Description
par Ruffin Van Rullen & Sylvain Sarrailh | Lumières sur le Quai 2022
Humain ou Intelligence Artificielle : qui est le plus créatif ? Chercheur et artiste se sont associés pour pour nous dévoiler une autre réalité de l’image et de la création. En résulte une exposition en trois parties : création par l’IA d’images, visages, œuvres d’art, actus ; compétition entre l’IA pilotée par le chercheur et l’artiste humain à partir d’une même consigne ; collaboration entre la machine et l’humain où l’IA propose une esquisse ensuite améliorée par l’artiste, et inversement.
Rufin VanRullen est chercheur en sciences cognitives. Recruté au CNRS en 2002, il codirige maintenant l’équipe Neuro.AI. Ses recherches portent sur les modèles d’IA bio-inspirée (réseaux de neurones, deep learning). Depuis 2019, il dirige une Chaire ANITI (Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute) sur l'apprentissage profond avec contraintes sémantiques, cognitives et biologiques.
Après une scolarité à dessiner sur cahiers, tables et murs, Sylvain Sarrailh travaille dans l'architecture, la BD et le concept art. Il monte Umeshu Lovers avec son associé pour réaliser des jeux vidéo aux ambitions artistiques à la hauteur de leurs inspirations communes. La nature, les toits d'immeubles et le ciel bleu sont leur signature pour des projets toujours plus poétiques et optimistes.
- - -
Transcription de la pastille sonore :
Vous voici devant une série d’images. Mais savez-vous qui en sont les auteurs ? "Art ex machina" est une exposition collaborative d’un nouveau genre. Le point commun entre toutes ces images, est qu’elles ont été produites par des programmes informatiques qui reposent sur des technologies d’intelligence artificielle. Cette exposition est le résultat d’un dialogue entre un chercheur en neuroscience : Rufin Vanrullen, et un artiste toulousain : Sylvain Sarrailh du studio Umeshu Lovers. Elle se découpe en trois parties : d’abord le chercheur oeuvre seul avec la machine, puis la machine et l’artiste se défient avant de collaborer dans la dernière partie.
Le programme a appris à composer des images à partir de millions d’images, chacune associée à des mots - un peu comme un artiste qui s’inspire et apprend des grands maîtres de la peinture. Le chercheur et l’artiste saisissent une phrase dans le programme qui va alors générer l’image correspondante.
Pour aboutir à un résultat satisfaisant, il faut avancer à tâtons, essayer différentes phrases. Le dialogue artistique avec le programme est encore aléatoire et peut être source de surprises. Les artistes peuvent s’appuyer sur cette technologie pour développer les premières pistes de réflexions, comme des boosters d’idées ou alors pour prendre en charge les aspects un peu rébarbatifs de finalisation. Sylvain Sarrailh explique qu’il a parfois la sensation d’interagir avec une créature plus organique qu’un simple ordinateur, comme s’il fallait comprendre ses limites, sa culture et sa personnalité pour en obtenir les meilleurs résultats.
Avec "Art Ex Machina", on dépasse l’idée d’une simple opposition entre humain et machine. Le développement des IA artistiques semble ouvrir le champ des possibles vers des collaborations et vers une évolution des processus créatifs.
Mais alors, lorsque les productions d’une machine se révèlent spectaculaires, comment distinguer la créativité humaine, de la génération automatisée ? Comment distinguer le vrai du faux ?
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.