Description
Le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction.
Moi je suis chauffagiste, mais quand même mon objectif c'est de ne pas vendre de chauffage. Bon j'ai assez de boulot déjà, donc je n'ai pas besoin d'aller vendre du chauffage quand il n'y en a pas besoin, mais quand quelqu'un fait des gros travaux dans sa maison et qu'il me parle de chauffage et d'eau chaude, je lui dis déjà comment on pourrait faire pour se passer du chauffage. C'est rare qu'on puisse le faire, mais c'est faisable des fois.
Épisode 2, rénover pour émettre moins de carbone. Première partie, le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants. Nous démarrons donc cet épisode avec un artisan chauffagiste, Joseph Terribile. Il nous raconte comment la plupart de ces clients veulent changer leur chaudière sans même avoir réfléchi à la manière dont ils occupent leur logement et sans avoir d'abord pensé performance thermique de l'enveloppe.
Donc isolation, isolation, isolation. Je demande aux gens, parce qu'ils ne sont pas conscients de ce que c'est qu'une isolation. Je crois qu'on apprend des tas de choses à l'école, mais les trucs de base pour vivre dans sa maison, on ne les apprend pas. Et pourtant, c'est évident, personne ne sortirait tout nu dans la rue. Quand il fait froid, si je sors tout nu, je vais mourir rapidement. Si je m'habille un peu, je vais avoir froid. Et si je m'habille énormément, je vais même avoir chaud. Donc la maison, c'est pareil, on y met une enveloppe. Et si je mets une grosse enveloppe sur ma maison d'isolation, je ne chauffe pas, parce que l'activité humaine dans la maison suffira à la garantir confortable. Moi, par expérience, j'ai aussi beaucoup de clients qui ont des maisons... hyper mal isolés ou pas du tout, qui ont des consommations gigantesques. En région parisienne, c'est des gens qui ont des maisons qui sont jolies, on ne peut pas isoler par l'extérieur. Puis à l'intérieur, les pièces ont des moulures, donc il ne faut surtout pas perdre 10 cm et puis gâcher ces belles moulures. Et donc, ils ont des consommations de 50 à 100 000 kWh par an en gaz, ce qui est gigantesque. Mais comme ce sont des gens aisés, ils grondent un peu mais bon finalement, on n'a pas le coup de se priver de la beauté de tout ça et brûlons plutôt du gaz. Mes clients ça va de ça, alors ça c'est des gens qui vont me demander un chauffe-eau solaire pour économiser de l'énergie, mais vous savez le chauffe-eau solaire franchement là il va vous faire économiser 5% de votre consommation, le problème c'est le chauffage chez vous. Du coup je ne leur fais pas. La personne qui a une maison passive, voire énergie positive, en région parisienne et qui n'a pas de chauffage. J'ai vraiment la totalité. Et moi, par expérience, quand je suis chez un client qui a une maison passive, je vois qu'à 17 degrés l'hiver, je suis en t-shirt et je suis bien, parce que les parois sont bien isolées, donc la chaleur qui est dans mon corps, elle y reste. puisque forcément si les parois ne sont pas ultra froides, la chaleur a finalement du mal à quitter mon corps. Et puis les gens qui ont des maisons pas isolées, ils mettent 23 sur leur thermostat et ils ont tout le temps froid. Ils me disent j'ai l'impression qu'il y a des courants d'air Ce ne sont pas des courants d'air. Vous avez une masse de je ne sais pas combien de tonnes de pierres autour de vous qui est gelée. Et dès que vous rentrez, vous êtes dos à un mur. Le mur, il aspire littéralement votre chaleur. Donc la première chose à voir, c'est isoler sa maison. Il y a trois modes de conduction. Il y a la conduction, la convection et la radiation, qui fait que la chaleur quitte un corps chaud et va vers la partie la plus froide. Donc il faut vraiment faire attention à cette histoire d'isolation.
Oui, comme le dit Joseph Terribil, dans une rénovation, pour émettre moins de carbone, l'isolation de l'enveloppe est essentielle. Mais avant de passer à cette phase travaux, un diagnostic de l'existant est primordial. Nous allons suivre Héloïse, qui vient d'acheter une maison à Brive-la-Gaillarde. Évidemment, en tant que professionnelle du bâtiment, elle souhaite la rénover bas carbone. Chaque rénovation est unique. Il n'y a pas une solution pour aboutir à une bonne isolation. Il faut avoir une vue globale et une approche systémique du bâtiment. Premier élément à prendre en compte, le lieu d'implantation du bâtiment, et donc le climat et les risques naturels qui y sont rattachés.
Pourquoi est-ce qu'on a acheté ici ? Nous, on vient plutôt de la région parisienne, même si on n'est pas parisiens à la base, on a grandi ailleurs. Mais on a souhaité habiter dans un endroit qui n'était pas complètement éloigné des principaux axes de transport collectif. Donc ça permet quand même d'être aussi bas carbone en dehors même de la maison, d'être bas carbone aussi sur le transport. Ouais, il y a un peu cassé. Donc voilà, c'est une maison qui, a priori, on pense que ça date du XVIIe siècle parce que dans le hameau, c'est des maisons qui sont toutes fabriquées pareilles, plutôt des anciennes fermes. En fait, il y a trois pièces principales au début. Il y a une pièce comme ça, une autre pièce qui fait la même taille et une troisième. Elles font toutes 25-30 m². Elles sont séparées par à chaque fois des gros refents où il y a des cheminées dedans. Après il y a une extension à l'arrière, mais à la base c'est vraiment une maison qui est plutôt une ferme. Là-bas en dessous il y a une cave, ici en dessous c'est sans doute la terre, on ne sait pas encore très bien, et à l'étage c'est un grenier. L'idée pour nous, c'est de faire une rénovation bas carbone performante, très performante. Et elle a vraiment tout ce qu'il faut pour arriver à ça. C'est une ancienne ferme, c'est de petites fenêtres. Par ailleurs, ce n'est pas évident, ça ne se fait pas comme ça de modifier la façade. Comme c'est un site qui est inscrit, il faut faire une déclaration, passer par la validation des bâtiments de France, tout ça.
Première étape pour une rénovation bas carbone, analyser comment le bâtiment est orienté, son inertie, son apport solaire. Nous sommes montés au grenier avec Héloïse. Celui-ci est très lumineux grâce à plusieurs fenêtres de toit.
Donc nous ce qu'on pense faire, plutôt que d'ouvrir des fenêtres, c'est plutôt d'ouvrir le plancher pour faire rentrer la lumière en dessous, parce que quand même à un moment c'est bien d'avoir de l'éclairage naturel. Et du coup le plancher là, soit de l'ouvrir et de mettre une vitre, ou un espèce de trampoline de filet, ou juste une ouverture, tout ça c'est des choses qu'on n'a pas encore complètement abouti dans notre réflexion, mais on sait déjà qu'il y a un problème d'éclairage naturel et qu'on va bénéficier plutôt du déjà là, de l'existence. plutôt que d'aller casser des murs pour faire des nouvelles fenêtres qu'on n'a pas forcément le droit de faire.
Deuxième étape avant de démarrer les travaux, il est important de faire réfléchir les habitants à la manière dont ils vont vivre dans ce lieu. Même si c'est une maison qu'ils habitent déjà, on peut en effet imaginer une modification des lieux de vie en fonction des saisons.
Ce que je n'ai pas dit, c'est qu'il y a quand même, sans compter le grenier, il y a quand même 150 m². On n'a pas tout vu là. Donc nous, on n'est que deux et on ne va pas habiter 150 m². Là, tout à l'heure, on a vu au rez-de-chaussée, on a trois pièces. Donc certainement que ces pièces, ça peut être un noyau central où on vit. Et on peut non pas isoler à l'extérieur de la maison, mais peut-être isoler entre ces pièces-là et d'autres pièces intérieures qui, du coup, vont devenir des espaces tampons. Elles seront... à l'intérieur avec un toit, un mur, mais hors de l'enveloppe isolée en fait. Donc ça, ça permet de dire qu'on ne chauffe pas 150 m², on chauffe peut-être comme on est deux, on chauffe 70 m². 70 m², c'est largement suffisant pour vivre. On essaie toujours de réduire le carbone par m², ou les kWh par m². On peut limiter le carbone, mais on peut aussi limiter les m². La sobriété, c'est aussi ça. Quand on fait une rénovation bas carbone, c'est très important de réfléchir à quelles sont les surfaces de vie qu'on va vraiment vouloir habiter l'hiver. Et à l'inverse, en été, on peut imaginer qu'on va aller s'étendre un peu plus dans les zones tampons. Donc c'est vraiment de réfléchir avec tout le déjà-là sur comment on va pouvoir partir de tous ces atouts et de toutes les contraintes du déjà-là pour vivre au mieux dans ces espaces.
Évidemment, cette problématique des espaces différents à vivre suivant la saison n'existe pas toujours. C'est certain que dans les appartements de nos villes, qui manquent bien souvent de mètres carrés, la réflexion est un peu différente. Les espaces tampons sont alors les espaces collectifs, type la cage d'escalier, ou des espaces privatifs, comme les loggias. Troisième étape, le diagnostic. Il faut analyser la structure de l'existant, les fondations, la charpente, les couvertures, la maçonnerie. Il faut se procurer ou réaliser les plans de distribution des réseaux, les surfaces de vitrage, etc. Il est nécessaire d'évaluer la thermique du bâtiment et l'état d'isolation. Donc,
ce que je peux dire, c'est que c'est de la pierre de brasier, ça s'appelle. C'est du gré rouge. Les murs, vous voyez, ils sont assez épais. C'est des murs qui font au moins, ça dépend par endroit, là c'est à peu près 50 cm, c'est cette épaisseur-là minimum. Donc là, le travail à faire pour faire une rénovation bas carbone et donc pour partir du bâtiment existant. Pour nous, ça va d'abord être de faire un vrai diagnostic de l'existant. Et pour ça, il faut qu'on cure l'ensemble des murs, qu'on enlève le tissu, tout ce qu'il y a ici. Il y a aussi, vous voyez, ces espèces de parements en bois. Là, il faut qu'on regarde un petit peu comment c'est derrière. Vous voyez qu'aussi au plafond, il y a du tissu qui a été mis. Donc comment c'est derrière, je ne sais pas non plus. Si on monte à l'étage, poursuivre le diagnostic. On sent ici tout de suite que c'est assez différent. Le grenier était sans doute un grand espace de stockage pour lui. Donc en fait, au lieu d'isoler les rampants, l'ensemble du plancher a été isolé par de la laine de verre. Bon, laine de verre qui est maintenant un peu écrasée par les années, par tout ce qui a été stocké. Mais dans l'idée, c'était intéressant parce que du coup, il a fait quand même son enveloppe chaude au-dessus. Il faut qu'on enlève tout pour voir l'état du plancher. Parce que là, on est quand même sur un plancher qui a été... Avec d'un côté du tissu, de l'autre côté de la laine de verre. Si ça se trouve, il y a des sources d'humidité. Donc ça, c'est aussi... Ça, c'est un humidimètre.
C'est un appareil qu'ils n'utilisaient pas dans les audits.
Oui.
Pour savoir s'il y a des problèmes d'humidité dans une maison. Donc on l'applique sur les murs.
Alors, il y a deux modes. J'ai utilisé le mode qui s'applique. Et il y a aussi un mode avec des petits pics qui est plus fiable parce que quand on applique c'est juste en surface. Mais par contre avec les pics ça permet de vraiment rentrer dans le matériau. Et là par exemple, dans le plancher, on voit qu'il est un peu coloré et effectivement il y a 24% d'humidité. L'une des premières choses qu'on va faire, c'est vraiment d'enlever tout ça pour voir l'état en dessous. Et c'est vrai que des fois, je fais des cauchemars où il y a une mérule, mais je ne pense pas qu'il y ait de mérule. On est quand même dans une zone où, préfectoralement, ils ont déclaré qu'ils pouvaient y en avoir. Comme des termites, d'ailleurs, dans cette zone-là.
Dans une rénovation, il est important de traiter les problèmes d'humidité avant toute autre intervention sur l'enveloppe. Trouver les causes, les traiter, laisser les parties impactées sécher, comme par exemple ici les planchers bois. Il est ensuite nécessaire de vérifier les ponts thermiques et la perméabilité à l'air, éventuellement à l'aide d'une caméra thermique ou parfois simplement à l'œil nu.
Donc effectivement là il y a un petit souci qu'on voit assez clairement à l'œil nu, mais on voit à l'extérieur, donc il y a un petit fluire qui passe de temps en temps. Donc là c'est un point d'étanchéité à l'air qui sera forcément à traiter avant. On parle souvent d'enveloppes thermiques, de UW, de U de parois, bon l'étanchéité à l'air c'est super important, ça peut venir tout dégrader. Donc ça c'est un débitmètre. Ça affiche la vitesse d'air en mètres par seconde. Ça permet de savoir combien de mètres cubeurs j'ai qui passent et donc combien l'air est renouvelé. Parce que la ventilation dans une maison, même si la ventilation, entre guillemets, ça fait perdre de l'énergie, la ventilation c'est important pour la santé des occupants, la qualité de l'air, pour que les personnes respirent un air qui n'est pas vicié. Et c'est important aussi pour la pérennité du bâtiment parce que l'humidité c'est l'ennemi numéro un du bâtiment, des murs, c'est ce qui... dégrade le plus le bâtiment. Par ailleurs, des murs qui sont chargés d'humidité, ce sont des murs qui vont se dégrader, mais aussi qui sont beaucoup plus difficiles à chauffer. Parce que quand on a des murs pleins d'humidité, quand on chauffe, il y a une partie de la chaleur qui va à évaporer l'humidité des murs. Du point de vue bas carbone énergie, c'est très important aussi de bien renouveler l'air. Parce que... Même si on fait partir de l'air qu'il faut réchauffer, c'est l'impression qu'on a, mais en réalité, on évite de charger en humidité les murs et d'avoir ensuite cette humidité à évacuer avec la chaleur. La ventilation, c'est important, mais c'est important que ce soit maîtrisé. C'est pour ça qu'on parle d'étanchéité à l'air et qu'en même temps, après, on fait des entrées d'air et des sorties d'air parce qu'on veut maîtriser par où l'air rentre et par où l'air sort.
C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 2.
Un point qui est important aussi, c'est que quand on rénove une maison comme ça, c'est d'anticiper aussi tous les âges de la vie. Anticiper, c'est éviter de se lancer plus tard dans des grands travaux qui vont forcément nécessiter de défaire et donc de faire des déchets, de générer plus de carbone que si on a anticipé ces choses-là au début.
Expertise Emmanuelle Patte, architecte Héloïse Pelen et Mohamed Sylla respectivement ingénieur thermique et ingénieur génie civil et construction Avec Joseph Terribile, chauffagiste et Héloïse Pelen, ingénieur thermique Création Partage de voix Réalisation Sophie Pillods, Agnès Mathon Une production PROFEEL conçue par l'ICEB et pilotée par l'agence qualité construction. Musique Basile Mandygral. Prochain épisode, rénover pour émettre moins de carbone, deuxième partie, le choix des isolants et du chauffage.
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Le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction.
Moi je suis chauffagiste, mais quand même mon objectif c'est de ne pas vendre de chauffage. Bon j'ai assez de boulot déjà, donc je n'ai pas besoin d'aller vendre du chauffage quand il n'y en a pas besoin, mais quand quelqu'un fait des gros travaux dans sa maison et qu'il me parle de chauffage et d'eau chaude, je lui dis déjà comment on pourrait faire pour se passer du chauffage. C'est rare qu'on puisse le faire, mais c'est faisable des fois.
Épisode 2, rénover pour émettre moins de carbone. Première partie, le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants. Nous démarrons donc cet épisode avec un artisan chauffagiste, Joseph Terribile. Il nous raconte comment la plupart de ces clients veulent changer leur chaudière sans même avoir réfléchi à la manière dont ils occupent leur logement et sans avoir d'abord pensé performance thermique de l'enveloppe.
Donc isolation, isolation, isolation. Je demande aux gens, parce qu'ils ne sont pas conscients de ce que c'est qu'une isolation. Je crois qu'on apprend des tas de choses à l'école, mais les trucs de base pour vivre dans sa maison, on ne les apprend pas. Et pourtant, c'est évident, personne ne sortirait tout nu dans la rue. Quand il fait froid, si je sors tout nu, je vais mourir rapidement. Si je m'habille un peu, je vais avoir froid. Et si je m'habille énormément, je vais même avoir chaud. Donc la maison, c'est pareil, on y met une enveloppe. Et si je mets une grosse enveloppe sur ma maison d'isolation, je ne chauffe pas, parce que l'activité humaine dans la maison suffira à la garantir confortable. Moi, par expérience, j'ai aussi beaucoup de clients qui ont des maisons... hyper mal isolés ou pas du tout, qui ont des consommations gigantesques. En région parisienne, c'est des gens qui ont des maisons qui sont jolies, on ne peut pas isoler par l'extérieur. Puis à l'intérieur, les pièces ont des moulures, donc il ne faut surtout pas perdre 10 cm et puis gâcher ces belles moulures. Et donc, ils ont des consommations de 50 à 100 000 kWh par an en gaz, ce qui est gigantesque. Mais comme ce sont des gens aisés, ils grondent un peu mais bon finalement, on n'a pas le coup de se priver de la beauté de tout ça et brûlons plutôt du gaz. Mes clients ça va de ça, alors ça c'est des gens qui vont me demander un chauffe-eau solaire pour économiser de l'énergie, mais vous savez le chauffe-eau solaire franchement là il va vous faire économiser 5% de votre consommation, le problème c'est le chauffage chez vous. Du coup je ne leur fais pas. La personne qui a une maison passive, voire énergie positive, en région parisienne et qui n'a pas de chauffage. J'ai vraiment la totalité. Et moi, par expérience, quand je suis chez un client qui a une maison passive, je vois qu'à 17 degrés l'hiver, je suis en t-shirt et je suis bien, parce que les parois sont bien isolées, donc la chaleur qui est dans mon corps, elle y reste. puisque forcément si les parois ne sont pas ultra froides, la chaleur a finalement du mal à quitter mon corps. Et puis les gens qui ont des maisons pas isolées, ils mettent 23 sur leur thermostat et ils ont tout le temps froid. Ils me disent j'ai l'impression qu'il y a des courants d'air Ce ne sont pas des courants d'air. Vous avez une masse de je ne sais pas combien de tonnes de pierres autour de vous qui est gelée. Et dès que vous rentrez, vous êtes dos à un mur. Le mur, il aspire littéralement votre chaleur. Donc la première chose à voir, c'est isoler sa maison. Il y a trois modes de conduction. Il y a la conduction, la convection et la radiation, qui fait que la chaleur quitte un corps chaud et va vers la partie la plus froide. Donc il faut vraiment faire attention à cette histoire d'isolation.
Oui, comme le dit Joseph Terribil, dans une rénovation, pour émettre moins de carbone, l'isolation de l'enveloppe est essentielle. Mais avant de passer à cette phase travaux, un diagnostic de l'existant est primordial. Nous allons suivre Héloïse, qui vient d'acheter une maison à Brive-la-Gaillarde. Évidemment, en tant que professionnelle du bâtiment, elle souhaite la rénover bas carbone. Chaque rénovation est unique. Il n'y a pas une solution pour aboutir à une bonne isolation. Il faut avoir une vue globale et une approche systémique du bâtiment. Premier élément à prendre en compte, le lieu d'implantation du bâtiment, et donc le climat et les risques naturels qui y sont rattachés.
Pourquoi est-ce qu'on a acheté ici ? Nous, on vient plutôt de la région parisienne, même si on n'est pas parisiens à la base, on a grandi ailleurs. Mais on a souhaité habiter dans un endroit qui n'était pas complètement éloigné des principaux axes de transport collectif. Donc ça permet quand même d'être aussi bas carbone en dehors même de la maison, d'être bas carbone aussi sur le transport. Ouais, il y a un peu cassé. Donc voilà, c'est une maison qui, a priori, on pense que ça date du XVIIe siècle parce que dans le hameau, c'est des maisons qui sont toutes fabriquées pareilles, plutôt des anciennes fermes. En fait, il y a trois pièces principales au début. Il y a une pièce comme ça, une autre pièce qui fait la même taille et une troisième. Elles font toutes 25-30 m². Elles sont séparées par à chaque fois des gros refents où il y a des cheminées dedans. Après il y a une extension à l'arrière, mais à la base c'est vraiment une maison qui est plutôt une ferme. Là-bas en dessous il y a une cave, ici en dessous c'est sans doute la terre, on ne sait pas encore très bien, et à l'étage c'est un grenier. L'idée pour nous, c'est de faire une rénovation bas carbone performante, très performante. Et elle a vraiment tout ce qu'il faut pour arriver à ça. C'est une ancienne ferme, c'est de petites fenêtres. Par ailleurs, ce n'est pas évident, ça ne se fait pas comme ça de modifier la façade. Comme c'est un site qui est inscrit, il faut faire une déclaration, passer par la validation des bâtiments de France, tout ça.
Première étape pour une rénovation bas carbone, analyser comment le bâtiment est orienté, son inertie, son apport solaire. Nous sommes montés au grenier avec Héloïse. Celui-ci est très lumineux grâce à plusieurs fenêtres de toit.
Donc nous ce qu'on pense faire, plutôt que d'ouvrir des fenêtres, c'est plutôt d'ouvrir le plancher pour faire rentrer la lumière en dessous, parce que quand même à un moment c'est bien d'avoir de l'éclairage naturel. Et du coup le plancher là, soit de l'ouvrir et de mettre une vitre, ou un espèce de trampoline de filet, ou juste une ouverture, tout ça c'est des choses qu'on n'a pas encore complètement abouti dans notre réflexion, mais on sait déjà qu'il y a un problème d'éclairage naturel et qu'on va bénéficier plutôt du déjà là, de l'existence. plutôt que d'aller casser des murs pour faire des nouvelles fenêtres qu'on n'a pas forcément le droit de faire.
Deuxième étape avant de démarrer les travaux, il est important de faire réfléchir les habitants à la manière dont ils vont vivre dans ce lieu. Même si c'est une maison qu'ils habitent déjà, on peut en effet imaginer une modification des lieux de vie en fonction des saisons.
Ce que je n'ai pas dit, c'est qu'il y a quand même, sans compter le grenier, il y a quand même 150 m². On n'a pas tout vu là. Donc nous, on n'est que deux et on ne va pas habiter 150 m². Là, tout à l'heure, on a vu au rez-de-chaussée, on a trois pièces. Donc certainement que ces pièces, ça peut être un noyau central où on vit. Et on peut non pas isoler à l'extérieur de la maison, mais peut-être isoler entre ces pièces-là et d'autres pièces intérieures qui, du coup, vont devenir des espaces tampons. Elles seront... à l'intérieur avec un toit, un mur, mais hors de l'enveloppe isolée en fait. Donc ça, ça permet de dire qu'on ne chauffe pas 150 m², on chauffe peut-être comme on est deux, on chauffe 70 m². 70 m², c'est largement suffisant pour vivre. On essaie toujours de réduire le carbone par m², ou les kWh par m². On peut limiter le carbone, mais on peut aussi limiter les m². La sobriété, c'est aussi ça. Quand on fait une rénovation bas carbone, c'est très important de réfléchir à quelles sont les surfaces de vie qu'on va vraiment vouloir habiter l'hiver. Et à l'inverse, en été, on peut imaginer qu'on va aller s'étendre un peu plus dans les zones tampons. Donc c'est vraiment de réfléchir avec tout le déjà-là sur comment on va pouvoir partir de tous ces atouts et de toutes les contraintes du déjà-là pour vivre au mieux dans ces espaces.
Évidemment, cette problématique des espaces différents à vivre suivant la saison n'existe pas toujours. C'est certain que dans les appartements de nos villes, qui manquent bien souvent de mètres carrés, la réflexion est un peu différente. Les espaces tampons sont alors les espaces collectifs, type la cage d'escalier, ou des espaces privatifs, comme les loggias. Troisième étape, le diagnostic. Il faut analyser la structure de l'existant, les fondations, la charpente, les couvertures, la maçonnerie. Il faut se procurer ou réaliser les plans de distribution des réseaux, les surfaces de vitrage, etc. Il est nécessaire d'évaluer la thermique du bâtiment et l'état d'isolation. Donc,
ce que je peux dire, c'est que c'est de la pierre de brasier, ça s'appelle. C'est du gré rouge. Les murs, vous voyez, ils sont assez épais. C'est des murs qui font au moins, ça dépend par endroit, là c'est à peu près 50 cm, c'est cette épaisseur-là minimum. Donc là, le travail à faire pour faire une rénovation bas carbone et donc pour partir du bâtiment existant. Pour nous, ça va d'abord être de faire un vrai diagnostic de l'existant. Et pour ça, il faut qu'on cure l'ensemble des murs, qu'on enlève le tissu, tout ce qu'il y a ici. Il y a aussi, vous voyez, ces espèces de parements en bois. Là, il faut qu'on regarde un petit peu comment c'est derrière. Vous voyez qu'aussi au plafond, il y a du tissu qui a été mis. Donc comment c'est derrière, je ne sais pas non plus. Si on monte à l'étage, poursuivre le diagnostic. On sent ici tout de suite que c'est assez différent. Le grenier était sans doute un grand espace de stockage pour lui. Donc en fait, au lieu d'isoler les rampants, l'ensemble du plancher a été isolé par de la laine de verre. Bon, laine de verre qui est maintenant un peu écrasée par les années, par tout ce qui a été stocké. Mais dans l'idée, c'était intéressant parce que du coup, il a fait quand même son enveloppe chaude au-dessus. Il faut qu'on enlève tout pour voir l'état du plancher. Parce que là, on est quand même sur un plancher qui a été... Avec d'un côté du tissu, de l'autre côté de la laine de verre. Si ça se trouve, il y a des sources d'humidité. Donc ça, c'est aussi... Ça, c'est un humidimètre.
C'est un appareil qu'ils n'utilisaient pas dans les audits.
Oui.
Pour savoir s'il y a des problèmes d'humidité dans une maison. Donc on l'applique sur les murs.
Alors, il y a deux modes. J'ai utilisé le mode qui s'applique. Et il y a aussi un mode avec des petits pics qui est plus fiable parce que quand on applique c'est juste en surface. Mais par contre avec les pics ça permet de vraiment rentrer dans le matériau. Et là par exemple, dans le plancher, on voit qu'il est un peu coloré et effectivement il y a 24% d'humidité. L'une des premières choses qu'on va faire, c'est vraiment d'enlever tout ça pour voir l'état en dessous. Et c'est vrai que des fois, je fais des cauchemars où il y a une mérule, mais je ne pense pas qu'il y ait de mérule. On est quand même dans une zone où, préfectoralement, ils ont déclaré qu'ils pouvaient y en avoir. Comme des termites, d'ailleurs, dans cette zone-là.
Dans une rénovation, il est important de traiter les problèmes d'humidité avant toute autre intervention sur l'enveloppe. Trouver les causes, les traiter, laisser les parties impactées sécher, comme par exemple ici les planchers bois. Il est ensuite nécessaire de vérifier les ponts thermiques et la perméabilité à l'air, éventuellement à l'aide d'une caméra thermique ou parfois simplement à l'œil nu.
Donc effectivement là il y a un petit souci qu'on voit assez clairement à l'œil nu, mais on voit à l'extérieur, donc il y a un petit fluire qui passe de temps en temps. Donc là c'est un point d'étanchéité à l'air qui sera forcément à traiter avant. On parle souvent d'enveloppes thermiques, de UW, de U de parois, bon l'étanchéité à l'air c'est super important, ça peut venir tout dégrader. Donc ça c'est un débitmètre. Ça affiche la vitesse d'air en mètres par seconde. Ça permet de savoir combien de mètres cubeurs j'ai qui passent et donc combien l'air est renouvelé. Parce que la ventilation dans une maison, même si la ventilation, entre guillemets, ça fait perdre de l'énergie, la ventilation c'est important pour la santé des occupants, la qualité de l'air, pour que les personnes respirent un air qui n'est pas vicié. Et c'est important aussi pour la pérennité du bâtiment parce que l'humidité c'est l'ennemi numéro un du bâtiment, des murs, c'est ce qui... dégrade le plus le bâtiment. Par ailleurs, des murs qui sont chargés d'humidité, ce sont des murs qui vont se dégrader, mais aussi qui sont beaucoup plus difficiles à chauffer. Parce que quand on a des murs pleins d'humidité, quand on chauffe, il y a une partie de la chaleur qui va à évaporer l'humidité des murs. Du point de vue bas carbone énergie, c'est très important aussi de bien renouveler l'air. Parce que... Même si on fait partir de l'air qu'il faut réchauffer, c'est l'impression qu'on a, mais en réalité, on évite de charger en humidité les murs et d'avoir ensuite cette humidité à évacuer avec la chaleur. La ventilation, c'est important, mais c'est important que ce soit maîtrisé. C'est pour ça qu'on parle d'étanchéité à l'air et qu'en même temps, après, on fait des entrées d'air et des sorties d'air parce qu'on veut maîtriser par où l'air rentre et par où l'air sort.
C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 2.
Un point qui est important aussi, c'est que quand on rénove une maison comme ça, c'est d'anticiper aussi tous les âges de la vie. Anticiper, c'est éviter de se lancer plus tard dans des grands travaux qui vont forcément nécessiter de défaire et donc de faire des déchets, de générer plus de carbone que si on a anticipé ces choses-là au début.
Expertise Emmanuelle Patte, architecte Héloïse Pelen et Mohamed Sylla respectivement ingénieur thermique et ingénieur génie civil et construction Avec Joseph Terribile, chauffagiste et Héloïse Pelen, ingénieur thermique Création Partage de voix Réalisation Sophie Pillods, Agnès Mathon Une production PROFEEL conçue par l'ICEB et pilotée par l'agence qualité construction. Musique Basile Mandygral. Prochain épisode, rénover pour émettre moins de carbone, deuxième partie, le choix des isolants et du chauffage.
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Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction.
Moi je suis chauffagiste, mais quand même mon objectif c'est de ne pas vendre de chauffage. Bon j'ai assez de boulot déjà, donc je n'ai pas besoin d'aller vendre du chauffage quand il n'y en a pas besoin, mais quand quelqu'un fait des gros travaux dans sa maison et qu'il me parle de chauffage et d'eau chaude, je lui dis déjà comment on pourrait faire pour se passer du chauffage. C'est rare qu'on puisse le faire, mais c'est faisable des fois.
Épisode 2, rénover pour émettre moins de carbone. Première partie, le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants. Nous démarrons donc cet épisode avec un artisan chauffagiste, Joseph Terribile. Il nous raconte comment la plupart de ces clients veulent changer leur chaudière sans même avoir réfléchi à la manière dont ils occupent leur logement et sans avoir d'abord pensé performance thermique de l'enveloppe.
Donc isolation, isolation, isolation. Je demande aux gens, parce qu'ils ne sont pas conscients de ce que c'est qu'une isolation. Je crois qu'on apprend des tas de choses à l'école, mais les trucs de base pour vivre dans sa maison, on ne les apprend pas. Et pourtant, c'est évident, personne ne sortirait tout nu dans la rue. Quand il fait froid, si je sors tout nu, je vais mourir rapidement. Si je m'habille un peu, je vais avoir froid. Et si je m'habille énormément, je vais même avoir chaud. Donc la maison, c'est pareil, on y met une enveloppe. Et si je mets une grosse enveloppe sur ma maison d'isolation, je ne chauffe pas, parce que l'activité humaine dans la maison suffira à la garantir confortable. Moi, par expérience, j'ai aussi beaucoup de clients qui ont des maisons... hyper mal isolés ou pas du tout, qui ont des consommations gigantesques. En région parisienne, c'est des gens qui ont des maisons qui sont jolies, on ne peut pas isoler par l'extérieur. Puis à l'intérieur, les pièces ont des moulures, donc il ne faut surtout pas perdre 10 cm et puis gâcher ces belles moulures. Et donc, ils ont des consommations de 50 à 100 000 kWh par an en gaz, ce qui est gigantesque. Mais comme ce sont des gens aisés, ils grondent un peu mais bon finalement, on n'a pas le coup de se priver de la beauté de tout ça et brûlons plutôt du gaz. Mes clients ça va de ça, alors ça c'est des gens qui vont me demander un chauffe-eau solaire pour économiser de l'énergie, mais vous savez le chauffe-eau solaire franchement là il va vous faire économiser 5% de votre consommation, le problème c'est le chauffage chez vous. Du coup je ne leur fais pas. La personne qui a une maison passive, voire énergie positive, en région parisienne et qui n'a pas de chauffage. J'ai vraiment la totalité. Et moi, par expérience, quand je suis chez un client qui a une maison passive, je vois qu'à 17 degrés l'hiver, je suis en t-shirt et je suis bien, parce que les parois sont bien isolées, donc la chaleur qui est dans mon corps, elle y reste. puisque forcément si les parois ne sont pas ultra froides, la chaleur a finalement du mal à quitter mon corps. Et puis les gens qui ont des maisons pas isolées, ils mettent 23 sur leur thermostat et ils ont tout le temps froid. Ils me disent j'ai l'impression qu'il y a des courants d'air Ce ne sont pas des courants d'air. Vous avez une masse de je ne sais pas combien de tonnes de pierres autour de vous qui est gelée. Et dès que vous rentrez, vous êtes dos à un mur. Le mur, il aspire littéralement votre chaleur. Donc la première chose à voir, c'est isoler sa maison. Il y a trois modes de conduction. Il y a la conduction, la convection et la radiation, qui fait que la chaleur quitte un corps chaud et va vers la partie la plus froide. Donc il faut vraiment faire attention à cette histoire d'isolation.
Oui, comme le dit Joseph Terribil, dans une rénovation, pour émettre moins de carbone, l'isolation de l'enveloppe est essentielle. Mais avant de passer à cette phase travaux, un diagnostic de l'existant est primordial. Nous allons suivre Héloïse, qui vient d'acheter une maison à Brive-la-Gaillarde. Évidemment, en tant que professionnelle du bâtiment, elle souhaite la rénover bas carbone. Chaque rénovation est unique. Il n'y a pas une solution pour aboutir à une bonne isolation. Il faut avoir une vue globale et une approche systémique du bâtiment. Premier élément à prendre en compte, le lieu d'implantation du bâtiment, et donc le climat et les risques naturels qui y sont rattachés.
Pourquoi est-ce qu'on a acheté ici ? Nous, on vient plutôt de la région parisienne, même si on n'est pas parisiens à la base, on a grandi ailleurs. Mais on a souhaité habiter dans un endroit qui n'était pas complètement éloigné des principaux axes de transport collectif. Donc ça permet quand même d'être aussi bas carbone en dehors même de la maison, d'être bas carbone aussi sur le transport. Ouais, il y a un peu cassé. Donc voilà, c'est une maison qui, a priori, on pense que ça date du XVIIe siècle parce que dans le hameau, c'est des maisons qui sont toutes fabriquées pareilles, plutôt des anciennes fermes. En fait, il y a trois pièces principales au début. Il y a une pièce comme ça, une autre pièce qui fait la même taille et une troisième. Elles font toutes 25-30 m². Elles sont séparées par à chaque fois des gros refents où il y a des cheminées dedans. Après il y a une extension à l'arrière, mais à la base c'est vraiment une maison qui est plutôt une ferme. Là-bas en dessous il y a une cave, ici en dessous c'est sans doute la terre, on ne sait pas encore très bien, et à l'étage c'est un grenier. L'idée pour nous, c'est de faire une rénovation bas carbone performante, très performante. Et elle a vraiment tout ce qu'il faut pour arriver à ça. C'est une ancienne ferme, c'est de petites fenêtres. Par ailleurs, ce n'est pas évident, ça ne se fait pas comme ça de modifier la façade. Comme c'est un site qui est inscrit, il faut faire une déclaration, passer par la validation des bâtiments de France, tout ça.
Première étape pour une rénovation bas carbone, analyser comment le bâtiment est orienté, son inertie, son apport solaire. Nous sommes montés au grenier avec Héloïse. Celui-ci est très lumineux grâce à plusieurs fenêtres de toit.
Donc nous ce qu'on pense faire, plutôt que d'ouvrir des fenêtres, c'est plutôt d'ouvrir le plancher pour faire rentrer la lumière en dessous, parce que quand même à un moment c'est bien d'avoir de l'éclairage naturel. Et du coup le plancher là, soit de l'ouvrir et de mettre une vitre, ou un espèce de trampoline de filet, ou juste une ouverture, tout ça c'est des choses qu'on n'a pas encore complètement abouti dans notre réflexion, mais on sait déjà qu'il y a un problème d'éclairage naturel et qu'on va bénéficier plutôt du déjà là, de l'existence. plutôt que d'aller casser des murs pour faire des nouvelles fenêtres qu'on n'a pas forcément le droit de faire.
Deuxième étape avant de démarrer les travaux, il est important de faire réfléchir les habitants à la manière dont ils vont vivre dans ce lieu. Même si c'est une maison qu'ils habitent déjà, on peut en effet imaginer une modification des lieux de vie en fonction des saisons.
Ce que je n'ai pas dit, c'est qu'il y a quand même, sans compter le grenier, il y a quand même 150 m². On n'a pas tout vu là. Donc nous, on n'est que deux et on ne va pas habiter 150 m². Là, tout à l'heure, on a vu au rez-de-chaussée, on a trois pièces. Donc certainement que ces pièces, ça peut être un noyau central où on vit. Et on peut non pas isoler à l'extérieur de la maison, mais peut-être isoler entre ces pièces-là et d'autres pièces intérieures qui, du coup, vont devenir des espaces tampons. Elles seront... à l'intérieur avec un toit, un mur, mais hors de l'enveloppe isolée en fait. Donc ça, ça permet de dire qu'on ne chauffe pas 150 m², on chauffe peut-être comme on est deux, on chauffe 70 m². 70 m², c'est largement suffisant pour vivre. On essaie toujours de réduire le carbone par m², ou les kWh par m². On peut limiter le carbone, mais on peut aussi limiter les m². La sobriété, c'est aussi ça. Quand on fait une rénovation bas carbone, c'est très important de réfléchir à quelles sont les surfaces de vie qu'on va vraiment vouloir habiter l'hiver. Et à l'inverse, en été, on peut imaginer qu'on va aller s'étendre un peu plus dans les zones tampons. Donc c'est vraiment de réfléchir avec tout le déjà-là sur comment on va pouvoir partir de tous ces atouts et de toutes les contraintes du déjà-là pour vivre au mieux dans ces espaces.
Évidemment, cette problématique des espaces différents à vivre suivant la saison n'existe pas toujours. C'est certain que dans les appartements de nos villes, qui manquent bien souvent de mètres carrés, la réflexion est un peu différente. Les espaces tampons sont alors les espaces collectifs, type la cage d'escalier, ou des espaces privatifs, comme les loggias. Troisième étape, le diagnostic. Il faut analyser la structure de l'existant, les fondations, la charpente, les couvertures, la maçonnerie. Il faut se procurer ou réaliser les plans de distribution des réseaux, les surfaces de vitrage, etc. Il est nécessaire d'évaluer la thermique du bâtiment et l'état d'isolation. Donc,
ce que je peux dire, c'est que c'est de la pierre de brasier, ça s'appelle. C'est du gré rouge. Les murs, vous voyez, ils sont assez épais. C'est des murs qui font au moins, ça dépend par endroit, là c'est à peu près 50 cm, c'est cette épaisseur-là minimum. Donc là, le travail à faire pour faire une rénovation bas carbone et donc pour partir du bâtiment existant. Pour nous, ça va d'abord être de faire un vrai diagnostic de l'existant. Et pour ça, il faut qu'on cure l'ensemble des murs, qu'on enlève le tissu, tout ce qu'il y a ici. Il y a aussi, vous voyez, ces espèces de parements en bois. Là, il faut qu'on regarde un petit peu comment c'est derrière. Vous voyez qu'aussi au plafond, il y a du tissu qui a été mis. Donc comment c'est derrière, je ne sais pas non plus. Si on monte à l'étage, poursuivre le diagnostic. On sent ici tout de suite que c'est assez différent. Le grenier était sans doute un grand espace de stockage pour lui. Donc en fait, au lieu d'isoler les rampants, l'ensemble du plancher a été isolé par de la laine de verre. Bon, laine de verre qui est maintenant un peu écrasée par les années, par tout ce qui a été stocké. Mais dans l'idée, c'était intéressant parce que du coup, il a fait quand même son enveloppe chaude au-dessus. Il faut qu'on enlève tout pour voir l'état du plancher. Parce que là, on est quand même sur un plancher qui a été... Avec d'un côté du tissu, de l'autre côté de la laine de verre. Si ça se trouve, il y a des sources d'humidité. Donc ça, c'est aussi... Ça, c'est un humidimètre.
C'est un appareil qu'ils n'utilisaient pas dans les audits.
Oui.
Pour savoir s'il y a des problèmes d'humidité dans une maison. Donc on l'applique sur les murs.
Alors, il y a deux modes. J'ai utilisé le mode qui s'applique. Et il y a aussi un mode avec des petits pics qui est plus fiable parce que quand on applique c'est juste en surface. Mais par contre avec les pics ça permet de vraiment rentrer dans le matériau. Et là par exemple, dans le plancher, on voit qu'il est un peu coloré et effectivement il y a 24% d'humidité. L'une des premières choses qu'on va faire, c'est vraiment d'enlever tout ça pour voir l'état en dessous. Et c'est vrai que des fois, je fais des cauchemars où il y a une mérule, mais je ne pense pas qu'il y ait de mérule. On est quand même dans une zone où, préfectoralement, ils ont déclaré qu'ils pouvaient y en avoir. Comme des termites, d'ailleurs, dans cette zone-là.
Dans une rénovation, il est important de traiter les problèmes d'humidité avant toute autre intervention sur l'enveloppe. Trouver les causes, les traiter, laisser les parties impactées sécher, comme par exemple ici les planchers bois. Il est ensuite nécessaire de vérifier les ponts thermiques et la perméabilité à l'air, éventuellement à l'aide d'une caméra thermique ou parfois simplement à l'œil nu.
Donc effectivement là il y a un petit souci qu'on voit assez clairement à l'œil nu, mais on voit à l'extérieur, donc il y a un petit fluire qui passe de temps en temps. Donc là c'est un point d'étanchéité à l'air qui sera forcément à traiter avant. On parle souvent d'enveloppes thermiques, de UW, de U de parois, bon l'étanchéité à l'air c'est super important, ça peut venir tout dégrader. Donc ça c'est un débitmètre. Ça affiche la vitesse d'air en mètres par seconde. Ça permet de savoir combien de mètres cubeurs j'ai qui passent et donc combien l'air est renouvelé. Parce que la ventilation dans une maison, même si la ventilation, entre guillemets, ça fait perdre de l'énergie, la ventilation c'est important pour la santé des occupants, la qualité de l'air, pour que les personnes respirent un air qui n'est pas vicié. Et c'est important aussi pour la pérennité du bâtiment parce que l'humidité c'est l'ennemi numéro un du bâtiment, des murs, c'est ce qui... dégrade le plus le bâtiment. Par ailleurs, des murs qui sont chargés d'humidité, ce sont des murs qui vont se dégrader, mais aussi qui sont beaucoup plus difficiles à chauffer. Parce que quand on a des murs pleins d'humidité, quand on chauffe, il y a une partie de la chaleur qui va à évaporer l'humidité des murs. Du point de vue bas carbone énergie, c'est très important aussi de bien renouveler l'air. Parce que... Même si on fait partir de l'air qu'il faut réchauffer, c'est l'impression qu'on a, mais en réalité, on évite de charger en humidité les murs et d'avoir ensuite cette humidité à évacuer avec la chaleur. La ventilation, c'est important, mais c'est important que ce soit maîtrisé. C'est pour ça qu'on parle d'étanchéité à l'air et qu'en même temps, après, on fait des entrées d'air et des sorties d'air parce qu'on veut maîtriser par où l'air rentre et par où l'air sort.
C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 2.
Un point qui est important aussi, c'est que quand on rénove une maison comme ça, c'est d'anticiper aussi tous les âges de la vie. Anticiper, c'est éviter de se lancer plus tard dans des grands travaux qui vont forcément nécessiter de défaire et donc de faire des déchets, de générer plus de carbone que si on a anticipé ces choses-là au début.
Expertise Emmanuelle Patte, architecte Héloïse Pelen et Mohamed Sylla respectivement ingénieur thermique et ingénieur génie civil et construction Avec Joseph Terribile, chauffagiste et Héloïse Pelen, ingénieur thermique Création Partage de voix Réalisation Sophie Pillods, Agnès Mathon Une production PROFEEL conçue par l'ICEB et pilotée par l'agence qualité construction. Musique Basile Mandygral. Prochain épisode, rénover pour émettre moins de carbone, deuxième partie, le choix des isolants et du chauffage.
Description
Le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profeel, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction.
Moi je suis chauffagiste, mais quand même mon objectif c'est de ne pas vendre de chauffage. Bon j'ai assez de boulot déjà, donc je n'ai pas besoin d'aller vendre du chauffage quand il n'y en a pas besoin, mais quand quelqu'un fait des gros travaux dans sa maison et qu'il me parle de chauffage et d'eau chaude, je lui dis déjà comment on pourrait faire pour se passer du chauffage. C'est rare qu'on puisse le faire, mais c'est faisable des fois.
Épisode 2, rénover pour émettre moins de carbone. Première partie, le diagnostic de l'existant et les besoins des occupants. Nous démarrons donc cet épisode avec un artisan chauffagiste, Joseph Terribile. Il nous raconte comment la plupart de ces clients veulent changer leur chaudière sans même avoir réfléchi à la manière dont ils occupent leur logement et sans avoir d'abord pensé performance thermique de l'enveloppe.
Donc isolation, isolation, isolation. Je demande aux gens, parce qu'ils ne sont pas conscients de ce que c'est qu'une isolation. Je crois qu'on apprend des tas de choses à l'école, mais les trucs de base pour vivre dans sa maison, on ne les apprend pas. Et pourtant, c'est évident, personne ne sortirait tout nu dans la rue. Quand il fait froid, si je sors tout nu, je vais mourir rapidement. Si je m'habille un peu, je vais avoir froid. Et si je m'habille énormément, je vais même avoir chaud. Donc la maison, c'est pareil, on y met une enveloppe. Et si je mets une grosse enveloppe sur ma maison d'isolation, je ne chauffe pas, parce que l'activité humaine dans la maison suffira à la garantir confortable. Moi, par expérience, j'ai aussi beaucoup de clients qui ont des maisons... hyper mal isolés ou pas du tout, qui ont des consommations gigantesques. En région parisienne, c'est des gens qui ont des maisons qui sont jolies, on ne peut pas isoler par l'extérieur. Puis à l'intérieur, les pièces ont des moulures, donc il ne faut surtout pas perdre 10 cm et puis gâcher ces belles moulures. Et donc, ils ont des consommations de 50 à 100 000 kWh par an en gaz, ce qui est gigantesque. Mais comme ce sont des gens aisés, ils grondent un peu mais bon finalement, on n'a pas le coup de se priver de la beauté de tout ça et brûlons plutôt du gaz. Mes clients ça va de ça, alors ça c'est des gens qui vont me demander un chauffe-eau solaire pour économiser de l'énergie, mais vous savez le chauffe-eau solaire franchement là il va vous faire économiser 5% de votre consommation, le problème c'est le chauffage chez vous. Du coup je ne leur fais pas. La personne qui a une maison passive, voire énergie positive, en région parisienne et qui n'a pas de chauffage. J'ai vraiment la totalité. Et moi, par expérience, quand je suis chez un client qui a une maison passive, je vois qu'à 17 degrés l'hiver, je suis en t-shirt et je suis bien, parce que les parois sont bien isolées, donc la chaleur qui est dans mon corps, elle y reste. puisque forcément si les parois ne sont pas ultra froides, la chaleur a finalement du mal à quitter mon corps. Et puis les gens qui ont des maisons pas isolées, ils mettent 23 sur leur thermostat et ils ont tout le temps froid. Ils me disent j'ai l'impression qu'il y a des courants d'air Ce ne sont pas des courants d'air. Vous avez une masse de je ne sais pas combien de tonnes de pierres autour de vous qui est gelée. Et dès que vous rentrez, vous êtes dos à un mur. Le mur, il aspire littéralement votre chaleur. Donc la première chose à voir, c'est isoler sa maison. Il y a trois modes de conduction. Il y a la conduction, la convection et la radiation, qui fait que la chaleur quitte un corps chaud et va vers la partie la plus froide. Donc il faut vraiment faire attention à cette histoire d'isolation.
Oui, comme le dit Joseph Terribil, dans une rénovation, pour émettre moins de carbone, l'isolation de l'enveloppe est essentielle. Mais avant de passer à cette phase travaux, un diagnostic de l'existant est primordial. Nous allons suivre Héloïse, qui vient d'acheter une maison à Brive-la-Gaillarde. Évidemment, en tant que professionnelle du bâtiment, elle souhaite la rénover bas carbone. Chaque rénovation est unique. Il n'y a pas une solution pour aboutir à une bonne isolation. Il faut avoir une vue globale et une approche systémique du bâtiment. Premier élément à prendre en compte, le lieu d'implantation du bâtiment, et donc le climat et les risques naturels qui y sont rattachés.
Pourquoi est-ce qu'on a acheté ici ? Nous, on vient plutôt de la région parisienne, même si on n'est pas parisiens à la base, on a grandi ailleurs. Mais on a souhaité habiter dans un endroit qui n'était pas complètement éloigné des principaux axes de transport collectif. Donc ça permet quand même d'être aussi bas carbone en dehors même de la maison, d'être bas carbone aussi sur le transport. Ouais, il y a un peu cassé. Donc voilà, c'est une maison qui, a priori, on pense que ça date du XVIIe siècle parce que dans le hameau, c'est des maisons qui sont toutes fabriquées pareilles, plutôt des anciennes fermes. En fait, il y a trois pièces principales au début. Il y a une pièce comme ça, une autre pièce qui fait la même taille et une troisième. Elles font toutes 25-30 m². Elles sont séparées par à chaque fois des gros refents où il y a des cheminées dedans. Après il y a une extension à l'arrière, mais à la base c'est vraiment une maison qui est plutôt une ferme. Là-bas en dessous il y a une cave, ici en dessous c'est sans doute la terre, on ne sait pas encore très bien, et à l'étage c'est un grenier. L'idée pour nous, c'est de faire une rénovation bas carbone performante, très performante. Et elle a vraiment tout ce qu'il faut pour arriver à ça. C'est une ancienne ferme, c'est de petites fenêtres. Par ailleurs, ce n'est pas évident, ça ne se fait pas comme ça de modifier la façade. Comme c'est un site qui est inscrit, il faut faire une déclaration, passer par la validation des bâtiments de France, tout ça.
Première étape pour une rénovation bas carbone, analyser comment le bâtiment est orienté, son inertie, son apport solaire. Nous sommes montés au grenier avec Héloïse. Celui-ci est très lumineux grâce à plusieurs fenêtres de toit.
Donc nous ce qu'on pense faire, plutôt que d'ouvrir des fenêtres, c'est plutôt d'ouvrir le plancher pour faire rentrer la lumière en dessous, parce que quand même à un moment c'est bien d'avoir de l'éclairage naturel. Et du coup le plancher là, soit de l'ouvrir et de mettre une vitre, ou un espèce de trampoline de filet, ou juste une ouverture, tout ça c'est des choses qu'on n'a pas encore complètement abouti dans notre réflexion, mais on sait déjà qu'il y a un problème d'éclairage naturel et qu'on va bénéficier plutôt du déjà là, de l'existence. plutôt que d'aller casser des murs pour faire des nouvelles fenêtres qu'on n'a pas forcément le droit de faire.
Deuxième étape avant de démarrer les travaux, il est important de faire réfléchir les habitants à la manière dont ils vont vivre dans ce lieu. Même si c'est une maison qu'ils habitent déjà, on peut en effet imaginer une modification des lieux de vie en fonction des saisons.
Ce que je n'ai pas dit, c'est qu'il y a quand même, sans compter le grenier, il y a quand même 150 m². On n'a pas tout vu là. Donc nous, on n'est que deux et on ne va pas habiter 150 m². Là, tout à l'heure, on a vu au rez-de-chaussée, on a trois pièces. Donc certainement que ces pièces, ça peut être un noyau central où on vit. Et on peut non pas isoler à l'extérieur de la maison, mais peut-être isoler entre ces pièces-là et d'autres pièces intérieures qui, du coup, vont devenir des espaces tampons. Elles seront... à l'intérieur avec un toit, un mur, mais hors de l'enveloppe isolée en fait. Donc ça, ça permet de dire qu'on ne chauffe pas 150 m², on chauffe peut-être comme on est deux, on chauffe 70 m². 70 m², c'est largement suffisant pour vivre. On essaie toujours de réduire le carbone par m², ou les kWh par m². On peut limiter le carbone, mais on peut aussi limiter les m². La sobriété, c'est aussi ça. Quand on fait une rénovation bas carbone, c'est très important de réfléchir à quelles sont les surfaces de vie qu'on va vraiment vouloir habiter l'hiver. Et à l'inverse, en été, on peut imaginer qu'on va aller s'étendre un peu plus dans les zones tampons. Donc c'est vraiment de réfléchir avec tout le déjà-là sur comment on va pouvoir partir de tous ces atouts et de toutes les contraintes du déjà-là pour vivre au mieux dans ces espaces.
Évidemment, cette problématique des espaces différents à vivre suivant la saison n'existe pas toujours. C'est certain que dans les appartements de nos villes, qui manquent bien souvent de mètres carrés, la réflexion est un peu différente. Les espaces tampons sont alors les espaces collectifs, type la cage d'escalier, ou des espaces privatifs, comme les loggias. Troisième étape, le diagnostic. Il faut analyser la structure de l'existant, les fondations, la charpente, les couvertures, la maçonnerie. Il faut se procurer ou réaliser les plans de distribution des réseaux, les surfaces de vitrage, etc. Il est nécessaire d'évaluer la thermique du bâtiment et l'état d'isolation. Donc,
ce que je peux dire, c'est que c'est de la pierre de brasier, ça s'appelle. C'est du gré rouge. Les murs, vous voyez, ils sont assez épais. C'est des murs qui font au moins, ça dépend par endroit, là c'est à peu près 50 cm, c'est cette épaisseur-là minimum. Donc là, le travail à faire pour faire une rénovation bas carbone et donc pour partir du bâtiment existant. Pour nous, ça va d'abord être de faire un vrai diagnostic de l'existant. Et pour ça, il faut qu'on cure l'ensemble des murs, qu'on enlève le tissu, tout ce qu'il y a ici. Il y a aussi, vous voyez, ces espèces de parements en bois. Là, il faut qu'on regarde un petit peu comment c'est derrière. Vous voyez qu'aussi au plafond, il y a du tissu qui a été mis. Donc comment c'est derrière, je ne sais pas non plus. Si on monte à l'étage, poursuivre le diagnostic. On sent ici tout de suite que c'est assez différent. Le grenier était sans doute un grand espace de stockage pour lui. Donc en fait, au lieu d'isoler les rampants, l'ensemble du plancher a été isolé par de la laine de verre. Bon, laine de verre qui est maintenant un peu écrasée par les années, par tout ce qui a été stocké. Mais dans l'idée, c'était intéressant parce que du coup, il a fait quand même son enveloppe chaude au-dessus. Il faut qu'on enlève tout pour voir l'état du plancher. Parce que là, on est quand même sur un plancher qui a été... Avec d'un côté du tissu, de l'autre côté de la laine de verre. Si ça se trouve, il y a des sources d'humidité. Donc ça, c'est aussi... Ça, c'est un humidimètre.
C'est un appareil qu'ils n'utilisaient pas dans les audits.
Oui.
Pour savoir s'il y a des problèmes d'humidité dans une maison. Donc on l'applique sur les murs.
Alors, il y a deux modes. J'ai utilisé le mode qui s'applique. Et il y a aussi un mode avec des petits pics qui est plus fiable parce que quand on applique c'est juste en surface. Mais par contre avec les pics ça permet de vraiment rentrer dans le matériau. Et là par exemple, dans le plancher, on voit qu'il est un peu coloré et effectivement il y a 24% d'humidité. L'une des premières choses qu'on va faire, c'est vraiment d'enlever tout ça pour voir l'état en dessous. Et c'est vrai que des fois, je fais des cauchemars où il y a une mérule, mais je ne pense pas qu'il y ait de mérule. On est quand même dans une zone où, préfectoralement, ils ont déclaré qu'ils pouvaient y en avoir. Comme des termites, d'ailleurs, dans cette zone-là.
Dans une rénovation, il est important de traiter les problèmes d'humidité avant toute autre intervention sur l'enveloppe. Trouver les causes, les traiter, laisser les parties impactées sécher, comme par exemple ici les planchers bois. Il est ensuite nécessaire de vérifier les ponts thermiques et la perméabilité à l'air, éventuellement à l'aide d'une caméra thermique ou parfois simplement à l'œil nu.
Donc effectivement là il y a un petit souci qu'on voit assez clairement à l'œil nu, mais on voit à l'extérieur, donc il y a un petit fluire qui passe de temps en temps. Donc là c'est un point d'étanchéité à l'air qui sera forcément à traiter avant. On parle souvent d'enveloppes thermiques, de UW, de U de parois, bon l'étanchéité à l'air c'est super important, ça peut venir tout dégrader. Donc ça c'est un débitmètre. Ça affiche la vitesse d'air en mètres par seconde. Ça permet de savoir combien de mètres cubeurs j'ai qui passent et donc combien l'air est renouvelé. Parce que la ventilation dans une maison, même si la ventilation, entre guillemets, ça fait perdre de l'énergie, la ventilation c'est important pour la santé des occupants, la qualité de l'air, pour que les personnes respirent un air qui n'est pas vicié. Et c'est important aussi pour la pérennité du bâtiment parce que l'humidité c'est l'ennemi numéro un du bâtiment, des murs, c'est ce qui... dégrade le plus le bâtiment. Par ailleurs, des murs qui sont chargés d'humidité, ce sont des murs qui vont se dégrader, mais aussi qui sont beaucoup plus difficiles à chauffer. Parce que quand on a des murs pleins d'humidité, quand on chauffe, il y a une partie de la chaleur qui va à évaporer l'humidité des murs. Du point de vue bas carbone énergie, c'est très important aussi de bien renouveler l'air. Parce que... Même si on fait partir de l'air qu'il faut réchauffer, c'est l'impression qu'on a, mais en réalité, on évite de charger en humidité les murs et d'avoir ensuite cette humidité à évacuer avec la chaleur. La ventilation, c'est important, mais c'est important que ce soit maîtrisé. C'est pour ça qu'on parle d'étanchéité à l'air et qu'en même temps, après, on fait des entrées d'air et des sorties d'air parce qu'on veut maîtriser par où l'air rentre et par où l'air sort.
C'était le bas carbone en rénovation énergétique, épisode 2.
Un point qui est important aussi, c'est que quand on rénove une maison comme ça, c'est d'anticiper aussi tous les âges de la vie. Anticiper, c'est éviter de se lancer plus tard dans des grands travaux qui vont forcément nécessiter de défaire et donc de faire des déchets, de générer plus de carbone que si on a anticipé ces choses-là au début.
Expertise Emmanuelle Patte, architecte Héloïse Pelen et Mohamed Sylla respectivement ingénieur thermique et ingénieur génie civil et construction Avec Joseph Terribile, chauffagiste et Héloïse Pelen, ingénieur thermique Création Partage de voix Réalisation Sophie Pillods, Agnès Mathon Une production PROFEEL conçue par l'ICEB et pilotée par l'agence qualité construction. Musique Basile Mandygral. Prochain épisode, rénover pour émettre moins de carbone, deuxième partie, le choix des isolants et du chauffage.
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