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Rénovation énergétique

E01 : Pourquoi faire du bas carbone en rénovation énergétique ?

E01 : Pourquoi faire du bas carbone en rénovation énergétique ?

16min |30/04/2024
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E01 : Pourquoi faire du bas carbone en rénovation énergétique ?

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Transcription

  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'Agence Qualité Construction.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2.

  • Speaker #2

    Il vaut mieux une réhab standard d'un bâtiment qu'une démolition et un immeuble en bois derrière.

  • Speaker #0

    Épisode 1, pourquoi faire du bas carbone en rénovation énergétique ?

  • Speaker #3

    Être bas carbone, c'est l'idée de réfléchir un peu avant d'agir et de ne pas forcément se précipiter.

  • Speaker #0

    Pour ce premier épisode, nous vous proposons de commencer par réfléchir à notre rapport au carbone, avant d'aborder la question sous l'angle du bâtiment et de la rénovation. Nous retrouvons l'architecte Emmanuelle Patte au père Lachaise, le cuivre carbone de Paris. Elle nous relit ce qu'elle vient d'écrire.

  • Speaker #3

    C'est le nerf de la guerre, le carbone, les gaz à effet de serre, le dérèglement climatique dont on sait qu'il est anthropique. Dès que l'homme naît, dès que l'homme bouge, quand il respire, quand il s'active, il émet du gaz carbonique. Depuis des siècles, depuis les temps préhistoriques, c'est d'ailleurs comme cela qu'il progresse. en maîtrisant le feu, en construisant, en produisant, en voyageant, en s'activant. Grâce au pétrole, on a une capacité décuplée de faire. C'est une sorte de potion magique qui nous rend beaucoup plus fort, de faire des bonnes choses, mais aussi des moins bonnes choses. pouvoir destructeur et du coup démultiplié. Quand le pétrole coule à flot, on peut faire beaucoup de choses très vite. La vitesse était un grand consommateur d'énergie. Donc pour aller plus vite, faire plus, plus grand, plus haut. Donc être bas carbone, je dirais que c'est se rendre compte de l'impact qui découle de nos actions. Et du coup, se poser la question de faut-il en faire autant ? Faut-il faire des choses qui ne vont pas durer ? Voilà, c'est se poser ces questions-là. Si on ne veut pas aller à toute vitesse dans la catastrophe, on sait que le réchauffement climatique ou le dérèglement climatique, ça veut dire des sécheresses, ça veut dire... des tempêtes, des cyclones, des tas de catastrophes climatiques. Et c'est sûr qu'il faut aujourd'hui changer nos façons de faire pour aller vers moins d'émissions de carbone. C'est ça le bas carbone en fait.

  • Speaker #0

    Le secteur du bâtiment est particulièrement concerné. Il est responsable, suivant les données 2023 du CSTB, de 25% des émissions de gaz à effet de serre.

  • Speaker #1

    CSTB, bonjour.

  • Speaker #0

    Oui, bonjour, j'aurais voulu parler à Marine Vesson, s'il vous plaît. J'ai contacté la responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Marine Vesson. Pour savoir en quoi la rénovation énergétique est moins impactante qu'une construction neuve.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2. On va déjà avoir toute la phase de fin de vie de l'ensemble de notre bâtiment précédent, avec en plus le chantier de déconstruction, avec un certain nombre d'engins, etc. La construction d'un bâtiment neuf qui est sa phase de fabrication, de construction qui est quand même sur le cycle de vie la phase la plus impactante. Donc on a énormément d'émissions de CO2. Pour autant, effectivement, quand on va faire une rénovation, notamment des rénovations qui sont relativement lourdes, on va quand même amener beaucoup de produits neufs. On va quand même avoir un peu de démontage, de déconstruction de certains éléments, etc. Mais globalement, ce dont on se rend compte aujourd'hui, c'est qu'on peut avoir des rénovations qui sont performantes du point de vue thermique et globalement, on a quand même un bilan carbone qui est moindre. Autre chose qu'il faut avoir en tête, et ça que l'on regarde un peu moins, mais qui est absolument indispensable à regarder, c'est du point de vue des ressources aussi, tout simplement. On est de plus en plus en train de dire, et on a vécu là assez récemment, pas mal de pénuries de matériaux. On parle de plus en plus de la pénurie des différentes ressources, du sable, etc. Donc tout ce qui va être à base de béton, tous ces éléments-là vont être de plus en plus complexes à produire. vont avoir un coût environnemental de plus en plus important. Et donc juste du point de vue des ressources, de limiter au maximum la déconstruction, c'est une évidence. Ça limite aussi toute la partie déchets, tout simplement. Donc pour toutes ces raisons-là, on est revenu sur la question de la rénovation versus démolition, reconstruction. Très clairement, du point de vue environnemental, il n'y a pas photo, il vaut mieux rénover.

  • Speaker #0

    Après cet entretien, nous avons eu envie de rencontrer un acteur particulièrement concerné par la rénovation énergétique. Nous avons choisi Séquence, un organisme de logements sociaux. Et y avons rencontré Florence Beauvais, directrice du patrimoine.

  • Speaker #4

    Sequence est une filiale d'action logement immobilier qui gère 105 000 logements sociaux en Ile-de-France exclusivement.

  • Speaker #0

    Avec elle, nous avons parlé à la fois du carbone d'exploitation, celui émis par l'énergie qu'on utilise pour se chauffer ou se rafraîchir. Et nous avons parlé aussi du carbone émis lors de la fabrication des matériaux ou lors de leur fin de vie.

  • Speaker #4

    Aujourd'hui, on a une véritable stratégie de décarbonation du parc. Nous, chez Séquence, on a déjà multiplié par deux le rythme de réhabilitation. Ce n'est pas anodin, on fait 4000 réhabilitations par an. Réhabilitations qui sont toutes énergétiques, c'est-à-dire qu'on traite partout l'isolation des bâtiments. On est en train de finir de traiter nos dernières passoires thermiques. Et on va continuer à accélérer pour en avoir un parc qui n'est plus qu'en étiquette C à partir de 2030. Donc c'est bien en avance sur les échéances réglementaires. Le parc aujourd'hui chez Séquence qui est chauffé aux énergies fossiles, c'est 60% du parc. Donc ce n'est pas négligeable et c'est un parc qui doit muter assez rapidement. C'est vraiment un changement aussi dans nos habitudes. On était très habitués à mesurer les économies d'énergie sur les projets. Ça, on le fait depuis longtemps. Le calcul en carbone, il est nouveau. Et surtout, le fait de prendre en compte les matériaux dans nos calculs est très nouveau. Aujourd'hui, on fait nos premières analyses de cycle de vie sur les réhabilitations. C'est-à-dire que chaque matériau a un poids carbone et des fiches qu'on appelle des fiches FDVS qui définissent leur poids carbone. Et on agrège le poids carbone de tous nos matériaux pour regarder le gain qu'on fait à la fin entre ce qu'on jette, ce qu'on remplace, ce qu'on remet. On a aussi des réflexions globales pour recycler. Quand on vient faire nos réhabilitations, on dépose du vitrage ou on dépose des portes palières. On dépose des isolants qui, aujourd'hui, peuvent être réutilisés par des industriels dans des chaînes de production pour produire du nouveau vitrage, de nouvelles portes pallières ou des nouveaux isolants. Et ça aussi, c'est des choses qu'on est en train d'étudier pour prendre en compte dans les calculs.

  • Speaker #0

    L'isolation permet de réduire la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Mais pour réduire davantage ces émissions, Il faut également être attentif aux émissions des produits et équipements mis en œuvre dans la rénovation. Les recherches pour réduire ces dernières avancent tous les jours. Amélioration du recyclage, travail sur les process, matériaux biosourcés. L'ensemble du cycle est concerné par ses avancées. Extraction, transformation, transport, mise en œuvre et dépose. Aujourd'hui, la base Inies met à disposition les données pour faire une analyse de cycle de vie global d'une rénovation et de calculer son poids carbone. Retrouvons Florence Beauvais sur le carbone des matériaux mis en œuvre.

  • Speaker #4

    Le sujet vraiment de la mesure du poids carbone de ces matériaux, il est très nouveau. Ce n'est pas simple, je peux vous dire les difficultés auxquelles on est confrontés, c'est que tous les matériaux n'ont pas de fiche FDES définie aujourd'hui. Donc on nous fait prendre des valeurs par défaut qui sont très pénalisantes. Ce qui est logique, quand on n'a pas la valeur réelle, on calcule au pire.

  • Speaker #1

    Allô ? Bonjour, c'est Marine Vesson du CACB.

  • Speaker #0

    Bonjour Marine Vesson. J'ai oublié une petite question. Tout le monde me parle des FDES. Est-ce que vous pourriez me dire ce que veut dire le sigle et pourquoi tous les matériaux n'ont pas cette fiche ?

  • Speaker #1

    Alors, une FDES, c'est une fiche de déclaration environnementale et sanitaire, donc FDES. Pour faire un petit point d'historique, la base de données INIES, elle date de 2004, donc elle va avoir une vingtaine d'années maintenant. Elle s'est étoffée au fur et à mesure. Maintenant, on a une assez grande représentativité des produits de construction d'équipements dans la base INIES, surtout depuis l'entrée en vigueur de la RE2020. Mais effectivement, il reste des produits de construction, des équipements, des matériaux qui sont manquants, soit un peu innovants, soit pas forcément dans un... Un processus très industrialisé, ou des petits fabricants, etc. Donc on est toujours en train d'essayer d'aller chercher finalement les données manquantes. Pour cela déjà il y a plusieurs bureaux d'études qui accompagnent les industriels dans la création de leurs déclarations environnementales. Évidemment tout le monde n'a pas le savoir-faire en interne. Toutes les déclarations environnementales doivent être vérifiées tierce partie par des vérificateurs qui sont habilités par les programmes INIES ou PEP. On a aussi notamment l'ADEME, ça fait trois ans déjà, qui font des appels à accompagnement pour justement aider potentiellement des plus petites structures qui n'auraient pas... la capacité à financer la réalisation de leur déclaration environnementale. Grosso modo, pour avoir le process de création, de vérification et de mise en ligne sur la base INIES, il faut compter aujourd'hui entre 10 et 15 000 euros pour financer tout le process jusque le dépôt dans la base INIES.

  • Speaker #0

    Retrouvons Florence Beauvais, directrice du patrimoine de séquences.

  • Speaker #4

    Nous, nos projets de construction et de rénovation, ils font systématiquement l'objet d'une maquette numérique qui nous permet de connaître l'intégralité de tous les maîtres d'un projet. Et on a pour ambition de rajouter ce poids carbone sur la maquette, sur chaque matériau, pour qu'on puisse mesurer à chaque étape d'un projet son poids carbone. Mais c'est très nouveau, et c'est très nouveau pour tout le secteur. Aujourd'hui, les logiciels... sont disponibles, les acteurs sont formés. C'est beaucoup plus développé sur la construction neuve parce qu'il y a une réglementation d'ARE 2020 et qui est très ambitieuse sur ces sujets. La réhabilitation n'a pas de réglementation à date. Donc c'est du volontariat de le faire ou de ne pas le faire.

  • Speaker #0

    Et ça influe sur vos choix justement d'entreprises de BTP qui vont travailler ? Parce que j'imagine qu'il y en a qui sont plus ou moins formés, qui ont plus ou moins envie de ce...

  • Speaker #4

    Effectivement, c'est dans nos critères de choix d'entreprises dans les appels d'offres, on est extrêmement regardant sur la stratégie bas carbone de l'entreprise, sur la manière dont elle a prévu de mener son chantier bas carbone, sur les moyens de formation qu'elle a mis en place sur les équipes. La manière dont elle accompagne cette mutation du secteur, c'est des critères à proprement parler dans le choix des entreprises. On voit que chez les industriels, il y a une réflexion globale sur le changement du process, mais que sur certains corps d'État, c'est le début. C'est-à-dire qu'on voit vraiment les premiers produits arriver. Donc moi, je vous dirais que j'ai vu les isolants biosourcés, notamment, vraiment se développer rapidement sur les dernières années, beaucoup plus. sur les deux dernières années, je dirais, mais qu'on attend une accélération encore plus forte. Voilà. Notamment sur les matériaux de façade. Nous, quand on fait le point carbone d'un projet, plus de la moitié, c'est le clos et couvert. C'est-à-dire, c'est les fenêtres et les matériaux qu'on met en façade. Et ensuite, c'est le matériau de sol qu'on pose dans les salles de bain et dans les cuisines.

  • Speaker #0

    Autour de cette question du bas carbone, tout s'accélère, et dans tous les corps de métier. Alors l'opportunité est trop belle quand Emmanuel Patte me propose de l'accompagner à une réunion où sont présents des professionnels des cabinets d'architecture et bureaux d'études. Objet de la réunion, échanger autour de critères d'évaluation du bas carbone.

  • Speaker #3

    Comment est-ce qu'on parle de cette question carbone ?

  • Speaker #0

    Ils sont six autour de la table.

  • Speaker #2

    Bas carbone, ça renvoie tout de suite à l'idée de c'est quoi du bas carbone ? Comment la matière est extraite ? Comment la matière est transformée, donc laissée brutale ? C'est innombrable, la matière !

  • Speaker #3

    Quel est le périmètre de calcul ?

  • Speaker #2

    Le transport de la matière pour aller la mener sur le chantier. La mise en œuvre. Non mais on voit qu'il y a une appétence, on voit qu'il y a une appétence. Et pourquoi ? Parce que les maîtres d'ouvrage ont besoin de ça. L'isolation, enveloppe, équipement, durabilité. Et la maintenance, donc au bout de combien de temps on remplace le matériau.

  • Speaker #3

    On parle de chiffres au mètre carré. Mais si vous construisez quelque chose de plus intelligent...

  • Speaker #0

    La réunion a duré toute la matinée. Les arguments ont fusé de toutes parts. Il est midi, l'heure de conclure.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut valoriser la réhabilitation et qu'elle doit avoir un vrai effet multiplicateur. Donc un vrai coeff qui influence vraiment le classement.

  • Speaker #3

    Je pense que tout le monde est obligé de s'y mettre.

  • Speaker #0

    C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 1. Expertise, Emmanuel Pat, architecte, Héloïse Pelen et Mohamed Sila, respectivement ingénieurs thermiques et ingénieurs génie civil et construction.

  • Speaker #2

    Salut ! Très sympa ! Au revoir.

  • Speaker #0

    Avec Marine Vesson, responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Florence Beauvais, directrice du patrimoine de Sequens, les journalistes de la rédaction de séquences bois, Marc Serriès, gérant d'un bureau d'études, et Emmanuelle Patte, architecte. Création : Partage de Voix. Réalisation : Sophie Pillot, Agnès Maton Une production Profeel conçue par l'ICEB et pilotée par l'Agence Qualité Construction. Musique : Basile Mendygral. Prochain épisode : Rénover pour émettre moins de carbone

Transcription

  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'Agence Qualité Construction.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2.

  • Speaker #2

    Il vaut mieux une réhab standard d'un bâtiment qu'une démolition et un immeuble en bois derrière.

  • Speaker #0

    Épisode 1, pourquoi faire du bas carbone en rénovation énergétique ?

  • Speaker #3

    Être bas carbone, c'est l'idée de réfléchir un peu avant d'agir et de ne pas forcément se précipiter.

  • Speaker #0

    Pour ce premier épisode, nous vous proposons de commencer par réfléchir à notre rapport au carbone, avant d'aborder la question sous l'angle du bâtiment et de la rénovation. Nous retrouvons l'architecte Emmanuelle Patte au père Lachaise, le cuivre carbone de Paris. Elle nous relit ce qu'elle vient d'écrire.

  • Speaker #3

    C'est le nerf de la guerre, le carbone, les gaz à effet de serre, le dérèglement climatique dont on sait qu'il est anthropique. Dès que l'homme naît, dès que l'homme bouge, quand il respire, quand il s'active, il émet du gaz carbonique. Depuis des siècles, depuis les temps préhistoriques, c'est d'ailleurs comme cela qu'il progresse. en maîtrisant le feu, en construisant, en produisant, en voyageant, en s'activant. Grâce au pétrole, on a une capacité décuplée de faire. C'est une sorte de potion magique qui nous rend beaucoup plus fort, de faire des bonnes choses, mais aussi des moins bonnes choses. pouvoir destructeur et du coup démultiplié. Quand le pétrole coule à flot, on peut faire beaucoup de choses très vite. La vitesse était un grand consommateur d'énergie. Donc pour aller plus vite, faire plus, plus grand, plus haut. Donc être bas carbone, je dirais que c'est se rendre compte de l'impact qui découle de nos actions. Et du coup, se poser la question de faut-il en faire autant ? Faut-il faire des choses qui ne vont pas durer ? Voilà, c'est se poser ces questions-là. Si on ne veut pas aller à toute vitesse dans la catastrophe, on sait que le réchauffement climatique ou le dérèglement climatique, ça veut dire des sécheresses, ça veut dire... des tempêtes, des cyclones, des tas de catastrophes climatiques. Et c'est sûr qu'il faut aujourd'hui changer nos façons de faire pour aller vers moins d'émissions de carbone. C'est ça le bas carbone en fait.

  • Speaker #0

    Le secteur du bâtiment est particulièrement concerné. Il est responsable, suivant les données 2023 du CSTB, de 25% des émissions de gaz à effet de serre.

  • Speaker #1

    CSTB, bonjour.

  • Speaker #0

    Oui, bonjour, j'aurais voulu parler à Marine Vesson, s'il vous plaît. J'ai contacté la responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Marine Vesson. Pour savoir en quoi la rénovation énergétique est moins impactante qu'une construction neuve.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2. On va déjà avoir toute la phase de fin de vie de l'ensemble de notre bâtiment précédent, avec en plus le chantier de déconstruction, avec un certain nombre d'engins, etc. La construction d'un bâtiment neuf qui est sa phase de fabrication, de construction qui est quand même sur le cycle de vie la phase la plus impactante. Donc on a énormément d'émissions de CO2. Pour autant, effectivement, quand on va faire une rénovation, notamment des rénovations qui sont relativement lourdes, on va quand même amener beaucoup de produits neufs. On va quand même avoir un peu de démontage, de déconstruction de certains éléments, etc. Mais globalement, ce dont on se rend compte aujourd'hui, c'est qu'on peut avoir des rénovations qui sont performantes du point de vue thermique et globalement, on a quand même un bilan carbone qui est moindre. Autre chose qu'il faut avoir en tête, et ça que l'on regarde un peu moins, mais qui est absolument indispensable à regarder, c'est du point de vue des ressources aussi, tout simplement. On est de plus en plus en train de dire, et on a vécu là assez récemment, pas mal de pénuries de matériaux. On parle de plus en plus de la pénurie des différentes ressources, du sable, etc. Donc tout ce qui va être à base de béton, tous ces éléments-là vont être de plus en plus complexes à produire. vont avoir un coût environnemental de plus en plus important. Et donc juste du point de vue des ressources, de limiter au maximum la déconstruction, c'est une évidence. Ça limite aussi toute la partie déchets, tout simplement. Donc pour toutes ces raisons-là, on est revenu sur la question de la rénovation versus démolition, reconstruction. Très clairement, du point de vue environnemental, il n'y a pas photo, il vaut mieux rénover.

  • Speaker #0

    Après cet entretien, nous avons eu envie de rencontrer un acteur particulièrement concerné par la rénovation énergétique. Nous avons choisi Séquence, un organisme de logements sociaux. Et y avons rencontré Florence Beauvais, directrice du patrimoine.

  • Speaker #4

    Sequence est une filiale d'action logement immobilier qui gère 105 000 logements sociaux en Ile-de-France exclusivement.

  • Speaker #0

    Avec elle, nous avons parlé à la fois du carbone d'exploitation, celui émis par l'énergie qu'on utilise pour se chauffer ou se rafraîchir. Et nous avons parlé aussi du carbone émis lors de la fabrication des matériaux ou lors de leur fin de vie.

  • Speaker #4

    Aujourd'hui, on a une véritable stratégie de décarbonation du parc. Nous, chez Séquence, on a déjà multiplié par deux le rythme de réhabilitation. Ce n'est pas anodin, on fait 4000 réhabilitations par an. Réhabilitations qui sont toutes énergétiques, c'est-à-dire qu'on traite partout l'isolation des bâtiments. On est en train de finir de traiter nos dernières passoires thermiques. Et on va continuer à accélérer pour en avoir un parc qui n'est plus qu'en étiquette C à partir de 2030. Donc c'est bien en avance sur les échéances réglementaires. Le parc aujourd'hui chez Séquence qui est chauffé aux énergies fossiles, c'est 60% du parc. Donc ce n'est pas négligeable et c'est un parc qui doit muter assez rapidement. C'est vraiment un changement aussi dans nos habitudes. On était très habitués à mesurer les économies d'énergie sur les projets. Ça, on le fait depuis longtemps. Le calcul en carbone, il est nouveau. Et surtout, le fait de prendre en compte les matériaux dans nos calculs est très nouveau. Aujourd'hui, on fait nos premières analyses de cycle de vie sur les réhabilitations. C'est-à-dire que chaque matériau a un poids carbone et des fiches qu'on appelle des fiches FDVS qui définissent leur poids carbone. Et on agrège le poids carbone de tous nos matériaux pour regarder le gain qu'on fait à la fin entre ce qu'on jette, ce qu'on remplace, ce qu'on remet. On a aussi des réflexions globales pour recycler. Quand on vient faire nos réhabilitations, on dépose du vitrage ou on dépose des portes palières. On dépose des isolants qui, aujourd'hui, peuvent être réutilisés par des industriels dans des chaînes de production pour produire du nouveau vitrage, de nouvelles portes pallières ou des nouveaux isolants. Et ça aussi, c'est des choses qu'on est en train d'étudier pour prendre en compte dans les calculs.

  • Speaker #0

    L'isolation permet de réduire la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Mais pour réduire davantage ces émissions, Il faut également être attentif aux émissions des produits et équipements mis en œuvre dans la rénovation. Les recherches pour réduire ces dernières avancent tous les jours. Amélioration du recyclage, travail sur les process, matériaux biosourcés. L'ensemble du cycle est concerné par ses avancées. Extraction, transformation, transport, mise en œuvre et dépose. Aujourd'hui, la base Inies met à disposition les données pour faire une analyse de cycle de vie global d'une rénovation et de calculer son poids carbone. Retrouvons Florence Beauvais sur le carbone des matériaux mis en œuvre.

  • Speaker #4

    Le sujet vraiment de la mesure du poids carbone de ces matériaux, il est très nouveau. Ce n'est pas simple, je peux vous dire les difficultés auxquelles on est confrontés, c'est que tous les matériaux n'ont pas de fiche FDES définie aujourd'hui. Donc on nous fait prendre des valeurs par défaut qui sont très pénalisantes. Ce qui est logique, quand on n'a pas la valeur réelle, on calcule au pire.

  • Speaker #1

    Allô ? Bonjour, c'est Marine Vesson du CACB.

  • Speaker #0

    Bonjour Marine Vesson. J'ai oublié une petite question. Tout le monde me parle des FDES. Est-ce que vous pourriez me dire ce que veut dire le sigle et pourquoi tous les matériaux n'ont pas cette fiche ?

  • Speaker #1

    Alors, une FDES, c'est une fiche de déclaration environnementale et sanitaire, donc FDES. Pour faire un petit point d'historique, la base de données INIES, elle date de 2004, donc elle va avoir une vingtaine d'années maintenant. Elle s'est étoffée au fur et à mesure. Maintenant, on a une assez grande représentativité des produits de construction d'équipements dans la base INIES, surtout depuis l'entrée en vigueur de la RE2020. Mais effectivement, il reste des produits de construction, des équipements, des matériaux qui sont manquants, soit un peu innovants, soit pas forcément dans un... Un processus très industrialisé, ou des petits fabricants, etc. Donc on est toujours en train d'essayer d'aller chercher finalement les données manquantes. Pour cela déjà il y a plusieurs bureaux d'études qui accompagnent les industriels dans la création de leurs déclarations environnementales. Évidemment tout le monde n'a pas le savoir-faire en interne. Toutes les déclarations environnementales doivent être vérifiées tierce partie par des vérificateurs qui sont habilités par les programmes INIES ou PEP. On a aussi notamment l'ADEME, ça fait trois ans déjà, qui font des appels à accompagnement pour justement aider potentiellement des plus petites structures qui n'auraient pas... la capacité à financer la réalisation de leur déclaration environnementale. Grosso modo, pour avoir le process de création, de vérification et de mise en ligne sur la base INIES, il faut compter aujourd'hui entre 10 et 15 000 euros pour financer tout le process jusque le dépôt dans la base INIES.

  • Speaker #0

    Retrouvons Florence Beauvais, directrice du patrimoine de séquences.

  • Speaker #4

    Nous, nos projets de construction et de rénovation, ils font systématiquement l'objet d'une maquette numérique qui nous permet de connaître l'intégralité de tous les maîtres d'un projet. Et on a pour ambition de rajouter ce poids carbone sur la maquette, sur chaque matériau, pour qu'on puisse mesurer à chaque étape d'un projet son poids carbone. Mais c'est très nouveau, et c'est très nouveau pour tout le secteur. Aujourd'hui, les logiciels... sont disponibles, les acteurs sont formés. C'est beaucoup plus développé sur la construction neuve parce qu'il y a une réglementation d'ARE 2020 et qui est très ambitieuse sur ces sujets. La réhabilitation n'a pas de réglementation à date. Donc c'est du volontariat de le faire ou de ne pas le faire.

  • Speaker #0

    Et ça influe sur vos choix justement d'entreprises de BTP qui vont travailler ? Parce que j'imagine qu'il y en a qui sont plus ou moins formés, qui ont plus ou moins envie de ce...

  • Speaker #4

    Effectivement, c'est dans nos critères de choix d'entreprises dans les appels d'offres, on est extrêmement regardant sur la stratégie bas carbone de l'entreprise, sur la manière dont elle a prévu de mener son chantier bas carbone, sur les moyens de formation qu'elle a mis en place sur les équipes. La manière dont elle accompagne cette mutation du secteur, c'est des critères à proprement parler dans le choix des entreprises. On voit que chez les industriels, il y a une réflexion globale sur le changement du process, mais que sur certains corps d'État, c'est le début. C'est-à-dire qu'on voit vraiment les premiers produits arriver. Donc moi, je vous dirais que j'ai vu les isolants biosourcés, notamment, vraiment se développer rapidement sur les dernières années, beaucoup plus. sur les deux dernières années, je dirais, mais qu'on attend une accélération encore plus forte. Voilà. Notamment sur les matériaux de façade. Nous, quand on fait le point carbone d'un projet, plus de la moitié, c'est le clos et couvert. C'est-à-dire, c'est les fenêtres et les matériaux qu'on met en façade. Et ensuite, c'est le matériau de sol qu'on pose dans les salles de bain et dans les cuisines.

  • Speaker #0

    Autour de cette question du bas carbone, tout s'accélère, et dans tous les corps de métier. Alors l'opportunité est trop belle quand Emmanuel Patte me propose de l'accompagner à une réunion où sont présents des professionnels des cabinets d'architecture et bureaux d'études. Objet de la réunion, échanger autour de critères d'évaluation du bas carbone.

  • Speaker #3

    Comment est-ce qu'on parle de cette question carbone ?

  • Speaker #0

    Ils sont six autour de la table.

  • Speaker #2

    Bas carbone, ça renvoie tout de suite à l'idée de c'est quoi du bas carbone ? Comment la matière est extraite ? Comment la matière est transformée, donc laissée brutale ? C'est innombrable, la matière !

  • Speaker #3

    Quel est le périmètre de calcul ?

  • Speaker #2

    Le transport de la matière pour aller la mener sur le chantier. La mise en œuvre. Non mais on voit qu'il y a une appétence, on voit qu'il y a une appétence. Et pourquoi ? Parce que les maîtres d'ouvrage ont besoin de ça. L'isolation, enveloppe, équipement, durabilité. Et la maintenance, donc au bout de combien de temps on remplace le matériau.

  • Speaker #3

    On parle de chiffres au mètre carré. Mais si vous construisez quelque chose de plus intelligent...

  • Speaker #0

    La réunion a duré toute la matinée. Les arguments ont fusé de toutes parts. Il est midi, l'heure de conclure.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut valoriser la réhabilitation et qu'elle doit avoir un vrai effet multiplicateur. Donc un vrai coeff qui influence vraiment le classement.

  • Speaker #3

    Je pense que tout le monde est obligé de s'y mettre.

  • Speaker #0

    C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 1. Expertise, Emmanuel Pat, architecte, Héloïse Pelen et Mohamed Sila, respectivement ingénieurs thermiques et ingénieurs génie civil et construction.

  • Speaker #2

    Salut ! Très sympa ! Au revoir.

  • Speaker #0

    Avec Marine Vesson, responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Florence Beauvais, directrice du patrimoine de Sequens, les journalistes de la rédaction de séquences bois, Marc Serriès, gérant d'un bureau d'études, et Emmanuelle Patte, architecte. Création : Partage de Voix. Réalisation : Sophie Pillot, Agnès Maton Une production Profeel conçue par l'ICEB et pilotée par l'Agence Qualité Construction. Musique : Basile Mendygral. Prochain épisode : Rénover pour émettre moins de carbone

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  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'Agence Qualité Construction.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2.

  • Speaker #2

    Il vaut mieux une réhab standard d'un bâtiment qu'une démolition et un immeuble en bois derrière.

  • Speaker #0

    Épisode 1, pourquoi faire du bas carbone en rénovation énergétique ?

  • Speaker #3

    Être bas carbone, c'est l'idée de réfléchir un peu avant d'agir et de ne pas forcément se précipiter.

  • Speaker #0

    Pour ce premier épisode, nous vous proposons de commencer par réfléchir à notre rapport au carbone, avant d'aborder la question sous l'angle du bâtiment et de la rénovation. Nous retrouvons l'architecte Emmanuelle Patte au père Lachaise, le cuivre carbone de Paris. Elle nous relit ce qu'elle vient d'écrire.

  • Speaker #3

    C'est le nerf de la guerre, le carbone, les gaz à effet de serre, le dérèglement climatique dont on sait qu'il est anthropique. Dès que l'homme naît, dès que l'homme bouge, quand il respire, quand il s'active, il émet du gaz carbonique. Depuis des siècles, depuis les temps préhistoriques, c'est d'ailleurs comme cela qu'il progresse. en maîtrisant le feu, en construisant, en produisant, en voyageant, en s'activant. Grâce au pétrole, on a une capacité décuplée de faire. C'est une sorte de potion magique qui nous rend beaucoup plus fort, de faire des bonnes choses, mais aussi des moins bonnes choses. pouvoir destructeur et du coup démultiplié. Quand le pétrole coule à flot, on peut faire beaucoup de choses très vite. La vitesse était un grand consommateur d'énergie. Donc pour aller plus vite, faire plus, plus grand, plus haut. Donc être bas carbone, je dirais que c'est se rendre compte de l'impact qui découle de nos actions. Et du coup, se poser la question de faut-il en faire autant ? Faut-il faire des choses qui ne vont pas durer ? Voilà, c'est se poser ces questions-là. Si on ne veut pas aller à toute vitesse dans la catastrophe, on sait que le réchauffement climatique ou le dérèglement climatique, ça veut dire des sécheresses, ça veut dire... des tempêtes, des cyclones, des tas de catastrophes climatiques. Et c'est sûr qu'il faut aujourd'hui changer nos façons de faire pour aller vers moins d'émissions de carbone. C'est ça le bas carbone en fait.

  • Speaker #0

    Le secteur du bâtiment est particulièrement concerné. Il est responsable, suivant les données 2023 du CSTB, de 25% des émissions de gaz à effet de serre.

  • Speaker #1

    CSTB, bonjour.

  • Speaker #0

    Oui, bonjour, j'aurais voulu parler à Marine Vesson, s'il vous plaît. J'ai contacté la responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Marine Vesson. Pour savoir en quoi la rénovation énergétique est moins impactante qu'une construction neuve.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2. On va déjà avoir toute la phase de fin de vie de l'ensemble de notre bâtiment précédent, avec en plus le chantier de déconstruction, avec un certain nombre d'engins, etc. La construction d'un bâtiment neuf qui est sa phase de fabrication, de construction qui est quand même sur le cycle de vie la phase la plus impactante. Donc on a énormément d'émissions de CO2. Pour autant, effectivement, quand on va faire une rénovation, notamment des rénovations qui sont relativement lourdes, on va quand même amener beaucoup de produits neufs. On va quand même avoir un peu de démontage, de déconstruction de certains éléments, etc. Mais globalement, ce dont on se rend compte aujourd'hui, c'est qu'on peut avoir des rénovations qui sont performantes du point de vue thermique et globalement, on a quand même un bilan carbone qui est moindre. Autre chose qu'il faut avoir en tête, et ça que l'on regarde un peu moins, mais qui est absolument indispensable à regarder, c'est du point de vue des ressources aussi, tout simplement. On est de plus en plus en train de dire, et on a vécu là assez récemment, pas mal de pénuries de matériaux. On parle de plus en plus de la pénurie des différentes ressources, du sable, etc. Donc tout ce qui va être à base de béton, tous ces éléments-là vont être de plus en plus complexes à produire. vont avoir un coût environnemental de plus en plus important. Et donc juste du point de vue des ressources, de limiter au maximum la déconstruction, c'est une évidence. Ça limite aussi toute la partie déchets, tout simplement. Donc pour toutes ces raisons-là, on est revenu sur la question de la rénovation versus démolition, reconstruction. Très clairement, du point de vue environnemental, il n'y a pas photo, il vaut mieux rénover.

  • Speaker #0

    Après cet entretien, nous avons eu envie de rencontrer un acteur particulièrement concerné par la rénovation énergétique. Nous avons choisi Séquence, un organisme de logements sociaux. Et y avons rencontré Florence Beauvais, directrice du patrimoine.

  • Speaker #4

    Sequence est une filiale d'action logement immobilier qui gère 105 000 logements sociaux en Ile-de-France exclusivement.

  • Speaker #0

    Avec elle, nous avons parlé à la fois du carbone d'exploitation, celui émis par l'énergie qu'on utilise pour se chauffer ou se rafraîchir. Et nous avons parlé aussi du carbone émis lors de la fabrication des matériaux ou lors de leur fin de vie.

  • Speaker #4

    Aujourd'hui, on a une véritable stratégie de décarbonation du parc. Nous, chez Séquence, on a déjà multiplié par deux le rythme de réhabilitation. Ce n'est pas anodin, on fait 4000 réhabilitations par an. Réhabilitations qui sont toutes énergétiques, c'est-à-dire qu'on traite partout l'isolation des bâtiments. On est en train de finir de traiter nos dernières passoires thermiques. Et on va continuer à accélérer pour en avoir un parc qui n'est plus qu'en étiquette C à partir de 2030. Donc c'est bien en avance sur les échéances réglementaires. Le parc aujourd'hui chez Séquence qui est chauffé aux énergies fossiles, c'est 60% du parc. Donc ce n'est pas négligeable et c'est un parc qui doit muter assez rapidement. C'est vraiment un changement aussi dans nos habitudes. On était très habitués à mesurer les économies d'énergie sur les projets. Ça, on le fait depuis longtemps. Le calcul en carbone, il est nouveau. Et surtout, le fait de prendre en compte les matériaux dans nos calculs est très nouveau. Aujourd'hui, on fait nos premières analyses de cycle de vie sur les réhabilitations. C'est-à-dire que chaque matériau a un poids carbone et des fiches qu'on appelle des fiches FDVS qui définissent leur poids carbone. Et on agrège le poids carbone de tous nos matériaux pour regarder le gain qu'on fait à la fin entre ce qu'on jette, ce qu'on remplace, ce qu'on remet. On a aussi des réflexions globales pour recycler. Quand on vient faire nos réhabilitations, on dépose du vitrage ou on dépose des portes palières. On dépose des isolants qui, aujourd'hui, peuvent être réutilisés par des industriels dans des chaînes de production pour produire du nouveau vitrage, de nouvelles portes pallières ou des nouveaux isolants. Et ça aussi, c'est des choses qu'on est en train d'étudier pour prendre en compte dans les calculs.

  • Speaker #0

    L'isolation permet de réduire la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Mais pour réduire davantage ces émissions, Il faut également être attentif aux émissions des produits et équipements mis en œuvre dans la rénovation. Les recherches pour réduire ces dernières avancent tous les jours. Amélioration du recyclage, travail sur les process, matériaux biosourcés. L'ensemble du cycle est concerné par ses avancées. Extraction, transformation, transport, mise en œuvre et dépose. Aujourd'hui, la base Inies met à disposition les données pour faire une analyse de cycle de vie global d'une rénovation et de calculer son poids carbone. Retrouvons Florence Beauvais sur le carbone des matériaux mis en œuvre.

  • Speaker #4

    Le sujet vraiment de la mesure du poids carbone de ces matériaux, il est très nouveau. Ce n'est pas simple, je peux vous dire les difficultés auxquelles on est confrontés, c'est que tous les matériaux n'ont pas de fiche FDES définie aujourd'hui. Donc on nous fait prendre des valeurs par défaut qui sont très pénalisantes. Ce qui est logique, quand on n'a pas la valeur réelle, on calcule au pire.

  • Speaker #1

    Allô ? Bonjour, c'est Marine Vesson du CACB.

  • Speaker #0

    Bonjour Marine Vesson. J'ai oublié une petite question. Tout le monde me parle des FDES. Est-ce que vous pourriez me dire ce que veut dire le sigle et pourquoi tous les matériaux n'ont pas cette fiche ?

  • Speaker #1

    Alors, une FDES, c'est une fiche de déclaration environnementale et sanitaire, donc FDES. Pour faire un petit point d'historique, la base de données INIES, elle date de 2004, donc elle va avoir une vingtaine d'années maintenant. Elle s'est étoffée au fur et à mesure. Maintenant, on a une assez grande représentativité des produits de construction d'équipements dans la base INIES, surtout depuis l'entrée en vigueur de la RE2020. Mais effectivement, il reste des produits de construction, des équipements, des matériaux qui sont manquants, soit un peu innovants, soit pas forcément dans un... Un processus très industrialisé, ou des petits fabricants, etc. Donc on est toujours en train d'essayer d'aller chercher finalement les données manquantes. Pour cela déjà il y a plusieurs bureaux d'études qui accompagnent les industriels dans la création de leurs déclarations environnementales. Évidemment tout le monde n'a pas le savoir-faire en interne. Toutes les déclarations environnementales doivent être vérifiées tierce partie par des vérificateurs qui sont habilités par les programmes INIES ou PEP. On a aussi notamment l'ADEME, ça fait trois ans déjà, qui font des appels à accompagnement pour justement aider potentiellement des plus petites structures qui n'auraient pas... la capacité à financer la réalisation de leur déclaration environnementale. Grosso modo, pour avoir le process de création, de vérification et de mise en ligne sur la base INIES, il faut compter aujourd'hui entre 10 et 15 000 euros pour financer tout le process jusque le dépôt dans la base INIES.

  • Speaker #0

    Retrouvons Florence Beauvais, directrice du patrimoine de séquences.

  • Speaker #4

    Nous, nos projets de construction et de rénovation, ils font systématiquement l'objet d'une maquette numérique qui nous permet de connaître l'intégralité de tous les maîtres d'un projet. Et on a pour ambition de rajouter ce poids carbone sur la maquette, sur chaque matériau, pour qu'on puisse mesurer à chaque étape d'un projet son poids carbone. Mais c'est très nouveau, et c'est très nouveau pour tout le secteur. Aujourd'hui, les logiciels... sont disponibles, les acteurs sont formés. C'est beaucoup plus développé sur la construction neuve parce qu'il y a une réglementation d'ARE 2020 et qui est très ambitieuse sur ces sujets. La réhabilitation n'a pas de réglementation à date. Donc c'est du volontariat de le faire ou de ne pas le faire.

  • Speaker #0

    Et ça influe sur vos choix justement d'entreprises de BTP qui vont travailler ? Parce que j'imagine qu'il y en a qui sont plus ou moins formés, qui ont plus ou moins envie de ce...

  • Speaker #4

    Effectivement, c'est dans nos critères de choix d'entreprises dans les appels d'offres, on est extrêmement regardant sur la stratégie bas carbone de l'entreprise, sur la manière dont elle a prévu de mener son chantier bas carbone, sur les moyens de formation qu'elle a mis en place sur les équipes. La manière dont elle accompagne cette mutation du secteur, c'est des critères à proprement parler dans le choix des entreprises. On voit que chez les industriels, il y a une réflexion globale sur le changement du process, mais que sur certains corps d'État, c'est le début. C'est-à-dire qu'on voit vraiment les premiers produits arriver. Donc moi, je vous dirais que j'ai vu les isolants biosourcés, notamment, vraiment se développer rapidement sur les dernières années, beaucoup plus. sur les deux dernières années, je dirais, mais qu'on attend une accélération encore plus forte. Voilà. Notamment sur les matériaux de façade. Nous, quand on fait le point carbone d'un projet, plus de la moitié, c'est le clos et couvert. C'est-à-dire, c'est les fenêtres et les matériaux qu'on met en façade. Et ensuite, c'est le matériau de sol qu'on pose dans les salles de bain et dans les cuisines.

  • Speaker #0

    Autour de cette question du bas carbone, tout s'accélère, et dans tous les corps de métier. Alors l'opportunité est trop belle quand Emmanuel Patte me propose de l'accompagner à une réunion où sont présents des professionnels des cabinets d'architecture et bureaux d'études. Objet de la réunion, échanger autour de critères d'évaluation du bas carbone.

  • Speaker #3

    Comment est-ce qu'on parle de cette question carbone ?

  • Speaker #0

    Ils sont six autour de la table.

  • Speaker #2

    Bas carbone, ça renvoie tout de suite à l'idée de c'est quoi du bas carbone ? Comment la matière est extraite ? Comment la matière est transformée, donc laissée brutale ? C'est innombrable, la matière !

  • Speaker #3

    Quel est le périmètre de calcul ?

  • Speaker #2

    Le transport de la matière pour aller la mener sur le chantier. La mise en œuvre. Non mais on voit qu'il y a une appétence, on voit qu'il y a une appétence. Et pourquoi ? Parce que les maîtres d'ouvrage ont besoin de ça. L'isolation, enveloppe, équipement, durabilité. Et la maintenance, donc au bout de combien de temps on remplace le matériau.

  • Speaker #3

    On parle de chiffres au mètre carré. Mais si vous construisez quelque chose de plus intelligent...

  • Speaker #0

    La réunion a duré toute la matinée. Les arguments ont fusé de toutes parts. Il est midi, l'heure de conclure.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut valoriser la réhabilitation et qu'elle doit avoir un vrai effet multiplicateur. Donc un vrai coeff qui influence vraiment le classement.

  • Speaker #3

    Je pense que tout le monde est obligé de s'y mettre.

  • Speaker #0

    C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 1. Expertise, Emmanuel Pat, architecte, Héloïse Pelen et Mohamed Sila, respectivement ingénieurs thermiques et ingénieurs génie civil et construction.

  • Speaker #2

    Salut ! Très sympa ! Au revoir.

  • Speaker #0

    Avec Marine Vesson, responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Florence Beauvais, directrice du patrimoine de Sequens, les journalistes de la rédaction de séquences bois, Marc Serriès, gérant d'un bureau d'études, et Emmanuelle Patte, architecte. Création : Partage de Voix. Réalisation : Sophie Pillot, Agnès Maton Une production Profeel conçue par l'ICEB et pilotée par l'Agence Qualité Construction. Musique : Basile Mendygral. Prochain épisode : Rénover pour émettre moins de carbone

Transcription

  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'Agence Qualité Construction.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2.

  • Speaker #2

    Il vaut mieux une réhab standard d'un bâtiment qu'une démolition et un immeuble en bois derrière.

  • Speaker #0

    Épisode 1, pourquoi faire du bas carbone en rénovation énergétique ?

  • Speaker #3

    Être bas carbone, c'est l'idée de réfléchir un peu avant d'agir et de ne pas forcément se précipiter.

  • Speaker #0

    Pour ce premier épisode, nous vous proposons de commencer par réfléchir à notre rapport au carbone, avant d'aborder la question sous l'angle du bâtiment et de la rénovation. Nous retrouvons l'architecte Emmanuelle Patte au père Lachaise, le cuivre carbone de Paris. Elle nous relit ce qu'elle vient d'écrire.

  • Speaker #3

    C'est le nerf de la guerre, le carbone, les gaz à effet de serre, le dérèglement climatique dont on sait qu'il est anthropique. Dès que l'homme naît, dès que l'homme bouge, quand il respire, quand il s'active, il émet du gaz carbonique. Depuis des siècles, depuis les temps préhistoriques, c'est d'ailleurs comme cela qu'il progresse. en maîtrisant le feu, en construisant, en produisant, en voyageant, en s'activant. Grâce au pétrole, on a une capacité décuplée de faire. C'est une sorte de potion magique qui nous rend beaucoup plus fort, de faire des bonnes choses, mais aussi des moins bonnes choses. pouvoir destructeur et du coup démultiplié. Quand le pétrole coule à flot, on peut faire beaucoup de choses très vite. La vitesse était un grand consommateur d'énergie. Donc pour aller plus vite, faire plus, plus grand, plus haut. Donc être bas carbone, je dirais que c'est se rendre compte de l'impact qui découle de nos actions. Et du coup, se poser la question de faut-il en faire autant ? Faut-il faire des choses qui ne vont pas durer ? Voilà, c'est se poser ces questions-là. Si on ne veut pas aller à toute vitesse dans la catastrophe, on sait que le réchauffement climatique ou le dérèglement climatique, ça veut dire des sécheresses, ça veut dire... des tempêtes, des cyclones, des tas de catastrophes climatiques. Et c'est sûr qu'il faut aujourd'hui changer nos façons de faire pour aller vers moins d'émissions de carbone. C'est ça le bas carbone en fait.

  • Speaker #0

    Le secteur du bâtiment est particulièrement concerné. Il est responsable, suivant les données 2023 du CSTB, de 25% des émissions de gaz à effet de serre.

  • Speaker #1

    CSTB, bonjour.

  • Speaker #0

    Oui, bonjour, j'aurais voulu parler à Marine Vesson, s'il vous plaît. J'ai contacté la responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Marine Vesson. Pour savoir en quoi la rénovation énergétique est moins impactante qu'une construction neuve.

  • Speaker #1

    Déconstruire un bâtiment, le démolir pour en reconstruire un autre, c'est énormément d'émissions de CO2. On va déjà avoir toute la phase de fin de vie de l'ensemble de notre bâtiment précédent, avec en plus le chantier de déconstruction, avec un certain nombre d'engins, etc. La construction d'un bâtiment neuf qui est sa phase de fabrication, de construction qui est quand même sur le cycle de vie la phase la plus impactante. Donc on a énormément d'émissions de CO2. Pour autant, effectivement, quand on va faire une rénovation, notamment des rénovations qui sont relativement lourdes, on va quand même amener beaucoup de produits neufs. On va quand même avoir un peu de démontage, de déconstruction de certains éléments, etc. Mais globalement, ce dont on se rend compte aujourd'hui, c'est qu'on peut avoir des rénovations qui sont performantes du point de vue thermique et globalement, on a quand même un bilan carbone qui est moindre. Autre chose qu'il faut avoir en tête, et ça que l'on regarde un peu moins, mais qui est absolument indispensable à regarder, c'est du point de vue des ressources aussi, tout simplement. On est de plus en plus en train de dire, et on a vécu là assez récemment, pas mal de pénuries de matériaux. On parle de plus en plus de la pénurie des différentes ressources, du sable, etc. Donc tout ce qui va être à base de béton, tous ces éléments-là vont être de plus en plus complexes à produire. vont avoir un coût environnemental de plus en plus important. Et donc juste du point de vue des ressources, de limiter au maximum la déconstruction, c'est une évidence. Ça limite aussi toute la partie déchets, tout simplement. Donc pour toutes ces raisons-là, on est revenu sur la question de la rénovation versus démolition, reconstruction. Très clairement, du point de vue environnemental, il n'y a pas photo, il vaut mieux rénover.

  • Speaker #0

    Après cet entretien, nous avons eu envie de rencontrer un acteur particulièrement concerné par la rénovation énergétique. Nous avons choisi Séquence, un organisme de logements sociaux. Et y avons rencontré Florence Beauvais, directrice du patrimoine.

  • Speaker #4

    Sequence est une filiale d'action logement immobilier qui gère 105 000 logements sociaux en Ile-de-France exclusivement.

  • Speaker #0

    Avec elle, nous avons parlé à la fois du carbone d'exploitation, celui émis par l'énergie qu'on utilise pour se chauffer ou se rafraîchir. Et nous avons parlé aussi du carbone émis lors de la fabrication des matériaux ou lors de leur fin de vie.

  • Speaker #4

    Aujourd'hui, on a une véritable stratégie de décarbonation du parc. Nous, chez Séquence, on a déjà multiplié par deux le rythme de réhabilitation. Ce n'est pas anodin, on fait 4000 réhabilitations par an. Réhabilitations qui sont toutes énergétiques, c'est-à-dire qu'on traite partout l'isolation des bâtiments. On est en train de finir de traiter nos dernières passoires thermiques. Et on va continuer à accélérer pour en avoir un parc qui n'est plus qu'en étiquette C à partir de 2030. Donc c'est bien en avance sur les échéances réglementaires. Le parc aujourd'hui chez Séquence qui est chauffé aux énergies fossiles, c'est 60% du parc. Donc ce n'est pas négligeable et c'est un parc qui doit muter assez rapidement. C'est vraiment un changement aussi dans nos habitudes. On était très habitués à mesurer les économies d'énergie sur les projets. Ça, on le fait depuis longtemps. Le calcul en carbone, il est nouveau. Et surtout, le fait de prendre en compte les matériaux dans nos calculs est très nouveau. Aujourd'hui, on fait nos premières analyses de cycle de vie sur les réhabilitations. C'est-à-dire que chaque matériau a un poids carbone et des fiches qu'on appelle des fiches FDVS qui définissent leur poids carbone. Et on agrège le poids carbone de tous nos matériaux pour regarder le gain qu'on fait à la fin entre ce qu'on jette, ce qu'on remplace, ce qu'on remet. On a aussi des réflexions globales pour recycler. Quand on vient faire nos réhabilitations, on dépose du vitrage ou on dépose des portes palières. On dépose des isolants qui, aujourd'hui, peuvent être réutilisés par des industriels dans des chaînes de production pour produire du nouveau vitrage, de nouvelles portes pallières ou des nouveaux isolants. Et ça aussi, c'est des choses qu'on est en train d'étudier pour prendre en compte dans les calculs.

  • Speaker #0

    L'isolation permet de réduire la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Mais pour réduire davantage ces émissions, Il faut également être attentif aux émissions des produits et équipements mis en œuvre dans la rénovation. Les recherches pour réduire ces dernières avancent tous les jours. Amélioration du recyclage, travail sur les process, matériaux biosourcés. L'ensemble du cycle est concerné par ses avancées. Extraction, transformation, transport, mise en œuvre et dépose. Aujourd'hui, la base Inies met à disposition les données pour faire une analyse de cycle de vie global d'une rénovation et de calculer son poids carbone. Retrouvons Florence Beauvais sur le carbone des matériaux mis en œuvre.

  • Speaker #4

    Le sujet vraiment de la mesure du poids carbone de ces matériaux, il est très nouveau. Ce n'est pas simple, je peux vous dire les difficultés auxquelles on est confrontés, c'est que tous les matériaux n'ont pas de fiche FDES définie aujourd'hui. Donc on nous fait prendre des valeurs par défaut qui sont très pénalisantes. Ce qui est logique, quand on n'a pas la valeur réelle, on calcule au pire.

  • Speaker #1

    Allô ? Bonjour, c'est Marine Vesson du CACB.

  • Speaker #0

    Bonjour Marine Vesson. J'ai oublié une petite question. Tout le monde me parle des FDES. Est-ce que vous pourriez me dire ce que veut dire le sigle et pourquoi tous les matériaux n'ont pas cette fiche ?

  • Speaker #1

    Alors, une FDES, c'est une fiche de déclaration environnementale et sanitaire, donc FDES. Pour faire un petit point d'historique, la base de données INIES, elle date de 2004, donc elle va avoir une vingtaine d'années maintenant. Elle s'est étoffée au fur et à mesure. Maintenant, on a une assez grande représentativité des produits de construction d'équipements dans la base INIES, surtout depuis l'entrée en vigueur de la RE2020. Mais effectivement, il reste des produits de construction, des équipements, des matériaux qui sont manquants, soit un peu innovants, soit pas forcément dans un... Un processus très industrialisé, ou des petits fabricants, etc. Donc on est toujours en train d'essayer d'aller chercher finalement les données manquantes. Pour cela déjà il y a plusieurs bureaux d'études qui accompagnent les industriels dans la création de leurs déclarations environnementales. Évidemment tout le monde n'a pas le savoir-faire en interne. Toutes les déclarations environnementales doivent être vérifiées tierce partie par des vérificateurs qui sont habilités par les programmes INIES ou PEP. On a aussi notamment l'ADEME, ça fait trois ans déjà, qui font des appels à accompagnement pour justement aider potentiellement des plus petites structures qui n'auraient pas... la capacité à financer la réalisation de leur déclaration environnementale. Grosso modo, pour avoir le process de création, de vérification et de mise en ligne sur la base INIES, il faut compter aujourd'hui entre 10 et 15 000 euros pour financer tout le process jusque le dépôt dans la base INIES.

  • Speaker #0

    Retrouvons Florence Beauvais, directrice du patrimoine de séquences.

  • Speaker #4

    Nous, nos projets de construction et de rénovation, ils font systématiquement l'objet d'une maquette numérique qui nous permet de connaître l'intégralité de tous les maîtres d'un projet. Et on a pour ambition de rajouter ce poids carbone sur la maquette, sur chaque matériau, pour qu'on puisse mesurer à chaque étape d'un projet son poids carbone. Mais c'est très nouveau, et c'est très nouveau pour tout le secteur. Aujourd'hui, les logiciels... sont disponibles, les acteurs sont formés. C'est beaucoup plus développé sur la construction neuve parce qu'il y a une réglementation d'ARE 2020 et qui est très ambitieuse sur ces sujets. La réhabilitation n'a pas de réglementation à date. Donc c'est du volontariat de le faire ou de ne pas le faire.

  • Speaker #0

    Et ça influe sur vos choix justement d'entreprises de BTP qui vont travailler ? Parce que j'imagine qu'il y en a qui sont plus ou moins formés, qui ont plus ou moins envie de ce...

  • Speaker #4

    Effectivement, c'est dans nos critères de choix d'entreprises dans les appels d'offres, on est extrêmement regardant sur la stratégie bas carbone de l'entreprise, sur la manière dont elle a prévu de mener son chantier bas carbone, sur les moyens de formation qu'elle a mis en place sur les équipes. La manière dont elle accompagne cette mutation du secteur, c'est des critères à proprement parler dans le choix des entreprises. On voit que chez les industriels, il y a une réflexion globale sur le changement du process, mais que sur certains corps d'État, c'est le début. C'est-à-dire qu'on voit vraiment les premiers produits arriver. Donc moi, je vous dirais que j'ai vu les isolants biosourcés, notamment, vraiment se développer rapidement sur les dernières années, beaucoup plus. sur les deux dernières années, je dirais, mais qu'on attend une accélération encore plus forte. Voilà. Notamment sur les matériaux de façade. Nous, quand on fait le point carbone d'un projet, plus de la moitié, c'est le clos et couvert. C'est-à-dire, c'est les fenêtres et les matériaux qu'on met en façade. Et ensuite, c'est le matériau de sol qu'on pose dans les salles de bain et dans les cuisines.

  • Speaker #0

    Autour de cette question du bas carbone, tout s'accélère, et dans tous les corps de métier. Alors l'opportunité est trop belle quand Emmanuel Patte me propose de l'accompagner à une réunion où sont présents des professionnels des cabinets d'architecture et bureaux d'études. Objet de la réunion, échanger autour de critères d'évaluation du bas carbone.

  • Speaker #3

    Comment est-ce qu'on parle de cette question carbone ?

  • Speaker #0

    Ils sont six autour de la table.

  • Speaker #2

    Bas carbone, ça renvoie tout de suite à l'idée de c'est quoi du bas carbone ? Comment la matière est extraite ? Comment la matière est transformée, donc laissée brutale ? C'est innombrable, la matière !

  • Speaker #3

    Quel est le périmètre de calcul ?

  • Speaker #2

    Le transport de la matière pour aller la mener sur le chantier. La mise en œuvre. Non mais on voit qu'il y a une appétence, on voit qu'il y a une appétence. Et pourquoi ? Parce que les maîtres d'ouvrage ont besoin de ça. L'isolation, enveloppe, équipement, durabilité. Et la maintenance, donc au bout de combien de temps on remplace le matériau.

  • Speaker #3

    On parle de chiffres au mètre carré. Mais si vous construisez quelque chose de plus intelligent...

  • Speaker #0

    La réunion a duré toute la matinée. Les arguments ont fusé de toutes parts. Il est midi, l'heure de conclure.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il faut valoriser la réhabilitation et qu'elle doit avoir un vrai effet multiplicateur. Donc un vrai coeff qui influence vraiment le classement.

  • Speaker #3

    Je pense que tout le monde est obligé de s'y mettre.

  • Speaker #0

    C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 1. Expertise, Emmanuel Pat, architecte, Héloïse Pelen et Mohamed Sila, respectivement ingénieurs thermiques et ingénieurs génie civil et construction.

  • Speaker #2

    Salut ! Très sympa ! Au revoir.

  • Speaker #0

    Avec Marine Vesson, responsable de la division environnement de la direction énergie-environnement du CSTB, Florence Beauvais, directrice du patrimoine de Sequens, les journalistes de la rédaction de séquences bois, Marc Serriès, gérant d'un bureau d'études, et Emmanuelle Patte, architecte. Création : Partage de Voix. Réalisation : Sophie Pillot, Agnès Maton Une production Profeel conçue par l'ICEB et pilotée par l'Agence Qualité Construction. Musique : Basile Mendygral. Prochain épisode : Rénover pour émettre moins de carbone

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