Description
par Laure Muller-Feuga et Christophe Jacquemart (les Vidéophages)
Deux éléments, à première vue opposés, qui nous entourent au quotidien se font face : le feu et l’eau. Une couverture de survie dérive dans l’eau. Une autre est exposée, côté doré, tels des lingots d’or. Ceux-ci réfléchissent un feu dont les reflets sur le plafond et les murs évoquent un monde irréel aquatique. Les éléments s’entremêlent, le feu et l’eau se rencontrent le temps d’une ébullition. Thêta θ est une invitation à prendre le thé, le temps d’une réflexion, d’une pause au coin du feu.
Laure Muller-Feuga est auteure, vidéaste, cadreuse sous-marine et photojournaliste. Elle mixe les disciplines et y appose une touche de poésie pour mieux étonner en abordant des sujets qui lui tiennent à cœur : l’eau, la mer, l’environnement, la place des femmes, le Vivant.
Christophe Jacquemart est vidéaste, réalisateur et formateur audiovisuel. Fondateur des Vidéophages et membre de l’association La Trame, il réalise des films documentaires et crée des installations audiovisuelles depuis dix ans.
Thêta ou θ est le titre de l’oeuvre mais aussi la huitième lettre de l’alphabet grec. L’installation fait ainsi référence à la température d’ébullition, qui se note Teb ou θeb
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Transcription de la pastille sonore :
Entrez dans le container : ici, feu et eau se rencontrent le temps d’une ébullition. Observez plutôt : une couverture de survie dérive dans l’eau alors qu’une autre est exposée et réfléchit un feu dont les reflets sur le plafond et les murs évoquent un monde irréel aquatique.
A côté, une petite table ronde semble vous inviter à prendre le thé. L’étiquette du sachet de thé est d’ailleurs recouverte d’un échantillon de couverture de survie. Une création sonore accompagne votre contemplation : sons de feux de bois, bruits aquatiques ainsi que le sifflement d’une bouilloire jusqu'à l'ébullition.
C’est ce son de l’eau qui bout qui a donné son nom à cette installation imMERsive : Thêta. Thêta, c’est la huitième lettre de l’alphabet grec, et c’est aussi la notation courante en physique d'une température en degrés Celsius.
Face à la solastalgie ambiante, cette détresse profonde causée par les changements perçus comme irréversibles de notre environnement, et face à l’éco-anxiété, cetensemble d’émotions liées au sentiment de fatalité vis-à-vis du réchauffement climatique, les vidéastes Christophe Jacquemart et Laure Muller-Feuga prennent le contre-pied en jouant littéralement avec le feu, les matériaux et la scénographie.
Ils nous invitent ici à prendre conscience poétiquement de l’urgence des conséquences du réchauffement climatique et des crises migratoires, mais aussi de l'ambiguïté de notre perception des éléments naturels. Selon le contexte, le feu et l'eau peuvent représenter pour l'humain à la fois des ressources comme des menaces : chauffer de l’eau pour boire un bon thé au coin du feu est une expérience bien différente que subir les conséquences désastreuses d’un incendie ou d’un naufrage en pleine mer … .
Cette dualité se retrouve aussi dans celle de la couverture de survie, exposée ici comme un tableau. Symbole d’espoir qui protège, selon sa face, de la chaleur des incendies, avec la face argentée vers l’extérieur, comme du froid après une immersion trop longue dans l'eau, avec la face dorée vers l’extérieur. Brillante comme l'or, elle nous invite à repenser l’essentiel et rappelle combien la vie est précieuse.
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