suis ravie de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Alors c'est qui Priscilla Lubin ?

  • Speaker #1

    Alors c'est qui Priscilla Lubin ? Alors bon ben je suis Priscilla, j'ai 35 ans, 36 bientôt, là je monte. Je suis la créatrice du compte TDPM et moi. C'est de là où tout a commencé. Donc, c'est un compte Instagram où, du coup, je raconte mon expérience avec le trouble historique pré-mensuel. Donc, je pense qu'on en parlera ensuite. Et en 2020, j'ai créé l'association La Culotte Rouge, justement pour démocratiser les informations sur le cycle mensuel. Et ça me tenait à cœur de faire quelque chose pour la nouvelle génération, pour les jeunes filles. qui viennent d'avoir leurs règles.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée intérieurement à créer cette association ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a poussée à faire ça, c'est vraiment, je me suis dit, qu'est-ce que la jeune fille que j'étais aurait aimé avoir pour du coup l'aider dans tout ce parcours qu'est les règles ? Et c'est déjà de un, ce qui m'a poussée, et de deux, c'est sur mon compte Instagram, je recevais beaucoup de messages de jeunes filles. qui m'envoyaient des messages avec beaucoup de questions du style « Est-ce que je n'ai pas mes règles ? Est-ce que je suis enceinte ? » Et puis je leur demandais « Mais est-ce que tu as eu un rapport ? » Et elles me disaient non. Donc je me suis dit « Il y a beaucoup encore de méconnaissances, ce n'est pas normal. » C'est pour ça qu'en fait j'en ai fait ma mission, parce que des fois j'écoutais aussi des femmes qui m'écrivaient et qui avaient déjà 30-40 ans. Ce n'est pas trop tard, mais c'est trop tard. quand même dans Vincent, c'est parce que souvent quand elles m'appellent, c'est parce qu'il y a un divorce, elles ont perdu leur travail. Donc vraiment, je me suis dit qu'il faut prendre les choses en main beaucoup plus tôt.

  • Speaker #0

    Les grandes valeurs que l'association mène aujourd'hui, c'est la bienveillance, l'inclusivité, l'égalité des chances et la delphité. J'aimerais bien savoir qu'est-ce qu'il y a derrière tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est... Du coup, ça, c'est vraiment les valeurs de l'association. Je vais commencer par la delphité. Pour moi, la Delphité, c'était très important parce que du coup, la Delphité, je ne connaissais pas ce mot. Et en fait, c'est avec la sororité, je me suis dit, il y a la sororité, il y a la fraternité, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui regroupe les femmes et les hommes ? Et du coup, j'ai découvert ce mot, la Delphité, qui est la fraternité entre hommes et femmes. Et je pense que c'est ça. C'est le mot parfait pour les règles parce qu'on a l'impression que c'est quelque chose que vivent les femmes et que les hommes ne sont pas concernés, alors que pas du tout les hommes sont concernés parce qu'ils connaissent tous une femme. Ils ont une maman, des sœurs, des filles. C'est peut-être des chefs d'entreprise qui managent des femmes. Donc, c'était important pour moi de véhiculer ça. Et on le voit au sein de l'association, on a énormément d'hommes bénévoles. Et à chaque fois, ça fait sourire tout le monde parce qu'il y a énormément d'hommes au sein de l'association. Mais c'est une vraie volonté de dire que ce sujet, c'est autant un sujet qui concerne les femmes mais qui concerne également les hommes. Alors, l'égalité des chances, très important parce que certaines personnes ne se rendent pas compte, mais les règles, c'est une source d'inégalité. C'est une vraie source d'inégalité quand on voit que certaines femmes sont obligées de prendre des congés parce qu'elles ont mal au ventre, quand on voit que certaines femmes, parce qu'il y a une mauvaise prise en charge, moi j'ai une jeune fille qui m'a écrit en désespoir, en me disant qu'elle va perdre son travail parce que 3, 4, 5 jours dans le mois, elle est obligée de louper le travail parce qu'elle ne se sent pas bien psychologiquement, bah oui, du coup ça a un vrai impact. Moi je sais que, voilà, comme je l'ai écrit dans un poste, Les règles, ça peut briser une carrière, ça peut briser une famille. Donc, c'est important. Donc oui, les règles, c'est une source d'inégalité. Et nous, à l'association, ce qu'on essaye de faire, c'est en donnant de l'information à ces jeunes filles, c'est de rétablir cette égalité, en fait, et de gommer l'inégalité au mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as remarqué, justement, des prises de conscience à travers l'association ?

  • Speaker #1

    Alors oui, déjà. Notre cœur de cible, c'est vraiment du coup les premières règles. Donc on fait beaucoup d'interventions dans les collèges. Et quand on fait les interventions dans les collèges, déjà notre mot d'ordre, c'est l'amicité. Donc c'est des ateliers filles, garçons. Et on voit déjà que la nouvelle génération, c'est une génération qui est engagée déjà, qui connaît déjà pas mal de choses, même s'il y a encore beaucoup de manque d'informations. Mais il y a quand même des personnes qui... qui ont, des jeunes filles qui ont cette connaissance. Beaucoup de féminisme, donc elles parlent beaucoup du féminisme, elles savent ce que fait le consentement. Quand des fois je pose des questions, oui, si vous êtes chez le médecin et qu'ils vous touchent pour vous ausculter sans vous dire, ben non, enfin voilà, ils sont déjà, il y a quelque chose de révolutionnaire déjà, donc ça fait plaisir. Et on voit que les garçons, il y a déjà des mentalités qui commencent à changer. Tout au long de l'atelier, on voit qu'il y a des mentalités qui commencent à changer. Donc oui, il y a du changement. Après, encore une fois, il y a encore beaucoup trop de manque d'informations, surtout dans nos quartiers et surtout pour les minorités, je dirais, et également, du coup, dans certaines cultures. Il y a un manque d'informations et c'est vraiment, pour nous, ce qui nous intéresse, c'est d'aller donner l'information dans des endroits où ils n'auront peut-être jamais l'information, en tout cas, ni auprès de leurs parents, ni à l'école.

  • Speaker #0

    Vous faites avec l'association, vous faites des ateliers partout en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, partout, on essaye d'aller partout où on a besoin de nous. Si on a une demande qui est hors de... hors de l'Île-de-France, parce qu'on est basé en Île-de-France, à Noisy-le-Grand, on essaye de se déplacer si c'est possible. Il faut savoir que du coup, au sein de l'association, on est tous salariés, donc on fait ça bénévolement, il n'y a personne qui est employée par l'association. Mais voilà, donc on essaye au mieux de pouvoir s'organiser pour aller là où on a besoin de nous. Donc on essaie, oui, de... découvrir toute la France. On est parti à Reims, on est parti en Bretagne, on est parti à Marseille. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je vous ai loupé alors à Marseille.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement.

  • Speaker #0

    Par rapport aux sujets les plus fréquents que vous abordez, soit au sein de l'association ou lors de vos ateliers, c'est quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Alors on va parler du... Déjà on va commencer par la base. Parce qu'on se rend compte que même la base, même s'ils le voient en SVT, elle n'est pas acquise. Donc, on va vraiment parler du fonctionnement du cycle mensuel de manière biologique. Mais ce qu'on va rajouter, déjà, on va beaucoup vulgariser. Je vais beaucoup vulgariser l'endomètre. Pour moi, ça équivaut au nid. Voilà, je vais leur donner des mots qu'ils puissent comprendre. des fois, quand je m'écoute, je me dis qu'est-ce que je suis en train de raconter, par exemple la phase préovulatoire, je leur dis, bon ben là c'est l'usine, c'est le moment où on va fabriquer l'ovule, il y a un petit bonhomme qui est plus rapide que l'autre, donc il va éjecter un ovule, ou ça peut être deux, et du coup c'est là qu'on a des grossesses avec des jumeaux, enfin voilà, c'est vraiment le langage que je vais employer, parce que sinon ils ne vont pas comprendre, c'est des classes de sixièmes, et du coup, Et surtout ensuite, après avoir parlé du fonctionnement biologique, sans rentrer trop dans les détails, mais c'est comment on va se sentir en fait, parce que c'est ce qui est important. En SVT, ils voient tout ce qui se passe, comme je dis, derrière le rideau, mais comment ça va se manifester dans leur vie de tous les jours, à l'école, dans leur famille, avec leurs amis, leurs copains. Et c'est là qu'on va parler du coup des quatre phases internes du cycle mensuel, avec la métaphore des saisons, l'hiver. pour la phase mensuelle et leur faire comprendre que c'est normal si à certains moments elles peuvent se sentir fatiguées, tristes, angoissées. C'est vraiment le but. Et de faire ce lien entre règles et santé mentale. C'est ce lien que je n'avais pas, que j'ai découvert très très tard et que si on m'avait dit qu'il y avait un lien entre santé mentale et cycle mensuel, ça m'aurait fait gagner des années de diagnostic. et éviter l'errance médicale. Donc on va aborder ça et ensuite on va aborder les sujets classiques des protections menstruelles avec le syndrome du choc toxique. Voilà, donc on essaie vraiment, alors nous on est une association, on va avoir une présentation qui va être très générale. Le but, c'est de leur en dire le plus possible et qu'ensuite, avec une information qui peut les intéresser, comme je ne sais pas, peut-être une jeune fille qui va se dire qu'elle a très mal au ventre, elle va pouvoir affiner avec la découverte peut-être du mot endométriose, elle pourra en parler à son médecin. Mais nous, on ne va pas faire des présentations qui vont être ciblées sur un sujet. On essaye d'être général, de donner le plus d'informations possibles, le plus de clés possibles. Et j'aime dire qu'on est le haut d'un manteau noir, en fait, et on va donner le plus d'informations possibles et c'est à elles de décanter au fur et à mesure. Et surtout, ce que j'espère aider à limiter l'errance médicale et à limiter du coup le délai dans le diagnostic d'un trouble du cycle mensuel.

  • Speaker #0

    Vous évoquez un petit peu tout ce qui est syndrome pré-mensuel, le trouble dysphorique pré-mensuel. dont tu as souffert toi-même ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, on parle du syndrome prémenstruel et du trouble. Alors, je ne parle pas du trouble dysphorique prémenstruel. Au début, j'en parlais, mais j'ai compris que c'était un petit peu trop compliqué pour vous à comprendre. Donc, j'évoque le syndrome prémenstruel pour les niveaux collèges. Quand on est sur un niveau lycée, université, j'évoque le trouble dysphorique prémenstruel. Mais pour un niveau collège, je vais parler du syndrome prémenstruel. Il veut dire qu'il y a... un syndrome plus sévère et que si vraiment on a des pensées suicidaires ou qu'on ne se sent vraiment pas bien dans sa tête, il faut tout de suite aller aux urgences, en parler avec un médecin, en parler avec sa famille. Donc oui, j'aborde. Et pour moi, comme j'ai souffert du trouble d'hystérie prémensoire et que c'est un trouble qui a une prédominance de symptômes psychologiques, c'est très important pour moi de leur faire comprendre qu'il y a un lien entre santé mentale et cycle mensuel. Et c'est marrant parce qu'on se rend compte qu'elles ont déjà, même dès la sixième, elles se rendent déjà compte, pour celles qui ont leurs règles, que ça a un impact dans leur relation interpersonnelle avec les autres. Il y a une jeune fille, par exemple, qui a pris la parole et qui dit « Oui, moi, avant mes règles, je m'embrouille beaucoup avec ma meilleure amie. » Donc, il y a déjà une conscientisation de ces ressentis, en fait. Et du coup, c'est juste de leur dire « c'est normal » . Il faut juste en parler. Et moi, ce qui me choque à chaque fois, c'est le fait qu'elles n'en parlent pas entre filles. Donc, elles n'en parlent pas avec les garçons, mais encore pire, elles n'en parlent pas entre elles. Donc, on essaye justement d'ouvrir cette discussion et souvent, elles sont là. « Ah, mais tu as tes règles ? Moi aussi, j'ai mes règles. Ah, d'accord. Si jamais tu n'as pas de protection, tu peux venir me voir. » Donc, c'est vraiment cette sororité qu'on essaye de faire naître.

  • Speaker #0

    Et du coup, si on revient, comme le sujet aussi, certes, c'est relié à l'association, tout le travail que vous faites avec l'association, mais également pour rester dans le thème du TDPM. Toi Priscilla, tu l'as eu depuis quand le TDPM ?

  • Speaker #1

    Moi, le TDPM, je l'ai eu, je pense, en tout cas, il s'est vraiment manifesté à l'université. je pense dans mes années universitaires et j'ai toujours eu une difficulté avec mes règles depuis le collège, depuis le moment où je les ai eues, mais vraiment je pense avec les années, je pense qu'aussi il y a un lien avec le stress, plus on a de stress, plus le trouble, en tout cas pour moi, va se manifester. Et à l'université, du coup, j'étais à Londres. Donc, pour moi, c'était nouveau. Je vivais dans une ville sans mes parents, sans ma famille. J'étudiais dans une langue qui n'était pas ma langue maternelle. Ce qui a fait que j'ai remarqué. J'ai remarqué, mais surtout les autres m'ont fait remarquer, en fait, qu'il y avait des moments où j'avais des comportements vraiment très démesurés. Crise de larmes. Parce que j'avais un exposé à faire et il y avait des moments où... Et c'était surtout mon copain de l'époque qui m'a fait remarquer. Mais en fait, à chaque fois avant tes règles, on se dispute. Et c'est vrai, à chaque fois avant mes règles, on se disputait. Et je voulais le quitter. Et c'était des pleurs. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai fait un peu le lien. C'est à ce moment-là où j'ai fait le lien. Et je suis partie voir un médecin, du coup mon médecin de famille. Et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Je lui ai exactement dit ça. Je suis partie voir mon médecin prétend, mon médecin de famille, et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Et il m'a dit, mais non, c'est toutes les femmes, voilà. Et en fait, avec cette phrase que j'ai prise pour argent comptant, parce que j'étais face à un médecin qui a fait des années d'études. Je me suis dit, c'est normal. Donc, j'ai continué ma vie de la même manière. Ils m'avaient donné un traitement homéopathique, autant dire que ça ne faisait rien. Donc, j'avais arrêté le traitement. Et en fait, au fil des années, ça s'est empiré. Quand j'ai eu mon premier job, qui était le job de mes rêves dans une grande société de marketing, je faisais vraiment ce que je voulais. Là, c'est là où j'ai vraiment senti mon TDPM. qu'avant mes règles, j'étais angoissée. J'avais une perte de confiance en moi, même au travail, perte de mémoire, problème de concentration, idées noires. Je m'isolais. Je pouvais ne pas donner de nouvelles à ma famille. Enfin, voilà. Et puis, moi, ça a été très loin parce que j'ai même tenté de me suicider. Donc, je suis arrivée au niveau, je dirais, plus du TDPM qui est du... du coup, quand même, il faut le dire, qui peut être mortel, parce qu'on a ces idées noires qui, pour moi, étaient incontrôlables. Et comme je ne comprenais pas ce que j'avais, déjà, je pensais que j'étais folle, déjà. Et puis, j'ai cru que j'étais bipolaire. Et donc, voilà. Donc, pour moi, ça a été très loin.

  • Speaker #0

    C'était ton compagnon, enfin, ton copain de l'époque ou compagnon qui t'avait aidé à l'identifier.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est lui qui m'a aidé à l'identifier. Je me souviens qu'à cette époque-là, j'avais une application pour les règles. Je commençais à noter des petites choses. J'ai l'impression que je suis plus triste avant mes règles. J'avais commencé à remarquer un truc, mais j'avais 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel.

  • Speaker #0

    Et à l'époque, quand t'avais 28 ans, ça doit être, là je sais plus, quel âge as-tu là du coup ?

  • Speaker #1

    Là j'ai 35, ouais, 35. Le TDPR et le SPM,

  • Speaker #0

    c'est pas très connu, en fait c'est récent, ça date de 2013, c'est intégré dans le DMS, le livre de la psychologie aux Etats-Unis depuis 2013, donc c'est pas très connu. Et les médecins, déjà, ton médecin, tu disais qu'il t'a donné de l'homéopathie, c'est déjà très bien, si j'ose dire ça, même si, effectivement, voilà, il t'avait dit que, ouais, c'est normal et tout, on entend beaucoup les médecins dire ça, c'est très dommage, mais en même temps, à l'époque, ils n'ont pas les ressources nécessaires, ils ne savaient pas aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement, effectivement, moi, oui, après, à l'âge, jusqu'à 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel. Et du coup, avec tous ces symptômes, du coup, moi, j'ai pris chaque symptôme séparément. Donc, j'avais mal au ventre, j'avais des ballonnements, j'avais de la diarrhée avant mes règles, par exemple. Pour moi, j'avais un trouble intestinal. J'avais de l'anxiété. Donc, pour moi, j'ai pris chaque symptôme, en fait, avant les règles, séparément, jusqu'au jour où j'ai lu un livre d'un psychiatre américain. qui était le pouvoir du cerveau féminin et c'est là qu'il parlait du syndrome prémenstruel et c'est là qu'il a commencé à donner des solutions et que du coup j'ai compris ah d'accord j'ai mal au sein c'est pour ça ah d'accord j'ai des problèmes de transit c'est pour ça mais ça m'a voilà changé la vie mais en fait je me dis c'est des informations on aurait dû me dire dès mes premières règles c'est vraiment l'impression pour moi c'était une chasse au trésor c'est vraiment on te laisse et puis tu découpes des indices année après année jusqu'au jour où tu te dis, tiens, en fait, il y a un syndrome prémenstruel. C'est vrai, quoi que personne ne me l'a dit. Donc, c'est un peu déplorable.

  • Speaker #0

    Donc, il y a vraiment un manque d'informations même chez les praticiens et les professionnels de santé. Donc, d'où l'intérêt aussi d'aller chercher. Enfin, que ces praticiens et ces professionnels cherchent l'info pour aider les femmes. C'est important.

  • Speaker #1

    Exactement. Et aussi, il y a quelque chose que je déplore beaucoup, c'est le fait que, OK, même s'ils savent, la seule solution qui, moi en tout cas, dans mon parcours et la plupart du temps, et le parcours d'autres femmes, ils vont prescrire la pilule. Donc, si on ne veut pas prendre la pilule contraceptive, et qu'on va voir un médecin généraliste ou gynécologue, eh bien, écoutez, madame, vous n'avez pas envie de vous soigner ? Non, en fait, je n'ai pas envie de prendre la pilule parce que la pilule, c'est d'autres problèmes et je pense que c'est un choix personnel. Chacun a le droit de vouloir ou de ne pas vouloir. Mais ils ne nous disent pas les basiques. Est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous mangez bien ? Mangez peut-être moins de sucre ? Enfin voilà, les basiques qui font que moi, mon sauvé avec mon trouble d'historie prémenstruelle, eux, tout de suite, la solution, c'est antidépresseur ou pilule contraceptive. Donc je trouve ça un petit peu dommage parce qu'avant, il y a tellement de choses à dire aux femmes. Avant de commencer par là, bien entendu, ça a sauvé des femmes. ça je ne le nie pas, mais il faut quand même, quand on est face à une jeune fille, commencer par les bases de lui parler d'une bonne alimentation et d'un bon mode de vie, parce que voilà, le sport ça aide beaucoup, l'alimentation ça aide beaucoup, et je pense que c'est la base. Ensuite, on peut prescrire des médicaments, mais d'abord rappeler que notre cycle mensuel, c'est un indicateur de bonne ou de mauvaise santé, il faut qu'on en prenne soin. Et pour en prendre soin, il faut dormir, il faut boire de l'eau, il faut éviter le stress, savoir gérer le stress.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as dépassé le trouble dysphorique prémonstruel ?

  • Speaker #1

    Alors oui, on peut dire que je l'ai dépassé, en tout cas au niveau où j'étais quand j'avais ces pensées suicidaires. Là, je vais avoir des jours noirs, ce n'est pas parti, du coup qui vont être avant mes règles. Et maintenant, vu que je sais, déjà j'arrive à prendre du recul. Et puis, c'est rien comparé à avant. C'est-à-dire avant, vraiment, je restais deux, trois semaines dans mon lit, enfermée dans ma chambre. Je pouvais ne pas sortir juste pour aller aux toilettes. Donc, ne pas prendre de douche, rien du tout. Donc, j'étais dans un état... de dépression. En fait, quand je sais, moi je sais, mon trouble dysphorique, quand il est très fort, c'est que je n'arrive pas à prendre soin de moi. Si je n'arrive pas à prendre soin de moi, c'est que j'ai atteint un stade de non-retour. Et là, ça va mieux. C'est-à-dire que je vais avoir un jour noir, mais je vais me reprendre, je vais reprendre mes activités, etc. Mais avant, c'était vraiment l'enfer sur Terre. Quand je... Même là, juste d'en... parler, j'ai des frissons parce que c'était des moments très noirs de ma vie quoi, ça aurait pu enfin j'aurais pu mourir, très clairement j'aurais pu mourir.

  • Speaker #0

    Comment ça a impacté ton travail du coup ?

  • Speaker #1

    Comment ça a impacté mon travail ? Donc oui ça me ramène à Londres j'avais commencé mon premier job, donc c'était mon job rêvé après l'université, je pouvais pas rêver mieux comme travail, je travaillais dans le marketing c'était ma voie, ma passion, enfin voilà Travailler dans une grande société, bref, tout était parfait. Et malheureusement, il y avait énormément de pression. Mais pourtant, mes évaluations, j'avais toujours 3 sur 4, donc très bon élément. Ma manager n'avait rien à dire sur moi, mais c'est moi, je me mettais une double pression. Avant mes règles, j'avais perte de confiance en moi, je prenais des critiques. Ou même des choses, j'avais aussi cette paranoïa. C'est-à-dire, quelqu'un pouvait dire quelque chose, mais j'allais penser que c'était pour moi. Donc, qu'est-ce qu'elle va penser ? Je commençais à avoir plein de pensées comme ça qui me traversaient l'esprit. Et au final, oui, j'ai eu une relation qui ne s'est pas très bien passée. Ça a été la descente aux enfers. Et du coup, après plusieurs tentatives, il y a eu une qui a été la dernière, qui a été la plus grave. Après, j'ai décidé du coup de... pas revenir au travail, pas parce que je ne voulais pas, mais parce que l'anxiété était trop grande. Après, ouais, c'est ça, après avoir manqué tellement de jours, et puis c'est qu'est-ce qu'on va dire de moi, qu'est-ce qu'on va dire ? En fait, j'avais une angoisse de retourner au travail. Je ne pouvais même, juste pour voir mes collègues, j'avais cette angoisse et je n'ai pas réussi à la surmonter. Donc voilà, et il faut savoir qu'au moment... ou je décide de quitter mon travail, je ne sais toujours pas c'est quoi le trouble dysphérique prémenstruel. Si j'avais su, ça aurait changé tout le cours de ma vie. Après, je suis très contente avec le cours de ma vie aujourd'hui, parce que sinon, je ne serais peut-être pas en train de te parler aujourd'hui, je n'aurais peut-être pas monté l'association. Mais très clairement, le fait de ne pas savoir, c'est ce qui a fait que j'ai quitté mon travail. Si on m'avait dit, voilà, ces symptômes sont liés à ça, je redis « Ah, c'est parce que ça que je me sens comme ça ! » Mais là, j'avais vraiment l'impression que c'était la fin du monde. Donc, professionnellement parlant, ça m'a fait louper des opportunités. beaucoup d'opportunités, même si j'ai toujours réussi à m'en sortir et à rebondir. Voilà quoi, je veux dire, je n'ai pas de regrets, mais j'aurais voulu savoir plus tôt. Ma vie aurait été complètement différente si j'avais su. Et je pense que du coup, la vie de beaucoup de femmes, j'ai beaucoup de femmes qui m'écrivent avec un talent exceptionnel, des femmes qui ont envie d'être avocates, médecins et qui ont du mal. Et en fait, c'est pour ça qu'à l'association, le but, c'est vraiment de dire à ces jeunes filles, ne vous inquiétez pas. Si vous avez ces symptômes, c'est normal. Il y a des solutions. Il ne faut pas rester comme ça. Et je n'ai pas envie vraiment que… Je trouve ça tellement bête qu'une jeune fille puisse louper la carrière de sa vie pour un manque d'information. Pour moi, ça me révolte.

  • Speaker #0

    Complètement. Par rapport à l'impact du TDPM sur ta vie d'aujourd'hui en tant que maman, avec tes relations interpersonnelles, qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, le TDPM avec ma vie d'aujourd'hui, déjà, c'est quelque chose de beaucoup plus durable. Je le gère beaucoup mieux, ça c'est sûr. Ma vie de maman, du coup, j'ai eu mon retour de couche il n'y a pas très longtemps, donc je crois qu'il y a un seul cycle. que j'ai vécu avec mon fils. Et ça a été. Je pense qu'être maman, ça change beaucoup. Il y a des moments, je serais bien restée au lit, mais je ne peux pas. Donc, en fait, c'est aussi une force. Donc, mon fils m'apporte beaucoup de force. Mais aussi, c'est parce que je pense que, voilà, c'est des années de thérapie. Moi, ça fait maintenant plus de cinq ans, je pense que je suis en thérapie longue pour mon trouble dysphérique prémenstruel. que j'ai appris à me connaître. Et puis, je travaille dans ce sujet. C'est un sujet que je me suis renseignée, donc ça va beaucoup mieux. Donc, je dirais que voilà, ça a un impact moindre. Ça a toujours un impact, mais rien à voir avec avant. Et dans ma vie amoureuse, après, je pense que là, je fais une distinction avec l'hypersensibilité parce que beaucoup de femmes qui ont un trouble dysphorique prémenstruel sont hypersensibles. L'hypersensibilité, malheureusement, ça apporte beaucoup de caractères un peu bizarres des hommes. On attire beaucoup les personnalités très toxiques parce qu'on a un peu ce syndrome du sauveur. Donc, on pense qu'on peut sauver tout le monde. Et du coup, oui, ça me desserre dans mes relations. Et je pense que là, c'est quelque chose qu'il faut que je travaille. Et voilà, nous, on attire beaucoup. beaucoup, beaucoup, beaucoup les personnalités un peu perverses, un peu l'hypersensibilité. Et quand on a un peu le syndrome du sauveur, de l'infirmière, on pense qu'on va sauver tout le monde. Non, donc mesdames, si vous êtes dans la même situation que moi, je vous dis non, non, non, fuyez. Malheureusement, une personne qui ne veut pas se soigner, on ne peut pas, nous, on ne pourra rien faire.

  • Speaker #0

    Le message que tu veux transmettre Priscilla, c'est travailler sur votre intérieur, sensibilité, hypersensibilité, pour que vous puissiez en fait vibrer autre chose que vous vibrez aujourd'hui. C'est bien ça le message ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment le message, travailler sur vous, travailler sur vos traumas. Moi, comme je dis, ça fait cinq ans que je suis en thérapie et des traumas d'enfance, j'en ai. Donc en fait, c'est ça je pense que la vie, c'est... Je trouve qu'on accumule tellement de choses durant l'enfance, l'adolescence, et puis l'âge adulte pour certaines personnes, et à cause d'autres personnes, c'est malheureux, parce que du coup, souvent quand on est en thérapie, c'est pour quelqu'un qui n'est pas parti en thérapie, la plupart du temps, c'est souvent... Ce n'est pas les méchants qui vont en thérapie, c'est toujours les victimes. Mais voilà, en tout cas c'est important de soigner ces traumas et surtout, surtout, surtout, je reviens sur ce syndrome de l'infirmière, de vouloir sauver le monde. Et aussi d'être trop gentil, je travaille ça avec ma psy aussi, je suis trop gentille, il ne faut pas être trop gentille, il faut être égoïste dans la vie, il faut penser à soi. avant de penser aux autres, surtout dans les relations. Et surtout quand on a un truc d'histoire écrémensuelle, qu'on a de l'hypersensibilité, il faut se protéger un maximum parce que du coup, ces personnalités un peu toxiques peuvent...

  • Speaker #0

    pour aspirer notre énergie. Et nous aussi, on peut l'être. Ça aussi, parce que souvent, on parle des autres qui sont toxiques, mais il faut savoir reconnaître qu'on peut l'être aussi.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est bien aussi le fait que tu fais le lien avec la delphité où tu mets les hommes, parce qu'il y a beaucoup d'hommes aussi qui sont victimes de tes DPM, même s'ils ne souffrent pas de ça dans leur corps, et ils souffrent à travers les comportements de... des femmes qui les entourent. Et c'est bien de le préciser. Donc aujourd'hui, le message, c'est que vous aussi, les hommes, vous êtes concernés. Et voilà, c'est bien de les intégrer et d'être aussi à leur écoute.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Ça, je suis totalement d'accord. Et c'est ce que je dis aussi. Parce que moi, j'ai des hommes qui m'écrivent et qui me disent, bon ben, ma femme, elle a le trouble d'hystérique mensuel. Qu'est-ce que je peux faire ? Et le message que je veux faire passer, c'est si on a un trouble d'esprit préventuel, il faut se soigner, il faut chercher des solutions.

  • Speaker #1

    Et il y a beaucoup de femmes qui disent, je vais chez le médecin et il me dit, c'est dans vos têtes. C'est, vous êtes borderline. Pour toi, quel est le conseil que tu peux donner à ces femmes ?

  • Speaker #0

    C'est le même conseil que je donne en atelier, c'est écoutez vos ressentis. Moi, je sais qu'on m'a dit... c'est peut-être bipolaire. Mais je ressentais au fond de moi que ce n'était pas ça. Et en fait, je me suis rendue compte dans tout mon parcours d'errance médicale que si je m'étais écoutée dès le jour 1, je n'en serais pas là. C'est parce que j'écoutais d'autres gens me dire ce que je ressentais à l'intérieur de moi. Et c'est ce que je dis aux élèves, parce que j'ai été élève à leur âge, et je me souviens que oui, à certains moments, je pouvais dire, j'ai mes règles pour ne pas faire EPS. Mais je ne me mens pas à moi-même, même si j'ai menti. disons, à l'école, à mon professeur, à l'intérieur de moi, je sais que j'ai menti. Mais quand j'ai vécu et quand je suis un jour partie à l'infirmerie parce que j'avais très mal au ventre et qu'elle ne m'a pas cru, je sais à l'intérieur de moi si je suis en train de mentir ou pas. Donc, si vous savez que vous avez ce ressenti, personne, même quelqu'un qui a fait 10 ans d'études… ne peut pas être dans votre tête. Donc, le plus important, c'est mon ressenti, c'est nos ressentis. Et on ne peut pas se mentir à soi-même. Donc, si on a mal, on a mal, en fait. Et si on n'est pas bien dans sa tête, on n'est pas bien dans sa tête. Donc, pour moi, c'est important. Et aujourd'hui, depuis que j'écoute mes ressentis, je ne laisse personne me dire comment je me sens. Je sais comment je me sens. Et avant, je laissais les autres, des médecins, me dire comment je me sentais. Du coup, je culpabilisais parce que je me disais « Ah, mais il a peut-être raison, peut-être que je suis en train de faire semblant. » Et j'avais des vraies discussions mentales comme ça. « Est-ce que Priscilla, est-ce que tu es en train de faire exprès ? Est-ce que là, vraiment, tu es mal ? Ou tu fais exprès d'être dans ton lit depuis deux semaines ? » Et en fait, à la fin de cette discussion, ben non, le point est que je vais mal. Donc, écoutez vos ressentis et surtout, ce que j'ai compris et qui m'a beaucoup aidée, c'est que Je ne suis pas au service des médecins, c'est les médecins qui sont à mon service. Ce n'est pas parce que je mets une carte vitale à l'intérieur, mais je cotise tous les mois la carte vitale. Donc, ils ont un service quand même à ma portée. De la même manière qu'on va chez un coiffeur, si on n'est pas content de sa coupe, on va dire quelque chose. Alors que quand on n'est pas content d'un médecin, je ne sais pas, il y a un peu cette autorité, on a un peu peur. il faut complètement changer ça et on a le droit, si on n'est pas contente de la prestation d'un médecin, de se lever et de dire je vais chercher un autre médecin. Donc voilà, pour moi c'est important, c'est le message que j'aimerais faire passer.

  • Speaker #1

    Merci, vraiment c'est des très bons messages que j'espère va vraiment aider nos auditeurs et nos auditrices. Alors pour revenir un petit peu, du coup juste une petite question. Par rapport à l'errance médicale, ça a duré combien pour toi Priscilla ?

  • Speaker #0

    Ça a duré 10 ans.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu as rencontré le mot TDP ?

  • Speaker #0

    Sur mon lit d'hôpital, à ma quatrième tentative de suicide, le soir, quand je me suis réveillée et que j'ai vu que je saignais, que j'avais mes règles et là j'ai pleuré, je me suis dit c'est pas possible. Je n'arrête pas de dire aux médecins qu'il y a un lien avec mon cycle mensuel et ils sont tous en train de me dire que non. Quatrième tentative, je le suis donc je dors à l'hôpital et j'ai mes règles et là du coup j'ai tapé règles suicide et c'est la première fois que j'ai lu le mot trouble dysphorique prémenstruel à partir de là j'ai écrit mon histoire depuis le lit d'hôpital sur un groupe anglais. À ce moment-là, j'ai écrit dans un groupe anglais de femmes sur le truc d'Hyspérite Prémence Fraîche. Je leur ai raconté toute mon histoire et j'ai commencé à avoir des commentaires et d'autres femmes m'ont dit « Oui, on pense que c'est ce que tu as, c'est ce qu'on vit » . Et là, je me suis dit « Eureka, enfin, enfin ! » Mais en fait, je ne sais pas, tu ne peux pas t'imaginer ce que j'ai ressenti. En fait, ouais, c'est comme une chasse au trésor qui a duré dix ans, quoi. C'est comme si je cherchais quelque chose pendant dix ans. Et je peux te dire que j'ai galéré. Et j'en ai vu des médecins, j'en ai fait des groupes sur l'anxiété, sur ci, sur ça, des psychologues. Et ce moment-là, où on... Et d'ailleurs, et c'est marrant, parce que ce moment-là...

  • Speaker #1

    Je suis émue !

  • Speaker #0

    Non, mais ouais, non, mais tu sais, le pire, c'est de se dire que... C'est qui qui m'a aidée ? C'est des femmes, en fait. J'ai trouvé mon diagnostic sur Google et les réseaux sociaux. Tu vois, c'est pas un médecin qui m'a dit « Écoutez, madame, je pense que vous avez... » Non, c'est une femme. Une femme qui m'a dit « Écoute, c'est ce que je vis. » Et là, j'ai... Ah ouais, là, ça a été le Eureka. Je sais même pas, enfin... Voilà. Et là, franchement, j'ai eu un poids qui est tombé. Je suis pas folle, en fait. Et là, j'avais envie de... vraiment d'étrangler tout le monde en fait, je ne suis pas folle, je ne suis pas folle, je vous l'ai dit, il y a un mot, c'est référencé, tous les symptômes je les ai, et d'autres femmes vivent la même chose que moi, on n'est pas en train de mentir collectivement, et des fois c'est ce que je dis aux médecins, quand encore il y a des médecins qui me disent mais non c'est faux, donc on est en train de mentir collectivement, donc j'ai une page Instagram où on est plusieurs milliers de femmes. on vit la même chose et on est toutes en train de fabuler, toutes ensemble. Et ouais, ça me révolte, mais tu vois, c'est comme ça que j'ai mis le mot sur... J'ai trouvé ces quatre lettres qui m'ont sauvé la vie, très clairement. Voilà, je veux dire, si on découvre des maladies, si on met des mots sur des choses, c'est pour sauver des vies, en fait, parce que quand on sait, tout change, en fait. Tout change.

  • Speaker #1

    Pour te dire, ça m'émeut beaucoup quand tu parles du mot, de l'expression « je ne suis pas folle » parce que moi, j'étais diagnostiquée par les médecins et on ne m'a pas dit que je suis folle, mais on m'a dit que je suis borderline. J'ai retrouvé tes vidéos parce que tu as intervenu beaucoup sur les plateaux télé. Alors du coup, si je peux citer quelques-uns, la maison des maternelles, 20 minutes.

  • Speaker #0

    le podcast Le Parisien je sais pas si il y en a d'autres du coup oui j'ai fait le magazine Le Féminin ouais j'en ai fait plein mais ouais pour moi c'était enfin au début du podcast que tu disais tu parlais de mission et j'en ai vraiment fait ma mission c'est à dire que le jour où j'ai créé ma page Instagram bah déjà c'était pas connu personne n'en parlait et la santé mentale c'était tabou et j'en ai fait ma mission j'étais la seule en France qui osait montrer son visage et de parler de tout ça, de parler de la dépression de parler du fait que oui pendant deux semaines, j'ai passé deux semaines sans prendre une douche de dire les mots en fait et je me suis heurtée par pas mal de discours il y a des gens qui m'ont dit oui mais t'es en train de créer une page de malade vous allez vous tirer vers le bas Quand j'ai fait un interview et que je ne sais plus si une personne a vu ça, oui, mais personne ne va vouloir t'embaucher après avoir vu ça. Enfin voilà, j'ai lu des choses et entendu des choses aberrantes, mais je n'ai pas lâché. Je me suis dit, dans ces cas-là, tant mieux. Je n'ai pas envie d'être embauchée par quelqu'un qui ne peut pas comprendre que j'ai un trouble derrière mon cycle mensuel. Et puis, si on est un groupe de malades, je préfère être entre malades que personne. Nous, au moins, on essaye de se soigner, on essaye de faire quelque chose. Au final, ça a été tout le contraire. Ça m'a poussée vers le haut, ça m'a aidée à faire énormément de belles choses. J'ai rencontré des femmes formidables avec qui je parle encore, qui sont devenues des amies. Et puis, j'ai entamé la grande découverte de moi-même. Donc, comme je le dis, c'est toujours les victimes qui sont en thérapie et les bourreaux. qui ne le sont pas, mais voilà, je suis contente parce que j'ai des défauts, j'ai des traumas. En tout cas, je travaille dessus et je pense qu'il n'y a rien de plus beau. Rien de plus beau que je puisse faire pour mon fils aussi, c'est d'aller bien. Et pour mes amis, mes proches, je ne suis pas parfaite, mais en tout cas, j'essaye tous les jours de l'être. Donc, je n'ai pas honte du trouble d'histoire éprémensuelle. Au contraire, ça a révélé des choses en moi, ça m'a permis d'être une personne meilleure.

  • Speaker #1

    Super. En tout cas, je te remercie. Un remerciement qui vient du cœur, de ma part, mais aussi je prends la parole. De beaucoup de femmes à la place de beaucoup de femmes pour te dire merci parce que tu es la première femme en France qui a parlé du TDPM, mais en tout cas d'après mes recherches, je ne sais pas s'il y en a d'autres, mais d'après mes recherches, tu es la première et on te doit, toutes les femmes qui sont en France et même à l'étranger forcément, d'avoir évoqué ça avec cette liberté aussi que tu émanes tout en expliquant. qu'est-ce que c'est le TDPM, qu'est-ce que ça t'a fait ? Et on est toutes derrière toi et merci, merci, merci.

  • Speaker #0

    Je suis émue du coup, mais comme je dis, c'est une mission de vie et pour moi, c'était une évidence. Et maintenant, quand je vois aujourd'hui, il reste encore plein de choses à faire, mais quand je vois d'autres femmes comme toi, continuer à prendre le relais parce qu'il y a vraiment, je me souviens un jour, j'ai lancé un coup de gueule depuis mon Instagram et il y a déjà des années de ça, je suis toute seule, je ne peux pas tout faire toute seule et aujourd'hui quand je vois que le relais est pris par d'autres femmes, ça me fait plus que plaisir et c'est cette sororité, je n'ai pas le monopole du TDPM parce qu'il y a beaucoup de femmes aussi qui m'écrivent j'ai envie de faire ça, est-ce que je le peux ? J'ai dit mais bien sûr ! Comme s'il y avait une... Enfin, voilà, que je détenais une licence. Pas du tout, justement. Moi, je veux que ça se démocratise. Et plus on en parle, mieux c'est. Plus des femmes vont sur des plateaux, mieux c'est. Et voilà, aujourd'hui, je sais en tout cas que le relais est fait, que d'autres femmes le font. Donc, je me sens beaucoup plus lézère parce qu'avant, j'avais un poids un peu énorme. Et là, je sais que je partage ce poids avec des femmes comme toi. Donc, merci à toi aussi. de prendre le relais parce qu'on en a besoin et voilà, mon rêve c'est qu'on ait une nouvelle génération qui n'ait plus à souffrir du manque d'informations sur les règles, c'est tout simple on peut avoir des troubles,

  • Speaker #1

    c'est pas grave mais si on n'a pas l'information c'est ce qui est grave et du coup à travers ton expérience que ce soit du TDPM ou de l'association la culotte rouge ... Est-ce que tu vois vraiment une évolution dans les mentalités des gens ? Qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois une évolution. Après, je vois une évolution dans nos interventions, par ce qu'on fait. Je vais raconter une petite anecdote qui m'a donné des frissons. Une jeune fille en sixième qui explique devant toute sa classe qu'elle a eu ses règles en CM2. Une jeune fille qui s'exprime devant toute sa classe, qui raconte qu'elle a eu ses règles en CM2, qu'elle l'a très mal vécue, qu'elle a des règles très douloureuses, etc. Et il y a un garçon qui a pris la parole, qui était dans sa classe en CM2, et il s'est excusé devant toute la classe. Parce qu'il s'était moqué d'elle, parce qu'elle avait eu ses règles en classe. Et il a pris la parole et il lui a dit « Je suis désolée de m'être moquée de toi, si j'avais su. » Et là... Il m'a fallu, pour ne pas pleurer, ça a été compliqué, mais ce moment, je l'ai trouvé tellement magnifique. Et c'est au changement de tout ce que je vois aujourd'hui, c'est des hommes beaucoup plus formés et beaucoup plus bienveillants sur ce sujet, de la solidarité entre femmes, et une parole qui se libère. Donc oui, le changement, il est là. il faut qu'il reste et que ça continue. Le sujet des règles, il ne peut pas être tabou parce qu'il impacte tellement la femme, ces 40 années, sur tellement de points. On ne peut pas laisser ce sujet tabou. Et pour moi, il est gital. Si on apprend aux jeunes filles, c'est quoi ? J'aime bien dire le théorème de Pythagore. Et moi, personnellement, je ne m'en suis jamais servie. Mais si on m'avait parlé de cycle mensuel, ça aurait changé ma vie. C'est vraiment le message que je passe à certains établissements scolaires qui pensent que non, deux heures pour parler du cycle mensuel, c'est trop dans un programme. Je leur parle de mes dix années d'errance. Je ne sais pas s'ils trouvent ça long ou pas, mais moi je trouve que ça aurait valu deux heures de ma vie au collège, même si j'aurais loupé deux heures de maths. Je pense que ça... Je n'en serais pas morte, mais j'aurais pu mourir du fait de ne pas avoir reçu d'informations sur mes règles.

  • Speaker #1

    Juste pour te préciser, je te dépasse parce que moi, c'est 25 ans.

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Le message est passé aujourd'hui, 25 ans, mais c'est OK. Tu as tellement dit aujourd'hui et je suis vraiment très ravie de cet échange. Et justement, 25 ans, 10 ans, il y en a d'autres, 14, 15, enfin je ne sais pas. L'essentiel, c'est de mettre les mots sur les mots et surtout, avoir de l'espoir, ne rester pas sans rien faire, mesdames. Surtout ça. Et messieurs aussi, parce que vous aussi, vous êtes concernés.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Avant de finir, quelles sont vos perspectives d'avenir ?

  • Speaker #0

    Les perspectives d'avenir, vraiment, déjà, c'est de pouvoir grossir l'association. Parce que pour le moment, on est une petite équipe, une petite équipe qui a déblayé beaucoup de choses, mais j'ai envie de voir encore plus grand. On est vraiment, pour moi, d'utilité publique. Donc c'est vraiment de faire grandir l'association, de pouvoir intervenir. Déjà, on intervient partout en France, mais s'il y avait plusieurs ateliers le même jour, on ne pourrait pas, par exemple. Et puis surtout d'être entendue par les politiques, parce qu'on a eu beaucoup de promesses par des députés, par des ministres, jusqu'aux ministres. On a eu des rendez-vous manqués par des ministres qui ne se sont pas pointés au rendez-vous alors qu'on l'avait préparé pendant des semaines. On s'est battus, on n'a pas de subvention de l'État, on s'autofinance depuis le début, pour dire notre persévérance. Mais c'est de... de pouvoir être entendue et de pouvoir obtenir les subventions qui pourraient nous permettre de faire encore plus. Pour le moment, on fait sur nos moyens, sur notre temps libre. Donc que quelqu'un réagisse et se rende compte et se dise « Ok, oui, là, il y a un vrai intérêt. » Que quelqu'un réagisse et se dise « Il y a un vrai intérêt. » Donc voilà, vraiment, c'est nos perspectives. Et moi, quand j'entends des jeunes filles qui viennent me voir et me disent mais merci beaucoup pour cet atelier il n'y a rien de plus beau pour moi ça vaut tout l'or du monde et je revois la petite fille que j'étais et je me dis je suis en train de la rendre fière magnifique j'ai oublié une question par rapport à comment on adhère ton association comment on peut adhérer il y a deux manières d'adhérer on peut être bénévole Du coup, bénévole, vous pouvez nous accompagner dans les animations ou les ateliers. On peut devenir animatrice si on a une réelle appétence sur le sujet du cycle mensuel. Et puis, pour adhérer via Eloasso, on nous envoie un petit mail sur l'adresse mail laculotrerouge3.com. On peut en discuter. Et voilà, on a vraiment besoin de bénévoles sur le terrain, mais également pour créer nos outils pédagogiques. Et les hommes et les femmes sont les bienvenus. Super.

  • Speaker #1

    Le mot de la fin que tu souhaites transmettre aujourd'hui à nos chers auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, le mot de la fin, ça avait quelque chose que je me suis rendu compte. Quand j'étais dans mon lit, parce que j'ai passé beaucoup de temps dans mon lit, J'ai cru que, des mois même, que la vie était terminée, que je perdais mon temps. Mais j'aimerais dire aux personnes qui, là, se trouvent dans une situation de désespoir, dans la dépression, qu'il y aura toujours un après. Et que même si on a passé un mois, deux mois, trois mois, un an, deux ans, trois ans dans son lit à déprimer, il y a de l'espoir, il y a la possibilité de rebondir, de faire des belles choses. La vie ne s'arrête pas, parce que moi j'avais l'impression que ma vie s'était arrêtée, que je perdais du temps, que je ne m'en sortirais jamais, que je ne serais jamais quelqu'un. C'est faux. Prenez le temps qu'il vous faut, que ce soit des mois, des années, des jours. C'est important et vous reviendrez beaucoup plus fort. Donc voilà, si vous êtes dans votre lit, ne culpabilisez pas, ça ne sert à rien justement. Il faut ciper le temps où vous êtes dans votre lit, parce qu'un jour vous en sortirez. Donc ça sert à rien d'avoir une double peine à culpabiliser si on veut, voilà. C'est mon message.

  • Speaker #1

    Super. Alors moi, je retiens l'adélphité, intégrer les hommes et les femmes au même niveau. Et je retiens aussi l'hypersensibilité. Mesdames, si vous souffrez du TDPM notamment, il peut y avoir un lien avec l'hypersensibilité. Donc travaillez sur cette hypersensibilité. Tu as parlé aussi de travail, de soigner les traumas, le syndrome d'infirmière. Être gentille, c'est bien, mais c'est mieux d'être solide. Et puis aussi, un dernier message, c'est... écoutez vous-même mesdames parce que même si les médecins vous disent vous êtes bipolaire vous êtes borderline, écoutez-vous c'est votre intérieur qui va vous parler le plus et vos symptômes c'est réel c'est pas de la folie, ça vient pas de nulle part c'est quelque chose que vous avez et voilà donc je suis très contente d'avoir cet échange avec toi Priscilla et merci à ton fils qui était tout gentil pendant cet épisode

  • Speaker #0

    C'est un futur membre de l'association. Alors lui, les règles, ils sont tout dessus. Donc, la formation commence depuis très jeune.

  • Speaker #1

    Merci Priscilla.

  • Speaker #0

    Merci à toi infiniment Linda. Merci beaucoup.

Chapters

  • Chapitre 1

    00:00

Description

Parce qu’il est essentiel de continuer à donner la parole aux femmes qui témoignent de leur parcours face au SPM (Syndrome Prémenstruel) et au TDPM (Trouble Dysphorique Prémenstruel), mais aussi de mettre en lumière les acteurs engagés qui œuvrent chaque jour pour briser les tabous autour de la santé menstruelle. Nous souhaitons également valoriser le travail précieux de professionnels de santé , qui accompagnent ces femmes souvent dans l’ombre, en leur apportant écoute, soutien et solutions adaptées.

C’est dans cet esprit, et à l’occasion de notre épisode de reprise (arrêt pendant plusieurs mois), que nous avons eu l’honneur d’interviewer Prescilla Lubin, présidente de l’association Clotte Rouge. Une association engagée qui milite pour une meilleure information notamment pour les jeunes filles et garçons, une reconnaissance médicale et une réelle prise en charge des problématiques liées aux règles.

Cet épisode marque notre deuxième participation au Podcasthon 2025, un événement solidaire où les podcasts se mobilisent pour faire connaître les associations et encourager les auditeurs et auditrices à les soutenir en adhérant. Ensemble, à travers la voix de celles qui vivent des anomalies du cycle menstruel au quotidien et de celles et ceux qui agissent pour faire bouger les lignes, nous espérons contribuer à une meilleure connaissance, une plus grande libération de la parole et, surtout, à une déstigmatisation des douleurs menstruelles.


Pour retrouver le lien d'adhésion c'est par ici: https://www.laculotterouge.com/page/2946298-accueil

Pour suivre l'association sur Instagram: https://www.instagram.com/laculotterouge/



Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas je suis Lynda, coach de santé et leadership certifiée, j'accompagne les femmes a mieux vivre les troubles liés au cycle menstruel pour retrouver une vie plus seréne.

Pour en savoir plus n'hésitez pas à me suivre sur les réseaux via ce lien: https://linktr.ee/ayurlife




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Linda. Bienvenue à toutes et à tous dans le podcast Libérée, Délivrée du SPM et TDPM. Aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Priscilla Lubin. la présidente de l'association Pilote Rouge. Bienvenue Priscilla.

  • Speaker #1

    Bonjour Linda, merci beaucoup pour l'invitation. Je suis ravie de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Alors c'est qui Priscilla Lubin ?

  • Speaker #1

    Alors c'est qui Priscilla Lubin ? Alors bon ben je suis Priscilla, j'ai 35 ans, 36 bientôt, là je monte. Je suis la créatrice du compte TDPM et moi. C'est de là où tout a commencé. Donc, c'est un compte Instagram où, du coup, je raconte mon expérience avec le trouble historique pré-mensuel. Donc, je pense qu'on en parlera ensuite. Et en 2020, j'ai créé l'association La Culotte Rouge, justement pour démocratiser les informations sur le cycle mensuel. Et ça me tenait à cœur de faire quelque chose pour la nouvelle génération, pour les jeunes filles. qui viennent d'avoir leurs règles.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a poussée intérieurement à créer cette association ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a poussée à faire ça, c'est vraiment, je me suis dit, qu'est-ce que la jeune fille que j'étais aurait aimé avoir pour du coup l'aider dans tout ce parcours qu'est les règles ? Et c'est déjà de un, ce qui m'a poussée, et de deux, c'est sur mon compte Instagram, je recevais beaucoup de messages de jeunes filles. qui m'envoyaient des messages avec beaucoup de questions du style « Est-ce que je n'ai pas mes règles ? Est-ce que je suis enceinte ? » Et puis je leur demandais « Mais est-ce que tu as eu un rapport ? » Et elles me disaient non. Donc je me suis dit « Il y a beaucoup encore de méconnaissances, ce n'est pas normal. » C'est pour ça qu'en fait j'en ai fait ma mission, parce que des fois j'écoutais aussi des femmes qui m'écrivaient et qui avaient déjà 30-40 ans. Ce n'est pas trop tard, mais c'est trop tard. quand même dans Vincent, c'est parce que souvent quand elles m'appellent, c'est parce qu'il y a un divorce, elles ont perdu leur travail. Donc vraiment, je me suis dit qu'il faut prendre les choses en main beaucoup plus tôt.

  • Speaker #0

    Les grandes valeurs que l'association mène aujourd'hui, c'est la bienveillance, l'inclusivité, l'égalité des chances et la delphité. J'aimerais bien savoir qu'est-ce qu'il y a derrière tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est... Du coup, ça, c'est vraiment les valeurs de l'association. Je vais commencer par la delphité. Pour moi, la Delphité, c'était très important parce que du coup, la Delphité, je ne connaissais pas ce mot. Et en fait, c'est avec la sororité, je me suis dit, il y a la sororité, il y a la fraternité, mais est-ce qu'il y a quelque chose qui regroupe les femmes et les hommes ? Et du coup, j'ai découvert ce mot, la Delphité, qui est la fraternité entre hommes et femmes. Et je pense que c'est ça. C'est le mot parfait pour les règles parce qu'on a l'impression que c'est quelque chose que vivent les femmes et que les hommes ne sont pas concernés, alors que pas du tout les hommes sont concernés parce qu'ils connaissent tous une femme. Ils ont une maman, des sœurs, des filles. C'est peut-être des chefs d'entreprise qui managent des femmes. Donc, c'était important pour moi de véhiculer ça. Et on le voit au sein de l'association, on a énormément d'hommes bénévoles. Et à chaque fois, ça fait sourire tout le monde parce qu'il y a énormément d'hommes au sein de l'association. Mais c'est une vraie volonté de dire que ce sujet, c'est autant un sujet qui concerne les femmes mais qui concerne également les hommes. Alors, l'égalité des chances, très important parce que certaines personnes ne se rendent pas compte, mais les règles, c'est une source d'inégalité. C'est une vraie source d'inégalité quand on voit que certaines femmes sont obligées de prendre des congés parce qu'elles ont mal au ventre, quand on voit que certaines femmes, parce qu'il y a une mauvaise prise en charge, moi j'ai une jeune fille qui m'a écrit en désespoir, en me disant qu'elle va perdre son travail parce que 3, 4, 5 jours dans le mois, elle est obligée de louper le travail parce qu'elle ne se sent pas bien psychologiquement, bah oui, du coup ça a un vrai impact. Moi je sais que, voilà, comme je l'ai écrit dans un poste, Les règles, ça peut briser une carrière, ça peut briser une famille. Donc, c'est important. Donc oui, les règles, c'est une source d'inégalité. Et nous, à l'association, ce qu'on essaye de faire, c'est en donnant de l'information à ces jeunes filles, c'est de rétablir cette égalité, en fait, et de gommer l'inégalité au mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as remarqué, justement, des prises de conscience à travers l'association ?

  • Speaker #1

    Alors oui, déjà. Notre cœur de cible, c'est vraiment du coup les premières règles. Donc on fait beaucoup d'interventions dans les collèges. Et quand on fait les interventions dans les collèges, déjà notre mot d'ordre, c'est l'amicité. Donc c'est des ateliers filles, garçons. Et on voit déjà que la nouvelle génération, c'est une génération qui est engagée déjà, qui connaît déjà pas mal de choses, même s'il y a encore beaucoup de manque d'informations. Mais il y a quand même des personnes qui... qui ont, des jeunes filles qui ont cette connaissance. Beaucoup de féminisme, donc elles parlent beaucoup du féminisme, elles savent ce que fait le consentement. Quand des fois je pose des questions, oui, si vous êtes chez le médecin et qu'ils vous touchent pour vous ausculter sans vous dire, ben non, enfin voilà, ils sont déjà, il y a quelque chose de révolutionnaire déjà, donc ça fait plaisir. Et on voit que les garçons, il y a déjà des mentalités qui commencent à changer. Tout au long de l'atelier, on voit qu'il y a des mentalités qui commencent à changer. Donc oui, il y a du changement. Après, encore une fois, il y a encore beaucoup trop de manque d'informations, surtout dans nos quartiers et surtout pour les minorités, je dirais, et également, du coup, dans certaines cultures. Il y a un manque d'informations et c'est vraiment, pour nous, ce qui nous intéresse, c'est d'aller donner l'information dans des endroits où ils n'auront peut-être jamais l'information, en tout cas, ni auprès de leurs parents, ni à l'école.

  • Speaker #0

    Vous faites avec l'association, vous faites des ateliers partout en France, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors, partout, on essaye d'aller partout où on a besoin de nous. Si on a une demande qui est hors de... hors de l'Île-de-France, parce qu'on est basé en Île-de-France, à Noisy-le-Grand, on essaye de se déplacer si c'est possible. Il faut savoir que du coup, au sein de l'association, on est tous salariés, donc on fait ça bénévolement, il n'y a personne qui est employée par l'association. Mais voilà, donc on essaye au mieux de pouvoir s'organiser pour aller là où on a besoin de nous. Donc on essaie, oui, de... découvrir toute la France. On est parti à Reims, on est parti en Bretagne, on est parti à Marseille. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Je vous ai loupé alors à Marseille.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement.

  • Speaker #0

    Par rapport aux sujets les plus fréquents que vous abordez, soit au sein de l'association ou lors de vos ateliers, c'est quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Alors on va parler du... Déjà on va commencer par la base. Parce qu'on se rend compte que même la base, même s'ils le voient en SVT, elle n'est pas acquise. Donc, on va vraiment parler du fonctionnement du cycle mensuel de manière biologique. Mais ce qu'on va rajouter, déjà, on va beaucoup vulgariser. Je vais beaucoup vulgariser l'endomètre. Pour moi, ça équivaut au nid. Voilà, je vais leur donner des mots qu'ils puissent comprendre. des fois, quand je m'écoute, je me dis qu'est-ce que je suis en train de raconter, par exemple la phase préovulatoire, je leur dis, bon ben là c'est l'usine, c'est le moment où on va fabriquer l'ovule, il y a un petit bonhomme qui est plus rapide que l'autre, donc il va éjecter un ovule, ou ça peut être deux, et du coup c'est là qu'on a des grossesses avec des jumeaux, enfin voilà, c'est vraiment le langage que je vais employer, parce que sinon ils ne vont pas comprendre, c'est des classes de sixièmes, et du coup, Et surtout ensuite, après avoir parlé du fonctionnement biologique, sans rentrer trop dans les détails, mais c'est comment on va se sentir en fait, parce que c'est ce qui est important. En SVT, ils voient tout ce qui se passe, comme je dis, derrière le rideau, mais comment ça va se manifester dans leur vie de tous les jours, à l'école, dans leur famille, avec leurs amis, leurs copains. Et c'est là qu'on va parler du coup des quatre phases internes du cycle mensuel, avec la métaphore des saisons, l'hiver. pour la phase mensuelle et leur faire comprendre que c'est normal si à certains moments elles peuvent se sentir fatiguées, tristes, angoissées. C'est vraiment le but. Et de faire ce lien entre règles et santé mentale. C'est ce lien que je n'avais pas, que j'ai découvert très très tard et que si on m'avait dit qu'il y avait un lien entre santé mentale et cycle mensuel, ça m'aurait fait gagner des années de diagnostic. et éviter l'errance médicale. Donc on va aborder ça et ensuite on va aborder les sujets classiques des protections menstruelles avec le syndrome du choc toxique. Voilà, donc on essaie vraiment, alors nous on est une association, on va avoir une présentation qui va être très générale. Le but, c'est de leur en dire le plus possible et qu'ensuite, avec une information qui peut les intéresser, comme je ne sais pas, peut-être une jeune fille qui va se dire qu'elle a très mal au ventre, elle va pouvoir affiner avec la découverte peut-être du mot endométriose, elle pourra en parler à son médecin. Mais nous, on ne va pas faire des présentations qui vont être ciblées sur un sujet. On essaye d'être général, de donner le plus d'informations possibles, le plus de clés possibles. Et j'aime dire qu'on est le haut d'un manteau noir, en fait, et on va donner le plus d'informations possibles et c'est à elles de décanter au fur et à mesure. Et surtout, ce que j'espère aider à limiter l'errance médicale et à limiter du coup le délai dans le diagnostic d'un trouble du cycle mensuel.

  • Speaker #0

    Vous évoquez un petit peu tout ce qui est syndrome pré-mensuel, le trouble dysphorique pré-mensuel. dont tu as souffert toi-même ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, on parle du syndrome prémenstruel et du trouble. Alors, je ne parle pas du trouble dysphorique prémenstruel. Au début, j'en parlais, mais j'ai compris que c'était un petit peu trop compliqué pour vous à comprendre. Donc, j'évoque le syndrome prémenstruel pour les niveaux collèges. Quand on est sur un niveau lycée, université, j'évoque le trouble dysphorique prémenstruel. Mais pour un niveau collège, je vais parler du syndrome prémenstruel. Il veut dire qu'il y a... un syndrome plus sévère et que si vraiment on a des pensées suicidaires ou qu'on ne se sent vraiment pas bien dans sa tête, il faut tout de suite aller aux urgences, en parler avec un médecin, en parler avec sa famille. Donc oui, j'aborde. Et pour moi, comme j'ai souffert du trouble d'hystérie prémensoire et que c'est un trouble qui a une prédominance de symptômes psychologiques, c'est très important pour moi de leur faire comprendre qu'il y a un lien entre santé mentale et cycle mensuel. Et c'est marrant parce qu'on se rend compte qu'elles ont déjà, même dès la sixième, elles se rendent déjà compte, pour celles qui ont leurs règles, que ça a un impact dans leur relation interpersonnelle avec les autres. Il y a une jeune fille, par exemple, qui a pris la parole et qui dit « Oui, moi, avant mes règles, je m'embrouille beaucoup avec ma meilleure amie. » Donc, il y a déjà une conscientisation de ces ressentis, en fait. Et du coup, c'est juste de leur dire « c'est normal » . Il faut juste en parler. Et moi, ce qui me choque à chaque fois, c'est le fait qu'elles n'en parlent pas entre filles. Donc, elles n'en parlent pas avec les garçons, mais encore pire, elles n'en parlent pas entre elles. Donc, on essaye justement d'ouvrir cette discussion et souvent, elles sont là. « Ah, mais tu as tes règles ? Moi aussi, j'ai mes règles. Ah, d'accord. Si jamais tu n'as pas de protection, tu peux venir me voir. » Donc, c'est vraiment cette sororité qu'on essaye de faire naître.

  • Speaker #0

    Et du coup, si on revient, comme le sujet aussi, certes, c'est relié à l'association, tout le travail que vous faites avec l'association, mais également pour rester dans le thème du TDPM. Toi Priscilla, tu l'as eu depuis quand le TDPM ?

  • Speaker #1

    Moi, le TDPM, je l'ai eu, je pense, en tout cas, il s'est vraiment manifesté à l'université. je pense dans mes années universitaires et j'ai toujours eu une difficulté avec mes règles depuis le collège, depuis le moment où je les ai eues, mais vraiment je pense avec les années, je pense qu'aussi il y a un lien avec le stress, plus on a de stress, plus le trouble, en tout cas pour moi, va se manifester. Et à l'université, du coup, j'étais à Londres. Donc, pour moi, c'était nouveau. Je vivais dans une ville sans mes parents, sans ma famille. J'étudiais dans une langue qui n'était pas ma langue maternelle. Ce qui a fait que j'ai remarqué. J'ai remarqué, mais surtout les autres m'ont fait remarquer, en fait, qu'il y avait des moments où j'avais des comportements vraiment très démesurés. Crise de larmes. Parce que j'avais un exposé à faire et il y avait des moments où... Et c'était surtout mon copain de l'époque qui m'a fait remarquer. Mais en fait, à chaque fois avant tes règles, on se dispute. Et c'est vrai, à chaque fois avant mes règles, on se disputait. Et je voulais le quitter. Et c'était des pleurs. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai fait un peu le lien. C'est à ce moment-là où j'ai fait le lien. Et je suis partie voir un médecin, du coup mon médecin de famille. Et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Je lui ai exactement dit ça. Je suis partie voir mon médecin prétend, mon médecin de famille, et je lui ai dit, j'ai l'impression que mes règles me dépriment. Et il m'a dit, mais non, c'est toutes les femmes, voilà. Et en fait, avec cette phrase que j'ai prise pour argent comptant, parce que j'étais face à un médecin qui a fait des années d'études. Je me suis dit, c'est normal. Donc, j'ai continué ma vie de la même manière. Ils m'avaient donné un traitement homéopathique, autant dire que ça ne faisait rien. Donc, j'avais arrêté le traitement. Et en fait, au fil des années, ça s'est empiré. Quand j'ai eu mon premier job, qui était le job de mes rêves dans une grande société de marketing, je faisais vraiment ce que je voulais. Là, c'est là où j'ai vraiment senti mon TDPM. qu'avant mes règles, j'étais angoissée. J'avais une perte de confiance en moi, même au travail, perte de mémoire, problème de concentration, idées noires. Je m'isolais. Je pouvais ne pas donner de nouvelles à ma famille. Enfin, voilà. Et puis, moi, ça a été très loin parce que j'ai même tenté de me suicider. Donc, je suis arrivée au niveau, je dirais, plus du TDPM qui est du... du coup, quand même, il faut le dire, qui peut être mortel, parce qu'on a ces idées noires qui, pour moi, étaient incontrôlables. Et comme je ne comprenais pas ce que j'avais, déjà, je pensais que j'étais folle, déjà. Et puis, j'ai cru que j'étais bipolaire. Et donc, voilà. Donc, pour moi, ça a été très loin.

  • Speaker #0

    C'était ton compagnon, enfin, ton copain de l'époque ou compagnon qui t'avait aidé à l'identifier.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est lui qui m'a aidé à l'identifier. Je me souviens qu'à cette époque-là, j'avais une application pour les règles. Je commençais à noter des petites choses. J'ai l'impression que je suis plus triste avant mes règles. J'avais commencé à remarquer un truc, mais j'avais 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel.

  • Speaker #0

    Et à l'époque, quand t'avais 28 ans, ça doit être, là je sais plus, quel âge as-tu là du coup ?

  • Speaker #1

    Là j'ai 35, ouais, 35. Le TDPR et le SPM,

  • Speaker #0

    c'est pas très connu, en fait c'est récent, ça date de 2013, c'est intégré dans le DMS, le livre de la psychologie aux Etats-Unis depuis 2013, donc c'est pas très connu. Et les médecins, déjà, ton médecin, tu disais qu'il t'a donné de l'homéopathie, c'est déjà très bien, si j'ose dire ça, même si, effectivement, voilà, il t'avait dit que, ouais, c'est normal et tout, on entend beaucoup les médecins dire ça, c'est très dommage, mais en même temps, à l'époque, ils n'ont pas les ressources nécessaires, ils ne savaient pas aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement, effectivement, moi, oui, après, à l'âge, jusqu'à 28 ans, je ne savais pas ce qu'était le syndrome prémenstruel. Et du coup, avec tous ces symptômes, du coup, moi, j'ai pris chaque symptôme séparément. Donc, j'avais mal au ventre, j'avais des ballonnements, j'avais de la diarrhée avant mes règles, par exemple. Pour moi, j'avais un trouble intestinal. J'avais de l'anxiété. Donc, pour moi, j'ai pris chaque symptôme, en fait, avant les règles, séparément, jusqu'au jour où j'ai lu un livre d'un psychiatre américain. qui était le pouvoir du cerveau féminin et c'est là qu'il parlait du syndrome prémenstruel et c'est là qu'il a commencé à donner des solutions et que du coup j'ai compris ah d'accord j'ai mal au sein c'est pour ça ah d'accord j'ai des problèmes de transit c'est pour ça mais ça m'a voilà changé la vie mais en fait je me dis c'est des informations on aurait dû me dire dès mes premières règles c'est vraiment l'impression pour moi c'était une chasse au trésor c'est vraiment on te laisse et puis tu découpes des indices année après année jusqu'au jour où tu te dis, tiens, en fait, il y a un syndrome prémenstruel. C'est vrai, quoi que personne ne me l'a dit. Donc, c'est un peu déplorable.

  • Speaker #0

    Donc, il y a vraiment un manque d'informations même chez les praticiens et les professionnels de santé. Donc, d'où l'intérêt aussi d'aller chercher. Enfin, que ces praticiens et ces professionnels cherchent l'info pour aider les femmes. C'est important.

  • Speaker #1

    Exactement. Et aussi, il y a quelque chose que je déplore beaucoup, c'est le fait que, OK, même s'ils savent, la seule solution qui, moi en tout cas, dans mon parcours et la plupart du temps, et le parcours d'autres femmes, ils vont prescrire la pilule. Donc, si on ne veut pas prendre la pilule contraceptive, et qu'on va voir un médecin généraliste ou gynécologue, eh bien, écoutez, madame, vous n'avez pas envie de vous soigner ? Non, en fait, je n'ai pas envie de prendre la pilule parce que la pilule, c'est d'autres problèmes et je pense que c'est un choix personnel. Chacun a le droit de vouloir ou de ne pas vouloir. Mais ils ne nous disent pas les basiques. Est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous mangez bien ? Mangez peut-être moins de sucre ? Enfin voilà, les basiques qui font que moi, mon sauvé avec mon trouble d'historie prémenstruelle, eux, tout de suite, la solution, c'est antidépresseur ou pilule contraceptive. Donc je trouve ça un petit peu dommage parce qu'avant, il y a tellement de choses à dire aux femmes. Avant de commencer par là, bien entendu, ça a sauvé des femmes. ça je ne le nie pas, mais il faut quand même, quand on est face à une jeune fille, commencer par les bases de lui parler d'une bonne alimentation et d'un bon mode de vie, parce que voilà, le sport ça aide beaucoup, l'alimentation ça aide beaucoup, et je pense que c'est la base. Ensuite, on peut prescrire des médicaments, mais d'abord rappeler que notre cycle mensuel, c'est un indicateur de bonne ou de mauvaise santé, il faut qu'on en prenne soin. Et pour en prendre soin, il faut dormir, il faut boire de l'eau, il faut éviter le stress, savoir gérer le stress.

  • Speaker #0

    On peut dire que tu as dépassé le trouble dysphorique prémonstruel ?

  • Speaker #1

    Alors oui, on peut dire que je l'ai dépassé, en tout cas au niveau où j'étais quand j'avais ces pensées suicidaires. Là, je vais avoir des jours noirs, ce n'est pas parti, du coup qui vont être avant mes règles. Et maintenant, vu que je sais, déjà j'arrive à prendre du recul. Et puis, c'est rien comparé à avant. C'est-à-dire avant, vraiment, je restais deux, trois semaines dans mon lit, enfermée dans ma chambre. Je pouvais ne pas sortir juste pour aller aux toilettes. Donc, ne pas prendre de douche, rien du tout. Donc, j'étais dans un état... de dépression. En fait, quand je sais, moi je sais, mon trouble dysphorique, quand il est très fort, c'est que je n'arrive pas à prendre soin de moi. Si je n'arrive pas à prendre soin de moi, c'est que j'ai atteint un stade de non-retour. Et là, ça va mieux. C'est-à-dire que je vais avoir un jour noir, mais je vais me reprendre, je vais reprendre mes activités, etc. Mais avant, c'était vraiment l'enfer sur Terre. Quand je... Même là, juste d'en... parler, j'ai des frissons parce que c'était des moments très noirs de ma vie quoi, ça aurait pu enfin j'aurais pu mourir, très clairement j'aurais pu mourir.

  • Speaker #0

    Comment ça a impacté ton travail du coup ?

  • Speaker #1

    Comment ça a impacté mon travail ? Donc oui ça me ramène à Londres j'avais commencé mon premier job, donc c'était mon job rêvé après l'université, je pouvais pas rêver mieux comme travail, je travaillais dans le marketing c'était ma voie, ma passion, enfin voilà Travailler dans une grande société, bref, tout était parfait. Et malheureusement, il y avait énormément de pression. Mais pourtant, mes évaluations, j'avais toujours 3 sur 4, donc très bon élément. Ma manager n'avait rien à dire sur moi, mais c'est moi, je me mettais une double pression. Avant mes règles, j'avais perte de confiance en moi, je prenais des critiques. Ou même des choses, j'avais aussi cette paranoïa. C'est-à-dire, quelqu'un pouvait dire quelque chose, mais j'allais penser que c'était pour moi. Donc, qu'est-ce qu'elle va penser ? Je commençais à avoir plein de pensées comme ça qui me traversaient l'esprit. Et au final, oui, j'ai eu une relation qui ne s'est pas très bien passée. Ça a été la descente aux enfers. Et du coup, après plusieurs tentatives, il y a eu une qui a été la dernière, qui a été la plus grave. Après, j'ai décidé du coup de... pas revenir au travail, pas parce que je ne voulais pas, mais parce que l'anxiété était trop grande. Après, ouais, c'est ça, après avoir manqué tellement de jours, et puis c'est qu'est-ce qu'on va dire de moi, qu'est-ce qu'on va dire ? En fait, j'avais une angoisse de retourner au travail. Je ne pouvais même, juste pour voir mes collègues, j'avais cette angoisse et je n'ai pas réussi à la surmonter. Donc voilà, et il faut savoir qu'au moment... ou je décide de quitter mon travail, je ne sais toujours pas c'est quoi le trouble dysphérique prémenstruel. Si j'avais su, ça aurait changé tout le cours de ma vie. Après, je suis très contente avec le cours de ma vie aujourd'hui, parce que sinon, je ne serais peut-être pas en train de te parler aujourd'hui, je n'aurais peut-être pas monté l'association. Mais très clairement, le fait de ne pas savoir, c'est ce qui a fait que j'ai quitté mon travail. Si on m'avait dit, voilà, ces symptômes sont liés à ça, je redis « Ah, c'est parce que ça que je me sens comme ça ! » Mais là, j'avais vraiment l'impression que c'était la fin du monde. Donc, professionnellement parlant, ça m'a fait louper des opportunités. beaucoup d'opportunités, même si j'ai toujours réussi à m'en sortir et à rebondir. Voilà quoi, je veux dire, je n'ai pas de regrets, mais j'aurais voulu savoir plus tôt. Ma vie aurait été complètement différente si j'avais su. Et je pense que du coup, la vie de beaucoup de femmes, j'ai beaucoup de femmes qui m'écrivent avec un talent exceptionnel, des femmes qui ont envie d'être avocates, médecins et qui ont du mal. Et en fait, c'est pour ça qu'à l'association, le but, c'est vraiment de dire à ces jeunes filles, ne vous inquiétez pas. Si vous avez ces symptômes, c'est normal. Il y a des solutions. Il ne faut pas rester comme ça. Et je n'ai pas envie vraiment que… Je trouve ça tellement bête qu'une jeune fille puisse louper la carrière de sa vie pour un manque d'information. Pour moi, ça me révolte.

  • Speaker #0

    Complètement. Par rapport à l'impact du TDPM sur ta vie d'aujourd'hui en tant que maman, avec tes relations interpersonnelles, qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #1

    Alors, le TDPM avec ma vie d'aujourd'hui, déjà, c'est quelque chose de beaucoup plus durable. Je le gère beaucoup mieux, ça c'est sûr. Ma vie de maman, du coup, j'ai eu mon retour de couche il n'y a pas très longtemps, donc je crois qu'il y a un seul cycle. que j'ai vécu avec mon fils. Et ça a été. Je pense qu'être maman, ça change beaucoup. Il y a des moments, je serais bien restée au lit, mais je ne peux pas. Donc, en fait, c'est aussi une force. Donc, mon fils m'apporte beaucoup de force. Mais aussi, c'est parce que je pense que, voilà, c'est des années de thérapie. Moi, ça fait maintenant plus de cinq ans, je pense que je suis en thérapie longue pour mon trouble dysphérique prémenstruel. que j'ai appris à me connaître. Et puis, je travaille dans ce sujet. C'est un sujet que je me suis renseignée, donc ça va beaucoup mieux. Donc, je dirais que voilà, ça a un impact moindre. Ça a toujours un impact, mais rien à voir avec avant. Et dans ma vie amoureuse, après, je pense que là, je fais une distinction avec l'hypersensibilité parce que beaucoup de femmes qui ont un trouble dysphorique prémenstruel sont hypersensibles. L'hypersensibilité, malheureusement, ça apporte beaucoup de caractères un peu bizarres des hommes. On attire beaucoup les personnalités très toxiques parce qu'on a un peu ce syndrome du sauveur. Donc, on pense qu'on peut sauver tout le monde. Et du coup, oui, ça me desserre dans mes relations. Et je pense que là, c'est quelque chose qu'il faut que je travaille. Et voilà, nous, on attire beaucoup. beaucoup, beaucoup, beaucoup les personnalités un peu perverses, un peu l'hypersensibilité. Et quand on a un peu le syndrome du sauveur, de l'infirmière, on pense qu'on va sauver tout le monde. Non, donc mesdames, si vous êtes dans la même situation que moi, je vous dis non, non, non, fuyez. Malheureusement, une personne qui ne veut pas se soigner, on ne peut pas, nous, on ne pourra rien faire.

  • Speaker #0

    Le message que tu veux transmettre Priscilla, c'est travailler sur votre intérieur, sensibilité, hypersensibilité, pour que vous puissiez en fait vibrer autre chose que vous vibrez aujourd'hui. C'est bien ça le message ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est vraiment le message, travailler sur vous, travailler sur vos traumas. Moi, comme je dis, ça fait cinq ans que je suis en thérapie et des traumas d'enfance, j'en ai. Donc en fait, c'est ça je pense que la vie, c'est... Je trouve qu'on accumule tellement de choses durant l'enfance, l'adolescence, et puis l'âge adulte pour certaines personnes, et à cause d'autres personnes, c'est malheureux, parce que du coup, souvent quand on est en thérapie, c'est pour quelqu'un qui n'est pas parti en thérapie, la plupart du temps, c'est souvent... Ce n'est pas les méchants qui vont en thérapie, c'est toujours les victimes. Mais voilà, en tout cas c'est important de soigner ces traumas et surtout, surtout, surtout, je reviens sur ce syndrome de l'infirmière, de vouloir sauver le monde. Et aussi d'être trop gentil, je travaille ça avec ma psy aussi, je suis trop gentille, il ne faut pas être trop gentille, il faut être égoïste dans la vie, il faut penser à soi. avant de penser aux autres, surtout dans les relations. Et surtout quand on a un truc d'histoire écrémensuelle, qu'on a de l'hypersensibilité, il faut se protéger un maximum parce que du coup, ces personnalités un peu toxiques peuvent...

  • Speaker #0

    pour aspirer notre énergie. Et nous aussi, on peut l'être. Ça aussi, parce que souvent, on parle des autres qui sont toxiques, mais il faut savoir reconnaître qu'on peut l'être aussi.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est bien aussi le fait que tu fais le lien avec la delphité où tu mets les hommes, parce qu'il y a beaucoup d'hommes aussi qui sont victimes de tes DPM, même s'ils ne souffrent pas de ça dans leur corps, et ils souffrent à travers les comportements de... des femmes qui les entourent. Et c'est bien de le préciser. Donc aujourd'hui, le message, c'est que vous aussi, les hommes, vous êtes concernés. Et voilà, c'est bien de les intégrer et d'être aussi à leur écoute.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Ça, je suis totalement d'accord. Et c'est ce que je dis aussi. Parce que moi, j'ai des hommes qui m'écrivent et qui me disent, bon ben, ma femme, elle a le trouble d'hystérique mensuel. Qu'est-ce que je peux faire ? Et le message que je veux faire passer, c'est si on a un trouble d'esprit préventuel, il faut se soigner, il faut chercher des solutions.

  • Speaker #1

    Et il y a beaucoup de femmes qui disent, je vais chez le médecin et il me dit, c'est dans vos têtes. C'est, vous êtes borderline. Pour toi, quel est le conseil que tu peux donner à ces femmes ?

  • Speaker #0

    C'est le même conseil que je donne en atelier, c'est écoutez vos ressentis. Moi, je sais qu'on m'a dit... c'est peut-être bipolaire. Mais je ressentais au fond de moi que ce n'était pas ça. Et en fait, je me suis rendue compte dans tout mon parcours d'errance médicale que si je m'étais écoutée dès le jour 1, je n'en serais pas là. C'est parce que j'écoutais d'autres gens me dire ce que je ressentais à l'intérieur de moi. Et c'est ce que je dis aux élèves, parce que j'ai été élève à leur âge, et je me souviens que oui, à certains moments, je pouvais dire, j'ai mes règles pour ne pas faire EPS. Mais je ne me mens pas à moi-même, même si j'ai menti. disons, à l'école, à mon professeur, à l'intérieur de moi, je sais que j'ai menti. Mais quand j'ai vécu et quand je suis un jour partie à l'infirmerie parce que j'avais très mal au ventre et qu'elle ne m'a pas cru, je sais à l'intérieur de moi si je suis en train de mentir ou pas. Donc, si vous savez que vous avez ce ressenti, personne, même quelqu'un qui a fait 10 ans d'études… ne peut pas être dans votre tête. Donc, le plus important, c'est mon ressenti, c'est nos ressentis. Et on ne peut pas se mentir à soi-même. Donc, si on a mal, on a mal, en fait. Et si on n'est pas bien dans sa tête, on n'est pas bien dans sa tête. Donc, pour moi, c'est important. Et aujourd'hui, depuis que j'écoute mes ressentis, je ne laisse personne me dire comment je me sens. Je sais comment je me sens. Et avant, je laissais les autres, des médecins, me dire comment je me sentais. Du coup, je culpabilisais parce que je me disais « Ah, mais il a peut-être raison, peut-être que je suis en train de faire semblant. » Et j'avais des vraies discussions mentales comme ça. « Est-ce que Priscilla, est-ce que tu es en train de faire exprès ? Est-ce que là, vraiment, tu es mal ? Ou tu fais exprès d'être dans ton lit depuis deux semaines ? » Et en fait, à la fin de cette discussion, ben non, le point est que je vais mal. Donc, écoutez vos ressentis et surtout, ce que j'ai compris et qui m'a beaucoup aidée, c'est que Je ne suis pas au service des médecins, c'est les médecins qui sont à mon service. Ce n'est pas parce que je mets une carte vitale à l'intérieur, mais je cotise tous les mois la carte vitale. Donc, ils ont un service quand même à ma portée. De la même manière qu'on va chez un coiffeur, si on n'est pas content de sa coupe, on va dire quelque chose. Alors que quand on n'est pas content d'un médecin, je ne sais pas, il y a un peu cette autorité, on a un peu peur. il faut complètement changer ça et on a le droit, si on n'est pas contente de la prestation d'un médecin, de se lever et de dire je vais chercher un autre médecin. Donc voilà, pour moi c'est important, c'est le message que j'aimerais faire passer.

  • Speaker #1

    Merci, vraiment c'est des très bons messages que j'espère va vraiment aider nos auditeurs et nos auditrices. Alors pour revenir un petit peu, du coup juste une petite question. Par rapport à l'errance médicale, ça a duré combien pour toi Priscilla ?

  • Speaker #0

    Ça a duré 10 ans.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu as rencontré le mot TDP ?

  • Speaker #0

    Sur mon lit d'hôpital, à ma quatrième tentative de suicide, le soir, quand je me suis réveillée et que j'ai vu que je saignais, que j'avais mes règles et là j'ai pleuré, je me suis dit c'est pas possible. Je n'arrête pas de dire aux médecins qu'il y a un lien avec mon cycle mensuel et ils sont tous en train de me dire que non. Quatrième tentative, je le suis donc je dors à l'hôpital et j'ai mes règles et là du coup j'ai tapé règles suicide et c'est la première fois que j'ai lu le mot trouble dysphorique prémenstruel à partir de là j'ai écrit mon histoire depuis le lit d'hôpital sur un groupe anglais. À ce moment-là, j'ai écrit dans un groupe anglais de femmes sur le truc d'Hyspérite Prémence Fraîche. Je leur ai raconté toute mon histoire et j'ai commencé à avoir des commentaires et d'autres femmes m'ont dit « Oui, on pense que c'est ce que tu as, c'est ce qu'on vit » . Et là, je me suis dit « Eureka, enfin, enfin ! » Mais en fait, je ne sais pas, tu ne peux pas t'imaginer ce que j'ai ressenti. En fait, ouais, c'est comme une chasse au trésor qui a duré dix ans, quoi. C'est comme si je cherchais quelque chose pendant dix ans. Et je peux te dire que j'ai galéré. Et j'en ai vu des médecins, j'en ai fait des groupes sur l'anxiété, sur ci, sur ça, des psychologues. Et ce moment-là, où on... Et d'ailleurs, et c'est marrant, parce que ce moment-là...

  • Speaker #1

    Je suis émue !

  • Speaker #0

    Non, mais ouais, non, mais tu sais, le pire, c'est de se dire que... C'est qui qui m'a aidée ? C'est des femmes, en fait. J'ai trouvé mon diagnostic sur Google et les réseaux sociaux. Tu vois, c'est pas un médecin qui m'a dit « Écoutez, madame, je pense que vous avez... » Non, c'est une femme. Une femme qui m'a dit « Écoute, c'est ce que je vis. » Et là, j'ai... Ah ouais, là, ça a été le Eureka. Je sais même pas, enfin... Voilà. Et là, franchement, j'ai eu un poids qui est tombé. Je suis pas folle, en fait. Et là, j'avais envie de... vraiment d'étrangler tout le monde en fait, je ne suis pas folle, je ne suis pas folle, je vous l'ai dit, il y a un mot, c'est référencé, tous les symptômes je les ai, et d'autres femmes vivent la même chose que moi, on n'est pas en train de mentir collectivement, et des fois c'est ce que je dis aux médecins, quand encore il y a des médecins qui me disent mais non c'est faux, donc on est en train de mentir collectivement, donc j'ai une page Instagram où on est plusieurs milliers de femmes. on vit la même chose et on est toutes en train de fabuler, toutes ensemble. Et ouais, ça me révolte, mais tu vois, c'est comme ça que j'ai mis le mot sur... J'ai trouvé ces quatre lettres qui m'ont sauvé la vie, très clairement. Voilà, je veux dire, si on découvre des maladies, si on met des mots sur des choses, c'est pour sauver des vies, en fait, parce que quand on sait, tout change, en fait. Tout change.

  • Speaker #1

    Pour te dire, ça m'émeut beaucoup quand tu parles du mot, de l'expression « je ne suis pas folle » parce que moi, j'étais diagnostiquée par les médecins et on ne m'a pas dit que je suis folle, mais on m'a dit que je suis borderline. J'ai retrouvé tes vidéos parce que tu as intervenu beaucoup sur les plateaux télé. Alors du coup, si je peux citer quelques-uns, la maison des maternelles, 20 minutes.

  • Speaker #0

    le podcast Le Parisien je sais pas si il y en a d'autres du coup oui j'ai fait le magazine Le Féminin ouais j'en ai fait plein mais ouais pour moi c'était enfin au début du podcast que tu disais tu parlais de mission et j'en ai vraiment fait ma mission c'est à dire que le jour où j'ai créé ma page Instagram bah déjà c'était pas connu personne n'en parlait et la santé mentale c'était tabou et j'en ai fait ma mission j'étais la seule en France qui osait montrer son visage et de parler de tout ça, de parler de la dépression de parler du fait que oui pendant deux semaines, j'ai passé deux semaines sans prendre une douche de dire les mots en fait et je me suis heurtée par pas mal de discours il y a des gens qui m'ont dit oui mais t'es en train de créer une page de malade vous allez vous tirer vers le bas Quand j'ai fait un interview et que je ne sais plus si une personne a vu ça, oui, mais personne ne va vouloir t'embaucher après avoir vu ça. Enfin voilà, j'ai lu des choses et entendu des choses aberrantes, mais je n'ai pas lâché. Je me suis dit, dans ces cas-là, tant mieux. Je n'ai pas envie d'être embauchée par quelqu'un qui ne peut pas comprendre que j'ai un trouble derrière mon cycle mensuel. Et puis, si on est un groupe de malades, je préfère être entre malades que personne. Nous, au moins, on essaye de se soigner, on essaye de faire quelque chose. Au final, ça a été tout le contraire. Ça m'a poussée vers le haut, ça m'a aidée à faire énormément de belles choses. J'ai rencontré des femmes formidables avec qui je parle encore, qui sont devenues des amies. Et puis, j'ai entamé la grande découverte de moi-même. Donc, comme je le dis, c'est toujours les victimes qui sont en thérapie et les bourreaux. qui ne le sont pas, mais voilà, je suis contente parce que j'ai des défauts, j'ai des traumas. En tout cas, je travaille dessus et je pense qu'il n'y a rien de plus beau. Rien de plus beau que je puisse faire pour mon fils aussi, c'est d'aller bien. Et pour mes amis, mes proches, je ne suis pas parfaite, mais en tout cas, j'essaye tous les jours de l'être. Donc, je n'ai pas honte du trouble d'histoire éprémensuelle. Au contraire, ça a révélé des choses en moi, ça m'a permis d'être une personne meilleure.

  • Speaker #1

    Super. En tout cas, je te remercie. Un remerciement qui vient du cœur, de ma part, mais aussi je prends la parole. De beaucoup de femmes à la place de beaucoup de femmes pour te dire merci parce que tu es la première femme en France qui a parlé du TDPM, mais en tout cas d'après mes recherches, je ne sais pas s'il y en a d'autres, mais d'après mes recherches, tu es la première et on te doit, toutes les femmes qui sont en France et même à l'étranger forcément, d'avoir évoqué ça avec cette liberté aussi que tu émanes tout en expliquant. qu'est-ce que c'est le TDPM, qu'est-ce que ça t'a fait ? Et on est toutes derrière toi et merci, merci, merci.

  • Speaker #0

    Je suis émue du coup, mais comme je dis, c'est une mission de vie et pour moi, c'était une évidence. Et maintenant, quand je vois aujourd'hui, il reste encore plein de choses à faire, mais quand je vois d'autres femmes comme toi, continuer à prendre le relais parce qu'il y a vraiment, je me souviens un jour, j'ai lancé un coup de gueule depuis mon Instagram et il y a déjà des années de ça, je suis toute seule, je ne peux pas tout faire toute seule et aujourd'hui quand je vois que le relais est pris par d'autres femmes, ça me fait plus que plaisir et c'est cette sororité, je n'ai pas le monopole du TDPM parce qu'il y a beaucoup de femmes aussi qui m'écrivent j'ai envie de faire ça, est-ce que je le peux ? J'ai dit mais bien sûr ! Comme s'il y avait une... Enfin, voilà, que je détenais une licence. Pas du tout, justement. Moi, je veux que ça se démocratise. Et plus on en parle, mieux c'est. Plus des femmes vont sur des plateaux, mieux c'est. Et voilà, aujourd'hui, je sais en tout cas que le relais est fait, que d'autres femmes le font. Donc, je me sens beaucoup plus lézère parce qu'avant, j'avais un poids un peu énorme. Et là, je sais que je partage ce poids avec des femmes comme toi. Donc, merci à toi aussi. de prendre le relais parce qu'on en a besoin et voilà, mon rêve c'est qu'on ait une nouvelle génération qui n'ait plus à souffrir du manque d'informations sur les règles, c'est tout simple on peut avoir des troubles,

  • Speaker #1

    c'est pas grave mais si on n'a pas l'information c'est ce qui est grave et du coup à travers ton expérience que ce soit du TDPM ou de l'association la culotte rouge ... Est-ce que tu vois vraiment une évolution dans les mentalités des gens ? Qu'est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois une évolution. Après, je vois une évolution dans nos interventions, par ce qu'on fait. Je vais raconter une petite anecdote qui m'a donné des frissons. Une jeune fille en sixième qui explique devant toute sa classe qu'elle a eu ses règles en CM2. Une jeune fille qui s'exprime devant toute sa classe, qui raconte qu'elle a eu ses règles en CM2, qu'elle l'a très mal vécue, qu'elle a des règles très douloureuses, etc. Et il y a un garçon qui a pris la parole, qui était dans sa classe en CM2, et il s'est excusé devant toute la classe. Parce qu'il s'était moqué d'elle, parce qu'elle avait eu ses règles en classe. Et il a pris la parole et il lui a dit « Je suis désolée de m'être moquée de toi, si j'avais su. » Et là... Il m'a fallu, pour ne pas pleurer, ça a été compliqué, mais ce moment, je l'ai trouvé tellement magnifique. Et c'est au changement de tout ce que je vois aujourd'hui, c'est des hommes beaucoup plus formés et beaucoup plus bienveillants sur ce sujet, de la solidarité entre femmes, et une parole qui se libère. Donc oui, le changement, il est là. il faut qu'il reste et que ça continue. Le sujet des règles, il ne peut pas être tabou parce qu'il impacte tellement la femme, ces 40 années, sur tellement de points. On ne peut pas laisser ce sujet tabou. Et pour moi, il est gital. Si on apprend aux jeunes filles, c'est quoi ? J'aime bien dire le théorème de Pythagore. Et moi, personnellement, je ne m'en suis jamais servie. Mais si on m'avait parlé de cycle mensuel, ça aurait changé ma vie. C'est vraiment le message que je passe à certains établissements scolaires qui pensent que non, deux heures pour parler du cycle mensuel, c'est trop dans un programme. Je leur parle de mes dix années d'errance. Je ne sais pas s'ils trouvent ça long ou pas, mais moi je trouve que ça aurait valu deux heures de ma vie au collège, même si j'aurais loupé deux heures de maths. Je pense que ça... Je n'en serais pas morte, mais j'aurais pu mourir du fait de ne pas avoir reçu d'informations sur mes règles.

  • Speaker #1

    Juste pour te préciser, je te dépasse parce que moi, c'est 25 ans.

  • Speaker #0

    Oh là là !

  • Speaker #1

    Le message est passé aujourd'hui, 25 ans, mais c'est OK. Tu as tellement dit aujourd'hui et je suis vraiment très ravie de cet échange. Et justement, 25 ans, 10 ans, il y en a d'autres, 14, 15, enfin je ne sais pas. L'essentiel, c'est de mettre les mots sur les mots et surtout, avoir de l'espoir, ne rester pas sans rien faire, mesdames. Surtout ça. Et messieurs aussi, parce que vous aussi, vous êtes concernés.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Avant de finir, quelles sont vos perspectives d'avenir ?

  • Speaker #0

    Les perspectives d'avenir, vraiment, déjà, c'est de pouvoir grossir l'association. Parce que pour le moment, on est une petite équipe, une petite équipe qui a déblayé beaucoup de choses, mais j'ai envie de voir encore plus grand. On est vraiment, pour moi, d'utilité publique. Donc c'est vraiment de faire grandir l'association, de pouvoir intervenir. Déjà, on intervient partout en France, mais s'il y avait plusieurs ateliers le même jour, on ne pourrait pas, par exemple. Et puis surtout d'être entendue par les politiques, parce qu'on a eu beaucoup de promesses par des députés, par des ministres, jusqu'aux ministres. On a eu des rendez-vous manqués par des ministres qui ne se sont pas pointés au rendez-vous alors qu'on l'avait préparé pendant des semaines. On s'est battus, on n'a pas de subvention de l'État, on s'autofinance depuis le début, pour dire notre persévérance. Mais c'est de... de pouvoir être entendue et de pouvoir obtenir les subventions qui pourraient nous permettre de faire encore plus. Pour le moment, on fait sur nos moyens, sur notre temps libre. Donc que quelqu'un réagisse et se rende compte et se dise « Ok, oui, là, il y a un vrai intérêt. » Que quelqu'un réagisse et se dise « Il y a un vrai intérêt. » Donc voilà, vraiment, c'est nos perspectives. Et moi, quand j'entends des jeunes filles qui viennent me voir et me disent mais merci beaucoup pour cet atelier il n'y a rien de plus beau pour moi ça vaut tout l'or du monde et je revois la petite fille que j'étais et je me dis je suis en train de la rendre fière magnifique j'ai oublié une question par rapport à comment on adhère ton association comment on peut adhérer il y a deux manières d'adhérer on peut être bénévole Du coup, bénévole, vous pouvez nous accompagner dans les animations ou les ateliers. On peut devenir animatrice si on a une réelle appétence sur le sujet du cycle mensuel. Et puis, pour adhérer via Eloasso, on nous envoie un petit mail sur l'adresse mail laculotrerouge3.com. On peut en discuter. Et voilà, on a vraiment besoin de bénévoles sur le terrain, mais également pour créer nos outils pédagogiques. Et les hommes et les femmes sont les bienvenus. Super.

  • Speaker #1

    Le mot de la fin que tu souhaites transmettre aujourd'hui à nos chers auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, le mot de la fin, ça avait quelque chose que je me suis rendu compte. Quand j'étais dans mon lit, parce que j'ai passé beaucoup de temps dans mon lit, J'ai cru que, des mois même, que la vie était terminée, que je perdais mon temps. Mais j'aimerais dire aux personnes qui, là, se trouvent dans une situation de désespoir, dans la dépression, qu'il y aura toujours un après. Et que même si on a passé un mois, deux mois, trois mois, un an, deux ans, trois ans dans son lit à déprimer, il y a de l'espoir, il y a la possibilité de rebondir, de faire des belles choses. La vie ne s'arrête pas, parce que moi j'avais l'impression que ma vie s'était arrêtée, que je perdais du temps, que je ne m'en sortirais jamais, que je ne serais jamais quelqu'un. C'est faux. Prenez le temps qu'il vous faut, que ce soit des mois, des années, des jours. C'est important et vous reviendrez beaucoup plus fort. Donc voilà, si vous êtes dans votre lit, ne culpabilisez pas, ça ne sert à rien justement. Il faut ciper le temps où vous êtes dans votre lit, parce qu'un jour vous en sortirez. Donc ça sert à rien d'avoir une double peine à culpabiliser si on veut, voilà. C'est mon message.

  • Speaker #1

    Super. Alors moi, je retiens l'adélphité, intégrer les hommes et les femmes au même niveau. Et je retiens aussi l'hypersensibilité. Mesdames, si vous souffrez du TDPM notamment, il peut y avoir un lien avec l'hypersensibilité. Donc travaillez sur cette hypersensibilité. Tu as parlé aussi de travail, de soigner les traumas, le syndrome d'infirmière. Être gentille, c'est bien, mais c'est mieux d'être solide. Et puis aussi, un dernier message, c'est... écoutez vous-même mesdames parce que même si les médecins vous disent vous êtes bipolaire vous êtes borderline, écoutez-vous c'est votre intérieur qui va vous parler le plus et vos symptômes c'est réel c'est pas de la folie, ça vient pas de nulle part c'est quelque chose que vous avez et voilà donc je suis très contente d'avoir cet échange avec toi Priscilla et merci à ton fils qui était tout gentil pendant cet épisode

  • Speaker #0

    C'est un futur membre de l'association. Alors lui, les règles, ils sont tout dessus. Donc, la formation commence depuis très jeune.

  • Speaker #1

    Merci Priscilla.

  • Speaker #0

    Merci à toi infiniment Linda. Merci beaucoup.

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